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Naruto | Les Femmes de l'Ombre [Chapitre XXIII]


Moon Lover
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Curiosité & Conseils  

  1. 1. À première vue, est-ce que les thèmes abordés [émancipation féminine, changement d’ère, guerre, romance] vous intéressent ?

    • Oui
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    • Bof
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    • Non
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  2. 2. À quel degré vous sentez-vous immergé(e) dans la fiction ?

    • Je suis totalement plongé(e) dans le récit
      0
    • Je décroche de temps en temps
      0
    • Je n’accroche pas
      0
    • Autre
      0
  3. 3. Si vous aviez un conseil à me prodiguer, quel serait-il ?

    • Être plus attentive aux fautes d’orthographe, de syntaxe, aux répétitions
      0
    • Détailler davantage les scènes
      0
    • Étoffer les dialogues
      0
    • Faire plus de recherches sur le manga, sur l’histoire du Japon ou d'autres sujets
      0
    • Raccourcir les chapitres
      0
    • Rallonger les chapitres
      0
    • Autres
      0

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Messages recommandés

Bonjour,

 

Étant une grande fan de Naruto, j’ai souvent imaginé ce qu’aurait pu donner l’histoire de Masashi Kishimito, dans une version moins shōnesque. Le manga recèle de nombreuses histoires à travers des flashbacks, parfois poignants. Parmi elles, je me suis attardée sur la période précédant le village de Konoha, tel qu’il nous l’a été présenté et conté par son auteur.

 

J’ai écrit, timidement, un début d’histoire sur la période des guerres de clans, et la naissance du village de Konoha. J’ai essayé de mettre en exergue le rôle des femmes, leur émancipation, et leur consécration, tout en essayant de garder une cohérence « historique ». En somme, c’est une histoire qui raconte la difficulté des clans à s’accorder en raison de leurs passés communs tumultueux, de l’envie d’un avenir moins sanglant, qui va fatalement provoquer des changements à la fois sur le fonctionnement du « métier » de ninja, et sur les femmes, leur donnant l'envie d’assumer d’autres rôles.

 

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Période des guerres de clans : Les morts incessantes ont conduit les clans Uchiha et Senju à faire la paix. Cet événement mena à la construction du village de Konoha. Pendant que l'arbre s'endurcit et que ses racines imprègnent fermement la terre, les femmes sortent de l'ombre et gagnent leur place dans cette nouvelle société.

 

Chapitres

 

Chapitre I : Le démon du temps danse…

Chapitre II : … Mais le temps s’est suspendu.

Chapitre III : La partition du temps, chant de la paix.

Chapitre IV : Une ère de paix, promesse d’un bonheur suprême.

Chapitre V : Avancer doucement, s’accorder vite, s’embellir sûrement.

Chapitre VI : L’arbre élevé attire le vent.

Chapitre VII : L’arbre après le vent est robuste…

Chapitre VIII : … Et ses racines se fortifient.

Chapitre IX : Fleurir l’amitié, conquérir l’amour.

Chapitre X : Les souvenirs du vent assombrissent les nuages.

Chapitre XI : Maître des lois, ennemi sans foi.

Chapitre XII : Nuages de rêves, perle de pluie.

Chapitre XIII : Étincelles d’espoir, feu du désespoir.

Chapitre XIV : Le masque de la liberté, le ciment de l’union.

Chapitre XV : La ruse du renard, silencieuse trahison.

Chapitre XVI : Le renard monte à cru, vers le berceau des illusions.

Chapitre XVII : Les cendres du renard, l'incandescence du renouveau.

Chapitre XVIII : Façonner le destin, conjurer la réalité.

Chapitre XIX : Le vent de la renaissance, le courage du désespoir.

Chapitre XX : Prélude, aux chasseurs d'utopies.

Chapitre XXI : Mémoires du passé, les cendres avant le feu.

Chapitre XXII : La cité providentielle.

Chapitre XXIII : L'amour ; vivace, impitoyable et déraisonnable soldat.

 

Quelques détails d’écriture

 

👉 Les phrases en italique dans un dialogue décrivent les pensées d’un ou des personnages.

👉 Les paragraphes situés entre 📽🎬🎞 🎞️ 🎞️ 🎞️ ️🎞️ et 🎞 🎞 🎞 🎞 🎞📽🎬 désignent les souvenirs ou les flashbacks.

👉 Les passages en italique situés entre 👁️👁️ mettent en scène des illusions.

 


 

Liste des personnages

 

Révélation

      Les clans du village

 

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Le pays du Feu

   

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  Les ennemis

 

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CHAPITRE I

LE DÉMON DU TEMPS DANSE...

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Le monde s’enflamme, les shōguns* défilent et admirent leurs pays endeuillés pendant que leurs clans s’entretuent. Il en est ainsi depuis de nombreux siècles. Les clans rêvent de paix, mais cette notion reste vague dans leurs esprits. La roue inarrêtable de la vengeance continue de tournoyer entraînant dans son sillage, de nombreux enfants shinobis*, et laissant des mères désenfantées, tristement désœuvrées.

En ces temps obscurs, la différence est problématique et la connaissance mortelle. Pourtant, deux jeunes garçons parviendront à transcender cette fatalité : Hashirama et Madara, issus des deux plus puissants clans du pays, ennemis jurés depuis tant de siècles qu’ils en oublièrent les raisons de leur conflit. Ils étaient les héritiers d’un macabre héritage teinté de haine, transmis de génération en génération.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Hashirama Senju était âgé de douze ans, brun aux cheveux courts coiffés en bol, et de grands yeux chocolat, qui semblaient presque innocents. Il était toujours joyeux et plein d’entrain, malgré son monde sanguinaire. Étant l’aîné d’une fratrie de cinq enfants, orphelin d’une mère et fils du chef, il s’efforçait, jour après jour, de sourire afin d’apporter un peu de répit dans le cœur de ses jeunes frères. Il avait conscience de la dureté de la vie de mercenaire, et c’est la raison pour laquelle il profitait de la sienne pleinement, se prenant même à rêver de paix.

Depuis toujours, le jeune garçon aimait se promener près de la rivière qui bordait le territoire de son clan. Contempler l’eau apaisait son esprit torturé par de lugubres souvenirs.

 

 ~ Plic, Plac, Ploc ~

 

Plongé dans ses pensées, il ne remarqua pas la présence d’une autre personne de l’autre côté du ruisseau. Les clapotis de l’eau provoqués par les ricochets d’un galet lancé depuis l’autre rive, le sortirent de ses rêveries. Immédiatement, il se releva, aux aguets.

 

  • Qui va là ?!

 

Devant lui, un jeune garçon qui semblait aussi âgé que lui. Il tenait un caillou dans sa main et le fixait de son regard de jais. Ce cours d’eau marquait la limite entre les territoires Uchiha et Senju. Il n’était donc pas rare de voir flotter des cadavres, armes ou autres restes d’armures. Les deux enfants continuaient de s’observer, sur leurs gardes, à l’affût du moindre indice.

Le jeune inconnu portait de courts cheveux noirs et hirsutes, tel le plumage d’un corbeau. Ses yeux noirs d’encre, inquisiteurs et froids, n’aidaient pas Hashirama à se détendre. Cependant, ce dernier décida tout de même d’initier la conversation :

 

  • Sa… Salut ! Es-tu venu contempler la rivière, toi aussi ?
  • Hm… J’ai besoin de me détendre…

 

Face au caractère peu loquace de son vis-à-vis, Hashirama ramassa lui aussi un galet et le fit ricochet sur la surface de l’eau. Ils jouèrent ainsi quelques minutes, avant que l’énigmatique inconnu franchisse la rivière en marchant sur l’eau. Le Senju se tendit subitement. Cela n’échappa guère au regard noir de son nouvel ami.

 

  • C’est un shinobi !
  • Je… Je m’appelle Hashirama, et toi ?
  • Je suis Madara Uch… Madara…

 

Cette rencontre fortuite marqua le début de leur amitié. Ils se retrouvèrent secrètement à cet endroit, discutaient de leurs journées, de leurs espoirs et de leurs rêves, sans jamais divulguer d’informations sur leurs clans.

 

  • J’ai gagné !! Hurla Hashirama.
  • Tu es parti avant moi !!
  • Peu importe, regarde ce paysage, on voit toute la forêt d’ici !
  • Oui, on peut voir loin d’ici.
  • C’est décidé, on installera notre campement ici !
  • Hein ?
  • Nous construirons notre village ici et ferons en sorte que les enfants n’aient plus besoin d’aller sur le champ de bataille. Nous créerons une école et aussi…
  • Il n’y a que toi pour dire des bêtises pareilles !
  • Sincèrement, qu’en penses-tu, Madara ?
  • Ça ne m’a pas l’air trop mal. Si on s’installe ici, je pourrai veiller sur mes petits frères et les protéger dans cet endroit où l’on voit à perte de vue !

 

Et tout comme le monde continuait de s’enflammer, la roue du destin, revancharde, reprit son chemin funèbre, tournoyant si fort et si bien, qu’elle sépara les deux amis. Après deux années de fréquentation, ils furent découverts et obligés de rompre leurs liens.

 

  Le démon du temps danse  

 

 

Hashirama était désormais un jeune adulte et guerrier respecté qui nourrissait encore et toujours son rêve de paix. Madara quant à lui, marchait sur le chemin de la vengeance, son rêve n’était plus qu’un lointain souvenir. La perte successive de ses trois jeunes frères l’avait naturellement guidé sur cette voie. Pourtant, chaque bataille était l’occasion pour le Senju, de rappeler à son ami d’enfance leur projet et la possibilité de l’accomplir. Car oui, ces jeunes hommes étaient les héritiers respectifs de leurs clans. Malheureusement, les pertes humaines assombrissaient le cœur des guerriers et rendaient impossible toute forme de communication et de compréhension. Les Uchiha, redoutés pour leur dōjutsu*, et les Senju, pour leur force vitale peu commune, s’affrontaient inlassablement dans une danse mortelle qui réduisait peu à peu leur nombre. Tout ceci pour le plus grand plaisir des autres clans du pays.

 

 Le démon du temps danse   

 

Hashirama et Madara étaient dorénavant les chefs respectifs de leurs clans. Mais ils continuaient de s’affronter au grand dam des Senju. Ils étaient reconnus et redoutés pour leurs forces, leurs talents quasi innés et leurs particularités presque divines. Les autres clans du pays espéraient encore et toujours les voir s’entretuer, à défaut de ne pouvoir les combattre.

 

Madara, assisté de son jeune et dernier frère encore en vie Izuna, menaient leur clan à la baguette. Les Uchiha se battaient pour la vengeance ; ils étaient les fervents adorateurs de la divinité destructrice, Susanō. La gloire était la seule façon d’honorer leurs morts. De son côté, Hashirama était lui aussi assisté par son seul frère survivant, Tobirama. Bien que froid et calculateur, ce dernier voue son existence à protéger son frère et son clan. La force de persuasion d’Hashirama avait peu à peu mené les siens vers une voie plus pacifique. Ainsi, malgré ses nombreuses missives envoyées aux Uchiha afin de négocier un accord de paix, Madara restait sourd à ses appels.

 

Au beau milieu du champ de bataille, alors que l’Uchiha soufflait, sans répit, ses flammes enragées, Hashirama sur la défensive, tentait une approche plus verbale :

 

  • Je t’en prie, Madara… Reconsidère ma proposition. Ha… Nous pouvons changer les… Les choses !
  • Tu n’as pas changé, Hashirama. Toujours… Toujours en train de causer des mêmes âneries. La paix n’existe pas, elle n’est qu’une illusion créée par les faibles d’esprit ! Raaah !
  • …Tu ne peux pas avoir oublié !
  • Les Uchiha sont nés pour détruire les Senju, Hashirama ! Tu t’accroches à des rêves d’enfants !

 

De l’autre côté du champ de bataille, Izuna et Tobirama s’affrontaient sans savoir que leur duel allait changer le court des événements :

 

  • Technique du Dragon Aqueux ! Invoqua Tobirama en riposte à l’attaque de feu d’Izuna.

 

Le choc des deux éléments créa une fumée épaisse, offrant au Senju une contre-attaque de shurikens*.

 

  • Malheur à ceux qui ne disposent pas du sharingan !

 

L’Uchiha esquiva miraculeusement les étoiles mortelles.

 

  • Entaille du Dieu du tonnerre !

 

Tobirama apparut subitement devant son ennemi, armé de son épée sanguinolente. Malgré son acuité exceptionnelle, Izuna ne put voir, ni même comprendre, la dernière attaque de son adversaire. La lancinante douleur à l’abdomen, et le son du sang qui s’écoule, le ramenèrent durement à la réalité. Il s’écroula.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Au loin, Madara aperçut Izuna s’écrouler au sol. Délaissant son combat, il accourut auprès de lui :

 

  • Tiens bon petit frère ! Je vais te sauver !!!

 

Le sang du cadet se répandait dangereusement, et les Senju menaçants entouraient désormais les deux frères.

 

  • Arrêtons-nous là, Madara ! Regarde autour de toi, il y a de nombreux morts dans nos deux camps. Je t’en prie, reconsidère ma proposition !

 

Pour toute réponse, Madara disparut dans un nuage de fumée laissant en plan les Uchiha prisonniers, et donnant l’opportunité à ceux qui le pouvaient encore de s’enfuir. Il courut aussi vite que possible en direction de son village afin de procurer des soins d’urgence à Izuna. Arrivant sur les lieux, il hurla :

 

  • Mon frère a besoin de soins, tout de suite !!

 

Le leader avait peur… Pour la première fois depuis très longtemps. Son jeune frère était son dernier rempart avant la folie et il en avait conscience. Les mots de son vieil ennemi tournaient en boucle dans son esprit. Ils étaient aussi tentants que la folie destructrice qui l’habitait perpétuellement. Les minutes lui semblèrent des heures. Les membres du clan lui tournaient autour, donnant des informations plus ou moins importantes, mais il n’entendait rien.

 

  • Madara-Sama ?
  • Madara-Sama ?

 

L’homme émergea de ses pensées. Une jeune femme affublée d’un kimono blanc, légèrement tâché de sang, lui faisait face. Elle faisait partie de l’équipe d’assistance médicale.

 

  • Izuna-Sama ne passera probablement pas la nuit, il a perdu beaucoup de sang et ses organes vitaux ont été sévèrement touchés.
  • J’aimerais le voir.

 

Sans même lui laisser le temps de réagir, il la bouscula et entra dans la pièce. Il se pressa au chevet de son frère, évanoui, dont le visage trahissait une souffrance terrible.

 

  • Petit frère… Je suis ici, je vais trouver le moyen de te sauver. Tiens bon encore un peu, petit frère…

 

Il déposa un baiser sur sa tempe et se tourna vers l’équipe médicale. Ses yeux lançaient des éclairs :

 

  • Gardez-le en vie, et s’il meurt, je vous le ferai payer !!

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

À peine quitta-t-il son chevet, qu’il fut convoqué par le Conseil du clan. Cet organisme était formé par cinq vieux shinobis retraités, ayant le pouvoir de statuer contre les décisions du chef, ou au contraire de les appuyer.

 

Madara se recomposa un visage stoïque et entra dans la pièce. Il s’installa face à eux :

 

  • Madara-Sama, bon retour. Nous avons eu vent des derniers combats.
  • Oui, Izuna a été grièvement blessé.
  • Nous sommes désolés de l’entendre. Cependant, nous vous avons convoqué pour d’autres raisons. Vous avez abandonné nos camarades aux mains des Senju et avez pris la fuite, lâchement !

 

L’homme sentait sa rage gronder doucement.

 

  • Non, ce n’est pas exact. Les Senju ne tueront pas nos frères, ils resteront prisonniers. Nous avons été acculés et j’ai créé une brèche permettant à ceux qui le pouvaient encore de s’enfuir.
  • Madara-Sama, est-il vrai que les Senju ont, à de nombreuses reprises, demandé un accord de paix ? Nous n’avons pourtant jamais reçu de telles missives…
  • Il est vrai que les Senju ont envoyé deux messages dans lesquels ils demandaient la paix. J’ai estimé que les Uchiha n’ont nullement besoin de cela. Nous brillons par notre force et la paix ne peut exister entre nous !

 

Le Conseil était loin de craindre son leader. Ils continuèrent leur interrogatoire, n’hésitant pas à le fustiger.

 

  • Cette décision nécessitait notre approbation !
  • Notre clan se réduit de jour en jour, nos femmes pleurent et leurs murmures autrefois inaudibles résonnent désormais avec celui de nos hommes !
  • Nous devons entendre ce que les Senju ont à nous dire. Il est primordial de faire primer la survie de notre clan avant toute chose !!
  • Bien. Dans ce cas, je vais répondre positivement aux Senju et organiser une rencontre afin d’établir les détails de notre accord, concéda finalement Madara dans un dernier soupire.

 

À la suite de cette conversation houleuse, le leader se retira en ayant une idée bien en tête. Il restait le chef de ce clan, il fera donc les choses à sa manière, tout en répondant favorablement à la demande des siens.

 

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Dans le chapitre précédent

Les Uchiha et les Senju s’affrontent depuis une éternité.

Un évènement marquant initia les prémices de la paix.

 

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CHAPITRE II

... MAIS LE TEMPS S'EST SUSPENDU.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Hashirama Senju était reconnu sur le champ de bataille comme un guerrier hors pair, mais aussi pour son corps exceptionnellement robuste. Lorsque sonnait la fin des affrontements, il se dépêchait de porter secours aux blessés. Tobirama criait les derniers ordres afin d’évacuer au plus vite ; ceux qui pouvaient se déplacer furent sommés de transporter les blessés et les morts. D’autres encore furent priés de ligoter les prisonniers de guerre. Cette organisation systématique à chaque fin de combat, permettait d’anticiper toutes les attaques venant d’un autre groupe téméraire.

 

Arrivés au village Senju, les guerriers furent accueillis avec ferveur. Les proches se dépêchant de rejoindre leurs conjoints, enfants ou parents, comblés de les voir revenir en vie. Les médecins accompagnés des aides-soignantes se dépêchaient de prendre en charge les blessés aux différents points du village.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Hashirama n’avait pas le temps de se reposer. En tant que chef de clan, il travaillait d’arrache-pied pour subvenir aux besoins des siens. Cette énième bataille contre les Uchiha lui laissait un goût amer. Voilà des heures qu’il réfléchissait, encore, à un stratagème visant à calmer l’animosité entre eux.

 

  • Qu’est-ce que je peux faire de plus ? Je ne peux pas tuer Madara, ça ne ferait qu’empirer les choses…
  • Anija*, une missive des Uchiha est arrivée.

 

Tobirama entra sans frapper, surprenant son frère en pleine réflexion. Le parchemin qu’il tenait semblait officiel. Il se releva rapidement, espérant une réponse à ses demandes incessantes de paix.

 

  • Que dit-elle ?
  • Une rencontre, aujourd’hui même avant la tombée de la nuit…
  • Bien ! Allons-y !!
  • Certainement pas !

 

Tobirama était le frère cadet d’Hashirama. Aussi grand et bien bâtit que son aîné, il restait pourtant une anomalie parmi les hommes de son clan. Parce qu’il naquit avec une étrange chevelure blanche et des yeux écarlates, il travailla plus dur que n’importe qui pour s’imposer et justifier sa place au sein de son groupe. Les malheurs et son expérience sur le champ de bataille s’étaient chargés de le rendre froid et calculateur. Il assistait son frère dans ses tâches administratives, et était reconnu pour ses capacités intellectuelles et stratégiques. Tobirama était une aide précieuse pour Hashirama car il comblait ses lacunes.

 

Le shinobi croyait aussi en la paix imaginée par son aîné, malgré sa méfiance. Ainsi, il émit des réserves quant à ce changement de ton de leur vieil ennemi. Il pensa à un piège. Qui n’y croirait pas ?

 

  • Je t’en prie Tobirama. S’il n’existe qu’une infime chance de renouer nos liens, je la saisirai !
  • Même si cela doit te coûter la vie, mon frère ?
  • Nous allons prendre une escorte avec nous et organiser le clan afin de contrer une éventuelle attaque ennemie.
  • Bien ! Où a lieu cette rencontre ?
  • La rivière… Répondit-il soupçonneux, cherchant un plan de secours.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Pendant ce temps-là, du côté du clan Uchiha, Madara avait organisé une petite équipe qui l’accompagnera au lieu de rendez-vous. Il passa au chevet d’Izuna, toujours inerte :

 

  • Petit frère, j’ai trouvé une solution pour te sauver. Mais tu ne vas pas l’apprécier…

 

Il se tourna vers l’équipe médicale, s’affairant autour du blessé, tentant vainement de trouver une solution.

 

  • Comment se porte-t-il ?
  • Nous avons stabilisé son état, mais c’est temporaire. Madara-Sama… Ses fonctions vitales vont commencer à décliner peu à peu…
  • Maintenez-le encore un peu. Je reviendrai le sauver !

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Deux groupes se faisaient face de part et d’autre de la rivière. À leur tête, deux ennemis autrefois amis.

 

  • Voilà presque quinze ans que je ne suis pas revenu ici… Pensa Hashirama, triste.

 

Ce cours d’eau avait emporté avec lui, tous les souvenirs heureux de leur amitié. Mais tout comme le temps, l’eau s’écoule en un cycle infini, et les souvenirs perdus reviendront.

 

  • Madara, j’ai bien reçu ta lettre et je suis ici. Je t’en prie, dis-moi que tu es venu pour notre accord de paix !
  • Hashirama… Je réponds à la volonté des Uchiha. Je t’ai demandé de venir pour négocier une trêve.
  • Qu’en-est-il de l’accord de paix ?
  • Une trêve.
  • Anija, faisons demi-tour, c’est une perte de temps !

 

Alors que le groupe Senju faisait demi-tour, Madara s’exprima à nouveau.

 

  • Mon frère se meurt, Hashirama.
  • Tue ton frère ou sauve le mien.

 

À l’entente de ces mots, le chef Senju se rembrunit. Il releva son visage, déformé par sa fureur, qui fit frémir les combattants adverses. Ces derniers se mirent en position de défense, activant leurs sharingans. Seul Madara demeurait imperturbable.

 

  • Anija, c’est un piège !!
  • Tout n’est qu’une question d’équivalence. La mort d’Izuna entraînera plus de haine et des guerres à n’en plus finir. En revanche, la mort de ton frère rétablira l’équilibre…
  • Si je sauve Izuna, puis-je espérer plus qu’une trêve ?
  • Cela ne dépend que de toi, Hashirama.
  • Anija, n’écoute pas ses paroles !

 

L’agitation de Tobirama poussa les gardes Senju à se mettre en position de défense, à leur tour. Ils entourèrent rapidement leur chef.

 

  • Il lui reste peu de temps. La balle est dans ton camp, Hashirama…
  • Soit ! Je vais soigner ton frère !

 

Sans hésitation, le leader Senju s’avança vers le groupe ennemi, avant d’être freiné par son cadet.

 

  • Certainement pas ! Ils cherchent à t’attirer dans leur territoire !
  • Non mon frère, ne t’inquiète pas ! Je vais revenir. Je fais le premier pas et nous finirons par marcher ensemble, à nouveau. Reste ici, je serais vite de retour !
  • Non, je viens avec toi. Nous avons monté cette équipe pour te protéger !

 

Et c’est ainsi que les deux petits groupes prirent le chemin du village Uchiha, non sans une tension palpable. Hashirama rejoignit le chevet d’Izuna et l’ausculta. Il était évident que des soins normaux seraient inutiles. Il utilisa une technique médicale très avancée, permettant de réactiver et accélérer le développement cellulaire. Les médecins et aides-soignantes présents dans la pièce furent subjugués par ses performances. Après presque une demi-heure de soin, Hashirama sortit de la pièce, rejoignant Madara.

 

  • Il est sauf. D’ici quelques heures, il reprendra connaissance !
  • … Merci, murmura ce dernier pour que seul Hashirama l’entende.

 

Pour ne pas perdre contenance, il laissa l’équipe médicale veiller son frère puis guida les Senju vers le quartier des anciens afin de négocier le fameux accord de paix.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Le village Uchiha ne disposait que d’une seule entrée officielle. Il était organisé autour d’une grande maison traditionnelle ; celle de la famille principale qui gouvernait le clan depuis ses origines. Elle abritait en son sein de nombreux quartiers, servants aux réunions de guerres et des anciens, ainsi qu’aux rassemblements plus civils. Il y avait même de grands jardins et des pièces permettant d’organiser toutes sortes de festivités.

Autour de cette maison, les membres du clan y avaient construit leurs propres foyers en fonction de leurs rangs (généraux, capitaines, artisans, marchands, paysans). Il y avait plusieurs maisonnées servant de cliniques d’urgence à l’entrée, au centre et aux extrémités du village, ainsi que des aires d’entraînement.

Enfin, le village était entouré de fortifications en bois, avec plusieurs tours de guet. Les Uchiha, connus pour leurs talents au genjutsu*, avaient alors posé de nombreuses illusions aux alentours, permettant uniquement aux possesseurs de l’œil écarlate de voir au travers de ces techniques. Ainsi, seuls ceux qui étaient accompagnés d’un shinobi du clan pouvaient trouver l’emplacement du village.

 

Madara guida le petit groupe à travers de nombreux couloirs. Il les fit entrer dans une pièce spacieuse et les laissa patienter, non sans laisser une équipe de surveillance avec eux. Les minutes passèrent, le thé fut servi et finalement le fameux Conseil fit son entrée. Après quelques salutations respectueuses, un des membres prit la parole.

 

  • Senju-Sama, est-ce de la témérité ou une décision inconsciente de votre part ? Venir ici, entouré par tout un clan ennemi…
  • Hahaha ! On me reproche souvent mon inconscience. Mais à dire vrai, je souhaite plus que tout au monde faire la paix avec vous. Malgré notre passé commun tumultueux, je souhaite faire table rase du passé et construire un avenir meilleur pour nos enfants.
  • Êtes-vous conscient que notre conflit est beaucoup trop enraciné pour envisager ne serait-ce qu’une entente cordiale entre nous ?
  • C’est justement parce que nous sommes les pires ennemis que nous devons essayer de nous donner la main. Le pays du Feu ne sera jamais en paix si leurs deux plus puissants clans ne sont pas capables de montrer l’exemple.
  • Je vois, changer les mentalités… Cela demande du temps. Que proposez-vous ?

 

À cette question, Hashirama sourit, il inspira et expira profondément, sachant que sa réponse devait absolument les séduire.

 

  • Je nourris un rêve depuis mon enfance, celui de construire un village réunissant tous les clans du pays. Ce village serait l’emblème de la paix, un pont vers l’avenir et qui pourrait mettre fin aux traditions cruelles engendrées par nos guerres. Nos enfants vivront plus longtemps, nos femmes prendront goût à la vie et nos compétences ninja serviront la paix. Pour ce faire, nos deux clans doivent être les fondations de ce village. Les clans se rallieront à nous lorsque nous ferons ce premier pas !
  • C’est un rêve enfantin. Vous savez que ce n’est pas envisageable. Aucun Uchiha n’acceptera de vivre avec un Senju, et je suis sûr qu’il en va de même pour les membres de votre clan.
  • Je suis d’accord avec Hashirama.

 

Silence

 

Madara, muet depuis le début de l’échange, s’exprima pour la première fois surprenant aussi bien les conseillers que les Senju.

 

  • Vous avez vous-même dit que les effectifs de nos clans se réduisent de jour en jour. Je crois que la paix peut exister entre nous, malgré ce que j’ai pu dire auparavant. Construire un village demande du temps et des efforts, et contribuera à renforcer nos liens.
  • Je pense aussi qu’il faut prendre ce chemin. Je ne dis pas que cela sera facile, mais c’est notre dernière chance. Récemment, le pays de la Terre a perdu une partie de ses clans, le pays de l’Eau est actuellement en train de voir s’éteindre les siens. Notre shōgun se lassera de nos guerres et nous subirons le même sort ! Renchérit Tobirama.

 

Silence

 

Chacun réfléchissait à ce projet et à ses failles.

 

  • Convenons d’une trêve en échange de nos prisonniers en bon état et libre dès aujourd’hui.
  • Cela me convient ! Dit Hashirama.
  • Attendez ! Une simple trêve ? Vous balayez notre proposition ? Questionna Tobirama, furieux.
  • Nous avons besoin de temps pour réfléchir à ce projet.
  • Allons, Tobirama, du calme ! Que diriez-vous d’un délai de réponse ? Tenta Hashirama.
  • Cela me semble convenable. Libérez les prisonniers, nous vous donnerons une réponse définitive dans une semaine.
  • Comment savoir que vous respecterez votre parole ?
  • Tobirama…
  • Vous n’avez aucun moyen de le savoir, c’est à prendre ou à laisser ! Trancha Madara.

 

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Le chemin vers la sérénité se poursuit.

Hashirama voit une part de son rêve devenir réalité.

 

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CHAPITRE III

LA PARTITION DU TEMPS, CHANT DE LA PAIX.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Izuna marchait furieusement en direction du bureau de son frère. Les gardes et les servantes s’écartaient presque instinctivement sur son passage ; il dégageait une aura menaçante.

 

Tout aussi redoutable et craint que son aîné, il était la seconde tête pensante du clan, né pour danser sur le champ de bataille et faire perdurer la légende du clan à l’éventail. Uchiha Izuna était de ceux qui croyaient en la gloire et en la guerre, car « tel était le destin des mercenaires ». Son réveil avait été tumultueux ; se sentant d’abord insulté d’avoir reçu les soins miraculeux de l’éternel ennemi, puis, l’annonce d’une alliance fut la goutte d’eau, vécue comme une trahison.

 

Il entra sans frapper, écartant les portes coulissantes avec fracas. Son arrivée ne sembla pas déranger Madara le moins du monde. Ce dernier continuait d’étudier son parchemin, ne prenant même pas la peine de relever les yeux vers lui.

 

  • Onīsan*, il faut qu’on parle !!
  • Je vois que tu es en pleine forme. Mais tu n’es réveillé que depuis peu, je te suggère d’économiser tes forces.
  • Bien… Je t’écoute.

 

Le chef du clan déposa son rouleau et se réinstalla confortablement dans son siège, braquant son regard sur son cadet. Ce dernier, en colère, serrait ses points si forts que ses jointures en devinrent blanches.

 

  • La paix entre nos deux clans… Vraiment ?!... Onīsan… La seule réponse à leur donner est…
  • Sais-tu ce que j’ai ressenti en pensant te perdre ?
  • Onīsan

 

Cette simple question atténua la colère du cadet. Il comprenait. Il avait déjà vécu cette terrible épreuve maintes fois.

 

  • Il ne s’agit plus de nous, Izuna. Il s’agit du clan. Ils ne nous font plus confiance, beaucoup de nos frères sont lassés de se battre. Nous devons accepter le changement ou notre famille en pâtira.
  • Nous sommes des shinobis ! C’est notre travail et notre destinée de faire la guerre !
  • Non, notre destin et notre travail sont de défendre notre clan. Ce projet de paix n’est pas la fin, au contraire, il embellira notre monde.
  • Mais avec les Senju…
  • C’est justement parce que ce sont eux. Fais-moi confiance, petit frère.

 

Madara se leva et s’approcha d’Izuna, lui caressant d’abord la crinière avant de l’enlacer. Il montrait rarement son affection, mais quand il s’agissait de lui, c’était une autre histoire.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Près d’une semaine s’était écoulée depuis cette rencontre improbable. Dans les deux camps, tout le monde se questionnait sur le but véritable de cette alliance, chacun y voyant un moyen de duper l’autre. Cependant, dans les hautes strates, on réfléchissait sérieusement à ce projet « enfantin ». Les Senju, en attendant la réponse définitive des Uchiha, s’étaient intéressés aux détails qui constitueront le village et son évolution.

 

Hashirama était à la tête du clan depuis quelques années seulement, faisant suite à son père, Butsuma. Dès les premiers jours de son règne, le jeune homme, inexpérimenté, avait mis les pieds dans le plat, proposant des solutions pacifiques et parlant d’arrêter les guerres. Naturellement, ce fut accueilli avec hostilité et beaucoup s’étaient insurgés allant jusqu’à demander son retrait en faveur de Tobirama. Ce dernier, agissant dans l’ombre de son aîné, lui conseilla alors de jouer avec les cartes du clan : l’autorité totalitaire du chef. En effet, alors que les Uchiha jouissaient du Conseil des Anciens pour apposer son veto, les Senju eux, n’avaient pas voix au chapitre.  

 

C’est ainsi que de nombreux changements virent le jour ; l’interdiction de fouler le champ de bataille avant sa douzième année, tuer des shinobis enfants, ou encore l’obligation de maîtriser une technique ou un savoir-faire médical. Petit à petit, les Senju changèrent et acceptèrent la voie paisible sur laquelle les entraînait Hashirama.

 

Alors que le chef de clan peaufinait son projet de village, son frère cadet entra dans son bureau, apportant avec lui un parchemin.

 

  • Anija, nous avons reçu un message du clan Uchiha. Peut-être leur réponse ?
  • Que dit ce message ?

 

Tobirama parcourait le rouleau de ses yeux écarlates, un sourire en coin naquit. Il était fier de son frère et de ses accomplissements.

 

  • Les Uchiha acceptent de faire la paix. Quant à l’alliance, elle ne se fera qu’à condition de leur fournir un projet viable sur le long terme…
  • C’est une excellente nouvelle !! Je n’arrive pas à en croire mes yeux, ce jour tant rêvé arrive enfin !
  • Ne t’excite pas ! Nous devons garder la tête froide. Ils n’ont pas encore accepté notre projet, seulement la paix…
  • Très bien, très bien !

 

Hashirama ne pouvait s’empêcher de sourire béatement. Il repensait à sa discussion avec les Anciens. C’était une première victoire.

 

  • Madara s’est souvenu ! C’est tout ce qui m’importe !
  • Bien, je vais répondre en leur demandant une réunion au sein de notre village. Nous avons accepté de faire le premier pas en allant chez eux, c’est désormais à leur tour de nous montrer leur bonne volonté ! Dit le guerrier aux cheveux blancs.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

La seconde rencontre des deux clans ennemis se mit en place en quelques jours et ce fut au tour des Uchiha de se déplacer. Sans surprise, Madara et Izuna se présentèrent, accompagnés par un membre du Conseil des Anciens, Toshinokō. La tension était perceptible dans les deux camps, sauf pour Hashirama qui attendait impatiemment l’arrivée de son vieil ami aux portes du petit village.

 

Les Senju vivaient au creux d’un plateau rocheux, entourés par la forêt et barricadés derrière de grandes murailles de bois ; leur village était un lieu naturellement protégé. Un imposant chêne, vieux de plusieurs siècles, gravé des kanjis* du clan, trônait au milieu du village comme une figure de proue. La famille principale gouvernante habitait une gigantesque demeure, qui faisait également office de bâtiment administratif, et reposait contre l’immense mur rocheux. Les quartiers s’organisaient en arc-de-cercle autour du grand chêne, marquant la séparation entre les familles et les célibataires. Ainsi, les familles nombreuses habitaient toujours au cœur du village pendant que les quartiers abritant les guerriers vivants seuls, s’étendaient vers les portes, côtoyant la forêt et les terrains d’entraînement.

 

Dès leur arrivée, Hashirama les guida rapidement vers la demeure principale, évitant habilement les regards scrutateurs et messes basses des villageois. Ils s’installèrent dans une pièce donnant sur un magnifique jardin truffé de bonsaïs. On vint leur apporter à boire avant de fermer les portes coulissantes, marquant le début de la réunion.

 

  • Permettez-moi de vous présenter Tōka, une conseillère de confiance qui pourra nous aider dans notre projet, ainsi que mon frère Tobirama que vous avez déjà rencontré !
  • Oh ! Tu es la kunoichi* experte en genjutsu, si j’ai bonne mémoire ! Lança Izuna, tout sourire.
  • C’est exact, répondit cette dernière, impassible.
  • Bien, entrons dans le vif du sujet ! Nous avons peaufiné certains détails de notre projet et cela devrait vous plaire !
  • Commencez plutôt par nous dire où se trouvera ce village, sa taille, sa composition, etc.

 

Le ton dur de Toshinokō coupa court la vivacité d’Hashirama, qui se reprit bien vite. Sur un ton plus sérieux, il expliqua :

 

  • Le village regroupera une partie du nôtre et continuera au-delà de la rivière sur votre territoire, c’est la meilleure façon de lier nos deux clans, sans piétiner sur les autres villages civils de nos territoires respectifs.

 

Tobirama apporta une carte représentant le territoire régional des clans qu’il plaça au milieu de la table.

 

  • En effet, c’est très judicieux. Nous pourrons éventuellement l’élargir afin d’y accueillir d’autres clans, répondit le vieil homme, en jetant un coup d’œil au support.
  • Hashirama, as-tu parlé de ce projet à tes alliés ?
  • Oui, seulement le clan Uzumaki. Ils sont nos lointains cousins, après tout.
  • Dans ce cas, pouvons-nous mettre à contribution les Uzumaki, même s’ils ne sont pas issus du pays du Feu ? Questionna Toshinokō.
  • Bien sûr, je consulterai leur chef. Par ailleurs, y a-t-il des clans alliés qui seraient susceptibles d’accepter de nous rejoindre ?
  • Nous avons les Yuhi et les Kurama. Nous en discuterons.

  • Très bien, de notre côté, les Sarutobi et les Hatake pourraient accepter. Nous discuterons également avec eux ! Ajouta Tobirama.

 

La seule femme du groupe, jusque-là silencieuse, se contentant d’étudier les comportements des Uchiha, prit la parole.

 

  • Si je puis me permettre, je pense que rester discret pour le moment est le meilleur moyen de nous assurer de la bonne avancée de notre projet.

 

Face au silence et aux regards braqués sur elle, la brune continua.

 

  • Nous sommes les deux plus puissants clans du pays. Si ce projet arrive aux oreilles de notre shōgun, ou à d’autres clans ennemis, ils pourraient attaquer en pensant que notre alliance a pour but de décimer les autres clans.
  • … En effet, je n’y avais pas pensé ! Bien vu Tōka ! 
  • Hashirama-Sama, vos techniques de bois feront avancer grandement ce projet. Lorsque nous serons officiellement installés ensemble, nous pourrons commencer à rassembler. Qu’en pensez-vous ? Interrogea Toshinokō.

 

Le groupe acquiesça.

 

Pour la première fois de leur histoire, les Uchiha et les Senju étaient sur la même longueur d’onde. Cette entente faisait naître, à la fois, l’espoir et la peur. Lequel des deux vacillera en premier ?

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Les deux ennemis parviennent à trouver un terrain d’entente,

mettant fin à un carnage vieux d’un millénaire.

 

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CHAPITRE IV

UNE ÈRE DE PAIX, PROMESSE D'UN BONHEUR SUPRÊME.

 

 🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Près d’un an après la réunion des clans ennemis, le havre de paix prenait forme. Hashirama et Madara, juchés sur la plus haute falaise surplombant le village, admiraient leur œuvre.

 

  • C’est irréel… Est-ce que tu te rends compte ?!
  • Hm… Il y a encore à faire.
  • Hahaha ! Madara… Fidèle à toi-même ! Pourquoi ne te réjouirais-tu pas ?
  • Parce que ce n’est que le début.
  • Juste un petit peu ?

 

Ce village, encore sans nom, imaginé par deux jeunes enfants, puis modelé par deux leaders charismatiques, avait désormais des allures de grandes villes avec ses larges chemins pavés, ses petits espaces verts, ses sublimes petits ponts franchissant la rivière Naka, ses berges nouvellement reformées, et sa grande rue principale décorée de ses lanternes en pierre. De nombreux quartiers de toutes tailles avaient vu le jour, prenant en compte les spécificités de ses futurs habitants. D’autres édifices pointaient le bout de leurs nez, ici et là, destinés au bien commun, tels que la prison, l’hôpital, la salle d’archives, la volière, les dōjōs* ou les aires d’entraînement.

 

Au fond de ce bourg, reposant contre le haut-plateau rocheux, une bâtisse s’élevant sur plusieurs étages dont le toit, peint en rouge, portait les emblèmes des deux clans. Il s’agissait du Quartier Général ; palais où se jouerait leur destin. Les quartiers Uchiha et Senju s’étendaient de part et d’autre du palais, comme deux bras armés, entourant le village en un demi-cercle.

 

Enfin, de hautes murailles de bois délimitant la commune avaient été dressées, à la fois intimidantes et protectrices. La nature, elle, se chargeait d’en faire un cocon caché au milieu de la luxuriante forêt du pays du Feu.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Mito déambulait sur les petits chemins fraîchement rénovés en direction du quartier Uchiha. L’excitation laissait place à l’appréhension à mesure qu’elle approchait sa destination. Issue de l’illustre clan Uzumaki du pays des Tourbillons, allié de longue date des Senju, la jeune femme savait que la haine et la rancœur avaient la dent dure. Arrivant presque à destination, ses pas commencèrent à se faire hésitants et ses pensées l’incitaient à rebrousser chemin. Elle serra son panier fermement, et psalmodia des mots d’encouragements.

 

Bientôt, elle fut éblouie par la beauté du district et ses magnifiques décorations. Son entrée était habillée par un imposant torī*, frappé en son sommet par les kanjis du clan. Les murs d’un blanc purs étaient parés du noble blason rouge et blanc, et des lampions écarlates décoraient ses ruelles. Mito avait l’impression d’entrer dans un sanctuaire. Les enfants jouaient près de leurs maisons et couraient dans les petites rues. À la vue de la jeune femme, ils s’approchèrent d’elles, curieux :

 

  • Bonjour les enfants, je vois que vous avez l’œil !
  • Nous sommes des Uchiha ! Nous avons une bonne vue ! Déclara fièrement un petit garçon.

 

Les enfants avaient senti une douce odeur sucrée émaner de son panier. Ils devinèrent aisément qu’il s’agissait de gourmandises. Mito, s’agenouilla à leur hauteur et retira le torchon, dévoilant des mets colorés aux formes arrondies.

 

  • Ohhhhh, c’est joli !
  • Ça sent bon !
  • Alors servez-vous ! Leur proposa-t-elle.
  • Humm ! C’est bon ! C’est quoi ?
  • Ce sont des petites pâtes de fruits appelées yokans*. Ce sont des spécialités de mon clan. Tu en peux reprendre, si tu veux.

 

La foule d’enfants attira l’attention des adultes, et plus encore, celle des femmes. L’une d’elles s’approcha et dispersa les enfants.

 

  • Je suis vraiment désolée, mais vous savez comment sont les enfants.
  • Il n’y a pas de mal, j’aime les enfants. Ils sont si purs et francs !
  • Oui… Je suis Ritsuko !
  • Ravie de vous rencontrer, je suis Mito Uzu…
  • Je sais qui vous êtes. Nous sommes surprises de vous voir ici.
  • …En fait… En fait, je suis venue pour vous rencontrer…
  • Vraiment ?
  • Oui… Hm… Je suis arrivée la semaine dernière au village…
  • Je sais, oui. Votre arrivée a fait grand bruit, « La princesse du clan Uzumaki et fiancée d’Hashirama-Sama s’installe au village » ! On s’attendait à voir plus de membres de votre clan, mais vous semblez être la seule…
  • Je comprendrais tout à fait, si vous ne souhaitez pas me voir ici.
  • Allons, nous ne sommes pas des barbares ! Nous sommes surprises, car voyez-vous, les femmes du clan Senju ne nous parlent pas beaucoup…
  • Oui, à moi aussi, elles ne me parlent pas beaucoup…

 

Contre toute attente, cette dernière confession provoqua un fou rire, contagieux, brisant finalement la glace.

 

  • Venez avec moi, je vous invite à prendre le thé !

 

Mito fut guidée à travers les ruelles du quartier. Son passage provoquait la surprise et l’émerveillement. Les Uzumaki portaient en eux une particularité physique reconnaissable entre mille : leur chevelure flamboyante comme le feu. La jeune femme avait aussi une peau d’albâtre et de magnifiques yeux bleu nuit. À cela, s’ajoutaient ses goûts vestimentaires exquis dignes d’une geisha*, un maquillage soulignant finement ses yeux en amande, et recouvrant ses lèvres pulpeuses d’un rouge prune ; elle était d’une beauté certaine.

 

  • Installez-vous, je vais nous faire du thé.
  • Voici des gourmandises que j’ai préparé pour vous !

 

Alors que Ritsuko filait en cuisine, elle perçut par l’entrebâillement de sa fenêtre, les femmes de son clan, agglutinées devant sa porte.

 

  • Je peux vous aider ?!
  • Ri… Ritsuko ! Euh… C’est la princesse Uzumaki, n’est-ce pas ?
  • … Bon… Entrez ! Elle est venue pour nous rencontrer après tout !

 

Très vite, la maisonnée se transforma en lieu de meeting. La rouquine au centre de toutes les attentions, tentait, tant bien que mal, de répondre aux questions. Petit à petit, l’angoisse et les appréhensions laissèrent place au bien-être.

 

  • Moi qui m’attendais à des difficultés de communication et de rejet… Elles ne sont pas si terribles que ça, les Uchiha !

 

L’après-midi défila à toute vitesse, si bien que Mito ne s’en rendit compte que lorsque le soleil commença à décliner, exposant un ciel aux couleurs chaudes. 

Sur le chemin du retour, Mito repensa à son agréable journée. Elle sentait qu’elle pourrait accomplir de grandes choses pour les femmes de ce village. Sa décision de s’installer auprès de son fiancé, était finalement une bonne idée.

 

Pourtant, rien n’était gagné. Son arrivée avait provoqué les foudres des femmes Senju. Mito leur posait problème, non pas parce qu’elle était issue d’un clan différent, mais parce que du haut de ses vingt-cinq ans, elle refusait encore et toujours d’épouser Hashirama. Cette décision avait pourtant été prise en accord avec ce dernier. Bien qu’elle ne s’attendît pas à ce que certaines femmes la comprennent, elle ne souhaitait pas mettre au monde un enfant en ces périodes troubles. Elle était une femme calme, mais qui n’hésitait jamais à prendre position, ni même à revenir sur une parole donnée.

 

Les femmes du clan Senju ont toujours vu cette union d’un mauvais œil, trouvant cela irrespectueux, que leur chef ne puisse pas être marié à presque trente ans et qu’il a fait le choix d’attendre que sa promise soit prête. Elles espéraient secrètement qu’il finirait par perdre patience et prendrait la décision d’épouser une femme de son lignage.

Parmi elles, se trouvait Sazanka. Elle était âgée de dix-neuf ans, avait de longs cheveux bruns coiffés en taregami*, des yeux noirs en amande discrètement soulignées et recouverts d’un fard à paupières rose. Elle était en plus, la fille d’un haut placé du clan, et n’avait alors aucun scrupule à rendre le séjour de Mito difficile. La jeune fille était courtisée par de nombreux guerriers, mais se refusait systématiquement de répondre à leurs avances. Elle n’avait d’yeux que pour son chef. Et puisque lui seul importait, elle avait bien l’intention d’user de toutes les stratégies possibles et inimaginables pour mettre l’étrangère hors course.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

La journée fut également bien remplie pour les fondateurs. Ils avaient entendu les rumeurs qui commençaient à circuler au sujet de leur alliance, flairant alors des tentatives d’espionnages ou d’attaques.

 

Les frères Senju et Uchiha géraient leurs clans et leurs missions tout en conciliant les travaux du village. Ce n’était pas une partie de plaisir, mais ils sentaient que le moment était venu de se renforcer.

 

  • Mes hommes m’ont indiqué des allés et venus suspects de la part du clan Hagoromo près de nos frontières ! Informa Madara.
  • Ce clan est vil, mais leur chef est stupide, oseront-ils nous attaquer de front ? Questionna Tobirama.
  • Nous sommes les deux plus puissants clans du pays, s’ils suspectent une alliance, ils n’auront alors aucune chance s’ils nous attaquent de front ! Lança fièrement Izuna.
  • Les gros travaux sont finis, nous avons la capacité d’accueillir d’autres clans. Pourquoi ne pas commencer à inviter nos plus proches alliés ? Questionna Hashirama.
  • Très bien, Izuna envoi des missives codées aux clans Yuhi et Kurama.
  • Bien, dans ce cas Tobi et moi, nous occuperons des clans Sarutobi et Hatake !

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Madara quitta le palais pour rejoindre son quartier. Il était satisfait du village, bien qu’il eût toujours du mal à en croire ses yeux. Le village était si grand qu’il semblait vide. L’idée d’accueillir d’autres habitants suscitait sa curiosité, tout en lui faisant craindre le pire. Si les Senju savaient fidéliser durablement leurs alliés, les Uchiha eux, faisaient reposer leurs alliances sur un but autrement plus lucratif. Néanmoins, les enfants et les femmes de son clan paraissaient rassurés par ce nouveau mode de vie.

Il rejoignit son bureau afin de finir d’administrer les affaires internes.

 

  • Bonsoir, Madara-Sama. Votre journée s’est-elle bien déroulée ? Demanda une petite femme brune agenouillée à la table basse, près de son imposant bureau.
  • Plutôt bien.

Madara n'était pas surpris le moins du monde.

  • Que fais-tu dans mon bureau ? Qui t’a permis d’entrer ?
  • J’ai demandé aux gardes. Je vous ai apporté un plat chaud et du thé au jasmin. Comme vous avez encore beaucoup de travail, je me suis dit que vous n’auriez sûrement pas le temps de manger.
  • Je te remercie, tu peux disposer.

 

Sur ces mots, la jeune femme quitta le bureau.

 

Elle n’était pas blessée par les mots secs et expéditifs de son chef de clan. Il a toujours été ainsi. Kiku était l’une de ses cousines éloignées. Elle a été élevée dans les plus pures traditions du clan, et naturellement, ne trouvait rien à redire à sa condition. Sa longue chevelure de jais, attachée en un momoware* parfait, et son maquillage sophistiqué lui donnaient des airs de geiko*. La jeune fille s’était éprise de Madara dès sa plus tendre enfance, ou plutôt du titre d’épouse et de matriarche. De ce fait, elle s’évertuait à montrer à son chef, qu’elle était une femme consciencieuse et dévouée à la cause des siens. À l’aube de ses dix-huit ans, elle espérait que l’homme remarquerait enfin ses efforts.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Il était minuit passé et Madara finissait enfin son travail. Il rejoignait finalement ses quartiers privés. Les prochains jours allaient être difficiles, mais malgré cela, il ne se sentait pas anxieux. Outre le rapprochement d’avec les Senju, le leader n’avait jamais perdu ses habitudes ; il restait sur ses gardes, se levait aux aurores pour s’entraîner, et travaillait tardivement.

 

En entrant dans sa chambre, il trouva une silhouette féminine allongée sur son lit, dans la pénombre. Son kimono était ouvert suffisamment pour laisser entrevoir ses longues jambes d’albâtre et le début de sa poitrine. C’était Nadeshiko, la beauté incontestable parmi les Uchiha.

Comme toutes les femmes de son clan, elle avait une longue chevelure d’encre. Ses grands yeux noirs en amande étaient toujours soulignés par un trait de khôl lui donnant l’air félin, et ses lèvres pulpeuses toujours recouvertes d’un rouge à lèvres intense.

 

Elle se releva, alluma la bougie au chevet du lit, puis se dirigea vers l’homme. Elle le salua d’un baiser langoureux, puis s’installa à la table basse située dans un coin de la chambre où elle lui prépara un thé et son kiseru*. Ce dernier retira son haori* qu’il jeta nonchalamment sur le lit et rejoignit sa compagne. Il n’y avait pas besoin de parler ; leur relation était faite de chair et de silence.

 

Nadeshiko était l’unique fille d’un shinobi influent, qui fut le bras droit de Tajima, père et prédécesseur de Madara. Il avait continué de travailler aux côtés des frères. De ce fait, la jeune femme jouissait d’un statut particulier. Tout comme Kiku, elle fut élevée en étant fière de sa condition et de sa lignée. Du haut de ses vingt printemps, elle était très observatrice et comprenait que les hommes avaient besoin de se détendre dû à l’exigence de leur travail. Elle tenait de sa mère de nombreux conseils et entendait bien les utiliser pour attirer cet homme dans ses filets. Ainsi, elle s’était persuadée qu’en lui offrant sa vertu, celui-ci se sentirait suffisamment honoré pour l’épouser.

Ce soir-là, comme de nombreuses nuits depuis deux ans, elle s’était unie à lui, dans une lente danse érotique et sensuelle. Et comme de coutume, elle s’éclipsait au petit matin à l’abri des regards indiscrets.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Depuis le commencement des travaux, Hashirama et Madara se rejoignaient chaque matin, aux premières lueurs du soleil, sur le terrain d’entraînement. Ils s’échauffaient, s’échangeaient des coups et discutaient de tout et de rien. Un moment de détente avant d’entamer des journées chargées et difficiles.

Pourtant, c’est ce moment de quiétude que Tobirama choisit de perturber. Il laissa délibérément son chakra fluctuer, pour informer le duo de son arrivée. Bien qu’il fût toujours calme, le cadet Senju était incapable de cacher son mépris face à l’Uchiha.

 

  • Nous avons des nouvelles d’un des clans. Je vous attends au QG.

 

Le ton était sec et n’attendait aucune réponse ; il sonnait presque comme un reproche. Les deux hommes acquiescèrent silencieusement et rentrèrent se préparer.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Lorsque les deux leaders arrivèrent au palais, Tobirama et Izuna étaient en pleine discussion avec un homme. À leur entrée, ce dernier se leva et s’inclina devant eux :

 

  • Messieurs, c’est un honneur de vous rencontrer !
  • Les Sarutobi… Dois-je en déduire que nous n’avons reçu aucune autre réponse de la part des autres alliés ?
  • Pas encore, Onīsan.
  • Cela fait plus d’une semaine que nous avons envoyé nos requêtes…
  • Au moins, nous avons reçu une réponse ! Écoutons ce que cet homme a à nous dire ! Proposa Hashirama.
  • Sasuke-Sama accepte de se joindre à vous, mais il me charge d’être ses yeux et ses oreilles pour cette mission. Afin de préparer au mieux notre arrivée parmi vous, j’ai besoin de voir les installations qui ont été préparées pour nous ! Récita le messager.
  • Bien évidemment, je vais vous faire une visite guidée !
  • Pas si vite ! Avez-vous eu des difficultés à atteindre notre territoire ? Questionna encore l’Uchiha, suspicieux.
  • Non, je n’ai eu aucun problème durant mon trajet. Cependant, nous avons répondu à votre lettre, restée sans réponse. Lorsque notre animal ne revenait pas, nous avons pensé que le message avait été intercepté. C’est pourquoi le maître m’a chargé de vous transmettre le message par voie orale.
  • Je vois… C’est bien ce qu’il me semblait. Les Hagoromo préparent quelque chose…
  • Pourquoi les Hagoromo ? Nous avons de nombreux ennemis en commun, après tout ! Répondit Hashirama.
  • Non, ce sont les Hagoromo. Ils sont aussi puissants et grands que nous…
  • On dirait qu’ils essayent de nous isoler. Nos messages atteignent leurs destinations, mais nous n’avons aucun retour.
  • Changeons de stratégie, portons les messages nous-mêmes.
  • Envoyons nos meilleurs guerriers, si ce maudit clan tente une attaque, ils seront servis !

 

C’est ainsi que deux équipes dirigées par les seconds furent mises en place. Les fondateurs n’étaient pas au bout de leur peine. Convaincre et se battre au nom d’une idéologie romanesque, pour la grande majorité des habitants de ce pays, relevait presque d’une mission impossible.

 

  • Toujours des embûches…

 

Madara commençait à douter de la longévité de cette paix naissante.

 

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Je fais brièvement un point sur le rendu du travail avant que mes commentaires futurs soient plus axés sur l'histoire et l'intrigue. Eh bien, ça fait hyper longtemps que je n'ai pas lu de fanfic sur un forum. Un concept qui se perd de nos jours. Alors très bonne mise en page de ta part, la lecture est très fluide et pertinente. Pour être honnête, je ne suis pas très emballé par le concept même si en soi il est très louable et respectable d'avoir l'ambition de mettre en avant le rôle des femmes dans ce genre de récit. J'aime également ce style d'écriture qui huile bien les choses : en apparence un chapitre est bien long mais comme l'immersion est pratiquement totale, il est facile de tout lire en à peine cinq-dix minutes sans trop se prendre la tête. Je ne vais pas mentir, je doute de réussir à suivre assidument l'histoire pour une question de temps et le rythme me parait un peu élevé (2 chapitres par semaine). Mais ça en vaut vraiment le coup d'œil de prendre le temps d'en lire quelques-uns et de souligner ce travail tellement qualitatif et soigné. Serait-il possible de créer un index pour les personnages ? 

Sinon pour revenir un peu à l'histoire, c'est un peu trop beau que les choses puissent se faire sans encombres. Le clan Hagoromo risque, si j'en crois sa grande renommée, de causer pas mal de soucis pour l'unification totale de ce village/pays. Donc il faudra tenter de vite régler la situation, sinon ça risque de perturber cette paix. Et c'est dommage que les femmes du clan Senju soient un peu froides et si jalouses. On obtient cette sorte de séparation relationnelle que vit la fiancée d'Hashirama entre les femmes des deux clans, c'est vraiment le jour et la nuit de ce côté. On va voir maintenant ce qui va se passer la prochaine fois.

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Il y a 20 heures, I shiro a dit :

Je fais brièvement un point sur le rendu du travail avant que mes commentaires futurs soient plus axés sur l'histoire et l'intrigue. Eh bien, ça fait hyper longtemps que je n'ai pas lu de fanfic sur un forum. Un concept qui se perd de nos jours. Alors très bonne mise en page de ta part, la lecture est très fluide et pertinente. Pour être honnête, je ne suis pas très emballé par le concept même si en soi il est très louable et respectable d'avoir l'ambition de mettre en avant le rôle des femmes dans ce genre de récit. 

Bonjour I shiro,

 

Je te remercie d’avoir pris le temps de lire, et d’écrire ce commentaire.

 

Naruto était une très bonne histoire ; celle qui m’a initié aux mangas. L’univers proposé et raconté par son auteur pourrait s’inscrire dans l’histoire du Japon, puisque les ninjas étaient des mercenaires qui louaient leurs services à des seigneurs et autres samouraïs (contrairement à l’univers magique de Black Clover, par exemple). Bien que ce « métier » fût essentiellement destiné aux hommes, il y avait aussi des femmes, kunoichi, dont le travail s’articulait essentiellement sur la manipulation et la séduction.

Dans le manga Naruto, cet aspect n’est pas montré. En revanche, les kunoichis sont décrites comme des expertes dans un domaine précis (soins, poison, illusions, armes, etc.). Le flashback racontant l’histoire des guerres de clans me semble presque « historiquement » véridique.

J’ai donc souhaité faire un lien entre l’histoire, les traditions ancestrales et la façon dont sont perçues les femmes guerrières. Comment passent-elles « d’espionnes », à combattantes de premier plan ?

Dans Naruto, il y a des femmes qui sont devenues chefs de villages, à l’instar de Tsunade, Mei ou Konan. D’autres étaient reconnues pour leurs prouesses durant les guerres, comme ce fut le cas pour Tsunade, Chiyō ou Sakura.

 

En me relisant, j'ai presque l'impression de passer pour une féministe chevronnée. Cette fiction ne raconte pas le « girl power ». C'est une histoire qui raconte le changement d'une ère, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. J'ai mis un peu plus en avant les femmes, parce qu'elles vivent dans un monde d'homme. Le changement sera plus prononcé pour elles.

 

Il y a 20 heures, I shiro a dit :

J'aime également ce style d'écriture qui huile bien les choses : en apparence un chapitre est bien long mais comme l'immersion est pratiquement totale, il est facile de tout lire en à peine cinq-dix minutes sans trop se prendre la tête.

Je ne m’étais pas rendu compte de la longueur des chapitres. J’ai tendance à penser que j’introduis de nombreuses trames, mais que je n’en dis pas assez. Je tâcherais d’ajouter un cours résumé des chapitres précédents.

 

Il y a 20 heures, I shiro a dit :

Je ne vais pas mentir, je doute de réussir à suivre assidument l'histoire pour une question de temps et le rythme me parait un peu élevé (2 chapitres par semaine). Mais ça en vaut vraiment le coup d'œil de prendre le temps d'en lire quelques-uns et de souligner ce travail tellement qualitatif et soigné.

C’est une histoire que j’ai commencé à écrire il y a un petit moment, et je suis rendue au 21ème chapitre. Je poste régulièrement, parce que je ne fais que corriger, modifier ou approfondir l’histoire. J’ai, pour le moment, beaucoup d’avance, en sachant que j’aurais des difficultés à maintenir le rythme en raison de mon travail qui fluctue selon les périodes.

 

Il y a 20 heures, I shiro a dit :

Serait-il possible de créer un index pour les personnages ? 

Oui. Je vais ajouter un index des personnages en spoilers à la suite de la présentation de la fiction. Je te remercie pour cette suggestion.

 

Il y a 20 heures, I shiro a dit :

Sinon pour revenir un peu à l'histoire, c'est un peu trop beau que les choses puissent se faire sans encombres. Le clan Hagoromo risque, si j'en crois sa grande renommée, de causer pas mal de soucis pour l'unification totale de ce village/pays. Donc il faudra tenter de vite régler la situation, sinon ça risque de perturber cette paix.

Tu n’es pas au bout de tes surprises. 😊

 

Il y a 20 heures, I shiro a dit :

Et c'est dommage que les femmes du clan Senju soient un peu froides et si jalouses. On obtient cette sorte de séparation relationnelle que vit la fiancée d'Hashirama entre les femmes des deux clans, c'est vraiment le jour et la nuit de ce côté. On va voir maintenant ce qui va se passer la prochaine fois.

Oui, il y a de le jalousie, et une autre raison qui sera expliquée plus tard.

Concernant les femmes du clan Uchiha, je me suis inspirée du caractère maternelle de Mikoto, et du garçonnet qu'était Sasuke. Le manga a mis en scène les Uchiha sous leurs plus mauvais jours, malheureusement.

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Dans le chapitre précédent

Un rêve d’enfant, un projet d’adulte ; Konoha l’arbrisseau.

Mito Uzumaki entre dans la danse. Du vent avant la tempête

 

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CHAPITRE V

AVANCER DOUCEMENT, S’ACCORDER VITE, S’EMBELLIR SÛREMENT.

 

 🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Deux mois s’écoulèrent depuis l’invitation des clans. Leurs arrivées furent organisées en quelques voyages, afin de sécuriser les routes et prioriser les femmes et les enfants. Ces nombreux déplacements avaient néanmoins suscité la curiosité des villages environnants et renforcé la suspicion des clans de la région. De leur côté, les Uchiha et les Senju avaient pris soin de déployer leurs meilleurs shinobis tout le long de leur territoire afin d’anticiper toutes attaques. Des groupuscules se voulant discrets approchaient parfois le nouveau territoire unifié, provoquant des rixes mortelles. Par chance, aucun blessé ni mort ne fut à déplorer parmi les civils.

 

Les Sarutobi avaient pris leur quartier près de l’entrée du village au nord-est, tandis que les Hatake et les Kurama se stationnaient au centre du village, le long de la grande rue principale. Les Yuhi, quant à eux, trouvèrent refuge au sud-ouest près du quartier Uchiha.

 

Le vieux chef Sarutobi accueillait les derniers arrivants aux portes du village et fut rejoint par Madara.

 

  • Je n’aurais jamais cru cela possible !
  • Quoi donc ? Feignit l’Uchiha.
  • Cette alliance, voyons ! Tu es encore jeune, mais lorsque tu atteindras mon âge, tu comprendras.
  • Il n’y a rien à comprendre, les temps changent et cette alliance n’existe que parce que chacun d’entre nous souhaite la survie de sa famille.
  • Hum, j’ai fait la guerre toute ma vie, et voir des clans habiter ensemble dans un même village sans s’esquinter est révélateur, mon garçon. La paix existe !
  • Ne te laisse pas ronger par les ténèbres, je connais le pouvoir que renferme le sharingan. Accroche-toi à ce projet, tu as déjà fait beaucoup plus que tous tes ancêtres réunis. Tu as réussi là où ils ont échoué !

 

Sur ces paroles, le vieil homme posa une main rassurante sur son épaule, avant de le quitter. Ce dernier resta de marbre. Il n’appréciait guère qu’on lise en lui comme dans un livre ouvert.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Sasuke Sarutobi avait combattu de nombreux Uchiha tout au long de sa vie. Il a été témoin à maintes reprises du pouvoir de la terrifiante pupille écarlate. Au-delà de ses particularités remarquables au combat, elle apportait désarroi et ressentiment à ses possesseurs, en gravant sur la rétine, l’image de l’être chéri, perdu à jamais. Il savait ce qui tracassait le jeune homme, et il n’avait pas l’intention de fermer les yeux. Le clan Uchiha était l’un des créateurs de ce village, et il entendait faire perdurer cette paix naissante.

 

Les Sarutobi avaient élu domicile près des portes du village leur donnant un grand accès à la forêt, car ce clan couvait de nombreuses espèces de primates qu’ils élevaient avec amour et qu’ils dressaient pour de nombreuses missions de vol, de messager, de guetteur et parfois même au combat. Ils sont également des spécialistes des techniques de feu, et de la cendre brûlante, les rendant alors aussi malins que des singes sur les champs de bataille.

 

Les clans Kurama et Yuhi étaient, quant à eux, deux clans réputés et redoutés pour leurs genjutsus. Ils étaient d’ailleurs de lointains descendants des Uchiha. Vestige de cet héritage, les Yuhi avaient aussi hérité d’une chevelure de jais et d’un regard aussi inquisiteur, qu’écarlate. Leurs illusions étaient si puissantes qu’elles ne pouvaient être transpercées que par l’unique pouvoir du sharingan. Shinku Yuhi en était un grand maître, performant son art sans avoir à composer de signes. Il est l’auteur de nombreuses illusions dont celle qui l’a rendu célèbre ; « la plongée dans les ténèbres ».

 

Les Kurama eux, n’étaient pas un clan de combattants purs. Ils excellaient dans l’art du camouflage, se spécialisant dans l’espionnage. Leurs illusions avaient le pouvoir de transcender la réalité au travers des arts du divertissement tel que la peinture, la musique ou l’écriture. Ils étaient commandés par Shèn, une redoutable kunoichi qui a changé les règles de son clan en faisant commerce de l’information au plus offrant. De ce fait, les Kurama étaient les dépositaires de nombreuses richesses qui n’ont rien à envier aux nobles Hyūga.

 

Enfin, les Hatake étaient un petit clan discret de traqueurs et d’assassins. Ils étaient reconnaissables à leur crinière argentée et à leur accoutrement sombre, cachant jusqu’à leur visage. Ils sont peu loquaces mais terriblement réactifs et efficaces. Leur origine remonte au pays du Fer dont les ancêtres étaient des samouraïs. Ils en ont gardé de nombreuses coutumes et des techniques de combat. Leur chef, Chūshin, était d’ailleurs reconnu jusqu’au-delà des frontières, comme un maître du sabre sans pareil.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Ces quatre clans venaient ajouter un poids démesurément important à la puissance du village. En cela, les Hagoromo ne le manquèrent pas. Cela faisait presque un an qu’ils tentaient d’espionner les Senju et les Uchiha, sans succès. Les déplacements inopinés de leurs alliés et les nombreux volatiles qui bifurquaient à destination de leur territoire, les ont définitivement mis sur leur garde. Ils n’avaient pas l’intention de laisser leurs pires ennemis prendre leurs aises.

 

Les Hagoromo faisaient partie du podium clanique du pays du Feu. Tout aussi redoutable et craint que leurs rivaux, ce clan était bénit par la nature élémentaire du vent, véritable rareté dans ces contrées. À la différence de ses formidables ennemis, ce clan était en plus, impitoyable, n’hésitant pas à faucher femmes et enfants pour arriver à ses fins. Son territoire est d’ailleurs composé de villages abandonnés, ruinés et appauvris, mais regorgeant de bandits, mercenaires et autres fugitifs.

 

Habu Hagoromo était le tyran sanguinaire à la tête de cette famille. Âgé d’une quarantaine d’années, et père d’une dizaine d’enfants encore en vie, il leur inculquait avec ferveur la loi du plus fort. À ses yeux, rien ne comptait plus que la force. Il était d’ailleurs en train d’observer avec intérêt l’un de ses fils exécuter des techniques de taijutsu* dans le dōjō, quand il fut dérangé par l’un de ses serviteurs :

 

  • Oyakata*, il n’y a quasiment plus de mouvement sur les territoires Senju et Uchiha.
  • Avez-vous fini de décoder ces fichus messages ??
  • N… Non… Tout ce que l’on sait, c’est que ce sont eux qui les ont envoyés, bredouilla le mercenaire, la tête inclinée vers le sol.
  • Si les Uchiha et les Senju ont fait la paix, alors ces deux imbéciles se sont ramollis. Je ne suis pas étonné d’Hashirama, mais Madara me déçoit. Préparez-moi mon armure !
  • Mais Maître, nous ne savons pas ce qui se trame chez eux et….

 

Il ne put finir sa phrase. Habu avait tranché nette sa tête qui roula jusqu’aux pieds de son fils.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Au village nouvellement formé, Mito s’affairait en cuisine. Cette fois, elle opta pour des monakas*, de délicieuses gaufrettes fourrées à la pâte de haricot et enrobées de génoises. Ses rencontres régulières avec ses nouvelles amies Uchiha l’avaient conforté dans son idée d’unifier le village. Aujourd’hui, elle ira souhaiter les bienvenus aux quatre nouveaux clans. C’était donc une journée chargée qui l’attendait.  Elle était si concentrée sur ses œuvres culinaires qu’elle ne remarqua pas Hashirama se faufiler derrière elle et attraper une pâtisserie.

 

  • Ahh !
  • Oups, je t’ai fait peur, je croyais que tu m’avais entendu !
  • Tu m’as surprise ! En plus, j’ai failli te recouvrir de pâte de haricot !
  • Haha, en tout cas, c’est délicieux. C’est pour quelle occasion ?
  • Aujourd’hui, je vais saluer les nouveaux clans. Ils ont fini de s’installer, je dérangerais moins !
  • Je suis sûr que tu te feras des nouvelles amies !
  • Oui ! Je sais que je ne te le dis pas souvent, mais je suis fière de toi et de ce que tu as accompli. Tu m’inspires !

 

Hashirama sourit et se pencha sur sa compagne pour l’embrasser. C’est dans ces instants-là, qu’il savait qu’il avait fait le bon choix. Il quitta la jeune femme, non sans reprendre une pâtisserie supplémentaire.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Mito, armée de son panier à pâtisserie marchait maintenant en direction du quartier Sarutobi. Elle s’était chaussée de zōris* au lieu de ses habituelles hautes okobos*. Le district étant en partie caché dans la forêt, elle ne souhaitait nullement se tordre la cheville durant son escapade.

 

  • Ce village est en train de devenir un véritable arc-en-ciel multiculturel !

 

Elle s’émerveilla lorsqu’elle entra dans la forêt ; un fabuleux paradis haut en couleur. Les maisons en bois s’élevaient sur deux étages et étaient reliées entre elles par des petits ponts suspendus. Les arbres avaient été décorés d’origamis* colorés et des lampions rouges, verts et bleus, réchauffant l’austérité naturelle de la forêt. Les petites ruelles de terres étaient embellies par des lanternes de bois sur pied, dont les motifs reprenaient des postures naturelles du singe. Au centre du quartier, une grande place y avait été aménagée ; utilisée comme aire de jeu, d’entraînement matinal, repos et restauration. À l’heure des repas, des yatais* florissaient autour de cette place pour offrir de quoi sustenter les membres du clan. Au plus profond de la forêt, se dressait une étrange maison de bois ouverte, peinte en bleu. Il s’agissait d’un abri destiné à entraîner les primates du clan.

Mito fut par ailleurs surprise par la présence d’adorables singes, ici et là, qui l’observaient sans l’approcher. Elle s’arrêta brusquement, découvrant sur son chemin un minuscule primate, couché, aux yeux presque larmoyants. Elle s’accroupit et tendit sa main dans sa direction.

 

  • Je ne ferais pas ça à votre place !
  • !?
  • Les singes sont des animaux intelligents. C’est la première fois qu’ils vous voient, et en plus, vous avez l’air de transporter de la nourriture avec vous.

 

La voix inconnue passa devant elle et ramassa le mignon ouistiti blond. Un homme aussi grand que son fiancé lui faisait face.

 

  • Oh ! Haha, je vois ! J’étais donc sur le point de me faire détrousser !
  • Oui, ils savent qu’ils sont mignons, alors ils en profitent. Je suis Asuma Sarutobi, se présenta-t-il enfin, tendant sa main vers la jeune femme pour l’aider à se relever.
  • Merci, je suis Mito Uzumaki.
  • Oh la fameuse fiancée d’Hashirama ! Vous êtes plus ravissante qu’on ne le dit.
  • Eh bien… Merci. Dites-moi, savez-vous où je pourrais trouver la matriarche de votre clan ?

 

Asuma lui fit signe de le suivre. Il était aussi grand qu’Hashirama, brun aux cheveux courts légèrement ébouriffés, et portait une barbe garnie, mais bien taillée. Les Sarutobi ressemblaient beaucoup aux Senju.

 

Ils arrivèrent devant une imposante demeure, devant laquelle était assis un vieil homme à la longue chevelure et barbe blanches. Il se leva et sourit en voyant arriver la rouquine.

 

  • Grand-père, je te présente Mito Uzumaki, la fiancée d’Hashirama. Princesse Uzumaki, voici mon grand-père et chef du clan, Sasuke.
  • Je suis ravi de vous rencontrer, princesse !
  • Moi de même. Je suis venue saluer votre épouse. Étant donné que vous venez juste de finir votre installation, je me suis dit que c’était le moment propice.
  • Ran se trouve à l’intérieur, entrez donc ! Asuma va vous guider jusqu’à elle.

 

Elle entra dans la demeure qui était de toute beauté. Après avoir suivi l’homme dans un dédale de couloirs, elle tomba sur un jardin magnifiquement décoré, et dans lequel une dame d’un certain âge et d’une grande élégance était attablée. Elle semblait faire de la calligraphie. Sa chevelure poivre et sel, était retenue en un chignon sophistiqué et gracieux, le tout surplombé par un long kanzashi* doré.

 

  • Grand-mère, tu as de la visite !

 

L’élégante dame releva la tête et fut surprise de voir Mito.

 

  • Qu’avons-nous là ? Qui est cette jeune femme ?
  • Je suis Mito Uzumaki.

 

La rouquine remercia Asuma, qui fit demi-tour.

 

  • Approchez, mon enfant.

 

Mito s’avança jusqu’à la table basse, ouvrit son panier et y sortit un petit coffret qu’elle offrit à son hôte.

 

  • C’est une spécialité de mon clan, des monakas.
  • C’est très gentil de votre part. Asseyez-vous donc.
  • Je suis venue rendre visite et apprendre à connaître votre clan. Je souhaiterais que tous nos clans puissent s’entendre et cohabiter ensemble, en paix.
  • Ce ne sera pas facile. Les Sarutobi et les Senju sont déjà alliés, mais pour les clans autrefois ennemis, c’est une autre paire de manches. Avez-vous visité d’autres clans ?
  • J’ai commencé par les Uchiha bien avant votre arrivée. Nous nous entendons bien. J’ai de nombreuses amies parmi elles.
  • Je suis ravie de l’entendre.

 

Mito passa un agréable moment au côté de la matriarche, autour d’un thé de forêt, spécialité du clan. Ran était une dame avisée et de bon conseil. Elle était aussi une ancienne kunoichi. Bien qu’elle n’ait jamais fait la guerre, elle fut néanmoins formée à la protection des civils de son clan et des villages de l’ancien territoire Sarutobi. Lorsqu’elle devint mère, elle s’appliqua à seconder son époux et à administrer le clan durant ses absences.

 

Lorsque la jeune femme sentit que son hôte était ouvert à la discussion, elle ne put s’empêcher de livrer ses rêves pour ce village. Ran comprenait son combat, et son désir de changer des règles devenues trop archaïques pour ces temps nouveaux.

 

  • C’est un rêve enfantin…
  • Mais c’est aussi ce que j’ai pensé de celui de votre fiancé. Cela ne l’a pas empêché de le concrétiser.
  • Je sais que cela peut paraître invraisemblable, mais…
  • Princesse Mito, nous les femmes, agissons différemment des hommes qui sont directement soumis à la pression et à la brutalité des champs de bataille. Et parce que nous sommes épouses, filles, mères et sœurs, nous souhaitons les préserver de la folie autant que possible. Nous pouvons alors mettre nos différends de côté et nous entendre plus facilement qu’eux.
  • Est-ce que vous pensez que nous nous entendons uniquement par sacrifice pour nos hommes ?
  • Oui. Nous avons toutes perdu un être cher de la main d’un ennemi. Le côtoyer chaque jour est difficile.
  • … Ce n’est pas ce que je ressens.
  • Vous êtes une Uzumaki. En diriez-vous autant des clans ennemis aux pays des Tourbillons ?
  • Pardonnez mon indélicatesse, mon enfant. Sachez simplement, qu’il ne sera pas aisé d’apaiser des siècles de souffrances et de haine aussi facilement. Il en va de même pour les règles instaurées depuis des temps immémoriaux.
  • Ran-Sama, je suis convaincue que mon fiancé saura nous aider le moment venu. Les femmes du clan Uchiha ont aussi le désir de changer de comportement et de rôle. Si nous parlons toutes d’une même voix, alors tout nous sera possible !
  • Dans ce cas, je vous épaulerais volontiers dans cette entreprise, sourit la matriarche.
  • Merci beaucoup ! Dites-moi, accepteriez-vous de m’accompagner visiter les clans Yuhi, Kurama et Hatake ?
  • C’est entendu. Mais avant cela, permettez-moi de vous présenter à ma petite-fille, Hiyori. Elle vous ressemble beaucoup. Peut-être acceptera-t-elle de nous accompagner, elle aussi ?

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

La journée de Mito fut enrichissante et passionnante. Elle fit la rencontre de Hiyori, une brunette du même âge qu’elle, et au fort tempérament. Ensemble, elles firent la rencontre des femmes Hatake qui se révélèrent douces et dociles, des femmes Yuhi qui se montrèrent tendues avant de finalement baisser leur garde, et enfin, de l’étrange clan Kurama qui resta très courtois mais secret. Leur rencontre fut d’ailleurs très brève.

 

  • Dame Shèn est incroyablement intimidante ! Avoua Hiyori sur le chemin du retour.
  • C’est un chef de clan, ce qui est extrêmement rare. Elle doit donc être implacable afin de ne pas montrer une once de faiblesse à ses hommes, informa Ran.
  • Ce n’est pas une raison ! Bouda sa petite-fille, faisant rire Mito.
  • Il faut leur laisser un peu de temps, leur vie à changer en l’espace de deux mois après tout ! C’est ici que nos chemins se séparent. Je vous remercie pour cette journée ! Annonça l'Uzumaki.
  • Ce fut un plaisir partagé ! Répondit Ran.
  • S’il te plaît, Mito revient nous voir quand tu veux !
  • Eh bien, j’irai voir mes amies au quartier Uchiha demain, si tu le souhaites, je peux te les présenter.
  • J’ai hâte ! Alors à demain !

 

Sur ces salutations, la rouquine reprit la route du quartier Senju. Elle ne put s’empêcher de sentir une légère tension le long de la rue principale.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Tout comme Madara le craignait, des mésententes commençaient à émerger. Des altercations entre des Kurama et des Senju eurent lieu. Les rancœurs passées avaient du mal à être digérées et mettaient à mal ce début de paix durement gagné. Kagami Uchiha, qui passait par là, s’arrêta et observa la rixe, avant de finalement tenter de calmer le groupe.

 

  • Eh les gars, du calme ! S’approcha le malheureux, avant de se prendre un coup, à son tour.

 

Ce fut la goutte d’eau pour les Uchiha qui observaient dédaigneusement les autres se battre. Ils se mêlèrent au combat qui gagna rapidement de l’ampleur.

 

  • Prison des quatre colonnes !

 

Brusquement, des piliers sortirent de terre pour former une grande prison de bois. Le chef Senju se tenait devant eux, furieux.

 

  • Si vous continuez, je vous enfermerai dans cette cellule !

 

Cela suffit à calmer les esprits échaudés. Beaucoup observaient impressionnés la gigantesque cage de bois, tandis que les Senju s’inclinèrent en signe de respect et de soumission.

 

  • Je sais que c’est difficile pour vous, mais vous devez faire des efforts ! Tenez bon encore un peu, s’il vous plaît ! Supplia le leader, en s’inclinant, à son tour.

 

La foule se dissipa et Hashirama resta là, pensif. Il reprit le chemin du Quartier Général afin de réfléchir à une solution.

 

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Modifié par Mereoleona
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Je me demandais si le clan Hagoromo allait poser de sacrés problèmes lorsque les différents clans intégreraient ce nouveau village, finalement ils se sont fait bien gérer par les clans fondateurs. Mais comme je m'attendais, ils ne vont pas en rester là. Étonnant d'apprendre que le chef des Hagoromos, Habu, compte une dizaine de fils, j'ai hâte d'en apprendre un peu plus sur eux. Si, finalement, tous partagent le même but que leur père et quelle est la nature de leurs relations à l'intérieur de cette sphère familiale ? 

Belle surprise de constater qu'Asuma Sarutobi se retrouve être de la partie, j'espère qu'on aura d'autres "surprises" de ce genre plus tard. Sinon la cohabitation entre clans est assez inégale en premier temps tout semblait aller pour le mieux, et on apprend que dans les dernières lignes ça dégénère pas mal. Donc il y a toujours beaucoup de travail à ce niveau malgré les apparences. 

Modifié par I shiro
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Le 15/08/2021 à 21:46, I shiro a dit :

Je me demandais si le clan Hagoromo allait poser de sacrés problèmes lorsque les différents clans intégreraient ce nouveau village, finalement ils se sont fait bien gérer par les clans fondateurs. Mais comme je m'attendais, ils ne vont pas en rester là. Étonnant d'apprendre que le chef des Hagoromos, Habu, compte une dizaine de fils, j'ai hâte d'en apprendre un peu plus sur eux. Si, finalement, tous partagent le même but que leur père et quelle ait la nature de leurs relations à l'intérieur de cette sphère familiale ?

 

Dans le manga, ce clan n’est évoqué que brièvement. Il n’a pas fait partie de Konoha. Je souhaitais vraiment lui donner un rôle. J’ai toujours imaginé que pour ces clans, la guerre a toujours été un but, parce que c’est d’elle que les guerriers en tirent renommée et gloire.

Habu est un personnage particulier. Je me suis inspirée, à la fois, du manga et de l’histoire du Japon (Tokugawa Ienari) pour le construire. À travers ce clan, je voulais surtout montrer que les habitants du pays du Feu ne partagent pas forcément tous les mêmes idéaux, ni même les buts qu’Hashirama ou Madara.

 

Le 15/08/2021 à 21:46, I shiro a dit :

Belle surprise de constater qu'Asuma Sarutobi se retrouve être de la partie, j'espère qu'on aura d'autres "surprises" de ce genre plus tard.

Le problème de cette période de l’histoire, est qu’il y a peu de personnages connus. J’en ai imaginé quelques-uns, mais au fil du temps je me suis demandée s’il ne fallait pas insérer des personnages du présent. Telle que je l’ai écrite, l’histoire comptera d’autres personnages secondaires.

 

Le 15/08/2021 à 21:46, I shiro a dit :

Sinon la cohabitation entre clans est assez inégale en premier temps tout semblait aller pour le mieux, et on apprend que dans les dernières lignes ça dégénère pas mal. Donc il y a toujous beaucoup de travail à ce niveau malgré les apparences. 

Oui. Les Uchiha et les Senju ont eu le temps de « s’apprivoiser » durant la construction du village. Ce n’est pas le cas des nouveaux clans. Ils doivent apprendre à cohabiter, et essayer de faire table rase du passé. La haine est toujours présente. Ces clans se font la guerre depuis l’époque d’Indra et Asura (presque 1000 ans). Cette unification ne semble pas être de tout repos pour les fondateurs. 

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Dans le chapitre précédent

Le village accueille de nouveaux habitants.

Les premières tensions apparaissent.

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CHAPITRE VI

L'ARBRE ÉLEVÉ ATTIRE LE VENT.

 

 🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Tōka Senju était une femme flegmatique, âgée d’une vingtaine d’années. Elle portait une longue chevelure brune, nouée en un chignon complexe au sommet de sa tête, laissant échapper quelques mèches. Cette coiffure était enjolivée par trois kanzashis en argent, rappelant des senbons*. Ses yeux marrons, en amande, étaient soulignés par un trait de khôl, et ses lèvres recouvertes d’un rouge à lèvres bordeaux foncé.

 

Tōka était aussi une kunoichi ; la seule de son clan. Elle pouvait alors se permettre de porter des vêtements près du corps et courts. Son kimono amarante, sans manches, était agrémenté par des jambières et protèges bras sombres, eux-mêmes revêtus de plaques métalliques. Enfin, un large obi* de couleur pêche, venait ceinturer sa taille et fermer sa tenue avec élégance. Étant orpheline depuis l’âge de huit ans, elle avait reçu l’aval, très spécial, de son ancien maître Butsuma, de fouler le champ de bataille. Afin de gagner sa croûte et justifier sa place, Tōka n’a eu de cesse de s’entraîner. 

 

Pourtant, rien ne l’a prédestiné à devenir une guerrière et conseillère de premier plan. Les femmes ninjas étaient rares, leurs missions consistaient bien souvent à espionner et à récolter des informations, au détriment de leurs vertus. La jeune fille s’était endurcie, à la fois, pour faire face à l’horreur du champ de bataille, et pour ne pas se démonter face aux regards et commentaires peu élogieux de ses collègues masculins. Elle devint une experte en illusions auditives et poisons.

 

Lorsque Hashirama prit le pouvoir, la kunoichi était déjà une guerrière renommée. Son intelligence et ses analyses furent d’une aide précieuse pour l’homme, alors novice. Bien sûr, cette place avait fait jaser ; peu de shinobis acceptaient d’écouter une femme lorsqu’il s’agissait de parler stratégie. Son caractère intransigeant lui valut d’être respectée par ses pairs. Malheureusement, c’est aussi ce qui les empêche de l’approcher.

 

En ce jour de repos, la jeune femme se leva aux aurores pour aller aux terrains d’entraînement. Elle avait placé des cibles sur des arbres, au sol et suspendus aux branches, afin de s’exercer à viser des cibles mouvantes. Après deux heures de travail acharné, elle sentit une personne s’approcher rapidement dans sa direction. En une fraction de seconde, elle se tourna et dégaina ses aiguilles, qu’elle tira au sol :

 

  • Pas mal ! Lança le nouveau venu, qui dévia de sa trajectoire et sauta habilement sur un arbre.
  • Que viens-tu faire ici ? Demanda la kunoichi menaçante, sortant cette fois, un kunai* de sa jambière.
  • Tout doux ! Je t’ai entendu t’entraîner, je suis venu voir.
  • D’ailleurs, tu t’y prends mal, si je puis me permettre.
  • C’est comme ça qu’on s’entraîne à viser et à tirer.
  • Je suis un Uchiha, et nous sommes experts en lancé d’armes !
  • Je sais qui tu es, Izuna Uchiha. Et je ne pense pas que tu aies quelque chose à m’apprendre, conclut-elle froidement, avant de retourner à ses cibles.
  • Ouille !

 

Izuna mima une attaque au cœur, avant de descendre de l’arbre.

 

  • Alors c’est vrai ce qu’on raconte, Tōka Senju est aussi froide que la glace !

 

La jeune femme l’ignora superbement et tenta de se concentrer, à nouveau, sur ses cibles. Le jeune homme, derrière elle, s’amusait à commenter et à lancer des onomatopées d’animaux lorsqu’elle s’apprêtait à tirer. Après plusieurs ratés, la kunoichi retourna finalement ses armes contre le nouveau venu, qui esquiva adroitement.

 

  • Vas-tu te taire ?!
  • Seulement si tu acceptes un duel avec moi !

Après un moment, elle soupira.

  • Très bien. Voici les règles : taijutsu et armes blanches. Pas de ninjutsu*, pas de genjutsu et… Pas de sharingan.
  • Ça marche ! Je n’aurais pas besoin de mes yeux de toute façon !

 

Il n’en fallut pas plus pour la rendre furieuse. Ils se saluèrent respectueusement et firent un bond en arrière. Ils se jaugèrent quelques secondes, et la femme fut la première à lancer les hostilités. Ils dansèrent gracieusement enchaînant les acrobaties ; Izuna esquivait les attaques pendant que son opposante le contraignait à garder ses distances. Après un temps, le shinobi, finalement lassé, lança plusieurs shurikens en l’air qu’il fit ricocher entre eux et qui retombèrent comme une pluie tranchante sur elle. In extremis, Tōka se jeta sur le côté, près des arbres, afin de se mettre à l’abri.

 

Aussi vif que l’éclair, Izuna enchaîna son combo, surprenant la combattante en apparaissant devant elle. Il la frappa d’un coup-de-poing, qu’elle contra miraculeusement avec ses protèges bras. Face à la force de l’attaque, elle ne put éviter de s’entailler à la joue avec ses protections. Elle répondit à son tour avec un coup de genou entre ses jambes qu’il esquiva, le forçant à reculer.

 

  • Ça, c’était déloyal !
  • Ça reste du taijutsu

 

La jeune femme se rua sur lui, tantō* en avant. Elle faisait habilement alterner sa lame d’une main à l’autre, l’empêchant de lire ses mouvements. Elle n’avait ni sa force, ni sa robustesse. En revanche, grâce à sa grande connaissance des poisons, elle avait longuement étudié le corps humain. Elle s’attela alors à inciser les parties sensibles et handicapantes de son adversaire. Lorsque l’homme s’en rendit compte, il prit ses distances.

 

  • Tu es sacrément maligne !

 

Izuna concentra son chakra sur ses pieds et bondit suffisamment haut, décochant une multitude d’étoiles d’acier. Les lames fusaient de toutes parts. Le shinobi utilisait sa vitesse de rotation et le vent pour contrôler les trajectoires de ses outils. Se sentant acculée, Tōka utilisa une bombe fumigène, empêchant l’ennemi de la localiser, avant de se déplacer et de lancer un fil métallique en direction des chevilles de son adversaire. Elle tira d’un coup sec pour le faire descendre de son piédestal. Grand mal lui en a pris. Izuna se laissa prendre au piège avec plaisir, réduisant dangereusement la distance entre eux. Lui tombant souplement dessus, il initia un coup-de-poing qu’il arrêta à quelques centimètres de son visage.

 

 

  • Tu as perdu.

 

Fin du combat. Izuna en sortit victorieux. Il aida la jeune femme à se relever.

 

  • Tu te débrouilles bien, mais comme je te l’ai dit, tu as des lacunes en…
  • C’est comme ça que l’on m’a appris !
  • Je peux t’apprendre deux ou trois astuces si tu le souhaites.
  • Non, merci, répondit-elle sèchement, retournant ramasser ses armes de jet.
  • Oh, allez ! Tu seras bien plus forte après ça !
  • Ah, je sais, c’est parce que je suis un Uchiha, c’est ça ?
  • Cela n’a rien à voir !
  • Alors pourquoi refuses-tu ?
  • … J’ai l’habitude de m’entraîner seule. Aurevoir !
  • Oh aller, c’est plus marrant à deux !
  • N’y a-t-il pas de kunoichis à enquiquiner dans ton clan ?!
  • Malheureusement non, les femmes ninjas sont extrêmement rares, et la plupart du temps, pas aussi jolie que toi, avoua-t-il, entrant dans son espace vital.

 

Il eut le souffle coupé. La jeune femme lui asséna un coup-de-poing au ventre. Cette fois, elle ne l’avait pas loupé.

 

  • Très bien, demain à 5 heures. Ici. Ne sois pas en retard, Uchiha !

 

Tōka quitta le terrain d’entraînement, satisfaite.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Izuna croisa son frère en rentrant au quartier Uchiha. Il l’avait quitté la veille au soir après un après-midi de paperasse ennuyeuse et urgente demandée par le Conseil des Anciens.

 

  • Onīsan, tu n’as pas l’air dans ton assiette.
  • J’ai travaillé toute la nuit.
  • Pourquoi ne m’avoir rien dit ? J’aurais pu rester avec toi et nous aurions fini plus vite !
  • Ce n’est pas ton rôle !
  • Techniquement, je suis ton assistant et…
  • Techniquement, je suis le chef de clan et je décide, point final.
  • Hm, pas dans ton assiette et de mauvais poil avec ça, je sens que ça va être une journée fantastique, répondit le cadet, avec sarcasme.
  • As-tu entendu les rumeurs, Izuna ? Interrogea l’aîné, changeant de sujet.
  • À propos de quoi ?
  • De la supposée malédiction de notre clan… Depuis l’incident au centre du village, nous sommes montrés du doigt. On nous désigne comme un clan instable et fou.

 

Le cadet était furieux. Il avait refusé l’alliance avec les Senju, mais pour son frère, il accepta de faire profil bas. Il s’était même surpris à apprécier la compagnie d’Hashirama et de certains autres membres de son clan. La construction du village avait apaisé sa haine bien ancrée. Il savait qu’il y aurait tôt ou tard des frictions, mais il ne pensait pas que l’on désignerait son clan coupable alors que les Senju et les Kurama étaient les premiers impliqués. Il fit subitement demi-tour et courut en direction du palais, laissant son frère qui l’appelait, en plan.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Parcourant les étages quatre à quatre, Izuna arriva devant le bureau des fondateurs. Sans prendre la peine de se faire annoncer, il ouvrit les portes coulissantes avec fracas, ne se souciant guère des personnes présentes.

 

  • Il faut qu’on parle ! Hurla-t-il fou de rage, sharingan activé.
  • Recule-toi maintenant ! Se leva subitement Tobirama, tentant de le retenir.
  • Pousse-toi, je dois parler avec ton frère !

 

Le regard courroucé de l’Uchiha fixait Hashirama, sans sourciller.

 

  • Laisse-le, indiqua l’aîné Senju qui s’était levé de son bureau.
  • Vous ne dites rien ?!
  • On traîne notre nom dans la boue, et vous ne dites rien ?!

 

Hashirama resta silencieux.

 

  • Nous sommes un clan maudit à ce qu’il paraît ! Nous sommes fous ! Instables ! Nous ne sommes pas dignes de confiance !
  • C’était ça, votre plan ? Nous donner une illusion de paix pour mieux nous exterminer après ?!
  • Jamais de la vie ! Mon seul plan a toujours été la paix, répondit enfin Hashirama.
  • Alors, pourqu…
  • J’ai entendu ces rumeurs, mais elles sont infondées. Ne laissez pas ces mots vous atteindre. Le chemin est encore long et les préjugés demeurent, il faut du temps pour guérir les blessures, Izuna.
  • … Tsk… Nous sommes les fondateurs ! Sans nous, il n’y aurait pas eu ce village !! Tâchez de ne pas l’oublier ! Menaça l’Uchiha en quittant le bureau, fou de rage.

 

Hashirama se rassit sur sa chaise. Il souffla pensif.

 

  • Il faut trouver une solution et vite !
  • À quoi ? Ces rumeurs sont fondées.
  • Tobirama, ce n’est pas le moment !
  • Anija ! Cet homme vient de le confirmer ! Un jour ou l’autre, ils nous trahiront !
  • Voilà exactement le genre de remarque qui rendrait fou n’importe qui ! Intervint une voix.

 

Dans l’encadrure des portes du bureau mal fermées, se dessinait la silhouette de Sasuke Sarutobi.

 

  • Maître Sarutobi, quelle surprise ! Lança Hashirama en se levant et lui présentant une chaise face à son bureau.
  • Merci mon garçon. Laissez-moi vous apprendre une chose ou deux. La paix nécessite de faire des concessions et sa base doit être solide comme du rock. L’honnêteté et la loyauté doivent être les piliers de ce village !

 

Les deux jeunes shinobis, baissèrent la tête, coupables. Le vieil homme, ravi de son effet, poursuivit :

 

  • Si vous ne faites pas taire ces rumeurs, vous distillerez la méfiance au sein des Uchiha, et la paix sera alors rompue.

 

Tobirama se sentait honteux d’avoir été découvert par le vieux singe. Contrairement à son frère, il n’avait pas la capacité de mettre de côté sa haine aussi facilement. Les souvenirs de ses nombreuses escarmouches avec les Uchiha, et ses jeunes frères morts de la main de ces derniers, avaient du mal à s’effacer. Il faisait de nombreux sacrifices pour le bien de son frère, car il croyait en la paix, mais il ne pouvait ignorer la dangerosité que représentait ce clan. Les écarter après un temps était le seul moyen pour lui de protéger son frère bien-aimé, ainsi que son rêve.

 

  • Pourquoi ne pas organiser une réunion entre chefs de clans ? Proposa finalement Hashirama.
  • Oui, mettre les points sur les i et s’accorder à éduquer nos clans respectifs, seraient un bon moyen de redémarrer sur de bonnes bases, encouragea Sasuke.
  • Très bien, dans ce cas, je vais voir Madara. Tobi, tu t’occupes des autres clans. Disons-nous pour demain matin afin de laisser tout le monde se préparer !

 

Les trois hommes acquiescèrent et se séparèrent sur cette discussion.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Habu Hagoromo admirait son armure flamboyante, fraîchement nettoyée. Il pensait au massacre qu’il allait commettre, bientôt. Le clan s’était réuni quelques jours auparavant, pour convenir d’une attaque de front sur le nouveau territoire unifié. Des bombes artisanales, fumigènes et parchemins piégés, destinés à faire des centaines de victimes, avaient été fabriqués en masse. Les Hagoromo avaient confiance en leur capacité et en leur chef. Les mercenaires, vassaux du clan, se tenaient prêts. Ces derniers étaient, pour la plupart d’entre eux, de formidables combattants.

 

En ce jour de printemps, ils étaient tous réunis devant le village Hagoromo, genoux à terre et têtes inclinées vers le sol, signe de respect pour leur leader.

 

  • Aujourd’hui est un grand jour. La fin de ces maudites merdes aux sharingans et ces faiblards Senju a sonné, commença le vil chef.

Un silence religieux. Marchant entre ses guerriers, il les observait, les jaugeait.

  • N’aillez aucune hésitation ! Aucune peur ! Ne perdez pas votre temps ! Attaquez pour tuer, simplement ! Si je vois l’un d’entre vous hésiter, avoir ne serait-ce qu’une once de peur, je vous arracherais la tête à mains nues !!

Certains déglutissaient nerveusement et transpiraient de peur. D'autres se sentaient galvanisés. Habu savait se montrer convaincant.

  • Gloire aux Hagoromo !! S’égosilla Habu, levant sa faux en l’air.
  • Gloire aux Hagoromo !! Hurlèrent de concert les guerriers.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Avant même de franchir le territoire de la coalition, les sentinelles distinguèrent un groupe armé, approchant à vive allure, sans chercher à se cacher. Ils tentèrent de sonner l’alerte, mais furent coupés, littéralement, par une rafale de vent tranchante. Le groupe continua sur sa lancée en tirant des armes de jet aux parchemins piégés sur les arbres et sur leurs victimes, qui tombaient comme des mouches.

 

Habu, à la tête du groupe et équipé de sa faux, lançait des attaques de vent en masse perforant les défenses adverses et évoluant plus profondément sur le territoire ennemi. La sensation de bien-être l’envahissait. L’adrénaline ne cessait de monter, elle lui donnait des ailes ! Une ligne de guerriers se forma brusquement devant lui :

 

  • Le rempart de terre ! Crièrent-ils en cœur, érigeant une grande muraille de terre freinant l’évolution des attaquants, malgré les nombreux kunais et shurikens piégés.

 

En réponse, les Hagoromo se séparèrent en groupes distincts, s’éparpillant dans différentes directions. Le groupe d’Habu, composé d’une cinquantaine de guerriers, faisait maintenant face à l’impressionnante muraille.

 

Quelques secondes d’un silence lourd, comme si le temps s’était arrêté

 

  • Raaaahhhhhhh !!

 

Possédés par une rage diabolique, les Hagoromo s’élancèrent, armes en avant, grimpant l’intimidant rempart, sous les yeux satisfait de leur leader.

 

  • Boule de feu suprême !

 

Surgissant par surprise au sommet de la muraille, la coalition n’avait pas dit son dernier mot. Cette attaque brûla tous les Hagoromo à sa portée.

 

Habu s’était réceptionné sur une branche d’arbre haute, observant la contre-attaque s’organiser.

 

  • Pas mal du tout… Mais ça ne nous stoppera pas ! Vermisseaux ! Hahahaha !

 

Il sauta si haut qu’il traversa en quelques secondes la distance le séparant de ses chers ennemis. Il atterrit souplement sur le mur, refoulant les attaques avec son arme. Il s’attarda sur le sommet de la muraille, éliminant les shinobis et permettant à ses hommes de finir de grimper sans encombre. Il jeta un œil en contrebas.

 

  • Regardez-moi ces petits vermisseaux s’agiter ! Hahaha !

 

Le monstre se jeta alors au sol, arme en avant, atterrissant dans un grand fracas et dispersant les guerriers adverses. Habu entama alors une danse macabre, rompant, coupant, déchiquetant les malheureux à sa portée.

 

Néanmoins, un miraculé s’échappa discrètement, prenant la direction du village, dans l’espoir de porter la nouvelle.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Aux abords du village paisible, les gardes baillaient. Ils attendaient avec impatience la fin de leur service, réfléchissant à leurs diners et à leurs activités.

 

  • On m’a demandé de m’occuper de deux nouveaux chimpanzés. Ils m’en font voir de toutes les couleurs…
  • Oh, c’est génial ! Partout, au village, les enfants parlent de vos singes. Même mes fils cherchent à en voir.
  • Hahaha ! Nos enfants ont du mal à se contenir, ils adorent ces animaux aussi.
  • Peut-être que je devrais amener mes….
  • Nous…Nous sommes attaqués !!

 

Les gardes se mirent en position de défense.

 

  • Nous sommes attaqu…
  • Entends-tu ça ?
  • Oui, mais je ne comprends rien !

 

Au loin, la silhouette, de plus en plus claire, d’un shinobi se dessinait. Il semblait blessé.

 

  • Reste ici, je vais aller voir !

 

En approchant, il découvrit avec horreur l’une des sentinelles des postes d’avant-gardes, tituber, couvert de multiples entailles.

 

  • Ehh ! Tiens bon ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
  • Nous sommes attaqués !!! Révéla-t-il, avant de s’évanouir.

 

Au village, certains habitants s’approchèrent curieusement. À la vue du combattant évanouis, ils commencèrent à s’enfuir, propageant l’information. Les shinobis présents sur les lieux tentèrent d’apaiser la foule, pendant qu’un autre portait la nouvelle au QG.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Un garde entra dans le bureau où se déroulait la première réunion des six clans. Il s’annonça avant de révéler la nouvelle, à son tour :

 

  • Maîtres, nous sommes attaqués !
  • Nous n’avons rien entendu !!

 

Le territoire était protégé par un système de cloches. Ces dernières, fixées aux postes d’avant-garde, permettaient d’être entendues à des kilomètres, lorsqu’elles sonnaient.

 

  • Ce sont les Hagoromo, leurs techniques de vent ont tout détruit !
  • Où se trouvent-ils ? Demanda Shinku.
  • Je n’ai pas plus d’information. Il n’y a qu’un shinobi qui est revenu. Il vient du poste Ouest. Il a été conduit à l’hôpital.

 

Il n’en fallut pas plus pour que les chefs sortent rapidement se préparer et hurler les premiers ordres. Les civils furent sommés de rentrer chez eux et de rester cloîtrés. Hashirama et Madara convergèrent directement en direction de l’ouest, l’endroit d’où venait la victime. Tobirama et Izuna, accompagnés d’un groupe, prirent le chemin qui conduisait à la limite de leur territoire, près de la rivière Naka. Sasuke et Asuma bifurquaient à l’opposé, à l’est. Enfin, trois groupes de shinobis menés par les leaders Kurama, Yuhi et Hatake entourèrent le village en trois points, afin de le défendre.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Tobirama et Izuna évoluaient dans la vaste forêt, atteignant les limites de leur territoire, là où continuait de s’écouler la rivière Naka. Bientôt, ils tombèrent nez à nez avec des enfants armés jusqu’aux dents et couverts d’un étrange plastron blanc qui jurait avec la couleur de leurs armures. Pourtant, ces enfants ne semblaient pas vouloir se battre, ils se jetaient simplement sur eux. Après quelques échanges de coups, Izuna hurla :

 

  • À couvert !! Ce sont des kamikazes* !!

 

Ses sharingans avaient percé le sceau invisible sur l’armure et permis de donner l’alerte pour ceux qui pouvaient encore y échapper. Une première déflagration se fit entendre, emportant hommes et végétation.

 

  • Tobirama, il faut les isoler et les désarmer ! Utilise tes techniques d’eaux !
  • Ne me donne pas d’ordre, je sais ce que j’ai à faire !

 

Le shinobi aux cheveux blancs créa alors de multiples clones de lui-même, qui composèrent de concert, une série de signes :

 

  • Technique de la prison aqueuse !

 

Les enfants à sa portée, furent enfermés dans des pièges aqueux. D’autres guerriers utilisaient leurs techniques afin de contenir les assaillants. Le but étant de les empêcher de se tuer ; ils étaient une mine d’informations précieuses pour le village.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Après plusieurs minutes de manœuvres, le groupe soufflait enfin, ravi d’avoir pu stopper les mouvements ennemis.

 

  • Des enfants kamikazes… Même nous, on ne fait pas ça ! Lança un guerrier, choqué.

 

💥💥💥💥💥

 

Soudain, une chaîne d’explosion retentie, balayant toute la zone.

 

Tobirama se releva le premier. Légèrement assommé, ses sens encore engourdis, il s’efforça de rester éveiller. Devant lui, tout n’était que ruine, morts et désolation. L’eau si claire, était désormais parsemée de rochers, tronc d’arbres, cadavres et de sang. Titubant, il se dépêcha de venir en aide aux shinobis encore en vie.

 

  • Eh Izuna, debout ! Il y a peut-être d’autres ennemis dans le coin !
  • Les Hagoromo sont définitivement cinglés, murmura un guerrier, tentant de se relever.
  • Raison de plus pour les stopper et les annihiler définitivement ! Répondit Izuna, furieux.

 

Parmi les kamikazes, aucun n’avait survécu. Bien vite, les guerriers réalisèrent que les bombes artisanales avaient été fabriquées avec un limitateur. Si les bombes n’étaient pas enclenchées manuellement, elles finissaient, tôt ou tard, par exploser.  

 

Afin de ne pas s’attarder dans la zone, le groupe se divisa. Pendant qu’on rapatriait les corps, d’autres se séparaient à la recherche d’ennemis. Tobirama sortit un rouleau duquel il invoqua un set de quatre étranges bambous.

 

  • Ce sont des bambous de foudre, utilisez-les en les pointant vers le ciel pour lancer l’alerte en cas d’autres attaques.

 

Sur ces mots, le groupe se sépara.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Du côté Est, Asuma s’enfonçait dans les bois. Les singes du clan se mouvaient d’arbre en arbre à ses côtés. Il était suivi de près par Sasuke et son groupe. Sans tarder, ils arrivèrent au beau milieu d’une clairière parsemée de grands arbres, ici et là. Étrangement, il n’y avait pas âme qui vive.

 

  • Il n’y a rien, jugea un combattant un peu trop téméraire.
  • Justement, c’est trop calme, répondit Asuma, sentant le danger.

 

 Il scrutait le terrain en quête du moindre indice.

 

  • Oui, ils sont là et ils nous encerclent, informa calmement Sasuke.

 

Tout le monde était sur le qui-vive, scrutant le ciel, le sol, les arbres, et même attentif au moindre bruissement de feuille.

 

  • Formation en cercle dos à dos ! Ordonna le vieux singe.

 

Instantanément, Sasuke lança une attaque devant lui transformant la terre en mare boueuse, levant alors le camouflage ennemi et débutant les hostilités. Les mercenaires s’élancèrent sur le groupe, prenant chacun un ou deux combattants adverses.

 

Sasuke Sarutobi, malgré ses quatre-vingts printemps, était aussi agile et rapide qu’un singe. Ses sens aiguisés lui permirent d’identifier la technique « camouflage dans la roche » et de perturber la concentration de celui qui la maintenait. Ceux qui se jetèrent sur lui, piétinèrent la mare boueuse, se rendant compte tardivement, de la nature de la technique « marécages des limbes » qui les engloutie entièrement.

 

De son côté, une jeune kunoichi du clan Yuhi se défendait contre un imposant mastodonte. Il frappait fort, et la jeune femme esquivait ses coups facilement. Elle finissait de grimper à un arbre et se jeta sur lui, atterrissant souplement sur ses épaules. Elle utilisa les bandages, enroulés autour de ses avant-bras, pour l’étrangler. Une fois le mercenaire à genoux et légèrement sonné, elle se réceptionna devant lui :

 

  • Puissante illusion distordue !

 

Aussitôt, l’assaillant se retrouva enfermé dans une illusion où il se voyait enchaîné par les racines d’un arbre, jusqu’à être totalement absorbé. La guerrière profita de ce moment pour lui porter un coup de kunai mortel à la carotide.

 

Pas le temps de souffler. Elle se retourna pour contrer un autre malfrat, qui venait juste de tuer un membre de son groupe. Elle fit un bond en arrière et tenta de l’enfermer dans une illusion, à son tour.

 

  • Les terribles genjutsus des Yuhi, complimenta le mercenaire avec un sourire mauvais.
  • Tsk…
  • Le problème, c’est qu’ils ne valent pas ceux des Uchiha, hahaha !

 

La Yuhi esquivait habilement ses attaques, l’entaillant parfois, et usant intelligemment de son environnement. Mais cette danse dura trop longtemps, au point où elle se retrouva essoufflée. Elle fut prise de court lorsqu’elle ses pieds s’emmêlèrent dans des branches tombées d’un arbre. Elle sentait sa fin arriver lorsqu’Asuma surgit derrière l’ennemi et lui donna un violent coup à la tête avec ses lames de chakra.

 

  • Reste sur tes gardes, ce n’est pas fini !

 

La jeune femme acquiesça, se releva et retourna au combat.

 

Après presque une heure de lutte acharnée, les derniers mercenaires Hagoromo rendaient leurs derniers souffles. Bien que cela fut une victoire, elle était amère pour le groupe. Les guerriers, silencieux, se recueillaient sur les dépouilles de leurs frères tombés, tentant de refouler leurs rages.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Hashirama et Madara arrivèrent enfin sur le champ de bataille et ils constatèrent avec effroi la monstrueuse hécatombe performée par le shinigami Hagoromo. Ce dernier se tenait fièrement au sommet d’une pile de cadavres nettoyant sa lame ensanglantée. Il les attendait.

 

  • Les deux imbéciles heureux !!
  • On raconte que vous êtes en couple ! Hahahaha !!
  • Tu as assez fait de dégâts comme ça, Habu. Sonne le retrait de tes troupes, maintenant ! Nous avons l’avantage du terrain et du nombre, ordonna un Hashirama devenu blême.
  • Je ne parle pas avec les faibles…

 

Le monstre se tourna alors vers le leader Uchiha.

 

  • Je suis étonné de toi, Madara. Je croyais que tu étais comme moi. Le combat avant tout !!
  • Les temps changent…

 

Sans attendre, Madara s’élança sur son nouvel adversaire. Toute sa colère et sa frustration contenues se déversèrent sur lui. Un combat ahurissant, mêlant taijutsu et ninjustu se déroulait devant les yeux d’innombrables shinobis du village. Beaucoup étaient admiratifs de sa force, d’autres furent renforcer par un sentiment de crainte. Hashirama se concentra sur les soins et l’évacuation des guerriers vers le village. Il décida de laisser son ami se déchaîner, il en avait besoin.

 

Les cliquetis des armes s’entrechoquaient inlassablement. Parfois, l’odeur métallique du sang envahissait les narines, des bruits sourds de corps tombant au sol, ou le craquement des os se faisaient entendre. Alors que le champ de bataille était plus actif que jamais, un serpent blanc gigantesque fit son apparition. Ce dernier provoqua l’horreur et la fuite dans les deux camps, lorsqu’il se mit à gober les cadavres, et les malheureux encore en vie. Au sommet de sa tête, trônait fièrement le leader Hagoromo.

 

  • Il n’y a pas à dire, tu es devenu un vrai monstre, Madara ! Ces yeux… Ce ne sont pas les sharingans, n’est-ce pas ?
  • Très bien ! Laisse-moi te présenter le roi des Serpents ! Hahahaha ! Peu importe tes techniques, tu ne peux rien face à lui ! Amuse-moi encore un peu !
  • Comme tu voudras…

 

Sa colère se muait dangereusement en folie. Un sourire machiavélique naquit sur ses lèvres. Le leader Uchiha semblait transformé. Son chakra, habituellement bleu clair, s’assombrit, devenant dense. Son œil se mit à saigner abondamment, et un squelette se forma autour de lui. Bientôt, l’invincible armure Susanō fit son apparition.

 

  • Su… Susanō ?!
  • … Qui a-t-il, Habu ? Tu sembles inquiet…
  • J’en ai entendu parler, mais je ne pensais pas que tu avais une maîtrise aussi poussée de ton dōjutsu !

 

Ce fut le début d’un combat impitoyable aux ravages titanesques. Aucun des combattants ne lâchait. Madara avait fini de s’amuser. Les lames du samouraï de chakra battaient le sol dans le but d’empaler la créature visqueuse. Cette dernière, rapide et souple évitait les attaques, tout en avançant vers son adversaire. Lorsqu’enfin elle atteignit sa cible, elle s’enroula autour du guerrier géant, tentant de l’immobiliser.

 

  • Amaterasu !

 

L’autre œil de l’Uchiha saigna. Instantanément, les mythiques flammes noires prirent d’assaut le gigantesque serpent blanc, qui se tortilla avant de relâcher sa proie. Habu échappa à cette attaque, miraculeusement.

 

  • Toujours en vie, Habu ?
  • …Tsk…

 

Après quelques secondes, Madara décida d’éteindre ses flammes. La carcasse du monstre gisait au pied du Susanō.

 

  • Qu’est-ce que je vais faire de toi, hum ?

 

Il annula son armure et s’élança sur son adversaire. C’est à ce moment, que le sol se fragmenta et que la carcasse du serpent fondit. La grande gueule béante du monstre surgit de sous-terre, dans l’espoir de l’avaler.

 

  • Pauvre imbécile ! Les serpents muent, très cher  ! Haha !
  • C’est tout ce que tu as ?

 

Le serpent blanc fut à nouveau immobilisé. Sur ses rétines s’imprimaient désormais trois tomoes*, signe distinctif du sharingan. Madara se réceptionna nonchalamment sur la tête du serpent, défiant l’ancien maître. Revanchard, il obligea l’animal à utiliser son panel de techniques empoisonnées contre son propre invocateur. Malgré ses techniques de vent, Habu fut touché par l’animal. Le venin de ce monstre d’écaille était violent. Madara, du haut de sa tour d’ivoire, observait l’homme se défendre, attaquer, jusqu’à diminuer. Après plusieurs minutes qui semblèrent des heures, le quadragénaire tomba à genoux. Son chakra était épuisé et sa faux brisée.

 

  • Une dernière volonté ? Demanda un Madara hautain et supérieur.
  • Ma…Ma volonté… Ne… Ne s’éteindra pas, gamin… Mes fils… Mes… Ils continueront mon travail… Jus… Jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de vous !!!

 

Alors que le chef Uchiha s’apprêtait à sonner le glas de sa vie, il fut arrêté par des piliers de bois qui l’encerclèrent.

 

  • Non, Madara ! Nous avons besoin de lui en vie !
  • Pourquoi faire ? Tu crois que les Hagoromo ont quelque chose à nous apprendre ?!
  • Jetons-le dans nos cachots et décidons plus tard. L’essentiel est d’arrêter le massacre !

 

Pour toute réponse, Madara fit apparaître un bras armé squelettique fait de chakra, qui trancha nette la tête de l’animal géant. Il tourna le dos à son ennemi.

C’est ainsi qu’Habu Hagoromo fut enchaîné et traîné fièrement, comme un trophée de guerre au village nouvellement formé.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Devant les portes du village, un groupe d’ennemis courait à vive allure. Il s’approchait, mais n’était pas en mesure de voir le village, seulement l’attroupement. Les Kurama et les Yuhi avaient combiné leurs techniques afin de camoufler le village.  

 

  • Cible en approche ! Indiqua un Uchiha à Shèn.
  • Bien ! L’ennemi utilise essentiellement des techniques de vent et des parchemins explosifs. Messieurs, préparez-vous au combat !

 

Lorsque l’ennemi fut à moyenne distance, les shinobis protecteurs s’engagèrent au corps-à-corps. Les ennemis n’étaient pas nombreux, mais ils étaient forts. Cela promettait une longue et pénible bataille.

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Dans le chapitre précédent

Les Hagoromo passent à l’attaque.

La coalition entre en scène.

 

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CHAPITRE VII

L'ARBRE APRÈS LE VENT EST ROBUSTE...

 

 🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Les rues du village avaient été désertées. Les cris et rires d’enfants s’étaient estompés, laissant place aux bruits de pas lourds et pressés, qui allaient et revenaient sans cesse. Sarutobi Ran avait pris le contrôle de la situation en main. À ses côtés, quelques guerriers et civils compétents s’étaient organisés pour protéger et calmer la population. 

Lorsque l’alerte fut officiellement sonnée, les villageois s’étaient affolés. Les enfants et les personnes fragilisés étaient envoyés au QG, l’endroit le plus éloigné des portes. En complément des guerriers, les primates du clan Sarutobi s’étaient éparpillés pour se positionner sur les structures les plus hautes du village, afin d’y monter la garde. Le chef Hatake avait laissé derrière lui son escouade de chiens traqueurs qui patrouillaient au sol. Dans chaque quartier, les habitants, anxieux, se rassemblaient dans les grandes maisons principales et patientaient.

 

Aux portes du village, des tentes de fortune avaient été levées. Mito, accompagnée de Hiyori et Ritsuko, filtraient et redirigeaient les retours des combattants, afin de ne pas engorger l’hôpital. L’Uzumaki, comme tous les membres de son clan, était douée dans l’art du fūinjutsu*. Elle l’utilisait judicieusement pour sceller, temporairement, les blessures nécessitant des soins importants et urgents.

 

Ritsuko pratiquait sur les blessés légers, la technique de la « paume mystique », enseignée par son amie rousse à certaines femmes du village. Bien que cette maîtrise fût réputée relativement basique, elle sollicitait un contrôle précis de son chakra. En complément, elle appliquait des bandages et pansements aux combattants n’ayant pas besoin d’aller à l’hôpital dans l’immédiat.

 

Enfin, très à l’écart des autres tentes accueillant les blessés, Hiyori s’occupait des héros tombés au combat. Elle avait pour rôle, délicat, de rendre présentable les défunts. Elle tenait une liste dans laquelle étaient répertoriés leurs prénoms, lorsqu’ils étaient connus, leurs clans d’appartenance et la tranche d’âge. Tout cela afin de faciliter et guider les familles, le moment venu.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Pendant ce temps, à l’extérieur du village, Shèn résistait afin de contenir l’illusion intacte. Juste devant les portes du village, elle s’était assise en tailleur, formant et maintenant le mudrā* de la chèvre. Elle parvenait à rester concentrée sur sa tâche, tout en dirigeant son groupe. Elle était assistée de deux combattants, qui lui rapportaient les nouvelles du front.

 

Shèn était une dame âgée d’une cinquantaine d’années, au visage strict et tatoué d’une fleur de lotus rouge au centre de son front. Ses yeux noirs, sans pupilles, semblaient toujours vides, ce qui lui valut sa réputation de femme intimidante ; car il était impossible d’y lire la moindre parcelle d’émotion. Sa longue chevelure noire était habituellement coiffée en un haut chignon soutenu par un long kanzashi. Toutefois, sur le champ de bataille, elle lâchait ses cheveux pour les unir en une natte en leurs bouts, le tout surmonté par un chapeau conique en bambou, cachant une grande partie de son visage à ses adversaires. Elle portait une longue et ample qipao*, de couleur verte forêt, rattachée par un ornement doré au niveau du col. Ses manches larges et longues lui offraient la possibilité d’y cacher toutes sortes d’objets contondants, ainsi que de former des signes sans être vue.

 

  • Dame Shèn, l’ennemi a percé notre défense sur le côté est !
  • Quelles sont les capacités de l’ennemi ?
  • Il utilise des chakrams* de vent et de feu, et des parchemins explosifs ! Nous n’avons pas d’autres possibilités que la défense, et même nos…
  • Il a compris. Il cherche à m’approcher…
  • … Que devons-nous faire, maître ?
  • Renforcez vos défenses autour de moi, laissez-les s’approcher, nous allons les prendre au piège dans un genjutsu !

 

Très vite, les combattants se replièrent en position de défense. Ils s’éloignaient de l’ennemi tout en resserrant leurs rangs. Les shinobis Kurama et Yuhi se plaçaient autour de leur cheffe, se préparant à lancer des illusions en masses.

 

Des murs de terre et d’eau s’érigeaient et des lignes de feu se traçaient. La coalition cherchait à délimiter et à freiner l’invasion.

 

  • Dame Shèn, ils savent que nos illusions ne se déclencheront qu’au contact visuel… Le piège va se retourner contre nous ! Il y a beaucoup trop de morts de notre côté ! Désormais, nous sommes en sous-nombres et nous…
  • Vas-tu te taire ?! Menaça le leader.

 

La noble dame se leva et hurla ses derniers ordres avant l’arrivée de l’ennemi.

 

  • Écoutez-moi ! Ces imbéciles regarderont vos mains. C’est sur elles que vous devez reposer vos illusions ! Lorsqu’ils seront immobilisés, utilisez vos techniques les plus puissantes pour les tuer, sans tarder !

 

Les Kurama étaient confiants, mais ce n’était pas le cas des autres shinobis. Ils acquiescèrent sans y croire.

 

  • Utiliser le genjutsu sur un champ de bataille… Je n’ai jamais vu ça ! Murmura, dans sa barbe, un combattant.
  • On va tous y passer…
  • Cette bonne femme n’a aucune expérience des champs de bataille… Et Merde…

 

Silence

 

Quelques secondes d’un silence angoissant, ponctué par des déglutitions nerveuses, des respirations de plus en plus rapides et des jambes de plus en plus tremblantes. Tout le monde se tenait prêt à jouer sa partie.

 

  • Ils sont là ! Mima un éclaireur, lançant l’assaut.

 

Immédiatement, les utilisateurs de genjutsu composèrent leurs mudrās, mettant en évidence leurs mains, pendant que d’autres allaient au contact de l’ennemi, entrechoquant leurs armes. Le combat faisait rage, de nombreux morts étaient à déplorer. Le leader Kurama avait conscience que s’ils tombaient, le village serait massacré en grande pompe, sans égard pour les femmes et les enfants.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Sur le flanc ouest, le groupe de Yuhi Shinku se débattait, tant bien que mal. Tōka faisait partie de cette unité. Elle s’était revêtue de son armure rouge pour l’occasion, et performait son genjutsu auditif avec son instrument de musique de prédilection ; le shamisen*. La kunoichi s’était cachée en hauteur, sur les branches d’un arbre feuillu, restant à distance de son groupe. Sa musique illusionnelle libérait des ondes sonores paralysantes ; quiconque entendait ses notes était plongé dans un état d’hébétement.

 

Ainsi dissimulée, Tōka avait une vue d’ensemble sur le champ de bataille. Elle ajustait la portée de ses techniques d’illusions, lorsque ses ennemis parvenaient à se faufiler dans la zone qui la séparait de son groupe. Elle était le dernier bastion qui protégeait la muraille, momentanément invisible, du village.

 

  • Tiens, tiens… Je t’ai trouvé, petit rat ! Entendit-elle.
  • Qu’est-ce que… !!!
  • Il résiste à mon genjutsu ! Comment est-ce possible ?! Plus important… Je ne l’ai pas entendu, ni même sentit s’approcher !!

 

La guerrière se releva rapidement, cachant sa surprise. Son instrument sur le dos, elle s’élança, agilement, de branche en branche, jusqu’à atteindre son adversaire.

 

  • Si je frappe la première, je garderai le contrôle du combat !
  • Aiguilles empoisonnées ! Murmura-t-elle.

 

À quelques mètres de son adversaire, Tōka tira des senbons imbibés de chakra et de poisons. L’homme, gigantesque et tout en muscle, présageait un combattant exceptionnel. Alors, la jeune femme gardait ses distances, tout en veillant à ne pas rester immobile.

 

De son côté, l’opposant semblait confiant. Son sourire en coin n’inaugurait rien de bon.

 

  • Réessaye, petit rat !
  • Il n’a pas bougé d’un iota ! J’étais pourtant sûre que mes aiguilles le toucheraient !
  • Tsk… Aiguilles empoisonnées !!!

 

Aucun effet. L’homme, hilare, continuait de la provoquer.

 

  • Encore une fois, petit rat ! Hahaha !!
  • Ce n’est pas possible ! Comment fait-il ?!!
  • Aiguilles…
  • Épée du vent ! Contra le guerrier.

 

L’air sembla se distordre. Une lame invisible s’abattit sur la kunoichi. Cette dernière, instinctivement, plaça son instrument devant elle, qui se brisa sous la force de l’impact. Elle fut projetée quelques mètres plus loin, mais réussit à se stabiliser et à se replacer sur une branche.

 

  • Je vois… Tu utilises des techniques de vent… C’est comme ça que tu parviens à réorienter mes senbons.
  • Je n’ai pas besoin de forcer avec toi ! Je n’ai pas eu besoin de forcer non plus, avec tes petits camarades ! Hahaha ! Vous êtes tellement faibles que ça en est pathétique !
  • Tsk…

 

Ç’en était assez. Tōka, folle de rage, s’élança sur son adversaire, ignorant ses qualités physiques évidentes. L’homme, toujours aussi confiant, la laissa s’approcher. Dans un geste purement provocateur, il tendit ses bras, comme une invitation à le blesser.

 

  • Hahaha !
  • La danse des aiguilles empoisonnées !!

 

Elle s’arma de trois longs senbons empoisonnés à chaque main, qu’elle maintenait entre ses doigts fermés, comme des griffes. À la dernière seconde, elle s’accroupit et entama alors une succession de rapides coup-de-poing, tentant de percer le bas du corps de l’homme… En vain.

D’un geste rapide, ce dernier saisit la kunoichi par les cheveux, et la remonta jusqu’à son visage.

 

  • Armure du vent… Petit rat ! Si tu ne peux pas me toucher à distance, tu ne pourras pas faire grand-chose non plus de près… Hahaha !
  • Sa maîtrise du chakra est exceptionnelle ! C’est pour ça que je n’arrive pas à le jauger ! Jouons le tout pour le tout, alors !
  • … Tsk… Il te faut tes deux mains pour composer tes signes, grand dadais !

 

Dans un dernier élan, elle lui planta l’une de ses aiguilles dans le cou.

 

  • Ahhhhhhh !

 

L’homme touché, posa un genou à terre, libérant par la même occasion son otage.

 

  • Haaa…Ha…
  • … On ne t’entend plus jacasser…
  • Technique de vent …Pre…ssion ravageu..se ! Vociféra-t-il, dans un ultime effort tentant de résister.

 

Le souffle, quoiqu’affaiblit par l’empoisonnement, restait tout de même important. Une véritable petite tornade prenait forme et ampleur. La jeune femme se releva et s’éloigna spontanément. Elle fut tout de même touchée. L’explosion la balaya violemment, sur plusieurs mètres, emportant aussi une partie de la végétation. Tōka heurta plusieurs branches d’arbres et reçut quelques projectiles ; son atterrissage fut très violent.

 

De son côté, l’assaillant convulsa ; ses yeux, son nez, ses oreilles saignaient abondamment. Sa peau prenait une teinte violacée.

Après plusieurs minutes allongée, évanouie au sol, Tōka réémergea. Elle tenta de se relever, mais prit conscience de ses blessures. Son armure avait volé en éclats, elle avait de multiples entailles, la cheville cassée, et une blessure plutôt sérieuse au niveau du ventre. Plus loin, elle distingua son adversaire, figé, à genoux.

 

  • Est-il mort ? … Dire qu’il n’était pas à pleine puissance….

 

Elle plaqua ses mains contre sa blessure à l’abdomen avant de se rendre compte qu’elle était surtout entourée de deux hommes accroupis à quelques mètres d’elle. Ils l’observaient silencieusement. Ils s’approchèrent un peu plus tandis qu’elle s’obligeait à rester éveillée.

 

  • Ce n’est pas vrai… Merde… Je suis mal !

 

Tōka se risqua à une dernière technique forçant sur ses ultimes réserves de chakra.

 

  • Nu… Nuage de poison ! Souffla-t-elle en direction des deux hommes qui s’éloignèrent rapidement.

 

Se pensant à l’abri, elle se releva et décida de rejoindre le reste de son groupe tant bien que mal.

 

  • Tu es bien naïve, femme !

 

Le duo avait tout simplement contourné son nuage toxique. Ils la rattrapèrent et la mirent à genoux, accentuant sa fracture à la cheville. Tōka comprit qu’ils n’avaient pas l’intention de la tuer, mais de l’humilier. Des larmes de rage coulaient maintenant le long de ses joues, alors que l’un de ses agresseurs commençait à se défaire de la partie inférieure de son armure, pendant que l’autre la maintenait par ses cheveux défaits et liait ses mains derrière son dos.

 

  • Amusons-nous un peu, avant de la tuer, mon frère !
  • Cette salope a réussi à crever notre grand frère !

 

Tōka, à moitié consciente, priait pour qu’un miracle se produise. La peur avait pris possession de son esprit, et petit à petit ses regrets la submergeaient.

 

  • Qu’est-ce que je fais là ?! J’aurais dû rester au village…
  • Ce n’est pas très noble de votre part, messieurs…

 

Tōka ouvrit grand les yeux. Les deux hommes, eux, se tournèrent en direction de la voix. Ils tombèrent sur une paire de sharingan aux étranges motifs tournoyants.

 

  • Eh toi ! Qui est….
  • Tsukuyomi.

 

Les agresseurs s’immobilisèrent, relâchant Tōka dans le processus. Ils avaient succombé à la terrifiante illusion du kaléidoscope hypnotique. Izuna, car c’était lui, ne prit pas la peine de les achever. Il les laissa souffrir et mourir de la plus ignoble des manières. Il s’approcha de la jeune femme qui gisait au sol.

 

  • Eh ! Tout va bien ?!

 

Aucune réponse. La guerrière s’était évanouie.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Aux portes du village, Shèn maintenait toujours l’illusion intacte. Sa stratégie, quoiqu’inhabituelle, avait pris au dépourvu l’ennemi. Les guerriers, regonflés de courage, avaient alors lutté de plus belle, réussissant à travailler de concert.

 

  • C’est un véritable exploit, dame Shèn ! Félicita l’un de ses assistants.
  • Nous n’avons pas encore battu l’ennemi ! Restez concentré !

 

Même si les assaillants étaient moins nombreux, ils restaient individuellement supérieurs. De ce fait, les contenir et les repousser n’étaient pas sans conséquence. Ces derniers utilisaient judicieusement les explosions générées par leurs parchemins pour blesser, désorienter, freiner leurs adversaires, et frapper au moment opportun. La coalition voyait ses effectifs se réduire sérieusement, pendant que les derniers mercenaires Hagoromo avançaient dangereusement vers le leader Kurama.

 

  • Visez la bonne femme !!
  • Protéger le maître ! Avec vos corps s’il le faut !

 

La tension était à son comble.

 

Une explosion retentit. Un chakram de feu sortit de la fumée et fila tout droit sur la kunoichi. Shèn se releva, levant accidentellement son illusion et révélant les portes du village.

 

  • Eh merde !

 

Un de ses assistants se positionna devant elle, recevant de plein fouet l’arme enflammée. Il tomba au sol, inconscient.

 

  • Ce n’est pas fini ! Dame Shèn, attention !!
  • Hmm ?!

 

Dans l’ombre du chakram de feu, s’était dissimulé un chakram de vent. Shèn sortit son tantō de sa manche et contra l’arme.

 

  • Bien essayé ! Cette arme de vent a nourri les flammes du premier, et est même beaucoup plus aiguisée ! Mais ça ne fonctionne pas contre moi…

 

L’arme, ayant fini de tournoyer, fut repoussée et retomba au sol. Alors qu’elle s’apprêtait à entrer dans la danse, la kunoichi s’immobilisa. Au loin, le groupe d’Hashirama et Madara faisait son retour. Devant eux, Habu, blessé et ligoté, était traîné par des Uchiha, dont les yeux écarlates brillaient de fierté.

 

  • Hagoromo ! Vous avez perdu ! Vous êtes encerclés et votre leader a mordu la poussière ! Hurla la cheffe, tentant de mettre fin à la bataille.
  • Huh ?!!
  • Vous n’avez qu’à regarder derrière vous !

 

Les derniers shinobis de l’alliance, épuisés, blessés, luttant pour leurs vies, voyaient une lueur d’espoir se rallumer.

 

  • C’est Hashirama-Sama et Madara-Sama !!!
  • Nous sommes sauvés !!!

 

Les mercenaires Hagoromo, pris aux pièges, s’élancèrent sur eux, préférant la mort.

 

  • Ce n’est pas trop tôt ! Lança la noble dame Kurama, soulagée.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Sur tous les champs de bataille, les derniers assaillants furent, peu à peu, mis hors d’état de nuire. Les groupes d’Izuna, Tobirama et Sasuke arrivèrent en renfort des groupes protégeant le village.

 

Bientôt, tout le monde fut réuni devant les grandes portes. Ils entrèrent au village, acclamés par les médecins et shinobis qui avaient gardé le fort. Bien vite, les blessés et les morts furent pris en charge. Dans les quartiers, la nouvelle se répandit et les familles commencèrent à sortir afin de rejoindre leurs proches.

 

Habu Hagoromo enchaîné, fut emmené à la prison du village. Les habitants le regardaient traverser la grande rue principale. Certains lui crachaient dessus ou lui jetaient des pierres et d’autres encore le couvraient d’insultes.

 

  • Qu’il soit surveillé 24 heures sur 24. Ne lui adressez pas la parole et n’entrez pas dans la cellule ! Ordonna Madara.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Les chefs de clans et leurs seconds s’étaient réunis au palais. Ils discutaient de leurs missions quand Madara se montra enfin.

 

  • Bien, maintenant que tout le monde est là, nous pouvons commencer ! Annonça Hashirama.

 

Sasuke prit la parole le premier :

 

  • Nous avons été pris au piège par des shinobis. Bien que l’emblème des Hagoromo fût visible sur leurs armures, ils n’en étaient pas. Peu d’entre eux utilisaient des techniques de vent.
  • Ce sont des mercenaires et fugitifs d’autres pays.
  • Je vois, si ce sont des fugitifs, ils ont probablement une certaine valeur aux yeux de ceux qui les recherchent ! Nous pouvons aisément gagner de l’argent en les capturant…

 

Les hommes se tournèrent vers la seule femme de la tablée, choqués par la teneur de ses propos. Les shinobis étaient des guerriers défendant des valeurs qui leur étaient propres. Parler d’argent, lorsqu’ils venaient d’essuyer une telle déconvenue était déplacé.

 

  • Ce n’est pas le sujet ! Nous devons savoir s’ils restent des membres armés qui seraient susceptibles de nous attaquer encore ! Intervint Shinku Yuhi.
  • La guerre nous coûte cher, les pertes d’aujourd’hui doivent être compensées et….
  • Cela suffit !

 

Madara était lassé par ce discours abject. Il réorienta la discussion.

 

  • Il y a plus urgent ! Nous devons répondre à leur attaque. Nous devons pénétrer le territoire Hagoromo et les mettre hors d’état de nuire !
  • Je refuse de commettre un génocide, Madara !
  • Anija, nous avons été confrontés à des enfants kamikazes !!!
  • C’est malheureux, mais je suis d’accord avec Madara-Sama ! Renchérit Chūshin Hatake.
  • Ils entraînent leurs enfants à commettre des massacres. Les Hagoromo sont réputés pour perpétrer des attaques ignobles sur des villages non armés !
  • Dans la mesure du possible, nous pouvons toujours tenter d’éliminer les mercenaires et les shinobis seulement, intervint Sasuke.

 

Le leader Uchiha n’aimait pas la tournure de cette conversation. Son regard se faisait sombre, la colère le gagnait.

 

  • Il faut tous les tuer !
  • Leurs enfants sont comme nous, ils ont été élevés pour haïr. Que croyez-vous qu’ils feront lorsqu’ils seront adultes ?!
  • Madara ! Les enfants peuvent changer ! Ils sont le futur, si nous leur montrons la bonne voie, je suis sûr qu’ils ne tenteront aucune vengeance !
  • Aniki*, les Hagoromo sont censés être aussi puissants que les Senju ou les Uchiha ! Malgré cela, bien que leur attaque fût aveugle et de front, ils ont mis en difficulté six clans !! Lança Izuna à l’adresse d’Hashirama.
  • C’est exact, nous avons été humiliés ! Et nos pertes sont lourdes ! S’emporta le leader Yuhi.
  • Les Hagoromo restent un grand clan du pays du feu, leur nature élémentaire est rare et très utile. N’oubliez pas que détruire un clan signifie diminuer la puissance d’un pays, tenta de tempérer le vieux Sarutobi.

 

Après plus d’une heure de débat, les leaders choisirent de procéder à l’élimination pure et simple des guerriers et vassaux Hagoromo. Les femmes et les enfants seront épargnés et ramenés au village, où ils seront gardés sous étroite surveillance.

À la suite de cette réunion, des équipes furent formées. Guidées par Madara et Chūshin Hatake, elles auront pour mission de pénétrer le territoire Hagoromo par des chemins séparés afin de prendre l’ennemi en tenaille.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Le jour s’achevait enfin et le village comptait encore ses morts. Hashirama se dirigea vers les grandes portes du village, au campement de fortune mis en place. Sa fiancée était encore au travail, épuisée. Partout où son regard se posait n’était que désolation et tristesse. Il fut rejoint par Shinku.

 

  • J’ai été bien naïf de penser que les seuls problèmes qu’on aurait seraient d’ordre technique… Avoua le Senju.
  • C’est une véritable hécatombe… Une humiliation ! Nous n’avons pas été suffisamment préparés et avons sous-estimé nos ennemis !
  • Hashirama-Sama, vous avez bon cœur et c’est ce qui vous a permis de rendre votre rêve réalité. Mais il vous faut savoir que certains problèmes ne peuvent pas être réglés avec de bons sentiments ! Vous devez accepter que pour que ce village fonctionne, le noir doit cohabiter étroitement avec le blanc !
  • Que voulez-vous dire ?!
  • L’équilibre !

 

Shinku s’éloigna, laissant Hashirama en pleine réflexion. Il fut, tout de même, dérangé par un messager.

 

  • Maître, nous avons un problème !
  • Que se passe-t-il ?
  • Le Hagoromo… Il est mort…
  • Quoi ?!! Mais comment ?!!
  • Il… Il a avalé sa langue…

 

Hashirama soupira et rebroussa chemin.

 

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Dans le chapitre précédent

Le village se débat.

Les Hagoromo jubilent.

 

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CHAPITRE VIII

... ET SES RACINES SE FORTIFIENT.

 

 🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Le village se réveillait au lendemain de la bataille sanglante. Les nuages grisonnants s’étaient invités, appelant avec eux, l’averse.

Les habitants, tout de noir vêtu, formaient un cortège en direction du cimetière. En cette triste matinée, les blasons claniques avaient été laissés au placard ; les habitants formaient un seul et unique peuple. La cérémonie fut courte et tout en sobriété. La pluie s’intensifiait, faisant écho à l’humeur générale, comme si le village pleurait, lui aussi.

Une statue symbolisant une flamme fut érigée, et les noms de chaque shinobis tombés y étaient gravés. Ce fut un moment émouvant, où les femmes et les enfants tentaient de ravaler courageusement leurs larmes, et les guerriers de refouler leur colère et leurs impuissances. Le silence des représentants était tout aussi éloquent et leurs statures les faisaient redevenir, à cet instant, de simples humains.

 

Lorsque sonna la fin de la cérémonie, le flot humain s’éparpilla. Chacun retournait à sa vie. Néanmoins, cette épreuve commune lia beaucoup d’habitants, pourtant issus de clans différents.

 

  • C’est dans les épreuves les plus difficiles que se lient les amitiés les plus fortes ! Dit Sasuke.
  • En effet, on peut dire que cela a eu au moins un aspect positif, répondit tristement Hashirama.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Les jours passèrent et la vie reprenait peu à peu. En hommage à ceux qui s’étaient sacrifiés, les enfants sortaient à nouveau s’amuser, et les femmes se rejoignaient une fois de plus pour bavarder et commérer. Les shinobis avaient repris le chemin des terrains d’entraînement et des missions. Le village réapprenait doucement à vivre.

Malgré cela, l’ombre du clan Hagoromo planait encore. Madara, Chūshin et leurs équipes avaient quitté le village trois jours plus tôt. Tout le monde attendait leur retour. Les gardes et les rondes avaient été renforcées ; les leaders et leurs seconds, eux-mêmes, s’y aventuraient parfois.

 

Les chefs de clans s’étaient à nouveau rencontrés, pour discuter de la bataille ; pointer les défauts, et explorer de nouvelles pistes. Malheureusement, la discussion dériva ; chacun accusant son voisin.

 

  • Peu importe ! Madara-Sama et Hashirama-Sama n’auraient pas dû partir tous les deux ! Vous êtes les plus forts, l’un de vous deux aurait dû rester au village ! Accusa Shinku.
  • Les ravages les plus considérables étaient à l’endroit où se trouvait Habu ! Contra Izuna, furieux.
  • Allons, allons ! Ce qui est fait est fait ! Nous avons pu stopper les groupes…
  • Sasuke-Sama, nous devons notre salut à vos retours miraculés ! Lança Shèn.
  • Oui, nous étions sur le point de tous nous faire tuer ! Ils étaient à un cheveu d’entrer dans le village ! Nous n’avons pas été organisés et il y a tant d’autres choses à dire, continua l’unique femme du groupe, acerbe.

 

On toqua à la porte. Un garde se présenta.

 

  • Les maîtres Uchiha et Hatake sont de retour.

 

Les esprits échaudés se calmèrent.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Par une après-midi ensoleillée, le groupe missionné en territoire ennemi faisait enfin son retour. Les leaders Uchiha et Hatake étaient acclamés par les guerriers et certains habitants du village ; la nouvelle se propagea rapidement.

 

Madara et Chūshin n’étaient pas revenus les mains vides. Derrière eux, des femmes et des enfants les suivaient docilement. Ils furent pris en charge par une équipe et menés vers les campements de fortunes érigés quelques jours auparavant lors de l’attaque.

 

  • Bien joué, Madara ! Bon retour, Chūshin-Sama ! Salua Hashirama.
  • Bon retour, Onīsan !
  • Izuna, conduit nos invités vers les campements et organise des équipes de surveillance, demanda l’aîné.

 

Les Uchiha avaient été désignés pour conduire les interrogatoires. Les survivants du clan Hagoromo resteront sous étroite surveillance ; après tout, ils demeuraient une menace pour le village.

 

Après avoir donné ses dernières instructions, Madara rentrait enfin chez lui. Cela lui avait semblé être une éternité qu’il n’était pas revenu au quartier Uchiha. En traversant le village, il lui a semblé que le cours de la vie avait repris. Pourtant, l’homme ne pensait qu’à une chose ; retrouver son lit et reposer son corps endolori par les combats, les courses-poursuites, les veilles nocturnes et les discussions migraineuses sans fins.

 

Lorsqu’il entra dans son quartier, l’ambiance avait l’air plus chaude qu’à l’accoutumé. Les femmes, d’ordinaire discrètes, avaient formé un groupe et discutaient autour d’un pique-nique improvisé dans les petites ruelles. Elles riaient, blaguaient, sans jamais se défaire de la surveillance de leurs enfants. Lorsqu’elles l’aperçurent, leurs sourires s’agrandirent. Elles se levèrent et s’inclinèrent pendant qu’il continuait sa marche.

 

  • Bon retour, Madara-Sama ! Le saluèrent-elles, de concert.
  • J’espère que votre mission s’est bien passée ?
  • Bonjour, mesdames. Oui, la mission s’est bien passée.

 

Toujours aussi peu loquace, les Uchiha ne lui en tenaient guère rigueur. Elles savaient lire entre les lignes.

Le leader continua sa route, nonchalamment. Même s’il ne le montrait pas, Madara était satisfait de voir son clan aspirer à la paix et s’acclimater à ce nouveau mode de vie.

Il gagna finalement ses quartiers. Toujours à l’heure, Nadeshiko, l’attendait. Comme d’habitude, la jeune femme était allongée, éclairée par la lumière naturelle du jour filtrant derrière les shojis*.

 

  • Pas aujourd’hui.
  • Je resterai à vos côtés, sans vous gêner.

 

Le brun l’ignora. Il posa sa faux et son éventail sur les portes-armes muraux, et commença à se défaire de son armure. La jeune femme se releva avec l’intention de l’aider.

 

  • Ne t’approche pas, femme.
  • Mais…
  • Je suis couvert de sang.

 

Nadeshiko le regarda faire, légèrement sonnée par ses ordres. Elle se ressaisit, et se hâta dans la salle d’eau ; elle ôta le couvercle de la baignoire en bois où l’eau était encore à bonne température.

 

L’homme entra dans la pièce quelques minutes plus tard débarrassé de sa tenue. Il s’approcha pour se nettoyer. Nadeshiko l’enlaça gentiment par les épaules où elle y déposa un baiser innocent. Elle l’aida ensuite à se laver les cheveux, puis son dos et le quitta.

 

  • Je vais vous préparer un thé, et votre kiseru, Madara-Sama.
  • J’ai appris pour ton père…
  • Mes condoléances, Nadeshiko.

 

La jeune femme ne répondit pas, elle se contenta de hocher la tête. Oui, son père faisait partie des shinobis tombés durant l’attaque, mais elle ne voulait pas en parler. Elle souhaitait simplement s’oublier dans les bras de l’autre homme qu’elle chérissait le plus au monde.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Au lendemain du retour de Madara et de ses troupes, les Uchiha, désignés pour conduire les interrogatoires, veillaient le reste des Hagoromo. Il y avait une trentaine de femmes de tout âge et une cinquantaine d’enfants. En somme, des civils inaptes au combat.

 

Les descendants du clan Hagoromo étaient physiquement proches de la plupart des clans du pays du Feu, à l’exception de leur couleur de peau d’un blanc blafard, leur donnant un aspect presque maladif. Leurs infâmes actes et leur nature élémentaire, souvent liée à la maîtrise traditionnelle de la faux, faisaient ressortir alors cet aspect sinistre, rappelant la légende des shinigamis.

 

Habu fut un shinobi tristement célèbre pour sa cruauté sans égale. Il était un maître exceptionnel du vent, et du maniement de la faux. Combiné à cela, il avait la particularité d’invoquer des serpents gigantesques à qui il offrait des offrandes humaines au beau milieu des champs de bataille. Il se refusait à respecter le sacrifice et les morts nobles de ses adversaires.

 

Il devint chef de clan dès l’âge de onze ans, puis se maria à l’âge de quatorze ans. Son épouse, plus âgée, lui donna cinq enfants dans la foulée puis mourut. Plus tard, ses fils décédèrent également au combat. N’ayant plus d’héritiers, il se maria à nouveau à l’âge de trente ans et il eut d’autres enfants qui succombèrent encore. Habu continua ainsi, ne voyant aucun désagrément à user les femmes de son clan comme si elles n’étaient que des incubateurs à bébés ambulants. À sa mort, il laissa derrière lui quatre enfants : Sakishima faisant désormais office d’héritier, Honha, Tokara et enfin sa fille unique, Hime. Ils étaient tous âgés de moins de treize ans.

 

Madara se souvient encore de la façon dont ils se sont laissés capturer. Les successeurs du clan contrôlaient l’ensemble du village Hagoromo et parlaient comme un seul. Sakishima ne semblait nullement impressionné par l’escouade venue les arrêter, et invoqua intelligemment son droit à une sentence juste.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Après un entraînement matinal avec son vieil ami, le leader aux sharingans marchait vers les portes du village en direction des campements où étaient surveillés les reliquats de l’infâme clan. Il devrait boucler cette histoire en une matinée. Un groupe d’Uchiha conduit par Kagami, l’un des meilleurs shinobis du clan, donnait des directives afin de limiter le nombre de personnes par groupe.

 

  • Kagami, comment s’est passée ta nuit ?
  • Bonjour Madara-sama. Plutôt bien, il n’y a eu aucune mutinerie. En fait, ils se sont étrangement bien comportés.
  • Bien, je te remercie. Ton équipe et toi serez relevés dès l’arrivée de l’équipe d’Obito.

 

Kagami s’inclina respectueusement et retourna à ses tâches.

 

Le leader entra dans la tente principale où une table et deux chaises ont été installées. Un sceau au sol portant l’emblème du clan était visible, afin d’empêcher toute discussion d’être espionnée. Enfin, un homme assis en retrait à une table basse avec de l’encre et un parchemin vierge, attendait. Il salua le leader à son arrivée et se prépara à écrire.

 

  • Commençons ! Amenez-moi la première personne.

 

Quelques minutes plus tard, une femme âgée fut amenée et assise sur la chaise face à Madara. Ce dernier n’avait nullement l’intention de faire dans la dentelle. Il mit les pieds dans le plat, sans attendre.

 

  • Reste-t-il des shinobis vivants de votre clan ?
  • … Où sont vos vassaux ?
  • Tsk… Où est fabriqué votre armement ?

 

Silence radio.

 

Madara tentait de se tempérer. Il ne pouvait pas blesser des civils, encore moins lorsqu’il s’agissait de femmes et d’enfants. Mais il n’était pas connu pour sa grande patience. Et de toute évidence, les Hagoromo n’avaient pas l’intention de parler alors qu’ils avaient explicitement demandé à se défendre.

 

  • Appelez-moi Obito !!

 

Le concerné arriva en catastrophe et s’inclina en manquant de se cogner la tête au sol.

 

  • Obito, organise une équipe en parallèle. Vous allez interroger les femmes sans le sharingan. Surtout, ne les remettez pas dans leur groupe, gardez-les isolées de ceux qui n’ont pas été encore interrogés.
  • Bien, Madara-sama !
  • Kakiyaku, envoi moi l’héritier du clan, ordonna Madara à l’assistant installé en retrait.

 

Quelques minutes plus tard, le jeune Sakishima entra. Son visage, serein, ne démontrait pas l’ombre d’un stress ou d’autres formes d’angoisse. Il sourit à Madara et s’installa sans inquiétude face à lui.

 

  • Ton nom ?
  • Sakishima Hagoromo, répondit le jeune garçon, sans se départir de son sourire.
  • Reste-t-il des shinobis au sein de ton clan ?
  • Aucun.
  • Qu’en est-il des mercenaires ?
  • Ils se sont enfuis.
  • Et vos armes ?
  • Tous utilisés durant notre dernier raid.
  • Bien, merci de ta coopération !
  • Tu ne verrais pas d’inconvénient à ce que je vérifie tes dires, alors ?

 

Madara activa ses pupilles écarlates et entra dans la tête de l’enfant sans attendre sa permission. Cela ne fut l’affaire que de quelques secondes.

 

L’enfant et son sourire étrange. Madara, frappé par la stupeur. 

 

Les rouages se mirent en place, pendant que les dernières paroles d’Habu lui revenaient en mémoire : « Ma volonté ne s’éteindra pas, mes fils continueront mon travail jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de vous ».

 

📽🎬🎞 🎞 🎞 🎞️ ️🎞️

  • Jeune maître Sakishima…
  • Que se passe-t-il ?
  • Nous avons ceci pour vous.

 

Un vassal Hagoromo tendit un petit serpent blanc au garçon. Les quatre derniers enfants d’Habu étaient réunis dans la maison principale de leur village.

 

  • C’est un des serpents de père. Il m’apporte certainement un message.
  • Que dit-il ?
  • Hum… Père a été capturé…
  • Père a été capturé ?! Mais comment va-t-on faire ?
  • Ne t’inquiète pas, petit frère. Père m’a confié des instructions. Nous les suivrons à la lettre.

 

Sakishima avait organisé le clan en supposant que ni les vassaux, ni les shinobis ne survivront. Ils seront éliminés jusqu’au dernier, car tel était le fonctionnement de tous les clans du pays. Suivant les consignes de son père, il ordonna alors aux jeunes femmes de se saisir des derniers matériaux, pour se fabriquer des plastrons blanc piégés. Ils devront être équipés sous les kimonos, juste sous la poitrine, donnant l’illusion d’une grossesse. Les petites filles, elles, colleront des parchemins piégés sur leurs corps.

 

  • Ils n’oseront jamais fouiller les petites filles et les femmes… Surtout si elles ont l’air enceinte.
  • Je vais le faire aussi, grand frère Sakishima !
  • Oui, Hime ! Père sera fier de toi !

 

L’héritier continuait de lire les consignes.

 

  • Les garçons seront fouillés et désarmés. Les civils ne seront pas tués. Nous, les héritiers seront certainement soumis à la question*…
  • Père dit aussi que les femmes âgées et les garçons doivent porter un sceau piégé sur la langue…

 

Il continua :

 

  • D’après père, le sharingan est capable de pénétrer notre esprit, et d’en prendre le contrôle. Ils seront certainement ceux qui nous interrogerons. Si c’est le cas, nous n’aurons aucune chance.
  • Que devons-nous faire, Sakishima-Sama ?
  • Ne vous en faites pas ! Vous, vous serez tous tués !

 

Le mercenaire, choqué par le sourire presque fou de l’enfant, se retira.

 

  • Nous attendrons le moment opportun pour frapper.
  • À quel moment, grand-frère ?
  • Lorsque le leader Uchiha sera sur place bien sûr.
  • D’accord ! Je suis prêt, moi !
  • C’est bien petit-frère ! Père sera fier de toi !

 

Ils n’avaient aucune chance. Habu haïssait tant le pouvoir divin conféré par le sharingan, qu’il ne voyait aucun inconvénient à utiliser les civils de son clan. Ils attendront le moment propice pour les toucher à grande échelle, et décimer, une bonne fois pour toute, ce maudit clan, quitte à emporter le reste des Hagoromo.

 

🎞 🎞 🎞 🎞 🎞📽🎬

 

Madara hurla des ordres afin d’être entendu par tout le campement !

 

  • Évacuez !! Ce sont tous des kamikazes !!!  

 

 💥💥💥💥💥

 

Trop tard. Des explosions à la chaîne retentirent emportant la plupart des shinobis. Un rire se fit entendre ; celui de l’héritier Hagoromo.

 

  • Je crois que vous m’avez oublié !

 

L’enfant tira insolemment la langue, révélant le sceau « explosion ». Une lumière intense envahie la tente.

 

💥💥💥💥💥

 

Le village tremblait et détonnait. La peur gagna à nouveau les villageois, pendant que les shinobis se dépêchaient de rejoindre les portes du village, suivant le son des déflagrations.

 

Le tronc et le bras squelettique du susanō avait fait son apparition, protégeant son hôte et Kakiyaku. Madara contemplait les dégâts. La tente avait été soufflée révélant le paysage détruit, des flammes ici et là, des infrastructures effondrées, et bien sûr, le mur protecteur du village en miette. Pris d’une rage incontrôlable, ses sharingans captèrent certains enfants du clan Hagoromo qui avaient miraculeusement survécu. Sans une once d’hésitation, il se saisit d’un kunai dans les décombres et fonça sur eux, les fauchant tous. Dans sa vendetta, il finit par apercevoir Obito sous les décombres, sévèrement touché.

 

  • Obito !
  • Mada…Madara…Sa…
  • Ne t’agite pas !

 

Le leader déplaça le mur de pierre sous lequel se trouvait le malheureux, et posa ses mains sur les blessures de son frère d’arme. Il héla les secours qui arrivaient de toute part.

 

  • Pas encore… Murmura-t-il, pour lui-même.

 

L’homme s’asseyait sur les restes d’un débris. Il observait ce qui se passait autour de lui, sans être présent. Sa vue se teintait lentement de rouge. Était-ce la couleur du sang ou peut-être celle des ténèbres ? Il avait toujours dansé sur le champ de bataille, mais n’avait jamais succombé à son ivresse… Ou peut-être une fois, lorsque son précieux petit frère Izuna, avait été mortellement touché. Et comme cette fois-là, il se sentait à nouveau appelé. Était-ce la voix des ténèbres ? Était-ce le démon maudit de son clan ?

 

  • Madara !
  •  
  • Madara !!
  • Madara, réveille-toi !!! Cria Hashirama en le secouant.
  • … Qu’est-ce que tu veux ?!
  • Comment ça ?! Je veux savoir ce qu’il s’est passé !!
  • Ohh, tu veux savoir ce qui s’est passé ?

 

Madara se releva.

 

  • Il s’est passé ce que tu souhaitais, Hashirama.

 

Le ton froid et le regard dur firent mettre sur ses gardes le Senju. Il resta, toutefois, silencieux.

 

  • Tu ne voulais pas massacrer un clan coupable des pires atrocités, parce que ce sont des enfants et qu’ils peuvent être changés. Je te laisse admirer la conséquence de tes choix !

 

Madara passa devant son vieil ami, et s’arrêta un instant.

 

  • Oh, et je suis sûr que tu es désolé des pertes Uchiha, n’est-ce pas ?

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Quelques heures après l’attentat, les Uchiha se cloîtrèrent dans leur quartier. À l’arrivée de leur chef, l’un d’entre eux l’interpela :

 

  • Madara-Sama, nous devons nous réunir pour vous parler, demanda-t-il en s’inclinant, genou à terre.
  • Très bien, réunit tous nos hommes à la maison principale dans une heure.
  • Merci beaucoup.

 

Madara ne prit pas la peine d’avertir le conseil. Il s’agissait d’une simple réunion de clan sans incidence particulière. S’il doit y avoir des décisions importantes, il les consultera en temps et en heure. Il entra dans ses quartiers et trouva son frère attablé.

 

  • Petit frère, réunion dans une heure.
  • Bien…
  • Qu’est-ce qu’il y a ?
  • On en discutera à la réunion…

 

Face au silence de son cadet, Madara s’approcha et lui caressa affectueusement la crinière. Il le savait secoué par l’attentat.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

C’est dans une pièce spacieuse et frappée par le sceau du clan au sol, gage de discrétion, que la réunion commença. Madara était dans le même état d’esprit que ses frères. En tant que leader, il se devait, pourtant, de garder la tête froide et se modérer. Izuna s’était installé à ses côtés, assit en tailleur. Il avait devant lui un parchemin afin de noter toute les demandes ou remarques des membres du clan.

 

  • Commençons !
  • Madara-Sama, nous pensons tous que nous sommes ciblés alors que nous sommes le clan fondateur au même titre que les Senju !
  • Oui, c’est bien vrai ! Ils nous ont accusé lors de la bagarre il y a quelques semaines !
  • Ils ont fait exprès de nous donner les Hagoromo pour réduire notre nombre !!
  • Maintenant, ils vont nous accuser d’avoir mal fait notre travail !!
  • Ils cherchent à nous éliminer depuis le début !!
  • Ils nous regardent de travers et nous méprisent !!
  • Ils nous ont utilisés pour construire ce village et nous prendre notre territoire !

 

Tout le monde parlait en même temps, mais étonnement, Madara percevait clairement chaque mot. Il y avait une part de vérité et il avait besoin d’entendre ces mots. Le jeune chef était maintenant bien éveillé et il était temps qu’il remette les choses en ordre.

 

  • Du calme !
  • Je vous ai entendu ! Soyez assurés que je défendrais les intérêts de notre clan en demandant rapidement une réunion avec les autres chefs. Pendant ce temps-là, agissez normalement, quoi qu’il puisse se passer ! Ne vous laissez pas aller à la colère, ça ne ferait qu’empirer les choses, compris ?

 

Ils s’inclinèrent tous en signe d’accord. Même si les Uchiha ne semblaient pas très expressifs, ils avaient en réalité beaucoup de respect pour leur chef, et une fierté démesurée lorsqu’il s’agissait de louer sa force. Madara en avait conscience, et pour ces raisons-là, il s’efforçait de garder la tête hors de l’eau.

Depuis quelque temps, il se sentait attiré par les ténèbres, mais il luttait. Les récents événements ne l’aidaient malheureusement pas dans cette entreprise, et le comportement d’Hashirama lui donnait envie de tout envoyer en l’air. Parfois, il aurait préféré prendre son clan et partir. Mais depuis la construction du village, il a vu l’apaisement et le bonheur se dépeindre sur les visages des femmes et des enfants ; il ne pouvait pas leurs ôter ça.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Au village, les rumeurs allaient bon train et elles n’étaient pas favorables aux porteurs du sharingan. Un groupe de shinobis revenant des terrains d’entraînement, discutait tranquillement, ne se souciant guère d’être entendu :

 

  • J’ai vu le susanō de leur chef, c’est lui qui a tué tous les enfants et provoqué ces dégâts.
  • Je ne suis pas étonné, j’ai entendu dire que le sharingan rend fou.
  • Ah ! Alors ça explique cette attaque ! Maintenant, ils vont se faire passer pour les victimes.
  • J’espère qu’ils seront sanctionnés.
  • Arrêtez ça tout de suite ! Lança une voix féminine, derrière eux.

 

Le groupe fut saisi d’effroi. Face à eux, se dressait une petite femme aux cheveux roux. La futur épouse d’Hashirama, Mito Uzumaki. Elle revenait de l’hôpital et semblait exténuée.

 

  • Vous faites honte à Hashirama-Sama !
  • Princesse Mito…
  • Laissez-moi vous rappeler que les Uchiha font partie de notre village ! Médire sur eux est inconvenant ! Que je ne vous entende plus parler de cette manière !!
  • Bien Mito-Sama ! Dirent-ils en cœur.

 

Ils disparurent de son champ de vision, sans demander leurs restes.

 

Mito était bien la seule à défendre le clan Uchiha. Malheureusement, elle ne pouvait pas arrêter les personnes de parler et de penser. Contrairement à Tobirama, la jeune femme avait complétement embrassé les idéaux de son bien-aimé. Alors, tout comme lui, elle croyait que les Uchiha et les Senju pouvaient s’entendre. Elle s’était faite de nombreuses amies parmi ce clan, et en étant proche d’elles, elle avait perçu la véritable passion qui entourait leur nom. Au lieu de rentrer, elle décida d’aller au quartier Uchiha.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Alors que Mito s’approchait du grand torī, elle croisa Madara qui sortait.

 

  • Madara-Sama, mes condoléances pour les pertes de ce matin, dit-elle en s’inclinant devant lui.
  • Merci, Princesse.

 

Il passa à côté d’elle sans plus de cérémonie.

 

  • Excusez-moi !

 

L'homme s’arrêta.

 

  • Je sais que vous êtes en deuil, mais sachez que je ferais tout pour vous aider !

 

Cette fois, Madara se tourna complétement vers elle.

 

  • Nous n’avons pas besoin de votre pitié.
  • Ce n’est pas de la pitié. Je veux que notre cohabitation fonctionne !
  • Cet homme est réellement intimidant, je me demande comment Hashirama fait pour ne pas tressaillir sous son regard !
  • Tu parles comme lui, s’en est écœurant…

 

Madara s’éloigna. Mito resta sans voix.

 

À cet instant, elle le réalisa. Il y avait une cassure entre les Uchiha et le reste du village. Elle ne s’en était pas rendue compte depuis tout ce temps, occupée à courir après ses propres objectifs. Les Uchiha avaient désormais des doutes, et les habitants du village ne semblaient leur accorder aucune chance. Elle s’approcha du mur du quartier et se laissa tomber jusqu’au sol, sanglotant silencieusement.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Kiku Uchiha était, elle aussi, éreintée. Elle avait passé sa matinée à l’hôpital au chevet de son frère. Les dieux étaient de son côté, il s’en était sorti de peu. En revenant au quartier, elle tomba sur Mito Uzumaki assise au sol, des larmes coulant sur son visage de porcelaine. Elle se précipita vers elle.

 

  • Princesse ?!
  • Ohh !! Euh… Tout va bien… Juste un peu fatiguée !
  • Vous êtes sûre ?
  • Oui, oui, ne vous en faites pas… Euh… Il faut que je rentre !
  • Très bien, mais pas avant de m’avoir suivi !
  • Non vraiment, ne vous en faites pas, je….
  • Les Uchiha ont des bons yeux, vous savez ! L’interrompit-elle, en lui faisant un clin d’œil.

 

Kiku aida Mito à se remettre debout et la traîna à travers le quartier, jusque chez elle. Elle lui offrit un thé et lui présenta sa mère. Mito lui conta alors ses pensées et sa brève discussion avec Madara. La jeune fille, quant à elle, lui fit la promesse qu’elle allait tout arranger.

 

  • Ne vous en faites pas, Princesse ! Je ne laisserais pas mon clan sombrer !
  • Reposez-vous !
  • Kiku, je crois que vous ne saisissez pas ce que je veux dire !
  • J’ai très bien compris. Mais avec tout le respect que je vous dois, ce n’est pas votre affaire !
  • Euh ?!
  • J’ai moi aussi entendu de nombreuses rumeurs à propos de mon clan. Je suis aussi en colère. Mais c’est mon travail. Je m’assurerai que les Uchiha ne soient pas rejetés ! Faites-moi confiance !
  • Dans ce cas, soit !

 

Mito remercia chaleureusement sa nouvelle amie.

 

  • C’est marrant, son aura est aussi chaude et bienveillante qu’Hashirama…

 

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  • 3 weeks later...

Dans le chapitre précédent

Les Hagoromo s’illuminent une dernière fois.

Les Uchiha tentent d’échapper à leur destin funeste.

 

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CHAPITRE IX

FLEURIR L'AMITIÉ, CONQUÉRIR L'AMOUR.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Le village semblait vivre ses instants les plus paisibles depuis le trépas des derniers Hagoromo. L’attentat, perpétré quelques heures plus tôt, avait emporté de nombreux guerriers Uchiha, et abîmé quelques structures. Aussitôt les corps et débris évacués, Hashirama faisait étalage de son ninjutsu de bois, reconstruisant les bâtiments et rétablissant la végétation, sous les yeux admirateurs des habitants. Cet épisode n’était plus qu’un mauvais souvenir.

 

Dans les rues, femmes et enfants, vieillards et jeunes hommes retournaient à leurs occupations. Les discussions prenaient des airs de commérages malsains, s’accentuant parfois autour des porteurs du sharingan. Oui, les rumeurs allaient bon train.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Au quartier Uchiha, il n’y avait pas âme dans ses ruelles. Le clan s’était cloîtré, pleurant, préparant et veillant ses défunts. Il priait aussi pour le bon rétablissement de ses blessés.

Attablée devant son thé, devenu froid, Kiku méditait. Elle repensait inlassablement aux paroles de son amie Mito, dont la sollicitude et les inquiétudes l’avaient touché. La jeune femme s’était montrée optimiste et sûre d’elle, malgré cela, un mauvais pressentiment persistait. Elle ne pouvait contester l’ambiance rendue tendue par ces événements tragiques. La colère des shinobis se muait en haine, affectant peu à peu, les civils.

 

  • Ma fille, ton thé est froid…
  • Oups ! Pardon maman ! Je dois y aller !
  • Mais…
  • Peux-tu préparer encore du thé ?
  • Euh… Mais… Mais où vas-tu ?!
  • Oh ! Et s’il te reste quelques encas, prépare-les aussi !
  • Mais attends…
  • Je reviens !

 

À la hâte, Kiku réajusta son kimono, se chaussa et sortie de la maisonnée. Elle frappa à toutes les portes du quartier et invita les femmes à venir chez elle. Une idée avait germé.

Après presque une demi-heure à faire le tour du secteur, tentant, tant bien que mal, de convaincre les ménagères de délaisser leurs affaires en cours, tout le monde était enfin réuni dans son salon.

 

  • Bien mesdames ! Tout d’abord merci d’être venues !
  • J’espère que tu as une bonne raison de nous déranger ! Lança une mère, un brin irritée.
  • Viens-en aux faits ! Ordonna une autre.
  • Oui ! Bon… J’ai croisé la princesse Uzumaki en début d’après-midi. Beaucoup d’entre vous la connaissent déjà et…
  • Qu’est-ce qu’elle voulait ?!
  • … Euh… Elle… Elle voulait nous apporter son aide pour redorer notre blason !

 

Silence. Le groupe était tout ouïe.

 

  • Vous savez qu’il y a de nombreuses rumeurs sur nous… Dont de graves accusations !
  • Et quoi ? Cette femme a l’intention de faire taire ces rumeurs ?
  • Non ! J’estime que ce n’est pas à elle de le faire ! Répondit fièrement la jeune femme.
  • Hmm… J’ai toujours pensé que cette idée de village commun était une mauvaise idée !
  • Mon mari m’a dit que les Senju avaient fait tout ça pour nous prendre notre territoire… On s’est fait avoir !
  • Oui ! Et cette Uzumaki cherche simplement à avoir sa part du gâteau !
  • Une intrigante…

 

Et le brouhaha reprit de plus belle.

 

Les femmes Uchiha faisaient écho à la colère de leurs hommes. Elles ressentaient si peu d’empathie de la part du village, qu’elles se sentaient, elles aussi, acculées. Kiku tentait de rétablir le calme. Peine perdue, elle n’avait plus le contrôle de la situation.

 

  • Ça suffit ! Tonna Ritsuko, jusqu’ici silencieuse.
  • ….
  • Écoutez ! Mito est probablement la seule à essayer de nous aider ! Avons-nous reçu des condoléances de la part des autres clans ? Seule elle, s’est déplacée… Alors, je ne peux pas croire que vous pensez ce que vous dites !

 

Le silence se fit, à nouveau. Cette fois, la honte s’était invitée. Kiku, remercia Ritsuko d’un regard entendu, avant de reprendre la parole.

 

  • Ce n’est pas le moment de nous soulever contre le village ! C’est trop tard pour faire machine arrière. Nos hommes ont mauvaise réputation et notre fierté, le sharingan, est considéré comme une menace pour beaucoup de shinobis !!
  • Que proposes-tu, alors ? Je n’ai pas beaucoup de temps, mon fils est blessé !
  • Et moi, mon époux est mort !!
  • Très bien, très bien ! Pour… Pour celles qui le peuvent uniquement, j’ai pensé qu’après les enterrements de demain, nous pourrions organiser un grand repas en leurs honneurs. Un grand buffet avec toutes les spécialités culinaires de notre clan et inviter tout le village !!
  • Ils ne viendront pas, dit une jeune femme, sceptique.
  • Qu’est-ce que ça nous apportera ?
  • Je ne comprends pas la finalité de ton plan…
  • Du calme, laissez-moi vous expliquer ! Tout d’abord, la plupart des villageois n’ont jamais mis les pieds ici. C’est l’occasion de briser la glace. Ensuite, la nourriture apaise les esprits échaudés. Ce sera à nous de nous montrer accueillantes et courtoises ! Notre comportement influera sur celui de nos hommes, et ils seront perçus moins menaçants ! Rétorqua Kiku, convaincue.
  • J’adhère, même si je pense que ce village ne mérite pas nos efforts…
  • Je suis de la partie ! J’en profiterai pour cuisiner quelque chose à mes garçons !

 

La proposition, bien qu’ayant reçu un accueil mitigé, avait eu le mérite de calmer et de faire réfléchir la communauté. Kiku était décidée à sauver son clan. Aussitôt le meeting finit, la jeune femme se retroussait déjà les manches.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

À mille lieux du village shinobi et de ses préoccupations, se trouvait la flamboyante capitale du pays du Feu ; Kyūshū*. Au cœur de ce chef-lieu, sur sa plus haute falaise, trônait l’imposant château où résidait son shōgun, Bonjin.

Âgé d’une trentaine d’années, le souverain prospérait. Entouré de ses richesses, de sa cour et de ses concubines, il vivait dans l’opulence, tout en prenant soin de rester sourd aux cris de son peuple. Affalé sur un large zabuton*, éventé et nourrit par des servantes, il écoutait paresseusement ses conseillers lire les dernières doléances. Après un temps, il bailla bruyamment, et d’un simple geste, fit taire son vis-à-vis.

 

  • Parions, ordonna-t-il.

 

Les paris étaient l’une de ses activités favorites. En compagnie de ses ministres, de quelques daimyōs* et nobles de la cour, le monarque misait sur les victoires et pertes des clans de son pays. Ils étaient tels des marionnettistes jouant avec la chance des hommes, ou alors un écrivain décidant du destin de son héros.

Ces riches hommes fleurissaient d’idées, et allongeaient de plus en plus d’argent. Ils furent pourtant dérangés par un garde du château. Après moult révérences, ce dernier reçu finalement le droit de s’exprimer :

 

  • Mon seigneur, il y a un homme aux portes du château. Il dit avoir des informations importantes concernant un coup d’état à votre encontre.
  • Un coup d’état ? Rit le seigneur.

 

De concert, la cour s’esclaffa. Était-ce si désopilant ?

 

  • Bien, amenez-le-moi !

 

Un homme habillé de guenilles, sale et blessé fit son apparition. Il était escorté par des soldats le maintenant fermement par les épaules. Lorsqu’il fut à quelques mètres du monarque, ils le frappèrent à l’arrière des genoux afin de le faire s’incliner.

 

  • Cette immondice à quelque chose à m’apprendre ?
  • C’est les Senj…

 

Le pouilleux fut brutalement frappé au visage.

 

  • Le seigneur ne t’a pas donné la parole ! Hurla le serviteur en cuirassé.
  • Non ! Laissez-le parler !

 

Le shōgun se releva brusquement, arrachant au passage l’éventail des mains de sa servante. Il avait fini de rire.

 

  • Tu voulais dire Senju, n’est-ce pas ?!
  • Oui… Les… Les Senju et les Uchiha se sont alliés !!
  • Foutaise !! Hurla un conseiller.
  • … Et comment le sais-tu ? Demanda un ministre.
  • Je suis un mercenaire, ou plutôt j’en étais un… Au service des Hagoromo…

 

Silence. La cour était pendue aux lèvres du misérable. Ce dernier poursuivit :

 

  • Habu-Sama s’en était rendu compte et nous avons attaqué il y a quelques jours… Ils nous ont exterminé !!
  • Continue !

 

Bonjin devenait pâle à l’entente de l’information. Il s’éventait nerveusement, à mesure qu’il transpirait.

 

  • Non, je ne dirais rien de plus…
  • Je vois, tu veux négocier, hum ?
  • Tuez-le ! Ordonna un conseiller.
  • Non ! Allons, messieurs, nous ne sommes pas inhumains ! Sourit le chef d’état, tentant de se calmer.
  • Que veux-tu en échanges ?
  • Je suis un fugitif, le pays de la Terre me recherche. Alors, je veux une protection, une maison, et de l’argent bien sûr !
  • Tu auras tout ce que tu veux si tes informations sont de qualités. Maintenant parle !
  • … Ils… Ils ont construit un village et ils ne sont pas seuls. D’autres clans les ont rejoints, les Sarutobi, les Yuhi, les Kurama et les Hatake. Ils ont l’intention de vous renverser et de prendre le contrôle du pays… Habu-Sama… Habu-Sama l’avait compris, et il est mort pour avoir essayé de vous protéger !

 

Ces informations, qu’elles furent vraies ou fausses, eurent l’effet escompté. Dans la salle du trône, tout le monde était silencieux ; c’était l’effroi. Le shōgun était devenu si blanc que les servantes à ses côtés prirent rapidement leurs distances.

 

Après quelques minutes, le monarque reprit contenance. Il se leva et s’approcha du gueux, l’examinant. Il finit par hurler des ordres :

 

  • Enfermez-le !
  • Non, attendez ! Attendez !!!
  • Je vais vérifier tes informations et si elles s’avèrent fausses, je planterais ta tête au bout d’une pique !

 

Lorsque les gardes eurent emporté le prisonnier, Bonjin se tourna vers ses collaborateurs :

 

  • Préparez mes meilleurs guerriers, ma cour et le palanquin royal, je veux voir cela de mes propres yeux !
  • Mon seigneur, si vous me le permettez ! Commença un ministre.

 

Il prit son silence comme une invitation à continuer.

 

  • Nous parlons des deux plus puissants clans du pays ! Ils ont défait les Hagoromo ! Nous devons être sûrs qu’ils ne vous attaqueront pas. Laissez-moi prendre contact avec eux et annoncer votre arrivée, Bonjin-Sama.
  • Je vous en conjure, mon seigneur !
  • Soit, fait comme il te plaira ! Conclut le suzerain, finalement calmé.

 

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Timide matinée. Le ciel peinait à se revêtir de ses plus belles couleurs. Le soleil boudait. Les nuages grisonnants annonçaient l’arrivée du Dieu du Tonnerre. Les Uchiha s’étaient donnés rendez-vous au cimetière ; la seconde fois en quelques jours. Planté devant d’innombrables cercueils, fraîchement mis en terre, le clan, tout de noir vêtu, faisait ses adieux à ses vaillants guerriers. La tristesse, mélangée à la colère et à l’incompréhension étaient de mise, mais les Uchiha restaient obstinément impassibles.

 

Sasuke, Hashirama et Chūshin s’étaient joints à leur peine, silencieux et en retrait. Après presque une heure de cérémonie, Madara et Izuna, en tête d’escorte, guidèrent les femmes et les enfants vers la sortie du cimetière, laissant les hommes achever les sépulcres. Les leaders des autres clans en profitèrent pour présenter leurs condoléances.

 

De retour au quartier Uchiha, le cœur n’était pas à la fête. Le ciel zébrait parfois, obligeant les femmes et les enfants à se réfugier chez eux, accentuant leurs solitudes. Kiku elle, plus téméraire, resta plantée dehors, fixant le ciel… Celui-ci mettait son plan en échec. Elle décida de le défier.

La veille, la jeune femme avait mis les hommes à contribution en leurs faisant porter et dresser, tables et bancs, dans les ruelles du quartier. Elle avait également missionné les enfants pour porter ses lettres d’invitation aux autres clans. Tout avait été organisé selon ses ordres. Malgré cela, les éclairs et la pluie étaient au programme. Si le village semblait rester de marbre, le ciel se chargeait de pleurer et de rager pour les Uchiha.

 

  • Cette réception aura lieu quoiqu’il m’en coûte ! Se jura Kiku.

 

Et comme la veille, la jeune Uchiha fit le tour du quartier. Une idée avait germé.

 

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Lorsque les hommes rentrèrent aux quartiers, qu’elle ne fut pas leurs surprises de voir du monde dehors. Pourtant, l’ambiance et le temps ne s’y prêtaient pas.

 

  • Messieurs, merci pour votre travail !

 

Kiku, réfugiée sous son ombrelle, les accueillit poliment à l’entrée du quartier.

 

  • Nous avons disposé des plats et des boissons. S’il vous plaît, prenez le temps de visiter les stands !

 

Les femmes avaient déposé leurs préparations sur les tables, préalablement protégés par de larges ombrelles, et tentes improvisées. Les enfants, chaudement habillés, tournaient autour des stands, piochant, ici et là, quelques gourmandises.

 

Madara, devant ce spectacle, eu un sourire sincère… Une rareté. Il comprenait que les femmes avaient besoin de se sentir utiles, et les enfants d’oublier leurs calvaires.

 

  • Madara-Sama, Izuna-Sama, voici du thé pour vous réchauffer ! Proposa Ritsuko.
  • C’est une bonne initiative ! Complimenta Izuna.
  • C’est une idée de Kiku… Sans elle, rien de tout cela n’aurait été possible !

 

Après quelque temps, la pluie s’affinait et quelques rayons de soleil perçaient enfin à travers les nuages. Le clan semblait aussi plus apaisé ; les hommes discutaient entre eux et les femmes s’affairaient tout en surveillant les enfants.

C’est ce moment que choisit Mito pour faire son entrée. Elle était accompagnée de Ran et Hiyori Sarutobi.

 

Silence

 

Le regard dur des hommes en disait long sur leur ressentiment. Bien malgré cela, les femmes se dépêchèrent de les accueillir, ravies. Petit à petit, d’autres personnes se présentèrent, si bien, que le quartier fût bondé à la grande surprise des frères leaders. Les festivités avaient permis de renouer les liens, de baisser la garde et d’apprendre à se connaître.

La réception se prolongea jusqu’à l’heure du déjeuner. Madara prit congé et regagna son bureau. Malgré les événements, il avait un clan à administrer.

 

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Seul dans la pénombre, éclairé par une lampe sur pied en bambou, Madara était plongé dans la lecture de ses parchemins. De temps à autre, ses sharingans s’animaient, déchiffrant des caractères illisibles pour le commun des mortels. Ainsi, l’après-midi fila sans même qu’il ne s’en rende compte, absorbé par les affaires internes du clan.

 

  • Madara-Sama, puis-je entrer ?

 

Le leader fut interrompu par un coup à la porte.

 

  • Entre, Nadeshiko.

 

Faisant coulisser les shojis, la brune fit son apparition dans un kimono traditionnel bleu nuit. Elle portait une bouteille de saké* et ses deux coupes. Ravissante et féline, Madara la contemplait, pendant qu’elle s’approchait, faisant le tour de son bureau. Nadeshiko les servit, puis s’appuya sur le meuble.

Comme d’habitude, tout n’était que silence entre eux. Jamais gênant, toujours empreint de quiétude et de sérénité. L’homme et la femme, qui aux premiers abords n’avaient rien à faire ensemble, semblaient se rejoindre sur ce point.

 

Ainsi, lorsqu’ils finirent le breuvage, la jeune femme se leva, commençant à retirer son obi. Faisant ainsi, elle attira l’attention de l’homme.

 

  • Trop lent…

 

Elle se trouva soudainement interrompue par son compagnon, qui la retourna face contre le pupitre. Il arracha d’un coup sec sa ceinture, l’envoyant valdinguer à l’autre bout de la pièce, puis releva abruptement le bas de son kimono, libérant ses longues jambes d’albâtre.

Dans cette quasi-obscurité, éclairés par l’unique flamme vacillante de la lanterne, les amants exaltaient, soupiraient et gémissaient. Ils faisaient monter la température, pendant que leurs ombres, projetées contre les fines parois de la pièce, dépeignaient leurs ébats, sans se soucier du monde extérieur.

Ce fut un instant de plaisir et de perdition total pour le couple, relâchant finalement la pression des derniers jours.

 

Madara avait baissé sa garde. C’est pourquoi, il fut magistralement interrompu par l’ouverture fracassante des portes. Le couple s’immobilisa.

 

  • Ne vous arrêtez pas pour moi, Madara-Sama !

 

Kiku, se dressait fièrement devant le couple. Seule Nadeshiko semblait surprise et honteuse, tentant de cacher sa nudité. Kiku, quant à elle, entra sans y être invitée, un plateau entre les mains. Elle se dirigea vers la table basse, l’air de rien :

 

  • Lorsque vous aurez fini, ayez au moins la politesse de goûter le travail des femmes de votre clan !

 

Sur ces mots, elle leur adressa un dernier regard éclatant de mépris et de déception, avant de tourner les talons.

 

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Sur le chemin de sa maison, Kiku menaçait de s’effondrer, retenant ses larmes. Elle devait rester brave. Depuis toute petite, l’Uchiha faisait de nombreux efforts afin d’avoir la chance de marcher aux côtés de son chef. Bien qu’elle fût intéressée par son titre et sa gloire, Kiku s’éprit de lui au fil du temps faisant de son mieux pour être digne de lui. Malgré cela, Madara ne la regardait jamais. Maintenant, elle comprenait pourquoi.

 

  • Je faisais fausse route…

 

Kiku marmonnait.

 

  • Je me demande bien ce qu’il m’a pris de m’intéresser à lui !

 

Kiku bougonnait.

 

  • Il ne me mérite pas, oui, c’est ça, il….
  • Kiku ? Te voilà, je te cherchais partout !

 

Mito lui faisait face. Elle avait une brochette de viande entre ses doigts et la cherchait pour la féliciter. Mais la mine, à la fois triste et colérique de la jeune fille, lui effaça tout sourire.

 

  • Kiku, est-ce que tout va bien ?

 

Silence

 

La jeune fille avait filé, laissant la future Senju en plan.

 

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Les jours passèrent depuis le banquet proposé par les Uchiha. Nul doute que la vision de la plupart des habitants avait changé.

En cette journée printanière, alors que la rosée du matin s’évaporait délicatement, Hashirama se trouvait seul au QG. Il s’était installé dans la pièce prévue pour les réunions, attendant patiemment l’arrivée de ses collaborateurs, tout en appréhendant grandement la rencontre.

L’attentat l’avait bouleversé plus que de mesure. Il se sentait responsable. Cette mésaventure semblait avoir installé un climat si malsain au sein de la communauté, qu’il lui a semblé perdre tout contrôle. Comme si son rêve lui échappait à nouveau.

 

Faisant les cent pas et marmonnant dans sa barbe, Hashirama ne remarqua pas l’arrivée du vieux chef Sarutobi. Ce dernier le salua :

 

  • Tu as une tête à faire peur ! Mauvaise nuit ?
  • Ohh ! Bonjour Maître Sarutobi ! Je ne vous avais pas entendu arriver ! Hum… Disons simplement que je redoute un peu ce rassemblement…
  • Il ne faut pas ! Cette réunion est là pour poser tous les problèmes à plat !

 

Le jeune homme était reconnaissant envers le doyen. Il était toujours de bon conseil. Poliment, le Senju invita Sasuke à s’asseoir, avant de lui servir une tasse de thé. Alors que le duo conversait, le reste des leaders arrivait progressivement :

 

  • Bonjour Messieurs ! Eh bien, il semblerait que vous soyez les plus matinaux !
  • Oh Dame Shèn ! Bienvenue ! Je vous en prie, prenez place ! Incita Hashirama.

 

Cette matinée commençait donc sur des notes légères. D’ailleurs, dès lors que tout le monde fut réuni, ils ne tardèrent pas à plonger leurs mains dans les sujets les plus épineux.

 

  • La dernière fois notre réunion a été écourtée, et depuis, nous n’avons pas eu l’occasion de nous retrouver. Cela pourrait durer un moment ! Annonça Hashirama.
  • Dans ce cas, n’attendons pas ! Commençons ! Invita Shèn.

 

Sans détour, Madara fut le premier à lancer le débat.

 

  • Le clan Hagoromo…

 

Il fallait battre le fer pendant qu’il était encore chaud. Ce nom seul, suffit à refroidir l’atmosphère.

 

  • … Parlons donc de la gestion de cette attaque.
  • Madara, permet moi de te renouveler, encore une fois, mes excuses !

 

Hashirama se leva et s’inclina devant son vieil ami.

 

  • Il me semble t’avoir répondu que les excuses ne ramèneront pas les membres de mon clan !
  • Au moins, il s’est excusé ! Tempéra Sasuke sans se départir de son sourire bienveillant.
  • Ce qui est fait, est fait ! Maintenant, nous devons apprendre de nos erreurs et voir ce qui a pu pêcher ! Coupa Shinku Yuhi, passablement embarrassé.
  • Notre unité !

 

Tous les regards se tournèrent vers l’unique femme du groupe, dubitatifs.

 

  • Je vous demande pardon ? Questionna Hashirama.
  • J’ai mené le groupe qui protégeait les portes du village, et laissez-moi vous dire qu’aucun clan ne s’intéresse à l’autre. Alors forcément, en ne connaissant pas les habilités des uns et des autres, on ne peut combattre ensemble. Et il me semble que vous m’avez vendu le village comme une unité. Je n’ai rien vu de tel jusque-là…
  • Je suis assez d’accord ! Renchérit Chūshin.
  • Vous avez parfaitement raison, Dame Shèn. Nous devons travailler notre unité. Actuellement, nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle attaque. Nous devons nous connaître suffisamment pour pouvoir attaquer et défendre, augmenter notre efficacité, notre organisation et surtout… Nous faire confiance, expliqua Madara.
  • Je ne vois qu’une façon de mettre cela en pratique. L’entraînement ! Dit Sasuke.

 

De fil en aiguille, chacun racontait son expérience au combat. Grâce à cela, de nombreuses mesures ont été prises ; le renforcement des tours de garde sur tout le territoire, l’utilisation exclusifs des bambous de foudres, la construction de tours de guets autour du village, des ajouts de postes d’avant-garde, des patrouilles dans les villages voisins, des entraînements communs à tous les clans, des équipements standardisés, et enfin l’identification de capitaines.

 

L’après-midi fut consacré aux problématiques liées au village et au vivre-ensemble. Madara, à nouveau, ouvrit les festivités et avait bien l’intention de rétablir l’honneur de son clan.

 

  • Suite à certains dérapages, j’ai eu une réunion avec mes hommes… Nous en avons retiré que quoiqu’il puisse se passer, notre clan est toujours montré du doigt. C’est…
  • Ce n’est pas vrai ! Je fais de mon mieux pour que la cohabitation se passe du mieux que possible ! Coupa maladroitement, Hashirama.
  • Alors dis-moi, pourquoi ne pas avoir rétabli la vérité lorsqu’une bagarre a éclaté ? Ou lorsque les Hagoromo se sont fait exploser ? À moins que cela soit ton clan qui s’amuse à répandre ces viles rumeurs !

 

Madara fixait son ami d’enfance, ses yeux rougeoyants de colère. Aussitôt, les autres maîtres se levèrent, toutes armes dehors, en position de combat. Seul Sasuke Sarutobi demeurait imperturbable.

 

  • Rasseyez-vous.

 

Le doyen avait murmuré cet ordre, pourtant, il fut clairement entendu. Sa voix d’ordinaire douce et chaleureuse devint dure et sèche, ne laissant place à aucune contestation. Madara resta debout, défiant son autorité.

 

  • Madara-Sama, rasseyez-vous !

 

Le vieil homme n’en démordait pas. Le plus jeune non plus. Ils se dévisageaient, sans ciller. Après plusieurs secondes d’un combat mental intense, Madara céda. Il se rassit.

 

  • Vos sharingans
  • Tsk…
  • Merci. Vous êtes adultes et à la tête de vos clans respectifs… Avez-vous besoin de vous comporter ainsi ?

 

Les remontrances terminées, Sasuke reprit la discussion comme si de rien n’était. Sa voix retrouva sa douceur coutumière.

 

  • Hashirama-Sama, vous devez tenir vos hommes. J’ai déjà entendu Tobirama une fois, je ne doute pas que beaucoup pensent comme lui.
  • Nous avons tous une histoire, nous avons tous été ennemis au moins une fois en mille ans. Mais nous devons apprendre à vivre ensemble, et cela ne se limite pas qu’à la sphère dirigeante. Nous devons l’inculquer à nos familles, c’est notre devoir.

 

Hashirama gardait la tête baissée comme un enfant pris en faute. Il dit :

 

  • Vous avez ma parole que je parlerai à mon clan !
  • Pendant qu’on y est, Hashirama-Sama, Madara-Sama, vous êtes les clans fondateurs, mais ça ne veut pas dire que nous sommes à votre service ou avez le monopole, dit Chūshin.
  • En effet, certains de vos membres nous méprisent… Ajouta Shinku.
  • Soyez assuré que je sanctionnerai quiconque s’amuserait à cela, assura Madara.
  • J’en ferai de même de mon côté, promis à nouveau Hashirama.
  • Nos femmes se débrouillent bien mieux que nous, on dirait ! Lança Sasuke, souriant.

 

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Alors que les chefs sortaient enfin de la longue et pénible réunion, Tobirama vint à leur rencontre :

 

  • Pardonnez-moi, mais il va falloir rallonger la réunion !

 

Face aux visages curieux, le cadet Senju montra un parchemin.

 

  • Qu’est-ce donc ? Interrogea Madara.
  • Le shōgun.

 

Cela suffit à jeter un froid sur l’assemblée. Ils retournèrent tous dans la pièce.

 

  • Le shōgun a eu vent de la création du village et de notre guerre contre les Hagoromo. Il souhaite nous rencontrer dans une semaine. Nous avons un délai de deux jours pour lui envoyer une réponse, auquel cas, il considéra cela comme une déclaration de guerre.
  • Que veut-il exactement ? Demanda Shèn.
  • Probablement évaluer notre force, tenter de mettre fin à notre alliance, connaître notre position et notre organisation et que sais-je d’autres encore ! Lança Shinku sceptique.
  • Hum, acceptons de le recevoir, voyons ce qu’il veut, proposa spontanément Hashirama.
  • Tu n’apprendras jamais !!!

 

Madara tapa du poing sur la table. Il était sidéré par le comportement presque inconscient de son vieil ami. Il éclata :

 

  • Le coup des enfants kamikazes ne t’a pas suffi ?!
  • Allons, allons ! Cette fois, nous prendrons des précautions ! Intervint le vieux singe.
  • De toute façon, si nous refusons, nous serons exterminés. Il y a encore une multitude de clans dans le pays ! Dit Chūshin.

 

Sasuke demanda le silence d’un simple geste de la main.

 

  • Tobirama, répondez que nous acceptons !
  • Quoi ?!
  • Sarutobi-Sama, ne prenez pas des décisions sans…
  • Du calme ! Nous allons nous préparer !
  • Je vois, vous voulez espionner le camp du seigneur ? Sourit Shèn.
  • En effet !
  • Bien ! Vous avez dans ce village les meilleurs espions du pays !
  • Dans ce cas, ne nous privons pas !

 

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Mito avait pris la route du quartier Sarutobi afin de passer son après-midi avec Hiyori. En entrant dans le district, elle fut saluée par les singes à grands coups de piaillements et autres cris, ce qui fit rire ses nombreux habitants. Rouge de honte, elle pressa le pas. Arrivant à proximité de la maison, elle rencontra Samura, l’époux de son amie :

 

  • Oh bonjour, Princesse Uzumaki !
  • Bonjour ! Est-ce que Hiyori est à la maison ?
  • Oui ! Désolé, elle est en train de finir le dessert… Les enfants lui réclament des dorayakis* depuis ce matin !
  • Je vois, je peux passer un petit peu plus tard, vous semblez occupés !
  • Certainement pas !

 

Du fond de sa cuisine, Hiyori l’avait entendu.

Les enfants s’étaient accrochés à leur mère, rôdant autour d’elle, pendant qu’elle s’affairait. Cette dernière, les envoya saluer Mito. Miza et Kika, les jumelles de cinq ans s’amusaient à rendre folle la rouquine. Quant à Iwamaru, le petit garçon de trois ans, essayait tant bien que mal de suivre ses sœurs dans leurs escapades. Quand ce n’étaient pas les invités, les enfants grimpaient sur leur père, semblant l’assimiler à un toboggan humain.

 

  • Voici votre thé !
  • Merci !  

 

Mito, installée dans le salon devant un thé chaud, conversa avec Samura jusqu’à l’arrivée de Hiyori. L’homme était un blagueur invétéré. Sa paternité avait éveillé en lui le devoir impératif de faire rire ses trois petits monstres quoi qu’il puisse se passer. Au sein du clan, il avait le rôle de dresser les primates les plus récalcitrants, et force est de constater qu’il était doué.

 

Lorsqu’enfin la jeune femme fit son apparition, celui-ci s’éclipsa emportant avec lui, les enfants et leurs desserts. Il les emmenait jouer avec les singes afin de laisser un peu d’intimité aux deux amies.

 

  • Tu sembles tendue, tout va bien ? Questionna Hiyori.
  • Je suis un peu stressée, je me suis rendue compte que j’avais plus de facilité à discuter avec les femmes du village qu’avec celles de mon clan…
  • Y a-t-il un problème avec les Senju ?
  • Je crois oui. Elles ne m’apprécient pas. Depuis mon arrivée, elles m’ignorent. À chaque fois que je fais un pas vers elles, je récolte leur dédain.

 

Mito était dépitée. C’est pourquoi elle cherchait réconfort et conseils auprès de la Sarutobi. Cette dernière n’était pas langue de bois. Et puisqu’elles étaient amies, la jeune mère ne prenait pas de pincettes :

 

  • Hum, tu as sûrement dû faire quelque chose qui les a mis sur leurs gardes. Je suis sûre que tu as une petite idée !
  • Je ne suis toujours pas mariée. Elles pensent que je me joue d’Hashirama-Sama…
  • Voilà un problème ardu.
  • Traditionnellement, tu es censée te marier à ta majorité et je comprends qu’elles nourrissent du ressentiment à ton égard.
  • Si Hashirama-Sama décède et qu’il ne laisse pas d’enfants derrière lui, tu ne seras pas uniquement pointée du doigt, on te tiendra pour responsable. Il a une particularité extrêmement rare, et bien sûr, le clan attend de voir cette faculté se transmettre à sa descendance !
  • Je suis au courant de tout cela ! Hashirama-Sama et moi avions convenu d’attendre que les temps soient moins durs…
  • Alors tu as ta réponse pour les aborder !
  • Comment ça ?
  • Le village a été créé pour calmer les guerres. Explique-leur que tu as l’attention de te marier maintenant qu’il y a moins de danger !
  • Oui, ça pourrait fonctionner.
  • Mito, je ne te juge pas. Je suis moi aussi passée par là. Lorsque j’ai épousé Samura, nous avons choisi d’attendre un an avant d’avoir des enfants. Et j’ai été soulagée lorsque j’ai donné naissance à des filles. Je ne me voyais pas vivre en perdant mes petits sur un champ de bataille.
  • Je te remercie Hiyori, tu es vraiment de bon conseil ! Tu ressembles à ton grand-père !

 

C’est sur cette conversation que les deux amies se quittèrent. Mito armée d’un dorayaki, fila vers le quartier Senju prête à faire le premier pas.

 

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Le district Senju n’avait rien à envier aux autres quartiers. Il était situé au sud-est du village. L’entrée s’ouvrait sur une large route pavée, coiffée en son long, d’arbustes magnifiquement taillés, agrémentés par des lanternes en pierre représentants des dragons enroulés. Les maisons étaient toutes des plains-pieds en bois, collées les unes aux autres. En avançant le long de la rue, il y avait une petite place où se dressait fièrement un vieux chêne. Cet arbre décoré d’un épais shimenawa*, portait juste sous la naissance de ses premières branches, les kanjis du clan. Enfin, au fond du village, se trouvait la maison principale et accessoirement l’endroit où elle avait élu domicile.

 

La rouquine se dirigea vers la petite place où elle aperçut des femmes surveillants leurs enfants jouer. Elle s’avança vers elles :

 

  • Bonjour, pourrais-je avoir votre attention ?

 

Les femmes prirent leurs enfants et s’éloignèrent d’elle, sans plus de cérémonie.

 

  • Non, attendez ! S’il vous plaît ! Parlons, je suis prête à vous écouter !
  • Et si nous, nous ne voulons pas vous écouter, hum ? Questionna abruptement une mère.
  • Je sais qu’il y a des différends entre nous, mais j’aimerais les régler, donnez-moi la chance de m’expliquer, s’il vous plaît !

 

Mito s’inclina respectueusement devant elles. Faisant face à un silence lourd, elle réitéra.

 

  • Pourrais-je vous inviter à boire un thé ?
  • Ici, vous êtes l’invitée, Princesse Uzumaki ! Corrigea une dame.
  • Parlez ici, ou regagnez vos quartiers !

 

Mito se sentait humiliée.

 

  • Bien ! Hashirama-Sama et moi avons décidé d’attendre de nous marier. Je sais que cela vous a posé problème par le passé, et je m’en excuse !  Aujourd’hui, je suis prête à franchir le pas !
  • Vous avez été égoïste ! Je ne comprends pas pourquoi Ashina-Sama vous a laissé faire !
  • Nous, nous n’avons pas eu le choix ! Comme toutes les femmes de ce village, nous avons été mariées, dès nos dix-huit ans !
  • À cet âge-là, Hashirama-Sama aurait déjà un héritier avec les capacités de manipulation et création du bois !
  • Oui, c’est bien vrai ! Nous sommes forts, et par vos choix stupides, vous avez affaibli notre clan !

 

Alors que les Senju s’acharnaient, une autre, plus jeune, venait ajouter son grain de sel :

 

  • Mesdames, elle n’est peut-être pas une Senju, mais elle reste la princesse des Uzumaki. Il faut la traiter avec plus de respect !

 

Sazanka, la plus belle femme parmi son clan, faisait une entrée théâtrale. Les autres femmes s’effacèrent aussitôt. Ayant vu l’attroupement depuis sa maison, la jeune fille décida de faire de cette humiliation, un véritable lynchage public. Mito, quant à elle, tenait bon, paupière close, mais tête parfaitement droite, elle prenait les remarques de pleins fouets, comme si on lui administrait des claques à répétitions.

 

  • Princesse Uzumaki… Si votre père est si concilient, pourquoi ne pas avoir annulé vos fiançailles ?
  • J’aime Hashirama-Sama.

 

Sazanka tournait autour de Mito, tel un vautour. Elle allait et venait sans cesse, faisant virevolter sa longue jupe rose pâle composant son hanbok*. Elle continua son interrogatoire :

 

  • Alors si vous l’aimez, pourquoi ne pas avoir annulé vos fiançailles ?
  • Pourquoi devrais-je annuler mes fiançailles ?
  • Pourquoi, demande-t-elle, hahaha !

 

Un rire contagieux.

 

  • Votre caractère égoïste ne vous laisse pas voir le problème tel qu’il est.
  • Hashirama-Sama était l’héritier à l’époque où vous l’avez rencontré. Puis, il est devenu notre chef. Son devoir avant tout, mais il a fait le choix de vous écouter et d’attendre. Savez-vous combien d’ennemis, il a ?
  • Savez-vous qu’il n’est pas éternel ?!

 

L’effrontée laissa exploser sa colère, approchant son visage de la rouquine, elle hurla :

 

  • Si vous l’aimiez vraiment, vous auriez renoncé à lui !
  • Peut-être, mais les choses ne se sont pas passées ainsi.

 

Mito ne se dérobait pas à son regard. Au contraire, de ses yeux bleus nuit jaillissaient des éclairs. Elle reprit contenance et se tourna vers l’assemblée :

 

  • Aujourd’hui, nous sommes proches de la paix. Je…
  • Aucune femme de ce clan ne vous soutiendra, vous n’êtes pas la bienvenue !

 

Sazanka venait de lui couper l’herbe sous le pied.

 

  • Oh et puis, histoire que ça soit claire, je n’ai pas l’intention de vous laisser avec le maître. Je lui montrerai qu’il se trompe et que vous n’êtes que de la poudre aux yeux !

 

Sur ces mots, la brunette quitta le regroupement, fière d’elle. Les femmes retournèrent à leurs occupations toutes aussi fières, ignorant de nouveau « l’invitée ».

Mito se recomposa un visage neutre et reprit son chemin jusqu’à ses quartiers comme si de rien n’était.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

À l’hôpital, Tōka émergeait enfin après une semaine de coma léger. Sa blessure à l’abdomen avait nécessité des soins plus poussés, mais la douleur avait eu raison d’elle. Les aides-soignantes, très attentionnées, lui avaient donné les dernières nouvelles. Alors qu’elle réfléchissait aux derniers événements, Izuna vint toquer à sa porte.

 

  • La princesse endormie est de retour parmi nous !
  • Que viens-tu faire ici ?
  • C’est marrant, il fait subitement froid, tu ne trouves pas ?
  • Tobirama est venu te voir plusieurs fois. Cette chambre était à deux doigts de devenir un igloo !

 

Alors qu’Izuna riait à ses propres blagues, la jeune femme sourit légèrement.

 

  • Plus sérieusement, j’étais inquiet pour toi !
  • Arrête ça, je ne suis pas faible ! Ce genre de blessures ne peut me tuer !
  • Je n’ai jamais dit que tu étais faible…

 

Tōka rougit. Elle changea de sujet.

 

  • Mes condoléances pour vos pertes.
  • Merci. Vous aussi, avez eu des morts… Alors mes condoléances.
  • Hum.
  • Les aides-soignantes m’ont dit que tu pourras sortir d’ici peu, je me porte volontaire pour t’aider à rentrer chez toi !
  • Je n’ai pas besoin d’aide !
  • Du calme, accepter de l’aide n’est pas un signe de faiblesse.
  • Je demanderais à Tobirama, ne t’en fais pas.

 

Izuna fit la moue. Décidément, Tobirama prenait trop de place dans cette conversation.

 

  • J’insiste !
  • J’aimerais vraiment te raccompagner.

 

Tōka rougit à nouveau. Elle détourna le regard vers la fenêtre, cherchant une réponse. Manque de bol, le jeune homme mit fin à la conversation.

 

  • Je repasserai te voir demain !
  • Oh, très bien, merci d’être passé…
  • Oups, j’allais oublier !

 

L’Uchiha sortit de sa manche une petite boite, qu’il déposa dans le creux de sa main et disparut. Tōka l’ouvrit et découvrit un bashō* en ivoire enroulé, formant un cône, décoré d’une fleur de pêcher de couleur bordeaux. Elle fut émue, mais tenta de retenir ses larmes. Elle repensa à son shamisen détruit durant l’attaque.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Le soleil déclinait doucement mais sûrement, offrant aux habitants du village, un spectacle de toute beauté. Les chaudes couleurs des soirs de fin de printemps étaient comme une promesse d’un été où la vie serait plus facile.

 

Hashirama rentrait enfin chez lui, exténué par cette journée, mais satisfait d’avoir enfin pu avancer. Il avait le sentiment que toute cette rancœur, jetée sur la table, avait finalement permis à Madara de faire un pas vers lui. Leur dispute d’aujourd’hui l’avait ramené à leur enfance, où l’Uchiha le grondait sans cesse. Le Senju avait le sentiment d’avoir retrouvé son ami.

Il fut salué par son clan, et Sazanka lui offrit même une petite boite pleine de sucreries. Hashirama la trouvait toujours resplendissante, elle était à ses yeux, la plus belle fleur du clan. Il reconnut qu’elle aurait fait une parfaite épouse pour lui, s’il n’avait pas eu Mito.

 

Pensant à cette dernière, il la rejoignit. La rouquine était assise dans le jardin, semblant pensive. Il s’asseyait près d’elle et la regarda amoureusement, mais fut pris de court.

 

  • Mito !! Que… Qu’es… Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi pleures-tu ?

 

Perdant contenance, il se releva, ne sachant que faire face à une femme en pleurs.

 

  • Laisse-moi seule, s’il te plaît…
  • Non ! Non, je ne vais pas te laisser seule alors que tu souffres !

 

Il se rassit près d’elle, et la saisit par les épaules.

 

  • Ma douce, que se passe-t-il ?
  • J’ai tout essayé pour me faire accepter dans ton clan… Mais elles ne veulent pas de moi…
  • Dans mon clan ? C’est aussi le tien !
  • Non, je suis l’invitée des Senju. Je l’ai appris aujourd’hui, à mes dépens…

 

Le shinobi se renfrogna.

 

  • Qui ?
  • Je ne te donnerais aucun nom.
  • Des membres de mon clan ont manqué de respect à ma fiancée, ça ne restera pas impuni !
  • Et puis quoi ? Elles obéiront à tes ordres, mais je ne gagnerais jamais ma place parmi elles !
  • Hum, peut-être devrais-tu rentrer aux Pays des Tourbillons quelque temps, retrouver tes sœurs et tes cousins, ça te fera du bien. Puis une fois ressourcée, tu reviendras ici pour leur montrer qui est Mito Uzumaki !

 

Il avait réussi à mettre un sourire sur son visage.

 

  • Tu es si gentil.

 

Mito caressa la joue de son compagnon. Ce dernier s’empourpra.

 

  • Mais non, je vais rester ici et m’imposer ! Je vais leur montrer que j’y ai ma place !

 

Mito était ce genre de femme, toujours stoïque, semblant froide et inaccessible. Cependant, son séjour dans ce village et ses nouveaux liens crées l’avaient déridé. Elle souriait plus facilement, montrait ses sentiments en public et à l'avenir, elle n’hésitera plus à montrer les crocs. Oui, les Uzumaki provoquent des tourbillons partout où ils passent, et il est temps qu’elle fasse honneur à son nom.

 

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Le Shōgun entre dans la danse.

Le gouffre des différences, empêche l’expression des sentiments.

 

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CHAPITRE X

LES SOUVENIRS DU VENT ASSOMBRISSENT LES NUAGES.  

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Un petit matin peu commun. Le village s’affairait ; sa rue principale était en effervescence. Les habitants affluaient et s’entassaient derrière une longue barrière de bois, placée tout le long de la route jusqu’au palais. Des lampions et des origamis suspendus à l’effigie des clans décoraient la rue.  Quelques yatais s’étaient discrètement stationnés entre les ruelles, fournissant boissons chaudes et gourmandises. Les immenses portes du village, majestueuses, avaient été peintes en vert, et le kanji « feu » tracé en rouge, pour l’occasion.

 

Les shinobis exceptionnellement inflexibles, hurlaient des ordres, interdisaient certains accès aux habitants, et guettaient nerveusement les alentours. Ils étaient à l’image de leurs dirigeants. Ces derniers, élégamment vêtus, attendaient à l’entrée du palais.

 

Mais quelle était la cause de toute cette agitation ?

 

En cette si belle matinée, déjà bien avancée, le village attendait l’arrivée imminente du shōgun.

Et parce que le Seigneur du Pays ne se montrait que rarement au public, ses sorties étaient contrôlées au millimètre près. Pour les chefs de clans, il s’agissait de protéger, à la fois, le monarque et les habitants d’une énième tentative d’attentat.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Un long cortège avançait péniblement à travers des chemins de terre à peine tracés, au beau milieu d’une végétation abondante. Il était composé de trois palanquins en bambou, décorés d’or et de rideaux de soies, conduit par des serviteurs robustes. De nombreux gardes entouraient ces véhicules, afin de contrer toutes attaques inopinées. Des servantes portaient, quant à elles, de longs éventails à plumes et des meubles légers dans lesquels se trouvaient des victuailles. Enfin, sept hommes se distinguaient du reste du groupe par leurs armures dorées et capes rougeoyantes : deux marchaient de part et d’autre du palanquin situé au milieu, trois ouvraient la route, et les deux derniers la fermaient. Il s’agissait des « sept lances enflammées », la puissante garde rapprochée au service exclusif du shōgun.

 

Alors que le groupe approchait le nouveau territoire du village caché, un groupe de sentinelle se présenta, perché en hauteur :

 

  • Qui va là !! Hurla l’une des « sept lances ».
  • Nous appartenons au village. Nous avons ordre de vous guider !
  • … Nous vous suivons !

 

Au même moment, la nouvelle arriva au village.

 

  • Maîtres ! Le shōgun vient de franchir notre territoire. Son arrivée est imminente.
  • Parfait ! Ouvrez les portes du village et tenez-vous prêts !

 

Après de longues minutes d’attentes, un son se fit entendre ; une corne soufflée par l’un des gardes du suzerain pour signifier leur entrée dans le village. Les chefs de clans se tenaient devant le palais principal, alignés, visages sérieux et droits.

 

Un long silence entrecoupé par les bruits de pas lourds des serviteurs portants les palanquins.

 

Le cortège fit finalement son entrée. Les shinobis se mêlaient à l’escorte afin de former une ligne de part et d’autre de la rue principale, créant une barrière supplémentaire entre les habitants et les invités. La population civile s’inclinait respectueusement au passage du shōgun et de ses suivants.

Ce fut un moment agréable. Les habitants dévoraient du regard les véhicules magnifiquement ornés, s’étourdissaient devant les beautés, et s’impressionnaient devant les guerriers renommés de Son Altesse Royale. Pourtant, les rideaux de soies du palanquin étaient restés obstinément fermés.

 

Le cortège s’arrêta devant le palais, au pied des marches. Les leaders du village s’inclinèrent poliment, tandis que Bonjin sortait enfin.

Étant l’aîné, le plus expérimenté et le plus sage du groupe, Sasuke Sarutobi fut choisi pour représenter le village durant cette rencontre. Il s’avança :

 

  • Seigneur Bonjin, j’espère que vous avez fait bon voyage ! C’est un véritable honneur de vous rencontrer.

 

Le souverain ne répondit pas. Il regardait autour de lui, quelque peu dégoûté par les lieux. Le vieux singe n’en fit peu cas et guida le groupe à l’intérieur du palais jusqu’à la salle de réunion. Tout avait été mis en place pour son accueil.

Encore une fois, le suzerain s’installa nonchalamment, toujours indifférent à ses hôtes. Autour de lui, les « lances enflammées » bouclaient la salle, ses ministres à sa droite et à sa gauche, et ses serviteurs à ses pieds et derrière lui.

 

Pendant que la cour finissait de s’établir, les chefs de clans s’asseyaient devant le Maître du Pays. Ce dernier ne les lâchait pas du regard. Il entama la conversation :

 

  • Ce n’était donc pas qu’une rumeur. Vous vous êtes bel et bien alliés et avez construit un village. Quelle est la raison de votre regroupement ?

 

Une nouvelle fois, Sasuke prit la parole en sa qualité de représentant :

 

  • Mon seigneur, permettez-moi de réitérer mes déclarations. Nous sommes honorés de votre présence.

 

Le vieil homme savait qu’ils marchaient sur des œufs. Il fallait éviter de le froisser.

 

  • Nous avons pensé vous parler de ce projet, mais avons fini par nous dire qu’il fallait que vous puissiez voir cela de vos propres yeux. Le village n’est pas tout à fait fini, c’est la raison pour laquelle nous avons gardé cela secret.
  • Pour répondre à votre question, la raison de notre regroupement est un désir de paix mutuel.
  • Tiens donc ! Vous avez cessé de vous entretuer, et avez décidé de vivre en osmose ?

 

Le seigneur ricana. Ses ministres sourirent à sa plaisanterie.

 

  • Nous ne pouvions plus continuer à nous déchirer. Mettre ses préjugés de côté est un signe de sagesse, mon seigneur.

 

Furibond, le monarque hurla :

 

  • Je n’y crois pas ! Mes sources m’indiquent que votre coalition vise uniquement à me détruire !
  • Jamais !

 

Madara sourit discrètement, s’attendant à ce comportement de la part d’Hashirama. Ce dernier, s’apprêtait à se lever, lorsqu’il fut saisi par le bras. Le vieux chef Sarutobi le sommait silencieusement de se rasseoir et de ne pas faire d’esclandre. Il poursuivit rapidement, espérant faire oublier ce moment :

 

  • Je peux vous assurer que nous n’avons en tête que de ramener la paix au pays, offrir un avenir meilleur à nos enfants !
  • Remettriez-vous en doute mes informations ?
  • Mon seigneur…
  • C’est là le rôle de Bonjin-Sama, d’apporter la paix au pays ! Certainement pas le vôtre ! Lança le ministre de gauche.
  • En effet, votre mission est d’obéir en silence ! Ajouta le ministre de droite.

 

Après quelques secondes d’un silence pesant, Madara prit la parole :

 

  • Quelle réponse attendez-vous ?

 

Cette question fit sourire le suzerain.

 

  • Vous saisirez la moindre occasion pour nous faire la guerre.
  • Comment osez-vous ?! S’insurgea le ministre de droite.

 

Bonjin aimait les impertinents, et l’Uchiha en était définitivement un.

 

  • Ceux qui mirent votre parole en doute se sont fait exterminer ! Accusa le ministre de gauche.
  • Ou peut-être ont-ils refusé de vous rejoindre ? Provoqua le ministre de droite.
  • Tout ce que je vois, c’est un regroupement de six clans, dont deux sont monstrueusement puissants, les quatre autres excellent dans des domaines qui peuvent se compléter. Ce que je distingue, c’est un groupe dangereux, capable de renverser un pays, qui a construit sa base sur un territoire naturellement fortifié.

 

Le shōgun était fin observateur. Personne ne pouvait en douter, désormais.

 

  • Votre paix ne m’intéresse pas. Je vous demande de vous séparer. Pour les Yuhi, Kurama, Sarutobi et Hatake, je vous autorise à regagner vos anciens territoires.

 

Le seigneur avait fini de rire.

 

  • Attendez, Bonjin-Sama, restez au village, visitez-le et vous verrez que nous ne sommes pas en train de préparer la guerre ! Je vous en prie ! Quémanda Hashirama.
  • Séparez-vous, je donnerais un coffre d’argent aux clans qui se montreraient disciplinés. N’oubliez pas, je suis votre supérieur, et vous me devez obéissance. Je saurais me montrer clément et extrêmement généreux. En cas d’insubordination, attendez-vous à une pluie de sang !
  • Je vous en prie, restez au village et voyez par vous-même ! Récidiva Hashirama.
  •  Je ne resterai pas une seconde de plus dans ce taudis !

 

Le seigneur se leva. Il se tourna une dernière fois vers le groupe, menaçant :

 

  • Vous avez une semaine ! J’attends votre réponse.

 

Sur ces mots, le souverain et sa cour quittèrent le palais et bientôt, sa présence au village ne fut plus qu’un lointain souvenir. Le chef Sarutobi fut le seul à raccompagner Bonjin jusqu’aux portes du village, tandis que le reste du groupe resta dans la pièce, sonné par la rencontre.

 

  • On s’est fait avoir… Encore une fois ! Lança Madara.
  • Comment ça ? Questionna Hashirama.
  • On dit que le shōgun est un imbécile. Il est désormais clair que cet homme est entré dans ce village pour voir notre installation. Sa décision était déjà prise depuis longtemps. Il n’a jamais eu l’intention de nous écouter ! Vous aviez visé juste Shinku-Sama ! Répondit Chūshin.

 

Oui, Bonjin est le seigneur du pays du Feu, et un Général de guerre. En ces qualités, il avait bénéficié des meilleurs enseignements aux arts de la guerre. L’homme royal était un être perverti par le pouvoir et enivré par les plaisirs les plus cruels. Comme un enfant aime à explorer et découvrir, en arrachant les ailes d’une libellule, le vil seigneur jouait avec la vie de son peuple et observait son comportement.

Face aux six clans rebelles, il avait intelligemment semé les graines de la discorde en promettant des morts et de l’argent. Les plus cupides viendront à lui, et les plus inquiets se soumettront en retournant à leurs terres d’antan.

Voilà pourquoi après cette désastreuse rencontre, les clans se retirèrent dans leurs quartiers afin d’examiner les arguments du souverain.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Le quartier Kurama se situait au centre du village. Il était beaucoup plus petit que les autres districts. Ainsi, il s’ouvrait sur un haut portillon à deux battants distingués par les emblèmes du clan. À l’intérieur, un jardin fleuri, dans lequel poussaient des plantes parfumées, destinées à l’utilisation des techniques d’illusions. Au fond de cet espace, une discrète entrée donnant sur deux couloirs couverts menant aux habitations. Les maisons à deux étages, richement décorées se suivaient les unes juxtaposées aux autres, fracturées par quelques passages étroits et formant un carré parfait. Devant chacune de ces maisons se trouvaient un brûle-parfum en céramique finement garni de dessins à la peinture, et un lampion sur pied en pierre enjolivé d’un oni*. Au centre du quartier, une place offrait une vue sur la totalité du clan, et personne ne pouvait affirmer où se trouvait la maison-mère. De même, c’est au centre de cette agora que se déroulaient les entraînements et les réunions à l’abri des regards indiscrets. Au sein même de la communauté du village, les Kurama continuaient à vivre reclus. Les habitants ne s’aventuraient jamais près de ce quartier.

 

Suite au passage du shōgun, Shèn avait réuni l’ensemble de son clan. La noble dame utilisait la totalité de ses ressources, incluant femmes et enfants. Tout n’était qu’une question de profits. Depuis sa prise de pouvoir, elle avait changé les règles et conduit son clan à la richesse absolue, et cela, malgré leur manque de puissance.

 

  • Nous changeons nos plans, le shōgun propose de l’argent en échange de notre séparation d’avec ce village. Il est parti il y a une heure. Qui est de garde ?
  • Je suis de garde !
  • Bien, assure-toi de te séparer du reste de ton groupe de surveillance et passe un message aux hommes du seigneur. Je veux négocier un accord, qui sera profitable à nos deux camps.
  • Oui Madame !
  • Exécution !

 

Sur ces mots, la place se vida ne laissant plus que la matriarche corrompue.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Durant une patrouille dans un village voisin, un groupe de cinq shinobis se séparait et se faufilait sur les toits afin d’avoir une vue d’ensemble sur toute la commune. Les habitants avaient pris l’habitude de les voir. Cela était rassurant, car ils éloignaient toute tentative de pillage ou de massacre. Parmi ce groupe, un Kurama se détachait discrètement en créant judicieusement une illusion de lui-même, pendant qu’il retraçait la route empruntée quelque temps plus tôt par le cortège royal.

Aussitôt s’est-il assuré d’avoir réussi son illusion, l’homme filait à toute vitesse. Il devait faire vite. Sa technique risquait encore d’être transpercée par les sharingans du seul Uchiha de son équipe.

 

Après plusieurs minutes d’une course effrénée, il aperçut enfin l’escorte régalienne. Il augmenta encore sa cadence et laissa son chakra fluctuer afin d’être rapidement repéré.

 

  • Stop !!

 

Un garde royal alerta tout le groupement qui s’arrêta, se retrancha autour des trois palanquins, en position de défense. Il avait aperçu une silhouette s’approchant de leur cortège à vive allure, sans chercher à se cacher.

L’une des lances enflammées s’éloigna de l’escorte en direction du ninja. A quelques pieds de lui, il brandit sa naginata*, prêt à débuter le combat.

 

  • Arrête-toi !
  • Je ne suis pas là pour me battre, je suis…
  • Décline ton identité !
  • Je suis membre du clan Kurama ! Je dois m’entretenir avec Bonjin-Sama !
  • J’ai peu de temps… Je risque d’être repéré !

 

Le guerrier royal s’approcha, toujours aux aguets. Il fouilla le shinobi et le désarma rapidement. Enfin, il fut autorisé à s’approcher du Seigneur. 

 

  • Maître Bonjin ! Je suis un Kurama et je viens vous porter un message de la part de Dame Shèn.
  • Le clan Kurama, hum ? Parle !
  • Shèn-Sama m’a demandé de transmettre un message, à l’insu du village. Elle souhaite des négociations qui seraient bénéfiques pour nos deux parties.
  • Secrètement.
  • Vous êtes un clan d’espions…
  • Oui.
  • Pourriez-vous agir en tant que mes yeux et mes oreilles au sein de ce village miteux ?
  • Je transmettrais cette demande. Pourrions-nous convenir d’une rencontre officieuse ?
  • … Hum… Nous ferons une halte à l’ouest. Nous y resterons jusqu’à demain matin. Soyez à l’heure.

 

Le monarque sourit diaboliquement. Il était satisfait de voir ces pantins danser dans le creux de ses mains. Après ces mots, le ninja fut repoussé sans ménagement et ses armes jetées au sol, permettant au cortège de reprendre sa route.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Le terrain d’entraînement était juché d’armes de jet, de crevasses et de quelques jeunes arbres déracinés, témoins du travail acharné de Tōka. Depuis sa sortie de l’hôpital, elle avait repris ses vieilles habitudes. Bien sûr, elle avait ignoré les recommandations médicales, et manifestement, ni sa cheville, ni son abdomen ne semblaient s’en plaindre. Tōka était dure envers elle-même, car sa condition de femme l’empêchait naturellement de rattraper celle d’un homme. Alors, elle compensait par un travail intensif, une rigueur inébranlable, et une concentration parfaite. Ses blessures, au contraire de l’handicaper, lui permettaient de mettre en exergue ses faiblesses et de se concocter un entraînement sur-mesure. 

 

Elle perçut le chakra familier du cadet Uchiha, mais continua son entraînement, malgré tout.

 

  • J’étais sûr de te trouver ici !

 

Izuna marchait tranquillement vers elle, contemplant le terrain.

 

  • Waouh ! Mais quelle mouche l’a piqué ?!
  • J’avais besoin de me défouler…
  • Je vois ça ! Mais tu devrais y aller doucement. Tu n’es pas tout à fait guérie.
  • Je sais ce que j’ai à faire et où se trouvent mes limites !

 

Le jeune homme avait l’habitude de ses réponses froides et agressives.

 

  • Et si tu arrêtais de te défouler ? Allons-nous promener !
  • Pour quoi faire ?
  • … Hum… Prendre un bain de soleil !
  • Ça te fera le plus grand bien !

 

La jeune femme s’arrêta. Elle observait Izuna. Il lui sourit, légèrement gêné. Il n’avait pas l’habitude de la voir le regarder ainsi.

 

  • Il porte une queue-de-cheval haute aujourd’hui… Il est plus séduisant ainsi.
  • Tōka ?
  • Euh… Hum… Très bien ! Laisse-moi ramasser mes affaires et me laver. Je te rejoindrai d’ici vingt minutes.
  • Parfait ! Au lac Naka, juste derrière mon quartier.

 

L’homme la quitta sur ces mots.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Izuna attendait sur le pont faisant la connexion entre les deux rives du lac Naka. Il contemplait paresseusement les poissons sortir hors de l’eau et nager à contre-courant. Ses pensées divaguaient vers Tōka. Il la connaissait en tant que kunoichi implacable, mais pas encore en tant que femme. Alors il l’imaginait agir comme les jeunes femmes de son clan. Il en riait intérieurement.

 

  • Non, ce n’est pas son genre…
  • Quoi donc ?
  • Ahh ! To… Tōka ! Je ne t’ai pas entendu arriver !

 

L’homme se redressa et contemplait la jeune femme face à lui. Elle portait un joli kimono rouge à motif floral noir, de hautes okobos sombres, et ses cheveux étaient lâchés, coiffés en taregami. Tōka était méconnaissable.

 

  • Tu es ravissante ! C’est pour moi ?

 

Pour toute réponse, il se prit un coup de pochette. Néanmoins, ses joues rosis n’échappèrent pas à son regard.

 

  • Merci… Qu’est-ce que c’est ?

 

Tōka désigna un large paquet aux pieds du jeune homme.

 

  • Un cadeau… Pour toi ! Mais marchons, je voudrais te montrer un endroit.

 

Izuna la guida le long du lac Naka. Bientôt, ils s’enfoncèrent dans un minuscule petit bois.

L’atmosphère avait changé, le son des poissons nageant, des batraciens croassant, les oiseaux chantants, les lapins et écureuils se déplaçant à vive allure se firent entendre. Le chant de la nature. Tōka ne connaissait pas ce lieu. Il était situé juste derrière les quartiers Uchiha et Yuhi. C’était un petit pan de nature sur cinq cents mètres, avant de revenir à la vie citadine.

 

  • C’est sublime !

 

Elle était fascinée par le spectacle.

 

  • J’étais sûr que ça te plairait !

 

Izuna prit la jeune femme par la main et la guida jusqu’aux bords du ruisseau. Il l’aida à s’installer au sol après avoir retiré et étendu son haori. Il déballa alors le paquet révélant un shamisen en bois et recouvert d’une peau de serpent. L’instrument était peint en bordeaux et décoré d’une fleur de pêcher sur sa caisse de résonnance. Tōka, sans voix pendant un moment, admirait la finition de l’instrument. Elle ne put s’empêcher de le toucher. Les larmes aux yeux, elle déclara :

 

  • Il est magnifique !

 

La jeune femme sortit de sa manche de kimono, le bashō en ivoire que l'Uchiha lui avait offert une semaine plus tôt.

 

  • J’ai vu les restes de ton shamisen sur le champ de bataille. Je ne te savais pas musicienne.
  • J’ai toujours aimé la musique…
  • Alors tu as fait de ta passion, une arme ?
  • On peut dire ça. Lorsque j’ai effectué ma première mission en tant que kunoichi, j’étais une petite fille de huit ans. À mon retour, je ne voulais plus entendre les cris, les larmes, et les cliquetis des armes. Je voulais aussi faire taire mes peurs et mes angoisses. Alors, je jouais de la musique avec mon ocarina*.

 

Izuna l’écoutait sans l’interrompre.

 

  • Plus tard, de retour d’une autre mission, nous avons fait une halte dans une maison de thé. Il y avait une geisha qui jouait du shamisen. Elle était si belle et sa mélodie m’apaisait. Alors, j’ai économisé et j’en ai acheté un.
  • Celui qui a été détruit ?
  • Oui, j’allais souvent au village d’Ensousha. C’est là que j’ai appris à en jouer. Je te remercie, ce cadeau me va droit au cœur.

 

Tōka se releva légèrement et lui donna un baiser sur la joue.

 

Se mêlant au chant de la nature, elle entonna un air mélodieux, faisant danser son bashō sur les fils de soie tendues de son instrument. C’était un moment de quiétude rare, alors que le village se préparait à jouer une nouvelle partie de shōgi* macabre face à un adversaire redoutable.

 

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Le shōgun visite la bergerie, et dévoile ses intentions.

Face à Izuna, Toka apprend à baisser sa garde.

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CHAPITRE XI

MAÎTRE DES LOIS, ENNEMI SANS FOI.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

La visite éclair du shōgun continuait de faire jaser, suscitant l’appréhension parmi les clans. Le palais n’était dorénavant, visité et administré que par ses fondateurs. Ces derniers avaient, d’un commun accord, accepté de laisser le temps de la réflexion à leurs alliés.

 

Au quatrième jour, les deux légendaires shinobis décidèrent de briser le silence. Ils prirent la route du quartier Sarutobi en quête d’espérance.

Il était rare de recevoir la visite des chefs de clans à domicile. Pourtant, depuis leur arrivée, les Sarutobi s’étaient accoutumés à accueillir les civils et quelques guerriers curieux. Les primates du clan étaient même devenus l’attraction favorite des enfants.

 

Le centre du district s’était alors transformé en haut lieu de spectacle. Chaque soir, alors que les yatais prenaient place, des représentations mettant en scène ces fabuleux animaux, ravissaient les pupilles des plus jeunes enfants. Certains shinobis, encore en apprentissage, en profitaient aussi pour exposer, fièrement, tout l’étendue de leurs talents.

Alors, lorsqu’Hashirama et Madara se présentèrent, les habitants les accueillirent aimablement, leur indiquant la direction de la maison où résidait le maître.

 

  • Eh bien ça alors ! Je m’attendais à un quartier vide !  
  • Hm…
  • Avec l’épisode du shōgun, je pensais vraiment que les Sarutobi se cloîtreraient…

 

Hashirama continuait de converser, l’air de rien. Il savait que l’Uchiha l’écoutait.

Le duo finit par arriver devant la maison-mère du clan. La classieuse matriarche, Ran Sarutobi, semblait les attendre. 

 

  • Seigneurs Uchiha et Senju, soyez les bienvenus dans notre district !

 

Les deux hommes s’inclinèrent poliment.

 

  • Mon époux vous attend. Suivez-moi.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

L’entrée du domaine Kurama, était ouverte. Ses hautes portes, austères, habituellement closes à toute heure de la journée et de la nuit, ne s’ouvraient que pour laisser passer quelques civils. Ce clan savait cultiver l’art du mystère. Pourtant, depuis la visite express du suzerain, l’entrée demeurait ouverte. Les rares passants, curieux, s’y attardaient, espérant apercevoir quelque chose d’atypique. Hélas, seul le jardin fleuri laissait échapper quelques fragrances agréables.

 

Shèn, assise à son bureau, grattait assidûment un imposant ouvrage. Quelques fois, ses doigts jouaient habilement sur son suan pan*.

Elle s’arrêta, soucieuse. Les yeux dans le vague, elle repensa à sa rencontre avec le shōgun.

 

📽🎬🎞 🎞 🎞 🎞 🎞

 

  • Maître Bonjin, mes hommages.
  • Kurama Shèn... Vous avez changé.
  • De camp, oui.
  • Je parlais de votre apparence.

 

La dame se releva et s’installa à la table du maître.

 

  • Mon apparence importe peu. Je suis une kunoichi qui maîtrise l’art des illusions.
  • Et celui de la trahison.
  • Les shinobis ne sont rien d’autres que des mercenaires. Vous le savez aussi bien que moi. Nous louons nos services au plus offrant. Tel est le credo des Kurama.
  • Pourtant la croyance de votre clan était bien différente, il y a des décennies de cela ! Lança l’un des ministres.

 

Effroyable. Voilà ce que pensaient les suivants royaux. Ses yeux inexpressifs glaçaient la pièce.

Kurama Shèn, elle, demeurait imperturbable et inflexible. Lorsqu’elle faisait affaire, rien ne comptait plus que les gains. Elle continua :

 

  • Parlons affaire si vous le voulez bien.
  • Je vais aller droit au but. J’ai besoin de vous dans le village. Je veux tout savoir.
  • Avant de vous louer mes services, révélez-moi la somme que vous promettez d’offrir aux clans qui quitteraient le village.

 

Un serviteur royal s’approcha du maître. Il reçut un morceau de papier, qu’il remit à la dirigeante. Après un moment, elle reprit sa conversation :

 

  • Je ne vous crois pas.
  • Je vous demande pardon ?! Hurla un conseillé, outré.
  • Vous consentez à offrir cette somme colossale à chaque clan ? Même pour des pouilleux comme les Hatake ou les Yuhi, c’est suspect.

 

L’homme sourit. Un sourire malsain.

 

  • Ce Bonjin est riche ! Hahaha !
  • Je n’ai nullement l’intention de vous détruire. Je sais bien que ce projet est celui des Senju et des Uchiha.
  • Je vois. Vous voulez isoler ces deux clans.
  • Exactement. C’est pourquoi, très chère Shèn, j’ai besoin de vous.

 

La dame fronça les sourcils. Elle pensa :

 

  • Ce gamin ose m’appeler par mon prénom.

 

Elle reprit, loin d’être dupée par le ton mielleux du monarque.

 

  • Je considère votre promesse et votre demande comme deux cas distincts. Payez-moi la somme promise.
  • Qu’en est-il de ma demande ?
  • Je consentirais à vous écouter lorsque vous aurez payé, Bonjin-Sama.

 

Aussitôt, les gardes dégainèrent leurs lances. Pourtant, les Kurama restèrent immobiles. Le leader souriait.

 

  • Vous avez bon goût, Bonjin-Sama.
  • Pardon ?!
  • Je veux dire… Cette pièce est exquise.

 

Aussitôt, le souverain se releva. Les suivants aussi. Les gardes se firent plus menaçants. Bonjin regardait autour de lui. La salle était bien celle de son fief de l’Ouest. Mais à y regarder de plus près, des brûle-parfums en céramique étaient installés à chaque coin de la pièce, et des discrets fanions portant l’emblème des Kurama, ici et là. De plus, un étrange parfum, planait depuis le début de leur rencontre.

 

  • Rasseyez-vous, Bonjin-Sama.
  • Que m’avez-vous fait ?!
  • Vous êtes dans mon genjutsu, et vos corps sont tenus en joue par mes shinobis.
  • ?!
  • Je ne suis pas si sotte.
  • Toutefois, mon seigneur, vos gardes et votre équipe d’élite ne sont guère que du menu fretin.

 

L’homme royal se rassit.

 

  • Votre force réside dans votre richesse et dans les clans du pays.
  • Et si je ventais notre rencontre ?
  • Alors je venterais votre plan…
  • Vous êtes une femme terrifiante. Je comprends pourquoi les Kurama sont si réputés.
  • Libérez l’une de mes lances enflammées. Il vous donnera un coffre.

 

La vile dame fit un signe à l’un de ses shinobis. Il se dissipa.

 

  •  Je suis tout ouïe, Bonjin-Sama.

 

🎞 🎞 🎞 🎞 🎞📽🎬

 

  • Dame Shèn.
  • Dame Shèn.
  • Oui. Je t’écoute.
  • Tout est en place.
  • Parfait. Tu peux disposer.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

  • Vous avez une bien belle demeure, Dame Ran.
  • Je vous remercie. Voici mon époux. Entrez donc.

 

Madara et Hashirama entrèrent dans le bureau du patriarche. Ils le saluèrent poliment.

 

  • Maître Sarutobi !
  • Je suis surpris de vous voir tous les deux !

 

Son sourire espiègle et, son regard fixait l’Uchiha. Ce dernier feignit l’indifférence, pendant qu’Hashirama riait nerveusement.

Ran revint avec du thé. Elle demanda :

 

  • Alors, que nous vaut l’honneur de votre visite ?
  • Nous nous interrogeons… Commença Hashirama.
  • Nous voulons des réponses…
  • Le clan Sarutobi n’a aucune intention de quitter ce village, élucida Ran.
  • Vraiment ?!

 

Hashirama était heureux. Son sourire était si expressif et contagieux, que le couple Sarutobi en fut attendri. Seul Madara demeurait impassible.

 

  • La vie est beaucoup plus agréable ici. Je pensais que c’était évident. Nous nous sommes retirés en attendant les réponses des autres clans.
  • Ohh, c’est vraiment une excellente nouvelle !
  • La ferme, Hashirama !

 

L’homme sursauta mais obéit, pestant contre l’Uchiha dans sa barbe.

 

  • Vous connaissez les conséquences de votre décision, n’est-ce pas ?
  • Nous sommes aussi nombreux que vous, et je suppose que vos clans resteront unis ?
  • En effet, mais ce ne sera probablement pas le cas pour les autres clans.
  • Nous avons encore deux jours pour donner une réponse, et un jour pour l’envoyer, informa le Senju.
  • Il faut convaincre les autres clans de la force de notre unité.
  • Hm… Nous avons en face de nous un shōgun bien renseigné.
  • Très juste, mais comment garantir la protection des autres clans ?
  • Tentons de nous réunir cet après-midi ? Proposa Hashirama.

 

Les hommes acquiescèrent.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Hashirama avait conscience que le village essuyait une terrible tempête. Tiendra-t-il ? Malgré la nouvelle rassurante des Sarutobi, ce problème épineux continuait à lui donner des sueurs froides. Après avoir quitté le vieux singe, il décida de visiter les autres clans pour les informer d’une réunion imminente, avant de rejoindre son quartier. Il avait, malgré cela, un clan à administrer.

 

  • Je ne sais pas quoi en penser…

 

Assis à son bureau, le jeune chef se parlait à lui-même.

 

  • Je ne suis pas étonné de Dame Shèn… Elle est la version féminine de Madara. Mais les autres….
  • Tu sembles soucieux, Anija

 

Le shinobi aux cheveux blancs, prêtait une oreille attentive à son aîné. Il percevait des bribes de mots, sans queue ni tête. Il posa ses parchemins et s’approcha de lui.

 

  • Toujours la même chose… Mon rêve s’éloigne à nouveau.
  • De quoi parles-tu ?
  • Par chance, les Uchiha restent quoiqu’il en coûte.

 

À l’entente de ce nom, Tobirama se renfrogna.

 

  • Tu devrais faire attention. Les Uchiha ne sont pas ce qu’ils veulent nous faire croire, ils…
  • Cela suffit !!

 

Hashirama explosa.

 

  • Cesse de parler ainsi, Tobirama !
  • Anija, écoutes moi ! Même s’ils font tous les efforts du monde, leurs sharingans les rendra déments ! Ils détruiront ton rêve ! Madara le premier !

 

Le plus jeune Senju voulait à tout prix sauver son frère de la confiance absolue qu’il accordait aux Uchiha. Il avait longtemps observé et étudié ce pouvoir oculaire. Tobirama pensait même en avoir percé le mystère.

 

  • Leur dōjutsu n’est pas clair. Ils sont frappés par la démence après un temps. Mon frère, tu dois garder…
  • Tobirama…

 

Pour toute réponse, le cadet prit la porte.

Tobirama s’évertuait à garder ses distances avec ce clan depuis le début, pensant qu’après avoir fondé le village, les alliés et les Senju finiraient par les repousser et les exclure. Pour le shinobi, le rêve de son frère était incompatible avec un peuple aussi instable et dont la majeure partie est susceptible de commettre de graves crimes au beau milieu des civils.

Cette vive tension venait s’ajouter à celle déjà présente depuis plusieurs jours. C’est la raison pour laquelle aucun des deux frères ne discerna une ombre cachée, buvant leurs paroles.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Loin de ces préoccupations, Mito se baladait dans les rues. Le vide s’y ressentait, car le village avait été conçu pour y abriter des dizaines de clans. Les zones inhabitables étaient traditionnellement peu fréquentées, laissant le champ libre aux enfants, jeunes adultes et couples qui souhaitaient s’isoler.

La princesse aux cheveux de feu aimait se promener. Plus encore, ces derniers jours. Les reliefs étaient différents de son pays natal ; le paysage était plus doux, le climat plus radieux.

 

Alors que ses pas la guidaient vers un champ de fleur à perte de vue, elle s’arrêta subitement, émergeant de ses pensées.

 

  • Hiyori…

 

Elle fit demi-tour. Direction le quartier Sarutobi.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

  • Ouh Ouh Ah Ah !!
  • Chrrrr !

 

Comme d’habitude, les primates saluaient Mito, perchés sur les branchages et les maisons. Et comme de coutume, elle rougissait au point de se confondre avec sa chevelure. Elle pressa à nouveau le pas, saluant brièvement quelques villageois.

Arrivant devant la maison de Hiyori, elle fut surprise d’y voir Iwamaru. Le petit garçon était assis au sol, tenant dans ses bras un bébé capucin et sa banane.

 

Attendrie, elle s’avança et s’accroupit devant l’enfant.

 

  • Bonjour trésor ! Ta maman est là ?
  • Je suis là ! Entre, Mito ! Entendit-elle.
  • J’espère que je ne dérange pas ?

 

Mito entra et s’installa dans le salon. Les jumelles étaient déjà attablées.

 

  • Tu ne déranges jamais !

 

Hiyori récupéra son garçon et le petit primate.

 

  • Je vais nous préparer du thé.

 

La maman abandonna momentanément son amie. Les enfants en profitèrent pour s’approcher et embêter la rouquine.

 

  • Alors dis-moi, comment vas-tu depuis la dernière fois ?
  • Eh bien, j’ai eu une discussion avec les femmes de mon clan…
  • Et ?
  • Ça ne s’est pas bien passé…

 

Mito raconta en détail son altercation et le lynchage public dont elle a été victime. Hiyori attentive, tempêtait à mesure que son récit avançait. Elle finit par éclater :

 

  • C’est honteux !! Je suis si en colère ! Rahh… Comment osent-elles ! Ne savent-elles pas à qui elles s’adressent ?!
  • Je suis si désolée, Mito. C’est moi qui t’ai suggéré cette idée…
  • Non, tu n’y es pour rien. Mais tu sais, je n’ai pas dit mon dernier mot.
  • Bon, alors réfléchissons à une nouvelle approche !

 

Les deux amies passèrent leur matinée à discuter. Un semblant de sérénité. Elles étaient conscientes des enjeux qui secouaient le village, beaucoup plus que le reste de la population.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

En début d’après-midi, les chefs de clans se réunissaient enfin. Contre toute attente, ce fut Madara qui dirigea cette réunion.

 

  • Je suppose que vous savez tous pourquoi nous sommes réunis, n’est-ce pas ?

 

Son visage stoïque et naturellement menaçant n’aidait jamais les discussions à se détendre. Les dirigeants, le regard fuyant, semblaient vouloir éviter cette discussion.

 

  • Les Yuhi sont les alliés des Uchiha depuis des décennies. Nous avons pris la décision de rester au village et faire front !
  • Certains de mes membres ont émis des réserves, alors les Hatake ne s’engageront que si la totalité des clans de ce village restent.
  • Les Kurama restent.
  • Madara a le regard et l’instinct les plus acérés parmi nous. Ce petit con pourrait me percer à jour sans effort.
  • Les Sarutobi feront face à Bonjin-Sama aussi. 
  • Qu’en est-il des Senju et des Uchiha ? Sans vous, nous nous ferons balayer facilement, après tout ! Interrogea Chūshin.
  • Il est évident que nous restons alliés, répondit Hashirama.
  • Chūshin-Sama, est-ce que cela change votre position ? Demanda Sasuke.
  • En effet. Puisque tout le monde semble résolu à rester, les Hatake en feront de même.
  • Parfait ! Je suis si heureux !
  • Ne le soyez pas ! Le village s’engage officiellement contre l’armée du shōgun ! Gronda Shinku.
  • Tout à fait ! Son armée, c’est-à-dire, les clans du pays ! Ajouta Chūshin.

 

Si les clans restaient alliés, cela ne résolvait aucunement leurs problèmes. Au contraire, cette alliance était vouée à faire couler beaucoup de sang, en dépit de son désir de paix.

 

  • Bien, maintenant que c’est clair, nous pouvons répondre honnêtement au shōgun ! Annonça Madara.
  • Tobirama ! Appela le leader Senju.

 

Le shinobi à la chevelure neige entra aussitôt. Il avait pris pour habitude de toujours rester dans le palais, lorsque son frère s’y trouvait.

 

  • Tobirama, répond au shōgun que nous refusons de nous plier à son ordre.
  • Bien.
  • Attendez ! Nous nous devons de trouver une solution pacifique. Et nous devons le faire savoir à Bonjin-Sama ! Dit Sasuke.
  • Ça ne sert à rien. Il ne veut rien entendre ! Répondit Shinku.
  • Sarutobi-Sama a raison. Même si nous connaissons sa réponse, nous devons quand même lui refaire la proposition. S’il y a des répercussions, il niera.

 

Le village déplaçait enfin son premier pion, espérant secrètement qu’un retournement de situation leur serait favorable.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

 De retour dans ses quartiers, Shèn fut visitée par l’un de ses espions :

 

  • J’ai une information capitale.

 

La dame se leva et plaça des parchemins frappés du kanji « silence » sur les portes, les fenêtres et le plafond.

 

  • Parle.
  • Les frères Senju ont eu une dispute à propos des Uchiha.
  • Continue.
  • Tobirama craint le pouvoir du sharingan. D’après lui, il rend instable. C’est pourquoi il a demandé à son frère de limiter sa confiance.
  • Parfait. Nous allons semer les graines de la discorde dans ce village.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

La nouvelle de la coalition des clans face au shōgun, se répandit comme une trainée de poudre. Les habitants commençant à se connaître, discutaient entre eux, et repeuplaient peu à peu les ruelles abandonnées quelques jours plus tôt. Au contraire de les effrayer, la population montrait une grande confiance en ses guerriers et leaders.

Ritsuko se dirigeait vers le quartier Senju. Elle était accompagnée de Kiku et de quelques femmes issues des clans Yuhi et Hatake. L’Uchiha souhaitait rendre visite à son amie, Mito. N’ayant jamais pris le temps de s’aventurer dans ce quartier, elle fut heureuse de constater un district dynamique. Ritsuko s’arrêta près du grand chêne majestueux, saluant quelques connaissances, avant de reprendre sa route.

 

Lorsque la princesse Uzumaki accueillit le groupe, elle fut décontenancée par le nombre. Plus encore, elle repéra quelques femmes Senju.

 

  • Bonjour Mito ! J’espère qu’on ne te dérange pas ?
  • Du tout ! Mais je suis surprise par tout ce monde ! Que se passe-t-il ?

 

Elle les invita à entrer et prépara du thé.

 

  • As-tu entendu la nouvelle ? Commença Ritsuko.
  • Oui. Je ne trouve pas que cela soit une nouvelle qui nécessite tant d’enthousiasme.
  • En effet. Mais à vrai dire Kiku et moi avons eu une idée…
  • J’aimerais l’annoncer ! Coupa Kiku.
  • Kiku ! Comme je suis heureuse de te voir ! Je m’inquiétais…
  • Tu n’as pas besoin de t’inquiéter. Je suis forte !

 

L’Uchiha restait jeune malgré ses airs. Son comportement la trahissait parfois. Néanmoins, Mito n’avait eu de cesse de s’inquiéter pour elle, depuis qu’elle lui avait raconté sa mésaventure avec Madara. De toute évidence, cette histoire était derrière elle.

 

  • Bien, dans ce cas, je t’écoute !
  • Apprends-nous des techniques de ninjutsu ! Après tout, nous nous préparons au pire, face à ce shōgun de malheur !
  • Eh bien…
  • Mito, tu nous as enseigné la technique de la « paume mystique », et cela a été utile. Nous nous préparons à nous battre contre un seigneur de guerre qui a de nombreux clans sous sa coupe. J’aimerais que tu puisses nous enseigner d’autres choses, qui nous permettraient d’aider nos hommes dans le village, expliqua Ritsuko.

 

Mito, silencieuse, réfléchissait.

 

  • Ce serait une idée géniale, sauf que les hommes refusent de nous impliquer ! Intervint une Hatake.
  • Oui ! Mais nous pouvons changer leur façon de penser, en leur prouvant notre utilité ! Répondit enfin la rouquine.

 

Le groupe était suspendu à ses lèvres.

 

  • Nous pourrions occuper des fonctions de support ou de soins aisément, car cela ne nous met pas en contact avec le danger. Hashirama-Sama nous sera certainement d’une grande aide.
  • Dame Mito, il y a de très nombreuses femmes qui aimeraient faire quelque chose ! Nous avons même une kunoichi dans notre clan, informa une Yuhi.
  • Oui ! Dame Tōka pourrait aussi nous aider ! Lança une Senju.

 

Mito fixait la Senju. Elle était l’une de celle qui avait participé à la mascarade de Sazanka. Elle balaya ses sombres pensées et reprit.

 

  • Je vais réfléchir à d’autres techniques de soin ou de soutien. J’en parlerais aussi à mon fiancé, pour connaître son opinion. Pourquoi n’essayerons-nous pas de nous revoir ? Je tâcherais d’inviter Tōka. Et vous inviterez également cette kunoichi Yuhi. Qu’en pensez-vous ? 

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Non loin de là, le village d’Ensousha. Réputé pour attirer de nombreux artistes ambulants, il accueillait chaque année de fourmillantes festivités. Ses habitants fêtaient les quatre saisons en chants et en danses. Comme tous les villages civils, ils étaient protégés par les clans de leurs régions en échange de vivre, d’un savoir-faire particulier ou d’argent.  

Ce jour-ci, des fermiers se déplaçaient à dos de buffles. Comme à leur habitude, ils tractaient des charrettes remplies de denrées alimentaires. Les chemins conduisant au village shinobi étaient sinueuses, instables et parfois obstrués.

 

Ils rencontrèrent un groupe de cinq personnes, composé de quatre hommes masqués et d’une femme. Les prenants pour des shinobis du village venu les escorter, ils ne se méfièrent pas le moins du monde.

L’unique femme du groupe s’avança. Elle était vêtue d’une qipao bleue nuit, fendue sur un côté remontant à sa hanche. Sa longue jambe dénudée était tatouée d’un dragon noir s’enroulant de ses orteils et remontant à sa cuisse. Sa chevelure d’encre aux lueurs bleutées était séparée en deux macarons hauts de chaque côté de sa tête. Elle marchait délicatement sur des getas* hautes à trois dents, et tenait au-dessus d’elle une ombrelle vert émeraude. 

 

Elle fit tournoyer innocemment son ombrelle et s’inclina. Son comportement et sa beauté firent rougir les braves agriculteurs.

 

  • Salutation, chers messieurs.
  • Bonjour, ma p’tite dame. Z’êtes perdue ?
  • Allez-vous en direction du village shinobi, mes aïeux ?
  • Oui, faut bien qu’ils mangent, haha !
  • Alors ceci est un adieu…

 

Une nouvelle fois, son ombrelle tournoya. Des aiguilles mortelles filèrent dans la direction des pauvres malheureux. Les hommes encapuchonnés se jetèrent sur leurs victimes, brûlant les vivres, et tuant les bêtes.

 

Ceci fait, le groupe disparut laissant à la vue de tous, le carnage. Les loups ne font pas la paix avec les brebis, ils restent friands de tueries.

 

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Dans le chapitre précédent

Les clans réaffirment leur union face au shōgun.

Les femmes souhaitent, elles aussi, s’illustrer.

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CHAPITRE XII

NUAGES DE RÊVES, PERLE DE PLUIE.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

  • Je n’arrive pas à croire ce que tu me dis !
  • Eh bien si, cet œil rend instable. D’ailleurs, ça se voit…
  • Oui, tu as raison. On dirait qu’ils sont possédés quand ils se battent !
  • C’est effrayant…
  • Comment nos chefs peuvent laisser des bombes à retardement se promener dans notre village ?!
  • Hashirama-Sama a bon cœur. Notre maître souhaite certainement les sauver.
  • Tu parles…
  • Je comprends mieux pourquoi Tobirama-Sama souhaite les rejeter.
  • Bien sûr ! Il n’agit jamais sans raison !
  • Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ! C’est juste une lutte de pouvoir, rien de plus !
  • Qu’est-ce que tu en sais, toi ?! Les Yuhi sont les chiens des Uchiha !
  • Quoi ?! Répète un peu !
  • Hashirama-Sama n’est pas intéressé par le pouvoir !
  • Tsk… Pourquoi est-il chef alors ?
  • Il est né pour nous guider !
  • Hahahaha ! Vous êtes si naïfs !
  • Laissons de côté les Uchiha. Avez-vous entendu les rumeurs sur les Hatake ?

 

Voilà quelques jours que des commérages en tout genre frappaient le village. Tous les clans se retrouvaient en ligne de mire. Une véritable zizanie. Cependant, en bon shinobis obéissants qu’ils étaient, seuls les mots cognaient. Pour l’instant.

 

Izuna n’était pas un guerrier obéissant. Il était aussi chaud que les flammes qu’il soufflait. Faisant face au leader Senju, une nouvelle fois, son visage déformé par la colère, il menaçait d’exploser à tout moment.

 

  • On y est… Encore !!
  • Allons Izuna, rien de tout cela n’est vrai !
  • Les rumeurs naissent d’une part de vérité, aniki !
  • Voilà presque deux ans que nous vivons en communauté, s’il devait y avoir trahison, cela serait fait depuis belle lurette.
  • C’est ton frère ! Il est plein de haine, et il la transmet aux membres de ton clan !
  • Je te le jure que je vais craquer et le…
  • Choisis consciencieusement tes prochains mots, Izuna.
  • Je vois. Alors les Senju ont le droit de cracher sur les Uchiha, mais quand on menace les vôtres, c’est une autre histoire… Tsk… Quel hypocrite tu fais !
  • Mon petit frère…
  • Rien à faire ! Ton frère est un homme et un shinobi ! S’il s’amuse encore à comploter, je le tuerai !

 

Cette fois, ses sharingans faisaient miroiter ses ressentiments. Izuna était l’un des rares membres de son clan à avoir éveillé le « kaléidoscope », lui conférant des pouvoirs pharamineux. De ce fait, ses menaces n’étaient jamais à prendre à la légère.

Hashirama n’était pas impressionné. Après tout, n’était-il pas le rival de Madara ? Le Senju était tout autant capable de destruction que les deux frères.

 

  • Je tâcherais de remettre de l’ordre.
  • Tu as ma parole, Izuna.
  • Parfait.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Non loin du village, dans un abri, judicieusement installé à l’intérieur même d’un grand arbre, des shinobis attablés jouaient aux cartes et buvaient du saké. Un moment de détente interdit, en attendant l’arrivée de la relève.

 

  • Le perdant se coltine la prochaine ronde !
  • Surement pas ! Tu aurais dû le dire avant de commencer la partie !
  • Haha ! Calme-toi, tiens, reprend une coupe ! Ça va… Hik… Te détendre un peu !
  • Et toi, tu devrais y aller mollo ! Tu commences à t’embrumer…
  • Oui, ralentit. Il ne faudrait pas que tu rentres au village complétement grisé.  

 

Les postes de garde étaient situés aux points névralgiques du territoire. Des groupes de sentinelles alternaient continuellement. Les villages alentours étaient aussi brièvement surveillés. Dernièrement, les chefs de clans avaient pris des dispositions supplémentaires en surélevant et camouflant ces points. Les sentinelles, équipées de nouveaux outils, avaient reçu de nouvelles tâches visant à prévenir toutes attaques.

Hélas, ces agencements n’empêchèrent guère une découverte macabre, près du village d’Ensousha.

 

  • Merde, qu’est-ce que c’est que ça ? Qui a fait ça ?
  • Attends, du calme ! Regarde, le sang est caillé… Et l’odeur… Mais… Ils sont morts depuis plusieurs jours !

 

Le groupe pâlit.

 

  • … Pourquoi… Pourquoi ne l’a-t-on pas remarqué plus tôt ?
  • C’est toi le chef d’équipe, non ?!
  • Qu’est-ce que ça veut dire ?!

 

Près du village de Shukuba, d’autres sentinelles faisaient le même constat. Des cadavres de civils jonchaient les routes qui menaient au village shinobi.

 

  • Ils sont morts.
  • Très bien, on se sépare en deux groupes. Le premier, retourne au poste pour envoyer un signalement. Les autres, avec moi.
  • J’ai une autre proposition…

 

Aussitôt, les guerriers s’armèrent. Ils se rassemblèrent.

 

  • Que diriez-vous d’une exécution ?

 

Devant eux, une femme avec une ombrelle et quatre hommes capés et masqués. Ils étaient apparus comme par magie.

 

  • Qui es-tu ? Que veux-tu ? Parle, femme !

 

L’inconnue plaça son ombrelle devant elle et la fit tournoyer, disparaissant soudainement. Elle réapparut depuis le ciel, faisant pleuvoir des aiguilles meurtrières. Les guerriers tentèrent de les éviter en se séparant. Grand mal leur en a pris, car ils furent aussitôt encerclés par les quatre hommes :

 

  • Barrière de terre !
  • Le souffle divin !
  • Meurtre électromagnétique !
  • Boules de feu !

 

Cette rencontre ne dura quelques secondes. Une exécution parfaitement orchestrée. Les mystérieux assassins tournèrent les talons sereinement. La jeune femme qui ne se départait jamais de son sourire, faisait tournoyer son ombrelle en fredonnant un air mélancolique.

Alors qu’ils s’éloignaient, un bruit sourd suivit d’une vive explosion rougeâtre envahie le ciel. Dans un dernier élan de volonté, un survivant utilisa son bambou de foudre, avant de rendre son dernier souffle.

 

  • On va avoir de la visite.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Au village, les entraînements supervisés par les capitaines, et quelques têtes dirigeantes prenaient des airs de règlement de compte. Madara, observait un combat, faisant fi des regards haineux que s’envoyaient les shinobis. Il était devenu las de ces rumeurs. Plus que les autres clans, les Uchiha étaient une cible facile depuis la création du village. Le sharingan, faisait des jaloux. Il était plus aisé de le qualifier d’anomalie, à défaut de ne pouvoir lui trouver un pendant.

 

  • Ça suffira pour aujourd’hui. Saluez-vous ! Ordonna Madara.

 

Les shinobis s’exécutèrent. Alors que le chef Uchiha s’apprêtait à délivrer des conseils, le ciel gronda avant de s’illuminer.

 

  • Qu’est-ce que c’est que ça ? Questionna Kagami.
  • Des bambous de foudre, lui répondit son leader.
  • C’est la direction de Shukuba…
  • Une attaque ?!
  • Probablement. Kagami, prépare une équipe. Attendez-moi aux portes du village. Dans cinq minutes.
  • Oui, maître !

 

Madara fila au palais. Hashirama et quelques chefs de clans y étaient déjà.

 

  • Oh Madara ! Tu tombes bien…
  • Je m’en occupe ! Coupa l’Uchiha.
  • Bon… Très bien ! Dans ce cas…
  • J’y vais aussi ! Coupa cette fois-ci, Tobirama.
  • Pas besoin, Kagami monte déjà une équipe.
  • Tsk… Veux-tu cueillir tous les lauriers ?!
  • Une équipe est amplement suffisante.

 

Même dans les hautes strates, les rumeurs faisaient des ravages…

 

  • Allons, allons ! Messieurs, nul besoin de se fâcher pour si peu, intervint le vieux singe.
  • Madara-Sama ira, puisqu’il a déjà une équipe de prête. Tobirama-Sama, rassemblez quelques médecins. Ils ne seront pas de trop, n’est-ce pas ?
  • Bien…

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Alors que Tobirama se préparait, Madara et ses équipes filaient vers la zone d’où avait été envoyé l’appel.

Un groupe de sentinelle, des civils, des charrues, des animaux. Tout n’était que destruction et mort. La vue des cadavres en putréfaction, les odeurs du sang et de brûlé prenaient le groupe aux tripes. Kagami s’avança pour examiner les civils. Madara, s’approcha des shinobis.

 

  • Madara-Sama, les civils sont morts depuis un moment…
  • Évidemment. La question est de savoir pourquoi on ne le sait que maintenant ?!
  • Ils ont été tués avec des armes blanches. Aucune trace de ninjutsu.
  • Tout le contraire des sentinelles. Ils ont été tués avec des techniques élémentaires, et ces aiguilles. Ils n’ont pu porter aucun coup… À peine pu se défendre.
  • … Maître, il y a un Uchiha.
  • Oui. Encore…

 

Madara restait calme, au contraire de son acolyte, dont les sharingans brillaient dangereusement.

 

  • Peux-tu m’en dire plus sur les civils ? Interrogea le leader.
  • … Oui. Je doute que cela soit des malandrins. Ces villageois ont encore leurs bourses et objets de valeurs…. Les charrues sont encore pleines.

 

Le chef se releva et observait les environs, ses sens en alertes.

 

  • Madara-Sama, je n’ai pas le souvenir d’avoir lu un rapport attestant d’attaque sur des civils.
  • Moi non plus….
  • Kagami, prend la moitié de l’équipe et allez au poste de garde le plus proche. Envoie un message au village.
  • Bien Maître. Qu’allez-vous faire ?
  • L’autre moitié reste ici pour surveiller. Tobirama ne va pas tarder à arriver avec les secours. Je vais aller voir aux alentours, quelque chose me dit que l’ennemi est dans les parages.
  • D’accord.
  • Kagami.
  • Oui ?
  • Sois vigilant. Ils sont bien organisés et rapides.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Mito était bien matinale. Depuis peu, elle se sentait presque à sa place. Dans le quartier, certaines femmes s’étaient mises à la saluer, quand d’autres continuaient de l’ignorer superbement. L’été était presque-là, alors elle profitait des derniers jours de fraîcheurs.

 

Entrant dans le bureau de son fiancé, elle tomba sur Tobirama.

 

  • Tobirama-Sama ?!
  • Belle-sœur, que fais-tu ici ?
  • Toujours aussi froid et méfiant…
  • Je suis à la recherche de Tōka. Puisqu’elle est conseillère, j’étais sûre de la trouver ici.
  • Oui, quand elle ne s’entraîne pas.
  • Oh...
  • Tu devrais aller voir aux terrains d’entraînement.
  • Très bien, merci.
  • Un conseil…
  • !?
  • Chausse-toi de zōris
  • Haha ! Merci !

 

Mito fit demi-tour. Décidant d’écouter les sages paroles de son futur beau-frère, elle regagna sa demeure avant de visiter Tōka.

De son point de vue, Tōka n’avait rien à envier à Tobirama. Ils avaient tous les deux le même tempérament. La princesse aux cheveux de feu était même persuadée qu’ils étaient faits l’un pour l’autre.

 

  • Dommage qu’elle soit kunoichi…

 

Cette époque brillait par ses règles archaïques et cruelles. Les femmes en payaient le prix, même si elles étaient conditionnées à accepter leur rôle primaire. Les kunoichis étaient rarement mariées. Mito se demandait si Tobirama accepterait une femme comme Tōka à ses côtés, ou s’il en préférait une plus conventionnelle.

Arrivant aux terrains d’entraînement, la rouquine chercha des yeux la kunoichi. Elle fut surprise de voir autant de monde au même endroit.

 

  • Princesse ?
  • Euh… Pardon… Je voulais dire majesté… Non, non… Ma… Dame ?
  • Hahaha !

 

Mito éclata d’un rire franc. Elle se ressaisit bien vite et observa l’homme qui lui faisait face. C’était un Uchiha. Chevelure courte et ébouriffée. Il portait un cache-œil, et une partie de son visage était couverte de cicatrices.

 

  • Princesse suffira.
  • Oh... Euh… D’accord. Princesse, que vous faites-vous là ? C’est dangereux.
  • Je suis venue voir Tōka.
  • Tōka-Sama se trouve plus loin. Je vais vous guider.
  • Merci. Et vous, quel est votre prénom ?
  • Oups ! Pardon, j’étais si tendu que j’ai oublié de me présenter !
  • Haha !
  • C’est le premier homme Uchiha qui ne me fusille pas du regard…
  • Obito !
  • Alors, je suis ravie de vous rencontrer, Obito !
  • Moi aussi ! Au fait, c’est Obito Uchiha !

 

Le jeune homme était, de tout évidence, fier de ses origines.

 

  • Je l’avais deviné ! Vous me faites penser à une autre personne de votre clan.
  • Vraiment ?
  • Oui. Elle s’appelle Kiku.
  • Ohhh, C’est ma petite sœur !
  • Voilà qui résout le mystère !

 

Le duo arriva à un terrain d’entraînement éloigné. Tōka se battait contre l’autre tête pensante des Uchiha, Izuna.

 

  • Ils ont l’air de bien s’entendre.
  • Oui ! Izuna-Sama s’entraîne toujours avec Tōka-Sama. Ils font une bonne équipe !
  • Je vois.

 

Mito resta là, observant le duo danser. La guerrière était gracieuse et ne semblait pas inférieure à l’homme qui lui faisait face.

 

  • Elle est incroyablement douée ! S’émerveilla-t-elle.
  • Oui ! Mais vous ne l’avez pas vu se battre avec son tantō. Elle est encore plus effrayante !

 

Lorsque Tōka aperçut Mito, elle s’arrêta et se rapprocha.

 

  • Princesse Mito.
  • Bonjour Tōka. Je suis désolée de te déranger durant ton entraînement.
  • Ce n’est rien. Avez-vous besoin de quelque chose en particulier ?
  • Oui. Pourrions-nous discuter un moment ?
  • Bien sûr.

 

Elle se tourna vers Obito, lui sommant d’aller divertir Izuna.

 

  • Je vous écoute.

 

Mito raconta son projet et ses attentes pour les femmes du village. Tōka fut surprise. Mais elle le fut encore plus, lorsqu’elle entendit sa requête.

 

  • Mito-Sama, je crois que vous vous fourvoyez au sujet de notre métier…
  • Je souhaite simplement que tu viennes à notre prochaine réunion et que tu parles de ton expérience de…
  • Ça ne les aidera pas.
  • Tōka…
  • Je puis vous assurez que vos compagnes fuiront, puisqu’elles n’auront plus envie d’aider.
  • Je suis désolée, Mito-Sama.

 

La kunoichi s’inclina et retourna auprès d’Izuna. L’Uzumaki, quant à elle, resta plantée là, pensive. Elle ne s’attendait pas à une telle déconvenue.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Elle était là. Au sommet d’un rocher, assise en tailleur et faisant nonchalamment virevolter son ombrelle. L’assassin fredonnait son air mélancolique tout en fixant le ciel si semblable à ses prunelles. Les quatre guerriers encapuchonnés, droits et dos à elle, surveillaient les environs.

 

  • Le ciel s’est enflammé… Attirant son serviteur enragé…

 

Elle chantait tandis que Madara approchait.

 

  • Une femme.
  • Étonné ?

 

Elle se releva, époussetant sa qipao.

 

  • Les kunoichis que j’ai croisé au cours de ma vie étaient plutôt rares…
  • Elles avaient toutes un trait commun.
  • La beauté… Devina-t-elle, comme une évidence.
  • Non, la faiblesse.

 

Le regard de la brune s’assombrit.

 

  • Vous sous-estimez grandement les femmes.

 

Aussitôt, ses serviteurs disparurent avant de réapparaître à quelques mètres de l’Uchiha ; ils l’entouraient. Avec une rapidité déconcertante, ils formèrent leurs mudrās et lancèrent simultanément leurs techniques.

 

  • Rapides et synchronisés.

 

Le leader les évita avant de les prendre lui aussi par surprise. Sa vitesse n’avait rien à leur envier. Il se lança dans un ballet infernal, mêlant coups-de-pied et poing ravageurs, les laissant pour morts. Ceci fait, il se tourna vers la jeune femme.

 

  • À ton tour.

 

Loin d’être impressionnée, la kunoichi souriait.

 

  • Chevelure longue et hirsute, éventail et faux sur le dos. Vous êtes Uchiha Madara. Quel honneur ! Hahaha !
  •  
  • Les hommes du pays du feu sont bouillonnants.
  • Pour qui travailles-tu ?

 

Ignorant sa question, l’ennemie referma son ombrelle, avant de former des signes.

 

  • Technique d’eau, détection par la pluie ! Annonça-t-elle, calmement.

 

Quelques secondes s’écoulèrent, puis il se mit à pleuvoir abondamment. Madara freina ses ardeurs. Il admirait le déluge sans sourciller, bras croisés, attendant de voir la suite. Les kunoichis utilisaient toujours des techniques de combat à distance, alors il était curieux de voir comment elle allait s’y prendre.

 

  • Camouflage dans la pluie.

 

La kunoichi disparût des radars. Elle se déplaçait autour de lui à grande vitesse, décochant ses aiguilles. Lui, esquivait sans grande difficulté.

 

  • Ennuyeuse.

 

Piquée au vif par tant d’arrogance, elle se rétablit à quelques mètres de lui, mettant fin à son invisibilité.

Exit son calme de façade. Ses traits, déformés par la colère, la faisaient littéralement fulminer. Composant, à nouveau, une succession de mudrās, elle hurla :

 

  • Déferlante brûlante !

 

Un raz-de-marée fumant se dirigea tout droit sur le guerrier. Ce dernier savait désormais sur quel bouton appuyer.

 

  • Pas mal du tout. Mais ce n’est pas toujours pas suffisant, kunoichi.

 

Lassé, l’Uchiha activa ses sharingans puis s’élança à une vitesse vertigineuse. Il fit pleuvoir un déluge de coups, qu’elle réussit à contrer grâce à son ombrelle. Le squelette métallique de cette arme en faisant un bouclier idéal. Les combattants jouaient au chat et à la souris ; s’observants et frappants au bon moment. Madara jouait, l’assassin fulminait.

Après un temps, il finit par l’attraper à la gorge et la souleva sans effort.

 

  • Tu ne danses plus ?

 

Il continua de serrer, si fort et si bien que la terroriste explosa, s’éparpillant en milliers de gouttes d’eau. Madara, étonné, observait la kunoichi se solidifier non loin de lui.

 

  • Vous êtes un piètre danseur…
  • Technique vaporeuse, brume acide !
  • ?!!!

 

La guerrière libéra un nuage de vapeur extraordinairement corrosif par la bouche. Madara, prit au dépourvu, libéra le tronc de son susanō.

 

  • Pas mal du tout, une technique héréditaire… Et rare, qui plus est.

 

Elle se jeta alors sur l’armure squelettique, distribuant une multitude de coups, pendant que la brume fragilisait l’armure de chakra. En réponse, Madara créa un shuriken rotatif à l’aide de son armure, et le projeta sur la jeune femme.

 

  • Je reconnais que tu es une puissante combattante. Ce don héréditaire rehausse la piètre performance que tu m’as servi…

 

Le shinobi reconstruit son armure, l’air de rien.

 

  • Tsk… Je ne t’ai pas attendu pour le savoir !

 

L’amazone perdait son sang-froid. Elle détestait son ton hautain… Si supérieur. Cette technique utilisait les affinités du feu et de l’eau. Si elle avait une grande maîtrise de l’eau, celle du feu se faisait désirer. L’assassin se reconstitua un visage impassible et composa une série de mudrās.

 

  • Je ne reconnais pas cette série de signes…

 

Madara se préparait à essuyer une technique inédite. La jeune femme, souriait, comme si elle signait sa victoire.

 

  • Je me suis bien amusée !

 

Aussitôt, sa peau se mit à rougir et à fumer par tous les pores. Ses vêtements et ses bijoux fondaient à vue d’œil.

 

  • Technique vaporeuse, écrasement !

 

Augmentant dangereusement la température de son corps, elle rejeta un nuage de brume qui détruit la zone autour d’elle. Madara s’éloigna de justesse et forma la totalité de son susanō. Il cria :

 

  • Tu m’es encore utile !

 

Son kaléidoscope tournoya et son œil droit libéra « Amaterasu ». En un clin d’œil, les légendaires flammes noires s’illuminèrent sur le corps de la femme, avant de se propager sur ses bras. Elle s’écroula relâchant sa technique.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Au village, Hashirama et Sasuke prenaient connaissance des dernières nouvelles. Il était évident qu’il y avait eu négligence. Ce problème creusait un peu plus le gouffre de la mésentente entre clans. Des regards haineux non dissimulés, des rumeurs, et désormais, des accusations étaient à prévoir.

 

  • Comment en est-on arrivé là ?
  • Hashirama-Sama, il faudra remettre de l’ordre dans nos rangs, c’est indéniable. Mais pour l’instant nous devons nous questionner sur notre nouvel ennemi.
  • Oui, pardonnez-moi Maître Sarutobi.
  • C’est plutôt évident, non ?

 

Shinku Yuhi entra dans la pièce sans se faire annoncer. Il continua :

 

  • C’est l’œuvre du shōgun !
  • Si tôt ? S’étonna Hashirama.
  • Bien sûr ! Il n’a pas perdu de temps. Il a frappé le jour même de notre réponse.
  • Je pense plutôt à l’œuvre d’un autre clan. Nous avons de nombreux ennemis.
  • Sarutobi-Sama, ne vous laissez pas avoir. Le shōgun nous a laissé une semaine pour répondre, ce n’est pas pour rien. Pendant que nous étions dans le doute, lui se préparait.
  • Shinku-Sama, nous parlons du shōgun tout de même. Maître du pays du Feu. Oserait-il assassiner son propre peuple ?

 

Silence

 

Pour l’avoir rencontré, le groupe savait pertinemment que ce Roi en était capable. Un marionnettiste hors-pair, dont le peuple est son pantin. Ses précieuses poupées du destin.

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Dans le chapitre précédent

Au village, les Kurama soufflent le feu,

Mais le malheur ne vient jamais seul.

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CHAPITRE XIII

ÉTINCELLES D'ESPOIR, FEU DU DÉSESPOIR.

 

 🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Cette journée s’annonçait pourtant pleine de félicité, malgré les quelques racontars. Les habitants du village se préparaient à vivre des jours plus longs et plus doux à mesure que le printemps filait, et que se dessinait l’été. Le vent apportait avec lui, les chuchotis d’un prochain agrandissement communautaire.

Malheureusement, le ciel en avait décidé autrement. Un bruit sourd et une lumière vive, transformèrent cette journée en chaos. À nouveau, les habitants s’interrogeaient, non pas sur la nature de l’événement, mais sur l’identité de l’ennemi. Il était plus difficile d’embabouiner les villageois après avoir accumulé autant de malchance, ces derniers mois.

 

Lorsque Madara revint au village en conquérant, les habitants, étonnés, s’arrêtaient pour l’observer. On murmurait, le félicitait, le saluait à son passage. Mais quelle était la raison de cet emballement ?

Après avoir mené sa mission à bien, le chef Uchiha rentrait avec un butin de guerre d’une grande valeur. Il portait sur son épaule, une femme ligotée, et manifestement blessée.

 

  • Qui est-ce ? Murmuraient certains.
  • Elle ne ressemble pas à une femme du pays ! Remarquaient d’autres.

 

Comme d’habitude, il ignora les remarques, filant tout droit vers les geôles.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

  • Qui est-ce ? Interrogea Hashirama.
  • C’est le respons…
  • Ohh, je sais ! C’est ta petite amie ? Petit coquin, tu ne… !

 

Hashirama d’humeur taquine, jugea que le moment était bien choisi pour faire un trait d’humour. Mal lui en a pris, Madara lui colla son poing à la figure.

 

L’air de rien, ce dernier reprit :

 

  • Il s’agit du responsable de tout ce désordre.
  • … Il devrait se dérider un peu… Il m’a probablement cassé le nez !
  • En… En es-tu sûr ?
  • Oui. Soigne-là.
  • Je croyais…
  • Soigne-là, juste un peu. Nous allons l’interroger.

 

Son acolyte s’exécuta. Malgré tout, il avait encore du mal à croire en la culpabilité de cette femme.

 

  • Parle-moi d’elle. L’équipe de Tobirama est revenue avec les cadavres de nos camarades, et des civils…
  • Cette femme était accompagnée d’une équipe de quatre hommes utilisant des techniques élémentaires distinctes. Ils étaient organisés, rapides… Au point de ne laisser aucune chance de riposte à leurs adversaires.
  • Impressionnant. Et elle ?
  • Elle utilise le ninjutsu aussi. Techniques d’eaux, et… Elle dispose d’un don héréditaire très rare.
  • Ohhh ?! Qu’est-ce donc ?
  • La vapeur.
  • C’est, en effet, très rare !
  • Mais il n’y a pas que cela. Son style est d’un genre particulier.
  • Qu’entends-tu par-là ?
  • Hozuki.
  • Quoi ?! Hozuki ? Comme le clan Hozuki du Pays de l’Eau ??
  • Hm… Elle a la capacité de liquéfaction.
  • Misère, il ne manquait plus que ça ! On a déjà bien du mal avec nos propres clans pour qu’un autre clan étranger se mêle de nos affaires…

 

Quelques secondes furent suffisantes pour effacer les traces de brûlures, engendrées par les flammes noires. Le Senju se releva et ôta son haori. Il recouvrit la jeune femme, dont la tenue calcinée, découvrait un peu plus son corps. Madara, lui, enroula des sceaux marqués des kanjis « altération », autour de ses bras et de ses jambes. 

 

  • Parfait. Elle ne sera pas en mesure d’utiliser son chakra.

 

L’Uchiha s’adressa ensuite aux gardes :

 

  • Installez-là dans sa cellule et ne la quittez pas des yeux !

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

  • A-t-elle parlé ?  

 

Shinku, passablement en colère, interrogea les fondateurs, à peine venaient-ils de passer les portes de la pièce. La nouvelle avait fait le tour du village, contraignant les maîtres à se réunir au palais. Bien malgré les conseils avisés du vieux Sarutobi, le reste du groupe avait du mal à contenir son impatience. Il imaginait toutes sortes de scenarii.  

 

  • Nous n’avons pas encore pu l’interroger, répondit Hashirama.
  • Qu’attendez-vous ?!
  • Commencez par baisser d’un ton, menaça l’Uchiha.
  • Deux de mes hommes sont morts !!
  • Vous n’êtes pas le seul.
  • Installons-nous d’abord. Nous avons besoin de vos éclaircissements ! Conseilla Shèn.

 

La kunoichi, d’apparence calme, bouillonnait intérieurement. Elle n’avait aucune intention d’aider le village à se dépêtrer, mais elle s’interrogeait sur la nature de cet acte.

 

  • Ça ne peut pas être Bonjin-Sama. Après tout, parmi les shinobis assassinés, il y a des membres de mon clan…
  • Madara-Sama, vous avez été sur le terrain. Pouvez-vous nous en dire plus ?

 

À nouveau, l’Uchiha se confia. Au fil de son récit, le groupe semblait tomber des nues. Shinku s’exprima encore :

 

  • Cette femme appartiendrait au clan Hozuki du pays de l’Eau ? Je n’y crois pas une seconde !
  • Pourtant, elle a démontré des capacités propres à ce clan ! Rétorqua Hashirama.
  • Pourquoi des clans étrangers viendraient dans notre pays ? Interrogea Chūshin.
  • Tobirama m’a dit un jour que les clans étrangers tendaient à disparaître, elle a peut-être fui son pays.
  • Je ne vois pas l’utilité de spéculer… Messieurs, il nous faut l’interroger.
  • Elle ne s’est pas encore réveillée. Lorsque ce sera fait, elle goûtera à mes sharingans.
  • Si vous ne voyez pas d’inconvénient, je souhaiterais le faire.

 

Cette demande de Shèn, cloua le groupe. Les Kurama étaient d’excellents espions, mais ne possédaient aucune habilité quant à l’art d’interroger.

 

  • Dame Shèn, il y a-t-il une chose dont vous voudriez nous faire part ? Interrogea Sasuke.

 

D’apparence douce, le vieil homme était aussi agile et malin que les animaux qu’il élevait. À ses yeux, cette demande n’était pas anodine. Ses décennies d’expériences furent suffisantes pour éveiller sa méfiance. 

 

  • Hahaha. Messieurs, mon clan est expert dans le domaine…
  • De l’espionnage ! Coupa Madara, suspicieux.
  • Tout à fait ! Mais je souhaiterais étendre nos capacités grâce à des illusions et à nos herbes.
  • Vous croyez que c’est le moment de se faire les dents sur une kunoichi qui détient des réponses indispensables ?!

 

Shinku ne décolérait pas.

 

  • Madara-Sama dispose d’une pupille parfaite pour faire cracher le morceau ! Il n’y a pas à tergiverser ! Madara-Sama est celui qui doit conduire cet interrogatoire ! Et le plus tôt sera le mieux !
  • Calmez-vous, Shinku-Sama ! Tenta Hashirama.
  • Certainement pas ! Avez-vous oublié que Habu Hagoromo s’est suicidé alors même qu’il était saucissonné dans sa cellule, sans aucune chance de fuite ?!
  • Allons, allons ! Shinku-Sama, il faut vous calmer. Cette femme est ligotée et surveillée.

 

L’homme se rassit. Après quelques secondes de silence, Hashirama prit la parole sur la suite de ce sujet épineux :

 

  • Bien. Parlons de ces civils morts sur nos chemins.

 

Silence

 

  • Les civils étaient morts depuis plusieurs jours, au contraire de nos sentinelles. Cet incident a révélé un grave manquement.
  • Et je suppose qu’il faut trouver un coupable ? Lâcha Shèn.
  • Il ne s’agit pas de s’accuser, mais de…
  • C’est pourtant ce que vous essayez de faire. Les clans fondateurs et les Sarutobi ne peuvent pas être accusés. Il faut chercher de notre côté !
  • Allons Dame Shèn, je n’ai encore rien dit. J’expose des faits.
  • Soit. Exposez !
  • Aucun rapport n’a fait mention d’attaque ces derniers jours. Cela signifie deux choses : soit nos sentinelles ont caché intentionnellement ces faits, soit elles n’ont pas fait leurs rondes.
  • C’est bien ce que je dis, vous essayez de faire porter le chapeau à l’un d’entre nous !

 

Madara, silencieux, observait la kunoichi. Il ne la lâchait pas du regard, et cette dernière se savait étudiée. De nature méfiante, le shinobi était doté d’un effroyable sixième sens, qui ne le trompait jamais.

 

  • Kurama Shèn.

 

Silence. La tablée observait l’Uchiha.

 

  • À quoi jouez-vous ?
  • Je vous demande pardon ?
  • Maudit Uchiha… Ce gamin est sur le point de me percer à jour ! Gardons notre calme, il ne fonctionne que par preuve concrète.
  • Vous voulez d’abord interroger la détenue, et maintenant, vous essayez de nous monter l’un contre l’autre.
  • Hahaha. Ce n’est absolument pas mon intention. Vous vous méprenez, Madara-Sama. J’essaye juste de défendre mon clan.

 

Le vieux singe se leva, marchant vers la sortie. Il était las de cette conversation qui tournait en rond. Il dit :

 

  • Soit nous acceptons de discuter de manière civilisée sans se sauter à la gorge, soit je retourne à mon quartier. J’ai du travail et un enfant à pleurer.
  • Maître Sarutobi, attendez, je vous en prie ! Supplia Hashirama.
  • Nous sommes tous éprouvés…

 

Le vieil homme s’arrêta aux portes.

 

  • Et je le comprends. Nous devons pourtant demeurer unis, face au shōgun, et face à tout autre ennemi.
  • Maître, une fois de plus, vos paroles sont sages. Pardonnez mon attitude ! S’excusa le leader Yuhi.

 

Sasuke fit demi-tour et se réinstalla à sa place. Après cela, la conversation se fit plus fluide et agréable.

 

  • Si ces villageois sont morts depuis plusieurs jours, cela implique de nombreuses équipes.
  • En effet ! C’est tout un dispositif qui est défaillant…
  • Pour comprendre, je pense qu’il faudrait interroger les chefs d’équipe.
  • Oui et fouiller les postes.

 

Finalement, le groupe parvint à une solution. Shèn retourna à ses quartiers, la tête pleine de doutes.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Au milieu de l’agora du district Kurama, Shèn faisait face à son clan. Les civils assis, les guerriers têtes inclinées et genoux au sol, écoutaient attentivement leur cheffe.

 

  • Nos efforts n’ont pas été concluants. Les clans restent unis malgré les rumeurs et tentatives de sabotages. Impliquez-vous davantage. Nous disposons de peu de temps.
  • Madame, il y a des combats dans le village, et nous avons éveillé l’animosité de beaucoup de guerriers jusqu’ici.
  • Je le sais. Continuez.
  • Oui.
  • Qui est de garde aux Archives ?

 

Quelques shinobis se levèrent.

 

  • Les informations que vous m’avez données ne sont pas exploitables. Il est possible que ce Tobirama ait consigné ses observations sur les Uchiha et leur dōjutsu. Trouvez-les !
  • Oui, madame !
  • Qui est de garde à la prison ?

 

D’autres shinobis se manifestèrent.

 

  • La femme. Il faut savoir d’où elle vient, et pour qui elle travaille.
  • Oui, madame.
  • Apportez-moi ces informations avant les fondateurs.

 

La place se vida. Shèn resta seule. Non. Ses doutes l’accompagnaient. Elle se remémora les promesses de Bonjin.

 

📽🎬🎞 🎞 🎞 🎞 🎞

 

  • Je suis tout ouïe, Bonjin-Sama.
  • Les Uchiha et les Senju sont individuellement puissants. Ensemble, ils sont indestructibles. Ce n’est nullement étonnant, ils forment originellement la première famille shinobi.
  • Je suis surprise. Vous connaissez donc l’histoire ninja ?
  • Oui. Mais là n’est pas le sujet. Je souhaite des informations capitales.
  • Je vois. Vous voulez les démanteler de l’intérieur.
  • Vous êtes remarquablement intelligente.
  • Je ne serais pas à la tête de ce clan, sinon. Dites m’en plus.
  • Votre rôle sera de me confier autant d’informations possibles sur tous les clans du village.
  • C’est tout ?
  • Les Kurama sont des espions, alors faites ce pourquoi vous excellez !
  • Hahaha. Les Kurama peuvent faire bien mieux.
  • Comment ?
  • Les Kurama brillent en fonction de leur rétribution, messire.
  • Hahahahaha ! Très bien, j’aime ça ! Mis à part les fondateurs, contentez-vous de faire fuir les autres clans. Je me chargerais du reste.

 

🎞 🎞 🎞 🎞 🎞📽🎬

 

  • Quelque chose cloche. Que peut-il faire de plus si ce n’est payer des clans pour nous attaquer ? Mais cette femme semble étrangère…

 

La régente marchait seule dans l’agora, elle réfléchissait.

 

  • Je dois avoir un coup d’avance sur le village, et sur ce roi… Mais quelque chose m’échappe…

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Sa vue était brouillée.

 

Non. Elle se trouvait dans un endroit peu éclairé.

 

  • Où suis-je ?!

 

Elle tenta de bouger.

 

Elle ne pouvait pas.

 

  • Qu’est-ce que ?!

 

Ses mains au-dessus d’elle étaient enchaînées au mur sur lequel elle se reposait. Ses jambes écartées étaient chacune reliée à une chaîne murale. Enfin, sa bouche, séparée par un torchon imbibé, l’empêchait de se blesser intentionnellement.

 

La mémoire lui revint progressivement ; une vive douleur, d’étranges flammes noires, puis le néant. Ses yeux s’habituant à l’obscurité, et ses pieds au touché, elle commença à discerner la silhouette d’une étrange cellule.

 

  • Hummmmm ! Appela-t-elle.
  • Une cellule de bois ?! Qui est le crétin qui a ordonné la fabrication de cachots en bois ?

 

Après quelques minutes, où elle s’évertua à gémir le plus bruyamment possible, elle entendit des pas.

 

  • Deux paires de pieds…

 

Madara ouvrit la cellule. Il faisait face à la prisonnière. Son regard narquois semblait la faire enrager. À ses côtés, un homme, légèrement plus grand, et au visage plus doux.

 

  • Ohh ! Elle a des yeux bleus !
  • La ferme.

 

Un shinobi apporta un siège, sur lequel Madara s’installa. Ses sharingans en évidence, il commença son interrogatoire.

 

  • Ton nom ?
  • Hmmm !!!!
  • On dirait que tu as des choses à dire. Hashirama, retire-lui son bâillon.

 

Le Senju s’exécuta. Tout sourire, il retira le torchon, essuya la salive, lorsqu’elle tenta de le mordre.

 

  • Du calme, j’essaye de vous aider !
  • Je vous tuerais pour ce que vous m’avez fait !
  • Heureusement que vous êtes bien attachée, haha ! S’amusa le Senju.
  • Ton nom ?

 

Son regard passa vers l’Uchiha. Elle décida de lui rendre la tâche difficile.

 

  • Je ne m’en souviens plus.
  • Tu veux jouer ? Bien. Cet homme te soignera autant de fois qu’il le faudra. Juste un peu pour que tu restes consciente, pas assez pour que tu souffres atrocement. Quant à moi, je me ferais une joie d’utiliser mon dōjutsu, je briserai chaque parcelle de ton esprit jusqu’à avoir les réponses que je cherche.

 

Le regard de Madara changea ; il semblait fou. Hashirama ne paraissait pas en adéquation avec son acolyte, mais garda le silence.

 

  • J’ai peur…

 

La prisonnière défiait l’Uchiha. Si son regard pouvait tuer, les deux hommes seraient morts. Elle déclara :

 

  • Je suis une kunoichi, vous ne me ferez pas parler ! Pas même sous la torture !
  • Tsukuyomi.

 

Et la session débuta.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Kiku marchait à vive allure en direction du district Senju. D’allure furibonde, ses connaissances n’osaient ni l’approcher, ni même la saluer. D’ailleurs, elle ne les voyait même pas. Arrivant près du grand chêne, elle regarda autour d’elle, avant de remarquer une propriété en retrait ; la plus grande du quartier.

 

  • Ah c’était par-là !

 

Elle reprit sa marche effrénée, ne se souciant guère des regards étonnés, parfois méprisants des habitants. Elle passa les portes et s’émerveilla malgré elle. Le bâtiment principal visible depuis l’entrée du quartier était si imposant qu’il cachait de nombreux pavillons et des jardins magnifiquement taillés. La jeune fille s’attarda sur une rangée de bonsaïs, oubliant pour un temps la raison de sa venue.

 

  • Mais qu’est-ce que je fais ?!

 

À nouveau, elle regarda autour d’elle, tentant de repérer l’objet de sa convoitise.

 

  • Les quartiers de Mito sont de ce côté. Cela signifie que cette partie est privée. Alors…

 

Elle prit la direction opposée, empruntant au hasard, un couloir la menant à l’intérieur du bâtiment, s’arrêtant, ici et là, pour vérifier les pièces. Après des minutes de recherches, elle s’écria :

 

  • Eh vous !!

 

Tobirama s’arrêta et observa la petite furie, courant dans sa direction.

 

  • Je vous trouve enfin !!
  • Qui es-tu ?
  • Ne me tutoyez pas !!
  • Bon, je suis Uchiha Kiku. Et je suis ici pour vous dire vos quatre vérités !
  • Je n’ai pas le temps de jouer avec une enfant. Rentre chez toi.
  • Ne me méprisez pas ! Vous en avez assez fait. À cause de vous, le village est sens dessus-dessous !
  • Tu ne sais pas de quoi tu parles, gamine. Pour la dernière fois, rentre chez toi.

 

Tobirama n’avait nullement l’intention de discuter. Encore moins avec un Uchiha.

 

  • Vous êtes un dirigeant, mais vous transpirez la haine ! Je ne vous laisserai pas détruire mon clan. Vous n’avez aucune idée de l’impact de vos mots sur mon peuple. Alors moi, je vais vous donner un conseil, et vous feriez mieux de le suivre ! Cessez de vomir votre immonde haine sur mon clan !
  • Que se passe-t-il ici ?

 

Mito avait entendu des cris. Alors, elle s’était approchée.

 

  • Il n’y a rien. Elle allait s’en aller, répondit Tobirama.
  • Surement pas !
  • Cela suffit, Kiku ! Gronda la princesse.
  • Quoi ?!
  • Tobirama-Sama, veuillez excuser mon amie.
  • Belle-sœur, tu devrais la raccompagner.
  • Mito, avec tout le respect que je te dois… Reste en retrait. Tu ne sais pas ce qu’il a fait !
  • Nous pouvons en discuter calmement. Mais pour l’instant, Tobirama-Sama n’est pas…
  • Parfait ! J’irai voir votre chef.

 

Sur ces mots, la jeune fille tourna les talons.

Mito salua brièvement son futur beau-frère, avant de rattraper son amie.

 

  • Kiku, attend !
  • Attend, s’il te plaît !

 

La rouquine attrapa le bras de son amie, la faisant s’arrêter. Cette dernière se retourna, les larmes aux yeux. Cet état désarma légèrement l’Uzumaki.

 

  • Je t’invite à boire un thé.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Devant son thé, Kiku tentait de se calmer. Un mélange de colère et de tristesse l’envahissait.

 

  • J’ai ajouté du miel. C’est comme ça que tu l’aimes, n’est-ce pas ?
  •  
  • Parle-moi, Kiku.
  • Tu ne comprendrais sûrement pas…
  • Seulement si tu ne m’expliques rien.
  • … Il y a toujours eu des rumeurs sur notre compte. Depuis que nous habitons ce village, nous avons toujours été victimes. Je sais qu’une partie des habitants en font fi, mais elles nous atteignent malgré tout. Et j’apprends que Tobirama Senju est le principal instigateur de ces rumeurs…
  • Mais tu sais qu’une partie des Senju ne sont pas du même avis que lui, n’est-ce pas ?
  • Est-ce que ça sera toujours le cas ? Nous avons l’impression d’être sur la sellette à chaque instant.
  • Tobirama-Sama a vu sa fratrie se faire anéantir par les Uchiha, alors qu’ils n’étaient encore que des enfants.
  • Ce n’est pas une exclusivité. Nous aussi, nous avons perdu des proches de la main des Senju !
  • Il a besoin d’un peu plus de temps pour s’accoutumer.
  • Tu défends l’indéfendable, Mito…
  • Je suis amie avec des tas de personnes, peu importe leur clan. Mon père et mon frère sont morts de la main d’un de ces clans. Je n’ai pourtant aucune haine à leur égard…

 

Mito n’avait pas de mot. Elle était d’accord avec son amie. Néanmoins, elle ne souhaitait nullement d’incident diplomatique. Tobirama restait un homme difficile à convaincre. Elle se remémora les paroles de Ran Sarutobi.

 

  • Nous sommes différentes des hommes, parce que nous n’avons pas foulé le champ de bataille, Kiku. Mais c’est notre devoir de les apaiser et de les aider à faire la paix. Alors j’ai une proposition !
  • Qu’est-ce donc ?
  • Nous allons reprendre ton idée du repas dans ton quartier, et le transposer au village…
  • Un festival ?
  • Oui !
  • Tu crois que ça va calmer cet ours mal léché ?
  • Nous ne le saurons pas sans avoir essayé !
  • Je veux bien essayer, mais c’est la dernière fois. Après cela, je convaincrai mon clan et Madara-Sama que nous n’avons plus notre place dans ce village !
  • Allons Kiku, pas besoin d’aller jusque-là pour un seul homme. Tu donnerais raison à Tobirama-Sama…
  •  … Je ne l’aime pas…
  • Hahaha !

 

Kiku avait repris du poil de la bête. Elle aimait organiser et diriger. Peut-être qu’un nouveau regroupement ferait du bien au village ?

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Des cris, des tremblements, des soubresauts. Le cœur d’Hashirama s’emballait après un après-midi de discussion musclée avec la kunoichi. Cette session de torture avait fini par l’atteindre. Il décida de couper Madara dans ses expérimentations :

 

  • Ça suffit ! C’est une femme, Madara !
  • C’est une kunoichi
  • Elle a des informations importantes, et elle va les cracher, j’ai tout mon temps.
  • Je ne peux plus te laisser faire, il y a d’autres moyens !
  • Oh ?! Laisse-moi deviner…. Un repas chaud, une cellule confortable, promenade libre au beau milieu du village ?
  • Tu n’apprends jamais de tes erreurs, Hashirama. Il te faut encore combien de morts pour que tu comprennes que tes méthodes sont mollassonnes !
  • Tu as jusqu’à la tombée de la nuit. Je prendrai le relais si tu n’as aucune information !

 

Hashirama quitta les geôles sur ces mots.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

Le soleil se couchait, l’air frais du soir parvenait par courant d’air, faisant frissonner la prisonnière, malgré elle. Madara n’en avait cure. La prisonnière non plus. Cette dernière possédait d’ailleurs un esprit puissant… Tout du moins, suffisamment résistant aux pupilles écarlates. L’Uchiha s’était heurté à une multitude de verrous alors qu’il se baladait dans sa tête. Malgré cela, il la sentait s’amoindrir.

 

  • Hehehe. Vous voyez… Fl… Flou ?
  • On dirait que… L’uti… L’utilisation de vos pupilles… Vous… Commence à vous coûter… Cher… Hahaha !

 

Madara lui assena un coup de pied au visage. Elle cracha hargneusement du sang. Provoquante, elle répliqua :

 

  • Encore…
  • Avec plaisir.

 

L’homme recommença encore, et encore, mêlant torture physique et mentale.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

L’aube approchait. Madara n’en démordait toujours pas, répétant pour la énième fois ses questions. Il sentait que sa prisonnière n’allait plus tarder à se mettre à table.

Il prit un torchon et effaça ses larmes de sang. Observant le tissu, il réalisa que cette kunoichi n’avait probablement pas tort. Sa vue se troublait… Des questions plein la tête, il oublia pour un court instant sa mission.

 

  • Il faudrait que j’en parle aux médecins du clan… Ce n’est peut-être pas grand-chose.
  • Je… Je veux… Négocier…
  • Je n’avais jamais eu une si vive douleur après l’utilisation de mon sharingan sous sa forme première…
  • Je veux négocier !!

 

Revenant à lui, il contempla la kunoichi. Ses cheveux de jais aux reflets bleutés étaient défaits, cascadant jusqu’au bas de son dos. Ses yeux d’ordinaires bleus comme les océans, avaient pris une teinte orageuse. Reflétaient-ils son humeur ? Sa peau autrefois pure et laiteuse, était parsemée de brûlures, blessures, et traces de sang. Ses poings étaient ensanglantés, après les avoir serrés si forts, jusqu’à plantés ses ongles dans ses paumes. Le shinobi lui trouva un certain charme. Sans pitié, il répondit :

 

  • J’ai bien peur que ça ne soit trop tard.
  • A… Asatsuyu.
  • Je m’appelle… Asatsuyu.
  • Je n’en ai que faire de ton nom.
  • C’est… La… Première question… Que… Que vous m’avez posé….
  • … Je veux… Négocier !!

 

Le shinobi se leva et quitta la cellule, alors qu’Hashirama faisait son apparition.

 

  • J’ai… J’ai des informations de valeurs…

Le duo s’arrêta. La jeune femme ajouta :

 

  • Mon employeur…. Votre shōgun m’a…

Elle s’évanouit, épuisée par une journée intense.

 

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  • 3 weeks later...

Dans le chapitre précédent

Pendant que les Kurama sèment discrètement la discorde,

Madara s'octroie un tête-à-tête sanglant avec une nouvelle venue.

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CHAPITRE XIV

LE MASQUE DE LA LIBERTÉ, LE CIMENT DE L'UNION.

 

🍃🍂🍃🍂🍃🍂

 

« Mon employeur… Votre shōgun… »

 

L’aurore était proche. Le crépuscule avait apporté avec lui, de fines gouttelettes d’eaux, caractéristique de la rosée du matin. D’humeur maussade, Hashirama et Madara méditaient. Ils digéraient les confessions d’Asatsuyu. Les deux hommes avaient passé une partie de leur nuit dans les cachots, avant de rejoindre les quartiers privés de l’Uchiha.

 

  • Qui penses-tu que ça soit ?

 

L’homme à la crinière hirsute, sirotait son saké, les yeux dans le vide.

  • Madara ! C’est grave, cette femme a laissé entendre qu’il y avait un espion au village !
  • Elle n’a pas dit qu’il y avait un espion…
  • Peut-être pas dans ces termes-là, mais…
  • Ses mots exacts étaient « les graines de la discorde doivent être semées à l’intérieur et à l’extérieur du village. ».
  • Hum…
  • Le shōgun souhaite notre séparation, sa stratégie est perfide, mais logique. Il nous coupe les vivres en faisant tuer des innocents. Ces villages ne souhaiteront plus faire affaire avec nous. Quant à nous, nous nous retrouvons démunis, et peu à peu désarmés. Au village, les habitants s’entretuent déjà avec toutes ces rumeurs… Le cocktail idéal pour provoquer des scissions claniques.
  • Shinku-Sama avait raison depuis le début. Le shōgun a frappé le jour même de notre rencontre… Nous devons nous réunir !
  • Non.
  • Madara, nous ne pouvons pas prendre de décisions sans le consentement des autres clans !
  • Réfléchis une minute. Si le groupe de cette Asatsuyu se charge de l’extérieur du village, qui s’occupe de l’intérieur ?
  • C’est ce que je dis, il y a un espion !
  • Je ne parlerais pas d’espionnage, mais de sabotage. Quelque chose me dit que les Kurama y sont pour quelque chose.
  • Les Kurama ?! Madara, tu n’y penses pas ! Nous ne pouvons pas accuser un clan de traîtrise, sans preuves !
  • Shèn aime l’argent plus que tout. Elle a dû se laisser tenter par l’offre du shōgun.
  • Madara, ces accusations sont graves. Sur quoi te bases-tu ?
  • Notre dernière réunion…
  • Qui ne chercherait pas à protéger les siens ?! Nous pouvons aussi bien accuser Shinku-Sama, qui a deviné qu’il s’agissait du shōgun, dans ce cas ! Peut-être cherche-t-il à nous séparer plus rapidement, hum ?!
  • Très bien. Coupons la poire en deux. Nous divulguerons uniquement une partie des informations concernant le shōgun. Nous ne dirons rien à propos d’un potentiel traître.

 

Sur ces mots, les deux hommes se séparèrent. Lorsque le Senju fut suffisamment éloigné, Madara réveilla son cadet. Un deuxième tête-à-tête avec la mercenaire, s’imposait.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Aux portes des geôles, deux gardes affaissés dormaient paisiblement. Il en allait de même avec le gardien d’une cellule particulière.

 

  • Bien dormie ?

 

Deux paires de sharingans brillaient dans la pénombre. La prisonnière émergea.

 

  • Je vous ai déjà tout dit ! Vous ne m’avez rien donné en échange !
  • C’est faux. Tu as reçu une couverture et de la nourriture.
  • Ne jouez pas avec moi !!
  • Woah ! Onīsan, elle est vraiment sanguine !
  • Asatsuyu, j’ai besoin de plus d’informations…
  • J’ai déjà tout dit…
  • Oui, mais je n’ai rien vu…
  • Je refuse qu’on entre dans ma tête ! Il faudra vous contenter de mes mots…
  • Izuna.

 

Le dōjutsu du cadet brilla avant de tournoyer. Les tomoes semblaient s’élargir au point de former trois barres distinctes.

 

  • Tsukuyomi.
  • Nooonn ! Pas ça !

 

📽🎬🎞 🎞 🎞 🎞 🎞

 

Le ciel grondait et pleurait. Il zébrait quelquefois, transpercé par une vive lumière qui disparaissait aussitôt.

Un champ de bataille déserté, des cadavres de guerriers, des armes éparpillées. Il n’y avait nulle odeur de sang… Seule celle de la pluie.

Au loin, une minuscule silhouette. Une petite fille et son ombrelle. Elle faisait les poches des morts, récupérant objets, argents, armes et vêtements.

 

🎞🎞 🎞 🎞 🎞📽🎬

 

  • Non, ce n’est pas ça…

 

📽🎬🎞 🎞 🎞 🎞 🎞

 

Une taverne remplie d’hommes… Des chasseurs de primes.

 

Asatsuyu, pieds croisés sur la table, beugla :

  • Tavernier !
  • Qu’est-ce qu’il y a ?!
  • C’est ma tournée ! Après tout, je viens de capturer l’un plus grands criminels de ce pays !
  • Bien parlé, femme !!

 

Brouhaha général.

 

🎞🎞 🎞 🎞 🎞📽🎬

 

  • Elle résiste même aux « arcanes lunaires » …
  • Tu as vu quelque chose ?
  • Je l’ai fragilisé, et elle a réagi à mes illusions… Mais pas de la bonne manière.
  • Qu’as-tu vu ?
  • Seulement des bribes de son passé, mais rien en lien avec le shōgun.
  • Suggère-lui une entrevue avec le shōgun 

 

📽🎬🎞 🎞 🎞 🎞 🎞

 

Une pièce majestueuse. Un homme couché sur son zabuton se faisant éventer par des servantes.

Autour de lui, une cour qui semblait vivre au rythme de ses envies.

  • Vous m’avez fait appeler, monseigneur ?
  • Vous êtes bien « l’enfant de la pluie », n’est-ce pas ?
  • En effet.

 

🎞🎞 🎞 🎞 🎞📽🎬

 

  • J’y suis, mais je ne perçois presque rien, elle continue de me résister !
  • Elle m’a rejeté !
  • Concentre-toi et focalise ton chakra sur cette partie de son souvenir, Izuna. 

 

📽🎬🎞 🎞 🎞 🎞 🎞

 

Une pièce majestueuse. Un homme couché sur son zabuton se faisant éventer par des servantes.

Autour de lui, une cour qui semblait vivre au rythme de ses envies.

 

  • Vous m’avez fait appeler, monseigneur ?
  • Vous êtes bien « l’enfant de la pluie », n’est-ce pas ?
  • En effet. Mais je ne suis plus une enfant. « La femme de la pluie » serait plus appropriée. 
  • J’ai entendu parler de toi. Tu es un mercenaire redoutable. Les daimyōs des pays voisins louent tes services et tes exploits.
  •  

 

D’un geste de la tête, l’homme désigna un coffre. Un serviteur l’ouvrit, révélant ses trésors : argents, bijoux, et tissus de soie.

 

  • C’est pour vous.
  • Mais à une condition.
  • Je vous écoute.

 

Asatsuyu posa un genou au sol et inclina sa tête en signe d’obédience.

 

  • Il y a un village shinobi non loin d’ici… À l’est. Voyez-vous, il me pose problème. C’est un rassemblement de clans qui essaye de me renverser.
  • Quelle est ma mission ?
  • Tuez tous ceux qui entrent ou sortent de ce territoire.
  • Soyez plus clair, monseigneur.
  • Femmes, enfants, ninjas et tous autres personnes, peu m’importent leurs identités. Je veux que ce village soit isolé.
  • Quel est le but de cette manœuvre ?
  • Les graines de la discorde doivent être semées à l’intérieur et à l’extérieur du village.
  • Dois-je me préparer à m’infiltrer à terme ?
  • Non, c’est déjà fait. Prenez votre équipe et faites ce pourquoi je vous paye !

 

🎞🎞 🎞 🎞 🎞📽🎬

 

La jeune femme, mentalement anéantie par le pouvoir de la pupille écarlate s’était évanouie.

 

  • As-tu reconnu quelque chose ou quelqu’un, Izuna ?
  • Son escadron spécial l’entourait, sa cour et ses ministres. Tous ceux que j’ai vus durant sa visite au village.
  • C’est tout ?
  • Il a désigné notre village comme étant à l’est et non loin d’ici. Or, la capitale se trouve au nord et à plusieurs jours de marche. Pour tout le reste, cette femme a dit vrai. Il y a déjà quelqu’un qui sème la discorde à l’intérieur du village…
  • Les rumeurs des derniers jours…
  • Oui, tout le monde est à cran, il y a des accrochages partout même durant les entraînements.
  • Hmm... Il y a eu quelques disputes durant nos réunions aussi.
  • À quoi penses-tu, onīsan ?
  • J’ai un doute sur les Kurama.
  • Ça ne sent pas bon pour nous… Ce sont nos alliés à la base. S’ils trahissent le village, le reste des clans ne va pas se gêner pour nous accuser… Encore.
  • Raison de plus pour les attraper avant qu’ils n’agissent. Je serais certainement en réunion au palais aujourd’hui. Hashirama a prévu de nous rassembler. Prends une équipe et quitte le village, discrètement.
  • Très bien, je vais aller voir à l’ouest, si je ne trouve pas trace de passage de ce Bonjin.
  • Fait attention à toi.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Kiku, étonnamment matinale, quittait son district. Elle portait un petit panier garni de confiseries ; spécialités Uchiha. Tournant à l’angle, elle tomba sur Nadeshiko. Les deux jeunes femmes ne pouvaient cacher leurs surprises. Elles se toisèrent brièvement, puis Kiku se recomposa un visage neutre, passant à côté d’elle comme si de rien n’était.

 

  • Tu n’as rien dit. Pourquoi ?

 

Kiku s’arrêta.

 

  • À propos de quoi ?
  • Tu le sais très bien.
  • Tes parties de jambes en l’air avec Madara-Sama, je n’en ai que faire !
  • Tu semblais pourtant très touchée…

 

Kiku bouillonnait.

 

  • Ne me tente pas, Nadeshiko. Je n’ai qu’un mot à dire et tu seras la risée de notre clan. Ce très cher Madara-Sama ne fera rien pour te protéger… Après tout, tu n’es qu’une traînée à ses yeux.
  • Une traînée, dis-tu ? Je lui ai offert ce que j’avais de plus cher. Ce n’est qu’une question de temps…
  • Une question de temps ? Ma pauvre… Le Conseil des Anciens n’a jamais réussi à le faire marier à la moindre femme de notre clan. Feu Tajima-Sama, non plus d’ailleurs. Et tu penses qu’il fera une exception pour toi ?!
  • Tu peux te fourrer ton doigt dans l’œil… Et jusqu’au coude ! C’est un homme et un shinobi. Il prend ce que tu lui offres, mais ne te méprends pas, tu n’obtiendras rien en retour !

 

Sur ces mots, Kiku reprit sa marche, conquérante. Nadeshiko resta là, seule et dépitée.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Madara approchait les portes de son district. Son visage austère ne laissait rien paraître de ses doutes. Pourtant, il n’a eu de cesse de réfléchir. Son instinct ne le trompait jamais. Il était persuadé de l’implication de Shèn Kurama dans l’affaire qui opposait le village d’avec le shōgun.

 

Il croisa Kiku, sa cousine éloignée, qui parut surprise à sa vue. Comme d’habitude, il passa à côté d’elle.

 

  • ?!

 

Il s’arrêta, fronçant les sourcils. Habituellement, elle ne manquait jamais de le saluer.

 

  • Kiku.
  • Madara-Sama ?
  • Tu ne me salut pas ?
  • L’avez-vous fait ?
  • Je suis ton chef de clan.
  • Et moi, un membre de votre clan. Le respect, c’est dans les deux sens !

 

Elle reprit sa marche, furibarde.

 

Madara quant à lui, sourit. Il se remémora ce jour où le quartier célébrait ses héros. De toute évidence, elle ne lui avait pas pardonné son tête-à-tête avec sa maîtresse.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Il y avait foule chez les Senju. Les femmes s’étaient réunies dans les quartiers privés de Mito, rapportant quelques mets et boissons.

L’Uzumaki observait tout ce monde frétiller. Elle était satisfaite et émue de voir que sa cause parlait à autant de monde.

 

  • Princesse Mito !
  • Dame Ran et Hiyori ! Je suis heureuse de vous voir ici.
  • Bonjour Mito ! Je crois qu’il n’y a jamais eu autant de femmes réunies au même endroit !
  • Avez-vous pu entrer en contact avec les kunoichis évoquées quelques jours plus tôt ? Interrogea la matriarche Sarutobi.
  • Tōka ne viendra pas. Elle n’est pas convaincue par notre projet. Quant à la Yuhi, je n’ai pas eu de nouvelles, mais j’espère qu’…
  • Princesse Mito !
  • Hum ?
  • Je vous présente Kurenaī, la kunoichi de notre clan.

 

Mito fut subjuguée par la beauté lui faisant face. Grande et élancée, Kurenaī était une femme aux allures félines. Son regard écarlate, finement maquillé d’un trait de khôl, semblait sonder les esprits. Sa chevelure de jais, mi-courte, aux airs faussement indisciplinés, et ses lèvres peintes en rouge carmin, la rendaient presque indomptable. Elle portait un hanfu* pourpre dont les tons tiraient vers le rouge corail. Un vêtement bien pensé pour qui voulait paraître présentable tout en étant à l’aise dans ses mouvements. Bien que ses manches furent longues et amples, Mito distingua une manucure des plus inhabituelles ; sous ses ongles délicatement vernis de rouge prune se cachaient de fines lames, suffisantes pour entailler quiconque s’approcherait de trop près.

 

  • Une guerrière jusqu’au bout des ongles…

 

La rouquine reprit contenance, lorsqu’elle se rendit compte qu’elle fixait son invitée depuis un long moment.

 

  • Je suis ravie de vous rencontrer, Kurenaī. Je vous remercie de nous accorder un peu de votre temps. Nous parlions justement de vous !
  • C’est moi qui vous remercie. Les filles m’ont parlé de votre projet. Alors si je peux aider, je le ferai volontiers.

 

Alors que Mito continuait de discuter, elle aperçut, à sa grande surprise, Tōka. Cette dernière semblait revenir de son entraînement matinal. Sa chevelure, habituellement tirée en un chignon impeccable, laissait filtrer quelques mèches rebelles. Ses mains, rougies, dévoilaient quelques éraflures aux poings.

 

  • Tōka ! Tu es venue, finalement !
  • Princesse Mito, je ne participerais pas. Je souhaite seulement écouter.
  • Ce n’est pas grave. Je suis heureuse de te voir ici. Je t’en prie, prends place.

 

Après plusieurs minutes, l’Uzumaki jugea qu’il était temps de commencer. Aussi, s’exprima-t-elle suffisamment fort pour obtenir un silence religieux en quelques secondes. Assurée d’avoir l’attention, elle poursuivit :

 

  • Mon fiancé est au courant de notre réunion. Il est celui qui m’a inspiré ce projet, alors nous avons ses encouragements.

 

Des chuchotements, des rires de satisfaction. L’assemblée s’enthousiasmait. Tōka, elle, fronça les sourcils.

 

  • Pour celles qui ne sont pas encore conscientes de ce que le village s’apprête à traverser, sachez que nous avons déclaré la guerre au shōgun. Cet homme ignoble, est capable de toute sorte de fourberies pour tenter de nous toucher, nous les femmes et nos enfants. C’est la raison pour laquelle cette réunion est importante. En cas d’attaque, nous nous devons d’être utiles, tout en veillant à ne pas être un poids pour nos hommes. Kurenaī Yuhi est une kunoichi qui a accepté de se joindre à nous et de partager ses connaissances et son expérience. Ses conseils nous seront précieux.  

 

La guerrière se leva, s’inclina brièvement devant le parterre de femmes, avant de rejoindre la maîtresse de maison.

 

  • Il y a quelques jours, certaines d’entre vous m’ont demandé de vous enseigner des techniques de soins, et quelques mouvements martiaux. Aussi, j’aimerais recueillir les conseils de Kurenaī, à ce sujet.
  • Je ne pense pas que les civils aient besoin d’apprendre le taijutsu.

 

Stupéfaction.

 

  • Comment ça ?! Nous voulons obtenir de nouveaux rôles, et apprendre à se battre est primordial ! Lança une femme, mécontente.
  • C’est bien vrai ! Nous voulons aussi apprendre des techniques de ninjutsu ! Renchérit, une autre.
  • Si vous voulez apprendre à vous battre, alors vous devez devenir kunoichi. Pensez-vous que c’est un choix ?! Gronda Kurenaī.

 

Silence dans la pièce. Mito continuait d’observer la jeune femme avec fascination.

 

  • Quand vous vous confrontez à ces hommes armés jusqu’aux dents, vous faites face à la mort. Ce n’est pas un jeu !
  • Il existe, toutefois, une forme de taijutsu se basant sur l’esquive. C’est ce que je préconise. En ce qui concerne le ninjutsu, je trouve, en effet, utile d’apprendre des techniques de soins.
  • L’hôpital a été créé pour ça. Les femmes ont simplement besoin de rester à l’écart !

 

Tōka se leva, jaugeant Kurenaī avec sévérité. Cette dernière, loin d’être intimidée, contra :

 

  • Les femmes ne sont pas justes bonnes à rester à la maison. Nous avons des capacités, et des cartes à jouer dans ce village.
  • Quelles cartes ? Vous vendez du rêve à ces femmes, qui ne connaissent rien de nos conditions !
  • Et vous, vous faites partie de ces gens-là qui contribuent à nous enfermer dans des cases qui ne nous siéent plus. Si nos hommes ont évolué, pourquoi pas nous ? Je trouve le combat de Dame Mito, tout à fait honorable.
  • Mito-Sama est la future matriarche de notre clan. Son rôle devrait être de protéger la communauté !
  • Alors, nous devons simplement rentrer chez nous et regarder nos hommes et nos enfants mourir ? S’indigna Hiyori.
  • Oui.

 

Mito se leva, tentant de mettre fin à la joute verbale.

 

  • Tōka, je ne comprends pas.
  • C’est bien cela le problème. Vous mettez les pieds dans un monde que vous ne comprenez pas.

 

Mito resta sans voix. Tōka, de nature calme, ressemblait à cet instant, à un dragon. Ran, prit le relais, devant l’aphonie de la rouquine. D’un geste de la main, elle mit fin à l’animosité ambiante de la salle.

 

  • Tōka Senju… Il est possible que vous ayez eu une mauvaise expérience. Toutefois, vous conviendrez que notre monde est en train de changer, n’est-ce pas ?
  • Oui, je le reconnais. Ceci étant, je ne pense pas que les femmes doivent avoir un rôle actifs. Nous sommes actuellement protégées. Les hommes prennent tous les risques pour nous. Et cela doit rester ainsi.
  • Vous n’êtes donc pas pour l’égalité ?
  • Je pense que chaque personne a un rôle. Le nôtre, étant de servir, d’enfanter et d’élever.
  • Je suis désolée, grand-mère, je ne veux pas en entendre davantage… Cette femme nous insulte !
  • Du calme, Hiyori.

 

La matriarche Sarutobi, reprit :

 

  • Tōka Senju, vous êtes pourtant une kunoichi.
  • Je n’ai pas choisi cette voie. J’ai traversé l’enfer pour me faire entendre, et pour être respectée. C’est pourquoi, je pense que ce chemin ne doit pas être emprunté par les femmes.
  • Je comprends mieux.
  • Non, vous ne comprenez pas. Vous non plus, Kurenaī. Aucune d’entre vous, en fait.

 

La Senju avait refroidi l’audience. Toutes l’écoutaient, choquées.

 

  • Les shinobis sont des armes, les kunoichis des objets. Nous encensons un guerrier lorsqu’il revient d’une mission, victorieux. Nous méprisons une kunoichi qui revient de mission. Savez-vous pourquoi ?
  • Parce qu’un guerrier utilise sa force… Une guerrière, son corps.
  • Vous souhaitez devenir kunoichis ? Préparez-vous à perdre votre dignité ! Préparez-vous à voir le mépris dans le regard de vos hommes ! Aucun d’entre eux ne vous épousera ! Vous terminerez seule, mourez, et vous serez oubliée ! Voilà ce qu’est la vie que vous propose Mito-Sama.

 

Mito, sonnée, chercha à se relever. Kurenaī posa une main sur son épaule pour la rassurer. Elle lui murmura :

 

  • Laissez-moi faire.

 

La brune à la crinière de lionne se redressa. Fièrement, elle regarda l’assemblée, où elle décela de la déception, et même de la peur.

 

  • Tōka, vous ressemblez à maître Shinku. Vous n’aimez pas le changement, parce qu’il vous fait peur.
  • Quoi ?!
  • Vous savez, Shinku-Sama n’était pas pour ce projet de village. Il voulait continuer à obéir à notre daimyō, tout en sachant que ce dernier nous envoyait au casse-pipe, à chaque fois.
  • Les six clans de ce village ont choisi de changer les règles. D’autres choisiront de continuer à jouer selon des règles qui ne leur conviennent pas, en attendant des jours meilleurs. Mais, si personne ne fait d’effort, il n’y aura pas de jours meilleurs.
  • Ce ne sont que des paroles vaines !
  • Non ! Tōka, je suis aussi une kunoichi. Je sais de quoi vous parlez ! Je suis passée par là !
  • Alors pourquoi est-ce que vous agissez ainsi ?!
  • Parce que je veux que ça change !!!

 

La Senju était interloquée.

 

  • Contrairement à moi, vous êtes la conseillère d’Hashirama Senju ! Cet homme est en train de changer le pays ! Il est d’accord avec le projet de sa fiancée !! Est-ce que vous vous rendez compte ?!

 

Mito, galvanisée, reprit contenance. Elle se leva à son tour.

 

  • Tōka, nous avons besoin de ton aide. Je ne demande pas à ce qu’on devienne des kunoichis… En tout cas, pas pour l’instant. Mais nous pouvons leur montrer que nous sommes capables d’apprendre, de régenter, et d’être efficaces !
  • Les efforts d’aujourd’hui, même s’ils sont minimes, pourront être bénéfiques pour nos descendantes, ajouta Ran Sarutobi.

 

Tōka resta silencieuse. Elle commençait à comprendre les fondements de ce combat. Après quelques secondes, elle s’inclina respectueusement devant la salle, comme pour se blanchir. Elle déclara :

 

  • Je m’engage à vous aider, et à parler en votre nom auprès d’Hashirama-Sama.

 

Sur ces promesses, la discussion se poursuivit pour quelques heures. Les femmes du village étaient si excitées par cette idée, qu’elles imaginaient aisément un avenir où elles se sentiraient utiles. Certaines se prêtaient même à se rêver en médecin ou en apothicaire.

 

Au terme de cette réunion, Ran Sarutobi se proposa d’enseigner la méditation dans le but de canaliser les peurs et les angoisses, en cas de nouvelles attaques. Kurenaī offrit ses services pour enseigner l’esquive en combat. Quant à Mito, accompagnée de Ritsuko et Hiyori, la maîtrise du chakra et quelques techniques de soins.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Cette matinée avait beau démarrer sur les chapeaux de roue pour sa compagne, Hashirama, lui, l’appréhendait. Il avait passé une mauvaise nuit, et bien qu’il eût accepté de cacher des éléments importants aux restes des leaders, il demeurait troublé. Il décida de débarquer à l’improviste chez le plus sage des maîtres, Sasuke Sarutobi.

 

  • Tu es bien matinal, mon garçon.
  • J’ai croisé votre épouse et votre petite fille en sortant de chez moi.
  • Oui, il faut dire que ta fiancée sait se montrer convaincante.
  • Mais tu n’es pas là pour ça. Peut-être qu’un thé de notre cru te déliera la langue, hum ?

 

Hashirama n’avait nul besoin de se revêtir de sa cape de chef en présence du vieil homme. Il savait qu’il avait son respect en tant que maître de clan, guerrier, et homme. Il se souvient encore de la façon dont il avait mis les pieds dans ce costume de chef, si large, laissé par son père. En tant qu’héritier, il avait déjà la réputation d’un rêveur. Les alliés des Senju étaient alors persuadés que Tobirama sera le prochain maître.

 

Lorsqu’il se présenta pour la première fois en tant que tête de clan, il put distinguer aisément le dédain et la déception dans le regard de ses partenaires. Ses mots ne furent d’aucune aide. Alors même que sa famille cherchait à le déposséder en faveur de son jeune frère, il perdit la confiance des clans aux réputations prestigieuses ; les Shimura, Mitokado, Utatane désertèrent l’alliance. Alors que l’étau se resserrait autour de lui, Sasuke Sarutobi fut celui qui l’encouragea à ne pas se laisser abattre. Ses mots résonnaient encore en lui, jusqu’aujourd’hui. Ils étaient sa force.

 

« Tu es assez fort pour ne pas te décourager. Tu pourras outrepasser leurs mépris. Ceux qui resteront, seront peut-être là par curiosité ou pour te voir t’effondrer. Mais sache qu’une infime partie d’entre eux sera là parce qu’il sera las des horreurs, de la souffrance engendrées par nos guerres. Ceux-là croiront en toi. »

 

  • Maître Sarutobi… Vous savez… Je n’ai jamais oublié vos mots… Si j’ai pu aller jusqu’au bout de ce projet avec les Uchiha, c’est parce qu’au fond de moi, je savais que Madara voulait la paix.  Nous avons perdu beaucoup d’alliés, mais les meilleurs sont restés… C’est grâce à vos mots, maître ! Je suis tellement reconnaissant envers vous…
  • Tu peux tout me dire. Je peux tout entendre, mon garçon.
  • Vous êtes toujours de si bon conseil et…
  • Hashirama.
  • Bien.
  • Cette nuit, nous avons interrogé la kunoichi
  • Si tu es là, sans les autres chefs, c’est qu’il y a un problème avec l’un d’entre nous ?
  • Madara pense que oui. C’est la raison pour laquelle, nous avons choisi de ne rien dire, mais…
  • Tu peux tout me dire.
  • Cette kunoichi a bien été missionnée par le shōgun. Elle devait créer la discorde à l’extérieur du village. Mais, d’après Madara, le shōgun a également quelqu’un au sein de notre village.
  • Les Kurama.

 

Le jeune homme était stupéfait. Le vieil homme partageait les mêmes pensées que son ami aux sharingans.

 

  • Madara le pense aussi ! Mais nous n’avons aucune preuve…
  • Tu ne devrais pas douter de Madara. Son instinct est aussi aiguisé que sa faux.
  • Hahaha ! Oui, vous avez raison ! D’après lui, il ne faudrait livrer qu’une partie des informations.
  • C’est une sage décision. Je pense qu’il faut, en effet, garder cette information pour nous, en attendant d’en savoir plus. Cela pourrait être les Kurama, tout comme un autre clan…
  • Très bien. Alors je vous revois à notre réunion, tout à l’heure.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Sitôt que le rassemblement toucha à sa fin, Mito se précipita aux fourneaux. Accompagnée de quelques femmes Senju, elle cuisinait quelques spécialités de son clan.

 

  • Mito-Sama, ce que vous avez fait est incroyable !
  • À quel sujet ?

 

Malgré elle, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de demeurer froide avec ses comparses. Elle faisait de son mieux, mais son esprit refusait d’oublier leurs comportements passés.

 

  • Pour les femmes, je veux dire. Vous ferez une bonne matriarche !
  • Tiens donc, j’ai votre bénédiction maintenant ?
  • Dame Mito… Euh…
  • N’en dites pas plus. Vous êtes là par pure hypocrisie…

 

Une mère, farouche, s’approcha d’elle. L’attrapant par le bras, elle détourna la rouquine, qui répandit, par inadvertance, sa pâte sur la table de préparation et sur son tablier.

 

  • Eh !
  • Regardez-moi, Dame Mito !
  • Je vous ai vu grandir. Lorsqu’Ashina-Sama vous a amené pour la première fois dans notre ancien village, vous n’étiez qu’une simple princesse, fade… Sans saveur.
  • Je ne vous le permets pas !
  • Je m’en fiche ! Écoutez ce que j’ai à dire. Je parle pour les femmes de ce clan !

 

À ces mots, Mito se redressa, tête droite, braquant son regard bleu nuit dans celui, chocolat, de la Senju. Elle dit :

 

  • Très bien. Je vous écoute.
  • Vous nous méprisiez, en étalant vos kimonos de soies, vos kanzashis de jade et vos bijoux. Vous avez, vous-même créé cette distance entre nous. Nous nous adressions à vous uniquement pour vous saluer devant nos dirigeants, ou pour vous servir. Bien sûr, il fallait que ça soit une Senju qui vous serve, et non une Uzumaki !

 

Claque mentale. Mito tenait bon.

 

  • Puis ensuite, comme si humilier nos femmes ne suffisait pas, vous avez décidé de vous en prendre à votre fiancé. Notre Hashirama méritait des épousailles dignes de son rang et de sa bravoure ! Mais non, il fallait que vous le teniez entre vos griffes, et que vous le fassiez languir, pour nous faire comprendre que notre maître danse dans le creux de votre main !
  • Jamais !
  • Laissez-moi finir !

 

Mito était révoltée. À ses yeux, ce portrait était factice.

 

  • Puis, vous êtes venue vous installer ici. Et vous attendiez certainement qu’on vous serve, devant les autres clans !
  •  

 

Mito pouvait paraitre froide et stoïque. Pourtant, à cet instant, son esprit se brisait. Des larmes, qu’elle tentait de ravaler, commençaient à perler.

 

  • Aucune de nous ne s’excusera ! En revanche, je reconnais que vous n’étiez pas celle que nous pensions. Notre mauvais jugement ne vient que de votre comportement. Comment savoir ce que vous pensez, si vous ne vous adressez à nous que pour nous donner des ordres ?
  • Depuis quelques jours, certaines femmes ont changé d’avis. Nous avons entendu parler de vos efforts pour nous élever dans ce village et pour nous réconcilier avec les autres clans. Bons nombres d’entre nous ont des amies hors de ce quartier grâce à vous ! Si nous sommes ici, ce n’est pas parce que nous voulons être vues… Nous voulons nous battre à vos côtés, nous vous supportons !

 

Les mots frappent l’esprit, plus que les blessures physiques. L’expression de la douleur est pourtant la même. Cette fois, ses larmes dévalèrent ses joues, comme un torrent sauvage, inarrêtable. Mito, s’effondra au sol, sanglotant comme une enfant.

 

Les femmes se pressèrent autour d’elle, tentant de la remettre debout, paniquées à l’idée de faire face à Hashirama.

 

  • Vos mots… Ils… Ils n’étaient pas plaisants à entendre, mais… Mais je suis heureuse de connaître le fond de vos pensées.
  • La, la ! Tout va bien.
  • Je ne vous ais jamais méprisé ! En fait, je pensais que vous me détestiez depuis toujours…
  • Eh bien, maintenant, tout est dit. Recommençons à zéro !
  • Bien, cela me convient !
  • Maintenant, relevez-vous, nous avons des festivités à organiser ! Il est hors de question que nous perdions la face devant les autres clans !

 

L’atmosphère se détendit. Mito, plus légère, se remit d’aplomb.

 

C'était, définitivement, une bonne matinée.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Ils arrivaient au compte-goutte. La mine grave, ils se saluaient brièvement avant de prendre place autour de la grande table de réunion. C’était devenu une habitude. Les chefs s’impliquaient dans l’administration du village, délaissant peu à peu leurs propres affaires à leurs seconds. Le shōgun avait au moins réussi à les rassembler autour d’une même cause ; l’avenir du village.

 

  • Merci d’être venu !
  • Assez avec les formalités, Hashirama-Sama, venez-en aux faits ! Lança Shinku.
  • Les hommes… Avez-vous besoin de vous conduire comme des barbares ?!
  • Dame Shèn… Vous êtes un chef de clan, vous devez savoir que chaque minute compte, nous avons un shōgun fou dans…
  • Nous avons remonté les bretelles à nos sentinelles ! Je peux vous garantir qu’au moindre oiseau qui piaille, nous le saurons !
  • Dame Shèn a raison. Prenons notre temps pour nous saluer, et commençons notre réunion sous de meilleurs auspices ! Conseilla le doyen du groupe.

 

Madara gardait son air indifférent, zyeutant de temps à autre, l’unique femme de la tablée.

 

  • Madara-Sama, avez-vous pu interroger cette femme ?
  • Oui.

 

Shèn se tendit. Madara ne le manqua pas.

 

  • Eh bien alors ? Qu’attendez-vous, pour nous en dire plus ? S’agaça le leader Yuhi.

 

Il détourna son regard de la Kurama, pour le braquer sur l’homme au regard écarlate. Il commençait à lui taper sur le système.

 

  • Shinku-Sama, la patience n’est pas votre fort, n’est-ce pas ? Je vais laisser passer pour cette fois.

 

Il reprit, l’air de rien.

 

  • Cette kunoichi est bien à la botte du shōgun, m…
  • Qu’a-t-elle dit d’autres ? Coupa Shèn.
  • Maudits soient-ils ! Ils ont failli à leur mission…
  • Le shōgun lui a donné la mission de nous couper les vivres et de tuer toute personne s’aventurant sur notre territoire.
  • Ce shōgun… Il est derrière la mort de mes hommes ! Il cherche à me doubler…
  • Hum… Les villages alentours vous couper les ponts avec nous. Peut-être même que les clans ou mercenaires travaillant pour Bonjin, chercheront à proposer leurs services, tout en nous encerclant.
  • Allons plus loin, Chūshin-Sama ! Pas seulement les vivres ! Les forgerons qui nous fabriquent nos armes vivent dans ces villages ! Ce chien cherche à nous désarmer !
  • A-t-elle livré d’autres secrets, Madara-Sama ? Interrogea, à nouveau, Shèn.
  • Elle travaille seule. C’est une mercenaire qui vagabonde d’un pays à l’autre, et qui se constitue ses propres équipes. En tout cas, les hommes qui l’accompagnaient étaient recrutés hors du pays, et n’étaient reliés à elle que par cette mission.
  • Est-ce tout ?
  • Que voulez-vous savoir d’autre ?
  • … Haha. Madara-Sama, je veux savoir, comme nous tous ici, tous les secrets de cette femme.
  • Je viens de vous les dire, Dame Shèn…
  • J’ai la sensation qu’il manque quelque chose… Pourquoi ne pas me laisser l’interroger ?
  • Ça ne va pas recommencer !!
  • Cette femme a résisté à mes mangekyō sharingans… J’ai dû la travailler pendant toute une journée et toute une nuit, pour lui faire lâcher le morceau…
  • C’est prodigieux !

 

Le groupe se tourna vers le vieil homme, étonné par son commentaire, qui ressemblait davantage à un compliment.

 

  • Elle a beau être une ennemie, cette kunoichi est rare.
  • En effet, Sarutobi-Sama. D’ailleurs, elle sera placée sous bonne garde et…
  • Pourquoi cela ?
  • Dame Shèn, cette kunoichi est restée trop longtemps au même endroit. Pour ne pas qu’elle s’y habitue, je pense que l’enfermer au quartier Uchiha est la meilleure solution ! Expliqua Hashirama.
  • Laissez-moi l’interroger avant ! J’ai besoin de connaître d’autres détails !
  • Dame Shèn, du calme ! Cela ne vous ressemble pas… Avez-vous des choses à nous dire ? Questionna le vieux singe.
  • Messieurs. Cette femme est le seul lien que nous avons avec le shōgun. J’ai l’impression d’être la seule à me préoccuper des plans de Bonjin !
  • Très bien. Je l’interrogerai à nouveau ! Promis Madara.

 

Ce mensonge calma Shèn. Cette dernière, se recomposa un visage stoïque. Seulement de façade. Son esprit s’agitait.

 

  • Bien ! Maintenant que c’est dit, nous devons nous préparer !
  • Oui, Hashirama-Sama. Nous devons aussi attaquer ! Lança Shinku.

 

Cette partie de shōgi semblait donner l’avantage au Roi. Il avait intelligemment bougé ses pions, isolant ses adversaires en un rien de temps. Mais dans ce jeu de stratégie, rien n’est jamais gagné d’avance.

 

Aussi, la réunion se déroula sans aucune autre anicroche. Les chefs s’accordèrent rapidement sur la conduite à établir. Les Kurama furent missionnés pour une tâche d’espionnage dans les rangs du shōgun, espérant, cette fois-ci, un résultat.

 

  • Venons-en maintenant à nos relations avec les villages alentours !
  • Il nous faut les convaincre de rester à nos côtés.
  • Oui, mais malgré tout, je ne miserais plus sur eux.
  • Que voulez-vous dire ?
  • Beaucoup de civils sont morts de la main de cette mercenaire. Ils sont méfiants, et c’est normal. Nous devons garder nos liens avec eux, mais ne pas trop compter sur eux.
  • Pourquoi ne pas nous rapprocher du village des artisans ?
  • Le village des artisans est une simple légende, mon ami !
  • Non, il existe. Il se trouve au pays des Rivières, à l’ouest d’ici ! Révéla Sasuke.
  • Dans ce cas, essayons d’établir un contact. Pouvons-nous vous confier cette tâche, Chūshin-Sama ?
  • Bien sûr ! Je m’en occupe.
  • Parfait. En ce qui concerne la diplomatie, Sarutobi-Sama et moi irons visiter ces villages pour tenter de recoller les morceaux, proposa Hashirama.
  • Plus que les villages, nous devons nous assurer que nos clients nous sont encore loyaux. Si nous n’avons plus de missions, nous serons à court d’argent.
  • Très juste. Nous devons devancer notre daimyō… Il est aussi un messager de Bonjin désormais. Nos seconds peuvent largement s’en charger.
  • Parfait. Qu’en est-il de ces terres, en jachère ? Pourquoi ne pas essayer de les cultiver ?
  • Ces terres sont réservées à nos futurs collaborateurs.
  • Cela tombe bien ! Que diriez-vous de nous agrandir ? Proposa Sasuke.
  • J’y pense depuis un moment. Mais le shōgun nous y oblige. Avez-vous une idée, maître Sarutobi ? Demanda Madara.
  • Pas dans l’immédiat. Je dois y réfléchir avant de vous donner des noms. En espérant qu’ils ne soient pas tombés dans le camp ennemi.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Une douce odeur de lavande émanait du jardin fleuri, décorant l’entrée du district Kurama. Le vent dispersait le parfum jusqu’à la rue principale. Cette dernière semblait s’agiter sous les pas et les cris des habitants. Des stands prenaient progressivement place, pendant que des tables longues et rondes, des tabourets et sièges en bois inondaient la rue.

 

Shèn admira ce remue-ménage quelques secondes avant de s’engouffrer dans son quartier. Comme d’habitude, elle plaça des parchemins frappés des kanjis « silence » sur les shojis, murs, et plafond de son bureau. Dans l’ombre, un homme masqué, genou au sol et tête inclinée, attendait l’ordre de sa supérieure. Après quelques secondes, elle s’installa, fin prête.

 

  • Parle.
  • Nous n’avons rien trouvé aux archives.
  • Mais nous avons réussi à faire une copie de quelques pages du journal de Tobirama.
  • Parfait. Je vais les étudier. Où les avez-vous trouvés ?
  • Dans ce qui semble être sa salle d’étude personnelle.
  • Vous avez échoué à interroger cette femme.
  • Pardonnez-nous, maître.
  • Elle va être déplacée vers le quartier Uchiha. Cela tombe à pic, cet après-midi, le festival battra son plein. Vous allez tenter une dernière fois, mais ne prenez pas de risques inutiles… Ce sont les Uchiha, après tout.

 

L’homme disparut, laissant Shèn avec sa nouvelle trouvaille. Elle piqua une tête hors de son bureau, intimant l’ordre de réunir les membres, immédiatement.

 

Aussi rapide que l’éclair, les Kurama s’engouffrèrent dans l’unique agora de leur quartier. Les shinobis se stationnaient sur les toits et près des portes, évitant toute tentative d’espionnage.

 

  • Le festival risque de faire grand bruit. Les spécialités culinaires de notre clan doivent se retrouver dans les stands. Nous devons être irréprochables afin de ne pas attirer l’attention.
  • Oui, madame ! Répondirent de concert les habitants.
  • Toutefois, ajoutez quelques brûle-parfums, ça ne fera pas de mal.
  • Oui, madame !
  •  Je suis sûre que même dans ce brouhaha, vous serez capables de prêter une oreille attentive. Les autres leaders et leurs plus proches conseillers seront aussi présents.
  • Oui, madame !
  • Faites attention à ce maudit Uchiha… Madara doit rester à distance de notre clan, où il pourrait démonter notre supercherie ! Pendant que vous serez au festival, je vais constituer une équipe, officiellement en partance pour la capitale. Nous avons de grands projets pour les jours à venir !

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Une journée qui n’avait pas été de tout repos. Mito surfait sur sa popularité grandissante auprès des femmes, leur insufflant ses rêves et ses espoirs. Hashirama se débattait dans un océan de sang ; dès lors qu’il pansait une blessure, une autre s’ouvrait. Elles devenaient de plus en plus béantes. De quoi briser ses rêveries.

 

  • Dire qu’il a fallu tout ça pour qu’on s’unisse enfin…
  • Ce n’est pas ton genre de te lamenter.
  • Je ne suis qu’un homme, Madara !
  • D’un optimisme exaspérant…
  • Ehh !!
  • Ohh ! C’était un compliment ! Hahaha !

 

L’après-midi était bien avancé. Après leur réunion, les deux amis avaient choisi de sortir du village, se dirigeant vers une vallée, presque aux confins du territoire. Contrairement à d’habitude, ils déployèrent leurs plus puissantes attaques, se déchaînant comme jamais auparavant. Ils en avaient besoin.

 

Après cela, ils mirent le cap vers le festival.

 

  • Bon sang, c’est déjà bondé ! S’esclaffa Hashirama.

 

Les shinobis avaient délaissés leurs accoutrements pour des habits plus traditionnels. Les femmes et les petites filles s’étaient revêtues de leurs plus beaux apparats. Partout où leurs yeux se posaient n’étaient que stands de jeux, spectacles improvisés, restaurations et ventes d’objets manufacturés.

 

Madara s’arrêta devant un étale portant l’emblème des Kurama.

 

  • Je ne savais pas que les Kurama étaient des fabricants de masques. 
  • Ohh ! Magnifique ! S’extasia Hashirama, devant un masque de renard.
  • Nous avons plusieurs cordes à notre arc. Nous fabriquons des masques, des poteries et sculptons des statuettes représentant les arts.
  • Il est vrai que vous êtes d’excellents artistes. J’ai ouï dire que Dame Shèn était un peintre d’exception.
  • Oui. Le maître n’a pas d’égal dans ce domaine.

 

Les clans shinobis disposaient d’un savoir-faire militaire non-négligeable. Ce monde ne les reconnaissait d’ailleurs que pour cela. Ces réjouissances, en plus de rassembler, mettaient en lumière, pour quelques heures, les talents et traditions claniques.

 

Mito, à l’autre bout de la rue, s’affairait en compagnie de ses nouvelles amies. Elle avait conçu un double stand honorant aussi bien son clan de naissance que celui d’adoption. Il rencontrait d’ailleurs un vif succès. Kiku, Ritsuko et d’autres Uchiha s’étaient également jointes aux festivités. Elles portaient fièrement les couleurs, rouge et blanc, du célèbre éventail martial.

 

Toujours aussi pétillante, Kiku apostropha Hashirama, alors qu’il tentait de rejoindre sa fiancée, un masque de renard sous le bras.

 

  • Hashirama-Sama ! Vous êtes venu visiter notre étale !
  • Euh… Non en fait…
  • Prenez place !

 

Sans attendre, la femme-enfant l’attrapa par le bras et l’installa à une table. Le malheureux fut servi aussitôt, sans même être consulté.

 

  • Du saké et du Sakura Mochi* !
  • C’est gentil, euh…
  • Kiku ! Je suis Uchiha Kiku !
  • Très bien, alors je te remercie Kiku !

 

La jeune fille, s’éclipsa à la recherche de nouveaux clients.

 

  • Elle est incroyablement agitée ! C’est drôle, j’ai toujours imaginé les Uchiha, calmes et pas remuant pour un sou, haha !
  • Te moquerais-tu de mon clan, aniki ?
  • Ohh Izuna ! Je ne t’ai pas vu t’entraîner avec Tōka aujourd’hui !

 

Le jeune Uchiha, en uniforme, s’installa à sa table. Il fit signe à Ritsuko, qui le servit aussitôt.

 

  • J’étais en mission pour le clan ! D’ailleurs, où est mon frère ?
  • Je l’ai laissé près d’un stand d’armes des Hatake.

 

Izuna mangeait sans se soucier du Senju. Ce dernier devint, subitement, plus sérieux.

 

  • T’en a-t-il parlé ?
  • Quoi donc ?
  • Je ne suis pas si naïf.
  • Aniki, je ne sais pas de quoi tu parles.
  • Oublie ça ! Dis-moi plutôt… Tōka, qu’est-ce qu’il y a entre vous ?
  • Rien qui ne te concerne, aniki
  • Cette froideur… Pas de doute, tu es bien le frère de Madara ! Haha !
  • On ne pas en dire autant de toi et de Tobirama, hihi !
  • Ne te moque pas, Izuna ! J’essaye de le détendre un peu, mais…
  • C’est peine perdue ! Haha !

 

L’après-midi passa à une vitesse folle.

Le soleil déclinait. Le ciel se teintait de somptueuses nuances ; celles de l’or et du rubis. Majestueux.

Les lampions s’allumaient et éclairaient les ruelles des éclats de l’arc-en-ciel. Les parfums de la verveine et des agrumes que dégageaient les brûle-parfums, se mêlaient à celles des mets encore chauds. Ni le brouhaha, ni les habitants, n’avaient quitté le festival. Les chefs de clans s’étaient retrouvés près du stand réservé aux Senju. Ils avaient laissé leurs préoccupations au placard. Pour une fois, les discussions étaient légères. Les masques tombaient, laissant apparaître des sourires, des rictus sincères. Le village oubliait ses contrariétés.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Ahhh, quelle douce nuit ! Chantonnait Hashirama.

 

Il rentrait tranquillement chez lui. Il avait passé une belle soirée. La sachant occupée, l’homme avait réussi à se frayer un chemin jusqu’à Mito. Il lui offrit son présent. Elle s’en était amusée. Hashirama aimait l’entendre rire, la voir sourire. Pour le faire patienter, elle lui avait promis de l’attention après les festivités. Alors, il se dépêchait de rentrer.

 

Au loin, il distingua pourtant la silhouette de Sazanka. Elle semblait l’attendre. Hashirama, surprit, se rapprocha.

 

  • Hashirama-Sama !
  • Oh, Sazanka, tout va bien ?
  • Tout va bien ! Je voulais juste vous faire part de quelque chose d’important !

 

La jeune fille rosie, baissant son regard, intimidée.

 

  • Je t’écoute ! L’incita l’homme.

 

Hashirama n’avait aucunement conscience des sentiments, ni même des plans, qu’elle nourrissait à son égard.

 

  • Il y a eu une dispute aujourd’hui…
  • Oh ? Que s’est-il passé ?!
  • Je ne voulais pas vous le dire, mais votre fiancée profite de sa position et incite les autres femmes des autres clans à me détester !
  • Vraiment ?

 

La peste faussement larmoyante, réduit la distance, en l’enlaçant. Le shinobi, prit au dépourvu, tenta de se séparer d’elle.

 

  • Je parlerai à Mito. Ne… Ne t’en fais pas !

 

Ses promesses n’eurent aucun impact. Sans crier gare, Sazanka resserra son emprise, enfouissant son visage contre sa poitrine. Le pauvre homme, mal à l’aise, perdit l’équilibre. Sanzanka le suivit au sol. Se relevant la première, elle saisit l’occasion et lui vola un baiser.

 

  • … Sa… Sazanka !

 

Sans un mot, elle se fit la malle.

 

Hashirama se releva. Il était gêné par la situation. Cette gêne devint pourtant problématique, lorsqu’il aperçut la silhouette, étonnement claire, de Mito. Pas besoin de dōjutsu pour déceler l’incomparable colère silencieuse, qui faisait rage dans ses pupilles bleu nuit.

 

  • Mito…

 

Aucun mot. L’Uzumaki tourna les talons. Les jours prochains promettaient des intempéries… Le Senju pressentait même un cyclone, d’une rare intensité.

 

  • Douce nuit… Je dirais plutôt, froide nuit…

 

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Dans le chapitre précédent

Un soupçon d’instinct acéré ; l’éventail se déploie, le singe est aux aguets.

Le temps de quelques réjouissances, le village oublie ses contrariétés.

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CHAPITRE XV

LA RUSE DU RENARD, SILENCIEUSE TRAHISON.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Le soleil n’avait pas entamé son ascension, qu’Hashirama était déjà debout. Seul au milieu du terrain d’entraînement, il répétait machinalement ses mouvements martiaux. Cette routine était un bon moyen d’oublier, momentanément, ses tracas. Après une heure, seul avec lui-même, il fut rejoint par les frères Uchiha.

 

L’homme continuait de frapper, nullement surpris, pendant qu’Izuna admirait le terrain défiguré.

  • Il y a comme un air de déjà-vu… Pensa le cadet.
  • Aniki ! J’avais envie de m’incruster, ça ne te dérange pas ?
  • Pas du tout ! Approche, je ne me suis encore jamais mesuré à toi !

 

Hashirama arrêta sa série, réajusta sa tenue et ses bandages aux mains. Il fit face à Izuna. Ce dernier s’échauffa rapidement, avant de se placer à quelques mètres de son frère de cœur. Madara, spectateur, se mit à l’ombre d’un arbre, ayant miraculeusement échappé au courroux du Senju.

 

Les deux shinobis entamèrent le combat. Izuna, agile et rapide, s’entrechoquait, sans peur, contre la force brute du Senju. Ses sharingans analysaient à une vitesse impétueuse, esquivant brillamment les poings dévastateurs boostés au chakra.  

  • Je comprends mieux pourquoi vous êtes rivaux ! Lança Hashirama, ébahi.
  • Et tu n’as encore rien vu !  

 

Le mudrā du serpent. Aussitôt, Izuna se prépara à malaxer son chakra de feu. Des piliers de bois surgirent sur l’ensemble du terrain, tentant de restreindre ses mouvements. L’Uchiha, parvint à les éviter, les utilisant parfois comme un tremplin. Il tira quelques flammèches au passage, obstruant la vue de son opposant.

  • N’importe qui avec des sharingans peut percevoir mes jutsus, mais rares sont ceux capables de les éviter ! Bravo, Izuna !

 

Joueur, le jeune homme s’élança dans les airs, tirant quelques étoiles d’aciers, avant de les enflammer.

  • Technique de la balsamine pourpre !
  • Technique des racines souterraines !

 

Pendant qu’Hashirama évitait adroitement la horde de shurikens ardents, il fit surgir des racines près de la zone d’atterrissage d’Izuna. Ce dernier, pensant se réajuster sur ses pieds, fut attrapé aux chevilles et balancé, sans ménagement, à travers le terrain.

  • Keuf, keuf, keuf…
  • Tout va bien, Izuna ?
  • Oui… Tu as eu de la chance, je n’ai pas utilisé mes techniques les plus ravageuses !
  • Hahaha !

 

Le maître du bois tendit sa main, qu’Izuna attrapa pour se relever. Naturellement, ils exécutèrent le signe de réconciliation.

 

Du coin de l’œil, le Senju distinguait Madara. Ce dernier, semblait déconnecté. Bras croisés, dos reposant contre un arbre, ses yeux fixaient l’horizon à peine rougeoyant.

 

  • Quelque chose le tracasse…

 

Il finit de rétablir le terrain saccagé, ramassant au passage ses armes et ses rouleaux. Il se rapprocha enfin de son ami dont la mine semblait plus sombre qu’à l’accoutumé.

  • Madara, que se passe-t-il ?
  • Hm ?
  • Tu as la mine grave.

 

Après un moment de silence, le jeune chef se livra enfin.

  • Hier, juste après ton départ, je suis allé voir la mercenaire.
  • Quoi ?! Mais pourquoi ? N’avait-elle pas tout dit ?
  • En fait, j’ai fouillé sa mémoire, aniki. Nous avons obtenu de nouvelles informations !
  • Hum, je vois. La « mission pour le clan », c’était ça ?
  • Oui, avoua Izuna.

 

Le jeune homme évitait le regard presque irrité du Senju. Ce dernier, après un moment de flottement, s’adressa à Madara.

  • Pourquoi tu ne m’as rien dit ?! Ne sommes-nous pas supposés être partenaires ?
  • Tu compliques toujours tout, Hashirama.
  • J’ai consenti à me taire !
  • Pour combien de temps ? Tu ne peux jamais t’empêcher d’être honnête.
  • Il a raison, aniki. Tu es juste, et cela peut parfois te porter préjudice.

 

Le Senju bouillonnait . Il se sentait trahi par son ami d’enfance, qui n’en faisait qu’à sa tête.

  • Soit. Si Izuna était en mission, c’est qu’il y a quelque chose de nouveau ?
  • Oui. Izuna, explique-lui.

 

Le cadet regarda autour de lui, comme pour s’assurer qu’il n’y avait personne aux alentours. Après quelques secondes, il confessa :

  • Asatsuyu a rencontré le shōgun le jour de sa visite au village. À l’ouest d’ici, il y a un petit domaine, non loin du château de notre daimyō.
  • Oui, le shōgun a des résidences secondaires dans chaque province. Et alors ?
  • Je me suis faufilé dans le château, cherchant des indices sur ce traître qui sévit au sein de notre village.
  • Je ne comprends pas. Je croyais qu’Asatsuyu avait tout dit.
  • Nous avons dû stimuler sa mémoire et nous concentrer sur les détails de ses souvenirs. Il y a bien quelqu’un au village qui répand des rumeurs dans le but de nous fragiliser ! Informa Madara.
  •  Je vois.

 

Le cadet poursuivit son récit.

  • J’ai constitué une équipe, et je suis allé enquêter. Là-bas, j’ai hypnotisé et interrogé quelques serviteurs, qui ont confirmé la venue d’une femme.
  • Asatsuyu. Rien d’étonnant.
  • Non. Une femme encapuchonnée et masquée. Elle était suivie par un groupe qui portait de grands rouleaux et des masques d’argiles. Ils se sont entretenus avec le shōgun pendant presque une heure.
  • Je ne vois toujours pas où vous voulez en venir.
  • Hashirama… Des masques…

 

Face à l’incrédulité du Senju, les Uchiha poussèrent un soupir à l’unisson.

  • Aniki, les Kurama sont des artistes fabricants des statuettes et des masques, entre autres.
  • Ce n’est pas inhérent à ce clan ! Est-ce là tout ce que vous avez ?!
  • Avec mon équipe, nous avons examiné la salle dans laquelle a eu lieu l’entretien. Il n’y avait rien… Mais en revanche, des résidus d’un parfum étrange continuaient de planer.
  • Quel type de parfum ?
  • Le type qui embrume les sens et favorise le genjutsu, Hashirama.

 

Si le brun était sceptique au début, ne voulant croire en la culpabilité du clan Kurama, ces petits détails rassemblés, semblaient pointer vers les illustres espions. Les mots du vieux Sasuke lui revinrent en mémoire ; il choisit de faire confiance à son ami d’enfance.

  • Hashirama, je sais que tu ne veux pas y croire. Ce clan fonde ses alliances sur les gains et non sur la loyauté. Ils sont restés loyaux envers les Uchiha durant des décennies, jusqu’à l’arrivée de Shèn, qui a conclu un accord pécunier avec mon père. Cette femme a changé le clan jusqu’à sa fondation.
  • Exactement. En plus, le shōgun a promis un coffre d’argent aux clans qui se sépareraient de nous… Aniki, je suis sûr que cette femme a l’intention de nous trahir… Elle est trop avide.
  • Je dois vous avouer quelque chose.

 

Silence. Les Uchiha froncèrent les sourcils, attendant patiemment le déballage du Senju.

  • J’en ai parlé à maître Sarutobi…

 

Et Madara explosa de colère.

  • Tu te fous de moi ?!
  • Attends, laisse-moi t’expliquer !
  • Tu oses me blâmer quand j’agis, alors que tu en faisais autant !
  • Écoute-moi !

 

Izuna s’éloigna, se moquant intérieurement de la mine déconfite d’Hashirama. Il adorait voir son frère et ses sharingans en ébullition.

  • Madara ! Maître Sarutobi est d’accord avec toi !!!
  • Quoi ?!
  • Oui, il pense la même chose que toi !
  • Allons le voir.
  • Pourquoi ?
  • Hashirama, ramasse tes affaires. Nous allons voir maître Sarutobi avant que le jour ne se lève.
 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Le jour ne s’était pas encore levé. Pourtant, Nadeshiko l’était. Les mots de Kiku l’avaient heurté. Aussi, s’était-elle empressée de visiter son amant, la nuit venue. Elle avait cherché des preuves de son amour dans chacun de ses gestes, avant de se convaincre que Madara n’était pas un homme démonstratif.

  • Ne suis-je réellement que sa maîtresse ?

 

Nadeshiko était proche de sa mère. Elle l’avait toujours été. Cette dernière, s’agenouilla près de sa fille, qui fixait son reflet dans le miroir de sa coiffeuse. Elle déposa un baiser sur sa joue, avant de lui brosser les cheveux.

  • Patience ma fille, la chance te sourira bien assez tôt.
  • Mère… J’ai bien peur que cette petite peste de Kiku ait raison.
  • Tu ne devrais pas écouter les sottises d’une enfant jalouse.
  • Madara-Sama ne m’aime pas… Je l’ai vu cette nuit… C’est comme si je n’avais aucune valeur à ses yeux.
  • Ma fille… Ton père agissait aussi ainsi.
  • Comment avez-vous fait pour conquérir père ?! Je vous en prie, mère ! J’ai besoin de vos conseils… Plus que jamais. Cette Kiku… Elle…
  • Du calme ! T’ai-je déjà donné de mauvais conseils ?
  • Non… Bien sûr que non, mère.

 

La dame déposa le peigne sur la coiffeuse, et prépara les kanzashis, et les rubans de soie. Jouant avec la longue chevelure de sa fille, elle l’arrangeait afin de lui donner l’aspect d’un chignon fendu.

  • Tu n’as aucune valeur à ses yeux, parce que c’est le cas.
  • Mais…
  • Ne bouge pas. Les shinobis vivent pour se battre. Ils meurent pour la gloire, et pour faire perdurer le nom des Uchiha. Alors ma fille, dis-moi, qui récolte la gloire, lorsqu’ils se meurent ?
  • Leur famille.
  • Oui. Tu auras de la valeur pour Madara-Sama lorsque tu lui donneras une famille. Un fils qui portera son nom et sa gloire.
  • Mais mère…
  • Ne bouge pas, j’ai presque fini.
  • Mère. Madara-Sama ne veut pas se marier.
  • Ton père non plus.
  • Mais alors, comment avez-vous fait ?
  • Je me suis donnée de la valeur. Lorsque ton père a appris ma grossesse, il s’est empressé de m’épouser.
  • T’ai-je, une seule fois, donner de mauvais conseils ?
  • Non, mère. Ma vertu n’avait que pour but de le piéger ?
  • Oui.
  • Nadeshiko. Tu portes le nom d’une fleur ; l’œillet a de multiples couleurs et autant de significations. Tu es l’amour pur, éternel, la fidélité, la chance. Madara-Sama est capricieux. Et toi, tu dois saisir ta chance.
  • Il me haïra.
  • Entre l’amour et la haine, il n’y a qu’un pas.

 

La mère se releva après avoir finalisé la coiffure de la jeune femme. Dans son reflet, elle perçut pourtant de la déception.

  • Nadeshiko, les femmes savent jouer la comédie. Voilà pourquoi les kunoichis sont espionnes et les shinobis, guerriers.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Une étrange et imposante bâtisse bleue au milieu de la forêt. Des cris, des piaillements, se faisaient entendre. Sasuke Sarutobi s’était agenouillé devant un parterre de jeunes primates ; il les nourrissait, et communiquait avec eux.

  • Splendide !

 

Le vieil homme se détourna un instant de ses précieux petits compagnons, accueillant l’arrivée d’Hashirama et des frères Uchiha.

  • Quelle surprise ! L’entraînement, je suppose ?
  • Vous supposez bien, Sarutobi-Sama.

 

Hashirama et Izuna se rapprochèrent des animaux, qui les reçurent en fanfare, s’agitant et piaillant.

  • Je me suis toujours interrogé… Pourquoi, seule, cette remise, est peinte en bleu ?
  • Le bleu et le vert sont les couleurs favorites des singes, si je puis le dire ainsi. Disons simplement que c’est un code de couleur social.
  • Voilà pourquoi les décorations du quartier sont en vert, bleu et rouge…
  • Vous avez l’œil, jeune Uchiha ! Le rouge est, toutefois, une couleur crainte par nos amis. Nous la plaçons judicieusement afin de limiter leurs actions.

 

Madara fixait le vieil homme. Son regard perçant capta la curiosité du doyen.

  • Pourquoi cette mine grave, mon garçon ?
  • Hashirama vous a parlé de la mercenaire…
  • Oui.

 

Le vieil homme se releva, et se rapprocha du jeunot.

  • Tu peux t’exprimer sans retenue. Ici, il n’y a que les primates et moi.

 

Madara, de nature méfiante, semblait baisser sa garde en présence du patriarche. Ne dit ont pas que ce n’est pas au singe qu’on apprend à faire la grimace ?

 

L’Uchiha soupira, avant de lui narrer les dernières nouvelles.

  • Supposons que les Kurama soient bels et bien derrière ces attaques, pensez-vous réellement que le shōgun les récompensera ?
  • Shèn est du genre à prendre avant de donner. C’est toujours ainsi que nous avons fonctionné avec eux.
  • Dans ce cas, si elle a reçu ses gains, ils doivent être dans ce village. C’est la preuve de leur culpabilité.
  • Comment espionner les meilleurs espions du pays ?
  • Onīsan… Les détenteurs de l’œil blanc sont bien meilleurs en la matière !
  • Le légendaire byakugan ! J’ai entendu dire que cet œil était aussi puissant que le vôtre et…

 

Un regard aussi glacial, pouvait-il geler jusqu’à l’âme ? À cet instant, Hashirama ravala sa salive, et se maudit d’avoir la langue bien pendue. Il était pourtant de notoriété publique, que les Uchiha et les Hyūga s’entendaient comme chien et chat.

  • Je rendrai une visite à Dame Shèn, dans la matinée. Une visite de courtoisie ne fait jamais de mal, dit Sasuke.
  • Bien, dans ce cas, nous nous en remettons à vous, maître Sarutobi !
  • Je tâcherais d’ouvrir l’œil.

 

Hashirama s’inclina respectueusement. Le groupe prit congé.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Depuis la création du village, le ciel semblait veiller au grain ; comme si les déités protectrices des clans s’étaient rassemblées au-dessus des nuages. Ainsi, le ciel pleurait, zébrait, rayonnait au grès des saisons et de l’humeur de ses habitants.

 

Pour un premier jour d’été, les nuages cotonneux prenaient d’espiègles formes, incitant les enfants à sortir. Le soleil brillait de mille feux, guidant les habitants vers les berges du lac Naka. La magie du festival et le temps s’étaient unis pour continuer d’illuminer l’ambiance du village. Les femmes, avaient abandonné leur doute au printemps, les shinobis redoublaient d’efforts durant leurs missions et entraînements. Les chefs de clans, bien malgré la situation politique, se conformaient à l’humeur générale.

 

Sasuke, accompagné par son petit-fils, Asuma, marchaient en direction du district Kurama. La matinée était déjà bien avancée et le vieil homme n’avait pas encore eu l’occasion de croiser la Dame de Fer.

 

Alors qu’Asuma s’approchait des portes fermées, le vieil homme s’arrêta :

  • Attends !
  • Hum ?!

 

Le vieux singe aux aguets, ferma les yeux. Il relâcha son chakra, et se concentra.

  • Grand-père, que se passe-t-il ?

 

Tobirama, ayant aperçu le duo, s’approcha. D’un geste de la tête, il s’enquit de la situation auprès du jeune Sarutobi.

  • Je n’en sais rien… Il y a quelque chose qui cloche.

 

À son tour, Tobirama se concentra.

  • Quelle est cette odeur ?
  • Le parfum des Kurama… Non ?
  • Asuma… Tu ne sens pas l’odeur âcre ?
  • Comme une odeur de fumée ?
  • Oui.
  • Tobirama… Je fume…
  • Ne sois pas stupide !

 

Sasuke rouvrit les yeux.

  • Il a raison. Il y a une odeur de fumée. Elle est camouflée par le parfum qui émane sûrement de leur jardin.
  • Qu’as-tu senti d’autres, grand-père ?
  • Il n’y a personne.
  • ?!

 

Les deux jeunes shinobis demeuraient interdits. Tobirama, n’en croyant pas ses oreilles, récidiva. Il se concentra à nouveau, tentant de capter des signatures d’énergies.

  • Merde !!
  • Tobirama, où allez-vous ?!

 

Le guerrier aux cheveux blancs, s’éloigna, courant en direction du quartier Senju.

  • Grand-père, entrons !!
  • Non Asuma ! Attendons encore un peu.
  • Attendre quoi ?! Il est certainement arrivé malheur aux habitants de ce quartier !

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Une multitude de pensées bousculait l’esprit d’Hashirama. Le pauvre homme jonglait entre son clan, le village, et ses amours. Il avait bien de la chance d’avoir Tobirama à ses côtés ; le cadet était si méticuleux, que l’administration du clan marchait comme sur des roulettes.

 

À cet instant, son esprit était tourné vers sa fiancée. Il n’avait pas fermé les yeux de la nuit, ressassant encore, et encore, sa désastreuse fin de soirée. Mito, était d’une nature calme. Ainsi, l’expression de ses colères ne se manifestait qu’à travers des mots incisifs mais justes, des actes voilés, mais vindicatifs. Et lorsqu’elle se sentait blessée, elle se repliait dans sa forteresse de solitude. Comme un félin, elle lèche ses blessures, en attendant de déployer à nouveaux ses griffes.

 

Après le départ de Sazanka, Hashirama avait tenté de lui expliquer la situation. Seul le silence lui répondit. Le Senju s’en retourna alors à ses quartiers.

  • Oh Tobirama ! Tu tombes bien, j’ai besoin de tes conse…
  • Nous n’avons pas le temps !
  • Mais…

 

Tobirama entra sans frapper, se ruant sur son bureau pour attraper son épée et ses parchemins.

  • Il se passe quelque chose de louche chez les Kurama ! Dépêche-toi, je t’expliquerai cela en cours de route !

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Devant l’entrée du quartier Kurama, Sasuke et Asuma discutaient avec le leader Yuhi. Ce dernier, le visage blême, fronça les sourcils de colère, lorsqu’il vit surgir la fratrie Senju. Il s’écria :

  • Hashirama-Sama, vous avez des comptes à nous rendre ! Vous et Madara-Sama !
  • Shinku-Sama, que… Que se passe-t-il ?!
  • Ne faites pas l’innocent !
  • Nous en discuterons plus tard ! Pour le moment, concentrons-nous sur ce problème ! Ordonna Sasuke.

 

Tobirama prit la suite des opérations.

  • Asuma et moi entrerons. S’il n’y a personne dans ce quartier, comme le pense maître Sarutobi, il faut préparer une équipe de chasseurs.
  • Je vais prévenir Madara et Chūshin ! Dit Hashirama.
  • Je vais envoyer des messages à nos sentinelles. Je resterai au palais pour contrôler l’enquête, dit Sasuke.
  • Tobirama ! Vous comptez entrer à deux dans ce quartier ? Les Kurama sont les maîtres des illusions ! Ne vous surestimez pas ! Gronda Shinku.
  • Constituez une équipe sérieuse ! Notre Kurenaī et la Senju sont expertes en genjutsu !
  • Soit. Faites appeler Tōka et Kurenaī. Je les veux ici dans moins de dix minutes ! Concéda le cadet Senju.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Izuna se déplaçait rapidement d’arbre en arbre. Deux autres groupes avaient, eux aussi, pour mission de rejoindre deux autres postes de gardes. Suite à l’absence de réponses à certains points, Sasuke ne tarda pas à constituer des équipes de traqueurs.

 

Lorsqu’il arriva au point de surveillance, tout semblait silencieux.

  • Restez sur vos gardes ! Murmura-t-il à ses équipiers.
  • Pas d’odeur de sang… Et il n’y a personne…

 

Un shinobi fit signe à son capitaine. Izuna s’approcha discrètement, et entra dans l’abri. Il découvrit les sentinelles endormies et ligotées.

  • Ils ont été assommés !
  • Non ! C’est un genjutsu.

 

Rapidement, les chasseurs exécutèrent le contre-sort, en perturbant le flux de chakra des victimes. Ces dernières, reprenaient peu à peu leurs esprits, étonnées de se voir ligotées et entourées par autant de monde.

  • Que s’est-il passé ? Pourquoi sommes-nous…
  • Tout va bien. Vous étiez dans un genjutsu. Vous ne savez pas qui vous l’a lancé ?
  • Nous étions en train de faire notre travail comme d’habitude…
  • Izuna-Sama, il n’y a aucun Kurama parmi eux.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Dans les trois postes de garde visités, les constats étaient les mêmes ; des sentinelles ligotées, et plongées dans un genjutsu. Aucune d’entre-elle ne fut capable de désigner un coupable.

 

Sasuke, lisant les derniers rapports, donna finalement l’assaut sur le quartier Kurama, avant de lancer officiellement la traque.

  • Ils sont désormais traîtres, il n’y a plus de doute !
  • Maître Sarutobi, était-ce une bonne idée de laisser Madara s’en occuper ?
  • Hashirama-Sama, les Uchiha sont de formidables traqueurs ! Complimenta Shinku.
  • Je n’en doute pas. Je crains que Madara assassine les civils Kurama, voilà tout !
  • Peut-on les considérer comme des civils ? Shèn a toujours utilisé l’ensemble de son clan. À ses yeux, chacun avait une utilité.
  • Chūshin-Sama a raison. Nous ne nous méfions pas des civils, mais de toute évidence, ils étaient les plus fourbes. Ce sont eux qui ont répandu les rumeurs !
  •  
  • À ce propos, Chūshin-Sama, vous avez envoyé votre disciple… Comment se nomme-t-il déjà ?
  • Kakashi. Il est l’espoir de notre clan.
  • Et votre héritier ?
  • C’est exact. Je l’ai formé pour qu’il devienne un guerrier et un leader d’exception ! Son nez sera utile pour cette mission. Les Kurama semblent avoir tout planifié.
  • En effet, les trois seuls postes de garde tombés, pointent dans trois directions différentes ; l’ancien territoire Hagoromo, vers l’ouest, et en direction de la capitale.
  • Elle veut nous faire croire qu’ils se sont séparés, mais seule une direction est la bonne.
  • Vous pensez à la capitale, Shinku-Sama ?
  • Oui, puisqu’ils ont un contact avec le shōgun.
  • J’en doute.

 

Sasuke n’a eu de cesse de s’interroger sur la mascarade performée par les Kurama.

  • Ils ont habilement effacé leurs traces, semés la confusion dans nos rangs. Ils cherchent à gagner du temps ou à diviser notre puissance. Qui nous dit que le shōgun n’est pas derrière tout cela ? Pendant que nous traquons, d’autres forces armées pourraient nous submerger.

 

Le groupe fut saisi d’effroi.

  • Qu’attendons-nous pour nous renforcer ?!
  • Du calme, Shinku-Sama ! J’ai déjà pris les dispositions nécessaires. Les postes de garde ont accru leurs vigilances, et sont actuellement en train d’être renforcés. Espérons que l’équipe de Tobirama nous apportera quelques indices.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Asuma força les portes du district Kurama, d’un bon coup de pied, les faisant s’affaisser au sol. Tobirama, à sa suite, lança une bombe fumigène à l’intérieur. Ils patientèrent quelque secondes avant d’entrer.

 

Les deux hommes entrèrent les premiers, évoluant côte à côte, tout en guettant les alentours. Derrière eux, Kurenaī et Tōka surveillaient les toits et le sol.

  • Ils ont retiré leurs fleurs ! Indiqua la Senju.
  • Leurs fleurs servent à la fabrication de parfums et de poisons. Mais ce n’est pas leur seul atout ! Révéla Kurenaī.

 

Le groupe passa le jardin désherbé, et entra par l’unique portillon donnant sur l’intérieur du quartier. Les shinobis grimpèrent sur les toits, pendant que les kunoichis se séparaient, prenant chacune un couloir. La vigilance et la concentration étaient de mise. Le silence pesant, et la crainte de voir surgir des pièges meurtriers, ralentissaient l’expédition.

  • Il n’y a pas âme qui vive ! Lança la guerrière à la crinière bouclée.
  • Oui ! Ils ont abandonné nourriture et vêtements… Ils semblent avoir quitté le village dans la hâte ! Répondit l’autre kunoichi.

 

Après quelques minutes de recherches infructueuses, le groupe se rejoignit au centre de l’agora. Seule, une table en pierre, sans siège, demeurait là. Dessus, un tableau semblait tenir miraculeusement debout. Attisant la curiosité du groupe, ils s’approchèrent.

  • C’est une magnifique peinture !
  • Nous ne sommes pas là pour de la critique d’art ! Gronda Tobirama.
  • Ce tableau est retenu par des fils…

 

Tōka toucha l’un des fils et le suivit. Dans chaque coin de l’agora, d’autres tableaux suspendus étaient reliés à celui du centre.

  • Regardez ça, il y a quatre tableaux, liés à celui du milieu.
  • Qu’est-ce que ça veut dire ? Questionna Asuma.

 

Le groupe observait les tableaux, comme attiré par son contenu. Les formes abstraites et colorées, paraissaient bouger.

  • Ressaisissez-vous ! C’est un genjutsu ! Alerta Kurenaī.

 

Elle se mordit la lèvre jusqu’au sang, avant de réveiller le groupe.

  • Bon sang ! On s’est fait avoir !

 

Tobirama regardait autour de lui, avant de tirer un shuriken en direction de l’extérieur de l’agora. L’arme se fracassa au sol après avoir rebondi sur un champ de chakra invisible.

  • ?!
  • C’est un piège ! On est enfermé à l’intérieur de cette place !
  • Tobirama ! Cette odeur âcre, je commence à la sentir !
  • L’odeur était supposée nous attirer, et les peintures nous enfermer ! Conclu le Senju.

 

Le groupe se reforma, dos à dos, guettant une attaque imminente.

  • C’est quoi ce bruit ? Demanda Kurenaī.
  • Un crépitement ?
  • On dirait que c’est autour de nous.

 

Soudain, Tōka s'écria :

  • Ça vient des tableaux !  Chaque toile est semblable à un parchemin explosif !
  • Et les fils sont censés activer l’explosion du tableau du milieu ?
  • Non Asuma ! C’est surement un autre piège ! Si nous les coupons, ils pourraient déclencher l’explosion plus tôt que prévu !
  • Cette bonne femme a bien calculé son coup. Je suis presque impressionné ! Lança Asuma.

 

Embourbé dans le traquenard, le groupe peinait à trouver une solution. Alors que le compte à rebours était lancé, Tobirama prit les devants.

  • Tout le monde, au centre !
  • Qu’est-ce que tu comptes faire ?

 

Il composa une série de mudrās, avant d’annoncer :

  • Technique d’eau, Barrière !

 

Quelques secondes avant l’explosion, un gigantesque bouclier d’eau prit la forme d’une tornade. Elle enferma le groupe pendant que les explosions à la chaîne, s’entrechoquaient, faisaient s’effondrer l’agora, et l’ensemble des fondations du district.

 

En dehors, un léger tremblement de terre se fit sentir dans le village, et une épaisse fumée noire se propagea rapidement, faisant fuir les villageois vers leurs quartiers. Bien vite, les shinobis se présentèrent, utilisant leurs jutsus de terre et d’eau pour limiter les dégâts. 

 

Quelques minutes s’écoulèrent. Tobirama surgit de sous les décombres. Il dégagea un morceau de mur, avant d’aider Tōka à émerger. De son côté, Asuma s’en sortait avec de légères blessures.

  • Où est Kurenaī ?

 

Tobirama sonda les environs avec son chakra. Il capta quelques shinobis, venus les aider.

  • Où est Kurenaī ? Répéta Asuma, passablement agacé.
  • Patience, je cherche !

 

Le Sarutobi se mit à déplacer les débris les plus proches.

  • Elle était juste à côté de moi ! Où a-t-elle été ensevelie ?!
  • Je l’ai trouvé ! Appela Tōka.

 

Kurenaī se trouvait sous l’un des 4 piliers, soutenant autrefois l’agora. Les hommes déplacèrent la colonne avec précaution, avant de dégager la kunoichi. Tōka l’inspecta.

  • Elle est évanouie, mais je crois qu’elle a quelques côtes cassées…
  • Il faut l’emmener à l’hôpital !
  • Je m’en charge ! Dit le Sarutobi.
  • Dans ce cas, Tōka et moi retournons au QG… Les leaders attendent notre rapport.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Quelques heures auparavant.

 

Au milieu de la luxuriante forêt du Pays du Feu, un groupe, tout de noir vêtu, masqué et encapuchonné, se déplaçait d’une branche à une autre. Le premier groupe évoluait sur les plus hauts et fins branchages, pendant qu’un deuxième bondissait sur les solides branches à quelques mètres du sol. Enfin, le troisième escadron courait au sol.

  • Maître, nous arrivons à la frontière de l’ancien territoire Hagoromo.
  • Parfait. Maintenez l’allure. Dès que nous aurons franchi la limite, nous serons à l’abri.

 

Kurama Shèn était une kunoichi réputée pour son esprit tactique. Chacune de ses décisions a mené le clan vers la gloire et la richesse. Les Kurama, d’aussi loin que l’histoire shinobi se souvient d’eux, formaient originellement un groupe d’artistes voyageurs. Ils considéraient les arts comme une forme de communication. Ainsi, leurs plus anciens écrits parlaient d’une langue universelle ; celle qui capte les cœurs. Les guerres des clans, les forcèrent à abandonner une partie de leurs croyances. Les Kurama, autrefois nomades, se sédentarisèrent alors, dans l’un des endroits les plus fabuleux du pays du Feu : une forêt de bambous entourant un petit lac, miroitant les cieux. À cet endroit, ils affûtèrent leurs arts, et comme des caméléons, s’amusèrent à prendre différentes couleurs, écoutant, observant et mimant leur environnement.

 

Shèn, était destinée à poursuivre cette volonté ; revêtir un masque après l’autre, effaçant son être pour la gloire du clan. Elle mena ses missions avec brio, faisant danser ses pinceaux sur les toiles des plus grands châteaux du pays. Mais son cœur reprenait le dessus, et son esprit d’enfant se mit à jalouser la vie de ses victimes. Chaque rôle qu’elle endossait lui donnait envie de ne jamais le quitter. Oui, comme une pie voleuse, Shèn était attiré par la vie de château et ses richesses.

 

La jeune kunoichi, intrépide, enchaîna alors les missions, apportant son lot de gloire, et de réputation. Elle cherchait à se constituer une petite fortune, avant de s’évaporer. Ses plans tombèrent à l’eau, lorsqu’elle attira l’attention de son chef de clan, bien malgré elle. L’homme, veuf et âgé, n’eut aucun scrupule à demander la main d’une femme aussi jeune. À sa grande surprise, Shèn l’accepta.

 

Du haut de ses vingt printemps, Shèn devint la matriarche Kurama. Au fil des années, son époux s’était chargé de rendre son cœur aussi froid que la glace et aussi dur que la pierre. Elle fit secrètement assassiner les héritiers, et demeura auprès de son époux jusqu’à sa fin. Sur son lit de mort, elle cueillit ses dernières paroles devant une assemblée composée des plus influents shinobis du clan ; « je te confie les rênes du clan, toi qui m’as été si dévouée, dans mes moments de gloire, comme d’affliction ».

 

  • Que de nostalgie… Je ne vais pas me laisser devancer par ce village miteux !

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Dans le chapitre précédent

Les Kurama tombent le masque, révélant leurs méfaits,

Le village essuie une nouvelle déconvenue.

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CHAPITRE XVI

LE RENARD MONTE À CRU, VERS LE BERCEAU DES ILLUSIONS.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Un bourdonnement. Celui des rumeurs. Cette fois, les Kurama étaient au centre de tous les sujets, soulevant un peu plus la confusion. Les habitants avaient regagné leurs quartiers, et les portes du village s’étaient refermées. Elles s’entrouvraient quelquefois pour laisser passer des groupes de shinobis. Dans chaque quartier, certaines femmes prenaient les choses en main ; elles s’assuraient de calmer la population, de pratiquer quelques jutsus de soins, si besoin.

 

Sur ordre des leaders, tous les points névralgiques du territoire unifié, avaient été renforcés. D’autres escadrons avaient été déployés pour des missions de reconnaissance dans les trois directions de fuites supposées.

 

L’Équipe de Madara évoluait en direction de l’ancien territoire Hagoromo. Le jeune chef, armé de sa faux et de son célèbre gunbai*, ouvrait la marche, pendant qu’Izuna et Kagami évoluaient en retrait, à sa gauche et droite. Cette formation permettait d’accroître la visibilité du groupe, et de ratisser un large périmètre.

  • Devant vous à onze heures ! Indiqua Madara.
  • Maître, pouvons-nous réellement entrer dans ce territoire ? Un clan a peut-être pris possession de ces terres ? Interrogea Kagami.
  • Nous en aurions entendu parler, si tel avait été le cas.

 

Suite à la déchéance des Hagoromo, aucun clan, ni famille, n’avaient revendiqué ces terres. Ce n’était pas étonnant. Cette partie du pays était connue pour être l’une des plus pauvres. Les Hagoromo avaient réduit en esclavage tous les villages de la région, accueillant au passage, des mercenaires et criminels de toutes contrées.

 

  • Nous allons entrer. Restez sur vos gardes, cet endroit est un nid de scélérats !

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Il semblait toujours désabusé. Son regard était la seule partie visible de son visage. Le reste était camouflé derrière un masque sombre. Sa chevelure d’argent, courte et ébouriffée, était tenue par un large bandeau frontal, frappé de l’emblème de son clan. Kakashi Hatake, fils d’un des plus grands shinobis de son clan, et disciple du chef en personne, avait pris la tête d’une équipe, et suivait une piste inédite.

 

S’il était connu sur le champ de bataille comme un impitoyable combattant, peu lui reconnaissait un esprit stratège. Après avoir visité l’un des postes de garde, il fit volteface, et invoqua son escouade de chiens-traqueurs. Son équipe, sceptique, se demandait encore où il voulait en venir.

 

  • Capitaine ! Maître Sarutobi, nous a demandé d’aller explorer la piste menant à l’ouest. Pourquoi faisons-nous demi-tour ?!
  • Les Kurama auront beau effacer leurs traces, mes chiens ont un bien meilleur odorat que moi. S’ils sont passés par là, je serai prévenu.
  • Mais…
  • Les Kurama sont avant tout des artistes. Parmi eux, il y a des personnes âgées, des enfants, et des femmes qui ne peuvent tenir la cadence d’une course effrénée.
  • Que faisons-nous alors ?
  • Mettons-nous à leur place… Si je ne peux me déplacer, que ferais-je ?
  • Allons, un peu d’imagination…
  • Eh bien… Moi, je me cacherais !
  • Exactement. Nos ennemis sont capables de se fondre dans la masse. Je connais un endroit où ils se sentiraient comme des poissons dans l’eau.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Tobirama et son groupe exploraient la forêt, en direction du nord. Après avoir parcouru quelques kilomètres, ils firent une halte.

 

Le guerrier s’agenouilla, composa une série de signes et murmura :

  • Technique de perception !

 

Son chakra, puissant et abondant, lui permettait de déployer ce jutsu sur une large zone. Après quelques secondes, ses doigts, posés contre le sol, semblaient s’enfoncer. Ses mâchoires se serrèrent quand il lui sembla capter une infime signature chakraïque.

  • J’ai senti une énergie, mais je ne saurais dire s’il s’agit d’un Kurama. Il est sorti de ma zone.
  • Dans quelle direction, maître ?
  • Toujours au nord.

 

Le groupe se remit en chasse, plus déterminé.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Je ne m’attendais pas à autant de misère…
  • Oui, j’ai toujours pensé que c’était des rumeurs infondées, mais force est de constater que cette région est laissée à l’abandon.

 

Le groupe évoluait désormais en territoire étranger. Les Hagoromo n’avaient laissé derrière eux que crimes et désolation. Partout où leurs regards se posaient, les shinobis n’y voyaient que pauvreté et souffrance.

 

De jeunes enfants, sales, pieds nus, erraient, l’air hagard. Les habitats, en partie détruits, étaient encore occupés par des familles. Seuls, quelques établissements de vente et service semblaient en état.

 

Kagami et deux guerriers se rapprochaient d’une taverne. Il murmura :

  • Restez silencieux. Il y a certainement des criminels qui peuvent nous repérer !

 

L’équipe se faufila silencieusement entre les ruelles, tout en laissant traîner une oreille. Kagami, siffla discrètement un enfant. Il s’approcha.

  • Est-ce que tu sais s’il y a un groupe de personnes qui est passé par là ?

 

Devant le silence du garçonnet, le jeune guerrier sortit un petit rouleau, qu’il déploya, et fit apparaître une petite besace. Le regard de l’enfant sembla s’animer.

  • Est-ce que tu as une famille ?

 

L’enfant lui désigna du doigt une femme, portant un bébé, niché contre son dos.

  • Il y a quelques pièces là-dedans. Je te les donne, si tu as une réponse. Est-ce qu’il y a un groupe de personnes qui est arrivé depuis hier ?

 

L’enfant hocha la tête, et désigna les montagnes. Comme convenu, Kagami lui offrit la petite bourse d’argent. Il monta sur le toit, et transmit le message au groupe d’Izuna. Petit à petit, l’équipe de Madara s’infiltraient dans l’ancien bastion des illustres shinigamis. Pendant que certains espionnaient, d’autre allaient à l’assaut, parcourant les montagnes sombres, peuplées de rôdeurs. Madara, quant à lui, entra dans le village en conquérant.

 

Son armure rouge flamboyante, et ses armes sur le dos, le guerrier marchait d’un pas nonchalant jusqu’à la bâtisse la plus imposante… Bien que ruinée. Un groupe de mercenaires, se tenait devant lui.

  • Uchiha ! Que viens-tu faire ici ?
  • Ça dépend de vous…
  • Ce territoire nous appartient ! Habu Hagoromo nous avait offert ces terres de son vivant !
  • Oh ? Dans ce cas, je devrais vous punir pour l’attaque sur notre village, hum ?
  • C’est bien ce qui me semblait. Vous êtes arrivés après la tempête, et vous avez pris possession de ces terres sans égards pour ses habitants.
  • Que voulez-vous… Nos affaires se portent bien, et ces miséreux ont bien de la chance de nous avoir !
  • Vous êtes des criminels étrangers, recherchés… Vous devez bien valoir une petite fortune. Que diriez-vous si je rapportais vos têtes à vos anciens seigneurs ?

 

Ses sharingans en évidence, firent déglutir les mercenaires. Les Uchiha étaient reconnus par-delà les frontières pour cet artefact unique en son genre ; un pouvoir combinant à la fois, la lecture, l’imitation et l’hypnose. Le « kaléidoscope hypnotique », restait quant à lui, un mystère, voire même un mythe.

 

  • Tsk… Même si tes prouesses au combat sont indiscutables, tu es seul ! Te croirais-tu surhomme ?!

 

Madara souriait de toutes ses dents. Il aimait le combat, et voilà bien des lustres qu’il n’avait pas nourri sa lame. Aussi, la saisie-t-il, et chargea, sans plus de cérémonie.

 

Quelques secondes.

 

Madara s’élança sur ses adversaires, tel un démon assoiffé. Ses pupilles écarlates remuaient, comme prises d’une frénésie ardente ; elles semblaient prendre vie, et contrôle sur les gestes de son hôte. Les bruits effroyables des lames s’entrechoquant, des os se brisant, de la chaire se faisant trancher et arracher, résonnaient jusqu’aux alentours. Les quelques villageois, abattus par des années de souffrance, rassemblèrent le peu de force qu’ils leurs restaient pour prendre leurs jambes à leurs cous.

 

Ce remue-ménage finit par ameuter d’autres combattants, agglutinés, pour la plupart dans la taverne principale du bourg.

  • Onīsan… Marmonna le cadet Uchiha, dépité.
  • Izuna-Sama, devrions-nous prêter main forte à Madara-Sama ?
  • Non. Il les retient ici. Profitons-en pour aller visiter ces montagnes… Les Kurama vivaient dans des forêts. Il y aura certainement des pièges, alors restez sur vos gardes !

 

Izuna fit un signe à l’équipe de Kagami, l’intimant de recueillir des informations avant de les rejoindre.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Les montagnes du pays du Feu étaient aussi envoûtantes que ses forêts. Gravées de légendes et de mythes, elles furent, et demeurent encore, des lieux sacrés, habitats des dieux.

Shèn Kurama avait choisi les montagnes du nord-est pour leurs fortifications naturelles. Le clan ayant baigné dans une forêt de bambous durant des décennies, n’aurait alors aucun mal à se dissimuler derrière les hauts branchages, jouant de son environnement à la fois imposant et flexible. Les montées, raboteuses et déséquilibrées menaient à un océan de nuage, où la visibilité est limitée, même pour une paire de sharingan.

 

Outre ses fortifications, les montagnes du nord étaient aussi la porte de sortie vers le Pays des Rizières et celui du Gel. Au-delà, le shōgun du pays de la Foudre les accueillera sans concession.

 

Les Kurama étaient arrivés aussi discrètement qu’ils ont quitté le village de la coalition. Tous de noirs vêtus, ils se faufilèrent sans inquiétude aucune, parmi les mercenaires éméchés, les maisons de passe et de pari. Ils s’aventurèrent ensuite vers ses régions inhospitalières après s’être entretenus avec les mercenaires.

  • Hum…
  • Maître, que disent ces messages ?
  • Tout va bien. L’équipe chargée de brouiller les pistes, se dirige vers la capitale.
  • Soyez sans crainte. Tout se déroule selon mon plan. Lorsque nous aurons passé ce dernier message au shōgun, le sort de ce misérable village sera scellé.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Technique de Terre, étreinte tectonique !

 

Un groupe encercla Madara à distance, abattant leurs paumes contre le sol. Aussitôt, la terre se fragmenta avant de s’affaisser sous les pieds du démon en armure.

 

Ce dernier, imbiba ses pieds de chakra, s’élança dans les airs et souffla :

  • Technique de feu, embrasement suprême !

 

Aussitôt, une immense cascade de flammes s’abattit sur ses adversaires. Les plus courageux, contrèrent avec des techniques d’eau, quand d’autres se protégeaient avec des murs de terre. Hélas, ils furent submergés, et annihilés. Lorsque le guerrier reposa ses pieds au sol, les effluves des corps calcinés lui montèrent au nez.

 

  • Tsk… Le plus faible clan de ce pays ferait mieux que vous.
  • Ma… Madara ! At… Attends !

 

L’Uchiha s’approcha.

  • Pourquoi avoir survécu ? C’est dommage… Ta peine n’en sera que plus douloureuse.
  • Tu es venu pour les Kur… Kurama…
  • Je t’écoute. Voyons quelles informations pourraient m’être utiles.

 

Madara attrapa le dernier survivant par la crinière et le traîna, sans ménagement, jusqu’au mur de la bâtisse en ruine.

  • Parle !
  • Qu’aurais-je en échange ?

 

Le leader Uchiha n’en croyait pas ses oreilles. Il se mit à rire bruyamment. Pendant quelques secondes, le mercenaire l’observait, hébété. Ses émotions vacillaient entre la peur et l’espoir.

  • N’ai-je pas été suffisamment clément avec toi ? N’as-tu pas la vie sauve, hum ?

 

Brusquement, la lame faucheuse s’abattit sur lui. Elle s’arrêta à un centimètre de son visage… Juste entre ses deux yeux. Une légère chaleur, une brûlure, un liquide qui coule. Le malheureux cueillit une goutte du bout de sa langue, et reconnut le goût métallique du sang.

  • Je… Je vous dirais tout ! Pitié !!
  • J’attends.

 

La faux menaçante n’avait pas bougé d’un iota. L’homme se mit à table sans attendre.

  • Les Kurama sont arrivés ce matin, peu de temps après l’aube. Les villageois étaient déjà aux champs, et dans nos usines. Les enfants les ont même comparé à des fantômes…
  • Ils ont une femme pour leader ! Pas étonnant qu’ils soient tous des chiffes molles. Elle nous a donné de l’argent, et nous a dit être en affaire avec le shōgun. C’est la seule raison pour laquelle nous ne les avons pas rejeté…
  • Les Kurama ne sont pas des combattants aguerris. Ils excellent dans un tout autre domaine. Combien étaient-ils ?
  • Je dirais une trentaine. Il y a un groupe qui a rendez-vous avec le shōgun. Elle nous a dit que le moment venu, elle parlerait en notre nom. Ainsi, nous serons propriétaires de ces terres, et ferons partie des sujets du Roi.
  • C’est tout ?
  • Oui. Nous les avons laissé investir la forêt… Personne ne s’y aventure de toute façon. Il y a des bêtes sauvages, en plus d’être un vrai labyrinthe.

 

Madara observa les montagnes. Leurs monts s’enfouissaient parmi les nuages.

  • Qui y a-t-il derrière ces montagnes ?
  • Le pays des Rizières.

 

Madara se tendit. Il venait de comprendre le plan des Kurama.

  • Cette maudite vieille sorcière cherche à quitter le pays.
  • Hahaha !
  • Qu’est-ce qui te fais rire ? Tu veux mourir ?

  • Non… Madara-Sama… C’est juste que… Personne ne peut atteindre la frontière depuis ces montagnes. C’est une route périlleuse, même pour des experts.
  • Les Kurama vivaient parmi une nature dangereuse, et ils ont su l’amadouer. Cette route, quoiqu’elle soit, est tout à fait praticable pour eux.

 

Le leader aux sharingans, se détourna de sa victime.

  • Quitte ce territoire.
  • Mais où vais-je aller ?
  • Je n’en ai que faire.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Ils sont quatre !
  • Dispersez-vous, et augmentez la cadence !

 

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les shinobis malaxaient leurs chakras et sortaient leurs armes. Ils se préparaient à frapper.

  • Dès qu’ils entrent dans votre champ de vision, attaquez !

 

Tobirama et son équipe étaient parvenus à rattraper les fuyards. À sa grande surprise, ils étaient peu nombreux.

  • Il faut les capturer avant leur arrivée à la capitale !

 

Une course-poursuite sur plusieurs kilomètres n’était qu’une question de minutes pour des shinobis entraînés à parcourir des longues distances. Les fugitifs s’étaient dispersés dans différentes directions, pendant que l’un d’eux performait un genjutsu.

 

~ Les racines des arbres prenaient vie. Les feuilles devenaient aussi tranchantes que des lames… Et elles tombaient par milliers. ~

🍃🗡️🍃🗡️

 

Bien vite, le groupe de Tobirama s’immobilisa, se battant contre un ennemi fantomatique. Ils gesticulaient, usaient de leurs armes, fendant l’air avec férocité. Lorsque le guerrier aux cheveux neige rouvrit les yeux, un shuriken volait dans sa direction. Il l’évita miraculeusement. Bondissant sur l’un de ses coéquipiers, il apposa sa paume contre son torse, performant le contre-sort aux illusions.

  • Ça va ?
  • Oui.
  • Réveille les autres !

 

Tobirama s’élança seul à la poursuite d’un ennemi. Lorsqu’il fut en vue, il hurla :

  • Technique d’eau, cône du déluge !

 

Un puissant jet d’eau craché par sa bouche, trancha net les branches et les arbres, coupant sa route. Il enchaîna :

  • Technique du Dieu du Tonnerre volant !

 

Tobirama se déplaça instantanément dans la zone de son ennemi, avant de le frapper avec le pommeau de son épée, au visage. Il s’évanouit.

 

Sur les quatre Kurama, seuls deux étaient captifs. Quant au reste, il fut tué. Les corps furent fouillés et dépouillés de leurs rouleaux de parchemins, armes et autres effets personnels.

  • Brûlez-les ! Ordonna le Senju.
  • Oui.
  • Lorsque ce sera fait, re…
  • Maître… Regardez !

 

Un shinobi apporta un livre, et une lettre. Ils faisaient partie des affaires trouvées sur les captifs. Tobirama parcourut le livret des yeux. Ses yeux s’agrandirent, sa mâchoire se serra. Il était stupéfait.

  • Ce sont mes recherches sur les Uchiha, et mes créations de jutsus ! Comment ont-ils mis la main sur mes écrits ?!
  • Tobirama-Sama ?
  • Brûlez les cadavres ! Réveillez ces deux-là !
  • Ne vaudrait-il pas mieux attendre de les ramener au village ?
  • Faites ce que je vous dis !

 

Le Senju n’était pas tranquille. Si le village apprenait ses recherches sur les Uchiha, les Senju pourraient être mis en cause.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Les rues étaient noires de monde. Des enfants s’émerveillaient devant des spectacles de marionnettes, des jeux, et des chefs d’œuvres culinaires aux formes arrondies et colorées. Les femmes s’extasiaient devant des bijoux faits de Jade, de pierres précieuses, et des tenues venues d’ailleurs. Leurs esprits s’envoûtaient à la senteur des parfums épicés et floraux. Les hommes rougissaient devant le bal des geishas, enivrés par leurs beautés, leurs danses et leurs musiques. Les différents sons des instruments s’accordaient et créaient une atmosphère unique. C’est ainsi qu’était reconnu le village d’Ensousha ; un endroit où s’entremêlaient les arts et les différences culturelles.

 

Éparpillée sur les toitures, à l’abri de toute cette agitation, l’équipe de Kakashi sondait les visiteurs.

  • Ils peuvent être partout. Du simple cordonnier, à la geisha la plus en vue. Ouvrez l’œil, et ne vous laissez pas tenter.

 

Les guerriers avaient délaissé leurs armures, et ajusté leurs tenues. Ils étaient désormais de parfaits visiteurs. Les Kurama n’étaient pas reconnaissables, à l’instar des Hatake ou des Uzumaki. Leur chakra n’avait pas de signature particulière non plus. Leur unicité résidait dans la normalité. Quoi de plus surprenant pour un clan capable de prendre tous les apparats ? Ils étaient comme une aiguille dans une botte de foin.

 

  • Ce sont probablement les pires adversaires…
  • Les Kurama sont insaisissables, mais ont une odeur que je peux repérer.

 

Kakashi avait fait tomber le masque. Ses cheveux d’argents tirés en arrière, étaient cachés par un épais foulard. Il avait troqué son attirail pour un yukata* sombre, emprunté dans une maison alentour. Dans ses bras, un petit bulldog au pelage caramel, examinait les ruelles grâce à sa truffe.

  • Alors ?
  • Ils sont malins.
  • Tu trouves ? Je n’ai eu aucun mal à deviner qu’ils étaient dans ce village.
  • Ils masquent leurs odeurs en s’imprégnant d’autres effluves…
  • Alors le grand Pakkun va être mis en échec par de simples villageois ?

 

Pakkun, était le chef de l’escouade des chiens-traqueurs. Une invocation canine dont l’apparence mignonne était faite pour désarmer l’ennemi. Toutefois, son odorat demeurait le plus puissant parmi ses semblables.

  • Dis à tes hommes de se regrouper vers les étales de nourritures, les épiceries, parfumeries, et autres.
  • C’est bien ce qui me semblait. Les enfants, quant à eux, agissent comme des éclaireurs…

 

Kakashi fit un signe discret à son équipe. Rapidement, ils disparurent en direction des sorties du village, pendant que d’autres se rapprochaient des étales, prêts à attaquer.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Ces pièges sont enfantins ! Ils me tapent sur les nerfs !
  • Imbécile ! Ces pièges ne sont là que pour nous retarder et nous faire repérer. Maintenant, fermez-la et restez concentrés !

 

L’équipe d’Izuna tentait, tant bien que mal, d’évoluer dans cette forêt qui ne ressemblait en rien à celle de leur région. Sa beauté masquait sa couardise.

  • Izuna-Sama… Je crois que nous sommes déjà passés par-là…
  • Je crois aussi. Impossible de distinguer quoi que ce soit, avec des arbres de cette hauteur.

 

Finalement, le second leader se mordit le pouce et apposa son sang au sol.

  • Technique d’invocation !

 

Un faucon aux plumes brunes apparut. Il était suffisamment grand pour porter son invocateur. Un Uchiha décocha son shuriken fuma* de son dos et l’envoya valdinguer, tranchant les longs bambous afin de dégager de l’espace, et accroître la visibilité. La bête prit alors son envol, explorant les cieux, en quête d’indices.

 

Au loin, Madara aperçut le volatile.

  • Izuna !

 

Le pensant en danger, l’aîné se mit à courir en direction de la forêt.

  • Madara-Sama !

 

L’équipe de Kagami le rejoignit. Ce dernier ne semblait pas tranquille.

  • Nous avons des informations…
  • Les Kurama cherchent à quitter le pays par ces montagnes.

 

Kagami sembla surpris par ces révélations.

  • Nous ne pourrons peut-être pas les atteindre. Ces montagnes sont réputées pour avoir dévoré de nombreuses âmes en perdition. Les Hagoromo avaient pour habitude de punir les villageois en les jetant dans cette fosse, habitée par des bêtes étranges. Aucun n’en ait revenu…
  • Le faucon d’Izuna nous guidera depuis le ciel. As-tu eu des nouvelles des autres équipes ?
  • Non, ils explorent les autres villages, en particulier celui des Hagoromo.
  • Laisse quelques hommes dans ce village pour monter la garde.
  • Bien, maître !

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Madame, certains pièges se sont enclenchés !
  • Si tôt ?!
  • Nos éclaireurs n’ont pas encore la confirmation de l’identité de nos poursuivants, mais si ce sont des…
  • N’attendons pas ! Rassemblez les affaires, nous nous remettons en marche !

 

🦅 Un huissement🦅

 

Depuis le ciel, Shèn aperçut un gigantesque rapace. Il tournait en rond, et continuait de réclamer.

 

  • Qu’est-ce que c’est que ça ?! Sh… Shèn-Sama, qu…
  • Restez dans l’ombre des arbres !
  • Mais madame, c’e…
  • C’est une invocation ! Je n’avais pas pensé à cette méthode de recherche ! Merde !
  • Et l’équipe d’éclaireurs ?!
  • Nous n’avons plus le temps ! Nous devons quitter cet endroit ! Notre position a été révélée !
  • Qui pourrait invoquer un rapace ? Tsk… Je miserais sur les Yuhi, Senju ou les Uchiha… Les Hatake invoquent des canidés et les Sarutobi, des primates.

 

Le groupe délaissa alors une partie de son chargement. Il devait s’alléger pour mettre le plus de distance possible entre les deux factions. Shèn, en tête, évoluait de branchage en branchage, utilisant la souplesse des tiges pour se propulser.

  • Économisez vos mouvements et ajuster votre souffle. Nous montons, l’oxygène se raréfie.
  • Oui, madame !

 

Du coin de l’œil, la dame comptait.

  • L’équipe d’éclaireurs servira au moins à ralentir l’ennemi.
  • Madame ! Allez-vous nous sacrifier, nous aussi ?!
  • Les shinobis sont des outils. L’avez-vous oublié ?! Ce n’est pas le moment de contester mes ordres.

 

Après plusieurs minutes de course, un tremblement de terre.

  • Qu’est-ce que c’est encore ?!
  • Du calme ! Continuez de courir ! Ordonna Shèn.

 

Un frisson lui parcourut l’échine. La kunoichi se retourna. Elle écarquilla les yeux de stupeur avant de se jeter sur le côté. Juste à temps pour éviter une attaque. Quelques shinobis furent fauchés.

 

  • Un géant ! Hurlèrent les guerriers, choqués.

 

La noble dame avait perdu son masque. Ses prunelles, habituellement, débarrassées de toute trace d’émotions, avaient repris vie… Une première. Shèn Kurama ressentait la peur. Son cœur de glace, semblait se réchauffer, battant à tout rompre.

  • Susanō ! Ce sont ces maudits Uchiha…
  • Madame !

 

Prise de panique, ses sens s’obstruaient.

  • Ils viennent pour moi ! Non…
  • Madame !
  • Je ne vais pas mourir ici ! J’ai amassé tellement d’argent… Ce…
  • Shèn-Sama ! Ressaisissez-vous ! Nous avons besoin de vous ! 

 

Des flèches de flammes noires tombaient comme une pluie, un soir d’automne. La forêt prenait feu… Des flammes inextinguibles. Pendant ce temps, Shèn s’était figée. Elle assistait à l’effondrement de ses espoirs, de ses efforts.

  • Des décennies de patience… Pour me faire tuer, ici ?!

 

Son calme légendaire reprit la main. En quelques secondes, elle ordonna à ses hommes de s’éparpiller, et d’aller à la rencontre de l’ennemi. Elle déposa son grand rouleau au sol, et le déroula. Une toile vierge apparue.

 

La dame inspira, et expira. Elle gagnait de la concentration à mesure, qu’elle isolait ses sens. Sa main traça un premier trait, suivit d’un autre. Bientôt, sa toile décrivait son environnement. Ses mains dégageaient une énergie écarlate ; la couleur de son chakra. Sa palette de couleur et ses pinceaux à disposition, elle réajustait la réalité à sa guise.

  • Et la touche finale.

 

Des pandas gigantesques, des tigres blancs, mais aussi des éléphants se dressèrent sur leurs pattes arrière. Ils étaient affublés de changshans*, et de chapeaux coniques. À chacun, Shèn créa une arme unique ; des chakrams, une lance, des daos*, des épées, et un bâton. Elle augmenta la densité corporelle des vipères, des araignées et des panda roux.

  • Mon armée de prédateurs… À l’assaut ! Leur ordonna-t-elle.

 

Ceci fait, elle retourna à sa peinture.

  • Un peu de pluie, pour éteindre ces flammes. De la foudre, pour déstabiliser ces titans de chakra.

 

Les flammes noires demeuraient.

  • Hum… La lumière céleste fait honneur à sa réputation… J’aurais au moins essayé.

 

Shèn admira un instant sa création, qui prenait vie. Le ciel lançait des éclairs, empêchant les ennemis de s’approcher. Après un moment, la dame abandonna son œuvre d’art. Elle plia bagage en comité restreint.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Après plusieurs heures, le village rouvrait ses portes en grands. Kakashi et son escouade revenaient, d’un pas tranquille. Derrière eux, les Kurama.

  • Bien joué, Kakashi ! Le félicita Chūshin.
  • Maître, nous les avons appréhendé grâce aux flairs de nos ninkens*. Ils ont été fouillés et désarmés.

 

Hashirama usa de ses techniques de bois pour créer une immense prison, dans la zone où furent autrefois gardés les derniers Hagoromo. Cette fois, des mesures ont été prises. Bien qu’ils soient des civils, leurs bras et chevilles furent scellés par des talismans, interdisant toute effusion de chakra.

 

  • Nous les interrogerons le moment venu. Et nous prendrons une décision concernant leurs avenirs ! Dit Sasuke.
  • Avez-vous des nouvelles des autres équipes ? Interrogea Kakashi.
  • Pas pour le moment. Madara-Sama est sûrement en territoire ennemi. Quant à Tobirama, je ne sais pas quelle piste, il suit. Aucun d’entre eux n’a envoyé de message, pour l’instant.

 

Le village s’était vu défiguré par la destruction du district Kurama. Des équipes avaient été montées pour fouiller les décombres, et empêcher les curieux d’y entrer.

  • Avez-vous trouvé quelque chose d’intéressant ?
  • Malheureusement, Shèn a effacé toute trace…

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

L’oxygène se raréfiait à mesure que ses pas la menaient vers le sommet. Après plusieurs minutes de marche, elle le perçut enfin ; l’océan blanc qui s’étendait à l’infini.

 

  • Ce spectacle vaut toutes les toiles, que j’ai dessiné.

 

Les monts enneigés, si purs et dénués de brume, comme si un nouveau monde se dressait devant elle. Le ciel d’un bleu royal s’étendait à perte de vue. Au loin, la matriarche distinguait même les montagnes du pays voisin.

  • Ne nous retournons pas.
  • Madame… Nous avons abandonné la majeure partie du clan.
  • Non. Ils sont morts pour nous permettre de prospérer. Quand le village sera rasé, nous pourrons retrouver les autres.
  • N’en sois pas si sûre !
  • ?!

 

Des battements d’ailes suffisamment puissants pour battre la mer de nuages. Des sueurs froides. Shèn se retourna lentement, les yeux exorbités, la gorge sèche.

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Dans le chapitre précédent

Émoi au village, les Kurama quittent le navire,

La chasse est ouverte.

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CHAPITRE XVII

LES CENDRES DU RENARD, L'INCANDESCENCE DU RENOUVEAU.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

« N’en sois pas si sûre ! »

 

  • ?! Ce gamin arrogant… Comment a-t-il…
  • Aurais-tu perdu ta langue, Kurama Shèn ?
  • … C… Com… Comment est-ce possible ?!
  • Ma technique aurait dû considérablement les ralentir !

 

Les derniers shinobis Kurama se placèrent devant leur leader, kunais et tantōs en avant, prêt à attaquer.

  • Maître, allez-y ! Nous allons le retenir ici !
  • Maître !!

 

Shèn était médusée. Uchiha Madara, se tenait debout sur le rapace diurne. L’animal, serre en avant, bec coupant et aiguisé, n’attendait qu’un geste, pour fondre sur ses proies. De surcroît, l’armure du guerrier semblait plus rouge qu’à l’accoutumé. Était-ce le sang de ses ennemis ?

 

  • Tu disposes de la technique héréditaire des Kurama. Une particularité extrêmement rare, même parmi tes semblables…
  • Donner vie aux illusions, modifier la réalité… Voilà un pouvoir bien effroyable.

 

Shèn jeta son chapeau conique, et reposa son rouleau au sol. Alors qu’elle s’apprêtait à le dérouler, le rapace chargea. Les guerriers Kurama tentèrent d’esquiver les serres, et les coups de bec. Ils encerclèrent l’animal, essayant de l’endormir à l’aide de brûle-parfums. En réponse, la majestueuse créature les balaya d’un coup d’aile.

 

Pendant ce temps-là, Madara se réceptionna au sol. Il exécuta une série d’acrobaties, se servant des roches, comme appui, dans le but d’atteindre la kunoichi. Au passage, il lui jeta quelques cailloux, et pavés, qui se dégrafaient de la montagne. La femme, elle, esquivait adroitement, sautant et virevoltant gracieusement. En retour, elle tira, quelques aiguilles envenimées dans sa direction, et des shurikens sur les roches, provoquant d’autres éboulements. Bien vite, les deux leaders s’isolèrent du reste du groupe. Shèn, comprenant qu’elle ne pourrait user de son rouleau, planta son pinceau dans une petite boite noire, laquée, à sa ceinture.

 

  • De l’encre ?

 

Les mains de Shèn reluisaient de chakra rougeoyant. Elle traça un simple kanji sur sa main, avant de la présenter au guerrier.

 

  • « Mur » ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

 

L’Uchiha eut sa réponse, lorsqu’il se heurta à un mur invisible. Shèn en profita enfin pour dérouler son parchemin, et invoquer une toile vierge.

  • Tsk…

 

Si elle parvint à glaner quelques secondes, ce ne fut pas suffisant. Les sharingans brisèrent aussitôt le genjutsu. Madara surgit sur elle, rageur. La kunoichi plaça son pinceau entre eux, se préparant à recevoir son coup de pied ; elle fut rejetée sur plusieurs mètres, jusqu’à heurter durement les rochers.

 

  • On dit que ceux qui ont possédé ce kekkei genkai furent frappés par une forme de schizophrénie.

 

Madara avait jeté la toile dans le vide, récupéré le rouleau et s’en servait comme d’un siège. Il déposa ses armes à ses côtés. La dame se releva, s’époussetant, comme si de rien n’était. Elle examina son pinceau, cassé, puis le jeta nonchalamment au sol. Shèn fixait le sharingan, sans peur.

 

  • En effet. Je suis détentrice de ce kekkei genkai. La première depuis des générations.
  • Et tu t’es bien gardé de le dire. Tu ne nous as jamais fait confiance, n’est-ce pas ?
  • La confiance… Peux-tu réellement lire les cœurs ? Tu ne connaîtras jamais leurs pensées véritables, quoi qu’ils puissent dire.

 

Madara n’aimait pas sa réponse.

 

  • Pourquoi as-tu rejoint notre coalition, si ce concept ne t’a jamais effleuré l’esprit, hum ? Quel était ton but ? Ne me dis pas que ce n’était qu’une question d’argent.
  • C’était une question de survie. Un jour ou l’autre, nous aurions été fauchés par un autre clan. Pourquoi refuser la protection des deux plus puissants boucliers du pays ?
  • Eh bien, l’un de ces « boucliers » va mettre fin à ton clan.
  • Je ne te laisserai pas faire, maudit gosse arrogant !!

 

La fureur froissait chaque ride de son visage, et noircissait sa peau. À cet instant, Shèn n’était plus.

 

  • Est-ce la légendaire entité démoniaque dans l’ombre des Kurama ?

 

La dame avait tout d’une créature. Sa peau semblait se déformer ; des dents proéminentes déchiraient ses lèvres, des cornes perçaient son front, le blanc de ses yeux se mêlait aux noirs pupilles sans âmes. Son échine se courbait, lui donnant l’air bossu.

 

  • Un vrai monstre de foire… Provoqua Madara.

 

Elle attrapa un autre pinceau, piocha le sang coulant de son visage, et utilisa les roches comme support. La créature peignait à une vitesse extraordinaire.

  • ?!

 

Madara saisit sa faux et s’élança sur elle, lorsqu’il réalisa qu’elle brossait son portrait. D’un coup de tête cornée, elle l’envoya valser, avant de retourner à son œuvre.

  • Un monstre né de son subconscient, avec une force brute… Tsk…

 

S’il ne pouvait pas l’approcher, alors il la toucherait à distance. Le terrain n’était pas adapté au taïjutsu, car les chemins sinueux donnaient sur le vide et des pentes mortelles. Alors, ses sharingans tournoyèrent : les tomoes se creusaient et changeaient de direction, avant de se lier. Le « kaléidoscope hypnotique » fit son apparition. Il lança hargneusement :

  • Amaterasu !

 

Un sourire en coin, Madara admirait le déluge noir se propager. Il était satisfait.

  • Voyons combien de temps, tu peux tenir !

 

Soudain, il tomba à genoux. Sa main contre son œil ensanglanté. Sa vue se brouillait. Les flammes vacillaient.

  • Ce n’est pas le moment !

 

Alors que la bête hurlait, Madara au sol, faisait face à une étrange douleur. Son monde se teintait graduellement de rouge et de noir. Il suait à grosse goutte. Pour ne rien arranger, il avait été frappé par la technique secrète de l’ennemie. Ses épaulières et son plastron s’étaient détachés. Il avait subi des coupures au niveau des bras, et une entaille à la gorge.

 

Après un moment, il se releva.

  • Tu as presque failli m’égorger ! Dit-il, en crachant une gerbe de sang.

 

Il examina sa blessure. Après quelques instants, il rassembla son énergie et fit disparaître les flammes. La dame avait retrouvé son apparence, bien que des cicatrices subsistaient. Elle s’était effondrée au sol, presque vaincue.

  • Ton sharingan… On dirait que tu es arrivé à ta limite, gamin…

 

L’Uchiha la saisit et l’enfonça dans les rochers. Il rageait.

  • Il nous sera très facile de récupérer les derniers membres de ton clan. Nous les exécuterons aussi.
  • Ce ne sont que des civils !!
  • Des civils qui ont brillamment mit le village sens dessus-dessous, et qui ont certainement gagné des informations.

 

Madara l’attrapa à la gorge. La femme se débattait entre ses mains. Elle étouffait.

  • Tu es décevante. Tes choix ont conduit à l’annihilation des Kurama.
  • Haa…aaa…aah…
  • Tu es lâche…
  • Haaaa…. Ça… S… Su… Ffit !

 

Madara la relâcha. Elle était à court de chakra, et l’exposition du démon avait endommagé son corps et probablement son cerveau. Après un temps, Shèn reprit son souffle.

  • J’ai sincèrement voulu faire partie de ce village. J’y ai vu une prospérité certaine… Jusqu’à l’arrivée du shōgun
  • Unifier un pays est un projet de longue haleine.

 

Le leader aux sharingans s’éloigna. Il regardait le paysage. Du coin de l’œil, il perçut le faucon, et ses proies mortes.

  • Prends ma tête, mais je ne te demanderais qu’une chose…
  • Tu n’es pas en position de négocier.

 

L’homme se détourna du spectacle céleste, et attrapa sa faux. Il s’apprêtait à la décapiter. Shèn n’avait pas peur. Ses yeux avaient retrouvé leurs éclats. L’espace d’un instant, Madara pouvait la lire ; il n’y voyait que regrets et tristesse.

  • Notre savoir-faire, et notre kekkei genkai… Il n’y en aura pas d’autres.

 

Madara stoppa son mouvement.

  • Je suis égoïste… Regardez-moi… J’ai envoyé mon clan à la mort.
  • Épargnez les civils. Formez les enfants au combat. Ils seront utiles.

 

Le guerrier nota le vouvoiement. Ils se ressemblaient. La kunoichi rendait les armes, et il avait regagné son respect pour le bien des Kurama.

  • Me prends-tu pour Hashirama ?! Je ne crois pas en ces choses-là.

 

Madara soupira, lassé.

  • Est-ce là, ta dernière volonté ?
  • Oui.
  • Je l’exaucerai, en l’honneur de notre longue alliance.

 

Tête droite, Shèn le fixait, reconnaissante. Elle se mit à genoux.

  • Laissez-moi vous avertir, Uchiha. Ce village est une supercherie. Votre clan ne sera jamais en paix, aussi longtemps qu’on vous jalousera et craindra. L’illusion est la véritable pa…

 

La tête de la noble dame roula au sol.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Le ciel d’un bleu éclatant, et ses nuages d’une blancheur cotonneuse donnaient l’illusion d’une journée agréable. Pourtant, ce premier jour d’été était à marquer au fer rouge, aussi bien pour les habitants que pour les shinobis. 

 

Ce n’est qu’en fin d’après-midi, que la menace avait été officiellement écartée. La population fut de nouveau autorisée à se promener dans le village. Sur les berges, les commérages sur les Kurama allaient bon train.

 

  • Je n’en crois pas mes oreilles ! Les Kurama étaient les manipulateurs ?!
  • Quelle histoire !
  • Oui ! Mais ne vous inquiétez pas ! C’est notre travail de vous protéger !
  • Vous êtes si vaillants !

 

Les accès vers le quartier sinistré, et la nouvelle prison pleine-air étaient interdits d’accès. Ils attiraient malgré cela la foule.

  • C’est Tobirama-Sama qui est entré, et qui a découvert le pot au rose !
  • Non ! C’est notre Asuma, qui était là le premier !
  • Vraiment ?
  • Oui, Asuma-Sama et Maître Sasuke ont été les premiers à se méfier. J’étais là !

 

Au palais, les leaders s’étaient à nouveau réunis. Au centre de la table, trônait un sac blanc taché de rouge. Madara, le défit, exposant la tête de l’ancienne matriarche Kurama.

Personne ne détourna le regard. On contemplait son visage, blessé, serein, dénué de toute émotion ; égal à la femme qu’elle fut.

 

  • Si l’envie vous prend de trahir le village, vous terminerez sur cette table.

 

La menace émanait de Madara. Toutefois, personne ne trouva rien à redire. Après quelques minutes, Sasuke fit signe à un garde d’emporter la tête.

  • Il y a tant de choses à dire. Madara-Sama, vous avez été le dernier à voir Kurama Shèn en vie. Avez-vous pu l’interroger ?
  • Hum… Elle ne croyait plus en notre alliance, depuis la visite du shōgun.
  • C’était à prévoir ! Cette sorcière n’avait d’yeux que pour l’argent !
  • Shinku-Sama ! Elle n’est plus. Il n’y a plus de raison de l’insulter ! Tonna Sasuke.

 

Pour le vieil homme, dégrader la mémoire d’une personne décédée, quoi qu’elle ait pu faire de son vivant, était inapproprié. Le leader Yuhi, baissa le regard, honteux. Après un moment, Madara reprit.

  • Elle m’a demandé une chose… Qui mérite réflexion.

 

Le groupe s’interrogeait.

  • Elle souhaitait que les civils restent en vie, notamment les enfants.

 

Hashirama eut un sourire tendre à l’égard de son ami d’enfance. Les Uchiha, comme bons nombres d’autres clans du pays, appliquaient le précepte d’éradication pur et simple. Ainsi, de nombreux clans, se sont éteints au cours de ces derniers siècles. L’histoire s’était chargée de les oublier.

  • En effet, cela mérite réflexion.
  • Et puis quoi ? Ils grandissent, et cherchent vengeance ?!

 

Le Yuhi n’aimait guère cette conversation.

  • Shinku-Sama, ce sera différent des Hagoromo ! Tenta le Senju.
  • En quoi ?! Qu’est-ce qui nous dit, qu’ils n’en profiteront pas pour nous détruire ?
  • Je suis d’accord avec Shinku-Sama. Mais, dans ses derniers instants, Shèn semblait regretter ses choix.
  • Nous avons déjà décimé les Hagoromo, et avec eux, les techniques de vent, et leur art-martial lié au maniement de la faux. Les Kurama ont un savoir-faire non-négligeable, et de toute évidence, un don héréditaire réel, bien qu’il ne se manifeste que rarement. Pouvons-nous réellement faire l’impasse ?

 

La tirade du doyen eut le mérite de faire réfléchir les plus réfractaires.

  • Nous devons encore questionner les derniers membres. Décidons de cela à l’issue de leurs interrogatoires ! Proposa Hashirama.

 

Le groupe tomba d’accord. Sasuke continua de dérouler les événements.

  • L’équipe de Tobirama a pourchassé une équipe réduite de quatre shinobis, en partance pour la capitale. Ils ont refusé de se rendre et ont donc été tués.
  • Tobirama a pu obtenir des informations quand même ?
  • Une lettre, dans laquelle Shèn a dessiné une carte du village, ainsi qu’une liste de nos forces et nos faiblesses, incluant nos facultés militaires et nos portraits psychologiques.

 

Silence.

 

  • Nous l’avons échappé belle ! Soupira Chūshin.
  • Oui. Cet incident nous oblige, plus que jamais, à nous renforcer… Et très rapidement.
  • Maître Sarutobi, avez-vous pensé à d’autres clans susceptibles de nous rejoindre ?
  • Oui. J’ai chargé Ran d’envoyer des équipes à la pêche aux informations. Lorsque nous aurons un retour, nous choisirons, ou non, de les contacter.
  • De mon côté, je pense à envoyer Kakashi au village des artisans dans les prochains jours.
  • Alors tout va pour le mieux. Nous devons maintenant surveiller nos frontières, et renforcer nos troupes. Dame Shèn avait bien des défauts, mais elle avait pointé du doigt notre unité. Travaillons sur cela, en attendant d’avoir des nouvelles ! Dit Hashirama.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Assise sur un zabuton, Mito méditait. L’alerte passée, la jeune femme rejoignit ses quartiers. Elle avait ressenti l’envie de se calmer, après avoir passé presque une journée avec le reste du clan, parmi les enfants, les complaintes et le brouhaha.

  • Dame Mito ?
  • ?
  • Vous avez de la visite.

 

L’une de ses suivantes, s’inclina respectueusement avant de laisser passer l’invitée.

  • Kiku !
  • Bonjour, Mito !
  • Comment vas-tu ? Est-ce que le confinement s’est bien passé ?
  • Oui. Si tu nous avais vus !

 

La jeune fille piqua la curiosité de la rouquine.

  • C’était la panique, surtout chez les enfants. Figure-toi, que les techniques de méditation nous ont permis de gérer cet incident avec calme. Ritsuko a été géniale !
  • Ritsuko doit avoir un don avec les enfants. Dame Ran a seulement eu le temps de ne dispenser qu’une session.
  • Oui. Je ne pensais pas qu’elle serait si bonne professeur. Elle a même réussi à faire plier les plus grincheux.
  • C’est prodigieux ! Dans mon cas, je n’ai pas réussi à faire méditer, le moindre enfant.
  • Hahahaha !

 

Mito se releva et s’approcha de la table basse, où trônaient un thé chaud et deux tasses. Elle servit son amie, et ne manqua pas d’ajouter une pointe de miel.

  • J’étais en train de me demander si je ne devrais pas visiter les chefs de clans.
  • Pourquoi ?
  • Avec ce qui s’est passé aujourd’hui, nous avons besoin d’officialiser notre combat.
  • Je ne pense pas que cela soit le moment idéal.
  • Ils sont tous réunis au palais. Je crois, au contraire, que c’est le moment d’aller prendre la température.
  • Très bien, dans ce cas, je t’accompagne !

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Depuis son arrivée, Mito suscitait des réactions. On ne pouvait s’empêcher d’admirer sa beauté, si unique, sa démarche assurée, son port de tête royal, et même ses goûts vestimentaires. On la jalousait, pour avoir à ses côtés l’un des hommes les plus puissants du pays. Elle était devenue une source d’inspiration pour la majorité des femmes du village. Ces dernières, se permettaient maintenant de rêver, chose impensable auparavant.

 

Guidées par l’un des gardiens du palais, elles arrivèrent finalement devant les lourdes portes en bois de la salle de réunion. Kiku semblait fébrile. Mito le remarqua.

  • Tout ira bien.
  • Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre cinq chefs de clans… En même temps.
  • Respire. Nous ne sommes là que pour discuter.
  • Mesdames ! Invita le garde.

 

Elles entrèrent. Les hommes, surpris, s’interrogeaient sur la raison de leurs venues.

  • Messieurs, mes hommages et mes félicitations ! Commença l’Uzumaki.

 

Ils se levèrent, et les saluèrent poliment.

  • Vous avez dirigé cette crise avec brio !

 

Une fois n’est pas coutume, Sasuke mit les pieds dans le plat.

  • Que nous vaut l’honneur de votre visite, mesdames ?
  • Nous vous avons apporté quelques encas, vous devez être affamés.
  • Votre sollicitude nous touche, princesse Mito.

 

Kiku dévoila le contenu du panier, révélant quelques mets sucrés et salés.

  • Aussi, chefs de clans, nous sommes ici pour vous faire une demande officielle.

 

Madara se renfrogna. Il n’aimait guère cette femme, qui se pavanait comme si le village lui appartenait. Voir Kiku à ses côtés, le crispait d’autant plus. Hashirama, tout sourire, leur proposa des sièges.

  • Depuis sa création, ce village a subi de nombreuses attaques ; les Hagoromo, les mercenaires à la solde du shōgun, et aujourd’hui, la trahison des Kurama. Malheureusement, l’avenir n’en sera pas plus, meilleur.
  • Où voulez-vous en venir, princesse Mito ? Interrogea l’Uchiha, méfiant.
  • Eh bien, je voudrais mettre en lumière la contribution des femmes lors de ces événements, et discuter de notre rôle au sein du village.
  • Allons, princesse Mito, les femmes contribuent beaucoup au village. Vous portez nos enfants, les élevez. N’est-ce pas suffisant ?
  • Je ne parlais pas de ce genre de contribution, Yuhi-Sama. De nombreuses femmes se sont montrées douées pour les arts ninja, et…
  • Vous voulez faire de nos femmes, des kunoichis ?!
  • Shinku-Sama, calmez-vous ! Réprimanda Sasuke.
  • Je pense que les femmes peuvent être utiles à ce village.
  • Vous l’êtes déjà…
  • Pourriez-vous être plus précise, princesse Mito ? Coupa Chūshin, agacé.
  • J’ai enseigné la technique de la « paume mystique » à certaines de mes compagnes. Comme vous le savez, ce jutsu requiert un contrôle précis du chakra.
  • C’est remarquable ! Complimenta Sasuke.
  • Les femmes sont capables, et on l’envie d’assumer d’autres tâches.

 

Décidément, Shinku n’aimait pas la tournure de cette conversation.

  • Les femmes ne sont pas faites pour cette vie-là. Vous devez rester en dehors de ces conflits. Votre rôle est clair, et cela, depuis toujours. Je ne vois pas de raison d’en changer !
  • Messieurs, le rôle des ninjas est en train d’évoluer. Je vois ici, l’opportunité d’en faire de même pour nous. Ne rêveriez-vous pas d’un avenir où les kunoichis pourraient se spécialiser, devenir vos égales ? Pourquoi ne pas nous donner le choix ? Après tout, ce village ne se bat-il pas pour la paix ? Je pense que le moment est venu de changer les mentalités.

 

Kiku était admirative. Mito n’avait pas hésité à se jeter dans l’arène. Elle voyait Madara et Shinku s’impatienter. Le reste semblait mesuré, mais ouvert à la discussion.

  • Les kunoichis devenir les égales des shinobis ?

 

Madara fixait Mito avec dédain.

  • Elles resteront toujours faibles. C’est ainsi qu’est leurs constitutions.
  • N’avez-vous pas fait face à une mercenaire au talent exceptionnel, récemment ?
  • Comme vous venez de le dire… Elle est une exception.
  • Cela peut changer ! Je vous en prie, pourriez-vous y réfléchir ?

 

Mito ne se démontait pas. Courageuse, elle se releva et s’inclina respectueusement, espérant une réponse positive à sa requête.

  • Peut-être devriez-vous nous apporter des propositions plus concrètes ? Par exemple, dans quel domaine, dans quel rôle vous verrez-vous ? Comment concilierez-vous vos vies de famille et professionnelle ? Proposa Chūshin.
  • Cela me convient. Je tâcherais de vous apporter des réponses précises.

 

Une nouvelle fois, Mito s’inclina, imitée par Kiku. Elles prirent congé.

  • C’est une femme de caractère ! Dit Sasuke.
  • Hahaha ! C’est l’une des raisons pour laquelle je l’ai choisi ! Avoua le Senju.
  • Vous n’êtes pas encore marié, Hashirama-Sama. Vous découvrirez bientôt à quel point une épouse peut être autoritaire et effrayante ! Blagua Chūshin.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Les chefs de clans sortaient du palais, après une réunion longue et difficile. Le soleil déclinait progressivement et Asuma attendait patiemment l’arrivée de son grand-père. Bien qu’il ne fût pas impliqué dans les affaires administratives du clan, il restait l’un des capitaines Sarutobi, excellant sur le terrain.

Lorsque le vieil homme se montra enfin, ils marchèrent côte à côte, silencieusement. Aucune question. Le plus jeune savait lire entre les lignes. Alors qu’ils déambulaient sur la grande rue principale, Asuma se raidit. Cela n’échappa guère au vieux singe.

  • Qu’y a-t-il ?
  • Hm… Rien...

 

Sasuke suivit le regard de son petit-fils. Il sourit. Devant eux, Kurenaī Yuhi. Elle marchait en direction de son district.

  • Eh bien, qu’attends-tu ?

 

Asuma en perdit sa cigarette.

  • Je ne vois pas de quoi tu parles, grand-père.
  • Me crois-tu tombé de la dernière pluie ?

 

Finalement, Asuma s’éloigna pour rejoindre la jeune femme. Il la héla.

  • Hey, Kurenaī !
  • Hum ?
  • Je suis surpris. Tu as été autorisée à sortir de l’hôpital ?

 

Asuma s’alluma une nouvelle cigarette.

  • De toute évidence. Le ninjutsu médical m’étonnera toujours.
  • Oui, les Senju se débrouillent bien à ce niveau-là.
  • Tu voulais quelque chose en particulier ?

 

Le Sarutobi rougit, ne s’attendant pas à ce qu’elle soit aussi directe.

  • Eh bien, je me demandais…
  • Oui ?
  • Si tu serais d’accord…
  • Je suis d’accord.
  • ?
  • D’accord avec quoi ? Tu ne sais même pas ce que j’allais te demander ! S’étonna-t-il.
  • Tu rougis. Tu es gêné. Tu viens juste d’allumer ta cigarette, et elle est déjà presque finie.

 

Si Asuma avait l’habitude de côtoyer sa cousine, championne de la franchise, aussi brutale soit-elle, il ne s’attendait décidément pas à un caractère similaire de la part de Kurenaī. Elle lui paraissait si calme d’apparence.

  • Je suis d’accord pour un rendez-vous ! Reprit-elle, devant son mutisme.
  • Très bien… Dans… Dans ce cas, demain ?
  • Non. À la tombée de la nuit.
  • Mais c’est dans peu de temps.
  • J’habite la seconde maison à droite. Tu la reconnaîtras… Il y a des fleurs aux fenêtres.

 

La jeune femme s’en alla, après l’avoir salué respectueusement. Elle avait pris les devants, ne lui laissant aucune chance de se dérober. L’homme resta planté quelques secondes, la tête dans les nuages.

 

Lorsqu’il sentit des picotements aux lèvres, il se ressaisit. Sa cigarette n’était plus qu’un tas de cendre.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Que me vaut l’honneur de votre visite ?
  • Tu es toujours en vie…
  • Surpris ?
  • Déçu.

 

Son regard s’assombrit. Cet homme lui hérissait le poil. Son sourire en coin, provocant, fonctionnait à tous les coups. Après tout, Madara savait sur quel bouton appuyer. Il observait Asatsuyu, toujours enchaînée.

  • Qu’est-ce que vous voulez ? Demanda-t-elle, encore une fois. Sa voix trahissait sa colère.

 

L’Uchiha entra dans sa cage, et lui retira ses chaînes.

  • ?
  • Tu es libre.
  • Qu’est-ce qui vous dit que je ne reviendrais pas chercher vengeance ?

 

Elle fit face aux sharingans. À son tour, elle lui offrit un sourire en coin. Pure provocation. Elle savait aussi sur quel bouton appuyer.

  • Le shōgun aura bientôt vent de la mort de Shèn. Quant à toi, il a probablement estimé ta mort, ou du moins l’échec de ta mission.

 

Alors que la nuit tombait, Madara raccompagna la jeune femme jusqu’aux portes du village.

  • Quitte ce pays.
  • Asatsuyu.
  • Hm ?
  • Tu es originaire du pays de la Pluie, mais tu as la technique de liquéfaction des Hozuki.

 

La jeune femme déploya son ombrelle de Jade.

  • La pluie… Les larmes de ses habitants venus de tout horizon. Une pluie de larmes et de sang…

 

Asatsuyu se tourna vers son ancien geôlier, l’admirant une dernière fois. Elle fit tournoyer son ombrelle, et disparue.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Au final, elle ne m’a pas répondu…

 

Madara resta devant les portes quelques instants, contemplant le ciel décliner en une combinaison de couleurs chaudes et harmonieuses. Un moment de sérénité.

 

Après son départ, les portes furent scellées jusqu’au petit matin. L’Uchiha regagna calmement son quartier. Il était temps. Cette journée fut aussi longue qu’une semaine entière. Il déambulait nonchalamment, profitant de l’air frais de la soirée. La rue principale, les berges, et même les petits ponts étaient bondés. Les cris d’enfants, les rires d’adultes, résonnaient avec ceux des criquets et des grillons.

 

  • Beaucoup plus agréable que les cliquetis des armes…

 

Il passa le majestueux torī du district Uchiha. Ici aussi, les habitants ne s’étaient pas décidés à rentrer.

  • Bonsoir Madara-Sama !
  • Passez une bonne soirée, Maître Madara !
  • Reposez-vous bien, Madara-Sama.

 

On le saluait, lui souriait. Le chef de clan était toujours chaleureusement accueilli. Ses absences de réponses n’étaient jamais perçues comme irrespectueuses. On reconnaissait ses rictus. Après tout, les Uchiha ont une bonne vue.

 

Arrivant près de ses quartiers privés, il aperçut Nadeshiko. Elle l’attendait. Habituellement, elle ne se gênait pas pour entrer. L’homme passa devant elle, sans un mot. Il ouvrit les shōjis menant à sa chambre.

  • Madara-Sama.

 

Il ôta ses vêtements et jeta ses rouleaux sur son bureau. Il fit craquer son cou, et les articulations de ses bras et mains.

  • Madara-Sama.
  • Que se passe-t-il ? Tu n’es pas aussi bavarde, d’habitude.
  • Je dois vous parler…
  • Alors parle.

 

Madara se tourna vers elle. Il fronça les sourcils. Elle avait le regard fuyant, triturant nerveusement ses mains.

  • Je suis…

 

La patience n’était pas son fort.

  • Mais encore ?
  • Enceinte.

 

Ses oreilles devaient lui jouer des tours.

  • Qu’as-tu dit ?!
  • J’ai dit… Que… Je… Je suis enceinte.

 

Cette journée tardait à s’achever. Le shinobi sentait sa patience s’effriter, et la colère poindre dangereusement.

  • Maudites bonnes femmes… Toutes des nuisances !
  • Penses-tu être la première à me faire le coup ?!

 

Il n’aimait guère user de ses artefacts face aux femmes sans défenses. Nadeshiko, à la vue de son regard écarlate, se jeta à ses pieds.

  • Mada…Madara-Sama ! Attendez !
  • Me penses-tu idiot ? Qu’attends-tu de moi, hum ? Des épousailles ?

 

Nadeshiko implorait son pardon. Elle était paralysée par la peur.

  • Je… Je… Je ne voulais pas…

 

Elle n’avait pas les épaules pour assumer un tel mensonge. Madara était beaucoup trop sauvage, et incontrôlable. Maintenant, elle s’en rendait compte.

  • Qu’ai-je fait ?! Kiku avait raison. Personne… Non, jamais personne n’a réussi à le marier, alors pourquoi est-ce que cela fonctionnerait avec moi ?!
  • Madara-Sama ! Je vous conjure de me pardonner.
  • Sort d’ici.
  • Madara-Sama…
  • Et ne reviens plus.
  • Madara-Sama ! Je vous ai offert ma vertu ! Ne comprenez-vous pas ?!
  • Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même, si tu t’es cru suffisamment futée pour me manipuler et me contraindre au mariage.
  • Je ne voulais pas vous manipuler. Je… Je vous aime, voilà tout !

 

Madara se moquait d’elle, et de ses sentiments.

  •  Je n’ai que faire d’une faible femme.
  • Vous êtes le chef de clan, et l’un de vos devoirs est d’apporter…
  • Sort d’ici.

 

Face à sa colère, Nadeshiko n’en dit pas plus. Elle se releva à la hâte, et disparue.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

De l’autre côté du village, une autre personne était tout aussi nerveuse. Plus tôt, Hashirama s’était illuminé en rencontrant sa compagne au palais. Il espérait que sa colère s’était amoindrie. Alors, il marchait en direction de ses quartiers privés. Il s’arrêta devant une rangée de bonsaï.

  • Il faudrait que je pense à les tailler, à nouveau.

 

Il déambula dans le grand jardin. Il était fier de voir ce petit coin de paradis grandir, s’abreuvant du temps ensoleillé, et des nuits fraîches du village. Il cueillit une rose, prenant soit d’ôter ses épines, avant de reprendre sa route.

 

Lorsqu’il arriva devant les appartements de Mito, il s’étonna de voir les portes ouvertes.

  • Hashirama-Sama, vous m’avez fait peur ! S’écria une des suivantes de Mito.

 

Elle était en train de finir quelques tâches ménagères.

  • Je suis désolé ! Mito est ici ?
  • Je vais lui dire que vous êtes ici !

 

Il attendit quelques secondes, avant d’apercevoir sa fiancée. Elle ne semblait pas étonnée.

  • Que puis-je pour toi ?
  • Mito…

 

S’il y a bien une chose qu’il a apprise à son contact, c’est la discrétion. Mito n’aimait guère étaler sa vie privée aux yeux de tous. Ainsi, elle agissait comme si de rien n’était en présence d’autres personnes, qu’ils fussent des chefs de clans, des amies ou des serviteurs.

Son regard bleu ne le lâchait pas. Elle examinait son visage, ses yeux, ses lèvres. Hashirama était expressif même lorsqu’il demeurait silencieux. Quant à elle, si ses lèvres souriaient et incitaient à la courtoisie, ses yeux, pour quiconque la connaissait, lançaient des éclairs. Elle l’invita à entrer. Hashirama se débarrassa de ses sandales, puis la suivit.

  • C’est pour moi ?
  • Euh… Oui ! C’est une rose… Je viens juste de la cueillir !

 

Elle se saisit de la fleur, et la sentit. La servante à leur côté rougit, attendrit par leur affection mutuelle.

  • Je vais la mettre dans un petit vase ! Proposa la suivante.

 

Le couple s’installa à la table basse. Après quelques minutes, on vint leur servir du thé. Mito, tout sourire, s’adressa à son amie.

  • Vous pouvez rentrer chez vous.
  • Très bien.
  • Je vous verrais demain. Passez une belle soirée !

 

Lorsque Mito fut assurée que la servante avait bien quitté ses quartiers, elle se tourna vers Hashirama. Son sourire n’était plus. Ses sourcils légèrement froncés, signalaient son impatience.

  • Sois bref.

 

Le pauvre homme ne se fit pas prier. Il raconta sa mésaventure ; un cocktail de hasard et de maladresse, qui avait fini par lui exploser à la figure. Mito l’écoutait. Le regard d’Hashirama, plein d’espoir, et si sincère, lui fit mal au cœur. Elle le savait maladroit, mais profondément gentil. Elle en vint à regretter son comportement.

  • Sazanka fera tout pour nous séparer. Je ne suis pas inquiète, elle n’est qu’une enfant immature, après tout.
  • Je suis heureux que tu le prennes ainsi !
  • Toutefois, tu dois modifier ton comportement.

 

Le Senju s’étonna.

  • Je ne comprends pas où tu veux en venir.
  • Hashirama… Tu dois te montrer ferme. Tu es le chef de clan, et mon fiancé. Comment peux-tu encore agir sans penser aux conséquences de tes actes ?
  • Ton non doit signifier non. Ton oui doit signifier oui. Tu dois discuter avec Sazanka, et mettre fin à cette mascarade.
  • Je comprends. Madara dit souvent que je suis trop mollasson.
  • Tu es trop gentil.
  • Mon amour, tu n’es pas n’importe qui. Les personnes qui s’adressent à toi, doivent connaître les limites à ne pas franchir. Sazanka se permet tout cela, parce qu’elle sait qu’elle peut aisément te manipuler.
  • Me manipuler ?!
  • Oui. Elle a parfaitement conscience de tes défauts. La gentillesse, dans ton cas, est un défaut.
  • C’est le défaut d’un chef de clan. En tant qu’homme, la gentillesse est l’une de tes plus grandes qualités.

 

L’homme rougit, avant de lui offrir un sourire lumineux.

  • Est-ce que tu me pardonnes ?
  • Bien sûr. Je suis bien incapable de t’en vouloir aussi longtemps.

 

Elle se releva, et s’approcha de lui. Mito lui donna un baiser, par lequel il ressentit toute sa tendresse.

  • Mito…
  • Je te promets, que je serais à la hauteur de tes espérances !

 

La rouquine sourit.

  • J’irais discuter avec Sazanka. Et par la même occasion, j’annoncerais notre mariage dans les mois à venir. Es-tu d’accord ?
  • Ma… Mariage ?

 

À l’entente de ce mot, la jeune femme piqua un fard.

  • Peut-être que je me fourvoie. Mais tu m’as semblé si vivante, et heureuse depuis ton arrivée.
  • … Tu… Tu as raison ! Marions-nous, et faisons en sorte que ce village devienne le foyer de nos descendants.

 

 🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Lorsque Hashirama quitta les quartiers privés de Mito, il rencontra Tōka. Cette dernière l’attendait devant sa chambre.

  • Tōka ?
  • Hashirama-Sama. Je dois vous parler.
  • Est-ce que…
  • C’est urgent.

 

Son air laissait présager quelque chose de grave. Alors, Hashirama fit demi-tour. Il suivit la kunoichi jusqu’au bureau administratif. Elle entra la première, avant de verrouiller les issues.

  • Que se passe-t-il ? Tu m’inquiètes.
  • C’est à propos de Tobirama-Sama.
  • ?
  • J’ai bien peur, qu’il ne vous ait pas tout dit.
  • De quoi parles-tu ?
  • Un membre de son équipe a rapporté des faits différents de ce qui vous a été annoncé.

 

Estomaqué, Hashirama gagna son siège.

  • Sais-tu ce qu’il s’est réellement passé ?
  • Je n’ai pas toutes les informations. Toutefois, sur les quatre fuyards, seuls deux ont été tués au combat. Les autres ont été capturés.
  • Il n’a pas fait état de capture.
  • D’après ce shinobi, deux ont été capturés, puis exécutés après s’être entretenus avec Tobirama.

 

Hashirama se sentait subitement migraineux.

  • Y a-t-il autre chose ?
  • Oui. Une lettre de Shèn vous a été remise, n’est-ce pas ?
  • En effet. Une longue lettre, dans laquelle elle livrait toutes les informations sur le village, et les habitants.
  • Il y avait aussi un livret.
  • ?!

 

Tōka posa un genou au sol, et inclina respectueusement sa tête.

  • Maître Hashirama, son équipe était composée d’autres membres de clans. Vous devez agir avant que cela n’arrive aux oreilles des autres chefs.
  • Je dois parler à Tobi !
  • Permettez-moi d’enquêter.
  • Tōka, as-tu perdu la tête ?! Il s’agit de mon frère !

 

La guerrière se releva et s’avança vers le bureau. Elle se pencha et posa ses mains sur la table, fixant Hashirama. Son regard brun semblait confus, il vacillait entre la colère et l’incompréhension. Elle dit :

  • Agissez en tant que chef de clan, et non en tant que frère !!

 

Sur ces mots, la brune quitta la pièce. Hashirama resta seul, méditant ses dernières paroles.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Asuma s’alluma une cigarette et quitta tranquillement le quartier Sarutobi. Il s’était habillé d’un simple hakama et d’un haori bleus nuit. Ses courts cheveux de jais, habituellement hérissés, en raison du port de son bandeau frontal, retombaient platement et encadraient son visage. Sans son attirail de shinobi, il semblait différent.

 

Il traversa la grande rue, admirant les décorations de nuits. Le rouge dominait les autres couleurs. Il fut surpris de voir quelques yatais de son quartier, installés dans les petites ruelles. Ces petites cuisines sur roulettes, faisaient fureur au village. Entre les primates et leurs spécialités culinaires, les Sarutobi avaient tout pour plaire.

 

Il se détourna de ses observations, lorsqu’il aperçut les contours du district Yuhi. L’homme tirait de plus en plus de taffes, à mesure que la nervosité le gagnait. Bien sûr, il était habitué à côtoyer les femmes, mais Kurenaī lui paraissait différente, à bien des égards.

Il avait pu admirer ses exploits en tant que kunoichi ; au combat rapproché face à des mastodontes, ses compétences d’illusionniste, son flegme, et sa vivacité d’esprit. Il s’était fait l’image d’une femme qui n’était ni aguicheuse, ni réservée. Et c’est peut-être ce mystère qui l’a tenu en haleine depuis tout ce temps. L’aborder, et découvrir une partie d’elle, le temps d’une petite conversation l’avait, à la fois, charmé et intimidé. Le guerrier s’arrêta un instant, admirant la devanture du quartier.

 

  • C’est clinquant…

 

Un gigantesque mur écarlate, tapissé de quelques lierres, se dressait devant lui, fracturé par une porte de lune. De chaque côté, des statuts de chiens fu*, protecteurs du district, affichaient leurs férocités à travers leurs gueules béantes et leurs imposantes fourrures bouclées, l’emblème du clan autour du cou.

Asuma jeta sa cigarette au sol, et entra. C’était un endroit différent, peut-être le plus atypique du village. Les maisons en bois, alignées, étaient toutes pourvues de petits jardins. L’allée principale était éclairée par des lampions rouges, accrochés à une rangée d’arbres biscornus. Ces derniers, en raison de leurs formes irrégulières, jetaient sur le quartier, des ombres inquiétantes. La nuit aidant, il lui sembla distinguer quelques créatures étranges, tirées de son imaginaire. Au bout de l’allée, une maison plus large et grande ; sa cour intérieure laissait entrevoir des tissus suspendus. Ses portes, closes, portaient fièrement l’emblème du clan.

 

  • Hum… Des tisseurs…

 

Le jeune homme se souvint de l’histoire que lui avait conté son grand-père, peu de temps avant son arrivée au village. Les Yuhi, étaient les plus proches et les plus vieux alliés des Uchiha. Bien qu’ils soient craints pour leurs imparables illusions, les femmes du clan étaient des tisseuses, qui se transmettaient un savoir-faire, jalousement gardé depuis les temps immémoriaux. De ce fait, les tenues des shinobis, étaient inimitables ; ignifuges et extensibles. Ces particularités avaient permis à ce clan de développer, en prime, des jutsus exclusifs.

 

Asuma émergea de ses pensées, lorsqu’il aperçut la fameuse maison de Kurenaī ; celle décorée de fleurs aux fenêtres. Il se maudit :

  • Des roses rouges…. J’aurais au moins dû lui apporter des fleurs !

 

Il s’approcha et toqua. Après quelques instants, la porte s’ouvrit.

  • Bonsoir.

 

Asuma s’immobilisa. Kurenaī, habillée d’un shenyi* rouge et noir, sans manches, se tenait devant lui. Devant l’absence de réponse, elle se chaussa de ses hautes okobos noires, sans tabis, et passa devant lui. Elle claqua, intentionnellement, la porte. Cela eut l’effet escompté.

  • Bonsoir, Kurenaī… Tu… Tu es magnifique !
  • Merci.

 

La jeune femme lui sourit. Ses cheveux de jais, habituellement ondulés et libres, étaient rassemblés en une coiffure shimada taka*, ornée par trois kanzashi dorés. Cette fois-ci, elle opta pour un rouge à lèvres écarlate, au lieu de son habituelle couleur carmin. Son regard perçant était maquillé par un savant mélange de rouge et de noir. Elle aussi, semblait différente, sans son attirail de kunoichi.

 

Asuma continuait de l’admirer ; ses yeux devaient lui jouer des tours.

  • Où va-t-on ?

 

Il s’alluma une cigarette, et lui tourna le dos.

  • Je viens de penser à un endroit qui pourrait te plaire.
  • Alors, je te suis.

 

Le duo s’aventura hors du quartier. Asuma en profita pour assouvir sa curiosité.

  • Vos genjutsus… J’ai entendu dire qu’ils présentaient toujours des arbres étranges.
  • Nous tirons nos illusions de notre environnement. Ces arbres, que tu vois, sont distordus pour une raison.
  • Ah ?
  • Les arbres créés des ombres. Ces dernières créaient des formes. Et ce sont ces formes qui stimulent notre imagination. Nous autres Yuhi, nous baignons, chaque jour, dans la réalité et dans les illusions. Nous pouvons alors reconnaître les genjutsus, et s’en sortir facilement. De même, nous pouvons stimuler notre imagination, peu importe le terrain où nous nous trouvons.
  • Impressionnant !

 

Le duo s’aventura à travers le village, jusqu’aux endroits les plus méconnus. Une clairière menant à la forêt du district Sarutobi.

  • C’est un bel endroit !

 

Kurenaī admirait un champ de fleur à perte de vue. Elle y entra, laissant ses mains caresser les bourgeons. Elle avait ôté ses okobos, et marchait pieds nus. Asuma la suivit, cueillant quelques fleurs, qu’il accrocha à la coiffure de sa compagne. Cette dernière s’empourpra, avant de lui donner un baiser, juste aux coins des lèvres.

 

Alors qu’il rougissait, elle se déroba, courant, jouant et s’extasiant comme une enfant. Asuma la contemplait. Voilà une partie de son caractère qu’il ne pouvait imaginer.

  • Tu es vraiment surprenante !

 

Après quelques minutes, Asuma guida Kurenaī à l’ombre d’un arbre ; le seul trônant au milieu de ce vaste champ. Il étendit son haori, et la laissa s’installer.

  • Parle-moi de toi.
  • Que veux-tu savoir ?
  • Pourquoi es-tu devenue kunoichi ?
  • Tu ne le devines pas ?
  • Non.
  • Je suis surprise. Est-ce qu’au sein de ton clan, les femmes deviennent kunoichis pour d’autres raisons que la survie ?
  • Nous n’avons pas de kunoichis. La seule qui puisse avoir ce titre est ma grand-mère, mais nous ne la considérons pas ainsi.
  • Je vois.

 

Kurenaī se rapprocha de son compagnon. Elle attrapa son bras qu’elle passa par-dessus son épaule, avant de se blottir contre lui. Asuma ferma les yeux, et écoutait son histoire. Sans surprise, Kurenaī était orpheline, qui devint une kunoichi pour subvenir à ses besoins. Elle s’était révélée presque naturellement douée pour le genjutsu.

  • Après avoir foulé le champ de bataille, je suis tombée malade. Je n’avais jamais vu de cadavres mutilés.
  • On ne s’y fait jamais vraiment…
  • Oui. À cette époque, le fils de Shinku-Sama, m’avait entraîné, avec des illusions plus vraies que nature. C’est grâce à lui, que j’ai pu m’améliorer.
  • Lui es-tu destinée ?
  • Il est mort.
  • Navré.
  • Hm… Puisque les Sarutobi n’ont pas de kunoichis, saches que nous ne sommes pas mariables. Encore moins à un héritier…

 

Cette révélation laissa le guerrier songeur.

  • Mis à part le champ de bataille, as-tu accompli d’autres missions ?
  • Bien sûr. Essentiellement, de l’espionnage et de la collecte d’informations.
  • Tu as des compétences aiguisées.
  • Hahaha ! Je crois que les kunoichis surpasses les shinobis à ce niveau-là.
  • Oh ? Alors, tu penses m’avoir cerné ?
  • Tu n’es pas différent des autres hommes, quand il s’agit de courtiser.

 

Devait-il se sentir vexé ?

 

  • Vous avez tendance à devenir très confus quand vous vous rendez compte qu’une femme n’est pas ce qu’elle paraît être.

 

Non, il ne l’était pas. Kurenaī était simplement, inhabituelle.

 

  • Je ne suis pas déçu.

 

Son regard écarlate l’observait. Elle se releva, lui retira sa cigarette qu’elle jeta au loin. Il expira sa fumée une dernière fois, avant de capter son regard.

Ils s’étreignirent passionnément, sous un clair de lune splendide. La faible brise nocturne faisait s’élever la mélodie florale du champ, dissimulant leur tango de langues ardentes et de leur ébat enflammé. Ce soir, le village se couchait sous le signe de la volupté.

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Dans le chapitre précédent

 La désillusion des Kurama,

Mito entre dans l’arène.

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CHAPITRE XVIII

FAÇONNER LE DESTIN, CONJURER LA RÉALITÉ.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Une mer d’arbre aux couleurs flamboyantes, la terre se tapissait de feuilles mortes. Les rafraîchissantes soirées d’automnes et ses larmes qui durent. Une saison profitable pour le village. L’arbre faisait virevolter ses feuilles, pour les voir s’élever vers les cieux.

 

La transition était bel et bien présente. Des cendres des Kurama, les racines de l’arbre s’étaient raffermies. Hashirama et Madara, assis sur la plus haute falaise du village, admiraient l’œuvre de leurs vies.

  • Maître Sarutobi a réussi un sacré coup !
  • Il n’y a rien de surprenant, les Sarutobi ont toujours été liés à eux. Mais il est vrai que sans lui, nous n’aurions probablement pas eu une si grande avancée.  
  • Notre puissance militaire a significativement augmenté… Et notre village devient célèbre, Madara !
  • Ne te réjouis pas trop vite. Si nous avons tant gagné, n’oublie pas que le pays a effectué un retour en arrière.
  • Tu as raison ! La situation me semble plus mauvaise qu’auparavant.
  • Hm… D’ici, j’aperçois le pays en feu. Notre situation est loin d’être réglée.

 

Un été embrasé. Après la chute des Kurama, le shōgun, rendu fou de rage, s’était évertué à envoyer des groupes de mercenaires étrangers et des clans du pays à la charge, forçant le retour des Uzumaki. La guerre ouverte, avait mis en lumière l’alliance entre les Uchiha et les Senju. Au pays du Feu, cette nouvelle s’était répandue comme une traînée de poudre, suscitant la curiosité, l’effroi et parfois même, la convoitise.

 

Le hideux visage du monarque se cachant sous son masque d’or et d’hypocrisie, maniait savamment ses fils, mouvant ses pantins à sa guise. Les flammes de la destruction, semaient des cadavres, aussi bien chez les guerriers que parmi les civils. Des villages et des clans périrent ; par fidélité ou insubordination. Les conséquences désastreuses qui suivirent, étaient sans précédents ; des populations acculées, réduites en esclavage par des étrangers. Des familles séparées et en fuites, traversaient les frontières, en quête d’un nouveau paradis. Dans cette zizanie, des voix commencèrent à s’élever, bien qu’elles restent encore inaudibles.

 

Sous la chaleur écrasante de l’été, le village accueillit de nouveaux alliés. L’arrivée des clans Yamanaka, Nara et Akimichi ; les plus vieux alliés du pays. Leurs liens fraternels étaient indéniables, au point d’être confondus. Les Sarutobi avaient longtemps partagé la même région et combattus à leurs côtés. À leurs tours, ils plièrent bagages, tournant le dos à leurs infâmes maîtres.  

Au village, les habitants leur avaient consacré les districts de l’est.

 

Les Nara, partageaient un pan de forêt avec les Sarutobi. Tout comme ces derniers, ils élevaient des mammifères, majestueux et protecteurs. Les cerfs étaient les gardiens de leurs trésors martial et médicinal. Ils étaient à la fois, guerriers et apothicaires ; maîtres des ombres et créateurs de breuvages miraculeux. Shikaku Nara était à la tête de ce clan depuis des décennies. Au pays du Feu, son nom était cité parmi les plus grands stratèges de son histoire. Pour Sasuke, il était l’incomparable atout, qui les fera sortir de cette crise.

 

Près de la rue principale, juxtaposé aux Nara, le clan Akimichi. D’effrayants colosses, aussi grands que larges, aux visages tatoués et portant fièrement une crinière sauvage aux couleurs rutilantes. Ces guerriers, conformément à leurs statures, étaient dotés d’une immense force, capables de fracturer le sol et faire s’effondrer des bâtisses. Eux aussi, jouissaient d’un hijutsu* se reposant sur la manipulation de leurs masses corporelles. De ces techniques, ils avaient développé un art martial des plus pugnace ; le sumō. Dans leur ancienne province, ils organisaient annuellement des tournois, mettant en scène leur férocité et leurs rites, pour le plus grand plaisir des nobles. Leurs femmes n’étaient pas en reste non plus. Spécialistes culinaires, elles ne cessaient de créer et d’affiner des mets, exquis et nutritifs.

Chōza Akimichi était à la tête de cette féroce tribu. Il était réputé pour posséder une force égale à celle d’Hashirama. Ce dernier, eut la surprise de constater qu’ils partageaient d’autres points communs.

 

De l’autre côté, accolés aux Nara, contre les remparts limitant le village, se trouvaient les Yamanaka. Tout comme leurs frères d’armes, ils se transmettaient, génération après génération, un art secret. Si les Nara maniaient les ombres, les Yamanaka dominaient aisément les esprits. Redoutables sur le champ de bataille, ils brillaient aussi durant des missions notoirement périlleuses, dérobant les secrets les plus enfouis. Tout comme les Uzumaki ou les Hatake, les Yamanaka étaient dotés d’une physionomie particulière ; une chevelure blonde et des yeux céruléens. Ils semblaient originaires de contrées lointaines. Leur coutume et leur croyance semblaient le confirmer.

Inoichi Yamanaka, maître du clan, n’avait pas l’intellect de Shikaku, ni même la puissance démesurée de Chōza. En revanche, il jouissait d’une aisance hors pair pour manipuler les corps et sonder les esprits, à la seule force de son regard. Rares étaient les shinobis capables de performer sans avoir à composer de mudrās.

 

L’arrivée de ces trois clans renforçait considérablement la force militaire du village. À cela, s’ajoutaient leurs compétences particulières dans les domaines du médical et du renseignement.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Ino Yamanaka était l’unique enfant d’Inoichi ; la prunelle de ses yeux. Bien qu’elle naquît fille, il avait fait le choix d’en faire une héritière. Une rareté pour le pays. Cela aurait pu faire jaser, si les Yamanaka n’avaient pas compté quelques dirigeantes dans leur histoire.

 

La traversée des régions s’était avérée difficile, obligeant le village et les Uzumaki, à sécuriser les routes, contrant des attaques de bandits et de mercenaires à la solde du shōgun. Leur arrivée fut accueillie comme un soulagement, une vague d’espoir. Mais bien qu’on les festoyât, aucun n’avait véritablement le cœur à l’ouvrage. Si le village avait gagné de nouveaux alliés, ce fut aussi au prix de nombreuses pertes.

 

Ino avait aussitôt pris la suite de son père. Ce dernier pu se consacrer aux affaires du village, pendant qu’elle établissait les clans.

En ce début d’automne, la jeune femme partait enfin à la découverte du village. Après avoir passé des semaines à agencer et harmoniser les quartiers, ordonnant quelquefois de nouvelles constructions, la jeune femme s’octroyait, enfin, son jour de repos.

 

Devant sa coiffeuse, elle tressait son interminable chevelure d’or. Son regard céleste, accentué par un épais trait de khôl noir, et ses lèvres roses, brillantes et fruitées. Elle réajusta son lhenga chori* aux nuances améthystes et aux broderies dorées, avant d’admirer son reflet, une dernière fois.

 

À peine eut-elle passée les portes de son quartier, qu’elle captait déjà tous les regards. Ino était singulière ; sa beauté tirée des imaginaires les plus fous, son accoutrement peu conventionnel. On jasait d’admiration. L’héritière déambulait le long de la grande rue principale, faisant peu cas des œillades. Elle s’arrêtait de temps à autre, ébahie par les devantures des boutiques ; des objets de décorations manufacturés, des accessoires de beauté, des armes ninja. Alors qu’elle examinait un peigne, elle fut hélée par un groupe de femmes. Elle se retourna. Il lui sembla reconnaître l’une d’entre elles.

 

  • Une chevelure de feu… Serait-ce la fameuse princesse Uzumaki ?

 

Arrivant à quelques pas d’elle, le groupe la salua respectueusement. En retour, Ino joignit ses paumes et se courba très légèrement.

  • Vous êtes certainement Mito Uzumaki, ai-je bien deviné ?
  • C’est bien cela ! Je suis heureuse de faire votre connaissance, Princesse Yamanaka.
  • C’est moi qui suis honorée ! J’ai tellement entendu parler de vous !
  • Vraiment ?

 

Le trio clanique vivait reclus dans une région forestière, peu fréquentable, en raison de ses gardiens aux intimidantes couronnes de bois. À cela, des légendes urbaines sur d’immenses onis, se déplaçant d’ombre en ombre, pour prendre possession des âmes égarées. Pour ces raisons, les informations circulaient difficilement. 

 

  • Je suis très aux faits de vos accomplissements.
  • Vous avez piqué ma curiosité, Princesse Yamanaka.
  • Nous avons une amie en commun.

 

Mito, stupéfaite, réfléchissait. Sur le moment, elle n’avait aucune idée de qui cela pouvait bien être.

 

  • Hiyori Sarutobi !

 

Kiku s’avança et s’inclina poliment. Mito sourit, se souvenant que les Sarutobi servaient autrefois le même daimyō.

  • Pardonnez-moi, je ne voulais pas m’immiscer dans votre conversation.
  • Ce n’est rien, voyons !
  • Je suis Uchiha Kiku.
  • Uchiha ? … Eh bien, je suis ravie de vous rencontrer.

 

Kiku en profita pour présenter l’ensemble du groupe. Le regard d’Ino, si expressif, semblait tomber des nus.

  • Eh bien ça alors, il faut le voir pour y croire ! C’est donc bien vrai que les clans de ce village s’entendent à merveille !
  • Il y a encore beaucoup de travail.
  • Ne minimisez pas vos actes. Je comprends pourquoi Hiyori ne tarit pas d’éloges sur vous !

 

Mito guida la nouvelle venue vers une boutique de dango*.

  • Il y avait des rumeurs sur un village Uchiha-Senju, mais elles n’étaient que fantaisies pour nous. Peu de temps après, les Sarutobi ont quitté notre province. Notre daimyō nous a raconté qu’ils avaient rejoint le village pour renverser le shōgun et prendre le pouvoir.
  • Ce n’est pas vrai ! S’insurgea Kiku.
  • Ne vous en faites pas, nous n’y avons pas cru. Nous connaissons bien maître Sasuke, et il n’est certainement pas quelqu’un de malfaisant. Puis, à la seconde où nous avons quitté notre maison, notre daimyō ne s’est pas gêné pour nous attaquer… Ce vil renard !

 

Mito conta la naissance du village et leurs mésaventures. Au fil du récit, Ino s’extasiait, se révoltait parfois. D’après la rouquine, la jeune femme lui semblait ouverte d’esprit. Elle ne put résister à son envie de lui confier ses rêves pour les femmes du village.

  • Vous avez tant fait, alors que le village est si récent. Je vous félicite !

 

Les femmes rougirent devant tant de compliments. Ino semblait intéressée par ce projet. Aussi, questionna-t-elle Mito, sans détour.

  • Dites-le clairement. Vous voulez une égalité, n’est-ce pas ?

 

Mito fut si décontenancée, qu’elle en perdit momentanément la voix. Ino poursuivit.

  • Cela va être très compliqué. Ce sont des siècles de coutumes, et changer la vision des hommes est peut-être l’entreprise la plus difficile.
  • Mais ce n’est pas impossible. J’ai rencontré les chefs de clans au début de l’été…
  • Je parie qu’ils ont fait la grimace !
  • C’était presque ça ! Répondit Kiku.
  • Racontez-moi !
  • Eh bien, lorsque Mito leur a expliqué notre projet, Shinku-Sama et Madara-Sama n’avaient pas l’air très contents. Mais Maître Hatake a dit être prêt à écouter lorsque nous aurons un projet viable.
  • Donc des idées concrètes.
  • Oui.
  • Je vais vous aider ! Après tout, je suis celle qui prendra la tête de mon clan !

 

Stupéfaction. Devant le silence de l’assemblée, Ino réitéra :

  • Vous avez devant vous, la prochaine maîtresse Yamanaka !
  • Comment est-ce possible ?! S’étonna une Yuhi.
  • Notre clan a été gouverné par quelques femmes, autrefois. Par chance, elles ont contribué à la grandeur des Yamanaka grâce à leurs exploits. C’est la raison pour laquelle nos règles peuvent paraître inhabituelles, en comparaison des Akimichi ou des Nara.
  • Alors, le premier-né est l’héritier ? Interrogea Mito.
  • Oui ! Quel que soit son sexe, le premier-né est destiné à gouverner.
  • Êtes-vous une kunoichi ?
  • Oui. Chaque génération d’héritier a l’obligation d’apprendre notre hijutsu, de le développer, et de le transmettre.

 

Mito était subjuguée. La jeune femme qui lui faisait face était un allié de poids. Elle pensa :

  • L’arrivée de ce trio est une véritable bénédiction !

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Le groupe décida de faire visiter le village à leur nouvelle amie. Les spécialités culinaires, les savoir-faire des différents clans, leurs districts, les paysages, les animaux ; Ino ne cessait de s’émerveiller.

 

  • Je n’en crois pas mes yeux ! Comment deux clans ennemis, irradiant de haine l’un envers l’autre depuis tant de siècles, ont pu construire ce paradis ?!

 

Elles arrivèrent devant une confiserie, et s’y installèrent.

  • Il se trouve que Madara-Sama et Hashirama-Sama étaient des amis d’enfance.

 

La révélation de l’Uzumaki les laissa sans voix. Plus encore, les Uchiha. Ritsuko lança :

  • C’est tout bonnement impossible. Notre chef n’aurait jamais été l’ami d’un Senju à cette époque-là.
  • Et pourtant, c’est vrai. Ce village représente leur rêve d’enfance. Hashirama-Sama et Madara-Sama voulaient protéger leurs fratries.  
  • Je veux bien vous croire pour Maître Senju, mais Madara-Sama…

 

Cette remarque d’une Senju fit bondir Kiku.

  • Avez-vous un problème avec notre chef ?!
  • Allons calmes toi, Kiku ! Réprimanda Ritsuko.
  • Certainement pas ! Tout le monde le voit comme un démon, mais le maître est bon !
  • Je m’excuse ! Je voulais simplement dire que Madara-Sama n’a pas l’air…
  • Uchiha-Sama n’est pas aussi loquace que Senju-Sama. Cela ne signifie pas qu’il ne rêve pas de paix.

 

Ino avait clos le sujet. Elle se leva et admira la boutique.

  • Durant notre tour, j’ai remarqué que les échoppes affichaient toujours fièrement leurs blasons.
  • C’est une façon d’honorer nos clans.
  • Corrigez-moi si je me trompe, mais les Uzumaki n’appartiennent pas à ce village, n’est-ce pas ?
  • Les Uzumaki et les Senju sont cousins. Ils ont participé à la construction et à la protection du village. C’est pourquoi j’ai transmis l’héritage culinaire à mon clan d’adoption.
  • Je vois. Les Uzumaki sont donc aussi les fondateurs. Et qu’en est-il des commerces dont les devantures n’abordent aucun blason ?
  • Ah. Vous n’êtes probablement pas encore au courant, parce que vous êtes arrivées, il y a un petit mois, seulement. Comme vous le savez, le pays a été secoué par d’innombrables incidents, notre village a donc pris ses responsabilités en accueillants des groupes de réfugiés dont les villages ont été brûlés. Nous les avons aidés à ouvrir ces commerces, afin de leur conférer une indépendance financière rapidement.
  • Je comprends.
  • Amaguriama* fait partie des nouvelles boutiques tenues par des familles civiles.
  • Princesse Yamanaka ! Actuellement, l’échoppe la plus populaire du village est tenue par un ancien réfugié et sa fille. Vous devriez y aller un de ces jours.
  • Oui ! Ichiraku Ramen est très célèbre. D’ailleurs, la file d’attente ne désemplit jamais ! C’est encore plus populaire que les Sarutobi et leurs yatais !

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Ce n’est pas suffisant ! Mets-y plus de force !

 

Toka s’arma de ses shurikens, et s’élança à nouveaux dans les airs. Elle virevoltait tout en lançant ses armes, les faisant ricocher entre elles, pour les guider vers des cibles accrochées aux arbres. Certaines d’entre elles étaient hors d’atteinte.

 

  • On reprend !

 

La jeune femme s’entraînait d’arrache-pied depuis des jours pour faire sienne, l’une des techniques de shuriken les plus redoutables. Elle réalisa qu’Izuna était implacable dans son rôle de maître. Malgré tout, elle ne bronchait pas, et continuait d’obéir.

  • J’ai besoin d’une nouvelle démonstration. Je ne parviens pas à atteindre les cibles cachées.

 

Le duo s’exerçait deux heures chaque jour, avant de se quitter. Ils devaient encore s’acquitter de leurs devoirs d’assistants.

Bien que les habitants semblaient avoir laissé leurs conflits au passé, après s’être solidement liés à travers leurs victoires et leurs peines communes, les rumeurs d’un amour entre un Uchiha et un Senju ont fini par déterrer les vieilles rancunes.

 

Izuna était l’un des héritiers, et maître du clan Uchiha. Tōka, une femme kunoichi, orpheline, n’appartenant même pas à la branche principale des Senju. Ces rumeurs étaient fondées ; le couple gardait jalousement son histoire secrète, se refusant d’apparaître au grand jour. Si une partie des villageois fut enchantée par une telle nouvelle, les membres des clans Uchiha et Senju grinçaient des dents.

 

Subitement, on trouva bien des défauts à la Senju ; pas assez gracieuse, ni même docile. Elle était une femme guerrière, dont le corps fut, à la fois, souillé par ses ennemis, et qui gardait d’innombrables cicatrices héritées du champ de bataille. Pour ces raisons, la jeune femme n’était pas digne d’être l’épouse d’un noble guerrier.

 

De son côté, Izuna était encensé. Il avait réussi à faire fondre le cœur, réputé de glace, de l’inaccessible Tōka. On pensait que ce n’était qu’une petite passade ; tout comme son frère, le jeune homme se refusait au mariage depuis de nombreuses années. Du côté des Senju, on lui trouva quelques défauts, dont l’indémodable sharingan et sa défaillance psychique.

 

Bien que le couple entendît ces rumeurs, seul Izuna semblait en tirer de la colère. Mais par amour pour Tōka, il avait accepté de ravaler sa rage, et de laisser jaser. Était-elle réellement si imperméable à ces ragots ? Nostalgique, il se remémora la façon dont il avait gagné son cœur.

 

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Tōka avait pris l’habitude de venir jouer du shamisen près du petit ruisseau s’écoulant derrière le district Uchiha. C’est à cet endroit, qu’elle eut son premier rendez-vous avec Izuna. Il lui avait offert son instrument, qu’elle chérissait depuis lors.

 

Après une journée d’enquête dans les régions de l’ouest, le shinobi rentrait chez lui. Alors que le village festoyait, le jeune homme ne cessait de ressasser sa mission. Marchant en direction de son quartier, il fut sorti de ses songes par un chant mélodieux. Il reconnut aisément le shamisen de Tōka. Suivant le son, ses pas le menèrent dans les bois. Elle était là, assise devant le ruisseau, les yeux fermés. Elle baladait son banshō sur les cordes de son instrument, semblant s’accorder aux chants des animaux, répondant à leurs cris avec la même intensité. Un tableau enchanteur.

 

  • Un orchestre harmonieux !
  • Qui va là ?!
  • Détends-toi, ce n’est que moi !

 

Izuna s’avança et prit place à ses côtés après avoir déposé ses armes.

  • Tu aimes cet endroit ?
  • Oui.

 

Il rit. Décidément, ses réponses courtes refroidissaient l’atmosphère. Elles étaient comme une invitation à déguerpir.

  • Te moques-tu de moi ?
  • Je pensais seulement que la canicule ne résisterait pas à tes réponses glaciales ! Hahaha !

 

Elle le cogna. Lui, se massa l’épaule, avant de reprendre la conversation :

  • Pourquoi n’es-tu pas au festival ?
  • J’y ai fait un tour, mais j’avais envie d’un peu de calme.

 

Izuna sortit un objet de sa manche. Il le lui tendit. Interdite, la Senju dévisageait l’objet.

  • Je suis désolé. Je n’ai pas eu le temps de l’emballer. Je reviens de mission, à l’instant.
  • Tōka ?

 

Elle observait l’omamori*. Elle n’avait pas les mots. Après un instant de flottement, elle déclara :

  • Je… Je n’en veux pas ! Offre-le à quelqu’un d’autre !

 

Elle se détourna, triturant son banshō.

  • Je l’ai acheté pour toi.
  • … Pourquoi… Pourquoi est-ce que tu fais tout ça pour moi ?
  • Tu n’as pas une petite idée ?

 

Parfois, ils se ressemblaient. Tout comme elle, Izuna n’aimait guère tourner autour du pot. Ses tentatives de rapprochement s’étaient toujours soldées par des échecs. À ses yeux, les femmes le rendaient confus… Leurs gestes, manières, expressions… Il ne savait jamais comment les interpréter. Peut-être devait-il cesser de prendre des pincettes ?

Alors, il attrapa son menton et pivota son visage vers lui. Il déclara :

 

  •  Je suis fou de toi.

Silence

 

Comme si le temps avait subitement ralenti sa course, Izuna déchiffrait chaque rictus de son visage. Ses joues rosirent intensément. Ses yeux, aux nuances chocolat, brillèrent et se dérobèrent à son regard. Mais avant de disparaître sous ses paupières, l’homme ne manqua pas le défilé de ses sentiments ; parmi eux, il y reconnut la peur, la tristesse, mais aussi l’amour. Ses lèvres pourpres, se retroussèrent. Elle se mordit la lèvre.

 

  • Tu… Tu… Tu ne peux pas !
  • Et pourquoi ?
  • Parce que je suis une Senju !!
  • Je m’en fiche !
  • Et une kunoichi !!
  • Je m’en fiche !
  • Serais-tu inconscient, ou peut-être…

 

Izuna la fit taire d’un baiser fougueux. Elle, ahurie, finissait par lui répondre après quelques secondes, tout aussi ardemment. Après un temps, ils se séparèrent, reprenant leurs souffles.

 

Le temps reprit son cours

 

  • N’as-tu pas peur pour ta réputation ?
  • Tōka, ce village est une famille maintenant.
  • Je ne pense pas que nos clans respectifs acceptent. Tu es le second. Tu es destiné à une femme de ta lignée et de ton rang.
  • Aucune d’entre elles n’est digne de moi.
  • Tōka… Le village a été créé dans un but de paix durable. Il a supprimé les limites qui nous empêchaient autrefois de nous comprendre. N’as-tu pas vu les femmes de tout clan devenir amies ? Et les hommes, ne font-ils pas affaire ensemble ?
  • C’est vrai.
  • Alors notre amour sera accepté.

 

Un doute subsistait.

 

  • Izuna… Gardons cela secret.
  • S’il te plaît.

🎞 🎞 🎞 🎞 🎞📽🎬

 

  • Je n’aurais jamais dû accepter sa requête…

Près de trois mois s’étaient écoulés. À ses côtés, il avait appris à lire entre les lignes, déchiffrant ses mimiques et ses gestes. Il réalisa que sa compagne ne se confiait jamais, pas même à lui. Elle n’avait pas d’ami, gardant délibérément son masque de froideur et de rigidité, éloignant toute tentative de rapprochement amical. La femme se confondait avec la kunoichi.

 

  • Les mots atteignent l’âme. Ils sont plus violents que les blessures physiques, Tōka…

 

Izuna n’était pas un shinobi obéissant. Il était semblable aux flammes qu’il soufflait. Devant lui, un groupe de guerrier qui palabrait à propos de son aimée… Ses sharingans scintillèrent.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Le palais s’agitait. Depuis l’arrivée du trio clanique, le village avait gagné en force. Shikaku s’était rapidement illustré, en réorganisant les troupes sur le territoire, balayant l’ennemi à leur porte. Le village cumulait ses petites victoires, se muant, petit à petit, en légendes. Ces dernières faisaient leurs chemins parmi les clans du pays, gagnant les oreilles du shōgun. Au village, les guerriers, plus vigoureux que jamais, semblaient enfin former une unité.

 

  • Malgré nos victoires, nous finirons par nous épuiser. Nos ressources, et nos forces militaires ne sont pas illimitées.
  • Vous avez raison, Maître Sarutobi. Pour le moment, nous avons l’aide du village des artisans, et les routes ne sont pas obstruées.
  • Et les Uzumaki sont là en renforts.
  • Oui, mais jusqu’à quand ?! S’écria Shinku.
  • Il y a bien une solution… Mais j’ai bien peur qu’aucun d’entre vous ne l’accepte…
  • Madara-Sama, peut-être pensons-nous à la même chose ?

 

Shikaku et Madara s’accordaient souvent. Excellents chefs de guerres et pragmatiques.

 

  • Vous pensez à l’assassinat du shōgun, révéla de but en blanc le Nara.

 

La pièce se refroidit immédiatement. Hashirama ne tarda pas à protester.

 

  • Êtes-vous devenus fous ?! C’est impensable !!
  • Hashirama… Cet homme a anéanti le pays en quelques mois seulement.
  • Cela m’a traversé l’esprit aussi ! Avoua Chūshin.

 

Shinku semblait nerveux, alors que le reste du groupe restait silencieux, étudiant l’idée.

 

  • Shikaku, n’y a-t-il pas une autre solution avant d’envisager le meurtre ? Questionna Inoichi.
  • Il y en a une.
  • Nous vous écoutons, Shikaku-Sama, incita Sasuke.
  • La solution serait de rencontrer le shōgun et…
  • C’est déjà fait ! Il a visité ce village et exigé notre séparation !!
  • Shinku-Sama… Laissez-moi finir.
  • Encore une fois, nous devons le rencontrer à la capitale. Nous devons tenter d’apaiser les tensions. Notre pays est en feu, et il y a de plus en plus d’étrangers. Peu importe sa réponse, le fait est que nous devons faire cette démarche pour montrer patte blanche.

 

Le groupe buvait ses paroles.

 

  • Les clans du pays ont le regard braqué sur nous. Chacune de nos actions sera disséquée et interprétée. Cela signifie que nous devons œuvrer de manière à ce que nos actions paraissent justes, et celles du shōgun, injustes.
  • Je comprends mieux. En faisant ainsi, certains clans seraient tentés de se joindre à nous ! Élucida le leader Hatake.
  • Oui, mais pas que ! Nous avons déjà reçu quelques missives de clans souhaitant nous rejoindre. Nous n’avons pour le moment aucun moyen de connaître leurs positions. Agissent-ils pour le compte de Bonjin ? C’est le moment de faire d’une pierre deux coups. Madara-Sama et Hashirama-Sama représentent les clans fondateurs. Je les accompagnerais à Kyūshū. De votre côté, vous enverrez une simple réponse à ces clans, indiquant que nous réfléchirons à leurs demandes, tout en « fuitant » notre rencontre, quelques jours après notre départ.
  • Ohh, pas mal ! Nous serons alors capables d’identifier l’ennemi. Par les temps qui courent, tous les volatiles sont tués, et les messages décodés. Ils enverront forcément un shinobi messager à la capitale ! Lança Hashirama.
  • Exactement. Durant notre absence, il y aura certainement du grabuge. L’idée est de faire pencher la balance en notre faveur. Un plan simple, mais qui nous permettra de voir plus loin.
  • C’est une excellente idée. Mais qu’en est-il du shōgun lui-même ? Questionna le Yuhi.
  • J’y viens. Il s’agit de notre plan principal. Depuis la guerre ouverte, deux daimyōs ont trouvé la mort.
  • Réjouissons-nous !
  • Non, Shinku-Sama ! Ces daimyōs s’étaient soulevés contre Bonjin.
  • Où avez-vous entendu cela ?!

 

Le groupe était décontenancé. Personne ne parvenait à comprendre la finalité du plan. Inoichi prit la parole.

 

  • Ces informations viennent des Yamanaka. Nous avons de bonnes techniques d’espionnage, nous aussi.
  • Au Nord-Est, réside un daimyō ouvertement hostile à Bonjin. Mais il est intouchable.
  • Pourquoi cela ?
  • Le clan Hyūga… Clarifia Madara.
  • C’est cela. Au Nord-Est, la région est contrôlée par ce clan. Leur bastion est imprenable.
  • Alors quoi ?!
  • Alors, après notre rencontre avec le shōgun, nous devons absolument rencontrer ce daimyō.
  • ?!
  • Bonjin n’est qu’un prétexte. Sa réponse n’est pas importante, seulement notre action. Il nous faut un appui plus important. N’oubliez pas, nous ne sommes qu’une petite armée, comparée aux centaines de clans du pays. Un daimyō a des clans, et de l’influence. Le voir, nous permettrait de sonder sa bonne volonté.
  • Et à terme, un remplaçant à Bonjin.
  • Oui.

 

Remplacer le shōgun. Hashirama souffla intérieurement. Shinku aussi semblait quelque peu rassuré ; à ses yeux, l’assassinat d’une tête couronnée était gage d’une succession de malheur. Ce plan était audacieux, voire dangereux. Mais il restait préférable à la proposition initiale du leader Uchiha. Ce dernier, n’hésita pas à rappeler les enjeux qui pesaient sur le village.

 

  • Bonjin n’est pas en odeur de sainteté. Beaucoup le craignent, mais attendent un retournement de situation. Soyons honnête, faire entrer des étrangers, tuer des civils, et envoyer les clans du pays à l’abattoir… Il ne cherche pas la paix.

 

C’était une invitation implicite à se préparer au pire. Une mise en garde.

 

  • Madara ! Il y a toujours une solution pacifique. Nous pouvons encore essayer de le convaincre !
  • Hashirama, je pensais que tu avais appris de nos malheurs…
  • Notre village a presque trois ans d’existence, et pourtant, notre cimetière déborde.

 

Silence

 

Les hommes adressèrent une prière silencieuse à leurs héros. Après un temps, Madara reprit la parole.

 

  • Vous êtes ici, cela signifie que vous embrassez les mêmes idéaux que nous. La paix, ne peut s’obtenir qu’à l’issue d’une guerre et la mort de ce shōgun. Sa famille règne depuis des siècles… Qu’ont-ils fait de bien pour nous, ou pour le pays ? Nous avons été aveuglés par notre haine, trop occupés à nous battre, pour s’apercevoir que nos seigneurs se fichent bien d’apporter la paix, ils ne pensent qu’à s’enrichir et à s’accaparer le pouvoir.
  • Vous avez raison, Madara-Sama. J’ai bien peur qu’il faille envisager d’au moins déloger Bonjin et de le remplacer par un homme digne, empreint de paix.
  • Et ce daimyō, est-il « empreint de paix » ? Interrogea Chōza, jusqu’ici discret.
  • C’est la raison pour laquelle nous devons le rencontrer. Peut-être désire-t-il changer le pays… Ou simplement prendre le pouvoir ! Répondit Shikaku.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

La fin de journée pointait le bout de son nez. Les jours, plus courts et frais, incitaient les habitants à se terrer chez eux.

En cette fin d’après-midi, Ino guidait à son tour, ses nouvelles compagnes vers son quartier.

 

Le district Yamanaka était tout aussi original que ses habitants. Les maisonnettes, rosées, et toutes en rondeurs, étaient construites en pisé, et protégées par des toits de chaume. Un parfum floral flottait le long de ses ruelles. Et pour cause, le quartier vivait en osmose avec des arbres à fleurs ; des magnolias, des cerisiers, des pommiers, et même des lilas.

Des lanternes en pierres de toutes tailles décorées de l’emblème du clan, parsemaient ses rues. Les murs et ses pavés, d’une blancheur immaculée, laissaient courir de tous leurs longs, des fresques, mettant en scène les divinités locales, figées dans des poses guerrières et harmonieuses.

 

  • C’est magnifique ! S’extasia Mito.
  • Nous n’aurions jamais pu faire pousser ces plantes si rapidement. C’est à votre fiancé qu’on le doit !
  • Je vois. Et pourquoi ne pas avoir accepté la fabrication de maisons en bois ? Cela aurait été plus rapide.
  • Les Yamanaka ont toujours vécu dans des maisons en terre.
  • En tout cas c’est pittoresque, et tellement joli ! Ça me donne envie de m’y installer ! Lança Ritsuko.

 

Le groupe poursuivait son chemin. Les Yamanaka étaient des êtres amicaux. Ils semblaient disponibles et bienveillants. Peut-être parce qu’ils savent lire les cœurs ?

Les rues donnaient sur des petites cours communes, enfermées par quelques maisonnettes. Des statues, grandeurs nature, de quelques divinités Yamanaka, des offrandes à leurs pieds. Devant leur air curieux, Ino expliqua :

  • Certaines déités, esprits de la nature, sont particulièrement prisées chez nous. Nos divinités nous protègent où que nous soyons. Alors nous les honorons et leur faisons des offrandes.
  • N’avez-vous pas de temple ?
  • Nous sommes en train d’en construire un.

 

Le groupe s’enfonçait dans le quartier, près de la limite du village. D’ici, les jeunes femmes percevaient les hautes murailles de bois.

  • J’ai cru comprendre qu’il y avait un champ de fleur, non loin d’ici.
  • Oui. Je vais en exploiter une partie.
  • Pourquoi faire ?
  • Pour ma passion !

 

Curieuses, les jeunes femmes pressèrent le pas.

  • Je suis en train de monter une boutique de fleur. Je vous la montrerais à l’occasion !

 

Elle n’eut pas le temps d’en dire plus. Bientôt, les ruelles se faisaient plus étroites, elles slalomaient entre les enfants agités, les adultes occupés, les petites boutiques du quartier, et les chantiers en cours.

  • Il y a encore du travail, alors faites attention de ne pas glisser ! Prévint la blonde.

 

Après quelques minutes de marche, le groupe arriva au centre du district.

 

Fascination

 

Un palais au milieu d’un petit lac, connecté par quatre ponts situés aux points cardinaux.

  • Mais… Ça flotte ! S’écria Kiku.
  • Bah ça alors ! Un palais flottant !
  • Non, ce n’est pas un palais flottant. C’est l’œuvre de Tobirama-Sama.

 

Personne ne s’attendait à cette réponse. Encore moins Kiku, qui fit la moue.

  • Tobirama-Sama ?
  • Oui. Il se trouve que dans cette partie du village, il n’y a pas d’étendue d’eau, comme du côté du lac Naka. J’ai alors ordonné de creuser tout autour de la maison principale. Tobirama-Sama est l’un des rares shinobis capable d’utiliser de puissant jutsus d’eau, quel que soit le terrain. 
  • C’est splendide !
  • Les fondations sont immergées. Cela donne l’impression d’être un palais flottant. Mais ce lac n’a aucune utilité. Notre clan vivait dans une forêt, entouré de plantes rares, et de ruisseaux. L’eau est un élément important pour nous.
  • Et ce palais ?
  • Il abrite les affaires du clan, le dōjō, nos archives, et bien sûr, les quartiers privés de la famille gouvernante. Suivez-moi.

 

Le palais était le cœur du district Yamanaka. La communauté semblait vivre au rythme de ses pulsations. Il s’ouvrait par de hautes portes de bois rouges, frappées de l’emblème du clan. Ils juraient avec l’édifice d’un blanc pur. À l’intérieur, une gigantesque cour pavée, décorée par des fleurs grimpantes, et une fontaine en pierre, sur laquelle semblait danser à cloche pied, une divinité à tête d’éléphant, et pourvue de quatre bras.

Les couloirs se déployaient dans différentes directions, menant aux étages supérieurs. Il n’y avait nulles portes. Les pièces, richement décorées, étaient délimitées par des rideaux fins, arborant le symbole du mandala*.

 

Bientôt, le groupe passa une autre cour, plus petite, dans laquelle étaient entreposés d’immenses pots, remplis de poudres odorantes et colorées.

 

  • Princesse Yamanaka, qu’est-ce donc ? Interrogea Mito, curieuse.
  • Ce sont des épices ! Elles viennent du pays du Vent.
  • J’en reconnais quelque unes ! Dit Ritsuko.
  • Oui, vous utilisez les plus connues. Je vous ferais découvrir d’autres parfums à l’occasion.

 

Quelques couloirs supplémentaires. Le groupe arriva enfin à destination. Près des quartiers privés de la jeune femme, une pièce remplie de livres et de parchemins. En son centre, une longue table basse en bois vernie.

 

  • Depuis que vous m’avez parlé de votre projet, mon esprit fourmille d’idées. Cet endroit sera notre quartier général ! Annonça la maîtresse de maison.

 

Le groupe entra. Silencieux, il admirait la pièce.

  • Il est temps de faire sortir les femmes de l’ombre imposante de nos hommes !

 

Mito ne s’attendait décidément pas à ce que sa nouvelle amie s’implique autant dans leur combat. Elle était heureuse. Alors, elle s’approcha d’elle et l’enlaça.

  • Merci.
  • Allons, pas besoin de me remercier. Je suis une femme aussi.

 

Ino lui rendit son étreinte, émue. Elle s’approcha ensuite d’une étagère, pleine de parchemins et de livres.

  • Cet endroit est normalement une salle d’étude. Je demanderais à ce qu’on déménage certains écrits, et qu’on mette à disposition des parchemins vierges, dans les prochains jours. Ici, nous pourrons réfléchir et développer nos idées.
  • Je n’avais pas pensé à nous trouver un QG ! Jusque-là, nous nous sommes surtout réunies un peu partout.
  • Et pourtant, c’est une des choses les plus importante à faire, si vous voulez être organisées, et paraître sérieuses !
  • Vous avez raison !

 

Elles s’installèrent autour de la table. Même si elles n’étaient pas nombreuses, elles représentaient les clans du village, à l’exception des Nara et Akimichi. Intimidées par l’aura de la Yamanaka, et comprenant peut-être les enjeux de leurs combats, aucune femme n’osait prendre la parole. Pas même Kiku.

 

Mito finit par s’exprimer, et rappela tout ce que les femmes avaient accompli depuis la naissance du village. Ino semblait fière. D’autres rougirent à l’évocation de leurs actions. En ce monde, les femmes étaient peu habituées à briller autrement que par leur statut d’épouse ou de mère. Alors, les encouragements et les félicitations de la Yamanaka semblaient leurs donner des ailes.

 

Peu à peu, les langues se délièrent. Les femmes évoquaient, sans honte, leurs rêves pour elles et leurs enfants. Dans ce nouveau monde, leur muselière devenait leste.

  • Pourquoi ne pas entraîner nos petites filles en même que temps que les garçons ? Je veux dire… Euh… Vous… Vous avez dit que les temps changent ! Lança timidement une Hatake.
  • Ce serait une excellente idée… Mais à terme. Pour le moment, je pense que nous devrions nous soucier de ce que nous pourrions faire pour supporter nos hommes.
  • Mito-Sama a raison. Le changement doit être progressif. Il ne faut surtout pas les brusquer, en leur imposant un désir d’égalité ! Renchérit Ritsuko.
  • Bien. J’ai noté toutes nos idées sur ce parchemin. Et pour les prochains jours, nous continuerons à réfléchir et à organiser nos demandes. Puisque nos rares kunoichis se sont proposées à vous enseigner des techniques, ce serait honteux de ma part de ne pas faire de même. Puisque vous vous souciez de vos enfants, sachez que je donne des cours sur l’art floral ; connaître les fleurs pour composer des remèdes ou des poisons. Je l’enseigne aux petites filles de nos trois clans, mais je ne l’ai jamais fait pour les femmes. Si vous le souhaitez, amenez vos enfants, et vous pourriez aussi y participer !
  • Mais je croyais qu’il n’y avait aucune kunoichi dans vos clans ? Interrogea une Yuhi, dubitative.
  • Il n’y en a aucune. Les femmes aident à la confection des armes, en les enduisant de poison. De même, elles aident à la préparation de pommades et autre décoctions utiles sur le champ de bataille. Mon savoir va de pair avec l’héritage médicinal des Nara.
  • Je comprends mieux. Dans ce cas, Princesse Yamanaka, ce sera avec plaisir que nous nous joindrons à vos cours.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

La lune blanche resplendissait au-dessus du village. Sasuke, Madara et Shikaku étaient encore au palais. Alors que la guerre ravageait le pays, le village n’était nullement à l’abri d’une attaque. Après avoir convenu du jour de leur départ vers la capitale, les trois hommes réfléchissaient à la fortification du village en leur absence.

 

En tant que nouveau venu, Shikaku avait un regard neuf, décelant quelques défauts.

 

  • Ce village ne doit pas être considéré comme une alliance de clans qui fait face à un ennemi commun. Nous devons nous voir comme une seule et unique famille.  
  • Shikaku-Sama, c’est ce à quoi nous travaillons depuis sa construction ! Répondit Sasuke.
  • Oui. Mais maintenant que nous sommes nombreux, il faudrait envisager de créer des institutions basées sur les forces de chaque clan.
  • Nous avons commencé à employer nos forces de cette manière. Mais plus que des institutions, nous devrions aussi transmettre certains de nos savoirs… Ce qui semble être inenvisageable pour certains clans, confessa Madara.
  • Je n’y vois aucun inconvénient. Nous les Nara, disposons d’une encyclopédie médicale. Elle pourra largement être utile à nos médecins. Mais qu’en est-il des autres clans ?
  • C’est là toute la difficulté.
  • Sasuke-Sama, en notre absence, peut-être pourriez-vous y réfléchir ?
  • Bien-sûr ! Ne partez pas avec la tête pleine d’inquiétudes. Je convoquerai les autres chefs, et nous avancerons aussi bien dans la gestion de la guerre, que dans l’administration du village.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Sazanka n’était pas dans son assiette. Voilà quelques mois qu’elle se cachait dans ses appartements privés. La plus belle fleur parmi les Senju se fanait. Quelle était la cause de son désarroi ? Était-ce l’inquiétante croisade du shōgun, qui s’immisçait régulièrement jusqu’au perron du village ?

Non.

Sazanka vivait des heures sombres. Depuis l’annonce du mariage d’Hashirama et Mito, elle enrageait. Alors, la guerre tombait à pic ; elle retardait l’inévitable. La Senju espérait secrètement que le conflit s’enlise, au point où la Princesse Uzumaki n’aurait plus d’autres choix que d’abandonner.

Depuis l’arrivée de la rouquine au village, Sazanka avait pris un malin plaisir à l’humilier. Multipliant les coups bas, et échafaudant toutes sortes de stratagèmes pour tuer dans l’œuf ses tentatives de rapprochement.

 

Mais voilà, Sazanka se pensant intouchable, s’était retrouvée prise sur le fait. À l’aube de l’été, elle vola un baiser à son chef de clan. Un plan parfaitement exécuté ; face à un homme légèrement ivre, et une femme qui l’attendait de pied ferme. À l’ombre de la nuit, l’effrontée sema les graines du conflit.

Des rumeurs circulèrent alors sur une possible rupture entre les fiancés. Quand Hashirama se présenta à sa porte, Sazanka s’était imaginée avoir gagné la guerre.

Le leader semblait doux comme un agneau. Toutefois, gare à ceux qui le sous-estimeraient. Elle en fit l’amère expérience ; celui d’un implacable chef de clan. Depuis lors, les souvenirs de ce jour, ne cessaient de la tourmenter.

 

📽🎬 🎞 🎞 🎞 🎞 🎞

 

Sazanka, docile, guida l’homme jusqu’au salon, où se trouvait son père. Elle ne pouvait réprimer son sourire comblé et victorieux.

 

  • Père ! Hashirama-Sama est venu vous voir !
  • Ohh, Maître Hashirama ! Je vous en prie, prenez place.

 

Le leader obéit. Pendant que Sazanka leur servait du saké, les deux hommes discutaient de banalités. Ce ne fut que lorsqu’elle demanda à prendre congé, qu’Hashirama l’arrêta :

  • Prends place à nos côtés, Sazanka. À vrai dire, je suis venu pour toi !
  • Bien, Hashirama-Sama ! Répondit-elle, enjouée.

  • Enfin ! Enfin ! Psalmodiait-elle en pensée.

  • Tu es la resplendissante fleur du clan. Et tu n’es toujours pas mariée !
  • Hashirama-Sama… Je suis si honorée !
  • C’est en partie de ma faute. Tu as longtemps espéré, et je n’ai rien vu.
  • Comment ça?!  Qu’est-ce que cela signifie ?! S’insurgea le père.
  • Pardonnez-moi, Tsubaki-Sama ! J’ai été aveugle aux sen….
  • Non, Hashirama-Sama, vous n’y êtes pour rien ! Mito-Sama et vous êtes liés depuis bien avant sa naissance !

 

L’homme sévère, se tourna vers sa fille. Ses yeux lançaient des éclairs. Dans ce monde, les apparences comptaient autant que les faits d’armes des guerriers.

 

  • Jeune fille ! Les raisons pour lesquelles tu t’es refusée au mariage sont en rapport avec le maître ?

 

Sazanka était médusée. Elle n’y comprenait rien. Un silence lourd s’installa.

  • Réponds !!!

 

Ramenée à la réalité, elle bégaya :

  • Ou… Oui… Oui, père….

 

Elle se sentait si petite… Si effrayée… Si honteuse. Elle n’avait rien vu venir. Son regard ne quittait pas Hashirama, comme s’il quémandait une explication.

  • Je t’ai trop gâté. Je le regrette maintenant. Tu couvres notre famille de honte !
  • Allons Tsubaki-Sama, ne soyez pas si dur. Elle est encore jeune.
  • Et capricieuse !! Dites-moi qu’elle n’a pas déshonoré dame Mito ?
  • N’aillez crainte. Vous avez très bien élevé votre fille.

 

Hashirama braqua enfin son regard sur Sazanka. Les nuances marronées de ses pupilles ; Sazanka s’y perdait. Elle décela néanmoins une lueur plus sombre qu’à l’accoutumé ; celle de la sévérité. Alors, comme un chat qui plaque sa queue contre son ventre en signe de soumission, elle rompit le contact et baissa son regard au sol. Elle avait compris le message.

 

Après quelques secondes, le leader reprit la conversation, l’air de rien.

  • Je sais Sazanka difficile. Toutefois, j’ai apporté avec moi quelques noms. Des shinobis renommés, vous les reconnaîtrez vous-même.

 

Hashirama tendit un parchemin à Tsubaki.

  • Je voudrais choisir moi-même ! Tenta la jeune fille.
  • Tu n’as plus ton mot à dire !
  • S’il vous plaît, père ! Hashirama-Sama !

 

Silence

 

  • Je ne chercherais plus à vous nuire… D’aucune manière !

Non. Décidément, cet Hashirama-là, elle ne le connaissait pas. Malgré son regard ruisselant de larmes, ils demeurèrent sourds à ses prières.

 

🎞 🎞 🎞 🎞 🎞🎬 📽

 

Sa vie était devenue un enfer. Officiellement fiancée à un shinobi, la jeune fille redoutait son mariage. Finalement, la guerre avait frappé à la porte au bon moment.

  • Peut-être que d’ici l’hiver, cet imbécile sera mort…

 

Assise à la fenêtre de son jardin privé, Sazanka écrivait. Non. Sazanka planifiait.  

  • Tu ne vas pas t’en tirer à si bon compte, maudite étrangère !

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Bonsoir @Davubuntu,

 

Je vais bien, merci. Et toi ?

 

Je te remercie en retour, d’avoir pris le temps de lire cette fiction.

 

Je dispose bien d’un fichier Word qui regroupe la totalité de mon travail (idées, et prochains chapitres inclus). Je pourrais peut-être t'envoyer les 18 chapitres en format PDF. Saches néanmoins, qu’actuellement, la totalité de ces chapitres fait 184 pages.

Est-ce bien l’objet de ta demande ?

 

Je trouve que le forum a un « effet illusion » des plus charmants ; il ne donne pas l’impression de chapitres tirant en longueur.

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