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Oz


John Matrix
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On entend souvent parler de séries cultes, considérées comme le must dans le domaine des shows TV US, certaines comme Lost, Mad Men, Breaking Bad ou Sons Of Anarchy frôlent le doux podium de la crème de la crème, de l'élite du paysage télévisuel américain, notamment The Wire, Les Sopranos, The Shield, Twin Peaks, Six Feet Under et bien sûr Oz.

 

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Oz nait de l'esprit de l'ancien professeur de littérature Tom Fontana, et sans étonnement, il nous livre une œuvre théâtrale, Shakespearienne, commencée en 1997, elle donne un coup de massue sur les têtes bien pensantes de l'époque.

Elle est l'ancêtre des séries dures, noires, réalistes.

 

Oz narre l'histoire du pénitencier d'Oswald, l'un des plus dangereux aux USA, on suit principalement le quartier Emerald City, projet expérimental tout droit sorti du cerveau de Tim Mc Manus, utopiste pétri de bons sentiments, à Em City, les prisonniers de tous types sont laissés en "liberté", ils sont censés se réinsérer en société en vivant entre eux, en travaillant, en cuisinant, en lavant leur propre lessive, etc...

Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu, bien vite, Em City devient un microcosme où tout ce qu'il y a de plus mauvais chez l'homme ressort.

 

Les prisonniers, se fichant pour la plupart de leur sort en dehors de la prison car bien souvent, leur peine est extrêmement lourde, de 10 ans à la réclusion à perpétuité, ils préfèrent donc continuer ce qu'ils ont commencé à l'extérieur : faire comme bon leur semble, plus principalement le trafic de drogue, la drogue est avec la religion leur seul espoir de "s'évader" de cet enfer.

 

Une dizaine de clans se forment bien vite : les Aryens, les Chrétiens, les Musulmans, les homosexuels, les Latinos, les black, les Siciliens, les Irlandais, les Bikers et enfin, les autres, électrons libres, souvent neutres et surtout victimes.

 

Chacun cherchant à tirer la couette de son côté : plus de convertis pour les uns, plus de nouveaux clients pour les autres, ou tout simplement plus de victimes à martyriser, violer et humilier pour les plus tarés.

 

On suit donc sur 6 saisons, sur 56 épisodes, la vie (si on peut appeler ça une vie) des détenus et du personnel du pénitencier d'Oswald.

 

Principal thème : la rédemption, quelque soit nos fautes, de la plus minime à la plus grave, ce qui nous rend humain, ce sont nos remords, notre altruisme à vouloir aider les autres, quelques soient leurs actes ou les nôtres, ce qui compte c'est de montrer de l'humilité et vouloir se racheter, même si on est la pire ordure au monde, la rédemption tout simplement...

 

La force de cette série : ses personnages.

D'une profondeur et d'une complexité hors-normes, le plus doux des hommes peut devenir un monstre, comme le monstre peut se racheter et devenir un homme bon, cette série montre ce que l'Homme peut devenir quand il est confronté à l'Enfer sur terre.

 

Un casting parfait, chaque acteur est juste, totalement dans son rôle, Tom Fontana a réglé au millimètre chaque parcelle de ses personnages, et de son casting, rien à dire de plus sur ça, avoir des personnages attachants c'est bien, avoir de bons acteurs qui les jouent, c'est mieux.

 

Je perdrais beaucoup de temps à énumérer tous les personnages emblématiques de cette série, je vais plutôt citer ceux qui m'ont le plus marqué.

 

Tout d'abord, le personnel :

 

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- Tim Mc Manus, fondateur d'Em City, idéaliste et intègre, il veut à tout prix changer le monde, animé d'une mission, il pense que la vie a un sens bien particulier pour chaque homme, et que le sien est de permettre la rédemption à ses détenus, coureur de jupons invétéré, il saute sur tout ce qui bouge et qui porte une jupe, présenté comme profondément blessé par sa vie sentimentale et professionnelle, se remettant sans cesse en cause, perdant espoir en sa conviction, on s'attache sans peine à cet homme tout simplement humain, certes bon, mais avec d'innombrables défauts.

 

- Sean Murphy, personnage assez tardif, ami de longe date de Mc Manus, il assure le rôle de gardien en chef d'Em City, tout aussi honnête que son ami d'enfance, il ne veut que la paix et la justice dans le quartier dont il a la responsabilité, il lui arrive parfois de faire quelques écarts, mais arrive bien vite à se rattraper en montrant ses remords, super personnage.

 

Je n'irai pas plus loin les concernant, je ne cite que mes préférés.

 

Les détenus maintenant :

 

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Là je vais avoir un peu plus de mal à en citer, tellement tous ou presque sont à peu près au même rang dans mon appréciation, mais bon, mon top 3 :

 

- Simon Adebisi, une bête sauvage, un fou sanguinaire, effrayant à souhait, tellement mauvais et fou qu'il peut faire rire de par ses actions, souvent absurdes et WTFesque (les petites danses qu'il nous tape par moment avec ses écouteurs aux oreilles), il peut paraitre bête aux premiers abords mais pourtant, dispose d'une intelligence bien plus prononcée qu'on pourrait le penser (je vais pas vous spoiler), ne jamais se fier aux apparences, mais peut aussi paraitre plus ou moins bon, comme l’atteste une de ses répliques cultes : Parfois, c'est bon d'être humain...

 

- Ryan O'Reily, le machiavélique dans toute sa splendeur, opportuniste et vicieux, il se définit lui-même comme un pro de la survie, et il n'a pas tort, il se tire de chaque coup fourré dans lequel il tombe, arrivant à chaque fois à monter un tel contre un autre pour assurer ses arrières, il peut néanmoins être touchant derrière cette carapace de sociopathe, il peut même faire preuve d'un amour immense envers sa famille ou d'autres personnes, la storyline avec son jeune frère Cyril, attardé mental, s'étalant sur pratiquement toute la série entière est celle qui m'a le plus touché...

 

- Kareem Saïd, LE personnage de série le plus charismatique et attachant qu'il m'ait été donné de voir dans une série TV, chef des Musulmans dans la prison, on peut le comparer à un Aizen-like, éloquent et charismatique, il n'a qu'un but : renverser le système, et tant pis s'il doit y avoir quelques dommages collatéraux, bien sûr il va évoluer, va se rendre compte qu'il était dans l'erreur, à négliger les vies humaines pour son utopie totalement folle, dans le fond, il n'est qu'un Mc Manus bis, il a juste pris un chemin différent ; complexe et tortueux, son parcours dans la prison tout au long de la série se révèle extrêmement intéressant, arrivant même à se lier d'amitié avec des personnages totalement différents de lui (Adebisi par exemple, ou encore Beecher et Omar White, je n'en dis pas plus pour pas spoiler), on peut voir que ce n'est qu'un homme comme les autres, derrière ce bouclier de leader inébranlable, se cache un homme plein de doute, essayant désespérément de changer les choses, de rétablir la justice, qu'elle soit pour un Nazi, que pour un violeur, que pour un de ses frères noirs...

 

 

Je m'arrête là pour les personnages, sinon j'en ai pas fini bien que j'aurais bien voulu continuer comme ça longtemps, dernier mot pour la fin pour ceux qui veulent se lancer, il ne faut pas être une âme sensible, au delà de la violence physique, la violence morale peut paraitre insoutenable, c'est bien simple, Oz est la série la plus violente que j'ai pu voir, d'une noirceur et d'un pessimisme sans égal, il faut s'accrocher ne serait-ce que pour ça, mais aussi pour la narration un peu bizarre, avec un narrateur omniscient qui s'adresse directement à nous pour faire passer une moral ayant en apparence bien peu de rapport avec l'univers carcéral, cette série est assez difficile à suivre pour les non-habitués, mais elle vaut le coup, pour 6 saisons de pur bonheur (si on veut).

 

Malgré une dernière saison un peu en dessous des autres (on sent un certain bâclage, genre c'est la fin, on expédie toutes les intrigues qui restent, puis j'ai accroché moyen au trip mystique qui se fait de plus en plus sentir), ce show a parfaitement sa place dans mon top 3.

 

Je me suis bien bridé je trouve, j'aurais pu continuer mon analyse encore longtemps mais je ne veux pas spoiler les éventuels intéressés, et j'espère qu'il y en aura (et de l'activité dans ce topic aussi, que je n'y ai pas passé une heure pour rien...) ; pour les convertis, n'hésitez pas à donner votre avis sur la série, vos scènes ou répliques cultes, votre personnage préféré, etc...

 

Allez. Peace.

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Merci pour cette excellente présentation.

 

On peut effectivement parler d'élite.

 

Oz, c'est avant tout une série dure. Le premier épisode annonce la couleur, on ne peut se rattacher à aucunes branches, personne n'est immortel à Oz. Il n'y a pas de méchants et de gentils, tout le monde a ou aura quelque chose à se reprocher à un moment ou un autre. Le raisonnement du "c'est le perso principal de la série donc il peut pas mourir" ne s'applique pas ici parce qu'il n'y a pas de perso principal: personne n'est au dessus de la monstruosité de l'endroit. On perd de vue des gens pour les retrouver totalement métamorphosés plus tard, rien n'est figé. C'est aussi une série dure parce qu'il peut s'y passer littéralement n'importe quoi (c'est marrant comme n'est plus surpris par rien au bout d'un moment) avec notamment 3-4 faits en particulier qui vous colleront aux tripes.

 

En plus de ceux que tonton kaka a cité, y a évidemment Beecher (symbole de l'agneau transformé en démon), Alvarez, Schilinger (comme le mal incarné) et Aug Hill (la conscience de la série) qui m'ont énormément marqué.

 

Je rajouterais quelque chose sur Karim Saïd. Alors que les séries tv américaines ont tendance à diaboliser l'islam et les musulmans en général. On a eu très peu de personnage mulsulman ayant un rôle positif dans l'histoire récente des série US et celui-ci en est justement le parfait contre-exemple. Il passionnant parce qu'il fait quasiment figure de messie. Il fixe les principes issus de sa foi au dessus de tout, de son plaisir, de sa sécurité et de son intérêt personnel (

).

 

Oz est de ces séries qui me sont restées et avec lesquelles j'ai vécues quand je les regardais, comme The Wire, Six Feet Under (avec ces 6 dernières minutes qui résonnent encore en moi), The Shield et Friday Night Lights.

Dans ma manière de regarder les séries TV, il y a très clairement un avant et un après Oz. C'est bien plus qu'une série, c'est un exposé de vie. Au delà de l'évidente critique du milieu pénitencier américain, c'est une entreprise anthropologique.

Ca fait déjà 2 ans que je l'ai terminée et j'ai pourtant encore au moins 14-15 scènes gravées dans ma mémoire et qui y resteront pour un bon moment. Je pense l'avoir vue un peu jeune donc je la regarderai de nouveau dans quelques années avec -je l'espère- un nouvel oeil, plus de maturité et d'expérience parce que c'est tout ce que mérite ce bijou de fiction télévisuelle.

 

Une belle plume sur la série ---> http://seriestv.blog.lemonde.fr/2009/01/25/oz-la-prison-pour-le-pire/

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Ouaip, je te rejoins sur le côté "personne n'est à l'abri", dès le premier épisode on nous annonce la couleur, moi qui pensais que Dino Ortolani allait être un personnage central tout au long de la série...

Mais le pire, c'est quand la mort frappe alors que le personnage n'est apparu que quelques minutes dans l'épisode, ça choque et on n'y est pas préparé, réaliste quoi.

 

Pour en revenir à Kareem Saïd, au début, je doutais vraiment de lui, je me disais qu'il n'était qu'un manipulateur, pourtant au fil des épisodes, on le voit réellement comme un homme bon, juste arrogant, un Tim Mc Manus qui aurait pris un chemin différent, là ou ce dernier respecte les lois, l'autre préfère tout renverser pour mieux reconstruire, mais son abnégation le rend vraiment attachant, couplé à son charisme naturel, il est pour moi le meilleur personnage de la série.

D'ailleurs, sa relation avec Adebisi est assez intéressante je trouve, car là où Mc Manus lui ressemble, Simon est totalement l'opposé, ne pensant qu'au pouvoir et à la suprématie, ne cherchant que les plaisirs vains et éphémères, j'ai aimé voir Kareem essayer de le changer, et même si Adebisi n'y semblait pas insensible, il a refusé la rédemption, se croyant totalement corrompu et irrattrapable, ce qui était faux mais bon (l'exemple de la quête pour le petit fils de Rebadow, son affection pour Jara, ou encore les soins qu'il prodigue à Peter Schibetta)...

 

Encore une fois je pourrai continuer mais je préfère m'arrêter là. ^^

En tout cas, Oz est l'une des rares série à me faire autant parler sur ses personnages, parfaits de par leurs imperfections, réalistes tout simplement, même si les intrigues sont parfois tirées par les cheveux (la storyline sur les pilules de vieillissement par exemple), on ne peut reprocher à Oz de fournir un nombre hors normes de personnages incroyablement intéressants et attachants (preuve en est Alonzo Torquemada qui apparait à la fin de l'avant dernier épisode, mais qui présageait un potentiel monstrueux, j'aurais aimé le voir apparaitre pendant les saisons 3 et 4, là où les rivalités claniques étaient au plus haut).

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Salut, j'ai regardé OZ il y'a 5 ans et je viens de me la rematter, en effet c'est une des meilleures séries que j'ai vu.

Mes séries préferés sont THE SHIELD, SONS OF ANARCHY, DEXTER, BREAKING BAD, LES SOPRANOS, et OZ en fait partie pas autant que les cinq autres mais pas loin.

Comme vous l'avait dit il n'y a pas vraiment de pesonnages principaux même s'il y en a qui sorte du lot, perso mes préferés son Adebisi, O'raily, Alvarez et pleins d'autres.

Donc ceux qui veulent se lancer dans cette série allez y et accrochez vous car ça montre vraiment l'enfer de la vie dans une prison de haute sécurité.

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Ouaip, je te rejoins sur le côté "personne n'est à l'abri", dès le premier épisode on nous annonce la couleur, moi qui pensais que Dino Ortolani allait être un personnage central tout au long de la série...

Le pilot de la série est un modèle du genre (un des meilleurs pilot que j'ai vu avec celui de The Wire, Friday Night Lights et Lost). J'ai rarement vu l'ambiance d'une série aussi bien présentée et introduite par son premier épisode.

Ce premier épisode, c'est un déchirement parce qu'on arrive à s'identifier à Beacher et à Dino mais ils se font tous les deux immédiatement détruire.

 

Après plusieurs saisons, on s'y fait. On est de moins en moins surpris par les ignominies commises dans Em City.

Bien qu'elle soit arrivée assez tard, je crois bien que c'est la mort de Aug Hill qui m'a le plus marqué.

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