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NARUTO à l'honneur : un long article


Timoteo
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Il s'écoule un temps vraiment long entre la préparation d'un article pour une revue trimestrielle et le moment de sa parution. Mais je suis content de pouvoir vous faire part maintenant de cet article qui sortira dans quelques jours dans la revue des Librairies Spécialisées Jeunesse (assez largement distribué - tirage de 30.000 ex. - et à laquelle toutes les bibliothèques de France et de Navarre sont abonnées à titre professionnel, même si ce n'est pas toujours accessible au public).

 

Bien sûr, vous regretterez sûrement plein de choses qui auraient dû ou n'auraient pas dû se trouver dans cet article. Entre le fait que j'aime Naruto, mes impératifs de chroniqueur et les contraintes éditoriales, il a fallu faire des choix et assumer des angles particuliers. J'espère toutefois que chacun s'y retrouvera plus ou moins.

 

MERCI encore pour votre participation à ma réflexion et à mon travail préliminaire, vraiment !

 

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Le continent manga (4) : Pourquoi j’aime, tu aimes, ils aiment Naruto

 

En compagnie de Sasuke et Sakura, Naruto, le pire garnement de l'école des ninjas du village caché de Konoha, poursuit son apprentissage : voilà l'incipit immuable des résumés qui accueille les lecteurs de Naruto depuis maintenant une trentaine de volumes. Cette phrase contient en germe une bonne partie de ce qui captive ces lecteurs, nous y reviendrons. Naruto (de Masashi KISHIMOTO, publié par Kana en France) est en effet LA série au succès phénoménal en France depuis deux ans (lorsqu'un volume paraît il est très souvent la première semaine en tête de toutes les ventes de livres en France, tout genres confondus), sujet d'étonnement en soi au coeur d'un autre phénomène d'ampleur déroutante : la part grandissante et galopante du manga parmi les ventes de BD dans notre pays.

L'idée de cette chronique n'est pas de voler aux basques d'un succès qui n'a désormais nul besoin de davantage de publicité. Simplement, il m'a paru intéressant d'essayer de comprendre l'enthousiasme de l'ensemble de ces lecteurs, jeunes et moins jeunes, garçons et filles, afin de dégager parmi ses qualités quelques ingrédients types qui font la magie de la potion « manga ». L’intitulé de cette chronique l’indique, j'aime personnellement beaucoup Naruto et j'en discute avec d'autres lecteurs ; pour aller plus loin, j'ai demandé aux participants de forums sur internet entièrement consacrés à Naruto, de me dire en quelques mots « pourquoi » ils aiment ce manga. Plusieurs de leurs remarques concluent cet article et je les remercie chaleureusement d'avoir contribué à l'inspirer et à l'enrichir.

 

Commençons par admettre que les spécialistes déclarés de la bande dessinée, du manga ou de la culture japonaise contemporaine négligent souvent Naruto, voire méprisent la série plus ou moins ouvertement, interprétant son succès et sa popularité comme l'indice des dérives mercantilistes d'un art industrialisé en manque d'inspiration. Ainsi, on lit dans Les Mondes Manga (de Jérome SCHMIDT et Hervé Martin DELPIERRE, éditions EPA) : « un shonen très classique, dessiné sommairement, et principalement dédié au combat. (...). L'exemple de Naruto rappelle les pages les moins glorieuses de la culture manga.(...) Pur produit de consommation et de divertissement bon marché (...) » (p. 168). Bigre ! Evidemment, je ne partage pas un tel jugement et même si certains éléments de l'analyse des auteurs peuvent être repris, leur interprétation doit être à mon avis critiquée. Il me semble que dans un ouvrage par ailleurs très bien fait, richement illustré et particulièrement intéressant car il permet de découvrir de nombreux pans de la culture manga au Japon, les auteurs se sont un peu servis de Naruto comme caution de crédibilité critique afin de trouver un pendant négatif à tout ce qu'ils apprécient par ailleurs, donnant ainsi du grain à moudre aux contempteurs du manga en général.

En réalité, leur analyse peut être remise en cause sur deux points principaux. Ils expliquent, à raison, qu'au Japon Naruto fait l'objet d'un merchandising délirant et représente ainsi une vache à lait apte à satisfaire de manière basique les goûts de Japonais et à rapporter le maximum d'argent, ce qui impose de calibrer le produit, d'en gommer les aspérités, d'en raboter toute originalité, bref de le stériliser. Certes, l'industrie du manga a en effet toujours surexploité ses séries à succès, tirant le maximum de bénéfices en les dérivant sous forme de films d'animation ou live, comédies musicales, jeux vidéos, objets de toute sorte, de la housse pour téléphone portable au papier toilette imprimé, etc. Mais cela n'explique pas comment la série créée par Masashi KISHIMOTO a gagné à l'origine le coeur de millions de lecteurs passionnés au Japon (le merchandising n'est venu se greffer qu'après le succès, d'ailleurs inattendu, d'un très jeune auteur qui jusqu'à présent ne s'était guère distingué). Ce fait n'explique pas non plus pourquoi Naruto connaît un succès également phénoménal dans les autres pays où il a été traduit, notamment en France, où le merchandising est infiniment plus faible (les Japonais concédant rarement des droits en ce sens) et où les films et les jeux vidéos Naruto, par exemple, n'ont pas tous été distribués.

 

Le deuxième point sur lequel l'analyse des auteurs des Mondes Manga peut être reprise et réinterprétée va me permettre d'aborder directement les raisons qui, selon moi (et bien d’autres amateurs de manga), font tout l'intérêt de Naruto, série emblématique du genre « shonen » méritant son succès actuel. Il s’agit, d’après Schmidt et Delpierre, de l’évocation de cette règle d'or qu'avouent souvent les auteurs et les maisons d'édition : le secret d'un bon manga (sous-entendu : qui fait de très grosses ventes) industriel (sous-entendu : fabriqué à la chaîne, sans âme, pour plaire au plus grand nombre), c'est la simplicité ! Simplicité du trait pour une lisibilité immédiate et une grande fluidité de lecture ; simplicité de l'action et des ressorts dramatiques pour ne perdre aucun lecteur en chemin.

En fait, il serait nécessaire de développer finement cette idée de « simplicité » ; elle est très intéressante. Prise dans le sens négatif que souligne les auteurs à l'appui de leur thèse (la médiocrité globale de Naruto), elle signifie « simplisme », « manque d'originalité » et «  artifice ». Et pourtant, en décalant à peine la perspective, on peut tout aussi bien considérer que cette simplicité est la qualité qu'atteint un auteur lorsqu'il développe avec talent et vérité des thèmes qui s'imposent d'emblée à l’œil, à l'esprit et au coeur d'un très grand nombre de lecteurs, précisément parce que ces thèmes sont universels, immémoriaux et forment la trame constante à partir de laquelle nombre de mythes, de légendes, de contes, de romans, de films ou de chansons... populaires et à succès (par définition) ont été créés. Ainsi, lorsque nos auteurs reprochent à Naruto de ne mettre en scène que «  des sentiments basiques (peur, courage, honneur, vengeance) » (p. 168), que font-ils d'autres que souligner la parenté naturelle, toute proportion gardée, entre l'oeuvre de Kishimoto et celle... d'Homère, par exemple ?! Bref, la simplicité est loin d'être un défaut ; tout dépend de la manière dont on la traite. Lorsque l'auteur de manga trouve des moyens de rendre cette simplicité vivante, palpitante, étonnante, émouvante, alors il touche à une certaine universalité qui explique en grande partie que beaucoup de mangas aient réussi (à la surprise même des Japonais !) à s'imposer dans tout le reste du monde, en passionnant autant un lecteur français ou américain que japonais. Certes, de la simplicité prétendant à l'universalité par le biais de grands sentiments on risque vite de verser dans la soupe narrative façon Hollywood. Mais de même qu'il existe de bons films américains à succès, de bonnes séries télévisées originales, il existe aussi de bons mangas populaires.

 

Cette chronique n'a pas pour but de raconter en long et en large l'histoire de Naruto à ceux qui ne la connaissent pas. Livrons tout de même l'essentiel de la base de l'histoire en revenant à notre première citation, l'incipit des résumés. Si vous voulez que rien ne vous soit défloré, évitez donc de lire ce qui suit.

 

- « En compagnie de Sasuke et Sakura » : Naruto est une grande histoire d'amitié complexe entre trois jeunes d'une même génération (ils ont une douzaine d'années au début de l'histoire), aux caractères bien trempés, différents mais bien plus complémentaires qu'opposés, malgré la rivalité opposant les deux garçons, Naruto et Sasuke. Ce dernier est un beau garçon ombrageux, très doué, fier jusqu'à l'orgueil, dissimulant en réalité le secret tragique d'une famille décimée par son frère aîné qui ne semble avoir laissé la vie sauve à Sasuke que pour donner au destin une possibilité de le punir un jour de son crime. Quant à Sakura, elle est la fille du trio, représentante « classique » de valeurs plus féminines que masculines mais sublimant en réalité cette dichotomie en finissant par tenir avec le même courage et la même volonté que les deux garçons un rôle complet de combattante (spécialisée dans la préservation de la vie) ; Sakura permet également au récit d'adopter quelques passages sentimentaux et amoureux au sein du trio, sans s'appesantir.

 

- « Naruto, le pire garnement de l'école... » : Naruto, le héros éponyme, est un cancre, mais du genre de ces cancres sympathiques, plein de bonne volonté, d'énergie et de vitalité ! Réfractaire aux enseignements trop pesants, trop statiques, trop abstraits, il compense largement ce côté peu intellectuel par sa joyeuse malice, son inventivité et ses astuces, sans parler de son courage, de sa persévérance infinie, de sa dureté au mal, de sa capacité à « changer les autres » en leur offrant sans détour (avec de la pudeur et beaucoup de bonne humeur à la fois) son amitié et en se dévouant corps et âme pour eux.

 

- « des ninjas du village caché de Konoha » : Naruto s'inscrit au départ dans un genre traditionnel et balisé, les histoires de ninjas. Il existe au Japon une riche tradition en la matière, en grande partie fabriquée même si elle repose sur des faits historiques réels, tout un imaginaire qui empreinte aux thèmes du combat, de la protection, du secret, de la nature et de l'ésotérisme. Le manga s'en nourrit généreusement et a l'excellente idée d’offrir à ses lecteurs dans des pages additionnelles à chaque chapitre nombre de renseignements historiques très sérieux et utiles qui tendraient presque à faire de nous des érudits ! Cette manière de prendre au sérieux les lecteurs, tout en restant accessible et divertissant, est vraiment très louable de la part de l'éditeur français Kana.

A l'attention des parents et des éducateurs chez nous, si inquiets encore quant au contenu des mangas et de ce qu'ils véhiculent, il est nécessaire d’insister sur ceci : bien que certains combats soient parfois sanglants, bien que certains faits tragiques surviennent, ils ne sont jamais gratuits ni complaisants. Au contraire, ils sont l'occasion de souligner combien les héros positifs de l'histoire sont attachés à la préservation de la vie, à la protection des plus vulnérables et de ceux qu'ils aiment, à la réconciliation entre les groupes ou les frères ennemis, au rétablissement de la paix quand la guerre fait des ravages, etc. Quant aux combats eux-mêmes, nombreux il est vrai, je crois qu'il faut tout simplement les considérer comme des «  morceaux de bravoure  », des scènes chorégraphiées enthousiasmant les lecteurs grâce à l'inventivité très stimulante dont l'auteur fait preuve ; il lui suffit de multiplier les types de pouvoir étonnants et variables à l'infini dont chaque ninja peut-être doté pour rendre chaque combat aléatoire et spectaculaire, chacun à sa manière, et la force n'est rien alors sans l'intelligence, l'astuce, l'habileté, l'endurance, la volonté, l'expérience ou le petit grain de folie. Alors voilà, Naruto peut bien paraître aux yeux de certains critiques se réduire à une succession continuelle de combats, mais en réalité (outre que c'est en partie faux) ces combats voient leur intérêt dramatique se renouveler sans cesse et donnent lieu à chaque fois à des performances tout à fait étonnantes, que ce soit dans le dessin dynamique et vivant ou les rebondissements qui bluffent les lecteurs quant à leur issue. Bref, Naruto peut être lu de 12 à 120 ans ! En dessous de 12 ans, ça dépend des lecteurs.

 

- « [Naruto] poursuit son apprentissage. » : Naruto, tel qu'on en a parlé tout à l'heure, est un « rêve » d'identification pour bien des jeunes, garçons ou filles, que rebute un quotidien scolaire ou familial trop contraint, trop formaté. Ce qui est plus le cas au Japon qu'ailleurs en Occident, mais l'ennui ou les frustrations excessives dues à une société parfois attristante sont loin d'épargner notre propre jeunesse. Attention, il n’y a pas dans Naruto prétexte à condamner toute éducation ou tout effort, bien au contraire ! Le jeune apprenti ninja est ainsi très à l’écoute de quelques adultes autour de lui qui, ayant compris sa personnalité et trouvé le chemin de son coeur, parviennent à capter son attention, à gagner sa confiance, à obtenir de lui des efforts remarquables et lui permettent ainsi de grandir en préservant ses qualités originales. A ce titre, les personnages adultes du jeune professeur Iruka et surtout de Kakashi, mentor des trois jeunes héros et dont la personnalité est très mature tout en sachant être subtile et pince-sans-rire, sont des exemples d’excellents éducateurs, même s’ils ne sont pas parfaits ni idéalisés.

Au début de la série, les obstacles à l'épanouissement de Naruto sont particulièrement sévères, puisqu'il est vu par son village comme un enfant à part, orphelin, et dont on se méfie ; en effet, dans son corps à sa naissance a été scellé un démon d'une puissance extrêmement destructrice, ceci afin de protéger le village menacé par ce monstre (le rituel auquel on a alors procédé était le seul moyen de contenir le péril). Ainsi, le personnage de Naruto est symbolique de plusieurs maux qui affectent parfois les jeunes et dont ils peuvent souffrir cruellement, le tout premier d’entre eux étant de ne pas être pleinement accepté, ni par sa communauté ni par ses pairs. Sans faire davantage de psychologie ou de psychanalyse ici, il est évident que la lecture de Naruto peut apporter des bienfaits cathartiques à nombre de jeunes se sentant « différents », ou plus ou moins « rejetés », ou croyant qu'ils n'ont pas « les talents qu'il faut » pour grandir en devenant « quelqu'un de bien » et « quelqu'un qu'on aime », etc. Le manga apporte l'exemple que tout cela n’est pas une fatalité face à laquelle on serait impuissant, sans jamais tourner à la démonstration à gros sabots ; au contraire, les passages de « gratification » qui explicitent les progrès de Naruto dans sa marche vers une maturité réjouissante sont traités avec pudeur, distance et légèreté. Un franc et large sourire sur le visage du jeune héros peut alors être la conclusion brève et magnifique à des centaines de pages d'épreuves traversées précédemment.

 

 

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Deux dimensions de Naruto, le manga, sur lesquelles j'aimerais encore insister, sans les développer entièrement toutefois (la place manquerait et on y reviendra certainement à propos d'autres oeuvres) : la forme « feuilleton en série » et les liens tissés entre l'auteur et les lecteurs. Ces aspects signent également l'originalité des mangas, qui les distingue de la plupart des productions européennes ou américaines, même s'il ne s'agit pas d'une exclusivité.

Naruto en est actuellement à son 31ème tome paru en France ; il y en a 39 pour le moment au Japon et ce n'est pas prêt de prendre en fin. Ce qui fait déjà environ 7500 pages format manga. En soi, la  quantité n'a rien de forcément qualitatif et certains n'hésitent pas alors à n'y voir qu'un signe de production en chaîne quasi tayloriste et sans charme. Or, c'est se méprendre et négliger deux éléments : tout d'abord les héros ne cessent d'évoluer au gré des événements auxquels ils sont confrontés et donc l'histoire se transforme et s'enrichit comme toute vie humaine (le temps qui passe est une variable maîtrisée et contribue à l'intérêt de la narration, ce qui est assez fascinant sur le long terme). Ensuite, loin d'être une tare du manga, la longueur de ces récits permet d'entrer réellement et finement dans la psychologie des personnages ; cela les rend au final d'autant plus crédibles donc intéressants et attachants. C'est Osamu TEZUKA (déjà évoqué dans une chronique antérieure) qui a le premier théorisé et surtout magnifiquement mis en pratique cet aspect baptisé « story-manga ». Nous retrouvons à chaque parution les héros des séries de manga comme des amis dont nous aurions des nouvelles très régulièrement et qui vivraient une « vraie » vie parallèle à la notre, quelque part, ailleurs, une vie plus captivante dont le récit fidèle agrémente nos propres vies et même les « améliorent » parfois en nous inspirant des exemples que nous transposons, chacun à sa façon, dans le monde réel. Ce qui est tout simplement la vocation la plus élevée de toute fiction ou de toute création.

Quant aux liens tissés entre Masashi KISHIMOTO et ses millions de lecteurs, ils s'inscrivent dans une tradition éditoriale qui, certes, a d'abord une vocation commerciale mais qui se révèle dans le cas présent singulièrement développée, sympathique et utile. En effet, les auteurs de mangas livrent souvent avec les chapitres de leurs histoires (chaque chapitre, je vous le rappelle, fait l'objet d'une prépublication hebdomadaire en magazine - ce qui est très certainement une manière beaucoup plus logique et intéressante de les lire pour en suivre le rythme et en goûter toute la saveur) des pages de commentaires libres dans lesquelles ils s'adressent à leur public, leur parlant de tout et de rien, à propos de leur vie de mangaka ou même de leur vie personnelle. Le plus souvent, ce n'est qu'anecdotique car le quotidien des mangakas est bien peu intéressant tant ils sont pris dans leur obligation sans fin de « produire » la suite de leurs séries ; ils ont peu de temps libre donc. Ces petites annotations entretiennent cependant l'impression d'une familiarité avec son auteur préféré et sont très appréciées des lecteurs japonais qui se déchaînent aussi par le courrier, certains auteurs faisant quasiment l'objet d'un culte idolâtre ! Avec KISHIMOTO, dans Naruto, l'auteur a cependant fait davantage et c'est fort intéressant pour les lecteurs occidentaux. Tout d'abord il a longuement parlé de sa propre enfance et de sa « formation » de fan de manga et d'animation. Il a également évoqué et expliqué comment il avait été remarqué par un éditeur mais aussi combien cela avait été un très long chemin, très dur, très décourageant parfois, avant de devenir un auteur digne de ce nom ayant une histoire valable à raconter et un style graphique propre, efficace et limpide ; cela est absolument passionnant et démystifiant pour bien des jeunes lecteurs qui pourraient s'imaginer que c'est facile d'écrire une histoire ; ils se rendent compte ainsi des exigences très élevées de l'écriture, des nombreux échecs que l'on connaît avant d'aboutir à quelque chose et de la nécessité de se remettre souvent en question, avec courage et lucidité, en sachant profiter de l'expérience des grands anciens et des chefs d'oeuvre de la littérature. Vraiment, des pages à mettre entre toutes les mains et qui forment une alliance intime, finalement, avec l'histoire de Naruto elle-même.

 

En conclusion, voici un florilège des réponses à ma question, aussi simple a priori que délicate lorsqu'on s'y plonge, posée sur des forums virtuels consacrés à Naruto : « En quelques mots seulement : Pourquoi aimez-vous Naruto ? » :

« Naruto. J'adore vraiment. De l'humour, de l'action , du suspense, des astuces , du combat... bref tout ce que j'aime ! Bon il y a une petite touche d'amour »

« Pas mal de persos développés et différents (il y en a de tous les âges, tous les modes de pensée, bref pour tous les goûts) »

« Voir l'évolution du perso si il va accomplir son rêve »

« J'aime ce manga car il nous fait découvrir un monde nouveau ; à l'instar de Harry Potter c'est tout un monde qui nous est décrit dans les moindre détails. Une gamme de personnages tous attachants, les uns comme les autres. Et surtout un scénario plus qu'attractif et très bien ficelé. Humour, baston, analyse, émotion,... que du bonheur !!! »

« Pour moi c'est simple : les dessins sont tout simplement magnifiques et de plus en plus beaux au fil des tomes, l'histoire est très fouillée et les personnages sont charismatiques »

« L'histoire : base simple, déroulement compliqué. Ca parle en gros de choses classiques, amitiés, haine, folie, et tout le tralalala. Mais Kishimoto arrive à y mettre un vrai mystère, si bien que l'on s'étonne de choses que l'on connaît pourtant très bien »

« Un scénario bien construit où le hasard n'a pas sa place ; un monde vaste et étudié ; des dessins très attirants, très fluide à lire ; des personnages uniques ; enfin j'aime beaucoup les mangas où l'humour tient une place importante »

«  Univers très bien construit, basé sur le monde passionnant des ninjas, inspiré par la mythologie, [qui] nous permet grâce à sa richesse d'exprimer des théories complètes sur des évènements à venir »

« Il n'y a vraiment que le scénario qui traîne dans ma tête quand je dire pourquoi j'aime Naruto... Franchement, quand on parle de Naruto, il est impensable de passer à côté du scénario »

« Les personnages sont variés, avec chacun un caractère bien à lui ce qui le démarque des autres. Aussi il y a une différence par rapport aux autres mangas qui parlent de combats, il n'y a pas de héros qui veut sauver le monde et des méchants qui déferlent tous les 20 épisodes »

« je trouve que l'histoire nous transporte complètement dans le monde inventé par le créateur qui pourtant se base sur l'histoire et la géographie du japon. Nous découvrons ainsi ce pays dont les coutumes nous changent de l'occident et tous les persos sont aussi très attachants ».

 

Merci encore à chacun !

 

Olivier ANSELM, Librairie VOYELLES (Sables d’Olonne)

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Salut! Franchement je te dis un très grand BRAVO pour cet article! Il est très bien détaillé et il vaut largement la peine d'être lu! Il suffit de prendre 5 minutes de son temps et de lire ce véritable travail que tu as fais, j'ai vraiment eu du plaisir à lire ton article. Je suppose qu'il t'a fallut quand même beaucoup de temps pour le rédiger et faire des recherches! Tu as fait un très très bon travail, on voit que tu sais de quoi tu parle! Continue comme çà tu es sur une bonne voie! ;D

Encore une fois BRAVO pour ce Magnifique article! ;)

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Bravo pour cette concretisation ! Tres bel article , bien construit , clair, simple , le lecteur ne peut pas se perdre entre les lignes ! C'est un travail qui a du surement necessité beaucoup de temps pour la redaction ou pour le microtrottoir sur les forums ^^. Je pense que tu as bien résumé la situation de Naruto ! Il faut bien se le dire ceux qui critiquent Naruto en disant que c'est un pur produit a la chaine completement ratée, sont totalement stupides ou ignorants :)

 

 

J'espere que ton articile sera lu par beaucoup d'entre nous , sur internet et dans le magazine !

Arrigato & Bonne continuation dattebayo :)

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  • 1 month later...

Intéressant de connaître le sentiment des spécialistes du manga sur Naruto, alors ils trouvent vraiment ça mauvais, hein ? J'aurais aimé avoir des arguments plus précis...

 

Comparer Kishimoto à Homère, c'est évidemment de la fumisterie. En revanche, pour ce qui est de la simplicité, il ne me semble pas que Tintin ou Astérix soient plus complexes que Naruto, au contraire, pourtant on les juge des chefs-d'oeuvre du 9e art. Pour ce qui est du combat, Naruto n'est évidemment pas un pur manga d'action, et même si c'était le cas je ne vois pas en quoi cela mettrait en cause sa qualité. Enfin, s'agissant du merchandising... certes, c'est souvent regrettable (d'autant que les gadgets pourris de McDo dernièrement faisaient réellement pitié), mais ce n'est pas nouveau, et là encore ça ne change rien à la qualité de l'oeuvre : la première triologie Star Wars est un classique du cinéma populaire, malgré le merchandising outrancier, idem pour Indiana Jones ou tous les vieux Disney.

 

 

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Franchement cet artcle est pas mal du tout et c'est bien de triste de voir ce que les soient-disant specialistes du manga pensent de naruto(cf mediocre manga).Et comme tu le dis bien leur interpretation est mauvaise,ils sont justes jaloux du succes de naruto(lol je plaisante mais ils s'acharnent vraiment sur naruto).De toute facon de nos jours on ne peut pas faire une oeuvre sans regarder son aspect commercial.Et puis si il y a tant de gens qui lisent naruto c'est que c'est plutot un bon manga non??

Ce n'est pas qu'un simple manga,c'est le meilleur manga du moment tout simplement  ;D

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  • 3 months later...
Et puis si il y a tant de gens qui lisent naruto c'est que c'est plutot un bon manga non??

 

Oui c'est vrai,si c'est si connu autant au japon qu'en France je ne voit pas trop le problème... ???

Mais de toute façon ils en auraient pas parlés comme ça si ça aurait été aussi nul(médiocre)que ça!^^ 9_9

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  • 3 weeks later...

Bof... Ne vous inquiétez pas trop concernant les spécialistes qui râlent. C'est stratégique et malin de dénigrer une oeuvre comme Naruto dans un magazine spécialisé, tout à fait classique dans ce genre de publication:

 

-On se positionne par rapport aux spécialistes comme faisant partie de leur monde. Message: Nous, les spécialistes, savons ce que nous lisons, nous sommes plus intelligents que la moyenne des lecteurs. C'est bon pour l'ego des autres spécialistes qui lisent l'article (article non destiné aux pauvres lecteurs de base que nous sommes), ça instille un sentiment positif vis à vis de ces spécialistes (ou du moins, ceux qui ont besoin de se sentir supérieurs) pour nos deux messieurs: "Tiens, ils dénigrent Naruto, ce truc que tout le monde lit en ce moment... C'est vrai qu'en tant que spécialistes, nous nous devons de dénigrer ce que les masses lisent. Après tout, on vaut mieux que cela."

 

-C'est percutant et sans risque. On traîne un travail dans la boue, en lui mettant sur le dos tous les maux de notre 21è siècle: l'industrialisation, la production de masse, la montée de la violence, les meurtres, les viols (j'en rajoute vers la fin, mais c'est tellement absurde comme démarche que ça pourrait s'inscrire dedans.) Ca a un nom, les gars, ça s'appelle un bouc émissaire. Ca aide bien quand on a pas d'argument pour développer une idée, et ça cache les imperfections qui restent dans un texte. On se focalise tellement sur le rabaissement de Naruto qu'on ne voit pas que tout le reste fait partie d'une logique spécieuse.

 

Pour quelqu'un qui se présente comme spécialiste des mangas, après toute cette période où le manga était dénigré, jeté aux orties et piétiné, dénigrer Naruto comme ça, c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité, les gars. Vous devriez être contents qu'une oeuvre comme Naruto se vende et ait un tel succès. Mais j'oubliais: Comme tout le monde aime le manga, maintenant, vous avez perdu votre statut de rebelles qui ne peuvent pas faire comme tout le monde dans le petit monde de la lecture... Quel dommage. Continuez à faire comme les critiques Rock qui dénigraient les Beatles, dans leur période de succès, parce que ça tuait soi-disant le Rock, alors qu'en fait, ça le faisait sortir de l'ombre... Dans vingt ans, les Beatles, on en parlera toujours... C'est comme ces instits qui râlent à cause de Harry Potter, et qui ne voient pas que les gosses lisent 7 fois plus de bouquins (une fois par tome) depuis qu'il est paru...

 

Surtout, surtout, chers auteurs de cet article, ne pensez jamais comme les autres, vous pourriez devenir un de ces stupides lecteurs qui passent leur temps à lire les mêmes choses que tout le monde. Votre crédibilité en serait ruinée...

 

 

 

Euuu... Désolée pour mon emportement, Timoteo, je ne parle même pas de ton travail... Ton article est bien sympa, je trouve! Je l'ai lu avec beaucoup de plaisir! Que dire si ce n'est que je suis d'accord avec la majorité de ce que tu racontes... Il y aurait encore tant de choses à dire, pour si peu de place... Naruto est une histoire qui marche, car -comme la plupart des histoires qui marchent- elle comporte une foule de niveaux d'interprétation, comme un oignon! Si la couche extérieure est basique, plus on creuse, et plus on trouve de choses à creuser... Ce qui explique que les préados la lisent... Et continuent à l'adolescence puis à l'âge adulte (comme moi par exemple 9_9)

Bonne chance pour la suite!

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  • 2 months later...

C'est un trés bel article où transparait ton amour pour ce manga. Tu le défends avec beaucoup de force et de convictions, ce qui change pas mal des habituelles critiques bien pales que l'on peut lire ici et la. On sent le lecteur qui nous parle.

 

Pour ce qui est des "spécialistes" du manga qui critiques toutes les oeuvres à ros budget, un parallele peut etre fait avec le cinéma. En effet jamais on ne verra télérama glorifier une superproduction américaine. C'est une façon pour eux de se distinguer de la masse, de se placer au dessus, comme si popularité était synonyme de médiocrité. Ne pas se mélanger au peuple en quelque sorte.

 

En résumé....merci pour tout. Et bonne continuation.

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Je suis vraiment impressionner ont voit que c'est écrit par un vrai fan et j'admire.

 

Mais les "spécialistes" (en effet pour moi c'est un grand mot) ont pas entièrement tord, naruto est un manga simple et son but est d'en faire une oeuvre très accessible. Le dessins est bon mais pas transcendant, le scénario est bon mais ya mieux, dans le fond c'est un shonen très classique il faut bien le dire.

Mais ça reste un  bon manga, qui cependant peut agacer, moi même des fois je suis assez agacé de voir naruto volé la vedette à certain manga que je qualifierait de très très bon. Mais c'est ainsi et faut l'accepter.

Don ok nous sommes fan, mais objectivement faut l'admettre j'ai lu des manga largement meilleur (et je parle pas que de seinen, d'ailleur un shonen et un seinen ça ne se compare pas).  Naruto au japon est en effet un manga populaire, qui est plus fait pour distraire que pour vous captivé. En franc naruto c'est la référence, c’est surtout qu'en franche on est pas habituer, donc on se tourne vers la simplicité.

Mais je ne vais pas en dire plus, moi j'adore naruto, c'est une bonne lecture, les dessin agréable et surtout le manga n'a pas la prétention de plaire à chacun ou d'être the meilleur manga du monde.

 

Autre chose, souvent ce qui se prétende spécialiste, ne digère pas que les manga étant de sproduit japonais soit aussi adorer en france, du coup il les rabaisse mais on le sait tous naruto est une oeuvre bien plus travailler qu'un minable asterix dans le genre.

 

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  • 2 weeks later...

Alors la je suis entièrement daccord avec toi,dailleur on a un peu le même raisonnement avec le cinéma,ou on a "une pseudo élite" qui décide de ce qui est bien,et ce qui ne l'est pas.

Pour en revenir a la BD,lorsque des BD francophones,cartonnent,elle sont portées au pinacle,mais lorsqu'il s'agit de manga,la presque systématiquement,on essaye de trouver des explication sommaires et stupides,afin de dénigrer,le manga en général,et donc ceux qui les lisent.

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Bas pas que je veuille défendre naruto à tout prix, mais les graphisme sont aussi bon qu'astrerix, kishimoto à une semaine pour livrer 17 pages à son éditeur, ya de la marge avec asterix. Pour asterix le scénario n'est pas très pousser, l'idée est original mais bon si tu prend le dernier album tu verra que ce titre perd en qualité.

Après bien sur il y à de très bonne bd franco belge, les manga c'est pas le centre du monde...

 

Et oui au japon naruto c'est un produit populaire, c'est commerciale...

 

Et je suis aussi d'accord pour la fin de ton poste, il ne faut pas tout excuser, naruto est un bon titre mais il y à mieux.

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  • 1 month later...

Oah, charriez pas quand même, Astérix est génial! Bon, je ne parle pas du dernier tome qui frôlait vraiment le plancher des bédés, mais quand on regarde les autres... Aaa, Astérix en Corse, le Tour de Gaule... Bourrées de petits jeux de mots désopilants et tout et tout... Je me régale moi quand je lis un Astérix. Ca n'a juste rien du tout, mais alors rien du tout à voir avec le manga, à part des dessins, des cases et des bulles. C'est confondre la poire et le fromage les gars. Je pense que c'est une erreur de comparer les bédées européennes et les mangas... Car elles ne sont tout simplement pas comparables. Après, la préférence est différente suivant la sensibilité de chacun. Moi j'aime les poires ET les fromages ^^

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  • 9 months later...

Honte à moi, je n'avais pas vu et lu cet article. Au nom de beaucoup de fans merci, on aimerait un peu plus de journalistes comme toi qui prennent du plaisir, à écrire sur des choses auxquelles ils s'interessent. C'est bien loin d'un article comme j'ai pu en voir sur les mangas et notamment Naruto. Bon style d'écriture, je ne sais pas ou tu en es dans ta carrière, mais bon courage, si tout ce que tu écrits est aussi bon, ça sera merveilleux :D

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  • 4 weeks later...

J'ai tout lu ! Et l'article est argumenté et détaillé a l'extreme. Un grand bravo donc.

Pour moi c'est simple : les dessins sont tout simplement magnifiques et de plus en plus beaux au fil des tomes

C'est l'une des choses qui m'a le plus frappé au yeux en lisant le manga :)

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  • 2 months later...

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