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Mille et une histoires de shinobi [Naruto]


Ared Tekenshi
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Bonichiwa  :)

 

J'ouvre ici un topic sur le quel je posterai –j’espère– toutes les fic’ que j’ai en tête, généralement des One Shot sur un personnage de Naruto en particulier.

 

Ne prenez pas ce titre de façon littérale, je compte pas arriver à ce nombre ^^

 

Sommaire:

 

 

Et on commence cette série avec...

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Senorigami no Tenshi

(L’Ange aux 1000 origamis):

 

« On est tellement seul en ce bas monde, que même les Anges et les Démons dînent ensemble. »

(Anonyme)

 

*** Ame no kuni – Lieu inconnu ***

 

Dieu est mort, vive la déesse !

 

Ce genre de cri aurait pu résonner à travers les bâtiments d’Ame mais ce serait un risque de la part de cette "déesse" d’annoncer la mort de leur Dieu tout-puissant.

 

Que se passerait-il si les habitants du Village de la Pluie apprenaient que celui qui a vaincu Hanzō n’est plus ? Une guerre civile, orchestré par  d’anciens partisans de la Salamandre vivant dans la clandestinité depuis la chute de celui-ci. Bien que les chances qu’il y ait des survivants soient minimes, cette option encombrait les pensées de la "déesse" aux cheveux bleus. Or la situation actuelle n’était pas vraiment propice pour un coup d’État : la Quatrième Grande Guerre approchait à grands pas, risquant d’écraser Ame dans sa foulée destructrice…

 

Bref, un moment mal choisi pour annoncer ce genre de nouvelle. Ainsi la déesse resta dans son rôle d’ange messagère, transmettant ses directives au nom du feu dieu Pain.

 

***

 

Tandis que les habitants d’Ame se préparent au futur conflit qui va suivre, leur ange fait face à son passé une dernière fois.

 

Oui… Ça pourrait être l’ultime fois que le regard de cet kunoïchi pose chez ses deux raisons de vivre, ou plutôt de ce qu’il en reste : des corps soigneusement nettoyés et conservés dans quelques milliers d’origamis de sa création.

 

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Tous ces origamis méticuleusement préparés en cette occasion lui ravivait un épisode bien particulier sur son enfance, à une époque où elle avait vécu exactement la même scène dans des circonstances différentes…

 

*** Environ une trentaine d’années auparavant ***

 

La pièce change mais le décor reste le même.

Toujours le même pays grisaille, toujours cette pluie diluvienne, toujours en période de guerre.

 

Nous sommes vers le début de la Seconde Grande Guerre Shinobi, un conflit dans laquelle le Pays de la Pluie était un enjeu militaire de tout premier ordre. Pour les puissances de la Terre, du Feu et du Vent, la position géographique de la Pluie est tel que celui qui occupait ce territoire s’offrirait le luxe d’avoir une base d’opérations et un écran de protection territoriale contre deux des supergrands du continent.

 

Parmi les différentes approches martiales, ce sont ceux des forces d’Iwa qui ont étés les plus belliqueux ; n’hésitant pas à ravager quelques villages dans leur sillage pour attendrir l’ennemi par la terreur et être ainsi plus enclin à la soumission. Après tout, ne dit-on pas « Tuer la poule pour effrayer le singe » ?

 

Cruel mais efficace.

 

Nombreux se sont retrouvés sans foyer, dispersant à travers tout le pays répandre la peur comme une épidémie infernale.

 

***

 

Voilà depuis quelques jours que les attaques Iwa-nins ont cessés, peut-être qu’ils estiment avoir suffisamment fait de massacres se disaient dans l’esprit de quelques habitants optimistes.

 

Dans une commune à quelques kilomètres d’une cité dévastée par les troupes de Tsuchi, vivait une de ces familles optimistes. Modeste et banale, vivant simplement dans le besoin, elle est composée d’un père travailleur, d’une femme au foyer et de deux enfants en pleine croissance.

 

Même si les affrontements ne sont qu’à quelques miles de leur toit, ils ne peuvent partir pour deux raisons :

La première par un manque de moyens suffisants pour pouvoir faire le trajet sans encombre.

Tandis que la seconde est bloquée  au lit, victime d’une maladie qui rogna sa vie depuis le lendemain de la guerre.

 

Les médecins se font rares dans cette guerre…et les seuls disponibles, aux yeux des civils, profitent de la situation pour augmenter le prix de leur consultation. Ainsi le paternel remplaça sa femme, Sasaki, dans son métier de livreuse, en plus de travailler d’arrache-pied dans son propre boulot. Espérant réunir au plus vite assez d’argent pour pouvoir guérir son âme sœur.

 

Pendant que le chef familial travaillait, c’est à l’aînée, Chizuko, que revient la charge de s’occuper des tâches ménagères de la maison, de la surveillance de sa mère et de sa sœur âgée de neuf ans de moins qu’elle.

 

Cette petite dernière de six ans est une véritable lumière qui illumine les pensées sombres et réalistes de cette famille. Affichant toujours le même sourire d’innocence et de complaisance.

 

À sa mère, qui fit oublier sa maladie par sa présence apaisante et d’une bonté libre du vice des hommes.

À son père, pour être une douce récompense après une journée de labeur dans ce monde fade comparé à son visage pur.

À sœur, pour lui donner force et inspiration de faire face à la dure réalité quotidienne de la guerre.

 

Elle était l’ange de la famille…une chérubine du nom de Konan.

 

… 0 …

 

Cela faisait quelque temps que Konan restait au chevet de sa mère pendant des journées entières. Non pas que cette dernière trouva sa présence désagréable, elle s’inquiétait que son innocente saphir la voie dans cet état déplorable, craignant qu’elle perde son éclat qu’à observer le visage de sa mère exténuée pour le reste de ses jours.

 

La sœur Chizuko, ayant compris les pensées de sa mère, fit signe à Konan de la rejoindre pour lui révéler quelque chose qui pourrait lui faire passer le temps :

 

▬ Qui’ y a Nee-chan ?

▬ Dis Konan, tu connais la légende des mille grues ?

 

Elle eut pour réponse qu’un refus de la tête.

 

Avant de répondre, Chizuko prit une feuille trainant dans les affaires de son père et la plie de sorte à en faire une cocotte en papier symbolisant une grue.

 

▬ Ce que je viens de faire s’appelle un origami. La légende des mille grues dit que si on plie mille origamis de cette manière, un souhait peut nous être réalisé.

▬ C’est vrai ?!

▬ C’est l’occasion de le vérifier, qu’est-ce que tu en dis ?

▬ Um ! fit Konan les pensées emplies d’espoirs à l’idée de réaliser un vœu bien particulier : guérir sa maman.

▬ Dans ce cas je vais t’apprendre, alors écoute et regarde bien…

 

… Ce n’est qu’au bout d’une vingtaine de minutes que la fillette aux cheveux bleus réalisa son premier origami sous le visage apaisé de Chizuko.

 

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… 1 …

 

▬ Joyeux anniversaire Konan ! s'écira en chœur toute la famille, excepté la mère qui avait toujours une voix faible.

 

Même être en temps de guerre n’est pas une excuse pour ne pas fêter l’anniversaire d’une personne, surtout pour une enfant venant fêter ses sept ans.

 

Sur la table familiale s’étalaient deux cadeaux emballés, ainsi qu’un petit gâteau ornés de sept bougies. C’était assez coûteux de s’offrir une telle pâtisserie mais que serait une fête d’anniversaire sans gâteau.

 

Excitée de joie, Konan s’empresserait d’ouvrir ses présents après avoir soufflée les flammes de ses sept ans.

 

▬ Des chaussettes…merci maman ! un cadeau que Konan trouva quelque peu décevant mais venant de sa mère, elle restait tout de même heureuse. J’aurais aimé avoir des perkcins pour ressembler à Nee-chan.

▬ On dit piercings et tu semble être trop jeune pour en avoir Konan. Maintenant ouvre mon cadeau.

 

L’ange bleu sentit que son second paquet est plus solide que le premier. Déballé, un  cadre en sortit. Elle contenait des fleurs pressées, des lys blancs et des œillets rouges pour être exact. Conçue de toutes pièces par le hobby de Chizuko qu’elle partage avec Konan de son temps libre : l’oshibana*.

 

Un cadeau qui transporta Konan aux anges, sentiment qu’elle fit partager avec toute sa famille. Un pur instant de bonheur dans un conflit primitif.

 

Même en ce jour, Konan continuait sa tâche de confectionner des grues en cocotte.

Trois de plus viennent s’ajouter aux quarante-huit autres  qui traînaient dans sa chambre ; à la différence de ceux-ci c’est que ces nouveaux venus sont issus des restes d’emballage  de ses paquets cadeaux.

 

Au même instant, non loin du village, un jeune garçon pêchait dans une rivière qui contenait toutes les larmes de son corps. Sa mine battue laissait place à un petit sourire à la vue de sa prise du jour…

 

▬ Bon anniversaire Yahiko... fit-il pour lui-même avant de manger sa proie à pleines dents.

 

… 51 …

 

Cela fait près d’un mois que la guerre a éclaté, et les shinobis d’Ame sont bien déterminés à y mettre fin par tous les moyens. Réunis sous la bannière d’Hanzō,  celui-ci appliqua une tactique perçue lâche pour certains mais néanmoins redoutable : lorsqu’une force ennemie entrait en contact avec un autre, les troupes de la Salamandre débarquèrent sur le champ de bataille et achevaient les vainqueurs. Humiliées, les trois superpuissances déclarèrent la guerre à Amegakure dans un mouvement de guérilla.

 

Les conséquences se firent rapidement sentir dans tout le pays. La famille de Konan ne fait pas exception et leur rationnement en nourriture ne se limite qu’à de l’eau, du pain et de simples carreaux en chocolat. Leur quotidien devenait de plus en plus dur mais ils s’y font face petit à petit.

 

Un soir, Konan à crue entendre des cris, des explosions et des bruits de métaux qui s’entrechoquent. Difficile pour elle de s’endormir dans des conditions pareilles, mais lorsqu’elle tomba dans les songes, elle se retrouvait en enfer. L’ange rêva que des individus saccageaient son village et tuèrent tous les habitants.

 

Le hurlement qu’elle échappait est tel que Sasaki rappliquait faiblement de son lit, enveloppée de son drap miteux,  pour aller la rassurer. La présence d’une mère est tout ce qu’il fallait pour apaiser les pensées d’une enfant terrorisée.

 

Lorsqu’elle ouvrait les yeux sous la lumière du soleil, Konan put remarquer les bras de sa mère tenant délicatement son petit corps frêle.

 

Plus que déterminée à réaliser son souhait et enfin partir de cet enfer ensemble, l’ange bleu reprenait sa tâche avec tous les papiers qu’elle put trouver : des notices des médicaments de sa mère jusqu’aux ordures jetées à la poubelle…

 

… 341 …

 

Remis de son cauchemar d’il y a deux jours, Konan accompagna sa sœur au marché se faire le plein de provision pour tenir la semaine à venir.

 

Le décor qu’offrait la ville leur affichait une mine aussi triste que le ciel grisâtre, presque autant que les quelques passants qu’elles croisent sur leur chemin.

 

Alors que Chizuko restait plongée dans l’addition de ses achats, Konan apercevait un groupe d’adultes poursuivant un jeune garçon tenant dans ses bras un thon faisant au moins la moitié de sa taille.

 

Cela fait des lustres que Konan n’avait plus vu d’enfants dans les parages.

Aussi, intriguée, elle décida de suivre ces poursuivants à distance à insu de tout le monde.

 

Il n’a pas fallu plus de cinq minutes pour que la course-poursuite se termine par la chute de l’enfant, trébuché par une pierre au beau milieu d’une ruelle étroite. Reprenant leur marchandise volée par le jeune cambrioleur, les poursuivants quitteraient  les lieux en lui laissant un souvenir douloureux qu’il n’est pas près de l’oublier.

 

Assistant à la scène derrière un tas de caisses, Konan s’approchait lentement vers le jeune battu. Ses cheveux orange illuminèrent son regard. Jamais elle n’avait vu pareille chevelure auparavant.

 

▬ Est-c–…

▬ Konan ! Ou es-tu ?!

 

Alors qu’elle allait aider le garçon à se relever, la voix de sa sœur interrompait son action. Voulant pas la faire inquiéter davantage, Konan se retournait vers la source de la voix quand elle entendait un gargouillement d’estomac venant du jeune roux.

 

▬ Tu as faim ?

 

Cette voix douce fit réagir l’affamé et ouvrit lentement ses yeux pour apercevoir une illumination céleste : un ange souriant tenant devant elle du pain et une pomme, sortant du sac de course qu’elle garda pour Chizuko.

 

▬ C’est pour toi.

 

S’ensuit d’un échange de regards qui semblaient durer une éternité pour les deux enfants.

 

▬ Konan !

▬ J’arrive Nee-chan !

 

Disparaissant de sa vue, le garçon, trop affaiblît pour rattraper sa sauveuse, redressa son corps et prit la nourriture laissée pour lui.

Ailleurs, Chizuko exprimait ses quatre vérités à sa petite sœur. Mais celle-ci avait les pensées ailleurs…

 

« Je me demande si je le reverrai ? » « Je me demande si je la reverrai ? »

 

… 372 …

 

Un miracle se déroulait au sein de la famille.

Konan n’en ’est qu’à la moitié de son objectif que déjà des brides de son souhait se manifestaient.

 

Sa mère est remise en état.

 

Effet des médicaments durement acquis, à sueur et à sang de son éternel époux…

…ou l’œuvre d’une action divine attitrée par l’appel spirituel d’une ange gardienne…

Personne ne pourrait l’expliquer.

 

▬ Je me sens mieux que d’habitude, mais je suis encore faible.

▬ Tu es toujours malade maman ?

▬ Oui ma puce mais ne t’inquiète pas, maman va mieux et elle ne va plus rester au lit toute la journée.

 

La semaine qui suit n’est que période de bonheur pour Konan et sa famille, voir sa mère aussi en forme grâce à elle. Sasaki reprenait même son métier de livreuse mais avec un temps et un champ de travail limité.

 

Plus que convaincue de la véracité de la légende des 1000 grues, elle reprit son œuvre avec une paire de bras supplémentaire, les douces mains de sa mère.

 

… 500 …

 

Ce fut tôt…

 

On dit qu’il existe un remède capable de guérir n’importe quelle maladie, soigner n’importe quelle blessure, et accessible à tous…

La Mort

 

Trop tôt…

C’était tôt pour Sasaki de reprendre son travail – même à temps partiel – sans être complètement remis de sa maladie.

 

Beaucoup trop tôt…

C’était aussi trop tôt pour sa famille de croire en la rétablissement du pilier maternel, encore endommagée.

 

Trop tôt et trop tard…

Cette petite ange n’a pas pu atteindre la millième grue en papier que sa mère est partie rejoindre les cieux.

 

▬ Pourquoi vous pleurez devant maman ? Vous allez la réveiller.

 

Konan est dans un âge où la réalité se mêlait avec l’innocence. N’ayant jamais connaissance de ce qu’est la mort, pour elle, sa mère n’est qu’en train de dormir ; récupérant d’une journée de dur labeur où elle s’était soudainement écroulée pendant le souper d’hier.

 

Pendant que le père enterrait sa défunte épouse, Chizuko occupait sa sœur de sorte à ne pas assister à ce spectacle. Puis quand l’heure est venue de se recueillir devant sa tombe,  l’aînée se devait donner une explication à Konan.

 

▬ Konan…maman est…partie. Elle était tellement fatiguée qu’elle…ne peut plus se réveiller. Ainsi, papa a préparé un endroit d’où elle pourra se reposer en paix.

▬ Mais si jamais elle se réveillait un jour, maman risque de s’étouffer sous cette terre.

▬ Konan…

 

Ça fait que trois jours depuis l’enterrement et l’esprit de Konan est toujours aussi floue.

Mais elle n’abandonna pas son projet de produire les 1000 cocotes en papier. Puisque sa mère est "partie" et "fatiguée", il suffit juste de souhaiter la faire revenir en pleine forme.

Ni plus, ni moins…

 

Pas de fleurs pour orner la tombe de Sasaki, à la place, Konan rassemblait tous les origamis qu’elle avait confectionnées pour les mettre aux côtés de sa mère. Déposant heure après heure, une nouvelle grue devant la stèle de la défunte.

 

… 644 …

 

La chute de l’ange…

La perte de sa mère était comme si Konan était privée des ailes qui la soutenaient dans son monde imaginaire céleste, pour l’amener à la dure réalité terrestre.

 

Mais sa descente aux enfers n’était pas tout à fait terminée.

 

L’intuition féminine, cet état qui fait les femmes bien ouvertes et plus perspectives que les hommes,  Konan en avait fait l’expérience, avec son rêve de son village saccagé par des démons à l’apparence humaine.

 

Ce n’est plus un rêve du passé  qui se déroulait devant elle, mais un présent cauchemardesque.

 

La Guerre reprenait son cours

 

… 666 …

 

▬ Ahhh ! Papa ! Maman ! Nee-chan ! cria Konan, sortant d’un profond sommeil.

▬ Calme-toi. Tu es en sécurité ici.

▬ Hm ?

 

Regardant autour d’elle, elle s’aperçoit qu’elle se trouve à l’intérieur d’une grotte faiblement éclairée. À ses côtés se tenait un jeune enfant à la chevelure qui lui est familière.

 

▬ Tu es le garçon de l’autre jour ?

▬ Oui, je m’appelle Yahiko. Merci de m’avoir sauvé ce jour-là.

▬ De rien. rougissant à son sourire. Mais je suis où là ? Où est ma famille ?

 

Voici la question que redoutait le fameux Yahiko. Mais il s’était préparé à lui fournir une réponse.

 

▬ Ici c’est ma cachette depuis que j’ai plus de maison. Pour ta famille… e–..., hésitant à lui révéler la vérité sous le regard interrogatif de la nouvellement orpheline. Ta famille est morte à cause d’une attaque de ninjas sur ton village. Ils ne sont plus de ce monde.

 

Le grand Blanc. La même sensation comme lorsque qu’on lui avait annoncé que sa mère est partie pour toujours.

 

▬ Papa… Nee-chan…

 

Et là des flashs apparurent dans son esprit, les quelques bribes d’évènements que sa mémoire a eu le courage de conserver.

 

Panique, hurlements, bombardements, désolation, odeur fétide, sang, cadavres… un père et une sœur immobiles et sans vie.

Ces scènes sans fin avaient provoqué un choc cérébral que Konan ne pouvait supporter dans sa petite tête angélique.

Elle pensait que tout ceci n’était qu’un horrible cauchemar comme la dernière fois. Mais depuis la perte de ses ailes, elle n’a pu éviter l’inévitable.

 

▬ Je suis désolé.

▬ ...

 

C’en ’était trop pour Konan. Elle voulait rejoindre sa famille, libérée de toute cette souffrance, s’envoler au loin et quitter ce monde cruel et solitaire.

 

▬ Écoute, je sais ce que tu ressens. Moi aussi j’ai perdu mes parents dans cette guerre. Pourtant je reste dans ce monde, pour la mémoire et la résolution de mes parents. Quand je t’ai sauvée, ta sœur voulait que tu vives ta vie en désirant ton bonheur ! J’accomplis leurs dernières volontés, à moi et à toi !

 

Jamais Yahiko oubliera cet instant où il tenta de sauver Chizuko dont le corps était bloqué sous des décombres, écrasant la partie inférieure de son corps. Le rouquin s’était précipité pour aider la jeune adolescente lorsque celle-ci supplia de la laisser là et d’emmener sa sœur loin d’ici, loin de toute cette folie.

 

La décision était difficile mais en tout point similaire à ce que Yahiko avait affronté lors de l’attaque de son propre village. Malgré son jeune âge, il n’avait eu aucun mal à soulever le corps de Konan. Pour lui, ce n’était pas grand-chose comparé aux tonnes de gravas qu’il avait dû déblayer de son ancien foyer, en tentant de retrouver le corps de ses parents.

 

Ses paroles avaient pleine de sens pour Konan. Sa famille voulait qu’elle vive, même s’ils ne sont plus là pour la voir s’épanouir…

 

▬ Tu n’es plus seule maintenant. Je suis là, je te protégerai, comme tu l’avais fait. Maintenant repose-toi encore, tu t’es pas encore remise de tes blessures.

 

***

 

La vie reprit son cours et Konan dut s’habituer lentement à sa nouvelle vie. Elle ne sera plus jamais seule.

Quelque temps plus tard, elle sauva la vie d’un autre orphelin de guerre. Comme avec Yahiko, elle offrit du pain à un jeune roux et son chien affamés.

Il s’appelait Nagato. Et depuis ce jour, ils devinaient plus que des amis aux yeux de l’ange bleu, c’est sa nouvelle famille, dont elle était leur ange gardien.

 

Trois orphelins, aux passés semblables, unis et ensemble pour un même futur rayonnant...

 

*** Retour au présent ***

 

…jusqu'à ce que les ténèbres engloutissent à nouveau son monde à elle et ses amis.

 

Partis, comme sa mère, son père et sa sœur avant eux.

Elle n’avait plus de raison de vivre, sauf deux ambitions :

 

Construire une sépulture à leur mémoire,

Et emporter avec elle l’origine de toutes les ténèbres de cette ère.

 

▬ Yahiko... Nagato... On sera bientôt tous ensemble, je vous le promets. Et quand  cela arrivera, alors notre paix tant rêvée pourra être réalisable.

 

Forte animée par cette conviction, l’ange prit son envol et se prépara à combattre le démon à l’œil rouge.

 

Et une fois ce mal défait, la paix pourrait enfin se montrer au grand jour.

Son rôle d’ange gardienne sera enfin accompli…

 

 

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Ceci est notre cri.

Ceci est notre prière.

Pour construire la paix dans le monde

 

… END …

 

* Pause culture :

 

• Avant toute chose, cette fiction est inspirée d’une histoire réelle : celle de Sadako Sasaki. Une jeune fille Japonaise victime d’une maladie causée par les radiations de la bombe d’Hiroshima. Avant sa mort, elle apprît une ancienne légende auquel il suffirait de plier 1000 grues pour voir un de ses vœux exaucés, la guérison dans son cas. Malheureusement elle serait morte avant d’avoir pu réaliser les 1000 origamis. Ainsi par cette fic’, je rends hommage (à ma manière) à Sadako Sasaki morte le 25 Octobre 1955 à 12 ans. Si vous voulez plus d’informations sur son histoire, je vous invite à jeter un coup d’œil ici.

 

• L’oshibana est un art japonais qui consiste à créer des images avec des fleurs pressées. Il s’agit d’un des deux hobbies mentionnés dans la page databook sur Konan. Les fleurs utilisées pour le cadre de Konan ont tout deux une signification :

- Lys : "L’amour que je vous porte est pur comme le cristal"

- Œillet : "Je vous aime avec ardeur"

 

• Les chiffres dévoilés est le nombre d’origamis terminés par Konan pour ceux ou celles qui l’on pas comprit. Ces chiffres ne sont pas pris au hasard :

- 51 = anniversaire de Konan et de Yahiko. Ils sont nés le 20 février, le 51ème jour de l’année de notre calendrier.

- 341 = nombre total de missions officielles effectués par Konan

- 372 = numéro du chapitre marquant la première apparition de Yahiko dans le manga

- 500 = on raconte que Sadako Sasaki s’est senti mieux après avoir plié 500 origamis

- 644= Sadako Sasaki à pu confectionner 644 grues de papier au total avant de mourir

- 666 = no comment…  9_9

 

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Et encore un pour la route ^^

 

Shushi kara no...

De la graine à...

 

« Le plus grand arbre est né d’une graine menue. »

(Lao-Tseu)

 

« Au commencement, l’univers était vide et informe.

La lumière et l’obscurité, le temps et l’espace, la vie et la mort...

 

Il n’avait rien de cela

 

Cependant, tout chose n’est que par son opposé :

 

L’obscurité vient de la lumière ; la lumière est issue de l’ombre.

Le temps développe l’espace ; l’espace abrite le temps.

Sans vie, il y aurait pas de mort ; sans mort, la vie perd son sens.

 

Et le rien avait "quelque chose" pour s’opposer. Et cette "chose" était...

 

le Flux originel

 

Cependant, tout chose doit avoir une forme. Sans elle, tout s’effondrera et disparaîtra.

Aussi, le Flux prit forme en se tourbillonnant sur elle-même, c’est le Chaos.

Le Flux se contracta petit à petit jusqu’à l’implosion.

De cette implosion s’échappa la forme condensée du Flux :

 

la Graine cosmique

 

Cependant, au milieu des étoiles, résidus de l’implosion, cette graine était seule.

 

Elle avait la forme, elle avait la vie, mais sans espace pour évoluer.

Aussi, la Graine manifesta son flux pour façonner un univers où s’y développer.

L’espace fut tissé et le temps mis en branle.

La croissance pouvait enfin débuter.

 

Elle avait la forme, la vie, un espace et un futur, mais sans parcelle pour cultiver l’embryon qu’elle couvrait.

Aussi, la Graine manifesta son flux pour façonner un monde où y germer.

L’énergie du Yin – qui maintenait sa forme – se tourbillonna avec l’énergie du Yang – qui lui insufflait la vie.

Le tourbillon devient sphère, et la graine son noyau...

 

le Monde était né

 

Elle avait la forme, la vie, un espace, un futur et un foyer, mais rien pour réveiller l’embryon endormi.

Le pot était vide... Le monde était vide...

Aussi, la Graine manifesta son flux pour combler ce vide oppressant.

Il y eut cinq expirations...

 

D’abord l’expiration de la Terre. Élevant sols et montagnes pour supporter la levée de la future pousse.

Vient ensuite l’expiration de l’Eau. Refroidissant et abreuvant le sol pour que jamais il ne soit à sec.

S’ensuit de l’expiration du Feu. Réchauffant le sol et veillant à ce que les ténèbres soient repoussées.

Puis survint l’expiration du Vent. Aérant le sol pour qu’il devienne respirable.

Et arriva enfin l’expiration de la Foudre. Stimulant le tout pour le protéger de l’inertie.

 

Le Yin et le Yang formaient le Monde.

Les cinq expirations formaient le Cycle de la nature.

Et ensemble, ils développèrent la Graine.

 

Quand à nous, règnes* issus du Cycle, sommes nés pour faire qu’un avec Elle.

À maturité, le corps qu’Elle nous a offert retournera à la terre pour La nourrir.

À maturité, l’âme** qu’Elle nous a confiée retournera aux cieux pour La cultiver.

Tout ceci en vue de Sa prochaine réincarnation millénaire.***

 

Elle a tout. Tout n’est là que pour elle.

Un est tout. Tout n’est qu’un.

"Tout" est l’existence. "Un" n’est nulle autre que la Graine devenue notre Dieu à tous, l’Arbre divin :

Shinju

神樹 »

 

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...

 

Zzzzzzzzzzzzzzzzzzz

 

Le livre se referma. L’individu se leva de son siège sans faire le moindre bruit.

Il plongea son regard vers l’enfant plongé dans les bras de Morphée.

Il l’embrassa au front,  s’en alla discrètement de la chambre avant de jeter un dernier regard à l’endormie.

 

Fais de beaux rêves, Kaguya.

 

Notes et explications:

 

• " Un est tout, tout n’est qu’un"... J’ai pas pu m’empêcher de faire le clin d’œil à Fullmetal Alchimist pour accentuer l’omnipotence de Shinju.

 

• Si vous remarquez l’ordre des expirations, vous verrez que le premier bat celui qui précède selon le schéma des éléments. D’ailleurs, les cinq expirations sont une référence à la théorie des cinq éléments à laquelle tout ce qui existe est subdivisé en cinq natures : le Bois, le Feu, la Terre, le Métal, et l’Eau. Ils résulteraient des interactions entre le Yin et le Yang.

 

* Par "règne" je fais mention aux 4 règnes du vivant : minéral, végétal, animal et humain.

 

** Si je parle d’âme et pas d’esprit c’est parce que ce dernier est aux hommes ce que l’instinct est aux animaux ; moi je voulais désigner tout être vivant. Et puis, l’âme désigne généralement la force qui anime le corps. Dans cette fic’, l’âme c’est le chakra qui retourne dans "le monde pure" qui est pour moi qu’une des "dimensions" de Shinju.

 

*** Ici je fais référence au fruit du chakra qui pousse tous les mille ans. Quand Madara raconta l’origine des shinobis, il disait que manger le fruit était défendu sans que l’on sache par qui et pourquoi. Dans cette "cosmogonie à la Naruto", manger le fruit risquerait à briser le cycle de réincarnation de Shinju et donc provoquer la fin du monde.

 

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Konnichiwa, Ared !

 

Ce n'est pas si souvent qu'on lit une jolie fic sur Konan, cette grande oubliée des fanfictions Naruto  ;)

 

Bravo, parce que faire le décompte de sa vie en utilisant la légende des 1000 grues en origami c'est très bien trouvé !

C'est plaisant à lire. Et ça commence par une punchline qui meplait : "Dieu est mort, vive la déesse !"

Puis-je me permettre cependant de t'indiquer quelques corrections ?

 

"Sa mère est remise en état".

 

"sur pied" plutôt que "en état" impliquerait peut-être moins cette notion de machine réparée  ? M'enfin ça fait sourire ^^.

 

"Joyeux anniversaire Konan ! cirèrent en chœur toute la famille"

Alors là par contre c'est cria, car le sujet est singulier : "la famille". Et mieux encore "s'écria" pour coller parfaitement à la situation.

 

"Il s’appelait Nagato. Et depuis ce jour, ils devinaient plus que des amis aux yeux de l’ange bleu, c’est sa nouvelle famille, dont elle en est leur ange gardien".

 

Il s’appelait Nagato. Et depuis ce jour, ils devenaient plus que des amis aux yeux de l’ange bleu, c’est sa nouvelle famille, dont elle était l'ange gardien.

 

 

"Forte animé par cette conviction, l’ange prit son envol et se prépare à combattre le démon à l’œil rouge. "

 

"Forte, animée par cette conviction, l’ange prit son envol et se prépara à combattre le démon à l’œil rouge.

 

 

D'une façon générale, ta force est la narration, fluide et très intéressante car faisant montre d'une grande culture, mais ta faiblesse est la concondance des temps du passé.

Je m'explique en exemple : "Cela fait quelque temps que Konan resta au chevet de sa mère pendant des journées entières" -> "cela faisait quelque temps que Konan restait" car c'est une action qui dure, tu dois utiliser l'imparfait et faire conconder les deux verbes.

Autre exemple : "Pour lui, ce n’était pas grand-chose comparé aux tonnes de gravas qu’il a dû déblayer de son ancien foyer" -> qu'il avait dû déblayer

 

M'enfin dans l'ensemble c'est très joli, pardonne mon incursion dans ta prose.

 

Shushi kara no... j'aime beaucoup. C'est cosmogonique.

 

Tu sembles adorer la culture japonaise et asiatique en général.  ;)

 

 

 

 

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'nichiwa également Andrea ^^

 

Ravi que ma fic' sur Konan te plaise.  ;)

 

C'est vraiment dommage que l'auteur ne développe pas assez, voir ignore, certains personnages secondaires. Mais heureusement qu'il existe des fans pour y remédier.

C'est l'une des objectifs de ce topic, faire un recueil d'One shots sur certains moments clés d'un personnage en particulier.

 

Ensuite merci pour le repérage des fautes (ne t'inquiète pas pour ton "incursion" bien au contraire, ça me fait plaisir). Je vais de ce pas corriger ces erreurs cités.

En effet j'ai beaucoup du mal avec la conjugaison  :P

Mais j'espère que ça vous ne gâchera pas la lecture (je suis plus un lecteur qui s'intéresse à la scène qu'aux mots/fautes employées)

 

Et le coup de "Sa mère est remise en état" c'était exprès.

Je voulais faire de cet scène un instant drôle et joyeux avant de le tourner au cauchemar. Faute de trouver 'mieux", je me suis contenté de cette phrase (qui je sais va en faire sourire plus d'un avec cette image d'une "machine réparée", apparemment c'est réussi ^^

 

Et oui, j'adore la culture japonaise que j'ai découvert grâce aux mangas. Et c'est là le second objectif du topic, faire partager aux lecteurs quelques instants de culture (pas seulement asiatique) a travers mes fic'.

 

En tout cas, merci ton commentaire et à bientôt j'espère  :)

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Mais j'espère que ça vous ne gâchera pas la lecture (je suis plus un lecteur qui s'intéresse à la scène qu'aux mots/fautes employées)

 

Très franchement, ça ne m'a pas dérangée. Déjà parce que l'intérêt de la lecture était là. Ensuite, parce que j'ai pris l'habitude de lire autrui à ma façon, en rectifiant dans ma tête, par habitude. Parfois ça tache trop et c'est peine perdue, mais avec ton écriture, c'est on ne peut plus faisable. Je te remercie si tu as apprécié les modestes corrections. il n'y avait vraiment pas grand chose.

 

Et le coup de "Sa mère est remise en état" c'était exprès.

Je voulais faire de cet scène un instant drôle et joyeux avant de le tourner au cauchemar. Faute de trouver 'mieux", je me suis contenté de cette phrase (qui je sais va en faire sourire plus d'un avec cette image d'une "machine réparée", apparemment c'est réussi ^^

 

La longue liste des androides de fiction vient de s'allonger ^^

 

Et oui, j'adore la culture japonaise que j'ai découvert grâce aux mangas. Et c'est là le second objectif du topic, faire partager aux lecteurs quelques instants de culture (pas seulement asiatique) a travers mes fic'.

 

Une excellente perspective ^^

 

Bonne continuation à toi et à prochainement !

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Ah, c'est original ta façon de faire ! Je parle d'aborder l'univers de Naruto sous forme de nouvelles, nous permettant de voir sous un autre jour, ou un meilleur jour des personnages qui maintenant commencent à nous manquer.  :(

 

J'aime beaucoup, ta manière de lancer le récit, c'est fluide, espacé entre les lignes (alors que perso j'ai tendance à écrire des gros paquets indigestes) et par rapport à l'oeuvre tu ne cherches pas à la réinventer... tu l'approfondis, c'est ça que j'adore. j'essaie de faire un peu pareil sur ma fic naruto mais avec d'autres personnages principaux placés dans l'histoire.

 

L'histoire de Konan est touchante, elle aurait très bien pu se passer de la sorte, fidèle à son tempérament tout en gardant à l'esprit que c'était une enfant à l'époque. Des touches de mythologies nippones qui est aussi une manière de procéder de Kishi après tout. Et comment tu amènes l'affinité de Konan, l'origami résume très bien sa vie, c'est fou. Des similitudes avec l'enterrement de ses proches entre sa maman, et ses deux amis de l'aka qui se retrouvent couchés parmi les cocottes.

Tu lies merveilleusement bien sa vie de famille, à sa vie de débauche plus tard à cause de la guerre.

 

L'écrit sur la naissance du monde, de l'arbre est plus succinct, mais il fait son effet. Ce serait assez sympa de raconter l'histoire de Kaguya, qui a laissé un goût amer à une bonne partie des fans.

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Merci du commentaire bloody pulp

 

Ce serait assez sympa de raconter l'histoire de Kaguya, qui a laissé un goût amer à une bonne partie des fans.

Kaguya viendra en temps voulu... Elle fera la queue comme tout le monde  ;D

Perso le fait qu'elle soit une alien a cassé certains projets que j'avais pour elle, mais bon on verra...

 

J'aime beaucoup, ta manière de lancer le récit, c'est fluide, espacé entre les lignes (alors que perso j'ai tendance à écrire des gros paquets indigestes) et par rapport à l'oeuvre tu ne cherches pas à la réinventer... tu l'approfondis, c'est ça que j'adore. j'essaie de faire un peu pareil sur ma fic naruto mais avec d'autres personnages principaux placés dans l'histoire.

Dans ce cas on sera deux ^^

J'ai lu ta fic' et j'en suis pour l'instant qu'au premier arc (chapitre 1.8 ). Le moins qu'on puisse dire c'est que a l'art de retranscrire l'ambiance du décor  ;)

Je continuerai la suite avec hâte tellement le début m'a laissé sur la faim ^^

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  • 4 weeks later...

Sentakushi ningyōtsukai

(Le Choix du Marionnettiste) :

 

« Le choix n’existe qu’entre deux choses : le gain ou la perte. »

(Proverbe Urdû)

 

L’Histoire est façonnée par nos choix, ce sont eux qui influencent le futur ; pas seulement le nôtre, mais celle de tous les êtres vivants.

 

Que se passerait-il si Uchiha Itachi avait choisi la sauvegarde de son clan au lieu d’en être le bourreau, aux dépends de l’avenir de Konoha ?

Que se passerait-il si Sarutobi  Hiruzen, avait fait le choix de tuer son disciple Orochimaru au lieu de le laisser s’échapper, lui, le responsable de nombreuses vies bouleversées ?

Que se passerait-il si une mystérieuse force avait prit la décision d’empêcher la libération de Kyūbi de son hôte Uzumaki Kushina ?

 

C’était le choix d’êtres éminents – impliquant certes des répercussions tout aussi importantes – mais même le plus insignifiant des êtres est capable de changer le monde... N’importe qui est capable de faire tomber des dominos à condition qu’il prenne la décision de le faire.

 

À présent, je vais vous narrer les conséquences du Choix d’un certain personnage souvent traité comme simple figurant. Un choix dont les conséquences affecteront le sort du monde shinobi…

 

***

 

Tremblotant

 

▬ « … »

 

Paralysé.

 

▬ « Ga–… »

 

Impuissant.

 

▬ « Gaara… »

 

Le Suna-nin Kankurō avait échoué…

 

Cloué sur un lit d’hôpital, le marionnettiste se maudit de n’avoir pu sauver son frère des griffes de ses ravisseurs, ces « chiens » de l’Akatsuki.

Son corps est inconscient, grelottant sous l’effet du poison du Scorpion du Sable Rouge. Mais son esprit est toutefois juste assez conscient pour entendre les voix qui retentissaient tout autour de lui.

Parmi eux il reconnaissait son maître Baki, responsable des forces militaires de Suna, qui discutait avec deux voix dont la tonalité a vraisemblablement subi les épreuves du temps. Il s’agissait des vénérables Chiyo et Ebizō.

 

Ils parlèrent de la santé du patient…de sa santé. « Pff, quelle importance » se disait-il. L’important pour lui était d’avoir des nouvelles de son petit frère… « qu’ils ne perdent pas de temps avec moi, la vie de Gaara est plus importante… »

La discussion changea ensuite de sujet autour de Suna et ses alliances. Si le jeune ninja pouvait parler, il aurait ordonné de cesser cette conversation qui n’a pas lieu d’être dans ces circonstances.

 

Et c’est là... qu’Ebizō déclara :

 

▬ C’est ce jeune garçon le fautif. Il a manqué de sang-froid et a préféré foncer tête baissée. Un bon ninja se doit toujours de mieux choisir sa démarche avant de passer à l’action.

 

Ces paroles ont eu l’effet d’un coup de kunaï pour le patient.

 

« Fautif »… « Manque de sang-froid »… « Mieux choisir »… Tout cela résonnait dans sa tête.

 

C’est sa faute. S’il n’avait pas fait le choix d’attaquer les kidnappeurs, il ne serait pas un boulet entravant le temps de sauvetage du Kazekage Gaara. Au fond de lui, une pensée s’illumina :

 

▬ « J… j’aurai dû garder mon calme et suivre les ordres de Baki-senseï… »

 

« ... J’aurai dû choisir de poursuivre l’Akatsuki. Ainsi, les choses se seraient déroulées autrement… »

 

Sur ce point-là le marionnettiste n’a pas tort.

Les évènements se seraient déroulés autrement, mais pas forcément de la façon dont-il souhait.

 

Que se passerait-il si Kankurō avait choisi de suivre discrètement l’Akatsuki plutôt que le combattre ?

Découvrons ensemble les – possibles – conséquences du Choix du Marionnettiste…

 

*** Quelque part à Kaze no Kuni ***

 

Dans l’immensité désertique du Pays du Vent, Kankurō suivit à la trace les individus responsables de l’enlèvement de son frère. Exécutant les directives de son maître Baki, le ninja maquillé avait décidé de les poursuivre furtivement, contenant au mieux sa rage pour ne pas les attaquer de front. Il lui fallait pas prendre le risque de pouvoir localiser leur repaire et faire parvenir cette information aux renforts.

 

Malgré son statut de poursuivant, le Suna-nin restait prudent, laissant une certaine distance entre lui et les kidnappeurs. Avec l’Akatsuki, tout peut arriver.

 

▬ Kankurō-sama ! hurla une voix non loin.

 

L’appelé se retourna. L’unité de filature envoyée par Baki avait enfin rattrapé Kankurō.

 

▬ Vous tombez bien. Leurs traces sont encore visibles dans ce désert, mais une fois la frontière passée j’aurai eu du mal à les suivre. Houyou est parmi vous ?

▬ Hai ! répondit le concerné auquel nichait un rapace brun du haut de son turban.

▬ Envoie ton faucon observer à distance ces types. On pourra ainsi le suivre à vue. Veille surtout à ce qu’il ne fasse pas remarquer.

▬ Compris !

 

Sans plus attendre, le dresseur exécuta les ordres.

Si Konoha abritait les Inuzuka et leurs chiens, Suna eux avait les Kirghiz dont est issu Houyou. Une ancienne tribu de fauconniers vivant à travers le désert. C’est à eux que le village du Sable leur doit les rapaces les plus rapides et les plus compétents de la péninsule Shinobi.

 

▬ Je compte sur toi, Takarō, fit le Kirghiz à son aigle qui s’envola.

▬ Bien, c’est parti ! déclara Kankurō à l’adresse des quatre hommes.

 

*** Sunagakure – quelques jours plus tard ***

 

Face à la crise que traverse Suna, celui-ci demanda assistance à leurs alliés de Konoha. En réponse à l’appel à l’aide, l’Hokage, Tsunade, délégua la team Kakashi dont elle estime parfaitement capable de remplir cette mission. Misant sur l’étonnant pouvoir d’Uzumaki Naruto, l’hôte du Démon-renard à neuf queues, et sur les compétences médicales de sa disciple Sakura Haruno.

 

Après trois jours de marche, l’équipe de Konoha arriva à Suna en compagnie de Temari, sœur du Kazekage, qu’ils avaient croisée en chemin. Devant l’entrée du village, le jōnin Baki les attendait.

 

▬ Vous voilà enfin.

▬ Quelle est la situation ? demanda Kakashi d’un ton professionnel.

▬ Le village est passé en état d’alerte maximale. Actuellement, Kankurō poursuit l’ennemi avec l’unité de filature afin de  découvrir leur repaire. Nous attendons leurs nouvelles avant de leur envoyer du renfort.

▬ Et pourquoi vous ne les envoyez pas maintenant ! s’énerva Temari.

▬ C’est le Conseil qui en a décidé. Pour eux, la priorité est de mieux organiser la défense du village et de nos frontières. Ils veulent éviter que l’incident du Sandaime Kazekage se répète.

▬ L’incident du Sandaime Kazekage ? répéta Naruto interrogatif.

▬ J’en ai entendu parler, intervient le Ninja Copieur. Le troisième Kazekage était connu comme le plus puissant dirigeant de Suna, mais il a un jour mystérieusement disparu. Désespérés, les forces Suna se sont mobilisés pour le retrouver. Cependant,  ils ont trop relâché la surveillance de leurs frontières et le village d’Iwa en profita pour les attaquer. On peut dire que c’est de cet évènement qui est à l’origine des tensions qui ont provoqué la Troisième Grande Guerre.

 

Naruto et Sakura furent étonnées  par ce récit, y compris pour Temari qui ne connaissait pas les conséquences liées à la disparition du Troisième du nom.

 

▬ C’est exact, affirma Baki. On aurait pu éviter la guerre si on avait pris le soin  d’organiser nos défenses. Et c’est ce que l’on fait justement. Pour l’instant laissons Konoha se charger de cette affaire pendant que nous préparons nos forces.

 

La fille aux couettes baissa la tête, comprenant à contrecœur la décision du Conseil.

 

▬ Dans ce cas laissez-moi réunir quelques hommes pour se joindre à eux.

▬ Temari ! haussa-t-il la voix. Nous nous pouvons nous permettre de réduire nos effectifs. Par ailleurs, nous t’avons déjà assigné à une autre miss–

▬ Mais Gaara est notre Kazekage ! réplica-t-elle du même ton que son senseï. Il leur faudrait au moins un ninja de Suna qui les accompagne dans leur mission ! C’est notre honneur qui est en jeu ! Laissez-moi au moins aller avec eux !

▬ … Je comprends mais…

 

Puis une main se posa sur l’épaule de Temari, la calmant aussitôt.

Elle vient de Kakashi.

 

▬ Ne vous en faites pas, laissez là nous accompagner. Même si vous refusez, elle abandonnera quand même son poste pour sauver Gaara. Et puis un coup de main ne sera pas de refus contre l’Akatsuki.

▬ « Maître Kakashi... »

▬ Hmm… Très bien. Je vais informer le Conseil de votre requête.

 

Des sourires commencèrent à se former sur les visages des trois adolescents, ravis d’avoir un membre de plus pour cette mission de sauvetage.

 

▬ Merci… murmura la Suna-nin.

▬ Bon, ‘perdons pas de temps et sauvons Gaara ‘ttebayo ! poussa l’Uzumaki le poing en l’air.

▬ Pas si vite, interrompra son senseï. Il faut d’abord se ravitailler et se reposer. Ces jours de marche ont été épuisants pour nous tous. Et puis tu sais où ils emmènent Gaara toi ?

▬ Euh… bah…

▬ Ah franchement… exaspéra le ninja gris. Sinon, s’adressant à Baki, auriez-vous des objets appartenant au Kazekage ou des traces de lutte contre l’Akatsuki.

▬ Nous avons bien quelques-uns de ses effets personnels mais concernant les traces, le combat s’était déroulé dans les airs. Pourquoi cette question ?

▬ Nous nous sommes pas sur que l’équipe de filature réussit à nous fournir la localisation de leur repaire. Dans le doute, je préfère suivre ma propre piste à l’aide de mes ninkens. Avec une trace de leurs odeurs, ils pourront me conduire à leur base.

▬ Je vois. Dans ce cas je pense que la gourde ou encore la tenue du Kazekage vous suffira pour remonter sa trace. Suivez-moi.

 

Ainsi, la team Kakashi prit quelques heures de repos dans le village du Sable.

Entre-temps, le jōnin de Konoha ordonna à ses huit invocations de retrouver la piste de Gaara avec l’aide de ses effets personnels. Aussitôt les chiens dispersés, l’équipe de sauvetage entamèrent leur route en direction du...

 

*** Repaire de l’Akatsuki – Pays des Rivières – au même moment ***

 

Grâce au faucon du Kirghiz, l’escouade de Kankurō est parvenue à poursuivre l’Akatsuki sans encombre, les emmenant sur ce qui semble être leur base : une grotte dont l’entrée est scellée par un immense rocher, duquel est apposé un parchemin de protection. Et devant cette entrée se trouvait un Torii, une bâtisse de bois rouge qui symbolise  la frontière entre le monde physique et le monde spirituel. Que peut bien signifier de la présence d’un tel édifice dans un  repaire de truands comme l’Akatsuki se demanda le frère de Gaara.

 

Positionnés au sommet d’une falaise avoisinante, les cinq ninjas du Suna se préparèrent pour la suite.

 

▬ « Alors c’est ici qu’ils retiennent Gaara » pensa Kankurō. Préparez le message disant que nous avons localisé leur repaire. Qu’ils viennent avec leurs meilleurs hommes. En attendant les renforts, nous restons ici à surveiller les alentours.

 

Et les ninjas du Sable s’exécutèrent aux ordres du marionnettiste.

Cependant, aucun d’eux nuèrent conscience qu’ils sont eux-mêmes observés par une tête bicolore fondue dans un arbre proche.

 

***

 

À l’intérieur de la cachette, d’étranges silhouettes holographiques s’adonnèrent à un rituel qui dure déjà depuis quelques heures. En plus de ces hologrammes, les deux hommes responsables de l’enlèvement du Kazekage y sont présents, participants à un  processus permettant d’extraire le démon qui sommeillait en Gaara pour le sceller ensuite dans une immense statue de bois.

 

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▬ Il y a des intrus non loin de l’entrée, annonça la projection astrale de l’individu qui observait l’équipe de filature. Ils sont cinq hommes et un faucon. Au vu de leur uniforme, il s’agirait des ninjas de Suna, menés par un certain Kankurō.

 

Les deux ravisseurs furent surpris par cette nouvelle. Ils avaient pourtant assuré qu’ils n’étaient pas suivis. 

 

▬ « Vu qu’il s’agit de mon ancien village, il est fort probable que ce soit un rapace qui nous a pris en chasse. » songea une silhouette  bossue mais imposante. « L’un d’eux doit être un dresseur, surement un membre du clan Kirghiz. »

▬ Alors c’est le moment d’utiliser "cette technique" pour se débarrasser d’eux, déclara une autre projection aux  yeux formant des cercles concentriques.

▬ Je m’en charge, ça fait longtemps que je ne trouve  pas de jinchūriki. Ça va me donner l’occasion de passer mes nerfs sur quelqu’un, lâcha un hologramme reflétant ses iris violets.

▬ Bien. Je vais avoir besoin d’une partie de ton chakra. 70% devraient suffire pour les éliminer.

▬ Hum hum hum hum hum… ricana l’hologramme d’un son sinistre résonant à travers la caverne. Il est temps de leur montrer la toute-puissance de Jashin !

 

*** Trois jours plus tard ***

 

Nombreuses choses se sont déroulées durant ces trois jours :

 

Suite à un mauvais présage, l’Hokage envoya l’équipe Gaï Maito  épauler celle de son rival Kakashi.

En chemin vers Suna, ils croisèrent  l’un des ninken du Ninja Copieur, Pakkun, qui  avait découvert la cachette de l’Akatsuki.

Cependant, l’organisation de la Lune Rouge repéra les deux équipes s’approcher de leur repaire, et envoyèrent Uchiha Itachi, déserteur de Konoha, et Hoshigaki Kisame, ex-spadassin de Kirigakure, leur tendre une embuscade.

Après un féroce combat pour les Konoha-nins, ces derniers découvrirent que ceux qu’ils avaient combattus n’étaient que des  répliques – créées à partir du Shōten no Jutsu, tandis que les originaux se concentraient au rituel d’extraction. Rituel qui par ailleurs s’achevait au troisième jour, avec la mort de Gaara dépossédé de son bijū.

Du côté du village de Suna, ils ont pu mettre à profit cette période pour sécuriser leurs frontières et libérer une unité prête à assister l’équipe de Konoha une fois la localisation du Kazekage retransmise.

Toutefois, ils n’eurent aucune nouvelle d’eux depuis leur départ, ni même de l’unité de Kankurō...

 

Bref, trois jours d’attente, de voyage et de rituel pour arriver en cet instant : les deux équipes de sauvetage se tentèrent devant l'antre de l'Akatsuki, prêts à agir !

 

▬ Bon, je vais vous laisser, déclara Pakkun. Non seulement je ne saurai être d’une grande aide à ce stade, mais je ferai aussi que vous gêner.

▬ Attends ! surgit la représentante du Sable à l’adresse du chien. Quand tu es venu ici la première fois, n’a tu pas senti d’autres odeurs dans les parages ?

▬ D’autres odeurs, comment ça ? questionna Rock Lee, élève de Gaï.

▬ Avant notre départ, des éclaireurs de Suna avaient entamé la poursuite contre les ravisseurs du Kazekage, répondit le fils de Sakumo. S’ils ont réussi à suivre leur piste, ils devraient être ici depuis un bon bout de temps.

▬ Navré je ne rien senti d’autre à mon arrivée. Il y avait même aucune trace d’une quelconque occupation humaine. On peut donc conclure qu’ils n’ont pas réussi leur filature.

▬ Je vois... lâcha Temari les yeux abaissés, craignant le pire sur le sort de son frère aîné.

▬ En tout cas bon travail. Merci pour ton aide Pakkun.

▬ À ton service Kakashi, fit-il avant de disparaitre dans un nuage de fumée.

 

Tous les regards se tournaient à présent vers le parchemin protégeant  l’entrée de la grotte, réfléchissant à un moyen de le retirer.

Les deux jōnins de Konoha concluaient qu’il s’agissait d’un kekkei à cinq sceaux, et qu’il leur fallait retrouver les quatre autres parchemins – et les arracher simultanément avec la cinquième – pour pouvoir désactiver la barrière.

L’équipe de Gaï se portait volontaire pour retrouver ces inscriptions, misant leur rapidité d’action et le byakugan d’Hyūga Neji.

Avec leur radio et les instructions du génie de la Bunke, les protagonistes se positionnaient sur leurs cibles réparties séparément à plusieurs centaines de mètres de la grotte.

Chacun en place – avec l’Hatake chargeant du cinquième, les shinobis de la Feuille retiraient conjointement leur sceau tandis que la jeune Haruno pulvérisa littéralement le rocher d’un de ses redoutables coups de poing.

 

L’entrée de la caverne dégagée, l’équipe sept s’y infiltra à la manière d’une troupe d’assaut.

À l’intérieur, ils tombaient  nez à nez sur les deux kidnappeurs auxquels l’un d’eux siégeait sur le corps de Gaara : un nukenin d’Iwa à la chevelure blonde et à l’apparence androgyne.

 

▬ Alors... fit-il, lequel est le jinchūriki ?

▬ « Nous sommes arrivés trop tard... » pensa Kakashi le sourcil froncé, suivi des regards effarements de ses équipiers.

 

 

▬ Gaara ! hurla d’effroi la kunoïchi à l’éventail.

 

L’Uzumaki s’énerva devant le spectacle honteux que subit son ami, ses yeux virant au rouge sous l’influence de son bijū. Mais il ne fût pas le seul blond à rougir sous la colère, Temari  n’avait nul besoin d’un démon à queue pour afficher un visage réclamant le sang des deux nukenins.

 

▬ Bande d’enfoirés ! Sur qui vous croyez être assis ! rugit Naruto.

▬ "Une tête brûlée qui hurle pour pas grand-chose"... C’est donc lui, lâcha le second ravisseur d’une voix lente et rauque.

▬ Aucun doute possible. Il correspond parfaitement à la description d’Itachi, hm.

▬ Gaara ! Comment fais-tu pour dormir à un moment pareil  ‘ttebayo ?!

 

Aucune réponse. Le visage de Sakura s’assombrissait.

 

▬ Allez ! Lève-toi !

 

Aucune réaction. Les poings de Temari se serraient.

 

▬ Gaara !

▬ Ça suffit Naruto ! ordonna son senseï. Inutile d’insister.

 

Les marques de moustaches du jinchūriki à neuf queues commencèrent soudainement à s’épaissir.

 

▬ Eh oui. Tu t’es rendu à l’évidence, non ? Ça fait un moment que cet hôte est mort, révéla le blond de l’Akatsuki tout en tapotant sa main sur la joue du cadavre.

 

La colère des deux autres blondinets s’éclatait de plus belle. Et pour cause, chacun d’eux tentait de se jeter sur les deux assaillants avant d’être interrompus dans leur course. Kakashi s’interposa devant son élève tandis que son clone – tout juste créé par un Kage Bunshin – fit de même avec Temari.

 

▬ Calmez-vous tous les deux ! Si vous foncez tête baissée sans réfléchir, vous courrez à notre perte.

 

La représentante du Sable est la première à se rassasier, se sentant honteuse de son comportement. Elle devait faire honneur à son village en restant parfaitement lucide devant ses alliés de la Feuille. Mais  quand est devant le cadavre de son jeune frère, bafoué par ses assassins, difficile de garer la tête froide.

Son homologue en revanche c’est une tout autre histoire, gardant le masque de haine fourni par Kyūbi.

 

▬ Sasori-sama,  commença le nukenin d’Iwa à l’adresse de son compagnon bossu. Vous n’allez pas aimer ce que je vais dire... mais je vais m’occuper du jinchūriki.

▬ « Sasori ?! » pensa Temari surprise à l’évocation de ce nom. « Serait-il possible qu’il soit celui dont Kankurō en parle sans arrêt quand il s’agit de Kugutsu ? »

 

Sans relâcher son attention de ses ennemis –qui engagèrent un débat sur la nature de l’Art–, Temari se remémora certaines scènes de son enfance avec son frère aîné. Se souvenant que ce dernier avait souvent déclaré haut et fort qu’il deviendrait un aussi grand marionnettiste que  l’artisan de ses pantins : Sasori du Sable Rouge.

Et soudain, elle revient à la réalité lorsque Naruto lança un immense shuriken sur l’Akatsuki, agacé par leur discussion.

Mais le fameux Sasori dévia le projectile –sans toutefois y prêter attention– à l’aide d’une queue mécanique surgissant de son corps, ce qui confirma les doutes de la Suna-nin sur l’identité de cet homme.

 

▬ Deidara ! Tu es sur d’avoir envie de me mettre en colère ? le ton menaçant qu’il employait se fit sentir dans toute la caverne.

▬ Je vous avais bien prévenu que ça vous irriterait, répondit le dénommé Deidara sans être inquiété de la menace.

 

Le ravisseur se releva du cadavre du Kazekage et déplia sa main droite révélant à tous une bouche greffée sur la paume. Celle-ci déglutit d’ailleurs de l’argile que l’ex-ninja de la Roche jeta en l’air.

 

▬ En tant que confrère artiste je respecte votre engagement mais pour moi l’art...

 

Exécutant un mudrā, l’argile qu’il avait jetée s’explosa sous un nuage de fumée.

 

▬... c’est l’EXPLOSION !

 

Un immense oiseau en argile surgissait de la fumée, avalant aussitôt la dépouille de Gaara.

 

▬ Rien n’avoir avec vos poupées épouvantes, hm !

 

L’invocateur bondit sur sa création volante, juste à temps pour éviter la queue mécanique de son "confrère" indigné par cette insulte.

 

▬ À plus tard, Sasori-senseï... déclara-t-il sous un rictus en s’en allant hors de la grotte.

▬ Attends ! Rends-nous Gaara enfoiré ! hurla Naruto qui entama la poursuite de son adversaire qui lui esquissa un sourire moqueur.

▬ « Hé, hé... Il a mordu à l’hameçon. »

▬ « Tss ! Évidemment, il ne pouvait pas s’empêcher de le courser ! »  pensa le Ninja Copieur tentant de rattraper son élève. Sakura ! Temari ! Naruto et moi, nous nous chargeons du type à l’extérieur. Quand à vous, occupez-vous de retenir l’autre. Mais restez très prudentes jusqu’au retour de l’équipe de Gaï.

▬ Compris ! répondirent en chœur les deux kunoïchis.

 

Rejoignant Naruto sur le sommet du Torii, Kakashi contacta Gaï par radio, lui demandant de dépêcher de rejoindre la grotte avec ses élèves. Toutefois, depuis que son équipe avait retiré les sceaux de protection, un  piège s’était enclenché : des répliques d’eux-mêmes étaient apparues devant chacun d’eux. Dès instant-là, les combats s’enragèrent entre les copies et les originaux. La team Gaï était indisponible...

 

▬ « J’espère qu’ils ne vont pas trainer. » songea le fils de Sakumo en révélant son Sharingan.

 

***

 

Dans la grotte la tension palpitait chez les deux kunoïchis devant le regard intimidant de leur opposant. Un regard qui ne s’acquit devant un vie de lutte dont la seule issue fût le meurtre. L’Haruno voulait s’échapper de ce terrifiant regard mais une pensée lui disait qu’elle serait morte dans la seconde qui suivait. "Ne surtout pas perdre de vue son adversaire." Un enseignement inculqué dans sa formation avec la Sannin Tsunade. Elle ne pouvait donc s’autoriser un détournement de regard malgré l’effroi qu’il dégageait.

 

▬ Sakura... murmura Temari faisant sortir la rose de ses pensées. Je pense avoir quelques infos sur notre adversaire. S’il est bien celui que je crois, alors nous sommes face à un maître marionnettiste réputé dans mon village.

▬ Donc... celui qui est devant nous pourrait être un pantin ? répondit du même ton bas que la Suna-nin.

▬ Y a de grandes chances. Mon frère étant un expert en la matière, je connais assez bien leur style de combat. J’ai un plan pour le débusquer.

 

Sakura s’approcha davantage pour écouter le plan de sa partenaire du Sable qui prenait soin de parler tout bas afin que marionnettiste des Nuages Rouges ne puisse entende, ni même voir le mouvement de leurs lèvres par précaution.

 

▬ Vous avez fini votre papote ? On peut commencer ? s’impatienta ce dernier.

 

En dehors du Kugutsu, Sasori est réputé son impatience. Quel geste étrange de sa part que de laisser l’ennemi entamer un plan d’attaque. Est-ce par égard d’une shinobi de son ancienne patrie ? Est-ce parce l’ennemi était des femmes ? Ou alors leur laisser l’initiative afin de voir les capacités de ses futurs pantins ? Voir les trois...

Lui seul le savait...

 

▬ Un instant ! commença l’adolescente aux couettes. Ne serais-tu pas le fameux Akasuna no Sasori ?

▬... Tu m’en vois honoré d’être connu à un si jeune âge.

▬ Vous qui êtes si réputé et si prometteur dans mon village, pour quelles raisons l’avez-vous quitté ?

 

Un long instant silence régnait en ces lieux.

Avant de reprendre la conversation, le ninja de l’Akatsuki devina les intentions de ses adversaires en remarquant que la rose lança quelques regards rapides aux alentours.

 

▬ Ça t’avancerait à quoi de le savoir, vous allez mourir de toute façon.

 

Temari grimaça à cette réponse tout en jetant un coup d’œil éclair à sa partenaire qui lui répondit "non" d’un signe de doigt discret.

Pour l’avancée de son plan, elle profita pour lui poser "cette" question qui la démangeait depuis un moment.

 

▬ Et êtes-vous les liés de la disparition de l’équipe qui vous ont poursuivi ? Qu’avez-vous fait de mon frère Kankurō ?! lâcha le nom de son jeune frère sans prendre conscience de ses paroles.

▬ Kankurō... ? répéta-t-il pour lui-même, avec la sensation d’avoir déjà entendu ce nom auparavant... jusqu’à se rappeler de ce qu’il c’était déroulée il y a trois jours...

 

*** Trois jours auparavant ***

 

Incompréhensible.

 

Kankurō et son équipe n’avaient rien vu venir.

 

La filature lui semblait être parfaite. Et pourtant... il faisait face  à l’ennemi et sa grande faux taché du sang de ses camaradés tombés au combat, combattant dans une zone forestière auprès de quatre cadavres lacérés  et d’un aigle transpercé par un pieu noir.

 

Le combat était sanglant mais resta debout malgré tout lui et ses trois marionnettes.

 

▬ Eh enfoiré ! Approche un peu au lieu de te réfugier derrière des saletés de pantins ! s’enragea l’Akatsukien en agitant sa faux à trois lames.

▬ Si tu crois que je vais céder à tes caprices ! « Bon sang, rien ne marche contre ce type. Il est vraiment immortel ?! »

 

Le poison de Karasu, les lames de Kuroari, les flammes de Sanshōuo... rien ne semblait pouvoir le tuer. Tout ce que le ninja du Sable avait pu lui infliger n’était que quelques coupures et carboniser une partie de la toge aux nuages rouges. De plus, l’ennemi était suffisamment agile pour éviter certaines tentatives visant à l’enfermer ou à lui crever les yeux.

 

La situation n’était pas vraiment à son avantage, pour le marionnettiste comme pour le jashiniste.

 

Pour les besoins de son Shiji Hyōketsu, il lui suffisait une goutte du sang du Suna-nin. Facile à dire face à un adversaire qui reste constamment à distance et assisté par trois entités entièrement faites de bois et de métal. Sans compter que le poison – même s’il lui était non létal – lui engourdissait certaines parties de son corps.

 

Le combat ne pouvait que trop durer.

Quatre minutes. Pour des shinobis c’était long...

... surtout pour le nouvel arrivant.

 

Surgissant de l’ombre des arbustes, une immense queue mécanique poignarda de son dard l’arrière de la tête de Kankurō, s’écroulant mort sur le coup sans un instant de compréhension.

 

▬ Sasori-teme ! C’était ma proie ! Et puis qu’est ce que tu fout là d’ailleurs ?!

▬ Tu as mis trop de temps à tuer ces fouineurs. Nous ne pouvons nous permettre de retarder le rituel, répondit froidement l’arrivant sortant des buissons. Il s’agissait nul autre qu’un Shōten représentant 10% de l’énergie de Sasori et de son imposant pantin (lui aussi un double issu de la technique) Hiruko.

▬ Che...T’es aveugle ou quoi ! C’était un putain de marionnettiste que j’ai affronté ! Ces lâches toujours à se mettre en distance laissant leurs pantins faire tout le boulot. Si j’avais su, j’aurai dû attaquer lui en premier en non ce fauconnier. C’est bien toi qui m’as averti de m’occuper du piaf avant qu’il ne s’échappe.

 

Ne lui adressant ni mot ni regard au jashiniste, le marionnettiste du Sable Rouge se contenta d’observer le corps de l’être qui manipulait ses anciennes créations.

 

▬ « Alors c’est toi qui as hérité de Karasu, Kuroari et Sanshōuo... Intéressant. Je demanderai a Zetsu de me laisser ton corps et tes marionnettes. J’aurai de grand projets pour vous... »

 

 

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*** Retour au présent ***

 

▬ Ainsi ce marionnettiste était ton frère, reprit Sasori se sortant de ses souvenirs, dont les paroles ne rassuraient pas son interlocutrice. Je l’ai éliminé... et vous allez bientôt le rejoindre dans ma collection.

 

Le ton et le regard employé était tel qu’il voulait causer un choc psychologique chez la prétendue sœur à cette révélation, assez longtemps –espère-t-il– pour permettre à sa nuée de senbons empoisonnées –tout droit sortis de la bouche d’Hiruko– d’achever les deux kunoïchis.

Cependant, cela eut l’effet inverse.

 

L’éventail s’agita...

 

▬ DAIKAMAITACHI NO JUTSU !!! (La grande lame du vent)

 

... et une bourrasque... non... une tempête de haine, de vent et de poussière s’abattait dans la grotte. Repoussant tout devant la jōnin de Suna : senbons, rochers et assassin.

Temari explosa sa rage à travers cette technique. Elle venait de perdre Gaara... et maintenant on l’apprend que c’est de même pour Kankurō. L’Akatsuki venait de prendre la vie de ses deux frères, la blonde allait leur faire payer au centuple !

 

Le Fūton était d’une telle ampleur qu’elle sapa une grande partie du chakra de la Suna-nin. Lourd prix à payer pour pouvoir atteindre l’ennemi qu’elle pensait dissimulé quelque part dans cette zone. Mais en contrepartie, le jutsu avait assez de puissance pour trancher la marionnette carapace en plusieurs morceaux avant d’être fracassé contre une paroi rocheuse.

Sur le moment surprise, Sakura plaça ses bras ses yeux pour se couvrir du nuage de poussière qui s’échappait par la seule issue de la caverne, une chose qui ne manquait pas d’attirer l’attention de ceux qui étaient à l’extérieur...

***

 

▬ On dirait qu’ils ont commencé.

 

Du haut de son oiseau d’argile, Deidara prépara une bombe tandis que les Konoha-nin virent une masse de poussière s’échapper de la grotte.

 

▬ Vous croyez vraiment que deux gamines viendront à bout de Sasori-sama, continua-t-il narquoisement d’un regard attentif envers le Ninja Copieur. Sharingan no Kakashi, vous feriez mieux d’aller les aider, car leur adversaire est bien plus fort que moi, même si nos visions de l’Art diffèrent, hm.

▬ « Je vois. » comprit Kakashi. « Il veut nous séparer et affronter Naruto seul. D’après Baki, c’est lui qui aurait vaincu le Kazekage. Naruto ne pourra pas s’en charger tout seul. »

▬ Senseï..., fit Naruto les poings crispés. Allez aider Sakura-chan. Je sauverai Gaara !

▬ Naru– !

 

Il ne put terminer son mot que déjà son élève s’élança vers son adversaire. Toutefois, l’Akatsuki lui envoya un oiseau en argile prêt à exploser. Mais c’était sans compter le reflexe de Kakashi qui détourna sa trajectoire d’un lancé kunaï avant l’explosion.

Sous un rictus, Deidara vit sa monture finir d’avaler cops de Gaara avant de s’enfuir vers le col rocheux environnante, suivi de près par Naruto.

 

▬ Bon sang... raga Kakashi. « On va devoir se débrouiller seuls pour le moment. Sakura, Temari, tenez-bon ! »

 

***

 

▬ « In... Incroyable... »

 

Tel est la remarque de Sakura après être témoin de la rage de Temari. De ses yeux humidifiés par la tristesse, cette dernière afficha un regard vide en direction du dernier endroit tenue par la marionnette bossue.

 

▬ « Kankurō... Gaara... »

▬ Tu as là une puissante technique jeune fille...

▬?!!

 

Les kunoïchis sursautèrent, Sasori a survécu ! Le nuage poussière les empêcha de le localiser. Toutefois,  Sakura remarqua que la voix de l’ennemi avait changé. Elle était devenu bien plus douce, mais gardant tout de même son aspect glacial.

 

▬ Je constate que l’école Tessenryū du Shodai Kazekage forme toujours des élèves talentueux, continua-t-il. Cependant je parie que cela a dû entamer une bonne partie de ton chakra.

 

Temari resserra de rage l’étreinte de son éventail. Bien qu’elle eu du mal à l’admettre venant de l’ennemi, ce dernier avait raison : ses réserves actuelles ne lui suffisaient plus pour retenter son exploit.

 

▬ J’avais  compris votre petit stratagème. Sachant que je suis un marionnettiste, vous pensez que je m’étais dissimulé en laissant mon pantin se battre à ma place, attendant le moment propice pour porter le coup fatal. Un stratagème classique chez les adeptes du Kugutsu. C’est pour cela que tu as entamé cette discussion, pour tenter de me localiser par ma voix. Mais devant cet échec, tu as lancé une attaque de grande zone. En cela tu as fait deux erreurs...

 

Devant ce nuage de poussière, une silhouette se dessina à quelques mètres du précédent l’emplacement  de l’ennemi.

 

▬ La première est de croire que je suis qu’un simple marionnettiste... Si on veut qu’un art perdure dans le temps, il faut faire preuve d’innovation.

 

La poussière s’estompa, révélant une masse noire avec à ses pieds les restes du pantin Hiruko. L’image donnait un être sortant d’une coquille d’œuf,  le marionnettiste était donc à l’intérieur de sa marionnette.

 

▬ La seconde est d’avoir insisté sur le périmètre d’action de ton attaque que sur sa puissance. Grâce à ce manque de concentration, la carapace de mon pantin a encaissé le gros de l’attaque sans que cela me soit fatal.

 

Terminant ses explications, l’Akatsukien retira le tissu miteux qui le recouvrait, dévoilant son apparence : un jeune homme aux traits juvéniles et à la chevelure flamboyante, abordant le manteau de l’Akatsuki quelque peu éraflé par les effets du Daikamaitachi.

 

▬ Temari-san... C’est lui... Sasori ? demanda Sakura, surprise devant ce jeune homme qui a l’air avoir son âge.

▬ Je l’ai jamais vu, répondit la blonde tout aussi surprise que la rose. Il a quitté le village avant que je ne sois née. Il ne devait donc pas être aussi jeune.

 

Sortant un rouleau de sa manche droite, Sasori le tendit droit devant lui. Celui-ci se déplia partiellement, laissant exposer le kanji du chiffre trois.

 

▬ Je vous ai préparé une petite surprise. Ma pièce préférée de ma collection. Soyez honoré que je dois m’en servir contre des gamines comme vous.

 

"Des gamines comme vous"... Avait-il le choix... Parmi ses 297 pantins aux mécanismes et aux pouvoirs très variés, y’en n’avait t-il qu’une pour lutter efficacement contre une utilisatrice du Fūton ?!

Non

Mais une qui est supérieure à Hiruko sur le plan défensif oui.

Sasori estime avoir perdu assez de temps avec ces "gamines"... et il ne pouvait pas se permettre de perdre d’autres marionnettes devant le tranchant de cette  fille à l’éventail, vu le sort d’Hiruko. Après tout, il aurait bien besoin de toutes ses ressources pour sa prochaine tâche. Prudence est facteur de réussite.

 

Un nuage de fumée se libéra du parchemin. Et sans plus attendre, Temari asséna un Kamaitachi no jutsu vers l’ennemi.

 

Une lame de vent se forma devant l’éventail.

La fumée blanche se dissipa.

 

La collision était inévitable. Mais le résultat choqua les deux kunoïchis, en particulier pour la représentante de Suna.

Une étrange barrière noire s’était formée entre le Fūton et le marionnettiste. Une protection robuste comme en témoigne le manque d’égratignure.

La barrière se désagrège petit à petit en une poussière ferreuse lévitant hors du sol, révélant par la même occasion le visage de la marionnette. Temari ouvrit grand les yeux devant ce visage familier.

 

▬ Mais c’est... le Troisième Kazekage...

 

Elle ne comprenait rien. Pourquoi cette marionnette ressemblait à l’effigie du Sandaime exposée dans la salle du Grand Conseil ? Et surtout... comment se fait-il qu’un pantin puisse utiliser la célèbre technique de celui qu’il représentait, le Satetsu ?

 

▬ Bon, finissons-on, annonça Sasori formant un sceau.

 

Sous les regards craintifs  de la blonde et de la rose, les particules de fer s’agitèrent dans tous les sens jusqu’à se rassembler vers le plafond sous la forme d’innombrables petits grains acérés.

 

▬ Satetsu Shigure ! (Bruine de limaille)

 

Et grains de fer fusèrent droit vers leurs cibles en une vague de pilonnage.

 

▬ Reste près de moi Sakura, je peux facilement repousser cet at–... hein !? déclara Temari avant de se rendre compte que quelque chose n’allait pas avec son arme.

 

En effet, celle-ci se replia aussitôt. Ne laissant pas l’occasion à sa propriétaire d’exécuter une barrière fūton.

La cause : une petite quantité de Satetsu fixés aux deux parties métalliques de l’éventail. Un coup de magnétisation et les deux panaches sont violemment attirés l’un à l’autre.

La source : l’agitation frénétique du Satetsu précédant la Bruine de limaille n’était qu’une manœuvre pour attirer l’attention des kunoïchis vers le plafond, pendant qu’une certaine partie des particules de fer s’introduisirent vers l’éventail géant afin de le magnétiser et le rendre inutilisable.

 

Ainsi, les filles n’eurent guère le choix de faire appel à leur adresse pour éviter le gros de l’attaque.

 

Le bruit percutant des impacts ; l’odeur nauséabonde du métal ; la sensation d’écorchure ; l’arrière-goût sanglant dans la bouche ; la vision brouillée... Malgré ces épreuves, elles avaient survécu.

Au prix de plusieurs éraflures, elles avaient réussi à protéger leurs points vitaux.

Seront-elles en était de continuer le combat ?

 

▬ ! Ugh...

 

Visiblement non.

 

Leurs corps s’écroulèrent lourdement, comme atteints de convulsions... Non pas à cause des dégâts du Jiton mais à cause d’une substance bien plus discrète et sournoise...

 

▬ Gh... D... Du poison... ?! en déduit Sakura haletante.

▬ Bonne déduction jeune fille, commença Sasori. J’ai imbibé le Satetsu d’un poison de ma composition. Vos corps seront paralysés pendant trois jours de souffrance avant de succomber... Mais ce n’est pas mon intention.

 

D’un mouvement de doigt, l’Akatsukien ordonna à sa marionnette de déployer la lame cachée dans le compartiment de son bras droit.

Et d’un autre ordre, le pantin fonça vers sa cible aux cheveux roses...

 

*** Une quinzaine de minutes plus tard ***

 

Voilà un certain temps que le duo Naruto et Kakashi traquèrent Deidara à travers les ravins rocheux du Pays des Rivières. Au cours de cette poursuite, ce dernier perdit son dernier bras par le Kamui de l’homme au sharingan. Et comme si cela lui suffisait pas, il perdit également son oiseau d’argile, la tête décapitée par le Rasengan du jinchūriki.

Lors de la chute, le nukenin d’Iwa parvient à se réfugier dans la forêt tandis que Naruto rattrapa la tête d’argile renfermant le cadavre de Gaara à l’intérieur.

Ivre de colère, Naruto s’éveilla au chakra de son bijū et débusqua l’Akatsukien avant de le réduire... a l’état d’argile. Une substitution combiné avec un Nendo Bunshin...

Devant l’apparition du manteau de Kyūbi, Kakashi réprima cette menace à l’aide d’un sceau spécialement fourni par le Sannin Jiraya.

Voulant échapper à ses adversaires, Deidara fût repéré par l’équipe Gaï qui en avait fini avec leurs doubles. Dans une ultime tentative d’en finir, il fit exploser son corps en ingurgitant un morceau des restes de sa monture d’argile.

Les ninjas de Konoha manquèrent de justesse l’explosion qui fût expédiée dans autre dimension grâce au Mangekyō de l’Hatake.

 

▬ Tu en as mis du temps Gaï, mais que faites vous ici ? N’êtes vous pas allez aider Sakura et Temari ? demanda Kakashi quelque peu essoufflé par l’utilisation de deux Kamui dans la même heure.

▬ Neji à localisé aucune source de chakra dans la grotte, répondit l’interpellé sous l’acquiescement de l’Hyūga. Il n’y a vu que des traces de combat. Mais en chemin, il a senti le chakra de Naruto s’affoler un instant... et c’est comme ça qu’on vous as rejoints.

▬ Je vois...

 

Plus loin, deux clones de Naruto transportèrent le corps de Gaara tandis que l’original afficha une mine sombre, tout comme ses doubles, son senseï et Rock Lee.

 

▬ « Sakura-chan... »

 

*** Quelques heures plus tard ***

 

Dans un plateau rocheux a des centaines de mètres du repaire de l’Akatsuki, la nuit tombait, les criquets crisseraient... et une tête surgissait du sol. La tête de Deidara.

 

▬ Huf... « Ce Kakashi est doué. Il a réussi à contenir la déflagration de mon clone explosif... Mais j’ai pu néanmoins leur fausser compagnie. »

▬ Je vois que ça n’a pas été une partie de plaisir avec l’hôte, Deidara, fit une voix.

 

La voix venait de derrière et il cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas entendu sous ce timbre.

 

▬ Je vous retourne le compliment Sasori-sama, répliqua le bond, le sourire au lèvres, se retournant vers son partenaire. Ces gamines ont du vous donner du fil à retordre pour vous montrer sur votre véritable apparence, hm.

 

Ne prêtant guère attention a cette remarque désobligeante, Sasori lui jeta à ses pieds un bras arraché que Deidara nu aucun mal à le reconnaître... Après tout c’était le sein, celui qu’il avait perdu lors de sa poursuite contre les ninjas de Konoha.

 

▬ Hey attendez une minute ! s’énerva-t-il. Si vous avez trouvé ce bras c’est que vous étiez là quand mon clone a explosé. Pourquoi n’êtes-vous pas intervenu plus tôt pour les éliminer ?!

▬ Pour ne pas être repéré par ce jeune Hyūga, répondit simplement le rouquin. Kyūbi peut attendre... annonça-t-il de contrecœur. Notre prochaine tâche non. Tu as autant envie que moi de savoir où se terre cette pourriture.

 

Effectivement... Le Démon-renard pouvait attendre puisqu’il a été décrétée qu’il sera le dernier bijū a être sceller dans le Gedō Mazō – par souci de stabilité. Et puis surtout, pour les deux Akatsukiens, cette "prochaine tâche" est une occasion de régler au plus vite des comptes personnels...

 

*** Sunagakure – quelque jours plus tard ***

 

Le village entra en deuil...

 

Leur cimetière accueillait aujourd’hui les sépultures du Godaime Kazekage – assassiné par l’Akatsuki – et de sa fratrie – disparus, pésumés morts –. Excepté celui de Gaara, aucun corps n’avait été retrouvé, tout comme celui de la kunoïchi Haruno Sakura, dont les funérailles auront lieu dans son village...

 

Noirs vêtus de leur tenue d’obsèques, les habitants du village du Sable se recueillirent en silence à la mémoire des ninjas tombés au combat. Gaï, Lee, Neji, Tenten... même Tsunade avait pris la peine venir de saluer une dernière fois son homologue Godaime, apportant tout le soutien nécessaire à ses alliés du Sable pour traverser cette épreuve.

Mais au fond d’elle, elle se maudissait d’avoir envoyée sa disciple dans cette quête alors qu’elle était –de toute évidence– pas encore prête.

Elle avait par le passé échouée en tant que sœur, en tant qu’amante... et  en tant que maître maintenant...

 

Puisqu’on parle de maître, le senseï Kakashi repensa avec peine ses erreurs du passé. Des erreurs portant le nom d’Uchiha Obito et de Nohara Rin, anciens camarades décédés par sa faute. Comme sa supérieure Tsunade, une petite voix lui disait qu’il avait échoué en tant que senseï... La désertion de Sasuke qu’il n’a pas pu l’empêcher, la mort de Sakura qu’il l’a laissée seule à son bourreau.

 

Mais il lui reste encore un élève...

Une personne qui n’était pas encore venu à cette cérémonie...

 

***

 

Dans un des quartiers résidentiels de Suna, un ANBU, un de ceux accompagnant Tsunade,  siégeait devant une porte. On lui avait confié la tâche de garder un œil chez  celui qui s’était fait enfermer dans cette chambre.

Un jeune blond assis sur un des coins de la pièce dans sa tenue de deuil, le regard perdu dans l’obscurité.

 

Il voulait être seul.

 

Il voulait éviter le regard des autres de crainte d’être haï pour ne pas avoir sauvé leur Kazekage, et blâmé pour son incompétence.

Il avait déjà assez de mal comme ça. Mal d’avoir perdu celle qu’il a aimé et celui qui considérait comme son meilleur ami –après une certaine personne dont sa situation lui ravivait de douloureux souvenirs–.

 

Il plongea dans la dépression... avant de s’enfoncer dans l’espace humide et sombre de son esprit.

Cet endroit lugubre... cette cage froide... ce rire sinistre... ce sourire démoniaque... et ces yeux écarlates... ça ne fait aucun doute...

 

▬ Kyūbi... souffla tout bas Naruto comme s’il n’était pas surpris de le voir. À vrai dire, il s’en moquait.

▬ Tu es pitoyable, Naruto. Regardes-toi.

▬ Laisse-moi tranquille sale démon. Tout ceci est de votre faute. Si seulement vous n’avez jamais existé, vous les bijūs...

▬ Notre faute ?

 

Le renard ne pouvait s’empêcher de hurler de rire face à la remarque de son hôte.

 

▬ Ce tanuki était faible, le plus faible d’entre nous, et tu ne vaux guère mieux. S’il y a bien un responsable c’est toi.

 

Pour la première fois de la conversation, Naruto croisa son regard avec le bijū, intrigué par cette réponse.

 

▬ Regarde la réalité en face, tu es incapable de te battre sans avoir recours à ma force. Souviens-toi du jour où tu as combattu ce gamin aux miroirs de glace...

 

L’image de son combat contre Haku lui revient en tête, sans l’influence de Kyūbi, qui sait ce qui lui serait arrivé.

 

▬ Souviens-toi de ton match contre ce gamin Hyūga...

 

Puis viennent les images de son combat à l’examen chūnin, sans le chakra de Kyūbi, il n’aurait pas réussi éclairer la sombre destinée de Neji.

 

▬ Et souviens-toi de ton combat à mort contre ton ‘ami’ Uchiha...

 

L’argument inévitable qui poignarda le cœur jinchūriki. Sans le manteau de Kyūbi, il n’aurait pas survécu face à la haine glaciale de Sasuke.

 

▬ En d’autres termes, tu es impuissant... Incapable de survivre et protéger sans mon aide. Et tu oses dire que moi et mes semblables n’auraient dû jamais exister... Sans moi tu serais mort depuis longtemps, crois-moi !

 

L’Uzumaki s’écroula. Ses mains serrant sa tête sous la douleur de cette vérité.

Il voulait se punir. Punir sa faiblisse d’esprit. Punir son manque de force.

 

▬ Ça fait mal... Je suis faible...  Je ne sais plus quoi faire...

 

Il perdit peu à peu sa lucidité...

 

 

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▬ Si tu veux avoir de la puissance pour ne plus souffrir, il ne te reste qu’une chose à faire...

 

L’eau se mit à rougir, à bouillir de plus en plus.

 

▬... retirer ce sceau...

 

***

 

Dans ce monde immense et plein de surprise...

On dit qu’un battement d’ailes d’un papillon peut provoquer une tempête à l’autre bout du monde.

On dit également que le sort d’un royaume a été effondré à cause d’un simple clou :

 

« À cause du clou, le fer fut perdu.

À cause du fer, le cheval fut perdu.

À cause du cheval, le cavalier fut perdu.

À cause du cavalier, le message fut perdu.

À cause du message, la bataille fut perdue.

À cause de la bataille, la guerre fut perdue.

À cause de la guerre, le royaume fut perdu.

Tout cela pour un simple clou. »

(Benjamin Franklin)

 

Petites causes, grandes conséquences...

Dans cette histoire... :

 

Faute d’impulsivité, Kankurō évita le combat.

Faute de combat, Kankurō évita l’hôpital.

Faute de patient, Sakura ne prépara pas l’antidote.

Faute d’antidote, nos héros succombèrent face au Scorpion de l’Akatsuki, car...

Faute d’informations sur son petit-fils, Chiyo ne sera pas prévenue.

Faute de Chiyo, les morts ne pourront être ressuscités.

Faute d’avoir pu sauver ses amis, Naruto succomba à l’influence de Kyūbi.

 

Et tout ça parce qu’un "personnage secondaire" choisit de garder son sang-froid.

 

Qui avait ordonné Kankurō de ne pas céder à sa colère et à poursuivre discrètement les ravisseurs de son frère...

Qui disait que Kankurō avait fait l’erreur d’avoir fait le mauvais choix de s’opposer à l’ennemi...

 

À présent, vous voyez que même un personnage sans grande influence apparente,  peut malgré tout chambouler toute une Histoire, tout un Futur, tout un Monde… celle de Kishimoto Masahi.

 

C’était les Conséquences du Choix du Marionnettiste.

 

*** Épilogue... ***

 

Dix jours s’étaient écoulés depuis la bataille contre l’Akatsuki. Sasori et Deidara terminèrent leur marche à travers de nombreuses forêts pour enfin arriver à leur destination. Sous la carapace d’Hiruko, qu’il avait réparé entre-temps, le Scorpion Rouge devait rencontrer un des ses contacts pour obtenir des informations sur sa prochaine proie.

 

▬ Deidara, tu resteras en retrait.

▬ Hein ?! Et pourquoi donc ?! Hm.

▬ Il faut bien que quelqu’un surveille les alentours. Quand il s’agit de "lui", on peut s’attendre à tout.

▬ Che... Comme vous voudrez.

 

Tandis que le blond se tenait en arrière, le nukenin de Suna s’avança droit vers son informateur. Encapuchonnée sous un bure blanc, ce dernier  l’attendait en plein milieu d’un pont surplombant un profond ravin.

 

▬ Cela fait longtemps Sasori-sama...

 

L’individu fit face à Sasori, révélant son visage et ses lunettes...

 

▬...cinq ans n’est-ce pas ?

▬ Yakushi Kabuto... Tu souviens-tu de la tâche que je t’ai confiée ?

▬ Oui maître.

▬ Bien... Alors révèle-moi tout ce que tu sais de "lui".

 

De l’autre côté du pont, dissimulé derrière les arbres, un sourire carnassier se dessina dans l’ombre. Se délectant de sa proie qu’il fixa de ses yeux reptiliens.

 

 

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À cet instant, le piège se referma...

Le rôle du chasseur s’inversa...

Le Scorpion Rouge devient la proie du Serpent Blanc...

 

Pause culture :

 

• Pour la signification des noms :

- Houyou (放鷹) veut dire fauconnerie

- Takarō (鷹ロウ) veut dire fils de faucon

- Tessenryū (鉄扇流) vient de "Tessen" qui signifie éventail de fer, et du suffixe japonais "Ryū" qui désigne les écoles modernes d’art martiaux. L’association donne l’école de l’éventail de fer.

 

• Le clan Kirghiz se réfère à un peuple du même nom dont on dit être jadis les premiers fauconniers.

 

• Dans les chapitres 553 et 611, on peut voir des ninjas de Suna utiliser des éventails géants comme Temari, sans doute une spécialité du village (comme Kumo avec leurs techniques au sabre). De ce fait, j’ai imaginé le Tessenryū,  une école crée par le premier Kazekage où est enseigné l’art du Tessen-jutsu associé à l’élément vent. Voici un petit article pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur le Tessen-jutsu, l’art de se battre avec un éventail.

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J'ai apprécié le message véhiculé dans cette modification de l'oeuvre, comme quoi changer les événements soit disant en mieux pourraient avoir de fâcheuses conséquences.

Je m'étais questionner sur l'absence de Chiyo mais tu l'expliques parfaitement et logiquement Je m'étais dit qu'ensemble, Temari et Sakura n'avaient quasi pas de chance, en plus sans antidote, c'était la mort assurée. Temari a eu un bon sursaut d'orgueil, c'était extra d'au moins enlever la carapace Hiruko.

La mort de Kankuro, directe et si dramatique contre la queue du scorpion.  :( Hâte que Sasori nous confectionne une nouvelle marionnette avec le corps de Kankuro, ironie quand on sait que dans le manga c'est le contraire qui se produit. ^^

 

En conclusion, le final est pire que ce que l'on aurait pu croire. 

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  • 4 weeks later...

bloody pulp

Merci de ton commentaire ^^

En effet, changer le passé n'aura pas l'effet estompé, mais mon message est de surtout dire que les personnages secondaires ne sont pas si inutiles que ça, pire, ils influencent le héros et l'histoire.

Eh oui, quel ironie pour Kankuro, surtout que je comptais à l'origine faire du corps de Gaara aussi une marionnette. Comme ça, Sasori aura le trio du Sable à ses côtés contre Orochimaru.

 

Et hop, voilà un nouveau One Shot un peu spécial...

 

Shin jidai no kigen

La genèse d'une nouvelle ère:

 

Le Mont Myōboku, la Cave Ryūchi, la Forêt Shikkotsu...

Des lieux mythiques, des lieux de pureté, mais surtout des lieux de paix.

Jusqu'à maintenant, ces contrées ont contribué à la prospérité de Mère Nature...

Jusqu'à maintenant...

 

Non loin de ces terres vierges de trace humaine, de mystérieuses silhouettes se tenaient-là, à observer l'horizon.

Ces trois êtres aux formes distinctes, étaient vêtus d'une toge identique à celle de la Faucheuse.

 

Le premier individu était un homme aux allures svelte, affichant un regard si sérieux qu'on jurait que son visage a été sculptée dans de la roche ; une roche d'un teint bien pâle et aux lueurs améthyste.

Le second, lui, souriait à la vue de son objectif. Il était d'une taille importante mais d'une telle minceur qu'il nous donne l'impression qu'on peut le briser comme une allumette. Malgré tout, il ne semblait point gêné par l'arme massive qu'il portait sur son dos : un croisement entre une hache et une épée.

Quant au dernier du trio, il s'agissait d'une femme aux traits doux mais inexpressif. Bien que visage couvert, ses longues franges rousses étaient visibles, virevoltants au gré du vent.

 

Maintenant le signe du coq, la femme prononça un mot qui, par-delà les distances qui les séparaient, allait résonner dans la tête de ses partenaires :

 

▬ Maintenant.

 

Aussitôt dit, chacun d'eux se mordit le pouce, exécutèrent une série de mudrās, et levèrent un bras vers le ciel en ajoutant :

Jumon Kuchiyose !

(Incantation d'invocation)

 

 

Par la suite, leurs mains libéraient un faisceau lumineux en direction de la voûte céleste. Un phénomène qui ne manquait pas d'attirer l'attention aux résidents des sites sacrés. Peu à peu, les nuages s'écartèrent pour laisser place à un gigantesque halo composé de sept sceaux aux runes assez complexes. Une fois leur cercle formé, les trois individus scandaient chacun une incantation :

 

...

 

« Puissant destrier terrestre,

Issue des légendes rupestres ;

Entends ma voix de tonnerre

Afin de libérer ta rage sanguinaire.

Enflamme la paix sous tes pas affûtés

Et disperse ses cendres de ton cri déchainé.

Que tes sabots sonnent le glas des batailles,

Pour répandre la zizanie mondiale.

Noie cette Terre du sang de mes ennemis

Et déverse notre courroux tel un tsunami.

VIENS !

SENSŌ ! (戦争 –  GUERRE) »

(Le Cavalier Rouge, Ryôku)

 

Un rayon rouge frappa le sol, embrasant la flore alentour... et voici que surgit un gigantesque étalon écarlate, ou plutôt une licorne de fait de sa longue lame qui se logeait au milieu du front. Une monture tout droit sorti de l'enfer des batailles à en croire son corps meurtri de toutes parts, sans oublier les flammes qui  jaillissaient de sa crinière, sa queue, ses yeux, ses naseaux, et ses sabots. Il possédait un ensemble de fils barbelé servant de martingale pour son hôte.

 

...

 

« Abominable monture funeste,

Incubateur de la Peste ;

Jaillissez de votre demeure nauséabonde,

Vous et vos locustes gourmandes.

Privez cette Terre de ses substances,

Que la Nature en souffre de votre existence.

Dévastez les champs ; flétrissiez les végétaux ;

Polluez les cieux ; asséchez les eaux…

Faites subir à l’humanité le courroux des Dix Plaies,

Qu’ils soient tous égaux dans la misère et la pauvreté.

VIENS !

KIKIN ! (飢饉 –  FAMINE) »

(La Cavalière Noire, Legion)

 

Un rayon noir frappa le sol, pourrissant la flore alentour... et voici qu'apparut une titanesque jument au pelage ténébreux. Cet animal en lambeaux et au corps putride à tout pour être un zombie invoqué par la nécromancie. À cela s'ajoute la nuée de criquets tournoyant autour de la créature. Sur chacune de ses oreilles se trouvait un plateau en or, soutenus par trois chaines, comme pour une balance reliée à une tige.

 

...

 

« Je fais appel à vous coursier de la Mort,

Pour tuer mes ennemis sans le moindre remords.

Que votre présence débarrasse la Vie

De toutes ces créatures emplies de vices.

Adeptes de culte ; porteurs de maladies ;

Soldats de la guerre ; victimes de famines...

N’en épargnez aucun dans votre sillage,

Que la décomposition efface même leur visage.

Achevez le travail de vos frères

Pour mettre à terme à cette misérable ère.

VIENS !

SHINDA ! (死んだ –  MORT) »

(Le Cavalier Verdâtre, Gekiyaku Zako)

 

Un rayon olivâtre frappa le sol, desséchant la flore alentour... et voici que parut un squelette blafard qui s'avère être la carcasse d'un immense cheval. Contrairement aux autres de son espèce, ses vertèbres coccygiennes étaient plus longues et forment à son extrémité une faux, celle de la Mort.

 

...

 

Un micro-sourire se dessina au visage de l'invocatrice de Kikin.

Elle reforma le signe du coq afin d'adresser un dernier ordre à son équipe :

 

▬ Allons-y... Cavaliers de l'Apocalypse !

 

 

*** Cave Ryūchi ***

 

▬ Ssss'arrgghhh ! Qu'est qui te pren–...

 

Et l'animal s'effondra, sa vie arrachée par les crochets de son propre ami reptilien.

 

▬ Mais qu'ai-je fai–... Ahhhh ! Ma tête ! Je dois... me libérer de cette douleur... me défouler...

 

Angoissé et énervé, le reptile souffrait sans en connaître la raison, agressant sans distinction tout être à sa portée. Mais il est loin d'être le seul...

 

Effondrements... Dévastation... Fournaise... Voilà les mots-clés qui décrivent l'état actuel du Ryūchidō.

Depuis l'irruption de l'ennemi, les habitants reptiliens s'entredévoraient, animés par des pulsions meurtrières.

Les plus lucides tentaient de comprendre la situation mais c'est sans compter cet immense cheval rouge qui saccage ce monde en proie aux flammes et à la violence.

 

▬ Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tout le monde se dévore t'il ?

▬ On l'ignore Aoda-sama, fit un jeune cobra abordant une paire de lunette de soleil. Nous étions prêts à recevoir l'ennemi quand soudain la plupart de nos troupes nous ont déclarées avoir subi une grande migraine avant de nous attaquer soudainement.

▬... Il faut évacuer les lieux. Occupez-vous des habitants, je me charge de conduire le Grand Sage en lieu sûr.

▬ Bien, Aoda-sa–...

 

Le cobra ne put terminer sa phrase qu'un bras ensanglanté l’avait perforée au niveau de son capuchon.

Le corps tomba lourdement, révélant l'assassin aux yeux d’Aoda. Il s'agissait de l'invocateur de Sensō : Ryôku, le Cavalier Rouge.

 

▬ Que veux-tu humain ?! s'énerva le serpent.

▬ Conduit-moi à ton Sage et tu auras ta réponse, répondit l'assassin en affichant un sourire carnassier.

 

L'invocation personnelle d'Uchiha Sasuke comprit l'arrière-pensée de son minuscule adversaire et, aussitôt, se jeta vers lui pour l'écraser à mort.

 

▬ Comme tu voudras... fit l'homme saisissant le manche de son arme.

 

Soudain, une immense queue de serpent surgit du sol pour interrompre la course d’Aoda. Il s'agissait de Manda deuxième du nom.

 

▬ File voir l'Hakuja Sennin ! Je me charge de lui ! Ça fait longtemps que j'ai pas dévoré d'humain.

 

Sur ces paroles, Aoda quitta les lieux, laissant son boss faire face à l'ennemi qui n'est nullement impressionné par la menace du clone de Manda. C'est tout le contraire même, il rit aux éclats.

 

▬ ZARATATATATA ! Alors... il paraît que c'est toi le plus fort de ton espèce ? J'espère que c'est vrai.

 

Aussitôt, Ryôku bondit vers son adversaire alors que celui-ci fit le joint du tigre.

 

▬ Senpō, Kazanbai Hararo ! (Art ermite : les cendres volcaniques d'Hararo)

 

Le serpent cracha de sa bouche un nuage de cendres sur toute la zone, réduisant la visibilité de son adversaire qui devait se couvrir le nez et la bouche afin d'éviter d'inhaler ces résidus volcaniques.

Cette technique n'était pas seulement un sort d'aveuglement : grâce à l'énergie naturelle, ce brouillard de cendres peut se concentrer en un point et se consolider à grande vitesse, emprisonnant ainsi ses cibles.

Mais le duplicata avait d'autres projets. Il souhaitait priver toute chance de fuite à son opposant avant de le dévorer sans qu'il ne se rende compte.  Son envie de chair humaine avait pris le dessus sur la raison, un trait hérité de sa source génétique que son créateur n'a pu totalement le défaire.

 

Le gigantesque reptile usa de ses fossettes thermosensibles pour localiser l'ennemi.

Et une fois repérée, il rampa vers lui, la gueule grande ouverte.

 

▬ « Tu es à moi ! »

 

...

 

Pendant ce temps, Aoda arriva devant le grand sage. S'inclinant la tête devant sa présence, il hurla :

 

▬ Maître Hakuja Sennin ! Il faut partir d'ici !

 

Aucune réaction de la part du serpent blanc. L'orbe qu'il porte autour de son cou s'illuminait d'un vert éclatant. Il était en transe...

Après quelques instants, la lumière faiblit. Le sage ouvrît ses yeux.

 

▬ Alors nous ne sommes pas les seuls. Tss, fichu batracien ! Il faut toujours que ses prédictions se réalisent. Et ont dit que c'est nous qui avons une langue de serpent, fulmina l'ermite dans son fume-cigarette.

▬ Maître ?

 

Un sifflement strident retentit soudain dans la pièce du sage.

Puis ce fût le silence, un silence de mort.

 

▬ Prépare-toi Aoda... l'heure approche.

 

Une des parois rocheuses de la pièce vola en éclats sous la force brute du poing de Ryôku dont les vêtements étaient couverts de sang... celui de Manda II.

 

▬ Hey ! Votre boss ne connaît pas l'expression "ne jamais avaler un insecte avant de l'avoir tué, en particulier quand ils sont venimeux" ? Enfin, cette phrase vient de Zako. Pas sûr qu'ils se sont rencontrés auparavant.

 

Aoda se mit en garde, prêt à défendre le Sennin qui resta bien calme malgré la situation.

 

▬ Misérable humain. Toi et tes congénères, vous ne réalisez pas les conséquences de vos actes.

▬ C'est justement pour provoquer "ces conséquences" que nous faisons tout ça, l'homme se massa les poignets avant de reprendre. Bon... croyez bien que je suis navré de devoir massacrer votre peuple mais les ordres sont très clairs : aucun survivant.

 

Sur ces mots, Ryôku expulsa une grande quantité de chakra qui l'enveloppa dans un aura vermillon.

Il se rua vers les deux reptiles, les bras prêts à perforer leurs corps comme il avait fait avec ses précédentes victimes.

 

Et ce fût la fin...

L'orbe se brisa...

La reine des limaces est tombée.

 

*** Forêt Shikkotsu ***

 

Legion, la Cavalière Noire, a mise en échec la Dame Blanche.

 

Non loin de cet échiquier marécageux se déroulait l'affrontement entre le second cavalier noir, Kikin, et le roi blanc,  Katsuyu.

Un combat sans issue apparente. Leurs corps et leur capacités se neutralisèrent mutuellement. Mais étant la seule à pouvoir faire face à l'écœurante jument, Katsuyu mit toutes ses forces à disposition afin de retenir l’ennemi le temps de mettre en sécurité la grande sage des limaces.

Une sécurité malheureusement insuffisante.

 

▬ Ōjoou-samaaa ! hurla une limace avant de connaître le même sort que sa reine.

 

Entendant le cri de la limace, Katsuyu jeta un regard vers le corps de sa reine... de son assassin... et de ce qui reste du Shikkotsurin.

La luxuriante forêt d'il y a peu lassa place à une terre dégradante. Sa verdure dévorée par l'invasion de locustes et ses terres pourri sous les sabots de Kikin, laissant derrière ses pas un marécage digne du sort du Yomi Numa.

Même le placide légendaire de Katsuyu ne lui permettait pas d'endurer la situation : le Shikkotsurin et ses habitants étaient au bord de l'anéantissement.

 

▬ Il ne reste plus que vous, représentante des limaces, déclara Legion qui venait d'atterrir sur le museau de son kuchiyose.

 

Voyant qu'elle ne restait peu d'issues, Katsuyu projeta un ultime jet d'acide. Cette attaque avait pour but d'occuper l'ennemi le temps qu'elle fragmenta son corps. Elle devait au moins avertir le monde de cette menace.

Cependant, elle vit avec surprise que l’humaine absorba la totalité de son attaque. Bras tendus, cette dernière parvient à défendre son kuchiyose grâce à un fūin spécial tatoué dans ses paumes.

 

Une fois assez proche de Katsuyu, Kikin sauta au-dessus de la limace tandis que son invocatrice jeta des cartes, tous marqués d'un sceau.

 

▬ Rupture ! cria la femme en joignant ses mains.

 

Les fūin se dissipèrent pour libérer leur contenu : des ikkodates (ndt : maison individuelle japonaise). Sur le coup, le corps massif de Katsuyu  fût littéralement bombardé de maisons. Habituellement, ce genre d'attaque ne lui occasionne que peu de dégâts, mais elle sentait des picotements très désagréables.

Souffrante, la limace vit que son corps est couverte d'une grande quantité de poudre blanche provenant des maisons de bois.

 

▬ Urg... du sel, haleta-t-elle.

▬ Exact. On dit que le sel est très nocif pour votre espèce, expliqua Legion. Chacune de ces maisons sont entièrement remplis de gros sel. De quoi mettre fin à une gigantesque limace telle que vous.

 

Le sel, une des meilleurs armes du jardinier pour repousser les limaces. Capable même de les tuer si leur corps en est saupoudré.

 

▬ « J'ai bien fait d'aller voir Zako pour me préparer. Sans ses connaissances, j'aurai eu beaucoup de mal à la vaincre, ou même la sceller. »

 

À cet instant, Legion eut souvenir de sa conversation avec le fameux Zako...

... La pièce était vide, d'un blanc immaculé, hormis une table noire sur laquelle se trouvaient une limace et un bol de sel. Deux personnes. L'une d'elles prit le bol et déversa le contenu sur le gastéropode.

 

Voyez-vous, chacune des cellules de cet animal possède un sac microscopique  contenant une solution aqueuse. Les parois de ces cellules sont perméables, elles laissent passer l'eau mais pas le sel. Or ces deux éléments sont mutuellement attirés de par leur charge électrique. Quand une membrane cellulaire sépare deux compartiments aux teneurs en sel différentes, sa perméabilité les fait communiquer : l'eau migre de la solution la moins salée vers la solution la plus salée. C'est le phénomène de l'osmose. De ce fait, la limace perd tant d'eau, lorsque ses cellules l'expulsent pour s'efforcer de diluer le sel environnant,... qu'elle en meurt par déshydratation.

 

Pendant les explications de Zako, la limace se tortilla de douleur, jusqu'à perdre la vie dans une petite flaque d'eau salée...

...exactement comme Katsuyu en ce moment.

 

▬ Échec et mat.

 

*** Mont Myōboku ***

 

Si le Myōbokuzan était un paysage riche et exotique, tout ce qui restait à présent n'était que squelettes jonchant une terre aride. Ce sont les restes de ceux qui se sont dressés contre la puissance Shinda et son cavalier, Zako Gekiyaku.

Les seuls qui restèrent debout sont le boss Gamabunta, son fils Gamakichi, ainsi que trois autres batraciens imposants.

 

▬ Gamakichi, prépare-toi !

▬ Ouais !

 

Les deux crapauds se mirent côte à côte pour lancer leur technique de collaboration :

 

▬ Senpō, Gamayu Kaendan ! (Art ermite : l'embrassement infernal de l'huile)

 

L'huile de Bunta, allié au Katon de Kichi et dopés à l'énergie naturelle en résulte un immense jet de flammes en direction de l'invocation ennemie. Toutefois, les flammes se dissipèrent au contact de ce dernier.

 

▬ Bordel ! Il est fait en quoi cet enfoiré ! raga le boss des crapauds.

▬ Que faisons nous père ? Même les attaques à distances n'ont pas l'air de fonctionner contre lui. Si nous engageons le corps-à-cor–...

▬ Je le sais très bien ! Mais nous devons tout faire pour l'arrêter. Ce sac d'os doit bien avoir un talon d'Achille.

 

Depuis l'invasion ennemie, nombreux sont les batraciens qui ont tenté de s'occuper de l'ennemi au corps-à-corps. Gamahiro et Gamaken furent les premiers attaquants... et les premiers à succomber.

Leur assaut avait permis aux survivants de faire le point sur les capacités de Shinda :

Quand celui-ci entra au contact avec une arme, celle-ci se rouilla instantanément avant de tomber en poussière.

Quand c'est un être vivant, le corps de celui-ci s'effrita jusqu'à ne laisser que ses os.

Un coup dur pour les survivants qui viennent de voir que même les sorts de ninjutsu se dissipèrent à son contact. 

 

▬ Si le ninjutsu et le taïjutsu ne fonctionnent pas, peut-être que le genjutsu aura un quelconque effet sur cette chose, suggéra un des trois crapauds assistant Bunta et son fils.

▬ Vu notre situation, ça ne coûte rien d'essayer, fit le second.

▬ Personnellement, je pense pas que le genjutsu fonctionnera conte lui. Ce n'est qu'un gigantesque tas d'os ambulant, déclara le troisième.

▬ Vous n'avez pas torts. Seulement, aucun de nous ne sait produire des illusions. Essayez plutôt de vaincre son invocateur. ‘Kichi et moi on se charge d'occuper ce sac d'os.

▬ À ce propos père, où est l' humain ?

 

Les cinq crapauds étaient abasourdis, le Cavalier Verdâtre n'était plus dans les parages.

 

▬! Non, il n'est quand même pas...

▬...aller à Konoha ?! Mais et vous alors ? exclama Shima à l'adresse des personnes présentes dans la salle du patriarche du Myōboku : Fukasaku, Gamatatsu et le vénérable Gamamaru.

▬ Du calme Ma'. Gamatatsu va t'accompagner, assure-toi de remettre ce parchemin à Naruto, fit Fukasaku en jetant un regard  sur l’étui à parchemin que sa femme aborde au dos. Le grand sage et moi avons une dernière chose à faire. Nous vous rejoindrons une fois terminé.

 

Shima baissa la tête à l'entente de la dernière phrase.

 

▬ « Est-ce qu'ils comptent... »

▬ Mais comment allons-nous aller à Konoha ? questionna Gamatatsu. L’Enshinsui (ndt : le puits dimensionnel) ne semble pas fonctionner.

▬... Ce problème doit être lié au fait qu'on n'a pu invoquer personne grâce à l'invocation inversée. Je ne vois qu'une hypothèse : quelque chose empêche les voyages dimensionnels entre Konoha et le Myōbokuzan, comme si le village est coupé de la réalité.

▬ Mais alors qu'allons-nous faire ?

▬ Ne t'en fais pas Gamatatsu, répondit Shima. Par chance, nous avons un autre puits dimensionnel qui mène non loin de Konoha : dans la Forêt de la Mort. Je l'ai construite moi-même afin que je puisse directement procurer certains ingrédients pour ma cuisine. Il faut juste espérer que cette zone n'ait pas été touchée par cet étrange phénomène.

 

Un tremblement se fit brusquement sentir dans la salle.

 

▬ Dépêchez-vous de partir, Ma', Gamatatsu !

▬ Compris !

 

Sous cet ordre, Shima bondit vers la tête de Gamatatsu et s'en allèrent vers le fameux puits.

 

▬ "Une dernière chose à faire" hein ? déclara lentement l'Ōgama Sennin.

▬ Je ne voulais pas l'inquiéter d’avantage et perdre du temps à la raisonner, répondit Fukasaku avant d'afficher un air sérieux. L'ennemi approche...

 

Regardant vers la sortie, Fukasaku apercevait une ombre. Puis soudain il vit des points noirs, des centaines de points noirs charger vers eux.

 

▬! Des senbons ?

 

...

 

Ils arrivèrent enfin. Le puits dimensionnel à portée de vue. Mais ils n'étaient pas seuls...

Une silhouette encapuchonnée suivait au pas de course les deux batraciens.

 

▬ Nous sommes suivis !

▬ Allez-y Dame Shima ! Je vais m'occuper de lui ! fit Gamatatsu, stoppant le pas, faisant bondir sa passagère hors de sa tête.

▬ Mais Gam–...

▬ Dépêchez-vous, il s'apprête à att–... arghhh !

 

Trois senbons noirs plantés sur le dos. Identiques à ceux qui se trouvent sur les cadavres des batraciens qui ont eu "la chance" de ne pas finir en squelette.

 

▬ Gamatatsu !

▬ PARTEZ !

 

Respectant la volonté du grand crapaud jaune, Shima détourna son regard pour se concentrer vers le puits.

Ses pattes atteignant le sol, elle resauta aussitôt. Une fois en l'air, elle pouvait entendre la voix de Gamatatsu lâcher un « Suiton ».

Dans un autre bond, elle entendit le bruit d'une dizaine de senbons métalliques fendre l'air.

Et dans son saut suivant, ces sons devenaient de plus en plus perceptibles.

Puis retentit soudain un bruit lourd, comme si quelque chose venait de crouler au sol.

 

La vielle ermite grimaçait, mais ne se retourna point.

Son cœur voulait pleurer, mais son esprit ne flancha point.

Rien n’est plus important que de transmettre ce parchemin qu’en ce moment. L’heure n’est pas aux sentiments, en particulier  quand on est la cible d’aiguilles potentiellement mortelles.

 

▬ « Plus qu’un bond... »

 

La batracienne n’était plus qu’à quelques centimètres de la surface du puits...

 

▬ « Allez... »

 

...tout comme les senbons chargés de la transpercer...

 

*SLAASHH !*

 

Les aiguilles de Zako achevèrent leur course...

...flottants sur la surface de l’eau, vierges de toute trace de sang.

 

*** Zone d’entraînement n°44 : la Forêt de la Mort ***

 

Le voyage dimensionnel a fonctionné,  amenant la rescapée du Myōbokuzan dans une des zones marécageuses de la Forêt de la Mort.

En jetant un rapide coup d’œil aux alentours, Shima sentit une vive douleur provenant de sa patte gauche : un des senbons de l’ennemi l’avait touchée. En retirant l’aiguille de son corps, elle sentait que cette arme a été enduite d’un liquide visqueux.

 

▬ « Saleté... Du poison ?! »

 

Le temps en est compté.

Ne sachant pas quand le venin fera son effet, la batracienne concentra son chakra sur ses pieds et bondit vers l’arbre le plus proche pour en atteindre le sommet.

Et de là-haut, elle apercevait un immense dôme orange duquel s’élevèrent des colonnes de fumée.

 

▬ « Qu’est-ce que... »

 

Et c’est à cet instant, à travers ce dôme transparent, qu’elle revoyait un enfer familier : Konoha au bord de la ruine.

 

Depuis l’assaut de Pain Nagato, Shima espérait de ne jamais revoir une telle scène. Et pourtant, ce sera la dernière chose qu’elle verra.

 

▬ « ! Non... »

 

Et si.

Le poison accomplissait son rôle, exactement comme il avait fait contre les deux grands patriarches du Mont Myōboku.

 

Shima perdait son équilibre et son corps tomba vers les marécages, tout droit dans les profondeurs du Yomi (ndt : pays des morts dans le Shintoïsme). Dans sa chute, le parchemin qu’elle transportait se détacha de l’étui et se déplia, dévoilant son contenu à toutes les créatures de Mère Nature qui passèrent par-là :

 

Si vous lisez ce message c’est que l’heure est enfin venue et que je ne pourrais le divulguer moi-même.

Je me nomme Gamamaru et je suis le grand Sage du Myōbokuzan. J’ai la faculté de voir l’avenir dans mon sommeil et, à ma connaissance, mes visions se sont toujours réalisés.

Ce que vous allez lire est une de mes prophéties, ou, il serait plus juste de dire une mise en garde :

 

J'ai eu la vision d'un homme, un berger semble-t-il à en juger la houlette qu'il emploie, mais son visage m'était flou.

Dans mon rêve, il était perdu dans un champ de fleurs. Un endroit magnifique de par sa myriade de couleurs, mais ces fleurs étaient toutes fanées.

Sur sa route, il rencontra douze agneaux eux aussi égarés. Des agneaux ma foi étranges puisqu'un seul avait le pelage  blanc ; le reste abordaient d'autres couleurs, chacune différente de l'autre. Le berger s'arrêtera pour nourrir les agneaux et reprendra sa route avec eux.

Puis il croisa quatre chevaux. Le berger expliqua leur problème et les chevaux acceptèrent de conduire, lui et les agneaux, hors de ces terres perdues.

Dans leur course, ils balayèrent tous les fleurs qui se trouvèrent sous leurs sabots. Et dans leur saccage, ils peinèrent chacun un crapaud, un serpent, une limace et un autre animal que j’arrivais pas à voir – le corps étant écrasé sous un sabot.

Après une longue chevauchée semée d’embuches, le groupe arriva au bord d’une crevasse sans fond. De l’autre côté se trouvait un nouveau champ de fleurs, plus magnifique que le précédent, et une cabane en bois.

Voulant atteindre sa destination,  le berger se transforma en une gigantesque créature ailée et emporta ses compagnons avec lui. C’est à partir de là que mon rêve s’achève, je ne sais pas s’il ils réussissent à franchir le ravin ou non.

 

C’était la première fois que j’eus une prédiction de manière métaphorique. Certains éléments me sont confus mais je suis sûr d’une chose : si le berger commence sa chevauchée, le monde connaîtra...

 

Et le message s’enfonça dans les eaux nauséabondes du marécage.

 

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*** Quelque part dans le monde – bien avant l'attaque ***

 

 

Dans une immense salle argentée, une réunion se déroula entre douze personnes, tous encapuchonnées. Ceux-ci étaient installés dans d'immenses sièges d'une dizaine de mètres, dont leurs emplacements forment les sommets d'un dodécagone. Et au centre de ce polygone est implanté un frêne surpassant de quelques mètres l'ensemble des sièges.

Il s'agissait d'un arbre très atypique : les branches englobèrent une immense sphère de métal, le houppier pare le feuillage des quatre Saisons, et la cime niche en son centre un bouton de fleur de lotus.

Celle-ci se déploya lentement jusqu'à révéler la silhouette ombreuse d'un treizième homme, duquel seul un œil pouvait être distingué. Un œil brillant comme la lueur de la Lune.

 

▬ Mes enfants... déclara l'individu d'une voix rauque semblant avoir traversé les âges, le moment est venu de passer à l'étape suivante. Son regard se tourna ensuite vers une personne aux aspects féminins. Legion, je te prie de leur exposer leurs rôles.

▬ Certainement. Notre objectif cette fois-ci concerne les quatre sites sacrés. Zako, tu t'occuperas du Mont Myōboku. Ryôku se chargera de la Cave Ryūchi et Nazo du Volcan Huaguo. Je me chargerai de la Forêt Shikkotsu. Il ne doit avoir aucun survivant... tout doit être anéanti,  insistant bien sur le dernier mot.

▬ Dois-je conclure que tous les moyens sont bons pour l'achèvement de cette mission ? questionna Ryôku.

▬ Vous pouvez même "les" invoquer.

 

Même avec le visage couvert, la majorité de l'assemblée n'eut aucun à deviner l'expression du Cavalier Rouge à l'entente de cette réponse : son fameux sourire carnassier.

 

▬ Toutefois, chacun d'eux possède un contrat avec un ninja de Konoha. Aussi, pour éviter qu’ils invoquent de l'aide, le reste des membres devra lancer une attaque sur leur village. Votre but sera de les occuper le temps que nous dévasterons ces sites sacrés.

▬ Mais même si nous les retenons, rien n'empêchera à ces créatures d'invoquer leur maître, et inversement. Par quel moyen allons-nous les retenir ? interrogea un autre membre.

▬ Dans quelques jours, Konoha va célébrer un grand évènement auquel les hautes  personnalités des autres villages et leurs proches y sont invités. Face à cette opportunité, j'ai envoyé Xhi remplir une mission : apposer ces parchemins dans des zones précises du village.

▬ Z'aurait pu envoyer Passe-partout faire ce boulot ! s'exclama le dénommé Xhi tel un enfant rechignant ses devoirs. J'ai dû me faire passer pour un organisateur de cérémonies pour ne pas éveiller les soupçons à moi et mes hommes ! Mais noooon , il a fallu qu'il soit en mission à ce moment-là.

 

Ignorant cette dernière remarque, la femme exposa un de ces fameux parchemins à l'assemblée. L'objet est identique à un parchemin explosif, à la différence que l'inscription au centre est cachetée d'une spirale.

 

▬ Ceci est un fūin de ma conception qui crée une zone où l'espace est, pour ainsi dire, ‘scellé’ au sein d'une barrière. Elle empêche ainsi les utilisateurs de techniques d'espace-temps et les ‘voyageurs spatio-temporelle’ de franchir les frontières de cette zone. Même le fameux Éclair Jaune ne pourra pas se téléporter dans une zone délimitée par ce sceau, puisque l'espace est coupé à la réalité tel un mur infranchissable.

▬ Alors ça ne sert pas grand-chose qu'on s'occupe de Konoha. Ils sont déjà bien occupés avec leur fête pour remarquer vos sceaux, fit la personne qui avait posé sa question quelques instants plus tôt.

▬ Justement, mon sceau à deux inconvénients majeurs pour le bon déroulement de notre opération. Premièrement, elle génère une sphère de chakra visible à l'œil nu. Je doute qu'ils vont rester impassable face à ce phénomène.

▬ Et la seconde ?

▬ Elle ne dure que dix minutes.

▬ Donc si je résume bien, nous les pions sommes chargés de jouer les trouble-fêtes à Konoha pendant que nos cavaliers vont saccager les quatre terres sacrés... et tout ça en moins de dix minutes... la routine quoi ! fit sarcastiquement Xhi. Et je parie que la majorité ne sait même pas à quoi cette opération va servir.

 

Un silence glacial se pesa dans l'assemblée. Xhi marquait un point, la plupart des membres ne connaissaient pas la raison derrière ce plan connu uniquement que de quatre personnes ci-présent.

Legion soupira, attendant d'entendre la réponse de l'être siégeant dans son trône de lotus.

 

▬ Connaissez-vous le Neï Jing ?

 

Le mutisme des auditeurs, suivit d'un "Neji quoi" de Xhi, lui donna réponse à sa question.

 

▬ C'est un ouvrage de médecine écrit par un Hyūga anonyme il y a plusieurs siècles. Selon lui, l'organisme humain est mû par un flux énergétique. Ce flux est polarisé grâce à la relation dynamique entre les forces du yin et du yang. C'est lorsqu'il y a équilibre constant entre ces deux forces que l'activité physique peut fonctionner normalement. En cas de dérèglement, d'excès ou d'insuffisance de l'un de ces deux forces, cela entraîne un état pathologique du sujet. En d'autres thermes, cet ouvrage décrit l'homéostasie de l'organisme avec les fondements du taoïsme. C'est grâce à ses théories que cet Hyūga avait révolutionné le domaine médical et les principes du Jūken.

 

L'orateur fit une pause le temps que l'assemblée assimile ces informations, bien que certains d'entre eux ne voient pas le rapport avec la dévastation des terres sacrées.

 

▬ Inconnu du grand public, cet Hyūga appliqua sa théorie sur le fonctionnement du monde. Il pensa que, comme pour l'homme, le monde possède son propre réseau énergétique. C'est par ce réseau immatériel, qu'il baptisa le méridien mondial, que l'énergie circule à travers le globe. Et tout comme nous, ces méridiens sont jalonnés par un nombre illimité de points cutanés qui dicte le flux énergétique. D'après l'auteur, c'est parce que ce flux mondial est équilibré – par les comportements dynamiques du yin et du yang – que l'environnement suit un cycle naturel bien précis : comme le soleil qui se lève à l'est et se couche à l'ouest.

▬ Veuillez pardonner cet irruption, mais je ne vois pas le rapprochement entre les théories d'un médecin taoïsme et votre plan ? fit un autre membre qui manifestement avait hâte  d'en finir avec ces explications dénudées de sens.

▬... L'Hyūga supposa que, comme pour les maladies, les catastrophes naturelles seraient dues à une perturbation du flux énergétique, dont l'ampleur et la nature dépendaient de l'excès de yin ou de yang. Et il s'avère que les terres sacrées sont des zones où l'énergie naturelle est plus abondante qu'ailleurs, car ce sont des interfaces sensibles entre l'environnement et ces points cutanés.

 

À ces révélations, le doute et la surprise régnèrent en ces lieux.

 

▬ Et vous croyez à ça ? C'est un peu gros comme théorie.

▬ Cette "théorie" répond à bon nombre de phénomènes inexpliqués. Jadis, un certain pays a été le théâtre d'une longue guerre dévastatrice. Il s'est avéré qu'un point sensible était situé dans ce territoire. Perturbée, elle provoqua une réaction en chaîne qui affecta le flux énergétique circulant dans une grande partie du pays. Et depuis cette guerre, cette province est régulièrement en proie d'averses abondantes. Par ailleurs, le Tenpenchii du Jūbi est défini par ce principe. Ce rugissement de chakra provoque une perturbation importante du flux mondial environnante ; provoquant une variété de cataclysme de grande ampleur. Étant issus du Jūbi, les Bijūs possèdent eux aussi cette capacité. Leurs effets sont minimes comparés au Tenpenchii originel, mais suffisamment puissant pour dissiper des techniques de haut rang.

 

L'être à l'œil argenté se leva lentement de son siège, déployant ses bras comme pour annoncer au monde entier ses prochaines paroles.

 

▬ En dévastant ces quatre sites sacrés, nous serons en mesure de faire un grand pas vers notre but. Et c'est là que marquera le début de...

 

*** Volcan Huaguo – retour au présent ***

 

Le ciel s'assombrit inexplicablement au-dessus du Volcan Huaguo, signe de mauvais augure pour un animal qui patrouillait aux alentours. Alarmé par son instinct, le petit être prit ses pattes à son cou en direction d'une cascade de lave venant du stratovolcan. La lave se fendit en deux sous le commandement d'une série de mudrās. Une fois l'espace suffisamment grande, l'animal bondit à travers afin d'atteindre le tunnel situé juste derrière le rideau de feu, qui se referma aussitôt.

 

Arrivé au bout du tunnel, il pouvait admirer le paysage  idyllique qui s'offrait devant ses yeux : une végétation luxuriante ; des fruits tropicaux riches en couleurs ; des huttes en bois et chaumes perchées dans ces arbres... Cela pourrait être la dernière fois qu'il contempla cette jungle paradisiaque. Qui pourrait imaginer que sous cet amas de roches volcaniques se trouvait un autre ciel, un autre monde... celle du royaume des singes.

 

De retour au primate effrayé, celui-ci gravit l'immense escalier d'une pyramide à degrés. Arrivé au sommet, il pénétra dans le temple rocheux où gîte le Grand Sage des singes. Ce dernier méditait au pied de trois grandes statues de bois, trois singes qui chacun couvrait une partie de leur visage : l’un cacha ses yeux, un autre ses oreilles, et la bouche pour le dernier.

 

▬ Vénérable Ōsaru Sennin ! cria le garde essoufflé. C'est urgent ! U–...

▬ Du calme Sarukan-kun... je le sais.

 

Celui que venait d'interrompre le jeune primate n'était autre que l'honorable Saruputi, l'habitant le plus ancien et le plus respecté du Volcan Kakasan. Un petit singe couvert d'une fourrure dorée et abordant une longue barbe argentée. Sur sa tête se trouvait un diadème décoré  d'une orbe similaire à ce qu’abordent ses compères Sennins.

 

Descendant de son bâton, auquel il se tenait en équilibre dans la position du lotus, le vieux primate s'avança vers l’extérieur du temple, jetant un regard dans le vide.

 

« Le message de  Gamamaru était donc vraie. Cela va commencer... »

 

...

 

À quelques centaines de mètres du Huaguokazan un phénomène anormal se déroulait. Les nuages sombres s’écartèrent pour laisser place à un immense symbole  dans le ciel. Le responsable de ce fait était un homme encapuchonné qui tenait un bras vers le ciel. Et, comme pour ses confrères dans les autres sites sacrés, il s’apprêtait à invoquer un cheval en proférant  une incantation.

 

« Ô fils du Père des chevaux,

Héraut de tous les fléaux ;

Acceptez mon sang en offrande,

Et faites nous grâce de votre légende.

Coiffée de votre couronne conquérant,

Purifiez ce monde de ces êtres pestilents.

Déchainez votre immense pouvoir,

Puisse résonner notre cri de victoire.

Que cette ère en soit éclipse

Par... »

 

...

 

« ...l’âge de l’Apocalypse ! »

(L’Ōgama Sennin, Gamamaru ;

Le "treizième homme", ? , aka le berger de la prophétie ;

L’Ōsaru Sennin, Saruputi ;

Le Cavalier Blanc, Anokata Nazo)

 

...

 

VIENS !

SEIFUKU ! (征服 –  CONQUÊTE)

 

 

Pause culture :

 

• Pour la signification des noms :

 

– Ryôku est une prononciation que l’on trouve  dans beaucoup de mots japonais en rapport avec la force.

– Legion, de son homonymie, se référant à un grand nombre de personnes.

– Gekiyaku (劇薬) veut dire à la fois médicament puissant et poison violent ; Zako (雑魚) est un terme qui se réfère à du menu fretin.

– Xhi [prononcé "Xi"], une dérivée personnelle de la lettre grecque Chi/khi (l’ancêtre du X) que j’ai l’habitude d’écrire et prononcer par Xhi.

– Sarukan (猿勘) vient de "saru" (猿), le singe, et de "kan" (勘) qui signifie intuition/instinct.

– Anokata (あの方) veut dire cette personne (les fans de Détective Conan comprendront) et Nazo (謎) signifie mystère. L’association Anokata Nazo donne donc : cette personne mystérieuse.

 

• L'élément phare de ce One Shot est bien sûr les Cavaliers de l'Apocalypse et leur cheveaux : Conquête, Guerre, Famine et Mort. Ce sont des entités bibiliques dont leur venue inaugure le commencement de la fin du monde. Il y a de nombreux interprétations qui identifie Conquête par Peste parce que ce cavalier porte un arc, dont les flèches ont été identifiées avec les dieux Apollon et Artémis (dans les histoires grecques, les maladies ont été susceptibles d'être causées par les flèches). Le cavalier blanc est donc souvent identifié avec la peste pour cette raison. Pour ma part, j'ai d'autres projets pour Conquête et j'ai déjà Famine pour le rôle des maladies.

 

• Le "courroux des Dix Plaies" mentionnée dans l'incantation de Kikin (aka Famine) est une référence aux mythe des Dix plaies d'Égypte. Ce sont des sortes de malédictions qui ont rendu ce pays en proie à la famine totale. Voici un petit lien pour plus de détails sur ces fameuses plaies.

 

• Le "Hararo" de la technique de Manda II est un volcan d'Éthiopie dont le nom complet est Manda Hararo.

 

• Le Neï Jing est bel est bien un ouvrage de médecine qui existe vraiment. C'est la bible des pratiquants de la médecine traditionnelle chinoise (MTC). Tous les fondements de la MTC y sont abordés,  y compris la théorie du yin-yang sur l'organisme humain. Après, la théorie du flux modial et des catastrophés naturelles, ça m'est venu à l'esprit en remarquant une similitude entre le Tenpenchii, le rugissement des bijûs et certains concepts du taoïsme.

 

• Le volcan Huaguo est tiré de la montagne du même nom mentionné dans le célèbre roman chinois Le Voyage en Occident. C'est le "royaume" du Sun Wukong au moment où il était le roi des singes. Dans la même référence, Saruputi, le nom du Grand Sage des Singes, vient de Xuputi, le « senseï » de Sun Wukong.

 

• Les trois grandes statues de singes où méditait Saruputi est une représentation des trois singes de la sagesse : Mizaru, Kikazru et Iwazaru. Littéralement, leur trois noms forme une maxime : "je ne vois ce qu'il ne faut pas voir ; je n'entends ce qu'il ne faut pas entendre ; et je ne dis pas ce qu'il ne faut pas dire". Quiconque respectera ses trois conditions sera épargné des forces du mal et connaitra le bonheur.

 

Pour le mode sennin des singes, y a qu'à se dire que ceux qui la maîtrisent se transforment en Super Saiyen 4 xD

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Lu !

 

Tu t'appliques toujours à placer des références sur plein de religions, et ça rend le tout instructif, j'en apprend pas mal surtout sur le shintoïsme, et j'en reconnais d'autres. Tout ce qui a trait au christianisme par exemple avec les cavaliers de l'Apocalypse, les 12 membres de ce groupe d'encapuchonnés qui correspond aux apôtres.

 

Le sentiment de fin du monde, fin de l'univers de Naruto s'en ressent, et comme One shot sur le sujet, c'est très réussi. Je me demande seulement quels sont les origines du grand boss dans son arbre.

 

Vraiment bien ficelée aussi l'explication sur le Juuken, cet équilibre maintenu dans le monde avec l'histoire de flux.

 

De légères erreurs d'inattention sur deux mots je crois, mais ça ne gène pas la lecture.

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Tu t'appliques toujours à placer des références sur plein de religions, et ça rend le tout instructif, j'en apprend pas mal surtout sur le shintoïsme, et j'en reconnais d'autres. Tout ce qui a trait au christianisme par exemple avec les cavaliers de l'Apocalypse, les 12 membres de ce groupe d'encapuchonnés qui correspond aux apôtres.

 

Ravi de voir que cette fic’ à pu apprendre certaines choses (même si ce n’est que de la religion...).

Quant à cet histoire des 12 apôtres, laisse-moi te dire que tu as mit le doigt sur quelque chose d’important au sujet de ce "groupe d’encapuchonnés".

 

Le sentiment de fin du monde, fin de l'univers de Naruto s'en ressent, et comme One shot sur le sujet, c'est très réussi.

 

Merci. C’est le début d’une époque sombre pour cet univers.

Cette semaine c'est la mode l'ambiance fin du monde dans cette section de ce que j'ai lu ;D

 

Je me demande seulement quels sont les origines du grand boss dans son arbre.

 

Ses origines...

Voilà deux détails que j’ai évoqué dans ce One shot :

 

-> Le fait qu’il trône autour de douze sièges vient de la mythologie nordique, auquel on raconte que le trône Odin siège également autour de douze sièges. Par ailleurs, quelques détails sur l’arbre -qui sert de support au trône du "grand boss"- est inspiré vient également des mythes nordique.

 

-> Le fait que son trône soit une fleur de lotus est un clin d’œil au Créateur de la mythologie hindou, Brahmā, dont on dit qu’il est né dans une fleur de lotus (qui est d’ailleurs son symbole) ou dans un œuf d’or dans certaines versions.

 

Ce n’est que deux références mythologiques parmi tant d’autres qui tourne autour de ce personnage.

Mais je rassure certains qu'il n'aura aucun lien avec les Ootsutuki de près ou de loin (pas senju, pas uchiha... quoi qu'à  part qu'il maîtrise le chakra), ni de dôjutsu ; parce que presque tout les plus grands antagonistes sont liés par ces 2 détails (pas d'bol pour Orochimaru xD), faut bien changer !

 

Vraiment bien ficelée aussi l'explication sur le Juuken, cet équilibre maintenu dans le monde avec l'histoire de flux.

 

Faut bien mettre en valeur l’importance des sites kuchiyose, dont on ne sait peu de choses, et du jûken qui recèle un certain potentiel. Après avoir découvert le Tenpenchii, ce fût l’étincelle qui engendra cette théorie.

 

Attends toi à ce que le mont Bakufujo de ta fic’ reçoit de la visite...

 

De légères erreurs d'inattention sur deux mots je crois, mais ça ne gène pas la lecture.

 

Ah, la relecture s'impose (encore). Merci de l'info.

 

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  • 8 months later...

Vous vous êtres jamais demandé pourquoi Lee n’arrive pas à utiliser les sorts ninja ? Ou comment a-t-il pu réussir à être diplômé de l’Académie là où l’examen final demande justement à réussir un sort ninja ? Cette "fictory" (théorie exposée sous forme de fiction) va tenter de répondre à ces questions, ainsi que d’apporter certains approfondissements sur le personnage de Lee.

 

 

Aoi yajū no tanjō

(La naissance du Fauve de Jade)

 

« Un homme sans passion est un roi sans sujet. »

(Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues)

 

*** Aux alentours de Konohagakure ***

 

Réfugiée dans les bois, une petite créature se terrait au pied d’un arbre. Terrifiée, elle observa les alentours dans l’espoir d’avoir échappé à son prédateur. La simple idée de se faire rattraper par cette bête était inacceptable, lui réservant un sort pire que la mort. Malheureusement pour elle, il n’était pas loin…

 

Tapie dans les hautes herbes environnantes, la bête observa intensivement sa proie. La fatigue l’envahissait. Cela faisait plus d’une heure qu’il traquait sa cible avec acharnement, par-delà les plaines, par-delà les sentiers rocheux, par-delà les espaces boisées… Pourtant il ne renonçait pas à la traque, ses doigts assoiffés de l’envie d’empoigner cet animal.

 

Sous ce soleil de plomb, la chance souriait pour la proie et son chasseur : le premier pensait avoir semé cette créature, alors que ce dernier avait réussi à le retrouver à son insu.

 

Retenant son souffle haletant, il se mit à contracter les muscles de ses jambes avant de bondir vers l’animal malchanceux.

 

Il lui a suffi de quelques dixièmes de seconde pour que l’animal vit ce monstre.

À cet instant, ses sens et son esprit étaient perturbés par la terreur ; son corps paralysé par la frayeur ; son rugissement libérait sa peur.

"Ce monstre" était-il un fauve ?!

 

*Bruissement lourd*

 

▬ AÏE !

 

Non…

Juste un jeune humain qui s’est lamentablement trébuché au sol.

Un humain appartenant à l’espèce des gejimayu (gros-sourcils) : Rock Lee.

 

Relevant ses yeux, le jeune garçon constatait que sa proie en avait profité pour s’échapper. C’est alors qu’il entendit un miaulement, sa cible était nichée sur la branche d’un arbre.

 

Sa proie était le véritable fauve des deux.

Un félidé apparentant  à l’espèce des chats : Tora.

 

Dans un cri d’aigreur, Lee s’empressa de rejoindre le chat reconnaissable par le ruban rouge qui orne son oreille droite. Toutefois, un obstacle de taille s’imposa entre lui et sa cible : la hauteur qui les sépare ! N’étant diplômé de l’Académie que récemment, l’aspirant ninja n’avait pas la fameuse compétence qui lui permettait de marcher sur la surface d’un arbre.

 

Malgré tout, le garçon aux proéminents sourcils ne baissa pas les bras et tenta de grimer par la force de sa volonté…sans aucun succès. Mais il ressaya, encore et encore…

 

▬ Nnngg… Bon sang ! lâcha-t-il avec une pointe de découragement.

 

▬ C’est pitoyable, fit soudainement une voix. Tu prétends devenir un ninja et tu n’es même pas capable de grimper à un arbre… Tu ferais mieux d’abandonner cette voie.

 

Ce ton empli de mépris, le jeune Lee en avait été bercé depuis son enfance mais il reconnaissait celui-ci entre mille. Elle venait de son grand rival mais aussi de son coéquipier prodige : Neji Hyūga, de la branche secondaire du clan éponyme…

 

Jetant un regard à son partenaire, Lee remarqua un détail qui le choqua.

Ce n’était pas le fait que Neji se tenait sur la branche, pas même le chat qui se débattait dans son bras gauche…

Son attention était tournée sur autre chose…

 

Les vêtements de Neji étaient telles qu’elles étaient depuis le début de la mission : indemnes.

 

Pas la moindre saleté dans sa chemise beige à col roulé, pas la moindre écorchure dans son short brun foncé, pas la moindre ébouriffure sur ses longs cheveux de jais attachés… Pire encore, il n’était même pas essoufflé.

Comme si cette mission était une simple promenade de santé pour lui.

 

Tandis que chez Lee c’est tout l’inverse : la blancheur de son dobak souillé par  la poussière et la boue ; le tissu de son pantalon noir souffrant de multiples éraflures ; et ses cheveux autrefois recourbés à ses extrémités sont à présent méconnaissables… Sans parler de la bosse naissante sur la joue de sa bouillie ronde.

Un véritable rescapé d’un parcours du combattant chūnin.

 

Nous avons là l’image représentative de la frontière entre le "raté" rampant au sol, et le "génie" qui le dévisage du haut d’un arbre.

Une frontière que garçon aux yeux charbons s’était donné l’objectif de la franchir par l’effort et la persévérance.

 

▬ Wahhh ! poussa Lee pour échapper sa frustration. Comment ça c'fait que tu es arrivé là-haut ?!

 

▬ Voyons Lee… tu sais bien que Neji est un génie… répondit, haletante, une voix féminine.

 

En cet instant, deux nouveaux protagonistes fièrent leur entrée.

 

Celle qui venait de parler était une jeune fille brune-chocolat coiffée en deux petits pains sur chaque côté de sa tête. Elle était vêtue d’une qipao rose quelque peu salie durant sa course qui n’a pas dû être de tout repos. Il s’agissait de Tenten, la dernière genin de l’équipe.

 

Le second pourrait être le parfait sosie de Lee en version adulte. À ceci près qu’il portait le gilet protecteur des Konoha-nins recouvrant un spandex vert épousant "horriblement" sa silhouette d’athlète. Gai Maito est son patronyme. Jōnin-sensei de nos trois jeunes protagonistes est sa profession.

 

▬ Le génie n’a rien n’avoir dedans, Tenten, annonça le sensei. Votre camarade a réalisé ce que n’importe quel ninja est capable de faire, pour peu qu’il sache contrôler son chakra. Et au vu de cette mission, je pense qu’il est grand temps de vous apprendre ce que Neji vient de faire. À savoir : marcher sur une surface grâce au chakra.

 

▬ C’est vrai Gai-sensei ?! s’enquit Lee avec enthousiasme.

 

▬ Mais sensei, intervient l’unique représentante féminine, nous savons même pas que le chakra nous permet de faire d’un tel exploit. Comment Neji a-t-il pu apprendre une chose qui n’est pas enseigné à l’Académie ?

 

Le concerné, qui resta silencieux depuis, se mit à descendre de son perchoir pour répondre à la question de sa coéquipière.

 

▬ Le destin a voulu que je sois né dans le clan Hyūga, déclara-t-il acide, comme s’il était écœuré d’être de cette vérité. Là-bas, savoir contrôler son chakra est indispensable pour l’exécution de notre style de combat. Ce que je viens de faire est juste une banalité.

 

Intérieurement, Lee s’enragea et envia le cliché des individus issus d’une puissante lignée.

De tous les illustres ninjas qui ont laissé leur trace dans l’Histoire, un grand nombre possédait un talent exceptionnel, et bien plus nombreux encore faisaient partie d’un clan aux pouvoirs inscrits dans leur sang.

Rock Lee n’avait rien de tout cela. Son talent shinobi était inexistant et sa lignée ne lui apportait rien de plus.

 

Ses parents sont de simples civils originaires du Pays du Dragon, dont les horreurs de la Troisième grande guerre les ont conduits à s’émigrer au Pays du Feu. Le couple avait dû surmonter de nombreux obstacles pour finalement être intégrés à la communauté de Konoha.

 

« Il faut travailler dur pour être reconnu. » Tel est la doctrine que Punk Lee inclua à son fils né dans un havre de paix. Une leçon qui a permis de forger le caractère persévérant du jeune homme qu’il est aujourd’hui.

 

Et quel meilleur moyen pour lui d’être reconnu pour son labeur : la voie du shinobi.

 

Être distingué comme un illustre shinobi sans pouvoir servir du ninjutsu ou du genjutsu…

Prouver au monde que l’effort et la passion sont des valeurs surpassant le talent inné…

Devenir un modèle pour toutes les personnes nées « sans talents » rêvant d’avoir une place dans ce monde…

 

C’étaient ses objectifs. Son nindō. Son rêve.

 

▬ Quand même… soupira soudain Tenten. Qui aurait cru que nous mettons autant de temps à attraper un chat, malgré le byakugan de Neji et la ténacité de Lee.

 

▬ Je l’aurais pu l’avoir facilement si quelqu’un ne s’amusait pas à l’effrayer en s’agitant n’importe comment, déclara froidement le préadolescent aux byakugans.

 

▬ Répète ce que tu dis ! s’emporta ledit « quelqu’un » en se relevant brusquement du sol. 

 

▬ Calme-toi, Lee, fit le jōnin, récupérant l’animal agité des bras de l’Hyūga. Et toi Neji, cesse de vexer ton camarade alors qu’il a mis toute son ardente jeunesse pour accomplir sa tâche. Quoi qu’il en soit, la mission « Récupération Tora » est un succès ! annonça-t-il, le sourire scintillant, en prenant la pose du nice-guy, imité de près par son sosie juvénile.

 

La « Récupération Tora »… Bien que classé rang D – la difficulté la plus basse possible pour un shinobi – cette mission est tristement réputée parmi les Konoha-nins. En effet, depuis près de cinq ans, chaque équipe de genin fraichement promue a eu un jour ou un autre l’assignation de cette mission, cet animal s’évadant de sa prison dorée au moins une fois par semaine. Cette mission a donc fait l’objet de nombreuses rumeurs :

 

On raconte qu’il existerait un arrangement secret entre l’Hokage et les nobles maîtres de Tora visant délibérément laisser échapper l’animal. Cela dans le but d’augmenter l’activité des genins et le budget militaire du village – dont certains estiment même que la rémunération quotidienne de cette mission représentait 10 à 15 % des dépenses mensuelles de l’Académie.

 

D’autres disent que le Sandaime, par amusement, aurait établi une liste des records sur le temps que mettent les genins à accomplir cette mission, tellement le nombre de fois où ce chat s’était enfui. Cette fameuse liste lui aurait servi de repère d’évaluation et d’évolution des équipes de genins, déterminant également lesquels avaient un avenir dans les missions de pistage et de recherche.

 

Mais la plus célèbre des rumeurs suppose que Tora, ou l’un de ses parents, était un Ninneko (chat ninja). Ce qui expliquerait comment un chat puisse mettre en difficulté tout un régiment de genins qui le pourchassait… Enfin… si on peut le qualifier de chat étant donné que son nom pouvait se traduire par « Tigre » ; un nom fort bien approprié quand on voit avec quelle fureur il lacérait le visage des malheureux qui ont pu l’attraper.

 

Des fables populaires chez les genins comme chez les jōnins, mais que nul ne put prouver leur véracité…

 

*** Espace d’entraînement de Konoha ***

 

L’avantage lorsqu’on est un shinobi de Konoha c’est qu’on a accès à des zones aux environnements et aux climats les plus variés du continent. Forêt, prairie, grottes, terre battue, lacs, rocheux… Idéal pour des exercices ninja. Et parmi ces lieux d’entraînement, l’équipe de Gai se trouvait dans une zone où arbres régnèrent en maîtres dans un espace délimité par un fin grillage, empêchant les visiteurs indésirables de s’y rendre facilement.

 

▬ Bien mes chères élèves ! s’écria Gai. Je vous ai parlé de la théorie de cet exercice, il est enfin temps de commencer la pratique !

 

▬ Haï, Sensei ! ralla de ferveur le jeune Lee.

 

▬ Neji ! Pendant que tes camarades vont faire parler leur jeunesse, nous allons faire quelques passes d’armes entre hommes ! On va aussi faire cinq cents fois le tour du village, histoire d’améliorer ton endurance ! On enchaînera ce programme jusqu’à ce que tes camarades auront accompli l’exercice.

 

▬ Compris… soupira la victime de ces exercices saugrenus. Et connaissant son équipier aux sourcils faramineux, il craignait que tout ceci pourrait durer des jours, voir des semaines…

 

Et il avait raison…

 

***

 

… cinq jours s’étaient écroulés depuis le début de l’entraînement.

C’est le temps mis par Tenten pour réussir à maîtriser complètement le Ki Nobori no Shugyō, au grand dam de cette dernière de devoir reprendre les manœuvres farfelues de son sensei.

Et c’est également le temps mis par Lee pour atteindre sa millième tentative… son millième échec.

 

Malgré tout ce temps, sa détermination ne faillit point.

 

À chacun de ses essais, l’aspirant ninja superposa l’image de son arrogant rival au sommet de son objectif ; le motivant davantage de rejoindre le territoire du génie.

À chacun de ses échecs, il repensa aux paroles de son mentor d’il y a quelques jours : « Tu es un génie de l’effort ». Ses mots l’avaient profondément touché. Jamais personne ne lui avait accordé des paroles si attentionnées lui qui était sujet de railleries à l’Académie, aussi bien des professeurs que des élèves.

Le tout galvanisé par la philosophie de sa famille et de son nindō : travailler dur pour être reconnu.

 

Bref, le jeune Lee était loin de baisser les bras.

Suscitant l’intérêt de son équipier aux Byakugans.

 

▬ Quel idiot, lâcha-t-il incisif, observant au loin « l’idiot », en compagnie de Gai et de Tenten, revenants tous trois de leur entraînement. S’il est incapable d’utiliser son chakra c’est qu’il en est ainsi. Sa détermination est louable mais personne ne peut aller à l’encontre son destin. Il marqua une courte pause avant de reprendre. On perd du temps et en efficacité avec lui dans notre équipe. C’est à se demander comment on a pu diplômer quelqu’un comme lui.

 

Et il avait tort… à deux reprises…

Et Gai le savait sur quels points…

 

[~~~]

 

*** Hôpital de Konoha, bureau du Dr.Masukawa, quelques semaines auparavant ***

 

Le docteur Masukawa est l’un des meilleurs médecins traitants du Pays du Feu. Ses compétences en la matière n’égalent certes pas la légendaire Tsunade, mais sont suffisamment adéquates pour être l’objet d’une requête venant du plus grand pratiquant du Taijutsu de Konoha, Gai Maito.

Cette requête consistait à examiner un certain élève de l’Académie qui avait intrigué le jōnin renommé. Et aujourd’hui, le diagnostic est tombé.

 

▬ Alors docteur ! Quels sont les résultats ?! demanda Gai, impatient de la réponse.

 

▬ Eh bien je dois avouer que je n’avais jamais vu un cas pareil, répondit le médecin en se raclant la gorge, se préparant pour l’explication qui va suivre. Normalement, lorsqu’une personne initiée à l’art shinobi tente d’exécuter un jutsu, il obtient un résultat, que le sort soit une réussite ou un échec. Mais dans le cas du jeune Lee rien ne s’est produit, comme vous me l’avez annoncé.

 

L’élève en question était bien Rock Lee. Confié au Dr.Masukawa, sous prétexte d’un examen de santé routinier,

pour tenter de faire le voile sur cette affaire "d’anomalie" qui l’empêchait de réaliser le moindre jutsu.

 

▬ En plus de lui avoir demandé de réaliser tous les sorts qu’on lui a enseignés, je lui ai fait subir différents tests d’adresse gestuelle, et les résultats sont tous concluants. Cependant, les examens ont révélé que certaines de ses zones cérébrales sont perturbées lorsqu’il tente d’exécuter des mudrās. D’après mes conclusions, je pense que ce jeune garçon est atteint de dsyinzō.

 

▬ De quoi ? lâcha le jōnin devant ce mot inexistant de son vocabulaire.

 

▬ De dsyinzō, répéta le médecin. Vous connaissez sans doute la dyspraxie ? Il s’agit d’un trouble qui affecte la capacité d’une personne à exécuter des gestes qui pour nous sont automatiques. Eh bien la dsyinzō est une forme très rare de dyspraxie qui affecte seulement la faculté à réaliser correctement les signes incantatoires. Jamais dans l’histoire de Konoha on n’a recensé un cas pareil. Je crains fort qu’il lui soit difficile, voire impossible, de devenir un ninja conforme.

 

Ça lui faisait mal pour Gai de l’admettre mais il avait raison. Dans la Péninsule Élémentaire, il est coutume de dire que l’important pour le ninja d’aujourd’hui est de savoir utiliser des jutsus pour mener à bien sa tâche. Et pour réaliser un sort, il faut passer par les signes incantatoires. On peut donc dire que ce qui fait le ninja d’aujourd’hui n’est pas le fait qu’il sache lancer des jutsus, mais qu’il puisse réaliser des mudrās.

 

Les mudrās ont deux fonctions : réguler le chakra malaxé et le transformer en ninjutsu/genjutsu. Si les signes sont mal exécutés, le sort perd en efficacité. Pour vous mieux réaliser l’importance de la chose, imaginez que le chakra c’est de la pâte, et les sorts du pain : la pâte est obtenue grâce aux mélanges de différents ingrédients (c’est-à-dire le « malaxage du chakra » en langage shinobi) et prend forme grâce au pétrissage (les mudrās en d’autres termes).

 

Si effectuer correctement les mudrās est une action routinière pour un ninja, un individu souffrant de dsyinzō aura beaucoup de mal. Exécuter correctement ces gestes lui demandera une attention considérable, ce qui lui entraina une fatigue croissante. Or, il est indispensable pour un shinobi de savoir rester calme et de former des signes rapidement et précisément en toutes circonstances.

 

Un handicap mortel qu’est le dsyinzō dans la vie d’un lanceur de jutsu.

 

▬ Et il n’existe pas de rééducation ? demanda Gai, espérant une note positive malgré le flot de mauvaises nouvelles.

 

Le Dr.Masukawa prit un instant de pause pour méditer sur la question.

 

▬ … Comme je l’ai dit, il s’agit d’un trouble très rare, et donc peu connu. Ce qui expliquerait pourquoi jusque-là personne n’a identifié ce problème chez ce jeune garçon. Et comme il est le premier cas recensé à Konoha, il faudrait – avec l’accord de ses tuteurs légaux – lui faire subir bon nombre d’examens… Ce qui risque de prendre du temps. Et même si on réussit à traiter son trouble, il y a très peu de chances qu’il puisse intégrer les forces Konoha-nin pour antécédents médicaux.

 

▬ J-je vois… grinça des dents le ninja à la tenue moulante. Merci de m’avoir reçu, s’inclina-t-il avant de se préparer à quitter la pièce.

 

▬ Vous semblez très intéressé par cet enfant, constata le médecin devant la réaction du ninja aux énormes sourcils.

 

▬ … C’est qu’il me rappelle moi-même à mes jeunes années…

 

Depuis que le jōnin avait émis le désir d’enseigner à la nouvelle génération, occasionnellement, il occupa son temps libre à observer les élèves de l’Académie s’exercer dans la cour. Voir « éclore la future jeunesse prendre leur envol ». Souvent, il vit le jeune Rock Lee. Ce garçon lui attira une attention toute particulière, tant par les efforts qui l’anime que par sa ressemblance physique avec le Maito. C’était comme s’il visionnait son enfance au travers d’un vidéo-souvenir. Il avait même un jour approché l’étudiant pour lui donner la motivation de poursuivre ses objectifs avec passion, alors que ses professeurs et camarades ne l’avaient rien fait pour l’aider.

 

Oui… Ce garçon lui est très spécial à ses yeux…

 

Puisque l’Académie et le service médical n’arrangeaient pas les idéaux du jeune Lee, il ne restait plus qu’a Gai une dernière carte à jouer.

 

*** Palais du Hokage, quelques minutes plus tard ***

 

Ce n’était pas de tout repos pour le vieil Hokage qu’est Hiruzen Sarutobi. Depuis la mort de son successeur, toutes ses journées se résumait à trois choses : la paperasse, les débats administratives, et… encore plus de paperasse. Avec l’examen académique qui s’approchait, il risquait d’avoir fort à faire en s’acquittant le devoir de  répartir les futurs diplômés selon les rapports et les appréciations de leurs professeurs. En prévision de cette tâche, le Sandaime s’était permis un moment de détente par le thé et la peinture. Mais hélas, des bruits sourds mirent fin à cette quiétude. On toquait à la porte.

 

▬ Entrez ! grogna le doyen, frustré d’être dérangé dans sa pause inopinée.

 

▬ Sandaime-sama, s’exclama l’arrivant en entrant. Puis-je vous parler un instant ?

 

▬ Oh… Gai, approche, invita Hiruzen d’un signe de main. Que me veux-tu ?

 

▬ Ce serait vous demander une faveur Sandaime-sama… commença-t-il d’un sérieux peu coutumier. … Je vous en prie ! Accordez-moi la permission de prendre en charge la formation de l’étudiant de l’Académie, Rock Lee !

 

Le Sarutobi haussa les sourcils devant le comportement de son visiteur. Non pas pour sa formalité si inhabituelle, mais pour la posture qu’il à adoptée. L’homme à la coupe au bol implorait à genoux, la tête fermement courbée au sol.

 

▬ Le jeune Lee dis-tu… fit le Sarutobi songeur. J’ai eu vent de cet enfant : « un étudiant incapable produire le moindre sort ». Et récemment, on m’a rapporté qu’il souffrait d’un trouble l’empêchant de réaliser des signes incantatoires.

 

Le Maito était surpris par cette annonce. Le Sandaime était donc au courant du problème de Lee. En fait, ce n’était pas si surprenant. Étant le dirigeant du village, tous les bilans médicaux concernant shinobis et étudiants devraient être passés par l’Ombre du Feu en priorité. Le jōnin au spandex n’était que la seconde personne prévenue par le Dr.Masukawa.

 

▬ Néanmoins, continua le vieil homme, avant de te donner une réponse, j’aimerais connaitre tes raisons. Pourquoi tiens-tu à former un jeune étudiant dont l’avenir en tant que ninja semble compromis ?

 

▬ Hmmm… Pour être tout-à-fait honnête avec vous, commença le Maito, la voix inconsciemment amoindrie, je me revois en cet enfant. Par un curieux coup du sort, nos apparences sont semblables, et il a subi les mêmes moqueries et les mêmes difficultés que j’ai traversées à l’Académie. Mais lui… quelques larmes commencèrent à perler ses yeux, il a eu la malchance de souffrir d’un trouble qui menace ses idéaux. Les mêmes idéaux que j’ai aspirés à son âge. Je ne souhaite pas qu’il connaisse le malheur que moi-même j’ai failli subir… sa voix était chargé d’émotion. C’est pourquoi, je pense être le plus capable d’épanouir le potentiel du jeune Lee ! Je saurais lui fournir un apprentissage adéquat, celui-là même qui m’a permis de devenir le puissant et valeureux ninja que je suis ! Je saurais l’aider plus que quiconque, si vous lui donnez la chance de faire ses preuves !

 

Le Sandaime resta un moment silencieux. Cette ferveur lui rappela le feu Shodai Hokage, Hashirama Senju, qui était aussi connu pour ce genre de déférence avec son entourage, amis comme ennemis. Il comprit donc que cette demande était d’une importance capitale pour ce homme au bord des larmes.

 

▬ Hmm… Tu es résolu. C’est une bonne chose, approuva le doyen des Konoha-nins.

 

▬ Ça veut dire que vous acceptez ?! s’exclama le Maito, la tête promptement relevée, dévoilant ses yeux scintillants d’espoir et de gouttelettes.

 

▬ … Tes arguments sont valables mais ne satisferont pas le Conseil et les professeurs de l’Académie juste pour ton empathie avec cet enfant.

 

▬ Mais, Sandaime-sa… !

 

▬ Je n’ai pas terminé, Gai ! coupa le Sarutobi d’un ton ferme. N’oublie pas que je représente l’autorité suprême du village. Ils peuvent me désapprouver mais c’est à moi que revient la décision finale.

 

▬ Donc, vous m’autorisez à prendre Lee sous mon aile ? demanda le jōnin, reprenant espoir.

 

▬ Cesse de tirer de conclusion hâtive, répliqua le Sarutobi. Je suis certes le Hokage mais j’ai des responsabilités envers les règles établies par mes prédécesseurs. Et les conditions de réussite à l’Académie sont catégoriques : si un étudiant n’est pas en mesure de réaliser correctement le sort demandé pendant l’examen final, il sera recalé. Tu peux comprendre que si j’accède à ta requête, je serai l’objet de plaintes et être accusé de favoritisme. C’est pourquoi… j’émettrai quelques conditions.

 

▬ Tout ce que vous voulez, Sandaime-sama ! s’écria le spécialiste du taijutsu, rabaissant sa tête.

 

▬ Bien. Premièrement, le jeune Lee devra quand même passer l’examen final, par égard des autres élèves. Je m’arrangerai avec ses professeurs pour qu’il passe uniquement l’épreuve théorique et le dispenser de l’épreuve pratique. Deuxièmement, même s’il réussit cet examen et ton test genin, il ne sera pas considéré en tant que tel. J’exigerai donc du jeune Lee de prouver sa valeur au cours d’un mois essai avec ton équipe. Si les rapports de mission sont satisfaisants à son égard, alors je lui octroyai officiellement le titre de genin. Enfin, sache que sera la seule opportunité que je lui offre. Elle ne se renouvellera pas en cas d’échec. Je te demande donc de faire abstraction de pitié, Gai. Si tu estime qu’il ne mérite pas sa place en tant que ninja, alors il en sera ainsi.

 

▬ Bien compris, Sandaime-sama ! se leva t-il, droit comme un I, presque au garde-à-vous. Vous ne serez pas déçu ! Je ferais de cet enfant un ninja accompli dans la fine fleur de la jeunesse. Un ninja aussi vigoureux et aussi fougueux que je suis !

 

▬ Je n’en doute pas… sourira l’Hokage, bien qu’il espère que le jōnin n’en fasse pas un "Gai-bis". Un seul lui était déjà assez exaspérant, comme pour un bon nombre des habitants du village… Ah, une dernière chose avant de disposer, reprit-il de son sérieux. Ne parle de notre conversation à personne, surtout au jeune Lee, y compris du trouble dont il souffre. Si je me souviens bien… son dossier indique qu’il est très acharné. Cependant c’est aussi son plus grand défaut, car il se démoralise très facilement devant l’échec de ses efforts. Je crains que lui annoncer son cas ne risque d’enrayer sa motivation pour sa période d’essai.

 

Compréhensif, l’homme à la tenue moulante acquiesça de la tête puis, d’un salut respectueux, prit congé de son supérieur. Fier de son coup, il lui résidait plus qu’à prier la réussite de son… futur protégé ?

 

[~~~]

 

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*** Aux alentours de Konohagakure, un mois après la formation de l’équipe Gai ***

 

Réfugiée dans les bois, une petite créature se terrait au pied d’un arbre. Terrifiée, elle observa les alentours dans l’espoir d’avoir échappé à son prédateur. La simple idée de se faire rattraper par cette bête était inacceptable, lui réservant un sort pire que la mort. Malheureusement pour elle, il n’était pas loin…

 

La bête l’avait retrouvée. 

 

L’animal chétif tenta de lui fausser compagnie, mettant à profit son incroyable adresse innée en grimpant un arbre. Elle avait une fois réussi à semer son poursuivant de cette manière, découvrant qu’il était incapable d’escalader une surface verticale. La proie, dénommée Tora le chat, se sentait donc en sûreté.

 

Pourtant, le félin sentit une présence hostile.

Elle émanait de cette chose.

De ce monstre qui était juste à côté de lui.

 

À cet instant, ses sens et son esprit étaient perturbés par la terreur ; son corps paralysé par la frayeur ; son rugissement libérait sa peur.

 

"Ce monstre" était-il un fauve ?!

 

– ROOOOOOOOAAAAAAA !!!

 

Oui…

Un humain en combinaison vert qui rugissait de plaisir d’avoir attrapé sa proie, avec l’agilité et la férocité d’un fauve.

Un humain répondant au nom de Rock Lee !

 

▬ Je l’ai eu ! Je l’ai enfin réussi ! Regardez Gai-sensei ! hurla de joie le « fauve », exposant le chat agité vers son sensei qui venait de le rejoindre avec ses équipiers.

 

▬ Oh, Lee… Je suis si fier de toi ! replia ce dernier, déversant un torrent de larmes de ses yeux.

 

▬ Gai-sensei… ! répéta l’enfant qui se mit également à pleurer.

 

▬ Lee… !

 

▬ Gai-sensei… !

 

Et ils continuèrent ainsi jusqu’à que les deux finissaient par s’enlacer l’un sur l’autre. Un spectacle si viril qui écœurait les deux derniers membres de l’équipe, en dépit de la redondance du phénomène ces derniers temps. Mais les genins n’étaient pas les plus à plaindre, surtout quand ils virent le "pauvre" chat qui se débattait en vain dans l’étreinte fusionnelle de ces deux hommes en spadex. Heureusement, la "torture" de Tora cessa finalement, sombrant dans l’inconscience…

 

▬ Bon bah… mission accomplie… ? ajouta Tenten, prise de pitié pour le malheureux animal, espérant qu’il soit en vie, ce qui signerait l’échec de la mission dans le cas échéant.

 

Oui… Enfin une mission accomplie pour Lee. La toute première. Sans l’aide de personne.

 

Cela fait voilà quelques jours que le garçon aux énormes sourcils avait réussi l’exercice de la marche sur l’arbre. Une vingtaine de jours. Voilà le temps qu’il du se consacrer à cet exercice. Ceci n’est guère étonnant lorsque la clé de cet entraînement réside en la concentration, un concept antonyme dans l’esprit du jeune acharné.

 

L’exercice de la marche sur l’arbre est la méthode employée chez les Konona-nins pour augmenter le contrôle de leur chakra. Elle leur apprend à concentrer une quantité correcte du chakra au bon endroit, et à l’y maintenir. Toutefois, fournir ladite quantité est un travail très subtil. Il lui faut être très précis dans le dosage, ce qui requit donc un esprit détendu et focalisé sur un objectif. C’est en cela que, dès l’apprentissage du Ki Nobori no Shugyō, les instructeurs prennent soin de faire une démonstration en commençant tout d’abord à exécuter un signe pour malaxer son chakra avant de grimper. Ce signe n’est pas un mudrā comme les ninjas doivent effectuer pour lancer un sort, c’est d’ailleurs un geste accessoire à l’accomplissement de l’exercice. En réalité, ce signe est un moyen pour les débutants d’accroître leur concentration et fixer l’image de leur action. On appelle cela une routine préparatoire dans le langage sportif.

 

Prise de considération pour son compagnon acharné, Tenten avait bien tenté de lui prodiguer des conseils mais fût empêché par Gai. Ce dernier, déclarant à contrecœur, que son protégé devait trouver la solution par lui-même, pour son propre bien.

Il a longtemps fallu pour Lee de saisir toute l’importance d’un esprit concentré sur le malaxage du chakra, et bien plus encore pour y trouver la quantité idéale à doser.

 

Mais malgré tout cela, Lee pouvait se vanter d’avoir maîtrisé le Ki Nobori no Shugyō. De plus, il fût récompensé de ses efforts en recevant l’une des "fameuses" combinaisons moulantes de son sensei…

Non… Au fil du mois, le Maito était devenu plus qu’un professeur pour Lee, mais un modèle à suivre. Un symbole comparable à un dieu… Si bien que l’enfant aux énormes sourcils s’était empressé d’adopter le culte et l’apparence du jōnin.

Ce mois-là, la pire des craintes du Sandaime Hokage devient réalité. Ce mois-là, un Gai-bis venait de naître…

 

*** Bureau du Hokage ***

 

▬ …bon travail, équipe Gai, fit le Sandaime à l’adresse de ladite équipe qui se tenait face à lui, posture droit. Neji, Tenten… Prenez congé je vous prie. Je souhaiterais parler à votre camarade et à votre sensei en privé, les rejeta-t-il souriant.

 

Les deux genins s’incèrent légèrement avant de répondre à la requête de leur supérieur. De quoi voudrait-il leur parler ? Tenten était assez curieuse à ce sujet, tandis que l’Hyūga semblait avoir une idée sur la question. L’Hokage prévoit-il de sceller le destin de son coéquipier en tant que shinobi ? Mais au fond de lui, cela n’avait aucune importance…

 

▬ Bien… débuta le patriarche, fixant durement Lee, sous le déglutit craintif des deux individus aux sourcils broussailleux. Ça va faire exactement un mois que tu es diplômé de l’Académie, et pourtant… tu n’as accompli que deux missions par tes propres moyens. Quant à tes compétences globales, elles sont en deçà de ce qu’on attend d’un ninja ton rang, annonça-t-il d’une voix reprochant. Malgré tout, tu persistes à vouloir devenir un « illustre ninja ». Or, il est coutume de dire qu’un ninja se doit de maîtriser des sorts, ce qui est hors de tes capacités semble-t-il…

 

Le genin abaissa le regard, honteux ; croulant sous le poids du monologue du vieil homme, n’osant plus lui faire face. Face à la dure réalité.

Le Maito, lui, bouillonnait d’angoisse de ce que l’Hokage réservait à son protégée. Ce dernier avait-il échoué ? Serait-ce la fin de sa carrière ?

 

▬ Mais avant de conclure, j’aimerais te poser une question… dit-il sombrement, joignant les mains et entrelaçant les doigts devant son visage. Penses-tu pouvoir continuer la voie du ninja  malgré tout ce que je viens de t’énoncer ?

 

Lee leva vivement la tête, dévoilant un visage sérieux à l’entente de cette question.

Cette question… il ne comptait plus le nombre de fois où on lui avait posé, sous différentes formulations, à travers moult personnes. Et ce n’est pas la période qu’il venait de traverser, ni l’autorité de l’interrogateur qui va changer sa réponse… Sa devise… Sa philosophie :

 

▬ C’est vrai, je ne peux pas utiliser le ninjutsu ou le genjutsu. Mais même sans cela, j’aspire à devenir un grand ninja ! Je surmonterai mon handicap en perfectionnant mon taijutsu ! Je monterai ainsi à tous que l’on peut devenir un grand ninja si on redouble d’efforts et en s’entraînant d’arrache-pied ! C’est mon unique but dans la vie !

 

Le tout avait été dit d’un ton et d’un regard emplis de détermination, ce qui a valu d’arracher des larmes chez la personne de Gai, ainsi qu’un léger sourire au visage de l’Hokage.

 

▬ Vois-tu mon garçon, un grand homme m’a dit qu’un ninja est avant tout une personne qui surmonte l’adversité pour atteindre ses objectifs , annonça le Sarutobi, repensant à ce fameux « grand homme » qu’est Hashirama Senju. Les techniques seules ne définissent pas un ninja. La vaillance et la détermination sont des qualités importantes pour devenir un grand ninja. Et ces qualités, tu les possèdes déjà.

 

L’Histoire a maintes fois dévoilé le ninja comme « Celui qui pratique le ninjutsu », ou « Celui qui agit dans l’ombre », ou « Celui n’abandonne jamais », ou « Celui qui abstient ses émotions »…

Bref, avec le temps, la notion du ninja se multipliait au fil du temps. De ce fait, nombreux oublient quelle était l’étymologie première du mot « ninja ». Un terme datant de l’ère où les hommes n’apprivoisent le chakra…

 

Ninja

忍者

« Celui qui endure »

 

▬ J’avoue avoir quelques inquiétudes  sur tes aptitudes. Aussi, je voulais tester ta détermination au travers ce mois abrupt et mes paroles froides. Et je suis satisfait qu’elle reste toujours aussi ardente. La Volonté eu Feu brûle en toi, continua-t-il toujours souriant, avec un hochement de tête destiné au Maito, certifiant que son protégé a rempli les conditions pour devenir officiellement genin. Tu peux disposer, et tâche de faire de ton mieux pour devenir un grand ninja de Konoha.

 

▬ Haï, Hokage-sama ![/i] salua Lee qui avait du mal à contenir sa joie et ses larmes.

 

Le vénérable chef du village ria de bon cœur devant la réaction des deux hommes qui partagèrent les mêmes émotions.

Mais en ce jour, Rock Lee devient plus qu’un Genin de Konoha.

Sa passion et son énergie débordante firent de lui…

 

 

Rock.Lee.full.851411.jpg

 

 

Le resplendissant – et autoproclamé – fauve de jade de Konoha

 

*** Épilogue ***

 

Le Soleil se couchait à l’horizon de Konoha, la journée s’achevait pour les travailleurs du village, sauf pour Hiruzen, cela ne fait que commencer…

 

Confortablement installé dans son bureau, il fit face à son plus terrible ennemi, immortel et inévitable : la paperasse administrative.

 

▬ « Vivement la retraite… » songea-t-il en allumant une pipe.

 

Tous ces documents à lire n’étaient décidément plus de son âge. Il enviait presque le Yondaime Raikage d’avoir à sa charge une secrétaire pour s’acquitter de cette tâche, mais ce n’était pas dans le moral du Sarutobi de confier ses devoirs à une tierce personne.

 

Avant de s’attaquer à ses fonctions, le Sandaime sortit un parchemin d’un tiroir et le déroula sur sa table de travail. Plusieurs lignes d’idéogrammes y figuraient, avec une série de chiffres à côté de chaque ligne. Pinceau de calligraphie à la main, le vieil homme se met à écrire une nouvelle ligne :

 

マイト ガイ 班 (二回目) 、 38分

Équipe Maito Gai (deuxième tentative), 38 minutes

 

Comparant ce qu’il venait de marquer avec le reste de la liste, l’Hokage ne put s’empêcher d’esquisser un sourire.

 

▬ « Ho ho ho… C’est un nouveau record. Le jeune Lee semble promis à un bel avenir en tant que shinobi. »

 

_________________________

 

Pause théorie :

 

Cette fois-ci pas de pause culture. À la place, je vais vous expliquer mon raisonnement qui m’a conduit à la "dyspraxie" de Lee.

 

Rock Lee a toujours été décrit comme une personne ne pouvant utiliser du ninjutsu et du genjutsu, sous-entend donc par beaucoup ne pouvant se servir du chakra. Mais sachant qu’il a été examiné par Tsunade (réputée comme la meilleure ninja médical au monde), et a longtemps côtoyé Neji (possesseur de Byakugan), son problème n’impliquerait pas une quelconque malformation ou perturbation de son système de chakra ; sinon saurait été déjà signalé.

 

De plus, l’ouverture des portes de chakra lui demande de libérer justement du chakra. Et puis, on peut voir Lee l’utiliser pour marcher sur l’eau lors de son combat contre Kisame et dans le chapitre 262 :

 

 

naruto_ch262_p17.jpg

 

 

Avant tout, je tiens à mettre les choses au clair, le Suimen Hokō no Gyō (la marche sur l'eau) et le Ki Nobori no Shugyō (la marche sur l’arbre). Explication en deux arguments…

 

La preuve par les kanjis (et le databook)

 

Note : La preuve qui va suivre ne vient pas de moi, elle à été cité dans le topic des évaluations durant la période de la notation de Lee (en revanche, je ne retrouve plus le post de l'auteur).

 

Si on traduit en kanji les techniques que les genins apprennent à l’Académie et qu’on les compares avec les deux styles de marches, on peut remarquer quelque chose d’intéressant :

 

- Suimen Hokō no Gyō (水面歩行の) - Kawarimi no Jutsu (変わり身の)

- Ki Nobori no Shugyō (木登り修) - Henge no Jutsu (変化の)

 

Dans ce qui nous intéresse, le kanji est présent à la place du kanji ! « »  peut être traduit par "travail" ou "pratique" ; alors que le « » signifie littéralement "jutsu", lui-même traduit par "art" ou "sort".

 

De plus, le premier Databook ne les classifie pas en tant que Ninjutsu, contrairement au Henge (le clonage) et au Kawarimi (la permutation), mais en tant que compétence générale. Ceci semble se confirmer en voyant le terme "Jutsu" apparaître dans le nom de certaines techniques (surtout dans la FG, où l'auteur est encore très pointilleux dans son œuvre). Dès lors, il me semble qu’il y a bien une différenciation à faire entre ces deux catégories.

 

Le Suimen Hokō no Gyō et le Ki Nobori no Shugyō découlent donc de la pratiqueet non d’un sortilège

 

La preuve par Ebisu

 

Pour commencer, voyons cette illustration qu’employa Ebisu dans le chapitre 90 :

 

chakra2.png

 

Comme vous le voyez, le ninjutsu et le genjutsu ne sont qu’utilisables qu’après exécution de signes incantatoires. La « marche sur l’eau » et la « marche sur l’arbre » demande au ninja d’utiliser son chakra sous forme brute (c’est-à-dire non altérée par des mudrās). Par ailleurs, le signe qu’a utilisé l’équipe de Naruto avant de monter aux arbres n’était pas un mudrā ! C’était juste un geste qui leur permet de mieux se concentrer pour malaxer le chakra, une sorte de routine préparatoire comme le pratique certains golfeurs avant un tir. Une fois qu’un ninja contrôle bien son chakra, il peut s’en passer de ce geste.

 

Ainsi, le ninjutsu et le genjutsu sont des sorts dont le chakra a été transformé via les mudrās (bien qu’il existe des exceptions comme le Rasengan), que ce soit au niveau de la nature (Seishitsu Henka) ou de la forme (Keitai Henka). Le problème de Lee viendrait donc au niveau des signes incantatoires.

 

Partie hypothèse : Lee + mudrās = ERROR !

 

Comme je l’ai conclu sur la partie précédente, Lee ne peut transformer le chakra à cause des mudrās.

 

Si encore son problème était similaire à celui de Naruto à l’époque de l’Académie, à savoir une mauvaise gestion sur le dosage du chakra, Lee serait en mesure d’obtenir des résultats (qu’ils soient réussis ou non),  ce n’est pas le cas si vous comparez bien ces deux scènes :

 

 

naruto_9_3_04.jpg

 

 

Naruto_179_p12.jpg

 

 

Naruto et Lee tentent tous deux d’exécuter une transformation (en plus d’un clonage pour Lee), un sort qui demande un enchainement de trois mudrās : chien, sanglier et chèvre. Cependant, Naruto a réussi le henge (même si il est foiré) contrairement à Lee où absolument rien ne s’est produit. Et pourtant, ils ont tous deux exécuté le signe du chèvre que l’on peut voir sur les deux images.

 

D’après les propos de Kakashi dans les chapitres 17 et 18, « produire trop ou peu de chakra entraînera une diminution des effets du sort ou, dans le pire des cas, un échec » (comme c’est le cas avec le Henge de Naruto) mais jamais il n’a été mention que le sort ne se produit pas. Tout cela ramène donc au fait que Lee ne peut se servir du ninjutsu et du genjutsu à cause des mudrās.

 

Après il est vrai que rien ne dit que Lee ne puisse pas en utiliser à son niveau actuel, mais cela serait contraire à ses principes et son rêve.

 

Et voici l’hypothèse qui va conclure ce petit dossier :

Lee est très souvent reproché comme naturellement peu doué aux sorts ninjas. Aussi, comme son problème vient des signes incantatoires, je le soupçonne d’être un dyspraxique des mudrās.

 

_________________________

 

Quelques anecdotes :

 

• Nombreux confondent au sujet du prénom du personnage de Rock Lee et pensent souvent que c’est "Lee". Mais c’est bel et bien "Rock" son prénom !  D’une part, son fils s’appelle Métal Lee, on voit bien que "Lee" est leur nom de famille. D’autre part, la tradition japonaise veut que le nom de famille soit cité avant le prénom de la personne, et Rock et le seul personnage à ne pas être présenté selon cette procédure. C’est à cause de ça que dans le manga et l’animé il est toujours appelé Lee, nous incitant à tort que c’est son prénom. J’aurais pu donc le nommer Rock dans ma fic’ mais j’ai préféré laisser Lee vis-à-vis des lecteurs qui sont habitués à ce prénom.

 

• J’ai remarqué un petit jeu de style avec les prénoms des Lee qui peuvent appartenir au champ lexical de la musique : rock et métal... C’est pourquoi j’ai décidé de suivre cet exemple pour le père de Rock Lee en le nommant Punk (prononcé « Pan-ku » pour nos amis nippons) :

 

 Punk Lee (Panku Rī = パンク•リー)

 Rock Lee (Rokku Rī = ロック•リー)

 Métal Lee (Metaru Rī = メタル•リー)

 

• Petite étymologie pour conclure, Dsyinzō est issue du grec ancien dys et du japonais inzou  (印相, litt. « mudrā »).

 

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Théorie des plus plausibles, et bien construite !  :)

 

J'avoue m'être posé la question sur la réussite de l'examen genin de Lee. Et tu trouves une très bonne explication, comme quoi les décisionnaires ne sont pas totalement obtus dans l'observation des règles. Heureusement pour Lee qu'il ait été pistonné par Gai. Sinon ils seraient passés à côté du génie de l'effort. Là encore, tu te sers très bien de l'univers, comme la mission sur le chat qui s'enfuit tout le temps.

 

Le tout est recherché, même les anecdotes, et je dois dire que Lee marchant sur l'eau m'avait échappé.  :o

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  • 1 month later...

Hashirama no satsujin-sha

(Le meurtrier d’Hashirama)

 

« La vie est une bougie dans le vent. » (Proverbe japonais)

 

Senju Hashirama.

Quand on connaît le parcours de cet homme, il n’est pas exagéré de lui attribuer l’épithète de Shinobi no Kami (Dieu des Shinobi).

 

Il a été le plus jeune chef du clan Senju, le co-fondateur de Konoha, l’instaurateur du Système Shinobi, l’unique utilisateur connu du Mokuton et le tout premier Kage de l’Histoire.

Son charisme était tel que les gens, amis comme ennemis, lui vouèrent un respect sans précédent et une crainte sans limite.

Sa puissance est à même de remodeler à sa guise les paysages, de régénérer spontanément ses blessures, de dompter les bijūs et de surpasser le pouvoir d’Uchiha Madara.

 

Cet homme a marqué l’Histoire Ninja au fer rouge, à un point que son existence est reléguée au stade de mythe par les générations futures.

 

Cependant, il y a un évènement de la vie d’Hashirama que l’Histoire n’a daigné de répondre : sa mort.

Quand ? Comment ? Où ? Dans quelles circonstances ? Tant de questions qui entourent cet épisode funeste…

 

Serait-il tombé au combat ?

 

Aucun être n’a revendiqué la mort du Shinobi no Kami. Même la peur des représailles ne saurait taire la bouche de celui ou celle qui aurait accompli cet exploit. De surcroît, ses compétences avaient déjà le niveau d’un ninja aguerri, avant même d’avoir pu atteindre la puberté. Son éventail de techniques était suffisamment varié pour faire face à toute type d’opposant, et remarquablement puissant pour s’occuper des légions entières à lui seul ; sans oublier que le Shodai Hokage avait reçu la bénédiction du Senjutsu des Forêts.

 

L’aurait-on assassiné ?

 

Rares sont ceux qui ont pu approcher le Dieu des Ninjas sans être détecté ses "anges gardiens" que représentent son frère, Senju Tobirama, et son épouse, Uzumaki Mito. Même le plus grand assassin de son époque, Kurotaki no Kakuzu (Kakuzu de la Cascade Noire), n’a pu lui ôter la vie.

 

Serait-il victime d’une maladie, d’un malaise ou d’un empoisonnement ?

 

Pas impossible mais peu probable. Non contant d’être de la lignée des Senju, réputés pour leur force vitale singulière après les Uzumaki, l’Ombre du Feu a eu la chance d’avoir à ses côtés des experts de la médecine comme le clan Nara*.

 

La vieillesse l’aurait-il emporté ?

 

Hashirama a été invoqué par l’Edo Tensei, le fameux kinjutsu pouvant rappeler l’âme d’un défunt tel qu’il était au crépuscule de sa vie. Et le co-fondateur de Konoha fût réanimé sous l’aspect d’un homme à qui les ravages du temps ne semblent pas l’avoir affecté, et vêtu de son armure de guerre. Ce qui nous renvoie aux récits relatant la fin du Senju durant la Grande Guerre.

 

Aurait-il délibérément mis fin à ses jours ?

 

Le destin a tellement sacralisé cet homme que personne ne l’imagine mourir de la main de l’homme ou de la nature. Alors il reste le suicide… Toutefois, il avait une famille : Konoha. Sa mort aurait provoqué un immense chagrin à ses proches, surtout à sa petite-fille qui lui apportait tout le bonheur du monde. De plus, en ces périodes de troubles, le village avait besoin de son pilier. Hashirama n’avait donc aucune raison d’arriver à un tel acte.

 

Un sacrifice volontaire alors ?

 

De nombreux shinobis ont choisi de se sacrifier pour la survie d’autrui ou au nom d’une idéologie, cela fait d’ailleurs partie de leur code de vie ; et Hashirama est tout a fait le genre de personne qui offrirait sa vie pour ses valeurs, l’Histoire a d’ailleurs prouvé plus d’une fois. Mais si le Shodaime avait connu une telle fin, pourquoi son sacrifice n’a-t-il pas été loué ? L’Histoire a retenu le sacrifice de Senju Tobirama, de Sarutobi Hiruzen, de Namikaze Minato pour ne citer qu’eux… pourquoi pas celui-ci d’Hashirama, si tant est qu’il ait pu commettre cet acte ?

 

Nous avons fait le tour des principales causes de décès courants chez un ninja, et aucun ne semble concorder.

Néanmoins, toutes les annales s’accordent à dire que le destin du Senju prit fin au cours de la Première Grande Guerre Shinobi.

On est alors à se demander pourquoi la cause de sa mort a été scellée dans le néant. Et surtout, comment un être comme Hashirama, survivant et grand figure du Ninken Taisen*, a-t-il pu périr dans un conflit de moindre envergure comparé au Sengoku-jidai* ?

 

Toutes ces réponses sont détenues par un seul homme : Senju Tobirama, l’unique témoin du trépas de son frère.

 

C’était au cours d’une bataille opposant Konoha face à des envahisseurs d’une autre nation. Les ninjas de la Feuille devaient défendre une forteresse limitrophe d’une valeur stratégique capitale. Malgré la présence des frères Senju, le siège fût rude. Les deux camps comptaient de nombreux morts et le château à moitié ravagé.

 

Alors qu’il repoussa ses ennemis, Tobirama, récemment Hokage sous la demande de son frère, ressentit soudainement le chakra de ce dernier s’éteindre. Alarmé, l’expert en Suiton se précipita vers son prédécesseur en un éclair. Et ce fût avec bouleversement qu’il découvrit le corps sans vie d’Hashirama, avec, tout près de lui, son meurtrier :

 

.

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KAWARA

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.

 

 

C’est ainsi que sont désignées, dans le langage nippon,… les tuiles !

 

Vous ne rêvez pas, vous avez bien lu, c’est bien une tuile qui a eu raison de la vie du Dieu des Shinobi !

 

Une plaquette de terre cuite pesant à peine trois kilos et tombant d’une hauteur d’une soixantaine de mètres, détachée de la toiture endommagée du tenshukaku*, tout droit sur la tête du Senju, provoquant sa mort par traumatisme.

 

Pour ne pas entacher la réputation que fut le symbole de Konoha, Tobirama faussa ce funeste évènement par une version où son frère est tombé sous le coup d’une attaque surprise. Le second Hokage fit de son précurseur un martyr duquel il parvint, par un habile discours, à galvaniser ses troupes et à ainsi remporter cette bataille malgré cette lourde perte.

 

Mais la mort d’Hashirama, aussi biscornu soit-il, montre qu’un homme n’est pas à l’abri des accidents les plus banals de la vie, indépendamment du talent qu’il pouvait posséder. Après tout, la vie est aussi instable que la flamme d’une bougie.

 

_________________________

*Pause culture

 

• Ça vaut ce que ça vaut… mais c’est le premier databook qui mentionne la mort d’Hashirama lors d’une bataille postérieure à la création des villages ninja.

 

• Il ne faut pas oublier qu’en plus de la manipulation des ombres, le clan Nara se distingue dans le domaine thérapeutique. Ils sont les auteurs et gardiens d’une immense encyclopédie où sont recensés toutes sortes de médicaments (dont les pilules sécrètes du clan Akimichi), leurs préparations et leurs effets. D’ailleurs, l’animé (épisode FG 146) montre que les Nara disposent d’un centre de recherche où créent et stockent des médicaments.

 

• Le Ninken Taisen est le nom donné à la guerre des clans, tandis que le Sengoku Jidai (litt. "l’âge des provinces en guerre") est l’époque où s’est déroulée cette même guerre clanique. Par ailleurs, la période Sengoku se réfère également la période de guerre civile qu'on connut la Chine (Ve siècle av J.-C. – IIIe siècle av J.-C.) et le Japon (XVe siècle – XVIe siècle).

 

• Le tenshukaku désigne à la fois le donjon principal et la tour centrale d’un château japonais.

 

• Petite anecdote, on retrouve dans les prénoms des Senjus le champ lexical de l’architecture. Par exemple, Hashirama signifie « l’espace entre deux piliers ». D’ailleurs Kawarama, le jeune frère d’Hashirama, signifie « l’espace entre deux tuiles ».

 

 

Quant aux pro-Hashirama, avant de lancer des tuiles, je vous laisse méditer sur cette image :

 

naruto-3962277.jpg

 

 

...

Pas convaincu ? 9_9

J'aurais au moins essayé  ;D

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Théorie que je dirai surprenante, parce qu'on est loin de s'imaginer Hashirama succomber de cette manière. Pourtant un tel accident pourrait survenir. Je ne dirai pas le contraire. Et vu comment ça s'est passé, ce ne serair pas étonnant que Tobirama l'aurait dissimulé. Non ça se tient.

 

Je retiens par contre, l'hypothèse d'un sacrifice. Ce ne serait pas un sacrifice "reconnu", on l'aurait caché à la population. Un peu comme ce qu'a fait Hizashi Hyuga. Je la trouverait cette théorie dans la lignée du manga et des principes des hokages.

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Merci pour tes retours bloody'  :)

 

Théorie que je dirai surprenante, parce qu'on est loin de s'imaginer Hashirama succomber de cette manière.

C'est exactement l'effet recherché de cette OS : provoquer la surprise des lecteurs (dommage que je puisse voir leur expression xD)

En effet, qui oserait songer qu'un personnage comme Hashirama puisse subir une mort insolite...

Mais c'est justement parce que c'est Hashirama que j'ai songé une telle fin  ;D

tout en essayant de la rendre aussi cohérente que possible.

 

Je retiens par contre, l'hypothèse d'un sacrifice. Ce ne serait pas un sacrifice "reconnu", on l'aurait caché à la population. Un peu comme ce qu'a fait Hizashi Hyuga. Je la trouverait cette théorie dans la lignée du manga et des principes des hokages.

C'est pas faux (j'avais  même oublié ce détail, *honte de moi* ^^), d'autant qu'avant Tsunade, tout les Hokages (hors Hashi') se sont sacrifiés.

Reste plus qu'à imaginer le contexte pour qu'un tel secret soit demeurer comme tel (et pour l'heure, je ne vois pas du tout  :-\)

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  • 11 months later...

Chose promise, voici un One shot sur Sasori !

Pour ce coup-ci, elle sera séparé en deux parties.

Bonne lecture !

 

 

Sasori no hōhō

(La voie du Scorpion) - partie 1

 

« Ce que la chenille appelle la mort, le papillon l'appelle renaissance. » (Violette Lebon)

 

Dans ce décor désertique et obscur, où la lune était seule source de lumière, un individu se hâtait à travers les dunes de sables et les rares formations rocheuses disséminées sa route. À en juger sur sa manière de se déplacer, cet homme est visiblement un shinobi, et pas n'importe lequel : le Troisième Kazekage en personne ! Encapuchonnée par d'un manteau épousant les couleurs de la nuit, il n'agissait pas en tant que chef de village, mais en tant que professeur.

 

Quelques heures plus tôt, le chef de Suna avait reçu la visite d'un aigle messager, lui délivrant une carte de la part d'une de ses troupes en patrouille. Elle révéla un certain emplacement proche de la frontière nord du Pays du Vent. Il y avait également un message au dos de ce document, réclamant l'intervention d'urgence du Kage, car son disciple avait été retrouvé emprisonné, probablement par des ninjas d'Iwa à en juger leur destination. Voilà près de trois mois que l'élève du Kazekage fût porté disparu au grand dam du village. Avant lui, deux chūnins talentueux de Suna avaient également connu le même sort, suivi d'un troisième quelques jours après. Certains parlent de désertion, mais au vu de leur loyauté sans failles au village, la piste d'un enlèvement était plus que probable. Des équipes ont naturellement étés mobilisés pour retrouver ces disparus. Sans grand succès… jusqu'à cette nuit.

 

Ne souhaitant perdre davantage de temps, le Sandaime Kazekage se rendit immédiatement sur le lieu indiqué par la carte sans sa tenue officielle trop tapageur, sans soutien pour le ralentir. Il se voulait être discret et rapide. Et quel aurait été la déception de son élève si le sensei qu'il incarne ne venait pas en personne à sa rescousse… Quelle image il donnerait aux habitants de Suna si le Kazekage qu'il est ne venait pas au secours de son disciple…

 

Et le voila… arrivée près d'un immense pic de roc où trois de ses hommes l'attendaient, séparément dissimulés sous le sable du désert. L'un d'eux observa l'unique cavité qu'offrait le pic à travers ses jumelles, un autre signala discrètement son Kage de sa position. Ce dernier le rejoignait d'un pas lent… avant de faire brusquement un saut en arrière, évitant de peu une explosion de fumée violacée provenant du ninja camouflé.

 

– « Du poison… »

 

Sans avoir le loisir de poser un pied au sol, les deux autres shinobis jaillissaient de leur cachette et foncèrent sur chacun des flancs du Kazekage, sabre en main. Visiblement peu surpris de ce guet-apens, l'Ombre du Sable joignit rapidement ses mains avant de tendre ses bras vers les assaillants. De chaque de ses longues manches surgissait un pieu en fer noir, emplantant aussitôt leur cible tandis que le lanceur de jutsu posait pied-à-terre. L'instant d'après, les armes se désagrégèrent en de fines pellicules métalliques avant de retourner auprès de leur maître, tel un essaim d'insectes. Il s'agissait de l'arme qui avait fait la renommée du Troisième Kazekage : le Satetsu. Grâce à son chakra de nature magnétique, le Kazekage pouvait interagir avec ce sable de fer et lui donner n'importe quelle forme de quoi s'adapter à toute situation.

 

Était-ce une attaque d'Iwa-nins ? Non. Les trois assaillants étaient couverts, tête aux pieds, de plusieurs couches de vêtements jaune sales, manufactures de Suna. Mais l'habit ne fait pas forcément le moine, surtout dans le monde des ninjas. Ce qui trahissait leur filiation était tout autre… Et ce n'était ni des shinobis de la Roche, ni des shinobis du Sable…

 

Allez montre-toi ! s'écria l'utilisateur de Satetsu de manière posée. Cette partie de cache-cache est terminée !

 

A ces paroles, une masse s'émergea progressivement du sable, à une trentaine de mètres face au Kazekage.

 

Comment avez-vous deviné la supercherie ? fit l'amas de sable, le ton calme malgré l'échec de son embuscade.

 

Un shinobi ne révèle jamais ses astuces. C'est un précepte que je t'ai pourtant enseigné, Sasori, répondit-il en abaissant sa capuche, révélant le visage d'un maître austère coiffé de son chignon mage.

 

Mais n'est-ce pas le devoir d'un professeur d'inculquer les erreurs de son disciple pour mieux le faire progresser ? Kazekage-sensei.

 

Sasori des Sables Rouges, disciple du Sandaime Kazekage et un génie dans l'art du marionnettiste. Il était muni de la panoplie Suna-nin : une veste de chūnin beige, équipé d'épaulières, porté sur un maillot sans manches, assortis avec un pantalon noir, les avant-bras bandés et sandales aux pieds.

 

Le visage impassable, le Kage était toujours aussi peu surpris de l'identité de son agresseur – quoi que visiblement plus que le piège à son encontre. Au fond, l'une des "astuces" qu'il tenta de garder secrète est son fin odorat. Il n'égale pas certes le clan Inuzuka dans ce domaine, mais reste néanmoins suffisamment développé pour sentir ces odeurs de bois, de poison et de métal – chose plutôt rare dans un désert – empestant le guetteur qui avait invité à le rejoindre quelques instants plus tôt. Du reste, tout n'était que déduction : des opposants qui ne saignent pas, se mouvant de manière mécanique sans toucher le sol… il n'avait pas fallu longtemps au Kage de déduire la nature de son agresseur : un marionnettiste. Et dans le cercle restreint des utilisateurs du Kugutsu, il n'en connaissait qu'un qui avait cette voix prépubère…

 

J'imagine que vous avez des questions à me poser ? demanda le marionnettiste tandis qu'il ébouriffait sa rousse chevelure – avec sa main gauche – du sable accumulée

 

En effet. Mais ce n'est pas l'endroit approprié… répondit-il alors qu'un quatrième pantin s'approchait furtivement de son dos. Une tentative vaine devant la soudaine averse de Satetsu qui s'étala horizontalement dans un angle de 180°, partant du dos du Kazekage.

 

Le pantin s'écroula à terre après avoir été transpercé de part en part, désormais inutilisable puisque la limaille de fer a la particularité de pouvoir encrasser les articulations d'une marionnette.

 

« Si y a bien une chose que j'ai apprise de toi et de Chiyo, c'est de toujours avoir un œil attentif sur les mains d'un marionnettiste » avait pensé le Sandaime, comprenant que le geste anodin de son élève – qu'est de se décoiffer les cheveux – n'était qu'une manœuvre discrète pour animer un pantin qu'il avait préalablement dissimulé sous le sable. « Et ce n'est surement pas le seul. »

 

… Tu auras tout le loisir de m'expliquer en détail dans les geôles de mon palais, conclut froidement le Kage, faisant tourbillonner du Satetsu autour de sa personne, prêt au combat.

 

Tant mieux. Votre fin en sera nullement retardée, déclara le petit-fils de Chiyo, point affecté par le nouvel échec de son attaque. Après tout, il faisait face au « plus grand Kazekage de l'Histoire ». Il s'attendait à une forte résistance de la part de son mentor. Aussi, il espérait que cette manœuvre avait au moins entamé les réserves de chakra et de Satetsu de son opposant.

 

D'un rapide mouvement de main, Sasori fit apparaitre un rouleau de sa poche ninja, duquel il invoqua quatre marionnettes dans un nuage de fumée mêlé à du sable. Le Sandaime les reconnaissait.

 

L'un d'eux est la création « favorite » de son élève : Hiruko, un imposant pantin quadrupède dont la large queue mécanique et sa solide carapace le faisaient davantage ressembler à un scorpion qu'a un humain. Lors des combats, le rouquin avait pour habitude d'y réfugier à l'intérieur pour éviter de s'exploser au corps-à-corps, point faible d'un adepte du Kugutsu. Or, il n'en fit rien pour la simple et bonne raison que cette forteresse de bois lui est trop encombrante pour éviter les assauts de son ex-professeur. Il suffit que le Satetsu l'atteigne pour rendre inopérant, et piéger Sasori par la même occasion, faisant de cette armure une prison potentielle.

 

À la vue des trois autres marionnettes, le Kazekage haussa les sourcils. Tous trois étaient vêtus d'un manteau rouge bordeaux avec un collier de fourrure plus foncé, identique à celui qui avait tenté d'attaquer par le dos. Leur stature n'avait rien d'impressionnant comparé à Hiruko, mais ce qui interloqua le Kage était leur visage : c'était celle des chūnins disparus.

 

Sasori… prononça-t-il, tiqué. Ne me dis pas que…

 

Il ne put en dire plus, se contentant d'éviter une nuée d'aiguilles – provenant d'Hiruko – par la droite. L'instant d'après, il forma deux grands javelots au-dessus de sa tête, avant de les envoyer vers son agresseur. Toutefois, il fut pris de court avec l'intervention de deux pantins qui l'assaillirent, l'un avec des lames rotatives enveloppées de chakra Raiton, un autre avec une massue chargé de Katon. Le Suna-nin les esquiva sans peine tout en exécutant des mudrās, matérialisant des lames de Satetsu qui démantibula les créations de Sasori.

 

Pendant ce temps, la quatrième marionnette s'éleva vers les cieux, expulsant des boules d'airs compressés de ses avant-bras. Le Sandaime évita un à un ces assauts aériens tandis qu'il se hâta vers la source. Une fois suffisamment proche du pantin-Fūton, le Kage envoya une slave de limaille de fer que la cible en bois ne put éviter tant sa portée d'action était large.

 

Des pantins ayant le même visage que les disparus ainsi que la même nature de chakra, aucun doute possible. De bouche de Chiyo, le chef de Suna avait entendu des propos inquiétants sur son élève. Ce dernier s'était lancé à création de pantins à partir de cadavre de certains habitants du Sable. Toutefois, par l'absence de preuve et de sa nécessité de son talent en ces temps de crise, Sasori ne fut arrêté. Mais les rumeurs autour de ses « marionnettes humaines » persistaient… Et aujourd'hui, le Kazekage en avait la preuve. Trois autres marionnettes sortaient du sable pour essayer de le prendre au piège, et l'un d'eux avait un visage familier, celle d'un genin de Suna décédée au cours d'une surveillance des frontières.

 

Appréciez-vous d'affronter ceux qui fussent vos subordonnées ? demanda t-il d'un ton moqueur.

 

Sale gamin, pesta le Sandaime, tentant tant bien que mal à garder son sang-froid face à cette pique psychologique. Tu n'as aucun respect pour les tiens !

 

Détrompez-vous. Un shinobi est voué à mourir. Son talent et son image se fanent jusqu'à être oubliés. Mais moi, je leur donne l'occasion d'être plus. Je leur offre l'éternité ! Après tout : l'Art est ce qui est Éternel ! Vous devriez m'être reconnaissant… car vous allez aussi devenir une œuvre intemporelle.

 

L'affrontement reprenait. Les coups fusèrent et s'annulaient réciproquement. Le rouquin était de plus en plus fasciné par la puissance de son maître. Ses pantins tombèrent comme des mouches. Chaque fois qu'il en perdit un, il en appela un autre l'instant d'après. Mais à cette fascination mêlait la frustration. Et le second prenait progressivement le pas de ses émotions. Sasori était incapable d'infliger le moindre coup à son opposant, alors que son chakra diminuait au fil des attaques. Le Kazekage était à la hauteur de sa réputation. Ce dernier dominait le combat par sa forme et sa puissance. Malgré tout, l'adolescent est toujours disposé à se battre.

 

Le Kazekage étendait sa supériorité, montrant qu'en plus de dominer le fer, il dominait ce combat. Non, cette correction. Il voulait infliger à son élève une punition en détruisant un à un ses œuvres « éternels », jusqu'au dernier s'il le fallait. Briser le moral de Sasori tout comme ce dernier tentait de faire en utilisant des marionnettes à l'effigie de ses anciens citoyens.

 

Les minutes s'écoulèrent comme des heures, et de plus en plus de pantins apparaissent : soit du sable, soit par invocation. Chaque fois, par vague de trois, ils tentèrent de prendre en tenaille le Sandaime sous différentes approches, tandis qu'Hiruko attaquait de temps à autre avec des armes de jet, tout en couvrant son créateur des potentielles attaques du Kage.

 

Sasori coordonnait toujours les mouvements de quatre marionnettes. Ce détail n'échappait pas à l'Ombre du Vent, concluant que son élève ne pouvait que manipuler quatre pantins à la fois il avait progressé puisque qu'avant sa « disparition », il n'en coordonnait que trois. Cette information en tête, le Kazekage dressa trois remparts de Satetsu, bloquant l'assaut de ses adversaires tout en laissant l'arrière à découvert où il s'éloigna à reculons – suivit du sable de fer qui avait servi à ériger sa défense.

 

Ayant mis suffisamment de distance, l'homme au mage put apercevoir tous ses opposants, dont trois pantins qui ruèrent vers lui. Sans attendre, il prépara sa prochaine technique :

 

Sate–… !

 

Il ne put en dire plus.

 

Son pancréas était poignardé.

 

À sa surprise, le Kage constata que c'était l'œuvre d'un cinquième pantin, et pas n'importe lequel : le corps du jeune Komushi, le seul « ami » de Sasori. Par le passé, le petit-fils de Chiyo lui fabriqua un bras en bois pour remplacer celui qu'il avait perdu au cours d'une mission. Cependant, la prothèse contenait une lame rétractable empoisonnée, de laquelle l'ancien genin s'est retrouvé infectée par accident. La mère de Komushi avait suppliée Sasori de ramener son fils tout comme il avait fait pour son bras. C'est ainsi qu'est créé le premier hitokugutsu (marionnette humaine) de l'histoire.

 

Le plan de Sasori fut une réussite. Depuis le début, il s'était efforcé de ne pouvoir que manœuvrer quatre pantins simultanément, jusqu'à habituer son adversaire de cette conviction feintant sa contrariété pour laisser croire la suprématie de son opposant. Et lorsqu'une occasion se présentait, il enverra un cinquième frapper par l'angle mort. Même le flair du Sandaime n'avait alerté de cette attaque : comme le champ de bataille était jonché de plus d'une vingtaine d'hommes en bois, ce serait comme sentir un parfum au cœur d'une usine produisant le même arôme.

 

"Ne dévoile ton atout qu'au moment où l'ennemi s'y attend le moins"… n'est-ce pas ce que vous m'avez enseigné … Kazekage-sensei ? lâcha Sasori, la fatigue dans sa voix. Il était presque à court de chakra. Cette victoire tombait à point nommée.

 

Une victoire ? Pas tout à fait.

 

Le corps du Troisième explosa brusquement en des milliers particules de fer, venant s'infiltrer aux articulations de Komushi et des trois autres hitokugutsu – situés dans la zone d'impact –, scellant leur mobilité.

 

– « Un clone de limaille ?! »

 

La surprise du rouquin fut de courte durée, remarquant à la dernière minute un bloc de Satetsu chargeant vers son flanc gauche. Détachant la carapace d'Hiruko d'un reflexe grossier, Sasori parvenait à se défendre in extremis de l'attaque. Cependant, la force d'impact fut tel que la défense du pantin se brisait en éclats, tandis que le marionnettiste fut violemment repoussé en arrière.

 

C'est à ce moment que surgissait du sable, le véritable Kazekage.

 

Lorsqu'il avait érigé ses remparts de fer, le Sandaime, échappé de la vue de son élève, avait usé de la technique du Satetsu Bushin. Tandis que son clone s'occupait de la diversion, le véritable corps s'était enfoncé dans le sable – une compétence commune pour tout ninja de Suna – afin de prendre en traître son opposant. Chose faite…Et avec triomphe.

 

D'un signe incantatoire, le manipulateur de fer s'approcha d'Hiruko et l'enveloppa d'un voile de Satetsu, privant ainsi Sasori de sa dernière arme. Ce dernier, proche de l'angoisse, était à présent en mauvaise posture.

 

Je croyais que tu avais horreur de faire perdre du temps aux autres, Sasori, commença fermement le l'Ombre du Sable. Alors cesse de faire perdre le mien et rends-toi ! Je suis ton mentor et ton Kazekage ! Toutes tes tentatives seront condamnées à l'échec ! Cesse de repousser l'inévitable et accepte ton jugement.

 

À ces paroles, le petit-fils de Chiyo se releva péniblement, esquissant un sourire nerveux.

 

Mon jugement… ? La même où vous exécutez les nukenins sur la place publique ?

 

Si le Troisième Kazekage avait marqué le monde shinobi pour sa puissance, ses sentences l'étaient tout autant. Sous son mandat, il exécuta personnellement les déserteurs et les grands criminels sur la place publique de Suna, en leur injectant du sable ferreux par la bouche. En manipulant le métal à travers le corps du condamné, il l'obligeait à vivre une expérience douloureuse, de sorte que son cri puisse être perçu par le plus d'habitants possible, avant d'en finir sur un spectacle macabre : des centaines de dards jaillissant de part et d'autre du corps du malheureux – une version miniature du Satetsu Kaihō (monde de limaille). Un moyen de faire réfléchir ceux qui voudrait trahir ou s'opposer à Suna.

 

Et pour Sasori, ceci est inacceptable !

 

Je refuse que la dernière image de moi soit perçue comme tel !

 

Sa voix avait haussé à un point que son maître en était intérieurement surpris. Il n'avait jamais vu son élève dans cet état, lui qui cédait rarement à ses émotions.

 

En tant qu'artiste… !

 

Le rouquin sortit brusquement un tantō de sa veste de chūnin.

 

…je refuse de connaître une telle fin !

 

Et le Kazekage intervient trop tard.

Le sang avait coulé.

Le foie fut atteint.

 

Sasori se donna la mort sous le regard interloqué de son sensei. Le suicide était le dernier acte que le Sandaime imaginait de la part de son ancien protégé… Et pourtant, face à lui s'écroulait le corps poignardé du génie marionnettiste, ventre au sol. Une fin ironique pour celui qui se fait connaitre sous l'épithète d'Akasuna no Sasori (Sasori du Sable Rouge), pour avoir teinté le désert du sang de ses ennemis. Désormais, c'est son propre sang qui enlumina le sable… de sa propre volonté.

 

– « Je ne comprendrais jamais les artistes, médita l'utilisateur de Satetsu, sans la moindre once de compassion, avançant pas à pas vers la dépouille de son adversaire, préparant une lame de fer dans sa main droite. J'espère que Chiyo ne m'en tiendra pas rigueur… »

 

*SLASH !*

 

Un bruit qui sonna le glas de l'homme qui se tenait au sommet de son art… celle du magnétisme…

 

Qu–… ?!

 

Discret, rapide et mortel. Tels sont les mots-clés de cette attaque que venait de subir le Kazakage.

 

Son corps était comme tétanisé, possédé par une vive douleur sans qu'aucun gémissement ne sortît de sa bouche. Le poison faisait son effet. Alors que sa vue s'assombrit, sa dernière vision fut une sorte d'aiguillon maculé par son sang, ainsi que le corps du roux qui, à sa surprise, se mouvait.

 

Et tandis que le maître chutait vers la mort, l'élève se releva de celle-ci.

 

Se faire passer pour mort… débuta-t-il, atone. Je ne compte plus le nombre de fois où ma grand-mère me faisait ce coup. Qui aurait cru que cette farce me serait autant bénéfique.

 

Cette fois-ci, le corps du Kazekage ne se décomposa pas comme la dernière fois, marquant définitivement la victoire de l'ex-shinobi du Sable ! Pour y arriver, il avait dû abattre sa dernière carte : son « suicide ».

 

Suna n’était pas la seule chose que Sasori avait abandonnée, il avait également délaissé son humanité… au sens littéral ! Sa chair n’était que bois et métal. Un corps de marionnette. Un détail qu’il dissimula depuis le début du combat. Quand au sang, le roux avait prit soin de disséminés plusieurs poches rempli de ce liquide dans cette carcasse de bois.

Parmi tout l’arsenal qu’il s’était doté, se trouvait  un épais câble remplaçant ses intestins, avec un dard situé à son extrémité – bien évidemment enduite de poison. Lorsque l’homme-pantin simulait sa mort, son câble se fraya un passage sous le sable, jusqu’à être suffisamment proche du Sandaime pour lui transpercer de dos.

 

Un coup auquel jamais le dirigeant de Suna n'aurait pu prévoir.

 

Jamais il n'avait cru possible qu'un être humain puisse modifier son propre corps en un amas de bois.

 

Et c'est devant cette surprise totale, que son esprit quitta le monde. Quant à son corps, il demeura tel un trophée pour le jeune « artiste ». Une récompense amplement méritée pour tous les efforts qu'il avait consacrés pour y arriver : concevoir de nombreux hitokugutsu sans attirer l'attention locale trouver une zone de combat idéal et y truffer de marionnettes piégés imaginer une histoire suffisamment crédible pour appâter sa proie, seule embusquer un peloton de Suna-nin qui était à sa recherche livrer ce qui fut le combat le plus difficile de toute sa vie…

 

Affichant un sourire presque sadique, Sasori n'avait désormais qu'une seule hâte : nettoyer au plus vite les restes de son combat pour enfin travailler sur sa prochaine œuvre.

 

Nul doute que la dépouille de son maître fera une pièce magnifique de sa sordide collection, il en était persuadé. Une collection dont il espère agrandir avec d'autres ninjas aux capacités uniques et redoutables. Des pantins qu'il puisse chérir pour l'éternité. Un moyen subconscient de palier a l'amour qu'il n'avait jamais reçu de ses parents, ses premières créations, et ses premiers échecs. De simples bouts de bois ne pourront jamais remplacer la chair et la chaleur qu'elle procure, Sasori le savait plus que quiconque. Aussi, espérait-il, qu'un pantin créé à partir d'un être de chair lui fournira l'affection qui lui faisait défaut.

 

La morale, les lois, l'ethnie, les frontières… Tout ceci n'était rien d'autre que des freins entravant l'avancée de Sasori dans sa quête d'artiste. Raison pour laquelle il quitta ses attaches pour ne suivre que sa propre voie :

 

la Voie du Scorpion

 

 

sasori_by_ninjadragon3-d4yse3i.jpg

Fanart de NinjaDragon3

 

 

 

 

_________________________

*Pause anecdotes

 

• Komushi est un personnage apparu dans l'épisode HS Shippuden 319.

 

• Remarquez les nombreuses similitudes que partagent Sasori et Orochimau :

 

→ parents tués pendant la guerre, entrainant un changement psychologique qui leur poussa à faire des « recherches » ;

 

→ considérés comme des génies à leur jeune âge ;

 

→ avaient peu de considération pour la vie ;

 

→ ils ont enlevé des citoyens/ninjas de leur village pour poursuivre leurs intérêts personnels sans être limité par les lois et l'ethnique de leur village ;

 

→ ils ont déserté leurs villages respectifs pour parfaire leurs expériences

 

→ ils ont tué leur Sandaime Kage respectifs (dont ces derniers était réputés comme le meilleur Kage de leur village) ;

 

→ ils ont été équipiers dans l'Akatsuki ;

 

→ ils ont acquis une forme d'immortalité : Sasori du corps, Oro' de l'âme ;

 

→ Kabuto.

 

Pour ma part, j'enfonce encore plus le clou en faisant de Sasori l'élève du Troisième Kazekage.

 

 

A la prochaine pour la seconde partie ; avec au programme : un autre combat qui s'annoncera difficile pour notre rouquin favori, et une théorie sur le secret derrière les 10 bagues de l'Akatsuki.

 

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