Centaur no Nayami [MURAYAMA Kei]

Synopsis :

Il m'est difficile de faire un synopsis, s'agissant essentiellement d'un tranche-de-vie.

Pour faire simple, on suit la vie quotidienne d'Himeno, une jeune lycéenne comme les autres. Mais ce « comme les autres » n'empêche pas quelques différences, comme le fait d'être un centaure.

Non pas que ses camarades n'aient pas eux aussi des caractéristiques telles que des cornes, des ailes d'ange, pattes de satyre ou encore des queues.

Chapitres en VUS : http://www.batoto.net/comic/_/comics/centaurs-worries-r6966

Critique :

Cette série est une de celles qui, avec chaque nouveau chapitre, me plaît de plus en plus. Il s'agit presque d'un slice-of-life ordinaire, si ce n'était pour la nature des personnages.

Et c'est là ce qui fait tout l'intérêt de cette série. Bien qu'on croise nombre de centaures, de pseudo-anges, démons ou autres, tous se considèrent comme parfaitement humains, et aucune forme de fantastique n'est impliquée dans leur anatomie.

En effet, rarement le terme de monde parallèle n'aura été aussi adapté. A la base, il s'agit du même que le nôtre, à quelques différences près. Ainsi, au cours de l'évolution, les Tétrapodes (nous et tous les animaux à quatre membres) ont disparu très tôt, laissant place aux Hexapodes (six membres), qui ont évolué de la même manière que dans notre univers.

Parmi tant d'autres, une espèce a formé l'humanité, au sein de laquelle différentes « races » sont apparues, se basant sur le devenir de la seconde paire de membres (celle du milieu). Restée en tant que pattes chez les centaures ou devenue paire d'ailes chez d'autres, elle n'empêche que tous restent de véritables humains.

D'autres choses ont évolué différemment, tel le continent Antarctique, habité par une mystérieuse civilisation d'êtres ressemblant à des serpents, ou des faits historiques, influencés par l'existence de ces différentes races. Les centaures par exemple, ont longtemps été traités comme des animaux ou utilisés comme soldats par les autres.

Cependant, à l'heure actuelle, des lois d'une grande sévérité punissent tout type de racisme. Ainsi, il est absolument interdit de monter à cheval sur un centaure.

A côté de cela, la vie d'Hime et de son entourage est presque banale, allant des journées de classe aux problèmes les plus triviaux qu'une jeune adolescente peut affronter (le premier chapitre peut prendre au dépourvu).

Un des charmes de ce manga est la masse de petits détails qui divergent ou pas de notre monde, et qui permettent de constater toute l'inventivité de l'auteur pour rendre son histoire crédible.

Depuis la façon d'enfiler ses vêtements quand on a des ailes ou quatre pattes, jusqu'au fait que des évènements réels se répercutent dans la série (dans le dernier chapitre, les personnages regardent la télévision, semble-t-il le JT, où l'on parle de la guerre en Syrie). Il semble également que voir des OVNIS ne soit pas d'une grande rareté...

La plupart des chapitres sont plutôt tournés vers l'humour ou la douceur, bien que parfois, on ait l'impression que le récit puisse rapidement pencher vers le drame, évoquant parfois la maladie, les relations parfois difficiles entre races (on voit quelques exemples historiques qui font froid dans le dos), et quelques chapitres franchement perturbants.

En particulier celui traitant d'une petite fille-chien (ou était-ce un chien avec une tête de petite fille ?), qui était vraiment très sombre.

Bref, sous des abords légers et mignons se cachent parfois des implications lourdes de sens quand on se met à y réfléchir.

En termes de cohérence et de construction d'un monde, Centaur no Nayami est tout simplement parmi les mangas les plus remarquables que j'ai lu.

Chapitres 31-32

Un premier chapitre avec un brin de shôjo-ai, et un deuxième sur la vie en Antarctique.

La question des peuples indigènes n'avait pas encore été abordée.

Maintenant, c'est fait.

Un peuple d'amphibien en l'occurrence, avec un "traitre" occidentalisé et semble-t-il une sorte de guérilla religieuse.

Ce manga ne cessera jamais de me surprendre.

Chapitre 34.

Cette page couleur.

Ensuite un chapitre de calme et de douceur, assez vide pour dire la vérité, avec juste un peu de grain à moudre pour les amateurs de psychanalyse.

Merci pour la découverte, un slice of life bien sympathique. J'aurais juste aimé que l'auteur se concentre un peu plus sur la relation entre Himeno et ses deux amies, j'trouve qu'il se disperse un peu.

Le Chara-design est assez sympa, Shino est juste trop craquante.

Faut quand même être assez fêlé pour imaginer tout les petits détails de la vie de tout les jours.

Chapitres 35-36.

Merci pour la découverte, un slice of life bien sympathique. J'aurais juste aimé que l'auteur se concentre un peu plus sur la relation entre Himeno et ses deux amies, j'trouve qu'il se disperse un peu.

Je ne sais pas trop, après tout, la relation Himeno avec ses amies n'est pas très exceptionnelle (ce qui n'enlève en rien à son intérêt), et des chapitres comme le 35 apportent un changement de ton des plus agréables.

C'est un des très rares mangas qui me soient passés sous les yeux qui réussisse à aborder tout type de thèmes (la religion dans ce chapitre, par exemple), sans cynisme, sans optimisme béat ou quoi que ce soit, et c'est, à mon avis, ce qui fait en grande partie sa force.

Chapitre 37.

7 toutes petites pages. :'(

7 pages d'un show télé en plus.

Magical Girl Pretty Horn se bat pour la démocratie et contre l'ostracisme. "Awaken, Powers of Morality! Guide me, Law and Logic!"

Yep yep.

Edit : Chapitre 38.

Cours de cuisine. Comme d'habitude, on passe sans transition de sujets sérieux à du tranche de vie léger. Et ça marche. Sacrée famille pour Kyou-chan.

Chapitres 39-42.

Quel mélange des genres.

[spoiler=Donc, pour tenter de résumer...]...Les habitants de l'Antarctique ont des agents dissimulés dans toute la population mondiale.

Certains contrôlent des hommes-tigres, qu'ils semblent avoir complètement recréés, puisque qu'il s'agit d'une sous-espèce (disons cela) disparue. Contrôlent jusqu'à un certain point seulement, puisque ceux-ci sont intelligents et libres. Ils ne sont cependant pas considérés comme des êtres humains.

D'autres agents combattent les extra-terrestres. Aliens qui kidnappent des gens, mais possèdent des appendices "humains" (queues, ailes, oreilles etc). Peut-être des humains modifiés ? Sont-ils eux aussi infiltrés parmi les humains?

Et en parallèle, attaques directes contre la corruption, à travers l'expropriation d'un petit village pour y construire un complexe touristique de luxe, et une autre, frontale, contre Monsanto (au nom à peine déguisé).

Sans oublier un chapitre explorant les relations familiales de nos héroïnes. Avec quelques pages d'une dureté insoupçonnée. Voir notre cher ange débiter des commentaires terribles sur son père avec une froideur épouvantable, c'est assez violent.

Pour finir avec trois pages roses et sucrées pour se remettre d'aplomb.

Critique sociale et politique, X-Files et tranche-de-vie. Rien que de très ordinaire.