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Au fil des Mondes


Woli
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Oyez, oyez !  :)

 

J'aimerai soumettre ce projet à l'avis de la populace ! Plus sérieusement, c'est un projet qui me tient tout particulièrement à cœur et que je travaille depuis déjà 4 ans par ci par là. Disons que j'ai tout le fil conducteur de l'histoire, les thèmes abordés, etc... Et j'essaie de rendre le tout cohérent, j'ai recommencé plusieurs fois car cela ne me plaisait pas et ce que je vous présente est le début de l'Histoire qui me plaît le plus, que je trouve le plus abouti. Ne vous attendez pas à quelque chose d'excellent car je n'y ai pas consacré 4 ans à temps plein (étant étudiant et ayant une vie tout à fait normale) mais écrire permet de m'évader, je le fais avant tout par plaisir (évidemment vous allez me dire  :P ).

Je voulais faire cette petite introduction pour que vous compreniez la démarche. Je n'ai nullement la prétention de vouloir en faire quelque chose de plus qu'un simple échappatoire mais si ça peut le devenir, je me dis pourquoi ne pas saisir sa chance même si elle est infime. De ce fait avoir des avis extérieurs à mon entourage personnel me parait inévitable pour améliorer ce projet. Je vous préviens d'avance que je ne publierai pas régulièrement la suite car je ne m'impose aucun rythme. Déjà parce que je ne vous dois rien mais je ne me dois rien à moi non plus. Je n'écris que quand j'en ai envie  8)(et surtout quand j'ai le temps x) )

 

Bien sûr je suis ouvert à toutes les critiques sinon aucun intérêt à vous présenter ce projet, ma vie ne se résume pas à ça bien évidemment (Hodor ne te retient pas, j'ai déjà lu de tes critiques sur ce forum  ;D ). Donc n'hésitez pas :D

 

* * * * * * * * * *

 

Au fil des mondes

 

Prologue

 

Le soleil matinal filtrait à travers les rideaux, se frayant un chemin parmi le tissu tamisé. Ses rayons s'écrasaient sur le visage d'un jeune homme enveloppé d'une chaude couverture. Un bruit strident sortit ce dernier de sa torpeur. C'était un bruit atroce qui vrillerait les tympans d'un sourd. Le jeune homme ouvrit les yeux difficilement et dans un mouvement désespéré pressa un bouton sur l'appareil placé sur une table de chevet à coté du lit. Pourquoi se lever encore une fois. Être si fatigué et devoir se lever est une vraie torture. A quelle heure s'était-il couché ? Il ne savait plus. A vrai dire il ne savait plus rien.

Quel est ce lieu étrange ?

Il se redressa mais n'examina pas les lieux malgré l'envie qui le tiraillait. Il ne se sentait pas maître de son corps quelque chose le guidait vers une destination. Il n'arrivait pas à distinguer ce qui l'entourait clairement. Il avait l'impression d'être dans une chambre mais ses yeux ne voulait pas s'attarder sur la pièce. Son corps savait où aller. Il se dirigea vers une porte au fond de la pièce. Il pénétra d'un pas lourd dans une salle très claire et se posta devant un miroir accroché au dessus d'une vasque. Le visage qui apparu lui était étranger. Il paraissait approcher la trentaine, un visage doux dont les traits étaient tirés par la fatigue. Ces cheveux mi-longs d'un blond éclatant s'étaient entremêlés dans son sommeil et cela semblait le déranger.

Que faisait-il là dans ce corps dont il ne contrôlait pas une once de cellule ?

De l'eau lui atterrit au visage soudainement. Ces mains s'étaient chargés de l’amener jusqu'à bon port et il s'attacha les cheveux en une queue de cheval bien tirée. Le bruit strident se fit entendre encore une fois mais en plus intense et puissant. Maintenant réveillé, il comprit que ça ne venait pas de son appareil. Que se passe-t-il ? Il enfila un pantalon, des chaussures, un t-shirt ainsi qu'une longue blouse blanche par dessus.

Pourquoi cet accoutrement étrange ?

Il sortit rapidement de la chambre et se mit à courir dans ce qui lui semblait être un couloir. Il ne distinguait pas très bien ce qu'il se passait. Des lampes rouges clignotaient sur les murs et une alarme se déclencha. Tout cela lui semblait si lointain. Des portes s'ouvrirent à la volée dans le couloir, laissant s'échapper d'autres personnes. Une d'entre elle l’interpella dans une langue inconnue. Il ne distingua que des cheveux d'un roux flamboyant avant de simplement hocher la tête. Il continua sa course folle. Tout était flou et étrange. Les couloirs. Les lumières. Les Hommes.

Il se retrouva dans une sorte de grand hall illuminé par le soleil matinal. Il était aveuglé.

Que se passe-t-il ?

Des gens courraient, certains hurlaient, d'autres se résignaient dans des coins attendant...

La mort ?

Il sentit son cœur palpiter. Une sueur froide lui parcourut l'échine lorsqu'il vit le soleil disparaître sous...

Qu'est-ce donc ?

Il avait le sentiment de comprendre ce qu'il se passait. Il savait où aller mais d'abord il devait retrouver l'Homme responsable de tout ça. La colère l'envahit, tout était clair pour lui. Un cri retentit au loin. Strident. Phénoménal. Le cri de la Mort.

 

Chapitre 1

 

Rhyfel se réveilla en sursaut. Il était en sueur. Ces rêves étranges lui faisaient toujours cet effet. Mais cette fois-ci c'était plus clair. Il s'est vu dans un miroir. Qui pouvait-être cet homme ?

Il se redressa et se prit la tête dans les mains.

« Tu divagues mon pauvre, ce n'est qu'un rêve... » se dit-il.

Il regarda par la petite fenêtre de sa chambre glaciale en espérant qu'il ne sois pas trop tard. Le soleil se levait tranquillement, il avait encore du temps. Il se dégagea de ses draps et quitta son matelas de plume. Rhyfel jeta un œil dans le miroir posé sur la table en bois au fond de la pièce. Il avait petite mine, son sommeil n'a pas était réparateur. Ses yeux d'un noir d'encre étaient complétés par de larges poches bleuâtres. Sa main caressa son menton où une barbe noire de plus en plus conséquente continuait de pousser. Il n'avait pas eu le temps de se la tailler depuis déjà quelques jours. Ni ses cheveux noirs qui commençaient à être trop long à son goût. Il était trop occupé. Son rang nécessitait du temps. Hier encore, il était en mission diplomatique au duché du Brin à la frontière Est du Royaume pour y rencontrer sa future épouse. Ce mariage arrangé ne lui plaisait guère mais c'était une obligation et son père lui rappelait sans cesse depuis qu'il avait atteint la trentaine.

« Rhyfel, tu es mon fils, le prince héritier de Ceffylau. C'est aujourd'hui ou jamais que tu dois te trouver une reine à la hauteur. »

Trouver était un bien grand mot. Il n'eut en vérité pas grand choix. Le retour du duché du Brin sous la coupe de Ceffylau était un enjeux diplomatique trop important pour que Rhyfel se permette des divagations amoureuses avec une fille de paysan rencontré au détour d'une de ses missions. Une femme magnifique rencontrée aux alentours de Dim lors d'une excursion aux abords des Terres Sèches, ce grand erg marquant la frontière Nord du Royaume, il y a 6 ans. Elle  s'appelait Feny. Rhyfel et son unité avaient séjourné dans la ferme de son père le temps de la mission. C'était une famille modeste mais qui vivait bien grâce à leurs cultures et leur bête.

Depuis que Rhyfel faisait parti de l'unité d'intervention spéciale de la cavalerie royale, il a toujours été fasciné par la simplicité et la générosité du peuple de Ceffylau. Il fait bon vivre en ce royaume depuis que la famille Onest a pris le pouvoir il y a 85 ans. Ce coup d’État fut orchestré par Syhn Onest, son grand-père, chef des armées à l'époque, et a mis fin au régime despotique des Wyrol. La noblesse fut anéantie dans le sang ainsi que leurs privilèges et les impôts abusifs furent supprimés, permettant ainsi aux familles les plus modestes de vivre décemment. Depuis, pour que les valeurs de la rébellion de Syhn persiste, le prince héritier intègre l'unité d'intervention spéciale de la cavalerie royale dès ses 13 ans. C'est une unité  de combattants d'élite permettant d'intervenir rapidement pour soutenir l'armée régulière dans tout le Royaume.  Ça c'était le rôle officiel. Mais officieusement Rhyfel avait compris à quoi servait cette unité. C'était une escorte faite des meilleurs soldats pour faire découvrir le Royaume au tout jeune prince. Le faire vivre parmi le peuple pendant des jours. Assimiler le mode de vie du petit peuple pour mieux le comprendre. Une fois que le chef de l'unité estime que le Prince est suffisamment instruit, mais aussi suffisamment sensibilisé au sort du peuple, il lui laisse le commandement de l'unité jusqu'à ce que ce dernier soit amener à devenir Roi.

Rhyfel en reçut le commandement il y a 5 ans, lorsqu'il eût 27 ans. Depuis il est envoyé en mission aux quatre coins du Royaume par son père pour des missions plus difficiles... les Negesydd sont devenus le principal problème.

Rhyfel était plongé dans ses pensées en regardant par la fenêtre le soleil se lever.

« Feny, tu me manques. »

Il était si loin d'elle. Il voyait les plaines s'illuminer au loin. La vue de sa tour était magnifique.

« Du haut de sa colline, Rhawn la chevaleresque dominait et illuminait les plaines de Ceffylau.» pensa-t-il en souriant.

Cette citation n'a jamais été aussi vraie. La capitale du Royaume, Rhawn, était perchée sur les collines au Sud-Ouest du Royaume. La ville donnait l'impression d'être dans un monde à part. Tout là haut, disait-on sous la dynastie Wyrol, sur sa colline, se terre le damné qui se prend pour  un Saint. Cette phrase reflétait bien la réputation de Rhawn. Le bastion de l'enfer.

Rhyfel regarda les remparts, deux soldats armés de lance se croisèrent et se saluèrent. Les fermiers se pressaient déjà pour aller vendre leur marchandise au marché. A la fin de la dynastie Wyrol, il n'y avait que la noblesse qui avait l'autorisation de pénétrer dans Rhawn. Ils avaient chassés le petit peuple qui s'était  entassé à l'extérieur dans des abris de fortune pour survivre. Le Roi de l'époque avait eu vent d'un complot, il était paranoïaque. Ce fût une hécatombe car les villes les plus proches était bien trop loin pour s'y rendre à pied. Et le peuple tentait de nombreuses incursions dans la ville mais se faisait réprimer dans le sang. Les fermiers des alentours firent preuve de beaucoup de solidarité et accueillirent les malheureux autant qu'ils le pouvaient. C'est sans doute cet événement qui entraîna la rébellion quelques mois plus tard.

Un bruit sourd tira Rhyfel de ses pensées. Quelqu'un venait de frapper à la porte. Il s'approcha du bac d'eau sur la table en bois et y plongea le visage pour se réveiller. Il ouvrit ensuite la porte.

 

-Fin ! S'exclama-t-il.

 

Fin est son ami d'enfance et son aîné de 3 ans. Tous les deux ils ont gambadé des jours entiers dans les rues de Rhawn au grand damne de son père. C'était son compagnon de jeu, son confident et son meilleur ami. C'est le fils du palefrenier du château. Il s'est engagé dans l'armée du Roi en espérant se retrouver avec Rhyfel à l'âge de 16 ans. Il n'avait pas compris que Rhyfel se retrouverait dans une unité spéciale. Mais le hasard fit bien les choses car il avait un talent inné pour le maniement des armes. Il se fit rapidement remarquer et intégra l'unité de Rhyfel pour peaufiner sa formation. Après 5 ans passé dans cette unité, il se lassa et préféra intégrer la garde royale à Rhawn. Rhyfel s'en remit difficilement et lui en voulut quelque temps. Mais ils se réconcilièrent vite.

Fin était glabre, ce qui contrastait avec Rhyfel. Il avait les cheveux châtains ondulés et les yeux verts. Malgré ses 35 ans, il gardait un visage de jeune homme avec son nez droit et ses lèvres charnues. C'était un homme à femme.

Il portait la tenue réglementaire de la garde royale : une cotte de maille surplombé d'un vêtement en tissu rouge sang tombant jusqu'à mi cuisse et arborant l'écusson du Royaume, un cheval ailé à la crinière et aux ailes dorée. Une épée attendait, dans son fourreau accroché à la ceinture, d'être enfin dégainée.

 

-Je ne t'embrasse pas, ce ne serait pas très confortable. Dit Fin en souriant

 

-C'est bien, tu as la décence de m'épargner la fraîcheur de ton armure. Lui rétorqua Rhyfel. Que fais-tu ici ?

 

Fin entra dans la chambre sans se faire prier. Rhyfel ferma la porte commença à se vêtir.

 

-Je viens simplement voir comment va mon vieil ami. Cela va faire huit mois que l'on ne s'est pas véritablement parlé. Dit Fin tristement.

 

Rhyfel finit d'enfiler sa tunique noire et lui répondit en la boutonnant :

 

-Écoutes, excuse-moi mais je n'ai vraiment pas le temps. Mon père m'envoie aux...

 

-Ah mais je ne t'en veux pas ! L'interrompit Fin. Je sais bien. Je voulais juste profiter des quelques minutes avant le Conseil pour prendre de tes nouvelles. Comment s'est passé ton voyage à Brin ?

 

Rhyfel soupira et commença à enfiler ses bottes en cuir.

 

-Beaucoup de paroles pour pas grand chose...

 

-Et la fille elle te plaît ?

 

Le prince se releva et haussa les épaules en se regardant dans le miroir. La fille du Duc lui avait paru... insipide. Sans saveur, sans personnalité et un peu imbécile. Fin fronça les sourcils.

 

-Tu penses encore à ta paysanne ?

 

-Elle s'appelle Feny. Lui rétorqua Rhyfel en lui lançant un regard noir.

 

Fin leva les mains en signe d’apaisement.

 

-Loin de moi l'idée de la dénigrer ! Mais je t'avais prévenu que c'était impossible. Tu auras beau la revoir, ce sera toujours impossible. Tu te fais du mal tout seul et...

 

-Tu viens de la part de mon père c'est ça ? Demanda Rhyfel en bouclant sa ceinture.

 

Le teint de Fin vira légèrement au cramoisi mais il soutint tout de même le regard interrogateur de Rhyfel. Ce dernier connaissait trop bien son ami, son attitude le trahissait.

 

-Grand bien te fasse Fin...

 

Fin secoua la tête et soupira.

 

-D'accord c'est vrai, c'est lui qui m'a sollicité pour venir te voir, commença Fin, A dire vrai j'ai été promu.

 

Rhyfel avait fini de se vêtir et se tourna complètement vers son ami. Il fronça les sourcils.

 

-Je sais très bien que tu fais partie de sa garde personnelle, lui intima Rhyfel, Et tu sais aussi bien que moi pourquoi.  Il veut que tu gardes un œil sur moi.

 

Rhyfel ouvrit la porte de sa chambre et fit signe à Fin de sortir en premier par politesse. Ils commencèrent à descendre la tour en continuant la discussion.

 

-Tu sais Rhyfel, je me fiche de pourquoi il m'a choisi. Entre nous, il fallait bien que je rentabilise notre amitié.

 

Rhyfel le regarda sans s'arrêter de descendre. Il affichait un sourire narquois. Le prince ne put s'empêcher de sourire aussi.

 

-A votre service Milord !

 

Ils débouchèrent dans un long couloir et s'arrêtèrent à une intersection. Le couloir se séparait en deux. En prenant à gauche, on atteignait l’aile Ouest du château où les quartiers royaux se situaient et tout droit le couloir continuait sur quelques mètres jusqu'à un escalier qui débouchait sur le Hall du château. 

 

-Rhyfel, je serai venu te voir même si ton père ne me l'avais pas demandé. Ne te méprends pas.

 

Rhyfel secoua la tête en balayant l'air de la main.

 

-Ne t'inquiètes pas Fin, je te connais. Tu es mon ami et je ne doute pas une seconde de toi, termina-t-il en souriant.

 

Un silence s'installa qui parut très long à Rhyfel. Ce genre de déclaration les rendait mal à l'aise tous les deux étant pudiques par nature.

 

-Bon, vas chercher mon père, le Conseil ne va pas tarder à commencer. Et tu connais mon oncle, si mon père est en retard il ne va pas apprécier. Dit Rhyfel en retrouvant son assurance.

 

Fin hocha la tête et s'engagea dans le couloir de gauche vers l'aile ouest. Rhyfel quant à lui continua tout droit pour descendre l'escalier jusqu'au Hall. Les quartiers royaux sont strictement réservés au Roi, à la Renne et aux Princesses. Les Princes doivent obligatoirement les quitter à partir du moment où ils intègrent l'unité d'intervention et seul le prince héritier y emménagera quand il deviendra Roi.

Rhyfel pensa à son père. Pas de princesses et plus de Reine pour lui. Brenin Onest est le Roi Solitaire. Il y vit seul depuis trop longtemps déjà mais ne quémande aucune compagnie. Il lui arrive de s'enfermer dans ces quartiers pendant des jours entiers.

Cela attrista Rhyfel, Il savait à quel point son père était torturé par son passé. Brenin Onest n'a plus qu'une chose à laquelle il tient en ce monde : son fils. Rhyfel le savait très bien. C'est pourquoi il ne cherchait pas le conflit avec lui même lorsqu'une décision lui déplaisait, même lorsqu'il le faisait suivre ou même quand il lui envoie son meilleur ami pour prendre la température le lendemain de son retour.

Rhyfel ne lui en tiendrait pas rigueur et ne l'évoquera même pas. Il lui devait bien ça.

 

Il atterrit dans le Hall par la porte est. En face, à 50 mètres, se trouve la porte de l'aile Ouest, à gauche trône l'immense porte d'entrée en chêne et en face de cette dernière se trouve l'escalier menant à la salle du trône qui sert aussi de salle de réception. Des deux cotés de l'escalier se trouve les portes menant aux cuisines, aux appartements des servants et servantes mais aussi aux cachots.

Rhyfel monta l'escalier d'un pas décidé et pénétra dans la salle du trône par la grande ouverture en ogive. Cette salle était plutôt modeste. La porte menant à la Salle du Conseil se trouvait sur le mur du fond calé totalement à droite. Il y avait ici et là l'écusson du Royaume accroché aux murs et une grande tapisserie derrière le Trône en Bronze, peu confortable d'après les souvenirs du prince, qui décrivait en image l'Histoire du Royaume.

C'était la version illustrée des Légendes d'Adenydd. Rhyfel s'en souvenait, il en était passionné quand il était petit. Ces légendes ramènent à des temps lointains où les Hommes de Ceffylau n'était encore que de simples êtres primitifs.

Adenydd, symbole de leur patrie, le cheval ailé, les aurait pris sous son aile et les aurait éduqué. Pour les Ceffyliens, Adenydd est une apparition divine qui leur aurait permis d'atteindre l'intelligence sous la direction du Meudwy, le Guide. Et ce jusqu'au jour où...

 

Rhyfel se retourna en entendant quelqu'un entrer dans la pièce. Il reconnut le bruit distinctif de l'acier d'une armure qui s'entrechoque. Ce son ne lui a jamais plu et ce surtout à cause de l'occupant de l'armure. C'était un homme de grande taille et imposant, pas loin du mètre 90 qui dégageait une grande sévérité. Son visage durcissait ce trait. Toujours rasé de près, que ce soit la barbe ou les cheveux, le visage carré taillé à la serpe était traversé d'une énorme balafre lui entaillant l’œil gauche, remplacé par un œil de verre totalement blanc. Ces yeux enfoncés, naturellement noir, semblait se cacher derrière des sourcils broussailleux grisonnants, tandis que ses lèvres minces passaient inaperçues sous un nez saillant. Sa démarche était autoritaire et les cliquetis de son armure en plaque qu'il ne quittait jamais renforçait ce caractère. Tout en lui inspirait l'antipathie pour Rhyfel.

L'homme passa près de lui en se dirigeant vers la Salle du Conseil sans un mot et sans un regard. Mais la tension était bien là. Le cœur du prince palpitait à chaque fois qu'il le voyait. Il n'avait qu'une envie c'était de l'embrocher, mais il ne le fera jamais, même lorsqu'il sera Roi. Il a bien trop de valeur pour exécuter quelqu'un par simple antipathie. Qui plus est lorsqu'il s'agit d'un membre de sa propre famille.

 

En effet, cet homme n'est autre que Cineb Onest, frère du Roi Brenin, Chef des armées royales et accessoirement oncle du prince. Ce dernier n'a jamais était tendre avec lui, il ne l'aimait clairement pas. Il faisait tout pour ne jamais être seul avec son neveu ou pour lui adresser la parole le moins possible. Rhyfel se souviendrait toute sa vie, lorsqu'il avait dix ans. Il était descendu aux cuisines dans la nuit à cause d'une faim de loup. Il y avait trouvé son oncle totalement éméché  une cruche de vin à la main, toujours vêtu de son armure et qui pleurait silencieusement. Le prince ne savait que faire et était paralysé. Son oncle ne lui a jamais inspiré confiance et se retrouver seul en pleine nuit avec lui ne le réjouissait guère.  Cineb se leva en le voyant et serra les dents, il avançait vers lui lentement sans un mot. Le prince tenta timidement de parler : « Mon oncle ? Vous... ». Mais ce ne fut pas au goût de Cineb qui répliqua d'une voix mal assurée : « Ne... m'appelles plus comme ça... JE ne suis pas ton oncle, tu n'es rien d'autres qu'un... qu'un... ».

Rhyfel pouvait sentir son haleine alcoolisé. Cineb le pris alors par le cou et le souleva en l’étouffant.

« C'est ta faute ! Ta faute ! Je te traquerai et je te tuerai ! JE VAIS TE TUER ! TU M'ENTENDS SALE MORVEUX ! »

Le prince s'était à ce moment évanoui. Il ne sut jamais vraiment ce qu'il s'était passé ensuite. Il sut simplement que son oncle avait passé près de deux semaines aux cachots puis était ressorti comme si de rien était. Rhyfel ne comprenait pas et il avait peur de lui. Il demandait à son père pourquoi il était libre mais son père ne lui disait rien. C'est avec le temps qu'il comprit que son père ne pouvait se résigner à faire du mal à son propre frère et  qu'il en avait besoin pour diriger son armée. De plus l'opinion publique était à l’affût en entendant la nouvelle que Cineb Onest avait été mis au cachot. Mais l'affaire fut vite étouffée et oubliée.  Au fil du temps Rhyfel nourrit sa rancœur envers son oncle même si ce dernier ne lui adressait plus du tout la parole depuis l'incident. C'était même pire, Rhyfel aurait voulu des excuses, de quoi repartir à zéro mais rien. Il ne voyait que le regard dédaigneux que lui portait encore et toujours son oncle.

Cela a encore empiré lorsque que Rhyfel a été nommé chef de son unité et qu'il a de ce fait commencé à siéger au Conseil. Il y a deux ans il était question de l'intégration de Celf Onest, fils de Cineb, à l'unité spéciale de Rhyfel. Mais Rhyfel soutenait qu'il était encore trop jeune, il avait seulement 17 ans. De plus Celf n'est pas un guerrier accompli, ni un archer, ni un lancier, en fait il n'était pas fait pour la guerre. Il était passionné par les arts, la science, la magie, il avait tout pour être un intellectuel.

Mais c'était sans compter sur la rage que Cineb portait à l'encontre de Rhyfel. Il y voyait une vengeance et le Conseil commença à dégénérer. Cineb fut expulsé de la Salle mais il attendit la fin du Conseil dans la Salle du Trône et attaqua à main nue Rhyfel face à tous les autres membres du Conseil. Rhyfel pour se défendre sortit la dague qu'il portait à sa ceinture ce jour là et lui taillada le visage causant la perte de son œil gauche. Rhyfel assura qu'il n'avait pas fait exprès et que ce n'était que de l'auto-défense. L'affaire fut étouffé une fois de plus et même le représentant du peuple compris qu'il valait mieux ne rien révéler au vu des conséquences désastreuses que pouvait avoir cet incident sur l'opinion.

Le Roi était vert de rage et choqué face à une telle violence entre ces deux êtres qui lui sont chers. Les foudres de sa colère s’abattirent sur Rhyfel et Cineb et depuis il n'y a pas eu de nouvel incident. La haine et la tension sont toujours là mais les deux parties se contrôlent lorsqu'ils ont le devoir de coopérer. Comme l'a dit le Roi, « il en va de la pérennité du Royaume ».

 

La porte du Conseil se referma sur la cape rouge de Cineb et Rhyfel décida qu'il était aussi temps pour lui de les rejoindre. Il suivit les traces de son oncle et entra. A sa grande surprise, il ne manquait plus que lui et le Roi. La Salle du Conseil se trouvait être une petite salle rectangulaire avec deux fenêtres où se trouvait une table rectangulaire avec installé autour six chaises en bois pour les six membres du Conseil. Au fond de la Salle se trouvait la porte par laquelle le roi arrive directement de ses appartements. La chaise à l'extrémité de la table non loin de la porte était une réplique en bois du trône, c'est ici que siège le Roi. Le prince siège à gauche du Roi et le Chef des armées à droite. Cineb venait tout juste de s'installer et échangeait quelques mots avec son voisin, Wise Monk, le mage attitré du château. Toujours habillé d'une tunique blanche simpliste, il est assez jeune, pas plus de 40 ans, et se trouve être un bel homme aux cheveux châtains courts et une barbe de trois jours. Rhyfel l'appréciait bien plus que l'ancien mage, celui là est plus excentrique et inspire vraiment confiance. De plus il est assez efficace. Rhyfel doit bien le reconnaître,  Wise a levé en partie les doutes qu'il avait sur la magie.

En face de Wise est assis un homme que Rhyfel n'a jamais vu encore. Ce doit être sûrement le représentant du peuple fraîchement élu. Un homme dans la quarantaine, au ventre imposant et au crâne dégarni.

Et en bout de table face au Roi se trouve le prêtre Offeriad qui représente le culte du Guide, le Meudwy, la Religion du Royaume. Rhyfel ne porte pas la religion dans son cœur et il n'aime pas trop Offeriad qui est un fanatique. C'était un homme frêle, dont l'apparence fait penser à un squelette vivant. Il a le visage creusé, de grande poches bleuâtre sous ses yeux verts et le teint livide. Son nez aquilin lui donne un air d'oiseau décharné. Ceci est accentué par le fait qu'il soit totalement imberbe. Il porte une soutane grise et ample, réglementaire des prêtres. Enfin sur le front, les prêtres se tatouent un cercle avec un point en son centre qu'ils appellent l'Oeil du Guide, symbole du Meudwy. Ses talents de scribes font de lui un élément indispensable au Conseil et le Roi l'apprécie. La Religion a souvent été une cause de dispute entre Rhyfel et le Roi. Mais face à la colère de son père lors de l'évocation de ce sujet, Rhyfel a compris que son athéisme ne doit pas entraver la foi des autres. C'est au-delà de leur raison.

 

Rhyfel s'inclina en intimant un bonjour et alla s'installer aux cotés du nouveaux venus. Mais au moment où il allait s'asseoir, la porte menant aux appartements du Roi s'ouvrit et deux gardes royaux dont Fin vêtu en plus d'un casque ailé se postèrent des deux cotés la porte.

 

-Sa majesté, le Roi Brenin de la dynastie Onest, 2e du nom. Exposa le premier garde royal.

 

Le membres du Conseil se levèrent. Au même moment, le Roi passa la porte et se posta devant sa chaise et regarda un par un les membres du Conseil. Brenin Onest était un homme svelte et athlétique qui avait 62 ans. Son visage était tout le contraire de celui de son frère cadet. Il arborait une barbe blanche fournie ainsi que des cheveux blancs mi-long qui lui encadrait le visage. Son visage peu ridé pour son âge dégageait un sentiment de mélancolie profonde accentuait par ses yeux étirés d'un noir de jais. Son nez se trouvait être cassé et a donc pris une forme busquée. Il était vêtu d'une large cape rouge arborant l'écusson de Ceffylau ainsi que d'une tunique blanche en dessous du même style que celle de Rhyfel. Sur la tête il portait la Couronne en or du Royaume, symbole du pouvoir. Sur chaque coté de la Couronne se trouvait une aile d'Adenydd.

Le Roi passa son regard dans celui de Rhyfel et sourit. Rhyfel ressentit toute la bienveillance et l'amour que son père lui portait.

 

-Qu'Adenydd nous protège, nous surveille et nous instruise, commença le Roi, Que ce Conseil soit béni de son savoir. Qu'il nous guide vers la sagesse.

 

-Qu'il nous guide vers la sagesse. Répétèrent les autres membres du Conseil.

 

-Bien, le Conseil peut débuter.

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Hey, bonjour Woli !

 

Sympa ce que tu nous proposes. C'est dans la veine de ce que j'aime lire et écrire, donc pour l'instant, c'est bien parti. Toi aussi, tu aimerais bien, faire un livre à part entière, je t'y encourage évidemment, mais surtout à ne pas te prendre la tête et de prendre le temps. Déjà quatre dessus, je pense que tu appliques déjà ce conseil.

Pour ce qui est du récit proprement dit, je vais m'arrêter d'abord sur la grande partie fantastique médiéval du chapitre 1. Tu présentes des personnages d'emblée avec leurs caractères, et on commence par une famille royale et toute la cour autour. J'en attend d'en voir plus sur les sentiments de Rhyfel, pour vraiment commencer à avoir un avis dessus. En tout cas c'est bien, de nous présenter ceux qui font son quotidien, un ami d'enfance, son père qui porte de lourdes responsabilités, un oncle revanchard, un amour impossible et un mariage arrangé. Tu commences sur de bonnes bases, et on pourra se plonger dans des complots liés à ce Royaume.

 

Je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec mon propre livre, pas mal de similitudes comme l'écusson qui est un griffon d'or sur fond rouge ( j'ai juste un lys dans une patte avant en plus ^^), la création d'une cavalerie royale. Juste, contrairement à moi, tu pousses d'avantage l'aspect religieux, ce qui est pas mal !

Que dire de négatif... peu de chose, si ce n'est dans l'écriture, peut-être rendre les passages de description moins répétitifs... dans le sens par exemple dans le conseil, à la lecture ça donne un peu l'effet, untel est assis là, l'autre à côté.... Le fond est bon, reste à peaufiner la forme du texte.

 

Et j'ai laissé l'essentiel pour la fin, le prologue et le titre de l'oeuvre. Le prologue n'a rien à voir avec le chapitre qui suit. On est sur un autre personnage, dans un hôpital ou un centre de recherche dans le quel il se passe des choses louches. Et là tu nous prends à contre pied, quel est le lien entre les deux ? Je pense que la réponse est dans le titre "Au fil de smondes", on doit être dans deux mondes différents. A voir comment on peut passer de l'un à l'autre. 

 

 

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Merci pour ta critique bloody ;)

 

Je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec mon propre livre, pas mal de similitudes comme l'écusson qui est un griffon d'or sur fond rouge ( j'ai juste un lys dans une patte avant en plus ^^), la création d'une cavalerie royale.

 

Ah bah si ce n'est pas une coïncidence ça, je ne sais pas ce que c'est x) Non sérieusement ça a dû te faire assez bizarre de lire ça x)

 

Que dire de négatif... peu de chose, si ce n'est dans l'écriture, peut-être rendre les passages de description moins répétitifs... dans le sens par exemple dans le conseil, à la lecture ça donne un peu l'effet, untel est assis là, l'autre à côté.... Le fond est bon, reste à peaufiner la forme du texte.

 

Oui c'est vrai je ne suis pas très à l'aise avec les descriptions de bâtiments, pièce etc... (les personnages je pense que ça va x) ) j'essaie de fluidifier le tout mais ça n'est pas simple (d'ailleurs j'écris souvent plusieurs versions, ça me prend la tête et du coup j'arrête pendant 1 mois d'écrire x) ).

Et j'ai laissé l'essentiel pour la fin, le prologue et le titre de l'oeuvre. Le prologue n'a rien à voir avec le chapitre qui suit. On est sur un autre personnage, dans un hôpital ou un centre de recherche dans le quel il se passe des choses louches. Et là tu nous prends à contre pied, quel est le lien entre les deux ? Je pense que la réponse est dans le titre "Au fil de smondes", on doit être dans deux mondes différents. A voir comment on peut passer de l'un à l'autre. 

 

Je sais que ça peut être risqué de mélanger deux univers différents (surtout risqué pour la cohérence). C'est un dosage assez compliqué ;D JE me remet assez souvent en question sur plein de chose dans la vie courante et donc aussi sur mon écriture. Tant que je n'ai pas tout couché noir sur blanc je ne peux pas dire si ça va le faire ou non. LA réécriture ne me fait pas peur et je suis prêt à recommencer autant de fois qu'il le faut pour avoir quelque chose de bien dosé et cohérent (même si ça me prendra 30 ans dans ce cas xD ). Après c'est un certain genre auquel il faut accrocher c'est sûr x) MAis il y aura une très large prédominance de l'univers médiéval fantastique  :P .

 

Après certains ont réussi à très bien doser ce mélange des univers, comme Philip Pullman avec "A la croisée des mondes" (omg je me viens de me rendre compte que mon titre y ressemble :o )

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