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Never coming home [Nouvelle]


Daemon
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   B'jour ! Bon, je vais vous expliquez de quoi il retourne^^ La courte nouvelle qui suit résulte d'une idée qui me poursuivait depuis plusieurs jours. Je n'arrivais jamais à concrétiser jusqu'à ce que j'entende une chanson et là... C'est sortit tout seul. Le genre de truc qui m'arrive une fois tous les 36 du mois, quand les lignes s'enchainent et s'enchaînent, ne s'arrêtant qu'une fois le texte bouclé.

   J'suis resté sur le cul quand j'ai eu finit^^ Si je pouvais avoir de l'inspiration comme ça plus souvent... wow !  :D

   'Fin bref. Je vous livre donc un petit truc sans prétention, en éspérant que ça vous plaise (et vous surprenne un peu, sait on jamais^^). A noter que c'est ma toute première nouvelle, et que ce style ne m'attirait pas du tout jusqu'alors. Donc si c'est bidon, vous saurez pourquoi  ;D Il y a des chances pour que ce soit la seule et l'unique que j'écrirais.

   Tant mieux ou tant pis, ce n'est pas à moi de décider ; voilà le machin, c'est à vous de juger  ;)

 

_____________________________________________________________________________________________________

 

Never coming home

 

 

 

 

       New York, an 2110.

 

 

      Ca recommençait.

       Ce bourdonnement dans les oreilles, cette migraine qu’il sentait monter. Ces mots qui emplissait sa tête jusqu’à l’implosion.

      Stop. Jeffrey secoua la tête, et se rendit en titubant dans la salle de bain. Là, il se réveilla en se versant une bouteille d’eau sur la figure. Par la même occasion, le liquide froid chassa pour un temps ses démons intérieurs. Il pu enfin se mettre à réfléchir. 

      Quel jour était-ce, déjà ? Il se gratta la tête, incapable de s’en souvenir, et passa dans le salon. Le calendrier fixé au dessus de la cheminée lui répondit : mardi 13 janvier. Treize… Amusant.

      Jeffrey jeta un coup d’œil par la fenêtre. Le ciel était dégagé, mais la neige tombée la veille avait perduré. Il devait faire un froid de canard. Il frissonna. Tout ça ne lui donnait pas vraiment envie de sortir. Et pourtant, il sortirait. Retournant dans sa chambre, il passa tant bien que mal son vieux jean, sa paire de Santiags et son pull à col roulé, puis s’engonça dans son anorak.

      Alors, il sortit. Le froid lui gifla le visage, mordant ses chairs aussi sûrement que l’aurait fait un loup affamé, et faillit le faire rebrousser chemin. Mais il ne pouvait pas. Pas aujourd’hui. Remontant sa capuche, enfonçant ses mains dans les poches de son jean, il descendit une volée de marche et se retrouva sur le trottoir, dans la 5eme avenue. Les voitures non polluantes s’entassaient comme à l’accoutumée sur la chaussée ; un véritable embouteillage.

      Jeffrey en profita pour changer de trottoirs, louvoyant entre les véhicules arrêtés. Il entendait encore les coups de klaxons furieux des automobilistes pressés quand il pénétra dans le magasin de fleur, un peu plus haut sur l’avenue. Mais quand il referma la porte, le silence se fit enfin.

      Il ne soucia ni de dire bonjour à la fleuriste, ni de payer quand il ressortit avec un bouquet de roses à la main. A quoi bon ? Il aurait pu prendre un bouquet de chaque variété de fleur différente que ça n’aurait rien changé.

       Parce que personne ne pouvait le voir.

      Il ressortit dans le froid, son bouquet de roses devant lui comme une torche pour le réchauffer. Trainant des pieds, il s’amusa à tracer dans la neige un sillon qui semblait fendre en deux le trottoir. Si quelqu’un s’en était aperçu, il aurait pu s’en étonner. Voire même le suivre pour voir où il s’arrêterait. Mais personne ne le ferait. Et de toute façon, même si quelqu’un l’avait fait, il n’aurait rien trouvé au bout de ce sillon.

      Parce que personne ne pouvait le voir.

      C’était comme une malédiction et une bénédiction à la fois, comme une sorte de paradoxe étrange. Il n’arrivait pas à savoir si cela l’enchantait ou l’attristait. A vrai dire, aujourd’hui il s’en fichait. Depuis le début, il n’en contrefichait. Depuis que Susan…

      « I never… »

      Ca recommençait.

      « For all the ghosts… »

      Les mots, les phrases, les strophes de cette chanson qui le hantait revenaient à la charge. Le froid ne parvenait plus à leur barrer le chemin jusqu’à sa conscience. Bientôt, ça le prendrait. Comme la première fois.

      Comme quand Susan était morte.

      Finalement, Jeffrey s’était trompé. Si quelqu’un avait suivit le sillon jusqu’au bout, il aurait atterri dans un cimetière. Juste devant une tombe, simplement ornée d’une plaque indiquant :

      Susan O’Grady, 2086-2107. Beloved daughter and wife.

      C’est là, après avoir fendu nombre de trottoirs sans se soucier de rentrer dans quelqu’un, que Jeffrey s’était finalement rendu, son fanal fleuri brandi devant lui, comme pour tenter de chasser désespérément les ténèbres de son âme. Mais, bien entendu, plus il se rapprochait de sa femme, plus la chanson s’élevait au fond de sa tête. Bientôt, il pu entendre distinctement le premier couplet.

   

      “I never said I lie and wait forever,

      If I died we’d be together now.

      I can’t always just forget her,

      But she could try…”

 

      Il finit même par se rappeler le nom du groupe, un vieux truc qu’il avait dégotté sur le net. My Chemical Romance… Oui, c’était ça. Il était tombé dessus, un soir de déprime après la mort de Susan. Depuis, ça ne l’avait plus quitté. Peut être parce que ça lui parlait tout particulièrement ; peut être parce qu’il était fou. Fou de chagrin, fou tout court, complètement cintré. Par moments, il ne savait plus. Le plus souvent, il s’en fichait.

      Parce que personne ne pouvait le voir. Parce que personne ne pouvait l’entendre. Que lui importait de savoir s’il était fou ou pas si personne ne pouvait le regarder avec une lueur d’effroi ou de pitié dans le fond des yeux. Si personne ne pouvait le juger.

      A la mort de Susan, Jeffrey s’était mis à déprimer. Il ne sortait plus, n’appelait plus ses potes. Et quand il sortait, il avait l’impression de n’être plus qu’un simple grain de poussière au milieu de la foule, un grain qu’on écrase, qu’on balaye sans même s’en rendre compte. Personne ne se souciait de son chagrin. Personne ne semblait le voir, ni l’entendre. Et aujourd’hui, voilà où il en était.

      Il poussa un grognement de douleur. Sa migraine s’intensifia soudainement, apportant avec elle le refrain de la chanson maudite.

 

      “At the end of the world,

      Or at the last thing I see,

      You are

      Never coming home,

       Never coming home.

      Could I ?

      Should I ?

      And all the things that you never ever told me,

      And all the smiles that are ever gonna haunt me….”

 

      Une larme coula le long de sa joue. Il tomba à genoux, et déposa le bouquet de roses sur la tombe de sa femme, à côtés des autres fleurs.

      "If I died, we’d be together now…"

      La vérité de ces mots le frappa alors que le ciel commençait à s’assombrir soudainement. La terre trembla sous ses pieds, arrachant quelques nuages de poussières à la structure des immenses buildings alentours. 

      Trois ans de folie, trois ans de solitude, mais tout allait rentrer dans l’ordre. Il allait enfin retrouver Susan.

       Alors que l’énorme météorite frappait la Terre de plein fouet, Jeffrey, appuyé contre la tombe de sa femme, eut alors une pensée pour les autres. Presque inconsciemment, il la formula sous forme de chanson, qu’il murmura dans le silence de New York. Enfin, a quoi bon… Parce que personne ne pouvait l’entendre.

 

      At the end of the world,

      In their great silver ships,

      They’ll be

      Never coming home,

      Never coming home

 

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Un poil triste, mais j'ai bien aimé ^^

Elle tombe bien la météorite sans mauvais jeu de mot :P Mais je l'ai pas vu vni pur tout te dire.

Je ne pense pas que tu doives t'arrêter là en matière de nouvelle. Le tout c'est de trouver les idées, après la mise en forme de l'histoire t'as pas vraiment posé de problème.

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Bon sang mais que de talents sur ce forum... j'aurais du passer bien plus tôt dans ce topic

J'aime beaucoup ton histoire, ça commence un peu de manière banale puis petit à petit ça devient étrange et enfin ça se radicalise si je puis dire...

C'est triste et pas triste comme nouvelle puisqu'après tout il va la retrouver bon ok dans la mort mais c'est ce que le personnage principal voulait

Je rejoins mon prédécesseur tu ne devrais pas t'arrêter, j'ai tout de suite accrocher à ton style d'écriture, c'était simple limpide agréable à lire.

:)

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  Content que ça vous ai plut. Surtout que c'est un texte que je n'ai presque pas retouché (alors qu'en général entre 3 à 7 retouches sont nécessaires^^), donc je me disais qu'il y aurait peut être des trucs à revoir... Mais apparemment ça passe bien  :)

Pour ce qui est du côté triste, eh bien je suppose que c'est dû à l'humeur dans laquelle je me trouvais en pensant à cette histoire. Pas très gai, je l'avoue, mais je suis du genre lunatique.

  J'éprouve une certain fierté (mes chevilles enflent, aïe !) à l'idée que vous n'ayez pas vu venir la fin. J'ai essayé de maintenir le mystère et le bizarre jusqu'au bout ^^

 

  Comme tu le dit si bien ,Jean-Gunter, le tout est de trouver l'idée. Or là c'était vraiment un cas d'exception, je ne suis absolument pas sûr de pouvoir écrire une autre nouvelle dans ce genre. En général, j'affectionne les histoire longues avec des chapitres à ralonge, mais bon. Un miracle peut encore arriver xD

 

  Quoi qu'il en soit merci pour vos avis, et à une prochaine fois  ;)

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