Les réalisateurs de films d'animation, lequel préférez-vous ?

Parmis la horde d'otakus, de yes-mens tenus en laisse et de tâcherons qui occupent le poste de réalisateur dans l'animation japonaise, il reste (ou il restait pour certains) tout de même quelques réalisateurs, qui avec leur univers très personnel et leur talent inné arrivent encore à faire rêver aussi bien les mordus d'animation que d'autres qui ne le sont pas spécialement, ce sont les réalisateurs de films d'animation, Miyazaki, Mamoru Hosoda, Satoshi Kon et d'autres moins connus comme Keiichi Hara, réalisant très peu pour la télévision, très impliqué dans leur projet, considérant l'animation comme un véritable art et non comme un phénomène de consommation de masse tel qu'évolue le marché actuellement.

De ces réalisateurs qui ne laissent personne indifférent, et qui ont même leurs entrées au festival de Canne, lequel préférez-vous (style, univers, mise en scène) ? Lequel voudriez-vous le plus revoir (ressuscité, faire sortir de sa retraite...) ?

Pour ma part, mon chouchou est et restera toujours feu Satoshi Kon, avec une telle qualité de narration, un style ultra-réaliste, captivant, et un travail de réalisation et de mise en scène qui est tout bonnement parfait, à ce titre je considère que son premier essai porte dignement son nom.

Passé de tout près, Takahata, car Hotaru no Haka est tout support confondu, mon animé préféré, un vrai coup de maître qui n'utilise aucun poncif clichéesque ou fanservice et qui pourtant demeure foutrement captivant du début à la fin, en plus de son pouvoir émotionnel puissance 1000 qui m'a en son temps mis un terrible perfect dans la gueule.

N'ayant vu que les films de Hosoda, Miyazaki, Kon et Takahata, ça va se jouer entre eux.

Celui dont la filmo m'est plus familière est bien évidemment Miyazaki, dont le talent et la renommée n'ont plus besoin d'être démontrer. Je considère Mononoke, Nausicaa et Chihiro comme de grands films et il me semble pas avoir vu de daubes ignobles parmi les autres.

Ce qui fait la qualité de la plupart des œuvres de Miyazaki est, selon moi, son don de conteur, sa façon de nous faire entrer dans un univers riche, beau et effrayant et de nous raconter des aventures simples mais immersives.

Mais, il faut bien me l'avouer, Miyazaki me gave un peu. Ses éternels messages contre la guerre servis à la même sauce, son manichéisme, ses personnages pour certains aussi charismatiques que Kristen Stewart, sa fibre dramatique parfois limitée et son jeu de jambes entre faux-mélo et faux-émerveillement... En tout, sa tendance à reposer sur ses acquis et à se répéter mollement rendent pas mal de ses films fades et oubliables (surtout les derniers).

Effet Tim Burton sur le tard, il est devenu un peu une parodie de lui-même (la retraite fut son salut). Mais je lui renie pas son talent et ses moments d'excellence.

Hosoda est quant à lui un réal extrêmement intéressant. Ce que j'ai retenu de positif de ces deux films visionnés, soient La traversée du temps et Les Enfants-Loups, est tout d'abord le soin apporté à l'ambiance (notamment grâce aux bandes-sons, très estivale pour LTDT et plutôt douce et mélancholique pour LEL).

Puis on peut souligner ses idées de mises en scène ingénieuses, qui sont de plus dynamisées par son  sens du découpage/montage très affuté (les scènes où Yuki alterne entre humaine et louve, celle où l'on montre Makoto "répéter" une dizaine de fois une même scène pour en donner une issue différente -sans succès- etc...).

Enfin, et surtout, j'ai adoré ses personnages, pas forcément atypiques mais frais et attachants, de ceux que tu cernes rapidement et qui ont ce truc en plus qui les rend vraiment humains.

Cependant, les deux films ont les mêmes défauts: un rythme parfois inégal, une histoire qui a tendance à partir dans des sous-intrigues n'aboutissant à pas grand chose et un épilogue un peu abrupt.

Bref, des gros problèmes narratifs qui ternissent le tableau mais on ne peut nier qu'Hosoda possède une vision, cette empreinte personnelle qui confère à ses histoires une chaleur et une pureté agréables.

Venons-en à Takahata, réalisateur d'un putain de chef-d’œuvre absolu: Le Tombeau des Lucioles. Je n'ai pas vu le reste de sa filmo mais rien que ce long-métrage suffit à écraser la concurrence. Faut voir pour comprendre.

Sauf qu'il y a Satoshi Kon en face et que je lui donne ma voix. Rares sont les réalisateurs qui peuvent se vanter d'avoir une filmographie si hétéroclite et d'avoir réussi son coup à chaque essai: un thriller psychologique sous fond d'idols, un film "hommage" sur la vie d'une actrice et une enquête frénétique dans le monde du rêve (pas vu Tokyo Grandfathers, oups!). J'adore les artistes qui prennent autant de risque, j'aime ce genre style graphique, j'adore cette narration dynamique et parfaitement calibrée et cette mise en scène toujours plus folle et inventive.

C'est juste hallucinant de voir comment un type à l'esthétique aussi barrée peut nous servir des histoires d'une telle finesse. Ma préférence restera sur Millenium Actress mais Paprika et Perfect Blue sont également des références.

Bref, +1 Satoshi Kon.

Pour moi, Hara, Hosoda, Kon, Miyazaki, Okiura, Oshii, Shinkai et Takahata sortent du lot. En gros, j'avoue ne pas apprécier énormément Kawajiri, Rintaro et Otomo. Et je n'ai encore rien vu de Yoshiura.

Ninja Scroll a vieilli, seigneur, vieilli... j'ai encore le vieux DVD de MANGA MANIA. Ce n'est vraiment pas un mauvais film. Mais dieu, que c'est démodé. Donc je disqualifie Kawajiri. Rintaro, je n'en parle pas, parce que je ne me souviens plus assez de son travail, je n'ai donc pas un souvenir mémorable. Quant à Otomo... Je vais me faire lyncher mais Akira est ma plus grosse déception. Sérieusement...

Il reste donc quelques réalisateurs en course. Ils sont tous, pour la plupart, des réalisateurs géniaux et avec un style bien différent. Dès lors choisir le meilleur, ou plutôt son favori, me semblait trop difficile.

J'ai donc procédé par élimination et voté pour Makoto Shinkai.

J'ai voté en fonction de ce que j'attends encore du réalisateur, ce qui, je l'avoue, est un critère un peu biaisé.

Miyazaki est génial, mais il a fait son temps. Son dernier film est, je pense, un pur chef-d'oeuvre qui n'atteindra cependant jamais le statut d'oeuvre culte. Alors que Totoro, par exemple, est loin d'être un chef-d'oeuvre et est pourtant culte (il suffit de voir comment il a ensemencé la culture populaire). Je retiens surtout de Miyazaki : Princesse Mononoke, le Voyage de Chihiro, Porco Roso, et le Vent se Lève.

En tout, sa tendance à reposer sur ses acquis et à se répéter mollement rendent pas mal de ses films fades et oubliables (surtout les derniers).

A l'exception du "Vent se lève" qui pour moi tranche avec sa production, ce constat est plutôt juste. Remarquons d'ailleurs, en parallèle, comment Joe Hisaichi a lui aussi répété dernièrement le même canevas musical... incessamment. D'ailleurs, je n'ai pas vu Miyazaki fils dans le sondage. Pourtant, son dernier film était pas si mauvais... un peu sous évalué !

Satoshi Kon est un génie, qui est parti avant d'avoir pu l'exprimer entièrement. Toutefois, ce n'est pas tant ses films que je retiens (même si Paprika est génial) mais sa série qui vaut le détour. Paranoïa Agent est une tuerie scénaristique et critique.

Hosada n'a pas encore exprimé tout son potentiel. Je n'ai pas encore vu les Enfants loups, mais en me basant sur le reste de sa filmographie je trouve qu'il lui manque le "truc". De plus, je plussoie Lotus Banzaii... il y a des facilités dans ses scénarios, dans la narration...

Mamoru Oshii est un génie. Le second film Ghost In The Shell est une ode visuelle au transhumanisme. Pétri de référence à la littérature (dont la littérature française !), au cinéma, à la musique classique, son film est une merveille. D'ailleurs, je conseille franchement Avalon qui est une oeuvre très inégale mais pas inintéressante, et quelle musique.

Takahata. Le tombeau des Lucioles... Souvenir Goutte à Goutte, un cran en dessous. Pompoko qui est vraiment marrant... Et puis... Princesse Kaguya.

Je disais que Joe Hisaichi avait perdu de sa verve. Je retire ce que j'ai dit, ne serait-ce que pour une scène accompagnée d'un piano frénétique. Et l'animation... J'ai été subjugué. Un doublage de qualité (en VO et en VF). Mais c'est son dernier film.

Qui reste-t-il entre les anciens, les jeunes, les habitués ? Il reste notamment Makoto Shinkai. J'ai vu il y a 8 ans Hoshi No Koe qui m'a scotché, étrangement. Et puis la "Tour au delà des nuages". Beau, mais un peu décevant. Au même titre que "Voyage vers Agartha". Je n'ai pas encore vu "The Garden of Words". Alors si j'ai été dépité en voyant certaines oeuvres, pourquoi est-ce mon favori ? Pourquoi vois-je en lui un futur GRAND parmi les grands ? A cause de deux oeuvres...

"5 cm par secondes" qui est magnifique et puis surtout "Elle et son chat". Une petite histoire de quelques minutes seulement, et pourtant si intense...

Et je conclus ainsi sur ces réalisateurs de génie ! Je conseille, pour ceux qui ne les auraient pas vus, les Ani-Kuri. Nous pouvons y voir notamment Kon et Shinkai !

Edit :

NB : en fait, le meilleur, c'est Hideaki Anno.

La bonne nouvelle, c'est que je les connais tous et à deux films près, j'ai tout vu. J'aime ma vie lol

La mauvaise, c'est faire un choix. Je vais faire comme mon prédécesseur  : procéder  par  élimination.

Déjà je place Miyazaki hors course. Trop facile. Et puis je me répandrais sur le travail du maître dans le topic qui lui est consacré. A noter que j'ai adoré  le travail de son fils sur La Colline aux Coquelicots. 

Ensuite, j'écarte son collaborateur et rival Takahata même si le Tombeau des Lucioles m'a scotchée, si Mes voisins les Yamada et  Kié la petite peste sont des ovnis,  même si je trouve à Takahata un tempéramment résolument moins politiquement correct qu'à d'autres, chose que j'apprécie chez lui. Donc une tendresse particulière pour lui et son ooeuvre mais pareil que I. Miyazaki, je l'écarte au profit d'une vague plus récente de réalisateurs.

Otomo, bah, je ne peux pas dire que je ne l'apprécie pas, Akira reste culte, même si je préfère la version manga, Steamboy est un chouille décevant mais satisfait  mon kiff pour le steampunk, et ce sont peut-être ses collaborations avec d'autres sur des courts que je préfère.

Yasuhiro Yoshiura a fait un très joli travail avec Patena, mais pas de quoi voter pour lui pour l'instant.

Hiroyuki Okiura et Rintarō nope.

Yoshiaki Kawajiri, nope.

Mamoru Hosoda, alors là on a quelqu'un qui m'interpelle par sa sensibilité. J'ai tout apprécié de lui. Mais... non. Ceci dit, je lui accorderais bien une mention spéciale car SW m'a vraiment emballée.

Satoshi Kon, j'hésite vraiment. C'est un scénariste de génie et j'aime bien son approche graphique.. C'est un sacré bonhomme, il est sur le podium.

On arrive à présent sur le choix cornélien entre Mamoru Oshii et Makoto Shinkai. J'adore M. Oshii (et pas seulement pour les GITS, mais aussi pour The Sky Crawlers, qui est stratosphérique, ainsi que pour Avalon, hors course ici puisque long métrage ciné) pourtant je voterai pour Makoto Shinkai car ce  mec est parvienu à me bouleverser profondément avec son approche de thèmes pourtant rebattus comme l'amour et l'amitié. Je lui trouve un vrai supplément d'âme et beaucoup de finesse et d'intelligence dans sa réalisation. Techniquement, il est dans le futur, il a placé la barre si haut avec Garden of Words que je  suis restée sans voix.

Comme ma voisine du dessus , Miyazaki étant hors course je choisirais Makoto shinkai. Comme elle je trouve qu'il arrive à sensibiliser son animation de manière assez hallucinante. C'est juste c'est magique j'ai jamais été déçu , j'ai frissonné devant The Garden Of Words et mais ma claque c'est 5 cm par seconde , ce film , ce visuel des films de Shinkai. C'est vraiment très fort. Il a une qualité de narration , d'animation juste insolente pour les autres.  C'est de loin pour moi le meilleur réalisateur en film d'animation.

Je m'étendrerai pas sur les autres réal cité hormis peut-être Oshii car j'ai trouvé GITS 2 tellement décevant , j'ai rarement vu un copié collé aussi grotesque , scènes, traitements, musiques c'est ahurissant.

+1 Hayao Miyazaki, Le Voyage de Chihiro est un chef oeuvre.

Et puis pour Isao et Le Tombeau des Lucioles, une vrai leçon de vie

Satoshi Kon très largement. Paix à son âme. Il est parti trop tôt il avait encore plein de truc à faire