Omega Complex [Shonen et Izu]

Synopsis :

Voyages temporels, menace nucléaire et théorie des cordes : Omega Complex renouvelle en profondeur le manga de science-fiction.

Dans l'univers post-apocalyptique d'Omega Complex, la vie se réorganise dans les décombres de la guerre nucléaire qui a opposé les États-Unis et l'URSS. Les populations irradiées survivent grâce à un traitement mis au point par les américains, dont les effets secondaires portent toutefois en germe de grands dangers pour l'avenir : ce médicament développe en effet chez certains des pouvoirs surnaturels difficiles à contrôler. Déclarés hors-la-loi, ces individus sont traqués par des chasseurs de prime mandatés par le gouvernement. Kama est un de ces chasseurs de prime. Le jour où il se lance à la poursuite d'un groupe de terroristes coupables du vol d'une bombe nucléaire, il pense remplir une mission comme une autre. Mais ce qu'il va découvrir au cours de sa traque va ébranler ses certitudes les plus ancrées...

Avis :

Imaginons que le Président Kennedy n'ait pas été assassiné le 22 novembre 1963 à Dallas. Nous ne sommes pas dans 22/11/63 de Stephen King mais bien dans Omega Complex. Pour un Kennedy sauvé qu’est-ce que nous aurions gagné ? Une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et leur meilleur ennemi : l’URSS.  En 1987, sept ans après la fin de la guerre nucléaire, le pays s'est plus ou moins reconstruit. Pour aider les victimes de la radioactivité, le gouvernement a mis au point un traitement : le GHOST (Gray Human Omegon Synthetised Treatment). En l'absorbant, un être humain peut mettre en veille les effets des radiations sur son organisme.

Problème : le GHOST n’est pas un remède miracle. Son absorption peut engendrer des effets secondaires qui permettent à certaines personnes (les Erynies, oui il y a des références grecques là-dedans) de contrôler des pouvoirs latents liés aux mutations. L'Etat a mis la tête des Erynies à prix (bon pour les chasseurs de primes) et souhaite ficher toutes les personnes consommant du GHOST. Il rend donc le GHOST gratuit... mais pour le recevoir il faut se laisser ficher et enfermer dans des camps. Le marché noir est la seule alternative pour se fournir (et les cours sont volatils).

Alors que le gouvernement américain tente de maintenir une paix fragile avec le reste de la planète, le vol d'une bombe nucléaire (la Tsar Bomba) va remettre en cause le fragile équilibré réinstauré...

C'est dans ce contexte qu'apparaît Kama Manhattan (c'est lui qui figure sur la couverture du tome 1). A 23 ans, c'est un chasseur de primes qui a échoué à intégrer l'armée. Il vit dans un bidonville où habitent des irradiés trop pauvres pour se payer du GHOST. Il leur en fournit grâce aux revenus qu'il tire de son activité principale : chasser les Erynies. Le vol de la Tsar Bomba lui offre la plus grosse mission de sa jeune carrière : capturer (en compagnie de son collègue Bob) une certaine Ananké (c'est la personne sur la couverture du tome 3), leader d’un groupe d’extrémistes qui a volé la bombe. Cinq millions de dollars sont offerts pour sa capture (vivante). Il va sans dire que, pour une telle récompense, Kama ne sera pas le seul à se mettre sur la piste d’Ananké. Il devra faire face aux autres chasseurs de prime des Etats-Unis, à la Shadow Squad de Sara la Noire*, ainsi qu'à Sho, le mystérieux prêtre aux épées (c'est lui sur le tome 2).

Cette série en trois tomes a été réalisée à huit mains avec Shonen (dessin), Izu (scénario), Nola (conseiller technique) et Ade (conseiller scientifique). La présence de ces conseillers n’est pas anodine car pour saisir pleinement ce qui se joue dans le manga (et sa fin), les informations présentes au fil des chapitres et surtout en fin de tome sont nécessaires. Côté dessin, Shonen (déjà à l’œuvre sur BB Project et sur Lord of Chaos avec Izu, même si on attend toujours la suite...) produit un travail de qualité. Les dessins sont soignés et détaillés, on repère rapidement les personnages et ce qui se passe dans les cases. Chaque tome est placé sous le regard d'une citation (apocryphe ?) d'Albert Einstein. Nous sommes en présence d'une oeuvre post-apocalyptique bien construite, offrant nombre de rebondissements, retours en arrière en plus de nombreuses explications. Le scénario nous offre une intrigue dense pour un très bon « global manga » (ou manga à la française, manfra…). Une série qui vaut le détour.

* Sara la Noire est la n°1 de l'ordre des Chevaliers d'Omega – une unité de soldats atteints du phénomène érynie – lancée en 1979 par le gouvernement. Ils sont au nombre de 24 et sont chargés d'utiliser leurs pouvoirs pour protéger les citoyens, aider les malades et arrêter les Erynies. La Shadow Squad est une unité spéciale de l'armée américaine dont Sara la Noire est la chef.

ça aurait pu, oui ça aurait pu mais non ce ne fut pas le cas pour ma part. Disons que je regrette pas de les avoir fait mais j'avais pas un bon sentiment en fin de  lecture. Limite content que ça se termine. A l'époque je trouvais qu'il manquait un truc, peut-être un pitch un peu trop complexe, une dernière parti un peu trop expéditive. Faudrait que je relise pour voir.

On m'a dit que Shonen est quelqu'un de très sympa au demeurant, l'un des rares à avoir cette patte spécial mais de très bonne facture. Le dessin est génial.

Merci d'être passé par là.

Le final est en effet rapide ; j'avais lu dans une revue du tome 3 (ou de l'Intégrale) que la série aurait pu être plus longue mais qu'il avait été décidé de tout conclure dans le tome 3. Il était évoqué le départ de Shonen de chez les Humanoïdes Associés comme une explication possible de ce final un peu précipité / accéléré ce qui est dommage car il y avait de la place pour un autre tome sans doute. D'où une fin un petit peu en 1/2 teinte alors que les 2/3 de la série sont vraiment agréables à parcourir. J'étais content de les revoir tous les deux avec Lord of Chaos mais le tome 2 m'a un peu déçu et depuis plus rien sur les radars...

On m'a dit que Shonen est quelqu'un de très sympa au demeurant, l'un des rares à avoir cette patte spécial mais de très bonne facture. Le dessin est génial.

Je confirme. Sympa et accessible. J'étais "tombée" dessus par hasard à la JE l'année où il y avait encore le ComicCon.

Il gagnerait à être connu.

Omega Complex c'est un manga français que j'aime beaucoup. Il y a cette patte de Shonen, comme tu le disais, mais aussi tous les apports scientifiques qui sont vraiment appréciables. C'est vraiment bien ambiancé. Immersif. Du bon.

Les Humanoïdes Associées ont fait du bon boulot d'édition, il faut vraiment le noter.

Il faudrait aussi que je jette un oeil à BB Project . Par contre, je n'ai pas du tout apprécié Lords of Chaos.

Je connais pas lord of Chaos, faudrait que je feuillette , je connaissais BB Project de nom, mais une fois feuilleté ça m'a pas enchanté.

Qu'est-ce que tu n'avais pas aimé dans lord of chaos ? (désolé pour le léger hs)

A vrai dire, j'avais déjà des doutes avec le tome 1, j'ai tendance à me méfier des départs qui claquent comme ça et de la multiplication des références mythologiques. Et surtout je me méfiais de ce qu'allaient devenir les passages school life. Pas manque, ils m'ont lourdé.

Hors Alice et Esteban, les autres personnages sont pas spécialement intéressants, voire clichés. Tout ça est bien pompeux dans les réactions. Limite pas crédible. A noter qu'Aoki a l'expressivité d'une huître.

Mais alors le tome deux m'a paru bien confus et passablement indigeste, pour tout te dire.

Bref, il y avait du potentiel, c'est dommage.

Ah bah du coup je te remercie, tu m'évites une lecture