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[Fiction Fantasy moderne] G.I.S


Daemon
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  • 2 weeks later...
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  Grands dieux, sacrée petite couche de poussière par ici^^

  Bon, ce petit message pour dire que je n'ai pas avancé... En ce moment, je n'ai pas trop la tête à écrire, même si ça pourrait me faire du bien (cherchez pas, je suis le seul à me comprendre^^). Malgré tout les idées sont toujours là, hein, faut pas s'inquiéter! Après les vacances (et les examens de fin de semestre, aussi), ça devrait repartir d'un bon pied ; mais pas avant, j'en ai peur.

  Comme ça au moins vous êtes prévenus  :D

 

  @ Jean-Gunter: "pauvres petites bêtes innocentes", hein? Petites, ça dépend des cas, mais bêtes et innocentes, c'est certain^^ N'en reste pas moins qu'il ne fait pas bon en rencontrer par une nuit de pleine lune... T'as jamais rencontré d'humain enragé, pas vrai?

  (hum, celle là je vais la garder pour le chapitre prochain, je pense ;D)

 

  Sur ce, à la prochaine  ;)

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  • 1 month later...

Un mois et dix jours plus tard... Une nouvelle année s'annonce (ainsi qu'un nouveau kit et peut être un nouveau pseudo - qui a dit on s'en fout ? ^^), et, avec elle, de nouveau chapitres de cette fiction... Nan, c'est pas une blague, promis!

    Une preuve ? Gneuh, ben vous l'aurez bientôt, sachant que j'ai (enfin) commencé à rediger la suite. Presque la moitié du Chapitre 11 est déjà prête, il ne manque plus que la suite et je vous posterais tout ça... S'ensuivront, sans trop de temps morts j'espère, les autres chapitres. Il est temps d'entrer dans le vif du sujet!

    Voilà pour la petite annonce   J'éditerais ce post avec le Chapitre 11 dès qu'il sera finalisé, en ne désepérant pas d'avoir quelques petits commentaires... Enfin, breffons : à très bientôt !

 

  Edit : chose promise, chose due, voilà le chapitre 11... Alors je tiens à prévenir les afficionados de l'occulte, si il y en a : je me suis attaqué au mythe du vampire. C'est un peu prétentieux, mais après tout comme je l'ai dit dans mon préambule les choses que vous pensez être vraie ne le sont pas forcément... Et puis bon c'est mon histoire, ma vision des choses. En espérant que ça ne vous dégoute pas trop.

  Bonne lecture  ;)

_________________________________________________________________________________________

 

Chapitre 11

 

 

 

 

      Gabriel avait soif.

      Ou, plus exactement, Joachim avait soif. Une soif terrible et insatiable. Une soif vitale.

      « On est mardi… on est mardi… on est mardi… »

      Ce véritable leitmotiv n’avait cessé de gêner Gabriel dans ses déambulations matinales. Il avait fini par refouler l’esprit de Joachim pour ne plus avoir à entendre ses jérémiades vides de sens. Puis, il avait compris.

      Mardi était le jour de Joachim. D’habitude, celui-ci attendait la nuit pour entrer en action, comme la majorité de ses frères et sœurs, mais le fait que Gabriel n’avait plus eu soif depuis des siècles lui donnait grandement envie de renouer au plus vite avec l’expérience. Quitte à le faire en plein jour.

      Pour cela, bien sûr, il convenait au moins de s’éloigner du centre ville. Il ne tenait pas à faire des remous. Il marcha donc gaiement vers le sud, laissant derrière lui les lotissements surpeuplés, le centre bondé et la marée refluant de la foule pour des endroits plus espacés.

      Du bord d’une route, il repéra une maison isolée sur une colline. D’un bond souple, il passa par-dessus la rambarde et coupa à travers les bois pour rejoindre la bâtisse, espérant y trouver de quoi étancher la soif de son corps. Tout en écartant branches et buissons de son chemin et bondissant par-dessus les éventuels obstacles, il songea que rester enfermé dans un rocher pendant des siècles pouvait avoir des avantages. L’esprit n’avait ni faim, si soif, et n’éprouvait aucun autre besoin corporel quelconque. Mais Gabriel devait bien reconnaitre qu’éprouver de nouveau toutes ces sensations l’exaltait.

      Depuis combien de temps n’avait-il plus éprouvé le plaisir salvateur d’étancher sa soif, de traquer sa proie, de l’acculer, et de la tenir en son pouvoir ? Beaucoup, beaucoup trop longtemps. Que valait une vie exempte de sensations ? En y réfléchissant, Gabriel décida qu’on ne pouvait décemment pas appeler ça une vie.

      Il s’arrêta et s’appuya contre le tronc d’un arbre. Devant lui s’élevaient un petit mur et, au-delà, la maison qu’il avait aperçue depuis la route. Un sourire carnassier naquit sur son visage d’emprunt. Il allait enfin renouer avec la vie.

      Scrutant la façade en s’arrêtant plus longuement sur les fenêtres aux rideaux tirés, Gabriel ne repéra aucun mouvement. Il n’y avait également aucune… comment était-ce, déjà… ah, oui, voiture devant la maison. Tout compte fait, il semblait avoir fait un mauvais tirage. Peut être gagnerait-il à la prochaine maison.

      Il se détournait quand un ronronnement lointain effleura ses oreilles. Hésitant, il finit par rester à sa place, veillant toutefois à rester hors de vue derrière son tronc d’arbre.

      Ah-ah… Une voiture approchait. Le sourire de prédateur retrouva sa place sur les lèvres de Joachim.

      Pas maintenant, souffla l’esprit effacé du jeune homme, comme une bonne conscience. Il est encore trop tôt… Attendons…

      Allons, allons… Gabriel rejeta ces pensées. Pourquoi remettre à plus tard ce qui pouvait être fait dans l’instant ? Laissant les jérémiades prudentes de Joachim le bercer comme une musique de fond, il se concentra sur la voiture.

      Il n’y avait qu’une seule personne à l’intérieur. Une femme. Parfait. Gabriel la regarda sortir du véhicule, déployer ses longues jambes graciles et son corps souple et mince. Le hasard faisait décidément bien les choses. Une proie de choix, voilà ce qu’était cette demoiselle gracieuse qui s’empressait de rentrer chez elle. Sans doute avait-elle faim après une matinée de travail ? Elle avait bien raison, dans ce cas. L’heure était indubitablement à la collation.

      Aussitôt après qu’elle eu refermé la porte derrière elle, Gabriel rassembla les forces de son corps et sauta par-dessus les trois mètres du mur, se recevant souplement et en silence de l’autre côté. Ce faisant, un grognement des plus inamicaux se fit entendre près de lui.

      Sortant d’une niche jusque là soustraite à la vue de Gabriel, un énorme chien noir se dressa sur ses quatre pattes et pointa son repoussant museau dans la direction de l’intrus, tous crocs dehors. Comme de juste, la bête ne semblait pas attachée.

      - Allons bon.

      Sans cesser de grogner, le molosse courut sur Gabriel, et lui sauta dessus avec une intention des plus évidentes. Mouvant le corps de Joachim ave une vitesse inhumaine, celui-ci se porta à la rencontre du chien, le saisit à la gorge et le lança dans les fourrés d’un geste dédaigneux. La bête roula sur elle-même, se redressa et revint à la charge. Gabriel haussa un sourcil devant tant de témérité. Cette fois-ci, il attrapa le chien directement à la gueule, se saisissant des mâchoires et les maintenant écartées sans effort. 

      Gabriel regarda le chien se débattre, furieux, griffant l’air de ses pattes impuissantes. Puis, quand il se fût lassé de ce spectacle, il écarta brusquement les mâchoires du molosse. Celle du bas céda en premier, s’arrachant dans un craquement et une effusion de sang, accompagnée par le gémissement plaintif de l’animal qui cessa complètement de se débattre. S’accordant un moment de miséricorde, Gabriel décida de mettre fin aux souffrances du gardien poilu. Lâchant la gueule mutilée, il agrippa les pattes arrières du chien et, d’un seul geste l’envoya s’écraser le crâne contre le mur.

      La tâcha sanglante, mélange de cervelle et de fragments d’os, qui se forma alors sur la pierre évoqua un motif artistique à Gabriel. Il resta un court instant à regarder son œuvre, puis s’en détourna et reporta son attention sur la maison.

      La mise à mort avait duré un peu moins de dix battements de cœur. Pourtant, il aurait parié que sa proie serait sortie voir ce qu’il se passait ; après tout le chien avait fait un peu de raffut. Mais non, il n’y avait personne.

      La raison en devint bientôt évidente. Une musique entraînante jouait en sourdine. S’approchant de la maison, Gabriel s’aperçut que c’est de là que la musique provenait, et qu’elle était forte. Très forte. Eh bien, parfait. Il conservait l’effet de surprise.

 

      La jeune femme se préparait gaiement à manger, son corps et son esprit se relaxant grâce à la musique qui faisait vibrer même les murs. Laissant les pates bouillir dans la cuisine, elle se dirigea vers le salon, où la chaine stéréo débitait des décibels à tout va, et s’installa sur le sofa. La tête pleine de nouvelles idées shopping, mais aussi de questions plus terre à terre comme le remboursement du crédit de la maison, elle ouvrit le magazine télé sur ses genoux en se demandant ce qu’elle regarderait ce soir pour se détendre un peu.

      Au moment précis où elle tourna la page pour passer au jour voulu, la chaine stéréo changea brusquement de chanson. Quelle barbe ! Juste au meilleur moment…  Elle se leva et attrapa la télécommande de l’engin. Mais avant qu’elle ait pu presser le moindre bouton, la chaine changea encore de piste. Puis encore, et encore. Finalement, c’est le disque lui-même qui fût éjecté de la machine.

      D’accord… Disque rayé, hein ? La barbe… Elle récupéra son disque de rock et, fouillant dans sa collection, la remplaça par un vieil album de jazz. Ca avait toujours eu le don de la calmer. En espérant que la chaine ne fasse pas des siennes. Elle pressa un bouton, et le disque fût avalé par la machine. Presque aussitôt, un air langoureux s’éleva.

      - Cela est bien mieux.

      Elle sursauta à en lâcher la boite du disque, puis fit volte face, le cœur battant à tout rompre. Qui… ?

      - Je préfère que ça se passe en douceur… Viens.

      Elle ne vit rien d’autre que deux yeux bleus et profonds. Si profonds qu’elle s’y noya en un instant. Qu’elle en oublia le reste, et bientôt jusqu’à sa propre existence. Que se passait-il ? Elle ne savait pas. Elle ne savait plus. Qui était-ce ? Elle ne savait pas. Où, quand, … Elle avait oublié. Tout ce qu’elle vit avant de sombrer, c’étaient ces yeux.

      Si profonds….

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

      - Attends une minute…

      - Oui ?

      Valentin se gratta la tête, puis se remit à l’aise sur son pouf.

       - Ce que tu es en train de me dire, c’est…

      Cédric sourit.

      - Je t’avais dit que certaines choses auraient besoin d’une sérieuse mise au point. Ca ne m’étonne pas vraiment que tu aies du mal à le croire.

      Val poussa un ricanement. Son ami venait juste de mettre à la poubelle des siècles de croyances occultes.

      - Donc, reprit il, les vampires ne craignent pas la lumière du soleil ?

      - Absolument pas, acquiesça Cédric en opinant du chef. C’est un mythe pur et simple. Une croyance populaire véhiculée de siècle en siècle. Et pour cause : il est quand même beaucoup plus pratique de sucer le sang de quelqu’un en pleine nuit. Ils ne se risquent à chasser en plein jour qu’à de très rares occasions. C’est encore plus vrai à notre époque.

      - Je vois. J’imagine qu’ils ne craignent ni l’ail ni les crucifix, dans ce cas.

      - Exact. La religion considère les vampires comme des démons, des créatures maléfiques, ni vivantes, ni mortes. En accord avec les croyances populaires, elle leur reconnait toutes sortes de pouvoirs démoniaques : métamorphose, force inhumaine, hypnose, quasi invulnérabilité, immortalité et j’en passe.

      - Et ?

      - Et, encore une fois, la légende comprend une part de vérité. Oui, les vampires sont très forts. Oui, la plupart disposent de capacités hypnotiques. Oui, ils se nourrissent de sang humain. Mais pour ce qui est de l’invulnérabilité et de l’immortalité, sans parler de la métamorphose, oublie tout ça. Ils sont peut être solides, mais un bon sortilège ou un bon calibre suffisent souvent à les envoyer au tapis. Ce que les chasseurs du moyen âge ne se sont pas privé de faire à leur époque.

      - On ne risque pas de croiser la route d’un vampire surpuissant avec des siècles d’expérience derrière lui, alors ?

      - Hum… Pas exactement.

      Val tiqua.

      - Ca veut dire quoi, ça ?

      - Bon, je vais essayer de faire court. Les vampires ne sont pas une espèce à part. Ils appartiennent, au même titre que les magiciens, au genre humain. Simplement, comme nous, ils sont… Tu peux nous considérer comme une évolution de la race humaine. Une mutation. Au contact de différents facteurs, notamment la magie, certains individus particulièrement réceptifs sont devenus différents. Leur esprit s’aiguisait, ou leur corps. A des époques différentes, plusieurs foyers d’évolution sont apparus tout autour du monde. Nous autres, les magiciens, sommes l’évolution la plus privilégiée. Nous pouvons manipuler une force intangible, une énergie qu’aucun appareil ne peut mesurer, rien qu’en focalisant notre esprit et notre volonté. Bien sûr, nous avons nos limites, mais le prix à payer est dérisoire. Les vampires, eux, ont eu bien moins de chance. Ils payent leur force incroyable et leur regard hypnotique au prix fort : ils sont obligés de se nourrir de sang humain. C’est assez alambiqué, mais disons simplement que notre sang est le carburant qui fait tourner leur puissant moteur. Un carburant vital.

      - D’accord, fit Valentin en profitant de la pause faite par Cédric pour digérer toutes ces informations incroyables. Mais quel rapport avec un vampire vieux de plusieurs siècles ?

      - J’y viens. Schématiquement, on peut se représenter magiciens et vampires comme deux branches diamétralement opposées du genre humain. L’une favorise l’esprit, l’autre le corps. Passons maintenant à une partie plus complexe : la reproduction.

      Valentin haussa un sourcil, mais laissa son ami continuer. Tout ce qu’il entendait en ce moment lui paraissait tout droit sorti d’un livre. C’était complètement démentiel. Mais, il était forcé de le reconnaître, parfaitement réel.

      - Si l’on considère le vampirisme et l’utilisation de la magie comme des virus, c’est plus simple. Commençons par les magiciens. Deux mages qui s’unissent ont approximativement trois chances sur quatre de donner le jour à un bébé qui portera en lui le « virus magie ». Un magicien s’unissant à un humain normal, quelque soit le sexe, a un peu moins d’une chance sur deux de voir ce cas se reproduire. Chez les vampires, c’est à peu près le même constat. Deux vampires ont plus de quatre-vingt dix neuf pour cent de chance de mettre au monde un enfant atteint du « virus vampire ». Mais le ratio en cas de métissage humain/vampire est encore plus faible que pour les magiciens. Moins d’une chance sur dix. Une autre façon de propager le virus chez les vampires – et c’est là une différence majeure avec nous autres – reste la « contamination ». Le procédé, qui consiste en gros à une transfusion de sang vampire chez un humain, aboutit à une mutation complète avec plus ou moins cinquante pour cent de chance de réussite. C’est risqué, mais, une fois changée en vampire, la personne donnera à coup sûr un héritier « infecté » à son compagnon. Tu me suis toujours ?

      Val fit oui  de la tête. Il se demandait où Cédric voulait bien en venir.

      - Bon, continua le jeune magicien. Alors maintenant écoute bien. Vampires et magiciens sont incompatibles. Leur union est complètement stérile, et aucun rejeton métis n’est jamais, jamais venu au monde. De même, la probabilité qu’un magicien devienne un vampire après transfusion est ridiculement proche de zéro. Ah, ais-je oublié de préciser, que, dans le cas où la mutation échoue, elle est mortelle ? Enfin… figure toi qu’il existe une exception.

      - Un vampire magicien ?

      - Ouais, enfin un magicien devenu vampire. Un homme versé dans les arts interdits qui a sévi en France sur plusieurs périodes entre le début du moyen âge et la Renaissance.

      - Ca fait… un sacré intervalle de temps.

      - Ouais. Cet homme a trouvé le moyen de vaincre la mort. Crois le ou pas, mais c’est comme ça : son esprit reste ancré à notre monde. Il ne se dissout pas à la mort du corps. Il peut faire le parasite dans le corps des autres, ou carrément prendre le contrôle. Un cas en tous points unique dans l’Histoire.

      - Heu, tu parles au présent, là ?

      - Finement remarqué, cher partenaire, dit Cédric sans se départir de son sérieux. Tu te souviens de ce qui s’est passé avec la Pierre de la Fée ?

      - Je le sens mal… se contenta de grogner Valentin.

      - Gabriel – c’est son nom – y était enfermé depuis plusieurs siècles. C’est la seule façon qu’on a trouvé pour l’empêcher de nuire : le sceller dans un réceptacle. Une famille de magiciens est chargée depuis de veiller à maintenir le sceau. Mais…

      Val remit tout seul les pièces du puzzle en place. Le meurtre, la Pierre, le type possédé… possédé…

      - Oh, et merde. T’es en train de me dire que quelqu’un a buté cette pauvre vieille pour libérer un esprit vagabond et immortel que nous avons, comme par hasard, croisé lors d’une virée nocturne. C’est ça ?

      - Le cerveau en plus des muscles. Je suis bien tombé.     

 

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   ;D Décidément c'est toujours bien de t'avoir comme lecteur ; rien ne t'échappe. Et dire que je fais la guerre aux fautes d'orthographes et autres bêtises... Enfin, ce sont les risques d'écrire sur un clavier, mes doigts vont trop vite, le correcteur n'est pas éfficace à 100% et je me relit un peu trop brièvement... M'en vais corriger tout ça moi, merci !

   Edit : c'est fait!

 

Bon ben attèle toi à la suite et que ça saute, fichtre !

 

Oui, Monsieur!  :D

 

 

Au rapport... Chapitre 12 bien entamé, encore un chapitre de palabres histoire de mettre le gros du "background" en place. Après on pourra commencer à accélerer un peu la cadence^^. A bientôt, donc !

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Ah, je ne m'attendais pas du tout à ce que ce soit un vampire ce cher Gaby. Un magicien qui plus est, ça promet de valser les combats contre lui ^^

On voit enfin l'histoire se profiler avec ces dernières révélations, ça devient de plus en plus intéressant.

Bon ben attèle toi à la suite et que ça saute, fichtre !

 

Et sinon, quelques petits oublis ou fautes de frappes que tu as oublié dans ta relecture :

 

"les éventuels obstacles songea que" >> y'a pas un bug là ? :P

"et pointa sur repoussant museau" >> avec un rajout de "lui un" ?

"puis se remit à l’aide sur son pouf." >> "à l'aise" plutôt non ?

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  • 5 weeks later...

   Hello, me revoilà après presque un mois de passage à vide^^ Ce petit message pour vous dire que je n'ai pas oublié d'écrire la suite, mais que je manquais simplement d'inspiration (et que je déteste ça !). J'ai commencé à m'y remettre, mais je n'ai pas d'idée précise quant à la date de parution  :P

  Donc pas d'inquiétude, je finirais par poster ce chapitre 12, hein  ;D

 

  En espérant ne pas vous faire attendre encore trop longtemps ; à la revoyure  ;)

 

  EDIT : bon, bon, bon... Ca avance toooooout doucement, mais ça avance -_- . Je suis vraiment naze en ce moment, il faut que je me force à écrire alors qu'en général j'adore ça... Erf, enfin bon ça finira par revenir.

  Oooh que vois-je on a dépassé le cap des 1000 visites sur ce topic ? O_o ça se fête !  :D

  Je ne peux toujours pas promettre de date de parution... Ca pourrait être cet aprem' comme ça pourrait être dans une semaine (j'ai quand même une préférence pour cet aprem', pas vous ? ^^' ). Sur ce, à bientôt j'espère.

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  • 4 weeks later...

  Nous y voilà... Après plusieurs semaines d'attentes, de manque d'inspiration et de manque d'envie d'écrire, voici le chapitre 12... Il était temps, pardi ! Sans tergiverser, voici donc le truc, bonne lecture et à bientôt j'espère pour le numéro 13 ^^

 

______________________________________________________________________________________________________

 

Chapitre 12

 

 

 

 

 

      - Et ce type se balade dans la nature ?

      Cédric acquiesça en secouant la main avec agacement. 

      - Oui, bon, c’est pas comme si on ne faisait rien. Le G.I.S a identifié son hôte et toute l’antenne est mobilisée, à commencer par les meilleurs chasseurs.

      - Hum… fit Val. J’imagine que c’est suffisant.

      - Peut être que oui, peut être que non, rectifia Cédric en secouant un doigt. On dit que Gabriel avait fait pas mal de dégâts du temps où il était libre. Il avait en tête quelque chose comme mettre les vampires aux commandes de la nation.

      - Et lui aux commandes des vampires, termina Valentin. Pourquoi ça ne m’étonne pas ?

      Après un moment de réflexion, il ajouta :

      - Tu penses qu’il veut remettre ça ?

      - Ca se pourrait. Mais rien n’est sûr. Il n’est pas accoutumé à notre époque. Le G.I.S a peur de ce qu’il pourrait faire… et des répercussions.

      - Des répercussions ? répéta Valentin, pas certain d’avoir tout compris.

      - A l’âge de l’informatique, de la vidéosurveillance, et du net, tu penses bien que s’il se met à faire n’importe quoi en plein jour, ou même en plein nuit, on risque vite de retrouver ses méfaits à la une de tous les médias. Les gens commenceront à se poser des questions sur ces choses étranges qui arrivent… D’ailleurs ça a commencé avant même que Gabriel ne soit libéré. Le meurtre et le rituel à la Pierre de la Fée… Pour le moment ils ont réussi à étouffer ça, mais s’il se met à y avoir des évènements bizarres dans tous les coins…

      Valentin hocha la tête. Et dire qu’il se retrouvait embarqué dans cette histoire. Lui qui avait souvent rêvé d’une autre vie, voilà qu’il était confronté à une réalité qui dépassait la fiction…

      - Bon… et nous dans tout ça, on fait quoi en attendant ?

      - Pour l’instant, on parfait ton éducation. Après, on parle de toi et moi à mon père et ensuite… On verra.

      Val vit une drôle de lueur briller dans les yeux clairs de Cédric. Excitation ? Probablement. Il décida de ne pas s’en inquiéter et relança donc le « cours magistral ».

      - D’accord, poursuivons. J’avais envie d’en savoir un peu plus sur les loups-garous…

      - Ah, sourit le magicien. Ce n’est plus d’actualité depuis longtemps, mais pourquoi pas ? Voyons voir… Pour toi, qu’est ce qu’un loup-garou ?

      - Heu… un pauvre type mordu par un loup, ou un loup-garou, et qui se transforme en bête mi-homme mi-loup toutes les pleines lunes pour faire le plein de chair fraiche… J’ai bon ?

      - Pas tout à fait. Tâchons d’éclaircir tout ça.

      Cédric se gratta le menton en faisant mine de réfléchir, puis se lança dans son exposé.

      - D’après ce qu’on en sait, la lycanthropie est une malédiction créée dans l’antiquité par un mage grec particulièrement stupide dont l’Histoire n’a pas retenu le nom. Il y a toute une histoire de vengeance, mais je te passerais les détails –et je ne me souviens plus de tout… Donc, c’est une malédiction. Plus précisément, une maladie modifiée par magie et injectée par divers moyen à l’homme. Ici, c’est le virus de la rage que le magicien grec a modifié. Il en a infecté son ennemi au moyen d’un loup enragé –voilà pour le loup-garou. Mais ce pauvre homme n’avait pas prévu que la malédiction puisse se transmettre aux victimes de sa victime. Bientôt, le virus se répandit à travers le monde. Voilà pour la petite histoire… Passons aux détails plus techniques. D’abord, la victime de la malédiction ne se mute pas en loup. Sa pilosité s’accroit, ses muscles se développent, elle ressent une faim dévorante à l’égard de la chair fraiche, perd toute conscience et inhibition, vit comme une bête sauvage, et adopte un rythme de vie nocturne. Cependant, contrairement à ce qu’on en pense, un lycanthrope ne retrouve jamais forme humaine une fois infecté, et il n’existe d’autre remède que la mort. Quoi d’autre…

      - L’argent, l’aiguilla Val.

      - Ah, oui, dit Cédric en claquant des doigts. Croyance populaire. N’importe quelle blessure suffisamment sérieuse –et il faut y aller, quand même ; peut venir à bout d’un lycanthrope. Pas besoin de balles en argent.

      - Je vois… Bon, et si on passait à quelque chose de plus pratique ? Je ne sais pas moi, genre l’histoire du G.I.S, son fonctionnement, tout ça…

      - D’acc’, fit Cédric. Concernant l’histoire, ça ne va pas être bien dur. On sait qu’il y a toujours plus ou moins eu des magiciens qui protégeaient les humains dans l’ombre. Parfois tout seul, parfois en groupe. De ce point de vue on s’est toujours débrouillé. Le premier véritable organisme officieux de magiciens a été fondé en Angleterre vers le milieu du quatorzième siècle. S’en sont suivis divers petits ordres et regroupements dans les pays européens. Pour ce qui est de la France, on date la création de l’ancêtre du G.I.S à Octobre 1789. Il a ensuite disparu sous les empires, puis est réapparu aux alentours de 1946. C’est finalement en 1960 qu’il a pris le nom de Groupe d’Intervention Surnaturel. Son fonctionnement n’a plus vraiment varié depuis.   

      - Bon, et comment ça marche ?

      - Comment ça marche, comment ça marche… grogna Cédric. T’en as de bonnes, toi ! Tu pourrais pas poser des questions plus précises ?

      Des questions plus précises ? Val haussa un sourcil. Il ne savait quasiment rien de cette organisation et il y a encore quelques jours ne savait même pas qu’elle existait… Voyons voir, que lui avait dit Cédric… ah, oui !

      - Tu as dit que vous protégiez les hommes des créatures magiques… Mais même si vous agissez dans l’ombre, vous êtes bien obligés d’aller sur le terrain, nan ? Alors comment vous faites pour vos enquêtes ? Vous vous faites passer pour la police ?

      Cédric grimaça.

      - Question très pertinente. En fait, la plupart des acolytes et quelques magiciens travaillent de près ou de loin dans les forces de l’ordre… Comme ça, on est rapidement au courant si quelque chose d’étrange se passe. Le gros des mages, eux, peuvent agir sous diverses couvertures. Ca va du bibliothécaire au pharmacien, en passant par le statisticien, l’ophtalmo, le dentiste et le médecin généraliste.

      - Je vois. Mais vous devez bien avoir un lieu de réunion… Comment t’as appelé ça, déjà ?

      - L’antenne, lui rappela Cédric. Pour le département du Var, elle se trouve ici, à Draguignan. La couverture utilisée est celle d’un cabinet d’experts juridiques et judiciaires. Bien sûr, tous ceux qui y travaillent sont autant calés en Droit que n’importe quel « véritable » juriste.

      Val tiqua. Il venait de comprendre pourquoi Cédric poursuivait des études de Droit. Une discussion sur « le cabinet » de son père revint en mémoire au jeune homme… Cédric lui avait même laissé entendre qu’il pourrait le pistonner si ça l’intéressait. Bon Dieu, il était déjà en train d’essayer de l’entraîner dans cette histoire ! Val secoua la tête de dépit.

      - Quoi ? fit Cédric.

      - Rien. Je me disais que t’es un mec très insistant.

      Devant la mine interloquée de son ami, Val retint un ricanement et secoua la main, faisant signe à Cédric de poursuivre son explication. Celui-ci restant figé, Val se résigna à reprendre les choses en main.

      - Heu… Et si tu me parlais un peu du duo qu’on est censé former ? Tu m’en as déjà dit deux mots, mais si tu pouvais approfondir…

      - Ouais, dit Cédric d’un ton aussi suspicieux que son regard. Pour commencer, sache que le Groupe ne se compose pas uniquement de binômes magicien/acolyte. Les magiciens aux pouvoirs les moins développés s’occupent essentiellement de tâches administratives, ou des phases d’enquêtes les plus anodines. A l’échelon supérieur, il y a ceux que l’on appelle les Traceurs. Une fois la présence de créature confirmée, ils restent sur le terrain et la localisent. Ils agissent seuls et on généralement des pouvoirs allant de moyen à forts. Une fois la créature localisée et sa nature déterminée, les Chasseurs entrent en jeu. C’est là que le binôme arrive : un magicien d’élite et un acolyte parfaitement entraîné, aptes à faire face à n’importe quelle situation.

      - Magicien d’élite, hein ? rit Valentin. Tu vises pas le dernier échelon !

      - En toute modestie, je sais que j’en ai le potentiel, répondit Cédric avec un haussement d’épaule nonchalant.

      Puis, en se penchant vers Val, un index raide pointé sur sa poitrine, il ajouta :

      - Je sais que toi et moi en avons le potentiel.

      Ce fut au tour de Valentin d’avoir un haussement d’épaule.

      - Je suis flatté par tant de confiance, mais je te rappelle que je suis plus que rouillé. Je dois encore savoir me défendre, mais…

      Cédric se leva subitement.

      - Allons vérifier ça tout de suite.

      - Hein ? On va où ?

      - Voir Francis… Il va te dérouiller un peu.

      Valentin se leva doucement, une grimace sur les lèvres. 

      - Je préfère ne pas demander dans quel sens je dois prendre ça…

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

      Gabriel, repu, décida de trouver un endroit où se reposer. Son corps d’emprunt ne s’était pas encore adapté à magie, et il lui semblait que le simple fait d’avoir recours à ses capacités de vampire l’avait vidé de ses forces. Le goût métallique, cuivré du sang chaud et l’incroyable sensation de plaisir qu’il avait éprouvé quelques instants auparavant avait un moment chassé ces troubles, mais voilà qu’ils revenaient à la charge. Il lui fallait se reposer.

      Adossé contre un arbre, sur le versant d’une colline boisée qui surplombait la route, il ferma les yeux et se plongea dans les souvenirs de Joachim. Il étouffa les protestations faiblardes du jeune vampire et fini par trouver ce qu’il cherchait : une adresse, un logis, un itinéraire. Il trouva enfin un sens à la présence de la clef qui se trouvait dans la doublure de son manteau et qu’il avait, jusque là, complètement négligée.

      Joachim continuait de protester. Il utilisait des mots inconnus de Gabriel, comme « caméras », ou encore « informatique ». Il avait l’air alerté.

      - Du calme, damoiseau, chuchota Gabriel en rouvrant les yeux. Personne ne peut savoir que toi et moi ne faisons qu’un, pas vrai ? Qui pourrait même s’en douter ? Quand bien même, qui pourrait s’opposer à moi ?

      De nouvelles protestations, plus véhémentes, se soulevèrent sous le crâne de Gabriel. D’une impulsion nonchalante, il les relégua loin à l’arrière plan. Puis, quittant le confort relatif du tronc d’arbre, il se mit en marche. D’après ses estimations et celles de Joachim, il était parti pour une vingtaine de minutes de trajet.

      Ses pas le ramenèrent bien vite en ville où, en cette belle fin d’après midi, les rues étaient emplies de monde. Tout se mêlant à la foule ou en la fendant à grandes enjambées, il laissa son regard glisser et s’arrêter sur les femmes qui croisaient son chemin. Ah, il y avait quelques bons côtés à se voir réveiller quelques siècles plus tard. Gabriel avait toujours su que les femmes finiraient par obtenir ce qu’elles désiraient. Même à son époque, il était facile pour une damoiselle qui savait user de ses charmes de faire tomber un homme à genoux. Il avait toujours eu tendance à considérer les jolies femmes avec méfiance. On pouvait trouver une vraie diablesse dans un écrin de douceur et de velours. Avec ce qu’elles avaient réussi à obtenir entre temps, ça devait être encore plus vrai aujourd’hui.

     « Pas de manière générale, mais ça se repère facilement » lui confirmèrent les souvenirs de Joachim.

      Gabriel sentait qu’il allait se plaire à traquer ses proies, à les séduire, à leur tourner autour, à faire semblant de céder. Il se doutait que ça n’aurait rien à voir avec les paysannes si crédules qu’il emprisonnait dans ses rets en un rien de temps. Ah, oui… Il allait follement s’amuser.

      Il venait de pénétrer dans les vieux quartiers de la ville quand son instinct lui envoya une série de petits avertissements. Il se sentait surveillé. Jetant discrètement un regard par-dessus son épaule en faisant semblant d’admirer l’architecture, il ne remarqua pourtant rien de suspect. De fait, il ne remarqua rien du tout. La rue dans son dos et en face de lui était vide. Il n’y avait personne aux fenêtres. Le seul bruit qu’il entendait était le concert des voitures, la clameur de la ville alentour. Mais dans cette rue, rien.

      Ca sentait le traquenard. Et Gabriel détestait ça.

      - Il y a quelqu’un ici ? Eh-oh !

      Aucune réaction. Aussi bien dans la rue qu’aux fenêtres des bâtiments. Et pourtant, il avait mis toute la force de la voix de Joachim à contribution.

      - Peste ! jura-t-il en reprenant sa route à grands pas.

      Il décida que rester trop longtemps dans cette rue risquait de ne pas s’avérer profitable, aussi finit il par trottiner en direction du bout de la rue. Soudain, deux silhouettes déboulèrent d’un croisement plus haut, s’arrêtant côte à côte au milieu de la rue. Il s’arrêta brusquement.

      L’esprit embrumé de Joachim réagit aussitôt. Gabriel le laissa s’exprimer.

      L’homme brun de droite, grand et longiligne, avec ses petites lunettes aux verres rectangulaires, son visage étroit mangé par la barbe et son costume couleur crème, s’appelait Nathan Rose. Celui de gauche, de taille moyenne, au visage anodin et aux épaules larges, n’avait de marquant que la couleur flamboyante de ses cheveux qu’il coupait très court. D’après les souvenirs de Joachim, son nom était Damien. Damien Darmon.

      Il s’agissait de nouveaux arrivants. Rose le mage et Darmon l’acolyte ; un duo de Chasseurs qui avait pris ses quartiers dans le département quelques mois auparavant seulement. Joachim ne savait pas grand-chose d’autre sur eux, si ce n’est qu’ils semblaient avoir de bons résultats.

      Alors c’était ça ? Un grand sourire se dessina sur le visage de Joachim. Les magiciens l’avaient finalement retrouvé. Il avait cru pouvoir disposer de plus de temps avant la confrontation. Visiblement, il avait bien des choses à apprendre sur cette nouvelle époque. Qu’à cela ne tienne, il avait envie de voir ce que donnaient les magiciens d’aujourd’hui. Bien entendu, il ménagerait son corps ; il n’avait pas envie de perdre un hôte aussi confortable.

 

 

      En face, Nathan et Damien échangèrent un regard. Nathan redressa ses lunettes sur l’arête de son nez à l’aide de son majeur, geste qui indiquait une contrariété.

      - Pas de doute, c’est notre homme. Son aura ne trompe pas.

      - Pourquoi est ce qu’il sourit comme un con ? grogna Damien. On dirait que ça l’amuse de nous voir débarquer.

      - C’est probablement le cas. N’oublie pas qu’on est là pour le ralentir en attendant les renforts. Et que le sort que les Traceurs ont jeté n’affecte que cette rue et les maisons alentours.

      - Ouais, ouais. Mais à voir sa tronche, ça m’étonnerait qu’il ait envie de se barrer tout de suite.

      Nathan Rose se fendit d’un soupir. C’était toujours les nouveaux qui devaient faire le sale boulot. 

 

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  • 3 weeks later...

Petite "piqûre de rappel" (autant pour vous que pour moi, en fait^^) : la suite arrive, bientôt j'espère. Les idées sont en place, me reste plus qu'à chorégraphier un peu de baston et à écrire le tout et ce sera dans la boite.

D'ailleurs, comme j'ai deux semaines de pseudo-vacances, je pense que j'aurais largement le temps d'écrire entre mes révisions. Faut juste que je m'y mette, en gros xD.

  Sur ce je vous laisse et vous donne rendez-vous pour le Chapitre 13, dans pas trop longtemps si tout se passe bien. A tchao  ;)

 

  Edit : Yataaaaa suite à un afflux massif d'inspiration aussi soudain que passager, je viens de terminer le chapitre \o/

          Sans plus attendre voici le Chapitre 13... Brrr 13 ça porte malheur nan ? Heu bref voici le machin :

 

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Chapitre 13

 

 

 

 

 

      Gabriel sourit. Seulement deux ? Etait-ce là tout ce qu’on avait envoyé pour l’arrêter ? Pensait-on réellement qu’il était aussi… faible ?

      Son sourire se muant en grimace de rage, il libéra autant de pouvoir que son corps inexercé le lui permit. Les paroles d’une incantation qu’il n’avait plus prononcée depuis des siècles lui revinrent soudainement.

      - Ténèbres insondables, ombres vengeresses, que votre sombre pouvoir répande la nuit. Eclair d’ombre.

      Il était vraiment rouillé… Prononcer une si simple incantation à haute voix, c’était pitoyable. Mais la magie répondait à l’appel, se rassemblant entre les doigts de sa main tendue. Elle pulsa dans sa paume, petit nuage d’ombre qui semblait aspirer toute lueur autour de lui. Quand il prononça les deux derniers mots de son incantation, le nuage se mua en une mince lame d’ombre qui fusa droit sur Rose. Le pouvoir relâché le fit frissonner, tandis que le sortilège traversait la distance qui le séparait de sa cible en un instant, suivit d’un bruit assourdissant.

      Nathan Rose leva une main en barrage, ses sourcils froncés de concentration sous ses lunettes. La lance d’ombre stoppa sa course un mètre devant lui, arrêtée par une barrière invisible. Les deux magiciens luttèrent alors, sortilège contre sortilège. Les deux pouvoirs, en se rencontrant ainsi, dégagèrent une forte bourrasque.

      - Ca ira ? demanda Damien.

      - Pas de problème… Tient toi prêt, répondit Nathan en levant la main droite, index et majeur dressés. Maintenant !

      Gabriel ne comprit pas ce qui se passa. En face de lui, Rose leva son autre main et libéra un deuxième sort. Venant s’ajouter à la barrière, il brisa l’éclair d’ombre et explosa plus loin, provoquant une lumière intense, insoutenable. Gabriel dut détourner les yeux. Sa magie était-elle aussi faible ?

      Ce faisant, son sens magique l’avertit qu’une aura se déplaçait à toute vitesse dans sa direction. Se retournant en direction de la lumière aveuglante, une main devant les yeux, il eut la surprise de voir Damien Darmon lui sauter dessus, genoux en avant.

      Comment était-il arrivé ici aussi vite ?

      Le coup lui fit aussitôt oublier cette question. Heurté en pleine poitrine par les genoux de Darmon, il fut projeté en arrière et fit un roulé-boulé sur les dalles de pierre qui pavaient la rue. Le corps de Joachim, solide et visiblement entraîné, ne ressentit aucune douleur et réagit sans que Gabriel ne formule la moindre pensée.

      Son roulé-boulé désordonné se mua en roulade arrière, et il se retrouva sur ses pieds en un clignement de paupière, alors que Darmon revenait à la charge. Bien sûr, Gabriel était toujours face à la lueur aveuglante du sort jeté par Rose, ce qui l’empêchait de distinguer clairement les mouvements de son adversaire.

      De fait, il reçut un violent coup de pied retourné à l’abdomen, presque immédiatement suivi d’un avant-bras qui fusa vers son cou. Laissant jouer les réflexes de Joachim, Gabriel intercepta le coup de Darmon et lui agrippa le bras. Tirant sur celui-ci, il plia l’acolyte en deux et il flanqua son tibia dans les côtes, avant de l’envoyer au sol d’une bourrade.

      Darmon se rétablit sans mal, poussant un grognement de douleur en se massant les côtes. Gabriel s’autorisa un petit sourire ; désormais, c’est lui qui avait l’aveuglante lueur dans le dos. Mais d’ailleurs… Que faisait Rose ?

      En avisant le petit sourire en coin fiché sur les lèvres de l’acolyte aux cheveux roux, Gabriel tiqua. C’est alors qu’une voix grave s’éleva dans son dos.

      - Autumn wind, light of a rising sun, catch the monster in your brightening arms. The demon hunter’s net. 

      Qu’est-ce que c’était que cette langue ? Gabriel songea à demander aux souvenir de Joachim, mais il n’eut pas ce loisir.

      Alors que la lueur surnaturelle se dissipait enfin, Rose apparut. Ses deux bras étaient dirigés vers Gabriel, et brillaient étrangement. Autour des membres étaient enroulés ce qui semblait être quatre serpents de lumière, dont les têtes oscillaient de gauche à droite en fixant leur proie.

      - En avant… susurra Nathan Rose.

      Et l’enfer se déchaina. Les quatre serpents fondirent sur Gabriel, dégageant une forte aura qui électrisait l’air. Le vampire esquiva le premier d’un bond sur le côté, et le sortilège fendit les dalles en heurtant le sol. Tout en se dirigeant au pas de course vers son adversaire, Gabriel se baissa pour éviter l’assaut d’un deuxième serpent qui lui fonçait sur la tête, gueule grande ouverte.

      C’était étrange… Ce Rose visait si mal que ça ? Et puis, pourquoi une incantation dans une langue étrangère, s’il ne cherchait qu’à l’attaquer de front… ? Ce genre de manœuvre avait généralement pour but d’empêcher le mage ennemi de prévoir un contre…

      Sautant par-dessus le troisième serpent, Gabriel en arriva à la conclusion qui s’imposait : c’était un piège. Stoppant sa course, il se concentra et esquissa des gestes circulaires autour de lui avec ses mains.

      Juste au bon moment. Sa sphère de protection se déploya quand Nathan Rose fit revenir ses serpents sur sa proie dans le but de l’encercler et l’immobiliser. Ils se heurtèrent à une barrière de lumière et l’entourèrent sans pouvoir l’atteindre.

    Il l’avait échappé de justesse. Mais comment allait-il se sortir de là ? Toujours rattachés aux poignets de Rose, les serpents de magie continuaient de recouvrir la sphère de leurs longs corps de pouvoir pur. Malgré sa protection, il allait se retrouver coincé, et les magiciens allaient appeler du renfort si ce n’était pas déjà fait.

      Pour couronner le tout, il ne pouvait pas user de ses pouvoirs comme il l’entendait, au risque de tuer son corps d’emprunt. Il jouait vraiment de malchance ! Si ça continuait ainsi, il allait vraiment devoir quitter le corps de Joachim…

      « La malchance n’y est pour rien », lui reprocha soudainement l’esprit de Joachim. « Tu n’as pas tenu compte de mes avertissements, et c’est entièrement de ta faute si ton ego… »

      - Ta gueule, salopard !

      Rageur, Gabriel chassa Joachim loin dans les méandres de son esprit. Il avait autre chose à faire que d’écouter les récriminations d’un fouille-merde qui ne considérait pas le fait de lui servir d’hôte comme il se devait. Il aurait dû être honoré de servir le grand Gabriel !

      Lâchant la bonde à sa colère, Gabriel libéra une forte dose de pouvoir qu’il injecta directement dans sa sphère de protection. Surchargée d’énergie, celle-ci implosa en emportant avec elle le maléfice lancé par le Chasseur.

      Faisant jouer ses muscles de vampire, Gabriel effectua un saut prodigieux qui l’amena sur le balcon d’un immeuble sur sa droite, au deuxième étage. Il s’apprêtait au sauter encore en direction du haut quand Nathan lui agrippa la jambe gauche à l’aide d’un nouveau serpent de lumière.

      - Tu vas rester par ici, mon ami.

      Et il envoya une décharge magique, qui remontant le long du sortilège, tétanisa Gabriel et le fit s’effondrer sur le balcon.

      - Tsss, siffla Rose. Ca va me prendre beaucoup d’énergie pour le descendre de là. 

      Un bruit de course attira soudain l’attention du magicien. Il écarquilla les yeux juste à temps pour voir son coéquipier se jeter sur lui.

    Le sortilège se rompit dans une pluie de pétales de lumière avant de disparaître. Rose et Darmon roulèrent sur le côté quand les détonations retentirent et que les balles ricochèrent sur les pavés, à l’endroit où ils s’étaient tenus un instant auparavant.

      Damien sortit son arme de service et tira deux coups au jugé dans la direction des agresseurs. Pendant que ceux-ci se mettaient à couvert, lui et Rose se relevèrent et coururent se mettre à couvert dans l’encadrement d’une porte.

      - Qu’est ce que c’est que ce bordel ? jura Nathan en reprenant son souffle. La protection est pourtant active.

      - Peut-être bien, fit Damien en se penchant pour jeter un coup d’œil, mais ça n’empêche pas qu’on se fasse canarder.

      - Mais par qui, nom de dieu ?

      Une nouvelle salve de pistolet mitrailleur s’abattit autour d’eux, et Damien rentra sa tête à l’abri.

      - Cinq hommes. Cagoulés, et tous armés. Vêtements noirs, aucun signe distinctif. Tu peux nous faire une protection qui résiste aux balles ?

      - Sans problèmes, assura Rose. Mais je ne pourrais rien lancer d’autre tant que je la maintiendrais.

      - Pas grave. Faut juste que tu fasses diversion pendant que je m’occupe de leur cas.

      Rose hocha la tête. Une nouvelle salve crépita tandis qu’ils entendaient leurs assaillants progresser dans la rue.

      - A ton avis, qui c’est ? demanda Damien en vérifiant le chargeur de son pistolet automatique.

      - Ca me semble évident, répliqua le magicien. Vampires.

      - Et merde. Bon, prêt ?

      - Quand tu veux.

      Darmon leva sa main gauche, les doigts dressés. Puis il commença le compte à rebours. De son côté, Rose marmonna une incantation.

      - Cinq ! Maintenant, tu files vers le fond de la rue, allez !

      Nathan obtempéra en quatrième vitesse. Aussitôt, leurs agresseurs reprirent le mitraillage en règle. Darmon se laissa tomber à genoux et attendit.

      Rose zigzaguait, les balles lui passant à côté ou rebondissant contre son bouclier invisible. Soudain, l’un des tireurs bondit dans le champ de vision de l’acolyte, sur un balcon près de Gabriel. Première erreur.

      Damien ouvrit le feu, pressant trois fois la détente. Son pistolet 9min cracha trois douilles qui tombèrent en tintant sur le sol, tandis que les balles fondaient sur leur cible. Les deux premières touchèrent le vampire en pleine poitrine, la troisième passant au-dessus du corps qui s’affaissait contre le mur.

      Presque aussitôt, l’acolyte se remit à l’abri. Une salve de balles vint d’écraser contre le mur à côté de lui, le couvrant de poussière et d’échardes de pierre.

      - Nathan ! Par ici !

      Le magicien, qui continuait de se faire tirer dessus par au moins deux vampires, fit brusquement demi-tour et revint en courant se placer aux côtés de son équipier, interceptant les balles qui visaient ce dernier.

      - On va pas pouvoir gagner ce coup-ci.

      - Ouais, confirma Nathan. Ils sont trop nombreux et trop bien armés. Ils nous abattraient dès la protection levée, et tant que tu restes dedans, tu ne peux pas tirer.

      Ce faisant, les tirs avaient cessé. Les tireurs rechargeaient probablement à l’abri.

      - Qu’est ce qu’on fait, alors ?

      - On observe.

      Et, toujours protégés par le sort de Nathan, ils sortirent du couvert de l’encadrement de la porte et se placèrent au milieu de la rue. Sur son balcon, le vampire que Damien avait abattu se redressa et les mit en joue.

      - Gilets pare-balles, nota l’acolyte en rangeant son arme.

      Les quatre autres commandos se mirent à découvert et avancèrent, tenant le duo en respect. Puis, sur un geste de celui qui était en tête, deux d’entre eux bondirent sur le balcon où Gabriel gisait, toujours inconscient. Passant ses bras autour de leurs épaules, ils redescendirent d’un bond dans la rue, aux côtés de leurs compagnons qui braquaient toujours leurs armes sur les Chasseurs. Le cinquième les rejoignit également d’un bond souple.       

      - C’est bien ce que je pensais, remarqua Nathan Rose. Ils ne sont là que pour Gabriel. Nous tuer n’entre pas dans leurs priorités.

      - Dommage. Je sais pas toi, mais j’aurais préféré finir truffé de plomb plutôt que de subir ce que le patron nous réserve. M’étonnerais qu’il apprécie notre échec.

      - On fait ce qu’on peut. Qui aurait pu prévoir qu’une bande de fanatiques allait passer à l’action ?

      La bande en question se replia prestement. Ceux qui portaient Gabriel disparurent en courant, escortés par un troisième vampire, tandis que les deux autres s’en allaient à reculons, les Chasseurs dans leur ligne de mire. Bientôt, Rose et Darmon se retrouvèrent seuls au milieu de la rue.

      - Juste une question, fit Damien tandis que son comparse levait la protection magique.

      - Hum ?

      - Comment ils ont bien pu faire pour passer la protection ?

      Rose réfléchit à la question. Plusieurs Traceurs s’étaient positionnés autour de la zone à délimiter et avaient uni leurs pouvoirs pour effectuer un sortilège complexe, qui détournait l’attention des gens de la zone protégée, et étouffait entre autres tout bruit en provenant. Pour ouvrir une brèche, il aurait fallu détourner l’attention d’un des Traceurs et en profiter pour passer, ou bien même l’abattre.

      Cependant… Nathan n’avait senti aucune fluctuation dans le sort depuis que les Traceurs l’avaient lancé.

      - Oh, réfléchit-t-il tout haut. Peut-être étaient-ils déjà dans la zone quand le sort a été lancé.

      - Tu veux dire qu’ils nous suivaient ?

      - Ou qu’ils suivaient Gabriel. Enfin bon, le résultat reste le même.

      Du bout de son majeur, Nathan redressa ses lunettes. La situation empirait. Et le patron n‘allait pas aimer ça.

      Non, le patron n’allait vraiment pas apprécier. Et il avait fallu que ça tombe sur les nouveaux. Quelle malchance. 

 

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Bien, fort fameux ton machin. Nous n'avons que faire des superstitions, chapitre 13 ou pas, il reste très bon.

Belles scènes d'action. Orochimaru aurait-il été ta muse pour ce sortilège serpentin ? ^^

Il ne leur reste plus qu'à trouver un autre bon sortilège pour survivre à l'assaut de leur superieur hierarchique :P

En espérant que l'inspiration continuera d'affluer !

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Ouais il va falloir qu'ils préparent un sacré plan d'action en attendant que le patron redescende de Paris ^^

   Concernant le sort des serpents, je n'y avais pas pensé comme ça mais c'est vrai qu'il y a un petit côté Oro dans tout ça... Même si, à la base, je m'étais inspiré d'une carte du jeu Magic, intitulé "rets du jour et de la nuit" (ou un truc comme ça) qui avait pour illustration un magnifique serpent de lumière. Mais maintenant que tu me le dit j'ai du inconciemment faire un mix des deux xD

D'ailleurs, pour les anglophobes (et il doit y en avoir^^), je vous mets ici une traduction de l'incantation de Nathan; ça donne :

  " Vent d'automne, lumière d'un soleil levant, capture le monstre dans tes bras lumineux/aveuglants. Le filet du chasseur de démon."

 

  Merci pour ce commentaire, ça fait toujours chaud au coeur ! D'ailleurs, je pense poster le chapitre 14 avant la fin des vacances, parce qu'en ce moment ça tourne pas mal dans le court bouillon qui me sert de cervelle :P

  Voilà, à bientôt j'espère.   

 

   EDIT du soir, bonsoir : chapitre 14 bien avancé, j'ai écrit à peu près la moitié à l'heure ou je vous parle. Ce sera un chap de transition... ben oui il peut pas y avoir de l'action tout le temps hein >_<. Mais rassurez vous maintenant que tout se met en place, on va pouvoir entrer dans le vif du sujet. Enfin bref, il ne devrait pas tarder à être sur vos écran. Sans doute ce week end.

   Sur ce, bonne nuit ^^

      EDIT 2 : nous y voilà, bonne lecture ( et à vos commentaires :P) ;)

 

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Chapitre 14

 

 

 

 

 

      - Tu n’es pas au niveau.

      C’est par cette demi-douzaine de mots que Francis, l’acolyte de Jean Altier, avait mis fin à la séance d’entraînement à laquelle Valentin s’était soumis.

      Ils s’étaient battus au dehors, sur un carré de tatamis de cinq mètres sur cinq surmonté d’un abri de tente. Pendant ce temps, Cédric les avait observés du bord de la piscine.

      Val était rouillé, et sacrément. Il avait conservé d’excellents réflexes, d’après Francis, mais il sentait qu’il avait perdu de sa rapidité et de sa force. Ses coups étaient précis mais trop mous, ses mouvements fluides mais trop lents. C’est à peine s’il avait pu mettre en difficulté l’acolyte de père Altier. Celui-ci évoluait avec grâce et assaillait son jeune adversaire de coups. Il pratiquait une forme de savate visiblement axée self-défense. 

      Avec ses restes de nippon kempo, Val n’avait récolté que des bleus. Conclusion du vainqueur :

      - Tu as grand besoin d’entraînement.

      Sans blague ? Après cinq ans d’arrêt complet, ça paraissait logique… Cédric s’était-il vraiment attendu à ce qu’il botte le train d’un professionnel ?

      - Je sais, lâcha-t-il en remettant ses chaussures. Il va falloir que je m’y remette.

      - Ca vaut mieux, oui. Cédric, si vous voulez passez l’examen du G.I.S, il doit…

      - Oui, oui, je sais. Mais j’ai confiance en ses capacités. Il sera au point.

      Val grimaça.

      - Je te remercie d’avoir confiance pour deux…

      - Bah ! sourit Cédric. T’es monté jusqu’au championnat de France quand t’avais quinze ans… Les résultats parlent d’eux même !

      - Comment tu sais ça, toi ?

      - Les joies du Net…

      Une sonnerie de téléphone résonna soudain, interrompant la discussion. Francis ramassa la veste qu’il avait abandonnée avant le combat, et sortit un portable dernier cri d’une poche dans sa doublure. Il décrocha, après avoir haussé les sourcils en voyant sur l’écran externe qui était son correspondant.

      - Sorel, j’écoute.

      Val entendit indistinctement la réponse. Bah, ça ne le concernait probablement pas.

      - Oui, et… ? … Il a quoi ?! … Oui. Oui.

      Francis eut un ricanement désabusé en écoutant son interlocuteur.

      - C’est à vous de lui rapporter la bonne nouvelle, Marin. Vous avez son numéro. Ouais, vous allez en prendre pour votre matricule, même si c’est Rose qui était sur place. Après tout, c’est vous le chef, non ? … Bonne chance.

      Et il raccrocha, avant d’adresser un regard blasé à Cédric et Val, qui attendaient la suite.

      - Il se passe quoi, là ? fit Valentin.

      Francis Sorel avisa tour à tour Cédric et son ami, hésitant vraisemblablement à divulguer des informations en présence du second. Puis, haussant les épaules, il déballa son sac.

      - Il y a eu un petit accrochage avec Gabriel en centre ville…

      - Et ?

      Francis écarta les bras :

      - Rose et Darmon sont arrivé sur place et l’ont maîtrisé, mais figure toi qu’il a reçu de l’aide.

      Cédric laissa échapper une exclamation de surprise dans un provençal très imagé.

      - Des vampires, précisa l’acolyte ; tout un joli petit commando bien armé. Ils ont tenus les Chasseurs en respect avec leurs calibres et hop, ils se sont barrés avec l’autre psychopathe.

      Nouveau juron provençal.

      - Tu l’as dit, fiston. J’imagine déjà la tête de ton père quand il va l’apprendre… et celle qu’il fera après en avoir informé l’Autorité Centrale. Le seul point positif, c’est que maintenant on sait que Gabriel n’a pas encore retrouvé tous ses pouvoirs.

      - Comment on le sait ? s’enquit Cédric.

      - Crois-moi, mon garçon… Il aurait fallu bien plus qu’un duo de Chasseurs pour l’arrêter s’il avait été en forme. Enfin, quoi qu’il en soit…

      - Ca va chauffer, remarqua Val. Mais…

      Cédric se tourna pour lui jeter un regard interrogateur. Quand Val vit que lui et Francis attendaient qu’ils développent, il toussota et leur exposa ses pensées.

      - Je me disais, maintenant que des vampires sont intervenus pour le mettre en sécurité, et ce que ce ne sont pas ces mêmes personnes qui l’ont libérées ?

      Cédric fronça les sourcils, et Francis adopta un air grave.

      - Si ça pouvait être aussi simple…

      - Tu te souviens ce que je t’ai dit sur la magie et les vampires ? lui demanda Cédric.

      - Très bien.

      - Bon. Libérer Gabriel de sa prison a nécessité un sortilège. Et ceux qui gardaient la pierre cette nuit là ont subi un assaut magique. Par conséquent…

      Tout se goupilla instantanément dans l’esprit de Val.

      - Un magicien… C’est un magicien qui l’a libéré. Mais…

      - Pourquoi ? finit Sorel. C’est une des questions à laquelle nous essayons de répondre. Enfin, avec cette chasse aux sorcières, et maintenant l’intervention de vampire… J’ai bien peur qu’on ne puisse pas se concentrer sur ce point précis de l’affaire. Le plus important, pour l’instant, c’est Gabriel.

      - Ouais, j’me doute.

      Il se tourna vers Cédric.

      - Bon, je pense que ce sera tout pour aujourd’hui ?

      - Ouais. On se fera un autre cours la prochaine fois.

      - D’acc’. Bon, ben je vous laisse alors… Francis, Céd’…

      Il le salua d’un hochement de tête et pris le chemin de la sortie. Ce faisant, il consulta sa montre. Même pas 17h, hein ? Il avait largement le temps de se préparer.

      Alors qu’il s’éloignait, Cédric lança au compagnon de son père :

      - Qu’est ce que t’en penses ? 

      - Il y a du potentiel. Renvoie-le moi quelques fois par semaine, en plus de son entraînement personnel, et on pourra en tirer quelque chose de satisfaisant.

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

      Gabriel reprit ses esprits, son regard tombant sur un plafond uniformément blanc. Aussitôt, la douleur qui vrillait ses tempes et l’ensemble de ses muscles se rappela à lui.

      - Par tout ce qui est saint ! jura-t-il en se redressant.

      Le corps de Joachim ne s’était pas encore habitué à l’usage de la magie, et supportait toujours mal un tel surplus d’énergie. Gabriel estima alors à environ un mois son temps de rémission totale, si ça continuait sur cette voie.

      Mais, plus important, où était-il ? Il n’avait plus souvenir que du moment où il s’apprêtait à bondir de balcon en balcon, quand le sorcier lui avait envoyé une décharge. Après, le trou noir.

      Se frottant la nuque, il jeta un regard circulaire sur la pièce où il s’était réveillé. Elle était petite, blanche, sans rien d’autre sur les murs que quelques tâches d’humidité dans les coins et au plafond. La seule lumière provenait d’une seule et unique fenêtre, qui lui faisait face, obstruée par un rideau de couleur claire. Le lit, en fait un matelas posé à même le sol en carrelage froid, constituait l’unique mobilier. Hormis la fenêtre, la seule autre sortie était une porte au milieu du mur à gauche du lit.

      Quel genre de cellule était-ce là ? Encore mieux, si ce n’en était pas une, où était-il ? Comment, et pourquoi ?

      Toutes ces questions lui firent tourner une tête déjà abrutie par une solide migraine. Poussant un grognement à la limite du bestial, il se leva et tituba jusqu’à la porte. La poignée tourna facilement, et le battant bascula sur ses gonds.   

      De l’autre côté, dans un salon bien meublé, cinq personnes se figèrent à son entrée. Trois hommes et deux femmes, tous vêtus de noir des pieds à la tête. Gabriel ressentit aussitôt l’appel du sang. Des vampires.

      Voilà qui changeait la donne.

      - Il va falloir que vous m’expliquiez vite ce qu’il se passe, lâcha-t-il sur un ton qui ne souffrait aucune contestation.

      C’est une petite et menue jeune femme qui se leva, quittant d’un bond un confortable fauteuil. Elle avait de longs cheveux ondulés d’un noir de jais, regroupés en chignon à l’arrière de son crâne. De longues boucles venaient lui chatouiller la nuque à chaque mouvement. Ses traits délicats et la pâleur de son teint contrastait avec la dureté qu’on lisait dans ses grands yeux sombres. Gabriel sourit.

      Au fond de lui, Joachim pesta.

      « Jennifer… Qu’est ce que tu as fait ? »

      - Vas-y, Jennifer, lança Gabriel avec un large sourire. Explique-moi tout ça !

      Elle se figea, les yeux écarquillés. Elle fixait Gabriel – non, Joachim, réalisa-t-il – d’un regard à la fois interrogateur et apeuré.

      - C’est toi, Joa…

      - Erreur. Je suis Gabriel. Et je comprends à ton attitude et à celle de mon charmant hôte que vous vous connaissez… plutôt bien… et depuis presque six ans. Première soirée un 15 Avril à…

      - S’il vous plait, le coupa-t-elle. On pourrait… passer à autre chose ?

      - D’accord, Jennifer, convint Gabriel. Je t’écoute. Explique-moi pourquoi je me retrouve chez toi et ta bande de joyeux drilles plutôt qu’entre les serres des magiciens. Explique-moi tout… et bordel de Dieu, quelqu’un pourrait-il faire quelque chose pour ma tête ?

      Surpris, un des vampires se précipita dans une pièce attenante au salon et en revint avec un grand verre d’eau et deux étranges petites choses blanches.

      «  Ce sont des médicaments », lui expliqua Joachim. « Sans doute des comprimés contre la douleur et le mal de tête. Avale-les directement avec de l’eau

      - Oh, formidable.

      Le fait de voir cet homme surgi du moyen-âge engloutir deux comprimés sans poser de question sur leur nature dut les choquer presque autant que son petit jeu avec la dénommée Jennifer.

      - Je partage ses pensées, ses souvenirs et ses expériences. C’est au-delà d’une simple possession corporelle, leur expliqua-t-il en souriant face à leurs mines graves. Bon alors, ces explications ?

      - Certains d’entre nous partagent tes rêves, commença Jennifer. Ils détestent le fait de devoir se cacher, de devoir rester dans l’ombre et d’être soumis à ces magiciens qui prétendent régir nos vies comme ils le souhaitent. Comme si nous étions des monstres.

      - Tiens donc… Même après tout ce temps, il y a toujours autant de rancœur parmi les nôtres ? Je dois avouer que cela me surprend agréablement. J’aurais pensé que suite à mon échec retentissant, toute velléité aurait été étouffée. Mais non. C’est bien.

      Se dressant de toute sa hauteur, il prit une grande inspiration.

      - Eh bien, je suppose que nous allons attendre que mon corps se soit habitué à mes pouvoirs avant d’agir. Avons-nous un programme bien défini ?

      - Pour l’instant, fit un des vampires mâles, on va rester ici en attendant que ça se tasse. Ca va nous donner déjà pas mal de temps pour vous aider à comprendre cette époque.

      - J’aime les idées constructives.

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

      Val se tenait face à la porte.

      Une énième fois, il regarda l’heure sur l’écran de son téléphone portable. 19h30. Le temps filait.

      C’était maintenant ou jamais. Poussant un soupir et tâchant de se décontracter, il se saisit de son sac de sport d’une main et, de l’autre, tourna la poignée et tira la porte.

      Les corps se figèrent un instant et les regards se tournèrent vers lui. Il y avait pas mal d’inconnus, qui reprirent aussitôt leur entrainement, mais un petit nombre garda les yeux sur lui. Jusqu’à ce que l’entraîneur remarque leur immobilisme et se détourne du tatami central pour venir voir ce qui se passait.

      Il se figea lui aussi, mais un large sourire éclaira son visage.

      - Val, mon grand ! On dirait que tu as changé d’avis !   

      - Salut, oncle Michel, fit Valentin en resserrant son pantalon de kimono. Toujours aussi perspicace.

     

 

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  • 3 weeks later...

  Booooonjour à tous ! 'Fait un sacré moment que je ne suis plus venu dans le coin, et j'en suis désolé... Donc, après avoir remercié Jean Gunter une énième fois pour son commentaire encourageant ( merci ! ^^), je m'en vais déballer un sac de plates excuses et de justifications pour mon retard.

    Oui, je l'avoue, le chapitre 15 n'est toujours pas commencé... J'ai les idées, mais j'arrive plus trop à goupiller le tout. Sans doute parce que j'étais plus pris par un autre texte qui m'a réellement accaparé (et dont je posterais peut être un extrait un de ces jours, quand j'aurais vaincu ma peur et la paranoia ^^). Et pour tout arranger, il va vous falloir attendre encore un peu je le crains : le exaaaams de fin de semestre arrivent (youpi... c'est fou comme ça m'enthousiasme -_-) ! Dans trois semaines plus exactement. Et comme, fort de mon incroyable talent pour la fainéantise, j'ai recemment commencé mes révisions, je doute de pouvoir être hyper productif... A chaque fois que je voulais m'y mettre, j'avais marre avant de commencer... il a fallu que les exams se rapprochent, comme d'hab -_-

Bien sûr, je n'exclue pas la possibilité de poster le chapitre avant le prochain mois (on sait jamais, un sursaut d'inspiration ou la flemme de réviser), donc restez dans les parages. Mais évitez de trop y croire. Enfin bref, vous avez saisi :D .

    Woilà, sur ce je vous souhaite une bonne fin d'après midi, un bon week-end à rallonge comme on les aime, et enfin une bonne fin de saison ! Les vacances arrivent, yahooooooo.

    * S'en retourne glander un peu avant de se replonger dans ses - épais - classeurs *

    A bientôt.

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  • 4 weeks later...

  Bon, bon, bon... Révisions : check. Examens : check. Résultats : en attente.

  Me revoiciiiiiiii (enfin!). Comme vous l'aurez deviné, je vais enfin pouvoir me remettre à écrire ! Depuis le temps que j'attends ça \o/

 

  Donc, le temps de remettre de l'ordre dans mes idées, de reprendre le coup de main et de vous écrire ça (et aussi de passer lire la suite des autres fics dont j'ai du me priver ^^), et le chapitre 15 sera sur vos écrans. J'essaierais de ne pas faire patienter ceux que ça intéresse plus de quelques jours, hein ^^

Au passage un petit (1868 vues... O_o allez, un gros! ) merci à ceux qui prennent la peine de lire c'te chose ; même si vous ne laissez pas forcément de commentaires, ça fait toujours plaisir de voir que quelqu'un s'intéresse de près ou de loin à ce que vous écrivez. Donc, merci à vous !

 

  Sur ce, je vous dit à bientôt pour la suite. Bonne soirée !

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Salut!!!

ça fait trois jour que j'ai découvert ta fiction, ( je sais je suis un peu long), et je voulais me faire un plaisir de te laisser un commentaire qu'après avoir lu tout tes chapitres.

Et je dois te dire que j'acroche vraiment à ton histoire, même si il y a eu quelque moment flou où j'ai pas forcément tout saisi, pas de bol pour les loups-garous, ça aurait été pas mal d'en voir un ou deux ( des probables survivants peut être  ;D)

En tout cas, bravo pour tes personnages, ils sont bien trouvés. J'espère que tu continueras à nous distraire par tes supers chapitres en ces périodes de révisions ( eh oui les joies du Bac que tu as du connaitre aussi)

En tout cas bravo et bonne continuation.

 

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  @ Tarfool : merci pour ton commentaire, je suis content de savoir que cette histoire te plait. Au passage, si tu pouvais me dire quels sont les momenst où tu n'as pas tout saisis (via mp ou en postant ici), ça me serait assez utile. En tout cas, bonne chance pour le Bac, et ça vaut aussi pour tous les autres memebres du fofo qui le passent. Vous l'aurez les doigts dans le pif ;)

 

  Autrement, le chapitre 15 est bien avancé, je pense qu'il sera sur vos écrans d'ici encore... deux à trois jours ? Ouais, je suis un flemme, une grosse flemme ^^ Mais mieux vaut tard que jamais, hein ? (comment ça, c'est une excuse pourrie ? xD).

  Bref, à bientôt !

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Merci, Aujourd'hui c'était la philo... Bah ça va, c'est de la philo quoi^^.

Sinon c'était au niveau de certains passages avec Gabriel, mais j'avais du les lire rapidement, donc en prenant le temps de les relire avec un peu plus d'attention, ça passe tout seul, plus de problème, j'attend la suite avec impatience ;D

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  Le voici, avec quelques jours de retard, mais le voici quand même, ce chapitre 15 ^^ Sans plus tergiverser, ouvrez vos mirettes ; bonne lecture  :D

  ... Parlant de lecture, va vraiment falloir que j'aille lire les autres fics, j'ai pleins de trucvs en retard (et en plus ya des nouveaux^^). Seeeeeeee you !

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Chapitre 15

 

 

 

 

 

      Ca faisait presque un mois, déjà.

      Presque un mois que la chasse au vampire avait été lancée, plus d’un mois que les gars du G.I.S pataugeaient dans la semoule. Gabriel n’avait pas reparu, et on n’avait rien remarqué de suspect dans le comportement des vampires du pays.

      Jean Altier, en apprenant que Gabriel avait été « enlevé » par un groupe de vampires, avait vu rouge.

      - Je ne permettrais pas que ce monstre vagabonde à sa guise, avait-il dit à ses subordonnés. Si vous trouviez que la chasse était plutôt ennuyeuse dernièrement, réjouissez-vous. Vous allez avoir du travail.

      Il avait allumé un cigare et laissé son regard bleu vif courir sur ses Chasseurs, ses Traceurs et tous ses autres subordonnés.

      - Je veux une surveillance accrue sur chacun des vampires que vous soupçonnerez de près ou de loin d’avoir de la sympathie pour Gabriel. Et n’oubliez pas de surveiller la famille de son hôte. Chaque mouvement sera consigné, chaque habitude déchiffrée. Leurs vies deviendront vos vies. Oh, et si jamais vous vous sentez floués, sachez que dès que vous serez sortis d’ici, je demanderais à l’Autorité Centrale de faire en sorte qu’il en soit de même dans chaque département, chaque région où se trouvent des vampires. Maintenant, au travail messieurs. J’attends un premier compte rendu en fin de semaine.

      Ca n’avait pas traîné. Face à une tache de cette ampleur, mieux valait ne pas traîner. Rien que dans le département du Var, on dénombrait deux bonnes centaines de vampires, soit autant de vies à surveiller. Et tout ça, en veillant à ce que ces chers suceurs de sang ne se doutent pas trop de la chose. La plupart devaient même ignorer jusqu’au sauvetage de Gabriel par certains des leurs. Et puis, l’Autorité Centrale voulait pour l’instant éviter que leurs homologues étrangers se mettent eux aussi à tirer la sonnette d’alarme.

  Pour l’instant, la France se débrouillait avec son problème. S’il se mettait soudain à y avoir de l’agitation au niveau européen ou mondial, ça risquait de devenir dangereux. Et encore, ce n’était rien comparé à ce qui pourrait se passer si Gabriel venait à remettre ses vieux projets au gout du jour.

      Qui voulait d’une chasse aux sorcières, d’une chasse au monstre ? Les conséquences de la révélation de l’existence des vampires, mages et autres créatures magiques au monde entier restaient indéterminées, mais ça risquait de ne pas plaire à tout le monde. 

      En conséquence, c’était le bordel à l’antenne varoise du G.I.S. On y trouvait du travail à la brouette, des agents stressés et un patron surchargé de dossiers à superviser. De fait, Cédric avait à peine eut le temps de croiser son père ces trois dernières semaines, et n’avait donc pas encore pu lui présenter les projets qu’il avait avec Valentin.

      Celui-ci s’était par ailleurs remis au Kempo, avec plus ou moins de réussite. Certes, ce n’était pas en trois semaines qu’il retrouverait un niveau convenable, mais dans l’ensemble il sentait que ça revenait plutôt bien. Evidemment, ça n’empêchait pas Francis de lui flanquer de jolies raclées lors de leurs entraînements.

      Présentement, ils étaient tous les deux plantés devant la porte du bureau de Jean Altier, dans la maison familiale. Cédric avait frappés quelques petits coups sur le battant de bois, et ils attendaient patiemment que son père leur donne la permission d’entrer.

      C’est Altier père lui-même qui vint ouvrir la porte de son bureau.

      - Ah, Cédric, fit-il en avisant son fils. Justement, nous avons…

      Il stoppa net en apercevant la petite silhouette de Val. Son regard passa d’un garçon à l’autre, puis il haussa les épaules.

      - Je vois. Entrez, tous les deux. Ca vous concerne aussi bien l’un que l’autre.

      Cédric et Valentin échangèrent un regard interrogateur.

      - Heu… T’es au courant ? demanda le jeune magicien à son père. Pour moi et…

      - Bien sûr, le coupa Jean en allant se rasseoir à son bureau. Francis reste mon acolyte, après tout. Je sais tout ce qu’il sait. Et, à défaut d’être complètement d’accord avec toi sur le choix de ton partenaire, je dois dire que je suis satisfait de voir que tu commences à penser à l’avenir. Les duos de Chasseurs qui se forment avant l’examen d’entrée du G.I.S sont encore ceux qui détiennent les meilleurs résultats.

      Cédric se gratta la nuque, indécis.

      - Ca signifie que tu es d’accord ?

      - Je suis d’accord, acquiesça Jean Altier. Mais est-ce que mon avis compte vraiment ?

      Cédric ouvrit la bouche, mais la referma vite. Il se contenta de modeler un petit sourire en coin. Son père hocha la tête puis croisa les mains devant lui.

      - Maintenant que ceci est dit, mettons les choses au point. Jeunes gens, il va vous falloir couper les ponts avec votre amie (il fixa Cédric intensément en prononçant ce mot) Gwen.

      - On… Quoi !? hoqueta Cédric.

      Jean se saisit d’un dossier sur son bureau et le lança à son fils.

      - Cette affaire est trop importante pour que je vous laisse vous impliquer, d’une façon ou d’une autre.

      Cédric parcourut le dossier et devint soudain très pâle. Valentin, alarmé, lui arracha les papiers des mains. Ce qu’il lut le laissa sans voix. Un pas après l’autre, il recula jusqu’à aller se plaquer contre le mur.

      Gwen Ravinel, vingt et un ans, était la cousine de Joachim Ravinel, l’hôte présumé de Gabriel. Ce qui signifiait qu’elle était intimement liée à cette affaire, et qu’il y avait des risques pour que Gabriel trouve refuge chez elle. Ce qui signifiait qu’elle était étroitement surveillée.

      Ce qui signifiait également une chose beaucoup plus importante. C’était d’ailleurs écrit noir sur blanc sur le dossier, juste en dessous de la photographie de l’amie de Val.

      Gwen était un vampire.

      - Sans déconner… laissa finalement tomber Valentin. Dites-moi que ce genre de choses n’arrive pas qu’à moi.

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

      - Et tu ne te doutais de rien ? Elle est son cousin ont quand même un nom de famille drôlement ressemblant…

      - Oh, ça va, fit un Cédric exaspéré. Je ne connaissais pas son nom de famille.

      Val laissa échapper une exclamation de dépit. Ils s’étaient installés dans la bibliothèque qui jouxtait la chambre de Cédric pour ruminer ce qu’ils avaient appris sur Gwen. Val s’était calé dans un pouf tandis que son voisin faisait les cent pas devant les fenêtres, lâchant au passage des jurons provençaux et des grommellements dans la même langue. 

      - Tu sors avec elle depuis quoi, un mois ? Et tu veux me faire croire que connaître son nom de famille ne t’as jamais effleuré l’esprit ?

      Cédric arrêta son va et vient et se figea au milieu de la salle, face à la toile qui représentait la jeune fille de façon quasi-photographique. Val le sentit très mal. Il avait bizarrement l’impression que le visage de son ami et futur partenaire était déformé par un sourire ironique.

      Bingo, soupira-t-il intérieurement comme le grand blond se retournait vers lui. Exactement le genre de sourire qui n’augure généralement rien de bon pour les gens sensés.

      - C’est plutôt ce que j’avais voulu faire à croire à mon père, principalement. Mais c’est tombé à l’eau.

      - Hop hop hop, doucement là. Depuis quand exactement t’es au courant pour elle ?

      - Depuis notre deuxième jeudi ensemble, fit Cédric en portant une main à son cou.

      Val leva des sourcils interrogateurs, attendant d’autres explications.

      - C’est son jour. Le jour de la semaine où elle doit se nourrir de sang humain frais.

      - Tu veux dire qu’elle t’a mordu ? lâcha Val en évitant de crier de stupeur.

      - Ouais, y a des chances. En tout cas, et ça c’est sûr, elle m’a hypnotisé. J’ai une absence d’une heure ou deux concernant ce qui s’est passé ce soir là. Elle assure que je me suis endormi devant la télé, et que les raideurs dans mon cou sont dues à la position bizarre que j’ai prise en dormant.

      - Oh, merde !

      Ce fut au tour de Cédric d’adopter une expression étonnée. Puis, son sourire reprit sa place.

      - Similitude de faits ? suggéra-t-il avec un petit rire.

      - Ouais, grogna Val en rejetant la tête en arrière. Je me suis toujours demandé comment j’avais pu m’endormir au beau milieu d’un film d’action. Et c’était aussi un jeudi. On s’était dit qu’une toile après les exams nous ferait le plus grand bien. J’étais loin de me douter que ça lui ferait autant de bien que ça.

      Machinalement, il imita Cédric et se passa une main sur le cou, au niveau de la carotide.

      - Ca a aussi pu se passer pendant qu’on réviser il y a deux ans. Je me suis endormi sur mes fiches… Au fait !

      - Hum ?

      - Qu’est ce que veux dire par « c’est ce que je veux faire croire à mon père » ?

      - J’avais l’espoir que son cousin possédé vienne lui rendre visite… avoua Cédric de but en blanc.

      Les yeux de val s’arrondirent et il bondit hors de son pouf.

      - T’es cintré ou quoi ? Ce type…

      - C’est nous qui l’avons découvert. C’est grâce à nous que le G.I.S est sur sa trace aujourd’hui. Nous avons commencé cette enquête. Et nous allons la terminer.

      - Ouais, il est cintré… grogna Val.

      - Oh, ça va. Je n’ai jamais parlé de donner la chasse à ce fou furieux de Gabriel, ne t’en fais pas. Simplement, j’aimerais retrouver sa trace pour lui mettre les Chasseurs sur le dos.

      - Mouais, acquiesça Val à regrets. Là, je veux bien te suivre. Tant que ça reste discret…

     Cédric hocha la tête.

      - Il va falloir faire en sorte que le paternel reste en dehors de ça, c’est certain. Au moins jusqu’à ce qu’on lui donne une piste sérieuse. Il sera tellement ravi qu’on le sorte de la gadoue qu’il en oubliera de m’engueuler ! 

      - Je l’espère pour toi… Mais, et pour Gwen, tu comptes faire quoi ?

      - He ben… émit-il avec son accent provençal. J’avoue que là ce devient problématique. J’avais espéré pouvoir continuer à la fréquenter régulièrement, de façon à être au courant de ses « problèmes familiaux », mais je doute que mon père me laisse faire.

      - Bah… Tant que vous restez amis et que votre relation de dépasse pas le cadre scolaire au premier abord, je vois pas trop ce qu’il peut redire, proposa Val. A moins qu’elle soit espionnée jusque dans sa vie privée, il ne pourra pas savoir que vous continuez à vous voir.

      - Ouais, sans doute. Mais il va quand même falloir que je rompe.

      Val jeta un regard en biais à son ami. Le grand blondinet avait lâché ça posément, sans manifester le moindre ennui. Gwen faisait-elle depuis le départ partie d’un calcul effectué par Cédric ? Y-avait-il réellement des sentiments entre ces deux là ?

      - Bah, finit par dire celui-ci. De toute façon, notre relation n’aurait pas pu être vraiment durable. Après tout, nous sommes génétiquement incompatibles. Mais…

      Oh, oh, oh. Ce « mais » ne sentait pas bon du tout.

      - Mais quoi ? grinça Val.

      - Je lui dois bien une explication honnête, pas vrai ?

      Valentin leva les mains, faisant signe qu’il n’avait aucune envie d’être mêlé à cette décision.

      - Oui, continua Cédric, c’est la moindre des choses. Elle est un vampire, nous ambitionnons d’entrer au G.I.S. Tôt ou tard, elle aurait fini par savoir la vérité, comme nous savons pour elle aujourd’hui.

      - N’y pense même pas…

      - Oh, mais si, répliqua Cédric avec un sourire lumineux. Notre petit groupe paranormal va s’élargir d’un nouveau membre !

      Val leva les bars en l’air, réclamant avec désespoir l’aide d’un dieu quelconque. Qu’on le sorte de ce bourbier, par pitié !

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

      Gabriel s’éveilla doucement. Ses yeux s’ouvrirent sur le tapis au bas du lit, et il s’étira avec un grognement de bête sauvage.

      On remua à côté de lui, et le souvenir de la nuit qu’il avait passé lui arracha un sourire de contentement.

      « J’espère que tu en as profité, mon grand » fit-il à l’adresse de l’âme prisonnière de Joachim. Il n’eut pour réponse qu’une sensation de dédain mêlée de détresse. Rien de bien nouveau. Tant qu’il ne maltraitait pas son corps, le garçon se tenait bien tranquille dans son coin.

      D’ailleurs, le métabolisme de Joachim s’adaptait de mieux en mieux à la magie que Gabriel y avait introduit, à sa plus grande joie. Les vampires qui le soutenaient se réjouissaient de cet état de fait, mais il devinait chez Jennifer la véritable motivation de cette réjouissance : elle espérait secrètement que Gabriel abandonnerait le corps de Joachim pour se réfugier dans un hôte plus puissant.

      Enfer et démons, était-elle assez stupide pour croire qu’après tant d’efforts pour accoutumer le corps de son hôte à ses pouvoirs, il allait migrer vers un autre d’un claquement de doigts ? Et puis, il l’aimait bien, ce corps : jeune, vigoureux, beau, et plein de promesses. Il saurait s’en occuper.

      Rejetant la couverture sur sa partenaire d’une nuit, il se leva, nu comme un vers, et passa dans la pièce qui jouxtait sa grande chambre. Passant un grand peignoir d’un noir corbeau, il s’assit face à l’ordinateur qui lui était alloué et continua à s’instruire.

      Incroyable, tout ce qui avait pu se passer depuis qu’on l’avait enfermé. Depuis le cloitre sordide de sa pierre, il n’avait pu voir que d’infimes parties de ces changements, et il ne cessait de combler son manque de connaissance depuis qu’on lui avait fourni cet outil fabuleux.

      Certes, un ordinateur n’aurait jamais le charme d’une bibliothèque emplie de vieux grimoires et parchemins au parfum si subtil, mais c’était rudement pratique. Encore quelques temps, et il serait parfaitement accoutumé à cette époque.

      Encore quelques temps, et il serait fin prêt. La situation de ceux qui vivaient dans l’ombre des hommes n’avait changé en rien depuis des siècles. Il était grand temps de faire un pas en avant.

 

 

_____________________________________

 

Edit : Fautes corrigées, merci Jean-Gunter (fidèle au poste^^).

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Ah ça fait du bien un nouveau chapitre ^^

Pas mal ce revirement de situation avec Gwen qui apparaît finalement être une vampirette. Les personnages se connectent de plus en plus. Je suis curieux de savoir ce que ça va donner etre eux trois par la suite.

 

Petite fautes que j'ai remarqué :

"vous soupçonnerais" >> -ez

 

"Mais il va quand même falloir que rompe. " + je

 

Voilà, remets toi bien de tes exams sinon, et attèle toi donc à la suite :P

 

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Alors là ! Je n'ai pas assez de mains pour t'aplaudir ! Je suis totalement sous le charme de ton Fanfic je dois dire (j'en oublie presque que j'en écrit un !) il est très bien construit, tu allis magie et monde moderne avec une "propreté" quasi-parfaite, tes personnages sont "réls" dans le sens qu'on connaît beaucoup de détails sur chacun d'eux, beaucoup de mystère et de tension, bon quelques fautes par si par la mais si je devais le noter je mettrerai entre 18 et 20 !

 

Sa va faire 2 semaines que je suis en vacance et bien je dois dire que ton FanFic m'empêche de faire la grassse matinée ! (je m'interdit de lire plus de 2 chapitres par jour !)

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    ... Wow, comment répondre à ça ?

    Eh ben, on va faire simple, grand merci ! \o/ Autant les posts contenant des des critiques et des choses qui manquent me donnent envie de m'améliorer, auant ceux qui sont comme le tient me boostent encore plus (ah, c'est si facile d'être encouragé quand on est en manque de reconnaissance  :D) ^^

   

  * S'enflamme *

  Merci à tout ceux qui me soutiennent !

  * se calme *

   

  Hem, hem... bref ! Laissons là le coup de folie, et passons à du sérieux : si vous vous posez la question, je n'ai pas encore commencé à rédiger le chapitre 16, mais cela ne saurait tarder. J'envisage de le commencer ce week end, et si tout va bien de la poster en milieu de semaine prochaine. C'est bien sûr une estimation, à prendre avec des pincettes. Ben oui, on sait jamais, soit j'ai un flemmingite aigue, soit je joue, soit je lis les fanfics qui me restent à lire, soit je sort... ^^

  Sur ce, see yaaaa !

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  • 2 weeks later...

Yo ! Bon je sais, le chapitre n'est pas encore là... Normal, me direz vous, je l'ai à peine commencé   J'ai eu plus d'inpiration pour un autre truc, voilà tout (et je ne suis pas resté derrière le pc H24, 7j/7 non plus ^^).

   'Fin bref, il est commencé, et j'espère le terminer avant la fin de la semaine (qui a dit "on l'aura surement la semaine prochaine" ?   ).

   Au passage, merci à deidara-artiste pour son comm' (que le maniaque que je suis aurait préféré avec moins de fautes d'orthographes, uhuh ^^), et rendez-vous bientôt pour ce chapitre 16, j'espère !

   See yaaa !

 

EDIT : hawhaw, j'ai terminé le chapitre 16, et entamé le 17. En y repensant, ça fait un an tout juste que j'ai commencé à poster cette histoire... 16/12 = 1.333. Donc ça fait que j'ai posté un tout petit plus d'un chapitre par mois  ;D C'est assez régulier, je trouve. En espérant que je continue à poster régulièrment, voici le chapitre 16 ! Bonne lecture !

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Chapitre 16

 

 

 

 

 

      - T’es sûr de ton coup, là ?

      Valentin regarda Cédric hocher la tête, un sourire confiant étirant ses lèvres. Le jeune magicien avait exposé à son associé son plan pour mettre Gwen de leur côté, et celui-ci lui trouvait quelques défauts.

      - Bon déjà, elle risque de mal le prendre…

      - Sans rire ?

      - Ensuite, continua Val en foudroyant Cédric du regard, je ne suis pas sûr que tu aies beaucoup d’arguments convaincants pour la rallier à notre cause.

      - Je trouverais bien quelque chose, assura le grand blond en haussant les épaules. Et puis, si elle n’accepte pas tout de suite, je finirais bien par la convaincre.

      - C’est ce qu’apprécie chez toi, grogna le karateka. Ton côté furieusement optimiste.

      Ils étaient sur le chemin de la Fac, marchant côte à côte pour offrir un spectacle d’un contraste saisissant aux passants. Ce n’était pas Laurel et Hardy, mais presque : l’un grand et blond, dégingandé, l’autre petit, brun et un peu plus large d’épaules. En outre, Cédric arborait un air aussi joyeux que celui de son camarade était blasé.

      Ils allaient bien rigoler, quand ils passeraient l’examen du G.I.S, songea Val. Lui et Cédric formaient un couple aussi improbable que le soleil et la lune dans un même ciel. Enfin, bon… dans ce métier, on devait viser plutôt les résultats que la perfection visuelle du duo.   

      - Puisqu’on en est à parler de vampire, fit Val, y’a quelque chose que j’ai oublié de te demander.

      - Ah ?

      - Ouais. Ils s’y prennent comment, ces zigotos, pour nous sucer le sang ?

      Haussement de sourcils blonds.

      - Bé, avec leurs dents tiens ! Ou avec leurs ongles. Ils pratiquent une incision, comme dirait l’autre.

      - D’accord, d’accord. Et ils font ça où ?

      - La où le sang coule à flot, ironisa Cédric avec un geste théâtral des bras. Plus sérieusement, il y a quelques endroits en particulier : artère fémorale, jugulaire, poignets, et un autre endroit en plus pour les hommes.

      - Un endroit en plus ?

      Un sourire évocateur se ficha sur les lèvres du grand magicien. Val, comprenant l’allusion, lui donna une bourrade.

      - Ok, ok. Mais alors, pourquoi j’ai jamais vu la moindre marque ?

      - Ah, ça ! Leur salive accélère la cicatrisation. Beaucoup plus efficace que la notre, ça c’est sûr. Toute trace de morsure disparait au bout de deux ou trois heures, selon les cas. Et comme en général pendant cette période tu pionces bien tranquille sous l’effet de leur hypnose, ben tu remarques jamais rien, à part peut-être des tiraillements à l’endroit où…

      Cédric s’arrêta, prenant un air songeur, puis demanda avec un air plein de sous-entendus :

      - Tu les avais où, d’ailleurs ?

      - Mes tiraillements intimes ne te regardent pas, plaisanta Valentin sans pour autant répondre à la question. Bon, on y est. Prêt ?

      Ils arrivaient en effet dans l’enceinte de la petite faculté de la ville. Val savait ce que son ami avait prévu de dire à sa future ex-petite amie. Cependant, Cédric n’avait pas précisé quand il allait le faire.

      - Il faut bien, répondit celui-ci.

      Et ils allèrent trouver leur salle de cours.

      Val se doutait bien que si Cédric avouait à Gwen être un magicien, elle demanderait des preuves, ou bien ferait celle qui ne sait pas et refuserait d’admettre qu’elle était elle-même tout sauf une humaine normale. Dans les deux cas, il faudrait que Cédric fasse une démonstration de ses pouvoirs, et Val le voyait mal lancer un sort au milieu des étudiants. Vraisemblablement, il choisirait d’attendre la pause de midi ou bien la fin des cours pour aller s’expliquer avec Gwen.

      En attendant, constata Val avec cynisme, il se gêna pas pour lui rouler une galoche quand elle arriva enfin. Ah, l’insouciance de la jeunesse… !

      Alors qu’il faisait la bise à son amie, Valentin remarqua son cher ami, Tristan Grujet. Celui-ci les foudroyait du regard, lui et Cédric. Qu’est-ce qu’il avait encore, ce type, hein ? Val n’avait jamais vraiment compris pourquoi il lui en voulait tellement. Il n’avait jamais vraiment fait l’effort de comprendre, en fait. Il était peut-être temps de savoir, avant que Tristan ne se rende compte à quel point sa victime favorite avait changé. Pas question de se laisser malmener, plus maintenant.

      La mâtinée passa relativement vite, Val ayant autre chose à faire que guetter les agissements de Cédric et les réactions de Gwen. Finalement, comme il l’avait deviné, Cédric la prit à part à midi, alors qu’ils allaient s’acheter de quoi manger. Et, bien sûr, il convia son ami à la petite fête.

      Les traînant tous les deux jusque dans une ruelle déserte, il commença :

      - Bon, Gwen, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.

      Val leva les yeux au ciel. C’est qu’il y allait franco, ce fou !

      - Ah ? fit la jeune femme en fronçant les sourcils. Qu’est ce que c’est que cette histoire, encore ?

      - Eh, c’est très sérieux, protesta Cédric.

      - D’accord, mais est-ce que Valentin est obligé de nous écouter ?

      Hum. Elle se doutait de quelque chose. Le simple emploi de prénom entier de Val, qu’elle n’utilisait plus depuis deux ans, lui révéla qu’elle était assez contrariée. Très contrariée.

      - Je crois bien, oui, répondit Cédric. Vois-tu… Bon, je ne vais pas tourner autour du pot pendant trois plombes : la bonne ou la mauvaise.

      Elle secoua la tête.

      - Peu importe. La mauvaise ?

      - Je suis un magicien.

      Silence. Silence prolongé. Gwen ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes et partit d’un grand éclat de rire. Elle imitait bien l’incrédulité, ou alors elle n’y croyait vraiment pas.

      - Je suis vexé, protesta Cédric en croisant les bras. J’aurais espéré plus de compréhension de la part d’une vampire. A propos de rien, comment va ton cousin ?

      Gwen cessa de sourire brusquement.

      - Qu’est ce que tu as dit ?

      - Joachim Ravinel. Ton cousin. J’ai cru comprendre qu’il avait de gros ennuis.

      -… Ce n’est pas une plaisanterie, j’imagine.

      Cédric eut un rire de gorge, et leva sa main droite, paume vers le ciel. Des filaments de lumière blanche, prenant naissance au bout de ses doigts, s’élevèrent doucement au niveau de sa tête. Ils formèrent rapidement un mot : « NON ». D’un souffle, Cédric propulsa l’inscription magique vers Gwen. Les filaments se délitèrent au contact de la peau de la jeune femme.

      - Est-ce que tu connais le nom du directeur de l’antenne départementale du Groupe ?

      Gwen secoua la tête. Son regard allait de Cédric à Val, et de Val à Cédric. Elle cherchait à savoir ce qui les liait. En tout cas, elle semblait avoir renoncé à nier sa nature.

      - Ah ? C’est curieux. J’aurai cru que tu te sois renseignée, au moins par acquis de conscience. Jean Altier.

      Elle hoqueta, ouvrant de nouveaux grands les yeux.

      - Ton… père ? souffla-t-elle.   

      - Il semblerait bien, oui.

      - Nom de… Mais, attends, se reprit-elle. Qu’est ce que Val vient faire là-dedans ?

      - Val ? Mais c’est mon acolyte, pardi ! On fait la paire, tu ne trouves pas ?

      - Pousses pas trop loin, non plus, grogna Val.

      Cédric haussa les épaules.

      - Bon, il me reste la bonne nouvelle. Mon père ayant décidé que je courrais trop de danger en restant dans ton entourage, il a décidé pour moi que nous devions rompre. Ce qui, somme toute, est une bonne chose, étant donné notre incompatibilité. Cependant, j’aimerais que nous gardions contact.

      Gwen garda le silence, digérant ce que venais de lui apprendre le jeune magicien.

      - Garder contact ? finit-elle par dire. Alors que ton père…

      - Ce qu’il ne sait pas ne peut pas me retomber sur le coin de la tronche, hein. Je veux l’aider, moi. Et puis, c’est moi – avec Val, aussi – qui ait découvert le premier que ton cousin avait été… possédé. J’ai – nous avons bien l’intention de le retrouver, pour permettre à mon père d’intervenir et de libérer Joachim. Et je voudrais que tu nous aide.

      Valentin était surpris. Cédric avait présenté les choses de manière simple, sans rajouter sa dose d’humour sardonique, et Gwen semblait le prendre relativement bien. Bien sûr, elle devait être au moins aussi surprise que les garçons quand ils avaient découvert qui elle était, mais ce n’est pas comme si elle avait jusque là ignoré l’existence des magiciens et des vampires.

      - Il… faut que j’y réfléchisse, déclara Gwen en portant une main à sa tempe. Je te rappelle.

      Et elle se détourna, faisant voleter ses longs cheveux bruns. Cédric se racla la gorge.

      - Heu, au fait… ! Il y a une chose que j’aimerais savoir.

      Oh, non… Il avait repris son ton goguenard. Val fit un pas en avant, dans l’espoir de poser sa main sur la bouche de Cédric avant que celui-ci ne sorte une grosse connerie. Mais trop tard :

      - On avait bon goût ?

      Gwen fronça les sourcils, pivota d’un quart de tour et envoya à Cédric une gifle dont il se souviendrait toute sa vie. Il aurait probablement une marque pendant plusieurs heures.

      Le temps qu’il s’en remette, elle avait filé au bout de la rue. Val n’avait  même pas essayé de l’arrêter.

      - Vache ! fit Cédric en massant le cou. J’ai bien cru qu’elle m’avait dévissé le ciboulot.

      - Il a encore fallu que tu ailles trop loin, hein ? Ce sens de la répartie – bien douteux, d’ailleurs – te jouera des tours.

      - Bah. Elle m’appellera. Quand elle se rendra compte qu’aucun de ses parents ne bougera le moindre petit doigt pour retrouver Gabriel, parce qu’ils craignent de se mettre dans le collimateur du Groupe, elle m’appellera. Cela dit, ça me laisse assez de temps pour apprendre à esquiver ses gifles.

      - Tu risques pas d’y arriver de sitôt, grinça Val. Je n’ai pas vu le coup partir.

      Après qu’ils se soient remis en route vers le centre-ville, Valentin fronça les sourcils et fit :

      - D’ailleurs, dis-moi…

      - Ouais ?

      - Avec la force qu’ils ont, les vampires font de parfaits acolytes pour le G.I.S. Il y en a beaucoup dans ses rangs ?

      - Nan. Pas de puis sa création officielle, et aucun vampire n’a jamais fait partie d’aucune organisation de la sorte dans le passé.

      - Mais pourquoi ? Ils sont pourtant…

      - C’est simple, le coupa Cédric. Un vampire privé trop longtemps de sang devient un véritable danger pour les gens alentours. Dans les temps anciens, ils étaient considérés comme des prédateurs, même quand ils étaient « normaux ». Dans la classification actuelle des créatures du Groupe, un vampire rendu fou par la soif est considéré comme un Nocturne Supérieur. Une créature beaucoup plus dangereuse qu’un simple Nocturne Inférieur, comme la chose dont tu as vu les traces dans le parking. Plus dangereuse même qu’un Grand Nocturne ou un Grand Diurne, qui sont déjà des sacrés saloperies.

      Cédric fit une pause avant de continuer :

      - De par ce fait, intégrer un vampire à un duo de Chasseurs implique plusieurs problèmes. Premièrement, qui nous dit qu’un vampire acolyte abattrait un vampire fou lors d’une mission ? Ensuite, que se passerait-il si un vampire acolyte devenait subitement enragé pendant une mission ? Enfin, et sache que je ne suis pas de cet avis, certains estiment qu’éthiquement parlant, il serait malsain de travailler avec une créature qu’on sera peut-être amenée à chasser un jour.

      - Et ça arrive souvent, qu’un vampire pète une pile ?

      - Souvent, peut-être pas. Mais pas rarement, loin de là.

      - Je vois. Mais je trouve ça un peu hypocrite de considérer les vampires comme des monstres, alors que vous autres magiciens n’êtes pas tout à fait normaux. J’imagine très bien les dégâts que pourraient causer un mage en colère.

      Cédric ne répondit pas, se contentant d’un haussement d’épaules évasif, qui semblait dire : « je suis d’accord, mais ce n’est pas moi qui fait les règles ». Val abandonna le sujet et passa à autre chose.

      - J’aimerais que tu me parles de cette classification des créatures…

      - Ce sera une prochaine fois. Devine qui vient jouer ?

      Val leva les yeux. Tristan se tenait au milieu de la ruelle, au croisement où Gwen venait de disparaître. Il regarda d’ailleurs brièvement dans cette direction avant d’apostropher les deux amis.

      - Eh ! Y s’est passé quoi, là ? Qu’est ce que vous lui avez fait ?

      - Rien qui te concerne, répondit froidement Cédric en continuant à avancer. Mêle-toi de ce qui te regarde.

      - Sinon quoi ?

      - T’es un peu lourd, tu le sais, ça ?

      La main de Tristan vola vers le col de Cédric. Cependant, elle trouva un obstacle inattendu sur son chemin. D’une manchette de l’avant-bras gauche, Val chassa la main agressive vers le bas, avant de faire un pas pour se placer entre Cédric et Tristan.

      - Ne fais pas le con, Grujet, conseilla-t-il doucement à ce dernier.

 

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