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Alestan - La légende des sept sabres


Alestan
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Pas nécessairement, mais ils en apprennent beaucoup sur leur peuple respectif. Par exemple si on prend ceux que nous connaissons déjà :

 

Daëdra : Un caducée, un corbeau et la lune (normal, pleine et inversée)

 

On a un peuple qui détient des connaissances alchimiques, qui porte en haute considération la lune (Le sceau de Masamune en est un exemple). On a la couleur noire qui englobe la couleur dorée. On peut imaginer qu'il est difficile de connaître un Daër aux premiers abords, mais qu'en creusant un peu on parvient à gagner sa confiance, à l'image d'une noix de coco. On a aussi un peuple cultivé assez dominant, qui attrape la lune sans quitter la terre (les deux serpents).

 

Elnath : Une salamandre à trois têtes et couronnée, du rouge, du bleu et les huit fleurs de lys.

 

Si le dragon avec ses ailes est une image de l'air et du feu, la salamandre coincé au sol représente la terre et le feu. La terre car les habitants d'Elnath sont très attaché aux forêts. Je ne peux pas expliquer pour l'instant le lien avec le feu, mais ce détail trouvera son sens par la suite.

Les fleurs de lys et cette même couronne montre la grande importance accordée à la monarchie. Et les trois têtes sont une image des trois pouvoirs : Législatif, exécutif et judiciaire. Trois pouvoirs sous la même couronne. Le rouge est encerclé par deux bandes bleus. Et dans ses bandes bleus, il y a 8 fleurs de Lys. Donc la monarchie qui détient ses trois pouvoirs, en rouge, est tout de même entourer par un autre pouvoir plus fort : Le peuple.

 

Je vais m'arrêter ici car je risque de trop en dévoiler  :-X Mais avec de simples symboles, on peut en apprendre beaucoup !

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Un bon chapitre !

 

Notre trio quitte la cabane du vieux ermite, pour se diriger vers Hekario. Cependant ce papi, je doute pas qu'on le reverra et jouera un rôle assez important pour l'arc, il communique peut être avec des esprits gardiens :P.

 

La relation entre Ren et Al n'est pas au beau fixe, mais la rivalité entre les deux est là, à la manière d'un Sanji et Zoro, ça m'est beaucoup plus d'ambiance maintenant dans leur groupe cette querelle. On a aussi le nom d'un troisième détenteur d'une lame maudite, le prochain qu'on verra dans l'histoire ?

 

J'ai apprécié aussi le mot caché dans cette phrase : Met à mort et ose, les mots te sauveront des armes. c'est bien trouvé et bien réfléchi, chapeau :o !

 

Bref j'ai hâte de voir le résultat de cette phrase caché, ainsi que la prouesse d'Ely face à un adversaire du même calibre qu'elle ou légèrement plus fort.

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Super chapitre !

 

C'était bon du bout en bout, c'est mon chapitre préféré à ce jour pour plusieurs raisons. La description de l'hotel de ville et de la mise en scène de l'échange verbale entre Ely et Darian surtout avec la monté en pression avec l'attroupement des villageois, j'ai bien ressenti la tension.

 

La révélation sur la raison pour laquelle le père d'Ely est mort par la bouche de Ren est fort intéressant, bien que j'avais deviné qu'il n'était pas le meurtrier.

 

Et que dire de la confrontation entre notre alchimiste et le leader des mercenaires ? C'était impressionnant et très bon, j'ai suivi tous les mouvements et attaque d'une traite et le duel était bien cohérent physiquement. Cependant j'ai trouvé dommage qu'elle n'a pas usé de son pouvoir d'alchimiste. C'est ton meilleur combat pour le moment !

 

Le fameux Thomas le reverra t'on ? Et le baton des merveilles sera le prochain but que visera Ely ? Le finalisé ?

 

J'attends la suite qui promet d'être encore beaucoup plus intense, voir les deux épéistes côte à côte pour une bataille sanglante.

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Je disparais quelques temps et j'ai plusieurs chapitres d'Alestan à lire à mon retour ? C'est vraiment cool.

 

Tu n'as pas chômé avec ces dernières suites de ce chapitre 2 qui est vraiment de plus en plus excellent. La partie sur l’enquête a été assez courte, tant mieux. Tu as décidé de vite enchainer avec la rencontre avec les mercenaires et Ren Raigîn. Et qu'est-ce que c'est bon ! Déjà pour les mercenaires, je les voyais comme futur opposant de nos héros car je n'imaginais pas Ren comme l'ennemi. Cependant, je crains toujours un épilogue tragique.

 

Mais le personnage me plait. Assez mystérieux au départ, tu as pris une bonne décision en cassant sa froideur et en le rendant plus humain tout en conservant son coté fier. A sa première apparition je le voyais bien comme comparse d'Alestan. Mais avec ce que tu as introduit sur l'intrigue des sabres, j'ai l'impression que tous les porteurs sont amenés à se confronter. J'espère me tromper et que tu trouveras autre chose pour l'ange déchu. Je n'aimerai pas le voir comme ennemi.

 

Pour revenir sur l'intrigue des sabres. Tu as le talent pour révéler au compte-gouttes mais tout en ne frustrant pas le lecteur. C'est très bien ! On se pose des questions certes. Comme comment Alestan a eu son sabre ? Quel est son plan réel ? Veut-il se libérer ? Mais pour se faire il devra mourir... A qui appartient la pipe ? Ce sont des questions auxquelles on aura des réponses, et je ne suis pas frustré que tu n'y répondes pas. Au contraire.

 

J'aimerais revenir sur mes premiers commentaires, dans lequel je pensais que le monde d'Alestan était le cycle qui nous aurait précédé. Et que ce serait de lui dont nous tenons nos cultures et légendes. Je pensais être dans le juste, mais c'est encore plus complexe. Car tu dis qu'il y a eu des cycles avant celui d'Alestan. Du coup je me demande quel aurait pu être l'originel ? Mais surtout, est-ce que l'histoire est condamnée à se répéter ? Que deviendra Alestan à la fin de l'histoire ? Est-ce que la fin de l'histoire sera liée à une légende de notre ère ? Je ne peux que te féliciter pour le Background de cette histoire.

 

Je me suis arrêté à l'alliance de nos trois héros pour renverser le chef des mercenaires. Ca m'a fait marrer parce que j'ai pensé comme Ely, et que dans une de mes histoires, l'intrigue était similaire. Je pense que ce serait à elle de combattre le boss, car je l'imagine bien comme chef du village d'ici la fin du chapitre... Je dirai dans cinq suites maxi ?

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Salut Kaname ! J'avoue ne pas avoir chômé ^^

 

Je suis assez impressionné car tu es très perspicace et tu arrives à lire mes cartes, autant celle que je dévoile que celle qui sont encore cachée. J'ai commencer Babel et Seko, mais j'ai énormément à rattraper pour ce dernier et jusqu'ici je vois qu'on a des références assez similaire, bien que comme tu l'avais dis on planche sur des récits très différent. Je vais me pencher plus rigoureusement sur ton histoire quand j'aurais terminé le deuxième arc, car il me prend beaucoup de temps et crois le ou non, beaucoup d'énergie ! En tout cas ton style d'écriture est super propre, et plus professionnel que le mien. ( j'ai été jaloux par moment, notamment Babel. )

 

Pour Ren, il a échappé à mon contrôle car j'ai réutilisé un personnage d'une autre histoire pour l'incorporer dans Alestan. Du coup il avait déjà une certaine épaisseur et je sais pas si ça te le fait, mais parfois j'ai l'impression que c'est pas toujours moi qui décrit les actions et personnalités des persos, mais que c'est eux qui me la dicte. Mais bon j'ai la fin de l'arc bien en tête et peu importe la manière Eyleen, Ren et Alestan vont devoir faire face à leur destinée.

 

Pour le background je dirais juste que notre histoire ne se répète pas. Mais je crois fermement qu'elle ne fait que bégayer !

 

 

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Un chapitre toujours captivant !

 

Il y a une chose que j'ai remarqué c'est que tu gères bien les dialogues/narration entre les différents personnages, c'est bien amené. Ren se dévoile un peu plus et nous révèle encore une fois pas mal de choses sur les lames.

 

Le sorte de poésie est une sorte de prophétie ? ou la clé pour mettre fin au cycle ? On apprend aussi que chaque porteur d'une même lame réveille un pouvoir différent du précédent, c'est pas mal ça va diversifié les pouvoirs de ces épées maudites. De plus ils sont à peu près immortel comme dans Highlander 8).

 

Encore une fois on a de nouveaux des réponses, mais d'autres se soulèvent encore :P.

 

J'ai bien aimé la partie sur la mise en place de la stratégie via Ren et les autres, bien décrit et mise en scène aussi.

 

Tous les préparatifs sont prêts, plus qu'à espérer que tout se passe bien. En tout cas je sens qu'à la fin de l'arc, Ely finira par avouer ses sentiments à Alestan, mais ce dernier va repartir après un baiser de loveur :P.

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Ce fut excellent chapitre !

 

J'ai été transporté dans l'ambiance de guerre de tension et désespoir se déroulant dans ce chapitre. Tout fut très orchestré et mise en scène, chapeau !

 

Sous forme animé ça serait parfait !

 

Le Village d'Hekario est le premier a subir une lourde perte pas étonnant avec ce l'ennemi à en face. Mais ils ont quand même bien géré surtout Hakim qui se révèle être un fin combattant.

 

Al et Ely ont subi aussi, et le sabreur noir a fait un carnage encore une fois.

 

Bref j'attends la suite qui se finit très bon cliffhanger !

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Un chapitre très intense !

 

Du début à la fin, le chapitre offrit une tension palpable marqué par le désespoir et l'angoisse.

 

Tout y était je n'ai rien à dire là-dessus. J'ai bien aimé voir les deux détenteurs des lames maudites coopérer face à l'ennemi, ils étaient comme des bêtes de sang ravagés bon nombres de vie.

 

Bref je doute pas une seconde qu'ils soient toujours vivants.

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Toujours aussi captivant cet arc !

 

Le vieux s'est montré et sa venue comme prévu jouera un rôle important. Il connaissait le vieux Jigoro pas étonnant vu son âge.

 

Il détenait cependant une plume appartenant à l'ancien maître de Rennes, mais ne maîtrisait pas t'il un autre pouvoir ?

 

A moins que Paul soit un détenteur d'une lame maudite lui aussi, ça expliquerait l'étrange scène qu'à entrevue Ely.

 

Je suis perdu pour le moment, et attristé par la mort d'Hakim je l'appréciais bien, dommage.

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Une excellente fin d'arc !

 

Franchement tu as mis le paquet avec bon nombre de réplique bien classe et poétique dans ce dernier chapitre !

 

Comme ça : - Je ne suis pas celui que tu crois. Souffla Alestan en détournant le regard.

- Qui es-tu alors ?

- Juste une ombre.

- Il n'y a pas d'ombre sans lumière.

 

Ou celle là : Non. Je viens seulement de découvrir que j'ai des ailes, et que la cage est ouverte.

 

J'ai beaucoup aimé !

 

Le mystère sur le vieux Paul est vraiment énigmatique, peut être était ce le Garuda ? Ou comme l'a dit Ren un ancien gardien de Shura qui avait encore une dernière mission à accomplir avant de reposer en paix.

En tout cas l'oiseau du savoir, nous le verrons bientôt je pense.

 

Pour Al je l'avais bien pressenti, il quitte Ely en ayant un reçu un dernier baiser de cette dernière, il joue le mec impassible et tout, mais au fond de lui il doit pleurer de ne pas rester avec elle :P.

 

 

Bref Ely décide de voler de ses propres ailes pour découvrir le monde et vivre des aventures ! Ca annonce que bon, Alestan est entrain de se constituer une belle bande d'amis avec une petite amie ;).

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Merci Kyojin ! Je suis content d'avoir suivit tes commentaires tout au long de cet arc  :) Une très belle forme de motivation !

 

Et oui pour le vieux Paul, j'ai souhaité épaissir le voile plutôt que de le retirer. Et quand je vois ton explication personnelle :

 

comme l'a dit Ren un ancien gardien de Shura qui avait encore une dernière mission à accomplir avant de reposer en paix.

 

Je me dis que j'ai bien fait, car c'est aussi au lecteur de s'approprier l'univers et trouver sa propre interprétation. Et j'aime beaucoup la tienne ! Il y a aussi une volonté de finir l'arc comme il a débuté, car je suis un grand partisan... du Cycle (de la vie ;D). Comme Yin qui rencontre Al et lui fait ses adieux sur le pont d'Agashita.

 

Tu auras peut-être l'occasion de revoir un Garuda ! Il est assez symbolique et j'aurais aimé que Ren soit plus bavard à son sujet. J'ai essayé mais il m'en a très vite empêché, comme si le moment n'était pas encore venu. Et bien vu pour Alestan et Ely ! Honnêtement c'était difficile de le faire partir. J'avais écris une fin beaucoup plus longue, mais le trio devenait si proche que j'ai été obligé de tout effacé. C'est un vagabond. Il ne fait que passer, bien que les gens qu'ils croisent sur son chemin finissent par avoir une influence sur lui. Mais je tiens vraiment à ce qu'il embrasse son destin. Tout comme le duo Ren/Eyleen, qui va permettre de découper le prochain arc en deux histoires distinctes.

 

Il reste cependant un épilogue à écrire avant ça, et je pense me concentrer sur l'univers avant de poursuivre. Spécialement sur le prochain personnage qu'on suivra. Je tiens à bien me préparer car on va monter d'un cran. Pourquoi ? Et bien je suis très porté sur les symboles et si la légende parle de sept sabres, je peux déjà dire sans me tromper qu'il y aura sept arcs. Également, je suis en train de corriger le premier arc, en apportant beaucoup plus de détails et en enrichissant le récit. Il sera à disposition dès que j'aurais fini, car je tiens à préciser que ce qui est posté sur ce forum est un brouillon. C'est du vif, avec beaucoup de fautes et des tournures de phrases que je n'aime pas après relecture. Je vous tiens au courant ^^.

 

Je finirais simplement sur les 3 musiques qui m'ont énormément inspiré pour la bataille d'Hekario, si vous souhaitez vous immerger un peu plus dans l'univers :

 

 

La barricade, jusqu'à la destruction de l'horloge :

 

https://www.youtube.com/watch?v=Dho04tDG_h0

 

L'embuscade, avec la mort d'Hakim et la brume :

 

 

Les retrouvailles, puis la séparation :

 

 

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Très très bon chapitre !

 

On retourne sur Yin et son amour au côté du forgeron légendaire Masamune, et on peut dire qu'ils s'y sont vite fait à leur nouvelle vie. Yin a déjà appris quelques rudiments sur l'alchimie, il dépassera son maître dans quelques temps et pourquoi pas manier Zagan :P.

 

Mais parlons plutôt de Icare un personnage qui en un simple chapitre est déjà haut placé dans mon classement, il est juste terriblement charismatique. Il m'a rappelé un air d'Orochimaru mélangé à Aizen, une excellente fusion en soi, bref un personnage que j'apprécie déjà beaucoup. Il a absorbé la pierre de sa lame, pas con comme idée. Il est sûr de garder son pouvoir quoi qu'il arrive, sauf si on l'éventre et qu'on récupère cette pierre :P.

 

J'ai hâte de le voir à l'oeuvre surtout qu'il maitrise les illusions et son face à face m'a fait penser au réatsu :P.

 

Du très lourd en préparation, j'ai déjà hâte de le revoir 8).

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LA LEGENDE DES SEPT SABRES

 

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TROISIEME ARC : WILLIAM

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Vingt ans plus tôt...

 

Le festival de la Salamandre était sans aucun doute l'évènement le plus attendu dans tout le royaume d'Elnath. Célébré un mois après l'équinoxe de printemps, cette commémoration existait depuis la fondation de la monarchie. Elle rappelait au peuple que le premier roi Elnaë, Beli Maponos, accéda au trône après avoir vaincu Neriamar, la salamandre aux trois têtes, qu'il projeta dans le coeur d'une montagne de feu. Beli fonda ensuite la cité de Nera au pied du volcan endormi, lui donnant le nom de Mont Salamandre, et la ville devînt capitale de l'ancestral royaume d'Elnath. La légende inspirait désormais les nombreuses pièces de théâtre, jouées lors des trois jours du festival dans les rues en granit de Nera, tandis que le peuple déguisé défilait en costumes multicolores, aux rythmes endiablés des tambours et à la clameur des chants cadencés et harmonieux. Les réjouissances étaient telles que l'ensemble du royaume cessait toutes sortes d’activités pour se consacrer aux célébrations.

 

Le point culminant du festival avait lieu le dernier jour, lorsque la famille royale descendait la fameuse avenue blanche du palais dans leur char gigantesque et somptueux, tiré par huit chevaux drappés de rouge. Le palais de Nera, donc les vingt et un étages avaient une surface plus importante à la base qu'au sommet, formait dans son ensemble une pyramide imposante aux blocs de marbre parfaitement ajustés. L'édifice était recouvert sur chaque niveau d'un jardin éclatant, aux multiples fontaines débordantes d'eau de source, et terminé en son sommet par un arbre colossal aux racines découvertes et sinueuses, qui glissaient sur le monument tels d'innombrables serpents sylvestres. On le nommait Abal ö Bhel Maponos, le pommier éclatant de Maponos, bien qu'il ne produisait plus de fruits depuis de nombreux siècles. Cette curieuse appellation donna d'ailleurs naissance à une expression propre aux Elnaë, lorsqu'un évènement était certain de ne jamais se produire : Le jour où Maponos fera tomber ses pommes. Le cortège royal cheminait le long des pavés blancs de la grande avenue de Nera, partant de la place du palais pour rejoindre la fontaine Belisama, à l'extémité Ouest de la cité et dédiée à l'épouse du roi Beli. La sculpture de cette dernière la représentait tenant une couronne nappée de flammes au dessus de sa tête, une peau de serpent cloué à ses pieds. Acclamée par le peuple en fête, la reine Yilda saluait ses sujets aux côtés du roi Abelion et de leur fille Caëlis.

 

Dans sa robe de cérémonie brodée de feuilles d'olivier, la souveraine à la longue chevelure cuivré adressa un sourire à son époux, qui avait laissé de côté son armure pour arborer une tunique jacinthe sertie d'émeraude ainsi qu'une chape pourpre. Sa barbe raffinée et ses cheveux blanc sous sa couronne encadrait son visage serein et vénérable, gonflant de fierté le coeur de sa reine. Le couple royale se tourna vers leur enfant, une version miniature de sa mère, hormis la curieuse et douce teinte lilas de sa chevelure. Les grands yeux verts de la jeune fille étaient écarquillés d'admiration, ne comprenant pas pourquoi tant de gens s'étaient rassemblés pour les voir, criant joyeusement son nom et ceux de ses parents tandis qu'ils arrivaient à la fontaine Belisama.

 

- Pourquoi ils crient ? Demanda-t-elle en s'accrochant au bras de sa mère.

- Parce que maman est la plus belle femme de tout le royaume. Répondit le roi en esquissant un sourire.

- Abel...

 

Yilda étira ses lèvres en prenant la main de son époux dans la sienne, et les huit chevaux du cortège se stoppèrent face à la statue de la première souveraine d'Elnath. Un attroupement d'enfants les accueillirent, chacun avec une pomme rouge dans la main. La tradition du festival de la Salamandre voulait que les plus jeunes sujets du royaume offrent le fruit symbolique au roi en échange d'une pièce d'or, puis l'enfant et le souverain jetait chacun leur offrande dans la fontaine Belisama sous un tonnerre d'applaudissement. On apprenait ainsi aux futurs citoyens que l'argent pouvait acheter des biens, mais que ses biens ne devaient pas finir par nous posséder. La reine posa sa fille sur ses genoux, gardant ainsi un oeil sur cette dernière après l'avoir empêché de jeter sa broche dans l'eau de la fontaine, poussée par l’irrésistible envie d'imiter son père. Les enfants défilèrent de longues minutes, et il ne resta bientôt plus qu'une dizaine d'entre eux. Yilda avait l'impression que son époux était redevenu un petit garçon, s'amusant à faire un concours de celui qui jettera son cadeau le plus loin sous les acclamations du peuple.

 

- Moi aussi je veux le faire !

- Quand tu seras plus grande princesse. La calma sa mère.

 

Ce fut désormais au tour d'un enfant vêtu de haillons, et sa maigreur creusait tant ses joues que la reine ne put s'empêcher d'en éprouver un pincement au coeur. Il ne devait être guère plus âgé que sa fille, et malgré son visage blême et famélique, il y avait dans son regard ambré une détermination sans faille. Ses cheveux châtains étaient gras et collés par la saleté. Yilda trouva étonnant que le garçon donnait sa pomme au roi plutôt que de la dévorer. Abelion prit le fruit et se pencha pour saisir une pièce d'or dans le coffre qui était à ses pieds, lorsque l'enfant plongea sa main sous ses vêtements rapiécés, saisissant un couteau qu'il enfonça profondément dans la poitrine du souverain.

 

- NON !

 

Les acclamations se muèrent en cris d'épouvantes, et la garde royale se jeta sur le garçon qui tenait encore sa pièce d'or et son arme teinté de sang. La reine Yilda enfouit le visage de sa fille dans le creux de son épaule, tandis que le chagrin et l'horreur remplaçaient l'enchantement du festival de la Salamandre. Le Roi saisit alors le bras de son jeune assassin avant que celui-ci soit emmené par les soldats, plongeant ses yeux d'émeraudes dans ceux flamboyant de son meurtrier.

 

- Je te pardonne.

 

Ce furent les derniers mots d'Abelion Maponos. Le souverain se tourna ensuite vers sa femme et sa fille, et la vie quitta son corps en contemplant leurs visages trempés de larmes. Les festivités cessèrent dans toute la cité de Nera, et ce qui aurait dû être l'apogée d'une célébration ancestral devînt un sombre jour de deuil. La reine Yilda et la princesse Caëlis furent escorté jusqu'au palais, et après avoir confié sa fille aux nourrices, la souveraine d'Elnath s'enfonça dans les souterrains humides de l'édifice royal. Elle congédia les deux soldats qui gardaient la porte en fer forgé des geôles d'Abal ö Bhel pour pénétrer dans la pénombre d'une cellule. Des torches faisaient vaciller leurs flammes contre les murs moites et verdâtres de la zone de détention, où l'un de ses plus fidèles généraux et plusieurs membres de sa garde personnelle encerclait un bassin d'eau glacé, dans lequel était plongé l'enfant régicide, ce dernier attaché par un pied à une corde tenue par une poulie au plafond. La vision déclencha la colère d'Yilda, déformant ses traits habituellement doux et compatissant.

 

- Que faites-vous ? S'offensa-t-elle, scandalisée.

- Nous interrogeons le prisonnier ma reine.

 

L'homme qui lui avait répondu était le général en chef de l'armée d'Elnath, Tarvos Garanus. Il arborait son armure de lamelles vertes et sa longue cape beige, sur laquelle figurait la salamandre rouge à trois têtes, symbole du royaume. Son visage était sévère et ses épais sourcils grisonnants parfaitement assortie à ses cheveux argentés, rasés de près sur son crâne. Yilda avait encore sur ses joues les traces laissées par ses nombreuses larmes, ce qui ne l'empêcha pas de donner des ordres d'une voix sèche, aussi cinglante qu'un coup de fouet.

 

- Cessez immédiatement cette torture, et laissez moi seule avec Tarvos.

 

L'un des guerriers présent, celui qui s'occupait de remonter et noyer le prisonnier dans le bassin, émit une protestation.

 

- Ma reine, si je puis me permettre il s'agit du meurtri...

- Votre matricule soldat. Le coupa Yilda.

- Capitaine Miach du cinquième régiment, sous les ordres de...

- Je vous retire votre grade Miach. Lui annonça-t-elle froidement. A présent libérez cet enfant et retirez-vous sur le champs si vous ne souhaitez pas faire un séjour dans ces cellules.

 

Les soldats se plièrent à ses ordres et s'écclipsèrent en un instant, effrayé par l'austérité de leur reine. Il ne resta plus qu'elle, Tarvos et le jeune assassin, qui reprenait désespérément son souffle après avoir été tiré hors de l'eau. Yilda remarqua que le garçon avait également été roué de coups, et bien que la vision ne plus procura pas le moindre remord, elle jeta un regard empli d'animosité à son général.

 

- Je ne me souviens pas que le Roi ait autorisé la torture sur des mineurs.

- Sauf votre respect ma reine, le roi Abelion n'est plus, se défendit gravement Tarvos en s'inclinant pour baisser les yeux. La faute à cet enfant.

- Le roi lui a pardonné. Ce fut sa dernière volonté. Révéla Yilda, le coeur lourd à ce souvenir. A-t-il parlé ?

- Il dit s'appeler William et être originaire d'Ademar. Il ne connait pas son âge, mais je dirais qu'il a autour de sept ou huit ans.

 

La reine sentit sa gorge se nouer. Caëlis allait avoir cinq ans, et la simple pensée de la voir tuer un homme à un si jeune âge lui donnait la nausée.

 

- A-t-il dévoilé le nom de ceux qui l'ont poussé à assassiner notre seigneur ?

- Non. Rétorqua sombrement Tarvos. On lui aurait simplement promis de sauver sa soeur en échange de cet acte ignoble.

 

Yilda crispa douloureusement ses poings. Ainsi leur ennemi était prêt à utiliser des enfants pour accomplir leurs desseins. Le garçon remua fébrilement sur le sol, gelé jusqu'à la moelle des os, il commençait à sangloter.

 

- Ademar est derrière tout ça. Conclu-t-elle.

- Ma reine, porter de telles accusations...

- Ils essayent d'affaiblir notre royaume. Trancha Yilda. D'abord Brawen, et maintenant mon... Notre souverrain.

 

Brawen était son chevalier personnel. Le jour de sa majorité, chaque princesse d'Elnath choisissait un guerrier pour la protéger jusqu'à la mort. Le sien avait été empoisonné le jour précédent le festival de la Salamandre, et l'enquête suivait toujours son cours sans avoir porté ses fruits. Yilda se promit de multiplier par dix la surveillance du palais tant que la menace pèserait sur la monarchie. La cape livide de Tarvos ondoya tandis que le général aux cheveux argentés relevait sèchement le garçon, dont l'un des poings était si serré que le sang ne circulait plus dans ses doigts.

 

- De quoi s'agit-il ? Demanda Yilda en désignant la main contractée.

- La pièce d'or que lui a remise le Roi.

 

Surprise par ses propres actes, la reine s'agenouilla vers l'enfant pour prendre son poing. Celui-ci plongea son regard ambré dans le sien, son visage juvénile gonflé et parsemé de contusions. Sa chevelure trempée gardait sa couleur de châtaigne, et les flammes des torches de la cellule reflettaient quelques mèches rousses et rougeoyantes. Un feu éclairait les yeux de cet enfant qui, malgré la torture et les nombreuses épreuves qu'il avait traversé, refusait de s'éteindre.

 

- Comment s'appelle ta soeur ? Le questionna la reine en essayant d'être conciliante sans réellement y parvenir.

- Epona madame. Je suis désolé d'avoir tué celui que vous aimez.

 

Yilda eût l'impression de recevoir un coup, traversant sa chair pour directement atteindre son âme. Elle s'apprêta à gifler l'enfant, stoppant sa main à quelques centimètres du visage cruellement battu.

 

- Tu ne seras jamais pardonné. Murmura-t-elle entre ses dents serrés. Mon époux t'a peut-être accordé son pardon, mais ton âme sera à jamais souillée.

- Je lui ai promis. Rétorqua-t-il, sans lâcher des yeux la reine. J'ai promis au roi de vous protéger.

 

Yilda observa, incrédule, le garçon desserrer le poing pour lui montrer la pièce d'or, dont la salamandre à trois têtes s'était imprimé dans la paume.

 

- Je l'ai promis sur cette pièce. Ajouta-t-il.

 

La reine sentit le chagrin la submerger, et elle s'éloigna de l'enfant pour rejoindre Tarvos qui avait observé la scène, le visage sévère et impassible.

 

- Que souhaitez-vous faire de lui ? Demanda-t-il respectueusement.

- Amenez-le à la dépouille de Brawen.

 

Ils guidèrent le garçon régicide jusqu'au premier des vingts-et-un niveau du palais royal, pénétrant dans une salle lumineuse, plongée dans la fumée et l'odeur enivrante des encens. Le granit qui composait les lieux était rouge et parsemé d'éclat rose, plusieurs colonnes soutenant un plafond voûté, au centre duquel pendait un lustre de cristal translucide. Sous cette lampe astrale se trouvait un autel, sur lequel gisait un guerrier en milieu d'âge, encore vêtu de son armure aux teintes de jade, ses mains gantées et repliées sur un sabre au fourreau rouge, posé sur sa poitrine.

 

- Laissez moi avec l'enfant Tarvos.

 

Le général s'éloigna, et la reine se trouvait désormais avec l'assassin de son époux face à la dépouille de son fidèle chevalier. Le garçon fixait le corps du guerrier en fronçant les sourcils, le regard inquiet.

 

- Vous allez me tuer ?

- Tu as promis au roi d'Elnath de protéger sa femme et sa fille. Rappela Yilda. Je vais donc te donner une chance d'honorer ta promesse. Prend le sabre.

 

L'enfant s'avança prudemment, s'approchant du corps du chevalier pour tendre la main vers la poignée de l'arme, couverte d'écailles. La reine se rappela les paroles de Brawen, qui lui avait assuré que son plus grand regret fut de posséder cette lame écarlate. Elle se remémora sa promesse d'enterrer le guerrier avec son arme afin que personne n'en subisse sa malédiction. Yilda avait décidé de rompre son serment, le coeur brisé en contemplant les doigts du garçon se resserrer sur le sabre, lui arrachant des cris horrifiés ainsi qu'une souffrance insoutenable.

 

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Excellent chapitre !

 

Tu t'es surpassé dans ce chapitre, les descriptions étaient très bonne et bien détaillées on s'y croirait.

 

En plus l'histoire de la naissance de ce royaume ressemble à un puissant pays dans Last Heart, enfin juste au niveau de l'affrontement d'un monstre et le volcan endormi. En tout cas j'ai adoré.

 

On découvre le futur possesseur d'une lame maudite en le nom de William, il est intriguant et j'ai hâte de voir comment il a su s'intégrer dans ce royaume après avoir tué le roi.

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Les préparatifs de la guerre. Voilà ce que j'ai lu avant de m’arrêter parce qu'il y a vraiment beaucoup à dire là-dessus.

 

J'avais laissé le trio au moment de la tentative de prise de pouvoir de Eyleen. Ça m'a fait plaisir de lire la suite car tu as enchainé avec plusieurs choses qui m'ont marqué. Tout d'abord la révélation sur Darian qui semblait logique il est vrai. Mais, tu aurais pu enchainer avec un simple défi de l’héroïne, ce que tu n'as pas fait. Car tu as su créer une scène qui a rendu hommage à tous les personnages. Ren en est sorti grandi, car il a su révéler son coté humain avec la révélation de la mort du père d'Eyleen. Ely a réussi à surpasser sa crainte et a brillé par son orgueil en défiant Darian devant tous les citoyens. Et Al a su s'effacer tout en gardant son charisme exceptionnel. La scène où il demande "Duel" est ultra forte déjà à l'écrit. Elle mériterait d’être visuelle pour délivrer tout son potentiel.

 

Ensuite il y a eu le duel qui était très bien écrit. Je vois que tu t'es très bien renseigné sur le langage à utiliser pour décrire les combats. C'était efficace, juste et ça allait droit au but. Je  ne pensais pas qu'il serait aussi long, mais tu as réussi à l'installer sur la durée tout en rendant honneur au vainqueur et au vaincu. Il y avait cette notion de stratégie que beaucoup oublient. On rentrait dans l'esprit des combattants. Non, bravo.

 

Puis tu as enchainé avec le discours. Encore une fois très juste. Il n'y avait pas de mots qui ne semblaient pas naturels. On voyait Ely, encore une fois extraordinaire. La femme tient vraiment cet arc sur ses épaules. Tu veux lui rendre hommage, et ça se ressent. Aucun personnage n'est secondaire, au contraire. Ici c'est Alestan et Ren qui le deviennent alors qu'ils ont la force des héros. Ça c'est de l’écriture... C'est tout.  ^^

 

Je me suis arrêté là, parce qu'il fallait vraiment que je commente ça. On va enchainer avec la bataille, du coup je me demande ce qui adviendra d'Eyleen. Ses connaissances d'alchimiste nous auront renseignés sur bien des choses sur les sabres. Encore une fois tu nous fais des révélations. Le poème aura son importance, il reste à nous de le décrypter. On pourrait penser aux pierres qui doivent être rassemblées car il parle d'unité. On pourrait penser à la création et à l'idée que la Pierre Philosophale permette d'atteindre un stade divin. Beaucoup de choses qui font cogiter.

 

Je vais enchainer avec la suite très vite...

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Kyojin et Kaname, je suis heureux de voir que le récit vous plait  :D Vos commentaires me donnent à la fois le courage et l'envie de poursuivre les aventures d'Alestan.

 

Pour ce qui est d'Eyleen, j'ai été moi-même surpris. Elle brille et sa lumière éclaire tout ceux qui se trouvent autour d'elle. Je suis content de voir que tu l’apprécies, et à vrai dire elle risque d'en surprendre plus d'un même si, comme tu l'avais deviné, l'arc est avant tout tragique. Mais j'attends avec impatience ta réaction sur la bataille d'Hekario, qui fut éprouvante à retranscrire.

 

Sinon Kyojin, concernant Icare, je suis ravi que son charisme t’ai touché. Il est effectivement très manipulateur. On peut l'imaginer comme une araignée, et sa toile couvre quasiment tout Alesta, ce qui donne une assez bonne idée du personnage.

 

Concernant l'introduction du troisième arc, on va entrer dans le vif du sujet, que je vais poster directement après ce commentaire. Il n'y aura pas réellement de personnage principal, même si on suis William, je n'ai pas encore le désir (pour l'instant) de me fondre dans la peau d'un manieur de sabre maudit comme je l'ai fait avec Eyleen. En tout cas les dés sont jetés, et on va assister aux prémices de la fin du Cycle.

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Le général s'éloigna, et la reine se trouvait désormais avec l'assassin de son époux face à la dépouille de Brawen, son fidèle chevalier. Le garçon fixait le corps du guerrier en fronçant les sourcils, ses yeux ambrés teinté d'inquiétude.

 

- Vous allez me tuer ?

- Tu as promis au roi d'Elnath de protéger sa femme et sa fille. Rappela Yilda. Je vais donc te donner une chance d'honorer ta promesse. Prend le sabre.

 

L'enfant s'avança prudemment, s'approchant du corps du chevalier pour tendre la main vers la poignée tressée de cuir écarlate. La reine se rappela les paroles de Brawen, qui lui avait assuré que son plus grand regret fut de posséder cette lame rouge. Elle se remémora sa promesse d'enterrer le guerrier avec son arme afin que plus personne n'en subisse sa malédiction. Yilda avait décidé de rompre son serment, bien que les cris horrifiés et la souffrance insoutenable du garçon lui brisèrent le cœur, lorsque les doigts de ce dernier s'était resserré sur le sabre.

 

 

____________________________________________________________

 

ABAL Ö BHEL

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Vingt années s'étaient écoulées depuis la mort du Roi Abelion. Au dernier niveau du palais d'Abal ö Bhel se trouvait la salle du trône, qui abritait dans ses colonnes de marbre blanc les sculptures des précédents souverains du royaume d'Elnath. Debout au centre de l'éclatante galerie circulaire, William se tenait à côté du siège de la princesse Caëlis. La futur souveraine, dont la beauté n'avait pas d'égal dans tout Alesta, l'avait choisi comme chevalier le jour de son vingtième anniversaire. Elle s'ennuyait terriblement installée près du trône ancestral de sa mère, ce dernier finement ciselé et taillé dans les racines entremmêlées du pommier de Maponos, qui s'échappaient d'une ouverture dans le dôme du plafond. William le savait car la princesse ne cessait de lui jeter des regards insistants, ses grands yeux d'émeraudes exprimant son envie de s'enfuir hors du palais. Le soleil étincelait sur la soigneuse chevelure ondulée de la princesse, aux teintes pâles de fleurs de cerisiers, qui encadrait son visage harmonieux et délicat. Mais malgré l'obstination de Caëlis, William demeurait impassible.

 

Tout comme la princesse et la reine Yilda, dont les robes aux teintes de jade et tissées de fils d'or étaient parfaitement assorties, il écoutait le rapport sur le traitement des ordures de Nera, lut d'une voix lente et morne par l'un des responsables de l'entretien de la cité. William avait les jambes engourdies à force de demeurer dans la même position, sans compter l'armure de plate inconfortable de son prédécesseur, à laquelle il avait ajouté une longue cape empourprée aux franges rapiécées, sur laquelle apparaissait la salamandre d'Elnath. Brawen était l'homme dont il avait hérité la fonction et le sabre. Un sabre qu'il avait reçu en punition du meurtre d'Abelion. Une malédiction. La pièce d'or que lui avait autrefois remise le roi était désormais percée afin d'y glisser une chaîne d'argent, l'objet précieux reposant désormais fièrement sur sa poitrine.

 

- ... Nous devrions organiser un ramassage journalier en fonction des activités et de la densité de population par quartier. Plusieurs questionnaires ont été distribué dans le district d'Akurgal, et nous espérons un retour d'ici la fin...

- Will.

 

Caëlis l'avait interpellé dans un chuchotement, profitant de l'état de somnolence dans lequel semblait être plongé la reine en écoutant la lecture du petit homme en tunique sombre et au front proéminent. William fit semblant de ne pas l'avoir entendu, concentré sur le discours du représentant sans pour autant en saisir le moindre mot.

 

- ... budget moyen... Dépenses minimisées... Répartition des tâches...

- William.

- Quoi ?

 

Il jeta un regard inquiet vers la reine Yilda, qui luttait pour garder les paupières ouvertes. Il savait que la souveraine ne manquerait pas de le réprimander si elle le voyait bavarder en plein milieu de l'exercice de ses fonctions. Elle l'avait quasiment élevé comme un fils, cachant aux yeux du peuple sa véritable identité, à savoir l'enfant régicide. Pour William, décevoir sa reine était la pire des punitions. Et en cela, Caëlis ne l'aidait vraiment pas.

 

- Regarde-moi.

 

Il se tourna à contrecoeur vers la princesse, qui avait placé deux doigts dans ses narines en détaillant le plafond incurvé de la salle du trône, esquissant une grimace d'ennui. William aurait rit en temps normal, mais la réaction de la reine en voyant sa fille se comporter de façon aussi immature ne parvînt qu'à lui arracher un sourire.

 

- Arrête ça Caë.

- T'es pas drôle.

 

Le représentant termina sa présentation, et le silence qui suivit le long monologue réveilla Yilda, dont la chevelure cuivrée était constellée de mèches grises, son visage digne parsemé par quelques rides, causées en grande partie par les nombreux soucis auxquelles la reine devaient faire face pour le bien de son royaume.

 

- Je vous remercie Umir. Le congédia-t-elle. Prenez les dispositions nécessaires.

 

Ils observèrent le petit homme dégarni rebrousser chemin, passant devant les sculptures des anciens rois et reines d'Elanth pour se diriger vers la porte en bronze de la salle du trône. La reine interpella l'un des gardes de l'entrée.

 

- Veuillez attendre avant de faire entrer la prochaine affaire s'il-vous-plaît.

 

Yilda poussa un long soupir en se frottant les tempes, et William sût que le comportement de la princesse n'était pas passé inaperçu.

 

- Caëlis, je peux savoir ce que tu fais ?

- Allons maman, comme si tu avais vraiment écouté ce que cet homme disait. Contra celle-ci avec légerté.

- Ce n'est pas la question... S'exaspéra Yilda. Le royaume est en crise. La guerre est à nos deux frontières et j'ai besoin de te voir assumer ton rôle sérieusement. - Quand je ne serais plus là, ce sera à...

- Tu es toujours là. L'interrompit calmement Caëlis. Je suis à tes côtés, et Will aussi. Il faut savoir se détendre de temps en temps.

 

William ne préféra pas prendre part à la dispute, posant une main gantée, celle de son bras gauche couvert de bandages, sur la poignée du sabre pourpre qui pendait à sa hanche. Il se souvenait parfaitement du jour où il était devenu le propriétaire de cette arme. Il eut l'impression de brûler de l'intérieur, tandis que des voix innombrables avaient tenté de s'emparer de sa conscience. La colère et la peur. La douleur et le chagrin de ses âmes damnées, qui ne l'avaient jamais quitté depuis. Tout comme le gant et les bandelettes qui dissimulaient l'affreuse métamorphose dont son bras avait été victime. Mais le pire était sans doute le monstre. Pire que les murmures de ceux qui l'imploraient et hurlaient leur désespoir dans ses cauchemars. Lorsque William dégainait son sabre, il pouvait sentir le monstre lui dévorer les entrailles dans un brasier ardent. Son sang était alors remplacé par de la lave en fusion, et les malheureux qui se trouvaient en face de lui venaient alors ajouter leurs cris à ceux des autres. Une malédiction. La reine s'était vengée à sa façon pour l'assassina du roi Abelion, mais William ne lui en voulait pas. Au contraire, il avait désormais une dette éternelle envers elle.

 

- J'ai pas raison ?

 

Caëlis avait plongé ses yeux d'émeraudes dans l'ambre tigré des siens, mais comme il n'avait pas du tout suivit la conversation, il se contenta de gratter les mèches brunes et bariolées d'or pourpres de ses cheveux en brosse.

 

- Mon chevalier pourrait me soutenir quand même ! S'offusqua-t-elle.

- Ne le mêle pas à ça. Le défendit Yilda. Ce n'est pas lui qui montera sur le trône.

- Sauf si je l'épouse. Rétorqua la princesse.

 

Le visage de la reine se décomposa, tout comme celui de William. S'il y avait une chose qui inquiétait la souveraine plus que la guerre grondant aux portes de son royaume, il s'agissait de l'opiniâtreté de Caëlis concernant ses prétendants. Elle avait refusé toutes les propositions de mariage au cours des cinq dernières années, et Yilda craignait que sa fille tombe amoureuse de son chevalier, l'assassin du roi Abelion. Il n'y avait cependant aucun risque, car Caëlis considérait William comme son frère, bien que celui-ci était incapable de cacher ses sentiments pour la princesse. Il l'avait aimé le jour où son regard avait croisé le sien, mais le coeur de son altesse appartenait à un autre depuis de nombreuses années, bien qu'elle ne l'ait jamais avoué.

 

- Nous reporterons cette discussion. Trancha la reine. Affaire suivante !

 

Tandis que Caëlis lui adressait un clin d'oeil derrière ses boucles aux teintes d'églantine, le général Tarvos et deux soldats passèrent la porte de bronze en escortant un homme d'apparence noble et en tunique de soie. Le chef des armées d'Elnath n'avait pas veillit au cours des vingt dernières années. Alors que William était désormais devenu un grand guerrier à la musculature impressionnante, Tarvos Garanus portait toujours son armure vertes et sa longue cape beige, ses sourcils foisonnant de la même couleur argenté que ses cheveux rasés. Le général lui jeta un regard méprisant de ses yeux bleus électriques, affichant son habituel dégoût comme à chaque fois qu'il le croisait. Il détestait William par dessus tout, et ce dernier le lui rendait bien. Le chevalier n'avait pas oublié la scéance de torture et le bassin d'eau glacé. Le chef des armées présenta leur invité, dont le visage osseux exprimait une indignité mêlé de peur.

 

- Ma reine, princesse, nous avons arrêté l'ambassadeur Pierik alors qu'il tentait de fuir le royaume.

- Merci Tarvos. Prononça gravement Yilda, avant de s'adresser à l'homme pomponné et aux vêtements raffinés. Puis-je savoir ce qui vous a poussé à quitter l'ambassade d'Ademar ?

 

Le représentant du pays voisin braqua ses yeux écartés et craintif vers la reine, reprenant contenance avant de s'adresser à la souveraine avec diplomatie.

 

- Altesse, vous n'êtes pas sans savoir qu'en situation de crise les consuls sont rapatriés dans leur royaume respectif. Je suis navré des divergences entre ma nation et la vôtre, mais vous ne pouvez pas me retenir contre mon gré.

- Elnath est en guerre. Rappela avec froideur Yilda. Une guerre déclenchée par l'alliance sournoise de votre royaume et celui de Daëdra. Je n'ai pas d'autres choix que de vous réserver le même sort que l'ambassadeur Daër. Emmenez-le Tarvos.

- Vous ne pouvez pas m'enfermer ! Protesta Pierik. Quand le seigneur Arthmar apprendra ma...

- J'y compte bien. Le coupa la reine. Vous êtes dorénavant notre otage ambassadeur. Ce sera tout pour aujourd'hui Général, informez les gardes que nous reporterons les prochaines entrevues à demain.

 

Ignorant les contestations du diplomate d'Ademar, les soldats lui saisirent les bras pour l'entraîner hors de la salle du trône. Cependant Tarvos demeura immobile, les mains croisés dans son dos.

 

- Ma reine, il y a une dernière affaire qui nécessite votre intervention.

- Navré général, s'excusa Yilda, mais le discours sur le traitement des ordures m'a achevé.

- Je suis certain que ce cas là attirera toute votre attention.

 

Tarvos venait d'éveiller leur curiosité, et le regard qu'il lança à William n'augurait rien de bon. La reine donna son accord au chef des armées, qui se détourna vers la porte de bronze.

 

- Faites entrer le prisonnier.

 

Des crissements de chaînes résonnèrent contre les dalles de marbres, laissant apparaître un jeune homme aux mains et aux pieds entravés par des anneaux, reliés entre eux par des maillons en fer forgé. William sentit son coeur gonflé dans sa poitrine en reconnaissant les épais cheveux sombres en bataille, le visage aux traits fins et l'oeil argenté barré par une fine cicatrice. Malgré son statut de prisonnier, les gardes ne lui avaient pas retiré son sabre ténébreux, qui pendait à sa hanche, ni sa cape blanche comme neige au long col en écharpe. Le chevalier fit de son mieux pour dissimuler sa joie et son excitation, contrairement à la princesse Caëlis qui se redressa subitement de son siège royal.

 

- Alestan !

 

William aurait souhaité interpeller son ami, mais l'expression sombre de la reine l'en dissuada, tout comme la main qu'elle passait désormais sur son visage soucieux, dans un geste de lassitude.

 

- Laissez-nous Tarvos. Ordonna-t-elle dans un soupir.

- Ma reine, si je puis...

- Et fermez les portes derrière vous. Ajouta-t-elle.

 

Le général s'inclina avant de s'éloigner avec ses hommes, sans toutefois libérer le prisonnier de ses chaînes. Alestan détaillait distraitement la salle circulaire du trône, aucunement inquiété par sa situation précaire. La princesse s'élança alors vers ce dernier, malgré la protestation de sa mère.

 

- Caëlis !

 

Elle se jeta dans les bras du captif, l'étreignant avec force avant de faire signe à William pour les rejoindre. Celui-ci se tourna vers Yilda, qui lui accorda à contrecoeur un instant de relâchement. Un sourire étira les lèvres du chevalier, qui s'empressa de retrouver son meilleur ami. Il baissa ses yeux ambrés, dépassant d'une tête le vagabond, puis ils se dévisagèrent un long moment avant de percuter leurs avant-bras, leur façon bien à eux de se saluer.

 

- Je vois qu'on passe du bon temps sous les racines du pommier. Le taquina Alestan, dont le sourire cajoleur fit remonter le moral de William en flèche.

- Je vois que tu as toujours le don d'attirer les problèmes. Rétorqua-t-il.

- Qu'est-ce qui t'amènes ? Lança joyeusement Caëlis, dont le visage radieux parvenait à la rendre encore plus resplendissante. Tu nous as terriblement manqué tu sais.

- Vraiment ? Releva Alestan, amusé, avant de s'adresser à la reine. Je vous ai manqué aussi ?

- De respect seulement. Souffla sombrement Yilda. Caë, William, reprenez vos places s'il vous plaît.

 

Ils s'exécutèrent contre leur gré, laissant le vagabond faire face à la souveraine d'Elnath, qui ne partageait pas leur allégresse. Le chevalier ne pouvait pas en lui vouloir. Après tout, Alestan lui en avait fait voir de toutes les couleurs au cours de ses années passées au sein de la cité. Yilda attendit patiemment qu'ils regagnent leur positions avant de s'adresser avec sévérité au prisonnier.

 

- Alestan né sans nom, je pensais vous avoir bannis du royaume d'Elnath suite aux innombrables meurtres dont vous êtes responsable. Puis-je savoir ce qui vous amène à nouveau au sein de cette nation ?

- Mère, il s'agissait de criminels et de meurtriers. Protesta Caëlis.

- Qui n'ont pas pu être jugé par la justice d'Elnath. Contra la reine. Ce garçon n'a aucun respect pour nos lois, ni même pour les civilités les plus élémentaires. S'il ne trouve pas une raison valable pour justifier sa présence, il ira directement visiter les geôles d'Abal ö Bhel.

 

Un cliquetis de chaînes leur arracha une expression stupéfaite lorsqu'Alestan posa un genou à terre, s'inclinant respectueusement devant la souveraine. William n'avait jamais vu son ami effectuer ce genre de geste, et l'ombre qui passa sur le visage charismatique du vagabond les prirent au dépourvu.

 

- Dame Yilda. Dit-il avec gravité. Tel que vous me voyez, je reviens de la bataille d'Hekario, où une poignée de vos sujets ont courageusement repoussé l'offensive Daër.

- Je suis au courant. Rétorqua la reine. Nos troupes sont déjà sur place pour défendre nos frontières à la lisière de Wanda.

 

William en avait également entendu parlé lors du dernier conseil de guerre. Les différents généraux n'avaient cependant pas mentionné la présence de l'un des Sept lors de l'affrontement. Alestan lui jeta un bref coup d'oeil avant de reprendre son discours.

 

- J'ai une requête à vous faire. Je ne m'adresse pas à la souveraine d'Elnath, mais à Yilda Maponos, la femme qui m'a accueillit et nourrit au sein de sa demeure durant de nombreuses années. Je vous en conjure, acceptez de signer le traité commercial qui autorise le libre échange entre Ademar et Daëdra. Donnez votre accord pour mettre fin à cette guerre inutile. Il s'agit de mon seul souhait, et la raison de ma venue.

 

Un silence s'abattit dans la salle du trône. Caëlis échangea un regard inquiet avec William, et celui-ci aurait souhaité que les choses soient aussi simple, que l'accord de la reine mette fin au conflit qui menaçait d'engloutir le royaume. Seulement la guerre avait débuté bien avant la création de ce traité, plus précisément le jour de l'assassina du roi Abelion.Yilda brisa le silence pesant qui avait suivit les paroles du vagabond.

 

- Relève toi Alestan.

 

Les chaînes crissèrent contre les dalles de pierre blanche lorsque celui-ci s'exécuta, dévisageant durement la reine, qui donnait l'impression d'avoir vieillit de plusieurs années.

 

- A mon sens, je n'ai commis que deux erreurs au cours de ma vie. Poursuivit-elle. La première est d'avoir laissé les deux nations qui encerclent Elnath comploter dans mon dos, et la deuxième est de t'avoir accueillit sous mon toit. Bien que tu possèdes la confiance et l'amour de ma fille et de son chevalier, tu n'obtiendras jamais autre chose que de la méfiance me concernant. Pour qui me prends-tu ? L'exhorta soudainement la reine, avant de reprendre contenance. Tu n'as que faire du sort de notre royaume. Alesta pourrait bien brûler sous tes yeux que tu n'en serais pas le moins du monde affecté.

- On dirait que je ne suis plus capable de vous prendre par les sentiments Yilda. Se désola le vagabond, une lueur de défi dans le regard. Peut-être changerez-vous d'avis si je vous dit que cette requête ne vient pas de moi, mais du maître Masamune en personne.

 

William avait toujours admiré la volonté imperturbable d'Alestan. Lui-même avait la réputation d'être inflexible et inébranlable, mais son ami pouvait se mesurer à un roi ou une reine sans la moindre crainte. Il connaissait le vagabond depuis près de dix ans, mais le chevalier ignorait toujours ce qui avait ainsi marqué sa jeunesse pour l'avoir transformé en cet animal sauvage et indomptable. La reine Yilda avait tressaillit en entendant le nom de Masamune, et William savait ce que le forgeron représentait pour la souveraine. Une sagesse légendaire. Un homme connaissant à la fois le passé, le présent et le futur. Pour une raison mystérieuse, le vieux maître portait une affection particulière à Alestan, où du moins à sa lame ténébreuse, Kusanagi. La soeur de Berham, son propre sabre. La voix de la reine résonna comme un coup de fouet dans la salle du trône.

 

- William ! Je te confis la surveillance de ce prisonnier. Vous pouvez disposer, je dois m'entretenir avec ma fille.

- Souhaites-moi bon courage. Murmura Caëlis à son attention.

 

Il lui adressa un sourire compatissant avant de rejoindre Alestan, l'invitant à le suivre hors de la salle du trône pour ensuite exiger qu'on lui retire ses chaînes. Les deux hommes avaient beaucoup à se dire, et la réputation de la bière brassée par les taverniers de Nera s'étendait au delà des frontières du royaume.

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Très bonnes suite !

 

Cet arc est pleins de descriptions riche et varié et ce dans tous les sens du terme. On revoit les trois personnages principaux du royaume, William, la princesse et la Reine et en 20 ans, il s'est quand même bien intégré à cette vie de chevalier, bien que la Reine et le chef des armées ne le portent pas beaucoup dans le coeur.

 

Le chef des armées, je sens qu'il sera un traître dans cet arc. La lame de Will doit créer des flammes au vu de ses effets sur son porteur, enfin ça en donne l'idée, je verrai bien :P.

 

Alors la surprise fut de voir qu'Alestan connait la Reine, sa princesse et Will, je m'y attendais pas. Ca veut dire qu'il a été recueilli dans ce royaume après le drame l'ayant touché plus jeune, mais on ne saura rien pour le moment.

 

Bref j'attends la suite et voir où cette guerre ménèra, Masamune est toujours aussi influent 8).

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Très bonnes suite !

 

Cet arc est pleins de descriptions riche et varié et ce dans tous les sens du terme. On revoit les trois personnages principaux du royaume, William, la princesse et la Reine et en 20 ans, il s'est quand même bien intégré à cette vie de chevalier, bien que la Reine et le chef des armées ne le portent pas beaucoup dans le coeur.

 

Le chef des armées, je sens qu'il sera un traître dans cet arc. La lame de Will doit créer des flammes au vu de ses effets sur son porteur, enfin ça en donne l'idée, je verrai bien :P.

 

Alors la surprise fut de voir qu'Alestan connait la Reine, sa princesse et Will, je m'y attendais pas. Ca veut dire qu'il a été recueilli dans ce royaume après le drame l'ayant touché plus jeune, mais on ne saura rien pour le moment.

 

Bref j'attends la suite et voir où cette guerre ménèra, Masamune est toujours aussi influent 8).

 

mdr t'es en extase , j'ai pas encore lu je lirais quand j'aurais du temps , ça a l'air bien vu comme tu reponds achaque fois

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- William ! Je te confis la surveillance de ce prisonnier. Vous pouvez disposer, je dois m'entretenir avec ma fille.

- Souhaites-moi bon courage. Murmura Caëlis à son attention.

 

Il lui adressa un sourire compatissant avant de rejoindre Alestan, l'invitant à le suivre vers les portes en bronze forgé pour ensuite exiger qu'on lui retire ses chaînes. Les deux hommes avaient beaucoup à se dire, et la réputation de la bière brassée par les taverniers de Nera s'étendait au delà des frontières du royaume.

 

 

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RETROUVAILLES

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        Après avoir laissé derrière eux l'étroite surveillance du palais d'Abal ö Bhel, William et Alestan s'enfonçèrent dans les ruelles de granit richement décorées de la cité de Nera. Celle-ci était sans nul doute l'une des plus belles villes des cinq royaumes, aux bâtiments de pierres datant parfois de plusieurs siècles, ajustées avec tant de précision que les structures résistaient sans problème aux secousses occasionnelles du Mont Salamandre. Les deux hommes traversèrent les quartiers et les nombreux jardins qu'ils avaient si souvent parcouru au cour de leur adolescence mouvementée, s'arrêtant parfois devant un édifice familier pour évoquer un souvenir les ayant marqué. Ce fut le cas avec l'université de Nera, un édifice au dôme central imposant et flanquée de deux ailes, chacune surmontée d'une coupole d'argent. La première était destinée aux salles de cours et la seconde aux dortoirs, William ne pouvant se rappeler du nombre de fois où Alestan l'avait forcé à le suivre pour espionner les étudiantes se changer à leur insu.

 

- La fois où on était tombé sur la chambre de la surveillante. Lui rappela le vagabond, tandis qu'ils observaient avec nostalgie le somptueux bâtiment de marbre blanc. La fenêtre était ouverte, j'étais sur tes épaules, et elle m'a tiré d'un coup à l'intérieur.

- Elle t'a couru après à moitié nue et tu criais comme une petite fille. Se remémora William avec un grand sourire, qui s'évanouit en évoquant la suite de l'histoire. J'étais parti en courant mais les gardiens m'ont rattrapé, et on a été obligé de défiler en caleçon au milieu de l'université...

- La taverne d'Eldol existe toujours ?

- Et comment !

 

Ils traversèrent un grand parc aux parterres de fleurs multicolores, longeant un lac artificiel pour atteindre les quartiers les plus animés au Sud de la cité. La clarté du soleil s'estompait au couchant tandis que le ciel, aux douces lueurs améthystes et orangées, laissa place à la sombre toile de la nuit. Les cristaux des lampadaires de Nera s'activèrent, dégageant une pâle lumière bleutée après avoir emmagasiné l'énergie de l'astre du jour. Ces cristaux avaient été conçu par le peuple d'Albieros, et seul les plus grandes villes d'Alesta en avaient à leur disposition. Toutefois, les Elnaë continuaient d'allumer les lampions suspendus aux branches des nombreux arbres qui bordaient les rues, préférant la lueur chaleureuse des flammes à celle froide des cristaux. William et Alestan, leurs longues capes flottants dans leur dos, s'arrêtèrent devant un établissement à l'aspect peu attrayant. La façade pierreuse n'avait pas été nettoyé depuis des lustres, et les vitres si crasseuse qu'il était impossible de discerner l'intérieur du bâtiment. Sur la porte aux gonds de fer un panneau mangé par les mites annonçait avec une écriture la Taverne d'Eldol, Le Repaire des Noctambules. Les deux hommes échangèrent un sourire avant de pénétrer dans les lieux, découvrant une grande salle aux nombreuses lanternes aux lumières multicolores, plongeant la salle dans une ambiance de fête perpétuelle. Ils faisaient partis des premiers clients, accueilli par Eldol lui-même, un homme dégarni à la longue barbe grise, revêtant un ample vêtement assortie aux teintes de son établissement. Son teint basané et ses grands yeux sombres se tournèrent dans leur direction, alors qu'il donnait des consignes aux musiciens et aux danseuses qui l'écoutaient consciencieusement sur la scène de la taverne.

 

- Ça alors ! S'exclama-t-il de sa voix grave et roucoulante, accentuant les voyelles et les fin de syllabes à la manière des Jelakims. Suis-je en train de remonter le temps ?

 

Le tavernier les avait rejoint pour coller son visage buriné de chaque côté de la mâchoire musclée de William, avant de faire de même avec Alestan, les embrassant chaleureusement avant de croiser les bras sur sa poitrine.

 

- Regardez-vous. Mais regardez-vous ! Lança-t-il joyeusement. Quel duo magnifique !

- Tu n'as pas changé Eldol. Fit le vagabond en passant la main dans ses épais cheveux sombres.

- Oh mais si j'ai changé ! Contra celui-ci. J'ai vieilli. Que voulez-vous... On peut voir le temps défiler, mais on ne peux malheureusement pas le retenir. Eshu ! Interpella-t-il, s'adressant à un jeune homme aux cheveux tressés derrière le bar.  Jedhû äl dhe ârda, nous avons deux invités de marque.

 

Il les guida à une table ronde aux pieds courts près de la scène, et ils s'installèrent sur les nombreux coussins et édredons qui reposaient sur des tapis en laine aux couleurs vives. Eshu apporta une grande carafe d'eau glacée percée par quatre vannes, ainsi que deux verres en cristal, les deux récipients rempli d'un liquide verdâtre et surmontés d'une cuillère trouée, sur laquelle était disposé un sucre. L'absinthe d'Eldol était la plus pure et la plus renommée de tout Nera. William avait simplement pensé partager une bière avec Alestan et le tavernier, mais comme ce dernier pouvait se révéler extrêmement insistant, il préféra accepter son offre.

 

- Tu ne te joins pas à nous ? Demanda le vagabond en détaillant les deux verres.

- Je n'ai pas le temps de me relâcher mon ami, on doit répéter pour le festival de la Salamandre. Rétorqua Eldol en désignant la scène. Plus qu'une semaine ! Je vous laisse messieurs.

 

Le chevalier tressaillit à la mention du festival, portant instinctivement sa main sur la pièce d'or qui reposait sur sa poitrine. Par sa faute, l'évènement était également devenu un jour de deuil. Ils regardèrent le tavernier rejoindre sa troupe, puis ils dégustèrent leur liqueur en évoquant la belle époque sur un fond de mélodie rythmée, jetant parfois un oeil aux danseuses et leurs déhanchés langoureux. Alestan éclata d'un rire bruyant après s'être rappelé l'épisode des sous-vêtements de la reine accrochés sur les branches du pommier de Maponos.

 

- Tu avais passé presque deux semaines en cellule. Sourit William, qui réalisait à quel point son ami lui avait manqué. Tu m'étonnes qu'elle ne peut plus te voir...

- Je n'ai commis que deux erreurs au cours de ma vie. Cita Alestan en imitant la voix stricte de la souveraine. Cette vieille mégère... Je ne lui en veux pas. Elle a beau être ce qu'elle est, cette femme possède un grand coeur.

 

Le vagabond conta ensuite la bataille d'Hekario, et le chevalier fut captivé par le récit du combat, sa rencontre avec une alchimiste du nom d'Eyleen, ainsi que le mystère du vieux Paul, gardien de la forêt de Wanda. Mais ce qui éveilla surtout son attention fut le nom de Ren Raigîn, propriétaire d'Asaku et Capitaine de la Troisième Division des Aërims de la Terre Neutre.

 

- Comment est-il ? L'interrogea William, qui n'avait jamais rencontrer d'autres sabreurs maudits hormis Alestan.

- Ennuyeux. Répondit-il après avoir terminé d'une traite son verre d'abcinthe, levant le bras pour en commander deux autres. Droit, noble, coincé.

- Et il utilise des plumes pour se battre ? C'est original.

- C'est ça, mais je crois qu'il se retenait. Lui confia le vagabond. Je suis certain que ses capacités sont beaucoup plus développées.

- Qu'est-ce-qui te fait dire ça ? Demanda le chevalier, dont les joues commençaient à s'empourprer après avoir bu seulement la moitié de sa boisson.

 

Eshu leur apporta deux nouveaux verres du liquide verdâtre, débarrassant celui d'Alestan qui le remercia avant de plonger ses yeux envoûtants dans ceux de William.

 

- On s'est retrouvé submergé à un moment. Révéla-t-il. J'avais poussé un peu trop fort et j'ai perdu connaissance au milieu du combat. Quand j'ai repris conscience, nous étions barricadés dans une maison sans que je sache pourquoi ni comment. Ce type est parvenu à dégager un chemin à travers une centaine de soldats tout en me portant.

- Je t'ai jamais entendu faire d'éloges pour un homme.

- Des éloges ? S'offusqua-t-il. Si je lui avais pas sauvé la peau quelques instants plus tôt il aurait simplement été piétiné par l'armée Daër.  Mais assez parlez de moi, tu as participé à la défense de la frontière Nord ?

 

Le visage de William s'assombrit, et son regard se porta sur son bras couvert de bandages. Les souvenirs de la bataille de Rougepierre lui revinrent douloureusement en mémoire, et plusieurs secondes s'écoulèrent avant qu'il puisse exprimer l'horreur qu'il avait vécu.

 

- Tu sais ce qui est pire que de voir tes hommes te regarder avec la peur au ventre ?

 

Le vagabond demeura silencieux, les chants, percussions, conversations et autres rires des clients de plus en plus nombreux donnant l'impression de s'être estomper. Le chevalier se revoyait entouré de ses guerriers, faisant face à l'armée deux fois plus nombreuse d'Ademar dans les plaines qui s'étalaient au-delà du col de Néphèse.

 

- L'odeur de la chair brûlée. Souffla William. Je n'arrivais plus à m'arrêter. Quand j'ai retrouvé mes esprits, le champ de bataille n'était plus qu'une plaine de cendre. Heureusement, mon régiment s'était replié, mais les soldats ne voulaient plus se battre à mes côtés. Caë a ordonné mon retour à la capitale.

 

Sa main gantée s'était cripée, et Alestan ne l'avait pas lâché du regard tout au long de son discours.

 

- Tu as remporté la victoire. Le réconforta-t-il. Sans toi l'armée d'Elnath aurait été écrasé.

- J'imagine que tu as raison.

- C'est normal qu'ils nous craignent, nous sommes des monstres. Tu accordes trop d'importance à l'opinion des autres Will. Ils ont peur ? Et alors ? Ils devraient plutôt s'estimer heureux de ne pas nous avoir pour ennemi.

 

Il avait prononcé ces mots avec un mépris et une franchise déconcertante. Ce qui le différenciait de William, même si ce dernier ne le lui avouerait jamais, était leur vision divergente de la notion de bien et de mal. Au fond, la reine Yilda avait raison. Alestan ne connaissait aucune forme de justice autre que la sienne. William gardait pour lui de sombres souvenirs qu'il s'était évertué à oublier. La souveraine d'Elnath et la princesse ignoraient par exemple que le vagabond, encore adolescent, s'amusait à torturer des criminels de manières épouvantables. Il chassa ses pensées obscures pour finir son verre, et Alestan recommanda une tournée en retrouvant son flegme habituel.

 

- Passons aux choses sérieuses. Fit-il en esquissant un sourire. Est-ce que toi et la princesse vous avez... Enfin tu vois.

- De quoi ? Demanda William sans comprendre.

- Tu sais bien de quoi je parle, est-ce que vous avez...

 

Il passa un index dans un cercle formé par deux autres doigts et le chevalier sentit une chaleur lui monté aux joues, qui n'avait rien à voir avec l'alcool ou son sabre.

 

- De... Bien sûr que non ! S'exclama-t-il. Pourquoi tu penses un truc pareil ? Nous sommes comme frère et soeur.

- Oh... Murmura Alestan, affichant une moue de déception particulièrement agaçante. J'ai entendu dire qu'elle repoussait tous ses prétendants, alors j'ai cru qu'il y avait quelque chose entre vous.

 

William eût un rire gêné, surpris de voir à quel point le vagabond pouvait être aveugle. N'importe qui était capable de deviner les sentiments de Caëlis en observant la manière dont elle regardait Alestan. Le chevalier avait une saveur amer dans la bouche chaque fois qu'il réalisait cet étrange fait, et son amertume se changeait en dégoût pour lui-même, lui qui avait assassiné le père de celle qu'il aimait. William se demandait parfois si le vagabond ignorait réellement l'attirance qu'éprouvait la princesse à son égard, ou si au contraire il le savait, préférant agir comme si de rien n'était. Les deux hommes se détendirent le reste de la soirée, et Alestan se trouva dans un tel état d'ébriété qu'il attira tous les regards sur lui en se joignant aux danseuses, exécutant quelques pas maladroits avant d'être rejoint par William. Dans l'atmosphère chaleureuse et multicolores du Repaire des Noctambules, les deux amis fêtèrent dignement leur retrouvaille, et ils ne quittèrent les lieux que tard dans la soirée, déambulant dans les rues de Nera pour retrouver le chemin du palais. Le chevalier portait une coiffe aux plumes de paon tandis que le vagabond avait enfilé une robe par-dessus ses vêtements sombres, leur compliquant la tâche pour passer les gardes d'Abal ö Bhel. Alors que William s'évertuait à leur expliqué qu'Alestan était un prisonnier sous sa surveillance, la voix claire et contrariée de la princesse s'éleva depuis les imposantes portes du palais.

 

- Laissez-les entrer.

 

Ils échangèrent un regard appuyé, conscient que la futur souveraine les avait attendu de longues heures. Ils avancèrent prudemment vers la jeune femme à la longue chevelure d'églantine, évitant soigneusement les grands yeux d'émeraudes de son visage satinée, aux hautes pommettes colorées.

Vous avez l'air d'avoir passé du bon temps.

 

- Allons Caë, je n'ai pas revu Will depuis presque deux ans. S'excusa Alestan.

- On sortira demain soir. Promit William.

- Le conseil de guerre se réunit demain dans la soirée. Les informa-t-elle. Une lettre du maître Masamune est arrivée peu après votre départ.

 

L'allégresse du chevalier se dissipa brutalement, et il retira sa coiffe pour bomber dignement son torse.

 

- Que dit-elle ?

- Il semblerait qu'Ademar va lancer une offensive de grande envergure par la route du Nord, tandis que les troupes de Daëdra envisage de traverser la rivière Ka, pour contourner la forêt de Wanda à l'Ouest.

 

William ne s'attendait pas à ce que le conflit évolue aussi rapidement. Les ambassadeurs d'Elnath étaient pourtant en pourparler avec les différents représentants Daërs et Ademans, sous l'égide de la chambre du Conseil d'Elaris. Alestan semblait intensément réfléchir, bien que la nouvelle n'avait pas l'air de le surprendre.

 

- Et si la reine signe le traité ? Demanda-t-il.

- Le traité n'est qu'une excuse. Rétorqua sombrement Caëlis. Je pense que nous allons former une alliance avec le roi Östen d'Albieros.

 

Les deux hommes demeurèrent silencieux. Si Elnath et Albieros joignaient leur force, la guerre se propagerait dans quatre des cinq royaumes. La Terre Neutre n'aurait alors pas d'autre choix que d'intervenir militairement dans le conflit. L'expression soucieuse de la princesse s'estompa, et son ton s’adoucit.

 

- Mais nous verrons tous ça demain. Bien qu'il soit tard, je pense qu'Eldol ne ferme pas avant quelques heures. Donc Will, en tant que mon chevalier, tu dois assurer ma protection durant ma visite au Repaire des Noctambules.

- Tu as entendu Will ? Enchaîna Alestan. En tant que prisonnier, je dois te suivre jusqu'à la taverne d'Eldol afin de finir cette nuit en beauté.

 

Malgré la triste nouvelle annoncée par Caëlis, William étira ses lèvres. Leur trio réunit, tout ce qui leur restait à faire était de profiter des derniers instant de paix, avant que la guerre embrase l'âme du chevalier et de son royaume. Ils repassèrent devant les regards stupéfaits des gardes d'Abal ö Bhel pour retrouver la clientèle du Repaire des Noctambules, laissant un souvenir impérissable à ceux qui passèrent la nuit en compagnie de la princesse d'Elnath et de ses deux compagnons.

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Un chapitre calme mais bien plaisant.

 

J'ai bien apprécié le dialogue et la relation entre ses deux amis de longue à travers les quelques anecdotes et bêtises de leur enfance. Le royaume est toujours aussi beau et riche.

 

Tu nous apprends que Ren cache bien sa vraie puissance, je pense que quand il se bat à fond les ailes poussent dans son dos.

 

Quand à Will il détient bien une lame qui crée du feu 8).

 

Caë me plait bien et la guerre semble imminente. Les projets de l'illusionniste se déroulent à merveille.

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En effet Kyojin ! Berham a un lien avec le feu, tu avais bien deviné  :)

 

Je suis en train de développer l'histoire d'Alesta, et je pense avoir finalisé le plan général. Je me retrouve avec cinq arbres généalogiques qui s'étendent sur plus d'un millénaire... Mais désormais tout est lié, et je peux revenir sur le récit. Également, je tenais à vous présenter Kusanagi :

 

mini_927627kusanagi.jpg

 

Et parallèlement je travail sur le Name du premier Arc, mais il s'agit d'un projet d'envergure, donc si vous avez des talents de dessinateurs, (pour ne pas dire du génie), n'hésitez pas à me contacter. Un manuscrit pourrait être sympathique.

 

 

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