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Hystéria


Lucifer
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Voilàààààààà !! pour vous faire patienter en ce qui concerne mon autre roman que j'ai déjà posté ( broken seeds ) je vous met une partie de celui que je suis entrain de finir ^^ Hélas, comme pour l'autre, je ne le mettrais pas en entier pour les mêmes raisons, il est destiné à être publié. Donc si vous voulez connaître la fin....faudra l'acheter !! ( la fille qui se fait déjà sa clientelle  ;D ). je vous met quand même une bonne partie en plusieur fois ^^

 

Le titre est donc : Hystéria.

 

Petit résumé ( très petit d'ailleurs ^^) : l'héroïne se nomme Mia. Elle va se faire enlever par des sataniques qui ont réellement trouvé le moyen d'envoyer quelqu'un en enfer sans le tuer. Mia va donc se retrouver au royaume de Lucifer et pendant que son frère, Morgan, va tout faire pour la sortir de là,  Mia va se rendre compte que le mal n'est pas là ou on l'imagine, et le bien non plus...

 

on commence par ue petite intro pour expliquer les évènements qui se sont produit avant l'histoire, bonne lecture  ;)

 

                                              CHAPITRE 1 : RÉVÉLATION

 

 

                                                              1

 

 

« 45 ans ce sont écoulés depuis qu’il a décidé de se montrer. » dit une voix masculine, une voix grave et rauque. Dans son intonation, on entend diverses choses : de la lassitude, de la nostalgie. Cette voix à elle seule exprime les regrets emportés par une époque révolue, oubliée et qui ne reviendra sans doute jamais. Mais il y a autre chose aussi, de la sagesse, oui. Ce n’est pas la voix d’un vieillard qui ressasse son passé, loin de là mais de quelqu’un de mûr… ou qui aurait vu  beaucoup trop de chose beaucoup trop tôt. 

 

A Bombay, en Inde, un enfant joue avec un bâton de bois qu’il vient de trouver sur le sol. Il faut dire que les enfants des bidonvilles n’ont pas la chance d’avoir de meilleur «  jouet » que ça, ils s’en contentent, quels autres choix ont-ils ? Le petit garçon au bâton est d’une maigreur repoussante, ses vêtements sont sales, déchirés, ils ont certainement appartenus à ses frères et sœurs nés avant, car ils ne sont pas vraiment à sa taille, et appartiendront bientôt à ceux qui viennent derrière lui. Il n’a pas non plus la chance de savourer un bon bain quand ça lui chante, tout ceci est pour lui un véritable luxe qu’il ne peut oser espérer, et qu’il n’aura sans aucun doute jamais.  Mais ici personne ne le juge, tout le monde est logé à la même enseigne, pas de jalousie qui tienne ! La maison dans laquelle il vit n’a rien à envier à celles des autres : bien trop petite pour toute la famille, pas de repas chaud aussi savoureux qu’on le souhaiterait, pas de meubles, des matelas moisissant en guise de lit et même pas de pièce avec quatre murs, certaines cloisons manquantes sont tout bonnement remplacées par des tissus étendus en hauteur, histoire de garder un semblant d’intimité.

          Il court à perdre haleine sur un terrain vague crasseux, envahi par les mauvaises herbes, à proximité des amas d’habitation hostiles. Il s’arrête un moment pour reprendre son souffle et lâche son bâton devant lui. Il se laisse tomber à genoux avec un immense sourire sur les lèvres. Dans sa tête, il est sûrement plus rapide que n’importe qui, il battrait tous les enfants de son âge et peut-être même les grands, en tout cas c’est son rêve secret, sa fierté tout du moins, pour une fois qu’il a un truc à lui et que les autres n’ont pas ! 

Son ventre se met à gargouiller. Ah, ça, c’est un problème. Comment rester le meilleur quand on a pas toujours nourriture à sa faim ? Il porte les mains à son ventre douloureux et son sourire finit par s’effondrer face à tant de réalité.

Il fait mine de se relever en posant les mains au sol mais il s’interrompt dans son mouvement. En face de lui, à environ un mètre, son regard rencontre les pieds d’un homme chaussés de mocassins blancs brillants sans une seule marque de boue ni une quelconque salissure. L’enfant lève les yeux lentement en suivant le corps de l’homme : il porte un pantalon blanc à pince tout aussi immaculé que les chaussures, il a les mains dans les poches. Les pans de sa chemise également blanche retombe sur le haut de son pantalon. ( Si l’enfant connaissait le nom d’une certaine marque de lessive il jurerait que ce type sort tout droit d’un paquet qui rend le linge plus blanc que blanc. ) L’homme possède un large torse et doit mesurer dans les un mètre quatre-vingt. Son visage à la peau mate est encadré par des cheveux blonds comme les blés, gominés en arrière et tombant autour de son cou et sur le début de ses épaules. Le tout éclairé par de grands yeux bleus d’une couleur si éclatante qu’on les dirait fluorescents. L’homme sourit de toutes ses dents ( d’une blancheur à crever les yeux… évidement. ) en direction de l’enfant qui l’observe, de plus en plus incrédule.

« C’est cet enfant qu’il a choisi pour sa révélation. » reprend la voix d’un ton toujours aussi égal. L’homme sort sa main droite de sa poche et la tourne vers le ciel. Le bâton de bois qui se trouvait jusque là sur le sol, entre les deux personnages, se soulève lentement et vient se poser avec délicatesse dans la main de l’homme, comme si des ailes invisibles venaient de le porter jusqu’à destination. L’enfant terrifié a un mouvement de recul et se rattrape en arrière, les mains enfoncées dans le sol. Sans ouvrir la bouche ni même cesser de sourire, l’homme lui lance un regard dans lequel on peut lire : « Mais non, voyons ! Tu te méprands ! Si j’étais là pour te faire du mal, ça fait longtemps que je t’aurais étripé et pendu par tes propres boyaux. »

L’enfant est pétrifié, il n’ose faire le moindre mouvement mais ne parvient pas à lâcher l’homme du regard. Celui-ci désigne sa main droite d’un mouvement du menton. L’enfant réussi à décrocher ses yeux de ceux de l’homme et les posent sur la main de droite de ce dernier. Le bâton de bois à disparu, à sa place l’homme tient un énorme morceau de pain presque aussi gros que sa tête. Les yeux de l’enfant s’agrandisssent en prenant la forme de deux œufs fraîchement sortit du cul de la poule. Son estomac se remet à gronder de plus bel. Le sourire de l’homme s’élargit.

«  Dieu… »                   

 

 

                                                          2

 

 

Dans un appartement de New York, un jeune garçon obèse est entrain d’engloutir un paquet de chips devant la télévision. Chaque fois qu’il plonge sa main grassouillette dans le paquet, c’est pour en sortir une énorme poignée de tranche de pomme de terre salées, tel godzilla à l’attaque d’un continent tout entier. Son t-shirt est parsemé de miette qu’il laisse s’échapper de sa bouche à chaque « engouffrement » ( les rescapés de godzilla ! ).

Derrière lui, une femme, assez ronde également, porte un tas de linge et hurle sur un adolescent boutonneux, casquette sur la tête, qui joue à une console de jeu.

— T’entends c’ que j’ te dis, sale gosse ? S’époumone-t-elle. Lâche ce putain de jeu et va te coucher tout de suite ! T’es bien comme ton père : un bon à rien.

        L’adolescent n’y prête pas la moindre attention. Le garçon obèse lève les yeux au ciel quelques secondes dans une expression d’agacement et attrape la télécommande. Il monte le son de l’émission de variété qu’il regarde et de ce fait, la musique devient assourdissante mais ça ne semble déranger personne : ni la femme qui hurle encore plus fort, ni l’adolescent absorbé par son jeu.

Tout à coup, plus d’image, plus de son. L’écran devient noir. Le garçon lâche ses chips et se hisse lourdement jusqu’à la télévision, traînant son postérieur sur le canapé. Il grommelle contre l’écran et donne quelques coups sur le dessus. Une image apparaît mais ce n’est plus l’émission de variété. C’est l’homme tout en blanc à Bombay. Il se tient droit et porte dans son bras gauche l’enfant devant lequel il est apparu, ce dernier dévore le morceau de pain que lui a offert l’homme en blanc sans plus se soucier de celui-ci. Le ciel pourrait bien lui tomber sur la tête, il s’en moque, il a à manger.

Le garçon obèse est comme hypnotisé par le poste de télévision.

— Hé ! Regardez ça ! Venez voir ! Fait-il en faisant un geste de la main vers les deux autres sans se retourner.

La femme lâche son tas de linge sur le sol et l’adolescent laisse choir la manette de son jeu sans l’éteindre. Ils s’approchent de l‘écran, envoûtés par l’image. 

 

 

                                                            3

 

 

Au même instant, à Paris, le soleil diminue à l’horizon, caressant délicatement la structure d’acier de la tour Effel et créant ainsi un contraste certain entre la douceur de la lumière périssante et la stabilité sans faille de l’impressionnante construction.

Assis à un bureau entouré d’une prodigieuse bibliothèque, un vieil homme est plongé dans la lecture d’un livre. Ses petites lunettes ovales à triple foyer lui donne un air de fouine déguisé, un peu comme le loup dans « Le petit chaperon rouge ». Philippe Rossi, professeur à la Sorbonne âgé de 72 ans n’est pas le genre d’homme malléable et influençable. Très réaliste, il est difficile de lui faire avaler une histoire a dormir debout, comme s’en sont aperçus tous ses élèves. Un manque choquant d’imagination est certainement ce qui caractérise le mieux cet homme, rien d’extraordinaire dans sa vie : marié depuis 47 ans à une simple couturière, deux enfants, garçon et fille, qui ont fait des études et ont désormais une situation convenable et trois petits enfants qui s’apprêtent à suivre le même chemin. Tout est réglé comme du papier à musique, ça lui convient. Une rencontre avec des extra-terrestres ? Des pouvoirs de médium ou autres ? Quelles ridicules idées ! A-t-on vraiment besoin d’inventer des histoires pareilles ? Selon lui ce genre de délire ne sort de la bouche que des gens qui veulent jouer les intéressants ou qui souffrent de problème de l’esprit. Mieux encore, la religion et Dieu ne sont pour lui que des choses que l’Homme a inventé pour se sentir mieux, pour se dire que s’il y a un problème, il peut se tourner vers le ciel et prier pour obtenir de l’aide, tout ça est le résultat d’une incapacité à se débrouiller seul, c’est tellement pitoyable que ça lui donne envie de vomir. Et voilà pourquoi, dans une minute, sa vision de la vie va être totalement chamboulée. Derrière lui, une télévision éteinte trône sur un meuble débordant de cassette vidéo et de DVD. L’écran s’allume tout seul sans un bruit. Attiré par la lumière qui vient de se poser sur son bureau, l’homme se retourne vers l’image que reflète la télévision.

 

 

                                                      4

 

 

À Tokyo, les rues sont embrumées par un léger brouillard matinale. Il est très tôt mais déjà beaucoup de monde se presse pour se rendre au travail ou en cours. Dans une ruelle, un petit groupe de personne s’est amassé devant un magasin spécialisé dans le matériel audiovisuel. Des écrans de télévision sont entassés les uns sur les autres derrière la vitrine. Les gens sont scotchés à l’image qu’ils ont sous les yeux.

 

 

                                                          5

 

 

L’homme blanc, portant toujours l’enfant, lève le bras droit en signe de salut tel un président venant d’être élu. Un large sourire fend son visage, révélant de nouveau sa dentition a rendre aveugle un myope. Les habitants des bidonvilles sont maintenant tous autour de lui, respectant malgré tout une sorte de distance de sécurité qu’ils ont eux même imposée par instinct. Ils sont abasourdis, à la limite d’avoir un filet de bave incrédule aux coins des lèvres. Toutes fois, aucune caméra n’est présente sur les lieux.

 

 

                                                          6

 

 

Le monde tourne sur son axe, imperturbable malgré ce qui se passe sur ses terres à l’heure actuelle. Le silence de l’espace ne reflète en rien la surprise, l’émerveillement, l’euphorie qui fait rage parmi les êtres humains. De là, le calme apparent rend le bleu de la mer, les couleurs des nuages qui entourent le globe d’une limpidité sans égal. Le charme de ce moment est toujours le même : il inspire au respect, à la modestie et à la suprématie de l’endroit sur lequel nous vivons.

« La planète se tait » reprend la voix grave et rauque. « Dieu parle : il dit que le moment est venu pour nous de savoir, qu’il ne faut pas baisser les bras, que ce monde est à nous et que nous pouvons le sauver et que le diable ne l’emportera pas. »

« En cette année 2025, Dieu fit tomber la pluie sur le monde entier, l’espace de quelques minutes. Puis, il fit briller le soleil de tout son éclat sur chacun des continents, comme pour apporter la preuve de ce qu’il était. En ce jour nous avons eu la preuve de l’existence de Dieu… et du diable. »

 

 

....a suivre  ;D             

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d'habitude j'aime bien tes histoires , j'adore même et là je sais pas pourquoi ba ......j'adore aussi^^

 

et encore une fois on aura pas la fin  :'(

 

 

 

(SabakunoGaara qui va chercher son billet de train et son pied de biche pour aller lui voler la suite de ces histoires)

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Pour les fan fics, si on les retrouvent ailleurs je m'en fous un peu, surtout que perso j'en suis pas trop fier, c'est pas ce que je fait de mieux...

Pour les histoires de mes romans, si je les trouve ailleurs, je colle un proces au cul de celui qui me les auras piqué avec preuve juridique a l'appui que ces histoires m'appartiennent donc pas de soucis  ;)

 

allez, voila la suite !!

 

                                                CHAPITRE 2 : CHAOS

 

 

                                                              1

 

 

Marseille.

Aux pieds de l’église des réformés, dont la moitié s’est écroulé comme si elle avait été coupé en deux, un homme et une femme regardent le bout de la cannebière ( ou ce qu’il en reste). À cette heure-ci, les rues sont vides, le soleil commence pourtant à peine à se coucher.

L’homme se tient debout. Il doit avoir 25 ans, pourtant c’est à lui qu’appartient la voix de celui qui a vu trop de chose en trop peu de temps. Il porte un vieux jean ( qui n’a pas vu de machine à laver depuis si longtemps qu’il pourrait bien tenir tout seul.) et un t-shirt blanc crasseux et déchiré. Morgan Dorehan a les mains enfoncées dans les poches et le regard rêveur.

— Ça s’est passé il y a 45 ans, déclare-t-il d’un ton banal. Et depuis, le monde se déchire d’autant plus. Je crois qu’ils n’ont pas bien saisis le message. Les religions se battent entre elles pour s’imposer, déclarant chacune qu’elle est la seule qui corresponde aux paroles de Dieu. Sans compter les guerres entre « enfants de Dieu » et « adorateurs du diable ». Bref, la venue de Dieu a encore plus foutu le bordel qu’avant !

Il hausse les épaules et se retourne vers la femme à ses côtés. Mia, la vingtaine, les cheveux longs et noirs, raides et mal coiffés, plante ses yeux sombres dans ceux de son frère. Elle est assise sur les gravats qui jonchent les marches de l’église. Ses bras enserrent ses jambes vêtues d’un pantalon gris troué au genoux gauche. Elle porte aussi une chemise dont il serait difficile de deviner la couleur réelle ; disons qu’a priori ça pourrait être du beige…

 

        Voilà un frère et une sœur désœuvrés par tout ce qui les entourent. C’est à un père d’origine anglaise qu’ils doivent leurs noms. Howard Dorehan, issu d’une humble famille, avait un rêve : ouvrir un magasin de jouets pour les enfants qu’il adorait. Deux, un garçon et une fille, voilà ce qu’il désirait le plus au monde et il bénissait déjà le jour ou ce cadeau lui serait offert. Et il devait finalement être exhaussé. Il partit en France pour ouvrir sa première boutique. Doué de ses mains, il fabriquait lui-même les jouets. A une époque ou les enfants ne veulent que des gadgets de plus en plus sophistiqués, ce n’était pas un pari gagner d’avance pourtant la boutique marchait du tonnerre et il se fit rapidement une réputation. C’est également à cette époque qu’il rencontra Hélène, celle qui devait devenir sa femme et la mère de ses enfants. Orpheline et ayant grandit de foyer en foyer, Hélène avait décidé de prendre sa vie en main et de trouver un travail. C’est pour cette raison qu’elle était entré dans le magasin. Ce fut un coup de foudre aussi bien pour elle que pour lui alors Howard l’avait aussitôt engagé comme caissière. Leur histoire ne tarda pas à commencer. Leur affaire devenait de plus en plus florissante et ils s’installèrent dans un local plus grand. Ils engagèrent aussi du personnel car Hélène, enceinte de Morgan, ne pouvait plus travailler. Et quelques années plus tard, ce fut le tour de Mia. Howard et Hélène étaient comblés mais il y avait une ombre au tableau. Dieu avait révélé son existence depuis quelques années et les Dorehan étaient croyants. Les guerres de religions et des partisans du diable étaient déjà monnaie courante bien que le monde n’était pas encore dans le chaos où il se trouve aujourd’hui. La boutique fut détruite à cause d’une bombe de grande puissance : Howard, Hélène et leurs employés étaient à l’intérieur. Depuis ce jour Morgan, le grand frère, s’occupa du mieux qu’il pu de sa petite sœur. Il restèrent dans l’appartement de leurs parents décédés mais leurs vies ne fut pas simples : ils devaient fouiller les ordures ou voler pour manger. Il était hors de question pour eux de se rendre dans un foyer ou un orphelinat : on les aurait séparés et malgré toutes leurs difficulté, ils se considéraient et se considèreront toujours comme une famille

 

        Morgan continu avec un grand sourire.

— Et comme il va bientôt y avoir un affrontement ici-même, on se casse et tu arrêtes avec ces questions à la noix.

Morgan se retourne et commence à avancer, essayant de trouver un chemin sûr au milieu des gravats. Mia se lève et le suit pas à pas, les yeux rivés sur le sol pour éviter de tomber. La misère est déjà assez grande comme ça, si en plus, maintenant, elle se cassait une jambe, on aurait l’air malin, tiens !

— J’ai encore une question à poser, frangin, s’exclame-t-elle sans relever les yeux.

Morgan relève la tête avec une expression de désespoir énervé assez flagrante.

— Et nous ? Nous sommes de quel côté ?

Le jeune homme se tourne lentement vers sa sœur, son visage est impassible. Il pose sur elle un regard vide qu’elle ne sait pas vraiment comment interpréter. Puis, il regarde de nouveau devant lui et répond à Mia en lui tournant le dos.

— Aucun. Comme tous ceux dont les parents sont morts à cause de ses foutues guerres alors qu’ils n’y participés même pas.

Mia baisse à nouveau la tête, ne sachant que répondre. Elle est prise d’un curieux sentiment de tristesse pourtant, elle n’a pas vraiment de souvenir de ses parents, elle était tellement jeune… C’est Morgan qui s’est occupé de tout. Ils s’éloignent tous les deux en silence, ne se rendant absolument pas compte qu’ils sont observés par un homme au nez crochu encapuchonné, caché derrière une façade de l’église. 

 

                                                          2

 

 

La foule fait rage sur le Cours Julien. Une centaine de personne est attroupée, serrées comme des sardines en boîte qui marine dans une sauce composée de haine et de mépris. Les gens hurlent il y en a pour tous les goûts : du simple nom d’oiseaux jusqu’aux insultes les plus vulgaires. Des hommes, des femmes, des vieux, des jeunes et même des enfants, tous unis par une rage sans fin. Ce sont tous des « enfants de Dieu » et ils sont tous prêt a se battre contre leurs ennemis « suppôts du diable » quitte à y laisser leurs vies, qu’importe tant que la lumière triomphe.

Morgan et Mia ont du mal à se frayer un chemin. Le grand frère protecteur tient la main de sa petite sœur fermement dans la sienne et la tire derrière lui. Mia est bousculée par un homme mais se redresse rapidement. Elle a le temps de voir l’arme à feu accrochée à l’intérieur de la veste de l’homme. Finalement, ils arrivent dans un coin de la place vide, devant la bouche de  métro la plus proche de l’église de Notre Dame Dumont. L’entrée en est barricadé par des sacs de sable, des chaises, des réfrigérateurs… Grand Dieu, pourquoi jeter le matériel inutilisé alors qu’il est si facile de lui trouver une place pour boucher des métros et parfois même les faire tomber sur ses ennemis, et tout ça à la gloire de Dieu, bien entendu ! Encore d’autres personnes courent en direction de la foule, grossissant les rangs des révoltés.

Morgan et Mia s’arrêtent un instant devant le spectacle de cette marrée humaine sans fondement, sans réelle organisation. Mia regarde son frère avec une surprise évidente dans les yeux. Non, pas exactement de la surprise mais plutôt comme si on venait de lui mettre un coup de poings dans le ventre.

— Que font tous ces enfants parmi eux ?

— Qu’est-ce que tu crois, frangine ? Ils sont prêt à tout sacrifier pour leurs convictions pourries. Ces gosses ne savent même pas se qu’ils font et ce qui va leur arriver.

— Mais… Il faut faire quelque chose, il faut les en empêcher !

— Et qu’est-ce que tu veux faire ? T’as vu comme moi que tous ces fous sont armés jusqu’aux dents ! Si tu attrapes un de ces enfants, il serait bien capable de te tirer dessus !

Mia ne sait plus quoi dire, elle est désemparée.

— Viens, s’attendrit son frère en posant sa main dans le dos de la jeune femme. Il ne faut pas rester ici.

Mia acquiesce lentement et suit son frère qui s’est remis à marcher, jetant de temps en temps un œil derrière lui, vers la jeune femme qui avance en regardant le sol.

 

                                                          3

 

 

La place Notre Dame Dumont est l’inverse absolu du Cours Julien. Mis à part les cris étouffés des slogans horribles de la foule éloignée, le silence est total. Le sol est jonché de détritus en tout genre. Les papiers et sacs plastiques volent légèrement au gré du vent, les devantures de magasins et restaurants sont fermés et, pour la plus part, cabossées voir partiellement détruites. Bref, le décor ressemble à une scène de western ou un combat va avoir lieu, ne manque plus qu’une petite musique d’ambiance à la Sergio Leone. Pourtant, pas d’affrontement ici. Les seuls êtres vivants sur les lieus sont Morgan et Mia qui avancent en direction de la rue du Lodi : Morgan d’un pas décidé et vif, Mia toujours la tête baissée. Morgan tourne la tête tout en marchant.

— Mia, ne te prends pas la tête avec ça, on y peut rien.

Mia acquiesce sans vraie conviction.

— Écoute, fait-il en y mettant tous son cœur, c’est un affrontement entre « enfants de Dieu » et « adorateurs du diable » qu’on soit là ou pas, le résultat sera le même. On va juste réussir à se faire tuer… Et pour rien en plus, puisqu’on est même pas concerné par leurs histoires à la con.

— Morgan, ça va, je t’assure.

Morgan n’est pas très convaincu alors il entreprend une autre méthode.

— Ok. En tout cas, heureusement qu’on a fait des provisions, on va pas pouvoir sortir pendant plusieurs jours. Rien que toi avec ton adorable frère.

— Ah, c’est pas vrai ! On va devoir rester enfermé dans cette maison qui pue !

— Si tu faisais plus souvent le ménage, ça puerait moins.

— Et qui est le crétin qui a décrété que c’était mon rôle de faire le ménage ?

— Ton formidable frangin qui se tue à faire de toi une femme du monde, déclare-t-il solennellement mais néanmoins moqueur.

— J’ai pas cinq ans, abruti, t’es pas entrain de faire mon éducation !

Morgan éclate d’un rire sincère, suivis de Mia. Le jeune homme se retourne droit devant lui et s’immobilise. Mia lui rentre presque dedans. Elle regarde par-dessus l’épaule de son frère, qui fait bien une tête de plus qu’elle, et constate la présence de plusieurs hommes encapuchonnés. Les six hommes sont disposés autour d’eux de sorte que les deux jeunes gens sont encerclés. Ils portent tous une soutane en velours de couleur vert olive  retenue à la taille par des cordons bruns tressés. Leurs visages sont masqués par leurs capuches. Morgan regarde tour à tour les trois qui se trouvent à portée de ses yeux, serrant sa sœur un peu plus fort dans son dos. Cette dernière ne fait pas un geste, elle ose tout juste jetté un œil aux hommes en face de Morgan mais n’a pas le courage de se retourner pour faire face à ceux qui sont le plus près d’elle. Le regard de Morgan s’arrête sur l’homme juste en face de lui.

— Qui êtes-vous et que voulez-vous ?

L’homme relève légèrement la tête, révélant à la lumière son menton lisse et sa bouche fine qui arbore en ce moment un léger sourir en coin.

— Rien de bien méchant, mon cher. Nous voulons juste faire un cadeau à un ami que nous apprécions grandement.

— Partez ! On a rien qui puisse vous être utile. Regardez-nous, vous croyez vraiment qu’on a quelque chose de précieux en notre possession ?

        — Vous, jeune homme, non…

La capuche parlante lève la main droite et pointe un doigt long et mince, aux ongles soignés, en direction de Mia.

— Mais elle, si.

Les deux frère et sœur se resserrent un peu plus. Mia a les yeux écarquillés tandis que ceux de son frère deviennent meurtriers.

— Bande de salaud, grogne-t-il, arrêter de rêver.

Mia est soudain tirée en arrière avec violence. Elle pousse un petit cri qui se retrouve rapidement étouffé alors que Morgan se retourne si précipitamment qu’il manque de perdre l’équilibre. L’homme au nez crochu qui les observait devant l’église tient maintenant Mia contre lui, lui bloquant les bras dans le dos d’une main et la faisant taire de l’autre.

— MIA ! S’époumone Morgan. Lâchez-la tout de suite !

Mia se débat du mieux qu’elle peut, en vain. Elle essaye de parler mais n’obtient pas de meilleur résultat : seuls des sons incompréhensibles parviennent aux oreilles de Morgan. Celui-ci fait un pas en avant vers l’homme qui retiend sa sœur, puis un autre, s’entend progressivement la rage monter en lui au même rythme que ses pas. Il est coupé dans son élan par l’homme a qui il parlait quelque secondes plus tôt et qui lui attrape l’avant-bras pour le retenir. Dans sa rotation pour faire face à l’homme, morgan a le temps d’apercevoir une marque sur le poignet gauche de l’encapuchonné : la lettre « s » entouré d’un serpent aux yeux de tueur et au regard fou, de la bave s’échappant de sa gueule béante dessinée de face. Morgan n’en croit pas ses yeux, malheureusement, il connaît ce tatouage. Les gens qui sont revenus vivants des affrontements en parlent souvent, il entend cette rumeurs depuis son enfance. Les « enfants de Dieu » déclarent tous, jurent même, que leurs ennemis possèdent tous ce tatouage quelque part sur leur coprs, le « s » de Satan et le serpent qui cosa la perte de l’Homme. Il en est sur, pas le moindre doute possible, et ce n’est plus de la colère mais de la peur que Morgan ressent. Il a en face de lui des ennemis redoutables, les pires, pire que cette foule qui crie là-bas, pire que des enfants avec des armes, car ceux là sont sournois, ils ne poussent pas de grands cris de guerre avant la bataille, ils ne foncent pas dans le tas quitte à mourir, non, ils sont méticuleux, ils élaborent des plans soigneusement conçus, montent des pièges et des embuscades, ils sont intelligents et prévoyants.En d’autres termes, que faire quand on est seul et qu’on doit défendre sa sœur, quand on appartient à aucun groupe qui pourrait vous venir en aide et qu’on a en face de soi l’un des fondements les mieux organisé et qui se fait appeler « adorateurs du diable » ?

— Des « adorateurs », murmure Morgan.

— Ne t’inquiètes pas, souffle l’homme d’un ton rassurant. Nous ne voulons pas la tuer, je te l’ai dit : c’est pour un cadeau. En attendant, tu vas dormir un moment, ça va te remettre les idées en place.

Morgan lève les yeux vers la tête encapuchonnée et reste pétrifié un instant ne sachant que faire pour se tirer du pétrin dans lequel lui et sa sœur se trouvent. C’est un bruit de pas dans son dos qui le réveille. Il tourne la tête violement. Il n’a pas le temps de réagir qu’un autre des hommes abat une batte de base-ball sur le côté droit de sa tête. Morgan s’écroule lourdement tandis que Mia pousse un cri toujours étouffé par la main de son agresseur. Son frère tente de se relever en vain avant de perdre connaissance.

 

 

...à suivre  ;D

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Ils sont abasourdis, à la limite d’avoir un filet de bave incrédule aux coins des lèvres.

 

j'ai remarqué que dans toutes tes histoires, les personnages ont toujours un filet de bave. (cf Ton-ton, Fen'...)

 

;D

 

edit lucifer : ^^ c'est le best pour montrer l'incrédulité et imagine ça sur quelqu'un m'a toujours fait marrer ^^

 

Non c'est vrai? heuresment que tu me le dis, parce que je m'en serai jamais douté que ça te faisais marré. ;D

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Toujours aussi trippant (a part quelques pb de conjugaison^^)

 

Pour le moment, la scène du prologue garde tout son mystère...mais ce n'en est que plus intriguant...

 

ps: il doit vraiment avoir la tête dure, pour n'être que assomé, le morgan...une batte de baze ball, ça peut être bien plus redoutable (ça peut carrément oter l'ouie)

 

pps: c'est Ennio Moricone, l'auteur des musiques des films de sergio Leone ! Comment peux-tu oser faire une tel crime de lèse majesté ?? (vous aurez compris que je suis une fan inconditionnelle de Morricone^^)

 

edit lucifer : je demande pardon..... :P

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voila la suite, bien que j'ai l'impression que cette histoire ne plait pas beaucoup....

 

                                                            4

 

 

À l’intérieur d’un commissariat de quartier, on croirait presque à la fin du monde. L’endroit est bondé, les gens hurlent, se frappent, s’insultent. Les clameurs sont tellement sonores qu’on a  l’impression d’être en plein milieu d’une foule de spectateurs de course de cheveux sur le point d’exploser à l’arrivée des étalons. Quelques policiers courageux, vêtus de leurs uniformes qui visiblement ne font plus autorités, tentent de donner des instructions afin que le calme revienne mais c’est peine perdue.

Au milieu de ce raffut insupportable, Morgan se fraye un chemin jusqu’à un guichet, n’hésitant pas à pousser allègrement quelques fous alliés sur son passage. Du sang coule de sa tempe droite mais il ne semble y prêter aucune attention, pas même au fait que la plaie est entourée maintenant d’un hématome violacé. Le jeune homme se penche sur le guichet pour interpeller un policier ventru d’une cinquantaine d’années, dégarni et dont la petite moustache commence à blanchir. Morgan doit crier pour se faire entendre et cela lui rappelle douloureusement le coup qu’on lui a donné : les sons résonnent dans sa tête en cacophonie assourdissante.

— J’ai besoin d’aide, vocifère-t-il quand même. Ma sœur a… 

— Qu’est-ce que vous dîtes ? j’entend rien.

Le policier crie lui aussi et se penche vers Morgan en tendant l’oreille. Cette fois, Morgan parle en y mettant toute sa voix, quitte à se faire exploser la tête. Sa blessure attendra, pour l’heure, il y a plus urgent.

— Ma sœur a été enlevée ! Il faut que vous m’aidiez !

Le policier plisse les yeux dans une expression de concentration, comme si ça allait l’aider à mieux entendre. Et on dirait que ça marche.

— Votre sœur vous dîtes ? Vous savez qui en est l’auteur ? Ils étaient plusieurs ?

— C’était des « adorateurs », j’ai vu le tatouage de l’un d’eux, ils étaient six, j’ai rien pu faire. S’il vous plaît, aidez-moi !

— Revenez demain avec une photo de votre sœur et on commencera les recherches. 

Les yeux de Morgan s’agrandissent, il pense avoir mal entendu : c’est à cause de sa blessure à la tête évidement. C’est ça, il a forcement mal entendu !

— Demain ? Mais il sera peut-être trop tard demain, il faut commencer maintenant !

— Je suis désolé, les affrontements ont déjà commencés un peu partout. Ce serait trop dangereux et on a personne à mettre sur le coup : trop de boulot.   

Morgan se sent bouillir. Sa colère monte progressivement jusqu’à exploser, à tel point qu’il ne sent même plus la douleur qui lui triture le cerveau.

— Vous vous foutez de moi ? La seule famille qui me reste risque sa peau et vous ne bougez pas le petit doigt ? Et vous êtes des flics ? Des connards, oui ! Vous vous foutez éperdument de ce qui peut arriver du moment que ça ne vous touche pas, hein ? C’est ça ?

        D’un geste rapide, le policier attrape Morgan par le devant de son t-shirt et le tire vers lui de sorte que Morgan se retrouve presque à plat ventre contre le guichet.

— T’as tout compris. Seulement ne te permet pas de croire que tu peux me juger parce que t’es pareil que moi. Ce qui compte pour toi c’est ta sœur et tu te fiches pas mal de savoir que tous les gens autour de toi sont là pour les même raisons. Ne me fais pas rire avec tes grands discours, t’es comme tout le monde.

Le policier le lâche en le poussant et Morgan recule de deux ou trois pas pour retrouver son équilibre, bouche bée, le regard scotché au policier qui s’éloigne pour trier une quantité astronomique de papier étalée sur un bureau. Morgan est comme absorbé par ce qu’il  voit, il ne peut plus détaché son regard, qui s’assombrit de plus en plus, du policier derrière son guichet. Il n’entend quasiment plus les hurlements autour de lui et ne sent même pas les gens qui le bousculent en passant.

Le policier traîne à ses occupations quand une voix l’interpelle, il se retourne. C’est l’un de ses collègues qui s’avance vers lui et lui donne une tape dans le dos.

— Eh, Franck ! On va boire un coup quand tout sera terminer ? On l’aura bien mérité, à la gloire de Dieu.

— Tu l’as dit ! On n’a qu’a faire ça chez moi, ma femme nous fera un succulent dîner, à la gloire de Dieu.

        Le collègue explose d’un rire gras et le policier qui parlait à Morgan, un sourire aux lèvres, attrape une pile de papier et bifurque vers le guichet.

Il a à peine le temps de voir Morgan sauter par-dessus le guichet et lui foncer dessus qu’il tombe à la renverse, sous le poids du jeune homme, dans une nuée de papiers volants. Morgan se tient sur lui, une jambe de chaque côté du corps du policier et le roue de coups. Le policier tente de protéger son visage avec ses mains mais ça ne décourage pas Morgan qui continu de frapper de toutes ses forces. Plusieurs autres hommes en uniforme arrivent en courant pour stopper Morgan.

— À LA GLOIRE DE DIEU ?! Hurle-t-il comme un dément. ME FAIT PAS RIRE, J’AI TOUT PERDU A CAUSE DE LUI, POURQUOI A-T-IL FALLU QU’IL SE MONTRE ?

Alors qu’il s’égosille, les gens dans le commissariat s’immobilisent les uns après les autres et écoutent les paroles si choquantes de Morgan. Celui-ci a les larmes aux yeux et la colère déforme horriblement son visage.

— J’AI PLUS DE PARENTS, J’AI PLUS D’AVENIR DANS CE MONDE POURRI, LA SEULE CHOSE QU’ON PUISSE FAIRE C’EST VIVRE CACHÉ EN ATTENDANT LA FIN DES AFFRONTEMENTS. IL A TOUT FOUTU EN L’AIR DANS MA VIE ET MAINTENANT IL VEUT ME PRENDRE LA DERNIERE CHOSE QUI ME PERMET DE TENIR ? JE LE LAISSERAIS PAS FAIRE, IL AURAIT MIEUX FAIT DE RESTER LÀ OÙ IL ETAIT, CE SAL CON !

Toutes les personnes présentes ont un sursaut et des mouvements de recul en entendant ces derniers mots. Certains poussent même un petit cri de stupeur. Les policiers finissent par décollé Morgan de son « putching bal » et le maintiennent les mains dans le dos, chose difficile car Morgan ne semble pas en avoir finit : il se débat pour sauter à la gorge du premier policier maintenant libéré de ces assauts. Ce dernier se relève, aidé par deux de ses coéquipiers. Son nez et sa bouche sont en sang. Il porte la main à son visage et la découvre dégoulinante de chaud liquide rouge. Il pointe un doigt accusateur en direction de morgan.

— Enfermez-le : il a insulté notre seigneur.

Les policiers obéissent et force Morgan à avancer dans une pièce du fond mais celui-ci continu à se débattre comme si sa vie en dépendait — Lâchez-moi, je dois retrouver ma sœur, Mia ! MIA !

Les gens regarde le cortège hurlant se diriger vers le fond du commissariat sous les lamentations de Morgan qui ne cesse de scander le nom de sa sœur.

 

 

                                                        5

 

 

Dans une grotte des Calanques, Mia s’affale de tout son long sur un sol argileux et humide, face contre terre. Ses poings sont liés derrière ses fesses de sorte qu’elle n’arrive pas tout de suite à se retourner sur le dos. De son nez s’échappe un filet de sang qui coule sur sa joue jusqu’au sol et dans ses yeux perlent de petites larmes qui brillent à la lueur des torches que tiennent ses kidnappeurs, attroupés devant elle. L’encapuchonné qui parlait à Morgan s’avance près d’elle et s’accroupi au niveau de sa tête.

— Je suis navré mademoiselle, murmure-t-il à voix douce. Mais le destin a décidé que ce serai vous.

Mia n’ose pas répondre. Elle est pétrifiée par la peur et se contente de trembler et renifler le sang qui s’évade de son nez. Ses yeux bougent régulièrement d’un point à un autre : elle n’arrive pas à fixer l’homme dans les yeux n’y même à regarder les autres. Elle parvient tout de même au bout de quelques secondes à articuler timidement quelques mots. Elle a du mal à respirer : son nez est peut-être bien cassé et le son qui sort de sa bouche fait penser au son étrange que font les personnes très enrhumés qui tentent de communiquer.

— Moi quoi ?

— Voulez-vous que je vous raconte une histoire afin que vous compreniez ?

L’homme retire sa capuche et dévoile pour la première fois son visage au grand jour, si on peut parler ainsi. Il est chauve et ne possède pas de sourcils. Son regard sombre ne laisse rien présager de bon pour celui qu’il observe, on peut y lire toute la cupidité et la cruauté du monde, c’est le regard d’un homme prêt à amputer sa propre mère de ses deux jambes pour parvenir à ses fins.

— Savez-vous de quelle façon nous montrons notre dévouement à notre maître Satan ?

A ses mots, le sang de Mia se glace.

— Nous lui offrons des cadeaux, reprend l’homme un grand sourire aux lèvres. Enfin, jusqu’à présent, aucun n’est parvenu jusqu’à lui. Il est inutile de tuer : la mort ne conduit pas en enfer vous comprenez, je l’ai appris depuis peu. Toutes les jeunes femmes que nous avons tués, nous et les autres « adorateurs », n’ont servi à rien.

Il rit doucement mais clairement.

— Quel idiot j’ai été de penser ça ! Ou était-ce simplement par plaisir que je le faisais ? Qu’importe, il n’est plus temps de se faire plaisir, maintenant il faut passer aux choses sérieuses.

Mia ne peut s’empêcher de détourner les yeux de cet être complètement malade, ce qui a pour effet d’élargir un peu plus le sourire du malade en question.

— C’est impossible… Vous ne pouvez pas… Ça n’est pas possible, rumine-t-elle, les larmes recommençant à couler aux coins de ses yeux.

L’homme chauve se relève lentement et se retourne vers ses acolytes en soutane.

— Mais d’abord, dit-il avec une voix intelligible et autoritaire, il faut mettre mademoiselle en condition pour qu’elle soit un cadeau à la hauteur des espoirs de notre maître. Et vous savez comment.

Il baisse la tête vers Mia et lui sourit de toutes ses dents cette fois.

— Avec de la peur et de la douleur. Je vous laisse vous en chargez, j’ai à faire.

L’homme chauve s’éloigne à la lumière de sa torche, s’enfonçant dans la pénombre de la grotte. Mia le suit du regard avec des yeux qui sortent presque de leur orbites avant de regarder les autres hommes autour d’elle. Ces derniers s’approchent d’elle lentement, un rictus sadique leur fendant le visage. Ils posent leurs torches sur le sol tandis que Mia essaye de reculer tant bien que mal à leur approche. C’est peine perdue. Ou croit-elle aller au fond d’une grotte ? Les hommes retirent leurs capuches…

L’homme chauve avance à un rythme de ballade dans un parc en écoutant les bruit sonores des coups que prend Mia et des hurlements qu’elle pousse comme s’il s’agissait du chant des oiseaux. Un peu plus loin, un autre homme en capuche est adossé à un mur. Lui est en soutane bleue ciel. De son visage on ne perçoit que sa bouche fine sur laquelle pend une cigarette qui se consume, entourant la tête de l’homme dans un halo de brouillard.

— Vous avez l’air satisfait, déclare l’homme en bleu sur le ton de la confidence d’une voix grave et sensuelle. Vous allez pouvoir mettre votre plan à exécution.

— Vous me certifiez que ça va marcher ?

— Je vous l’ai déjà dit : ça ne coûte rien d’essayer.

— Si vos informations sont erronées je saurais vous le faire payer.

— Je n’en doute pas un instant.

L’homme chauve reprend tranquillement sa route, laissant derrière lui l’homme en bleu enfumé.

 

 

                                                        6

 

         

Morgan est assis sur une chaise en bois au centre d’une salle d’interrogatoire plus que douteuse. Il y règne une odeur nauséabonde et de la pourriture a fait son apparition sur les hauteurs des angles des murs. Sale temps même pour la police ! Remarque : ceux qui n’ont pas de toit sur la tête doivent être content de passer quelques heures ici. On leur apporte à manger et à en juger par l’odeur, ils doivent même se permettre du laisser-aller au niveau des besoins naturels et autres flatulences. Morgan jurerait qu’on a du accueillir ici même des diarrhées chroniques et des gastro-entérites. Pour ceux qui ne sont pas habitués, ça doit faciliter les interrogatoires ! Morgan a même vomi sur le côté de sa chaise, ce qui n’arrange rien à l’affaire. Il aurait bien fait ça ailleurs mais on lui a menotter les mains derrière le dos et attaché les chevilles à une chaîne enroulée autour des pieds de la chaise. Maintenant, il a repris son calme et sa tête est penchée vers le bas comme dans une pénitence qui ne laisse voir que ses cheveux trempés de sueur.

Un bruit de clefs qu’on tourne dans une porte dérange le silence environnant, Morgan ne bronche pas. Le policier qu’il a frappé rentre dans la salle. On dirait un boxeur à la fin d’un combat : son œil droit a doublé de volume de même que sa lèvre inférieure. Il porte des pansements énorme sur le menton et près de son œil droit. Il referme la porte derrière lui et s’adosse au mur à côté. Il croise les bras sur sa poitrine et ne décolle pas ses yeux de Morgan. Ce dernier ne relève toujours pas la tête.

— Ce que tu as fait est extrêmement grave, sermonne le policier. Tu t’en rends compte ?

— Je m’en fous, répond Morgan sans sourcillé, en appuyant sur chaque syllabes et d’une voix de mort-vivant.

Le policier soupire.

— Pas le moindre remord… Tu es un « adorateurs du diable » ?

Cette fois, Morgan a un léger mouvement de la tête.

— C’est ça, hein ? Renchérit le policier. Tu fais parti de ces fumiers ?

Morgan lève très lentement la tête et pose sur le policier un regard noir comme la nuit.

Le policier continu :

— Tu ferais mieux de ne pas nier et de te repentir, à la grâce de Dieu.

Morgan se lève si subitement que le policier amorce un mouvement de recul, oubliant qu’il est déjà contre le mur et porte sa main près de son arme qui pend sur sa hanche droite. Morgan essaie de marcher vers lui mais la chaîne qu’il a aux pieds l’empêche d’avancer, il reste donc debout là où il est.

— Et j’aurais vendu ma sœur à mes complices ? C’est que vous pensez ?

— Ça c’est déjà vu, ces ordures vendraient leurs propres mères !

Morgan observe le policier quelques secondes puis se laisse retomber sur sa chaise, agacé par ce qu’il voit et jette sa tête en arrière.

        — Vous pouvez penser ce que vous voulez, je m’en fous.

— C’est bien le problème, si tu continu de t’en foutre tu vas être exécuté, que tu en sois un ou non.

Morgan relève la tête et montre au policier des yeux remplis de larmes. Il a néanmoins un léger sourire aux lèvres.

— Vous savez aussi bien que moi ce qui arrive aux filles qui sont enlevées par les « adorateurs ». Ma sœur n’a peut-être pas encore été victime d’un sacrifice mais vous n’avez pas l’intention de me relâcher ni même de la rechercher. Elle va mourir alors je peux bien mourir aussi, tout ce que je souhaite maintenant c’est qu’elle ne souffre pas longtemps.

Le policier baisse la tête un petit moment puis quitte les lieux sans regarder derrière lui. Morgan, qui l’a suivis du regard, rejette à nouveau sa tête en arrière et ferme les yeux. Un très long moment passe, une éternité lui semble-t-il, ses larmes ont le temps de sécher sur ses joues. Quand va-t-on l’exécuter ? Mia est-elle déjà morte ? Va-t-il la revoir dans l’au-delà ? Un foule de question se presse dans sa tête, tout ça lui fait mal au crâne mais il ne veut pas penser à autres choses. Comment le pourrait-il, d’ailleurs ? Il veut que toute ses pensées se dirigent vers Mia et si seulement ça pouvait arriver jusqu’à elle, la soutenir, calmer ses souffrances…Un bruit de métal qui tombe au sol remonte à ses oreilles, il lui semble que le son vient de loin et il met du temps à réaliser que ça se passe juste à ses pieds. Il redresse la tête et son regard se baisse en direction d’une jeune fille rousse aux chevaux courts, accoutrée d’une tenue de policier, accroupie devant lui. Celle-ci le regarde avec un sourire en relevant son képi pour qu’il puisse voir son visage et fait tinter une paire de clefs dans sa main gauche.

— Arrêtes de pleurer beau gosse, t’es libre

 

 

                                                              7         

 

 

C’est dans une ruelle sombre et déserte qu’ils se retrouvent quelques minutes plus tard. La nuit est tombée, un vent glacial s’est levé. Dans la ruelle, tout est silencieux Un filet d’eau dévale doucement les pavés de la route tandis que quelques linges étendus aux fenêtres se font caresser par le vent. Morgan et la jeune fille rousse s’approche d’une moto noire garée à proximité. La demoiselle s’est débarrassée de son costume de carnaval et arbore maintenant un pantalon noir recouvert d’une paire de botte montant jusqu’à mi-mollet et un blouson en cuir. Elle tend à Morgan un casque de moto qui était accroché à l’engin. Morgan le prend, perplexe, tandis qu’elle enfile le sien.

— Aléna, c’est ça ? Questionne Morgan. Pourquoi t’es venue m’aider ?

— Tu ne peux pas savoir jusqu’à quel point je peux t’aider, mon grand ! Fait-elle avec un large sourire. Je suis le leader d’un groupe clandestin. Nous ne sommes pas des « adorateurs » et même si on apprécie pas leurs manières, on est pas non plus abonné à la messe.

— Tu m’as fait sortir pour m’enrôler ?

— Tu peux toujours envoyer un C.V., fait-elle joyeusement, ce serai tout à ton honneur mais c’est pas pour ça que je suis là. Il se trouve que chez nous on aime pas trop les sacrifices et il se trouve aussi que je sais où se trouve ta sœur.

Morgan lâche subitement le casque de moto qui retombe bruyamment sur le sol. Aléna fait une grimace en entendant le son tonitruant. Morgan se penche au dessus de la moto pour se rapprocher d’Aléna, ses yeux ressemblent à des boules de loto sans numéro.

— Qu’est-ce que tu dis ? Où ? Où elle est ?

Aléna prend un ton menaçant tout en parlant à voix basse.

— Là où tu n’iras jamais si tu continue à vociférer comme ça à côté d’un commissariat, guignol ! 

Morgan se redresse, serre les poings et respire à fond.

— Je t’en prie, dis-moi où elle est.

        — Monte sur mon tricycle et je t’y emmène, il n’est pas trop tard. Pour tout t’expliquer, j’ai envoyé des espions aux abords des affrontements tout à l’heure. L’un d’entre eux vous a vu quand vous vous êtes fait agresser et il a suivis les « adorateurs » jusqu’à leur repaire. Il nous y attend.

Morgan se penche pour ramasser son casque.

— Pourquoi il est pas intervenu ?

— Seul, il n’aurait rien pu faire et mort, ça n’aurait pas aider ta sœur.

Aléna monte sur la moto et enclenche le contact.

— On a assez perdu de temps comme ça, monte, gueule d’amour.

Morgan met son casque et monte derrière Aléna. A peine a-t-il posé ses fesses sur le siège que l’engin démarre.

 

...à suivre  ;D

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Chapitre génial comme d’habitude

Tu commences à m’énerver toit et ton imagination  ;D

J’en suis presque jaloux moi qui aime bien lire et imaginer ce genre d’histoire.

Je vais pleurait  :'( :'(

Continu comme ça!!!!!

 

  @Lucifer: Mais non il faut pas dire ça ;) c’est pas vrai c’est juste qu’il on pas de goût ou qu’il l’on pas encore decouvert, c’est tout (il Save pas se qui rate)

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Chapitre poids lourd, en tout point de vue: lourd en émotions, en ressenti, et en mouvement.

 

Bref, du très bon (comme d'hab^^). Surtout, ne t'arrètes pas en si bon chemin !

 

Tu as vraiment un don pour exprimer les sentations et les émotions des personnes: je n'avais vraiment, mais alors vraiment pas envie d'être à la place de Mia...

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  — Quel idiot j’ai été de penser ça ! Ou était-ce simplement par plaisir que je le faisais ?
excellent^^

il y a le dingue de service , un demoiselle en détresse et son frère pour la secourir de quoi faire une bonne histoire

 

bref encore du très très bon mais pourquoi la séance de torture n'est pas décrite :o (quoi pourquoi vous me regardez comme ça?)

 

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Merci ça me remonte le moral de voir des réponses ^^

Allez, sans plus attendre, la suite :

 

 

                                                        8 

 

 

Tout est noir. L’obscurité est absolue et le silence étouffant, seul un petit bruit persiste comme une musique qu’on a dans la tête et dont on arrive pas à se débarrasser. C’est le son d’une respiration saccadée et épuisée. Une lueur apparaît au loin et se rapproche de plus en plus. Ceux sont les flammes d’une torche qui s’approche et c’est l’homme au nez crochu qui la tient.

Sur le sol qui commence à s’illuminer, Mia gît. C’est sa respiration qui résonne. Elle a de multiples traces de coups et son œil droit est complètement tuméfié. Son visage est en sang et ses vêtements déchirés par endroit. En entendant les bruits de pas, Mia ouvre son œil gauche bien qu’elle n’est pas vraiment envie de voir qui arrive, elle le verra de toute façon. L’homme au nez crochu s’arrête à côté d’elle et pose sa torche au sol. Mia voudrait se traîner, ramper pour s’éloigner de lui mais elle n’a même plus la force de faire quoique ce soit.

— C’est dommage, fait l’homme gentiment.

L’espace d’un instant, Mia imagine que ce type est finalement revenu à la raison, qu’il est venu pour l’aider à s’enfuir mais cette idée ne s’attarde pas, elle n’y croit pas une seconde et puis elle est trop fatiguée pour penser. L’homme se penche vers son visage. Mia sent sa respiration sur sa peau et essaye de tourner la tête pour en être débarrasser.

— Oui, vraiment dommage que tu doives partie en enfer. Cette fois sa voix devient trop gentille, de façon effrayamment suspecte. Mais c’est pas grave, on a encore un peu de temps pour s’amuser tous les deux, personne n’en sauras rien.

L’homme se jette brutalement sur Mia. Il commence par lui obstruer la bouche d’une main pour étouffer les cris qu’elle pousse. Mia se débat mais de son autre main l’homme parvient à soulever sa chemise. Elle ferme les yeux de toutes ses forces. D’accord elle se fait tabasser, d’accord elle est traitée comme un chien mais se faire violer… Elle espérait au moins garder sa dignité sur ce plan là. Après que lui restera-t-il ? Autant en finir et mourir tout de suite… Mais elle ne peut pas se faire à cette idée. Même si Morgan a peu de chance de la retrouver avant qu’il ne soit trop tard, elle ne peut pas s’empêcher d’espérer et si son frère est avec elle, qu’il la soutient, alors peut-être qu’elle aura la force de tout surmonter, avec de la volonté.

Les pensées qui lui viennent à l’esprit sont interrompues par un bruit de tonnerre si énorme qu’elle en sursaute. Elle sent quelque chose qui vient de lui gicler sur le visage. Elle ouvre prudemment son œil valide et voit l’homme qui gît à côté d’elle, un trou ensanglanté sur la tête. Elle comprend qu’elle vient d’être éclaboussée par le sang de l’homme. Elle se rend compte également que la lumière est plus forte, en regardant autour d’elle, elle comprend aussi. L’homme chauve a une arme à feu dans la main : il vient de tuer l’homme au nez crochu. Les autres sont autour de lui, chacun une torche à la main et le visage décomposé. Les yeux de l’homme chauve viennent se poser sur Mia.

        — Je suis navré mademoiselle, cela n’aurait pas dû se produire. Cet imbécile savait très bien qu’il ne fallait pas vous souiller : on ne touche pas de cette manière au cadeau fait à Satan.

Il regarde Mia de façon faussement compatissante.

— J’aimerais vous dire que tout sera complètement terminé dans peu de temps, hélas, c’est tout le contraire. Une fois auprès de Satan vous regretterais le temps que vous avez passé en notre compagnie. Si vous saviez ce qui vous attend, vous me supplieriez de poser cette arme sur votre tempe et d’appuyer sur la gâchette.

Mia se met à pleurer à chaudes larmes. L’homme se retourne vers les autres avec un regard extrêmement dur.

— En attendant, je peux vous promettre que ça n’arrivera plus.

Les hommes baissent les yeux de peur. L’homme chauve adresse un dernier regard à Mia.

— Je dois vous laisser, nous devons terminer les préparatifs pour votre départ. Mais je vous laisse en bonne compagnie, vous pourrez discuter.

Il fait un signe du menton pour désigner le cadavre. Après s’être penché pour ramasser la torche laisser par l’homme au nez crochu, il s’en va , suivit de toute sa troupe.

Lentement, la lumière diminue et la noirceur redevient le décor de Mia et une fois de plus les seuls sons que l’on entend sont la respiration de Mia mêlé cette fois avec ses sanglots.

 

 

                                                      9 

 

 

La nuit est tombée et il souffle maintenant un vent des plus frigorifique. Sur les verdures des Calanques, il fait affreusement sombre. Au milieu du noir, une mince lumière se détache, brisant l’obscurité, la lumière d’une lampe torche. Alèna fait quelques pas pour gravir une côte, suivis de Morgan, elle s’arrête et braque la lampe torche non loin du sommet de la côte. Morgan, en sueur, lève les yeux à l’endroit où la lumière s’est posée et voit l’entrée d’une grotte, visible bien que partiellement caché par la végétation.

— Nous y sommes, c’est l’entrée de la grotte où ta sœur est retenue, déclare Alèna en pointant l’endroit du doigt.

— Qu’est-ce qu’on attend pour y aller ?

Morgan passe devant Aléna d’un pas sûr et rapide mais il est interrompu dans son mouvement par une voix masculine grave et forte :

— Si tu passes par là, c’est les anges que tu vas retrouver.

Morgan regarde incertain dans la pénombre en direction de la voix. Aléna dirige la lumière de la même manière jusqu’à éclairer un homme à la peau noire assis sur un petite pente.

— Ghaleb !! S’exclame Alèna dévoilant une rangée de dents blanches dans un grand sourire.

L’homme descend de la pente et s’approche des deux compères. Il fait bien deux bonnes têtes de plus que Morgan, des muscles d’une taille impressionnante, un véritable catcheur !

        Morgan l’observe des pieds à la tête, ahuri.

— C’est lui qui n’a pas pu intervenir ? Fait Morgan en se tournant vers Aléna, de plus en plus septique. Et qu’est-ce que deux nains comme nous peuvent faire de plus ?

En disant ça, il pointe son index tour à tour sur lui et sur Aléna. Celle-ci lui lance un regard qui laisse entrevoir un message simple : « Ta gueule ou je te retourne et, crois-moi, tu vas souffrir. » Elle se tourne vers Ghaleb.

        — Fais pas gaffe c’est un petit rigolo.

— Mais il n’a pas tort, j’ai appelé du renfort.

        Les buissons derrière Ghaleb se mettent à bouger et s’entre-ouvrent pour laisser passer une femme blonde, les cheveux long attachés en queue de cheval, elle à l’arrière du crâne rasé. C’est une femme d’âge mûr au regard dur. Son attitude général, sans oublier la mitrailleuse qu’elle a dans les mains ne laisse que peu de marge quand à connaître son caractère. Elle mache bruyamment un chewing-gum et dans son dos, elle porte un sac d’où dépassent les canons de plusieurs armes digne d’un véritable arsenal. Tandis qu’elle montre un dédain prononcé pour Morgan, le sourire d’Aléna grandit de plus bel.

— Lizzie ! Si la reine de la baston se joint à nous, alors !

— Une personne de plus, ça fait pas beaucoup, déclare Ghaleb, mais je lui est demandé d’apporter de quoi s’amuser.

— On est plus discret en petit nombre, justifie Lizzie. De toute façon on va les tirer comme des lapins.

— C’est génial, c’est formidable, maintenant on y va, se réjouit faussement Morgan.

Il entreprend de poursuivre sa route vers l’entrée de la grotte mais Ghaleb lui attrape le bras à pleine main pour le retenir. Morgan lève des yeux de défi vers l’homme qui soutiend son regard sans problème.

— Ma sœur est en danger, intime Morgan à Ghaleb. Alors je vais y aller.

— Oui, on va tous y aller, mais pas par là. Tu n’as pas entendu ce que j’ai dis ? Il y a des pièges par là. On a trouvé un autre chemin, un chemin sûr.

Les deux hommes se fixent encore un instant tandis que Ghaleb lâche le bras de Morgan et lui fait un signe de la tête pour lui suggèrer de le suivre. Le petit groupe se dirige sur la gauche, près de la pente sur laquelle était assis Ghaleb, et s’enfonce dans la végétation.

Quelques instants plus tard, ils progressent lentement dans la pénombre d’une grotte dégoulinante de boue. Lizzie, en tête du peloton, éclaire le chemin à l’aide d’une lampe torche dirigée vers le sol, Ghaleb, en second, se tient prêt à toute éventualité, Aléna a sortie un révolver de l’arrière de son pantalon tandis que Morgan avance d’un pas rapide, de plus en plus impatient.

        — Par pitié, Morgan, s’exaspère Aléna. Reste calme, on doit pas se faire repérer.

— C’est ça, ouais, reste calme, rétorque-t-il avec du dégoût dans la voix. Je vais tous les buter, oui ! Ils vont regretter d’avoir touché à ma sœur.

— Si ça pouvait être aussi simple, soupire Lizzie méprisante. Seulement tu vas rester tranquille à attendre qu’on ai finit le boulot.

Morgan lui lance un regard de tueur ( avec ce regard là, peut-être bien qu’il pourrait effectivement éliminer les kidnappeurs de Mia ! ) et accélère un peu son pas dans l’intention de monter à hauteur de Lizzie. Sans déconner ! Pour qui elle se prend celle-là ? La vie de sa sœur est en danger et elle, elle s’imagine qu’elle peut faire tous les commentaires qu’elle veut ? Lui donner des ordres ? Penser un instant qu’il va rester comme ça, les bras ballants, à attendre que les choses se passent ? Oh, ça non et elle va le comprendre très vite. Avant qu’il ne soit arrivé à la moitié du chemin qui le sépare de Lizzie, Aléna l’arrête en lui saisissant fermement le bras.

— Je t’ai dit de te calmer, appuie Aléna sur chaque syllabe. On risque notre peau, là. On est des pros alors laisses nous faire, c’est la meilleur chance que ta sœur puisse avoir.

— Ne me demandes pas de rester les bras croisés, c’est au dessus de mes forces.

— Tout ce que je te demande c’est de pas jouer les cascadeurs.

Aléna le quitte quelques instants pour aller vers Lizzie et fouiller dans le sac à dos de celle-ci. Elle revient ensuite au niveau de Morgan.

— Prends ça.

Aléna tend une arme à feu vers Morgan qui la prend avec prudence, ne sachant pas vraiment comment s’y prendre. Il observe l’arme un moment en la retournant dans ses mains.

— Je ne sais pas m’en servir.

        — Je vais t’apprendre deux ou trois trucs au cas ou tu aurais à te défendre. Mais écoute moi bien : on se charge de tout, je ne te donne cette arme qu’en cas d’extrême urgence, si on n’est plus en mesure de vous défendre toi et ta sœur ou si on s’attaque directement à toi, compris ? Il faut que tu saches qu’on est habitué à nos propres façons et que si tu tentes quelque chose qui n’était pas prévu, tu entames de beaucoup nos chances de réussite. C’est dans notre intérêt à tous.

Alors qu’elle parle, elle fixe Morgan droit dans les yeux avec une expression d’urgence qui parvient à ramener le jeune homme sur terre. Celui-ci respire profondément et semble se calmer.

— Je vous fait confiance, après tout, c’est vrai, vous êtes plus habitués que moi à tout ça.

Ils continuent de s’enfoncer dans la grotte tandis qu’Aléna montre à Morgan comment bien tenir l’arme pour avoir un meilleur équilibre.

 

Quinze minutes s’écoulent. Au coin d’un détour, ils aperçoivent une faible lueur juste devant eux. Lizzie tend la main dans son dos pour faire signe aux autres de s’arrêter. Elle éteint la torche et avance lentement et sans bruit vers la source de la lumière, suivis du reste du groupe. Ils s’accroupissent devant une longue et large encave formée dans le mur et se cachent en jettant un coup d’œil de l’autre côté.

 

        Une immense pièce au plafond incroyablement haut est éclairée par des centaines de bougies. Le sol, construit de pavés gris et usés, est à environ trois mètres en dessous de l’encave derrière laquelle le petit groupe s’est caché. Les murs sont rocailleux et totalement inégaux. Des formes de pierre se dégagent de la surface au hasard des caprices de la nature, on dirait persque qu’il suffirait de poser la main dessus pour que tout s’éffondre. Au centre de la pièce, à plusieurs mètres de l’encave, est dessiné un gigantesque pentacle à même le sol, contenu dans un cercle d’au moins six mètres de diamètre. Des bougies sont disposées au bout de chaque branches du pentacle. Au fond de la salle, à gauche du pentacle, une imposante porte de bois à double battants trône, fermée. À droite du pentacle, un autel de pierre sur lequel marche une poule noire attachée au cou par une corde reliée à un piquet, près du pied de l’autel. Derrière l’autel, sur une petite table en bois, sont disposés un petit bol de métal et un couteau.

Ghaleb se penche vers ses amis en murmurant :

— Surtout pas un bruit, plus personne ne parle.

 

 

                                                    10

 

 

Dans un bruit grinçant et énorme, les deux battants de la porte en bois s’ouvrent en synchronisation parfaite, poussées par deux hommes en soutane. L’homme chauve entre en premier et se place directement au niveau de la branche du pentacle la plus proche de lui, devant la bougie qui a légèrement frémi à l’ouverture de la porte. Un autre homme entre à son tour et vient se posté derrière l’autel avant de poser une main délicate sur la poule noire. Le dernier pénètre dans la pièce tenant fermement Mia par le bras et la pousse devant lui. Elle a les mains ligotées dans le dos.  Les deux hommes derrière les battants stabilisent les portes, les laissant ouvertes, et se postent les mains croisées dans les dos sans bouger.

 

Morgan écarquille progressivement les yeux à mesure qu’il analyse l’état de sa sœur qui a du mal à tenir debout. La colère lui déforme peu à peu le visage et il a un mouvement instinctif au devant de l’encave. Aléna, Ghaleb et Lizzie ont le même réflexe au même moment : ils le retiennent pour ne pas qu’il bouge et qu’ils soient tous démasqués.

 

        Mia, épuisée et le regard vide, est conduite devant l’homme chauve de façon à ce qu’ils se retrouvent chacun d’un côté de la bougie. L’homme chauve retire sa capuche et lui sourit ce qui ne provoque aucune réaction sur Mia : elle semble ailleurs ou tout simplement trop fatiguée pour réagir à quoi que ce soit.

— Nous y voilà, mademoiselle, déclare l’homme chauve doucement. Le moment est venu de faire un long voyage.

Il lève la main pour faire signe à l’homme près de l’autel sans quitter Mia des yeux. Ce dernier attrape avec brutalité la poule noire d’une main qui, étonnée par ce geste commence à se débattre, et de l’autre main, il saisit le couteau. Il place l’arme sous le cou de l’animal avant de le lui trancher, sans une once de dégoût. Un cri étranglé retentit dans toute la salle. Pour la première fois depuis qu’elle se trouve dans ce lieu, Mia a un frisson. Elle n’a pas bougé d’un millimètre mais son regard semble ramené à la réalité en entendant ce bruit affreux. L’homme tient maintenant la poule au dessus du bol de fer. Une grande quantité de sang se déverse sur l’autel mais le bol se remplit tout de même à moitié. Une fois ceci fait, il jette la poule qui vient s’écraser sur le mur avant de retomber au sol laissant une trace rouge dégoulinante sur la roche et prend le bol sanguinolent à deux mains. Il avance vers l’homme chauve et lui confie l’objet avant de s’éloigner. L’homme chauve passe la paume de sa main droite au-dessus du bol, toujours les yeux rivés sur ceux de Mia. Il lève lentement le bol au-dessus de la tête de la jeune femme. Elle ferme les yeux aussi fort qu’elle le peut et se fait asperger de sang de la tête aux pieds. Le sang fonce au contact de ses vêtements et les traces laissées sur sa peau lui donne un air d’enfant déguisé en indien avec du maquillage.

 

        Morgan s’agite à nouveau mais il est toujours retenu par les trois autres.

— Lâchez-moi, bordel ! Je vais massacrer ces fils de…

Il n’a pas le temps de finir sa phrase que Ghaleb lui plaque brutalement sa main sur la bouche.

— Arrête de jouer au con ! Est-ce que tu te rends compte que si on intervient maintenant, ta sœur va se faire tuer ? On ne peut pas bouger tant qu’elle est aussi près d’eux.

Ghaleb retire sa main. Morgan ne parveint pas à retrouver son calme et lance un regard incendiaire à Ghaleb.

— Jure-moi qu’ils s’en sortiront pas.

— Je te garantis qu’ils vont morfler jusqu’à en chialer de la merde.

 

L’homme chauve jette le bol au sol et lève les deux bras très haut. Les autres viennent se placer à chacune des branches du pentacle, devant les bougies, à la manière de l’homme chauve.

Mia ouvre prudemment les yeux et regarde autour d’elle tandis que le sang s’égoutte un peu partout autour d’elle. Elle sursaute quand l’homme chauve pose la main sur son épaule.

— Que la cérémonie commence, fait-il à haute voix, un grand sourire lui barrant le visage comme une banane collé sur la bouche.

Il avance vers elle de sorte qu’elle recule jusqu’à la limite du centre du pentacle. Une fois là, il la pousse avec violence et Mia se retrouve projetée par terre de tout son long, exactement au centre du pentacle. L’os de son coude gauche se brise dans sa chutte au point que même Morgan peut entendre le craquement. Elle pousse un hurlement à glacer le sang.

 

Morgan est figé sur place, les yeux injectés de sang tant le flux lui remonte au cerveau.

— Ça suffit, je n’en supporterais pas davantage.

Aléna l’attrape par le cou.

        — Je sais que c’est dur mais je t’en supplie Morgan, encore un peu de patience. Ils vont commencer des incantations ou quelque chose du genre et là, ils baisseront leurs gardes.

— Je peut te promettre que je vais pas en rater un seul, ajoute Lizzie.

Ils se retournent vers celle-ci qui est entrain de charger un fusil sniper.

 

 

...à suivre  ;D

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oh mais je suis choqué par tant de violence , cela heurte ma sensibilité (aie)

 

........bizarre ça sonne faux

 

comme si quelque chose pouvait me choqué^^ , j'adore même si je préfère quand même l'autre roman pour l'instant

celui là c'est peut-être l'univers qui me plait pas beaucoup (dieu qui prouve son existence et tout le monde qui prit soit pour dieu soit pour Lucifer le génialisime(mais non j'ai pas de préférence)) mais peut-être que si elle va en enfer je vais aimé encore plus^^

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bah si tu t'attend à des tortures de la part de Lucifer, tu vas être dessus. rappelle-toi de cette phrase dans mon premier post : "Mia va se rendre compte que le mal n'est pas là ou on l'imagine, et le bien non plus... " ^^

sinon, voilà la suite et fin du chapitre 2 !!!

 

Mia est en sueur, elle ne cesse de gémir. Son œil gauche, le seul encore en état, cligne comme si elle allait s’évanouir avant de se fixer sur quelque chose. Les larmes troublent sa vision mais elle parvient à perçevoir une forme au niveau de l’encave sur le mur. Petit à petit, sa vision s’éclaircit et elle reconnaît Morgan. Ses gémissements se font plus saccadés comme si elle essayait de prononcer le nom de son frère sans y arriver. Une minuscule lumière apparaît en bas de l’encave, à quelques pas sur la gauche. Elle se concentre sur cette petite tache sans réussir à mettre un nom dessus.

 

La lumière est celle d’un briquet que l’on dirige vers une cigarette. Son propriétaire porte une capuche bleue ciel qui ne laisse apparaître que sa bouche. Il tire une bouffée de sa cigarette avant de la retirer de ses lèvres et de cracher la fumée, un sourire en coin en direction de Mia.

 

Celle-ci l’observe avec un regard appeuré. Qui est-ce ? Encore quelqu’un qui lui veut du mal ?

L’homme en bleu relève lentement la tête jusqu’à ce que ses yeux apparaissent.

Mia écarquille son œil gauche, incapable de faire de même avec le droit.

Les yeux de l’homme en bleu ont une couleur étrange : ils sont d’un bleu fluorescent. Mia a entendu dire un jour, par une vielle femme qui vivait déjà à l’époque ou Dieu était apparu, que c’est comme ça que l’on désignait la couleur des yeux de Dieu car il n’y a pas d’autres mots qui viennent à l’esprit en les voyant. C’est exactement ce qu’elle ressent en ce moment. Elle est la seule à s’être rendu compte de la présence de cet homme. Serait-ce la fin ? Voit-elle Dieu avant de mourir ? Pourtant, l’homme chauve lui a dit qu’elle ne mourrait pas. Va-t-il échouer dans ses plans et cela va-t-il lui coûter la vie alors que son frère est si près d’elle ?

 

L’homme chauve tend les bras face à lui, les paumes tournées vers le ciel. Puis, il croise les mains sur sa poitrine et ferme les yeux, concentré.

 

        Aléna a les yeux rivés sur l’homme chauve.

— Il a commencé. Tiens-toi prête, Lizzie. Ne tire pas sur le meneur, on aura des questions à lui poser, il nous le faut vivant.

Lizzie se met en place, la crosse de l’arme appuyée contre son épaule. Elle ferme un œil et garde l’autre scotché au viseur.

 

Tout en gardant les yeux fermés, l’homme chauve tend les bras le long de son corp avant de les ouvrir en arc de cercle au-dessus de sa tête, de sorte que le dos de ses mains se touchent en se croisant. Puis, gardant ses mains dans la même posture, il les descend face à son visage avant de reprendre la pose initiale des bras tendus devant lui, les paumes tournées vers le ciel. Au moment de se repositionner de la sorte, les autres hommes l’imitent dans une synchronisation parfaite, les yeux fermés. Ils répètent les même gestes que l’homme chauve trois fois d’affilé simultanément. Un véritable ballet !

Un coup de feu brise le silence. L’homme qui se trouve sur la branche du pentacle la plus proche de l’autel est propulsé en arrière dans une gerbe de sang. Tous les hommes ouvrent les yeux. Ils regardent l’homme étendu sur le sol dans une flaque rouge et se retournent vers l’encave. Tous ont abandonnés leurs mouvements sauf l’homme chauve qui reste figé dans la première position comme s’il était pris dans la glace.

 

        Ghaleb est le premier à sauter au sol, suivis d’Aléna et de Morgan. Ils ont tous leurs armes aux poings. Seul Lizzie reste dans l’encave et continue de viser. Aléna s’avance devant Ghaleb et pointe son arme sur l’homme chauve.

— Vous êtes foutus, pas un geste ou je vous troue la peau.

Morgan s’avance lentement vers Mia en pointant son arme sur chacun des hommes à tour de rôle. Tout en gardant un œil sur eux, il s’adresse à sa sœur :

— Tout va bien, Mia. Je suis venu te chercher.

Mia regarde son frère s’avancer vers elle, des larmes ont resurgies de ses yeux mais des larmes qui expriment, cette fois, de la gratitude. L’homme chauve a toujours les bras tendus. Il regarde Morgan s’appropcher de Mia avec un sourire mauvais.

— Je suis désolé, mon ami, dit-il faiblement en direction de Morgan tout en sachant qui celui-ci ne l’entend pas. Les retrouvailles sont de courte durée.

A une très grande vitesse, il baisse le bras gauche le long de son corps. Sa main droite effectue une rotation pour que le dos de sa main se retrouve face à lui. Il répète le mouvement en sens inverse pour que, cette fois, ce soit la paume de sa main qui soit face à lui. Il baisse la main : sa paume étant maintenant tournée vers le ciel et les doigts tendus vers Mia.

Aléna tire et la main de l’homme chauve vole en éclat, détachée du reste de son bras. Il se met à hurler et à tituber en arrière. C’est alors que la terre commence doucement à trembler mais son rythme s’accélère rapidement. Le sol se fissure, les bougies tombent l’une après l’autre mais ne s’éteignent pas. Le tremblement devient tellement intense que plus personne n’arrive à tenir debout. Le bruit des roches qui se fendent est si grand qu’il en devient assourdissant.  Déstabilisé par une partie du sol qui s’est brusquement soulevé, Ghaleb tombe par terre. Aléna pousse un cri, elle parvient difficilement, en se relevant plusieurs fois, à tenir sur ses jambes, non sans lâcher son arme et perdre la lampe torche attachée à sa ceinture. Lizzie ne peut évidemment plus viser, elle tombe de l’encave. Laissant choir son arme en bas, elle s’accroche un instant au rebord mais finit par tomber lourdement au sol. L’un des hommes en soutane regarde autour de lui, complètement perdu, avant de se faire écraser par un bloc de pierre tombé du plafond.

 

        L’homme chauve se met à rire comme un dément, bavant à chaque fois qu’il ouvre la bouche, les yeux totalement exorbités et grimaçant de façon immonde.

— Ça a marché, il est trop tard. Vous ne pouvez plus rien faire et vous ne pourrez jamais la ramener.

Il commence à courir à toutes jambes vers la grande porte, slalomant de façon à ne pas être écrasé sous une pierre. Il parvient à passer la porte juste avant qu’un bloc du plafond ne s’effondre et n’en condamne l’accès.

Aléna se retourne vers Morgan : celui-ci tente d’avancer vers Mia en évitant les trous qui se forment au fur et mesure, il trébuche plusieurs fois. Lui aussi a perdu son arme.

L’un des deux hommes restant réagit tout à coup et se précipite sur Lizzie en la plaquant sur le sol. Lizzie, vif comme l’éclair, attrape à temps son arme et donne un coup de crosse sur la mâchoire de l’homme. Celui-ci s’affale sur le sol et se met à genoux en se tenant la bouche ensanglantée. Quand il lève les yeux vers Lizzie, tout ce qu’il voit est le canon de l’arme tourné vers lui. Elle tire sur l’homme lui faisant exploser la boite crânienne.

Le dernier homme en soutane tremble de tous ses membres, il n’a pas bougé. Les yeux remplient de larmes, il semble pétrifié sur place.

Soudain, une gigantesque lumière surgit des cinq pointes du pentacle, du sol au plafond, les aveuglant tous. La lumière s’étend alors tout le long des lignes du pentacle, trouant le sol comme un laser surpuissant.

 

        L’homme en soutane ouvre difficilement les yeux : il est coincé par la lumière à l’intérieur du pentacle. Pris de panique, il décide de traverser la lumière pour passer de l’autre côté. La première chose qu’il passe de l’autre côté est son bras gauche qui est littéralement découper du reste de son corps. Il tombe vers l’avant en hurlant et se fait décapiter.

Lizzie, les bras devant les yeux, recule instinctivement et trébuche en arrière. En s’asseyant, elle retrouve peu à peu la vision.

— Bordel, qu’est-ce que c’est que ce truc ?

Le pentacle est maintenant complètement illuminé du sol au plafond de sorte qu’on ne voit absolument pas ce qui se passe à l’intérieur, tel un rideau lumineux. La pièce est de plus en plus ravagée par le tremblement. D’énormes blocs de pierre sortent du sol, les pavés sont projetés comme du pop-corn, un morceau du plafond s’effondre sur l’autel, le pulvérisant sous son poids, les murs explosent en blocs parsemés de part et d’autre. Ghaleb s’est relevé et n’en croit pas ses yeux.

— Putain, dîtes-moi que je rêve.

Aléna rétrécit ses yeux pour essayer de voir quelque choes à travers la lumière.

— Morgan, cri-t-elle en espérant une réponse.

Morgan est coincé par la lumière sur l’une des branches du pentacle, tout comme le dernier homme en soutane. Il approche lentement sa main droite de la lumière et la retire vivement dans un cri de douleur. Il regarde sa main, se tenant la poignet de la main gauche : son index et son majeur sont entaillés jusqu’à l’os et le sang coule à flots. Il sert sa main contre son ventre aussi fort qu’il peut, maculant son t-shirt de taches rouges qui s’assombrissent au contact du tissus. Des larmes de douleur coulent sur ses joues, son front est déjà perlé de gouttes de sueur.

— MIAAA ! Vocifère-t-il à s’en exploser la gorge.

        Son cri se prolonge et résonne dans toute la pièce. A l’instant ou le son de sa voix se tait, les rayons de lumière s’évadent jusqu’au centre du pentacle, n’éclairant plus que le sol sous le corps de Mia qui s’est évanouie. A cet endroit précis, le tremblement n’a fait aucun dégât. Morgan observe sa sœur et recommence à marcher vers elle. Soudain, le corps de Mia s’élève du sol, porté par la lumière montante. Celle-ci stoppe sa progression à environ deux mètres du sol et redescend, laissant Mia en lévitation. Quelques secondes après, la lumière progresse de nouveau à une vitesse prodigieuse. Elle est littéralement aspirée par le corps de Mia qui n’est absolument pas coupée par les rayons. Toute source de lumière est absorbée par le corps de la jeune femme, même les flammes des bougies se dirigent vers elle sans la brûler.

Malgré la panique qui s’est emparée de chacun, l’homme en bleu est resté immobile. Il sourit de toutes ses dents en admirant le spectacle. Il tire sur sa cigarette, recrache la fumée et se volatilise au milieu du nuage ainsi formé. Son corps disparaît progressivement. Le mégot de cigarette, sans soutien, tombe au sol.

Alors que la seule lumière restante est celle qui entoure encore Mia, Ghaleb se précipite vers Aléna qui est resté pétrifié devant ce qui se passe sous ses yeux. Il lui attrape le bras la faisant sursauter.

— On va être piégé dans le noir si on reste ici, viens vite.

Il tire Aléna vers l’encave mais elle se détache de lui et court vers Morgan qui lui aussi est resté sans bouger. Elle s’arrête à quelques centimètres de lui.

— Morgan, fait-elle doucement.

C’est alors qu’une explosion de lumière retentit, les rendant une nouvelle fois momentanément aveugle. La seconde qui suit, le corps de Mia disparaît et tout se retrouve attiré vers l’endroit où se trouvait la jeune femme encore un instant plus tôt, comme si un trou noir venait de se former. Morgan et Aléna tombe en avant et sont plaqués au sol. Ghaleb reçoit comme un coup invisible dans le dos. Chacun s’accroche de toutes ses forces à des blocs de pierres saillantes pour ne pas être aspiré. Lizzie se précipite vers l’encave et saute sur un imposant morceau de plafond qui est tombé juste devant. Grâce à cet élan, elle arrive à s’accrocher aux rebords de l’encave mais l’aspiration à une telle puissance que son corps se retrouve parrallèle au sol. Elle lâche son fusil pour se maintenir à deux mains. L’arme est immédiatement happé dans le trou noir.

Aussi brusquement que tout a commencé, tout s’arrête. La pièce est plongée dans le noir le plus total, le silence est revenu au rendez-vous. On dirait qu’ils viennent d’avoir un rêve commun et qu’ils se sont tous réveillés au même moment. Aléna redresse sa tête avec prudence et constate que tout est redevenu normal. Elle se laisse le temps de reprendre ses esprits et se met à genoux. Elle cherche Morgan à tâtons, trouve sa main et suit le long de son bras pour toucher son épaule. Morgan est resté à plat ventre. Ses sanglots font échos dans la salle. Une lumière surgit sur eux : c’est Ghaleb qui balaye les lieux avec sa lampe torche. Aléna lève les bras pour lui faire signe, puis elle se penche de nouveau sur Morgan.

— Viens Morgan, on a plus rien à faire ici.

Elle attrape un de ses bras et le passe autour de son cou pour le porter. Ghaleb, qui les a rejoint lui donne un coup de main en portant le jeune homme par l’autre bras.

— Eh, Ghaleb ! Se fait entendre Lizzie. Eclaire par là, je vois quedalle !

Tout en marchant, Ghaleb éclaire Lizzie qui remonte avec dextérité les rebords de l’encave. Un mouvement de roche se reproduit : le plafond s’effrite sérieusement, de la poussière et des petits morceaux de pierre commence à s’écrouler, des bruits de plus en plus inquiétants parviennent aux oreilles de Lizzie.

— Dépéchez-vous ou le plafond va nous tomber sur la gueule !

Une fois arrivés à l’encave, Lizzie aide Aléna à grimper, puis les deux femmes attrape Morgan par chacun de ses bras et le hisse jusqu’en haut et enfin Ghaleb remonte à son tour.

 

                                                      11

 

 

Le petit groupe est sorti de la grotte, au milieu de la végétation des Calanques. À quelques mètres d’eux, la secondes entrée qu’ils ont trouvés est envahie par un épais nuage de fumée qui s’évade après le son d’une explosion assourdit par la distance. Tous ont les yeux tournés vers l’entrée.

— Ben mon vieux, soupire Lizzie. On a eu chaud !

Morgan, dont le visage est toujours baigné de larme, tombe à genoux et laisse sa tête glisser lourdement jusqu’au sol devant lui.

— Où elle est passée ? Sanglote-t-il péniblement. Ma sœur… Elle est où… Mia ?

Aléna s’agenouille près de lui et pose ses mains sur le dos de Morgan, les yeux rivés sur l’entrée de la grotte désormais condamnée. Des larmes commencent à couler le long de ses joues.

— T’inquiètes pas, où qu’elle soit, je te jure qu’on la trouvera.

 

 

                                                          12

 

 

La terre est arride, rocailleuse et poussièreuse, dépourvue de toutes verdures. Les seules formes de vie qui semblent être dans ce lieu sont des petites bestioles qui ressemblent à des lézards sans véritablement en être : c’est un désert de terre rouge ou les « lézards » n’ont pas de queue et sont de couleur mauve. L’un d’eux se ballade sur la terre séche et s’arrête un petit instant, fixant son regard sur une chose qu’il vient de trouver et qui ne semble pas avoir sa place ici. Il s’approche, prudent. La chose ne bouge pas, il grimpe dessus et avance jusqu’à la poitrine de Mia, étendue là, le visage tourné vers le ciel, toujours évanouie, recouverte de poussière. Une ombre apparaît sur le bas de son corps, le « lézard » déguerpit à toute vitesse. La personne à qui appartient l’ombre suspendue au-dessus de Mia se parle à elle-même. C’est la voix d’une femme, une voix grave et sensuelle.

— Voyez-vous ça ! Je me demande ce que les autres vont en penser !

 

 

.........et voilà j'en mettrais pas plus ^^                                   

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C'est dur...tu nous mets l'eau à la bouche...et, et tu nous laisse comme çaaa...snif !

T'es bien une vraie sadique, tiens^^

En tout cas, bravo: ce début m'a vraiment complètement hypnotisée: si jamais, un jour, ce livre devait être imprimé, comptes sur moi pour remuer ciel et terre pour le trouver !

 

miss uchiwa, qui se sent la résolution de Morgan pour atteindre ses objectifs, tout d'un coup...

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aaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh nnnnnnnooooooooooooonnnnnnnnnn(j'évacue ma frustration)

 

sadique , des auteurs de films d'horreur devrait s'imspirer de toi pour faires des persos diaboliques

 

(va chercher sa tronçonneuse pour convaincre de façon persuasive un éditeur de publier l'histoire pour lire la suite)

 

edit lucifer : cool !! ça m'arrangerait ça ^^

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Si tu as une réponse d'une maison d'édition, PREVIENS-NOUS qu'on court l'acheter !!

J'ai vraiment aimé, et comme les autres triste que tu ne nous en mette pas plus...  :'(

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  • 1 month later...

hello les gens !!

je sais que ce post ne sert pas à grand chose mais je suis trop contente pour garder ça pour moi...

CA Y EST !!!!! JE L'AI FINI !!!! J'AI FINI MON ROMAN A L'INSTANT MEME !!!! JE SUIS TROP CONTENTEEEEEEE !!!!!!!!!  ;D ;D

maintenant, phases de correction et relecture et après je pourrais l'envoyer ^^ 

 

edit neji: Juste pour l'exemple (flood), j'hésite à suprimer... ^^ Félicitation!!! Qui a dit que j'étais sadique...!

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hello les gens !!

je sais que ce post ne sert pas à grand chose mais je suis trop contente pour garder ça pour moi...

CA Y EST !!!!! JE L'AI FINI !!!! J'AI FINI MON ROMAN A L'INSTANT MEME !!!! JE SUIS TROP CONTENTEEEEEEE !!!!!!!!!  ;D ;D

maintenant, phases de correction et relecture et après je pourrais l'envoyer ^^ 

 

 

Yattaaaaa ! Bravo bravo bravo !!!

Je sais ce qu'on ressent (pour avoir fini un tome déjà) alors je te comprends !!

Aller plus qu'à espérer une rapide édition !  :-*

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  • 4 months later...

bon ben je relance mon appel pour ceux qui auraient des adresses de maisons d'édition interessées par le style science fiction, fantastique. j'ai envoyé mon roman aux "éditions amalthées" et je vais aussi l'envoyer à albin michel. si vous connaisait d'autres maisons ( petites ou grande, tout est bon ^^ ) n'hésitez pas, merci.

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  • 1 month later...

petit up pour vous dire que c'est clair maintenant : j'ai une p***** d'étoile au-dessus de la tête en ce moment. pourquoi ?

 

JE VAIS ETRE PUBLIEEEEEEE !!!!!!!

 

oui vous ne rêvez pas, si si c'est bien vrai ! j'ai reçu aujourd'hui même le contrat de la maison d'édition qui me publie !!! j'en reviens pas moi-même ! premier roman, première maison d'édition à qui j'envoi et déjà un "oui" !!! je vous raconte même pas dans quel état je suis  ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D

 

au final, les publications commenceront dans environs 5 mois, mon livre sera en vente dans toute la france pour 13 euros, prix de départ. avec possibilité par la suite ( selon les ventes ) de participation aux mansifestations littéraires ( avec discussions et dédicaces ^^ ), vente sur internet, concours avec prix à attribuer et publication à l'étranger. sans compter la pub sur EUROPE 1 et RTL ^^

 

bref, j'ai qu'une chose à dire : appellez-moi ECRIVAIN !  ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D

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BRAVO T'es la meilleure ma chérie ^^  :D

 

Alors pour info, toute personne qui refuse d'acheter cette oeuvre d'art aura droit à une petite visite de ma part. Je précise que mon sabre est bien aiguisé et que je sais m'en servir donc avis à la population tous derrière la plus jolie écrivain qu'il soit, son talent mérite d'être reconnu à sa juste valeur.

 

ET TOUS A VOS PORTEFEUILLE !!!!  ;D

 

edit :

@Lucifer : tu as vu ma chérie Dame Aruyo agite des pompons ^^ C'est prédestiné

@Dame Aruyo : merci pour les pompons je vais rigoler encore quelques temps ^^ (je sais ça doit te paraître obscur)

 

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