Aller au contenu


Tournoi des morceaux de musique classique célèbres [Victoire de Tchaïkovski]


Silesius
 Share


Messages recommandés

  • Réponses 660
  • Created
  • Dernière réponse

Top Posters In This Topic

  • [Félix Mendelssohn] "Marche nuptiale", extraite de la musique de scène Le Songe d'une nuit d'été, opus 61

Mendelssohn a longtemps été mon compositeur romantique favori - bien que je ne serais pas forcément aussi catégorique qu'autrefois aujourd'hui -

... c'est certainement dû à son caractère Mozartien à bien des égards, et à son goût des anciens : il est le premier à avoir fait un vrai travail de musicologue pour réorganiser de grands concerts mettant en avant les maîtres d'autrefois, notamment Bach qui était complètement inconnu du grand public à l'époque et joué uniquement par les initiés dans ses oeuvres pour clavier (quid des grandes Passion, cantates, concerti etc...). Cet intérêt s'entend dans sa musique dès le plus jeune âge où il écrivit quelques Symphonies pour cordes dans un style

, des oeuvres au passage d'une qualité invraisemblable pour un enfant qui a écrit ça de 12 à 14 ans ... Ca a de quoi miner notre morale, à nous autre gens ordinaires, face à un tel talent.

Globalement sa personnalité artistique relève clairement du génie, nous avons là quelqu'un d'encore plus précoce (en terme de qualité) que Mozart. A la différence de ce-dernier cependant je ne peux m'empêcher de penser que Mendelssohn n'a pas pu se sublimer pleinement avec le peu de temps que la nature lui a donné, il est mort trop jeune pour avoir pu développer son plein potentiel ce qui le rend par moment un petit peu inconsistant, inabouti.

Reste un problème : c'est que je ne peux pas encadrer la musique qu'on nous propose ici ... ce n'est pas pensé comme une musique particulièrement sérieuse par ailleurs, mais que d'overdose, que de niaiserie dans notre modernité ... ce morceau a été sur-utilisé et dénaturé par un ridicule cérémonieux. Je ne peux plus vraiment avoir de plaisir particulier à l'écouter. :-X

J'aurais l'occasion de défendre Mendelssohn à d'autres occasions cela dit, je ne m'en fait pas pour ça.

 

  • [Johannes Brahms] Danse hongroise n°5 en fa dièse mineur

 

Quand on connaît le caractère du bonhomme (du genre à brûler ses oeuvres à de très nombreuses reprises par insatisfaction, il n'a laissé à la postérité que ce qu'il a rigoureusement sélectionné) on peut s'interroger sur le bien fondé de la proposition de ce morceau dans un tel tournoi : en effet il n'a jamais considéré ça comme son oeuvre - puisque la mélodie est un thème populaire et non une composition originale - ce qui fait qu'elle n'est pas référencée par un opus. Il serait peut être heureux de voir le folklore hongrois popularisé par le succès de ce morceau, mais aussi certainement, à bien des égards, assez triste de voir qu'on retient son nom et son talent de composition pour une mélodie qui n'est pas du tout de lui ...

Demeure que c'est quelque chose de remarquable, de très entraînant et de magnifiquement sublimé par Brahms. De plus de très nombreux compositeurs ont utilisé et se sont inspirés de la musiqu epopulaire pour composer (pas que des variations), après tout la façon la plus simple d'apprendre à composer des mélodies que le grand public retient et chantonne facilement c'est encore d'aller voir ce qu'il chante dans les rues, à ce petit jeu là Haydn a passé beaucoup de temps à travailler autour de la musique populaire (avec du folklore Hongrois, Croate, Ecossais ...).

Le niveau du groupe n'étant pas très élevé je ferais à Brahms l'outrage de défendre ce qu'il ne considérait pas être comme une véritable composition, car quoi qu'on dise on ne se lasse pas de cette Danse Hongroise très mémorable ...

 

  • [sergueï Rachmaninov] Deuxième mouvement "Adagio sostenuto" du concerto pour piano n°2 en do mineur, opus 18 (1:09)

 

Un OVNI dans ce groupe globalement en-deçà de ce qu'on a pu entendre jusqu'à présent.

A vrai dire je crois que ça se passe de commentaire tant nous faisons ici face à l'évidence même, rien dans ce groupe n'arrive à la cheville d'un tel chef-d'oeuvre ...

 

  • [Richard Strauss] "Introduction" du poème symphonique Ainsi parlait Zarathoustra, opus 30

J'y ressens un petit peu le phénomène décrit plus haut pour Mendelssohn : je crois que l'intensité de cette musique a été dénaturée par son usage cinématographique, désormais j'ai du mal à écouter ça avec beaucoup de sérieux, car Hollywood surgit facilement.

Du reste je trouve cette musique assez excessive, un petit peu grossière, presque comme un puissant fond sonore qui ne se suffit pas à lui-même. Les mots sont dures mais le point de comparaison le plus évident qui me vient en tête est

, et autant dire que le comparatif n'est pas beau à voir.

La musique de cette époque, trop perdue de la puissance de ses orchestres, ne me fait pas toujours vibrer.

 

  • [Antonio Vivaldi] Premier mouvement "Allegro" du concerto pour violon n°1 en mi majeur Le Printemps (La Primavera), opus 8, RV 269

 

J'ai déjà lancé une petite pique contre Vivaldi lors de mon jugement sur l'Hiver que je trouve assez clairement supérieur au Printemps qui est très convenu (presque comique) bien qu'assez inventif dans son utilisation descriptive de l'orchestre.

Je ne peux donc pas vraiment être beaucoup plus tendre ici, même si le niveau globale du groupe tend à modérer les critiques qu'on peut faire à Vivaldi.

Au fond je me contenterais de quelques noms qui pourraient peut être illustrer, dans l'esprit de ceux que ça peut intéresser, pourquoi je trouve que Vivaldi, bien que très bon compositeur (personne n'ira dire le contraire je pense), a une réputation assez surfaite car il ne surclasse pas vraiment ses meilleurs contemporains italiens de l'époque (qui eux ont sombré dans l'oubli injustement). Je pense que beaucoup de gens aiment Vivaldi par goût du style baroque italien plus que par adhésion profonde vers le compositeur.

,
,
(dans un style germanisé cela dit),
,
,
etc ...

Il y a beaucoup de bijoux et de grands talents dans le baroque italien, Vivaldi n'a pas vraiment le monopole à ce niveau là et il est parfois même moins profond que certains collègues.

 

 

Mon vote donc :

[sergueï Rachmaninov] Deuxième mouvement "Adagio sostenuto" du concerto pour piano n°2 en do mineur, opus 18

&

[Johannes Brahms] Danse hongroise n°5 en fa dièse mineur

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Les morceaux suivants se qualifient pour le prochain tour :

- [Antonio Vivaldi] Premier mouvement "Allegro" du concerto pour violon n°1 en mi majeur Le Printemps (La Primavera), opus 8, RV 269

- [Johannes Brahms] Danse hongroise n°5 en fa dièse mineur

 

Les morceaux suivants entrent dans le classement des pourcentages de votes :

- [Richard Strauss] "Introduction" du poème symphonique Ainsi parlait Zarathoustra, opus 30

- [sergueï Rachmaninov] Deuxième mouvement "Adagio sostenuto" du concerto pour piano n°2 en do mineur, opus 18

 

Le morceau suivant entre dans le classement des commentaires :

- [Félix Mendelssohn] "Marche nuptiale", extraite de la musique de scène Le Songe d'une nuit d'été, opus 61

 

Groupe n°3

9 (27.3%) [Antonio Vivaldi]

(7 commentaires)

8 (24.2%) [Johannes Brahms]

(7 commentaires)

8 (24.2%) [Richard Strauss]

(5 commentaires)

4 (12.1%) [sergueï Rachmaninov]

(1:09) (3 commentaires)

3 (9.1%) [Félix Mendelssohn]

(2 commentaires)

1 (3%) Vote blanc (0 commentaire)

Nombre de votants : 18

 

Les morceaux suivants passent dans le classement des commentaires :

- [Ludwig van Beethoven] Premier mouvement "Allegro ma non troppo" de la symphonie n°6 en fa majeur dite "Symphonie Pastorale", opus 68

- [Léo Delibes] Air "Sous le dôme épais" (dit "Duo des fleurs") extrait de l'opéra Lakmé

 

Le morceau suivant sort du classement des commentaires et de ce fait quitte la compétition :

- [Georges Bizet] Habanera "L'amour est un oiseau rebelle" de l'opéra-comique Carmen (acte I, scène 5)

 


 

On enchaîne avec le groupe n°4.

 

Groupe n°4

[Edvard Grieg]

(0:40)

[Jean-Philippe Rameau]

[Jacques Offenbach]

(1:00)

[Wolfgang Amadeus Mozart]

[Georg Friedrich Haendel]

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Pouf, deux commentaires de suite ... Ce groupe est par ailleurs bien supérieur au précédent, le choix est plus difficile ...

 

  • [[Edvard Grieg] Quatrième mouvement "Chanson de Solveig" de la suite "Peer Gynt" n°2, opus 55

 

Grieg est un compositeur que je trouve très intriguant, il me fait le même effet que Gustav Mahler.

Sa musique à quelque chose qui emplit l'auditeur, elle est irrésistible et comme perpétuelle, on l'imagine durer toujours, comme une évidence ...

En un sens ces deux là ont certainement réussi ce qu'à mon sens Wagner a échoué dans sa quête de musique continue, qui transporte dans une ambiance magique et sentimentale.

Grieg est extrêmement fin, c'est vraiment un plaisir bouleversant d'écouter ça ... D'autant que malgré tout le bien que je pense de lui je ne l'écoute pas à l'excès ce qui permet de le redécouvrir à chaque fois.

 

  • [Jean-Philippe Rameau] "Entrée de Polymnie", extrait de la tragédie lyrique Les Boréades

 

Voilà encore autre chose : Rameau, l'amour de mes années collège, compositeur qui ne m'a jamais quitté et pour qui mon amour est constant depuis lors pour peu qu'il ne croisse pas ... Aujourd'hui à peine commence-t-il à avoir une reconnaissance et une forme de notoriété publique grâce au travail de musiciens et musicologues passionnés qui tentent de faire comprendre aux bourriques de français la richesse de leur patrimoine musical. C'est vraiment une chance que nous avons, désormais, d'avoir de vrais orchestres baroques, orchestres avec instruments anciens et qui sont spécialisés dans l'interprétation et la compréhension de la musique de ce temps là (avec toutes les finesses que le jeu implique : pendant si longtemps on a interprété le baroque comme on joue du romantisme ... il n'y avait rien de plus absurde, heureusement que des passionnés se sont plongés dans les traités d'autrefois, que des luthiers ont recréé les instruments de l'époque etc...).

Pour parler de Rameau c'est une personnalité extraordinaire, écrivant son premier opéra à l'âge de 50 ans il arrivera malgré tout à laisser une trentaine d'oeuvres à la postérité (soit en moyenne un opéra par an pendant 30 ans en plus de ses autres oeuvres) ... Abaris ou les Boréades est son dernier ouvrage, composé en 1764 : Rameau mourut la même année et la pièce ne fut donc pas représentée. Il a fallu attendre plus d'un siècle pour la voir ressortir des archives, et ça en valait la peine : à 80 ans quelle fraîcheur, quelle inventivité, quelle modernité ... Or pas une modernité comme anticipation du classicisme, mais bien au-delà encore, comme anticipation de Berlioz, comme anticipation de Ravel, bien qu'au fond on puisse sûrement affirmer ceci : Rameau était unique et il n'a pas vraiment, dans l'histoire, de véritable héritier.

Sa musique est à part dans son siècle à mes yeux, grand défenseur des traditions de la musique française - il était le compositeur le plus célèbre, loué et controversé de France - il l'a pourtant sorti du Lullisme (prolongeant l'espérance de vie de la tragédie lyrique à la française pour plusieurs décennies par la même occasion en dépoussiérant les dogmes passéistes hérités du XVIIème siècle) et énormément réformé, il l'a poussé vers des extrêmes harmoniques, orchestraux, absolument phénoménaux (plusieurs fois les musiciens refuseront de jouer sa musique, jugée dissonante, d'une virtuosité impossible ...), et il est clair qu'aucune musique italienne de l'époque ne peut rivaliser en terme de richesse et d'inventivité harmonique avec la musique de Rameau. Ce qui est intéressant cependant c'est que Rameau ne limite pas sa complexité à un contrepoint exacerbé comme Bach, non, il y a autre chose, il ne se perd pas dans une technique de composition typique de son temps, c'est véritablement une réflexion purement harmonique / enharmonique qui se déploie sans toujours de véritable souci contrapuntique ou même mélodique (Rameau considérait en effet que d'une belle harmonie découlerait naturellement une musique émotive, puissante, qui touche l'âme des hommes et leur montre la vérité, la mélodie n'est qu'une conséquence de l'harmonie et n'était souvent ni le point de départ ni le point d'arrivée de ses compositions) : Rameau est une sorte d'harmonie pure, il le disait lui-même : "Je suis ivre d'harmonie".

Ce qui caractérise vraiment le personnage au fond c'est d'être un homme des lumières : il a beaucoup théorisé sur la musique, écrit de nombreux traités d'harmonie qui lui ont valu une guerre épouvantable avec ce diable de Rousseau (que décidément personne n'aimait !) qui défendait bec et ongle la musique italienne (et à qui Diderot demanda de rédiger les articles musicaux de l'Encyclopédie : Rameau s'est donc senti obligé de publier des lettres ou essais pour corriger l'Encyclopédie, au final il a fini par se mettre un certains nombres de philosophes à dos ! Globalement le conflit entre la musique française et italienne, entre le camp du roi et celui de la reine, a donné lieu à la fameuse Querelle des Bouffons dont Rameau et Rousseau sont les représentants théoriciens les plus marquants) et donc la primauté de la mélodie sur l'harmonie, avec le souci de la simplifier le plus possible. A qui veut bien sacrifier ses oreilles il peut toujours tenter d'écouter le Devin du Village de Rousseau, oeuvre d'une bassesse et d'une pauvreté absolue qui est à l'image du talent du personnage en matière de composition. Rameau considérait en quelque sorte la musique comme une science appliquée : l'harmonie relève de mathématiques, la musique se base donc sur des rapports chiffrés que l'on peut théoriser, de là, l'homme a donc la capacité de juger par ses sens de la justesse d'un rapport mathématiques ce qui donne une saveur toute particulière à la musique. L'oreille est en effet capable - dans la limite du formatage de son temps car au Moyen Âge on nous aurait dit qu'une tierce ou une sixte sonnait faux - d'approuver ou de désapprouver spontanément la justesse de certains rapports sonores mais aussi d'anticiper les enchaînements viables d'accord (type cadence parfaite) etc... même dans une mélodie a capella, l'harmonie sous-entendue fait le charme de la mélodie et fait qu'on est capable de la comprendre dans toute sa richesse musicale (chaque note, même si jouée seule, s'inscrit dans une grille d'accords qu'ils soient joués ou non). Au final il en venu à élaborer tout un raisonnement scientifique sur la théorisation de l'harmonie (qui a été publié et approuvé par l'académie des sciences de l'époque) qui évidemment au final tendait à défendre son opinion de la musique (à savoir que l'harmonie primait avant toute chose, et il le démontrait aisément à plusieurs niveaux, par exemple dans Platée avec l'air du personnage de la Folie qui fait une sorte de pari avec le public : chanter des vers profonds et tristes sur une harmonie joyeuse et des banalités frivoles et amusantes sur des harmonies tristes, ainsi la primauté de la musique sur la langage par exemple fut démontrée : aujourd'hui pourtant ne juge-t-on pas souvent la musique à ses paroles ? Rameau pleurerait de notre modernité !) qui était pourtant très peu partagée en son temps et l'a sûrement été très peu au cours de l'histoire. C'est très intéressant car on a là un témoignage de grand compositeur en terme de théorisation alors que d'ordinaire ceux qui écrivaient de la théorie musicale étaient plutôt de médiocres artistes dont on détournait les lois pour faire de la musique.

Au final Rameau a quand même bouleversé son époque, souvent seul contre tous, il a tantôt travaillé avec Voltaire (Voltaire le surnommait "tête de double croche", leur relation était assez laborieuse cela dit) et Diderot, tantôt il s'est mis ce-même Diderot (qui fait d'ailleurs référence à son génie et à son sale caractère dans le Neveu de Rameau), D'Alembert et Rousseau à dos ... une vie de conflit constant, de renouvellement perpétuel, de travail acharné et d'exploration musicale extraordinaire.

Rameau est à mon sens sans conteste l'égal de Bach et Handel : simplement il n'a pas du tout la meme reconnaissance publique qu'eux, ce qui est un grave tort. La raison en est simple : Bach et Handel ont été défendu par leur pays, l'Angleterre n'a jamais cessé de jouer Handel de sa mort à aujourd'hui, quant à Bach, comme la musique allemande en générale, il est devenu un symbole pour l'Allemagne qui a forgé son identité sur ses artistes entre autre dans le domaine musical. La France elle a laissé tombé sa musique, et Rameau en fait les frais, il ressort se refait péniblement une santé depuis les années 80.

Dans tous les cas l'Entrée de Polymnie est un exemple très parlant du génie sensoriel, harmonique et inventif de Rameau. Il y a beaucoup du personnage dans ce passage mythique de Abaris ou les Boréades. Cette musique est envoûtante, elle est intemporelle, n'a jamais pris une ride, elle était hors du temps à l'époque et elle l'est encore aujourd'hui. Rameau est vraiment par excellence le compositeur qui a le plus défendu sa vision de la musique, c'est un compositeur total car il était de tous les fronts, y compris théorique, pour défendre sa passion.

J'en écris des tonnes sur lui car je suis en admiration sur le personnage depuis maintenant un certain nombres d'années, et jamais je ne me lasse d'en parler ... il y a sûrement autant à dire sur l'homme que sur sa musique !

Si certains passent par ici sans le connaître, j'espère au moins qu'il prendront le temps de savourer ce petit extrait musical qui est proposé ici, car c'est un bijou de poésie orchestrale et harmonique.

 

  • [Jacques Offenbach] Barcarolle "Belle nuit, ô nuit d'amour" extrait de l'opéra fantastique Les Contes d'Hoffmann (1:00)

 

Après ce que je viens d'écrire je suis trop las pour parler d'Offenbach qui est un compositeur somme toute bien souvent assez superficiel ... C'est typiquement un compositeur de divertissement et de légèreté, loin d'être sans intérêt ça n'a décemment pas la portée des autres compositeurs qui sont présents ce tour-ci.

 

  • [Wolfgang Amadeus Mozart] Deuxième mouvement "Adagio" du concerto pour clarinette en la majeur KV 622

 

Oeuvre absolument époustouflante : comment y être insensible ? Ca me paraît tout à fait inconcevable pour être honnête ...

Mozart a toujours été très intéressé par la clarinette, et a toujours voulu expérimenter avec elle (elle a été inventé vers la fin du XVIIIème siècle). C'était une sonorité qui lui plaisait beaucoup, et on peut même supposer que ce fut son instrument favori (naturellement avec son piano).

Le concerto pour clarinette - travail abouti suite à un premier essai de

d'une délicatesse tout aussi exceptionnelle - est un monument de la littérature musicale classique, personne ne peut décemment passer à côté. On y entend tout Mozart mature, mais aussi et surtout tout le Mozart de l'opéra - on peut en effet facilement y entendre toute l'innocence, la douceur et l'
de ses airs d'opéra -, en somme tout ce qui fait que Mozart est le génie que l'on célèbre à juste titre aujourd'hui encore et qui ne cessera sûrement jamais de l'être.

Ca mouvement me donne des frissons - incontestablement parmi les meilleurs mouvements de concerto que Mozart a pu écrire - c'est à écouter sans modération ... un moment de beauté à l'état brute.

 

  • [Georg Friedrich Haendel] Sarabande de la suite pour clavecin n°4 en ré mineur HWV 437, dans une transcription pour orchestre

 

J'aime énormément Handel, je pense l'avoir déjà dit, cependant ici nous retombons dans quelque chose de beaucoup plus convenue que ses airs d'opéra les plus marquantes. Tout compositeur de Suites se doit d'écrire des sarabandes, on retient souvent Handel de Bach mais énormément d'autres l'ont fait, et ce n'est pas forcément la danse qui permet le plus de variétés en matière de composition.

Cette fameuse Sarabande de Handel apparaît presque comme une variation autour du thème des Folies d'Espagne, je ne sais pas si c'est volontaire de se part où une simple coïncidence (au fond c'est basé sur un cercle de quintes, l'harmonie des follia n'est pas particulièrement complexe et hors du commun, on retombe facilement dessus). C'est une oeuvre magnifique, très efficace dans sa simplicité, très digne, élégante, sans doute est-ce la sarabande la plus marquante que tout le monde a en tête, et ce n'est pas étonnant, sa notoriété n'est pas injustifiée vu l'efficacité de la composition.

Je note néanmoins qu'il y a transformation des faits ici : Handel n'a jamais proposé d'orchestration aussi romantique de son oeuvre, c'est une pièce qui s'inscrit dans une suite pour clavecin, qu'on pourrait sans doute interpréter noblement à l'orgue, mais au fond on peut facilement transformer n'importe quelle réalisation baroque en dynamite émotionnelle en romantisant à outrance, en utilisant de gros orchestres etc... (même si ici il y a un souci d'orchestration baroque avec une basse continue au clavecin).

, et je dois dire que je préfère largement en rester aux intentions originales de Handel à qui on peut faire confiance (le clavecin est un instrument d'une très grande légèreté : alourdir la composition à grands coups de percussions me semble fort peu approprié tout moderne que ce soit). Le jeu baroque est aussi souvent inégal / pointé (notamment dans la musique française mais les suites pour clavier de Handel, notamment cette sarabande, s'inscrivent dans le style français) et il doit être très ornementé : la liberté de l'interprète à ce niveau là fait aussi beaucoup pour la musique, tout n'est pas, avec le baroque, gravé dans le marbre, quelqu'un qui se contente de suivre sans inventivité et initiative une partition aurait été perçu comme un bien piètre musicien soliste.

Je ne suis pas un très grand partisan de cette mode de déformer la musique d'autrefois même si ça donne des choses très jolies, il faut savoir rendre honneur à Handel dans son jus : l'orchestration de la Sarabande tend à en faire une marche funèbre, il est bien évident que c'est absurde, car il s'agit là d'une danse qui se joue au clavecin, instrument léger par excellence. Toute pièce en mineur ne nous mène pas forcément à la tombe, il y a toutes sortes de nuances avant de tomber dans un pareil excès. Clairement il y a une tendance à en faire trop quand on veut dramatiser le baroque, souvent en l'orchestrant, on trahit bien facilement le compositeur original.

Quoi qu'il arrive on a ici une très belle pièce, un des joyaux des suites pour clavecin de Handel qui sont fabuleuses et bien trop peu jouées. Personnellement j'ai beaucoup joué Handel dans ma vie, j'y prends un plaisir fou.

 

Très gros groupe donc, mais malheureusement pour Handel sa sarabande ne suffit pas ici vu le niveau du reste du groupe, surtout dans la mesure où la version proposée n'est pas franchement l'originale.

Mozart et Rameau me touchent davantage, et ont donc mes votes.

Très gros groupes cela dit ... il y aurait tant à dire.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

J'ai voté pour la "Chanson de Solveig" de Grieg et pour l'"Entrée de Polymnie" des Boréades de Rameau. J'ai redécouvert le premier en organisant le tournoi, et je réécoute régulièrement le second depuis quelques semaines.

 

Ce mouvement de concerto pour clarinette de Mozart, c'est du grand Mozart, mais je préfère les deux autres morceaux.

 

La barcarolle des Contes d'Hoffmann d'Offenbach, ça passe en instrumental, mais la version chantée je ne peux vraiment pas l'entendre, et je ne peux m'empêcher d'y penser. x)

 

La sarabande de Haendel, je l'ai trop entendue, et je ne l'apprécie pas vraiment dans cette version orchestrale. Elle passe beaucoup mieux pour moi jouée au clavecin, son instrument d'origine, avec la liberté interprétative propre à la musique baroque.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Les morceaux suivants se qualifient pour le prochain tour :

- [Georg Friedrich Haendel] Sarabande de la suite pour clavecin n°4 en ré mineur HWV 437, dans une transcription pour orchestre

- [Edvard Grieg] Quatrième mouvement "Chanson de Solveig" de la suite "Peer Gynt" n°2, opus 55

 

Les morceaux suivants entrent dans le classement des pourcentages de votes :

- [Jean-Philippe Rameau] "Entrée de Polymnie", extrait de la tragédie lyrique Les Boréades

- [Jacques Offenbach] Barcarolle "Belle nuit, ô nuit d'amour" extrait de l'opéra fantastique Les Contes d'Hoffmann

- [Wolfgang Amadeus Mozart] Deuxième mouvement "Adagio" du concerto pour clarinette en la majeur KV 622

 

Groupe n°4

12 (37.5%) [Georg Friedrich Haendel]

(7 commentaires)

5 (15.6%) [Edvard Grieg]

(0:40) (4 commentaires)

5 (15.6%) [Jean-Philippe Rameau]

(3 commentaires)

4 (12.5%) [Jacques Offenbach]

(1:00) (2 commentaires)

4 (12.5%) [Wolfgang Amadeus Mozart]

(2 commentaires)

2 (6.3%) Votes blancs (0 commentaire)

Nombre de votants : 18

 

Les morceaux suivants passent dans le classement des commentaires :

- [Georg Friedrich Haendel] Air "Ombra mai fu", extrait de l'opéra Serse (acte I) HWV 40

- [sergueï Rachmaninov] Deuxième mouvement "Adagio sostenuto" du concerto pour piano n°2 en do mineur, opus 18

 

Les morceaux suivants sortent du classement des commentaires et de ce fait quittent la compétition :

- [Claude Debussy] "La fille aux cheveux de lin", huitième prélude du premier livre des Préludes pour piano

- [Félix Mendelssohn] "Marche nuptiale", extraite de la musique de scène Le Songe d'une nuit d'été, opus 61

 


 

On enchaîne avec le groupe n°5.

 

Groupe n°5

[Jacques Offenbach]

[Wolfgang Amadeus Mozart]

[Johann Sebastian Bach]

[Johann Strauss fils]

[Gabriel Fauré]

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

[Johann Sebastian Bach] Air de la suite pour orchestre n°3 en ré majeur BWV 1068

[Gabriel Fauré] "In Paradisum", extrait de la messe de Requiem en ré mineur, opus 48

 

Mes 2 préférés.

Celui de Offenbach me fait repenser au monde fou de Tex Avery, une horreur  :o

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ce bon vieux JSB qui fait une entrée en scène tonitruante dans le tournoi. 8)

 

Je suis sûr que Silesius a fait exprès de le faire arriver après quatre-cinq groupes. 8)

 

Du coup, je vote pour [Johann Sebastian Bach] Air de la suite pour orchestre n°3 en ré majeur BWV 1068, obviousment. Certaines autres sont sympa' (celle de Cédric Fauré notamment), mais bien loin de celle de Bach.

 

Tex Avery. O0

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je suis sûr que Silesius a fait exprès de le faire arriver après quatre-cinq groupes. 8)

Je ne te permets pas. 8)

Bach rentre quand il veut. 8)

Tous s'écartent sur son passage. 8)

JSB. 8) 8) 8)

 

J'ai voté pour l'air sur la corde de sol de Bach bien sûr (c'est son appellation populaire connue, j'ai omis de l'indiquer), un de mes compositeurs préférés, auquel je reviens sans cesse. En deuxième vote, j'ai voté pour le premier mouvement de la symphonie n°29 de Mozart. Un morceau qui est souvent utilisé en fond sonore ici ou là, mais qui n'est en fait pas si accessible, d'où son manque de popularité dans le groupe sans doute.

 

Le "Galop infernal" d'Offenbach ne m'évoque pas tant Tex Avery, que je n'ai jamais vraiment regardé, que le French cancan parisien. À noter que cette musique n'a pas été composée pour ça, elle a juste été reprise et Offenbach n'a rien à voir là-dedans. Offenbach n'est pas le compositeur le plus réputé pour sa finesse, mais il n'est quand même pas allé aussi loin. 9_9

 

Je ne suis pas fan des valses viennoises et autres pièces populaires des Strauss père et fils. La Tritsh-Tratsh-Polka ne fait pas exception.

 

J'aime beaucoup Fauré, mais c'est surtout son Requiem dans son entièreté et pas cette dernière pièce seule, "In Paradisum", que j'apprécie. Les cinéphiles se seront peut-être rappelés de La ligne rouge en entendant ce morceau, il a été utilisé dans ce film (et remarquablement bien placé, il donne beaucoup de sens à la scène où il se fait entendre).

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Les morceaux suivants se qualifient pour le prochain tour :

- [Johann Sebastian Bach] Air "sur la corde de sol" de la suite pour orchestre n°3 en ré majeur BWV 1068

- [Jacques Offenbach]"Galop infernal", extrait de l'acte II de l'opéra-bouffe Orphée aux Enfers

 

Le morceau suivant entre dans le classement des pourcentages de votes :

- [Gabriel Fauré] "In Paradisum", extrait de la messe de Requiem en ré mineur, opus 48

 

Les morceaux suivent sont éliminés et quittent la compétition :

- [Wolfgang Amadeus Mozart] Premier mouvement "Allegro moderato" de la symphonie n°29 en la majeur KV 201

- [Johann Strauss fils] Tritsch-Tratsch-Polka, opus 214

 

Groupe n°5

9 (39.1%) [Johann Sebastian Bach]

(7 commentaires)

5 (21.7%) [Jacques Offenbach]

(3 commentaires)

3 (13%) [Gabriel Fauré]

(2 commentaires)

2 (8.7%) [Johann Strauss fils]

(1 commentaire)

1 (4.3%) [Wolfgang Amadeus Mozart]

(1 commentaire)

3 (13%) Votes blancs (0 commentaire)

Nombre de votants : 14

 

Les morceaux suivants sortent du classement des pourcentages de votes et n'ont pas assez de commentaires pour intégrer le classement des commentaires, de ce fait ils quittent la compétition :

- [Jacques Offenbach] Barcarolle "Belle nuit, ô nuit d'amour" extrait de l'opéra fantastique Les Contes d'Hoffmann

- [Wolfgang Amadeus Mozart] Deuxième mouvement "Adagio" du concerto pour clarinette en la majeur KV 622

 


 

On enchaîne avec le groupe n°6.

 

Groupe n°6

[Franz Schubert]

[Johann Strauss père]

[Antonio Vivaldi]

[Johann Sebastian Bach]

[Giuseppe Verdi]

(2:31)

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Invité
Ce sujet ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.
 Share


×
×
  • Créer...