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[Banner Of The Stars] A la recherche de la planète des Origines


Hou Son Mei Tong
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Titus et Li sont enfin libre.

 

On a un passage sur Mei faisant du piratage informatique dans un vaisseau Spatiens, elle est très efficace en infiltration et je me demande bien ce qu'il prépare.

 

Du côté de Titus et Li, ces derniers ont pu trouvés une échappatoire, Li a encore une fois montré ses prouesses aux combats, il a vraiment subit un entraînement spécial et rude pour atteindre un tel niveau, c'est un ninja c'est certain.

 

Le passage, où il lance son incantation est étrange, auront nous à faire au premier personnage faisant don de pouvoir fantastique dans l'histoire, ça le laisse présager ou à moins que ça soit un moyen d'augmenter sa concentration au maximum.

 

Et la jeune fille semble en savoir pas mal, je me demande bien ce qu'elle sait d'autre.

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Chapitre tout aussi captivant !

 

D'un coup on entre dans l'infiltration de nos amis gaïaciens, c'es soudain parce que je ne savais pas où Mei se trouvait. En tout cas, il semblerait qu'elle est recueilli des informations sur les Spatiens. Elle a su être discrète. Andréas Hermite met en exécution son plan pour nuire aux Spatiens.

 

Li Wei est encore mis à l'honneur, Titus le suit comme son ombre et se retrouve embarquer dans bien des embrouilles, dans le feu de l'action. Li est un combattant exceptionnel, efficace et silencieux comme on l'avait remarqué. De plus c'est un excellent pilote. Il réagit vite le bougre, et vu qu'il s'empare d'un avion de guerre célestiens, il ne semble pas être un agent des Trône Célestes, mais c'est un maitre du vent... On est encore dans le flou, mais cette petite célestienne est bien au courant de ce type de personne. Je me dis que les célestiens et les maîtres du vent doivent être très proches, d'une manière ou d'une autre. Li Wei peut très bien être un ancien soldat de talent de l'armée célestienne.   

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Chapitre XVI : Traversée périlleuse.

 

Mei Woo Tang se dirigea vers un des vingt deux hublots du hall. Elle regarda à l'extérieur. Les chantiers spatiaux de Sodja semblaient s'étendre jusqu'à l'infini. Les usines d'assemblage, de finition, d'entretien et de restauration s'étiraient sur des millions de kilomètres. D'immenses stations abritaient la main d’œuvre considérable nécessaire au bon fonctionnement des industries. Depuis son point d'observation, la biocybride pouvait admirer à l’œil nu des milliers de vaisseaux en tout genre qui se déplaçaient entre les différentes fabriques. Sans discontinuer, des navires de fret déchargeaient des quantités colossales de matières premières dans les manufactures spatiales. D'après les informations que Mei avaient dérobé lors de sa séance de piratage, Sodja produisait deux cents cuirassés aux dimensions gigantesques, cinq cent croiseurs et dix milles frégates toutes les vingt quatre heures standards, ce qui en faisait l'un des plus grands chantiers spatiens recensés à ce jour.

 

Par ailleurs, ce site stratégique était constamment alimenté en énergie solaire par l'étoile autour de laquelle il gravitait. De plus, tout un système de défenses lourdes pouvait le protéger d'une énorme flotte. Des intelligences artificielles contrôlaient toute une panoplie de batteries turbolasers à faisceaux cohérents, de lance-plasmas et de canons de Gauss. Enfin, près de trois mille vaisseaux de guerre, dont cinq cents cuirassés, patrouillaient en permanence dans la zone. Autant dire qu'il était impossible de lancer un assaut direct sur cette forteresse... Mais les gaïaciens avaient trouvé une faille.

 

Explosion des charges cycloniques dans dix secondes, annonça télépathiquement Andréas Hermite par le biais de la transcription quantique.

 

Mei jeta un dernier coup d’œil sur les fabriques avant de tourner la tête. Près d'un milliard de vies allaient prendre fin dans quelques minutes. Même pour elle, c'était une pensée qui était difficile à accepter. Cependant, elle comprenait qu'il fallait à tout prix détruire le potentiel industriel spatien si les terriens ne voulaient pas être submergés dans trois années standards.

 

Soudain, l'intérieur du hall dans lequel elle se trouvait s'illumina. Vingt trois explosions cycloniques venaient de balayer les senseurs de détection et les interdicteurs de saut hyperespace du chantier. Même à cent mille kilomètres de la déflagration la plus proche, la lumière était si intense qu'elle aveuglait presque tous les humains présents dans la pièce, en dépit de la polarisation automatique des hublots.

 

          - On est attaqué ! S'écria un technogate, complètement apeuré.

 

A ces mots, la panique gagna la foule du hall. Chacun se mit à courir dans tous les sens. Mei, quant à elle, regarda de nouveau à travers le hublot près duquel elle se tenait.

Et maintenant, début de la deuxième phase...

 

Dés cet instant, tous les hologrammes qui couvraient les murs de la salle se floutèrent. Des millions et des millions d'holovirus prirent d'assaut tous les systèmes informatifs, quantiques et positroniques de Sodja. L'immense majorité des vaisseaux de guerre spatiens furent immobilisés. Quasiment tous leurs systèmes de bords étaient infectés par les holovirus. Certains explosèrent. L'attaque informatique avait réussi à contourner les défenses de leur noyau à fusion. D'autres perdirent tous leurs boucliers et moyens de propulsion. Seuls une centaine de navires demeuraient opérationnels. Dans les stations d'hébergement, les mouvements de panique étaient tels que des milliers de travailleurs perdirent la vie dans les bousculades.

 

Douze secondes après le début de l'attaque électronique, les moyens de communications, y compris la transcription quantique et le réseau mégatrans, furent coupés. Près de soixante pour cent des chantiers perdirent leur réseau énergétique. Les holovirus détruisaient tous les protocoles de gestion des flux d'énergie. Quelques centrales à fusion explosèrent, provoquant la destruction de toutes les stations et fabriques alentours. Parallèlement, des millions de programmes pirates prirent le contrôle du système de défense. Les opérateurs ne purent endigués toutes ces attaques informatiques.

 

Bon déroulement des deux premières étapes, déclara Mei sur le canal télépathique. Vous pouvez lancer l'assaut.

Très bien. Nous avons localisé ta position, répondit son superviseur. Nous ferons en sorte de ne pas toucher la zone dans laquelle tu te trouves. Fais bien attention à toi.

 

Suite à cet échange, huit cents trente deux vaisseaux gaïaciens surgirent dans le système par hyperespace, à 1,5 U.A. du chantier spatial de Sodja. Ils déployèrent un formidable arsenal d'armes de destruction massive. Le Logos en tête, ils passèrent à l'attaque en ciblant prioritairement la centaine de navires spatiens encore opérationnels. En un instant, ils lancèrent plusieurs centaines de missiles hyper-cinétiques. Ces projectiles télécommandés par transcription quantiques avaient la faculté d'ouvrir leur propre fenêtre d'hyperespace. Ainsi, les terriens pouvaient les envoyer directement sur leurs objectifs et ce, de manière instantanée. En revanche, la portée de ces armes ne dépassaient pas les deux U.A.

 

Les gaïaciens commençaient à peine leur attaque que le quart des navires spatiens fut englouti dans les déflagrations cycloniques, plasmatiques et thermonucléaires.

 

**********

 

Toujours plus haut. Nous montons encore et encore. Je deviens blême. Depuis notre altitude, on discerne petit à petit la courbe de la planète Aurora. L'atmosphère devrait se raréfier. Pourtant, des vents violents nous ballottent. On doit bien se trouver à trente mille mètres au dessus du niveau de la mer.

 

          - Vous ne comptez pas sérieusement faire ça ?! Crie soudainement la jeune adolescente à côté de moi.

          - Et pourquoi pas ? Répondit Li Wei d'une voix monocorde.

          - Parce que vous nous menez au suicide !

          - Qu'est ce qu'elle veut dire par là ? Demandé-je à mon tour à mon ami.

 

Notre pilote garde le silence. Pendant la conversation, il ne nous a même pas accordé un regard. Il semble se concentrer sur une tâche qui s'annonce très difficile. Sans m'en rendre compte, je déglutis.

          - Il nous emmène droit dans le Sora No Genzaï ! Déclare la jeune fille, paniquée.

          - Dans le quoi ?

          - Le Sora No Genzaï. Un courant aérien extrêmement puissant qui s'élève à quarante kilomètres d'altitude. Les aviateurs peuvent s'y aventurer en dirigeant leur appareil dans des colonnes d'air chauds de quelques dizaines de mètres de diamètre. Ceux-ci expédient directement les avions dans le Sora No Genzaï. C'est déjà un véritable miracle de pouvoir les repérer et de les utiliser comme moyen de propulsion. Cela dit, il est quasiment impossible de ne pas se faire déchiqueter... Là haut, les vents souffleront à plus de quatre cents nœuds* !

 

Comme pour confirmer ses dires, la carlingue en acier de notre aéronef se met à grincer sinistrement sous la pression des rafales. Nous sommes de plus en plus secouer. Même moi, je m'aperçois que Li bataille avec le volant pour maintenir notre avion sur sa trajectoire.

 

Soudain, nous pénétrons dans une masse nuageuse opaque. Les bourrasques font et défont les stratus et les cumulonimbus autour de nous. Mon ami redresse alors notre appareil à l'horizontal.  Sans prévenir, l'aéronef part en vrille. Les vents nous portent en plein centre du Sora No Genzaï. Des bruits de métal arraché m'interpellent. Sous la force du courant aérien, le revêtement de notre avion commence à partir en petit morceau. Toute la structure grince de plus en plus, à un tel point que cela couvre les cris d'effroi de la jeune adolescente qui nous accompagne.

On va y passer... On va y passer, me répété-je à moi-même.

 

Pourtant, au bout de trois minutes, notre machine volante finit par se stabiliser. Li pousse alors les moteurs à leur maximum, me clouant sur ma banquette encore une fois. La jeune fille à côté de moi se calme petit à petit. Sous le coup de l'émotion, des larmes perlent sans discontinuer sur ses joues.

          - On est enfin au centre du courant. Ça va être plus facile de nous diriger, dorénavant, annonce tranquillement notre pilote.

          - L'avion ne va pas tenir dans ces condition, lui répondis-je.

          - Peut-être une heure ou deux tout au plus, c'est vrai. Mais elles seront suffisantes pour quitter l'empire de Jade... D'autre parts, désolé de vous avoir fait subir tout ça, à tous les deux. C'était le seul moyen d'échapper à nos poursuivants. On aurait jamais pu semer cette flotte aérienne célestienne avec ce petit coucou... Désormais, grâce à l'appuie des bourrasques du centre du Sora No Genzaï, nous pourrons parcourir au moins mille kilomètres avant que notre appareil ne défaille.

          - C'est très malin de votre part, Li, dis-je sarcastiquement. Comment va-t-on s'en sortir si notre aéronef ne tient pas le coup ? Avec toutes ces rafales tourbillonnantes tout autour de nous, nous exploserons en plein vol...

          - Faites-moi confiance Titus, faites-moi confiance. Je ressens toutes les forces qui s'appliquent sur notre avion. Je connais les limites de la structure de ce tsubasa. Tout se passera bien.

 

A ces mots, Li s'enferme dans le silence et se concentre sur les manœuvres qu'il lui reste à effectuer. Je me tourne alors vers notre invitée forcée. Une fille si jeune... Qu'est ce qu'elle peut bien faire dans l'armée aérienne du royaume des Toits Célestes ? D'ailleurs, elle semble être une civile. Je tente de débuter une conversation mais l'adolescente regarde dans le vague. Visiblement, elle n'a toujours pas digéré les événements et s'est retranchée dans un mutisme buté.

Génial... Quelle traversée ! Pensé-je.

De temps à autres, j'entends d'inquiétants craquements métalliques. A chaque fois, je me dis que nous allons finir déchiquetés par les vents violents... Et pourtant, miraculeusement, notre appareil poursuit sa route.

 

Au bout d'une heure, mon ami a de plus en plus de mal à maintenir notre aéronef en plein centre du courant aérien. Nous sommes de plus en plus secoués par les bourrasques. Même moi, je sens que notre appareil n'en a plus pour très longtemps.

          - Accrochez-vous ! Nous avertit Li

 

Tout d'un coup, il fait piquer notre avion du nez. Avant que je m'en rende compte, nous traversons les masses nuageuses qui ont été prises dans le Sora No Genzaï. Enfin, en moins de dix secondes, nous sortons du courant aérien lui-même en faisant un boucan épouvantable. Je regarde alors l'aile gauche de notre coucou. Une bonne moitié en a été arrachée. Certains fluides liquides continuent de s'échapper des tuyaux rompus.

Oh non...

 

Par ailleurs, à plus de quarante milles mètres d'altitude, l'atmosphère s'est raréfiée. La portance de notre avion n'est plus suffisante pour compenser son poids. Nous décrochons. Sans prévenir, nous tombons comme un poids mort. Avec une nos ailes raccourcie de moitié, nous partons également en vrille. Le sifflement qu'émet notre appareil est si puissant qu'il couvre presque tout autre bruit. J'ai des difficultés à rester lucide. La jeune fille à côté de moi s'est même évanouie sous l'effet des tournoiements de notre aéronef.

 

Et toujours ce sol qui se rapproche à une vitesse hallucinante. Nous sommes presque en chute libre. Li a totalement arrêté le moteur à réaction. Il a une idée derrière la tête. Pour ma part, j'ai trop peur et mes nausées sont trop fortes pour que je puisse penser à quoique soit. Je ferme les yeux. Après toutes ces péripéties, ce serait trop bête de mourir ainsi... 

 

Notre dégringolade s'éternise. Je sens moi aussi que je vais défaillir. Ma conscience s'égare... Lorsque je reprends mes esprits, nous avons presque atteint les sommets de gigantesques montagnes aux neiges éternelles.

La chaîne des Toits Célestes ? Me dis-je.

Soudainement, notre pilote pousse le moteur à fond. Je suis de nouveau cloué sur mon siège. Malgré le fait que notre avion soit à moitié désossé, Li parvient à le redresser en jouant habilement avec les puissants courants d'air qui se faufilent entre les différents pics. Cela dit, nous perdons toujours de l'altitude. Mon ami bataille durement avec le manche pour maintenir notre assiette. Il évite habilement de nous écraser sur les flancs d'une montagne.

          - Préparez vous à l'atterrissage ! Nous avertit-il.

 

Sans réfléchir, je prends alors la jeune adolescente toujours inconsciente dans mes bras et la positionne entre moi et la banquette arrière. Notre aéronef siffle de plus en plus fort. Brusquement, nous percutons le sol dans un bruit de tous les diables. Nos deux ailes sont totalement arrachées et une partie de notre carlingue se fracasse en de multiples morceaux de métal. Je suis secoué dans tous les sens. Un débris me laboure le dos avant de se ficher entièrement dans la banquette arrière, juste à côté de ma tête. Je lâche un grognement.

 

Puis, notre appareil s'arrête dans sa course folle. Je relève la tête. La porte de notre avion a totalement disparu. La structure principale est fissurée en de multiples endroits. Le fuselage est troué de partout. Plusieurs parties de l'aéronef ont été réduites en amas métalliques. Notre fier coucou ne ressemble plus à rien : il me fait penser à la carcasse fumante du char dans lequel Li et moi nous nous étions planqués lorsque nous étions à Nageki. 

 

Péniblement, je me remets debout. Mon sang s'écoule le long de mon dos. La blessure n'est pas profonde mais je ressens tout de même une douleur vive. Je me retourne vers la jeune fille. Elle reprend elle aussi ses esprits. Elle va bien.

          - Sortez de l'épave et enlevez vos vêtements du haut, m'ordonne une voix derrière moi. Je vais vous soigner.

 

Je pivote sur moi-même. Li n'est pas blessé. Il est même en pleine forme. Pendant qu'il me prépare des bandages de fortune, je m'extirpe des restes de l'avion avant de me mettre torse nu en jetant au loin mes habits sanguinolents.

          - Gardez-les, m'avertit mon ami. Vous allez prendre froid sinon.

          - J'ai remarqué qu'il restait des manteaux d'aviateur dans le cockpit, lui répondis-je. Certains sont intacts. J'en trouverai bien un qui me convienne.

 

Alors que Wei est en train de me soigner, l'adolescente sort à son tour de la carcasse en tenant sa tête dans sa main droite. Soudain, elle se précipite à une dizaine de mètres de nous avant de vomir tout ce qui lui reste dans l'estomac. Je surprends Li à sourire.

          - Qu'est ce qui vous fait marrer comme ça ? Lui demandé-je.

          - Elle me rappelle mon enfance. La première fois que j'ai piloté un aéronef avec mon frère, je l'ai mis dans le même état.

          - Je crois avoir une idée de la chose... commenté-je.

 

Je lève la tête. Nous nous sommes crachés sur un haut plateau, en plein sur un champ qui vient d'être labouré. Les montagnes qui nous environnent sont vraiment impressionnantes, tant par leur hauteur que par leur splendeur. Depuis notre position, on ne voit aucune maison. Seulement des champs et des forêts de conifères à perte de vue.

          - On est dans la chaîne des Toits Célestes, je suppose ? Questionné-je.

          - Oui. Le Sora No Genzaï nous a transporté jusqu'ici. Cela dit, ce tsubasa a superbement résisté. Il nous a emmené bien plus loin que ce que j'aurais pensé au premier abord. Il a reçu pas mal d'améliorations vis à vis de la version standardisée. Le mécanicien qui s'en occupait devait être vraiment doué.

          - C'est moi, le mécano, annonce fièrement l'adolescente qui est revenu entre temps.

 

A ces mots, mon ami explose de rire.

          - Très drôle, dit-il. Je connais bien le monde de la mécanique. Seuls les meilleurs peuvent réaliser un travail de cette qualité-là.

          - Vous ne me croyez pas ? Pourquoi ? Parce que je suis trop jeune ? Ou parce que je suis une fille ?

          - Les deux, ma p'tite demoiselle.

 

L'adolescente de dix-sept ans fait quelques pas en avant. Même de là où je suis, je peux sentir sa fureur.

          - Je croyais qu'on vous avait appris à vous méfier des apparences, Li. Ou devrais-je dire Li Mu Bai, prince héritier de l'Empire de Jade et plus jeune maître du vent que nous connaissons. Porté disparu depuis plus de deux ans.

 

 

Note :

* un nœud correspond à 1,852 km/h

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Chapitre bien plaisant.

 

On a encore un détour sur les événements se passant  sur le front des Gaïciens et Spatiens. Ces derniers se préparait une très grosse flotte armée pour le combat. Mais nos Gaïciens ont su jouer de ruse pour les attaquer de l'intérieur, l'attaque est à leur avantage, mais pour combien de temps.

 

Du côté de Titus and co, on avance, j'ai bien aimé le courant aérien qu'à utiliser Li pour se déplacer plus vite, c'était très risqué mais ce risque fut fort utile. La jeune demoiselle semble en savoir beaucoup et vu ce qu'elle nous révèle à la fin, je comprends pourquoi.

 

Li est le prince héritier du Royaume de Jade, c'est surprenant, mais il a disparu il y a deux ans. Peut-être pour échapper aux tyrannie de son père. Je verrai bien...

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On retourne le temps d'une attaque fulgurante sur les sabotages des gaïaciens chez les spatiens. Andréas et son équipe, et même sa flotte, s'en sortent vraiment bien et et leur plan est plus que vicelard. Après cette prestation, je ne serai pas le moins étonné que ce soit les gaïaciens, les vrais méchants... D'un premier abord, on ne peut pas les suspecter, puisque chaque camp se bat pour son peuple. Mais ce qui m'intrigue, reste que du côté des spatiens, nous n'avons rien vu de leurs intentions. Jusque là, ce sont les hommes de Hermite qui infligent des pertes importantes à leurs ennemis. C'est quoi, jusque là, les gaïaciens, n'ont rien eu à craindre. Une fois de plus, qui nous dit qu'Aqua n'a pas subi une expérience de la part d'Andréas plutôt que des spatiens ? L'archange et Mei ne sont-ils pas de composition très proche ? Voilà^, c'était ma réaction à la première partie.

 

Je passe maintenant à la seconde partie, qui est la plus réussie. Sans à avoir utilisé un vocabulaire savant, ce raid aérien a été extra à suivre, et cela jusqu'à la chute. L'écriture a été à son summum quand tu nous fais vivre ce qu'ils leur arrive dans ce courant aérien.

Ainsi, nous avons une mécano ingénieuse et douée, et Li Wei qui est en réalité le prince de Jade. Bon, la fillette le reconnait, elle doit être au courant de la dynastie de la nation adverse. Mais quand ils ont été capturés pour travailler dans la mine de Nageki, les soldats de son royaume ne l'ont pas reconnu ?  :o

 

 

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Merci à vous deux pour vos commentaires encourageants !

 

@bloody :

 

Ainsi, nous avons une mécano ingénieuse et douée, et Li Wei qui est en réalité le prince de Jade. Bon, la fillette le reconnait, elle doit être au courant de la dynastie de la nation adverse. Mais quand ils ont été capturés pour travailler dans la mine de Nageki, les soldats de son royaume ne l'ont pas reconnu ?  :o

 

Je savais que tu allais dire ça ! Et bien, pour ne pas te laisser plus longtemps dans le flou, la mécanicienne ne l'a pas reconnu... Elle a juste deviné l'identité de Li Mu Bai (ce qui est complétement différent !). Ce sera expliqué dans le prochain chapitre. Ensuite, Li n'est pas forcément reconnaissable. L'empire de Jade comporte une population de plusieurs centaines de millions d'habitants. Une personne sans ses habits et ses coiffures habituels ne peut pas être reconnue de prime abord, surtout si la personne en question a disparu depuis plus de deux ans !

 

En tout cas, il te faudra patienter le prochain chapitre pour être moins dans le flou. Si tu veux, tu peux émettre tes hypothèses. Je verrai ainsi si je te surprendrai  ! :D

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  • 3 weeks later...

Chapitre XVII : L'autorité suprême spatienne

 

Le soleil déclinait dans le ciel d'Aurora. Un groupe d'étrangers s'approchait d'une grande taverne, en plein centre de la ville de Xiang Yang, une des mégapoles de l'Empire de Jade. La bâtisse possédait deux étages composés de nombreux balcons. Ceux-ci disposaient de balustrades en bois, sculptées à la main. Ils représentaient le combat mythique entre le dragon céleste et le dragon de feu pour la perle d'eau. Les curieux personnages entrèrent dans l'imposant bâtiment. A l'intérieur, l'ambiance était festive. L'alcool de riz coulait à flots et la plupart des clients jadiens ne remarquèrent pas la présence des mystérieux individus. Seul le tavernier du comptoir du rez-de-chaussé les suivit du regard. Il voyait un vieil homme et deux jeunes femmes qui empruntaient calmement les escaliers en colimaçon menant au premier étage.

 

Une fois sur le palier supérieur, les étrangers rejoignirent un petit homme trapu, occupé à siroter un cocktail sur une table située près d'une fenêtre. Celui-ci pouvait observer les allées et venues dans la taverne, de là où il était.

          - Vous êtes sûre que c'est notre informateur, Aizhana ? Demanda l'étranger le plus âgé.

          - Bien sûr, docteur Strauss. Je le reconnais, lui répondit la plus jeune des deux femmes qui l'accompagnaient.

 

La troisième personne garda le silence. Elle ne comprenait strictement rien aux paroles échangées entre ses deux compagnons. Personne sur Aurora ne parlait le galactique standard. Heureusement qu'elle pouvait s'appuyer sur le docteur Strauss pour servir d'interprète.

          - Quelque chose ne va pas, Titania ? Vous semblez bien taciturne... questionna Strauss en galactique.

 

La jeune technocybride aux cheveux blonds leva les yeux vers le vieil homme. Depuis que son meilleur ami s'était fait capturer par les jadiens, elle ne souriait plus. Elle et l'équipage du Véziria avaient remué ciel et terre pour retrouver le sociologue, sans résultat jusqu'à présent.

          - Eh bien, pour être honnête, je n'attends pas grand chose de cet entretien... Combien de pots de vin avons nous versé pour obtenir des informations sans importance ?

          - Il faut bien faire des recherches, sans quoi nous ne retrouverons jamais monsieur Solenius.

          - Je suppose que vous avez raison...

 

Entre temps, Aizhana, la södennienne, s'était assise à la table du petit homme trapu. Ils débutèrent une conversation en chinongo, une langue dérivée du chinois et du japonais. Le docteur Strauss et la cyberlinker se joignirent à eux.

          - Vous avez les informations ? Demanda la jeune fille du peuple des steppes.

          - Vous avez l'argent ? Répliqua le jadien.

          - Nous l'avons amené, répondit Strauss. Trente dragons d'or.

          - Vous vous moquez de moi ?! Vous savez que je pourrais perdre mon poste de fonctionnaire pour ce que je m'apprête à vous dire !

          - C'est une somme énorme que nous vous proposons ! Riposta la södennienne.

          - Je suis désolé mais ça ne contrebalance pas les prises de risque que je prends.

 

De son côté, Titania restait silencieuse. A mesure que la conversation dans une langue qu'elle ne comprenait pas s'envenimait, elle regardait le plafond d'un air triste, laissant pendre sa magnifique chevelure blonde vers le sol.

          - Bien sûr, reprit en chinongo le fonctionnaire, je pourrai accepter cet argent avec quelques... menues compensations.

          - Quelles sont vos conditions ? Souffla le docteur Strauss.

 

Le petit homme trapu ne répondit pas immédiatement. Il observa d'un air intéressé la belle technocybride. Interloquée, Titania soutint son regard de ses yeux d'azur.

          - Qu'est ce qu'il me veut ? Demanda la jeune femme.

          - Il dit que nous ne le payons pas assez pour le risque qu'il encourt, lui répondit en galactique standard le docteur Strauss. En revanche, il serait prêt à nous donner toutes les informations que nous demandons contre quelques... euh... gâteries de votre part.

          - Des faveurs, hein ?...

 

La cyberlinker se leva, visiblement en colère. Elle s'approcha à vive allure du jadien. Celui-ci commençait à sourire d'un air niais. Soudain, la jeune hanatienne sortit un pistolet à shurikens caché dans l'une de ses poches et le braqua sur la tempe du fonctionnaire véreux.

          - Titania !... l'avertit Strauss.

          - Dites lui, docteur, qu'il peut aller se faire voir avec ses ''gâteries''. Je n'ai pas de temps à perdre. S'il sait quelque chose à propos de Titus, qu'il nous le dise ou je lui fais exploser la cervelle !

 

En vitesse, le vieil homme retranscrivit les paroles de la technocybride à l'intéressé. Toutes les conversations de la salle du premier étage s'étaient interrompues. Les autres clients regardaient la scène dans un silence de marbre, attendant la suite des événements.

 

Une fois que Strauss eut fini de traduire la demande la jeune femme blonde, le petit homme trapus sourit de nouveau. Il déclara en chinongo :

          - Visiblement, ce Titus Solenius semble beaucoup compter pour elle... On dirait que leur relation va bien au-delà de la simple amitié... Très bien. J'accepte de vous dire ce que je sais. Mais je prendrai malgré tout les trente dragons d'or !

 

**********

 

Mei Woo Tang attendait. Il était impossible de discerner quoique ce soit à l'extérieur, par delà le hublot près duquel elle se trouvait. Les explosions cycloniques, plasmatiques et thermonucléaires s'enchaînaient. Elles étaient si lumineuses qu'on avait l'impression d'assister à la naissance de plusieurs étoiles. Les usines, les fabriques, les stations d'hébergement et les entrepôts disparaissaient par milliers, engloutis dans les boules de fusion de plusieurs centaines de kilomètres de diamètre. La plupart des transports spatiaux restaient inactifs à cause de l'attaque informatique. Ils ne pouvaient ni s'enfuir ni éviter les milliers de missiles hypercinétiques lancés par les gaïaciens. A chaque seconde qui passait, des millions de personnes perdaient la vie. Au bout d'une quinzaine de minutes, l'assaut terrien réduisit en cendres une bonne moitié des installations spatiales de Sodja. Visiblement, l'attaque surprise se solderait par un succès.

 

Tout d'un coup, la biocybride s'aperçut que le réseau mégatrans spatien était de nouveau opérationnel. En principe, il était impossible pour les travailleurs de Sodja de réactiver les systèmes de communication par transcription quantique. De nombreuses I.A. et virus holographiques y veillaient. Dans ce cas, comment expliquer la remise en marche des systèmes sub-spatiaux ?

Oh merde ! Pensa-t-elle.

 

Superviseur ! Prévint-elle sur le canal télépathique gaïacien. Vous devez cesser immédiatement l'assaut et décrochez ! Les spatiens ont réparé le système mégatrans et cela ne peut signifier qu'une chose... Leur Dieu-machine va apparaître d'un instant à l'autre ! Je sens déjà que la plupart de nos I.A et holo-virus sont purgés les uns après les autres. Bientôt, ils reprendront le contrôle du système de défense.

Très bien, Mei. Nous allons suivre tes...

 

L'échange s'interrompit. La jeune asiatique jeta une fois de plus un coup d’œil à l'extérieur par le hublot. Les déflagrations avaient cessé. Elle tenta de recontacter par transcription télépathique Andréas Hermite, sans résultat. Elle sentait que tous les programmes espions qu'elle avait implantés dans les systèmes informatiques, quantiques et positronniques spatiens étaient implacablement détruits par une force phénoménale.

Merde... Il est déjà ici, se dit-elle.

 

En effet, à 1,5 U.A. des chantiers spatiaux de Sodja et à une seconde-lumière de la flotte gaïacienne, une boule de dix kilomètres de diamètre était sortie d'hyperespace. Avant même que les terriens ne puissent réagir, elle mit en marche l'interdicteur de saut qu'elle possédait. Ainsi, ses ennemis n'avaient plus aucune chance de s'échapper par saut phasique. Parallèlement, elle lança une attaque informatique foudroyante et incroyablement efficace. En moins d'une seconde, elle prit le contrôle de la plupart des systèmes vitaux des vaisseaux gaïaciens. A une vitesse impressionnante, elle contourna les défenses informatiques et quantiques de leur noyau.

 

Sans même tirer une seule fois, la boule spatiale détruisit huit cent dix navires terriens en faisant exploser leurs réacteurs à fusion. Seuls le Logos et une vingtaine d'autres bâtiments de guerre réussirent à empêcher la destruction de leurs noyaux. Cela dit, ils ne pouvaient ni bouger ni riposter. Tous leurs systèmes auxiliaires avaient été infectés par des virus holographiques d'une complexité sans nom.

 

Andréas Hermite était à bout. Il faisait des allés-retours dans le centre de commandement. Plus de quatre vingt dix sept pour cent de ses troupes avaient été anéantis sous ses yeux en un instant.

          - Capitaine Johnson ! Lança-t-il d'une voix désespérée.

          - Oui ?

 

L'image d'un homme virtuel en tridim apparut en plein centre de la passerelle de commandement.

          - Vous pouvez récupérer le contrôle du vaisseau-arbre ? Demanda le superviseur.

          - C'est déjà fait, Hermite. Ma capacité de calcul est presque aussi importante que celle d'une sphère positronique du Dieu-machine.

 

Le jeune homme blond poussa un soupir de soulagement.

          - Décidément, il n'existe aucune conscience artificielle qui vous arrive à la cheville...

          - Je suis de la dernière génération. Par ailleurs, même si nous avons purgé tous les systèmes du Logos, nous ne pourrons pas nous enfuir : la sphère positronique de l'Autorité Suprême spatienne a activé son interdicteur de saut.

          - Je le sais, Johnson, je le sais... répliqua le jeune homme blond.

          - Autre précision, superviseur : le Dieu-machine se prépare à nous attaquer physiquement. Je vous recommande de mettre toute la puissance dont nous disposons sur nos boucliers avant de riposter.

          - Bon sang ! Nos camarades dans les autres navires n'y résisteront pas : leurs barrières cinétiques ont été désactivées...

 

************

 

Huit heures que nous marchons sans manger ni nous reposer. Jusqu'à présent, nous n'avons pas rencontré âme qui vive. Les champs sur lesquels nous nous sommes crachés doivent bien appartenir à une communauté du royaume des Toits Célestes. Pourtant, nous n'avons pas encore vu la moindre maison.

 

Tant bien que mal, la jeune fille célestienne et moi-même suivons Li Wei, ou plutôt le prince Li Mu Bai. Il nous impose un rythme difficile à maintenir. Au cours de notre marche, j'ai demandé à l'adolescente qui elle était. Elle m'a répondu très simplement :

          - Mon nom est Honda. Shizuku Honda. Je suis née dans la région Est de la chaîne des Toits Célestes. Le climat y est d'ailleurs bien plus clément là-bas qu'ici...

          - Mais comment t'es-tu retrouvée dans l'armée ?

          - Ha, ha... C'est une bonne question. Je pense que j'ai été engagée un peu par hasard. Vous savez, j'ai toujours voulu voler et ce, depuis que je suis toute petite... En plus, j'ai toujours été très douée avec les machines. J'ai démonté mon premier moteur lorsque j'avais dix ans. Depuis, je n'ai cessé de bidouiller, de bricoler et d'améliorer des systèmes mécaniques afin que je puisse, un jour, dompter les cieux à ma manière. Mais il y a cinq ans, l'Empire de Jade nous a déclaré la guerre. Le peuple célestien doit soutenir un effort de guerre important. Et il y a moins d'un an, ma notoriété en tant que mécanicienne de génie a atteint les oreilles de notre gouverneur de province qui m'a alors enrôlée de force dans l'armée de l'air...

 

Sur le coup, je n'avais pas répondu. A ce moment là, j'étais trop scandalisé par ce que je venais d'entendre. Ainsi, le royaume envoie au front des gens si jeunes qu'ils n'ont même pas encore goûté à tous les plaisirs de la vie. Tout du moins, pour ce que j'en sais...

 

Un peu plus tard, Shizuku m'a raconté comment elle avait deviné l'identité secrète de mon ami. Dans le monde d'Aurora, certains humains naissent avec la capacité de ressentir et de percevoir les courants aériens. Ils possèdent également des réflexes hors du commun et, généralement, ils deviennent des pilotes extraordinairement talentueux. Ces individus sont surnommés par les peuples auroreins les maîtres du vent. Or, à notre époque, il n'existe que cent vingt trois personnes qui sont considérées officiellement comme étant des maîtres du vent. Tous les pilotes et mécaniciens du monde de l'air connaissent leurs noms. La plus jeune de ces personnalités est Li Mu Bai, l'un des trois fils de l'empereur jadien qui est, lui aussi, un maître du vent. Par ses capacités, même s'il n'est pas le plus âgé de la fratrie, Li devait monter un jour sur le trône de Jade. Pourtant, pour une raison inconnue, il a mystérieusement disparu deux ans auparavant. Voilà pourquoi, l'adolescente célestienne a pu reconnaître mon ami alors même qu'elle ne l'avait jamais vu. Deux choses l'ont mise sur la voie : le fait que Li soit très peu âgé et le fait qu'il peut dompter comme il le souhaite tous les courants d'air, y compris le Sora No Genzaï.

 

Cherchant à en savoir un peu plus, j'ai questionné sans relâche mon ami de vingt deux ans. Mais le prince héritier a obstinément refusé de me répondre. Cela lui rappelle sans doute des souvenirs qu'il ne souhaite pas se remémorer. Enfin, je suppose qu'il m'en parlera lorsqu'il sera suffisamment à l'aise avec moi.

 

D'un autre côté, je me suis souvent demandé pourquoi les soldats jadiens ne l'avaient pas identifié lorsque nous avons été capturés puis emmenés à la mine de Nageki. Mais avant même de lui avoir posé la question, la réponse m'est apparue, évidente. En deux ans, les gens peuvent changer physiquement. Par ailleurs, la plupart des sujets de l'empire de Jade n'ont jamais aperçu ne serait-ce qu'un instant les visages des membres de la famille royale. Dans ce cas, comment de simples gardes auraient-ils pu le reconnaître ?

 

Entre temps, Shizuku est ravie. Pour la première fois de sa vie, elle a rencontré un véritable maître du vent en chair et en os. Et que celui ci soit un ennemi de sa patrie ne la gène pas le moins du monde.

 

Au bout de la neuvième heure de marche, nous discernons une première petite maison qui se trouve à l'orée d'une forêt de conifères. Avec prudence, nous nous approchons. Si la chance est de notre côté, nous nous reposerons cette nuit dans un lit bien douillé... Mais si elle ne l'est pas, Li semble être paré à toute éventualité.

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Bon chapitre sous tension :).

 

On passe sur tous les fronts dans ce chapitre.

 

Du côté de Titania, ils sont désespérément à la recherche de Titus et le vil homme trapu a très vite compris que Titania n'est pas n'importe qui. Cependant tout comme moi, il a remarqué l'amour naissant qu'elle a envers Titus, il n'est pas si mauvais enfin de compte.

 

Du côté de Gaïaciens, comme je l'avais prévu c'est la contre attaque des Spatiens et ça ne tarde pas, le Dieu machine est semble t'il une terrible arme de guerre, une machine crée par les Spatiens ? Je pense que c'est une entité vivante bien avant l'espèce humaine.

 

Du côté de Titus, on apprend un peu plus sur Honda et le pourquoi de comment elle s'est retrouvée dans ces mésaventures. Quant à Li, il ne veut rien dire, même si on a eu des infos sur sa famille.

 

J'attends la suite.

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Alors avec Titus, nous sommes plus fixés sur Li Mu Bai, les réponses sur sa capture alors qu'il était le prince de sa patrie sont satisfaisantes. Nous avons un bon trio, où l'on a trois nations différentes. Le truc est de savoir exactement où les emmène Li. Il est sûr de son chemin, mais Titus et la mécanicienne se laissent embarquer, serait-ce la capitale des Trônes Célestes leur destination ? Li irait dans la gueule du loup ?

 

Pour ce qui est de Titania, elle est à cran et c'est compréhensif. Elle a perdu son bien-aimé et son ami a été emmené, elle ne sait où ! Donc au niveau des comportements de Titania ou de Strauss plus modéré, on est dans la peau des personnages. Bien sûr, il faut voir la qualité des renseignements du fonctionnaire.

 

Tu nous as aussi passé un passage de guerre spatiale, chaotique !! La machine-Dieu spatienne a renversé la situation, et c'est un gros morceau. Si seulement la fuite pouvait être envisagée. Il apparaît le Capitaine Johnson, il laisse une bonne impression. Aurons-nous encore plus de victimes chez les gaïaciens ?

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Merci à vous deux pour vos commentaires encourageants !

Voici le prochain chapitre :

 

Chapitre XVIII : Survie

 

La biocybride restait immobile, à côté de son hublot d'observation. Elle ne recevait plus aucune information de la flotte gaïacienne. Les travailleurs spatiens revenaient petit à petit dans le hall où elle se trouvait. Ils reprenaient leurs activités quotidiennes, comme si l'attaque des terriens n'avait été qu'un simple contre-temps. Les murs se recouvrirent de nouveau d'hologrammes informatifs de toute sorte. Les technogates commençaient déjà les réparations des installations qui pouvaient l'être. Les visages des humains spatiens n'exprimaient aucune émotion particulière. Ils étaient comme déconnectés de leur environnement, focalisés uniquement sur leurs tâches respectives. Mei les regarda en silence.

C'est donc ça le contrôle mental total de l'Autorité Suprême Spatienne... pensa-t-elle. Je ne dois pas rester ici. A ce rythme, ils vont me repérer.

 

A peine avait-elle réfléchi à cette éventualité que trois archanges accompagnés d'une escouade d'assaut déboulèrent dans la salle. Visiblement, ils étaient à la recherche de quelqu'un.

Merde... Je ne peux pas me laisser prendre, se dit-elle. Ils ne doivent pas accéder à mon cybercerveau et aux informations qu'il contient, quel qu’en soit le prix.

 

La biocybride tourna le dos au hublot avant de reculer progressivement jusqu'à celui-ci. Elle toucha de ses deux mains les néo-polymères de verre. Les militaires spatiens se rapprochaient dangereusement de sa position. Ils n'allaient pas tarder à la trouver.

 

D'un coup, elle changea d'apparence. En moins d'un dixième de seconde, sa peau se couvrit d'une texture dorée. Avant que les archanges ne réagissent, elle lança une petite charge sonique contre le hublot. Celui-ci et une partie du mur de titane volèrent en éclats. L'air de la pièce s'engouffra dans la brèche, emportant tout sur son passage. Mei, mais aussi les militaires et une centaine de travailleurs spatiens furent projetés dans les profondeurs glacées de l'espace. Quelques secondes plus tard, un champ énergétique d'urgence combla l'ouverture pour empêcher l'atmosphère de s'écouler dans le vide.

 

Entre temps, les travailleurs ainsi que les membres humains non modifiés de l'escouade d'assaut qui avaient été aspirés gelèrent en moins d'une dizaine de secondes. Leurs corps devenus cassants allaient dans toutes les directions. La biocybride gaïacienne, quant à elle, partit en vrille dans les ténèbres. Elle ne pouvait s'accrocher à rien. Son mouvement perpétuel ne pouvait être contrebalancé que par la mise en place d'une propulsion adéquate. Or, elle était consciente qu'elle ne devait en aucun cas émettre la moindre poussée d'énergie. Sa peau dorée modifiée lui permettait de survivre durant près d'une semaine dans l'espace. Mais elle n'avait pas la possibilité d'utiliser ses ailes de lumière pour se stabiliser et encore moins pour se diriger. Les archanges qui avaient été expulsés dans l'espace avec elle avaient déjà activé les leurs. Ils se déplaçaient d'un cadavre gelé à l'autre pour tenter de la dénicher. Mais, par chance, ils étaient encore loin d'elle.

 

Avec précaution, Mei mit en marche son camouflage optique. Elle espérait qu'à cette distance, les biocybrides spatiens ne repéreraient pas l'activation de ce système très peu gourmand en énergie. Elle attendit. Dix secondes passèrent. Puis vingt. Les archanges ne se précipitèrent pas à sa rencontre. La jeune femme se détendit. Elle était désormais invisible aux capteurs des spatiens tant que ceux-ci n'utiliseraient pas un brouilleur de positionnement à moins d'un kilomètre d'elle.

Bon... Maintenant, il faut que je me sorte de cette situation... Je ne peux pas me contenter de tournoyer ainsi jusqu'aux confins de l'univers !

 

Tant bien que mal, elle regarda autour d'elle. Dans la zone où elle était, les fabriques avaient été épargnées par les bombardements gaïaciens. Elles reprenaient petit à petit leur activité. Mei remarqua aussi que leurs champs de confinement anti-débris n'étaient pas encore réactivés. Ainsi, si jamais elle passait à proximité d'une infrastructure spatiale, elle ne serait pas désintégrée. Elle avait peut-être une chance de s'en sortir, tout compte fait.

 

Au bout d'une trentaine de minutes, la biocybride passa à côté d'une usine. Elle tendit les mains du mieux qu'elle put mais elle était à un peu plus de deux mètres des premières parois qui défilèrent sous ses yeux à une vitesse relative de deux cents kilomètres par heure. C'était frustrant pour elle. Ses doigts n'étaient qu'à une vingtaine de centimètres des murs. Elle continua sur sa trajectoire en pestant silencieusement.

 

Bientôt, elle retrouva le vide bien connu de l'espace. Cette fois-ci, il était peu probable qu'elle passe à portée d'une autre structure spatiale.

Je n'aurais jamais pensé finir comme ça... se dit-elle.

 

Elle commençait à désespérer quand soudain, elle se rendit compte qu'un vaisseau de fret couperait très certainement son chemin. C'était sa dernière chance : tenter de trouver un point où s'accrocher lorsque le navire spatial passerait à proximité, alors qu'elle même continuait de tournoyer. Elle espérait également que son champs de confinement n'était pas activé. Mais comme ce vaisseau faisait partie intégrante des chantiers de Sodja, il ne devrait pas avoir ses barrières cinétiques enclenchées à l'instar des fabriques.

 

Le transporteur se rapprocha. Il devait être en phase d'approche : sa vitesse n'était pas très élevée. Malgré cela, Mei arrivait sur lui à une vitesse relative de plus de trois cent kilomètres par heure. Elle se concentra pour localiser un point d'accrochage alors qu'elle tournait toujours sur elle-même. Lorsqu'elle fut à deux cents mètres du vaisseau, elle repéra une anfractuosité dans la coque à l'endroit où elle devrait l'atteindre.

Parfait, pensa-t-elle.

 

Les événements s'enchaînèrent très rapidement, à la limite de l'entendement humain. D'un geste précis et vif comme l'éclair, la biocybride s'accrocha au navire de fret. Mais l'inertie de son corps joua contre elle. Tout en étant solidement agrippée au transporteur grâce à sa main droite, elle réalisa un demi-cercle sur elle-même avant de se cracher avec force sur la coque. L'impact fut si important qu'elle déforma légèrement les parois de titane du vaisseau. En dépit de cela, Mei tint bon. Son choc avait certainement été repéré par les capteurs du navire. Toutefois, les débris spatiaux n'étaient pas rares et comme les boucliers étaient désactivés, une collision avec l'un d'entre eux était plus que probable. Ce furent d'ailleurs les conclusions des systèmes positroniques embarqués du transporteur. La jeune femme n'avait pas à s'inquiéter.

 

Elle regarda alors droit devant elle. Le navire de fret réduisit sa vitesse petit à petit : il allait accoster à un port spatial. Avec un peu de chance, Mei pourrait s'y infiltrer et s'enfuir des chantiers de Sodja grâce à un autre vaisseau spatien. C'était, tout du moins, ce qu'elle prévoyait de faire à ce moment-là...

 

A près de 1,5 U.A. de là, la sphère positronique du Dieu-Machine activa ses systèmes d'armement. Elle déploya ses canons turbolasers à faisceaux cohérents et ses lance-plasmas.

          - Poussez les boucliers à leur maximum ! Lança le superviseur gaïacien. 

 

Alors que le Logos s'entourait d'un champ de confinement de niveau cent, les autres bâtiments de guerre terriens restaient inactifs. Tous leurs systèmes étaient infectés et il leur était impossible de réaliser la moindre action. A moins d'une seconde-lumière de leur position, la boule-relais du Dieu-Machine fit feu. Une cinquantaine de faisceaux lumineux de couleur rouge-orangée hautement énergétiques atteignirent les navires gaïaciens. A l'exception du Logos, ils furent désintégrés. Sans leurs boucliers, les vaisseaux étaient aussi vulnérables qu'un simple astéroïde. La lueur de leur explosion fut si violente qu'elle était visible depuis les chantiers spatiaux de Sodja.

 

          - Préparez les canons à hypervélocité ! Ordonna Andréas Hermite. Lancez les brouilleurs de positionnement et bombardez-moi cette saleté !

 

Le vaisseau-arbre se transforma. Sur sa coque blanche immaculée apparurent des sortes de tourelles. Les armes à hypervélocité ressemblaient en réalité à des lance-plasmas. En effet, ces dispositifs surchauffaient des particules de matière à des températures de plusieurs dizaine de million de degrés. Celles-ci, sensibles aux champs électromagnétiques, étaient ensuite regroupées en une boule d'un mètre de diamètre. Ce projectile était ensuite accéléré par des champs magnétiques surpuissants. A l'embouchure du canon, il pouvait atteindre une vitesse de 50 000 km/s. De loin, on avait l'impression que cette arme tirait un laser bleu-argenté.

 

Le Logos riposta. Il envoya des milliers de charges plasmatiques sur la sphère positronique. Celle-ci se recouvrit d'un véritable manteau bleu-orangé. Les explosions étaient si importantes qu'elles enveloppaient entièrement la boule-relais du Dieu-Machine.

          - Je peux savoir ce que vous faites ? Demanda la voix légèrement mélodieuse de l'intelligence artificielle Johnson.

          - C'est pourtant évident, répliqua Hermite d'un ton cassant.

          - Vos attaques ne servent à rien. Les boucliers de la sphère positronique se rechargent trop rapidement. Vous ne lui infligerez aucun dégât.

          - Vous avez une meilleure idée, peut-être ?

          - Si vous dérivez toute l'énergie sur nos boucliers, nous pourrons gagner quarante minutes de survie supplémentaires face à la puissance de feu du Dieu-Machine.

          - Merci, Johnson... ironisa le superviseur gaïacien. 

 

Le jeune homme blond poussa un profond soupire. Il resta silencieux durant un moment, pour réfléchir. Il devait bien exister un moyen de se sortir de ce mauvais pas. Les autres membres d'équipage présents dans le centre de commandement gardèrent le silence. Tous les yeux étaient braqués sur le superviseur terrien.

          - Les barrières cinétiques ont diminué de quarante pour cent, avertit un officier. La sphère positronique a repris ses tirs contre nous.

 

Tout d'un coup, Hermite se précipita au poste d'artilleur en chef.

          - Capitaine Johnson, vous pouvez infiltrer le réseau informatique et quantique de la boule-relais ? Demanda-t-il.

          - Si vous pensez que je peux mener une attaque électronique d'envergure à l'encontre du Dieu-Machine, la réponse est non.

          - Ce n'est pas ce que je vous demande.

          - Oui, je peux m'infiltrer durant quelques nanosecondes dans son système.

          - Dans ce cas, je crois avoir trouvé le moyen de nous enfuir, dit-il.

 

Le superviseur gaïacien demanda depuis son poste l'activation de l'arme principal du Logos : le canon stellaire. Le vaisseau-arbre était le seul, dans tout l'univers, à disposer de cet armement. Ce canon particulier se servait des propriétés intrinsèques de l'univers pour en tirer une source d'énergie colossale. En comprimant en un très petit endroit une énorme quantité d'énergie sombre, cette arme réussit à produire un mini big-bang. La puissance dégagée était alors redirigée vers l'ennemi grâce à un faisceau destructeur. Les particules envoyées atteignaient ainsi une vitesse très proche de celle de la lumière. Cette technologie n'était pas encore maîtrisée par les spatiens et le canon du Logos ne possédait que le millionième de la puissance des canons stellaires orbitaux qui protègeaient les colonies de l'Alliance Spatiale Terrienne. Mais malgré cela, le Logos pouvait tout de même vaporiser une planète entière à une distance de dix U.A.

          - J'aimerai savoir ce qui vous a traversé l'esprit, superviseur. Si vous cherchez à détruire la sphère positronique avec notre arme principale, laissez-moi vous dire que vous ne lui ferez rien. Ses boucliers sont bien trop puissants, déclara la voix légèrement mélodieuse de Johnson.

 

Andréas Hermite ne fit pas attention aux avertissements de la conscience artificielle du Logos. Il dit, sûr de lui :

          - Voilà ce qu'on peut essayer de faire : nous allons obliger la boule-relais du Dieu-Machine à concentrer toute son énergie sur ses boucliers. Pour cela, il va devoir dériver toute la puissance qu'il alloue à l'interdicteur de saut sur ses champs de confinement et autres barrières cinétiques. Tant que nous tirerons sur lui à l'aide du canon stellaire, il devra annuler l'activation de ses systèmes auxiliaires.

 

Le superviseur respira un bon coup avant de continuer :

          - C'est là, Johnson que vous entrez en jeu. Pendant notre attaque, vous allez infiltrer brièvement son système et lui appliquer une séries d'holovirus qui l'empêcheront de remettre en marche l'interdicteur.

          - Mes I.A. ne pourront pas le retenir plus de trois ou quatre secondes, Hermite, répondit la conscience artificielle.

          - C'est un laps de temps plus que suffisant pour ouvrir une fenêtre d'hyperespace et s'enfuir, non ?

 

Le capitaine johnson garda le silence. Durant la conversation, il menait d'innombrables calculs pour déterminer la faisabilité du plan d'Andréas. Au bout de quelques secondes, il déclara :

          - Je pense que nous pouvons tenter le coup.

          - Vous m'en voyez ravi, répliqua le superviseur gaïacien. Vous autres, si vous avez tout entendu, au boulot, lança-t-il aux membres d'équipage présents dans le centre de commandement.

 

L'interdicteur de saut était une technologie particulière mise au point par les spatiens quelques siècles auparavant. La machine changeait très légèrement les constantes fondamentales de l'univers dans sa zone d'influence formant une sphère de deux U.A. de diamètre. Ainsi, si un vaisseau tentait de réaliser un saut hyperspatial dans cette sphère, il était déchiqueté. Bien évidemment, lors de l'activation des systèmes de l'interdicteur, la zone interdite n'était pas instantanément établie. En effet, il était nécessaire d'attendre près de huit minutes, le temps que l'influence de la machine, qui se propageait à la vitesse de la lumière, atteigne les extrémités de la sphère d'interdiction.

 

Dans le cas du Logos, la boule-relais du Dieu-Machine se trouvait à une seconde-lumière de distance. Si jamais celui-ci interrompait son interdicteur, il faudrait que les gaïaciens patientent une seconde avant de pouvoir générer une fenêtre d'hyperespace. Par ailleurs, lorsque la sphère positronique réactiverait ses systèmes d'interdiction, l'influence de cette technologie ne toucherait le Logos qu'une seconde après. Dans tous les cas, les terriens n'avaient qu'un laps de temps très court pour s'échapper : pas plus de trois secondes.

 

Le fleuron de la flotte gaïacienne débuta le déploiement de son arme la plus puissante. Même sous le feu nourri de la boule-relais, le Logos n'eut aucune difficulté à mettre en marche son canon stellaire : ses boucliers faiblissants lui laissaient suffisamment de temps pour procéder à un ou deux tirs.

 

          - Que tout le monde se prépare ! Avertit le superviseur terrien. Technocybrides, commencez les calculs pour un saut plus rapide que la lumière vers le système d'Hélios. Chef artilleur, avertissez-moi lorsque nous serons prêts à faire feu.

          - Nous le sommes déjà, superviseur, lui répondit un homme d'une imposante stature.

 

Andréas Hermite poussa un long soupire. Du coin de l’œil, il consulta ses hologrammes tactiques. Les boucliers du Logos n'étaient plus qu'à quarante cinq pour cent de leur capacité originelle.

          - Bien... Messieurs, c'est maintenant l'heure de vérité. A mon signal, vous enverrez un premier tir de couverture sur cette saleté. Deux secondes plus tard, nous ouvrirons une fenêtre d'hyperespace. Johnson, vos virus holographiques sont opérationnels ?

          - Oui, superviseur.

          - Technocybrides, les calculs pour Hélios sont-ils terminés ?

          - Oui, superviseur, répondit une jeune femme reliée aux systèmes du Logos par plusieurs câbles cybernétiques.

          - Dans ce cas... Feu ! 

 

Le canon stellaire mit cinq secondes à comprimer l'énergie-sombre. Le faisceau qu'il projeta était d'une blancheur aveuglante. Il atteignit la boule-relais du Dieu-Machine en une seconde, provoquant une déflagration hors du commun. La sphère positronique se retrouva au centre d'une boule de feu de cent vingt mille kilomètres de diamètre. Les capteurs du Logos furent désorientés par la puissance de l'explosion et son radar mégatrans recueillait des données totalement aberrantes.

 

Comme l'avait prédit Hermite, la boule-relais concentra toute son énergie sur ses boucliers pour résister à l'impact. En même temps, le capitaine Johnson lui injecta ses holo-virus qui corrompirent ses processus de réactivation des systèmes de son interdicteur.

 

L'équipage du Logos attendit deux secondes avant d'activer une fenêtre d'hyperespace. En une fraction de seconde, une lumière aveuglante enveloppa le vaisseau-arbre. Puis, plus rien. Le fleuron de la flotte terrienne avait réussit à s'enfuir, laissant derrière lui une dernière traîné plasmatique. La boule-relais, quant à elle, avait repris le contrôle de ses systèmes d'interdicteur au bout de trois secondes. Elle ne réactiva pas sa sphère anti-saut : elle savait que sa proie lui avait échappé.

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C'est un excellent chapitre.

 

On a eu un concentré d'ingrédients exquis. Suspens, action, tension, stratégie et description toujours aussi bien détaillée.

 

Du début à la fin, on est absorbé par les événements se passant dans l'espace, Mei a échappé de peu à la mort et Hermite a géré comme son grade 8).

 

C'est du très bon, j'attends la suite.

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Rien est à jeter !

 

Ce qui est survenu à Sodja a été titanesque. J'ai l'impression que les gaïaciens n'ont pas réussi ce qu'ils voulaient faire, c'est à dire anéantir ce complexe. Une défaite... mais serait-ce une défaite sans une découverte importante ?

Mei est dans une mauvaise passe, mais il faut espérer qu'elle trouve une parade, un moyen pour s'échapper. Le problème c'est qu'elle se retrouve abandonnée par son superviseur.

Notre flegmatique Andréas n'a pas perdu de son sang froid, c'était pourtant un moment critique. Il a réagit rapidement et son plan a été une réussite.

 

Quel avenir maintenant pour Mei ? J'ai peur qu'elle se fasse capturer par les spatiens.

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  • 1 month later...

Bonsoir à tous ! Après une (très) longue période d'absence, me voici de retour avec le chapitre XIX. Pour le coup, celui-ci est un peu plus long que de coutume. Bonne lecture ! :)

 

Chapitre XIX : Quand le passé resurgit...

 

Li Mu Bai, Shizuku et moi-même nous approchons avec prudence de la petite maisonnée, à l'orée de la forêt de conifères. Au fur et à mesure que nous avançons, nous discernons de mieux en mieux la bâtisse. Ce que j'ai pris au premier abord pour une simple chaumière est en réalité un accueillant chalet en bois de cèdre. J'espère de tout mon cœur que nous pourrons nous y reposer.

 

En effet, le jour commence à décliner et je n'ai pas fermer l’œil depuis plus de trente six heures. Malgré ma bonne volonté, je peine à maintenir une trajectoire droite et je zigzague pathétiquement sur le chemin de terre menant à l'habitation. L'adolescente célestienne qui nous accompagne a du mal à rester debout, elle aussi. Seul Li continue de marcher sans montrer le moindre signe de fatigue.

 

A cent mètres devant nous, de la lumière s'échappe des fenêtres du chalet, signe que le logis est occupé.

Pour une fois, j'aimerais avoir un peu plus de chance et tomber sur des gens hospitaliers, pensé-je.

Li, quant à lui, garde toujours une main dans l'une de ses poches. Il veut pouvoir se saisir d'une de ses armes blanches en un rien de temps, si la situation l'exige.

 

Alors que nous sommes à une vingtaine de mètres de la bâtisse, la lourde porte en bois vernie et sculptée s'ouvre. Nous nous immobilisons immédiatement en retenant notre souffle. Le temps s'écoule avec une incroyable lenteur. Je baisse les yeux. Dans mon cerveau déboussolé et fatigué, je passe en revue des scénarios tous plus farfelus les uns que les autres allant d'un guet-apens tenu par les soldats du Royaume des Toits Célestes au paysan tirant sans sommation sur tout étranger qui pénètre sur son territoire...

          - Bonsoir, voyageurs. Je peux vous aider ?

 

Sortant de ma rêverie, je lève ma tête vers l'origine de cette voix chaleureuse. Un vieil homme se tient sur le seuil. Ses yeux bruns passent en revus chacun d'entre nous. Son nez proéminent et ses joues enrobées lui donnent un air sympathique.

          - Euh... Bonsoir ! dis-je par réflexe. Nous sommes désolés de vous déranger à une heure aussi tardive mais...

 

Le vieillard m'interrompt d'un geste vif de la main avant d'ajouter :

          - Si vous cherchez un logis pour passer la nuit, vous êtes tous les bienvenus chez moi. Vous semblez exténués. En réalité, vous tombez à pic. Ma femme s’apprêtait à faire le repas. Vu que nous vivons seuls ici dans la montagne, nous avons rarement de la visite. Je vous en prie, entrez !

          - Oh, mille mercis ! Lui répond Shizuku d'un air ravi.

          - Nous avons enfin un peu de chance, lancé-je, tout joyeux, à mon ami Li Mu Bai.

 

Le maître du vent ne réagit pas à mes paroles. Il continue de regarder le vieil homme avec insistance, le visage crispé.

          - Quelque chose ne va pas ? Lui demandé-je.

          - Non, ce n'est rien... Profitons-en pour nous reposer et reprendre des forces.

 

Avec une pointe d'inquiétude, je m'engouffre dans le chalet à la suite du vieillard. L'intérieur de la bâtisse est richement décorée. De nombreux tapis ornent les murs de bois. Leurs motifs, bien que différents, me rappellent les tissus brodés des södenniens. D'ailleurs, je me demande ce qu'il est advenu du village qui m'avait accueilli il y a de cela plusieurs jours.

 

Une délicieuse odeur me sort de ma contemplation. Apparemment, la femme du vieil homme nous prépare un véritable festin. La jeune fille célestienne ne tient plus en place. Son ventre qui crie famine gargouille sans cesse. Silencieusement, j'entre dans la cuisine :

          - Voulez-vous que je vous donne un coup de main, madame ? Proposé-je dans un langage approximatif.

          - Vous êtes bien aimable jeune homme, mais je ne suis pas encore assez vieille pour être assistée ! Me répondit l'intéressée avec un sourire. Le repas sera bientôt prêt. Je vous suggère plutôt de mettre la table.

          - Bien entendu.

 

Pour ce que j'ai vu des mets préparés, j'ai pu reconnaître certains plats faits avec des racines de lotus, du mouton et de nombreux légumes. Rapidement, je dresse la table pour cinq couverts avec l'aide de Shizuku. Durant tout ce temps, mon ami Li semble constamment sur ses gardes. Même s'il fait des efforts pour ne pas paraître décontenancé, on peut voir que quelque chose l'inquiète fortement. De plus, il ne quitte pas du regard le vieil homme qui nous a si chaleureusement accueilli.

 

Pour ma part, je suis trop fatigué et affamé pour réfléchir à des scénarios catastrophes. Il n'empêche que le comportement de l'héritier du trône de jade me préoccupe de plus en plus. Même lorsque nous passons à table, Li n'arrive pas à se décontracté en dépit des blagues que lance sporadiquement notre jeune compagne de voyage. Qu'est ce qui peut le rendre si méfiant ? Le couple de personnes âgées, quant à lui, nous raconte leur train de vie quotidien dans la montagne.

          - Vous savez, la saison froide va débuter dans les prochains jours. Bientôt, il sera impossible de franchir la chaîne des Toits Célestes du Nord au Sud, nous prévient le vieil homme. La neige et la glace rendront toutes les routes impraticables. C'est pour cette raison qu'il fait de plus en plus froid.

          - Encore huit mois d'isolation presque totale... rajoute sa femme.

 

A peine a-t-elle fini de parler que Shizuku, épuisée, s'endort littéralement sur sa chaise.

          -Je crois que vous devriez aller vous coucher, commente le vieillard. Vous êtes éreintés. Nous avons d'ailleurs quatre chambres d'amis à votre disposition. Faites comme chez vous.

          - Merci beaucoup, lui répondis-je chaleureusement. Je vous souhaite une bonne soirée.

 

Avec l'aide de Li, nous transportons Shizuku jusqu'à l'un des quatres grands lits disponibles.

          - Nous pouvons dormir sans crainte ? Demandé-je à mon ami.

          - Oui, je pense que ces gens sont bien intentionnés. Je ne ressens aucun désir de nuire dans leurs gestes. Par ailleurs, ils ne nous ont pas posé de questions sur nos identités ni sur l'endroit d'où nous venons. On peut leur faire confiance.

          - Pourtant, vous êtes si tendu. On dirait qu'un malheur va nous arriver.

 

Li Mu Bai reste un instant silencieux avant de dire :

          - Je ne sais pas comment vous l'expliquer, Titus. Mais j'ai l'impression constante que quelqu'un observe nos pensées... et je n'aime pas ça du tout.

          - Comment ça ? Les télépathes existent sur Aurora ?

          - Je n'en sais rien...

 

Après avoir déposé notre jeune amie célestienne dans sa chambre, le prince héritier du trône de Jade reprend la parole :

          - Enfin, malgré tous ces événements, je vous conseille d'aller vous reposer sans plus tarder. Une longue marche nous attend demain.

          - Très bien, Li. Passez une bonne nuit.

 

Avec difficulté, je me traîne lamentablement vers la chambre voisine à celle de Shizuku. Péniblement, je me hisse dans mon lit avant de poser ma tête sur un oreiller moelleux. Je m'endors instantanément.

 

**********

 

Un bruit soudain me fait sursauter. C'est un réveil holographique. Depuis quand est-ce que j'en ai un, moi ? Il fait encore bien sombre dans la pièce. Mais j'ai une impression bizarre de déjà-vu.

          - Lumières ! Lancé-je sans que mon esprit l'ait ordonné.

 

Tout d'un coup, la salle s'illumine au gré des projections holographiques. Les champs électromagnétiques qui filtrent la lumière au niveau des fenêtres laissent de nouveau passer les rayons du jour. Je suis chez moi, dans la chambre de la maison de mon enfance sur la planète Thunderia, qui se situe au centre de la Fédération de Hania.

Qu'est ce que c'est que ce bordel ? Pensé-je.

 

Brusquement, mon corps se met à bouger tout seul. Je ne contrôle pas le moindre de ses mouvements. Je suis condamné à rester un simple spectateur des actions réalisées par cet autre ''moi''. Qu'est ce qu'il m'arrive ?

 

Sans me précipiter, ''je'' me dirige vers la salle de bain. Les lumières de la pièce se mettent en marche dès que j'y entre. Je regarde le miroir : mes cheveux sont en bataille et j'ai l'air quelque peu fatigué. Mais surtout, je me rend compte que j'ai rajeuni. Je dois avoir aux alentours de treize ans. Je n'y comprends plus rien. On dirait que je revis une partie de mon passé.

 

Après m'être brossé les cheveux rapidement, je descends au rez-de-chaussée de la maison pour y prendre, je pense, mon petit-déjeuner. Là, j'y trouve mon père et deux de mes frères en train de regarder les informations en tridim dans le salon. Mes deux frères sont méconnaissables. En douze ans, ils ont considérablement changé tant sur le plan physique que sur le plan mental... Je m'en rends compte, maintenant.

          - B'jour, m’exclame-je.

          - Bonjour fiston ! me répond mon père.

          - Chut ! font mes frères.

 

En silence, je m'installe moi aussi sur le canapé en biofibre extensible. Je rejoins en cours de route les flashs infos qui défilent devant moi. Une jeune femme en tridim apparaît au centre de la pièce. Derrière elle, une foule de personnes s'est rassemblée en poussant des cris d'indignation.

          - Je suis toujours en direct des bidonvilles de Gambetta, nous lance la présentatrice en galactique standard. Comme vous pouvez le constater, la tension est à son paroxysme ici depuis l'incident d'il y a dix jours où, je vous le rappelle, plus de trois milles immigrés perdirent la vie lors d'un incident de travail.

 

Le drone-caméra s'élève alors dans les airs et filme de ses deux lobes optiques l'immense mer humaine qui prend forme petit à petit. La jeune femme reprend la parole :

          - Depuis cet événement, des rassemblements ont lieu tous les jours et ce, en dépit des violentes répressions du gouvernement qui ont fait deux morts jusqu'à présent, d'après le bilan officiel. Pour aujourd'hui, les forces de l'ordre de Gambetta n'ont pas encore bougé de leur position. D'après ce que nous savons, elles ont juste pour mission d'empêcher les immigrés de sortir des bidonvilles et de défiler dans la capitale planétaire.

          - Et peut-on savoir quelles sont leurs revendications ? Demande une voix off.

          - Ils souhaitent que leur situation soit régularisée, que les entreprises qui les emploient sécurisent leurs postes de travail et qu'ils aient droit à une couverture sociale minimale. Il faut rappeler qu'au jour d'aujourd'hui, les immigrés ne bénéficient d'aucune sécurité sociale. Leurs conditions de travail sont si déplorables que les accidents mortels ne sont pas rares. Ils sont considérés comme une main d’œuvre bon marché. Ils désirent un changement profond et rapide de leur statut.

          - Et qu'en est-il du groupe extrémiste, le Front de Libération des Immigrés ?

          - D'après une annonce de la police, ils n'ont pas encore bougé et les services secrets ont réussi à arrêter et à interroger la majorité de leurs membres. Le F.L.I. a perdu beaucoup d'influence.

 

De rage et de dégoût, je me lève du canapé en direction de la cuisine.

          - Eh, tu ne regardes pas la suite ? Me lance un de mes frères

          - Et pourquoi donc ? Répondis-je en m'énervant. Ces malheureux vont encore se faire réprimer dans le sang alors qu'ils demandent juste d'être considérés comme des êtres humains.

          - En même temps, ils sont toujours plus nombreux à venir chercher du boulot sur Thunderia... Depuis le temps, ils doivent savoir ce qui les attend.

          - T'es vraiment qu'un imbécile. T'as beau être plus âgé que moi, tu ne vois pas que les entreprises les bercent d'illusions pour les attirer ici avec leurs campagnes publicitaires interplanétaires !

          - Dis, mon vieux, t'as intérêt à me parler sur un autre ton. Si les immigrés n'étaient pas si nombreux, nous pourrions les accueillir tous dans des conditions convenables. Au lieu de ça, ils viennent par vaisseaux entiers poussés par une soif aveugle de richesse pour tenter de nous piquer nos boulots à nous, Thunderiens de souche ! Ce qui leur arrive est de leur faute. S'ils ne sont pas contents, ils n'ont qu'à repartir dans l'espace.

          - Tu sais que l'un de mes meilleurs amis, Paul Déretto, est un immigré, Jonas ? Il m'a raconté que la plupart des habitants des bidonvilles ont tout quitté pour venir ici. Ils n'ont nul part où aller. Comment tu comptes faire pour leur trouver un nouveau foyer et un travail décent ?

          - Qu'est-ce que j'en sais moi ? Ils n'avaient qu'à pas venir ici, un point c'est tout. S'ils meurent par centaines dans les bidonvilles, ce sont leurs affaires.

          - Redis-ça et j'te défonce ta salle grande gueule ! M'écrié-je.

 

A ce moment là, mon père nous lance un regard noir, coupant net notre dispute. Poussant un soupir de dégoût, je me dirige vers la cuisine. Tout en préparant mon petit-déjeuner, je tente de me calmer. Je ne me souvenais plus que je pouvais partir si vite en cacahuètes lorsque j'avais treize ans...

 

Soudain, mon bracelet holographique me prévient que je viens de recevoir un visio-message de la part de ma cousine. En activant la lecture, la tête d'une jeune adolescente de quinze ans aux longs cheveux blonds et aux yeux marrons apparaît en tridim au dessus de mon poignet.

          - Salut, tête de poulpe ! Me lance-t-elle jovialement. Comme toute ma famille va profiter des offres promotionnelles au centre de la capitale, on va sans doute vous rendre une petite visite à midi. Depuis la semaine dernière, j'ai trouvé plein d'autres histoires à te raconter ! A tout de suite, Titus !

 

A la suite du visio-message, l'hologramme en tridim se désagrège et mon bracelet lance d'un ton neutre : ''Fin de la retransmission''. Héléna va nous rendre visite, elle, sa sœur et ses parents. Visiblement, cette nouvelle stoppe net la colère du ''moi'' de treize ans.

 

Quand j'étais enfant et adolescent, cette cousine et sa sœur de dix sept ans nous ont souvent rendu visite à diverses occasions. C'est Héléna qui m'a fait connaître la néo-histoire et c'est à elle que je dois ma passion d'aujourd'hui pour les civilisations humaines. Chaque fois qu'elle est venue chez nous, elle m'a relaté l'histoire d'une planète de la Fédération, l'évolution de sa culture, de sa société et ce qu'elle est devenue aujourd'hui. Depuis tout petit, elle m'a fait découvrir les épopées incroyables des explorateurs, les colonisations de nouveaux mondes et certaines légendes de la mythique planète d'origine des hommes. Si j'ai pu devenir l'un des meilleurs étudiants de la section néo-histoire et sociologie de l'université de Gambetta, c'est bien grâce à cet intérêt qu'elle a su me transmettre au grès de ses visites.

 

Le reste de la matinée se passe rapidement. Je ne vais pas au collège. J'en déduis que nous sommes en pleine période de vacances scolaires. Par ailleurs, le ''moi'' de treize ans est impatient de revoir sa cousine adorée.

 

Vers midi, la famille de la sœur de mon père débarque dans notre maison. Comme à l'accoutumée, pour chaque petite occasion, ma mère en profite pour préparer un véritable banquet, assistée par les I.A. de la cuisine qui contrôlent la plupart des appareils électroménagers. Pendant ce temps là, je me retrouve de nouveau avec Héléna. Cette fois-ci, elle me conte l'histoire d'une planète qui ne fait pas partie de la Fédération de Hania, un monde qu'aujourd'hui je connais bien : Aqua. Durant plus d'une heure, elle me décrit les différentes cités, images à l'appui grâce à son bracelet holographique. Sous mes yeux étonnés, ma cousine me montre les magnifiques palais de Néo-Venezia ou encore les grattes-ciels de plus d'un kilomètre de la capitale économique d'Aqua : Esthéria. Tout en regardant les images, elle me narre les principaux événements qui ont secoué le monde-océan tels que le soulèvement d'une partie de l'archipel Maori quatre siècles auparavant, ou encore l'annexion de la planète par l'Humanité Unie.

 

Nous sommes interrompus par l'appel de ma tante qui nous demande de venir manger. D'un même mouvement, nous nous précipitons à table. Le repas que ma mère a mis si longtemps à préparer a été rapidement englouti, en moins de quarante cinq minutes.

          - Bien, m'annonce Héléna, nous allons maintenant faire un peu de shopping avec ma sœur et mes parents. C'est une période de promotions. On peut donc trouver des trucs super intéressants pour des prix imbattables ! Je sais que tu n'aimes pas particulièrement faire les magasins, mais est ce que tu veux venir avec nous ?

 

Je m'entends dire :

          - Si tu connais d'avance ma réponse, pourquoi poses-tu la question ?

          - Eh bien, j'avais un peu d'espoir que tu viennes... me dit-elle d'un air légèrement boudeur.

          - Une prochaine fois, peut-être.

 

C'est alors que tout me revient en mémoire. La journée sans nuage, les offres promotionnelles, les émeutes des bidonvilles de Gambetta... Mon dieu... Je vais revivre cette journée ?!

Bordel, n'y va pas !! pensé-je avec force.

Les mots qui sortent de la bouche du ''moi'' de treize ans sont tout autres :

          - Bon shopping alors et à la prochaine !

          - Tu loupes vraiment quelque chose...

          - Mais oui, mais oui... Dépêches-toi d'y aller : ta sœur va encore me râler dessus si je te mets en retard pour les soldes.

  N'y allez pas ! Je vous en supplie...

 

La dernière chose que je vois d’Héléna est son sourire radieux qu'elle me lance sur le pas de la porte lorsqu'elle part avec sa famille faire les magasins.

 

Deux heures plus tard, alors que je suis en train de contempler les dernières images d'Aqua que ma cousine m'a donné via son bracelet holographique, mon père entre en trombe dans ma chambre le visage complètement affolé :

          - Titus, il s'est passé quelque chose, viens vite voir les infos ! Me dit-il.

 

En vitesse, nous redescendons au salon où toute ma famille est déjà réunie. Au centre de la pièce, des images en tridim de panique générale tournent en boucle sur les transmissions d'information.

          - Nous sommes en direct du centre-ville de Gambetta, nous annonce un présentateur en face du drone-caméra. Pour l'instant, nous avons confirmations de quatre explosions dans le quartier marchand. En cette pleine période de promotions, les rues étaient pleines de monde lorsque les attentats terroristes ont eu lieu. Le bilan provisoire est de 1726 morts. Et il continue de s'alourdir de minute en minute.

          - Est ce que nous avons des informations sur la nature des explosifs qui ont été utilisés, John ?

          - D'après les observations des experts et des analyses des technocybrides, ce sont des mini-bombes plasmatiques artisanales qui sont à l'origine du carnage. L'une des explosions s'est produite à l'entrée de la grande galerie commerciale de Nordaz, pulvérisant plusieurs bâtiments aux alentours. On sort encore des cadavres par dizaines des décombres...

 

Le sang dans le cerveau de l'adolescent que j'étais ne fait qu'un tour. Le cœur battant la chamade, j'active en vitesse mon propre bracelet holographique. A plusieurs reprises, je tente de contacter ma cousine en visioconférence. Aucune réponse. Merde...

 

Plusieurs heures plus tard, mon père, ma mère, mes trois frères et moi-même débarquons en trombe dans l'hôpital suite à un appel visiophonique du centre de secours. Nous y retrouvons Héléna. Elle reste assise, toute seule, dans une salle d'attente. Soulagé, je m'élance vers elle. Mais je m'arrête en chemin lorsque j'aperçois son regard. Il est sans vie, éteint. Cette fille qui, auparavant, respirait la joie de vivre, n'est plus qu'une coquille vide. J'en apprends la raison une vingtaine de minutes après. Héléna est une miraculée. Si elle-même n'a reçu aucun dommage physique, ses parents et sa sœur sont morts dans l'une des six explosions de l'attentat. Le personnel médical nous informe également qu'ils l'ont trouvé en train de déambuler parmi les cadavres déchiquetés. Elle traînait le corps décapité de sa sœur, en implorant quiconque qui croisait son chemin de la soigner. Depuis, elle n'a plus prononcé un seul mot.

 

En un instant, Héléna a perdu tous ses êtres chers. Ses grand-parents étant décédés, il n'y a personne qui peut s'occuper d'elle dans l'immédiat. Même si ces événements se sont déroulés plus de douze ans auparavant, ils me remplissent de nouveau d'une immense tristesse.

 

Pour cette raison, mes parents ont décidé de prendre Héléna sous leur aile en attendant de prendre une décision définitive après l'enterrement de sa famille. Entre temps, je tente de faire reprendre à ma cousine le goût de la vie. A mon tour, j'effectue de nombreuses recherches sur un des sujets qu'elle appréciait le plus : la planète d'origine de l'espèce humaine. Lorsque nous sommes seuls à seuls, je lui présente les légendes toutes plus extraordinaires les unes que les autres issues de mes découvertes. Mais malgré cela, ma cousine reste obstinément dans son mutisme, gardant la même expression neutre sur son vissage. Toute la journée, elle demeure immobile dans sa chambre sans jamais sourire ni pleurer. Elle a perdu toute volonté de vivre.

 

Par fragments, je revois plusieurs épisodes de sa longue dépression jusqu'à la messe d'hommage aux victimes de l'attentat perpétré par le groupe extrémiste F.L.I. C'est lors de cette célébration à la grande Cathédrale de Gambetta qu'Héléna pleure pour la toute première fois à l'écoute du chant grégorien des moines du courant analytique de la chrétienté. Cette magnifique prière musicale vieille de plus de 26 siècles en ancien français, l'une des langues antiques fondatrices de Thunderia, a fait larmoyer la majorité de l'auditoire. Le son se répercute sur les parois en marbre blanc de l'édifice avant de parvenir à nos oreilles.

 

 

Ô père des lumières,

Lumière éternelle et source de toute lumière.

Tu fais briller au seuil de la nuit

La lumière de ton visage.

Les ténèbres pour Toi ne sont point ténèbres

Pour Toi les nuits sont aussi claires que le jour.

Que nos prières devant Toi s'élèvent comme un encens,

Et nos mains comme l'offrande du soir.

 

Ô Père des lumières,

Lumière éternelle et source de toute lumière.

Tu fais briller au seuil de la nuit

La splendeur du Ressuscité.

Nous n'avons plus besoin de lune ou de soleil

Nous avançons à la lumière de l'Agneau.

Que nos prières devant Toi, s'élèvent comme un encens

Et nos mains comme l'offrande du soir.

 

Ô Père des lumières,

Lumière éternelle et source de toute lumière.

Tu fais briller au seuil de la nuit

La clarté de ton esprit saint.

Nous tenons allumées nos lampes pour les noces

Et nous allons à la rencontre de l'époux.

Que nos prières devant Toi s'élèvent comme un encens

Et nos mains comme l'offrande du soir.

Depuis cette période là, je me suis fait une promesse à moi-même : afin de redonner le sourire à ma cousine, j'ai décidé de lever le mystère qui entoure la Terre, la planète d'origine de l'espèce humaine.

 

**********

 

Soudainement, je me réveille sur mon lit, le visage en larmes et mon corps recouvert de sueur. Le soleil aurorein vient tout juste de dépasser les hauts sommets de la chaîne des Toits Célestes pour éclairer le reste de la vallée. Dans la chambre d'à côté, j'entends de légers gémissements. Shizuku n'arrête pas de pleurer.

Bon sang, mais qu'est ce qu'il s'est passé cette nuit ? Me demandé-je.

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Enfin de retour ! ;D

 

Un chapitre bien étrange que tu nous concocté ce soir :) et j'ai été immergé. Je ne sais pas expliquer ce qui s'est vraiment passer durant cette nuit, mais il semble qu'il se passe des choses surnaturels chez ce couple, sont ils des personnes qui confrontent les voyageurs à leurs plus horrible souvenirs ?

 

En tout cas, j'ai bien aimé le petit passé sur notre héros, il avait une vie de famille assez joyeuse malgré la situation dans lequel ils vivaient tous. Et la pauvre Héléna, a perdu ce qui faisait d'elle une fille qui apportait de la joie :-\, mais je pense qu'en vivant aux cotés de la famille de Titus, elle a dû retrouver le sourire petit à petit.

 

La fin fut très mouvante, avec la musique, vraiment chapeau ! Bref j'attends la suite !

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Sacré chapitre à ajouter à ta collection ! ;D L'écriture est là, d'ue qualité remarquable.

Ce qui se passe dans le chalet est intriguant, Li Mu Bai est plutôt tendu, et certainement que les sensations qu'il a ne sont pas des hallucinations dues à la fatigue. Surtout qu'il est le moins affecté par le sommeil. Non, on dirait que ce couple cache des choses. De la télépathie donc ? Des fouilleurs de rêves ? Ont-ils vraiment un don particulier, ou bien Titus n'a fait qu'un simple rêve où il a revu un passé terrible. L'histoire de Héléna était atroce, la pauvre ado a perdu sa famille d'un seul coup. Le goût de la vie s'est enfui loin d'elle, alors je me demande si elle ne se serait pas donnée la mort, au final.... Mais la cousine blonde a eu un impact non négligeable sur Titus. Tiens anecdote de lecture, avec l'emploie du "je" dès le début, j'ai cru que nous vivions le souvenir du bras droit d'Andréas. Bon après j'ai rectifié, mais ça m'a perturbé. Va falloir que je fasse attention. ^^ 

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  • 2 weeks later...

Chapitre XX : L'apocalypse d'Aurora

 

Tant bien que mal, je sors de ma chambre. Je suis encore tout chamboulé d'avoir vécu une fois de plus un des plus mauvais souvenirs de ma vie. Dans la pièce d'à côté, j'entends toujours Shizuku pleurer à chaudes larmes. Alors que je me dirige à sa porte, la voix explosive de Li Mu Bai me fait sursauter. Elle provient du rez de chaussée.

          - Comment osez-vous ?! Crie-t-il à pleins poumons.

 

Inquiet, je me précipite vers les escaliers. Je dévale les marches quatre à quatre avant de me retrouver dans la salle commune. Ce que je vois me pétrifie sur place.

          - Calmez-vous, jeune homme, lui répond le vieil homme. Vous ne pouvez rien faire contre moi malgré vos capacités. Et je n'ai pas l'intention de vous faire le moindre mal.

 

Le prince héritier pointe deux de ses couteaux vers le vieillard, le regard menaçant. Mais Li n'est pas le plus terrifiant dans la pièce. L'image que je perçois du vieil homme est déformée. On aurait dit qu'il se trouve en plein centre d'une cascade d'eau. Une lueur bleutée entoure sa personne. A côté de lui, une dizaine de dagues et de couteaux de cuisine lévitent, pointant en direction de mon ami.

          - Vous vous rendez compte que ce que vous venez de faire s'apparente à un viol mental ? Reprend Li, en colère.

          - C'était nécessaire.

 

Lentement, je recule jusqu'à ce que je touche le mur derrière moi. Entre temps, Shizuku est en train de descendre les escaliers. Elle s'arrête en plein élan, lorsqu'elle m'aperçoit avec mon visage déformé par la terreur. De là où elle est, elle ne peut pas observer la scène que je vois. Elle me lance :

          - Monsieur Solenius, est ce que tout va bien ?

 

Je me retourne lentement vers elle avant de bégayer :

          - Un bio... bio... biocy... biocy...

          - Un quoi ?

          - Je ne suis pas un biocybride, Titus Solenius. Et encore moins un spatien.

 

L'annonce du vieillard me fait l'effet d'un électrochoc. Sans dire un mot, je regarde les yeux du vieil homme qui ont viré à l'orange. Comment peut-il connaître mon nom complet ? La jeune célestienne, quant à elle, vient se réfugier à côté de moi. Elle me serre fort mon bras gauche déjà engourdi. Le biotique pousse un soupir.

          - Je pense que je vous dois quelques explications, nous dit-il.

 

D'un léger mouvement du poignet, il dépose toutes ses armes blanches sur la table la plus proche. Puis son aura psionique se dissipe. On a de nouveau une image non déformée de lui. Li Mu Bai tient toujours fermement ses deux couteaux en direction du psyker.

 

Alors que le silence se prolonge, la femme du vieillard débarque dans la pièce avec un plateau. Elle nous lance d'un air jovial :

          - Je vous sers quel thé, messieurs ? J'ai un puer qui devrait régaler vos papilles !

 

La scène est tellement surréaliste que je me contente de répondre :

          - Quoi ?

          - Je vous demande quel type de thé vous souhaitez prendre, monsieur Solenius ? me redit-elle d'un ton patient comme si elle est en train de parler à un malentendant.

          - Pour ma part, je prendrai bien un maccha (prononcez matcha), répond le vieil homme.

          - Je sais que tu adores le thé vert, mais je posais la question à nos invités...

 

Malgré la proposition, le prince héritier demeure impassible. Il n'a pas bougé d'un iota, menaçant de bondir comme un léopard au moindre signe d'attaque de la part du biotique. Shizuku me serre de plus en plus fort mon bras. Je peux même sentir son cœur battre rapidement dans sa poitrine. Je suis aussi terrifié qu'elle mais je sais que si nous restons camper sur nos positions, la situation n'évoluera pas. Le visage blême, je prends mon courage à deux mains et je dis, fébrile :

          - Je... je prendrai bien un bon thé à la rose dans ce cas...

 

La vieille femme se retourne vers moi. Elle me regarde droit dans les yeux et se met à sourire.

          - Excellent ! Commente-t-elle. Je vais vous préparer ça de ce pas !

          - N'oublie pas mon maccha, rajoute le psyker.

          - Mais oui, mais oui. Pense surtout à ne pas les effrayer... lui conseille-t-elle alors qu'elle rentre dans la cuisine.

 

Le biotique repousse un soupir. Il s'installe calmement à la table à manger. Il se tourne vers Li Mu Bai.

          - Vous pouvez rester debout si vous voulez, mais si vous souhaitez des explications, nous devrons parler pendant plusieurs heures... Je vous en prie, prenez un siège. Je ne vais pas vous manger !

 

Le prince héritier hésite un petit moment. Puis, sans dire un mot, il range ses couteaux dans ses poches et s'assoit juste en face du vieillard. A mon tour, je me dirige vers la table. La petite célestienne n'a toujours pas lâché mon bras. Il faut dire qu'elle n'a jamais dû faire face à des personnes dotées de pouvoirs psychiques. Je tente de la rassurer.

          - Ne crains rien. Je pense qu'il ne nous fera pas de mal.

          - Vous pensez ?... réplique-t-elle sur un ton à la fois ironique et apeuré.

          - Il a des choses à nous dire. Je préfère m’asseoir pour l'écouter.

 

Shizuku se calme un petit peu et prend place à côté de moi. C'est à ce moment que la vieille femme revient de la cuisine avec deux théières et plusieurs tasses en porcelaine fine.

          - Je ne sais pas par quoi commencer... annonce le biotique.

          - Vous pourriez peut être nous dire pourquoi vous nous avez sondé le crâne ? Dit mon ami Li sur un ton cassant.

          - Ou qui vous êtes, exactement, renchérit Shizuku.

 

Le vieillard se met à sourire puis déclare :

          - Oui, vous avez raison, jeune fille. Les présentations d'abord.

 

Par la suite, il prend sa tasse de thé, le hume avec délectation et boit une petite gorgée. Enfin, il repose le petit récipient de porcelaine sur la table, faisant un léger bruit qui se répercute dans toute la pièce. Il souffle un bon coup avant de reprendre la parole :

          - Je me nomme Jialong. Wang Jialong. Je suis, moi aussi, un maître du vent.

          - C'est impossible, réplique Shizuku. Je connais les cent vingt trois maîtres du vent de notre planète. Et je suis certaine que vous n'en faites pas partie.

 

Le biotique éclate de rire. Il met une bonne dizaine de secondes à se ressaisir avant de répondre :

          - Ne soyez donc pas si arrogante, jeune fille. En réalité, il existe plusieurs dizaines de milliers de personnes qui sont des maîtres du vent sur Aurora... Et la plupart d'entre eux habitent les territoires du Nord.

 

Un long silence fait place à la déclaration. Tour à tour, je me contente de regarder mon ami Li et le vieillard assis en face de lui. Finalement, le prince héritier du trône de jade rompt le silence :

          - Vous êtes originaire du pays Nordique ? Rien que ça ?...

          - Qu'est ce que ça signifie ? Demandé-je

          - Vous savez, dans la plupart de nos mythes fondateurs, on fait référence à une nation que les Dieux ont béni, m'explique Shizuku. Un véritable paradis sur Aurora qui se situe au nord de la chaîne des Toits Célestes. Mais en réalité, on ne sait absolument rien à son propos. Des milliers de personnes sont parties explorer ces contrées et aucune d'entre elles n'est revenue. Pour cette raison, le royaume des Toits Céleste condamne durant la saison chaude les passages qui mènent au nord.

          - Dans les légendes traitant des maîtres du vent, on en fait aussi allusion, ajoute Li Mu Bai. Lorsque les hommes ayant le don de vision ont réussi à maîtriser leurs capacités, une partie d'entre eux se sont dirigés vers les territoires du Nord. Eux non plus ne sont jamais revenus. On raconte que, là bas, il existe un paradis si magnifique qu'il est impossible de revenir chez soi par la suite tant on est absorbé par la beauté des lieux...

 

Avec lenteur, je me tourne vers le vieil homme. Sans faire attention à nous, il continue de boire calmement le reste de son thé vert. Au bout de quelques temps, il repose à sa tasse et se met à nous regarder droit dans les yeux :

          - Je peux bien vous raconter la réalité des choses. Après tout, vous voyagez avec un étranger qui vient d'un autre monde... Et je pense, monsieur Solenius, que nous pourrons vous aider dans votre quête.

 

Surpris, j'allais répondre quand soudain, ses yeux virent au jaune et s'illuminent. Je sens que ma conscience défaille avant de me retrouver aspirer dans le néant...

 

**********

 

Je reviens lentement à moi. Mon corps flotte dans un noir absolu, soumis à aucune force. Petit à petit, je discerne autour de moi des étoiles qui se mettent à scintiller à des années lumières.

Je suis dans l'espace ? Pensé-je.

Vous ne regardez pas dans la bonne direction, monsieur Solenius, dit une voix dans mon esprit.

 

Je me retourne. Ce que je vois m'étonne davantage. Flottant dans le vide intersidérale de l'espace, Li et Shizuku me regardent d'un air ahuri qui m'aurait fait rire aux éclats dans des circonstances normales. A côté d'eux, se tient le vieil homme.

Où sommes-nous ? Demandé-je. Dans les rêves de quelqu'un d'autres ?

Ah, non ! Pas cette fois-ci, me répond télépathiquement le biotique. Vous êtes dans mon propre esprit. Je pense que des images parlent parfois mieux que les mots eux-même...

 

Derrière lui, se dessine la planète Aurora avec ses aurores boréales qui prennent forme dans sa stratosphère. Mais quelque chose n'est pas normale. De là où nous sommes, nous pouvons apercevoir ce qui semble être une station orbitale ainsi qu'un vaisseau aux dimensions titanesques qui gravitent autour de la planète. Par ailleurs, je repère quatre autres vaisseaux plus petits. Des croiseurs, vraisemblablement.

 

Ce que vous allez voir s'est déroulé il y a 1523 années standards ou 1142 années auroreinnes... Les images que je vous montre par le biais de mon esprit sont issues d'archives que nous gardons précieusement dans mon pays.

Je pense que vous le savez déjà, monsieur Solenius. La planète subissait un processus de terraformation à ce moment là. Celui-ci avait débuté un siècle standard auparavant. Aurora était le dernier des cent quarante mondes colonisés lors de la seconde vague d'émigration du système solaire.

 

Interrogatif, je penche la tête sur le côté. Je pose ma question télépathiquement.

La seconde vague ?

Oui, me répond Jialong. C'est ainsi que l'on nomme ce phénomène. D'après ce que je sais, après avoir consulté certains holo-mémoires de mon pays, en l'an 2914 du calendrier chrétien de la Terre, c'est à dire il y a 1712 années standards, l'Agence Spatiale Internationale Terrienne a mis au point une nouvelle technologie extraordinaire : la propulsion par hyperespace. D'un coup, l'humanité n'était plus dépendante des saudecs pour coloniser les systèmes. La galaxie entière, et même celle d'à côté, était à portée de main. A cette époque, ces événements ont provoqué une grande effervescence. En cent cinquante ans, les gaïaciens ont terraformé cent quarante mondes très lointains grâce à l'hyperespace. Ceux-ci sont devenus des centres industrielles extrêmement influents à la pointe de la technologie. De plus, comme ces planètes n'étaient pas soumises aux réglementations sévères sur la bioéthique ou autre qui régissaient le système solaire, de nombreuses expérimentations et transformations sur les être vivants ont été menées. Ce sont sur ces mondes que les premiers psykers et biotiques ont été créés. Le génie génétique avait atteint un tel niveau que de nouvelles espèces animales et végétales ont été carrément élaborées de toute pièce... Les gaïaciens creusèrent alors un écart technologique considérable vis à vis des autres nations issues de la première vague d'émigration...

C'est alors que le visage du vieil homme s'assombrit. Li et Shizuku le regardent intensément, les yeux pleins d'incompréhensions. Je pense que je leur expliquerai plus tard ce à quoi le biotique est en train de faire référence. Pour ma part, j'attends patiemment que le vieillard reprenne son récit.

Seulement voilà, à partir de là, je ne suis pas au courant des événements qui se sont déroulés par la suite. Je ne me suis pas penché davantage sur les archives pour en apprendre plus. En revanche, je peux vous montrer ce qu'il s'est passé sur Aurora près de deux siècles plus tard.

 

Le psyker se tourne vers la planète. Nous regardons de plus près la surface de ce monde aux éternelles aurores boréales. Même depuis l'espace, nous pouvons apercevoir ce qui nous semble être cinq centres urbains industrialisés. Les structures doivent être gigantesques pour qu'elles puissent être visibles depuis l'orbite...

Comme je vous le disais tout à l'heure, reprend Jialong Wang, les faits que je vais vous montrer datent de 1142 cycles auroreins. A ce moment là, les autorités auroreinnes n'avaient plus eu aucune nouvelle de Gaïa depuis plusieurs jours. Toutes les communications provenant du système d'Hélios, y compris la transcription quantique, étaient coupées.

 

Tout d'un coup, nous voyons des flashs étincelants à près de cent mille kilomètres d'Aurora. Mais à cette distance, mis à part les éclats lumineux qui n'ont duré que quelques dixièmes de seconde, nous ne pouvons rien voir. Le biotique brandit alors son bras et nous sommes comme téléportés d'un seul coup vers l'origine de ces flashs. Ce que j'y vois me sidère. Trois immenses destroyers accompagnés d'une vingtaine de cuirassés lourds sont apparus, sortis, j'imagine, d'une fenêtre d'hyperespace. J'entends alors des voix dans ma tête, dans un galactique standard ancien.

Ici le commandant Kurotawa aux vaisseaux de guerre non identifiés. Veuillez nous indiquer la raison de votre présence dans les territoires de l'Agence Spatiale Internationale Terrienne. A vous.

 

C'est alors que les navires spatiaux déploient leur arsenal. Des canons de toute sorte et de toute taille pointent en direction de la planète. La même voix, cette fois-ci affolée, reprend en japonais antique dans ma tête.

Ces enfoirés vont tirer ! Activez les boucliers et barrières cinétiques !

 

Quelques secondes s'écoulent avant que les premiers lasers à faisceaux cohérents ne partent. De mon côté, je m'aperçois que les assaillants tirent également des projectiles plasmatiques et des obus gaussiens à haute vélocité. Mon dieu... Ces obus contiennent sûrement des charges thermonucléaires.

 

Le vieil homme fait alors un léger mouvement de la tête et nous sommes à nouveau téléportés. Cette fois-ci, nous arrivons proches des quatre petites frégates auroreinnes. Elles sont en train d'être englouties dans d'énormes explosions. Leurs boucliers ne vont pas tenir longtemps face à une telle puissance de feu. Sporadiquement, elles répliquent en lançant à leur tour plusieurs lasers et faisceaux plasmatiques contre leurs adversaires. Mais bien vite, elles sont désintégrées dans les déflagrations.

 

L'immense vaisseau qui se tient à leur côté est, quant à lui, durement touché. Malgré sa taille imposante, il tente un atterrissage forcé à la surface de la planète. Il s'écrase quelque part dans les territoires au Nord de la chaîne des Toits Célestes. Les nuages couvrent intégralement la région et il m'ait impossible de localiser précisément le lieu de son crash.

 

La station orbitale, elle, disparaît dans une explosion thermonucléaire qui nous force, moi et mes compagnons, à nous détourner de la déflagration tant celle-ci est intense. Une fois la bataille spatiale terminée, les tirs cessent pendant quelques minutes.

 

Puis, sous nos yeux horrifiés, ils reprirent de plus belle avec cette fois pour cibles les différents centres urbains de la planète. La quasi-totalité des villes et des sites industriels d'Aurora disparaissent dans le feu nucléaire. La lueur des aurores boréales n'est plus visible, tant la lumière dégagée par les dizaines de champignons atomiques est importante. Au bout d'une vingtaine de minute, le bombardement orbital stoppe net. Les bâtiments de guerre belligérants disparaissent de nouveau dans des fenêtres d'hyperespace après avoir accomplis leur sinistre besogne.

 

Alors que je me remets à peine du choc des événements, le vieux biotique commente dans mon esprit :

Ce jour là, plus des trois quart des colons d'Aurora ont péri... et ce, en moins d'une demi-heure.

 

Brusquement, les images se floutèrent et je sens que je m'enfonce une fois de plus dans le néant...

 

**********

 

Lorsque je rouvre mes paupières, je suis encore assis à la table à manger, aux côtés de Shizuku. Celle-ci se frotte frénétiquement les yeux. Li Mu Bai, lui, est déjà complètement remis de ce que nous venons de vivre. Le vieil homme, quant à lui, finit tranquillement sa tasse de thé vert.

 

L'héritier du trône de Jade prend alors la parole :

          - Tout ceci était très intéressant, Jialong et j'en suis moi-même le premier étonné. Mais ça ne me donne pas la raison de votre inspection de nos pensées.

          - Ni du fait que vous ayez accès à des technologies relativement modernes par rapport au reste de la planète, renchéris-je. Je croyais que les rayons cosmiques de l'étoile d'Amaterasu empêchait le développement de tout système électrique, informatique ou quantique sur Aurora...

 

Le psyker nous regarde à tour de rôle d'un air désabusé.

          - Je vais vous expliquer... nous dit-il.

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Bon chapitre !

 

Le coupable de cette nuit étrange venait bien du couple de vieillard. Ce dernier est en faite un Psyker ou un maître du vent dans la langue d'Aurora. Li semble n'a pas avoir aimé été sonder à son insu, dommage on ne saura rien sur son passé pour le moment, ni pour Shizuku et ses pleurs.

 

Cependant, le vieil homme nous apporte pas mal de nouvelles informations, sur Aurora et un mystérieux paradis au Nord de cette planète. Il doit vraiment y avoir une force quelconque qui retient tout ceux qui s'y aventurent.

 

Tu t'y es bien pris pour la description du voyage à travers l'esprit du vieillard, c'était très compréhensible et facile à s'imaginer ;), il nous a montré un événement important ayant eu lieu dans le passé sur Aurora. Mais cette grande guerre a mené à quoi ? Je me dis aussi que le gros vaisseau qui a chuté dans les contrées du Nord, doit être dans le lieu du Paradis dont tout le monde parle, une nouvelle civilisation a dû s'y développer dans ce lieu et ils doivent préparés un grand coup qui sait....

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Le suite est tout aussi prenante, on en sait d'avantage sur ce vieil homme qui serait don un maitre céleste ! En plus, il les informe qu'il y en a bien plus que ce que le Royaume de Jade et les Trônes Célestes s'étaient imaginés. Que cette personne puisse utiliser une technologie avancée sur cette planète est plus quu'intéressant, j'attends les explications de pied ferme !

 

J'aime bien ce trio principal, chacun réagit à sa manière à ce qu'il découvre sur l'homme mystérieux, et ce qui s'est produit sur Aurora. J'ai aussi assez bien saisi cette conquête de l'espace par les gaïaciens. On apprend qu'ils ont profité des autres planètes à leur disposition pour faire des expériences, et je me dis que ces expériences peuvent cacher bien des choses... Les gaïaciens auraient pu aller trop loin dans leurs expérimentations.

Nous sommes un peu dans le noir total à propos de ce qui a ravagé Aurora et surtout ses colons. Je ne m'aventurerai pas à théoriser. En tout cas, je suis persuadé que les gaïaciens ne sont pas tout blanc.

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Chapitre XXI : Le début du voyage

 

Jialong Wang pousse un long soupir. Visiblement, il n'a pas l'habitude de se lancer dans des développements longs et complexes. Il reste silencieux un petit moment, le temps de mettre de l'ordre dans ses pensées avant de répondre à nos interrogations.

          - Vous vous souvenez du vaisseau gigantesque qui s'est écrasé au nord de la chaîne des Toits Célestes ? Finit-il par nous dire.

          - Oui, bien sûr, lui répond Shizuku.

          - Eh bien ce navire spatial n'était pas n'importe lequel...

 

Le vieil homme nous regarde à tour de rôle droit dans les yeux. Instinctivement, je déglutis. Je pense avoir une petite idée sur la fonction de l'immense bâtiment de l'espace. Comme pour confirmer mes pensées, le biotique nous annonce :

          - C'était un vaisseau de colonisation. Tant que la terraformation de la planète n'était pas terminée, il se devait de rester en orbite pour surveiller le bon déroulement du processus. Ses soutes regorgeaient de graines de végétaux en tout genre et d'embryons congelés afin d'élaborer une biosphère viable et stable pour les millénaires à venir. Par ailleurs, il pouvait transporter plusieurs dizaines de millions de colons dans les compartiments supérieurs.

 

Li Mu Bai demeure bouche bée. Je suis sûr qu'il a du mal à accepter l'idée qu'un nombre inimaginable de personnes s'entassent dans un navire d'une dizaine de kilomètres de long. Toutefois, ce n'est pas sa réaction qui me surprend le plus.

          - Euh, au fait, c'est quoi la terraformation ? Je savais que l'espèce humaine n'était pas originaire de cette planète mais là, je n'arrive plus à suivre la conversation.

 

La remarque de la jeune célestienne me prend au dépourvu. Avant que le psyker ne poursuive son récit, je résume très grossièrement à notre compagne de voyage ce que je sais de l'histoire de l'humanité. Comment les hommes sont sortis du système primaire d'Hélios et ont conquis l'espace grâce aux saudecs et à l'univers plan puis, plus tard, comme nous l'avons vu tout à l'heure, avec la propulsion hyperespace. Je lui explique que la terraformation est un processus qui permet de rendre les différents mondes habitables pour les humains.

 

A chacun de mes développements, Shizuku hoche la tête, compréhensive. Sa capacité d'absorber les informations comme une éponge m'étonnera toujours. Durant les quarante minutes de mon intervention, le biotique n'a pas prononcé un mot. Il s'est contenté d'attendre patiemment que je finisse tout en reprenant de temps à autre des tasses de maccha.

 

Finalement, une fois que j'ai terminé mes explications, le vieil homme reprend là où il en était auparavant.

          - Comme je le disais tout a l'heure, le navire de colonisation a fait un atterrissage de fortune dans les territoires Nordiques. La plupart de ses systèmes ont été détruits ou ont été lourdement endommagés lors du crash. Seuls les générateurs de bouclier et de camouflage optique sont restés parfaitement fonctionnels.

 

Je me retourne vers le psyker, étonné. Si le vaisseau n'a pas été entièrement désintégré, il est fort probable que les survivants du bombardement nucléaire aient réussi à conserver une bonne partie des technologies de l'époque. Le vieil homme me renvoie mon regard, amusé. Il s'appuie contre le dossier de sa chaise avant de continuer son histoire.

 

D'après ce que nous dit le vieillard, certains biotiques qui ont échappé au massacre ont tenté de se reconstruire un nouveau foyer dans la région où le navire de colonisation s'est écrasé. Grâce aux barrières cinétiques extrêmement puissantes du bâtiment spatial, ils ont pu continuer à utiliser une technologie relativement moderne, protégés des rayons cosmiques de l'étoile d'Amaterasu. Ils ont même contribué à étendre considérablement le rayon d'action des boucliers jusqu'à trois cent kilomètres autour de la carcasse du vaisseau. 

 

Le pays Nordique est ainsi apparu sur Aurora. La seule nation qui utilise encore la technologie avancée des temps de jadis. Les siècles passant, les générations successives ont réussi à réactiver plusieurs systèmes du navire spatial comme les bibliothèques holographiques qui renferment quantité d'informations de tout bord. Dès lors, le peuple du Nord a pu récupérer un nombre considérable de connaissances. Les nordiques ont ainsi élaboré de nouveaux générateurs de bouclier et de camouflage optique pour étendre leurs territoires. En effet, même après plus d'un millier d'années, ils ont conservé la hantise des massacres de l'an zéro post lost.

 

Le biotique fait une pause dans son discours pour reprendre une nouvelle tasse de thé vert. J'en profite pour lancer mes commentaires :

          - Je suppose que vous avez repéré notre vaisseau de patrouille hanatien lorsque nous nous sommes mis sur orbite.

          - C'est exacte, confirme le vieil homme.

          - Comme nous n'avons pas observé de source de technologie avancée sur Aurora lorsque nous avons lancé le scan de la planète, j'émets une seconde hypothèse. Les nordiques ont activé leurs systèmes de camouflage optique et magnétique.

          - Encore exacte ! Décidément, vous m'impressionnez ! Ironise le vieillard.

          - C'est ça, moquez vous ! En attendant, vous nous avez confondu avec les assaillants des temps passés, je me trompe ?

 

Cette fois-ci, le psyker se renferme dans un silence gêné. Apparemment, j'ai visé juste... Li, hors de ses gonds, se lève tout d'un coup.

          - Bon sang, c'est pour cette raison délirante que vous nous avez attiré ici et que vous nous avez sondé le crâne grâce à vos capacités télépathiques ?!

          - Ah, ils nous ont attiré ici ? Demandé-je, surpris.

          - Bien évidemment. Lorsque je vous ai dirigé jusqu'à ce chalet, j'étais persuadé que nous allions atteindre la ville de Yamanashi qui n'était qu'à cinq heure de marche de l'endroit où nous nous sommes crachés avec le Tsubasa.

 

Le prince héritier du trône de Jade lance un regard furieux au biotique.

          - Répondez-moi ! ordonne-t-il d'un ton sec et cassant.

          - Vous n'êtes pas loin de la vérité, jeune Li Mu Bai, lui répond le vieil homme avec hésitation.

          - Je suis tombé en plein dessus, oui !

 

De là où je me trouve, je peux sentir littéralement ma colère de mon ami. Il est tellement furieux qu'on aurait dit que ses yeux jettent des éclairs. Cependant Shizuku stoppe net son élan colérique d'un coup :

          - Dans ce cas, je ne comprends pas une chose, monsieur Wang...

          - Dîtes-moi donc, jeune fille.

          - Pourquoi, la nuit dernière, il m'a semblé vivre l'un des moments les plus douloureux de monsieur Solenius ? Ce n'était pas un souvenir qui m'appartenait.

 

La jeune célestienne, Li Mu Bai et moi-même nous regardons à tour de rôle. Suite à cette question, le silence s'est imposé dans la pièce. Alors qu'il s'éternise, le vieillard finit par donner une réponse.

          - Notre objectif était de découvrir ce que venait faire les étrangers sur notre planète. Seul monsieur Solenius parmi vous trois est hanatien. Nous avons donc exploré en priorité sa mémoire à lui. Or, lorsque vous entrez dans la tête de quelqu'un, vous devez... comment dire... ''occuper'' son cerveau pendant que vous ratissez ses parties mémorielles. Et quoi de mieux pour focaliser l'attention du cerveau sur quelque chose que de lui faire revivre l'un de ses souvenirs les plus marquants ? Du coup, lorsque nous avons sondé notre ami hanatien, cela a également influencé vos propres rêves à vous, Shizuku comme Li Mu Bai...

 

A mon tour, j'entre dans une colère noire. Ces souvenirs douloureux, qui me sont profondément personnels, ont été exposés directement dans les esprits de mes compagnons de voyage. Sentant que je vais exploser, le biotique s'empresse de rajouter :

          - La bonne nouvelle, dans tout ça, c'est que nous pourrons considérablement vous aider dans votre quête sur l'histoire des gaïaciens, monsieur Solenius.

          - Vous connaissez les objectifs que je poursuis ? Dis-je, loin d'être calmé.

          - Oui, et je peux vous assurer que nos archives et nos bibliothèques holographiques contiennent un nombre inimaginable d'informations sur l'Histoire de l'humanité jusqu'au bombardement thermonucléaire d'Aurora. Il serait bon que vous alliez directement les consulter sur place, dans le pays Nordique.

 

Ces quelques mots m'apaisent bien plus que je ne l'aurais souhaiter. Alors que je m'apprête à lui poser davantage de question, le vieil homme reprend la parole :

          - Je vais vous faire un laisser-passer holographique que vous pourrez donner aux autorités nordiques pour qu'ils vous autorisent à étudier nos holo-mémoires et nos livres des bibliothèques.

          - Vous ne pouvez pas directement les contacter ? demandé-je.

          - Rappelez-vous que les rayons d'Amaterasu bloquent toutes les communications... et nous ne maîtrisons pas la technologie de la transcription quantique.

          - Dans ce cas, proposé-je, on pourrait attirer ici les autres membres de l'équipage de mon vaisseau de patrouille. Ils nous emmèneraient en un rien de temps au Nord de la chaîne des Toits Célestes.

          - Je ne pense pas que ce soit une bonne idée...

 

Le psyker se penche alors davantage vers moi, comme s'il allait me faire partager un secret d'état.

          - En réalité, monsieur Solenius, si vous vous rapprochez de nos territoires avec vos navettes et ce, même si vous vous identifiez de façon claire et nette, les défenses sol-espace que nous avons créées au cours des trois derniers siècles vous réduiront en charpie...

 

Il me présente alors la seule solution pour pénétrer les territoires nordiques sans encombre : y aller à pied afin de remettre en main propre les documents officiels holographiques aux responsables des frontières. Si jamais j'accepte de faire le voyage, le vieil homme fera tout ce qui est en son pouvoir pour attirer mes compatriotes hanatiens chez lui et leur expliquer la situation. Ainsi, il leur demandera de patienter jusqu'à ce que je sois rentré en contact avec les nordistes.

 

Seulement, la saison froide va bientôt commencer. Les différentes routes qui mènent aux territoires du Nord ne seront plus praticables pendant au moins huit mois. Si je souhaite toujours réaliser ce périple, je devrai passer par les souterrains d'Aurora... qui sont contrôlés presque intégralement par plusieurs peuplades naines. Celles-ci connaissent actuellement une grave crise politique.

          - Ce ne sera pas un voyage facile, m'avertit le vieillard. Mais je pense que les découvertes que vous ferez dans nos archives en valent la chandelle.

          - Une seule chose est sûre, Jialong Wang. Je ne pourrai jamais entreprendre un tel périple tout seul. D'autant plus que je ne connais absolument pas ces civilisations... naines.

          - Cependant,vous avez des amis, ici, me dit-il en souriant.

 

Puis, il se tourne vers Shizuku et Li Mu Bai en leur lançant des regards insistants.

 

**********

 

Mei traversa d'un pas rapide les rues pluvieuses et polluées de la cité industrielle d'Asgard, sur la planète d'Octave. Malgré les conditions météorologiques et l'heure tardive, elle croisait de nombreux passants marchant d'un pas pressé. Certains d'entre eux visionnaient des hologrammes informatifs en bidim à quarante centimètres devant leur visage. De temps à autres, la biocybride rencontrait des patrouilleurs qui vérifiaient discrètement le profil psychique et encéphalographique des citoyens dans leur rayon d'action. La psyker subit sans broncher les contrôles. Elle savait que les barrières psioniques de son cybercerveau empêcheraient tout accès aux informations qu'elle avait dans son esprit. Par ailleurs, ces même défenses renvoyaient le profil standard d'un travailleur spatien qui n'a absolument rien à se reprocher.

 

La gaïacienne finit par arriver dans le quartier rouge de la ville. Là, des drones vérifiaient l'âge des visiteurs et empêchaient tout humain de moins de dix huit ans de pénétrer dans la zone. La jeune femme asiatique poursuivit son chemin. Dans ce secteur, les rues commençaient à être de plus en plus animées. D'un coup œil, Mei Woo Tang repéra l'établissement dans lequel elle se devait d'entrer : le bar Les Belles Rencontres.

 

En vitesse, elle déboula dans le bâtiment en même temps qu'une vingtaine d'autres personnes.

          - Bienvenue, chers clients ! Annonça d'une voix faussement enjouée l'un des serveurs du bar.

 

Sans attendre, la biocybride s'assit à une table pour deux personnes dans un coin reculée de la première des douze immenses salles que comptaient le rez de chaussée de ce gigantesque édifice. Elle attendit. Dix minutes. Puis vingt. Toujours rien. Autour d'elle, les couples se faisaient et se défaisaient. La plupart d'entre eux allaient à la rencontre d'un gérant qui leur fournissait ensuite un holo-pass pour se rendre aux étages supérieurs. Au bout d'une heure, un homme de vingt cinq ans vint à sa rencontre.

Ah ! Le voilà, pensa-t-elle, soulagée.

 

Soudain, à sa grande surprise, l'individu se mit à déclamer :

          - Bonsoir, ma chérie ! Je ne t'ai pas fait trop attendre, j'espère ?

 

Puis, il l'embrassa. Mei Woo Tang recula d'un mouvement presque imperceptible.

Faites comme si de rien n'était, lui envoya télépathiquement le jeune homme. Même ici, nous sommes surveillés. Il n'y a que dans les chambres d'établissements de ce type que nous sommes sûrs que nos conversations orales comme télépathiques ne seront pas interceptées.

Je vois... lui répondit la psyker.

 

D'un même mouvement, ils se dirigèrent vers l'un des quatre comptoirs de la pièce. Là, un employé du bar les reçut avec le sourire. Ses yeux viraient au jaune dés qu'il leur engagea la conversation. C'était un biotique. Mei comprit qu'en même temps qu'il leur proposait différents services, il vérifiait leur dossier informatique sur les bases de données générales. Par ailleurs, il effectuait un ultime contrôle encéphalographique.

          - Nous aimerons avoir une chambre pour cette nuit, annonça le jeune homme.

          - Aucun problème, monsieur. Vous êtes tous les deux en règle. En revanche, le centre d'administration ne vous a pas encore donné l'autorisation d'avoir des enfants. Avez-vous penser à prendre des contraceptifs ?

          - Je les ai ici, répliqua le compagnon de la biocybride tout en montrant un petit comprimé de couleur rose.

          - Parfait, parfait. Voici pour vous. Chambre 289.

 

Le bracelet holographique du jeune homme étincela l'espace d'une seconde. Il venait de recevoir un holo-pass temporaire.

          - Je vous remercie d'avoir choisi notre modeste établissement, conclut l'employé.

 

En silence, la gaïacienne et son complice rejoignirent les étages supérieurs. Ils mirent un petit moment avant de trouver leur chambre où la porte, de forme ovale, s'ouvrit automatiquement à leur passage. Lorsque celle-ci se referma, la psyker poussa un long soupir de soulagement.

          - Nous pouvons parler sans crainte, ici, déclara le jeune homme.

 

Il s'assit sur le lit deux places en bio-fibres extensibles avant de continuer :

          - Nous ne nous sommes pas encore présentés. Je me nomme John Douglass. Je fais parti du département bêta d'infiltration sur cette planète.

          - Je m'appelle Mei Woo Tang. Je suis une biocybride offensive.

 

L'espion écarquilla les yeux. Il avait complètement changé d'expression faciale.

          - Je peine à croire que vous ayez pu venir sur ce monde sans vous faire repérer... Racontez-moi votre périple. Il se peut que la police secrète soit déjà sur vos traces.

          - Tout ce que je souhaite, c'est rejoindre les territoires gaïaciens.

          - Dans l'immédiat, c'est impossible, lui répondit le jeune homme. Nous allons devoir vous trouver un emploi en attendant votre exfiltration. Vous n'êtes pas sans savoir que les nettoyeurs éliminent tout élément ''improductif'' à la société spatienne...

 

Les yeux de la psyker s'assombrirent. Elle en avait déjà entendu parlé. Mais jamais elle n'avait été confrontée à ce phénomène.

          - Pour le moment, vous devez m'exposer la manière dont vous avez atterri sur Octave. Nous devrons peut être mettre en place des contre-mesures si les services secrets sont après vous.

          - Très bien, je vais vous montrer ce que j'ai vécu par lien télépathique, lui répondit la gaïacienne.

 

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On apprend encore un peu plus.

 

Si au début Titus faisait par de ses prouesses dans ses connaissances à Shizuku, par la suite, il devait laisser la parole au vieux Psyker, ce dernier répond à l'ensemble de nos questions sur les contrées du Nord et j'avais un légèrement vu bon pour le crash. Il nous explique que c'est lui qui les a amenés à eux pour connaitre leur identités et raison. La réaction de Titus m'a bien fait rire, il est passé d'une colère noir à un bien fou, juste en apprenant qu'il aurait de quoi avancer ses recherches sur la terre originelle xD;D.

 

En tout cas, cela s'annonce périlleux pour qu'ils atteignent les contrées du Nord.

 

Mei quand a elle, a réussit à s'infiltrer sur Octave sans problème, elle rencontre un agent infiltré qui l'aidera à rejoindre son équipe, mais elle devra patienter et être très prudente pour ça. Nos deux héros vont devoir se démener.

 

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Chapitre d'excellente qualité, rien à redire là-dessus.

 

Les explications sur le pays Nordique, le vaisseau de colonisation et comment ils ont pu préserver une certaine technologie avancée, sont bonnes et cohérentes. Je n'en attendais pas moins de ta part !  ;D Le voyage qui se profile m'a l'air d'être passionnant avant même qu'il ne commence. Devoir passer par les terres naines ne sera pas de tout repos. On a aussi la raison du mauvais rêve de Shizuku, il y a eu un partage de souvenirs. Une raison qui me satisfait, on va dire.

 

Mei est sur une planète ennemie, quelque part logique vu comment a tourné l'attaque gaïacienne. La psyker l'a échappé de peu, elle peut néanmoins compter sur une police secrète et ce John. Vu comment est organisé la police, et les défenses spatiennes, Mei va se jouer la vie pour parvenir à ses fins.

 

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  • 3 weeks later...

Chapitre XXII : Danse avec les loups

 

Bon sang, qu'est ce que j'me les gèle ! Me répété-je une fois de plus.

Les températures ont encore diminué aujourd'hui. La neige tombe sans discontinuer depuis deux jours. On sent vraiment que le mois de transition vers la saison froide a débuté. Et dire qu'il nous reste encore quatre jours de marche à pied avant d'atteindre la station de transit de Shibuyama.

 

Le prince héritier du trône de Jade passe devant moi. Portant près de quarante kilos de paquetage ainsi qu'un fusil et une petite mitraillette, il avance avec difficulté. De mon côté, je  transporte deux fois moins de matériel que lui et je peine à le suivre. La poudreuse qui s'accumule sur notre chemin nous ralentit considérablement. On s'enfonce de près de vingt centimètres dans la neige.

 

Le paysage, en revanche, est à couper le souffle. Les montagne ont revêtu leur manteau d'hivers. Les pins sont comme nappés d'une couche argentée. Certains petits cours d'eau ont gelé, offrant à nos yeux des sculptures naturelles transparentes qui déforment la lumière. Un peu plus loin sur notre chemin, des cascades se sont littéralement figées dans le temps en attendant le retour de la belle saison. Par ci par là, des petites touffes d'herbe tendre ressortent de la poudre blanche, refusant de se laisser recouvrir par les flocons.

 

Soudain, j'entends une respiration de plus en plus haletante et bruyante derrière moi. Je m'arrête avant de jeter un coup d’œil par dessus mon épaule. Shizuku, la petite célestienne, est à bout de force. Même si elle ne porte qu'un petit sac accompagné d'un fusil de chasse, je sens qu'elle ne tiendra plus très longtemps. Les couches de vêtements qu'elle a revêtu ne facilitent pas ses mouvements.

          - Li, je pense qu'il est temps de faire une nouvelle pause, lancé-je à mon ami.

 

Le jeune homme se retourne. Une grosse quantité de vapeur s'échappe de sa bouche à chacune de ses respirations. Le visage en nage, il me répond :

          - Ouais, bonne idée. Faisons une halte dans cette anfractuosité, là-bas.

 

Alors que j'en suis encore à repérer la grotte qu'il vient de me montrer, Li s'y dirige sans nous attendre. Poussant un soupir, je me tourne vers l'adolescente qui nous accompagne. De fatigue, elle s'est assise dans la neige. Je lui tends la main.

          - Allez, encore un petit effort ! On doit encore faire cent mètres avant de pouvoir manger un morceau, l'encouragé-je.

 

Shizuku me regarde d'un air dépité. Elle reprend son souffle durant une vingtaine de secondes avant de prendre ma main. Avec force, je l'aide à se relever. Elle s'accroche à moi pour ne pas retomber dans la poudreuse.

          - Décidément, je ne te comprends pas, lui dis-je. Lorsque nous étions chez les Wang, tu aurais pu retourner chez toi et retrouver ta famille et tes amis...

          - Ce n'est pas aussi simple, monsieur Solenius...

 

Le silence se prolongeant, je me décide à continuer :

          - Allons, allons, après tout ce qu'on a vécu ensemble depuis la mine de Nageki, tu peux m'appeler par mon prénom et me tutoyer !

 

Se sentant davantage en confiance, la jeune fille célestienne finit par déballer :

          - En réalité... Titus... Je ne pourrai probablement pas revenir chez moi avant longtemps.

 

Je la dévisage, incrédule. Mais son air triste et désespéré me force à ravaler mon commentaire. Elle reprend :

          - Si je rentre chez moi, je serai poursuivie et exécutée pour désertion et sans doute collusion avec l'ennemi... Normalement, mon devoir m'imposait de vous résister jusqu'à la mort lorsque vous m'avez pris dans le Tsubasa. Dés que l'armée m'aura retrouvé, le tribunal militaire s'empressera de faire de mon cas un exemple.

 

Alors qu'elle me raconte ses inquiétudes, des larmes se mettent à perler sur ses joues rougies par le froid. Je suis tétanisé. A cause de Li et de moi-même, cette petite ne pourra pas retrouver son foyer. Je ne sais absolument pas comment réagir face à ses déclarations. Voyant que mon visage se décompose, la jeune fille poursuit :

          - Mais vous... tu sais, Titus, je ne vous en veux pas, à toi et à Li. Après tout, si vous m'aviez laissé assommée dans la barge de transport à Nageki, je serais morte à l'heure qui l'est. Vous avez secouru une personne qui était votre ennemie et pour cela, je vous en suis reconnaissante à tous les deux.

          - Tu n'es même pas un soldat... On ne pouvait tout simplement pas t'abandonner.

          - Je le sais, Titus. Je le sais.

 

Nous restons encore quelques instants ainsi, accrochés l'un à l'autre. Puis, sans dire un mot, je l'aide à se mettre à l'abri dans l'anfractuosité découverte par Li. Lorsque nous y arrivons, je dépose mon paquetage en poussant un long soupir de soulagement. Entre temps, le prince héritier n'a pas chômé : il a déjà allumé un petit feu à l'entrée de la grotte. Comment s'y est-il pris ? Le bois est extrêmement humide. Ce type m'étonnera toujours.

          - Bien, nous annonce le jeune homme une fois que nous nous sommes installés autour du foyer. Il nous reste encore vingt cinq kilomètres à parcourir avant d'arriver à la station de transit de Nageki. Vu notre allure actuelle, nous y serons dans quatre voir cinq jours...

          - Tant que ça ? Nous n'en sommes qu'à la moitié de notre périple alors ! M'écrié-je.

          - Pour tout vous dire, on n'en a même pas fait la...

 

Le prince héritier s'est interrompu. Quelque chose a attiré son attention à l'extérieur. Il se saisit de sa mitraillette et se poste à l'entrée de la caverne, les sens en alerte. Je le rejoins précipitamment avec un des deux fusils que nous transportons.

          - Que se passe-t-il ? Lui demandé-je, inquiet.

          - Il y a du mouvement.

 

Je me mets à observer attentivement les alentours. Durant une bonne minute, je ne perçois rien qui ne sort de l'ordinaire jusqu'à ce qu'un buisson enneigé bouge anormalement. Merde.

          - Je croyais que personne n'empruntait cette route à cette époque de l'année, lui lancé-je.

          - Qui vous dit que ce sont des humains ?...

 

Nous attendons patiemment. D'après ce que nous pouvons voir, au moins une dizaine de créatures plutôt volumineuses se positionnent tout autour de notre anfractuosité. Elles font bien attention de ne pas se montrer. Elles sont en train de nous couper de toute possibilité de retraite. Je charge précipitamment mon fusil de plusieurs balles.

 

Tout d'un coup, une forme floue d'une blancheur immaculée surgit d'un grand fourré à soixante mètres. Elle se rapproche de notre position à une vitesse vertigineuse. Je n'arrive même pas à suivre son mouvement. Puis, pour une raison inconnue, elle s'arrête à une dizaine de mètres devant nous.

 

Instinctivement, Li et moi reculons de quelques pas. Nous n'en croyons pas nos yeux. A quelques enjambées à peine de l'entrée de notre grotte se tient un loup gigantesque. Il doit bien faire un mètre et demi au garrot pour trois à quatre mètres de long. Ses poils sont si blancs qu'il est difficile de le distinguer sur la neige. Ses yeux jaunes et rond nous fixent intensément.

 

D'un même mouvement, mon ami et moi visons le gigantesque animal. Si celui-ci décide de nous attaquer, il ne fera qu'une bouchée de nous.

          - Non ! Ne tirez pas ! Supplie une voix derrière nous.

 

A toute vitesse, Shizuku se met dans notre ligne de mire en tendant les bras.

          - Ne lui faites pas de mal !

          - Mais enfin, écarte-toi ! Lui ordonne Li Mu Bai.

 

Soudain, sans prévenir, je suis tétanisé. Mes jambes et mes bras ne m’obéissent plus. J'ai l'impression que je ne suis plus maître de mon propre corps. Une force mentale implacable m'empêche de faire le moindre geste. Le prince héritier me regarde d'un air à la fois surpris et terrifié. Visiblement, il est dans la même situation que moi.

          - Yukishiro, ça suffit également !

 

Le temps que la voix de la petite célestienne résonne à mes oreilles, l'attaque psychique cesse immédiatement. Li et moi nous écroulons à terre, soumis à une fatigue terrible. Je dois faire un effort titanesque pour ne pas me laisser emporter par le sommeil. Tous mes membres sont engourdis. Je lève péniblement la tête.

 

L'adolescente se rapproche lentement du loup géant. Celui-ci commence à faire des va-et-vient en travers. Il hésite entre rester sur place et retourner dans le fourré. Shizuku n'a aucune appréhension. Pourtant, la bête est impressionnante. La jeune fille s'arrête à mi-parcours.

          - Approche, Yukishiro ! Dit-elle d'une voix amicale. Tu as tout ce chemin pour me voir, n'est-ce pas ?

 

Ahuri, je continue d'observer ce qui se passe sans bouger. A l'annonce de ce qui semble être son nom, l'imposante créature s'est stoppé net dans son mouvement et regarde la petite célestienne, les oreilles dressées. Puis, le loup se met à marcher en sa direction.

 

L'adolescente tend son bras droit vers la bête. Je suis stupéfait. De son côté, Li a rampé jusqu'à mon fusil et s'en est saisi. Si ça tourne mal, il pourra faire feu en un rien de temps. Cependant, la jeune fille nous a fait signe de rester tranquille. Li et moi attendons donc la suite des événements, la peur au ventre.

 

Finalement, le canidé vient placer de lui-même son museau géant sous la main droite de Shizuku. C'est une scène totalement surréaliste. A côté de ce titan, notre compagne de voyage est ridiculement petite.

          - C'est fou ce que tu as grandi ! Dit-elle.

 

La célestienne vient alors se placé contre le cou du loup blanc avant de le serrer tendrement. Ils restent ainsi une bonne minute. Sous mes yeux incrédules, je vois que l'air autour d'eux déforment la lumière.

Comment est ce possible ? Un être vivant qui n'est pas humain possède des capacités biotiques ?! Pensé-je.

 

Soudain, l'adolescente se retourne vers nous avec un sourire et nous annonce :

          - Messieurs, je crois que vous allez être contents ! Nous allons pouvoir atteindre la station de Shibuyama bien plus vite que prévu. En revanche, il faudra fournir une petite contre-partie...

          - Une contre-partie ? Répond le prince héritier du trône de Jade.

          - Oui.

 

A ce moment là, une vingtaine d'autres loups surgissent à leur tour des fourrés et des boquets alentours. Certains d'entre eux sont quatre fois plus petits que le canidé qui se tient auprès de la jeune fille. D'autres, en revanche, atteignent presque sa taille. Inquiet, je me risque à demander :

          - Euh... Shizuku ? Tu veux bien nous expliquer ce qui est en train de se passer ? Parce que là, je ne me sens pas du tout rassuré...

 

Li, quant à lui, a délaissé son fusil pour reprendre la mitraillette et la pointer vers les nouveaux venus. Mais il sait que s'il ouvre le feu, nous n'aurons aucune chance de nous en sortir face à cette meute. Le jeune homme se contente de prendre un air menaçant.

          - On se détend, les amis. On se détend, nous demande calmement l'adolescente.

 

La petite célestienne se dirige sans courir vers le prince héritier. Elle le force gentiment à abaisser son arme.

          - Écoutez, lui dit-elle. Ils n'ont pas l'intention de nous faire du mal. Je connais bien le chef de ce groupe.

          - Par quel miracle ?... Lui lancé-je

 

Poussant un soupir, Shizuku se tourne vers moi.

          - Je vais te faire la version courte, Titus.

 

Elle repart en direction de son loup avant de s'asseoir à côté de lui. Elle s'installe confortablement avant de débuter son histoire.

 

Celle-ci nous emmène quatre années ou plutôt trois cycles auroreins auparavant, au début de la saison froide. L'adolescente célestienne vient tout juste de fêter ses treize ans. Alors qu'elle s'amuse avec son jeune frère dans la neige à l'orée de la forêt qui se situe tout prêt de son village natal, elle est attirée par des cris plaintifs provenant d'un petit buisson. Là, elle y découvre un jeune yuki no ogami, loup des neige. A cette époque, le louveteau ne mesure pas plus de quatre vingt centimètres de long. Il s'est recroquevillé en boule pour résister au froid. Il a dû perdre sa meute lors de la migration de l'hivers.

 

Shizuku et son frère ont alors pris la décision de s'occuper du petit loup en secret. Ils lui ont construit un abris de fortune pour le protéger des basses températures et lui ont apporté des quartiers de viande cuites chaque matin et chaque soir. Fort heureusement, à ce moment là, le louveteau vient d'être sevré. Rapidement, il reprend des forces. A mesure que les huit mois de la saison froide défilent, le jeune canidé grandit à une vitesse exponentiel. Ses poils, de couleur initialement grisâtres, virent au blanc immaculé. La jeune fille et son frère décident alors de le nommer Yukishiro (littéralement, neige blanche). Ils jouent avec le petit loup plusieurs heures par jour si bien qu'une grande complicité finit par naître entre eux trois. Pour lui rendre visite, ils prétextent auprès des adultes qu'ils vont jouer à l'orée de la forêt car la neige y est plus tendre. Leur faisant confiance, leur parents ne se sont jamais posés de question. Par contre, pour calmer l'appétit grandissant de son protégé, l'adolescente a parfois dû chasser toute seule des petits gibiers en empruntant discrètement le fusil de chasse de son père.

 

Lors du sixième mois de l'hiver, pour la première fois, Yukishiro se sert de ses capacités hors normes de loup des neige. Il tente de communiquer directement avec les esprits de Shizuku et de son frère en leur envoyant des images mentales. La première peur passée, les jeunes célestiens tentent ensuite d'établir des dialogues plus complexes avec le louveteau qui, il faut le dire, mesure à présent plus deux mètres de long. Toujours par le biais d'échange de représentations mentales, ils lui ont décrit comment vivent les humains et qu'il ne fallait surtout pas s'en approcher.

 

Finalement, au beau milieu d'une nuit, lors du dernier mois de la saison froide, Yukishiro contacte en rêve les petits d'homme qui se sont occupés de lui. C'est dans ce songe particulièrement émouvant que le louveteau leur dit adieux : il a repéré les traces psychiques de sa meute tout près de lui. Les autres loups doivent certainement entamer la migration de la saison chaude et regagner le lieu qui l'a vu naître : les territoires du Nord. Dans son sommeil troublé, la jeune Shizuku pleure à chaude larme. Le lendemain, elle part tout de même vérifier avec son frère si le canidé est encore là ou non. Yukishiro est en train de les attendre. Dés qu'il les voit, il leur fait un signe de la tête avant de s'enfoncer dans la forêt de conifères à toute vitesse. C'est la dernière fois que l'adolescente célestienne l'a aperçu.

 

Shizuku fait une pause dans son long discours. Elle reprend son souffle avant de dire :

          - Voilà, maintenant, j'ai retrouvé l'un de mes plus précieux amis. Et il souhaite nous assister dans notre périple. Cependant, en échange, il ne nous demande qu'une chose...

          - Laquelle ? Demandé-je.

          - De faire une cuisson aux herbes avec la viande des proies qu'ils viennent de tuer.

 

Face à cette réponse, je ne peux m'empêcher de sourire. Ce Yukishiro est décidément un incroyable gourmand.

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Un chapitre bien sympathique !

 

Le périple de nos amis, a enfin commencé et de peu ce qu'on peut dire, cette traversée dans le Nord est déjà bien rude pour eux. Par contre pour Shizuku, la pauvre ne pourra plus jamais retourné chez elle, sauf si le système actuel est renversé, mais au moins elle s'est fait de vrais amis la.

 

Et en parlant d'ami, on découvre un nouveau fort étonnant, Shizuku est ami avec un loup géant, c'est pas mal du tout, de plus cet animal a des pouvoirs psychiques 8). Avec Yukishiro et sa bande, nos trois amis se sont fait des alliés de tailles :). Ils atteindront leur but plus facilement que prévu, bien que je doute qu'il y aura des obstacles :P.

 

J'attends la suite !

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Très bon chapitre, des descriptions qui sont très belles qui nous plongent cette fois dans les montagnes en saison froide.

Cette excursion est bien lancée !

Leur progression est mise à rude épreuve avec cette poudreuse.

 

Mais on a un bon rebondissement en faveur de nos voyageurs. J'ai vraiment cru à une attaque imminente des loups, mais ils se révèlent amicaux. Leur voyage va prendre une autre tournure. Mais, ce n'est que le début.

 

C'est triste pour Shizuku qui ne pourra pas pour l'instant revenir chez elle.  :(

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  • 1 month later...

Chapitre XXIII : Mission d'espionnage

 

Mei Woo Tang ouvrit les yeux. Même si elle n'avait pas programmé de réveil holographique, elle savait qu'il était 7h00 précise du matin. Son horloge interne ne la trahissait jamais. En vitesse, elle prit une douche sonique, s'habilla avec ses vêtements en polymères extensibles de synthèse avant de sortir dans les rues brumeuses de la cité d'Asgard. La mégalopole industrielle reprenait vie petit à petit.

 

Le brouillard diffusait les rayons matinaux de l'étoile d'Octave. On aurait dit que les petites ruelles comme les larges avenues étaient baignées dans une légère lumière orangée. Les façades des bâtiments d'habitation en permabéton devenaient presque irréels, impalpables. Si la biocybride n'était pas préoccupée par ce qu'elle s'apprêtait à faire, elle se serait sans doute arrêtée face à ce tableau naturel.

 

Alors qu'elle arpentait le pavé, des milliers de silhouettes fantomatiques commencèrent à débouler sur les voies piétonnes. Les spatiens, le visage inexpressif, démarraient leur nouvelle journée de travail. Le ciel, auparavant silencieux, s'emplit d'astronefs et de V.E.M. en tout genre. Même si Mei ne pouvait pas les voir, elle arrivait à distinguer clairement les crépitements des pulso-réacteurs et les vrombissements caractéristiques des générateurs E.M.

 

En dix minutes, la psyker parvint à la station de monorail électromagnétique. Malgré l'heure matinale, les quais étaient déjà bondés. Les différents travailleurs étaient plongés dans leurs hologrammes informatifs. La biocybride secoua la tête. Elle avait l'impression d'être aux côtés d'automates robotisés. Cela faisait près de trois semaines qu'elle était sur Octave et elle n'était toujours pas habituée à croiser ces regards vides et sans vie. Patiemment, elle attendit la prochaine rame.

 

Finalement, le train magnétique s'arrêta dans la gare. Seul le léger sifflement et le souffle provoqué par son déplacement trahissaient son arrivée. Sans s'attarder, la jeune femme entra dans le transport automatique et s'assit près d'une fenêtre. Elle se prit à rêvasser lorsque la motrice et ses générateurs dotés de supraconducteurs démarrèrent.

 

Elle se remémora sa dernière rencontre avec John Douglass et trois autres membres de son équipe du département bêta d'infiltration terrienne sur Octave. Une fois de plus, ils s'étaient donnés rendez-vous dans un établissement du quartier rouge d'Asgard : Love2. Mei arbora un large sourire à lorsqu'elle se souvint du nom de l'hôtel-restaurant. Love au carré... Et pourquoi pas Love puissance trois, tant qu'ils y étaient ? Les gérants avaient vraiment fait preuve d'une imagination débordante... Mais dans cette société uniformisée au possible, il était difficile de trouver des personnes qui sortaient du lot.

 

Cette fois-là, l'agent des forces spéciales gaïaciennes l'avait accueilli, le visage grave. Avant même que la discussion n'eut débuté, la biocybride savait qu'il s'était passé quelque chose. C'était peut-être à cause de l'expression qu'elle avait affichée que Douglass commença :

          - Ne vous inquiétez pas. Ce n'est pas ce que vous pensez. Le département de purification ne vous a pas encore repéré.

          - Qu'y a-t-il, dans ce cas ? avait alors répliqué la psyker. Vous m'avez demandé de rappliquer ici rapidement. Et en urgence.

          - Eh bien...

 

Visiblement, John était gêné. Pendant ce temps là, ses trois autres compagnons avaient déployé un incroyable système de stockage mémoriel actif. Mei se souvint s'être demandé comment ils avaient pu faire entrer un tel matériel dans le quartier rouge sans éveiller les soupçons des autorités.

          - La vérité, c'est que l'on va avoir besoin de vous. Un service très important pour garantir la sécurité et la souveraineté du système solaire ainsi que des cinquante autres mondes que compte l'Alliance Spatiale Terrienne.

          - Épargnez-moi votre baratin, John, avait coupé la jeune femme. Venez-en aux faits.

 

L'espion avait pris une grande inspiration avant de reprendre la parole :

          - Au cours des trois dernières semaines, nos services ont vérifié que vous n'avez pas été repérée lors de votre arrivée sur cette planète. En réalité, je dois vous dire que vous avez réalisé un véritable exploit. Vous vous êtes dissimulée dans les flux de réfugiés en provenance des chantiers spatiaux de Sodja alors que l'Autorité Suprême Spatienne n'avait pas encore rétabli tous les systèmes de contrôle informatiques et holographiques. Cette manœuvre vous a permis de vous échapper sans vous faire repérer. Et je dois dire qu'avant vous, aucun biocybride de votre envergure n'avait réussi à franchir les dispositifs de sécurité spatiens.

 

Mei l'avait alors regardé droit dans les yeux. Pour ne pas attirer l'attention des nettoyeurs, elle avait trouvé un petit boulot dans l'administration en attendant de pouvoir rejoindre les territoires gaïaciens. Le discours que lui avait déblatéré l'agent des forces spéciales ne lui avait rien dit qui vaille. En silence, elle avait attendu que Douglass eut continué son développement.

          - Il y a deux jours, le département alpha d'infiltration nous a communiqué une information importante. D'après ce que nous savons, les spatiens sont en train de mobiliser d'énormes ressources dans l'un de leurs systèmes les plus éloignés. Des quantités inimaginables. Le problème, c'est que nous n'avons pas la moindre idée de ce qu'ils complotent sur cette nouvelle colonie située à dix milles cent année-lumières d'ici.

          - Laissez-moi deviner, John. Vous souhaitez que je m'introduise sur ce monde et que je vous fasse un rapport de la situation là-bas ?

          - Tout à fait. Seul un biocybride peut réaliser ce genre de mission sans se faire repérer. Or, vous êtes la seule psyker offensive terrienne à être parvenue à traverser les dispositifs de sécurité des mondes spatiens. Nous n'avons que vous pour cette tâche.

          - Mais vous oubliez un léger détail... Je fais parti de l'équipage du Logos. Je ne devrais pas être ici normalement. Je dois impérativement recontacter mon superviseur avant d'envisager tout autre action.

          - C'est pour cette raison que nous avons joint directement le gouvernement fédéral du système d'Hélios par transcription quantique sécurisée. Les grandes pontes nous ont donné leur feu vert. Votre supérieur, Andréas Hermite, a également été mis au courant.

 

Par la suite, les événements s'étaient déroulés très vite. Tout ce qui concernait sa mission lui avait été transmis directement dans son cerveau grâce à son câble cybernétique qui la reliait au système de stockage mémoriel. Un message de son superviseur qui lui souhaitait globalement bonne chance lui avait également été inculqué dans son esprit.

 

La biocybride cligna des yeux. L'étoile d'Octave était désormais plus haute dans le ciel. Le brouillard se dissipait, révélant à la psyker l'étendue des zones industrielles que son train traversait. D'énormes fabriques s'étaient mises en marche. Des grues titanesques s'activaient ça et là, chargeant et déchargeant des conteneurs longs de plusieurs dizaines de mètres sur des transports automatiques de monorail électromagnétique. Des milliers d'aéronefs guidés par les I.A. du trafic aérien zébraient l'atmosphère comme autant de petits insectes pressés. Certains atterrissaient à proximité des usines et recrachaient un nombre impressionnant de travailleurs.

 

La jeune femme se replongea dans ses réflexions. Elle avait au moins deux heures de trajet avant d'atteindre le spatioport même si le train filait actuellement à plus de cinq cents kilomètres par heure. Rapidement, elle consulta de nouveau les fichiers enregistrés dans son cybercerveau relatifs à sa mission. Vu de l'extérieur, on avait l'impression qu'elle regardait dans le vide.

 

**********

 

Fiche mémoire : témoignage du docteur Navadas.

Prénom : Santos

Nom : Navadas

Sexe : masculin

Profession : Physicien moléculaire

Nationalité : Spatienne

 

Début de l'enregistrement audio...

 

  La voix rauque et angoissée du scientifique résonna dans l'esprit de la biocybride :

Je... Vous m'entendez ?... Je l'espère, en tout cas. Je n'aurais sans doute pas d'autres occasions de vous contacter. J'ai mal, tellement mal... Le simple fait de tenter de vous parler me donne des nausées et un de ces maux de tête... Les inhibiteurs hypnotiques fonctionnent, ça je peux vous le garantir... Je revérifie encore une fois s'ils n'ont pas intercepté la liaison.

 

Durant trois minutes, Mei ne perçu que des bruissements mécaniques. Le signal transmis par transcription quantique comportait beaucoup de bruit.

Voilà, je... Je dois me détendre...

 

Par delà l'enregistrement, la jeune femme percevait sans difficulté le souffle pressant de cet homme qui combattait les inhibiteurs implantés dans son subconscient.

Je... Je m'appelle Santos Navadas et je... suis chercheur dans ce... système. Tout ce... que je peux vous dire, c'est... que l'Autorité prépare... quelque chose de... monstrueux... ici... J'aimerai pouvoir vous en dévoiler plus mais... si je le faisais... mes inhibiteurs subconscients... finiraient par me tuer... avec une crise cardiaque.

 

Le pauvre type s'interrompit : il était pris d'une quinte de toux qu'il maîtrisa avec difficulté.

Je... Je suis sur... la dernière colonie spatienne qui vient juste de terminer sa terraformation. Vous... trouverez ses coordonnées dans les pièces jointes... à ce message...

 

Il reprit son souffle avant d'ajouter :

Je... Je voulais vous dire... que pour ceux qui bénéficient... toujours... de leur liberté... de penser, c'est impossible... de supporter... tous ces contrôles... sur nos vies et nos esprits... C'est comme si quelqu'un vous... espionnait constamment dans votre propre tête... comme si votre vie... ne vous appartenait pas vraiment...

 

Je veux faire... tout mon possible... pour que ce système tombe. L’Autorité dirige nos existences et il est temps que cela cesse. Les innombrables bases, chantiers spatiaux et laboratoires... qui sont en train d'être construits ici...sont...

 

La psyker entendit une nouvelle quinte de toux. Si Navadas continuait, il finirait par mourir.

Je pense... que je vais m'arrêter là. Faites vos enquêtes, vérifiez les marchandises qui transitent jusqu'ici et vous verrez qu'il y a lieu de s'inquiéter... Pour ma part, je vais... arrêter la transmission... Je n'en peux plus... J'espère pouvoir être libre, un jour...

 

Fin de l'enregistrement audio

 

**********

 

Mei Woo Tang releva la tête. Elle observa les autres passagers du train. Ils avaient les yeux vides et sans vie, toujours plongés dans leurs hologrammes informatifs. La plupart d'entre eux étaient des travailleurs de base. Génétiquement modifiés et conditionnés depuis l'enfance pour obéir de manière absolue aux autorités, le tiers d'entre eux n'étaient même pas nés naturellement. Certains possédaient la force de deux ou trois hommes qui n'auraient subi aucune amélioration bionique. D'autres étaient visiblement des biotiques de faible puissance.

 

Soudain, la biocybride repéra une autre jeune femme qui n'avait pas le regard éteint. C'était certainement une chercheuse, une ingénieure ou une technicienne de haut rang. Dans les métiers où la créativité et l'imagination étaient suscitées, l'Autorité Suprême n'avait pas eu d'autre choix que de laisser aux humains exerçant dans ces domaines une certaine liberté de penser et de rêver. Sans cela, la société spatienne ne réaliserait plus aucune découverte scientifique et ne ferait plus aucun progrès technique.

 

En règle générale, ces futures élites étaient nées de véritables parents humains. Par une sélection rigoureuse de leurs gênes, elles étaient dotées d'une intelligence hors du commun. L'Autorité surveillait étroitement leur éducation, notamment en ce qui concernait l'établissement de barrières psychiques dans leur subconscient pour empêcher ces génies de se révolter un jour ou l'autre.

 

Tout d'un coup, le visage de la jeune femme que Mei observait se crispa. Ses yeux étaient terrifiés. La psyker se retourna pour regarder de l'autre côté de l'allée.

Merde.

 

Deux archanges venaient de débarquer dans le wagon. Ils se dirigeaient à pas rapide vers la scientifique. La biocybride se remit en position normale sur son siège et activa des hologrammes informatifs bidons qu'elle consulta d'un œil distrait.

 

Quelques instants après, les deux psykers offensifs arrivèrent au niveau de la jeune femme. L'un d'entre eux prit la parole :

          - Votre scan encéphalographique à la gare nous a indiqué que votre agressivité et votre anxiété ont dépassé les niveaux normaux. Nous vous sommons de nous suivre dans le centre de bien-être et de rééducation le plus proche à notre prochain arrêt.

          - Mais, je dois rejoindre mon équipe au...

          - Tout le monde est déjà au courant. Veuillez nous suivre à présent.

 

La mort dans l'âme, la jeune femme se leva pour suivre ses deux gardes. Une fois qu'ils eurent quittés le wagon, Mei se détendit. A ce stade, elle ne pouvait se permettre aucun faux pas. Elle ferma les yeux. Elle repensa à la révolte qu'elle avait éprouvée lorsqu'on lui avait annoncé que malgré tous les exploits qu'elle avait accompli pour l'Agence Spatiale Internationale Terrienne, elle ne pourrait pas habiter de façon permanente sur la Terre elle-même. Les lois sur la bioéthique concernant la protection des patrimoines génétiques humains et la biodiversité de Gaïa étaient très strictes.

 

Si l'on voulait vivre sur Terre, il ne fallait pas avoir subi de transformations génétiques majeures ni d'amélioration bionique de quelque nature que ce soit. Les cybercerveaux étaient, entre autre, prohibés. De cette manière, les spatiens qui tentaient de s'infiltrer sur Gaïa étaient systématiquement repérés et arrêtés. D'autres part, les humains qui conservaient un génome naturel étaient plus à même à résister contre les nouvelles maladies. Ils pouvaient s'adapter plus rapidement à un nouvel environnement et étaient beaucoup moins touchés par la stérilité.

 

En dépit de toutes ces contraintes, près de dix milliards de personnes habitaient sur la planète des Origines. Et les listes d'attente pour pouvoir y installer, un jour, ses valises ne cessaient de s'allonger. La dernière fois que Mei était allée sur Terre en tant que visiteur, plus de neuf milliards de noms étaient inscrits sur ces fameuses listes. L'immigration sur Gaïa était extrêmement contrôlée.

 

La biocybride s'était toujours demandée comment les terriens, avec l'appuie d'une petite cinquantaine de planètes, avaient pu résister toutes ces années à la Fédération Colonienne des Spatiens qui possédait maintenant plus de deux cent mille mondes. Comment maintenaient-ils une telle avance technologique qui leur assurait la liberté ?

 

Leurs ennemis, eux, ne s'encombraient d'aucune règle sur la bioéthique. A un tel point que certains individus ne ressemblaient plus du tout à un humain lambda. Les capacités humaines étaient constamment modifiées et améliorées à outrance. Parfois, de très graves incidents génétiques secouaient la société spatienne et l'Autorité était alors obligée de mener des missions risquées pour récupérer des patrimoines génétiques non modifiés pour résoudre ces problèmes. Ces opérations se déroulaient dans les territoires de l'Agence Spatiale Internationale Terrienne, seuls lieux où les spatiens pouvaient espérer retrouver des génomes totalement naturels. Bien évidemment, de tels événements ne manquaient pas de provoquer de sanglantes batailles, auxquelles Mei et son vaisseau, le Logos, avaient participé.

 

Depuis que la psyker était sur Octave, les réponses aux questions qui la taraudaient commencèrent à fleurir dans son esprit. La société spatienne imposait à ses sujets – à ce stade, on ne peut même plus parler de citoyens – une façon unique de penser. Même si elle créait artificiellement de véritables génies, son système d'éducation inculquait à ces futurs chercheurs une seule manière de voir les choses. La Terre, elle, abrite une multitude de cultures bien distinctes. Les terriens bénéficient ainsi de tout autant de points de vue différents sur l'univers qui les entoure. Lorsqu'ils doivent concevoir un nouveau système, les différentes approches qu'ils ont du problème font surgir des solutions innovantes qui n'auraient jamais pu voir le jour s'ils avaient regardé ce même problème sous un unique angle. La biocybride se souvint des équipes internationales qui avaient conçu le canon stellaire. Les chinois et japonais s'attardaient sur la minutie des détails. Pour eux, connaître parfaitement chaque élément leur permettait de saisir l'harmonie de l'ensemble et de mieux comprendre le fonctionnement des événements physiques. Les occidentaux, quant à eux, avaient une approche beaucoup plus globale et synthétique, ce qui a permis d'établir les principes théoriques et les grandes étapes sur lesquels s'était appuyé le projet tout entier. La combinaison de toutes ces façons de penser l'univers était, est et sera à l'origine de bien des découvertes gaïaciennes.

 

Alors qu'elle réfléchissait à toutes ces considérations, Mei ressentit qu'un nouveau sentiment de fierté naissait en elle. Même si elle ne pouvait aller sur Terre que quelques mois par an, elle était fière d'appartenir à l'Agence Spatiale Internationale Terrienne. Fière d’œuvrer à la protection de la planète des Origines. Désormais, une tâche bien plus difficile que tout ce qu'elle a connu jusqu'à présent l'attendait. Elle ne le savait pas encore mais l'issue de cette mission déterminera l'avenir de centaines et de centaines de milliards d'êtres humains.

 

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