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[Fiction Fantasy moderne] G.I.S


Daemon
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Et hop ! Le voilà tout beau tout chaud, le chapitre 17 ! Sans plus attendre, je vous laisse le découvrir.

Notez bien que vous ne risquez pas d'en avoir un autre avant au moins trois semaines, étant donné que, une fois encore, je vais m'éxiler à la montagne ^^ Mais sait-on jamais, avec l'inspiration que l'endroit me procure, peut-être aurez vous droit à un ou deux chapitre dès mon retour (enfin, juste le temps que je rattrape les 12 chapitres des manga que j'aurais loupé  :P). Enfin bref, sur ce voilà le chapitre 17.

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Chapitre 17

 

 

 

 

 

      Tristan poussa une exclamation de dédain.

       - Dites-moi juste ce que vous lui avez fait.

       - Seulement si tu nous dis ce que toi, tu veux d’elle, répliqua Cédric avec un sourie acerbe.

      Voyant rouge, Tristan tenta de repousser Val pour se jeter sur le magicien. Cependant, le karateka ne lui en laissa pas le loisir. Agrippant le poignet du bras qui s’abattit sur sa poitrine, il le bloqua avant d’envoyer son tibia derrière le genou de Gruget, qui s’affaissa aussi vite qu’il avait bondi. Val maintint le poignet dans la même position le temps que Cédric dépasse Tristan, puis il le relâcha et rejoint son ami.

      - Attendez un peu, salopards. Vous pouvez pas partir comme ça !

      Et l’abruti de revenir à la charge. Cette fois-ci, Valentin l’accueillit sans retenue. Il avait un peu honte de frapper un pauvre type comme Tristan, mais en même temps… il ressentait comme une certaine satisfaction à rendre enfin ses coups à cette espèce de brute épaisse.

      Tristan ne réfléchit pas beaucoup. Il arma grossièrement le bras droit et le balança en avant. Val le dévia en levant son bras gauche et, bien campé sur ses appuis, détendit le droit. Son poing alla se loger directement sur le plexus de Grujet, qui poussa un râle rauque. Il tomba de nouveau à genoux, cherchant sa respiration.

      - Hé, on dirait que tu reprends la main, nota Cédric avec légèreté.

      - Faut croire.

      - Tch… souffla Tristan, une main sur la poitrine. Qu’est ce qu’elle vous… trouve ?

      Val s’arrêta net.

      Alors c’était ça, hein ? Ces semaines de brimades apparemment injustifiées, ces regards méprisant et haineux, tout ça parce qu’il avait apparemment des sentiments pour Gwen et que celle-ci avait eu le malheur de prendre Val en pitié. Que Tristan puisse être jaloux de Cédric, passe encore. Mais il n’y avait jamais eu entre Val et Gwen qu’une franche camaraderie. Rien de plus.

      Valentin fut soudain prit d’une énorme envie de rire, qu’il réprima malgré tout. Tentant de contenir les spasmes qui soulevaient le coin de ses lèvres, il se retourna et baissa le regard sur son adversaire défait.

      - Tu n’as jamais rien compris, lui lança-t-il sans douceur. Rien de rien. Mais vas-y, tente ta chance maintenant qu’elle est libre. On ne sait jamais, peut-être qu’elle oubliera ton comportement.

      - La ferme…

      - Tu sais, poursuivi-t-il en ignorant l’interruption faiblarde, c’est assez drôle au fond. Si je m’en étais rendu compte plus tôt, j’aurais peut-être évité de me faire cogner dessus chaque semaine. Et Gwen t’aurais peut-être pris pour autre chose qu’une brute sans cervelle. Mais bon, on ne refait pas le passé. Sur ce, je te laisse méditer tout ça. A la revoyure !

      Et il tourna les talons, rejoignant son acolyte en quelques rapides enjambées.

      - Explications ? quémanda distraitement Cédric.

      - Vraiment intéressé ? répliqua Valentin.

      - Pas tellement, non. Bon, on va se le manger, ce sandwich ?

      - Et comment ! Toutes ces bêtises m’ont ouvert l’appétit.

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

      Gabriel avait insisté. Quel intérêt avait une proie capturée et soumise à ses pieds ? Que faisait-on de l’ivresse de la chasse, du plaisir de tremper ses lèvres dans le sang chaud et encore pulsant de celui que l’on avait pourchassé avec patience ?

      Longtemps, il s’était contenté des humains assommés que ses hôtes lui apportaient tous les mardis. Mais il en avait eu assez. Et, bien sûr, ils n’avaient pu le lui refuser. Tant mieux pour eux, soit dit en passant.

      Certes, cela n’allait pas sans contrepartie. En ce moment même, alors qu’il marchait au beau milieu de la rue, engoncé dans un lourd manteau, le visage caché par sa capuche, il avait derrière lui deux vampires, prêts à tout. Comme s’il avait eu besoin d’eux !

      Bah… Il supposait qu’il devait bien se soumettre à un petit surplus de sécurité. Après tout, dans quelques jours, il rencontrerait ses partisans les plus hauts placés. Mieux valait éviter de se faire repérer maintenant.

      Il finit par repérer une délicieuse jeune femme, dont il sentait le sang s’écouler dans ses veines avec vigueur rien qu’en la regardant. Instantanément, il oublia tous ses petits tracas et se concentra sur l’instant. Comment l’aborder, de quelle façon s’y prendre pour l’acculer, pour faire en sorte qu’elle tombe en son pouvoir ?

      Malgré le froid qui commençait à s’installer en cette fin d’automne, les gens étaient encore nombreux à errer en ville. Il allait donc falloir ruser et être patient. Gabriel décida de la suivre jusqu’à ce qu’un moment opportun se présente. Il grimaça. La soif le tenaillait depuis le matin, et il avait déjà perdu plusieurs heures en attendant Jennifer et en tentant de la convaincre de le laisser sortir. Bientôt, le soleil disparaîtrait à l’horizon, et il risquait d’être plus qu’irritable si d’ici là il n’avait pas bu son content de sang frai.

      A un moment donné, elle pénétra dans un parking souterrain. Gabriel fit signe à ses anges gardiens de l’attendre au dehors et poursuivit sa proie à l’intérieur. Quelques longues minutes plus tard, il en ressortit rassasié, essuyant d’un revers de manches les gouttes de sang qui lui avaient coulé sur le menton. Ah ! C’était tellement meilleur que de se faire servir un humain sur un plateau, prêt à consommer ! Gabriel essaierait de s’arranger pour pouvoir encore chasser la semaine prochaine. Et celle d’après, pourquoi pas. Il en avait plus qu’assez, de sa réclusion. Et pourtant, ce n’était probablement que le début. Reprenant le chemin de son antre aux côtés de ses deux frères de la nuit, il poussa un soupir. Il sentait qu’il allait s’ennuyer.

      Mais quelqu’un en décida autrement.

      Alors qu’il refermait la porte de sa chambre et se débarrassait de ses vêtements, son regard tomba sur l’ordinateur situé dans le petit bureau en face de lui. L’écran était allumé. Ou plutôt, il venait de s’allumer. Un message, un problème informatique ?  Gabriel alla vérifier.

      Etrange. Un logiciel de traitement de texte s’était ouvert. Quelques mots avaient été écrits en haut de la page.

      «  Il est temps d’avoir une petite conversation ».

      - Par tous les diables, qu’est ce que…

      Soudain, un claquement le fit sursauter. Il se retourna d’un bond, constatant que la porte du bureau s’était refermée derrière lui. Et verrouillée derrière lui. Un picotement familier vint lui courir sur l’épine dorsale. De la magie…

      - Qui est là ?

      Une présence jusque là masquée se manifesta dans son dos. Gabriel pivota juste à temps pour voir un homme apparaître devant la fenêtre. Il portait des vêtements chics, comme la plupart de ses congénères : un costume trois pièces italien d’un bleu profond, des chaussures en cuir de première qualité et, plus inhabituel, un chapeau mou à larges bords. Quand il fit face à Gabriel, celui-ci put constater que l’ombre que le chapeau projetait sur le visage du magicien avait été amplifiée par un sort. Si bien qu’en lieu et place d’un visage ou même de ses formes, on ne voyait d’une obscurité impénétrable.

      - Bonsoir, Gabriel, fit le mage de sa voix grave.

      Surpris et irrité par cette intrusion, il leva une main pour envoyer valser l’importun. Cependant, alors qu’il invoquait ses pouvoirs, l’inconnu claqua des doigts. Le sort de Gabriel se heurta à une barrière qui flamboya un instant avant de redevenir invisible. Le vampire baissa les yeux pour découvrir un pentacle de magie flamboyant tracé à même le sol, au centre duquel se tenait Gabriel.

      L’Etoile Solitaire. Un très vieux sortilège d’immobilisation et d’emprisonnement, qui réverbérait en outre chaque sort lancé dans son enceinte. Et Gabriel s’était fait piéger en beauté. Mais il y avait toujours une possibilité d’évasion, sauf si… Il leva les yeux, et poussa intérieurement un juron. Un deuxième pentacle avait été tracé au plafond. Sortilège doublé, fusion des auras, et démultiplication des effets. Il était bel et bien pris au piège.

      - J’avais espéré ne pas m’en servir, fit le sorcier masqué au bout d’un moment de silence. Mais je dois dire que vous avez un sens de l’hospitalité plutôt inhabituel.

      - Sont-ce là des manières, d’entrer comme vous les faîtes chez les gens ?

      - Allons, je sais très bien que vous ne m’auriez pas accueilli à bras ouvert, même si vous deviez forcément vous attendre à me rencontrer.

      Gabriel fronça les sourcils de Joachim.

      - Si vous êtes l’un de ceux auxquels je pense, je dois avouer que je vous attendais moins tôt.

      - Vous êtes sur la mauvaise piste.

      - Ah ? Alors qui êtes vous, je vous prie, avant que j’appelle mes frères vampires ?

      - Bon sang, quel manque total de générosité envers celui qui vous a tiré de votre prison éternelle… Si j’avais su, je vous y aurais laissé.

      - Alors c’est vous… susurra Gabriel.

      - C’est moi. Et je suis venu pour que nous parlions de la contrepartie de votre libération.

      - Pourquoi ne pas l’avoir fait après m’avoir libéré ?

      - Et avoir risqué la possession ?  Je suis bien plus intelligent que ça. Et bien plus patient.

      - A propos, fit Gabriel, est-ce que vous êtes de…

      - C’est moi qui pose les questions, le coupa le mage. 

      Gabriel garda le silence, attendant les fameuses questions. Mais il savait déjà à quoi s’attendre. Que pouvait-on gagner à réveiller un magicien vampire immortel ? Celui-là ne semblait pas s’intéresser aux projets de Gabriel, donc ç avait avoir avec sa nature même.

      - Ah ! J’y suis. Vous voulez savoir comment devenir un hybride. Comment transcender votre condition de magicien et devenir un être parfait.

      - La transcendance m’intéresse en effet, admis l’autre après un temps de silence. Mais je n’ai que faire de votre pitoyable mutation. Bien que de nombreux érudits soient convaincus du contraire, je suis pour ma part persuadé qu’elle n’a rien à voir avec ce qui l’intéresse.

      - L’immortalité…

      - La transcendance ultime. La fixation éternelle de l’âme sur notre monde. Nous y sommes, Gabriel. De tous les mages qui aient jamais arpenté ce monde, vous êtes le seul à avoir jamais franchi le pas. C’est moins votre hybridation absurde que votre immortalité qui représente la véritable évolution.

      Gabriel émit un gloussement guttural. Il resta là, à rire face à son mystérieux bienfaiteur, pendant un long moment.

      - Et qu’est ce qui vous fait croire, finit-il par demander, que je vous donnerais le moyen d’y parvenir ?

      - C’est simple. Quelque part dans votre tête vous estimez sûrement ne rien me devoir, mais c’est faux. Je vous ai libéré d’une prison dans laquelle vous auriez du croupir jusqu’à la fin des temps, et rien que pour ça, vous m’êtes éternellement redevable. Mais dans le cas où vous voudriez quand même refuser, sachez bien une chose : si je vous ai libéré, je sais également comment vous remettre à votre place. Et soyez assuré que je n’hésiterais pas une seconde à sacrifier votre corps, quel qu’il soit, pour vous renvoyez dans une pierre aussi froide et vide que le néant.

      - Je vois. Mais vous ne pourrez pas faire ça ici, n’est-ce pas ?

      - Certes. Et j’imagine que ce n’est pas non plus l’endroit le plus approprié pour parler de transcendance. C’est pourquoi vous avez droit à un répit. A notre prochaine rencontre, nous discuterons longuement.

      - Je conçois le dialogue d’une façon tout à fait différente, grinça Gabriel en montrant les dents.

      - Oh, je sais, un même piège ne marche pas deux fois, pas vrai ? Et j’oubliais que vous êtes un puissant mage.

      Le magicien masqué se rapprocha de quelques pas, s’arrêtant à l’extrémité de la prison magique.

      - Vous avez dormi pendant des décennies, des siècles. La force des mages évoluait au fil du temps pendant que vous restiez figé dans le néant, votre pouvoir stagnant. Et, de toute façon, si votre immortalité vous permet d’avoir accès à des ressources inimaginables, vous restez limité par les corps mortels que vous parasitez. Sans trop m’avancer, Gabriel, je vous assure que présentement, je vous suis supérieur. Alors ne me tentez pas.

      Et il recula.

      - Sur ce, cher ami, je vais vous laisser… D’autres affaires m’appellent ailleurs.

      - Attendez un peu ! Comment m’avez-vous trouvé ?

      - Il existe quantité de moyens qui permettent à un mage de trouver ce qu’il cherche, éluda l’inconnu. Tout ce que vous avez à savoir réside en ces quelques mots : le temps venu, je vous retrouverai.

      Ces mots à peine prononcés, l’homme disparut du champ de vision de Gabriel, et son aura disparut également. Gabriel crut un instant à une dématérialisation, mais la porte du bureau se déverrouilla, s’ouvrit et se referma. Cinq minutes plus tard, un nouveau message s’afficha sur la page du logiciel de traitement de texte.

      «  Le sort se dissipera d’ici trois heures. Prenez votre mal en patience. »

      De rage, Gabriel envoya l’écran se fracasser contre le mur impénétrable de l’Etoile Solitaire.

 

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  • 3 weeks later...
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Je suis comme tout le monde ici de ton histoire surprenante. Je suis friand d'histoires avec pour base notre monde, et la je dois que je ne suis pas déçu. Beaucoup beaucoup de fluidité dans l' écriture ca aussi c'est bien, meme très bien. Je vais etre franc j'ail lu le 10 premiers chapitres d'une traite ton histoire, ton style, tes personnes  sont vraiment géniaux!!!  :o J'ai aussi une petite question tu as pensé a te faire publié?

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Bonsoir à ceux qui traînent par ici (et par les temps qui courent, vacances obligent, doit pas y avoir grand monde^^). Enfin, même un commentaire ça fait plaisir, alors merci Äshtar ! Je suis content que cette histoire te plaise, et pour te dire la vérité, non je ne compte pas me faire publier. Plus exactement, je ne publierais pas cette histoire-ci, ce qui signifie que vous l'aurez en intégralité (si un jour j'arrive à y mettre un point final^^). Quant à mes autres écrits, eh bien, la question se pose encore...

 

  Bref ! Vous vous demandez sûrement si le chapitre 18 était fin prêt... Pour tout vous dire, j'ai mis les presque trois semaines précédentes à profit pour écrire... autre chose  ;D

* Non, pas taper xD *

Que je n'ai rien écrit sur G.I.S ne signifie que je n'y ai pas pensé, bien au contraire. J'ai déjà quelques idées pour le prochain chapitre, et je sais à peu près où je veux aller. Donc, ne vous inquiétez pas, je m'y mets très prochainement. Pour vous faire patienter, je peux déjà vous dire que l'un des cadres du prochain chapitre sera... une boîte de nuit ! Ce sera l'occasion pour Val d'une part de mettre ses talents à l'épreuve et d'autre part de découvrir enfin le monde des discothèques ^^

 

  Sur ce, je n'en dit pas plus et vous laisse à vos occupations diverses et variées. A bientôt pour la suite !

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Yoo!

Je viens juste pour te dire que je vais sûrement(enfin même ce soir^^)commencer à lire ta Fanfic !

Deja le titre me plait bien tout ce qui touche à la fantaisie/fantastistique j'aime bien ca^^

Donc je vais commencer a lire tout ca même si j'ai beaucoup de retard à rattraper :) En plus j'ai vu que tes chapitres étaient assez longs lol ;)

A plus!

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  Euké Ippo-Sama, ben prend ton temps pour lire ces quelques chapitres, j'attends un commentaire dans quelques temps ^^ Personnellement, je trouve ces chapitres petits par rapport à ce que j'écrit d'habitude. Ici, il varient entre 4 et 6 pages de 46 lignes, alors qu'en général ça varie entre 10 et 20 pour les plus gros xD. Mais bon, je sais que même 4 pages à lire sur un écran de pc c'est pas le pied.

  D'ailleurs, histoire de faire mon ch***t, c'est une Fiction et pas une FANfiction basée sur un l'univers d'une autre oeuvre. Ca change pas grand chose, mais je suis pointilleux ^^

 

  Bref. Je vous avais dit que je me mettais au chapitre 18 très prochainement, eh bien je viens juste de le terminer \o/ Donc, ben je vais vous en faire profiter, qu'est ce que vous en pensez ?

______________________________________________________________________________________________

 

Chapitre 18

 

 

 

 

 

      - Je ne peux rien faire de plus, je t’assure.

      Richard Ravinel toisa Gwen de son regard vert, les doigts croisés devant le visage. Sa nièce poussa un soupir.

      - Personne n’essaye de le retrouver ? Même pas Noah, même pas vous ?

      - Le père de Joachim a fait ce qu’il a pu, mais il y a des limites, et tu te dois de bien les comprendre. Passé un certain stade, nous sommes pieds et poings liés. J’ai composé tous les numéros, fait jouer toutes mes relations. Tous les Aînés du pays sont prêts à m’appeler à la minute ou Joachim réapparaitra.

      Gwen croisa les bras.

      - Et c’est tout ? Personne n’essaye d’aller plus loin ?

      Richard eut un regard exaspéré. Ne comprenait-elle donc pas ?

      - Les seuls à être allés plus loin sont ceux qui l’ont empêché d’être libéré de l’emprise de ce monstre. Ils ont empêchés le Groupe de le faire. Je ne sais pas si tu en saisi bien toutes les implications.

      - Certains d’entre nous tiennent à ce que Gabriel reste libre ?

      - Oui. Même si aucun Aîné ne cautionne ces actes, je sais que certains ne verraient pas d’un mauvais œil que les projets de cet être contre nature aboutissent.

      La jeune femme réprima un frisson. Faire connaître l’existence des vampires, des magiciens et de la magie ?

      - Je ne crois pas que ces projets soient… sensés.

      - Je m’en doute. Mais il y a des vampires qui ne pensent pas comme toi et moi, et ils l’ont prouvé en s’opposant au Groupe. Mais ça a été, je pense, leur plus grosse erreur.

      L’Aîné se redressa dans son siège. Son regard perçant était grave.

      - Sois en certaine, ce que les magiciens cherchent, ils finissent toujours par le trouver. Toujours, peu importe le temps que cela prend. Tout mon réseau d’informateur, tous mes contacts vampires et humains, toute mon influence d’Aîné vampire ne sont rien face à ces gens et à leur magie. En ce moment même, nous sommes probablement surveillés, de près ou de loin.

      - Surveillés ? s’écria Gwen, outrée. De quel droit osent-ils…

      - Du calme. Avant de t’emporter, considère une chose : c’est grâce au Groupe et à leur prédécesseurs que nous avons toujours pu vivre en paix. Ils sont toujours là pour éviter que l’un des nôtres ne dérape, et le cas échéant, pour l’éliminer. Pour effacer toute trace de choses qui pourraient faire penser à du surnaturel, de l’étrange, du magique. Même la mémoire des témoins est effacée. Que se passerait-il si tout venait à être découvert ? Je suppose que tu t’es déjà posé la question, surtout avec ce qui se passe en ce moment. Quoi que puissent en dire les récalcitrants, nous sommes et resterons moins nombreux que les humains.

      Il s’interrompit un instant, le regard dans le vide.

      - Si notre sécurité et nos vies ne sont pas compromises chaque jour, ce n’est pas uniquement grâce à notre discrétion. Beaucoup plus souvent qu’on ne le croit, les choses ne se passent comme on voudrait qu’elles se passent. Un jour, peut-être, il se pourrait que je ne parvienne pas à boire de sang pour une raison quelconque. Et ce jour là, j’espère bien que les Chasseurs se chargeront de moi. Sans le Groupe, nous aurions sans doute déjà été chassés comme des loups, et pourchassés jusqu’au dernier.

      - Sans le groupe, ironisa Gwen, nous accès à la politique et à des postes influents. Un claquement de doigts aurait suffi à étouffer l’affaire.

      - Dans un film ou une série télévisée, sans aucun doute. Ou dans un autre monde. Mais la réalité est ce qu’elle est, et ce n’est pas à nous de dire si oui ou non cela est juste, ni de prétendre pouvoir vivre en toute quiétude sans le Groupe. Il nous est impossible de dire quelle réaction auraient les humains, voilà tout. Aucune prédiction n’est fiable, et nous n’avons qu’une seule certitude : nous vivons beaucoup plus sereinement cachés comme nous le sommes, sous les yeux aveugles des hommes. Personne d’un tant soit peu intelligent ne souhaiterait remettre cela en cause.

      - Je sais.

      Discuter ce point ne servait à rien, pas avec Richard Ravinel. Bien sûr, Gwen partageait son point de vue, mais ça ne lui empêchait pas de se poser des questions. Toutefois, elle n’était pas venue pour entendre un énième discours sur l’importance du G.I.S.

      - Tout ce que je veux savoir, dit elle en posant ses mains sur le bureau de son oncle, c’est si vous continuerez à chercher Joachim.

      Richard poussa un soupir et se massa les tempes.

      - Je sais que tu adores ton cousin, Gwen. Noah aussi, mais il s’est rendu à l’évidence : nous avons fait tout ce que nous pouvions.

      - Tout ? Vraiment tout ? Avez-vous au moins essayé de contacter ces…

      - Les contacter ? Tu plaisantes, j’espère ! Jamais il ne nous laisserait approcher de leur faction. A mon avis, ils choisissent eux-mêmes qui peut les rejoindre. Ils ne prendront jamais le risque de se faire infiltrer, sachant ce que cela impliquerait. Et tant que le Groupe surveille le moindre de nos gestes, ils ne pourront pas grossir leur rangs sans qu’un magicien se rende compte de quelque chose. Ils se terrent, attendant un je-ne-sais-quoi miraculeux qui viendra les tirer de leur situation. Je ne sais pas ce qu’ils préparent, mais c’est voué à l’échec tant que nos mouvements sont épiés.

      - Mais, Joachim…

      - Joachim est en sécurité, pour l’instant.

      - Et quand ils n’auront plus besoin de lui ? insista Gwen. Je sais très bien qu’il n’a jamais eu l’intention de rejoindre ce… mouvement.

      Ravinel ne dit rien, son visage figé en une expression indéchiffrable. Gwen soutint son regard, mais le silence s’éternisa. Elle prit finalement la parole.

      - Vous ne ferez rien pour lui…

      - Je ne peux RIEN faire ! explosa Richard. Rien !

      - Mais…

      - Non, non ! Je ne veux plus rien entendre. Pour ce que j’en sais, il pourrait même avoir accueilli Gabriel volontairement !

      - Non ! protesta Gwen.

      - Ah ? Alors que faisait-il à roder en pleine campagne tard le soir, seul à quelques centaines de mètre du dolmen ?

      - Vous ne pouvez pas savoir !

      Déconcertée et écœurée, elle s’était levée brusquement. Comment pouvait-il penser ça ? Joachim n’avait rien d’un révolutionnaire, rien ! Et jamais il n’aurait accepté de servir d’hôte à un être aussi abject que Gabriel. Alors, quand ce monstre se serait lassé de lui… Il en savait trop pour rester en vie. Inévitablement, il serait tué.

      Et elle ne voulait pas ça, se dit-elle en sortant de la pièce puis de la maison en courant. Si personne ne voulait l’aider, elle le ferait. Mais que pouvait-elle bien faire toute seule ? Elle était déterminée, mais doutait de s’en sortir sans aide ni soutient.

      Par chance, elle savait sur qui compter.

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

      Quand le téléphone de Cédric sonna, le jeune magicien poussa une exclamation de frustration. Son sort de bouclier commençait vraiment à s’améliorer, mais comment espérer le maîtriser si on le dérangeait tout le temps ?

      Rompant sa concentration, il dispersa le sort en bondit sur son lit, où il attrapa son téléphone. L’écran externe de l’objet indiquait un numéro qu’il connaissait bien.

      - Allô ?

      Il s’attendait à ce qui allait suivre, mais il ne put se retenir d’éprouver un sentiment de satisfaction en écoutant Gwen.

      - Et tu t’es dit que ma proposition avait quelque chose de tentant, pas vrai ? … Oui… Bien sûr, qu’elle tient toujours. Mais est-ce que toi, tu te sens de… D’accord.

      Elle acceptait son offre, comme prévu. Triomphant, il sauta de son lit en commença à faire les cent pas dans sa chambre, le cerveau bouillant de réflexions intenses.

      - Ecoutes, le mieux que l’on puisse faire, pour l’instant, c’est de chercher chacun de notre côté. Je vais fouiner dans les dossiers de mon père, je trouverais bien quelque chose… Oui… Je ne me ferais pas attraper ! Aie confiance, ma belle. Mais essaye de rester discrète toi aussi, ça m’ennuierait que tu te fasses prendre… Non, les téléphones ne sont pas sur écoutes. Le G.I.S n’a rien du F.B.I ou des services d’espionnages ! Les magiciens utilisent d’autres moyens… Non, ils n’écoutent pas notre conversation, ils ne s’occupent que des rapports entre vampires… Oui. D’accord, je te rappelle.

      Et il raccrocha. Bien. Très bien. Il allait enfin pouvoir se mettre au travail.

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

      Val était vanné. Entre l’entraînement avec Francis plusieurs fois par semaine, les heures passées au club avec oncle Michel et la Fac, il avait son compte. Il avait tellement de travail, d’ailleurs, qu’il ignorait s’il pourrait gouter au repos ce week-end.

      C’était un vendredi soir et il s’affala sur son canapé, aussi mou qu’une limace. C’était pour quand les vacances, déjà ? Noël... ? Et merde. Le repos, c’était pas pour tout de suite.

      Curieusement, il sentit que cette impression se confirmait quand il entendit toquer à sa porte. Il n’avait entendu aucune voiture entrer dans la propriété, et sa famille arrivait toujours par l’escalier intérieur, donc les possibilités étaient restreintes.

      - C’est ouvert, Cédric ! beugla-t-il depuis le canapé. Et prend moi une bière dans le frigo en passant !

      Val entendit la porte s’ouvrir et se refermer, et les pas feutrés de Cédric sur le carrelage. Il entendit également que son voisin se servait dans le frigo, mais fut interloqué de constaté que le magicien n’avait pas encore ouvert la bouche.

      - Hop, fit-il en se redressant et en le regardant par-dessus le canapé, qu’est ce qui se passe, pas de remarques humoristiques ?

      - Peut-être plus tard, répondit le grand blond en lui lançant sa canette de bière.

      - Heu… Pourquoi je le sens mal, là tout de suite ?

      - Ton instinct te souffle peut être que je m’apprête à t’embarquer dans de folles aventures.

      - Et ?

      - Et il a raison !

      Oh non. Par pitié, tout sauf cet air à la fois réjoui et conspirateur. Ca faisait, quoi ? Une semaine que Gwen avait accepté l’aide de Cédric ? Et voilà qu’ils se préparaient déjà à mettre les mains dans le cambouis. Val s’étira longuement, laissa s’échapper un soupir qui ressemblait fort à un gémissement de protestation.

      - Bon, ok. Dis moi vite ce qui se passe et laisse moi dormir, tu veux ? Je suis complètement claqué.

      - Désolé, pitchoun, mais ça se passe se soir. Prend une douche, un café ou ce que tu veux, et ensuite habille-toi. Ce soir, nous sortons.

      - Sortir comme… aller boire un verre ou aller fouiner dans un endroit pas recommandable ?

      Cédric se tapota le menton avec un air pensif.

      - Oh, un peu des deux, je suppose. Rajoutes-y un flot ininterrompu d’hormones, de la musique de foldingue et un éclairage psychédélique, et tu y seras presque.

      - Tu parles de… Oh.

      Un sourcil interrogateur se leva.

      - Quoi ?

      Val fit la grimace.

      - Et on y va par rapport à ce que tu sais ?

      - Ouaip. On rejoint Gwen sur place. Je te raconterais tout sur le chemin.

      Nouvelle grimace.

      - Quoi encore ?

      - Hum ? Oh, rien. C’est pas comme ça que j’imaginais ma première sortie en boite, c’est tout !

 

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Et bien et bien... je suis sous le charme  ;D !!

 

Je venais ici dans le but de te remercier de ton intérêt, et je me retrouve complètement captivé par le récit, au point d'y avoir laissé mon après-midi entier... à croire que ce topic de talent a aussi des pouvoirs vampiriques  ;D.

 

Bref, en deux mots, magnifique histoire. Bon, pas magnifique dans le sens sentiments et tout bien sûr, magnifique dans le sens équilibre en époque, action, personnages et surtout buts, volontés, même les défauts... tout est bien ordonné comme je l'aime  ;D. Je me plais beaucoup ici, et je vais suivre le reste avec intérêt. D'autant que le mystérieux mage noir (enfin en noir ^^) qui a éveillé Gabriel me titille beaucoup... qui est-il donc ? Bill Gates en personne  ;) ?!

 

Bon, sur ce, j'attends avec impatience la suite... bon courage, et ne cède surtout pas à la démotivation, ça ne vaudrait pas le coup d'abandonner maintenant, surtout que tu n'en as pas le droit vis-à-vis de cette histoire si rondement menée.

 

Bon courage et bonne chance une fois encore. Tous derrière toi, tu peux y aller  ;).

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  • 2 weeks later...

Bien le bonjour en cet après-midi ensoleillé, je dois bien dire que ton récit m'as empéché de sortir de chez moi ! Je remarque que ces vacances n'ont pas du tout altéré ton style d'écriture très fluide et lisible. Bref mes félicitations et continue à nous hypnotisé devant nos écrans d'ordinateur.

 

 

Salut !

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Bonsoir les amis ! Après avoir remercié Hitsugaya Tôshiro (merci!) et Kaisergott(grand merci à toi ! Et non, ce n'est pas Bill Gates xD) pour l'intérêt qu'ils manifestent envers cette histoire, je vous poste sans plus tarder le chapitre 19 ; chapitre dans lequel il ne se passe pas grand chose par ailleurs, mais qui est néanmoins indispensable pour la suite de l'histoire.

  Bon ben... ça veut dire qu'il faut que j'écrivre la suite ? Arf, ben je vais m'y mettre alors^^

  Bonne lecture ! (je précise, au cas où, que la boite de nuit décrite dans ce chapitre est purement fictive. Toute ressemblance avec un nightclub existant est purement fortuite^^)

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Chapitre 19

 

 

 

 

 

      - Bon, je résume.

      Tout en remettant de l’ordre dans ses idées, Valentin se regarda une énième fois, s’assurant que son jean, ses chaussures en cuir et sa belle chemise soient bien comme il faut. S’il se faisait jeter avant même d’entrer, il serait bien.

      - Vas-y, mais arrête d’abord de t’examiner comme ça, lança Cédric sans lâcher la route des yeux. T’es très bien, d’accord ?

      - Ouais, ouais… Bon, je reprends : en fouinant dans les dossiers du Groupe que ton père ramenait chez vous, tu as trouvé un type – un vampire – qui apparemment montre des tendances pro-Gabriel. D’après les contacts qu’il a eus avec certains de ses semblables, il semblerait donc qu’il soit dans le camp de ces vampires qui ont pris ce type avec eux.

      - C’est ça. Ce mec a fait pas mal de sous-entendu par rapport à un éventuel recrutement que ces types feraient, et ce à plusieurs vampires qu’il a rencontré le dernier mois. Bien sûr, comme le sujet est très abordé par les vampires en ce moment, il est difficile de faire le tri entre de vrais sous-entendus et de simples hypothèses. Mais d’après les notes de mon père, ce Nick semble être une bonne piste.

      - Et il opère depuis cette boite, le… Dark Water, où il bosse comme serveur ?

      - Pas mal de vampires la fréquentent, acquiesça Cédric, et puis avec le bruit, difficile de bien entendre une conversation de bouche à oreille, hein ? 

      - Par des moyens normaux, j’imagine. Et magiquement ?

      - Possible, mais difficile.

      - Bon. Donc, si j’ai bien compris, l’idée est de faire en sorte que Gwen arrive à attirer son intérêt, de façon à ce qu’il lui propose de faire partie de leur joyeuse bande. Auquel cas, on pourrait avoir d’éventuelles informations concernant la position exacte de Gabriel.

      Le magicien hocha la tête.

      - Et nous, dans tout ça, on sert d’escorte ?

      - C’est l’idée, oui. Au moindre pépin, on fait diversion et on se tire avant qu’ils aient pu dire « nomdidiou chopez les-moi bande de bordilles sur pieds ! ».

      - Je vois, sourit Val. Bon, eh bien je suppose qu’il ne nous reste plus qu’à entrer en scène.

      - Pour commencer, on va déjà essayer de trouver la boite, grogna Cédric.

      Valentin leva un regard interrogateur vers son ami. Ils étaient partis aux alentours de 23h, direction la côte dans une petite ville dont Val n’avait jamais entendu parler auparavant. Cédric, lui, la connaissait de réputation étant donné que c’était l’un des endroits préférés des vampires, et que certains magiciens la fréquentaient également. Mais c’était également la première fois qu’il s’y rendait.

      - Ne me dit pas que tu as oublié le chemin ?

      - Tu plaisantes ? grimaça Cédric. Je t’ai déjà dit, et montré, que j’avais une mémoire photographique grâce à la magie. En ce moment, j’ai l’image très nette du plan couvert d’indications dans ma tête. Le truc, c’est qu’il faut que je le superpose à la réalité, et que cette ville est beaucoup plus mal foutue en vrai que sur une carte ! 

      - Je veux bien te croire, mais on peut faire simple. La boite est sur le bord de mer, dans une espèce de crique, non ? Tiens, tourne là, fit Val en tendant un doigt vers un panneau qui indiquait « plage ».

      Cédric haussa les épaules et suivit la route indiquée par son acolyte.

      - Mémoire photo, et restitution tout aussi fidèle, hein ? reprit Val en arborant un air ironique, les bras croisés. Ca ne t’aurait pas aidé pour les examens semestriels, par hasard ?

      - Ca m’aidait avant même que je sois assez grand pour comprendre comment je faisais, ricana le bienheureux mage. Bon, évidemment, je laisse toujours traîner deux trois fautes pour passer inaperçu, je n’ai pas non plus une mémoire absolue, et il ne suffit pas de connaitre un cours par cœur pour avoir une bonne note, mais je me débrouille pas mal quand même.

      - Combien de lectures il te faut pour avoir une image parfaite ?

      - Une seule.

      Val poussa un grognement de dépit. Et dire qu’il avait cru avoir quelques petites facilités !

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

      Le Dark Water, vu de l’extérieur, était un cube de béton à la façade surmontée de néons aveuglants. Bâti au sommet de la falaise d’une petite crique, et doté d’un parking surveillé de l’autre côté de la route, sous les pins, il était avancé au dessus des flots et offrait un somptueux panorama aux habitués du carré V.I.P, qui jouissaient de l’unique baie vitrée de l’édifice.

      - Chouette endroit, fit Val en descendant de la Golf de Cédric.

      En plus des deux vigiles et de leur chien qui patrouillaient sur le parking, trois videurs attendaient à l’entrée du night club et filtraient la clientèle, qui formait à cette heure une jolie petite queue. C’est aux abords de celle-ci que les deux compères retrouvèrent leur amie.

      Val ne put s’empêcher de laisser son regard courir le long de la jolie robe de soirée noire que la jeune femme avait revêtue pour l’occasion. Il se fendit d’un soupir intérieur en repensant au petit béguin qu’il avait eu pour elle trois ans plus tôt, quand ils avaient fait connaissance. A bien y réfléchir, elle était une des seules personnes à avoir jamais fait attention à lui à la Faculté. Pour les autres, il n’était qu’une tête, un visage parmi d’autres. Une espèce de fantôme qu’on voyait traîner dans la cour et les couloirs, écrire soigneusement dans l’amphithéâtre. Gwen, la jolie Gwen, avait longtemps été un de ses seuls amis, surtout quand ceux du lycée avaient disparus ailleurs après avoir eu leur diplôme.

      Elle les remarqua finalement, et il releva discrètement le regard, affectant d’admirer le paysage et de regarder avec intérêt l’entrée du Dark Water.

      - Ah, vous voilà, lança-t-elle en guise de bonsoir. J’allais finir par croire que vous aviez eu un accident.

      - Allons, rit Cédric en lui passant un bras autour des épaules, je n’ai même pas encore bu !

      - J’espère bien. Bon, les garçons, et si on se jetait à l’eau ?

      - Mais, nous n’attendons que ça ! assura Val avec un sourire crispé.

      - Bé, pourquoi cet air hésitant, tu ne sais pas danser ?

      Petits gloussements dans la file derrière eux. Valentin haussa les épaules.

      - Non, mais j’imagine que ce n’est pas un problème. Je peux autant rester dans un coin, un verre à la main.

      - C’est pas le meilleur moyen de faire des rencontres, lâcha Cédric avec un clin d’œil taquin à l’adresse des quelques donzelles qu’il croisa en allant se placer en bout de file.

      - Il a raison, fit Gwen, jouant le jeu. Détends-toi un peu !

      - Je suis très détendu.

      Il n’était pas aussi bon acteur qu’eux. Après tout, il n’avait pas passé toutes les années de sa jeune vie à cacher qui il était vraiment. A vrai dire, il était inquiet à propos de toute cette histoire d’infiltration, et même s’il savait que leurs airs guillerets cachaient au moins un peu d’appréhension, il ne pouvait s’empêcher d’admirer leur sang froid. 

      Il leur fallut une petite dizaine de minutes pour arriver enfin au niveau des videurs qui, sans le moindre doute possible, connaissaient Gwen. La jeune femme leur fit la bise, tandis que Cédric, qui avait toujours le bras passé autour de ses épaules, leur serrait la main. Val pensa à signaler sa présence par une petite quinte de toux quand l’un des vigiles demanda à Gwen :

      - Et le petit, la derrière, il est avec vous ?

      Il pointait son gros doigt sur Val et regardait la jeune femme. Sympa. Au moins aurait-il pu s’adresser à lui.

      - Oui, bien sûr, c’est un très bon ami.

      Elle se pencha comme pour lui confier un secret.

      - Et c’est sa première fois ici.

      - Ouais, j’me disais bien que j’avais jamais vu sa tronche par ici. Bon entrez, et bonne soirée.

      - ‘Soirée, grogna Val en le dépassant.

      Ils s’acquittèrent ensuite de leur droit d’entrée et pénétrèrent enfin dans le Dark Water.

      - Bon, on y est, fit Cédric en s’élançant sur les marches d’un escalier qui montait vers la piste. A partir de maintenant, tu fais comme si tu ne nous connaissais pas.

      - Je sais, répondit Gwen. Allez-y, moi je vais au vestiaire.

      - D’accord. Et bonne chance.

      - De toute façon, vous êtes là si ça tourne mal.

      Sur ces mots, ils se séparèrent. Val avait l’impression que son amie essayait elle-même de se convaincre que tout irait bien quoi qu’il arrive.

      - Ah, la piste de danse… Prêt à se déhancher, Val ?

      Arrivés en haut des escaliers, ils se trouvèrent plongés au milieu d’une petite marée humaine, entassée prêt du bar. Par-delà cette mêlée assoiffée, une musique au volume assourdissant résonnait, accompagnée de lueurs multicolores. Cédric et Val avaient décidé d’un commun accord qu’ils ne boiraient pas plus que de raisons en cette soirée particulière, aussi le grand blond poussa son ami vers la piste. Celle-ci était composée de plaques carrées de plexiglas ou de plastique transparent, dans lesquelles circulait une eau parsemée de bulles d’air qui changeaient de couleur au rythme des néons installés en dessous.

      Mal à l’aise, Val tenta de se détendre au maximum et se laissa porter parla musique. Pour le moment, c’était encore ce qu’il pouvait faire de mieux.

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

      En revenant des vestiaires, Gwen se dirigea sans attendre vers le bar le plus proche du carré V.I.P, où elle savait pouvoir trouver celui pour qui elle était venue. Comble de l’ironie, elle connaissait le vampire en question avant que Cédric n’exhume son nom des dossiers de Jean Altier. Elle n’aurait jamais imaginé que ce cher Nick, qu’elle avait côtoyé à de nombreuses reprises depuis son enfance, soit un des partisans de Gabriel.

      A dire la vérité, c’était presque aussi difficile à croire que l’idée que Joachim soit lui aussi dans ce camp. Et pourtant, malgré les doutes, les preuves contre Nick semblaient accablantes. Cette pensée lui fit froid dans le dos, mais elle tâcha d’arborer son plus beau sourire en s’asseyant au bar.

      - Hey, Gwen ! sourit Nick en l’apercevant. Ca faisait un bout de temps, comment ça va ?

      Ils étaient relativement éloignés de la musique, mais le volume titanesque les obligeait encore à se rapprocher pour pouvoir s’entendre correctement. Ce qui avait son avantage.

      - Bien, merci. Enfin, si on veut…

      Nick lui adressa un regard interrogateur, passant une main dans ses longs cheveux blonds. Elle se pencha un peu plus à son oreille.

      - Tu sais, toute cette histoire avec Joachim… Je ne sais plus trop quoi penser, fit-elle mine d’avouer avec un air perdu.

      - C’est vrai que ça doit être difficile pour toi, compatit le serveur. C’est ton cousin, après tout.

      - Si au moins je savais où il est, ou au moins s’il n’est pas maltraiter par… enfin, tu vois.

      - Tu veux en parler ?

      Bon. Elle avait réussi à attirer son attention. Se défendant de montrer trop d’enthousiasme, elle hocha doucement la tête, comme si elle hésitait.

      - D’accord. Bon, écoutes, je finis dans environ une heure. Reste dans le coin, je viendrais te chercher et on ira discuter au calme, dans une des arrières salles. Ok ?

      Elle hocha de nouveau la tête, puis lui demanda une flute de champagne. Il lui fallait bien ça pour se revigorer un peu. Pendant qu’il disparaissait brièvement à l’autre bout du comptoir, elle sortit son téléphone et envoya un court message à Cédric. « Contact positif ». Elle attendit de recevoir l’accusé de réception pour supprimer le message dans sa boite d’envoi, au cas où.

      Se tournant brièvement vers la piste à l’éclairage multicolore, elle chercha du coin de l’œil la silhouette dégingandée de son ex. Elle l’aperçut, se trémoussant au milieu de trois filles tout en regardant l’écran de son téléphone. Elle le vit également donner un coup de coude à Val et lui chuchoter quelques mots à l’oreille.

      Ce qu’elle ne vit pas, en revanche, c’est que Nick avait lui aussi repéré Cédric, et semblait intéressé par ce qu’il voyait.

      Très intéressé.

     

 

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Gloups.... ça va faire mal j'ai l'impression  ;D.

 

Alors là que des éléments intéressants par contre. Et puis, même si le chapitre n'est pas grandiose par rapport aux autres, comme tu le dis, l'humour qu'il y a dedans vaut largement la place de chapitre à part entière  ;). Continue comme ça, j'adore !!

 

Gabriel aurait des informateurs tous prêts... et peut-être même qu'il est lui aussi dans la boîte qui sait ^^. Ne veux la suite !!

 

Et puis, pour finir, quel pouvoir bien pratique que celui de Cédric finalement. J'aimerais bien l'avoir aussi pour les leçons de langues étrangères ^^....

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Bonseuwoir à tous et à toutes... C'est enfin le moment de poster le chapitre 20 de cette fiction, qui aura mis quelques temps à arriver, mais qui est bien là finalement ^^ Un chapitre dans lequel ça danse, dans lequel ça bastonne, dans lequel ça... Ben vous le saurez en le lisant tiens :P Alors allons-y, bonne lecture !

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Chapitre 20

 

 

 

 

 

      Gwen n’aimait pas ce qu’elle entendait.

      Nick venait de finir le travail, et il lui avait dit de l’attendre près de l’entrée de l’arrière salle, pendant qu’il allait aux toilettes. Cependant, au cas où, elle l’avait suivi. Elle était en ce moment en train de faire semblant d’attendre quelqu’un devant les portes de toilettes, alors qu’en fait elle mobilisait ses sens vampiriques pour écouter ce qui se disait de l’autre côté de la porte.

      Nick était soit au téléphone, soit parlait à quelqu’un à travers les cabines des toilettes, car la seconde voix était lointaine et plus diffuse.

      - Tu es sûr de ce que tu dis ?

      - Certain, monsieur. Il n’est pas difficile à reconnaitre, de toute façon.

      - Bon, reprit la voix inconnue après un temps de silence. Fait ce que tu peux à ce sujet. Il est vrai que capturer Cédric Altier nous serait très profitable.

      - Si j’arrive à l’attraper ce soir, est-ce que je dois le faire monter à Strasbourg directement… ?

      - Pauvre demeuré ! J’espère pour toi que personne n’écoute cette conversation.

      - Oh ! Je suis désolé…

      - Tais-toi. Si tu arrives à mettre la main sur le fils Altier, fais ce qu’il faut pour qu’il soit amené auprès de Gabriel le plus rapidement possible… Tu avais autre chose à me dire ?

      La voix de Nick reprit de son assurance.

      - Oui. Je pense que nous avons un autre partisan potentiel. Une partisane, pour être exact.

      Gwen n’attendit pas d’entendre la suite pour s’en aller du pas le plus naturel possible, se dirigeant vers la piste. Elle sortit son téléphone et commença à envoyer un message à Cédric et Valentin tout en se frayant un chemin au travers des danseurs. Comme elle se dirigeait vers la sortie, elle vit Nick débouler derrière son comptoir et lancer quelques ordres à une paire de videurs. Elle se dépêcha d’écrire et d’envoyer son texto, résistant à l’envie de crier à ses amis de s’enfuir, puis se précipita elle-même vers l’escalier qui descendait vers le salut. L’accusé de réception fit vibrer son téléphone au moment où elle posait le pied sur la première marche, et elle releva la tête à temps pour croiser le regard inquiet que Cédric envoya à Val. Puis, elle tourna les talons et s’en alla.

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

      - Bordel de merde ! jura Val.

      Ce qui, au milieu de la piste, passa complètement inaperçu. Il remisa son téléphone dans la poche revolver de son jean, avisa Cédric d’un regard puis chercha les gorilles qui devaient se diriger vers lui tout en faisant signe à son ami d’avancer vers la sortie. En passant près de lui, le jeune magicien se pencha vers son oreille et lui lança :

      - On va voir si tu ferais un acolyte digne de ce nom !

      Val trouva la plaisanterie plutôt mal placée, même si Cédric avait raison. Il voyait déjà les vigiles arriver en écartant les danseurs. Il allait falloir qu’il fasse diversion. Hors, comme Cédric l’avait souligné, c’était là précisément le rôle d’un acolyte : faire diversion pour détourner l’attention du commun des mortels de choses qu’ils ne devaient pas voir. Il aurait bien fallu qu’il commence à se battre à un moment ou à un autre, alors pourquoi pas ce soir ? Bien sûr, la perspective d’affronter des gorilles habitués à la castagne ne l’enchantait pas vraiment, mais il ne pouvait pas non plus attirer leur attention en dansant la Macarena debout sur le podium… Il n’avait donc pas le choix. A moins que… faire diversion, hein ? Il devrait pouvoir s’arranger.

      Alors que les hommes en noir se rapprochaient de plus en plus Val prit sa décision. Avisant un type en train de draguer, il passa en trombe à côté de lui et donna un léger coup de coude dans le verre qu’il tenait. Ce qui eut pour effet d’envoyer son contenu alcoolisé droit sur la belle chemise du danseur derrière lui. Le dragueur posa la main sur l’épaule de Val, avant de se rendre compte qu’on lui tenait également le bras. Il se retourna, protesta, repoussa son assaillant, qui le repoussa lui aussi. Discrètement, Val effectua un croc en jambe qui provoqua une chute appréciable. Le dragueur trébucha, renversa une fille qui renversa un jeune homme assez costaud, qui se retourna pour demander des comptes. Pendant ce temps, le premier lésé releva l’infortuné dragueur et lui demanda de s’excuser. Il refusa.

      Et c’est là que tout dégénéra enfin. Un coup parti, suivi d’un autre, et quand le gars baraqué se joignit à la bagarre en renversant au passage plusieurs autres clients, le chaos se déclara au sein du Dark Water. Les videurs se retrouvèrent confrontés à ce qui devrait être la plus grosse rixe de leur carrière : plus d’une vingtaine de personne s’envoyait gentiment des coups sans savoir ce qui avait causé ce pugilat. Et pendant ce temps, leur cible s’en allait tranquillement.

      Mais Val lui, n’avait pas eu la chance d’être déjà loin au moment où la bagarre avait éclaté. Il se retrouva vite contraint d’user de ses talents pour se sortir de ce guêpier. Esquivant un coup de poing rendu hésitant par la boisson, il répliqua d’un coup au foie avant de projeter son agresseur au sol d’une projection basique. Sautant par-dessus le vaincu, il reçu un coup à l’épaule, se retourna, bloqua le suivant et effectua une brève clef de bras qui fit crier le propriétaire du coude qui se trouvait entre ses mains.

      Après ça, la voie fut dégagée jusqu’à l’escalier. Il se cru tiré d’affaire jusqu’à ce qu’une main à la poigne terrifiante s’abattit sur sa nuque. Il vit du coin de l’œil un faciès épais orné de lunettes noires ; classe, certes, mains un peu inutile en pleine nuit. C’était un vigile. Val pensa avec soulagement qu’il allait être mis à la porte.

      - Viens par ici, petit con, grogna le videur en le tirant à lui.

      Oh, oh. Mauvais signe. L’avaient-ils repéré comme étant l’ami de Cédric dès qu’il avait posé le pied sur la piste de danse, où alors allait-on lui demander des comptes pour la pagaille qu’il avait causé. Aucune des deux solutions ne lui plaisant vraiment, il adressa une excuse muette au videur et pivota violement d’un quart de tour sur la droite. L’homme était bien plus grand que lui, comme il l’avait calculé, et son coude le heurta juste sur le plexus solaire. Sans temps mort, il redressa l’avant bras et expédia son poing sur le menton du vigile, qui fut momentanément sonné, relâchant suffisamment sa prise pour que Val puise l’achever.

      L’acolyte en formation pivota sur la jambe droite, laissant son tibia gauche heurter la rotule exposée de son adversaire. Le vigile se dérida et poussa un cri de douleur, ployant le genou pour se retrouver au niveau du coup de pied circulaire droit que Val lui asséna sur le cou.

      Et, sans demander son reste, il fila. Pour éviter de trop attirer les regards à l’entrée du night club, il marcha d’un air décontracté, se passant une main devant le visage en feignant d’éponger la sueur qui le recouvrait. Cédric devait probablement l’attendre sur le parking, aussi traversa-t-il la rue sans perdre de temps.

      Il aperçut enfin son ami, sain et sauf adossé à sa voiture, l’air plus aux aguets que jamais. En le voyant arriver, Cédric poussa un soupir de soulagement.

      - Vite, on se casse, lança-t-il à son voisin et acolyte en ouvrant les portières de sa Golf. Ca va vite être dangereux pour nous ici… Attention !

      Val avait entendu les bruits de pas, mais il ne s’en était pas préoccupé puisqu’ils paraissaient plutôt tranquilles. Quand il se retourna, il eut la surprise de voir la victime de sa diversion, le pauvre dragueur, qui marchait sur lui. Le jeune homme avait un œil tuméfié et le coin des lèvres en sang. A en juger par ses vêtements légèrement défaits, il avait été chahuté ou jeté dehors sans ménagement par les videurs.

      - C’est ta faute, espèce de connard ! cracha-t-il.

      Et sa main droite, qui tenait une bouteille, s’abattit vers le visage de Valentin. Celui-ci leva instinctivement le bras pour se protéger.

      Il y eut un bruit de verre brisé, une douleur déchirante au visage, puis un coup de pied à l’entrejambe et un dragueur précipité au sol, les mains sur les parties. Sur quoi, Val se précipita dans la voiture, Cédric mit le contact et fit vrombir le moteur. Ils quittèrent vite le parking et prirent la direction du centre du département.

      - Nom de dieu de saloperie de…

      Val jurait et jurait, les lèvres déformées en un rictus de douleur, tout en s’examinant le visage dans le miroir de l’abat jour qu’il avait rabattu devant lui. A l’aide d’un mouchoir, il tentait d’endiguer le sang qui s’écoulait d’une longue plaie sous son œil droit. Finalement, il poussa un soupir et appliqua deux mouchoirs bien tassés contre la blessure.

      - Et merde, il ne m’a pas loupé ce con. Deux petits centimètres plus haut, et le tesson m’arrachait l’œil ! Quand je pense que j’ai latté un vigile pour me faire suriner par un abruti… Putain, ça pisse le sang !

      - Holà, du calme, Chuck Norris. On rejoint Gwen pour faire un débriefing et je t’emmène à l’hôpital.   

      - Chuck Norris aurait saigné la bouteille, lui, grommela Val tout en hochant la tête.

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

      - Tu as quoi ?!

      Ben voyons, c’était à parier. Val pressa un peu plus fort ses mouchoirs rouges de sang sur sa plaie, et répéta :

      - J’ai fait diversion. C’était ça où laisser Ced’ se faire attraper…

      Il haussa les épaules.

      - Une petite égratignure c’est pas cher payé pour une vie sauvée.

      Gwen lui lança un regard chargé d’inquiétude et de reproches.

      - Si tu n’étais pas déjà aussi mal en point, je t’aurais collé une gifle pour te remettre le cerveau à l’endroit. A propos, si ça vous intéresse, je crois savoir où est Gabriel.

      Cédric eut une expression de surprise éloquente.

      - Tu… es sûre ?

      Elle leur relata la conversation surprise dans les toilettes.

      - Strasbourg, hein ? Eh bien, on ne sera pas venus pour rien, en fin de compte ! Merci, ma grande.

      Et il lui adressa une petite bourrade. Qu’elle lui rendit, le faisant tituber en arrière.

      - Au fait, félicitations Jackie Chan, lança le mage à son acolyte. Tu viens officiellement de défaire ton premier vampire !

      - Oh, la ferme, Houdini… Quoi, un vampire ? Tu veux dire, le videur ?

      - Ouais. Quoique, tout bien considéré, ça doit être ton quatrième ou cinquième.

      - Ah ?

      - Les types pendant la fête de la musique. Des vampires.

      - Ben merde, si j’avais su…

      - Eh, ils en avaient après mon sang, ces couillons là !

      Gwen ouvrit des yeux ronds à ces mots.

      - C’était toi… ?

      Val poussa un grognement.

      - Quoi, qu’est ce qu’y a, Vampirella ? J’ai l’air trop chétif pour casser du vampire ?

      Nouveau grognement.

      - Et merde, Ced’, tu pourrais me guérir un peu à coup de magie ? Ou Gwen, boire un coup. ‘Parait que votre salive est un très bon cicatrisant.

      - J’ai déjà eu ma ration, merci.

      - Et puis, rajouta Cédric, te guérir ne fera pas disparaître la cicatrice qui va orner ton joli visage, mon mignon. Elle la fera apparaître plus vite, au contraire, en accélérant le processus de guérison corporel. Tu aurais du mal à expliquer d’où elle sort demain matin.

      - J’aurais déjà du mal à leur faire accepter de me laisser continuer de te fréquenter ! Bon, on va à cet hôpital ou on attend que je meure en me vidant de mon sang ?

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

      - Et tu es sûr de ce que tu avances ?

      Jean Altier fit enfin pivoter son fauteuil, pour faire face à son fils. Celui-ci hocha vigoureusement la tête.

      - Certain. Ils ont même essayé de me capturer, je pense que c’est assez éloquent.

      Altier père croisa les doigts, mâchonnant pensivement son cigare.

      - Tu es en train de me dire que tu as pris des risques énormes, en fouillant dans mes dossiers et en allant dans ce que tu savais être un antre de vampires renégats, pour pêcher une information capitale ?

      Cédric rougit à la mention des dossiers, mais soutint le regard de son géniteur.

      - Je ne sais pas si je dois te sermonner ou te féliciter. Alors, je ferais les deux. Ne t’avise jamais plus de fouiller dans mes dossiers. Me suis-je bien fait comprendre ?

      - Oui.

      - Autrement, ton esprit d’initiative et ton audace sont tout à ton honneur. Tu me rappelle un peu le genre d’effronté que j’étais à ton âge… Ce qui n’est pas forcément une bonne chose, étant donné que tu es encore plus effronté que moi.

      Jean Altier observa une pause, le temps de tirer sur son cigare et de recracher un épais nuage de fumée.

      - Et notre cher voisin ? J’imagine que tu l’as traîné avec toi, alors dis moi comment il s’en est sorti. J’en entends du bien de la part de Francis, ce qui n’est pas une mince affaire.

      - Eh bien, c’est grâce à lui qu’on en a réchappé. Il a fait diversion en provoquant un bazar monstre. Le pauvre s’est fait avoir au visage, par contre.

      - C’est le métier qui rentre. Bien. Très bien. Rappelle moi quel jour on est ?

      - Heu… Le 15 Novembre.

      Un fin sourire, à peine compensé par une ride soucieuse au milieu de son front, se forma sur le visage du chef du G.I.S varois.

      - Ca veut dire que dans dix jours se tiendra l’examen de recrutement du Groupe… Ca te dirait te tenter le coup, fiston ?

 

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Waahahahaaa, génial, tout simplement génial !!

 

Les renseignements sont plus douloureux que prévus pour certains, mais au moins ils ont réussis ^^. Tiens d'ailleurs, je me demande qui Gwen a bien pu saigner pour avoir sa ration...

 

Encore une fois, une très bonne partie de l'histoire qui s'offre à nous. Et la suite va augurer encore plus de bonheur je crois ^^.

 

Très bien aussi, l'humour un peu décalé et surtout dans le vent de nos jeunes héros. La star doit être comblée  8).

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  Yosh ! Merci à vous trois pour ces commentaires.

  Je vais me pencher sur les dires de Ceith-El, présentement, et tâcher de répondre à ton commentaire.

 

  Pour ce qui est du découpage, tu as peut être du mal avec les "*****" ou simplement avec le fait que parfois je coupe l'action en plein milieu, à la fin d'un chapitre, pour repartir de plus belle avec le suivant. Les "*****" sont simplement là pour marquer une ellipse temporelle, un chagement de personnage ou autres. Et pour ce qui est des actions coupées en plein milieu, c'est un choix (tentative de mettre un peu de suspense^^).

  Au niveau du rythme, c'est là encore un choix. J'écris cette fiction comme une fiction, et pas comme un roman. Beaucoup moins de descriptions, une actions généralement rapide et l'accent d'avantage mis sur les dialogues. Le but est de ne pas ennuyer le lecteur et de garder un certain dynamisme. Je ne sais pas si ça marche, mais moi j'aime bien ^^

  Pour l'orthographe, et ce à mon plus grand malheur, il y a toujours des choses qui m'échappent malgré mon côté assez maniaque. Le correcteur ne fait pas tout non plus (parfois il est même à l'origine de fautes ce nullard ><). Enfin bon, j'estime faire quand même moins d'erreur que la moyenne, sans toutefois être parfait (et loin de là). J'ai toujours besoin d'un relecteur, même après m'être relu et corrigé plein de fois. Enfin bon, j'avoue que je fais quand même beaucoup moins attention avec cette fic qu'avec mes romans ^^"

  Le non-sens qui t'as perturbé devait être celui-ci : "Surchargée d’énergie, celle-ci implosa en emportant avec elle le maléfice lancé par le Chasseur." Bon, moi je vois ça comme ça : Gabriel injecte de plus en plus d'énergie dans une structure de sortilège qui n'est pas prévue pour soutenir autant de puissance, et celle-ci "implose" donc (explose de l'intérieur quoi). Rien à voir avec la définition d'une véritable implosion, c'est bien vrai, mais je trouvait le terme approprié. Deformation artistique dirons nous ^^

 

  Voilà voilà, merci pour cette critique, j'aime beaucoup qu'on me pointe du doigt les défauts que je pourrais corriger. Ca m'aide à progresser. D'ailleurs si à l'avenir tu détectes encore des fautes ou des erreurs de sens, n'hésite pas à m'en faire part (bon par contre je ne vais pas te demander de me dire celles que tu as vues jusque là, ça ferait trop^^).

 

  Autrement, je suis bien content que cette modeste histoire te plaise. J'essaierais de ne pas trop traîner pour la suite ^^

  Merci et à bientôt  :)

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Yeah!Fanfic finit je vais pouvoir comme les autres suivre à ton rythme de parution^^

Et Bé c'est qui sait se taper ce coquin^^(Valentin)Bref j'ai pris plaisir à lire ta Fiction même si il y a eut certains chapitres ou je n'ai pas très bien compris mais bon je pense que je lisais assez vite :)

D'ailleurs dans ce chapitre petite dédicasse à l'attention de Chuck Norris(Chuck si tu nous regarde.....)

Bon Bref comme les autres j'ai hâte de voir la suite avec l'examen du recrutement du groupe dans pas très longtemps 9_9

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  • 4 weeks later...

  Bonjour bonjour... Presque un mois plus tard, voici le chapitre 21 >_<". Un chapitre de blabla, axé pour la première partie sur Val et Cédric qui commencent à parler de l'examen, et pour la deuxième sur Gabriel et... Et vous allez bien voir ^^

  Chapitre de blabla, donc, comme il risque d'en avoir encore quelques un avant la période de l'examen. Je vais tenter de développer les bases du monde magique et du G.I.S pour que vous puissiez mieux comprendre comme tout ça tourne (il y aura notamment un zoom sur la classifications des monstres, que je n'avais que cité jusque là). Rien de bien folichon donc, d'autant que je tourne au ralenti en ce moment... Mais bon !

  Sans plus d'épanchements de ma part, voici le Chapitre 21 ! Bonne lecture.

_________________________________________________________________________________________________________________________

 

Chapitre 21

 

 

 

 

 

      Ah, qu’il détestait ça !

      Dans la rue, les gens se retournaient à son passage ou le dévisageait franchement. En cours, il avait du expliquer une bonne quinzaine de fois ce qui lui était arrivé. Franchement, il n’était pas loin de penser que son relatif anonymat de naguère était beaucoup plus confortable.

      Levant une main vers son visage qui le démangeait, Valentin se retint de se gratter la joue. Il aurait risqué de déloger son espèce de bandage, qui suivait sa cicatrice depuis sa pommette droite jusqu’à sa mâchoire inférieure. Ca faisait quatre jours qu’il avait cette bande de tissu scotchée sur la tronche, et il commençait déjà à en avoir marre.

      - Eh ben, pour une première sortie, c’est réussi ! avait fait son père quand il était rentré de l’hôpital.

      Et Val de grommeler quelques explications plus ou moins claires, tout en assurant à ses parents que ni Cédric ni lui n’étaient responsables. Il avait honte de mentir, mais d’un certain côté, les vampires n’avaient-ils pas commencé en tentant de capturer son ami ?

    Enfin, bref, même si ça lui cassait bien les pieds, il avait plus important à penser en ce moment. Primo, cette histoire d’examen.

      - Ton père veut que nous tentions l’examen d’entrée du groupe dans ... une semaine ? fit-il, ahuri, à un Cédric qui venait de lui apprendre la nouvelle.

      - Ouais.

      - Eh, ça a pas l’air de te faire plaisir. C’est pourtant une bonne nouvelle non ?

      - Bien sûr. J’aurais pensé qu’il attendrait encore un peu avant même de prononcer l’acronyme G.I.S, mais il faut croire que notre petit tour au Dark Water l’a convaincu.

      - Bah alors ?

      En ce mardi après-midi, ils se promenaient dans la vieille ville presque déserte, un des rares endroits de la ville où discuter d’un tel sujet pouvait se faire tranquillement.

      - Je sais pas, répondit Cédric en se grattant la nuque. J’aime pas trop l’idée de m’éloigner de la ville quelques jours.

      - Hola… c’est quoi cette histoire de « quelques jours » ?

      - L’examen dure trois jours, et il se passe dans un endroit différent chaque année, dans l’arrière pays varois.

      - Et je peux savoir pourquoi ça t’ennuie de t’éloigner un peu ? Ce serait quand même mieux si on essaye encore de t’enlever, nan ?

      Cédric haussa les épaules.

      - Ouais, sans doute. Enfin bon, de toute façon on va faire cet examen, je ne peux pas laisser passer une telle occasion. Si je refuse, qui sait quand mon père me refera une pareille offre ?

      - Bon. Si tu m’expliquais comment se déroule cet examen, hein ? Je veux pas dire, mais c’est dans une semaine et je crois que je suis encore un peu novice dans tout ça…

      - Ah, oui. Voilà une idée constructive.

      Cédric se tut un instant, semblant réfléchir au moyen de présenter la chose.

      - Alors… en t’épargnant les détails concernant mes propres épreuves, tu devras passer une série de test d’aptitudes physiques et psychologiques, te mesurer aux autres prétendants lors de combats presque règlementés, et il y aura bien sûr un questionnaire qui permettra de savoir si tu sais dans quoi tu t’embarques : magie, monstres, bla bla bla.

      - Heu… pour les premiers tests, ça devrait aller, fit Val avec une grimace, mais il va falloir m’instruire davantage sur la dernière partie.

      - Oui, oui. J’oubliais aussi notre épreuve en commun.

      Val tiqua.

      - En commun ? Tu veux dire…

      - Eh, comme je te l’ai peut-être déjà dit, nous arriverons en tant que duo de Chasseurs déjà formé. Les examinateurs vont donc vérifier notre aptitude à évoluer ensemble dans des situations diverses. Pour ce que j’en sais, on aura peut-être même droit à une chasse en bonne et due forme.

      - Je vois. Autant ne pas perdre de temps, alors. Et si on commençait par ces choses que je dois absolument savoir ?

      - Allons-y… Mon père serait peut-être meilleur pédagogue, mais il prépare le concile européen des mages qui aura lieu à l’A.C le 25. Et il faut aussi qu’il se débrouille pour organiser la traque de Gabriel à Strasbourg.

      - Ce 25 Novembre m’a l’air d’être une date assez importante, remarqua Valentin. L’examen et un concile international le même jour. Coïncidence ?

      Cédric sourit.

      - Absolument pas. C’est le 25 Novembre 1960 que le G.I.S a été créé, devenant l’organisme « officiel » (il mima des guillemets avec ses doigts) que nous connaissons. C’est donc effectivement une date importante, et à retenir.

      - C’est noté. Et ce rassemblement de magiciens, c’est quelque chose d’important aussi ?

    - Plutôt, oui, acquiesça Cédric. Des délégations représentant les équivalents européens du Groupe se regroupent pour discuter de la situation sur le continent, des dangers potentiels, et tout ça. Cette année, c’est tombé sur notre belle France. Juste quand, précisément, une menace se lève.

      Val eut un ricanement appréciateur.

      - Oh, ça risque d’être tendu, hein ?

      - Ah, ça… D’autant que le Groupe n’a toujours pas mis les autres pays au courant de la libération de Gabriel. D’après ce que mon père m’en a dit, on a étouffé au maximum l’histoire de la Pierre de la Fée, histoire d’éviter que ça passe aux infos nationales. D’ailleurs, tu remarqueras qu’on entend plus parler de ça, ni de la mort de cette brave femme…

      Ah ! Cette femme à cause de qui Val s’était retrouvé embringué dans tout ce foutoir. C’est vrai qu’il n’y avait lui-même plus prêté attention depuis un moment. De fait, ses mauvais rêves s’étant éloignés, il avait presque retrouvé un rythme de sommeil normal. 

      - Ah. C’est vrai. Vous n’avez toujours pas de piste concernant le mage qui aurait fait ça ?

      - Toujours pas. Apparemment, ils préfèrent se concentrer sur Gabriel, qui représente la plus grosse menace pour le moment… même si je suis persuadé que ce mystérieux salopard nous réserve de mauvaises surprises.

      - Ca en fait des choses à dire à nos voisins européens ! grimaça Val en se retenant encore une fois de toucher à sa cicatrice.

      - Oui, hein ? Je me demande même s’ils ne sont pas déjà au courant. Après tout, les vampires communiquent également entre eux, et je suis sûr que le Groupe a déjà enregistré masses d’appel en direction de l’étranger…

      Val poussa un soupir.

      - Hé ben. Et c’est pour le 25 novembre, donc ?

      - Oui, même si, comme d’habitude, la plupart des délégations sont arrivées depuis quelques jours déjà…

 

 

 

 

 

*****

 

 

 

 

 

      Gabriel attendait, assis sur un banc. Pour un passant, il aurait eu l’air d’être complètement seul. Quelqu’un d’un peu plus observateur aurait cependant pu remarquer que cinq hommes et femmes veillaient sur lui depuis plusieurs points, près à lui venir en aide en un clin d’œil.

      Il était donc là, au bord d’un canal dans la banlieue Strasbourgeoise, et il attendait. De temps en temps, il consultait cet objet, cette montre que Joachim avait tout le temps harnachée au poignet gauche. C’était certes on ne peut plus pratique qu’un cadran solaire.

      C’était l’heure. Qu’attendaient donc ces gens pour se montrer ? Ils lui avaient pourtant assuré qu’ils étaient très intéressés par ce qu’il avait à dire. Le plus ennuyeux, dans tout ça, c’est qu’il ne pouvait pas non plus partir comme ça, en prétextant d’être vexé par leur retard. Il avait besoin d’eux.

      Il avait besoin d’alliés, avant tout. Et vite. Il savait qu’un de ses recruteurs dans le sud avait été capturé, et Strasbourg allait vite devenir un immense piège à son encontre. Après aujourd’hui, il filerait loin d’ici.

      Ah ! En voilà justement un qui se profilait à la sortie du pont, quelques dizaines de mètres sur sa droite. Il pouvait flairer ce genre de type à des lieues, mais en revanche il lui était impossible encore de dire à quel camp il appartenait. Affectant de contempler le soleil se levant au dessus des immeubles dans le lointain, il laissa l’homme en costume chic s’approcher et s’asseoir sur le banc, un journal à la main.

      - Belle journée, lâcha l’homme tout en feuilletant son journal. Comment se porte Gabriel ?

      En voilà un qui ne s’embarrassait pas de bienséances. Il aimait ça.

      - Je vais bien, je vous remercie. M. Almard, je présume ?

      L’homme détourna brièvement le regard de son quotidien. Une lueur amusée pétilla dans ses petits yeux bruns, au-dessus de sa moustache fournie.

      - Vous êtes bien sûr de vous pour sortir ainsi au grand jour.

      - Ce n’est pas en me terrant dans un trou que je réussirais à faire quelque chose. Et puis, je suis bien entouré.

      - Comme de juste, répliqua Almard sans faire mine de s’inquiéter.

      - Marchons un peu, voulez-vous ? Le froid commence à m’engourdir les jambes.

      Ils se levèrent, et commencèrent à remonter le canal vers le nord.

      - Que vous ayez pris le risque de me rencontrer montre que ce qu’on dit sur vous et vos proches est vrai, commença Gabriel au bout de quelques pas.

      - Et que dit-on sur moi ?

      - Que vous êtes un partisan de la Révélation. Vous et quelques uns de vos amis tentez de vous faire entendre par l’Autorité Centrale ; vous ne voulez ni plus ni moins que la vérité soit révélée aux humains. Vous voulez sortir de l’ombre.

      Almard renifla dédaigneusement.

      - Vous dites ça comme si nous n’étions qu’une poignée, mais à travers le monde, nombreux sont les magiciens qui partagent mes opinions.

      - Certes, certes. Mais pour l’instant, concentrons-nous sur vous. Je crois que nos intérêts sont convergents, n’est-ce pas ?

      - Tout dépend. Que voulez-vous vraiment ? Vos dernières ambitions vous auraient placé à la tête de ce pays. Êtes-vous toujours après le pouvoir ?

      Gabriel sourit. C’était une question légitime.

      - Comprenez-moi bien, Gabriel, poursuivit le magicien en lissant sa moustache. Nous ne désirons aucunement bouleverser l’ordre établi. Seulement, nous estimons que le temps de l’ombre a assez duré. Nous suons sang et eau depuis des siècles, sans la moindre reconnaissance.

      - Et qu’en est-il des vampires ? Vous révéler implique de lever le voile sur l’ensemble du monde magique. Les magiciens sont certes indispensables à la protection des hommes, mais les vampires ne risquent-ils pas d’être considérés comme des monstres ?

      Almard se tint coi pendant un instant. Gabriel savait, pour avoir au préalable étudié les idées du groupuscule auquel appartenait le magicien, que la question des vampires était celle qui était sans cesse remise à plus tard.

      - Inutile de me répondre tout de suite, Monsieur Almard… Nous allons bientôt pouvoir en discuter avec vos chers amis.

      - De quoi parlez-vous… ?

      Ils s’approchaient d’un autre banc, sur lequel un homme emmitouflé dans un long manteau noir, un béret noir entre les mains, les regardait venir dans sa direction. Il avait la peau hâlée et les cheveux noirs, et ses joues étaient mangées par une barbe poivre et sel. Sous des sourcils broussailleux, deux yeux d’un noir de jais les fixaient avec attention.

      - Ah, Monsieur Almard, puis-je vous présenter le professeur Sapowski ?

      - Mes respects à vous, messieurs, dit l’intéressé avec un accent indéniablement slave.

      Il se leva et échangea une ferme poignée de main avec chacun d’eux.

      - Bien, et si nous allions dans un endroit plus propice à la discrétion ? proposa Gabriel. Je sais que vous avez du prendre des précautions drastiques pour cette rencontre, aussi ne prolongerais-je pas le risque. Allons-y, mes autres invités doivent s’impatienter à l’heure qu’il est.

      Almard ne répondit pas tout de suite, pétrifié par ce qu’impliquait la présence de cet éminent mage Polonais. Sapowski, membre archi-connu de l’équivalent polonais du G.I.S, était surtout connu pour ses idées peu orthodoxes. Il avait donné de nombreuses conférences pour la révélation du « monde magique », comme il l’appelait, et on disait que ses supérieurs avaient beaucoup de mal à couvrir ses faits et gestes lors des chasses. Probablement par principe, il ne se donnait jamais la peine de couvrir ses arrières, quitte à être appréhendé par les autorités. Il disait lui-même qu’il espérait qu’un beau jour un policier ou quelqu’un d’autre finirait par tout découvrir. Sapowski était, pour tous les partisans de la Révélation, une figure incontournable.

      Bien sûr, l’ensemble de ses tentatives était voué à l’échec, avec certains fonctionnaires et le ministre de l’Intérieur sous la coupe de magiciens, les preuves avaient tôt fait de disparaître. Comme Almard, il était probablement là pour entendre les arguments de Gabriel, ce qu’il pouvait proposer pour que le voile tombe enfin.

      Et, comme le magicien français s’en rendit compte en arrivant dans la cache de Gabriel, ils étaient loin d’être les seuls.

 

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Gabriel qui va se servir de ce mystérieux mouvement, la Révélation... les choses tournent en sa faveur cette fois, que mijote-t-il encore ? Il a l'air d'avoir trouvé plus d'assurance que jamais. J'ai vraiment hâte de connaître la suite  ;D !!

 

Pour Valentin et Cédric, et bien les examens approchent, et ça veut dire tout le bataclan des émotions que nous tous ne connaissons que trop bien  ;). Bonne chance à eux en tout cas !

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  • 1 month later...

  Près de deux mois et toujours pas de chapitre... je sais, je sais, ça commence à faire long. Croyez bien que j'en suis le premier ennuyé. Moins d'inspiration, moins de temps, moins d'envie... tout ça cumulé et on en arrive vite à ça :                    .

  Du vide quoi ^^

 

  Ce petit message donc, histoire de dire que non, je n'ai pas oublié que j'ai une fiction en cours et qu'il est possible que certains en attendent la suite. Je m'excuse de l'attente, mais que voulez-vous dans la vie il ne se passe pas toujours ce qu'on veut (dommage, mais ce serait un peu monotone pas vrai ? =p).

  Après, quant à vous dire quand le chapitre 22 sera posté ici... Je n'en sais fichtre rien ^^" En tout cas, j'espère retrouver l'inspiration assez vite pour pouvoir me remettre à écrire.

 

  Sur ce, en remerciant ceux qui lisent encore ce qui se fait par ici, je vais me retirer en m'excusant encore pour ce retard.

  A la prochaine !

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