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Les rôles réservés aux noirs dans le cinéma américain


Pchm
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Bien le bonjour mes chers amis cinéphiles.

 

J'aime, j'adore, j’idolâtre le cinéma. Et plus particulièrement le cinéma américain, qui est pour moi le plus riche au monde, tant par son impact culturel que par sa grande diversité.

 

Aussi, mes biens braves, je vous propose ici une petite réflexion sur un point très particulier de l'histoire du cinéma : les quotas raciaux.

 

Je précise quelques faits :

-si ce sujet est mal présenté, pas à sa place ou autre, merci de me le signaler.

-Tout ce qui suit n'engage que moi.

-Les listes que je vais dresser ne sont pas exhaustives, et ne doivent pas l'être.

-J'ai conscience que c'est un sujet à polémique, mais je pense qu'il est important d'avoir conscience de certains faits.

-Je me suis pas mal aidé du travail de Donald Bogle

-Ce sujet est l'objet de mon étude cinématographique pour mon bac Audiovisuel. Toute critique constructive est donc non seulement la bienvenue, mais même attendue.

 

 

Dans le cinéma hollywoodien , la représentation des Afro-Américains a longtemps été réductrice et dévalorisante. Ils apparaissent alors comme vils, stupides, malhabiles.

 

Les 5 grands rôles des Noirs avant 1960 :

 

Les Toms : Ce sont les premiers personnages noirs de l’histoire du cinéma. Ils apparaissent avec La Case de l’Oncle Tom (1903) Au départ, les acteurs sont des blancs maquillés grossièrement.

L’Oncle Tom est un cachet : un film avec Tom a toutes les chances de marcher pendant les débuts d’Hollywood.

Poursuivi, harcelé, traqué, flagellé, insulté, asservi, vendu comme un objet, il supporte chaque épreuve avec le sourire.

Il n’accepte certes pas sa condition, et défend ses croyances, mais il perd toujours face aux blancs.

Sa devise : « Garder la foi et ne pas blâmer les maîtres. »

Ce héros est très confortable pour la société américaine : il n’est pas esclave, mais pas tout à fait libre.

 

Ses caractéristiques : il est sympathique. Trop sympathique. Tellement qu'il en devient faible.

 

Exemples :

 

 

 

Les Coons : Ils apparaissent avec Wooing and Wedding of Coon (1905)

Un couple part en lune de miel. Ils bégaient et sont maladroits.

 

Ses caractéristiques : L’homme noir est drôle et présenté comme un comique. C’est un peu le « Tom simplet ». Toujours à l’affut d’une blague grossière, il est parfois rustre. Avec le temps, il évolue pour devenir un bouffon évoluant dans un univers blanc et peu au fait des problèmes de sa propre communauté.

 

Exemples : Une bonne partie des rôles d'Eddie Murphy. La série des Rastus. Les films avec Stepin Fetchit « The Black Buffoon »

 

 

 

Les Mulatoes : Principalement caractérisées par leur double identité. En effet, leurs traits sont "caucasiens" et leur peau est claire mais elles restent Afro-américaines. Le métissage n'étant pas bien vu par la société blanche, ces femmes étaient censées avoir à la fois les défauts des Blancs (l'ambition, la soif de pouvoir) et les défauts des Noirs (l'animalité). Bref, l'existence même de ces femmes n'était pas autorisée par la société blanche de l'époque..

 

Ses caractéristiques : Peau claire, vie sentimentale malheureuse. Souvent utilisées par les cinéastes comme des objets sexuels. Séductrices.

 

Exemples : Cotton Club (1984), Lost Boundaries (1949), Les diables au soleil (1958), Pinky (1949)

Nous noterons deux actrices "mulatto" célèbres : Dorothy Dandridge et Nina Mae McKinney. Le cas de Dorothy Dandridge est intéressant, car cette actrice était la représentation même de la "mulatto" dans sa vie personnelle. Cantonnée à des rôles de "mulatto", déçue dans ses relations amoureuses, elle décède à l'âge de 42 ans d'une overdose médicamenteuse.

 

 

Les Mammies : Elles apparaissent pour la première fois dans Lysistrata (1914) et sont très étroitement liées au Coons. Une image caricaturale d'une servante particulièrement loyale et dévouée à la famille blanche qu'elle sert. Si attachée à cette famille qu'elle ne veut pas être libre et qu'elle est même prête à les défendre quitte à risquer sa vie. Elle est souvent représentée sous les traits d'une femme imposante et maternelle. Son image était totalement désexualisée.

 

Ses caractéristiques : Souvent, assez imposante physiquement. Parfois, irascible. Très courageuse et fidèle.

 

Exemples : Hattie McDaniel dans Autant en Emporte le vent; Louise Beavers dans Images de la vie ; toutes deux avaient l'habitude d'incarner ce type de personnage.

 

 

 

Les Bucks: Ils apparaissent pour la première fois dans Naissance d'une nation (1915) Ce film est ouvertement raciste et soutient le Ku Klux Klan.

 

Ses caractéristiques : Le Buck est un criminel particulièrement sauvage, voire animal qui ne mérite que la mort. Une menace évidente pour la société et plus particulièrement pour les femmes blanches. L'image s'est répandue et a même traversé les décennies. Ainsi, l'un des plus grands films du cinéma américain Du Silence Et Des Ombres (1962) de Robert Mulligan la reprend.

 

Exemples :Clubber Rocky III ; Mister La Couleur Pourpre

 

 

 

 

Ainsi, avant 1960, il n'y avait pour ainsi dire peu ou prou de blacks sur les écrans. Il faut attendre les années 1960 pour voir enfin évoluer les personnages de Noirs, notamment dans les films des cinéastes libéraux comme Norman Jewison ou Sidney Lumet : beaucoup sont alors interprétés par Sidney Poitier, image même de l’homme de couleur « présentable », qui exerce des métiers qualifiés (il n’est plus manœuvre ou domestique). Aussi a germé dans l'esprit des décideurs de l'époque (JFK en tête) l'idée d'imposer un certain nombre d'acteurs de couleurs dans les films.

 

Et c'est là qu'est le grand drame : forcer les réalisateurs à avoir au moins un afro-américain dans le casting a créé le "black de service". À partir de ce moment, il fallait caser un noir, sans modifier le scénario.

 

Les producteurs et scénaristes ont ainsi créer des codes qui se sont imprégnés durablement dans l'imaginaire collectif, et qui participent encore trop souvent à l'image que véhiculent les noirs, aux US comme ailleurs. Bien avant l'avènement d'acteurs comme Denzel Washington, Morgan Freeman ou Samuel L Jackson, un black était soit (liste non exhaustive, que je complèterai au fil du temps) :

-Un bon flic, sage et mesuré, qui comprend la situation avant les autres, mais que l'on n'écoute pas.

-Un chef, souvent "à une semaine de la retraite" aimé de ses hommes, mais qui meurt avant la fin du film, histoire d'avoir quelqu'un à venger.

-Un vulgaire sbire du parrain de la pègre locale.

-Le faire valoir "hilarant" du héros, espiègle et adepte de la joyeuse pantalonnade.

 

La représentation des Noirs qui ne sont là que pour assister un héros blanc est récurrente comme dans Cry Freedom (Attenborough, 1987). Au fil des années, Hollywood sort de ces stéréotypes dégradants , soucieux de la rentabilité face à 25% de spectateurs noirs.

 

Mais ce sont surtout les films de Spike Lee (Do the Right Thing –1989, Malcolm X-1992) et John Singleton (Boyz’n the Hood -1991), qui marquent une réelle rupture. Cette fois, la communauté noire est représentée par des cinéastes afro-américains, qui veulent s’opposer aux représentations stéréotypées d’Hollywood.

 

On voit apparaître alors des héros intégrés économiquement et socialement incarnant l'amour de la loi et de la justice : Denzel Washington symbolise par exemple l'idéal blanc du Noir américain dans Ricochet (Mulcahy,1991) , Philadelphia (Demme, 1993) ou l'Affaire Pélican (Pakula, 1993).

 

J’éditerai prochainement, mais vous voyez l'idée.

Je propose de dresser une liste de ces poncifs et des rôles stéréotypés confiés aux acteurs noirs dans les productions américaines, ainsi que des films dans lesquels ils apparaissent. J'ai conscience qu'il y a de nombreuses exceptions, mais je trouve que c'est un point assez intéressant à soulever. La vidéo étant de loin le vecteur artistique et informatif le plus utilisé au monde, il est toujours intéressant d'observer la manière qu'elle a de représenter un groupe ethnique ou social.

 

Aussi, si vous avez une idée d'un personnage récurrent confié à des acteurs noirs aux Etats Unis, peu importe l'époque, partagez le ici :)

 

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Bon post !

 

 

Après tu prends principalement des films pour désigner les idées. Mais on peux aussi classer par genre ;) :

 

Un noir dans un film d'horreur, sera l'un des 1ers tuer (rapport à justement "la stupidité") , même si depuis quelques années on privilégie de ne plus les tuer en 1er (effort sur cela, sinon les réalisateurs seraient traités de raciste).

 

Dans les comédies, on a plutôt le côté "exotique", marrant, décalé, mais avec cette pointe de naiveté récurrente.

 

BOn boulot en tout cas, la moitié des films , je ne l'ai pas vu ;). Bonne chance dans tes recherches :)

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