Drifters [Kôta HIRANO]

Synopsis :

Toyohisa Shimazu, jeune samurai participant à la bataille de Sekigahara se retrouve soudain plongé dans un autre monde. Rapidement il découvre que plusieurs autres guerriers renommés ont dérivés dans cette dimension. Une guerre sans merci dont il ignore encore les tenants et les aboutissants l’attend d’entrée de jeu, sous la bannière du célèbre Oda Nobunaga.

Fin octobre paraissait au Japon le 4ème tome de Drifters, plus de 18 mois après la sortie du volume 3. Kôta Hirano appartient à la catégorie des auteurs qui sortent leurs chapitres au compte-gouttes. Alors Drifters une oeuvre à laisser tomber ?

Non et ceci pour plusieurs raisons.

Déjà parce que cette oeuvre est la seule (ou pas loin) à nous proposer une guerre comme on en voit rarement. Un conflit qui associe une soif inassouvie de combat à un délire anachronique total, dans un univers de Dark Fantasy où l'on retrouve dragons, nains, elfes, mages, orcs... et des figures historiques parmi lesquelles Toyohisa Shimazu, de l'ère Edo. Coupeur de têtes confirmé, il se retrouve projeté dans un autre monde. Un monde où il va rencontrer beaucoup de personnages inattendus : Nobunaga Oda (censé être mort depuis 16 ans), Yoichi Nasu un autre samurai de légende (né près de 300 ans avant l'époque de Shimazu). Et ce n'est pas tout : Jeanne d’Arc, Raspoutine, Hitler, un aviateur nippon de la Seconde Guerre mondiale, Butch Kassidy, The Kid, Hannibal, Hijikata... ils sont tous réunis mais en deux camps : d’un côté les drifters, arrivés dans ce monde par un certain Purple et soutenus par l'organisation Octobre ; de l’autre les parias, envoyés par Easy et dirigé par le Roi Noir. Ils s'affrontent pour contrôler le monde où ils sont.

Tous ces personnages possèdent une dimension de l'art de la guerre (excellence au sabre, à l’arc, au poing, au fusil, en stratégie) et les voilà lâchés sur un nouveau terrain de jeu où leurs talents ne demandent qu'à s'exprimer. Vous imaginez la suite ? Eh bien c'est encore mieux que ça !

Car il ne suffit pas d'avoir un bon casting pour faire une bonne série (Expendables 3), il faut que le scénario soit à la hauteur. C'est le cas : il donne de la cohérence à ce grand melting-pot, nous fait progresser dans le conflit tout en glissant à droite et à gauche de multiples références historiques.

On ne voit ce type d'oeuvre que peu de fois dans sa vie. Alors ne passez pas à côté de cet ovni : Kôta Hirano est fou mais son manga n'en est que meilleur.

Au départ, j’avais attaqué les 4 premiers à reculons: je trouvais le dessin assez mal géré, j’avais du mal à me refaire au style si particulier de Hirano (même si j'ai kiffé Hellsing, il a une façon bien à lui de dessiner les profils, il faut en convenir..).

De plus, même si je trouvais l’idée d’inclure la graphie elfique dans les bulles plutôt intéressante, je trouvais que ça faisait un peu lourd sur des pages déjà pas forcément très jolies à regarder (bien que plus tard, les délires sur les langues s'avèrent très drôles, justement).

Pourtant, j’ai repris et suis passée au dessus de cette première impression que la lecture serait laborieuse.

D’une part, parce que j'avais trouvé le personnage de Oda Nobugana juste excellent (non seulement il a été soigné dès le départ, mais fatalement, devant une référence pareille, je me devais de revenir étant une très grande fan du personnage historique).

D’autre part, parce qu’il faut bien admettre que l’univers fantasy était très prometteur et que le principe de mettre en interaction des personnages historiques aussi hauts en couleur est juste génial. je suis rôliste donc là j'ai trippé total sur les références aux nains et aux elfes, par exemple.

Donc me voilà à me dire « j’ai vraiment bien fait d’insiter » tellement l’action est prenante, les personnages jubilatoires, l’humour réussi (il faudrait carrément lister les facts de Oda Nobunaga).

Lisez-ce manga, ne serait-ce que pour la complémentarité du trio principal (le stratège, le meneur de troupes, la chasseuse qui a des problèmes à régler dans sa tête..), le mix de personnages historiques dont la rencontre est poilante et le plaisir que procurent les références multiples.

Le tout s'enchaîne dans une ambiance rôlesque avec des combats épiques, des répliques collector et un humour décapant.

L'auteur s'est documenté et on ressent bien le plaisir qu'il prend à nous présenter son délire. On pourrait reprocher à ce manga d’avoir pour l'instant posé une trame un peu basique, d’être fichu comme une sorte de jeu de plateau, mais on se rend compte qu’il ne fait pas qu’aligner des gentils contre des méchants tant les notions de bien et de mal, de vie et de mort sont des notions toute relatives.

Petite remarque sur la scantrad, le traducteur est très élégant en expliquant ses partis pris et en nous éclairant sur des références du manga ainsi que sur la signification de certains titres de chapitres, à côté de laquelle nous, occidentaux, pourrions passer.

Seul reproche : la parution trop lente. Ainsi que la parution française. Un tome 4 qui s'est retrouvé d'ailleurs en tête des ventes pour la semaine du 27 octobre au 2 novembre, au Japon, selon le classement Oricon, franchement, l'attendre jusqu'à juillet, quelle blaze...

Le manga va être adapté en anime: http://forums.mangas-fr.com/index.php/topic,2261.msg1496915.html#msg1496915

C'est LA super nouvelle de la journée  mais comme je disais ici, j'éprouve quelques craintes sur le format et potentialité d'une fin alternative, au vu de la lenteur d'avancée du manga de base.

En tout cas, techniquement je n'éprouve pas vraiment de doutes sur la qualité (reste quand même à voir les premiers visuels du travail du charac designer). Et puis voir le Nobunaga de Hirano animé, j'en rêvais autant que Garami de TAP *-*

En plus de mettre en valeur toute une galerie de personnages très charismatiques, il y a moyen de faire quelque chose de monstreux avec cet univers rôlesque et ces combats de malade.

La semaine se termine bien ! Merci. 

Hâte de savoir qui sera aux commandes de l'animé. Ah si cela pouvait donner une impulsion pour avoir des sorties de chapitres plus souvent... J'aimerais bien que l'auteur soit impliqué assez fortement dans le projet pour que la fin, même si elle est différente du manga, soit aussi barrée que la série (ils reviennent tous à notre époque ou un truc dans le genre) et que cet animé ne soit pas trop court tout en ayant le même dynamisme que le manga. 

Hell yeah !!

Très bonne nouvelle en effet ! Pour moi c'est le genre de mangas, comme Black Lagoon, qui pourrait être plus plaisant en animé. Je suis pas fan du style d'Hirano (cf Hellsing), je trouve ça trop rapide et un peu brouillon. Mais l'intrigue de base (que ça soit pour Hellsing ou Drifters) est intéressante avec un bon charadesign et forcément c'est rythmé.

Tonkam avait parlé de juilllet 2015 pour la sortie de ce volume 4.

Pas de nouvelles ?

Sur Amazon le tome 4 est annoncé pour le 23 septembre (quasiment deux ans après le tome 3 qui était paru le 25) ; je n'ai pas vu d'infos sur le site de Tonkam sur le sujet.

C'est ce que j'ai pu voir aussi oui. ^^

Mais les allemands semblent déjà l'avoir, eux. Surprise.

L'écart est plutôt notable entre 15 juin chez les uns et et 23 septembre chez les autres...

Bon, on va patienter. Tonkam commence à peine à lâcher ce qui va sortir en juillet de toute façon.

Ce sera bien pour le 23 septembre.

Bonjour,

 

La date de septembre est la bonne.

 

Bonne journée

Naoshi Kanno en couv' du tome qui sortira le 6 juin au Japon.

Petite vidéo de Manga News où l'on voit l'auteur dessiner une dédicace :

http://www.manga-news.com/index.php/actus/2016/08/08/Dessin-de-Kota-Hirano-Drifters-en-video

Tellement classe. 

Moi qui dessine si mal, je suis toujours admiratif quand je vois ça.

Tous ces détails rien que sur le manteau, c'est fait si vite, il a du mettre quoi 6-7 minutes ?

L'anime se rapproche d'ailleurs. 

Dans l'article, je crois qu'il est dit que K. Hirano a mis plus de dix minutes pour réaliser le coupeur de tête.

A propos de la série, sa longueur devrait être comprise entre 8 et 10 tomes, l'auteur ayant déjà la fin en tête. Et on peut voir un Oda Nobunaga dessiné par le maître.

L'entretien d'où provient l'info' est disponible ici.