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Les ONIRISMES Fallacieux


Hyôga
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Woaw !

 

Sûrement le meilleur chapitre de cet arc pour l'instant. Que des informations choquantes :o

Asura 8) Mon personnage préféré de cet fic, je savais qu'il cachait quelque chose et qu'il paraît bien trop sympathique 8)

 

Titania qui rentre effectivement dans une colère noire, hâte de voir ce qui va se passer ensuite ^^

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  • 3 months later...
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Bonjour à toutes et à tous !

 


 

NEWS : RETOUR DES Of DEMAIN (dans quelques heures pour ainsi dire... ^^) !!!

N'hésitez pas à relire un ou deux chapitres précédents si besoin. Je suis également toujours disposé à répondre à la moindre de vos questions par MP ou sur le Topic ;) C'est reparti pour les Of !!!

 


 

Message d'origine :

 

Ceci est un nouveau message posté sur le topic des ONIRISMES Fallacieux par Hyôga...

 

Nan mais je précise juste, ce n'est en rien une blague de mauvais goût ou encore une illusion... Oui parce que cela fait un bon moment que je n'ai rien posté ni même répondu :-[

 

J'en suis navré et désolé.

 

Pour faire simple, j'ai été absent du forum pendant tout le mois de février et un peu celui de mars. Raisons personnelles assez multiples je dois dire mais le fait est que vous avez pu vous demander à un moment donné j'imagine si les Of n'avaient pas été abandonnés... Et la réponse est NON !

 

Les Of continuent !

 

Je pense qu'ils seront durablement relancés à partir d'avril prochain tout simplement parce que je suis en pleine rédaction de nouvelles et je me dois de finaliser correctement tout cela avant la fin du mois. Encore un peu de patience avant de constater la réaction de Titania mais également de découvrir ce qu'il se passe ailleurs ! J'espère qu'il ne sera pas trop compliqué pour vous de vous y replonger le moment venu !

 

Sachez en tout cas que je compte bien poursuivre les Of et pourquoi pas les terminer cette année ! Au vu de planning des chapitres futurs, c'est tout à fait possible... mais nous verrons bien ;)

 

 

@Kyojin :

Une suite toujours aussi bonne !

 

Merci beaucoup Kyojin !

 

Entre Erza et Max la tension est montée à cause de la manipulation d'Asura, finalement il n'est pas si nette que ça l'ancêtre...Il a son propre but derrière la tête et son compatriote compte bien l'arrêté avec l'aide du mystérieux Vieux Fou. Nos deux amis se retrouvent séparés chacun en allant accomplir son destin, Asura montre qu'il tient beaucoup à ce que Max possède le Zanpakuto, va t'il prendre possession de son corps après ?

 

Il y a en effet un certain jeu de tension : Asura, Manga-Kami, Erza solitaire et Max absorbé par sa quête d'héritage... Les choses se démêleront petit à petit bien évidemment mais à quel prix... Mouhahaha, mystère jusqu'à ce que vous le lisiez :D

 

Du côté de Titania c'est de la grosse révélation, on apprend de la bouche du Grand Prêtre que Kelnorim et lui étaient derrière l'expérience de la création de la Pierre philosophale et que leur mère a été créer grâce à cette même pierre :o, c'est une révélation choc, bien joué 8).

 

Merci de ton compliment mais une petite rectification s'impose (afin que je sois certain que tu aie bien compris en fait ^^) : Lorsque tu dis que "leur mère" fut créée par la pierre philosophale, tu parles bien de la volonté de Hohenheim de la ressusciter ? Car il s'agit bien de cela : Erza et Titania sont nés d'une femme "normale" et non pas d'une "création". Lors de la tentative du Grand Prêtre pour la ramener à la vie, les deux enfants étaient déjà nés puisqu'elle était morte en donnant la vie.

 

Simple précision mais je voulais clarifier la chose pour être certain que tu aie bien cerné le truc ;D

 

On peut donc supposer qu'ils doivent tous les deux avoir des capacités spéciales lier à la pierre philosophale, mais avec la condition de l'échange équivalent :P.

 

Et c'est pour ça que je reprécisais les choses juste avant : Erza et Titania sont nés d'une mère humaine tout à fait "normale". Leur source de pouvoir est ailleurs et vous serez amené à en savoir plus dans les prochains chapitres, assurément !

 

Bref Titania va entrer dans une colère noire pour éclater ce prêtre, qu'elle ne se retient pas, elle a carte blanche !

 

:-XLa suite au prochain épisode !

 

J'attends la suite.

 

Merci Kyojin !

 

 

@Mirajane :

Woaw !

 

Une réaction qui me fait plaisir ;D

 

Sûrement le meilleur chapitre de cet arc pour l'instant. Que des informations choquantes :o

Asura 8) Mon personnage préféré de cet fic, je savais qu'il cachait quelque chose et qu'il paraît bien trop sympathique 8)

 

Merci beaucoup Mira ;)

Tu l'aimes bien Asura, hein ? ^^ Et si sa complexité te plait alors tu devrais être servie par ce perso. Honnêtement, on en est encore à la partie visible de l'iceberg... ce n'est encore rien... Mouhahaha !

 

Titania qui rentre effectivement dans une colère noire, hâte de voir ce qui va se passer ensuite ^^

 

Pour le moment, elle semble profondément bouleversée. Colère noire, Haine viscérale, Folie démesurée... Quelle sera sa réaction ?! La réponse au prochain chapitre ;)

 


 

Merci à tous pour votre patience et votre investissement dans la lecture de cette fiction. J'espère qu'elle continuera à vous satisfaire !

 

A très bientôt pour le prochain chapitre des ONIRISMES Fallacieux !!!

 

o/

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  • 3 weeks later...

Chapitre 25 – Tensions et discussions

 

 

 

Hohenheim von Héliwood. Un homme détestable, immonde et finalement inhumain restait néanmoins celui qui avait donné naissance à Titania et Erza en aimant une femme merveilleuse du nom de Phénicie.

 

La rouquine, stoïque devant un tel personnage, se sentait confuse. En elle, montait une colère immense, une envie néfaste et dangereuse d’annihiler un être qui la répugnait. Et pourtant, plus ce sentiment grandissait en elle, plus ses jambes tremblaient, son corps frissonnait et sa pensée s’embourbait dans des visions de ce qui l’attendait. Selon ses agissements, Titania serait peut-être soulagée pour ne pas dire satisfaite ; ou bien un vide immense l’ensevelirait… sinon une peine lourde et incontrôlable, un déchirement profond. La jeune femme restait là, sans rien faire ; les poings serrés et la gorge sèche. Ses larmes n’en cessaient plus de tomber : comment devait-elle réagir ? De quoi était-elle capable devant un monstre comme Hohenheim ? La confusion en elle était totale.

 

Elle désirait à la fois tuer l’homme en face d’elle et le serrer dans ses bras, parce qu’il était son père, le seul, l’unique, celui par lequel elle vint au monde, l’une de ses racines. Titania se rendit compte l’espace d’un instant que l’homoncule de Phénicie, c’est-à-dire l’être créé par le Grand Prêtre dans l’idée de ressusciter sa défunte épouse, s’était enfui du laboratoire de recherche. Peut-être était-elle encore en vie… La jeune femme comprenait bien qu’il ne s’agissait plus de sa mère à proprement parlé mais quand bien même, cet être ressemblait traits pour traits à Phénicie, selon les dires d’Hohenheim. Oui, Titania désirait pendant quelques secondes former la famille au sein de laquelle elle aurait voulu vivre.

 

Tombant à genoux, elle sanglota, criant à gorge déployée. Hohenheim regardait cet effondrement psychologique, le visage morne. Les hurlements de sa fille le faisaient frissonner. Qu’en était la nature ? Excitation malsaine ? Choque émotionnel ? L’homme réputé néfaste s’avança et s’approcha de la rouquine. Là, il s’agenouilla également et leva la main droite. La jeune femme en était paralysée.

 

Laissant son bras retomber, il caressa tendrement la chevelure de feu de Titania qui n’en revenait pas. Elle ressentait presque une douceur paternelle bienfaitrice émanant de lui, son geste étant vraiment sincère et délicat. Ses idées sombres s’évaporèrent en un instant. Elle était comme une enfant, submergée par l’émotion. Elle cherchait ses racines depuis toujours ; et bien que celui qui était son père semblait détestable au plus haut point, Titania ressentait le besoin de comprendre. Comprendre pourquoi, comment, quand ? Celui qui se tenait devant elle n’avait pas été ainsi en tout temps. La jeune femme s’étonna de son comportement, elle qui était si vaillante et droite d’habitude ; elle ne pensait pas fléchir de la sorte et finalement tomber totalement dans les bras du prêtre factice.

 

- Titania… ma fille…

 

La voix d’Hohenheim résonnait dans la salle. Elle était apaisante et d’une tonalité grave, rassurant presque la rouquine. Il continua :

 

- Je crois que je comprends ce que tu ressens et j’en suis profondément désolé. Avec tout ce que tu as entendu sur moi, ta haine devait être sans nul autre pareil… sans même parler de mes propos à l’instant qui ont dû te blesser. Sache que ce sont les rancœurs d’un homme qui a tout perdu… ou presque…

 

Caressant avec plus de force les cheveux de Titania, il poursuivit son monologue d’une voix plus radieuse encore :

 

- Vois-tu, j’ai quasiment tout perdu sauf une chose, ma conviction. Oui, j’ai à ce jour la sincère conviction que tout ce que je fais est légitime et fera progresser l’humanité. Oui je crois qu’il est nécessaire d’être fort et de maintenir le cap de ses idéaux au cours de sa vie pour souffrir le moins possible… Et vois-tu, Titania, le fait de t’avoir rencontrée ne m’a pas fait changé d’avis…

 

- Comment ? sanglota-t-elle, perdue.

 

La caresse devint poigne ; Hohenheim saisit sa fille par les cheveux et la tira vers le haut de sorte que leurs têtes soient l’une en face de l’autre. La douleur était horrible, tant physique que psychologique. Serrant les dents, de bave postillonnant de toutes parts, le faux prêtre braya :

 

- Ma force, tu ne l’as pas ! En nous rencontrant, je ne suis que plus convaincu de l’absurdité de ton existence tandis que toi, tu as succombé à tes rêveries de gamine insouciante qui souhaitait prendre un père dans ses bras… Et moi dont ?! Ne crois-tu pas que je souhaite serrer dans mes bras Phénicie, depuis des années ?! Titania, tu es ma peste et je tire ma force de mes convictions, là où toi tu ne crois en rien, pas même en toi !

 

La jeune femme hurlait de douleur, se tordant. Elle semblait se noyer dans le plus insaisissable des chaos. Hohenheim acheva sa terrible vérité :

 

- Sale trainée, horripilante peste, monstruosité, si je ne fléchis pas devant toi c’est parce que je te hais… je te hais ! Je te hais !!! JE TE HAIIIIIIS !!!!!!

 

Le faux prêtre possédait autour de son cou un pendentif portant un fragment de pierre philosophale, à l’instar de celui que conservait Kelnorim. La différence entre les deux résidait dans le fait qu’Hohenheim continuait d’alimenter le fragment par des sacrifices ce qui, ajouté à son énergie magique naturellement puissante, lui conférait une force hors du commun, redoutable.

 

Le fragment de pierre brilla de milles-feux tandis que le bras gauche d’Hohenheim se musclait à vue d’œil, comme instantanément. Tirant encore une fois Titania par les cheveux, il décocha un prodigieux direct du gauche. La jeune femme eut le souffle coupé tandis que sa chevelure rougeoyante se déchirait au niveau de l’emprise de son assaillant de père. La pauvre enfant fut projetée à l’autre bout de la salle, s’écrasant contre la paroi. Des débris tombèrent sur elle et en particulier sur ses jambes ; elle ne pouvait plus bouger. Elle ne le voulait plus de toute façon. Sans aucun envie de se battre, elle assistait à sa fin, les yeux pleins de larmes, de sang et de poussière.

 

- Tu as raison… Je suis si faible…

 

Se laissant submerger par son fragment, Hohenheim s’écria :

 

- Je suis Hohenheim von Héliwood, l’homme habité par la Luxure de l’Architecte ! J’incarne la vie à son état le plus pur et le plus simple et par les pouvoirs que m’ont attribués les dieux, je compte bien vaincre la mort et transcender mon propre être !! Titania, je te remercie d’être venue auprès de moi… par ta mort, une nouvelle vision s’offre à moi.

 

Une puissante aura maléfique enveloppait l’immondice qui avait réduit Titania à la soumission. Les pensées de la jeune femme allaient à son frère, Erza.

 

- J’espère que tu vas bien, là où tu es, mon cher frère… Et surtout, ne cherche plus jamais à savoir d’où tu viens… le passé n’a rien à faire dans nos vies présentes… je crois que je l’ai compris, bien que tardivement.

 

Tendant son bras droit, Hohenheim fit apparaitre au creux de sa main, ouverte, une boule de feu terriblement dense. En quelques secondes, l’atmosphère devint insupportable tant la chaleur y était élevée. Une étoile : voilà ce que ce vieux fou tenait dans sa paume.

 

- Titania, admire la puissance que m’octroie le Péché de l’Architecte et la pierre philosophale… Je peux créer l’équivalent d’un soleil, sans la moindre incantation ! Tu vas rejoindre les corps célestes tandis qu’il ne restera plus rien de toi, peste.

 

La jeune femme observait, sans dire un mot. Couchée dans les débris, il n’y avait plus aucune combativité en elle. S’en était terminé d’elle.

Hohenheim lança cette incommensurable boule d’énergie en direction de sa peste. Le choc fut aussi intense que violent ; toute la salle souterraine explosa. D’innombrables débris et autres éboulis s’effondrait de ci et là. Ce n’était qu’une question de minutes avant que l’ensemble de pièce ne s’affaisse.

 

- L’urne de tes cendres est toute trouvée… s’amusa le Grand Prêtre.

 

Mais alors qu’Hohenheim s’empressait de partir, il s’arrêta net. Faisant volte-face, il assista ébahis à un spectacle inédit. Un homme marchait en sa direction ; il portait dans ses bras Titania qu’il déposa au sol, loin des flammes résiduelles. La jeune femme ouvrait alors les yeux avec difficulté lorsqu’elle marmonna :

 

 

- Qu’est-ce… qui es-tu… Erza ?

 

- Par les dieux, qui es-tu ? s’exclama Hohenheim avant de poursuivre : Cette garce n’aurait jamais dû s’en sortir, qu’as-tu fait pour la sauver ?!

 

- Il suffit parfois d’avoir un peu de chance, c’est tout…

 

Titania remarqua alors au sol deux dés indiquant chacun un 6. Le duo de cube se dissipa comme de la poussière alors que le mystérieux invité s’expliqua :

 

- Élégie périlleuse… Toute ma magie repose à la base sur un jet de dé. Double 1, mon sort se retourne contre moi ; double 6, il devient un miracle. Les autres valeurs influent sur la puissance du sort qu’il soit défensif ou offensif… Dans le cas présent, je n’ai fait que jeter les dés… Un miracle s’est bel et bien produit.

Hohenheim laissa éclater toute son énergie, pris de colère.

 

- N’espérez pas avoir de la chance contre moi… Mon nom est Foene Atalanopolis et je compte vous réduire à néant. Et il n’y a aucun hasard là-dessus, je peux vous l’affirmer.

 

Sortant des cartes de jeux de sa manche, Foene les lança tel des armes de jet en direction de son ennemi. Hohenheim les balaya d’un geste de la main comme de vulgaires bouts de papier mais celles-ci restèrent accrochées à son bras ; elles étaient blanches. Foene lança de nouveau sa paire de dés : 4 et 5 pour un total de 9. Sur les cinq cartes vierges apparurent une paire de valets et un brelan de dix. Le nouveau combattant s’écria :

 

- Bonne pioche… Élégie périlleuse : Full House au dix* !

[*Full House : Au poker, jeu composé d’une paire et d’un brelan ;

ici, il est au dix car le brelan défini la valeur du coup]

 

D’innombrables papillons de papier s’extirpèrent des cartes de jeu et formèrent un essaim tout autour du Grand Prêtre. Lorsqu’on ne le voyait plus, Foene sortit une sixième carte, mais de tarot cette fois. Elle représentait « le Soleil ». La prenant dans ses mains, il la déchira en prononçant ces mots :

 

- « Le sort en est jeté »…

 

Tous les papillons de papier s’embrasèrent puis une explosion consuma totalement le Grand Prêtre. Une colonne de lumière incandescente pulvérisait l’ennemi tandis que Foene analysait la situation. Soudain, le jeune homme écarquilla les yeux ; des sueurs froides glissèrent le long de ses tempes. Se retournant à vive allure, il s’approcha de Titania et la porta :

 

- Foene, c’est bien toi ? sanglotait-elle.

 

- Oui, n’aie crainte. Mais nous ferions mieux de quitter cet endroit au plus vite… cet homme…

 

Jetant un œil vers la colonne de flamme qui s’amenuisait petit à petit, le combattant aux cartes termina :

 

- … Cet homme est un monstre de puissance ! On ne peut clairement rien contre lui dans l’état actuel des choses alors ne perdons pas plus temps et profitons de cette accalmie pour nous enfuir !!

 

Foene rebroussa chemin le plus hâtivement possible, accompagné de Titania sur le dos dont la conscience vacillait. Arrivé à l’endroit où la jeune femme avait percé un trou menant à la galerie souterraine, Foene appela Izumie qui était restée en alerte avec Khris. Ces deux derniers aidèrent Foene à remonter Titania ; tous se rassemblèrent ensuite dans la chambre où ils allongèrent la pauvre rouquine, totalement dépassée par les événements. Là, Foene ne perdit aucun laps de temps et expliqua la situation à une Izumie et un Khris totalement abasourdis :

 

- L’urgence est de mise… Je suis arrivé à temps pour éviter le pire à Titania mais elle semble bien avoir rencontré le fameux Grand Prêtre…

 

- Erza… Erza court un danger… il veut… le tuer… marmonnait-elle entre deux sursauts de conscience tandis que Khris lui caressait la tête.

 

Foene continuait d’un ton grave :

 

- Cet homme est non seulement un monstre sanguinaire comme vous me l’avez décrit Dame Izumie mais il possède en plus de cela une force surhumaine. Nous ne sommes pas en mesure de l’occire et nous vous faisons courir un grand danger à présent, en restant ici.

 

- Vous comptez partir ? s’inquiéta-t-elle.

 

- En effet, dans l’immédiat. Connaissez-vous une bourgade où nous pourrions nous reposer plusieurs jours sans craindre de représailles ?

 

Comprenant à quel point chaque seconde qui passait pouvait leur être fatal, Izumie rétorqua avec vivacité et clairvoyance :

 

- L’ensemble de la région va devenir peu à peu une terre hostile pour vous, il serait judicieux je pense de traverser la frontière sud et de rejoindre le Pays du Feu… Konoha, la capitale, n’est qu’à trois jours de cheval…

 

A la prononciation de nom de la capitale du Feu, Khris baissa la tête. La main qui caressait Titania tremblait ; ses yeux étaient à nouveau révulsés. Il semblait se concentrer pour mieux dissimuler une peine profonde mais quelques mots sortaient de sa bouche, malgré ses dents serrées : « Aucune valeur, aucun amour, aucune estime… traitres… ».

 

- Mais nous n’avons pas de monture, s’inquiétait Foene sur le même temps.

 

- Allez dans l’écurie sud, à la sortie de la ville et prenez-en un…

 

- Mais c’est du vol…

 

- Pas le temps ! coupa Izumie. Je vais vous accompagner, venez !

 

 

Tandis qu’il portait à nouveau Titania, Foene s’adressa à Khris pour lui demander de rassembler leurs affaires, ce qui le fit revenir à son état normal. Une fois prêts, tous prirent la poudre d’escampette en direction de la porte sud d’Iwa. Dehors, les cloches commençaient à retentir, les gardes parcouraient les rues et les habitants étaient sur le qui-vive. Furtivement, ils arrivèrent au lieu-dit et s’emparèrent d’un animal. Khris s’accrocha à Foene dans le dos tandis que Titania était en amazone, la tête appuyée sur son torse ; il la tenait d’une main, l’autre servant à tenir les rennes. Izumie déclara avec vivacité :

 

- Suivez ce chemin de terre jusqu’au prochain bosquet, puis continuez en direction du sud-est. Vous ne pouvez pas vous tromper.

 

Puis, la voix sanglotante et pleine de fierté, elle ajouta :

 

- En vous rencontrant, j’ai appris une chose… ou plutôt je m’en suis souvenu… Ne jamais s’apitoyer sur son sort. Je vais tout faire pour qu’Iwa redevienne une ville où il fait bon vivre. Je vous remercie du fond du cœur.

 

- C’est à nous de vous remercier, Dame Izumie. J’espère que notre venue ne vous aura pas causé trop de troubles… Prenez soin de vous.

 

Montrant un large sourire gratifiant, Foene sortit de sa manche une carte vierge qu’il lança telle une lame afin de libérer sa monture d’une corde qui la rattachait à l’écurie. Faisant hennir son cheval, le jeune cavalier galopa de plus bel, à vive allure.

 

Izumie les regardait partir, triste. L’espace d’un court instant, elle avait retrouvé cette chaleureuse sensation de former une famille. Son fils et son mari lui manquaient toujours plus mais la jeune femme ne comptait pas se laisser abattre.

 

Retournant chez elle, elle fut arrêtée par une dizaine de sbires à la solde du Grand Prêtre ; un responsable de l’unité vociféra :

 

- Izumie Curtis, vous êtes en état d’arrestation pour avoir creusé des galeries souterraines illégales ayant servi à l’intrusion d’étrangers. Vous êtes notamment accusé de trahison envers sa Sainteté, Hohenheim von Héliwood.

 

Baissant la tête, des larmes plein les yeux, elle marmonna :

 

- Naïve, que je suis naïve… il me faudra plus que de simples convictions pour changer cette ville.

 

*

* *

 

Fin de journée au Pays du Fer, au cœur de l’Empire de Xerxès. La première journée de débat s’est terminée. En effet, une immense « table ronde » fut décidée in extremis en ce pays neutre afin de décider de l’avenir d’Ephinéa. Les votants, au nombre de dix, doivent ainsi élire la destination la plus favorable pour accueillir le Grand Comité Exceptionnel d’Ephinéa qui sera en charge de rétablir l’ordre mondial face au chaos des Manga-Kami.

 

Les menaces, nombreuses, avaient tiraillé les argumentaires de chaque représentant. La chute du royaume de Fiore et la ruine économique, sanitaire et humanitaire qui s’était développée envenimaient rapidement l’ouest du continent d’Ishval. Même le désert ne saurait retenir longtemps le chaos. Les dix votants étaient certains qu’il s’agissait là de l’œuvre des Manga-Kami ; il était ainsi nécessaire de réunir une force mondiale afin de contrecarrer leurs plans. Et c’est là qu’intervenaient les représentants alors réunis : le lieu de rassemblement du Grand Comité allait également définir le centre de gravité politique, militaire, stratégique, économique et social d’une nouvelle ère. Ephinéa s’apprêtait à s’unir contre un ennemi commun et l’objectif était ainsi d’en choisir la capitale.

 

Au départ de cette première journée de pourparlers, chaque votant semblait concentré sur son propre intérêt jusqu’à ce qu’Issho Fujitora, Amiral de la Marine Septentrionale de la Grande Limite intervienne ; il maintenait le dernier rempart qui séparait la « civilisation Ephinéenne » du péril pirate, violents et barbares, qui sévissait sur l’interface nord du continent d’Ishval. Il s’accorda très rapidement avec Ashido Kanô, chef clanique de l’État du Hueco Mundo et unique représentant du Continent de Gotei. La situation était déjà très périlleuse dans ces régions et il ainsi fut rapidement de connivence avec l’argumentation de Fujitora : tous deux exprimaient la nécessité absolue d’agir de concert. Étonnamment, l’émissaire d’Amétris, Hiromu Arakawa, se joignit aisément à eux, formant ainsi un groupe de trois votants dont la décision semblait être la fameuse Sérénissime : la ville d’Amétris.

 

Ce mouvement eut comme conséquence d’envenimer le débat ; l’émissaire du pays de la Foudre et Inari, qui avait créé la surprise en unissant sous une même bannière l’ensemble des petits Etats de l’Empire de Xerxès, se déchirèrent sur divers sujets qui, selon l’émissaire du Pays de la Terre, ne devaient pas avoir lieu. En effet, l’Empire de Xerxès était passé maitre dans l’art de la décision politique unilatérale, la « majorité » trouvant toujours la bonne solution au mauvais problème. Une telle crise interne, développée en pleine séance extraordinaire, faisait tâche dans le paysage lisse et unicolore que s’était produit le vaste empire au fil du temps.

 

En la personne de Althéa Sol’Alfitaria, le Rassemblement des cités-Etats d’Ishval vota entre temps pour Amétris ce qui donnait en milieu de journée un score de 4 voix pour la Sérénissime. Acculées, les Cinq Grandes Nations de l’Empire de Xerxès décidèrent de voter de concert pour Konoha, capitale du Pays du Feu. Le dernier vote, celui d’Inari, se dirigea pour la ville de Taki, capitale du Pays mineur de la Cascade de l’Empire de Xerxès, connue pour son paysage de rizières et de falaises lui conférant un aspect très mystérieux, voire cachotier et secret.

 

En fin de journée, à l’issue de cette première séance de débat puis de vote, la majorité minimal obligatoire de 8 voix ne fut aucunement atteinte ce qui obligea les dix représentants à se revoir le lendemain.

 

 

Toutefois, alors que les dix membres quittaient la salle de réunion, Hiromu Arakawa d’Amétris, ravissante femme brune au regard de braise, vêtue d'une longue robe de soie rouge écarlate, s’approcha furtivement de Nara Shikamaru, l’émissaire du Pays du Feu, qui se trouvait être en tenue militaire aux teintes sombres de gris et de vert kaki. Sur un ton faussement amical, elle déclara :

 

- Monsieur Shikamaru… Je tenais à vous informer personnellement d’une information qui vous concerne au plus près…

 

- Une information… Et de quoi s’agit-il au juste ? rétorqua-t-il, suspicieux.

 

Le prenant à parti, comme pour ne pas être écoutés par d’éventuels oreilles curieuses, l’émissaire de la Sérénissime précisa sur un air bien plus grave :

 

- Je crois savoir que derrière vos sourires de façade, Konoha vit un véritable bouleversement politique depuis le décès du Septième Hokage, le bien aimé Naruto Uzumaki, héros de tout un empire…

 

- D’où tenez-vous une telle information… ? répondit-il sans affirmer pour autant.

 

- J’ai mes sources… Et elles m’ont également précisée que sa femme Hinata avait été accusée de fomenter un coup d’État dans le but de mettre une place une aristocratie Hyuga, le clan dont elle est issue…

 

- Vous divaguez…

 

- Je ne cherche pas à avoir de confirmations sur des vérités passées de dates, Monsieur Shikamaru. Mais laissez-moi terminer je vous prie… Hinata Hyuga-Uzumaki a été assassinée par un groupe de dissidents. L’affaire fut rapidement étouffée et le précédent et Sixième Hokage, Hatake Kakashi reprit le pouvoir afin d’assainir la situation mais toujours est-il que Konoha vit ses plus sombres heures depuis l’extermination du clan Uchiha, n’est-ce pas.

 

- Chercheriez-vous à me convaincre de quelque chose, mademoiselle Arakawa ? Vos fadaises ne vous mèneront à rien, entendez-le bien ! déplora Shikamaru d’un ton grave et effrayant.

 

Mais l’émissaire d’Amétris, se révélant étonnamment rude et sévère, continua :

 

- Il me semble que la plus grande crainte de Konoha est de donner naissance à un nouveau démon incarnant la vengeance à l’instar de Sasuke Uchiha, le dernier de son clan en son temps… Naruto et Hinata ont eu un enfant et celui-ci a vu les horreurs commises à l’encontre de sa mère et ses proches… cet enfant a disparu de Konoha, inutile de nier.

 

Des sueurs froides coulaient le long du visage de l’incrédule Shikamaru qui se voyait totalement dépassé par le flot d’informations ultraconfidentielles que possédait son interlocutrice. Il déclara d’un ton sec, comme pour calmer Arakawa :

 

- J’ignore comment vous avez obtenu ces informations mais il est vrai que Konoha a été victime d’un groupe de fanatiques après la mort du grand Naruto…

 

- Une maladie incurable, c’est bien cela ? Quelle triste fin pour celui qui se relevait face à n’importe quelle épreuve… ironisa-t-elle avant de poursuivre : son fils, Boruto… s’il retourne à Konoha, que pensez-vous qu’il fera ?

 

- Boruto… Vous connaissez sa position ?! s’inquiéta Shikamaru.

 

- Je sais précisément où il se trouve et je tiens à vous informer que s’il venait à retourner « chez lui », sa vengeance serait à l’égale de son héritage colossale… Il détruirait aisément Konoha, comme l’avait souhaité avant lui le légendaire Sasuke Uchiha sauf que ce dernier avait bénéficié du réconfort de Naruto si je puis dire… Là, Boruto est seul… Personne pour comprendre sa peine et la canaliser !

 

Shikamaru agrippa Arakawa par le bras et l’emmena plus loin encore, dans les dédales du bâtiment où ils se trouvaient. Là, il demanda avec attention :

 

- A quel jeu jouez-vous ?! Répondez immédiatement !

 

- Je ne joue pas… A Amétris, nous savons simplement monnayer nos informations et notre aide, le cas échéant.

 

- Et que comptez-vous faire ? Fragiliser Xerxès ? Soutirez des fonds ?

 

- Oh non, rien de tout cela… L’Empire m’importe peu, tout comme le Pays du Feu ou encore Konoha et sa clique de dirigeants dépassés… Ce que je désire, c’est que fassiez le nécessaire afin qu’Amétris obtienne au moins quatre voix des Cinq Grandes Nations…

 

- Du chantage ! Vous intégrez vos affaires personnelles dans la mission internationale que nous menons ici-même ?!

 

- Je n’ai pas de conseil ni de jugement à recevoir d’un émissaire qui ne vit que pour l’unité d’un Empire, sans prendre en compte toutes les composantes politiques qui s’y trouvent… Mon constat est simple : je veux le meilleur pour Ephinéa et Amétris est justement ce qu’il y a de mieux en ce bas monde. Pour vous, le choix est enfantin : soit vous me procurez les voix dont j’ai besoin au plus vite, soit j’envisage de soutenir l’action de Boruto Uzumaki, ce qui créera une brèche sans précédente dans l’unité soi-disant irréprochable de Xerxès.

 

- Chienne…

 

- Mes espions sont partout… Coopérez ou la « chienne » que je suis viendra à vous mordre jusqu’au sang, vous et vos Grandes Nations pluriséculaires… Acceptez la nouvelle ère à venir ou bien nous ne parlerons plus de Xerxès comme d’un vulgaire vestige du passé…

 

- Et les Manga-Kami ?! Leur menace est réelle, vous ne pouvez pas vous permettre d’agir ainsi, vous devez les prendre au sérieux !

 

Le regard obscur, Hiromu Arakawa s’exprima selon ces mots troubles et glaçants :

 

- Les prendre au sérieux ? C’est là un conseil avisé que je vous propose de suivre tout autant, Monsieur l’émissaire de Konoha du Pays du Feu… Donnez-moi quatre voix et Konoha verra le jour se lever dans les semaines et les mois à venir… Autrement…

 

 

 

A suivre : Chapitre 26 – L’Attraction des corps

 

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Ah le retour de OF !

 

Un très bon retour !

 

On reprend l'histoire avec Titania bouleversée et abattu devant son père et la recherche de lien qu'elle attendait depuis si longtemps. Son père qui a joué d'elle en faisant le soi-disant père aimant n'est que haine et monstre sans coeur. Si Foene n'était pas venu l'a sauvée, elle ne serait plus. J'ai bien aimé son entrée et son style de pouvoir basé sur la chance 8), ça me rappelle un personnage que j'avais créer pour une fic sur HxH.

Maintenant nous verrons ce qui les attends à Konoha. Mais ça sera pas de la joie.

 

Du côté de la réunion internationale, c'est encore une fois l'échec au niveau des votes. Mais avec Hiromi et sonn chantage avec Shikamaru la donne pourrait fortement changé.

 

J'ai bien aimé l'histoire que tu as donné au sujet de la chute de Konoha, après la mort de Naruto et de Hinata qui est devenue une sorte de dictatrice, une chose impensable, quand à Boruto j'ai hâte de le revoir, je pense que c'est lui qui est à l'origine de la destruction totale du village où il y avait le cow-boy.

 

Bref j'attends la suite !

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  • 2 weeks later...

Salutations !

 

Après une grosse période d'absence, d'au moins 3 mois, les Of semblent se diriger vers de nouvelles parutions qui, je l'espère, seront bien plus satisfaisantes dans le rythme que jusqu'à récemment !

 

Aussi, j'espère que la reprise ne vous a pas trop refroidi et que le développement de l'histoire vous convient. Les chapitres suivant regorgeront de surprises alors... je vais me dépêcher de les écrire pour vous en faire profiter du mieux que je peux :)

 

Mais tout de suite, allons papoter avec notre commentateur de toujours, j'ai nommé Kyojin ;)

 

 

@Kyojin :

Ah le retour de OF !

 

Ça faisait un bail en effet... même trois pour ainsi dire ^^

 

Un très bon retour !

 

Voilà qui me rassure énormément, merci :D

 

On reprend l'histoire avec Titania bouleversée et abattu devant son père et la recherche de lien qu'elle attendait depuis si longtemps. Son père qui a joué d'elle en faisant le soi-disant père aimant n'est que haine et monstre sans cœur.

 

Oui, Hohenheim est un monstre, un bon salaud ! Voire pire... On va dire que l'amour paternel ne lui réussit pas trop :-\

 

Si Foene n'était pas venu l'a sauvée, elle ne serait plus. J'ai bien aimé son entrée et son style de pouvoir basé sur la chance 8), ça me rappelle un personnage que j'avais créer pour une fic sur HxH.

 

Depuis le temps que certains voulaient voir Foene en action, on a un petit avant-goût de ses capacités... Sa magie repose en effet sur la chance avec en plus un aspect "Gambler" ; oui, Foene est un flambeur 8) Je me suis inspiré de Setzer de Final Fantasy VI pour mettre au point le personnage. Sa magie permet de jouer avec les nerfs du lecteur... mais ça, vous le verrez plus tard :-X

 

Maintenant nous verrons ce qui les attends à Konoha. Mais ça sera pas de la joie.

 

En effet, direction Konoha... :-X

 

Du côté de la réunion internationale, c'est encore une fois l'échec au niveau des votes. Mais avec Hiromi et son chantage avec Shikamaru la donne pourrait fortement changé.

 

Arakawa se dévoile petit à petit au milieu des autres ambassadeurs... Reste à savoir ce qu'elle a derrière la tête ! J'espère que ce passage n'a pas été trop ennuyant ou complexe... la dernière fois qu'on avait vu un peu ce qu'il se passait à la Conférence, c'était au chapitre 20, c'est-à-dire il y a un certain temps ^^ C'est là où je me dis que ce genre de décalage causé par mes retards en publication d'épisodes sera normalement comblé lors de la mise au point du format final :D

 

J'ai bien aimé l'histoire que tu as donné au sujet de la chute de Konoha, après la mort de Naruto et de Hinata qui est devenue une sorte de dictatrice, une chose impensable, quand à Boruto j'ai hâte de le revoir, je pense que c'est lui qui est à l'origine de la destruction totale du village où il y avait le cow-boy.

 

Merci :)

Konoha a souffert de relations internes très houleuses. Les clans, c'est pas son truc au final ^^ On en saura d'avantage plus tard, il s'agissait là d'une présentation du climat ambiant à la capitale du Pays du Feu.

 

Ton hypothèse concernant le village en ruine est très intéressante mais encore une fois, je ne dis mot :-X

 

Bref j'attends la suite !

 

Merci beaucoup pour ton commentaire Kyojin. J'espère que la suite te plaira !

 


 

Je vous dis donc @ très vite pour un nouveau chapitre, cette fois-ci fort en action !

 

Merci beaucoup de lire les Of :-*

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  • 2 weeks later...

Chapitre 26 – L’Attraction des corps

 

 

 

Après avoir quitté son ami Max afin de prendre son destin en main au lieu de simplement suivre celui des autres, Erza le valeureux et bien trop bavard frère jumeau de Titania semblait bien loin des tracas de sa sœur. Forêts épaisses, prairies verdoyantes, vallées revigorantes, le rouquin était passé par de nombreux endroits chatoyants et pour le moins agréables, ce qui l’éloignait aussi bien psychologiquement qu’en distance de la fournaise infernale qu’affrontait son ami aux côtés de l’Ainé Asura.

 

Ce voyage en solitaire ressemblait à s’y méprendre à une balade des plus banales et bucoliques. L’objectif du randonneur était pourtant clair : excédé par le caractère trop mystérieux d’Asura qui semblait toujours le délaisser au profit de son ami Max, Erza avait eu confirmation de la part de l’ascète que sa sœur jumelle se trouverait certainement dans les jours qui viennent au village caché du Minerai et serait en danger qui plus est. Vérité, coïncidence, mensonge, souvenir détourné : le jeune homme n’en avait cure et était alors parti en trombe afin de rejoindre ce fameux village. Il espérait y trouver Titania et éventuellement la sauver.

 

Toutefois, le trublion, sans pour autant en avoir oublié son important objectif, prenait le temps de profiter du paysage. Erza avait cependant rapidement épuisé ses vivres et marchait à présent le ventre vide en espérant tomber le plus rapidement possible sur un marchand itinérant ou bien un hameau salvateur. Le jeune homme progressait alors en piedmont ce qui signifiait un environnement sec composé de gravier et de roches friables, la végétation y étant plus rare qu’ailleurs dans la région.

 

Mais la plus grande difficulté d’Erza était sa solitude. Il ne pouvait en effet ne parler à personne d’autre qu’à lui-même, chose qui l’horripilait plus que tout. L’histoire ne dit pas s’il rencontra en chemin d’autres marcheurs ; les aurait-il fait fuir ? Nous n’en saurons pas d’avantage. Le ventre d’Erza gargouillait fort, au point que le rouquin se reposa un instant, avachi sur le flanc d’une colline. Là, il observait les quelques pins qui brillaient sous les feux des rayons solaires. Un ruisseau se faisait entendre non loin donnant soif au jeune homme. Mais la faim restait son problème essentiel :

 

- Quelle plaie ! Moi qui possède en moi tant de souvenirs culinaires… et quand je dis « en moi », je ne précise allègrement pas qu’ils ne le sont plus sous leur état d’origine depuis bien longtemps… Me voir dans un tel état alors que mon esprit se délecte de plats que seule Mirajane savait cuisiner… Et non, mon corps veut de la subsistance ! Mon corps réclame à la vie son dû ! Si le destin veut que je vive alors qu’elle me nourrisse ! Enfin j’imagine qu’il ne suffit pas de demander pour avoir de quoi manger auquel cas la famine dans le monde ne serait qu’un mensonge monté de toute pièce pour la simple raison de créer des inégalités entre les peuples et ainsi prendre un conflit humain à son avantage et… et.. je parle mais j’ai toujours aussi faim. J’ai faim moi !!! Je veux manger, là, tout de suite, maintenant !!!

 

- Erza ?! résonna une voix juste derrière lui.

 

Se retournant d’un coup, le jeune homme vit avec stupéfaction sa sœur, Titania :

 

- Titi ?! C’est toi ?!

 

- Allons Erza, on ne s’appelle plus Zaza et Titi depuis des lustres…

 

En larmes, le jeune homme se leva, tout tremblant :

 

- Pardon mais je suis tellement submergé par l’émotion que j’en oubliais la crise que tu m’avais faite à nos 15 ans lorsque je t’avais appelée « Titi la Chartreuse » en plein banquet de guilde et que…

 

- Erza ! Stop !!... Et d’abord… pourquoi « la Chartreuse » ?

 

- Parce que tu as une haleine aussi forte que l’alcool du même nom quand tu te lèves le matin et que…

 

- Enfoiré !!!

 

Titania se jeta à corps perdu sur son frère afin de lui lancer un crochet du gauche lorsqu’Erza ouvrit grand les yeux ; une hallucination.

Allongé par terre, il venait de perdre connaissance. Se relevant avec difficulté, il paraissait bien moins bavard. Le fait d’avoir vu sa sœur lui rappelait qu’il devait tout faire pour arriver au village caché du Minerai sans encombre. Puisant dans ses ressources, il avança de plus bel.

A bout de souffle, il trouva une sorte de relai pour marchands après plusieurs heures de traversée lente et fastidieuse. Plusieurs chevaux y étaient attelés tandis que des coursiers se restauraient à l’intérieur de cette petite bâtisse en bois de pin et d’olivier.

 

Entrant péniblement, Erza s’écroula devant le gérant en demandant à boire et à manger pour la somme qu’il possédait. Vidant ainsi sa bourse, le pauvre randonneur n’avait plus un seul centime mais pouvait boire et manger comme jamais jusqu’alors. On lui servit près de quatre litres d’eau et trois poulardes entières aux pommes de terre persillées.

 

Repus, il s’en alla alors que le soleil se couchait bientôt. Le gérant l’interpella :

 

- Hey dites-moi, vous m’avez l’air bien à l’ouest… marcher la nuit ici n’est pas une chouette idée. Vous feriez mieux de rester… avec ce que la somme que vous m’avez donné, je vous paye le gite et le couvert du lendemain…

 

- Où se trouve le village caché du Minerai je vous prie, coupa sèchement Erza.

 

- Le village caché ? Et ben… bah… j’crois qu’il se trouve à plusieurs kilomètres juste au nord… derrière la vallée de Midgar… Pouvez pas vous tromper une fois que vous l’aurez passée, on y voit un trou béant dans le sol : c’est ça le truc du Minerai.

 

- Combien de temps me faut-il pour y aller à partir d’ici ?

 

- Oh bah j’vous donnerai douze heures, quinze au maximum. Mais restez, vous m’êtes sympathique alors…

 

- Gardez la monnaie, merci…

 

Erza s’en était déjà allé, le pas pressant. Laissant derrière lui le gérant totalement décontenancé dans son petit relai, le jeune homme solitaire ne pensait qu’à sa sœur ; le fait de l’avoir aperçue en hallucination n’était pas anodin pour lui. Elle courait un grave danger et il se devait de rejoindre le village shinobi au plus vite.

 

- Le temps m’est compté… je le sens… Titania !

 

*

* *

 

Quelque part en pleine mer septentrionale.

 

 

Un navire de commerce se fait attaquer par une artillerie de pirate. En quelques secondes, la frêle embarcation commence à sombrer, l’équipage ne peut rien faire tandis que les mercenaires des mers viennent en barque afin de récupérer les marchandises flottantes. Soudain, l’un d’eux s’écrie en voyant une femme :

 

- Bordel, ‘y avait une demoiselle à bord ! Qu’est-ce qu’on fait ?

 

- Bah si elle est vivante ça pourrait être sympa de s’en occuper… si tu vois ce que j’veux dire ! s’esclaffa un autre marin.

 

Tirant la pauvre femme à bord, les pirates se rendirent rapidement compte que celle-ci était en enceinte. La capitaine du vaisseau pirate, un certain Harlock, vêtu d’un long manteau noir au liseré rouge, chevelure châtain et épaisse balayée par le vent, s’écria :

 

- Il y a des lois en mers qui nous gouvernent tous mais encore faut-il être né pour pouvoir les respecter et les appliquer. Cette femme n’a pas pensé à son enfant en venant en mer… Amenez-moi le médecin de navire.

 

- Comment Capitaine Harlock ? Vous voulez sauver la femme ?! s’écria un matelot.

 

- Pas la femme, elle est déjà morte… je veux sauver l’enfant.

 

- Mais pour en faire quoi ? déclama un autre membre de l’équipage.

 

- Je connais un vieil ami qui apprécierait s’en occuper…

 

Nous étions alors un mois de décembre 771, loin des continents.

 

*

 

Quinze ans s’étaient écoulés tandis que le bébé, sauvé in extremis d’une mort certaine par le Capitaine Harlock avait trouvé refuge auprès du plus vieux marin de l’époque, un dénommé Barbe Blanche. Véritable légende vivante, les pirates et les matelots le respectaient, le nommant « Seigneur des Pirates ». Ce dernier s’occupait de faire régner l’ordre sur les océans, son navire étant l’un des plus imposants. Malgré son âge très avancé, le vieil homme possédait une musculature hors du commun ; vêtu d’habits d’un blanc des plus purs, il portait une longue et épaisse moustache blanche qu’il tirait en pointe vers le haut, à l’image de défenses d’éléphants.

 

Le nouveau né avait donc grandi auprès du Seigneur des Pirates ce qui représentait une chance inestimable. Petit protégé du Capitaine Barbe Blanche, le nourrisson était devenu un adolescent haut en couleur, regorgeant d’énergie. Son nom était celui d’un continent légendaire qui aurait été englouti par les flots des millénaires auparavant, le continent dit du Grand Nord : l’Atalanopolis. Le jeune garçon avait en revanche choisi lui-même son prénom, faisant référence à un vent nordique réputé pour sa force : le Foene.

 

L’équipage tout entier formait une famille aux liens étroits. Mais les jours heureux prirent une tournure bien différente lorsque certains groupuscules de pirates décidèrent d’établir un nouveau code de piraterie ; surtout, un nouveau chef avait été désigné en la personne Marshall D. Teach aussi connu sous le pseudonyme de Barbe Noire l’Impitoyable.

 

Ce qui devait arriver arriva. La frégate Blanche affronta la frégate Noire en l’année 786. Explosions, feu, chaire humaine, sang, hurlements : le conflit était terrible. Jamais une menace n’avait été aussi grande. Personne n’aurait cru constater la défaite de Barbe Blanche un jour et pourtant, l’ignoble antagoniste prit possession avec orgueil et jouissance du navire du perdant. Foene faisait parti des rares survivants et se trouvait auprès de son père adoptif, encerclés de toutes parts, lorsqu’il tenta d’attaquer le seigneur noir des pirates. Ce dernier était très imposant par sa stature, le torse velu, une barbe épaisse et sombre ; les dents plus défoncées les unes que les autres peaufinaient le portrait d’un homme laid au nez cassé et aux yeux vicieux. Ses vêtements étaient de longs manteaux de cuir tanné brun aux reflets d’ébène et aux liserés couleur or, associés les uns sur les autres. Levant le poing gauche, il repoussa Foene d’une facilité déconcertante puis lança dans sa direction une paire de dé en expliquant d’une voix rocailleuse :

 

- Tu m’as l’air joueur et téméraire, gamin, alors on va s’amuser un peu… tu veux ? Avec ces dés, tu peux faire un score allant de 2 à 12. Tu peux donc effectuer jusqu’à six résultats pairs et cinq impairs. Le jeu est simple : Si c’est pair, je te tue. Si c’est impair, je tue Barbe Blanche. Pas mal non ?

 

- C’est dégueulasse ! Ce n’est pas digne d’un pirate !

 

- Depuis quand les pirates ont-ils de la dignité ? gronda Barbe Noire avant de pointer un pistolet à poudre en direction de Barbe Blanche.

 

Acculé, voyant celui qu’il considérait comme son père mis en joug, Foene tenta le tout pour le tout et s’adressa au cruel pirate en proposant un autre jeu :

 

- Si les pirates ne peuvent pas s’appuyer sur les principes de dignité et de noblesse d’âme alors ce sont des opportunistes, n’est-ce pas ?

 

- Ouais et alors ?!

 

- Prenez un dé et lancez-le comme moi. Celui qui fait le plus gros score perd la vie.

 

- Foene ! s’exclama Barbe Blanche.

 

- Et ben… Je te laisse une chance de sauver ta peau et tu préfères te la jouer héroïque, hein ?! Alors très bien…

 

Approchant de Foene, Barbe Noire s’empara d’un dé et le jeta vers Barbe Blanche. Le score était de 5.

 

- Oh et bien on dirait que tu as de la chance dis-moi… Un 5 et on relance, un 6 et tu perds… Tu devrais y arriver mon p’tiot, mouhahahaha !!!!

 

Foene comprenait bien que Marshall D. Teach se jouait de lui et que tout l’équipage serait décimé mais quand bien-même, il préférait rester droit jusqu’au bout. Prenant l’autre dé, il lança en direction de celui qu’il aimait comme un père. Barbe Blanche esquissa le plus doux sourire de l’histoire de la piraterie, comme pour remercier Foene pour ses efforts valeureux.

 

- 6 ! s’écria Barbe Noire.

 

En moins d’une seconde, il pointa son pistolet à poudre vers Barbe Blanche et fit feu.  Touché en pleine tête, le seigneur blanc des pirates entacha sa fameuse moustache d’une lourde giclée de sang. Foene brayait de désespoir devant ce triste spectacle ; Barbe Noire, par cet acte, s’autoproclama Seigneur noir des Pirates. Puis il regarda Foene avec amusement :

 

- Tu es vraiment malchanceux… Avec ton beau discours, j’étais prêt à négocier quelques vies de cet équipage mais là, c’est tellement risible que je préfère mettre un terme à cette vaste mascarade ! Tuez-les tous jusqu’au dernier !!

 

- Non ! Pas ça !!! s’écria Foene qui assistait à une tuerie des plus violentes.

 

- Tu sais petit… j’ai une coutume en particulière… je garde toujours un survivant lorsque je prends un navire ou une ville de manière à avoir un témoin de mes faits alors soit heureux car la chance te sourit enfin ! Emmenez-le en cale !!

 

Foene fut trainé jusque dans la cale du navire de l’immonde Seigneur noir des Pirates désormais seul maitre sur les océans. Encastré dans une cellule trop petite pour qu’il puisse se tenir debout, le jeune adolescent pleurait toutes les larmes de son corps.

 

- Jamais, je n’ai jamais eu de chance…

 

- La vie finit toujours par nous sourire, répondit dans l’ombre une voix fluette.

 

Effrayé, Foene inspecta autour de lui mais l’obscurité l’empêchait de cerner distinctement la personne qui lui parlait. Il s’agissait probablement d’une fillette âgée d’une dizaine d’année à l’écoute de la voix.

 

- N’aie crainte, je suis comme toi un trophée de Barbe Noire…

 

- Tu viens d’un navire toi aussi ?!

 

- Non, d’une ville… Einsbern, au nord du continent d’Ishval.

 

- Que s’est-il passé ? demanda naïvement Foene, abasourdi.

 

- Je… Je ne préfère pas m’en souvenir… J’ai perdu mes amis, mes proches, ma mère et mon père…

 

Ressentant la douleur de la gamine, Foene préféra changer de sujet et se présenta, essayant de sécher ses larmes :

 

- Je suis Foene Atalanopolis, et toi ?

 

- Je m’appelle Eoline Haganeno… enchantée, répondit-elle d’une voix triste et monotone.

 

*

 

- Foene… Foene ! FOENE !!!

 

 

Ouvrant les yeux, Foene aperçut Khris en train de le secouer afin de le réveiller. Il venait de rêver vraisemblablement, un onirisme qui n’était autre que son passé, son triste passé enfoui au plus profond de lui. Reprenant ses esprits, il demanda à Khris se qu’il se passait :

 

- C’est Titania… Titouï a disparu avec le cheval.

 

- Quoi ?! Mais c’est pas vrai ?!

 

Regardant tout autour de lui, Foene ne put que confirmer ce que lui disait le jeune garçon. Titania s’était donc enfuit pendant la nuit, profitant du sommeil de chacun pour ne faire aucun bruit. Depuis leur départ d’Iwa, la jeune femme était resté muette d’où l’étonnement de Foene devant cette fugue imprévue.

 

- Mais où a-t-elle bien pu partir ? A Konoha ? Non, elle ne nous aurait pas laissés derrière comme ça… Oh mais la bougresse ! Qu’est-ce qui lui prend de nous faire ça ?! Sans laisser le moindre mot en plus, elle se fout de nous !

 

- Qu’est-ce qu’on fait Finou ? demanda Khris, d’un ton pleurnichant.

 

- On n’a pas le choix mon petit, on va marcher en continuant vers le sud-est comme nous l’avait indiqué Dame Izumie… en espérant trouver une nouvelle monture dans un hameau ou un village…

 

- Mais pour aller où ? s’inquiéta Khris.

 

- J’ignore ce que manigance Titania mais remarque, je préfère encore la voir « active » plutôt que muette et totalement renfermée comme hier soir. Où qu’elle soit, je suis certain qu’elle sait ce qu’elle fait, rassure-toi, d’accord ?

 

- Mais on ne va pas la rattraper alors ?

 

- On n’a aucune idée de l’endroit où elle est en ce moment alors pour notre propre sécurité, on va tout faire pour rejoindre Konoha. Une fois sur place, on cherchera Titouï, entendu ?

 

Khris, le regard sombre, acquiesça de la tête et alla préparer ses affaires dans un silence troublant tandis que Foene l’observait de manière paternaliste, marmonnant :

 

- Je devais avoir son âge lorsque j’ai perdu mon père et le peu que je pensais avoir construit… Khris… tu es un peu comme moi quelque part et j’ai l’impression que je te comprends de plus en plus.

 

Puis se tournant, la tête levée vers le ciel, il pensa à cette jeune fille du nom d’Eoline :

 

- Je me souviens l’avoir aidée à s’enfuir lorsque nous étions non loin des côtes de Fiore… juste avant cette terrible bataille navale, il y a neuf ans de ça… Je me demande ce qu’elle est devenue… est-ce que je la reconnaitrais avec sa chevelure aux reflets de jade ? J'imagine que non…

 

- J’ai rassemblé les affaires, on est prêt Finou ! s’excita le jeune garçon.

 

Sortant de ses réflexions, Foene entérina une longue marche aux côtés de son petit protégé. Terriblement inquiet pour Titania, il n’osait pas le montrer à Khris qui, petit à petit, semblait « différent » au fur et à mesure qu’ils approchaient de la capitale du Pays du Feu. Coïncidence ou non, ils ne se doutaient pas que plus encore que Titania, leur propre sort était très préoccupant.

 

*

* *

 

 

A bout de forces, Meiling restait là, genoux au sol, à regarder hagarde Kenshin venir vers elle ; ce dernier, Ainé usurpateur du Péché de l’Avarice, souhaitait la tuer afin de récupérer ses pouvoirs remarquables de Take Over avant de s’en prendre à Khaleesi, Hyôga et Kheldar qui se trouvaient alors dans une torpeur spirituelle, tentant de sauver le général Lahart du mal étrange qui le rongeait. Meiling était en fin de compte le seul espoir du groupe, un espoir qui lâchait prise peu à peu et risquait de tomber définitivement sous l’irrépressible menace de l’ennemi.

 

- Petite Meiling… Je te remercie pour ton don fort alléchant ! s’amusa Kenshin tout lançant une estocade de front en direction de la jeune fille.

 

- Take OverSpectrum !

 

L’espace d’un instant, Meiling se transforma en Spectrum, une espèce animale qui ne craint pas les attaques physiques en raison de son corps composé uniquement  de plasma; cependant, ce sursaut d’orgueil ne lui permit qu’à esquiver de justesse l’offensive de Kenshin. A bout d’énergie, la jeune combattante se retira quelques mètres en arrière et reprit sa forme de Métamorphe grâce à laquelle elle exerça la capacité Morphing afin de prendre l’apparence de Kenshin lui-même. L’assaillant s’en extasia :

 

- Excellent ! J’ai l’impression de voir un rat en train de se débattre dans sa cage… Chacune de tes actions sont perspicaces mais face à moi, ton courage en devient risible. Tu te démènes pour rien, gamine… et ce n’est pas en prenant mon apparence que tu parviendras à sauver la mise !

 

Kenshin transperça Meiling en plein abdomen tout en marmonnant :

 

- Je suis l’Avarice… pas l’Orgueil ou l’Envie pauvre niaise…

 

Soudain, ce qui semblait être Meiling disparut dans un nuage de fumée blanche :

 

- Un clone ?! s’étonna Kenshin.

 

Mais se retournant, il vit Meiling nue, recroquevillée au sol. Son énergie magique s’était tant épuisée qu’elle ne pouvait même pas utiliser un sort de Take Over afin de contrattaquer ou bien, ne serait-ce qu’utiliser la capacité Morphing du Métamorphe pour de se vêtir. Elle abandonnait. Non pas qu’elle n’en avait pas la force ou le courage mais elle n’en possédait tout simplement plus l’énergie et les capacités. C’en était terminé du groupe de Khaleesi, Hyôga, Kheldar et Meiling. Kenshin avait remporté ce prodigieux tour de passe-passe.

S’arrêtant devant elle, l’Usurpateur de l’Avarice brandit son Zampakuto, prêt à absorber une nouvelle vie mais surtout, obtenir un nouveau pouvoir.

 

- Tu es à moi…

 

Durant quelques secondes, Meiling aperçut en elle quelques vagues souvenirs très flous ; sa mémoire lui rappelait peut-être sa vie jusqu’à présent et pourtant tout cela lui semblait étranger.

 

- Est-ce mes racines que je vois là ? marmonna-t-elle.

 

Kenshin tendit son bras armé au dessus d’elle. Le coup fut net et sec, sans fioriture, en direction de la jeune fille, désemparée.

 

Mais rien ne se passa. Meiling releva lentement la tête et ressentit comme une contraction dans l’espace qui la séparait de Kenshin. Ce dernier tremblait de tout son corps lorsque soudainement, il fut projeté au loin dans un terrible fracas. Avant que la jeune fille ne puisse comprendre quoi que ce soit, une silhouette sortit de derrière elle et s’avança à ses côtés tout en jetant un large morceau de tissu afin de recouvrir son corps nu. Le demoiselle en état de choc vit avec effroi que l’inconnu en question portait un masque de couleur blanche qui recouvrait non seulement son visage mais semblait tenir sans aucune attache. De couleur blanc crème, on aurait dit un masque mortuaire sur lequel étaient dessinés des sortes de tatouages d’un noir rougeâtre ; ces marques représentaient des lignes, des courbes, des cercles concentriques et d’autres formes géométriques, le tout respectant une symétrie axiale parfaite. Stupéfaite, Meiling regardait d’un air hagard lorsque Kenshin sortit du nuage de poussière provoqué par son évincement violent de l’instant :

 

- Qui… es-tu ?

 

 

L’inconnu répondit d’une voix vibrante, résonnante et grave à la fois :

 

- Mon nom… ? Je n’en ai pas… Mais appelle-moi… Le Magnifique !

 

- Le Magni… Mais qu’est-ce que c’est que cette connerie ?! s’énerva Kenshin.

 

Le curieux justicier sorti de nulle part posa sa main droite sur son mystérieux masque et tira fortement dessus jusqu’à le retirer. L’étrange artefact se désagrégea au vent comme de la vulgaire poussière. Tournant la tête, il regarda Meiling avec attention, les yeux dans les yeux :

 

- Désolé pour tout Meiling… Je crois que j’ai beaucoup à te dire et plus encore à me faire pardonner… si toutefois tu me pardonnes un jour…

 

Fixant ce regard aux pupilles rouge écarlates, la jeune fille s’exclama :

 

- Kheldar ?!

 

- Pas le temps de jacasser, bougez-vous général Lahart ! gronda une voix de femme.

 

Khaleesi venait d’arriver aux cotés de Meiling puis s’écroula l’instant suivant. Elle portait fermement son Zampakuto et, levant ce même bras, le présenta à Kheldar en lui expliquant qu’il n’y avait rien de mieux qu’un sabre pour affronter un autre sabre.

 

- Mais Khaleesi, je ne peux pas utiliser les pouvoirs de Hyôga, toi seule le peux…

 

- Je sais mais tu pourras au moins le manipuler en tant qu’arme blanche, vois-tu ?

 

- « Le manipuler » ? Haha, je ne suis pas certain que le général Doranbâlt apprécie cela… m’enfin bon, pas de temps à perdre !

 

Saisissant Hyôga, les deux amis enfin réunis foncèrent en direction de Kenshin tandis que Khaleesi tentait de rassurer une Meiling totalement désemparée et abasourdie :

 

- Tu t’es vaillamment battue ma petite. Grâce à toi, Hyôga à pu sauver Kheldar à temps en « cristallisant » l’ensemble du mal qui le rongeait…

 

- Mais alors… il s’est passé quoi au juste ?! paniqua-t-elle.

 

- J’ai sorti Hyôga de l’enfer qu’il vivait, aux portes de la mort et il s’est incarné dans ce Zampakuto que Kheldar tient en ce moment. Nous avons établi une sorte de pacte qui stipule que je lui prête de l’énergie magique en échange de quoi son âme subsiste et il peut ainsi utiliser différents pouvoirs… Mais je suis la seule habilitée à cela.

 

- Mais alors Kheldar ne peut rien faire de magique avec ?

 

- Non, en effet. Cependant, toute personne qui touche le Zampakuto peut entendre Hyôga et communiquer avec lui, même toi si tu veux… s’amusa-t-elle avant de reprendre : Il devient ainsi un allié de poids pouvant épauler Kheldar par la pensée.

 

- Avec toutes ces péripéties vous devez être épuisée…

 

- C’est sur… je ne peux clairement plus me battre et c’est une chance que le général Lahart soit en pleine forme !

 

- Mais ce masque bizarre qu’il portait… ?

 

- Une technique rare qu’a utilisée Hyôga en tant qu’esprit de Zampakuto. Pour faire simple, il a combattu le mal qui rongeait Kheldar et l’a scellé en lui. Le masque que tu as vu est un artefact magique, l’illustration du parasite qui l’habite et le détruit. Cette technique d’emprisonnement spirituel s’appelle « l’Hollow »… Le général Lahart porte ainsi un « Masque d’Hollow ».

 

- Mais Kheldar n’est donc pas sorti d’affaire ?

 

- Il faut faire attention que ce mal étrange ne reprenne pas le dessus sur lui mais grâce à ce masque, en plus d’être apaisé pour le moment, il peut également puiser l’énergie de son démon interne sans pour autant y succomber.

 

- C’est un artefact à double tranchant alors… s’inquiéta Meiling.

 

- En effet, même si cela permettrait au général Lahart d’améliorer ses capacités au combat, nous devons être vigilent… Hyôga m’a prévenue que cela ne représentait qu’un soin palliatif en attendant de trouver une solution plus viable sur le long terme.

 

Khaleesi, à bout de force, expliquait ainsi la nouvelle situation à une Meiling totalement perdue ; Kheldar, croisant le fer face à Kenshin, comprit rapidement qu’il n’avait pas le droit à l’erreur. Il était véritablement le dernier rempart avant une éventuelle fin prématurée du groupe qu’il formait.

 

Les lames s’entrechoquaient, provoquant de violents fracas. Kenshin semblait stupéfait par la situation mais ne disait aucun mot, comme pour ne pas montrer son désarroi ; Kheldar quant à lui bénéficiait des enseignements de Hyôga sur le type d’adversaire qu’il affrontait :

 

- Shin… ou plutôt Kenshin Himura… C’est un Shinigami qui possède visiblement un Zampakuto très puissant… Je ressens également une autre forme d’énergie lui permettant d’absorber des âmes… Cet homme est non seulement un bretteur hors pair mais aussi un adversaire aux ressources magiques quasi inépuisables ! Prend garde Kheldar, soit attentif et essaye de toujours avoir un  geste d’avance sur lui.

 

- Merci du conseil Doranbâlt ! répondit par la pensée le général dont le retour sauvait pour le moment la mise : Nous allons faire une fine équipe tous les deux !!

 

- Je n’en doute pas… Seulement, n’oublie pas de faire en sorte que Khaleesi et Meiling soient toujours derrière toi… Ce mystérieux Kenshin… J’ignore s’il est du genre à combattre à la loyale ou non…

 

Un duel inattendu était sur le point de débuter. Kenshin, étrangement muet, semblait aussi excité qu’en colère alors que la situation lui échappait… Que pouvait-il bien préparer ?

 

 

 

A suivre : Chapitre 27 – Toucher le fond

 

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Chapitre palpitant !

Erza continue sa quête rude et difficile pour but de retrouver sa sœur, sa détermination est toujours aussi forte.

 

Du côté de Foene, on découvre son passé bien intéressant. Il a donc été élevé par Barbe blanche et confronté Barbe noir. Sa chance ne l'avait pas souri en ce temps là. Mais comment s'est elle renforcée ? Par magie ? 

 

Titania les a laissée en plan avec le petit Khris qui devient de plus en plus bizarre.

 

Et la fin se finit avec beaucoup de suspense. Meiling s'est très bien défendue et le sauvetage express de Keldhar est à retenir, cependant est ce que ce nouveau pouvoir sera suffisant face à Kenshin ?

 

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  • 2 weeks later...

Salutations tardives !

 

Surprise ! Vous savez quoi ? Et bien nous sommes techniquement dimanche et le prochain chapitre sort... dimanche. Enjoy :D Dans moins de 24h il sera là ; je précise seulement qu'il est légèrement plus court qu'à l'accoutumé pour des raisons scénaristiques. En gros, ça me permet de mieux emboiter la suite si vous voulez ^^ En espérant qu'il vous plaira ;)

 

A présent, allons voir notre cher commentateur Kyojin :

 

@Kyojin :

Chapitre palpitant !

 

Merci beaucoup !

 

Erza continue sa quête rude et difficile pour but de retrouver sa sœur, sa détermination est toujours aussi forte.

 

Erza est en effet un solide gars. Derrière ses airs un peu farfelus parfois, il reste motivé et prêt à tout pour sauver ceux qu'il aime, notamment sa sœur. Mais est-ce que le danger qu'il croit anticiper est pertinent ? Là est toute la question...

 

Du côté de Foene, on découvre son passé bien intéressant. Il a donc été élevé par Barbe blanche et confronté Barbe noir. Sa chance ne l'avait pas souri en ce temps là. Mais comment s'est elle renforcée ? Par magie ?

 

Le rêve-flashback de Foene permet en effet de commencer à mieux cerner le personnage. Je suis ravi que cela te plaise ^^ Récupéré par un certain Harlock, il bénéficie de la meilleure éducation possible en mer auprès de Barbe Blanche avant de connaitre l'enfer de Barbe Noire. A chaque fois en fait, il a un manque cruel de chance très vite rattrapé par une sorte de chance zarbe qui le sauve de justesse. Comme une sorte scoumoune : jamais de chance mais il s'en sort toujours. On en saura plus sur lui plus tard. D'ailleurs il fait des parallèles avec Khris, ce qui n'est pas anodin. Et concernant sa magie, on se doute que le fait qu'elle se base sur le hasard et la chance est en lien avec son vécu... mais de là à savoir comment il a obtenu ce pouvoir... ce sera pour plus tard :-X

 

Titania les a laissée en plan avec le petit Khris qui devient de plus en plus bizarre.

 

Titania qui se barre on ne sait où avec la monture sans laisser de traces et Khris qui devient toujours plus énigmatique... Mais qu'est-ce que cela va donner ?... Des réponses pour très bientôt !

 

Et la fin se finit avec beaucoup de suspense. Meiling s'est très bien défendue et le sauvetage express de Kheldar est à retenir, cependant est ce que ce nouveau pouvoir sera suffisant face à Kenshin ?

 

Heureux de constater que tout cela t'ait plus ;) Meiling fut vaillante et a atteint ses limites. Kheldar arrive de justesse et nous commençons à voir le bout du tunnel du côté de ce groupe. Après il reste Kenshin... et là, c'est une autre histoire... :P:-X

 


 

Je vous dit à très bientôt ! Merci pour votre soutien :D

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Chapitre 27 – Toucher le fond

 

 

 

Kenshin et Kheldar se fixaient du regard dans un silence pesant qui fut bientôt brisé par l’intervention du premier :

 

- Je frétille d’excitation… j’ai tellement envie de posséder vos vies, vos âmes et vos pouvoirs !

 

- Tu vas surtout prendre mon poing dans la tronche pauvre imbécile… Tu as eu ta chance, à présent tu vas devoir payer pour tout ce que tu as fait subir à Meiling !

 

- Oh ! Alors nous partons dans le jugement de circonstance ? Et bien mon pauvre général de Fiore… ne vous faut-il pas également faire acte de rédemption … ? ironisa-t-il.

 

Souriant d’un air narquois, Kheldar fonça sur son ennemi tout en pointant son sabre, comme pour le transpercer ; à cette estocade, Kenshin répondit par une parade de biais en se baissant légèrement, orientant sa lame vers le sol. Mais tandis que ce dernier s’apprêtait à lancer une contre-parade, Kheldar utilisa sa magie organique de magnétisme afin de déséquilibrer son adversaire, cette dernière influant sur le circuit sanguin d’une cible afin de créer des courants d’attraction.

 

Kenshin tomba à genoux, désorienté mais esquiva néanmoins de justesse un coup horizontal de Kheldar qui visait son cou : se relevant face à son ennemi avec une vivacité hors du commun, il décrocha un violent crochet du gauche puis arma son sabre, en position de combat. Là, il abaissa son arme à la manière d’un couperet inéluctable.

 

- (Kheldar ! Ta sphère !!), insista Hyôga par la pensée.

 

Le général Lahart créa alors quasi instantanément une sphère de protection à partir de sa magie spirituelle de gravité, ce qu’il ne pouvait normalement pas faire dans son état normal. Mais grâce aux compétences de Hyôga, son démon intérieur avait été comme anesthésié et Kheldar utilisait désormais sa seconde magie faisant ainsi de lui un mage des plus complémentaires.

 

L’offensive de Kenshin s’arrêta nette sur une sorte de carapace translucide qui entourait le fier Lahart puis ce dernier utilisa sa magie de magnétisme, repoussant son assaillant.

 

Se relevant, Kheldar ne lâchait pas du regard Kenshin, l’analysant de ses yeux rouge écarlates sous toutes les coutures. Il semblait néanmoins perplexe et restait prudent. Sans sa double magie utilisée à pleine puissance, il aurait déjà été tué deux fois par le prodigieux Shinigami qui, après un combat contre Meiling, n’avait toujours pas utilisé la moindre magie. En effet, Kenshin devait occire son ennemi avec son Zampakuto en forme scellée, c'est-à-dire sous l’aspect d’une lame simple, s’il désirait absorber une magie. Afin d’utiliser son impressionnant stock de capacités accumulées jusqu’alors, il devait invoquer le nom de l’arme, libérant de cette façon l’intégralité de ses pouvoirs. Le monstre de puissance était donc encore endormi et Kheldar tout autant que Hyôga l’avaient bien comprit avec ces quelques échanges de coups.

 

Soudainement, un jeu d’esquive se lança entre les deux combattants. Se rapprochant en un instant, chacun tentait de toucher l’autre mais sans qu’il n’y ait la moindre parade. Reculant, se baissant, s’avançant de côté, petits et grands pas, écarts et courbures, on aurait presque dit qu’une danse des lames s’offrait en spectacle à Khaleesi et Meiling qui tentaient de regagner au plus vite un peu de force afin de ne pas servir de cible facile à Kenshin.

 

- Magnétisme : Arrêt cardiaque !

 

Profitant d’une seconde de battements entre deux coups, le général Lahart jeta Hyôga au loin comme pour faire une diversion avant de poser ses deux paumes au niveau du torse de Kenshin, ahuri devant un tel acte de folie. Mais à l’énoncé du sort, ce dernier sentit son sang se glacer puis, plus rien. Souffle coupé, douleur atroce à la poitrine. Son adversaire venait de bloquer son flux sanguin provoquant alors un arrêt cardiaque.

 

Kenshin eut tout juste le temps de repousser Kheldar que l’effet du sort s’arrêta. Titubant, il reprenait avec grande difficulté ses esprits lorsque son ennemi, usant de sa magie de gravité, attira et empoigna les deux Zampakuto. La stratégie de Kheldar, extrêmement dangereuse, avait été pensée par Hyôga qui constatait avec excitation à sa bonne mise en œuvre. Tout reposait alors sur l’effet de surprise.

 

Armé des deux sabres, Kheldar les manipula de manière à trancher à plusieurs reprises Kenshin qui s’écroulait sous les coups chirurgicaux de son bourreau ; tombant à genoux, il constata que le général Lahart s’apprêtait à lui donner le coup de grâce par décapitation : croisant les bras, il les déploya afin de sectionner la tête de son ennemi à la façon d’une cisaille. Pour s’assurer de la finalité, Kheldar activa sa magie de gravité gagnant en puissance, rapidité et précision. L’histoire de Kenshin s’arrêtait là.

 

C’est du moins ce que les choses de la vie auraient du permettre de constater. Baignant dans son propre sang, écorché de toutes parts, le Shinigami aux multiples ressources, croisa ses bras et bloqua net les deux lames. Kheldar observait cette preuve d’abnégation ultime, choqué, lorsque Kenshin releva la tête et prononça d’un ton des plus dangereux :

 

- Ne me sous-estime pas jeune démon… Mon âme est plus pervertie que tout au monde !

 

Les mains pleines de sang, il serra les poings, immobilisant les deux sabres ; fixant Kheldar de ses petits yeux pervers, il souriait à pleine dents, tel un fou perdu au plus profond des abysses de l’ivresse.

 

*

* *

 

 

Au pied de la fortification extérieure monumentale d’Amétris, au cœur du continent d’Ishval, le curieux jeune homme blond qui semblait connaitre Kheldar depuis des années avait continué son périple solitaire depuis les terres septentrionales de la région de la Grande Limite.

Marmonnant sans cesse que le genre humain l’exaspérait, il avait apparemment parcouru en seulement deux jours une distance nécessitant normalement plusieurs semaines de marche.

 

S’arrêtant un moment face à cette gigantesque muraille, il s’en approcha et y posa ses deux mains. Un vent venait faire virevolter son épais manteau bleu-nuit. Fermant ses yeux quelques secondes, il les ouvrit à nouveau : naturellement de couleur marron, ils étaient devenus rouge écarlates. Puis le jeune homme commença à parler tout seul :

 

- Je te sens, Je me rapproche de toi Kheldar ! Tu utilises des pouvoirs intéressants, je le ressens également… Comme c’est excitant ! J’ai tellement hâte de te revoir mon cher et tendre cousin… Notre clan n’est plus que l’ombre de lui-même… et quand j’entends de ci et là que tu as, en plus de tout tes travers, occulté ton véritable nom… Lahart… quel pseudonyme ridicule ! Nous sommes du clan des Kurata !! KURATA !!! Pourquoi ne le mets-tu pas en valeur ?! Hein ?! En as-tu honte ? Peut-être devrais-je te percer les yeux afin que personne ne puisse distinguer leur couleur unique, symbole de notre histoire tragique !

 

Haletant, l’étrange garçon se calma et reprit sur un ton plus doux :

 

- Non mais qu’est-ce que je dis-là ? Je ne te veux aucun mal Kheldar… je veux juste te retrouver et t’aider… l’heure est grave et nous avons besoin de retrouver nos racines, n’es-tu pas d’accord ?

 

Après un temps de silence, il termina d’une voix à peine audible :

 

- Mais non, évidemment tu ne peux pas me répondre mais bientôt, je serai auprès de toi et j’entendrai ta réponse… encore un peu de temps et je parviendrai à te localiser, à te trouver et surtout… à te récupérer !

 

Le jeune homme continua sa route vers l’Ouest en direction du Royaume fantôme de Fiore, marchant lentement et nonchalamment.

 

*

* *

 

 

Une nuit étoilée. Le ciel nocturne conjuguait avec brio l’obscurité la plus totale avec l’éclat invraisemblable des différentes constellations qui s’accrochaient à la voute céleste. Sous ce spectacle aussi naturel qu’onirique se trouvait une vaste forêt de pins, au creux d’une vallée. Là, le long d’un puissant fleuve sans nom marchait un homme solitaire. Erza.

 

Ce dernier avait quitté précipitamment le hameau dans lequel il avait pu se repaitre afin de gagner le plus de temps possible ; son but était alors d’atteindre le village caché du Minerai dans lequel se trouvait peut être sa chère sœur Titania, et d’après les visions d’Asura l’ascète, en grave danger. La pression était donc d’autant plus grande. Erza ne voulait pas fléchir et tenait à aller au bout de sa pensée, au bout de son action, au bout de son histoire, tout simplement.

 

La nuit était chaude, suffocante par moments et la proximité de ce fleuve rafraichissait Erza de manière aussi agréable que bienvenue.

Cependant, le jeune homme marchait depuis bientôt cinq heures. Il lui restait encore beaucoup de trajet à faire avant d’attendre son but mais la fatigue et la faim ne cessaient de le ralentir. L’épuisement n’était pas loin et ses forces l’abandonnaient au fur et à mesure qu’il avançait.

 

S’arrêtant quelques temps, il s’asseye sur un rondin de bois mort et regarda autour de lui ; il n’y avait strictement rien de comestible. Fouillant ses poches et ses affaires, il s’aperçut qu’en plus de ne plus avoir d’argent, il n’avait rien à manger. Rien si ce n’était l’étrange Fruit du Démon qu’il avait récupéré au tout début de sa mésaventure avec Max, sur l’Ile de la Reine Morte. Se remémorant les conseils d’Asura, Erza avait conscience que ce fruit renfermait un pouvoir et qu’en le mangeant, il se l’approprierait. Mais est-ce que ce fruit pouvait avant tout lui rendre des forces ? Toujours d’après le vieil homme, le consommer était dangereux et provoquait un état d’autodestruction tel… qu’on risquait d’en mourir. Erza était donc hésitant tandis que son estomac l’invitait toujours plus à succomber à la tentation du fruit visiblement défendu.

 

Le jeune voyageur solitaire sortit finalement de sa sacoche le fameux fruit et le regarda sous toutes les coutures ; moche, flétri, baveux, il n’avait plus l’air d’être bien frais. Le jeune homme se souvint alors d’une autre information que lui avait confiée le vieil ascète lors d’une discussion : plus le temps passait, moins le fruit était douloureux à la digestion.

 

- Tout dépend du seuil de douleur j’imagine… Marmonna Erza, dubitatif.

 

Mais la réalité le rattrapait sans cesse : cette faim qui ne le quittait plus, ce manque d’énergie croissant et cette vision qui se troublait toujours plus au fil des minutes. Le pauvre trublion arrêta de réfléchir un instant et décida d’écouter son organisme plutôt que son esprit. Approchant le fruit maudit de sa bouche, il succomba et croqua. Le jus dégoulinait de sa mâchoire inférieure tandis que ses dents mâchaient un épais morceau.

 

Erza avala puis s’essuya la bouche avec sa manche. Il patienta quelques secondes. Rien. Aucune sensation nuisible ou douloureuse : au contraire, le fruit était exquis. Un petit goût sucré accompagnait avec brio des saveurs fortes et parfumées. Appréciant énormément ce fruit qui tenait apparemment plus de l’ange que du démon, le jeune homme dévora le reste, ingérant même le trognon.

 

Étonnamment, Erza se sentit totalement repu et requinqué. Il sentit rapidement son corps réagir au fruit, gagnant en force et en énergie. Peu à peu, ses muscles semblaient se gonfler tandis que ses abdominaux essuyaient des crises de spasmes. La force et l’énergie qui grandissaient en lui se décuplaient et lui montaient à la tête. Il avait chaud, très chaud. Son corps transpirait de tous ses pores et sa gorge se desséchait au fur et à mesure que sa tension s’emballait. Se levant, Erza tituba ; il s’approcha du fleuve et commença à boire des litres et des litres. Mais l’eau semblait s’évaporer au contact de ses lèvres. S’humidifiant le visage, il avait l’impression de s’ébouillanter le crâne. Totalement paniqué, Erza commença à enlever ses vêtements : nu, il se griffait comme pour retirer sa peau, certainement dans l’espoir d’avoir moins chaud. Car en effet, le pauvre homme vivait un véritable enfer et la folie le guettait. Une fournaise se logeait en lui et son organisme souffrait tellement qui lui était impossible de prononcer le moindre mot.

 

Aucune parole, aucun cri. Des râles, des souffles, des crachats : Erza tenta de se faire vomir, en vain. Le simple fait d’ouvrir la bouche le faisait tant souffrir qu’il ne put rapidement même plus bouger. Le mouvement le plus succinct provoquait chez lui une telle crise d’urticaire qu’il risquait de s’écorcher à vif. Déjà, du sang coulait de ses griffures qui ressemblaient peu à peu à des plaies béantes. A bout de souffle, ayant atteint et dépasser son seuil de douleur depuis bien trop longtemps, Erza se jeta dans le fleuve sans nom en espérant y trouver fraicheur et soulagement.

 

Le contact de l’eau avec son corps ne fit que provoquer un énorme nuage de vapeur. Son être bouillonnait tellement qu’il faisait évaporer les flots du fleuve. Le courant rentrait véritablement en ébullition et Erza n’eut bientôt plus d’air. Il ne parvenait pas à remonter à la surface, comme paralyser et tétanisé. La peur l’envahit. L’angoisse l’enveloppa tel un linceul. La crainte d’une mort violente et douloureuse entonna en lui comme un requiem fataliste.

 

Erza von Héliwood perdit connaissance et tomba au fond du fleuve anonyme. Trainé par le courant, sa vie se tarissait. Bientôt, on ne le vit plus, pas même une silhouette. Il s’en était allé, bercé par des flots lugubres vers une fin visiblement inéluctable.

 

 

 

A suivre : Chapitre 28 – Jeux de dupes

 

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Bon chapitre !

 

Kheldar semble bien se débrouillé face Kenshin, si au début aucun des deux n'arrivaient à mettre son adversaire à mal, Kheldar en fut le premier. La fierté de Kenshin en a pris un coup, mais je pense qu'il va libérer son Shikai voir Bankaï !

 

On revoit l'étrange inconnu à la recherche de Kheldar, qui semble être son cousin et venant du clan disparu de Kurata, une bonne surprise ce qui veut dire que Kheldar a encore un pouvoir endormi en lui, il va maitrisé le NEN ?

 

Du côté de Erza ce cliff de ouf, il a mangé le fruit du Démon et a en subit les premiers effets de l'ingurgitation, mais il a fait le malheur de sauter dans la rivière, ça m'étonne qu'il meurt, cependant je me demande bien quel pouvoir il développé ? Le feu ?

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  • 4 weeks later...

Salutations à toutes et à tous !

 

Encore une fois je vous remercie pour votre patience et votre assiduité dans la lecture des Of. Mention spéciale pour ma commentatrice de l'ombre qui, par le biais de MP, me donne toujours à chaque chapitre son point de vue fort intéressant et vivifiant ! Merci à elle ;)

 

Merci également @ Kyojin pour son commentaire :D

 

 

@Kyojin :

 

Bon chapitre !

 

Merci beaucoup :)

 

Kheldar semble bien se débrouillé face Kenshin, si au début aucun des deux n'arrivaient à mettre son adversaire à mal, Kheldar en fut le premier. La fierté de Kenshin en a pris un coup, mais je pense qu'il va libérer son Shikai voir Bankaï !

 

C'est un duel très serré en effet et Kheldar semble être le premier à prendre l'avantage. Où cela va-t-il amener ? La réponse au prochain chapitre sachant que, dans les Of, "rien ne se passe jamais vraiment comme il se devrait de l'être" :P

 

On revoit l'étrange inconnu à la recherche de Kheldar, qui semble être son cousin et venant du clan disparu de Kurata, une bonne surprise ce qui veut dire que Kheldar a encore un pouvoir endormi en lui, il va maitrisé le NEN ?

 

L'inconnu est en effet très important pour la suite et il est bien de s'en rappeler afin de ne pas être trop surpris ou détaché des événements futurs... mais je n'en dis pas plus :-X On en apprend plus sur Kheldar dont le passé sera vraiment essentiel à la compréhension de certains éléments.

 

Quant à savoir s'il va contrôler le Nen ou non, il faut retenir que le monde d'Ephinéa, la "magie" est l'alchimie, le jutsu, la nécromancie Kido, etc... L'origine est la même et le nom diffère seulement en fonction des cultures et de l'héritage du passé de chacune d’entre elles.

 

Ce que tu dis est très intéressant, nous verrons dans les chapitres suivant ;)

 

Du côté de Erza ce cliff de ouf, il a mangé le fruit du Démon et a en subit les premiers effets de l'ingurgitation, mais il a fait le malheur de sauter dans la rivière, ça m'étonne qu'il meurt, cependant je me demande bien quel pouvoir il développé ? Le feu ?

 

Ravi que ce cliff te plaise ^^

Le fruit n'était plus très frais et pourtant, on voit dans quel état cela met Erza : imaginons donc un instant ce qu'ont pu ressentir Khaleesi et Ino qui en avaient mangé "à l'arbre" dans leur flashback sur l'île de la Reine Morte 9_9 Je n'en dis pas plus, naturellement :-X

 


 

Le chapitre 28 arrive très bientôt le temps pour moi de le terminer et de le peaufiner, en espérant qu'il vous satisfait ;)

 

@ très bientôt :)

 


 

Prochain chapitre... Ce soir

:)

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  • 2 weeks later...

Chapitre 28 – Jeux de Dupes

 

 

 

Kenshin s’agrippait aux lames des deux sabres que tenait Kheldar ; tirant vers lui de toutes ses forces, il bascula et entraina le général Lahart dans sa chute : les deux Zampakuto se plantèrent au sol et tandis que Kheldar réalisait le renversement de situation, Kenshin en profita, dos au sol, pour projeter en l’air son ennemi en déployant ses jambes à pleine puissance. Ce dernier sentit une atroce pression au niveau de l’estomac qui le fit cracher de la bile et lâcher ses deux armes. Encore en l’air, à quelques mètres du sol, il vit Kenshin poser sa main droite sur son avant-bras gauche tendu. Sa paume gauche commença à s’illuminer tandis qu’elle semblait être dirigée en direction du général de Fiore. Le Shinigami braya une incantation :

 

- J’en appelle aux sorts de Nécromancie ! Voix des limbes, esprits pourfendeurs ! Poupée humaine enchantée, arbustes cendreux, hécatombe abominable, soleil opulent ! Par les tréfonds elles s’écrasent, par les feux des cieux, ils s’élèvent ! Hado n°76 : Triple lotus pourpre !!!

 

De sa main gauche s’extirpa une sorte de déflagration dévastatrice en forme de lotus en éclosion, recouvrant une large surface au fil de la propagation. Kheldar subit l’attaque de plein fouet.

 

Un épais nuage de poussière masquait la vue de Kenshin lorsque tout à coup, une bourrasque de vent balaya la scène de combat. Le général Lahart se trouvait face à son ennemi, debout, les vêtements partiellement déchirés.

 

- Comment as-tu pu survivre… ?! s’étonna Kenshin.

 

Kheldar ne répondit point. Il portait de nouveau son masque de Hollow. Seuls ses yeux rouge écarlates perçaient au travers de petites fentes oculaires. Meiling et Khaleesi voyaient leur allié de dos et crurent un instant que le duel allait reprendre. Mais si le masque étrange de Kheldar lui avait permit de faire appel à la puissance de son démon intérieur afin d’encaisser l’offensive ennemi, il ne semblait en revanche plus en état de combattre. A bout de force, il s’écroula au sol. Kenshin, qui retournait auprès des deux sabres, s’en empara et s’extasia :

 

- J’ai hésité, j’ai vraiment hésité à utiliser toute ma puissance en libérant mon Shikai mais cela aurait été au détriment de vos pouvoirs à tous… je ne suis pas certain que j’aurais pu me contenir… Bonté divine, ma tentative de nécromancie a fonctionné !! Merveilleux, je vais pouvoir ainsi vous achever un à un, en commençant par ce joli Zampakuto dénommé Hyôga !

 

Khaleesi se releva avec grandes difficultés à l’écoute du macabre plan du Kenshin et tenta de l’en dissuader lorsque Meiling lui agrippa la jambe, marmonnant :

 

- Si tu peux te lever Khaleesi, sauves-toi, vite…

 

La Dragonnière constatait ainsi l’épilogue d’une douloureuse aventure. Hyôga se trouvait, impuissant, dans les mains de Kenshin tandis que Meiling sombrait dons un état de perte de connaissance profond. Son allié de taille, Kheldar, gisait au sol, brulé de toutes parts, inerte. Titubante, la jeune femme se savait perdue ; elle tomba à genoux et pensa un instant à sa sœur Roseliane avant d’esquisser un sourire. « Nous avons fait de notre mieux pour expier nos erreurs passées sœurette… je pars la première… tâche de ne pas me rejoindre trop vite… je ne serai pas seule, rassure-toi » chuchota-t-elle, les larmes aux yeux, tête baissée. Ses longs et beaux cheveux blond platine tombaient raide, lui donnant l’impression d’être dans un autre monde, fait d’ombres et de reflets d’or blanc. Écœurée, elle ne leva les yeux que pour lancer un ultime regard éphémère à son compagnon d’arme, Hyôga Doranbâlt. Kenshin tenait Hyôga d’une main et, ayant posé son propre Zampakuto au sol à côté de lui, il toucha la lame de son index et majeur droits. Là, l’absorption des pouvoirs de Hyôga était en court : le général Doranbâlt était ainsi le premier à tomber.

 

Kenshin semblait extrêmement concentré ce qui expliquait son comportement jusqu’alors ; le vol de capacité nécessitait un cadre optimal. Tandis qu’il fermait les yeux, plongé dans son pillage de compétences, Kheldar commença à trembler. Sa main gauche se crispa et alors qu’il levait avec grande difficulté la tête afin de fixer de son regard pourpre le Shinigami de malheur, il étira tous les doigts de la dite-main en direction de l’ennemi. Portant toujours son masque d’Hollow, d’une voix raisonnante et grave, il invoqua à son tour une incantation qui, toutefois, ne semblait pas être de la nécromancie à l’instar de Kenshin :

 

 

- Gravité des cieux, extirpez-moi des dédales du Démon. Par le magnétisme des âmes, liez-moi à l’Absolu. Je désire ouvrir l’Antre du Vide. Par le nihilisme du cosmos, saisissez son corps et condamner mes pouvoirs. Tous sont vôtres !

 

De chacune des extrémités des doigts de sa main gauche sortirent des sortes de chaînes d’un noir profond. Kheldar hurlait de douleur tandis que les dites chaînes s’étaient emparées de Kenshin. Ce dernier ouvrit les yeux et constata qu’il avait été trop imprudent. Alors que les maillons le resserraient de plus en plus, il lâcha le Zampakuto de Khaleesi et s’empara du sien afin de contre-attaquer.

 

- Shikai ! Règne sur le monde des Âmes, Sōkyo…!

 

Une syllabe et Kenshin aurait pu invoquer la forme libérée de son Zampakuto et faire montre de sa puissance débridée mais Kheldar venait de terminer tout juste à temps l’imposante constriction de maillons noirs ; le Shinigami en était totalement recouvert. Le général ferma son poing gauche comme pour parachever son sort et vit les chaînes tomber au sol comme de vulgaires ficelles. Kenshin, armé de son puissant Zampakuto, avait disparu. Au même instant, le masque d’Hollow de Kheldar disparut en poussière.

 

Khaleesi, qui n’en revenait pas, se traina et s’écroula à bout de force auprès du général Lahart :

 

- Qu’as-tu fait ? Où est passé Kenshin ?!

 

- J’ai… utilisé mes deux magies en même temps…

 

- Tes magies de magnétisme et de gravité ? Mais comment ça ?

 

- Kenshin se trouve actuellement dans la même dimension interne que celle où est scellé le mal qui me ronge…

 

- Mais c’est de la folie ! Kenshin serait capable de te détruire de l’intérieur ou pire encore, de libérer ton démon !

 

- Rassure-toi Khaleesi… il est lui-même scellé… J’ai sacrifié mes pouvoirs, mes deux magies organiques et spirituelles afin de condamner Kenshin au même sort que ce qui vit en moi…

 

La jeune femme serra fort Kheldar dans ses bras, en larme. Tout le groupe venait d’être sauvé in extremis par l’acte de bravoure de Kheldar. Hyôga n’avait finalement pas été absorbé par l’horrible pilleur de pouvoirs et tous allez pouvoir se reposer quelque peu après tous ces événements.

 

Mais une réalité frustrante et inquiétante s’imposait : Kheldar ne pouvait plus utiliser la moindre magie. Il devenait un simple humain sans pouvoirs ni compétences, si ce n’est son sens de l’humour dévastateur diraient certains. Subissant le contrecoup de son sort sacrificiel, Kheldar tomba dans une profonde torpeur, épuisé. Il vivait désormais avec deux sortes différentes de démon en lui qui ne demandaient qu’une chose : leur vengeance.

 

Khaleesi, laissant le général Lahart, rampa au sol jusqu’à atteindre son précieux Zampakuto. L’empoignant, elle put converser avec Hyôga. Ce dernier ne revenait pas du sacrifice de son ami.

 

- (Hyôga… sans Kheldar, nous aurions tous été occis par Kenshin…)

 

- (Oui, et j’ai pu constater que ce Shinigami de malheur possédait une technique unique afin de s’emparer des pouvoirs d’autrui…)

 

- (Que s’est-il passé au juste au moment il tentait de te dérober ?)

 

- (Ce que j’ai vu était atroce… d’innombrables âmes en peine qui suppliaient tous les dieux jamais créés de leur donner le repos éternel… Kenshin utilise un des sept Sceaux de l’Architecte et à n’en point douter, il s’agit de l’Avarice. Ce n’est pas une légende, cet homme possède véritablement une part de la parèdre fondatrice de notre monde et peut ainsi absorber une infinité d’âmes !)

 

- (Il est ainsi l’un des Sept Ainés… Il ne faut donc pas craindre que son Zampakuto qui pourtant a l’air redoutable… les pouvoirs que lui confère son Péché de l’Architecte sont pires encore !)

 

Alors qu’un silence pesant et morne pénétrait les lieux, Hyôga décida de mener le groupe afin que la déception, le regret, la peur et le fatalisme ne soient pas de mise :

 

- (Les combats ici ont du faire fuir toutes espèces animales, nous ne risquons rien pour la nuit. Je vais de plus veiller sur vous trois, garde alors un contact physique avec moi pour que je puisse te tenir au courant.)

 

- (Nous devons nous reposer, n’est-ce pas ?)

 

- (Oui, c’est essentiel. Une fois que nous pourrons marcher, nous irons en direction de l’Est et rejoindrons le port de Karakura… je connais bien le chemin et je sais que c’est le moyen le plus rapide pour rejoindre Fiore).

 

- (Oui, tu as raison, nous devons retourner au plus vite au Royaume… Nous réfléchirons là-bas de la manière la plus appropriée de traiter avec les Ainés et les Manga-Kami…)

 

Tapis dans l’ombre de l’épaisse jungle qui entourait nos héros, un Manga-Kami observait tout depuis le début ; il s’agissait de l’Indomptable qui avait amené Khaleesi et son groupe auprès de Kenshin. Voyant ce que donnait pour le moment la situation, il esquissa un sourire :

 

- J’ai bien cru que j’allais devoir intervenir… Heureusement que Kheldar a su agir, bien que la perte de ses magies et la survie de Kenshin en son fort-intérieur nous pose un sérieux problème… Enfin bon, nous avons encore un peu de temps avant que les « grands de ce monde » ne se rassemblent tous… L’échéance approche mais bientôt, nous serons prêts…

 

S’effaçant dans l’obscurité, l’Indomptable disparut comme si de rien n’était. Les Manga-Kami, dissidents ou non, observaient les moindres faits et gestes de ceux qui avaient été choisis, les élus, les « simulacres » comme les appelait Asura. Mais pour quelles raisons précisément ? Ce mystère demeurait encore et toujours d’actualité, sans pour autant esquisser le moindre soupçon de solution.

 

*

* *

 

 

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Depuis leur rencontre avec Knives, le groupe de Roseliane, Kurogane no Feari et Kelnorim marchait en direction de Konoha en compagnie d’un hurluberlu totalement fantasque mais dont les mystères autour de lui ne le rendaient que plus dangereux. Celui qui avait fait montre de sa prodigieuse dextérité en maniement d’arme à feu était parvenu à se greffer au groupe ; son idée était alors de s’adresser à l’Hokage, le patriarche de Konoha, avec l’aide de Roseliane qui, en tant que Générale de l’armée de Fiore, bénéficiait de certains avantages diplomatiques.

 

La route jusqu’à la fameuse bourgade avait été assez courte pour ce qui était de la distance mais les tensions et suspicions n’avaient eu de cesse d’égayer les voyageurs. Knives, par son comportement nonchalant et son caractère cachotier, n’engageait pas spécialement la conversation hormis pour déblatérer des bêtises sans nom ; la confiance entre lui et le groupe n’était clairement pas de mise. Kelnorim demeurait des trois le plus distant, ayant plus que des doutes sur ce curieux personnage. Roseliane tentait de croire en les paroles de l’invité surprise, privilégiant l’analyse et l’objectivité à l’instinct personnel tandis que Kurogane no Feari observait, muette, le regard aussi perçant qu’un rapace en chasse.

 

Après quasiment une journée de marche, le groupe arrivait aux portes monumentales de Konoha, en pleine forêt verdoyante, soleil au crépuscule. Voyant des gardes à l’entrée, Knives se mit à rire :

 

- Bon et ben c’est là que j’entre en scène je crois, vous ne trouvez pas ?

 

- Comment ça, s’étonna Roseliane.

 

Se frottant l’arrière de la tête, secouant ainsi ses fin cheveux blond coiffés en pic, Knives s’avança en gesticulant comme un énergumène sans cervelle :

 

- Oh vous allez voir, je m’y connais en négos’ ! Avec vous, ça marcherait aussi mais ça prendrait dix plombes alors hop ! Laissons faire le cheeef !!!

 

Knives s’empressa ainsi d’aller saluer les gardes et en profita pour démarrer une discussion avec chacun d’entre eux. Kelnorim s’étonna :

 

- Il croit sincèrement que c’est en taillant la bavette avec des gardes qu’il rentrera plus facilement …?

 

Les sentinelles riaient à gorges déployées devant les histoires de Knives, plus invraisemblables les une que les autres. Roseliane ajouta :

 

- En tout cas, on peut dire qu’il est plutôt… socialisant !

 

Voyant l’étonnant et l’absurde se produire, Kurogane no Feari croisait les bras, dépitée autant que circonspecte :

 

- Pourquoi on a du se coltiner un type pareil tout le long ? Il n’a pas arrêté de bavarder… Une vraie plaie… Et puis toujours à se frotter la tête, comme s’il stressait…

 

L’observant toujours plus, elle marmonna :

 

- C’est moi ou… il y a comme un fin filin de brume tout à coup …?

 

Sans qu’aucun ne fit attention à ce que disait la jeune fille, Roseliane et Kelnorim s’exclamèrent du retour soudain de Knives qui revenait vers le groupe avec ces mots :

 

- Bon et bien voilà, on peut passer et rejoindre la maison patriarcale de l’Hokage en centre-ville ! C’est top, hein ?!

 

- Quoi ?! Mais c’est une blague ?! cria Kelnorim.

 

- Qu’est-ce que tu leur as dit ? s’inquiéta Roseliane.

 

- Oh bah on a sympathisé, j’ai dit que j’avais vu le désastre de Tanzaku et que j’aimais les ramen, la spécialité de Konoha… C’est ça les relations organiques après tout, non ?

 

- Les relations organiques ?! se demanda Kurogane no Feari avant d’être reprise par Knives.

 

- Relations humaines je voulais dire ! Mes excuses, à force de dire des bêtises, mon esprit en déclare sans que je n’en ai conscience… Mais toujours utile que nous pouvons passer à présent alors ne perdons pas de temps !

 

- Non mais ça a vraiment fonctionné… ? bégaya Kurogane no Feari.

 

- Mais ouiii, on est pas des méchants alors ça ne peut que passer, non ? rigola-t-il.

 

Tous les quatre avancèrent ainsi jusqu’aux portes monumentales qui s’ouvrirent légèrement grâce à un lourd mécanisme afin de les laisser pénétrer la ville de légende. La cité tout entière possédait des fortifications faites de gigantesques poutres de bois de plusieurs dizaines de mètres de hauts et d’épaisseurs. De l’extérieur, il était impossible de voir quoi que ce soit du village caché de renom, tapis dans l’épaisse forêt du Pays du Feu.

 

Ils passèrent par conséquent devant les différents gardes en toute impunité, ces derniers ayant le sourire aux lèvres. Mais alors que Kurogane no Feari rentrait en dernière dans la ville, la porte monumentale se referma. Suspicieuse, la jeune fille se retourna en un instant et vit durant une petite seconde dans l’entre battement de la porte un garde chuter au sol.

 

- Qu’est-ce que… ! Je ne ressens plus le chakra d’aucun des gardes !

 

La porte était de nouveau close.

 

- Tu viens Feari ?!

 

La voix de Knives venait de porter ces mots qui ne sonnaient guère comme une simple demande pour la jeune fille qui fit volte-face. Rattrapant le groupe, Feari jeta un regard noir à Knives, ayant plus que jamais des doutes sur lui. Qui était-il vraiment ? Possédait-il des compétences particulières ? Au delà du doute permis, la jeune fille en avait désormais peur. Plus méfiante que jamais, elle l’observait, le fusillant du regard alors que l’intéressé se pavanait :

 

- Tu ne vas pas nous fausser compagnie tout de même, hein Feari ?

 

D’une voix sombre digne d’un assassin, la jeune fille rétorqua sèchement à la surprise de Roseliane et Kelnorim :

 

- Pour vous ce sera Kurogane no Feari ou bien Mademoiselle mais certainement pas de familiarités Monsieur le Cachotier.

 

C’est donc dans un climat pesant que le groupe de quatre s’enfonça dans l’illustre cité. Le village caché de Konoha se composait de multiples maisonnettes de deux à trois étages, chacun abritant une famille de ninja. Plusieurs bâtisses se regroupaient alors en quartier, sous l’égide d’un clan désigné comme chef de district. Ces derniers assistaient le Conseil Clanique de l’Hokage dans la prise de décisions, transmettant les besoins les plus locaux à la tête du village qui était également le dirigeant du Pays du Feu tout entier. Pour Kurogane no Feari qui venait du village caché du Minerai, découvrir un autre foyer de ninja était un réel plaisir, quoique gâché par la pression qu’elle ressentait au contact de Knives. Apparemment, elle était la seule du groupe à nourrir de si importants doutes. La jeune femme se demandait alors intérieurement si elle ne s’imaginait pas quelque chose de plus grave qu’il en était réellement.

 

Toujours utile que le groupe progressait en plein cœur de Konoha, au milieu de nombreux ninjas dont les vêtements, très ordinaires, ne laissaient aucunement penser aux habituelles tenues sombres clichées.

 

Entrant au sein de la demeure officielle de l’Hokage, le groupe se présenta à une sorte d’énergumène qui s’occupait de la protection du chef du village. Absurde dans ses gestes, il portait une tunique verte foncée moulant les moindres parties de son corps, de grosses chaussettes oranges recouvrant ses mollets jusqu’aux chevilles. Sa tête était encadrée par une coupe de cheveux au bol, à la façon d’un casque ainsi que d’épais sourcils noir. Couleur poivre et sel, cette chevelure finissait d’achever ce personnage au look improbable et excentrique. L’hurluberlu prit la parole à la venue du groupe, d’un ton surexcité :

 

- Hey la Jeunesse ! Quel bon vent printanier vous amène en ces lieux gorgés de vigueur et d’abnégation ? Je me présente, je suis Gaï Maitô, la Sentinelle de l’Hokage, mon rival de toujours et l’ami des chiens, Hatake Kakashi !!!

 

- C’est la saison des cons ou quoi…? grommela Feari.

 

- Tu parles d’une présentation… On peut pas décrédibiliser plus que ça une personne… marmonna Kelnorim.

 

Roseliane, plus sérieuse que jamais, s’avança et s’adressa au fameux Gaï :

 

- Je suis Roseliane di Regni, membre de la tétrarchie militaire de Fiore et Général en charge des troupes de l’Ouest du Royaume floral de sa Majesté la Reine Hisui E. Fiore.

 

L’interlocuteur baissa soudainement le regard, posa sa main sur l’épaule gauche de la jeune femme puis leva les yeux en direction du groupe, déclarant d’une voix sombre et pesante :

 

 

- Fiore n’est plus.

 

Un silence enveloppa la salle. Personne n’osait répondre à ce qui s’emblait être une blague de mauvais goût et qui, pourtant, résonnait comme une triste vérité. Un inconnu entrant à ce moment précis dans la demeure de l’exécutif shinobi brisa l’absence de sonorité par ces quelques mots :

 

- Le Reine est morte, le Conseil restreint n’est plus et chaque ville, village et bourgade ressemble désormais à un amas de ruines.

 

Le groupe se retourna. Il s’agissait d’un homme courbé au visage à moitié masqué par une tunique ninja au col haut, les cheveux blancs coiffés en pétards ; il portait une toge immaculée et tenait un chapeau large et plat dans sa main gauche sur lequel était inscrit en rouge le symbole archaïque du « Feu ».

 

- Je suis Hatake Kakashi, le Sixième Hokage de Konoha et garant de la paix dans tout le Pays du Feu. Votre venue nous honore Générale di Regni.

 

Roseliane voulut comprendre ce qu’il s’était passé à Fiore lorsque Kakashi demanda à tous les quatre de le suivre dans son bureau afin d’expliquer plus précisément la situation :

 

- On raconte, dans les légendes Ephinéennes, qu’à la formation du monde l’enfant unique des dieux Father-Sky et Mother-Earth avait donné un souffle de vie à un peintre sans nom fait d’argile ; il était alors le premier humain au monde. L’enfant des dieux fondateurs portait le nom d’Ephinéa selon les traditions les plus rependues tandis que le peintre né de sa simple imagination s’était vu affublé le nom de Lithos. Tout deux auraient « inventé » d’innombrables choses sur ce qui n’était alors qu’un caillou, notre monde. Lithos les peignait, Ephinéa leur donnait un nom, une âme, un souffle, la vie. Lorsque l’humanité issue d’Ephinéa et Lithos vit le jour et se développa, un fossé se creusa ; il y avait ceux qui maitrisaient leur nature d’origine divine et s’adonnaient à l’art de la magie sous toutes ses formes, et les autres qui priaient Ephinéa et Lithos afin qu’ils leur viennent en aide.

 

- Ceux maitrisant la magie sans foi ni loi : les Mushi. Ceux priant les dieux encore et toujours : les Anaphores. Nous connaissons tous ici ce récit mythique des origines du monde, coupa sec Knives qui semblait aussi nerveux que sérieux. Mais pourquoi nous parler de cette légende ?

 

- J’y viens justement… L’humanité se serait alors déchirée sur plusieurs siècles, divisée entre Mushi et Anaphores jusqu’à ce que des êtres sensés apporter la paix soient créés par Ephinéa et Lithos : dessinés par l’un, nommés par l’autre, il s’agissait des Manga-Kami. Si je vous raconte tout cela c’est parce que la destruction entière de tout Fiore a été commanditée par un groupuscule se faisant appeler « Manga-Kami »… Et au vu des dégâts considérables, il est clair que cette revendication n’est pas anodine.

 

- Vous êtes en train de nous dire que le Royaume de Fiore a été dévasté par… les Manga-Kami de la légende ? Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Et quand bien même on y croirait, les Manga-Kamis ne devraient être vivants que pour protéger Ephinéa et ses habitants, s’inquiéta Roseliane.

 

- Ce que je vous annonce-là n’a rien de surprenant, répondit Kakashi : Rares sont les villes dont les ruines sont encore visibles. Beaucoup ont été tout bonnement annihilées. Une telle puissance… ce groupuscule qui se fait appeler « Manga-Kami » a déjà commis des actes de destruction ailleurs. Mais jamais cela n’avait pris une telle ampleur.

 

- Vous croyez donc sérieusement à la thèse mystique des êtres semi-divins qui auraient retourné leur veste afin d’asservir Ephinéa ? demanda inquiet Kelnorim.

 

- Affirmatif et j’en veux pour preuve le fait que nos ninjas spécialisés en surveillance sensorielle n’aient jusqu’à présent jamais pu identifier clairement les Manga-Kami.

 

- Comment ?! s’écrièrent-ils tous ensemble.

 

- Nos différents escadrons de reconnaissance ont pu suivre des pistes parfois prometteuses mais tous sont tombés dans la folie la plus malsaine qu’il m’ait été donné de voir. Apparemment, cela venait du fait que leur esprit n’était pas assez résistant pour entrer en contact avec un Manga-Kami…

 

- Mais il s’agit pourtant de simples observateurs ayant la capacité d’analyser les flux énergétiques d’un corps ?! s’étonna Feari, abasourdie.

 

- C’est juste et le problème est là : la vision de ces flux dépasse l’entendement humain.

 

- Admettons que cette thèse farfelue de demi-dieux dissidents soit avérée, que pouvons-nous faire ? questionna Roseliane.

 

- C’est justement l’objet de la réunion extraordinaire qui se tient actuellement en plein Empire de Xerxès, au Pays du Fer.

 

L’Hokage parla alors de la GCEE, le Grand Comité Extraordinaire d’Ephinéa dont le but était en partie de former une coalition internationale afin d’occire le groupe des Manga-Kami et de restaurer la paix civile à l’ouest d’Ishval, dans ce qui fut auparavant le Royaume de Fiore.

Reprenant la parole, Roseliane di Regni précisa que ces nouvelles de Fiore changeaient totalement la donne ; la raison première de sa venue était d’enquêter sur l’incident d’Era et la mort de la Reine Hisui E. Fiore. Plusieurs pistes l’avaient amenée vers le Pays du Feu où elle avait pris connaissance du drame de Konoha.

 

Kakashi s’expliqua à ce sujet : à la mort du Septième Hokage, Naruto Uzumaki, le conseil clanique nomma Kakashi comme dirigeant de transition avant qu’un Huitième Hokage ne soit désigné. Mais ce dernier refusa en raison de son état de santé et confia son pouvoir à Hinata Hyuga, la femme de feu Naruto. Dès lors, de nombreuses tensions firent imploser politiquement la légendaire cité qui pensait assister à la naissance d’une dictature clanique. Une nuit, une majeure partie du clan Hyuga fut assassinée et décimée par le groupuscule extrémistes des « Écorces Rouges ». Un massacre de masse fut évité de justesse mais parmi les morts déjà trop nombreux figurait Hinata. Kakashi prit alors le post d’Hokage afin de calmer les ardeurs de chacun. Les assassins furent emprisonnés, en attente de jugement. Mais un procès équitable n’était pas de l’avis de Boruto, le fils du Septième Hokage. Libérant les membres des Écorces Rouges, il les poursuivit et en tua beaucoup, seule une poignée put quitter la ville en raison de l’intervention de Kakashi. Boruto entra dans une colère folle et tenta de tuer l’Hokage. Dans sa folie, il s’évapora dans la nature, laissant un village caché à feu et à sang. S’en suivit de nombreux drames dans le Pays du Feu ; tous ces faits furent imputés au « Fils maudit de Konoha » ou « l’Éclair Vengeur » comme l’appelaient les habitants.

 

A l’écoute de ce récit, Knives s’avança et déclara d’un ton hésitant :

 

- Hatake Kakashi, si je suis devant vous aujourd’hui…

 

- Oui ? Qu’y-a-t-il ?

 

- C’est à propos d’un drame que j’ai vu de mes propres yeux…

 

- Un drame ? Expliquez-vous jeune homme.

 

Se crispant, la main droite posée sur son visage, Knives se décida à avouer ce qui semblait tant l’obnubiler :

 

- J’ai vu Boruto détruire le village de Tanzaku !

 

Un silence glaça l’atmosphère. Seul Kakashi parvint à s’exprimer, demandant ce qu’il s’était passé ; Knives répondit alors avec toutefois une certaine difficulté, expliquant qu’il avait vu un jeune garçon blond se présenter comme Boruto, l’Éclair Vengeur de Konoha. Prétextant que des membres des Écorces Rouges se tapissaient dans l’ombre du village, il utilisa des techniques impressionnantes et ne fit qu’une bouchée des hommes, des femmes, des enfants et des bâtiments.

 

- Il n’y avait plus aucun corps, comme s’il les avait dissous. C’était effrayant ! s’inquiéta Knives. Le reste n’était que ruine et désolation.

 

Le croyant mot pour mot, Kakashi semblait brisé. S’asseyant sur son fauteuil de bureau, il devint blême, livide, quasi cadavérique. Feari analysait les dires de Knives et sentait comme un malaise chez le curieux témoin. Quelque chose ne lui convenait mais elle ne parvenait pas à savoir quoi. Roseliane tenta d’apaiser la situation :

 

- Y-a-t-il quelque chose que nous puissions faire pour vous aider ?

 

Sombre et profondément affecté, l’Hokage rétorqua :

 

- Fiore a besoin de vous, je pensais pouvoir vous épauler personnellement mais il faut croire que Boruto est un cas bien plus préoccupant que prévu… Vous allez devoir compter sur la GCEE, j’en suis navré.

 

- Je comprends, ne vous excusez pas. Peut-être serait-il judicieux de rejoindre la Pays du Fer afin d’assister aux tractations.

 

- Il est vrai qu’un représentant officiel du défunt Royaume ne serait pas de trop… Nous allons vous prêter quatre chevaux, vous y serez en deux jours tout au plus.

 

- Trois montures suffiront, rétorqua Kurogane no Feari à la surprise générale.

 

- Feari ?! S’inquiéta Kelnorim avant d’être coupé.

 

- Je souhaiterais avoir accès à la bibliothèque shinobi de Konoha afin d’étudier certaines choses… Pourriez-vous m’accorder cela, Hokage ?

 

- Assurément, c’est le moins que je puisse faire… Mais vous ne partez pas avec vos amis ?

 

Se mordant l’index droit, Feari saigna et s’approchant de la général di Regni, elle lui saisit le bras gauche.

 

- Kurogane, mais qu’est-ce que tu… ?!

 

Mais alors qu’elle dessinait une sorte de sceau sur le poignet gauche de la jeune femme, l’élégante kunoichi s’expliqua :

 

- Je compte bien poursuivre le voyage à vos côtés mais j’ai besoin de temps. Voyez-vous, je trace sur ce poignet un sceau d’invocation et je le reproduis également sur la paume de ma main gauche. Ainsi, lorsque j’aurai trouvé ce que je cherche, je m’invoquerai auprès de vous afin de continuer la route tous ensemble.

 

Le ton de Feari semblait faussement rassurant, tout comme ce sceau qui en soit, n’augurait rien de bon. Précipitation, urgence, inconnue ? La jeune ninja était mystérieuse. Knives la regardait avec un sourire narquois qui en disait long sur la guerre froide qui sévissait entre eux deux.

 

Mais alors que la tension et l’incompréhension était à son comble, le bras droit de l’Hokage, Maitô Gai, entra sans prévenir, haletant et tremblant. Il tenta d’articuler :

 

- Il… Il est revenu…

 

- Gai ? Mais de quoi parles-tu donc ?! s’inquiéta Kakashi.

 

Levant les yeux vers son ami et rival de toujours, il ne prononça qu’un nom, le souffle coupé, dans un silence total :

 

- Boruto.

 

*

* *

 

 

Quelques instants auparavant...

 

En plein cœur d’une épaisse forêt, deux voyageurs arrivent à dos d’âne. Il s’agit ni plus ni moins de Foene et Khris qui, après un long et pénible trajet atteignent enfin leur destination :

 

- Nous y sommes Khris ! Nous allons pouvoir rester vivre en sécurité ici, loin d’Iwa, et commencer à enquêter au sujet de Titania.

 

- Oui… Nous y sommes…

 

Devant eux se trouvait la fameuse porte monumentale du village caché de Konoha. Mais alors que Foene descendait de sa monture, des silhouettes attirèrent son attention. Il y avait là étendus au sol plusieurs corps de sentinelles de la cité. Le jeune homme s’en approcha rapidement tandis que Khris, de nouveau les pieds sur terre, regardait la gigantesque porte les yeux embués de larmes. Prenant le poignet d’un des gardes, le pirate inspecta son pouls. Rien. Idem pour les autres : tous étaient morts.

 

Effrayé, Foene recula avant de se rendre compte que Khris se trouvait a ses côtés, le regard sombre comme jamais. Ce dernier déclara sur un ton grave :

 

- Je ressens une énergie extrêmement néfaste venant de ces gardes… Ils ont été tués par quelque chose… de contre-nature…

 

- Contre-nature ? Tu sais ce qu’il s’est passé juste comme ça Khris ?

 

- La « Calamité venue d’en Haut »… la chose qui ne vient pas d’Ephinéa… C’est elle qui a fait cela… Regarde ces hommes, c’est comme si la vie les avait quittés en un instant, comme si la vie avait été interdite, comme évaporée.

 

- C’est super flippant ce que tu me dis là… Et ce truc venu d’en haut serait ici, à Konoha ?

 

Sans avoir le temps de réagir, Foene vit le jeune garçon être submergé par une impressionnante aura d’énergie. Une flamme de chakra, son énergie spirituelle, l’enveloppait totalement. Ses yeux étaient révulsés.

 

-  Khris ?! Mais qu’est-ce que c’est que toute cette puissance ?! Tu me fais quoi là ?! paniqua Foene.

 

Sans dire le moindre mot, Khris s’approcha de la porte, posa ses deux mains, paumes contre la structure en bois, et utilisa toute sa force afin d’ouvrir la gigantesque construction alors même qu’elle ne fonctionnait en tant normal qu’en réaction à un mécanisme tout aussi monumental et complexe. Puisant dans ses ressources, le jeune et frêle garçon rendu possible l’impossible.

 

La porte s’ouvrit manuellement d’une certaine amplitude, ce qui dérangea le mécanisme et la bloqua. Des dizaines de ninjas qui passaient par là à ce moment-là, jetèrent tous un regard abasourdi. L’un d’eux s’écria :

 

- Bo… Boruto ?! C’est lui, il revient pour se venger !!!

 

Foene arriva auprès du jeune garçon, totalement désemparé :

 

- Mais c’est quoi ce bordel Khris ?!

 

- Konoha… Une multitude d’incapables s’appuyant les uns sur les autres dans le seul but de subsister, espérant être toujours plus haut que l’ensemble. Mes souvenirs me reviennent de plus en plus depuis quelques jours et je pense comprendre d’où vient ma haine pour cette cité…

 

Profondément touché, Foene le serra dans ses bras. Le jeune garçon pleurait :

 

- J’aurais vraiment voulu que toi et Titania soyez mes parents… Car ceux qui m’ont mis au monde ne sont plus…

 

- Je comprends, ne t’en fait pas, je ne vais pas t’abandonner mon petit… je t’aime trop pour faire une telle chose.

 

Le regard sombre, baignant dans des flots de larmes, Khris ajouta :

 

-  Je me souviens maintenant… Ils ont tué l’Hokage et sa femme… mon père et ma mère…

 

- Khris ?! s’inquiéta Foene.

 

Le tenant dans ses bras, Foene Atalanopolis sentait tout le poids du corps du garçon. Regardant son visage, il s’aperçut qu’il venait de perdre connaissance. Le posant au sol, il supplia à gorge déployée de l’aide mais aucun villageois ne bougeait.

 

Soudain, Foene sentit une lame de kunaï glaciale sous gorge. Une escouade de ninja les entourait tandis qu’un homme imposant s’avançait. Vêtu de vêtements intégralement noirs et d’un épais et long manteau encore plus sombre, son visage était très carré, la mâchoire inférieure proéminente, les yeux petits et une large cicatrice parcourant son faciès du front aux lèvres. L’effrayant ninja se présenta à Foene :

 

- Je suis Ibiki Morino, Jonin et Capitaine de la Section de Sécurité, d’Interrogatoire et de Torture de Konoha.

 

Foene écarquillait ses grands yeux, ne comprenant rien à la situation. Ibiki continua :

 

- Le jeune garçon que vous sembliez nommer « Khris » n’est autre que Boruto Uzumaki, le fils de feu Naruto Uzumaki Septième Hokage de Konoha et de l’Ainée de Clan Hyuga, feu Hinata Hyuga. Boruto est recherché par nos services depuis des mois suite à de nombreux incidents.

 

Puis se tournant vers ses troupes :

 

- Amenez Boruto au centre médical et attachez-le solidement. Nous le voulons en vie mais pas nécessairement libre de ses mouvements. Prévenez également le proche conseiller de l’Hokage, Maitô Gai, afin que le Sixième soit au courant de la situation urgente.

 

Regardant à nouveau Foene, il déclara sobrement :

 

- Quand à vous, suivez-nous. Vous êtes en état d’arrestation et devrez avant toutes choses répondre à nos questions.

 

Foene n’opposa aucune résistance ; il ne comprenait plus rien à la situation. Tout se mélangeait tellement dans son esprit. Il lâchait prise, écrasé et broyé par les événements. Suivant ses futurs geôliers dans l’obscurité d’une cellule moisie, il se retourna un instant, voyant Khris dans les bras de médecins ninjas. Khris ou Boruto, qui était-il vraiment ? Après la disparition soudaine de Titania puis l’enlèvement de celui qu’il aimait comme son fils, Foene disjonctait. Tapis dans l’ombre, assis sur un banc de bois qui serait certainement son lit, celui qui se jouait du hasard comprit que la chance n’était décidément pas quelque chose de gérable.

 

Seul, en silence, attendant qu’on s’intéresse à lui, le pauvre homme craqua et pleura toutes les larmes de son corps, se pinçant les lèvres afin de n’éveiller aucune curiosité déplacée.

 

Konoha était alors le centre de plusieurs bouleversements, la jonction de destins jusqu’alors distants, le théâtre de vérités cachées. Au milieu de la foule, un homme semblait particulièrement discret sous un épais manteau bleu marine à la capuche large cachant son visage et son épaisse chevelure blanche. Il s’agissait de l’Almageste qui, esquissant un sourire, marmonna :

 

- Il semblerait que nous aillons atteint un point de non retour… La fin semble belle et bien lancée, voilà qui est un soulagement.

 

 

 

A suivre : Chapitre 29 – Là où débute la fin

 

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Très bon chapitre !

 

Il se passe toujours autant de choses dans tes chapitres qu'il n'est pas facile de parler de tout ou de tous les retenir.

 

Le duel Kheldar vs Kenshin a pris fin par la victoire sacrificielle du Général il a perdu ses deux pouvoirs pour en arriver là, cependant je doute que cela suffit. Kenshin fera son grand retour tôt ou tard avec peut être l'autre démon.

 

Car nous n'avons pas vu son Shikaï voir Bankaï à l'oeuvre.

 

En tout cas l'événement marquant est en approche.

 

Et à Konoha c'est un festival de révélations et d'événements qui s'y passe. Entre Knives et Feari c'est la suspicion et le jeu d'acteur chez l'autre. Knives a bien un plan en tête, il n'est pas celui qu'il veut faire croire.

 

Mais la grosse surprise inattendu est que Khris soit Boruto j'y aurai jamais pensé car dans mes souvenirs il faisait beaucoup plus enfantin que Boruto mais c'est très bien joué la surprise n'est que meilleur.

 

Bref j'attends la suite qui sera au en couleur.

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Bonjour à toutes et à tous !

 

Nous y sommes ! Le chapitre 28 sonne en effet "le début de la fin", vous l'aurez compris. Ce fut très stressant mais aussi terriblement triste de l'écrire car je l'avais en tête depuis très longtemps et je savais qu'après ce chapitre, disons que les choses seront différentes comme l'indique le prochain titre.

 

Mais je vous laisse découvrir le tout par vous-même au fil des prochains chapitres.

 

Dans l'ombre, j'ai écrit à la manière d'un script les événements à venir, prochainement et dans très longtemps ; j'ai toujours su où j'allais dans les Of mais je n'avais jusque là pas tout mis sur papier... ce qui est chose faite. Et je peux donc vous certifier que j'ai le nombre exact de chapitres restant avant... la fin ! Et oui ^^ Tout simplement.

 

C'est effrayant de voir un projet commencé en juin 2013 grandir et évoluer ainsi. Mais là n'est pas le sujet.

 

J'ai en effet une bonne nouvelle : le chapitre 29 est déjà en boite. Plus qu'à le relire et il sera publié. Attendez-vous à pouvoir le manger tout chaud sorti des fourneaux d'ici 2 à 3 jours. Car derrière, je prépare déjà le chapitre 30... Et vous vous en doutez, avec un chiffre à dizaine, je compte bien vous réserver "quelque chose"...

 

Je vous remercie donc pour votre assiduité dans votre lecture des Of et j'espère que le chapitre 28 vous a plu. N'hésitez pas à vous exprimer, c'est essentiel et ce par les moyens que vous préférez. Je suis tout ouï :)

 

Ce chapitre est en deux posts, ce qui n'était pas arrivé depuis presque 10 chapitres ! Mais passons à notre commentateur professionnel, Kyojin, toujours au rendez-vous !!

 

 

@Kyojin :

Très bon chapitre !

 

Merci beaucoup :)

 

Il se passe toujours autant de choses dans tes chapitres qu'il n'est pas facile de parler de tout ou de tous les retenir.

 

Ahaha ^^ Oui, le format épisodique me force à faire en sorte que chaque chapitre se suffise à lui-même (ce qui est une bonne chose en soit). Mais ta remarque me fait très plaisir, merci. N'hésite pas à revenir sur certains points si tu as besoin d'éclaircissement ;)

 

Le duel Kheldar vs Kenshin a pris fin par la victoire sacrificielle du Général il a perdu ses deux pouvoirs pour en arriver là, cependant je doute que cela suffit. Kenshin fera son grand retour tôt ou tard avec peut être l'autre démon.

 

Kheldar vient au sauveur et ce, jusqu'au bout avec ce sacrifice j'imagine inattendu ^^ Il est à présent un simple humain avec un démon et une ordure dans son fore-intérieur, ça va, il est cool le Lahart :D

 

Car nous n'avons pas vu son Shikaï voir Bankaï à l’œuvre.

 

Nous aurions pu voir son Shikaï à une syllabe près mais je doute que nous aillions alors revu nos héros :-[ Enfin, je dis ça, je dis rien, seule la suite vous le montrera :-X

 

En tout cas l'événement marquant est en approche.

 

Oh que oui 9_9:-X

 

Et à Konoha c'est un festival de révélations et d'événements qui s'y passe. Entre Knives et Feari c'est la suspicion et le jeu d'acteur chez l'autre. Knives a bien un plan en tête, il n'est pas celui qu'il veut faire croire.

 

Il y a beaucoup d'indices au sujet de Knives afin de mieux cerner le personnage. Feari en remarque pas mal mais j'en ai laissé sous silence. En lisant bien on peut déjà voir un peu qui est le type en question. Mais bien entendu, les réponses viendront en temps et en heure. Aucune zone d'ombre ne restera dans les Of. Tout n'est qu'une question de temps.

 

Personnellement, j'apprécie beaucoup écrire le développement de Feari depuis qu'elle est avec Knives. Elle devient une personne de plus en plus humaine et ouverte, elle qui était si froide au début. Bon après je dis ça mais on ne sait toujours pas son prénom ni son identité outre son pseudo de ninja :-X

 

Mais la grosse surprise inattendue est que Khris soit Boruto j'y aurai jamais pensé car dans mes souvenirs il faisait beaucoup plus enfantin que Boruto mais c'est très bien joué la surprise n'est que meilleur.

 

Merci, ravi que la révélation t'ait plu ! J'espère que beaucoup apprécieront aussi.

 

A cause de son amnésie du départ, il paraissait très gamin mais j'avais dès le début énoncé qu'il avait une quinzaine d'année.

 

J'avais laissé pas mal d'indices depuis le début comme le fait qu'il soit un garçon bien blond au yeux bleu très clair (genre un peu comme un certain Naruto). De même, il se sentait toujours mal lorsqu'on parlait de Konoha et nous avait souvent fait des "yeux révulsés" qui étaient surtout, vous l'aurez compris, des Byakkugan ;) Les morceaux se collent pour Khris et ce n'est que le début d'autre chose... J'étais impatient de faire cette révélation. J'en avais les lèvres qui brûlaient à force de prendre sur moi pour ne pas crier "Khris, c'est Boruto !!!!" ^^

 

 

A ce propos, petite anecdote à son sujet :

 

Lorsque j'ai créé le personnage de Khris en juin 2013, le manga Naruto était loin d'être terminé et sans lire aucune théorie, je m'étais dit que je verrai bien Naruto avoir un enfant avec Hinata et être le Septième Hokage après seulement un Kakashi Sixième du titre. De plus, je voulais originellement appeler Khris, Neiji. L'idée était alors de faire un hommage à l'oncle décédé sur le champ de bataille.

 

Le hasard fait bien les choses puisque le kanji "Boruto" est le même que celui de "Neiji" et est justement un hommage rendu au ninja en question dans l’œuvre originale de Kishimoto. Donc en soit, en créant Khris et son histoire, j'avais déjà collé à la réalité à venir et voyant le manga officialiser certaines choses, je n'ai fait que transformer "Neiji" en "Boruto", mais le reste est d'origine depuis plus de 2 ans maintenant ^^ J'avoue en être encore surpris et aussi agréablement rassuré en fait car la révélation tombe au "bon moment" on va dire.

 

 

Bref j'attends la suite qui sera haut en couleur.

 

Je l'espère ! Elle arrive très rapidement :) Merci pour le commentaire et à très vite !!

 


 

Voilou, j'espère que le développement des événements vous convient et vous donne envie de lire et de partager les ONIRISMES Fallacieux. Je vous suis très sincèrement reconnaissant, car en me lisant vous faites tenir la flamme des Of. A toutes et à tous, proches et anonymes, je vous remercie chaleureusement :)

 

A très très bientôt, d'ici la fin de la semaine, pour le chapitre 29 qui signera, vous l'aurez compris... le "début de la fin" ;)

 

 

PS : Au passage, j'oubliais, je change "enfin" le sondage dont voici les résultats ;)

 

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Chapitre 29 – Là où débute la fin

 

 

 

Un léger rideau blanc aux coutures et dentelles simples dansant sous les souffles doux d’une brise matinale émanant d’une fenêtre entre-ouverte. Une petite chambre aux murs et meubles entièrement boisés, un tapis noir en guise de descente de lit. Sur ce dernier se réveille un homme après un long sommeil salvateur : Erza von Héliwood.

 

Ouvrant les yeux avec difficulté, le jeune homme se rendit compte que son corps tout entier était endolori. Ne sachant pas où il se trouvait, le garçon commença à paniquer jusqu’à que la seule porte de l’apparente chambre dans laquelle il dormait jusqu’alors s’ouvre doucement. Erza vit à ce moment une élégante jeune femme blonde au visage angélique lui apporter de l’eau et à manger. Posant les victuailles sur une table basse, elle s’accroupit à son chevet et lui parla d’une jolie voix :

 

- Vous voici enfin réveillé Monsieur l’Inconnu.

 

Peinant à articuler, Erza voulut encore répondre par l’un de ses pavés mais comprit qu’il n’en était pas tout à fait capable pour le moment ; il demanda simplement :

 

- Que… que m’est-il arrivé mademoiselle ? Où suis-je ?

 

Affichant un sourire radieux et protecteur, la jeune femme répondit :

 

- Je péchais avec ma mère il y a de ça deux jours quand nous avons récupéré dans nos filets un étrange poisson, vous. Nous avons sorti de l’eau tant bien que mal, votre corps étant brûlant. Nous avons ensuite veillé sur vous depuis lors jusqu’à votre réveil… en espérant que vous pourriez nous raconter ce qu’il s’est passé. Un accident, un suicide ? Que faisiez-vous dans l’Ouroboros, nu ?

 

Pensif, morne, Erza rétorqua :

 

- J’étais sur le point de perdre connaissance, affamé, épuisé et j’ai mangé un fruit bizarre… j’ai bien cru que j’allais mourir et je ne comprends pas comment vous avez pu me sauver !

 

- Mais nous n’avons rien fait d’autre que vous nourrir et vous laver… C’était comme si votre corps régulait sa température et se soignait de lui-même. Vous avez repris votre teint de peau, l’éclat de vos cheveux et une force dans vos muscles… par vous-même… C’en est presque effrayant !

 

- C’est ce fruit… Un vieil homme m’avait conseillé de le manger vite sinon, les effets seraient moindres… Je crois que j’avais mal jugé les « effets » de ce machin de pacotille… Je n’imagine pas ce que j’aurais ressenti en le mangeant plus tôt !

 

- Quel genre de fruit était-ce ?

 

- Un Fruit du Démon. Vous connaissez ?

 

- Un Fruit du Démon ?! Mais c’est impossible que vous ayez mangé une chose pareille !

 

- Et pourquoi donc ? s’inquiéta Erza.

 

- Parce que… parce que vous seriez déjà mort Monsieur…

 

- Erza, mon nom est Erza. Et si je ne suis pas mort, ou pas encore, c’est parce que j’ai encore une chose à faire de ma vie apparemment… déclara-t-il avec un sérieux rare, presque fataliste. Je vous remercie pour votre attention et vos soins…

 

- Mais je n’ai rien fait de spécial je vous dis Monsieur Erza… répondit-elle la tête baissée, comme subjuguée par le charisme que dégageait l’homme devant elle.

 

- Oh que si, vous m’avez soigné. Cela fait des semaines que je vois des hommes et des femmes sans foi ni loi, on tente de me tuer, de m’écraser le visage, de m’empaler, de me brûler ou encore de me séquestrer. Je vis un véritable calvaire psychologique depuis que j’ai quitté ma guilde de mage, Fairy Tail. Alors oui, vous m’avez soigné et je dirai même plus, sauvé.

 

Il regarda la jeune fille avec des yeux perçants :

 

- Je crois de nouveau en l’Homme et vous venez de me donner les armes pour accomplir mon destin. Certains actes, attentions et présences valent parfois bien plus que de longs et fastidieux discours… et croyez-moi, je n’imaginais pas dire cela un jour ! s’amusa-t-il avant de finir : Je souhaiterais m’habiller et rencontrer votre mère afin de m’acquitter de ma dette envers vous deux.

 

Comme touchée en plein cœur, le jeune demoiselle acquiesça et donna à Erza des vêtements, propres et frais. Puis elle alla chercher sa mère le temps que le jeune homme se restaure, s’hydrate et enfin s’habille d’une sorte de kimono pourpre aux motifs noirs muni d’une épaisse ceinture attachant une sorte de voile aux reflets bleuâtres tombant sur ses jambes jusqu’aux chevilles à la manière d’un pagne faisant quasiment le tour de sa taille. Le pantalon, de couleur pourpre également, était très ample et ainsi, parfait pour l’action. L’ensemble conférait à Erza une allure de seigneur.

 

Il sentait en lui émaner une force prodigieuse et tenta un instant une projection : se concentrant tout juste un quart de seconde, Erza créa une magnifique hallebarde plus vraie que nature. Lui qui prenait toujours du temps à matérialiser des armes, il venait de battre tous ses record et ce, en formant un élément inédit. Le dématérialisant, il prit conscience que le fruit ingéré l’avait profondément changé.

 

- Les Fruits du Démon sont sensés conférer un élément magique que seuls les Dragonniers peuvent manipuler. Cela nécessite alors un entrainement intense car dit-on, chaque fruit est en fait un cœur de dragon des temps immémoriaux.

 

 

Ces mots provenaient de la bouche de la mère de la jeune fille qui venait d’assister à la démonstration de compétences d’Erza. Ce dernier s’excusa avant d’être coupé :

 

- Votre fruit devait être en putréfaction et avait alors certainement perdu de ses principaux éléments nutritifs, ne vous conférant qu’une croissance accélérée de votre propre magie.

 

Abasourdi devant une telle connaissance, Erza demanda avec respect :

 

- Madame, comment en savez-vous autant ?

 

- J’ai été une mage autrefois au sein d’une guilde, tout comme vous. Mon nom est Elena Dreyar, une proche cousine de votre ancien Maitre, Makarov Dreyar.

 

- Le monde est petit… sourit Erza, comme revigoré de rencontrer dans de telles conditions une « proche ».

 

La femme en question avait les cheveux blancs et un visage aussi doux que déjà abimé par le temps d’une vie visiblement rude. De petite taille, elle était très élégamment vêtue d’une robe verte et d’un châle ocre aux coutures fines sur les épaules. D’un regard apaisant, elle rétorqua au jeune homme :

 

- Le monde ne suffit pas, dépasser ses limites et celles de notre environnement, c’est cela être un mage !

 

- De quelle guilde de mages faisiez-vous partie, si je puis me permettre ?

 

- Sky Wood, une piètre guilde en terme de contrats mais c’était un vrai plaisir d’y vivre. J’ai pris ma retraite afin de m’occuper de ma fille, à la mort de son père à la suite d’une mission de rang S.

 

- Tous mes respects, Madame.

 

- Vous êtes bien aimable, Monsieur… ?

 

- Erza, Erza von Héliwood, pour vous servir, répondit-il humblement.

 

- Allons, vous allez commencer par vous servir vous-même mon jeune Erza. Pendant votre profond sommeil, vous n’arrêtiez pas de marmonner le nom de « Titania »… Avez-vous un problème avec cette personne ?

 

Ragaillardit, Erza s’expliqua sur sa situation et le périple qui l’avait amené jusqu’ici. Il cherchait ainsi à atteindre le village caché du Minerai où se trouverait apparemment sa sœur bien qu’il n’en avait jusque là pas de preuves probantes, seulement une croyance en les mots d’Asura l’Ascète et dernier des Sept Ainés d’Origine.

 

- Il y a depuis près d’un jour, dans le village du Minerai, une femme à la chevelure rousse mais apparemment taillée très court, ce qui diffère de votre description.

 

- Je vais devoir me rendre là-bas pour vérifier car s’il s’agit bien de ma sœur jumelle alors les dires d’Asura sont vérifiés et c’est qu’elle court un grave danger. Combien de temps me faut-il pour aller sur place ?

 

- Une petite heure tout au plus, nous ne sommes pas loin du tout. Mais prenez garde, un énergumène se faisant appeler « Grand Prêtre » est apparemment de retour avec toute sa clique…

 

- Raison de plus pour me presser alors ! Je reviendrai vous voir avec ma chère sœur afin de vous remercier, Dame Dreyar.

 

- Erza ! Êtes-vous en mesure de bouger ?! s’inquéta Elena.

 

Se retournant, la main droite tenant solidement la poignée de porte de la chambre, Erza esquissa un sourire vrai et profond, illustrant sa gratitude puis déclara d’une voix résolument décidé :

 

- Je vais bien, grâce à vous et je compte sauver ma sœur alors si je puis me permettre, vous feriez mieux de préparer le diner pour quatre personnes, Madame.

 

Saluant les hôtes, Erza partit en direction du nord-est afin d’atteindre enfin le bout de son périple : le village caché du Minerai. Serrant les poings, le jeune homme s’attendait au pire tout en espérant des retrouvailles à la hauteur de son affection pour sa chère et tendre sœur. Les dés étaient lancés, tout était désormais joué ; qui seraient les gagnants et les perdants ? Ce n’était qu’une question de temps avant de le savoir.

 

*

* *

 

Après sa rencontre avec son père, Titania avait abandonné délibérément Foene et Khris dans le but d’agir seule, sans qu’autrui ne la dérange. Son esprit avait analysé tout ce qu’il s’était passé à Iwa et ce fut sur sa fière monture que la jeune femme parcourut les terres du Pays du Feu en direction du village caché du Minerai.

 

En effet, durant son altercation avec Hohenheim von Héliwood, Titania avait compris que le fief du démon était le fameux village vers lequel elle se dirigeait en espérant obtenir des informations et se projeter dans sa stratégie d’attaque. Oui, Titania désirait se venger et bien que ce chemin dangereux ne lui apporterait aucunement satisfaction, la jeune femme ne souhaitait en aucun cas laisser le moindre répit au monstre qu’était son paternel. Sa résolution était proche en effet du dévouement et du devoir personnel.

 

Seule, elle était arrivée depuis environ un jour et était parvenue à infiltrer le village sans se faire remarquer. Se dirigeant vers ce qui semblait être un temple, elle progressa non loin de l’Yggdrasil, ce magnifique arbre qui représentait le cœur de la vie de la cité souterraine. Ses feuilles argentées se reflétaient dans les beaux yeux d’une Titania émerveillée. Un tel éclat, une floraison aussi prodigieuse : ce spectacle la laissait sans voix.

 

 

Mais de nombreux bruits de pas vinrent briser le calme de l’atmosphère ; se retournant avec un regard de tigresse, Titania vit une quinzaine de soldats. Il ne s’agissait pas de ninjas du village mais bien de sbires fous-à-lier de Hohenheim.

 

- Vous comptez sérieusement agir de concert face à un seul adversaire ? demanda-t-elle.

 

Aucune réponse. Tous sortirent des armes blanches et se positionnèrent en style offensif, prêts à agir. Titania esquissa un sourire narquois teinté de colère :

 

- Grand bien vous prenne !

 

Réunissant ses deux mains à la manière d’une priante, la jeune et belle guerrière matérialisa une bonne dizaine de kunaï entre ses doigts et les lança sur les cinq premiers sbires qui se jetaient sur elle. Tous furent touchés mortellement et s’écrasèrent au sol. Enorgueillis, les dix autres soldats attaquèrent en front commun, vociférant des insultes à l’encontre de leur adversaire.

 

Créant un cimeterre aussi large que lourd, la demoiselle envoya valser ses opposants qui tombèrent quelques mètres en arrière. Mais alors que chacun pensait se relever et contre-attaquer, l’un d’eux se prit un javelot en pleine tête tandis qu’un autre vit une ombre s’abattre sur lui. Assise à cheval sur un sbire, Titania l’égorgea sans rechigner, déclarant d’une voix effrayante :

 

- Pas de pitié pour les ordures dans votre genre…

 

Les huit autres gardes se levèrent tant bien que mal en hurlant au démon et tentèrent de s’enfuir. Titania matérialisa une arbalète et tira en tout sept carreaux qui touchèrent tous une cible. Le dernier garde en vie se retourna et supplia la jeune femme en passe de devenir un démon à son tour de bien vouloir l’épargner, de grâce.

 

- La grâce est aux anges, que crois-tu avoir devant toi, imbécile ?! déclara-t-elle.

 

- Un démon… vous êtes un démon ! tenta d’apaiser le pitoyable larbin.

 

- Exactement. Je suis la fille d’un démon ce qui fait de moi un monstre mais je compte clore ce chapitre alors si je te laisse la vie sauve, c’est pour que tu préviennes ton maitre, le soi-disant Grand Prêtre, que sa fille l’attend sous l’Arbre du village caché du Minerai.

 

- Mais… mais le Maitre est là !

 

- Alors ton rôle s’arrête ici.

 

Décochant un huitième carreau, Titania termina d’achever le dernier des quinze sbires qui l’avait attaquée.

 

- Quelle méchanceté, je suis surpris Titania ! braya une voix d’homme en résonance au sein de l’immense cavité. Tu es vraiment un monstre sanguinaire.

 

- Ma réputation ainsi que celle de mon frère fut toujours celle du travail bien fait, que ce soit pour sauver un chat perché dans un arbre ou tuer une personne.

 

- Je croyais que les guildes ne répondaient pas aux contrats d’assassinats ? ricana la voix.

 

- Certaines missions sont dangereuses et nécessitent parfois des affrontements musclés, voire mortels…

 

- Mais pourquoi tuer ces pauvres hommes, ils étaient sans défense pour la plupart…

 

Souriant, Titania rétorqua avec ironie :

 

- Il faut croire que j’ai fini par accepter mes racines et si je puis me permettre, ce sont ces mêmes hommes de mains qui capturent des enfants et les trucident pour votre « bien-être », n’est-ce pas ?

 

- C’est exact, en effet…

 

- Et combien d’enfants ont subi ce triste sort par les mains de ces hommes ?! s’énerva-t-elle.

 

- Plusieurs centaines… mais à quoi bon les compter ? ironisa la voix.

 

- Alors il m’en faudra plus que quinze…

 

- Joueriez-vous avec la vie d’autrui tel un ange vengeur, chère Titania von Héliwood.

 

- Non, seulement la votre. Ces hommes ne sont que des dommages collatéraux et je vous « rassure », il n’y aura pas d’autres morts après la votre, Hohenheim !

 

- Ahahaha ! Vous pensez tout régler avec ma mort ?! Quelle naïveté !

 

- Votre confrérie repose sur un système de sacralité de votre personne, vos sbires vous suivent par la croyance en une foi aveugle et démesurée ! Sans vous, c’est une réalité qui s’exposera à eux. Tant que vous êtes en vie, ils sont tous des démons comme vous et moi mais une fois la source du mal retirée, alors tout devient possible. Ce ne sera pas une fin mais bien le début d’une toute autre histoire !

 

- Et vous ne pensez pas si bien dire, ma chère fille adorée ! s’amusa Hohenheim qui sortait alors de l’ombre, marchant en direction de Titania qui l’attendait sous l’Yggdrasil.

 

Continuant, il déclara :

 

- Grâce à mes services personnels, j’ai pu vous suivre et je n’attendais qu’une chose : écraser votre minable petite tête qui ne ressemble ni à moi ni à ma défunte femme chérie !

 

- Votre folie des grandeurs ne fera que me facilité la tâche. Vous occire sera un soulagement.

 

- Je note une certaine évolution dans vos actes et vos propos, que s’est-il donc passé dans votre crâne d’enfant ?

 

- J’ai compris qu’il ne fallait croire en personne d’autre que soit, qu’on ne pouvait sauver personne d’autre avant de s’être sauvé soi-même. Je vais donc m’occuper de vous pour mieux m’occuper de moi ensuite et être ainsi en mesure de sauver le plus de gens possible, en commençant par mon frère.

 

Acquiesçant, le fou de père se moqua :

 

- Quel dommage… J’aurai pu être si fier de vous… SI TU N’AVAIS PAS ÉTÉ MA PUTAIN DE FILLE !!!

 

Déployant toute son énergie, Hohenheim fut enveloppé dans une aura intense et prodigieuse. Il vociféra à Titania qu’elle n’avait nul échappatoire et qu’elle devait faire face à son destin. Les larmes contenues, la jeune fille matérialisa un arc et se mit en joue, dirigeant une flèche d’acier vers son adversaire, objet de toute son attention et de toute sa haine. Les vagues d’énergie de son père balayait ses cheveux roux, dégageant son visage qui avait tout perdu de sa candeur d’autrefois. Chevelure taillée grossièrement au carré, tâches de sang éparses sur son faciès : il s’agissait-là d’une guerrière au regard affuté et bien décidée d’en découdre une bonne fois pour toute.

 

Le silence imprégnait l’ensemble de la cavité tandis que Hohenheim serrait les poings, le regard gorgé de violence et d’envie de meurtre. Il était temps que la fin de tout commence, que le premier rouage s’enclenche et que la machine du destin soit lancée. En hauteur, un vieil homme courbé accompagné d’un curieux personnage en armure lourde et étincelante observait la scène. Invisibles aux yeux de tous, ils semblaient attendre quelque chose.

 

 

Le vent souffla comme une légère brise, balayant les branches de l’Yggdrasil.

 

Hohenheim fut le premier à se lancer. Se jetant sur sa fille, il arma son poing droit gonflé musculairement à son paroxysme grâce à son fameux fragment de pierre philosophale attaché autour du cou. Un tel crochet du droit ne ferait qu’une bouchée de la jeune femme qui, voyant arriver son adversaire, décocha une puissante flèche avec pour cible la tête.

 

Au contact de l’aura émanant de Hohenheim, la flèche se décomposa, indiquant ainsi à Titania la dangerosité de son opposant. Mais le poing de ce dernier arrivait si vite, la jeune femme fit montre de toute son ingéniosité et transforma son arc en bouclier ultra résistant, bloquant ainsi l’impressionnant crochet ennemi. Surpris, le fou furieux ne comprit par sur le moment l’action de sa fille qui, profitant de l’effet escompté, matérialisa un gantelet fait de titane et d’acier renforcés magiquement. Là, elle donna un puissant coup de poing dans l’estomac de son père. L’aura de ce dernier ne dérangea en rien l’offensive et le choc fut violent au point qu’il recula de quelques pas. En pleine ascension tactique, Titania enchaina en créant cinq anneaux autour de son corps qu’elle fit tournoyer à la manière d’une danseuse ; cependant, le spectacle était bien plus funèbre. Hohenheim subit de nombreuses coupures avant de se ressaisir et d’esquiver les derniers enchainements en sautant quelques mètres en arrière.

 

- Tu crois m’avoir avec tes tours de passe-passe, Titania ?! Il en faudra plus pour… hein… mais qu’est-ce que…

 

- Un ami à moi m’avait eu grâce à une technique sournoise il y a quelques temps de cela…

 

- Enfoirée…

 

- Il avait trempé l’acier de sa lame dans un poison paralysant et il lui avait suffit de me toucher ne serait-ce qu’une fois pour que je sois à sa merci. Tenez, voici sa lame…

 

Titania matérialisa Regrettée, la réplique parfaite de la rapière de Hyôga Doranbâlt. Comprenant que ses mouvements étaient de plus en plus lents, Hohenheim fit exploser son énergie spirituelle grâce à sa pierre philosophale de manière jusque là inégalée ; sa pression artérielle augmentant comme jamais, il tentait ainsi de se défaire du poison. Titania n’en était que plus satisfaite puisque son objectif n’était autre que de pousser dans ses derniers retranchements son ennemi ; elle ne pouvait pas le battre de manière standard à cause de cette fameuse pierre qui rendait chaque offensive ennemie aussi dangereuse qu’imprévisible pour elle. De la sorte, Titania savait que son père devrait consommer énormément d’énergie, facilitant ainsi la suite de sa stratégie à venir.

 

Recréant son arbalète, tout en s’équipant pour sa sécurité d’une armure aux plates de type « anti-aura » et très reflétant au point de déstabiliser l’adversaire, Titania tira de nombreux carreaux sur son adversaire qui encaissa alors celles qui n’étaient pas décomposées par son aura. Abandonnant son arme de jet, la jeune femme prit la position de combat de son ami d’antan, c’est-à-dire prompt à porter de multiples estocades grâce à son élégante et non moins dangereuse rapière.

 

Fonçant sur Hohenheim qui tentait de résister tant bien que mal au poison, elle lui asséna de nombreuses entailles. Le sang giclait de toutes parts : Titania cédant à sa colère et sa haine, les coups portés en profondeur étaient plus pénétrant que jamais.

 

- Jamais, jamais tu ne me tueras ! N’as-tu pas assez fait avec Phénicie !! cria-t-il.

 

Titania, le regard sombre, ne répondit mot, continuant ses coups d’estoc sur un homme en pleine chute, tant physique que psychologique. Voyant son destin se décomposer et sa vie s’en aller, Hohenheim matérialisa une impressionnante boule de magma qu’il ne pouvait pourtant pas contrôler devant l’adversité de sa propre fille. Mais son objectif n’était justement pas d’attaquer Titania, ce qui lui aurait demandé beaucoup de concentration et de force. Laissant son sort lui consumer le bras gauche, le grand prêtre fallacieux devint rapidement une torche humaine, obligeant la jeune et athlétique guerrière à reculer devant un tel brasier.

 

- Alors c’est ainsi, vous préférez le suicide ! Vous ne souhaitez donc pas faire face à vos actes, vous fuyez !! vociféra Titania, en rage.

 

Riant à gorge déployée, Hohenheim hurlait de douleur au fur et à mesure que son corps se consumait. Empoignant sa pierre philosophale, il l’arracha de son cou et l’avala sans hésitation. Là, le regard plein de sang, il fixa Titania à travers les flammes et esquissa un sourire malsain.

 

Le brasier se développa et bientôt on ne vit plus rien du Grand Prêtre. Mais alors que Titania baissait sa garde, un javelot d’un noir profond fut projeté de la flamme géante en direction de la jeune femme. Évitant in extremis, elle ne fut touchée qu’au côté gauche fort heureusement protégé par son armure de plates. Au sol, elle se releva rapidement et s’équipa d’une armure bien plus résistante faite de platine magique et s’arma de deux sabres aiguisés comme jamais. Le regard aguerri, elle jaugeait le moindre mouvement qui pouvait provenir de la colonne infernale qui lui faisait face. Elle observait mais rien de se passait lorsque soudain, une lumière rouge brilla au travers des flammes. Ces dernières furent comme soufflée en un instant : Hohenheim apparut.

 

La peau noire comme l’ébène, elle était craquelée de toutes parts, parsemées de sang séché coagulé. A certains endroits, on aurait même dit des écailles de dragon. Sa musculature avait triplée de volume et la pierre philosophale lorgnait Titania de son éclat vermillon, implantée en plein plexus solaire du Grand Prêtre. Son visage, déformé par les flammes, laissait échapper une chevelure de feu, comme si son crâne était constamment enflammé. Les quelques rares morceaux de tissus restant tombaient en lambeau sur ses jambes, une ceinture miséreuse les tenant tant bien que mal au corps. Hohenheim était devenu un monstre, dépassant allègrement les deux mètres trente de hauteur. De sa main droite crochue, il créa une imposante épée à double tranchant toute aussi noire que le javelot d’alors. Ouvrant la bouche, une haleine putride en sortit ; là, il déclara d’une voix rocailleuse à une Titania totalement démunie devant un tel spectacle :

 

- Le feu forge les métaux, tout comme la pierre philosophale qui s’est forgée avec succès en moi… Vois, admire ce résultat. J’ai vaincu l’enfer… Oui, je suis un vrai démon, un monstre, un vice ! Ne suis-je donc pas l’incarnation de la Luxure de l’Architecte ?! Et ton père de surcroit !!! Je ne peux être que sale, mauvais et immonde, tout comme toi Titania… Derrière ton joli minois se cache un monstre tout aussi effrayant, un monstre qui tua dès ses premiers instants de vie ! Justice sera rendue à ma chère et tendre Phénicie…

 

Pointant de sa lame vers une Titania silencieuse mais réactive, il termina par ces mots :

 

- Tu vas… mourir… !

 

 

En un pas, il se trouvait déjà devant une Titania vaillante bien que dépassée sur le moment par l’offensive qu’elle n’avait pas vu venir. Parant de ses deux sabres le lourd coup vertical de Hohenheim, la jeune femme se retrouva au sol, dos contre terre, luttant pour sa vie. Si jamais elle lâchait sa garde, l’imposante épée de son vicieux père la trancherait en deux, indubitablement.

 

Mais le poids était tel que la jeune femme se savait perdue d’avance. Tentant le tout pour le tout, elle s’équipa de plusieurs armures qu’elle fusionna les une aux autres, tout en lâchant ses sabres. La lame sombre de Hohenheim ne se fit pas prier et tomba net vers la courageuse guerrière. Cependant, l’épaisse couche d’armures qui protégeait la jeune femme bloqua l’offensive ennemie au bout de quelques centimètres de solides matériaux, à moins d’un cheveu de son visage ; sans réfléchir, Titania dématérialisa ses armures tout en effectuant une roulade latérale sur le côté droit. L’épée noire s’effondra sur la suite de sa trajectoire initiale tandis que Hohenheim se rendait compte de la rapidité avec laquelle sa fille avait su se sortir d’une telle situation. Se relevant rapidement, celle-ci s’équipa d’une armure plus légère afin de ne pas entraver ses esquives. Il était en effet avisé d’éviter plutôt que de bloquer les coups du Grand Prêtre, surtout dans cet état de mutation effrayant. Matérialisant Regrettée, Titania se retourna vers son adversaire, pensant être à bonne distance.

 

Mais elle vit seulement une épaisse main noirâtre et cendreuse, sentant la décomposition des corps, l’agripper par la tête. Hohenheim la projeta alors contre l’Yggdrasil ; quelques feuilles d’argent tombaient alors à la vue de Titania tandis que le monstre fou sautait en l’air en direction de la pauvre jeune femme, s’empressant de donner un coup de grâce ultime et extrêmement puissant. Titania réfléchissait l’espace de quelques secondes comment faire pour stopper un tel mastodonte lorsqu’une voix résonna :

 

- I am the bone of my sword* !

*(Mes os ne sont que lames !)

 

Une multitude de lames sans manche ni garde s’abattirent sur Hohenheim, le repoussant au loin. On aurait dit une pluie de fer et d’acier, une hécatombe aux mille reflets d’argent. Titania se relevait tout en cherchant d’où venait cette aide salvatrice lorsqu’une main se posa délicatement sur son épaule droite. Faisant volte-face, la jeune femme le reconnut, celui qu’elle n’espérait plus revoir un jour :

 

- Erza ! s’extasia-t-elle.

 

- Nous prendrons le temps des retrouvailles plus tard sœurette, nous avons fort à faire et un diner nous attend avec un parent de feu Maitre Makarov alors grouillons-nous parce que j’ai faim !

 

Souriant tendrement, Titania commença à exposer les faits de la situation mais surtout tenta de prévenir son frère de l’identité de leur adversaire lorsque celui-ci la coupa :

 

- Je suis au courant de tout. La situation, notre ennemi… ou plutôt devrais-je dire notre père… je sais tout. Ne te fatigue pas et allons droit au but : cet homme ne réagit plus aux discours donc il est inutile que je tente de le raisonner par mes mots…

 

- Surtout qu’ils n’ont jamais raisonné personne, taquina-t-elle.

 

- Arf… touché… Bref, je te préviens, je sens en moi un nouveau flux d’énergie comme le démontre ma capacité à l’instant, penses-tu pouvoir m’accompagner comme à l’ancienne, Titi ? ironisa-t-il.

 

Lui donnant un coup de coude, la jeune femme rétorqua :

 

- J’ai moi aussi acquis de l’expérience alors voyons qui de nous deux tirera l’autre vers le haut, comme avant… Zaza !

 

Hohenheim resurgit alors des décombres de poussières, visiblement plus excité que jamais. Fixant Erza, il lui demanda :

 

- Serait-ce l’autre partie de mon fléau ?

 

Toisant son adversaire de père, le jeune homme rétorqua avec dédain :

 

- Assurément, Père.

 

 

 

A suivre : Chapitre 30 – La Luxure ou Les Liens immuables du Sang

 

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Bon chapitre centré sur les Hohenheim.

 

Tout d'abord Erza qui fut sauvé par une famille vivant paisiblement loin de toutes civilisation. Qui plus est par un membre de la famille de Makarov, ce n'est plus du hasard mais le destin qui joue son rôle.

 

J'ai déjà hâte de voir sa nouvelle force avec ce FDD.

 

Sinon le combat d'Erza vs son père était très intense et épique. Elle s'est sacrément bien défendue et j'attends de voir la confrontation  des faux jumeaux vs leur père.

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  • 3 weeks later...

Bonjour à toutes et à tous !

 

Alors voilà, nous y sommes, le chapitre 30 est en boite et après relecture, il sera disponible, c'est-à-dire dans la semaine qui vient je pense.

 

J'espère que l'histoire vous plait jusque là car avec ce chapitre, c'est un rouage, jusqu'à présent resté "secret", qui va commencer à tourner. Les Of avancent et c'est aussi excitant que stressant et triste. A chaque chapitre on se rapproche de la fin... M'enfin, mieux vaut ça que de ne jamais savoir ce qu'il se passe au final ^^

 

A très vite pour un tournant dans l'aventure ;)

 

 

@Kyojin :

Bon chapitre centré sur les Hohenheim.

 

Merki :D

 

Tout d'abord Erza qui fut sauvé par une famille vivant paisiblement loin de toutes civilisation. Qui plus est par un membre de la famille de Makarov, ce n'est plus du hasard mais le destin qui joue son rôle.

 

Voui, c'est un passage doux qui permet de prendre un peu de repos. Et la présence d'une proche de feu-Makarov permet aussi de repenser un peu à ce qu'était Erza et Titania, c'est-à-dire "Fairy Tail" et le système de Guilde. Quant au destin, il est de plus en plus "présent", en effet :-X

 

J'ai déjà hâte de voir sa nouvelle force avec ce FDD.

 

:-XJe ne peux en dire plus ^^

 

Sinon le combat d'Erza vs son père était très intense et épique. Elle s'est sacrément bien défendue et j'attends de voir la confrontation des faux jumeaux vs leur père.

 

J'espère que tu ne seras pas déçu ;) C'est un chapitre assez long qui arrive et je suis ravi que tu apprécies déjà le début de l'entrevue entre Titania (et non Erza ^^) et le pater.

 

Merci pour ton commentaire Kyojin !

 


 

A très vite donc pour le chapitre 30 !!! Merci de votre soutien :D

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  • 1 month later...

Chapitre 30 – La Luxure ou Les Liens immuables du Sang

 

 

 

Février 771, Royaume de Fiore.

 

- Phénicie, tu vas bien ? Ma Chérie, dis-moi, est-ce notre enfant qui s’est décidé à venir au monde ?!

 

- Je crois bien que oui mon Cœur, je… je perds les eaux… Hohenheim, vite, amène-nous à un médecin !

 

- Mais nous sommes entre Crocus et Hargeon, au beau milieu d’une maudite forêt ! Que faire ?!

 

- Je le sens, il… mon bébé, il est plus lourd que prévu, j’aurai besoin d’aide !

 

Hohenheim von Héliwood et Phénicie Sola-Uhi, jeune couple âgé d’une trentaine d’années passées se trouvaient au beau milieu d’une forêt verdoyante connue sous le nom de Forêt de Jade. Malgré la splendeur des lieux, la crainte de la mort accompagnait nos deux tourtereaux, la future mère sentant que l’accouchement allait être des plus compliqués pour elle. Hohenheim portait alors sa femme, cherchant du regard un miracle. Après de longues heures, les cris de la jeune femme l’avait contraint à essayer le tout pour le tout.

 

- Mais je ne sais pas comment faire !

 

- Ah… Pour les faire, tu sais comment t’y prendre pourtant mais là c’est autre chose, n’est-ce pas ?! ironisa Phénicie.

 

- J’espère que notre fils n’aura pas le même sens de l’humour que toi, Chérie.

 

Alors que le père en devenir tentait d’installer au mieux sa femme sur une épaisse couche de mousse humide, de nombreux habitants de la forêt s’inquiétaient du sort de Phénicie. Parmi eux, un Pikachu s’approcha et arriva au niveau du visage de la demoiselle. Celui-ci était fin, avec un petit nez et des sourcils châtains foncés entourant délicatement des yeux brillant d’un vert profond, joliment dessinés en amande ; le teint de peau halé de la jeune femme était tout bonnement magnifique tandis que sa chevelure raide, coupé au carré et de couleur châtain clair terminait agréablement ce faciès d’ange.

 

Ainsi, le Pikachu tentait tant bien que mal d’aider le couple de ses petites léchouilles rafraichissantes sur le visage de la demoiselle qui hurlait de douleur. Pris de panique, Hohenheim inspecta les alentours et demanda à haute voix de l’aide, comme s’il parlait aux animaux autour de lui. Mais sans réponse, il tenta d’agir au mieux.

 

- On va y arriver, je vois la tête, une petite tête rousse, c’est magnifique. Ça va le faire, n’aie crainte.

 

Sortant du ventre de la mère un petit bébé, il le présenta à Phénicie qui pleura de joie devant ce petit être. Entre quelques larmes, elle déclara :

 

- Un petit garçon… J’espère que tu sauras aussi bien faire rire tes amis que moi… et n’hésite pas à t’exprimer, t’affirmer et à montrer qui tu es au fond de toi… Sois fort et fier de porter ton nom, Erza !

 

- Phénicie… Il… Il… y en a un autre ! Un autre enfant !! Ce sont des jumeaux !

 

Hohenheim donna souffle à une petite fille qu’il confia à sa toute jeune mère, cette dernière pleurant des larmes de bonheur absolu au milieu des rudes douleurs :

 

- Comme tu es jolie… de si beaux yeux… Une ravissante petite fille ! Je te souhaite d’être aimée et portée par ceux qui t’entoureront… Sois une battante et surtout, ne te laisse pas faire par les autres, y compris ton frère avec lequel j’espère que vous ferez la paire ! s’amusa-t-elle avant de regarder son mari.

 

- Tu ne lui donnes pas de nom, Phénicie ? s’inquiéta le jeune père.

 

- Non, j’ai déjà choisi pour Erza, à toi de choisir pour elle, sourie-t-elle gracieusement.

 

Prenant cette toute petit fille dans ses bras, Hohenheim hésita un instant avant de se lancer :

 

- Erza sera un homme de réflexion et je veux que tu sois une femme d’action, agissant avec le cœur ! Puisses-tu porter tes rêves et ceux des personnes qui te seront chers tel un titan implacable… Oui, voilà, tu seras… Titania !

 

Coupant les cordons ombilicaux, le nouveau père enveloppa ses deux enfants dans des morceaux de draperies blanches qu’il déchirait de son propre vêtement similaire à une longue toge immaculée. Puis, il se plaça avec eux auprès de sa femme et commençait à lui parler lorsqu’il vit qu’elle avait les yeux fermés.

 

- J’imagine que tu dois te reposer ma Chérie… ma Chérie ? Phénicie ?!

 

Le cauchemar de Hohenheim commença alors. Sa femme adorée venait de perdre connaissance dans le silence le plus total tandis que les deux bébés criaient fort. Reculant de quelques pas, il revint auprès de sa tendre femme, ignorant ses deux enfants ; là, il la cajola et l’embrassa de toutes ses forces, lui parlant comme pour la faire revenir à elle, mais surtout la faire revenir à lui. Mais rien, rien ne pouvait modifier le destin en cours : Phénicie venait de mourir en donnant la vie.

 

Bouleversé, Hohenheim s’écroula au sol, pleurant comme jamais, hurlant de toute son âme et allant jusqu’à se provoquer une crise de spasmes l’emportant dans un triste sommeil, épuisé et annihilé.

 

Une jeune femme passait alors par là, rentrant du marché de la ville la plus proche, Magnolia, afin de retourner dans un hameau similaire à une hutte en pleine forêt : sa maison. Cette jeune femme aux cheveux étrangement rose portait le nom de Porlyusica. Alertée par plusieurs Pokémon, elle s’empressa d’arriver sur les lieux du drame. S’approchant de Phénicie, elle vit cette dernière ouvrir les yeux, le souffle à peine audible :

 

- Je suis… Phénicie von Héliwood… Par pitié, sauvez Erza, Titania et mon mari… Je les aime plus que tout au monde…

 

Phénicie rendit son dernier souffle de vie. Porlyusica enterra sur place la défunte mère et s’occupa autant des deux enfants que de Hohenheim. Au réveil de ce dernier, cinq jours plus tard, la pauvre jeune femme dû faire face à un monstre de rancœur : celui qui deviendrait plus tard l’investigateur d’un des pires réseaux criminel d’Ephinéa comprit que sa femme était morte et tenu pour responsables ses enfants :

 

- Je devrais les tuer pour ce qu’ils ont fait !

 

- Mais ce n’est pas de leur faute, ils ne demandaient rien d’autre que de l’amour et de l’affection, qu’on s’occupe d’eux ! Tout ceci n’est qu’un accident et il est évident que votre défunte femme ne souhaite qu’une chose, que vous viviez ensemble et formiez la famille qu’elle rêvait d’avoir !

 

- Jamais ! Jamais elle ne pourra vivre cela et moi non plus, puisque je suis désormais sans elle… Ces démons sont des cancers !

 

- Mais vous parlez de vos enfants, à vous et votre femme et…

 

- La ferme !

 

Hohenheim tenta alors d’attaquer les deux nourrissons mais fut arrêté par Porlyusica. Celle-ci parvint à le faire fuir tout en rétorquant d’une voix sanglotante :

 

- Je comprends votre douleur mais vous ne faites aucunement honneur au sacrifice de celle que vous aimiez ! Allez donc réfléchir à ce que vous vous apprêtiez à faire, allez même vous recueillir sur la tombe de Phénicie et revenez ensuite me voir !

 

Puis elle marmonna :

 

- Décidément, je déteste les humains…

 

Mais Hohenheim ne revint jamais. Il se serait semble-t-il emparé de la dépouille de sa femme, cherchant par tous les moyens de la ramener à la vie. Plus jamais Porlyusica n’entendit parler de lui, ne sachant même pas son nom.

 

Les jours et les mois qui suivirent furent d’une toute autre teneur. Agréables et épanouissants. Porlyusica s’occupa jusqu’à leur deux ans de Titania et d’Erza. Véritable mère de substitution, elle leur apprenait aussi bien les choses essentielles de la vie que les éléments les plus futiles qui soient donnés de savoir. Erza était très réceptif à l’histoire, la zoologie et la littérature tandis que Titania préférait la géographie, la biologie et les sciences algébriques. Une chose était certaine : ils apprirent dès leur plus jeune âge à parler et réfléchir comme des savants, ce qui effrayait Makarov Dreyar, le maitre de Fairy Tail et ami d’enfance de la jeune femme.

 

- Porlyusica, ces enfants ont tout juste deux ans et sont plus intelligents que la plupart des membres de ma guilde, tu devrais les laisser un peu s’amuser, tu ne crois pas ?

 

- Mais ils s’amusent ! grogna l’intéressée.

 

- Mais avec qui, ils n’ont pas d’amis !

 

- La Forêt de Jade regorge d’espèces de Pokémon alors ils ont de quoi s’épanouir !

 

- Oui mais à ce rythme…

 

- Je sais que je ne pourrai pas les garder indéfiniment alors je fais tout en mon possible pour qu’ils puissent vivre heureux et sereins dans ce monde de fous, coupa-t-elle les larmes aux yeux.

 

- Je comprends mon amie mais peut-être serait-il préférable qu’ils découvrent la vie en communauté… A Magnolia par exemple…

 

- Tu veux que je les abandonne ?!

 

- Mais bien sur que non Porly ! Viens avec eux au contraire !!

 

- C’est bien ça, tu veux que je les abandonne ! Je déteste les humains !! Je ne veux pas que mes deux petits grandissent au milieu du Vice incarné !

 

- Alors viens à Fairy Tail.

 

- Jamais… Je ne peux pas… Mon rôle est de surveiller les étoiles et d’appréhender au mieux les malheurs qui peuvent s’abattre sur notre monde. La Forêt de Jade est parfaite pour cela… Mais je comprends ta réflexion, Mako…

 

- Alors que veux-tu faire ? insista le maitre de Fairy Tail.

 

- Erza et Titania von Héliwood ont besoin d’apprendre la vie en groupe alors tu vas les envoyer… à l’Église de Magnolia !

 

- Quoi ?! Mais ils vont s’ennuyer là-bas !!!

 

- Imbécile, je veux qu’ils terminent mon enseignement ! Ils doivent d’abord apprendre la magie et connaitre leurs compétences avant de rejoindre ta guilde. Je vois plus loin que toi, mon cher ami. Toi tu désires qu’ils grandissent au sein de Fairy Tail mais je te le dis, ce sont eux qui vont faire grandir Fairy Tail ! Ils ne seront pas portés mais porteront, tu peux me croire !

 

Souriant à pleines dents, Makarov comprit l’enjeu et accepta d’envoyer les jumeaux à l’Ordre de la Cathédrale de Cardia où ils apprirent les arcanes de leur propre magie, la magie de Projection Spirituelle qui, une fois utilisée pour le combat et spécialisée dans la matérialisation d’armes et d’armures fut nommée Magie de Rééquipement.

 

Dix ans après le départ de chez leur chère Porlyusica, en 783, Erza et Titania von Héliwood quittèrent l’Église de Magnolia pour la Guilde de Fairy Tail.

 

Âgés seulement de douze ans, les jumeaux se firent rapidement une réputation d’élite, parvenant à fusionner leur magie afin d’atteindre un niveau encore jamais égalé ; cette prouesse s’appelait Unisson Raid et les amena à devenir aussi complémentaires qu’inséparables. On les appelait « la Tempête Sanguine » ou encore « les Scarlett », c'est-à-dire les Écarlates en raison de leur couleur de cheveux, disait-on. Ils grandirent ainsi au sein d’une nouvelle famille, Fairy Tail, tout en rendant visite à Porlyusica le plus souvent possible dans la Forêt de Jade. Le temps passa et le duo évolua au sein d’un monde vaste et plein de surprises, bien loin de la tragédie de leur naissance. Le souhait de leur mère de substitution restait alors exaucé : « Le passé est d’une tristesse fataliste, et l’avenir est ce qu’il y a de plus effrayant alors autant vivre le présent des choses, ne serait-ce que par défaut ». Telle était la maxime de la femme aux cheveux roses.

 

 

Juillet 789, train inter-cités reliant Magnolia à Crocus, Capitale du Royaume de Fiore.

 

 

Erza et Titania étaient assis au sein d’une des voitures composant le train à destination de la capitale. Leurs places se trouvaient en face de deux autres sièges cependant inoccupés. Alors que Titania rêvassait, son frère lui parlait :

 

- Tu vois Titania, le fait qu’il n’y ait personne assis devant nous est très déroutant puisque cela nous amène à apprécier cette absence qui nous permet entre autre de détendre nos jambes mais comment réagirions-nous si une ou deux personnes venaient prendre leurs places respectives ? Et oui car si par exemple je n’ai personne devant moi, je pourrai étendre mes gambettes mais pas toi et inversement dans le cas contraire, ce qui pourrait occasionner une jalousie aussi malsaine qu’évidente due à l’inégalité du confort alors réduit pour l’un ou pour l’autre… En fait je crois que je n’aime pas les places en carré… Elles nous offrent l’illusion de se sentir à l’aise pour finalement nous ramener à la réalité dès l’instant où un passager vient poser son gros c…

 

- Excusez-moi… place numéro 96, je suis ici il me semble…

 

Un jeune garçon venait de prendre place devant Erza, totalement déstabilisé dans son monologue tandis que Titania, s’endormant presque, venait seulement d’entrouvrir un œil, ressentant la présence d’un inconnu. Ce dernier avait le regard triste et dépité. Ses yeux semblaient gorgés de fatigue, plus que quiconque. Sa voix assez sombre et grave était celle d’un homme qui avait tout perdu et qui ne croyait plus en rien.

 

- Je suis Erza von Héliwood, lança l’intéressé qui espérait pouvoir converser avec une personne plus bavarde que sa propre sœur.

 

Regardant son interlocuteur, le jeune homme esquissa un sourire de courtoisie et répondit :

 

- Je… Je m’appelle Hyôga… Hyôga Doranbâlt. Ravi de vous rencontrer.

 

Les deux hommes commencèrent à échanger lorsqu’arriva le sujet de la raison d’un tel voyage ; le passager nouvellement arrivé s’expliqua sur un ton nostalgique :

 

- J’ai beaucoup perdu… des proches, des amis, des richesses et du temps… en quelques mois, c’est comme si ma fuite m’avait transcendé et fait vieillir de nombreuses années…

 

- Vous avez fui ? interrogea Erza.

 

- Oui, j’ai traversé l’Océan de Nadiàa afin de rejoindre les terres orientales de Fiore… en espérant y trouver la chance de me relever, de relancer ma vie, loin des ruines de ce qu’elle fut un temps… Et ce voyage n’est donc au final qu’un prétexte pour m’éloigner toujours plus de là d’où je viens. Et puis, j’ai toujours plus de chance de trouver de quoi vivre à la capitale, Crocus.

 

- Oui, vous pouvez vous enrôler dans l’Armée Royale, vous serriez nourri, logé et payé tout en accomplissant des tâches très diverses.

 

- C’est une idée en effet… Mais dites-moi, que faites-vous dans ce train ?

 

- Nous nous rendons à la Cérémonie de Présentation de la Princesse Hisui, la fille adoptive du Roi Toma E. Fiore.

 

- Toma quoi ? s’étonna Hyôga.

 

- Toma Eden Fiore, précisa Titania. La famille royale porte toujours un « nom exutoire » choisi par l’intronisé au moment de sa Cérémonie de Présentation officielle, et il s’agit alors de faire correspondre un fait de sa vie future avec l’histoire cachée derrière ce nom, symbole de rédemption du passé.

 

Erza faisant les gros yeux à sa sœur, celle-ci se présenta :

 

- Où avais-je la tête… Je suis Titania, sa sœur jumelle.

 

- Ah… Très bien… Enchanté. C’est impressionnant ce que vous me dites là… Et à quoi fait référence ce nom « Eden » ?

 

- Eden Alexander Fiore, l’un de nos anciens monarques qui avait repoussé des armées d’invasion au Nord du Royaume sauvant ainsi d’innombrables vies, il y a de cela plusieurs siècles. Le Roi Toma souhaitait ainsi prouver dès son plus jeune âge sa force, sa bravoure et sa connaissance du passé.

 

- Notre Roi lutte ainsi depuis des décennies afin de repousser les invasions pirates du Nord et s’est allié avec d’autres pays de sorte de faire front commun, ajouta Erza : Mais voilà des années que la situation stagne…

 

- Et cette princesse, comment s’appelle-t-elle ? demanda Hyôga, captivé par le récit des deux compères.

 

- Hisui est son prénom, cela signifie « Jade » en glyphe Mushi, la plus ancienne écriture connue à ce jour, précisa Titania. Son nom sera « Fiore », la rendant ainsi de jure la future reine du pays et quant à son nom exutoire, nous en prendrons connaissance dans quelques heures !

 

- Hisui… C’est déjà un beau nom. Pas besoin d’en avoir plus, marmonna Hyôga.

 

Le trio continua de parler durant tout le voyage et devinrent rapidement familiers. Ensemble, ils allèrent à la fameuse cérémonie où le tout-venant fut ébahi de constater que l’initiale du Nom d’Exutoire de la Princesse Hisui allait être le E sans pour autant en divulguer l’intégralité ni son sens ou sa symbolique. Ce jour-là, le cœur de Hyôga s’emballa pour cette jeune femme à la chevelure aux reflets verts comme le jade.

 

Les deux jumeaux encouragèrent le jeune Doranbâlt à rejoindre Fairy Tail afin de vivre au sein d’une famille mais le choix de Hyôga s’orienta pour l’Armée, désignant la capitale comme fief de son avenir. Néanmoins, il passa aussi souvent que possible à la Guilde et devint très bon ami avec Titania et Erza. Il apprit beaucoup du maniement de l’épée avec la sœur tandis que le frère lui enseignait les savoirs essentiels. Mais plus le temps passa plus les rencontres se firent éparses. Bientôt, cette fulgurante et puissante amitié se transforma en échanges de missives. Les mots n’étaient plus prononcés mais rédigés, la relation humaine devint épistolaire.

 

Erza et Titania continuaient alors leur vie à la guilde de Fairy Tail. Le temps passa, jusqu’à de nouvelles rencontres fatidiques.

 

 

Mars 791, Magnolia, Guilde de Fairy Tail.

 

C’était un 24 mars, le printemps naissait peu à peu laissant derrière lui un hiver rude et morne. Erza se préparait un petit déjeuner dans la cuisine de la guilde ; il était seul. Titania dormait encore tandis qu’une majorité des membres de Fairy Tail se trouvait en missions. Mais alors qu’il se cuisait des œufs tout en réfléchissant à la question fatidique de l’œuf et de la poule, un bruit sourd résonna. Il s’agissait de la porte de la guilde qui s’ouvrait :

 

- C’est toi Titania ?! braya Erza des fourneaux.

 

Pas de réponse, ce qui n’empêcha pas le cuisinier fallacieux de poursuivre :

 

- Tu sais, je pense qu’entre l’œuf et la poule, la question est posée de travers. Non, ce n’est ni l’œuf ni la poule mais les deux. Je pense en effet que c’est comme se demander qui de la graine ou de la fleur est apparue la première… Mais la graine est justement la fleure ! Donc l’œuf est la poule !! Ainsi, je pense qu’on obtient une question bien plus pertinente : Comment sommes-nous arrivés à l’œuf ? Et là, ça coince… Tu n’aurais pas par hasard une idée là-dessus, Titi ?

 

Habillé d’un tablier, poêle toute chaude à la main, Erza regarda en direction de l’entrée de la cuisine et ne vit certainement pas sa sœur.

Un homme barbu, salement habillé et visiblement sans domicile fixe depuis des mois voire des années se tenait devant le jeune homme.

 

- Bordel… marmonna Erza.

 

- Excusez-moi, j’voulais pas vous effrayer et…

 

- Titania… Tu… Tu ne t’es pas maquillée ? Et puis c’est quoi ces poils ?! Je t’avais pourtant acheté une nouvelle cire bien plus efficace que l’ancienne et… Bordel, je ne pensais pas te voir un jour ainsi…

 

- Ah qui parles-tu frangin ? déclara une voix féminine issue du hall d’entrée.

 

Titania arriva vers les cuisines et se trouva toute éberlue face à deux hommes : son frère et un curieux inconnu. Erza écarquilla les yeux et persista :

 

- Titania ? Mais alors qui est cette Titania-non-rasée-ni-maquillée ?!

 

Comprenant le qui-pro-quo absurde d’Erza, la jeune femme matérialisa une fine épée et la pointa vers l’inconnu tandis qu’Erza réalisait l’étendue de sa bêtise.

 

- Qui êtes-vous ? lança-t-elle.

 

Se retournant, la tristesse et la solitude se lisait dans ces petits yeux ; l’inconnu se présenta alors :

 

- Mon nom est Foene, Foene Atalanopolis.

 

Les jumeaux venaient ainsi de rencontrer celui qui deviendrait très vite leur meilleur ami. Foene fut rapidement intégré comme membre de Fairy Tail et des liens forts se nouèrent entre eux au point de créer une équipe spécialisée dans les fouilles archéologiques et l’étude de l’histoire du Royaume de Fiore. De ce fait, ils obtinrent des liquidités de la Couronne qui souhaitait alors rédiger sa propre historiographie. Foene fouillait, Erza prenait note pour ensuite écrire tandis que Titania découvrait les territoires et relisait le travail de son frère afin qu’il soit plus lisible du commun des mortels. Leur nouvel ami devint rapidement l’expert en la matière et attira beaucoup d’élèves parmi lesquels, une certaine jeune fille.

 

Nous étions alors en décembre 792. Foene et ses deux compères découvraient ce qui semblait être une nouvelle ruine Mushi mais leur attention s’attarda sur les glyphes présents aux murs : l’écriture de cette population ancestrale différait à bien des égards. Tous trois venaient de découvrir une forme nouvelle d’Anathème (nom de l’écriture Mushi), certainement utilisée par les Anaphores plutôt que les Mushi. Mais alors que le jeune archéologue était en plein déchiffrement, la fameuse jeune fille apparut :

 

- Ces glyphes sont de l’Anathème phonétique et se rapprochent plus du patois Anaphore que de la grammaire officielle Mushi que vous avez pu apprendre dans les livres.

 

Répondant machinalement, accroupi et la tête penchée sur l’objet de sa découverte, Foene rétorqua :

 

-  Je suis l’auteur de ces livres alors oui, je sais qu’il s’agit là de… Mais attendez…

 

Se retournant en direction de la voix féminine, il vit Erza et Titania visiblement surpris devant une élégante demoiselle ; il termina d’une voix au ralenti :

 

- …Mon dernier ouvrage porte sur les variantes d’Anathème mais il n’est pas encore publié alors comment en savez-vous autant, surtout à votre âge ?!

 

- Mon âge ? Combien me donneriez-vous Monsieur Atalanopolis ?! ricana l’intéressée avant de poursuivre : Je suis Lilie McGarden, archéologue et historienne en herbe ! Je suis vos travaux depuis vos débuts !!

 

Foene, Erza et Titania venaient alors de faire une rencontre qui changerait leur vie à jamais. Cette Lilie, visiblement sûre d’elle, les aida à déchiffrer l’Anathème de cette zone du Royaume de Fiore et travailla rapidement avec le trio, en partenariat. Officialisée membre de la Guilde par Maitre Makarov, elle décida d’orienter ses recherches non plus sur la linguistique mais sur l’étendue du réseau culturel des Mushi et ainsi les raisons d’un tel empire sur l’ensemble d’Ephinéa au détriment des mystérieux Anaphores dont les traces étaient plus que rares.

 

- Tu ne peux pas partir à travers le monde seule ma petite, déclara Makarov.

 

- Mais je maitrise parfaitement la magie Solid Script et j’ai réussi à obtenir le soutien financier du Roi Toma… Je peux me débrouiller seule !

 

- Tu seras escortée par Gajeel Redfox, il semble s’ennuyer dans la guilde alors autant qu’il parte avec toi !

 

Acquiesçant, la jeune fille partit dans de nombreuses expéditions en compagnie du fameux Gajeel, véritable légende de Fairy Tail. De temps à autres, elle collaborait de nouveau avec le trio Foene, Erza et Titania ; une famille au sein-même de la famille de Fairy Tail était née. Entre deux, Lilie tentait d’aider les jumeaux à trouver la trace de leur père disparu et passait également beaucoup de temps avec eux auprès de Dame Porlyusica. La vie semblait belle et apaisante, mais les rouages du destin étaient déjà en marche depuis fort longtemps.

 

 

Octobre 796, Plaine Ouest de Fiore, Sinnoh.

 

 

- Le temps passe et les sentiments humains, les émotions, les pensées sont souvent les premières victimes de la pression des secondes. Les souvenirs deviennent peu à peu des coups de couteaux dans la poitrine que certains nomment nostalgie tandis que d’autres préfèrent parler de mélancolie. Pourtant, tous sont en accord sur le fait qu’il n’y a pas de place pour le regret car si toute histoire a une fin, l’essentiel reste la lecture qui précéda le tombé de rideau final…

 

- Tu me sembles bien poète, Erza.

 

- Poète dis-tu Titania ? Est-ce parce que tu trouves mes mots beaux ou bien est-ce encore un sarcasme de ta part ?

 

- Ni l’un ni l’autre… Tu parles trop pour que je puisse trouver tes paroles « belles »… Elles le sont mais je m’y suis habituée depuis bien trop longtemps… Et non, ce n’est pas un sarcasme non plus… Tu vois, nous rentrons de mission et je n’ai jamais eu si peur de retourner à la maison, à Fairy Tail notre guilde…

 

Tous deux marchaient côte à côte, sur la plaine de Sinnoh, non loin d’un petit fleuve et bavardaient le temps de revenir à Magnolia après avoir effectué une mission. Erza continua :

 

- Tu as raison… ces dernières années, on peut dire que le temps nous a plus pris que donné… Toujours pas de nouvelles de Foene depuis des mois… Cette mission de rang triple S en mer Septentrionale était beaucoup trop rude pour lui seul…

 

- Nous aurions dû être là en effet… Il faut vivre avec à présent… Mais c’est si difficile… A quoi nous raccrocher ? Porlyusica est cloitrée chez elle depuis le décès de Maitre Makarov il y a quelques mois de ça…

 

- La guilde est bien vide depuis… Bien que Maitre Guildartz soit agréable, il n’a pas la même aura que notre ancien Grand-Père de la Guilde…

 

- Ce qui me tue… c’est de constater que Lilie a disparu également depuis maintenant plus d’un an et que malgré tous ses efforts, Makarov n’aura pu retrouver ni sa précieuse Lilie ni Foene…

 

- Et comme si tout cela ne suffisait pas, en plus de voir nos amis et notre famille mourir à petit feu… Notre travail devient plus risible que jamais… Regarde les missions que nous avons… quasiment que de l’aide à la personne… Je ne crache pas dessus mais bon, nous étions habitués à autre chose par le passé…

 

- Oui mais tu sais frangin qu’avec le décès du Roi Toma et le couronnement de la Reine Hisui, beaucoup de révoltes ont explosé de ci et là, sans compter les attaques de piraterie au Nord et les invasions de groupuscules terroristes comme Angra Mainyu ou même ces Manga-Kami comme ils se font appeler… La Royaume est en crise, alors forcément les fonds royaux que nous avions personnellement pour nos travaux ont été coupés…

 

-  Sans Foene ni Lilie, cela n’avait plus d’importance de toutes manières… Nous sommes seuls à présent… Regarde, cela fait six ans que Hyôga est devenu Général de l’Armée Royale et nous ne l’avons vu que deux fois depuis… La vie ne nous sourie plus ma chère sœur, j’en ai bien peur…

 

Mais alors qu’ils parlaient, Titania fut attirée l’espace d’un instant par une chose étrange qu’elle croyait avoir vu flotter sur le fleuve qui coulait non loin d’eux.

 

- Erza, vient voir… Qu’est-ce que c’est que ce truc là-bas ?

 

- Quoi le truc qui flotte à la surface de l’eau ?

 

- Oui…

 

- Bah on dirait un corps… nu…

 

Titania sentit en elle une montée d’adrénaline et se mit à courir en direction de ce qui semblait bel et bien être un corps tandis qu’Erza la suivait derrière en criant :

 

- Non mais ne réagis pas ainsi lorsque je te dis qu’un corps est nu, sœurette, c’est franchement déplacé !

 

- Imbécile, il faut le sauver !

 

Le frère et la sœur réussirent à récupéré le corps tandis qu’Erza prenait quelques uns de ses vêtements afin de le couvrir. Il s’agissait d’un jeune homme. Après plusieurs tentatives de réanimation, ce dernier parvint à revenir à lui tout en crachant de grandes quantités d’eau.

 

- Il… Il n’était pas loin de mourir noyé, s’inquiéta Erza.

 

Lui relevant quelques mèches de cheveux qui trainaient sur son front, Titania demanda :

 

- Jeune homme, tu m’entends ?

 

- Ou…i…, commença-t-il fébrilement : Où…suis-je… Qui… êtes-vous… ?

 

- Nous sommes des membres de la guilde de Fairy Tail, Erza et Titania. Nous allons prendre soin de toi, n’aie crainte ! rassura la jeune femme.

 

Le jeune homme, dans les bras de Titania, tomba de nouveau dans les pommes, perdant toutes ses forces. Son bras droit fit un bruit sourd en touchant le sol : il possédait en effet une gourmette en cuivre sur laquelle était inscrit des lettres quasiment effacées pour la plupart d’entre elles. « Max…… D……. Seichal…. ». Cette dernière rencontre ne semblait pas anodine, bien qu’apparemment fortuite. Etait-ce l’ultime rouage du destin des deux jumeaux ? L’avenir n’aurait su mieux leur indiquer.

 

 

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Année 798 (époque actuelle), un matin à l’aube.

 

 

- Erza, Titania !!! On vous cherchait partout le Maitre et moi !

 

Assis à une table de la salle principale de la Guilde de Fairy Tail, les jumeaux buvaient un coup lorsqu’Erza regarda son interlocutrice, Mirajane :

 

- Oui… ? demanda-t-il désabusé.

 

- Lilie, notre Lilie est revenue, déclara-t-elle les larmes aux yeux.

 

Les deux intéressés restèrent bouche-bée devant une telle révélation. Ils n’en revenaient pas : leur chère et tendre petite Lilie était de nouveau parmi eux. Se levant comme un seul homme, Titania et Erza se serrèrent dans les bras l’un de l’autre. Leur joie, depuis tant d’années disparue, se trouvait enfin de nouveau au rendez-vous. Mais alors que Titania demandait des détails à Mirajane, Erza sécha ses larmes et leur coupa la parole :

 

- Où est-elle ?

 

Surprise, Mirajane répondit :

 

- Elle se trouve aux dortoirs de Fairy Hills, elle doit encore dormir et je tenais à vous prévenir avant d’aller la chercher… Le Maitre souhaiterait vous parler d’ailleurs.

 

- Comment ça ?

 

- Lilie va aller voir Porlyusica et il serait agréable que vous l’escortiez jusqu’à la Forêt de Jade. Maitre Guildartz veut vous parler de cela.

 

- Assurément ! rétorqua Erza : On se prépare et on vous rejoint devant la Guilde !

 

- C’est moi où nous sommes en train de renaitre, frangin ?

 

- Je ne vous ai jamais vu aussi spontanés en effet, s’amusa Mirajane qui s’en allait chercher Lilie à Fairy Hills.

 

A ce moment précis, Erza et Titania pensaient se relancer dans leur vie. Le retour de Lilie sonnait comme un signe du destin, bien qu’elle semblait avoir perdu la mémoire comme leur expliqua ensuite le Maitre de Fairy Tail. Symbole d’espoir et de renouveau, ils étaient tous deux plus excités que jamais.

 

Seulement, ils ne pensaient pas que la jeune fille allait les entrainer malgré elle dans un imbroglio totalement imprévu. Titania revit après des années Hyôga de manière musclée puis Foene qu’elle croyait disparu. Au fil des semaines, elle comme son frère, qui subissait les pires épreuves de sa vie, en découvrirent de plus en plus sur leur passé au point de faire tout deux face à Hohenheim, leur père tant recherché. Mais pour eux, il ne s’agissait plus d’inspecter le passé au détriment de l’avenir : mettre un terme aux agissements de cet immondice était une nécessité, aussi sombre puisse-t-elle être.

 

*

 

 

 

Erza et Titania se tenaient droits, fiers et combatifs devant un Hohenheim plus monstrueux encore qu’auparavant. Cette fois-ci, aucun des deux ne reculerait devant la finalité de leur destin. La machine était en marche, rien ne pouvait plus arrêter l’inéluctable.

 

- On y va Titania ! braya Erza : Steel is my body and Fire is my blood* !

 

*[Mon corps est d’acier, mon sang est brasier !]

 

Erza semblait prononcer des incantations visant à décupler ses sorts de magie. En un instant, une armure d’acier le recouvra de la tête aux pieds tandis que deux épées aussi rouges que les flux sanguins et de taille imposante se matérialisaient dans chacune de ses mains. Là, le jeune homme se jeta sur son père qui, invoquant de nouveau sa gigantesque lame sombre, para les premiers coups d’Erza. Tous deux se livraient alors à des échanges violents. A de nombreuses reprises, l’armure du jeune guerrier lui sauva la vie tandis que Hohenheim ne cessait de se régénérer grâce à sa pierre philosophale malgré les coups répétés de son adversaire.

 

Pendant ce temps, Titania recouvrait son énergie en entrant en plénitude. Au bout de quelques minutes, elle ouvrit grande les yeux et fonça en direction d’Erza en chuchotant à son frère :

 

- Je suis prête.

 

Hohenheim n’entendit rien mais vit le résultat de ces quelques mots au plus près. Repoussé par un puissant coup d’Erza, il s’aperçut que ses deux enfants de tenaient côte à côte. Dématérialisant ses épées et son armure, Erza laissa exploser toute son énergie à l’instar de sa sœur. Les jumeaux s’entourèrent rapidement d’une flamme magique écarlate aussi brulante qu’effrayante. Dos à dos, les mains jointes, ils levèrent chacun le bras qui se trouvait en direction de leur ennemi de père. Les poings liés et serrés comme jamais, ils lancèrent une incantation :

 

- Scarlet’s Secret Art : The Crimson Maelstrom* !!!

 

*[Arts Secrets Ecarlates : La Tornade Pourpre]

 

Leurs magies respectives ne faisaient plus qu’une, chose exceptionnelle. Cela signifiait que leur circuits magiques étaient en parfaite symbiose. Ce genre de miracle technique portait un nom que Hohenheim eut le temps de marmonner avant de subir de plein fouet l’équivalent d’une gigantesque tornade aux reflets de sang :

 

- Unisson Raid ?!

 

Après quelques secondes, la tempête se stoppa laissant un Hohenheim plus en colère que jamais. Il avait dû puiser une quantité impressionnante d’énergie issue de sa pierre philosophale afin de survivre à une telle force destructrice.

 

Mais les jumeaux s’attendaient à ce résultat et avaient déjà préparé leur nouvelle offensive. Ils avaient créé à eux deux un impressionnant arc tout de rouge décoré, orné de dorures sublimes. La flèche qui se matérialisait ressemblait plus à une lance d’ailleurs. Ils préparaient un nouvel Unisson Raid. D’une seule voix, ils crièrent tout en décochant cette superbe flèche de la victoire :

 

- Scarlet’s Secret Art : The Terrible…!*

 

*[Arts Secrets Ecarlates : Yvan Le Terrible]

 

Hurlant à gorge déployée, Hohenheim emprunta une nouvelle fois une quantité incommensurable d’énergie philosophale et gonfla son bras droit de manière improbable ; là, voyant en quelques secondes le projectile de sa perte arriver en direction de sa tête, le monstre dévia in extremis la flèche d’un crochet du droit. Celle-ci vint se planter au loin, dans une paroi lointaine du village troglodyte. Une gigantesque déflagration se développa alors, montrant à Hohenheim ce qu’il venait d’éviter de justesse.

 

Mais alors qu’il reprenait ses esprits, il se vit encerclé par Erza et Titania, le regard sombre. Tous deux possédaient d’énormes faux en position d’attaque :

 

- Scarlet’s Secret Art : The Deep Sorrow.*

 

*[Arts Secrets Ecarlates : La Douleur Profonde]

 

Les lames des faucilles brillaient alors de mille feux. Chacun des deux jumeaux fit pivoter son arme, scindant en deux le corps de Hohenheim. Ce dernier, séparé d’une partie de lui-même, eut le temps d’invoquer un ultime sort issu cette fois-ci du pouvoir ancestral qui sommeillait en lui :

 

- Par la Luxure, j’en appelle aux Sept Péchés… Déversement !

 

Un liquide noirâtre s’extirpa de tous les pores de la peau de Hohenheim et se déversa en continue, créant une flaque démesurément grande dans laquelle le monstre scindé en deux parties se noya jusqu’à ce que son corps disparaisse.

 

Erza et Titania avaient esquivé de justesse ce liquide maudit qui semblait aussi toxique que corrosif. En retrait, ils se doutaient que leur ennemi allait certainement revenir « en forme » d’ici quelques secondes. Erza déclara alors à sa sœur :

 

- Nous ne pouvons pas l’approcher mais il semble aussi en état inoffensif… Je pense que c’est le moment d’utiliser mon tout nouveau sort !

 

- Comment ça ?

 

- Jusqu’à présent, je déclamais quelques bribes d’un récital d’invocation me permettant alors de décupler ma magie… Mais si j’invoque le sort dans son intégralité, je pourrais prendre l’avantage sur Hohenheim l’espace de quelques secondes… Ce sera suffisant pour que tu lui donnes le coup de grâce si jamais il survit…

 

- Bien, je te suis alors allons-y, répondit Titania d’un ton résolu.

 

La sœur se positionna devant son frère afin de le protéger au cas où leur père déciderait d’attaquer plus tôt que prévu, lui qu’on ne voyait guère plus, englouti par ce liquide malsain aussi noir que l’obscurité la plus totale. D’une voix grave et toute en résonance, Erza entonna :

 

 

I am the Bone of my Sword

Steel is my Body, and Fire is my Blood

I have created over a thousand Blades

Unknown to Death

Nor known to Life

Have withstood pain to create many Weapons

Yet, those hands will never hold Anything

So… as I pray…

 

Une aura teintée de rouge écarlate et de blanc immaculé englobait de plus en plus le jeune Erza qui semblait quasiment en transe. En prononçant l’ultime vers de son chant d’invocation, l’aura en question explosa et devint atmosphère, transportant le guerrier magicien, sa sœur et l’étrangeté qu’était devenu leur père dans une sorte de projection mentale. Par ces trois derniers mots, Erza ne matérialisa non pas une arme ou une armure mais bien un environnement tout entier :

 

Unlimited Blade Works !

 

Titania fut forcée de se couvrir les yeux de ses mains tant la lumière projetée par son frère était puissante. Les ouvrant quelques secondes plus tard, elle découvrit avec stupeur qu’elle ne se trouvait plus du tout au sein du village cachée du Minerai, du moins en apparence. Son frère était parvenu à matérialiser tout un environnement, celui-ci étant alors composé d’une plaine morne s’étendant à perte de vue couronné d’un ciel visiblement au crépuscule. Le temps semblait figé et de gigantesques engrenages d’horlogerie flottant à l’horizon le prouvaient : la mécanique en question restait inerte ; les quelques nuages dans le ciel orangé étaient immuables et aucun vent ne soufflait. L’environnement d’Erza était sans nul doute total, bien que bloqué dans le temps et l’espace.

 

- Une « Dimension étendue », voilà ce qu’est cette forme de projection que j’ai appris à maitriser grâce au Fruit du Démon que j’ai ingéré il y a quelques jours.

 

- C’est tout bonnement impressionnant Erza… Par « Dimension étendue », tu veux dire que nous nous trouvons « dans » ta magie, au sein même de ton circuit magique spirituelle ?

 

- Tout à fait… Tout ce que tu vois est lié à moi…

 

- Donc il n’y a plus aucune barrière physique à ta magie de création si je comprends bien ?

 

- Je suis heureux de constater la rapidité avec laquelle tu parviens à cerner la situation sœurette ! Et j’ai une surprise pour toi… Tant que Hohenheim semble dans cet état franchement dégueulasse, je pense que c’est le moment de tout donner, il doit être extrêmement faible…

 

- Et que comptes-tu faire ?

 

- Je vais te permettre d’utiliser mon propre environnement grâce à notre faculté d’Unisson Raid. Pendant que nous lancerons notre offensive commune, je préparerai en amont le coup de grâce pour être certain que ce monstre ne puisse pas survivre à l’aide de sa putain de pierre philosophale, vu ?

 

Titania acquiesçât. Tous deux se tinrent la main afin de créer un lien physique et se concentrèrent. La jeune femme fut submergée par une vague d’énergie impressionnante : l’Unisson Raid était de mise. Souriant à sa sœur comme pour la rassurer, Erza lui indiqua alors le procédé d’attaque :

 

- Dans cet environnement, tu n’as plus besoin de te concentrer afin de projeter. Pense, c’est tout. Ce que tu désires, apparaitra.

 

A ces mots, des lueurs apparurent dans le ciel crépusculaire à l’instar d’étoiles scintillantes. Le nombre d’éclat céleste se décuplait à vu d’œil, recouvrant peu à peu le firmament dimensionnel. Fermant les yeux, les jumeaux chuchotèrent le plus simplement du monde, de concert :

 

- Heavy Rain*.

 

*[Pluie écrasante]

 

Soudain, ce qui semblait être d’innombrables étoiles dévoila son véritable aspect au fur et à mesure qu’elles se rapprochaient de la terre ferme. Car ces éclats célestins n’étaient rien de plus que des lames. Chaque lueur représentait une arme de mort. Le magnifique spectacle, aussi fataliste soit-il, fit acte de présence.

 

Erza et Titania reculèrent de plusieurs mètres. Des centaines de millier de lames étaient en train de s’abattre dans cette visqueuse flaque noirâtre. En quelques secondes, une colonne de poussière recouvrit l’ensemble du périmètre. Les lames tombèrent encore pendant la quasi-totalité d’une minute.

 

Ceci fait, Erza claqua des doigts comme pour ordonner à un souffle éolien de brasser la poussière et l’emporter au loin. Les jumeaux constatèrent alors le résultat de leur attaque. Les lames s’étaient encastrée les unes sur les autres et formaient alors une sorte de pieu d’acier monumental de plusieurs mètres de hauteur.

 

- Il est temps d’en finir, déclara Erza d’un ton sombre.

 

Lâchant la main de sa sœur, il rompît l’Unisson Raid. Titania ressentit alors toute son énergie partir et tomba à genoux au sol, par manque de force spirituelle. S’approchant de la structure métallique, le jeune guerrier posa ses deux mains et ferma les yeux. L’imposant monument de mort commença à scintiller d’une couleur bleu clair. Une chaleur aussi prodigieuse qu’apaisante se répandit au sein de l’ensemble de la dimension. Erza sentit alors son corps réagir devant les yeux ébahis de sa sœur.

 

Sa chevelure, rousse, devint peu à peu de couleur blanche tandis que sa peau, habituellement pâle, quasiment blême, prit une teinte rosée puis intégralement cuivrée. Son ossature gonfla et ses muscles prirent une toute autre échelle. Erza devint alors véritablement un homme fort de corps et de cœur, lui qui était jusqu’alors si frêle et chétif de nature. Tournant la tête vers sa sœur, il la rassura, montrant sur son visage quelque peu plus carré, son plus beau et vrai sourire :

 

- N’aie crainte Titania, mon corps réagit à la fusion de mes circuits… mes magies spirituelle et organique ne font plus qu’un désormais. C’est ce qu’il se passe lorsque qu’on atteint un certain niveau de symbiose avec son propre être… Et il ne pouvait pas y avoir meilleur endroit sur Ephinéa que cette projection environnementale ! Mon aspect change mais je reste le même, rassure-toi.

 

- Erza… Je suis si fière de toi, répondit-elle les larmes aux yeux. J’aimerai rentrer chez nous après tout cela… Retrouver Porlyusica et la Guilde…

 

- Assurément. Je te le promets.

 

La lumière bleu émergeant de la nébuleuse de lames devenait si intense qu’on ne distinguait plus le ciel de la terre. Erza était parvenu à atteindre l’état que les magiciens spécialisés en projection magique ne peuvent généralement que fantasmer : devenir une « Symbiose ».

 

En effet, ceux qui maitrisent l’art de la matérialisation, également appelée projection magique, n’utilisent que leur circuit magique spirituel afin de garantir une qualité irréprochable de création. Le circuit magique organique, le flux sanguin, devient alors rapidement inutilisé et peu à peu endormi, inefficace, éteint. L’absence de complémentarité est le prix à payer pour ces magiciens qui souhaitent avant tout devenir expert dans un art. Ceux qui en revanche n’utilisent que le flux sanguin pour créer des projections sont similaires à Hyôga Doranbâlt, avant d’être un Zampakuto, et ne peuvent donner matière à un objet que pour un instant court. Privilégier le circuit spirituel ou organique revient ainsi à choisir entre l’endurance et la technique ou la rapidité et la puissance. Dans le cas unique d’Erza, il n’y avait plus de choix à faire, il maitrisait les deux en un seul circuit désormais. Tel était le résultat de ses efforts, magnifiés par les effets notoires du mystérieux Fruit du Démon qu’il avait ingéré.

 

Fort de son nouvel état, le jeune homme pouvait alors entamer son ultime technique uniquement réalisable dans sa dimension étendue. Mais cet art ultime était un mystère très opaque. La compétence consistait d’après les rares témoignages des quelques utilisateurs dans le monde à refermer l’ensemble de cet environnement matérialisé afin de le concentrer en un unique segment, similaire à un halo de lumière. Vérité, mensonge ou tentative d’explication hasardeuse ? Nul n’en savait plus.

 

Erza, quant à lui, ressentait au plus profond de son être la capacité de lancer cet art secret légendaire ; puisant dans son circuit symbiotique exceptionnel, il prononça une courte incantation :

 

- Fate : Heaven’s Feel*…

 

*[Destin : Affres du Paradis]

 

Titania, quelques mètres en arrière, sentit toutes ses forces la quitter en un instant. Elle perdit connaissance, voyant seulement la silhouette de son frère se tenant fièrement devant ce sarcophage de fer et d’acier.

 

Personne ne vit ni n’entendit ce qu’il se passa. La technique de l’Heaven’s Feel restait jusqu’à ce jour une zone d’ombre parmi les arcanes les plus inexploités de la magie Ephinéenne. Y avait-il vraiment eu ce halo de lumière ? De quelle manière s’était refermée la dimension en question ? Quelle sensation ressentions-nous à ce moment précis ?

 

*

 

Lorsque que Titania ouvrit les yeux de nouveau, elle n’eut clairement pas le temps de se poser de telles questions de curiosité. Sans comprendre la situation qu’elle faisait face, elle vit son frère échanger de nombreux coups d’épées avec un homme visiblement plus jeune qu’eux. Nu et transpirant de toutes parts, l’inconnu aux longs cheveux blond semblait bien maigre. Tenant une épée fine aussi noir et sombre que celle créées par Hohenheim, il semblait dominer un Erza abandonné par le peu d’énergie qui lui restait. Se relevant, la jeune guerrière comprit qu’elle devait agir :

 

- Erza !

 

 

S’approchant de son frère rapidement, elle matérialisa un sabre et parât quelques coups de l’assaillant tout en tirant son frère vers elle. Reculant de plusieurs mètres, ils se trouvaient tous deux dos à l’Yggdrasil. Là, Erza s’expliqua :

 

- Mon sort a marché… La pierre philosophale fut totalement détruite alors même qu’une armée entière n’aurait pas suffit ! ricana le jeune homme : Mais on va avoir du mal à aller plus loin je crois…

 

- Mais c’est qui ce type alors si Hohenheim est mort ?! braya Titania dont les forces la quittaient également.

 

L’inconnu, se tenant devant les jumeaux, arme au poing et les tenant en joug, répondit à la question de la pauvre fille, démunie :

 

- Vous avez osé souiller mon corps à un point irrécupérable…

 

Il montra alors du doigt au loin une carcasse noirâtre, fumante, en décomposition. Puis continuant d’un ton colérique, il déclara :

 

- Ton petit merdeux de frère pensait qu’en détruisant ma pierre philosophale, je serai mort mais il a oublié que je possède en moi l’un des Sept Péchés de l’Architecte, la Luxure ! Et j’ai survécu à ce prodigieux coup de grâce par la protection de ce Vice.

 

- Vous êtes… Hohenheim ?! s’étonna Titania.

 

- Alors que son corps était ressortit calciné du liquide noirâtre après mon attaque, l’enveloppe charnelle s’est ouverte comme une coquille et ce type en est sorti… marmonna Erza.

 

- Voyant ma fin arrivé lorsque vous m’avez tranché en deux, j’ai invoqué le pouvoir de mon Péché afin de me liquéfier. J’ai pu ainsi prendre le temps de me recréer. Le moment venu, je me suis « donné naissance » !

 

- C’est atroce…

 

- Ma pauvre fille, tu ne crois pas si bien dire… A cause de vous j’ai été contraint de naitre dans cet état chétif et pitoyable, sans force ni magie… Et ma pierre philosophale, vous êtes parvenus à la détruire ! Vous êtes véritablement la source de tous mes malheurs… Il est temps d’en finir !

 

Esquissant un sourire pervers, Hohenheim transperça Titania sans crier gare au niveau du cœur. Par réflexe, Erza la poussa in extremis, la sauvant d’un coup fatal ; cependant, la lame avait eu l’opportunité d’entailler assez profondément la jeune femme qui saignait abondamment, au sol. Erza, voyant le sang de sa sœur sur lui, se leva avec certes difficultés, se tenant au tronc de l’Yggdrasil. Là, il vit son père lui donner également un coup d’épée en direction de sa poitrine. Le jeune homme agrippa la lame de sa main gauche, l’arrêtant dans sa course fatale. Il perdait du sang de sa poigne.

 

- Je vais vous achever et me servir de votre sang et de votre chaire afin de recouvrer mes forces ! braya Hohenheim.

 

Forçant sur son arme, le père tentait de mettre un terme à la vie de son fils lorsque celui-ci bloqua avec ses dernières forces la pression. Levant avec peine son bras droit recouvert de son sang et de celui de sa sœur, Erza tenta de toucher la joue gauche de son paternel, s’exprimant tout en même temps d’une voix triste et morne :

 

- Nous ne sommes pas différents au final… Vous êtes un monstre et vous avez enfanté des monstres également. Comme vous, nous avons tué, menti, abusé et finalement vécu comme des humains. Nous n’avons pas cherché à faire le mal mais sur le chemin du bien nous nous sommes égarés à plusieurs reprises, comme beaucoup. Toutefois, nous en avons toujours eu conscience de nos fautes et l’espoir de corriger nos erreurs ne nous quittait jamais… Vous avez fait le mal en cherchant à ramener celle que vous aimiez, notre mère, à la vie. C’est en soit un acte d’amour louable mais regardez le nombre de victimes qu’il vous a fallu pour finalement échouer… Combien de vies avez-vous détruites au lieu de vous occuper de celles que Phénicie vous avait laissées ?

 

- Ferme-la, Erza…

 

- Vous m’appeler par mon prénom ? Serait-ce un signe d’humanité ? Après tout, être un monstre est le propre de l’Homme, lui qui n’est que parasite, ne trouvez-vous pas, Père ?

 

- Rends-moi ta vie, mon fils…

 

- Père… Je finirai avec cette question qui me taraude… Lorsqu’un monstre tue un autre monstre, cela fait-il de lui un ange ?

 

A ces derniers mots, et alors que la main droite d’Erza couvrait la joue gauche de son père, le pouce droit du jeune homme toucha le coin de l’œil de Hohenheim. Surpris devant les actes et paroles de son fils, le prêtre fallacieux ne se rendit pas compte qu’il venait de laisser passer sa chance de vaincre. Erza joua sa dernière carte :

 

- Par le sang de ma sœur et moi-même, j’en appelle à l’Unisson Raid…

 

- Comment ?! Tu préparais en douce…

 

- Scarlet’s Secret Art : Blood Lines* !!!

 

*[Arts Secrets Écarlates : Les Liens du Sang]

 

Par son pouce droit, Erza était entré en contact avec une muqueuse de Hohenheim et lui avait ainsi injecté un sort particulier ; en fusionnant le sang de sa sœur et le sien par le biais de son circuit symbiotique, le fin stratège était parvenu à créer des anticorps détruisant de fait les organes par le biais du réseau sanguin. Cette ultime trouvaille venait de sauver les jumeaux.

 

Lâchant l’épée, Hohenheim recula de quelques pas, hurlant de douleurs comme jamais. Le spectacle n’était pas beau à voir. Du sang sortait par tous les ports de la peau dudit-monstre qui criait à l’agonie. Titania, qui se remettait tant bien que mal de sa blessure, regarda Erza et lui demanda avec monotonie :

 

- Achevons-le… Tu ne crois pas ?

 

- Si.

 

Erza empoigna l’épée avec laquelle Hohenheim les avait tous deux attaqués et la vit disparaitre en poussière.

 

- Il perd de sa magie, il va nous falloir autre chose…

 

Hohenheim hurlait de plus bel quand Titania matérialisa un simple couteau de cuisine. Erza le prit et s’approcha de son père en déclarant :

 

- J’ignore si vous m’entendez encore, Père… Je déplore cet excès de violence mais admettez que pour le coup, nous ne sommes pas différents de vous… Pardonnez-nous… Je vais mettre un terme à vos souffrances avec ce petit couteau… Il s’agit de notre toute première matérialisation à Titania et moi lorsque nous étions enfants… une arme… Nous aurions pu créer une petite peluche ou une balle de jeu mais non, ce fut une arme blanche… Pour nous défendre du monde extérieur… J’aurais apprécié ne jamais avoir à m’en servir… Pardon Père.

 

Erza planta Hohenheim en plein cœur.

 

- Reposez en paix et prenez… prends soin de maman. Adieux, papa.

 

Soudain, Hohenheim accrocha le bras d’Erza et chuchota ces quelques mots :

 

- Tu vas… subir… la même malédiction que moi… Toi aussi mon fils…

 

Hohenheim laissa expirer son dernier souffle. Lâchant le bras armé d’Erza, il tomba violemment au sol. Erza se retourna vers sa sœur et, malgré la scène difficile, lui fit un beau sourire. Mais la jeune femme eut l’œil attiré par le corps de Hohenheim : celui-ci commençait à scintiller lorsque soudainement, Titania eut un mauvais pressentiment et braya :

 

- Erza ! Ecarte-toi, vite !!

 

 

Des éclairs sortirent du corps de feu-Hohenheim et consumèrent Erza qui recevait alors la foudre de plein fouet. Électrocuté de toutes parts, le pauvre jeune homme déjà à bout de force ouvrait la bouche comme pour évacuer toute sa souffrance mais aucun son n’en sortait. Titania avança tant bien que mal et tenta de le secourir mais elle se heurta à une sorte de champ de force invisible qui l’empêchait de rejoindre son frère.

 

- Erza, non ! Erzaaa !!

 

Alors qu’un drame se jouait sur la scène de l’Yggdrasil,  en plein cœur du village caché du Minerai, deux personnages qui regardaient l’action se dérouler depuis l’arrivée de Titania se retirèrent. Il s’agissait du Purgatoire, accompagnant celui qu’il nommait le Patriarche. Le Manga-Kami en armure s’exprima :

 

- Mon Seigneur, voici longtemps que vous attendiez cela…

 

- En effet, je jubile ! Depuis des siècles, voire des millénaires, que j’espérais obtenir un signe du destin en ma faveur… Enfin, je suis si près du but ! L’évanescence des Simulacres est désormais lancée tandis que nos actions sur le plan international sont en notre faveur !

 

- Ce jour restera gravé dans nos mémoires comme le début de la fin, la fin qui mènera au nouveau monde… Lithos !

 

- Assurément mon jeune ami… Assurément… Le Vieux Fou que je suis ne se lassera jamais de ces cris de détresses si enivrants… Écoutez-donc, n’entendez-vous pas l’hymne de la résolution ultime ?

 

Alors que les deux êtres malfaisants discutaient, les cris de Titania devant son frère victime d’un déferlement d’éclaires résonnaient bien au-delà du village caché. Le Patriarche demanda à son acolyte :

 

- Où en sont les autres élus ?

 

- Nous avons un problème du côté du Simulacre Kheldar qui a agit de manière inattendue mais je suis certain que leur route retour vers le Royaume de Fiore saura les remettre sur le droit chemin… Quant aux autres, ils sont tous au plus près de leur destinée, ce n’est donc qu’une question de temps… Seul Asura est en mesure de nous déranger.

 

- Fadaises ! Nous pouvons compter sur une personne en particulier pour mettre un terme à sa menace… Le moment viendra, rassurez-vous.

S’arrêtant un instant, le Vieux Fou demanda :

 

- Et L’Ange des Mots ? J‘ai ouïe dire que vous aviez évité une catastrophe tout en agissant de manière un peu trop violente en compagnie du Législateur ?

 

- En effet mon Seigneur, je me suis peut-être emporter devant la colère de mon ami mais je vous confirme que la Demoiselle est encore en vie… Je crois cependant qu’il serait préférable de la surveiller…

 

- Faites donc mon cher, faites ! Pendant ce temps je vais rejoindre Amétris et me reposer un peu. N’oubliez pas cependant que le temps nous ait compté… Il est possible que Mother-Earth tente de nous jouer un dernier tour de passe-passe avant de totalement s’éteindre et nous devons nous tenir prêts le cas échéant.

 

- Mother-Earth peut-elle seulement encore agir ?

 

- Elle pourrait trouver un moyen en effet… Soyons prudents jusqu’au bout mon ami !

 

- Selon vos désirs, mon Seigneur. Nous vaincrons.

 

- Vaincre ? Allons mon ami, il ne s’agit pas de victoire mais bien d’altruisme… Nous faisons cela pour le bien de l’humanité, afin de la sauver du retour… de Father-Sky !

 

 

En contrebas, devant l’Yggdrasil, la foudre prenait fin. Le corps d’Erza, enfumé, tomba dos contre sol, violemment et lourdement. Titania s’approcha de lui en rampant, pleurant toutes les larmes de son corps, le visage tordu de douleur et de peine. Elle vit la dépouille de Hohenheim partir en un instant en poussière. Tirant son frère vers elle, elle écouta sa respiration : rien. Son pouls : aucun. Erza semblait mort. Véritablement… mort. Dans ce silence assourdissant, la voix de sa sœur vibra :

 

- Non…

 

Le corps du jeune homme était désormais glacial et raide, le regard vide et fixe.

 

- ERZAAAAA !!!!!

 

 

Fin de l’Arc Troisième. Nouvel Arc : L’Évanescence des Simulacres

 

A suivre : Chapitre 31 – Destin en marche

 

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Un chapitre bien conséquent !

 

La première partie est consacré à la famille Scarlett, on découvre enfin leur passé et la raison pour laquelle leur père a perdu la raison.

 

Mais aussi leur rencontre avec leur amis qui joueront tous un rôle dans le destin qui les attends. On voit même que Lilie fut porté disparu à un certain moment, peut être est ce à ce moment précis qu'elle fut dans le monde réel...

 

La suite du combat fut encore plus Epic et d'anthologie. La confrontation fut très très intense et rude, il était vraiment difficile de voir qui en ressortirait vainqueur et ce n'est pas plus mal.

 

Mais on finit par la connaître et cela a amené à la mort de Erza, un décès inimaginable pour Titania qui perd son seul membre de famille son frère jumeau.

 

Et de part les mots du Patriarche cela fait partie de leur plan, destin du monde qui se met en marche. Ce monde Lithos est une nouvelle intrigue.

 

Beaucoup de choses se mettre en place et je veux connaître le fin mot de tout cela.

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  • 3 weeks later...

Salutations !

 

C'est avec du retard que je retourne vers les Of, ce n'est pas en effet toujours évident d'avoir l'inspiration avec ce temps maussade qui s'invite dans et dehors nos chaumières et bureaux. Mais sans même parler du prochain chapitre dont la venue ne saurait tarder, je viens remercier encore une fois les lecteurs et surtout Monsieur Kyojin, toujours au rendez-vous !

 

Sincèrement merci, même si je ne vous connait pas car les Of arrivent à un tournant majeur de l'histoire comme vous l'aurez compris et surtout, nous en sommes à plus de 2 ans de publication avec 30 chapitres ! Merci beaucoup :D

 

J'avais le déroulement de ce chapitre en tête depuis le tout début et je dois bien avouer que cela me fait quelque chose de me dire que, enfin, nous y sommes. J'ai moi-même hâte d'écrire les prochains car nous arrivons dans une partie qui attend au chaud sur un script depuis 2 ans maintenant ^^

 

Alors ne trainons pas :)

 

@Kyojin :

Un chapitre bien conséquent !

 

Merci Kyojin :)

 

La première partie est consacré à la famille Scarlett, on découvre enfin leur passé et la raison pour laquelle leur père a perdu la raison.

 

On commence en effet avec la naissance des deux jumeaux qui n'est pas sans conséquences. Ce fut un passage assez difficile à écrire, je n'avais pas envie de constater la réalité que j'avais imposée depuis le départ à cette famille. Mais ce n'est pas tout d'imaginer, il faut aller jusqu'au bout et raconter ce qui doit l'être. Flashback un peu dur donc. J'espère avoir pu retransmettre un peu d'émotion car, il y en a eu (surtout que cette scène avait été pensée avant même la création d'Erza et Titania, j'avais d'abord imaginé Hohenheim et Phénicie -vivants, puis j'avais décalé la génération en intégrant les membres du forum -sacrifiant donc Phénicie et Hohenheim aussi d'un certains point de vue).

 

Mais aussi leur rencontre avec leur amis qui joueront tous un rôle dans le destin qui les attends. On voit même que Lilie fut porté disparu à un certain moment, peut être est ce à ce moment précis qu'elle fut dans le monde réel...

 

C'est justement ce que j'apprécie énormément avec Erza et Titania. Ils sont complémentaires et surtout sont présents dans la région depuis le début. Ils ont des liens plus ou moins forts avec tout le monde, pratiquement ^^ Avec ces flashbacks, je voulais relier un peu tous les fragments d'histoires que nous avions. C'est comme si nous avions l'envers du décors. Et puis, cela permet aussi de mieux comprendre les deux jumeaux ;)

 

Concernant Lilie, il y a un gros indice en effet sur une éventuelle théorie mais je ne peux en dire plus... Là aussi, il faudra attendre encore quelques pièces du puzzle afin de "comprendre" le "fin" mot de l'histoire... :-X

 

La suite du combat fut encore plus Epic et d'anthologie. La confrontation fut très très intense et rude, il était vraiment difficile de voir qui en ressortirait vainqueur et ce n'est pas plus mal.

 

Ravi que le combat t'ait plu. Il ne m'a pas été du tout évident à rédiger et cela m'a pris pas mal de temps afin d'imaginer concrètement tous les tenants et les aboutissants de la lutte. Et comme toujours... j'aime perdre le lecteur quant à l'éventuel "vainqueur"... :P

 

Mais on finit par la connaître et cela a amené à la mort de Erza, un décès inimaginable pour Titania qui perd son seul membre de famille son frère jumeau.

 

Un final que j'ai voulu direct et sans fioriture. En espérant avoir réussi à transmettre l'émotion qui submerge Titania. A ce propos, Kyojin, que penses-tu de ce final ? Quel a été ton impression à la lecture de cela ?

 

Et de part les mots du Patriarche cela fait partie de leur plan, destin du monde qui se met en marche. Ce monde Lithos est une nouvelle intrigue.

 

Le Patriarche... Voilà qu'on le retrouve ^^ Nous avions déjà entendu parler de Lithos... Il y a très très longtemps. Un indice ? ... Un prologue peut-être ? ;) Je n'en dis pas plus car nous touchons là à l'essence-même des ONIRISMES Fallacieux. Mais la vérité sera révélée, promis !

 

Beaucoup de choses se mettre en place et je veux connaître le fin mot de tout cela.

 

Avec grand plaisir cher Kyojin ! Merci pour ton commentaire et ta lecture assidue des Of !

 

 

On se retrouve bientôt donc pour... la suite ;)

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  • 4 months later...

Salutations !

 

 

Juste comme cela, un petit message au cas où vous auriez oublié les Of... Mais si... vous savez... Les rêves salaces ! Oups... c'était Silesius qui disait cela au début de cette chouette aventure qui débuta un 02 septembre 2013.

 

Et bien, comment dire... J'ai à vous faire une annonce... Voilà... En fait... bah...

 

 

 

Retour des ONIRISMES Fallacieux le 02/03/2016.

 

 

Envie de savoir ce qui arrive à Lilie et les autres ? :D

 

Il serait temps de relire les anciens chapitres, non ? :P... A bientôt ;)

 

 

 


 

 

 

Message d'origine :

 

Bonsoir à toutes et à tous.

 

Les Of sont restés un peu vide ces derniers temps.

 

Veuillez m'en excuser.

 

Toutefois, je travaille actuellement sur la suite qui va être un gros gros morceau, un développement essentiel qui demande de ne pas s'y perdre pour que le tout soit cohérent.

 

Je pense donc peaufiner tout cela et revenir en janvier 2016. Si jamais les Of reviennent avant alors ce sera la surprise mais disons que je préfère tout relancer, niveau rythme, avec la nouvelle année à venir.

 

En espérant, je ne vous le cache pas, que vous puissiez connaitre le dénouement final des Of cette année en question. Cela signifierait pour moi l'achèvement de mon projet initial (création d'une page FB et/ou d'un blog, d'un format pdf et d'une e-pub même si possible avec mise en ligne d'illustrations et d'un thème musical des Of au piano officiels et surtout... originaux !) et ainsi l'ouverture vers la "suite", ce qui me tient particulièrement à cœur (et ce n'est pas rien ces derniers temps ^^).

 

Je vous remercie ainsi de votre patience. Sachez donc que je n'abandonne rien et que je me mets au contraire le plus possible et surtout le plus sérieusement qu'il soit sur ce projet.

 

Vive les ONIRISMES Fallacieux, vive vous et vive l'écriture !

 

 

A bientôt pour la suite des aventures de Lilie. Tellement de choses à raconter encore ;):D

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  • 2 weeks later...

Arc 4 – L’Évanescence des Simulacres

 

Interlude 3 – Ceux qui espèrent

 

898182Interlude3.jpg

 

 

A la suite de ses découvertes concernant les étranges disparitions liées au phénomène de « répulsion électromagnétique », Lally McGarden avait saisi le téléphone du domicile familial afin de contacter au plus vite un certain Emiya Kiritsugu, un vieil ami de ses parents.

 

L’homme en question, âgé d’une cinquantaine d’année, s’était récemment établi au Japon en tant que détective privé. Autrefois commissaire de police à Paris, il avait épousé une japonaise. Le couple avait vécu tant bien que mal durant trois décennies avant de partir pour le pays du Soleil-Levant ; retour aux sources pour elle, il s’agissait d’un saut dans l’inconnu pour lui, viré de son commissariat pour ses techniques peu orthodoxes. Né Eugène Beladonis, l’enquêteur avait pris le nom de sa femme, Kiritsugu, puis avait choisit un prénom plus à même de rassurer sa nouvelle clientèle. Le choix d’Emiya lui était venu en feuilletant un manga parmi tant d’autres, une après-midi d’automne. Le visage carré, les traits tirés et les cheveux touffus d’un noir profond, le détective était vêtu d’un grand manteau trench beige élégant ainsi que d’un ensemble chemise blanche et cravate-pantalon-ceinture noirs. Ses petits yeux noisette semblaient constamment fatigués tandis que le bas de son visage était marqué par les rides d’un homme qui n’eut que rarement l’occasion de sourire à la vie.

 

Suite à l’appel de la jeune femme, le fameux Kiritsugu arriva d’un pas lourd à la porte de la maison de Lally. Une demi-heure était passée. Nous étions alors en pleine journée.

 

Lui ouvrant, Lally s’empressa de le recevoir et surtout, de lui raconter ce qu’elle avait découvert. En effet, après avoir récupéré les identifiants de sa sœur, la jeune femme s’était connectée au Forum Man-gaga et avait trouvé la liste d’amis de Lilie. Composée de treize pseudonymes, cette liste avait un élément très particulier : tous les membres qui y figuraient s’étaient déconnectés au même moment, soit le jeudi 04 avril 2013 à 21h34 heure de Tokyo. Comme le confirma Eugène Beladonis, ou plutôt Emiya Kiritsugu, la période coïncidait exactement avec les treize disparitions recensées dans le monde à la suite du phénomène de répulsion électromagnétique.

 

- C’est en effet très impressionnant Lally… acquiesça d’une voix grave Emiya : Et que comptes-tu faire ?

 

- Et bien j’ai entendu aux informations qu’il n’y avait eu qu’un seul cas au Japon après l’étrange incident… et j’aimerais vérifier s’il s’agit de Lilie. Mais là où j’ai un doute, c’est que ma sœur a pour dernière connexion le même jour que les treize autres mais à 17h55…

 

- C’est très pertinent de ta part en effet. Mais s’il s’agit de ta sœur… tu sais ce que cela signifie, n’est-ce pas ?

 

- Oui. Si je trouve Lilie alors… je pourrais me faire une raison et rester lucide face au deuil qui s’imposera à moi.

 

- Et si jamais ce n’est pas elle ?

 

- Alors il y aura encore un espoir…

 

- Un espoir ? A t’entendre il s’agirait plus d’une malédiction… Tu as peur n’est-ce pas ? Quel que soit le résultat de ton investigation ?

 

- Oui…

 

La serrant dans ses bras, le détective déclara d’un ton sombre :

 

- Je sais où est entreposée la dépouille de la victime japonaise… Il s’agit de la morgue de l’Hôpital général de Tokyo.

 

- A la morgue ?! Ces treize victimes sont alors vraiment mortes…

 

- Il semblerait d’après mes sources qu’il ne s’agisse que d’un état léthargique, bien que ce soit encore très compliqué de définir précisément le diagnostic de la victime. La raison de sa présence à la morgue est pour éviter d’attirer les médias… Mais ne perdons pas de temps.

 

- Mais comment rentrer là-bas ?! C’est impossible…

 

- J’ai une « idée » !

 

*

 

Hôpital général de Tokyo, 15h28.

 

Un infirmier arrive avec un brancard, le pas pressant. Des officiers de police tentent alors de l’arrêter, l’entrée étant très restrictive.

 

- Vous ne voyez donc pas que j’ai une jeune fille sur le point de mourir ?!

 

- Monsieur, c’est la loi, sans autorisation nous ne pouvons pas…

 

- Mais c’est une urgence !

 

- Vous devez vous rendre à l’Hôpital des soins palliatifs au quartier nord dans ce cas, les urgences de cet établissement sont fermées pour le moment.

 

Tirant la couverture chauffante qui recouvrait le brancard, l’infirmier dévoila le corps d’une jeune fille ; celui-ci était visiblement en sang, entrouvert au niveau de l’abdomen. Cette vision écœura les officiers qui, blêmes, acceptèrent finalement de laisser passer l’homme.

 

Après plusieurs mètres dans l’hôpital, l’infirmier se dirigea vers l’ascenseur et descendit au niveau -2 : la morgue.

 

La porte de l’élévateur s’ouvrit et l’infirmier avança dans une gigantesque salle composée de nombreux tiroirs en inox nickelés dans lesquels se trouvaient des corps. Tirant à nouveau la couverture chauffante, l’infirmier enleva son masque et son bonnet sanitaires tout en sortant des vêtements à la jeune femme qui ne semblait pas en si mauvais état que cela.

 

- C’est bon, nous y sommes Lally !

 

- Me maquiller de la sorte était vraiment un tour de passe-passe risqué mais fort intelligent Monsieur Kiritsugu !

 

- C’est un peu ma magie… j’ai toujours apprécié peindre, je ne pensais pas m’en servir de la sorte un jour.

 

Lally et Kiritsugu étaient donc parvenus à pénétrer la morgue en jouant les brancardiers en urgence. Prenant les gardes au dépourvu peu de temps avant la relève, ils avaient tenté au culot de tromper la vigilance des policiers et le résultat était alors un étonnant succès.

 

Une fois tous deux prêts, le détective et la jeune femme cherchèrent parmi le registre le nom de « Lilie McGarden ». Lally se sentait extrêmement mal. Comment réagirait-elle en voyant le prénom de sa sœur ? Et dans le cas contraire ?

 

Et pourtant, son index droit glissait sur tant de noms… Mais rien. Aucune Lilie, jusqu’à ce que Kiritsugu l’interpelle alors qu’elle commençait à être submergée d’idées noires.

 

- Lally, vient voire ici ! Ce tiroir… il y est inscrit « RE - Cas N°004 »… Tu penses que c’est en référence aux treize…

 

 

- Ouvrez, insista-t-elle avec une tristesse incommensurable dans la voix.

 

Agrippant une large barre qui servait de poignée, Kiritsugu tira avec force et ouvrit le long tiroir dont le grincement n’augurait rien de bien appréciable.

 

Là, il y avait un corps voilé de la tête aux pieds d’un linceul blanc immaculé. Lally s’en approcha. Pinçant un bout du tissu au niveau du visage, la jeune femme respira intensément. Elle tira le linceul. Elle cligna des yeux à plusieurs reprises, excessivement, comme pour ralentir l’action. Elle vit.

 

- C’est… C’est…

 

De lourdes larmes coulaient sur ses joues, salissant le maquillage qui l’avait faite passer pour une victime à l’article de la mort. Ce qu’elle voyait n’était en rien sa sœur. Il s’agissait d’une jeune femme également, mais aux cheveux roux et au teint halé, certainement d’origine caucasienne. Elle était ainsi l’un des treize amis du forum de Lilie.

 

- C’est une autre personne…

 

*

 

Kiritsugu parvint à s’échapper avec Lally par une sortie de secours. Ils retournèrent à la maison où la jeune femme prit une douche. Jusqu’à ce qu’elle soit propre et habillée, elle resta muette et pensive, profondément pensive. Ses ruminations ne cessaient de la harceler ; en quittant sa chambre, elle rejoignit au rez-de-chaussée le salon où elle retrouva Emiya Kiritsugu qui était resté là afin de lui tenir compagnie malgré le silence pesant, le temps que ses parents rentrent au domicile.

 

Elle se jeta en larme dans ses bras. Aucune parole. Juste une sensation. Celle d’une rupture dans son cœur, une cassure qu’elle ne savait pas comment exprimer ni comment extérioriser. Quelque chose en elle s’était brisée depuis tous ces événements. Seul son corps, par ses pleurs, parvenait à témoigner du malaise qui la rongeait. Le détective lui caressait la tête, lentement et tendrement. La gorge nouée, il ajouta :

 

- Lilie est quelque part, j’en suis convaincu… Pour toi, cette découverte ne te laisse aucun répit mais dans le malheur de l’incertitude, tu peux te consoler en te disant que retrouvera un jour ta sœur… Tout est possible Lally !

 

- Elle me manque tellement…

 

Les larmes n’en finissaient pas de couler sur ces jolies joues rosies par l’afflux sanguin plus nerveux que jamais. Son cœur battait fort et vite, comme pour combler un vide, une absence.

 

La jeune femme, abasourdie par la journée et ses tourments, céda au sommeil le plus profond. Kiritsugu la porta jusqu’à sa chambre, à l’étage, et la borda dans son lit. Le détective semblait profondément bouleversé par ce qui arrivait à la famille McGarden. Connaissant bien Everlyne et Connors, les parents des deux jeunes femmes, Emiya se sentait coupable de son impuissance devant une telle situation. Il marmonnait, alors qu’il fermait la porte de chambre de Lally :

 

- Lilie… Qu’est-ce qui a pu t’arriver ?... Je vais attendre Connors et Everlyne… J’ai des questions à leur poser afin de mener à bien une enquête parallèle aux services de police compétents… C’est bien là la seule chose que je puisse encore faire…

 

Ce soir-là, la Lune éclairait particulièrement fort les environs. Le visage de Lally se voyait balayé de l’éclat sélénite comme s’il s’agissait d’une caresse bienfaisante. Cependant, une personne observait la jeune femme autant que la Lune… son regard fixait de manière bien plus pénétrante le sommeil de la pauvre Lally. Debout sur un toit voisin, cette personne n’était autre que la petite fille que Lilie avait aperçue au moment de son tragique « accident ». Cette même fillette semblait inquiète et marmonna alors quelques mots :

 

- Lithos est plus que jamais d’actualité… Gaïa et Éphinéa ne seront bientôt plus que des vestiges du passé… Il n’y a plus qu’un espoir : Lilie… A moins que tu en sois capable, toi aussi… Toi, Lally, qui partage une partie de mon sang !

 

 

A suivre : Chapitre 31 – Destin en marche

 

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Les Onirismes de retour !

 

Ce nouveau chapitre se recentre sur Lally la soeur de Lilie, un chapitre plus calme que dans le monde parallèle, mais néanmoins apportant un lot de nouvelles questions.

 

Surtout la fin avec cette énigmatique jeune femme, c'est la mère de Lilie et Lallie ? Je commence à vraiment croire qu'il y a plusieurs monde relié et Lallie et Lilie viennent du monde magique que leur parent ont placés dans le monde des humains pour les cacher et maintenant, ils viennent les récupérer.

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