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Naruto | Les Femmes de l'Ombre [Chapitre XXIII]


Moon Lover
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Curiosité & Conseils  

  1. 1. À première vue, est-ce que les thèmes abordés [émancipation féminine, changement d’ère, guerre, romance] vous intéressent ?

    • Oui
      0
    • Bof
      0
    • Non
      0
  2. 2. À quel degré vous sentez-vous immergé(e) dans la fiction ?

    • Je suis totalement plongé(e) dans le récit
      0
    • Je décroche de temps en temps
      0
    • Je n’accroche pas
      0
    • Autre
      0
  3. 3. Si vous aviez un conseil à me prodiguer, quel serait-il ?

    • Être plus attentive aux fautes d’orthographe, de syntaxe, aux répétitions
      0
    • Détailler davantage les scènes
      0
    • Étoffer les dialogues
      0
    • Faire plus de recherches sur le manga, sur l’histoire du Japon ou d'autres sujets
      0
    • Raccourcir les chapitres
      0
    • Rallonger les chapitres
      0
    • Autres
      0

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Messages recommandés

Il y a 7 heures, Mereoleona a dit :

Bonsoir @Davubuntu,

 

Je vais bien, merci. Et toi ?

 

Je te remercie en retour, d’avoir pris le temps de lire cette fiction.

 

Je dispose bien d’un fichier Word qui regroupe la totalité de mon travail (idées, et prochains chapitres inclus). Je pourrais peut-être t'envoyer les 18 chapitres en format PDF. Saches néanmoins, qu’actuellement, la totalité de ces chapitres fait 184 pages.

Est-ce bien l’objet de ta demande ?

 

Je trouve que le forum a un « effet illusion » des plus charmants ; il ne donne pas l’impression de chapitres tirant en longueur.

Bonjour @Mereoleona.

 

En fait je n'ai pas tout lu.

J'ai commencé et pour aller plus vite, j'ai parlé du fameux format ^^.

 

L'idée est géniale, la mise en forme via le forum... Est très jolie.

Cependant, moi j'utilise mon téléphone et donc la recherche peut être laborieuse et pour reprendre une lecture... assez difficile. 

 

On va dire, que je parle au nom des forumeurs utilisant un téléphone :).

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Bonsoir @Davubuntu,

 

Je suis désolée. En effet, je m’aperçois que sur téléphone portable, la navigation est laborieuse. J'avais pourtant mis des titres/liens en début de page pour accéder facilement à un chapitre de son choix.

 

Saches que je suis aussi présente sur WATTPAD.

Cette fiction est disponible à l’adresse ci-dessous :

https://www.wattpad.com/963739487-les-femmes-de-l'ombre-le-démon-du-temps-danse

Peut-être que tu auras plus de facilité en la lisant sur ce site.

Toutefois, je suis disponible si tu souhaites tout de même avoir une copie informatique.

 

Je te remercie de l’intérêt et du temps que tu portes à cette fiction.

Je remercie également les contributeurs et anonymes qui prennent le temps de lire cette histoire.

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il y a 7 minutes, Mereoleona a dit :

Bonsoir @Davubuntu,

 

Je suis désolée. En effet, je m’aperçois que sur téléphone portable, la navigation est laborieuse. J'avais pourtant mis des titres/liens en début de page pour accéder facilement à un chapitre de son choix.

 

Saches que je suis aussi présente sur WATTPAD.

Cette fiction est disponible à l’adresse ci-dessous :

https://www.wattpad.com/963739487-les-femmes-de-l'ombre-le-démon-du-temps-danse

Peut-être que tu auras plus de facilité en la lisant sur ce site.

Toutefois, je suis disponible si tu souhaites tout de même avoir une copie informatique.

 

Je te remercie de l’intérêt et du temps que tu portes à cette fiction.

Je remercie également les contributeurs et anonymes qui prennent le temps de lire cette histoire.

Oui il y a les liens et cela est très utile. 

C'est une bonne idée, merci à toi ;).

Sinon j'avoue avoir passé un agréable moment à lire les premiers chapitres. 

J'étais littéralement plongé dedans :).

j'avais rapidement parcouru le topic sans avoir le temps de lire convenablement...

je vais donc poursuivre de avec le chapitre 9! 

 

Je vais continuer de lire sur le forum, je m'y suis habitué ^^.

 

Concernant l'intérêt, je dirais tout simplement MERCI À TOI.

C'est vraiment prenant, c'est bien fait, les mots sont bien choisis...

J'adore le petit résumé, tu as rajouté le lien des clans, chapitres... vraiment je te félicite ;)

 

bonne soirée. 

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  • 3 weeks later...

CHAPITRE XIX

LE VENT DE LA RENAISSANCE, LE COURAGE DU DÉSESPOIR.

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Dans le chapitre précédent

Le village à l’épreuve du feu, 

Le trio Ino-Shika-Chō rallume une lueur d’espoir.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Kyūshū la flamboyante. La capitale du Feu surplombait aussi bien ses provinces que ses ennemis. Les chaînes montagneuses et son volcan actif faisaient office de boucliers naturels. De tout temps, il se murmurait que l’ardente montagne recrachait hargneusement les contrariétés de ses shōguns, tel un cerbère.

La Famille shōgunale y siégeait depuis des siècles, façonnant la cité à son image. Son architecture unique, son environnement, ses habitants ; tout n’était que luxure et beauté. Ce fief d’or cachait pourtant ses difformités avec de belles structures, et congédiait régulièrement ses nécessiteux.

 

Près de deux semaines s’étaient écoulées. Hashirama, Madara et Shikaku s’étaient faits discrets. Les hommes avaient traversé la moitié du pays, découvrant sur leur passage les conséquences de la guerre ; des villages incendiés, des cadavres jonchant les rues et forêts à la merci des prédateurs, et des survivants en fuite. Aucun d’entre eux ne put se détourner de cette misère. Leur voyage initial se rallongea de quelques jours ; ils enterrèrent dignement les corps d’inconnus et guidèrent des villageois vers des provinces sûres.

 

Lorsque enfin les hommes reprirent leur route, ils n’avaient déjà plus l’apparence de guerriers. Dissimulant leurs armures et armes dans des parchemins d’invocation, ils optèrent pour un aspect passe-partout ; les shinobis n’étaient plus que de simples voyageurs.

Le grand axe menant vers la capitale était bondé. Plus ils s’approchaient, plus leur cadence ralentissait, jusqu’à ce qu’ils soient bloqués dans une longue file d’attente. Même depuis l’extérieur de la ville fortifiée, le château trônait comme une figure de proue ; ses toitures d’un vert éclatant et sa façade immaculée, rendait cette forteresse presque intimidante.

 

  • Déclinez vot…

 

Avant même de finir sa phrase, l’officier s’immobilisa un bref instant. L’empreinte du sharingan imprimée sur ses rétines l’avait rendu plus aimable.

  • Soyez les bienvenus à Kyūshū ! 

 

Le trio passa enfin ses portes. Shikaku guidait ses amis à travers les voies noires de monde. Les shinobis n’étaient que des provinciaux, nullement accoutumés à voir autant de monde déambuler. Pourtant, leur village si atypique, avait l’ambition de devenir aussi gigantesque que cette ville d’or.

 

Après plusieurs minutes de marche, Shikaku ralentit et se positionna face à une échoppe, faisant semblant d’admirer ses articles.

  • Est-ce vous voyez cette maison derrière nous ?
  • Est-ce que vous connaissez cet endroit ? Interrogea Hashirama, tout aussi intéressé par la devanture de la boutique.
  • Oui. C’est une ochaya*. Nos clans commercent avec cet établissement depuis longtemps. Retenez bien ce lieu.  
  • Parfait. Séparons-nous, puis rejoignons-nous ici dans une heure ! Ordonna Madara.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Hashirama avait troqué son armure contre un simple kimono vert forêt. Sa longue chevelure brune était attachée en une haute queue-de-cheval, laissant quelques mèches encadrer son visage. Un sabre à la ceinture, et un baluchon autour du cou ; l’homme avait tout d’un voyageur.

Après un temps, il fit une halte dans un magasin qui vendait des friandises. Prenant place sur un banc, il dégustait sa confiserie accompagnée d’une chaude tasse de thé, tout en restant aux aguets. Il lui sembla que le village lui manquait. Plus encore, sa fiancée. Il se remémora malgré lui les derniers mots de sa compagne, juste avant de quitter le village.

 

📽🎬🎞 🎞 🎞 🎞 🎞

 

  • Alors vous partez demain…
  • Oui. L’heure est grave. Nous devons absolument devancer les plans du shōgun.
  • Je le sais bien. Tu travailles si dur pour que ce village subsiste. Je suis si fière de toi, Hashirama. Mais… Je dois être honnête.
  • Hum ?
  • … Je… Je n’aime pas te savoir loin de moi, maintenant que je te côtoie chaque jour.
  • Mito, tout ira bien. Ce n’est qu’une affaire de quelques jours ! Puis, l’hiver arrivera bien assez tôt. Nous conclurons l’année par notre union !
  • Tu as raison ! Je vais tâcher de travailler dur moi aussi !
  • C’est la Mito que j’aime !
  • Je vais préparer notre mariage… Il y a tant de choses à faire.

 

Ils s’étreignirent tendrement.

 

Hashirama quitta les quartiers privés de sa dulcinée, revigoré par ses encouragements, ses félicitations et ses promesses.

  • Je ne te décevrai pas ! Pensa-t-il.

 

Au lieu de rejoindre ses appartements, l’homme prit le chemin de son bureau. L’idée de rencontrer à nouveau le shōgun l’empêchait de dormir. Alors plutôt qu’une nuit d’un sommeil agité, il préféra peaufiner les derniers détails de son voyage.

 

  • Tobi ?! Tu ne dors pas ?

 

Hashirama entra dans son bureau pour y trouver son frère concentré sur un parchemin, éclairé par la faible lueur d’une bougie chancelante.  

  • Anija !!
  • Est-ce que je dois vérifier ton travail ?

 

Leur relation s’était refroidie. Depuis que l’ainé avait découvert les travaux officieux de son cadet, Hashirama avait durci le ton. Il n’était plus question de le surprotéger ; Tobirama s’était adonné à d’étranges pratiques, qui auraient pu coûter cher au clan et au village.

 

  • Je travaille sur un jutsu.
  • Montre-moi ça !

 

Le brun lui arracha le parchemin des mains. Des postures et des mudrās.

  • Anija ! Je t’ai fait la promesse de ne plus enquêter sur les Uchiha ! Que veux-tu de plus ?!
  • Pas seulement les Uchiha ! Tes recherches sont dangereuses !
  • J’essaye de créer de nouveaux jutsus qui seraient utiles au village !!
  • En faisant dans la nécromancie ?!
  • Tu n’y comprends rien…
  • Peu importe. Si ces documents étaient tombés entre les mains du shōgun…
  • Ça n’arrivera plus.
  • Bien. Et ce rouleau… De quoi parle-t-il ?
  • C’est une technique d’eau. J’essaye d’en améliorer la précision.

 

🎞 🎞 🎞 🎞 🎞🎬 📽

 

Hashirama fut tiré de ses rêveries par la conversation d’un groupe d’hommes.

  • Bonjin-Sama va écraser ce village, c’est sûr !
  • C’est évident ! Maintenant qu’il a ce clan de son côté !
  • J’avais quelques réticences… Mais après tout, pour faire face au sharingan, ce dōjutsu est parfait !

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Les rues de la ville étaient toujours bondées. De jour comme de nuit. La capitale du Feu ne dormait jamais.

 

Parmi le brouhaha et l’engorgement des passages, une jeune femme déambulait lentement, faisant tournoyer son ombrelle au-dessus de sa tête. Sa démarche presque dansante, faisait tinter ses hautes okobos blanches. À chaque pas, le bruit des passants semblait s’estomper momentanément. Homme ou femme, vieillard ou enfant, elle ne laissait personne indifférent. L’air hagard, ils l’observaient comme si le monde s’était arrêté, juste le temps de son passage.

 

Son hanfu immaculé, aux longues manches échancrées et transparentes. Sa longue et large jupe bleue céleste ceinturait sa tenue, juste sous sa poitrine. Ses grands yeux bleus, comme les océans, fixaient un point à l’horizon. Elle semblait déconnectée de son monde, ne se souciant guère des chuchotis, même si elle les entendait. L’inconnue sourit fièrement.

 

  • Quelle beauté ! Murmuraient les badauds.

 

Au loin, Madara observait la mascarade. Son regard oscillait entre la surprise et la curiosité. Tout comme son compère Senju, le shinobi avait troqué son attirail d’acier pour une tenue plus légère. Il avait fait taire sa longue chevelure de jais, sauvage, en la coiffant en un demi-chignon sur le haut de la tête, avant de la recouvrir d’un imposant chapeau conique en bambou. Son long kimono sombre, aux larges manches, se refermait à l’aide d’un fin obi écarlate. Une paire de katanas, aux fourreaux laqués noir et or, agrémentait sa tenue. L’Uchiha semblait être devenu un samurai en quête d’un nouveau seigneur.

 

Ainsi masqué, l’homme surveillait les allées et venues sur la route qui menait au château. Il énuméra les groupes portant dignement l’emblème de leurs clans, qu’ils soient shinobis ou samurais. Il mémorisa les rondes, les causes des arrêts, les changements, et les pauses des gardes royaux.

Lorsqu’il s’aperçut que des marcheurs se pressaient vers une ruelle parallèle, il s’éclipsa rapidement, sautant de toit en toit. Cette mystérieuse femme était une aubaine. Alors, Madara descendit de son perchoir.

 

  • Voyons où tu me mèneras…

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

À l’intérieur, sa venue avait fait s’activer les servantes autour d’elle. Une multitude de mains travailleuses lui tournaient autour, la maquillant et la coiffant. Sa tenue initiale avait été enjolivée de deux cloches d’or, refermant ses longues manches échancrées. Ses hautes okobos avaient été remplacées par des oiran-getas*. Sa chevelure noire aux reflets bleutés dévalait ses épaules, cascadant jusqu’au bas de son dos. Exception faite à son chignon complexe et fendu, lui donnant l’air d’avoir deux oreilles de félin sur le qui-vive, dressé sur le haut de sa tête. Enfin, un masque de chat cachait la partie supérieure de son visage, mettant un peu plus en évidence son regard céruléen.

 

  • Êtes-vous prête ?
  • Donnez-moi un instant.

 

Le salon de thé était organisé autour d’une large plateforme circulaire. Elle représentait la scène centrale. Des taikos* disposés tout autour, n’attendaient plus que ses joueurs pour donner vie à cet ensemble.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Alors, comment était ta promenade ? Interrogea le Senju.
  • Productive.
  • As-tu des nouvelles de Shikaku-Sama ?
  • Non. Nous n’avons pas d’autres choix que de l’attendre pour entrer dans cette ochaya.
  • Ah, justement, le voilà !

 

Shikaku, Madara et Hashirama entrèrent discrètement guidés par une servante. Elle les mena vers un coin de l’établissement sans ouverture et sans voisins.

 

  • Personne ne viendra vous déranger ici, promit-elle.
  • Je vous remercie. Transmettez mes hommages au maître ! Répondit Shikaku.
  • Entendu.

 

Lorsque la dame se retira, les hommes se mirent à l’aise.

 

  • Avez-vous trouvé des choses intéressantes, Shikaku-Sama ?
  • Quelques-unes, oui.
  • De mon côté, j’ai entendu une rumeur disant que Bonjin s’était octroyé les services d’un clan au puissant dōjutsu
  • ?! Comment est-ce possible ? Le clan au byakugan ne se rangera jamais du côté de ce shōgun ! Madara-Sama, qu’en pensez-vous ?
  • Le shōgun n’a que de l’argent à offrir. Les Hyūga sont riches, ils ne peuvent pas être corrompus avec cela. De plus, leur loyauté va au daimyō de leur province.
  • C’est exact. Cela signifie qu’il s’agit d’un autre dōjutsu.
  • Hum… J’ai une petite idée là-dessus. Si c’est vraiment ce clan, alors ce shōgun est plus fou que ce que je pensais.

 

On revint leur servir du saké et quelques gourmandises. Les hommes échangeaient leurs informations. Leur enquête avançait à mesure que leurs craintes grandissaient.

Soudain les tambours résonnèrent, les chuchotis s’estompèrent. Tout le monde braquait son regard vers la scène.

 

~ Tap… Tap… Tap… Tap ~

 

La courtisane entra et se plaça au centre. Les joueurs de taikos en position autour d’elle, pendant que d’autres musiciens s’installaient à l’arrière de la scène. Madara n’en loupait pas une miette.

 

  • Cette femme me dit quelque chose ! Murmura Hashirama.

 

L’Uchiha roula des yeux à cette remarque.

 

~ Plan Plan Plan Rantanplan Plan Plan Plan ~

🥁🎶🥁🎶🥁🎶

 

L’artiste s’élança au rythme de la musique. Ses pas, précis et sans fioritures, malgré ses lourdes oiran-getas, faisaient virevolter les pans de sa tenue et sa crinière. Ses bras dessinaient des vagues pendant qu’ils entrechoquaient violemment les cloches. C’était une danse martiale.

Parfois, elle s’arrêtait brusquement. Elle marquait ses pauses par un jeu de jambes souples, et un port de tête droit et noble. L’artiste avait subjugué son public, prenant en otage son cœur, en le faisant s’arrêter ou battre au rythme de ses pas. Puis, lorsque le public reprenait son souffle, elle se remettait à danser, tout aussi frénétiquement.

 

Après plusieurs minutes, qui semblaient des heures, la jeune femme s’inclina respectueusement avant de se retirer.

On l’applaudissait. On murmurait. On voulait en voir plus.

 

  • Belle et douée ! Murmuraient certains hôtes.
  • Qui est-elle ? S’interrogeaient d’autres.
  • Servante ! Est-il possible de louer les services de cette courtisane ? Ordonnaient des nobles.

 

Au fond de la pièce, le trio avait admiré la représentation. Tout comme le reste du salon, il était impressionné.

  • Elle est vraiment douée ! Balbutia Hashirama.
  • C’est son métier… Et vu sa souplesse et son agilité, elle doit s’entraîner depuis son enfance !
  • C’est la kunoichi que j’avais capturé…

 

Malgré les coupes de saké ingurgitées, Madara semblait être le seul sain d’esprit. Shikaku s’était abandonné à la boisson, balayant les menaces de son épouse. Quant à Hashirama… Il était déjà enivré.

  • Une kunoichi ? Questionna Shikaku.
  • La mercenaire à la solde du shōgun.
  • ?! Ne lui aviez-vous pas ordonné de quitter le pays ?
  • Si.
  • Alors que fait-elle ici ?!

 

Dès l’arrivée des trois clans au village, les fondateurs leur avaient conté leurs péripéties. Alors le Nara n’était pas étranger à l’histoire de cette kunoichi. Il ne pouvait s’empêcher d’être suspicieux. Qui ne le serait pas ?

 

Brusquement, Hashirama héla une servante, qui accourut :

  • Excusez-moi, est-il possible de s’entretenir avec la danseuse ?
  • Hashirama !!
  • Je vais lui demander, répondit-elle.
  • Si elle est encore avec le shōgun, elle risque de l’avertir ! Vous mettez en péril notre plan initial ! Sermonna le Nara.
  • Mais non ! Elle nous a aidé en nous donnant des informations sur lui !
  • Étonnement, l’alcool te rend lucide…

 

Les hommes continuaient de discuter. Après plusieurs minutes la servante les mena à l’étage, l’endroit où se préparaient les artistes. Ils entrèrent dans une petite pièce pourvue d’une table basse et de quelques zabutons.

 

  • Que me vaut ce plaisir ?

 

Asatsuyu, car c’était elle, entra sans les saluer. Elle portait encore sa tenue, n’ayant eu le temps que de retirer les cloches, le masque et les oiran-getas.

 

  • Asatsuyu… Ça faisait longtemps.
  • Je ne suis pourtant pas ravie de vous revoir ! Que voulez-vous ?
  • Que fais-tu ici ? Interrogea Madara, ses sharingans en évidence.
  • J’ai quitté votre territoire. Je ne vous dois rien.
  • Vous travaillez encore pour le shōgun ? Questionna Shikaku, sans se présenter.

 

La jeune femme quitta la pièce.

 

  • Tu t’es reconvertie dans la danse. Ou alors tu espionnes pour le compte de ce renard…

 

Piquée au vif par la remarque de Madara, elle se retourna, furieuse :

  • Le monde ne tourne pas autour de vous ! Vous rencontrer a été l’expérience de trop ! Ma réputation de mercenaire en a pris un coup !
  • Tu ne peux t’en vouloir qu’à toi-même. Tu as accepté la mission d’un homme peu scrupuleux. Ta réputation est entachée à cause de Bonjin.

 

Ses yeux bleus comme les océans, semblaient s’assombrirent. L’orage grondait dans ses prunelles. Madara connaissait bien ce regard, alors il enfonça le clou. C’était leur petit jeu.

  • Des informations.
  • Tsk…
  • Qu’as-tu à perdre ?

 

Après un temps, elle revint s’asseoir.

  • Il m’a été difficile de quitter le pays depuis ma déroute. Bien que je me sois expliquée, le shōgun est persuadé de ma trahison et il a envoyé des hommes à mes trousses…
  • Tu as pris la fuite ?
  • Madara ! Gronda Hashirama.

 

Elle ricana.

  • Je les ai tué bien sûr ! Mais je savais aussi que ça ne s’arrêterait pas. Alors j’ai eu l’idée de rassembler des informations sur ce shōgun pour les échanger contre ma liberté. Tout ce que je veux, c’est quitter ce pays de malheur.
  • Comment es-tu entrée dans la capitale ?
  • Par un jour de pluie.
  • Hum… Et personne ne t’a reconnu ?
  • Je me suis conformée aux coutumes de ce pays. Regardez-moi, ai-je l’air d’une étrangère ?
  • En effet.
  • Pouvons-nous vous engager ? Proposa Shikaku.

 

Cette question surprit aussi bien les fondateurs que la jeune femme. Ils s’exclamèrent. Mais le Nara les coupa.

  • Réfléchissez. C’est une combattante exceptionnelle qui s’est rendue ennemie de Bonjin. Nous sommes dans le même bateau.
  • Sans façon… J’en ai fini avec les magouilles de ce pays !
  • Si tu nous aides, notre village pourra t’accueillir ! Lâcha le Senju tout sourire.
  • As-tu perdu la tête, Hashirama ?!

 

Pour la première fois, Asatsuyu semblait intéressée.

  • Vous… Vous me proposez… Un foyer ?
  • Il est alcoolisé ! Tu es l’assassin de nos familles et d’innombrables innocents ! Rugit Madara.

 

La pièce devint silencieuse. Hashirama avait baissé la tête, honteux. Il se maudissait d’avoir parlé trop vite. Quant à la kunoichi, elle se releva, fustigeant les hommes.

  • Ha ! Vous croyez être des anges ?! Vous êtes des meurtriers, tout autant que moi ! Hashirama Senju et Madara Uchiha, les deux plus puissants shinobis du pays du Feu ! Hahaha ! À mes yeux, cela signifie, ni plus ni moins, que vous êtes ses plus grands assassins ! Votre prestige est égal à la montagne de cadavres que vous avez semés !
  • Allons, calmez-vous !

 

Shikaku tentait d’apaiser la joute verbale entre l’Uchiha et la jeune femme ; ils étaient comme chien et chat, voulant avoir le dernier mot.

  • Dame Asatsuyu, laissez-moi réitérer ma propo…
  • Je ne suis pas intéressée.

 

Elle se releva et quitta la pièce.

  • J’ai tout mon temps.

 

Décidément, l’Uchiha n’en démordait pas.

  • J’en doute fort. Une centaine de clans et de mercenaires contre un minuscule petit village amputé de ses deux emblématiques chefs… Je me demande bien quel sera l’issu du combat, hum ?
  • Asatsuyu...

 

Madara la sommait silencieusement de réfléchir. La brune resta interdite un court instant avant de revenir s’asseoir.

  • Je suis orpheline. Je n’ai jamais aimé me battre. Tout ce que j’ai fait, c’était pour survivre. Mais vous ne pouvez pas le comprendre, vous avez des clans ! Qu’avez-vous à dire pour les fois où vous avez tué durant vos stupides guerres ?! Vous avez ruiné d’innombrables vies aussi !

 

Cette fois, elle lui avait cloué le bec.

  • N’es-tu pas originaire du clan Hōzuki ? Demanda Hashirama.
  • Je suis née au pays de la Pluie.
  • Mais ta capacité à te liquéf…
  • Il est possible que j’aie eu un ancêtre Hōzuki. Le pays de la Pluie est différent ; il est pauvre, et est une terre d’accueil pour tous les fuyards.

 

Devant le silence de ses compères, le Nara reprit la parole.

  • Dans ce cas, nous vous laisserons vivre au village. Mais ne vous attendez pas à être accueillie les bras ouverts. Vous serez surveillée, et devrez montrer patte blanche.
  • Ça me va ! Sourit, pour la première fois, la kunoichi.
  • Marché conclut ! Maintenant, parlez ! Ordonna le tacticien.
  • Le shōgun s’est entretenu avec le maître du pays de la Terre. Il lui aurait confié sa stratégie pour anéantir tous les clans. 
  • ?!
  • To… Tobirama l’avait prédit ! Marmonna le Senju.
  • Les petits clans de ce pays ont presque tous été anéantis. Petit à petit, il ne restera que ceux qui auront une utilité à ses yeux.
  • Je vois. Il a semé le chaos, envoyé des clans à notre porte pour être exterminés, pendant que d’autres sont tués ailleurs.
  • Ce shōgun est fou…

 

Les shinobis n’en croyait pas leurs oreilles.

  • En plus, vous semblez êtes attendus ! Continua la jeune femme.
  • Que voulez-vous dire ?
  • Seriez-vous aveugle ? La ville est encerclée par des clans de shinobis et de samurais.
  • Nous le savons déjà. C’était prévu, révéla Madara.
  • Je vois. Alors qu’êtes-vous venus faire ici ?
  • Négocier ! Dit Hashirama.

 

Asatsuyu éclata de rire.

  • Personne ne peut négocier avec cet homme.
  • Des clans étrangers ne tarderont pas à piétiner le pays du Feu. D’abord, ils ne seront là qu’au service du shōgun, puis, ils feront comme les mercenaires étrangers ; ils profiteront de la population et des richesses de ce pays.
  • Nous devons tout de même le rencontrer.
  • Le sharingan est un « passe » assez pratique. Je connais le château… Je serais votre guide.
  • J’ai examiné les tours des gardes. Nous entrerons discrètement pour éviter d’ameuter toute la ville. Faisons ça proprement ! Dit l’Uchiha.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Un moment de répit. Le village avait refermé ses portes depuis le départ de ses fondateurs. Quelques jours de bonheur avant de revoir arriver les vagues destructrices.

 

Sasuke Sarutobi avait pris la tête du village et menait les opérations d’une main de fer, épaulé par Shikamaru Nara, le second et fils de Shikaku. Ce dernier était réputé aussi intelligent que son père. Sur le terrain, les clans du village faisaient des merveilles. La force titanesque des Akimichi, les techniques rapides et efficaces des Hatake, les flammes enragées des Uchiha. Les geôles remplissaient leur rôle, pendant que les Yamanaka vidaient les esprits en quête d’informations croustillantes.

 

Tōka profitait de sa soirée au calme après des jours de combat. Voilà plus d’une semaine qu’elle accourait sur tous les fronts, jouant de son instrument, paralysant toute tentative d’approche. Elle avait retiré son masque de glace. Pour une fois, elle s’était mise aux fourneaux, tentant, tant bien que mal, de cuisiner quelque chose de correct. Izuna à ses côtés, l’admirait. Il avait mis du temps avant de percer sa carapace. Elle qui se refusait de se montrer sous un autre jour, avait finalement baissé sa garde. Il aimait autant la femme que la kunoichi.

 

  • Pourquoi me fixes-tu ainsi ?
  • As-tu déjà pensé à la vie que tu aurais pu avoir, si tu n’avais pas été kunoichi ?

 

Il s’approcha d’elle, l’enlaçant gentiment.

  • Pourquoi le ferais-je ? Je suis devenue kunoichi. Je ne vais pas m’infliger ce genre de pensées.
  • Mais ce n’est pas trop tard.
  • Que veux-tu dire ?
  • Tu pourrais abandonner ta carrière…
  • C’est ce que tu veux ?
  • Je veux te protéger.
  • Ma condition est une ombre au tableau…
  • Non ! Je veux que tu cesses d’aller sur le terrain. Aniki ne t’a-t-il pas donné un poste d’assistante ?
  • Officialisons notre relation, Tōka.
  • Non ! Es-tu sourd ? N’entends-tu pas les rumeurs qui courent sur moi ?
  • Et moi alors ?! Je suis celui qu’on traite de fou à cause de mes sharingans !
  • Nous ne devrions pas écouter ces racontars. La seule chose qui devrait nous importer est le regard et l’avis de nos proches. J’en parlerai à mon frère, dès son retour.

 

La Senju s’était immobilisée, oubliant un instant sa cuisine. Elle avait menti. Bien sûr, qu’elle avait pensé à sa vie en tant que simple femme ; lorsqu’elle voyait la mort s’approcher ou lorsqu’elle devait remplir des missions peu élégantes. Izuna voulait lui donner la chance de redevenir une femme, celle qu’elle aurait dû être. Alors, elle s’approcha de lui, caressant les mèches de ses cheveux, puis son visage et ses lèvres. Elle l’embrassa.

 

  • Qu’est-ce …?!

 

Tobirama qui s’apprêtait à toquer, les aperçut par la grille rectangulaire ornant la porte de la maison. Il les regarda s’enlacer, avant de renoncer. Il enrageait.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Izuna avait passé une belle soirée. Songeur, il ne distingua pas Tobirama adossé contre l’arbre sacré du district Senju. Ce dernier, se redressa furieux. Pensant avoir été ignoré, il le héla, laissant délibérément son chakra fluctuer, comme une provocation.

 

  • Uchiha !
  • ?! Oh, le teigneux ! Je ne t’avais pas vu.
  • Tsk… Que faisais-tu chez Tōka ?
  • Tu nous espionnais ?

 

Ils étaient comme le jour et la nuit. Si on s’attendait à ce que le Senju incarne la lumière, et l’Uchiha les ombres, c’était l’inverse. Izuna souriait, dissimulant superbement sa colère, pendant que le Senju, colérique, le défiait ouvertement.

 

  • Je t’ai posé une question !
  • Les rumeurs sont vraies, Senju.
  • Et elles n’ont pas l’air de te déranger. Tu t’amuses aux dépens de Tōka !
  • Arrête ça. Je n’ai pas le temps de me préoccuper de toi et de tes contrariétés.
  • Tout ce que tu fais, c’est salir sa réputation ! C’est une kunoichi d’exception qui n’a nul besoin de se lier à un dégénéré !

 

Et Izuna lui bondit dessus. Il l’attaqua de front, laissant cette fois son exaspération miroiter à travers ses pupilles. Ils s’échangeaient des coups de plus en plus rapides. Tobirama tenta de composer ses mudrās, mais fut arrêté à temps par son opposant.

 

  • Qu’est-ce que ça veut dire ?!

 

Ils étaient si absorbés qu’ils en oublièrent leur environnement. Ils se séparèrent aussitôt. Mito et quelques femmes Senju se tenaient là ; elles revenaient du quartier Yamanaka.

 

  • Tobirama-Sama, Izuna-Sama. Que se passe-t-il ?
  • Mesdames, ne craignez rien ! Tobirama et moi… On s’entraînait !

 

Mito n’en crut pas un mot. Mais elle se conforma au sourire de surface qu’affichait le cadet Uchiha. Elle dit :

  • Vous devriez le faire sur le terrain d’entraînement, dans ce cas. Ce district n’est pas adapté.
  • As-tu entendu cela, «Tobi » ?

 

Le Senju aux cheveux blancs tourna les talons, sans un mot.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Elle marchait devant eux. Comme à son habitude, elle faisait tournoyer son ombrelle, tout en fredonnant un air mélodieux. Elle était la courtisane escortée par ses gardes pour donner une représentation au palais.

 

Asatsuyu avait passé sa soirée à fixer les prunelles rougeâtres de Madara. Elle lui avait permis d’explorer ses souvenirs dans la capitale ; c’était l’unique condition, si elle souhaitait les suivre. La nuit a été réparatrice. Au petit matin, elle déjeuna en leur compagnie avant de se préparer, conformément à la stratégie des leaders.

En cette matinée agitée, le groupe évoluait tranquillement, grimpant les pentes menant au château, tout en évitant habilement les gardes. Malgré cela, ils étaient si nombreux, et leurs passages si fréquents, que Madara n’eut d’autre choix que d’avoir recours à son pouvoir oculaire.

 

Ils entrèrent dans la cour menant au palais principal ; celui où se trouvait le trône.

 

  • Halte !

 

Un homme gigantesque. Une armure dorée, une cape rouge, un casque orné d’intimidantes cornes de démon, et un masque couvrant la partie inférieure du visage, lui aussi rehaussé de terrifiantes dents proéminentes. Il était en posture de combat, sa naginata pointant en direction du groupe. Il les avait percés à jour.

 

  • Une « lance enflammée », reconnu Madara.
  • La garde rapprochée du seigneur est réputée invincible. Ce sont de très puissants samurais.
  • Hm… Que sont-ils face aux shinobis ? Lança l’Uchiha, arrogant.
  • Je m’en occupe. Votre priorité est de rencontrer Bonjin.

 

Les hommes abandonnèrent la kunoichi sans se retourner. Ils la savaient compétente.

 

  • À nous deux !

 

Elle referma son ombrelle.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Il prit une gorgée de son thé favori, avant de lancer la tasse à travers la pièce.

  • Quel est ce breuvage ? Cherchez-vous à m’assassiner ?!
  • Mon seigneur… Il a été préparé avec attention… Comme à notre habitude…S’il… S’il v…
  • Emmenez-là au cachot !

 

Bonjin ne dormait plus. Son humeur était exécrable. Chaque jour, il faisait exécuter ou jeter en prison ses sujets. Il voyait le mal partout. La crainte de se retrouver face aux deux leaders le rendait instable. À l’instant même où des clans ninjas lui avaient rapporté la nouvelle, il se composa une garde rapprochée ; ses fidèles lances à ses côtés quadrillaient le château, pendant que les shinobis et samurais surveillaient la ville. Un représentant de chaque famille, en bonne santé, était prié de prendre les armes et de rejoindre son armée. Malgré ce dispositif exceptionnel, le souverain demeurait craintif, se laissant guider par sa paranoïa.

 

  • Maître ! Ils sont là !
  • Comment est-ce possible ?! Que font les autres ? Comment avez-vous pu les laisser entrer ?!
  • Ils ont forcé l’entrée, mon seigneur !
  • C’est ce maudit sharingan !!

 

Deux « lances enflammées » installées de part et d’autre du trône s’élancèrent en direction des portes. À peine eurent-elles franchi ces dernières, qu’elles revinrent aux pieds de leur maître ; vaincues et étendues au sol.

 

Silence

 

  • Qu’attendez-vous ?! Protégez-moi !! Hurla le suzerain désemparé.

 

Il se leva et attrapa une servante qu’il positionna devant lui. Elle sera son bouclier. Les gardes se positionnaient devant lui, épées et lances en avant.

 

  • Seigne…
  • Tais-toi !

 

Silence

 

On ne pouvait entendre leur pas. Les ninjas étaient connus pour leur discrétion, après tout. Bonjin le savait bien. Alors il scrutait les portes, le plafond, s’attendant même à les voir surgir derrière lui.

 

  • Vous semblez nerveux, Bonjin-Sama.

 

Madara entra le premier, suivit par ses compères. Son sourire narquois l'enrageait.

 

  • Vous avez fait tout ce chemin pour me tuer ?! Imbéciles ! Votre village est sous le coup d’un…
  • Nous ne sommes pas là pour ça.

 

Shikaku s’avança à son tour, tentant de calmer le jeu. Bien qu’il ne s’attendît à rien venant de lui, il devait tout de même essayer de le convaincre.

 

  • Relâchez cette femme. Nous ne sommes pas ici pour nous battre… Seulement discuter.
  • Le clan Nara. Vous avez tourné le dos à votre seigneur. Pourquoi devrais-je vous écouter ?
  • Bonjin-Sama !

 

Hashirama le fixait. Il était loin, le leader qui l’implorait piteusement de visiter son village. Cet Hashirama-là avait une aura menaçante. Le shōgun se rappela alors de la force titanesque qu’il possédait. Il jeta un coup d’œil à ses valeureux guerriers ; leurs armures avaient volé en éclats. Ils avaient été mis hors combat en un coup.

 

  • Je peux vous assurer que nous ne sommes pas là pour vous tuer ! Réitéra Shikaku.

 

Silence

 

Bonjin libéra son otage. Il se rassit sur son trône. Les gardes étaient toujours placés devant lui.

 

  • Je vous écoute.

 

Il n’avait pas l’intention de les laisser s’approcher davantage.

 

  • Ce village n’a pas été créé dans le but de vous nuire. Au contraire, il représente votre bras armé.
  • Foutaise ! Ai-je l’air si sot ? Me croyez-vous né de la dernière pluie ?! Laissez des clans se réunir ?! Votre rôle n’est pas de penser, mais d’obéir !
  • Ne tenez-vous pas à la paix ? Ne croyez-vous pas que le moment est venu de faire front ensemble ?
  • Contre qui ?! 
  • Bonjin-Sama, nous savons que vous avez l’intention de détruire les clans du pays, en vous basant sur la stratégie du pays de la Terre. Faisant ainsi, vous affaiblissez notre nation.
  • À l’instant même où vous avez créé ce village, j’ai compris que vous cherchiez à prendre le pouvoir.
  • Ne vous fatiguez pas, il campera sur sa position quoi que vous disiez, Shikaku-Sama.

 

Madara fit demi-tour, marchant vers la sortie.

 

  • Conformez-vous à mes règles, et l’attaque sur votre village cessera ! Menaça le monarque.
  • Bonjin-Sama, après avoir anéanti tous les clans, que pensez-vous qu’il se passera ?
  • L’ère des shinobis prend fin. Je ne suis pas responsable de la guerre. Vous l’avez engendré vous-même ! Vous n’avez aucun honneur. Pour preuve, vous désobéissez à votre maître. Les samurais n’oseraient jamais remettre en question mes actions, eux !

 

Shikaku eut un regard entendu avec Hashirama. Ce dernier s’avança légèrement, faisant frémir les troupes.

 

  • Bonjin-Sama, au vu de notre incapacité à nous entendre, nous vous informons officiellement que notre village ne se rendra pas. Nous nous battrons pour la paix du pays !

 

Le Senju lança un parchemin aux pieds des troupes. Un soldat le ramassa et le déroula, avant de l’apporter au monarque. Ce dernier parcourait les lignes, il rageait sévèrement. Mais sa peur avait disparu. Il comprit que ses adversaires n’avaient pas suffisamment de courage pour l’attaquer.

 

  • Hahahaha ! Je suis devant vous ! Qu’attendez-vous pour m’assassiner ?
  • Cela ne résoudra rien ! Répondit Hashirama.

 

Le duo conclut cette conversation en repartant comme il était venu.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Les terrains d’entraînement étaient plus que jamais bondés. Des groupes de shinobis répétaient des mouvements, apprenaient des stratégies ou de nouvelles techniques.

Kurenaī faisait partie du groupe de Kakashi. Elle s’était grandement améliorée en taïjutsu et genjutsu. Grâce à ses conseils, elle avait même réussi à créer de nouveaux sorts d’illusion. Elle pouvait désormais feindre son intangibilité tout en se déplaçant à grande vitesse, ou encore allonger sa chevelure au point de la rendre menaçante ou protectrice. Les genjutsus se basaient essentiellement sur le temps de réaction des adversaires, alors la kunoichi combinait intelligemment ces deux disciplines.

 

Lorsque sonnait la fin de l’entraînement, Kurenaī rentrait chez elle. Elle avait toujours du temps avant ses missions. Alors que le village demeurait en guerre, les demandes de protections, d’escortes, ou spéciales affluaient. Elles étaient à la fois bienvenues pour l’argent qu’elles engrangeaient, et difficiles pour le vivier qu’elles réclamaient. Ainsi, la jeune Yuhi était autant demandée au front qu’en mission.

 

Depuis l’été, la jeune femme vivait une idylle secrète avec Asuma Sarutobi. Contrairement à sa collègue Senju, il n’y avait aucune rumeur. Kurenaī connaissait sa condition, et avait pris l’habitude de ne jamais croire les paroles d’un homme ; spécialement ceux d’Asuma qui s’avérait être beau parleur. Pourtant, leur relation était autant passionnée qu’affectueuse. Ils s’aimaient sans jamais se l’avouer.

 

Après s’être préparée, Kurenaī se glissait discrètement de toit en toit, jusqu’à atteindre la fenêtre de la maison de son amant. Elle s’y faufilait pour le trouver déjà réveillé, en train de préparer son repas.

 

Asuma vivait seul. Il était l’un des héritiers du clan. Sa place aurait dû être dans la maison principale du district. Malgré cela, le shinobi aimait particulièrement sa vie de célibataire ; il pouvait vivre librement, enfumant sa maison, mangeant à toute heure, et s’assoupissant durant ses heures de repos. Depuis le début de sa relation, ses habitudes avaient légèrement changé. Pour Kurenaī, il ne fumait plus à l’intérieur, il partageait ses repas à des heures précises, et s’obligeait à garder une maison propre.

 

  • Comment était ton entraînement ?

 

Kurenaī s’était silencieusement déplacée derrière lui. Elle l’étreignit, passant ses mains contre son torse et posant sa tête contre son dos.

  • Plutôt bien.
  • Tu ne pouvais pas tomber sur un meilleur instructeur que Kakashi !
  • Tu as presque fini ? As-tu besoin d’aide ?

 

La Yuhi n’aimait pas parler travail.

  • J’ai fini.

 

Ils disposèrent les plats sur la table basse, avant de s’installer face à face. Ils mangèrent en discutant de tout et de rien. C’était leur routine. Ils étaient comme un vieux couple marié. Pourtant, en ce jour, Asuma semblait plus bavard.

  • J’ai envie de parler de toi à mes grands-parents.

 

Kurenaī s’arrêta de manger.

  • Que veux-tu leur dire ?
  • Ahaha ! Euh… Bah, tu sais !
  • Oui, je sais. Nous nous fréquentons, et notre relation n’est pas sérieuse.

 

Elle n’avait décidément aucun tact. Mais cela faisait partie de son charme. Asuma était désarmé lorsqu’elle lui répondait sans détour.

  • N’as-tu pas envie que cela devienne plus sérieux ?
  • C’est impossible.
  • Dit celle qui cherche à changer les conditions des femmes…
  • ?!

 

Cette fois, c’est lui qui l’avait désarmé. Elle rit.

  • Tu aimerais changer ma condition, alors ?
  • Pourquoi pas. Je n’ai pas une bonne vision de la vie en couple. Les femmes de mon clan sont assez… Comment dire…
  • Autoritaires et franches ?
  • Haha !
  • Et tu crois que je ne le suis pas ? Rit-elle, encore.
  • Tu es inhabituelle.

 

Elle se releva et s’installa à ses côtés. D’abord un baiser, avant de tout enflammer. Il était certain qu’ils s’aimaient. Mais arriveraient-ils à briser ce mur ? Kurenaī se battait déjà pour améliorer la condition des femmes. Avait-elle suffisamment de courage pour se battre pour la condition des kunoichis, lorsqu’elles n’étaient que deux ?

 

  • Asuma… C’est à double tranchant. Alors choisis bien tes mots, et sois convaincant.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Les enfants sont des trésors. Aux yeux d’Ino Yamanaka, ils étaient comme des fleurs qui s’ouvraient pour absorber la lumière et s’épanouir. Voilà une semaine qu’elle donnait des cours aux enfants, sans regard pour leurs clans d’appartenance. Ses enseignements avaient tant de succès, qu’elle réquisitionna quelques jeunes shinobis de son clan. Le champ de fleurs s’était alors transformé en une vaste classe plein air. Les enfants apprenaient à se familiariser avec les différents bourgeons en les reconnaissant par leurs couleurs, formes et senteurs. Puis, ils s’amusaient à composer des bouquets suivant la signification qu’ils voulaient leur donner. La jeune femme se complaisait dans son rôle d’institutrice. En parallèle, elle épaulait aussi son père et allait sur le champ de bataille. Pour autant, elle n’avait pas délaissé ses engagements.

 

En cette matinée, elle finissait tout juste son séminaire. Après avoir félicité les enfants, elle se retira en direction de sa boutique.

 

  • Aïe, ça fait mal ! Entendit-elle.

 

Aussitôt, Ino accourut vers sa pépinière. Elle découvrit une petite fille accroupie devant un parterre de rosiers. Elle se mit à sa hauteur :

  • Aurais-tu touché à ces fleurs ?

 

L’enfant la regarda inquiète, les larmes aux yeux.

  • Je… Je voulais en prendre une !

 

Ino prit sa main et l’examina. Repérant les piqûres au bout de ses doigts, une faible lueur verte illumina sa paume.

  • Alors tu es une petite voleuse ? La taquina-t-elle.

 

Elle rit devant la moue coupable de l’enfant.

  • Tu as un prénom ?
  • Bo… Botan !
  • Comme c’est joli. Tu es la fleur du courage !
  • C’est papa qui m’a donné mon nom !! Dit-elle fièrement, ravalant ses larmes.
  • Et voilà, ce n’est plus qu’un vilain souvenir !

 

La jeune femme se tourna ensuite vers ses rosiers et sortit son sécateur. Choisissant la plus belle des roses, elle la sectionna, retira ses épines, et l’offrit à l’enfant.

  • C’est pour toi ! Tu dois en prendre soin. Tu sais comment faire ?
  • Non…
  • Tu remplis la moitié d’un vase d’eau propre, et tu la mets dedans. N’oublie pas de changer l’eau tous les jours !
  • Je veillerai à ce qu’elle le fasse correctement !
  • ?!

 

Ino se tourna subitement. Malgré elle, son esprit cessa de fonctionner. Un homme souriant mais légèrement gêné, lui faisait face. Elle se releva à la hâte.

  • Oh, c’est votre fille ?!

 

L’enfant rejoignit son père, lui montrant sa fleur.

  • Je suis désolé. Vous a-t-elle importunée ?
  • Bien sûr que non !

 

Ino était envoûtée ; son regard noir comme la nuit s’était illuminé lorsque Botan l’avait rejoint. Ses courts cheveux ébouriffés, tout aussi sombres, lui donnaient un charme des plus sauvage.

  • Je suis Shingetsu Uchiha !
  • Je suis Ino…
  • Je sais qui vous êtes, princesse Yamanaka. Je voulais amener Botan à vos leçons, mais j’ai eu un empêchement.
  • Dans ce cas, revenez à la fin de la semaine. Avec la guerre, et mon père occupé, je suis noyée sous une montagne d’obligations.
  • Je comprends. Je suis moi-même shinobi.

 

La petite famille s’éloigna après l’avoir salué respectueusement. Ino resta plantée là, songeuse. Elle ne pouvait s’empêcher d’être déçue.

  • C’est un homme marié ! Se sermonna-t-elle.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Madara traversa la cour admirant le désordre qui y régnait. Les murs fissurés, les portes déformées menaçant de s’affaisser. Le démon en cape avait mordu la poussière ; sa naginata brisée, dont la lame était plantée en plein visage, juste entre de ses deux yeux. Au loin, une geisha. Il regrettait d’avoir loupé sa représentation. Au centre de la cour, debout, elle admirait le ciel, faisant tournoyer son ombrelle. Asatsuyu était indifférente à son nouveau décor ; le sol tapissé de cadavres de soldats, de sang et d’armes brisées.

 

  • Alors ?
  • Alors quoi ?
  • Avez-vous obtenu une réponse positive ?

 

L’Uchiha rit, imitée par sa compagne d’armes. Il prit appui contre un mur en attendant ses compères. Asatsuyu le rejoignit.

 

  • Vos compagnons ne l’ont peut-être pas vu, mais moi oui.
  • Hum ?
  • J’ai passé beaucoup de temps en tête à tête avec vous…
  • Où veux-tu en venir, Asatsuyu ?
  • Vous avez des problèmes de vue.

 

Peut-être aurait-elle dû mieux choisir ses mots, être moins abrupte, ou ne pas en parler du tout. L’Uchiha se mit en colère, ses yeux rougeoyants dangereusement.

 

  • Ce n’est pas la peine de montrer les dents.
  • Je n’ai aucun problème de vue.
  • Nous les shinobis, nous voyons ce genre de chose. Lorsque vous changez vos habitudes, utilisez moins vos techniques, devenez moins précis, etc. Je dis ça pour vous. Après tout, vous êtes en guerre, et ça finira certainement par vous atteindre.

 

Madara ignora sa tirade. Plongé dans ses pensées, il s’interrogeait sur le devenir de ses pupilles.

  • Elle a raison. J’irai consulter le vieux Toshinokō.
  • Ce ne sont pas tes affaires, femme ! Répondit finalement l’homme, sur un ton hautain.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Ils ont quitté la ville, maître.

 

Bonjin, au milieu de la cour principale regardait l’étendue des dégâts. Il enrageait. Les shinobis venaient de lui infliger une sévère humiliation. Dans son propre fief, réputé inatteignable.

 

  • Ils ont montré au pays qu’ils pouvaient entrer dans mon territoire, le saccager et en sortir vivants et sans égratignures. Ils me le paieront !

 

L’un des ministres l’observait. Il savait les doutes et la colère qui l’assaillaient. Le vieil homme l’avait vu grandir. Intelligent, impavide, rigoureux et calculateur. Mais ces qualités étaient vite balayées par son humeur violente et provocante. Bonjin dominait par la peur ; celle qu’il inflige aux autres, et celle qui naît en lui. Aujourd’hui, sa dynastie prenait un nouveau tournant.

 

  • Convoquez-les ! Hurla-t-il à l’adresse de ses lances enflammées.
  • Bonjin-Sama ? Se risqua le vieux ministre.
  • Je t’écoute.
  • Allez-vous les laisser rentrer chez eux sans rien faire ?
  • Me crois-tu sot, toi aussi ?!
  • Je ne penserais jamais cela de sa majesté ! Je devine que vous allez envoyer ce clan à leur trousse. Mais il sera peut-être trop tard. Le village n’en a plus pour longtemps. Ils ne doivent pas atteindre leur destination.
  • Oui. Et aujourd’hui, ils m’ont montré un aspect que je n’aurais jamais deviné venant d’eux ! Hahaha ! Je vais les torturer, avant de leur asséner le coup de grâce !
  • Ne reste pas là ! Nous avons perdu des hommes ! Recrutes-en d’autres ! Peu importe leurs états, ils serviront d’une manière ou d’une autre !

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CHAPITRE XX

PRÉLUDE, AUX CHASSEURS D'UTOPIES

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Dans le chapitre précédent

Rencontre avec une ennemi du passé,

Le village sert les dents

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Comme toujours depuis le début des hostilités, les routes étaient noires de monde. Partout au pays du Feu, l’exode.

Les larges routes commerciales et leurs pavés creusés pour faciliter les voyages des palanquins et autres carrioles. Dorénavant, les voyageurs se mêlaient aux habitants de villages dévastés, en quête de nouvelles contrées accueillantes. Comme toute guerre, l’argent fait le bonheur des uns et le malheur des autres. Des escrocs reconvertis en guide et en passeurs, d’honnêtes citoyens devenus bandits pour survivre.

 

Madara, Hashirama, Shikaku et Asatsuyu marchaient d’un pas serein parmi tout ce monde. Ils avaient repris leur apparence coutumière, arborant fièrement leurs armes et leurs blasons. On les reconnaissait. On murmurait à leur passage. Parfois, on s’arrêtait pour les injurier. Ils étaient rarement acclamés. Le shōgun avait brillamment réussi sa propagande ; l’unique village ninja du pays était un regroupement de clans devenus parias.

 

L’Uchiha enrageait. Le regard courroucé, il marmonnait dans sa barbe.

  • Je me demande bien ce qui m’empêche de les faucher… Tsk.
  • On pourrait… Après tout, nous sommes en temps de guerre ! Répondit Asatsuyu, provocante.
  • Certainement pas ! Je ne le permettrai jamais ! Je…
  • Hashirama, elle blaguait…

 

💥

 

 

Ils n’eurent pas le temps de continuer leur conversation. Au loin, une explosion retentit.

 

En une fraction de seconde, des cris et un mouvement de foule. Les bêtes prirent peur, renversant leur chargement, qu’ils fussent humains ou cargaisons. Les voyageurs affolés se précipitaient, s’entrechoquaient et se piétinaient.  La fumée montait dans le ciel ; elle recouvrait la zone, la noyant dans une mer de brume brûlante et suffocante.

L’unique kunoichi du groupe n’avait pas attendu. Elle s’était enfoncée parmi la foule, en direction de la détonation. Les guerriers, quant à eux, trouvèrent refuge en hauteur ; se réceptionnant souplement sur les branchages et usant de leurs chakras pour se fixer aux falaises. Quand ils le pouvaient, ils aidaient les civils à se mettre à l’abri.

Au loin, des silhouettes se dessinaient, devenant de plus en plus distinctes à mesure que la brume se dissipait.

  • Ce ne sont que des civils ! Constata Hashirama, abasourdi.
  • Non, ce sont des combattants ! Corrigea l’Uchiha.

Des hommes, des femmes, des enfants ; la démarche étrangement chancelante et le regard vide. Ils ressemblaient à des vagabonds.

  • Entrelacement des ombres !
  • Technique de bois, étreinte silencieuse !

Les ombres du Nara se mêlèrent à celles de la végétation et des imposantes roches, fusant vers leurs cibles et stoppant leurs avancées. Le bras du Senju devint bois ; il s’allongea en direction de ses ennemis, avant de s’enrouler fermement autour d’eux. En quelques secondes, le duo avait arrêté les terroristes. Madara descendit alors de son perchoir, ses sharingans en évidence. Il marchait lentement parmi les individus. Malgré leurs attaches, ils semblaient encore lutter. Au loin, il aperçut ses coéquipiers, maintenant leurs jutsus avec ferveurs.

  • Ces vagabonds auraient une force immense ?

Il s’approcha d’une femme. Pieds nus, ses vêtements rapiécés et déchirés à certains endroits. Ses blessures ouvertes ne semblaient pas saigner.

  • Pour qui travaillez-vous ?
  • Heeee…Aeeehh….Hhh…
  • Je ne comprends pas…

Brusquement, ses blessures se rouvrirent. Elles saignaient abondamment.

 

💥 💥 💥

 

Personne n’avait rien vu venir, pas même les sharingans de l’Uchiha. Ce dernier fut projeté à plusieurs mètres avant d’atterrir lourdement au sol. Ses coéquipiers regardaient le spectacle avec effroi.

  • Madara !!

Hashirama se précipita vers son ami. L’armure endommagée avait, par chance, encaissé la majorité des dégâts. L’homme, presque vaincu, luttait pour ne pas défaillir.  

  • Calme-toi, je vais m’occuper de tes blessures, Madara !
  • Kets…
  • Ne parle pas ! Économise tes forces, jusqu’à ce que je te soigne !
  • Ketsur…
  • Tuez-les tous ! Entendirent-ils, au loin.

Asatsuyu revenait. Son ombrelle tournoyait, envoyant une pluie de lames mortelles.

  • Que fais-tu ?! S’insurgea Shikaku.
  • Il faut les tuer. Ce sont des…

 

💥 💥

 

La zone tremblait. L’unique kunoichi du groupe atterrit souplement devant ses compagnons.

  • Technique d’eau, barrière !

Une immense tornade se forma autour du groupe. Elle tournoyait si vite que les projectiles et les restes humains étaient repoussés.

  • Est-ce que tout va bien ? Demanda-t-elle.

Elle se mordit la lèvre. Madara était inconscient. Une blessure à la tête et une pièce métallique de son armure avait perforé son thorax.

  • Il ne faut pas rester ici. Nous avons affaire aux Chinoike.
  • Qui sont-ils ? Interrogea le Nara.
  • Ce sont les détenteurs du ketsuryūgan. Un dōjutsu aussi puissant que le sharingan et le byakugan.

Face au silence des hommes, elle se décida à donner les directives.

  • Hashirama-Sama, vous vous occupez du blessé. Quant à nous, nous allons les dénicher et les éliminer !
  • Très bien !
  • Les êtres que vous avez devant vous sont damnés… Ils ne sont plus que des marionnettes aux mains des Chinoike, alors tranchez dans le vif !

À l’instant où ses compagnons le quittèrent, Hashirama dressa un cocon de bois afin de poursuivre ses soins.

Shikaku et Asatsuyu s’élancèrent. Lui, faisait valser ses ombres d’un corps à un autre. Elle, faisait pleuvoir une pluie d’acier mortelle. Ils étaient si captivés par leurs cibles qu’ils ne purent distinguer la technique « camouflage dans la roche » initiée par un mystérieux groupe de shinobis encapuchonnés. Ils leur passèrent, littéralement, devant.

  • C’est parfait. Les techniques les plus simples prouvent leurs efficacités.

Un vieil homme et son équipe.

  • Vous deux, allez à leur poursuite. Prenez quelques-unes de nos marionnettes. 
  • Oui, maître !

Il retira sa capuche, dévoilant des iris aussi écarlates que les sharingans. À l’intérieur de ses pupilles noires, une barre horizontale violacée. Il pleurait des larmes de sang. Effroyable.

  • L’Uchiha est hors course. Nous allons nous occuper du Senju, et ramener leurs têtes au shōgun.

Le groupe marchait lentement. Il admirait le carnage. La voie commerciale n’était plus qu’un lac asséché rougeâtre. Des morceaux de corps, des rochers, des arbres abattus, mais aussi des cadavres de malheureux animaux pris entre deux feux. Au milieu, un cocon de bois. 

  • Hashirama Senju !
  • ?!

Le jeune chef, concentré sur ses soins, se retourna surpris. Il percevait des signatures chakraïques ; abondantes et agressives. Il fit disparaître son cocon, révélant une sinistre aura.

  • Ne les…
  • Laisse-moi faire, Madara !
  • Tu tombes dans le…

Le Senju n’écoutait plus. L’utilisation de civils dans leur vendetta l’avait mis hors de lui.

  • Chinoike… Vous n’auriez pas dû croiser ma route !
  • Mon garçon, tu te surestimes !

Derrière le vieil homme, trois jeunes shinobis aux regards écarlates. Eux aussi, pleuraient des larmes de sang.

  • Ne les…

Et le monde s’empourpra

 👁️👁️

 

Hashirama regardait autour de lui. Tout avait disparu. Il se trouvait au milieu d’un lac de sang.

  • Qu’est-ce que… ?!
  • Tue-le ! Entendit-il, comme un écho.
  • Qui va là ?!
  • Tue l’Uchiha !

Derrière lui, une paire de ketsuryūgan émergea dans le ciel rougeoyant. Elle le scrutait.

  • Grand frère, tue l’Uchiha !
  • ?! I… Itama ?!
  • Tue-le !
  • Itama, est-ce que c’est toi ? Où es-tu ?!
  • Tue…

👁️👁️

 

  • Ne les regarde pas… Dans les yeux !!

Madara avait planté un kunai dans le dos de son ami, pour le réveiller. Hashirama, dont la douleur et la blessure n’étaient déjà plus qu’un souvenir, se reprit et usa de ses techniques de bois pour repousser les trois guerriers, in extremis. Enfin, sa force vertigineuse les envoya valser aux pieds du vieil homme.

  • Merde, j’ai failli me faire avoir !

L’Uchiha, encore secoué par ses blessures, se relevait doucement.

  • Madara, reste où tu es ! Je m’en occupe !
  • Tsk… Ne me fais pas rire. Tu ne connais rien de ce dōjutsu

Il décrocha son gunbaī, et l’utilisa pour se maintenir debout. Ses sharingans brillèrent, avant de former le sceau du kaléidoscope.

  • Ahhhhhh !!!
  • Ma… Madara !!

L’Uchiha tomba à genoux, les mains contre ses yeux.

  • Ascension du dragon de sang ! Entendirent-ils.

L’ennemi n’avait pas attendu, et comptait bien prendre le dessus. La zone ensanglantée nourrissait les techniques du vieux Chinoike. Une bête serpentine à plusieurs têtes se dressait devant eux, menaçante. Elle s’élança, crocs en avant, pendant que les jeunes guerriers courraient et virevoltaient autour d’elle. Leurs armes de jet visaient exclusivement l’Uchiha.

  • Madara !
  • Ne te préoccupe pas de moi ! Faisons ça, comme lorsque nous étions enfants !

Individuellement, le Senju et l’Uchiha étaient puissants. En duo, ils étaient indestructibles. Dos-à-dos, les hommes se préparaient à recevoir les attaques. Les guerriers ennemis sautèrent par-dessus le Senju pour atterrir à quelques mètres face à l’Uchiha. De son côté, la bête furieuse continuait sa montée vers le Senju.

À quelques secondes du choc, les deux hommes permutèrent leur place. Le bras du Senju, redevint bois, et s’allongea pour transpercer l’un des trois guerriers, pendant que l’éventail martial absorbait la technique ensanglantée.

Ils permutèrent encore. Cette fois, la bête de sang s’élança sur ses maîtres, pendant qu’un dragon de bois filait droit vers le vieil homme.

  • Tu ne vas pas t’en tirer c…
  • Laissez-le !

Au loin, Asatsuyu et Shikaku revenaient.

  • Ils essayent de nous retarder ! Révéla le Nara.
  • Bon, au moins, nous en avons capturé un.
  • Hashirama-Sama, tuez-le ! Ordonna la kunoichi.
  • Non, il nous faut l’interroger.

Le vieil homme était fermement emprisonné entre les griffes du dragon de bois. Il écoutait.

  • Nous avons eu à faire à une armée de damnés. Ils étaient contrôlés par deux Chinoike.

La combattante dont la tenue déchiquetée laissait deviner l’utilisation de son kekkei genkai.

  • Les avez-vous appréhendés ?
  • Nous les avons tous tués ! Affirma-t-elle, fière.
  • Votre combat est vain !

Bien qu’immobilisé, le survivant du raid parvint à joindre ses deux mains au prix de profondes entailles.

  • Technique de l’homme explosif !

Le sang se mit à couler. Il imprégnait la bête de bois.

  • Merde !

En quelques secondes, la zone fut à nouveau dévastée. Hashirama fut suffisamment réactif pour dresser une enceinte de bois, qui atténua en partit, le souffle de l’explosion.

  • Est-ce que tout va bien ?

Asatsuyu et Shikaku maintenaient l’Uchiha.

  • Terminez vos soins. Nous ne devons pas traîner ici ! Ordonna le Nara.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Tobirama enchaînait les groupes d’entraînement. Comme de nombreux autres capitaines, le guerrier cumulait les heures ; entre les entraînements collectifs, le champ de bataille et les missions. Dans son cas, il devait également remplacer son frère à la tête du clan.

 

En cette matinée, le jeune homme était perdu dans ses pensées. Les événements de la veille ne cessaient de le hanter.

  •  Je ne peux pas croire que Tōka soit tombée pour cet homme… Un Uchiha…

Il fulminait intérieurement.

  • Il a certainement dû l’hypnotiser… Maudit sharingan !

Sa rage était aussi silencieuse que meurtrière. Il aurait aimé en finir avec lui, la veille.

  • Encore !

Tobirama tendit l’oreille. Maintenant que l’aire d’entraînement s’était vidée de ses combattants, il pouvait entendre le tumulte ambiant. 

  • Non, recommence !!
  • Je n’y arrive pas…

L’homme prit le chemin d’où venaient les voix.

  • Tōka ?!

Elle était là, dans sa tenue de kunoichi, qu’il jugea d’ailleurs, un peu trop découverte. Elle n’était pas seule.

  • Tsk… Izuna…

Le shinobi aux cheveux neige continuait d’avancer vers eux. Il fronça les sourcils, ayant du mal à contenir son mépris. Il laissa son chakra fluctuer pour avertir de son arrivée.

  • Tobirama ? Appela la kunoichi, surprise par sa façon de se manifester.
  • Uchiha ! Combat moi !
  • Je rêve ou il vient de m’ignorer ?!
  • Bien le bonjour, le teigneux ! Désolé, mais je n’ai pas de temps pour toi.
  • Combat moi ! Réitéra-t-il.

Les deux hommes se faisaient face. La tension était palpable. Après quelques secondes à se regarder en chiens de faïence, Izuna céda.

  • Tōka, ouvre grand les yeux et apprend !

 La jeune femme était loin d’être idiote. Toutefois, elle choisit de laisser couler, et alla s’adosser à un arbre.

  • Si je gagne, tu l’abandonnes !
  • Quoi ?!

Izuna n’avait plus envie de rire. Cet homme qui lui faisait face, le provoquait délibérément.

  • Je ne parierai pas Tōka. Mais peut-être que tu devrais lui demander son avis, Senju !
  • Uchiha, je sais que tu joues avec elle ! Alors si je gagne, tu l’abandonnes !
  • Je vais te détruire !!!
  • Est-ce que tout va bien ?

Au loin, Tōka les observait. Elle n’avait aucune idée de ce dont ils parlaient. Mais l’agitation d’Izuna, et leurs chakras qui bouillonnaient violemment, l’inquiétait légèrement.

  • Oui, tout va bien ! On était en train d’établir les… Les… Les règles de notre duel !!

Un sourire de façade.

  • Du coup, « Tobi », ninjutsu, bukijutsu* ou les deux ?
  • Peu importe…

Les deux hommes s’éloignèrent avant de se faire face. Aucune révérence. Tobirama s’arma de deux kunais. Izuna tira son épée et se mit en position, sharingans activés. Ils se jaugeaient. Ils imaginaient toutes les sortes de sévices qu’ils pourraient se faire subir.

 

~ Quelques secondes. Un coup de vent. Une feuille qui virevolte jusqu’au sol. ~

🍃🍃🍃

 

Les shinobis s’élancèrent rageusement l’un sur l’autre. Les coups pleuvaient sans jamais atteindre leurs buts. Tōka n’en loupait pas une miette, comme si son monde s’était ralenti. Une vision cinétique capable de disséquer chaque mouvement. C’était une habitude qu’elle avait prise depuis son enfance, observant et répétant les mouvements martiaux. Les deux guerriers étaient infiniment plus rapides que la majeure partie des combattants, mais elle parvenait à deviner certains de leurs mouvements, et anticiper le reste. 

  • Technique d’eau, les clones aqueux ! Vociféra Tobirama.
  • Technique de feu, boule de feu suprême ! Contra l’autre.

Les répliques aqueuses se dispersèrent, échappant à la mer de flammes. Elles s’approchaient au point d’encercler leur adversaire. Bientôt, la fumée envahissait la zone. C’est ce moment que choisi l’original pour intervenir.

  • Entaille du Dieu du Tonnerre volant !
  • Tobirama !!!!! Hurla la kunoichi, stupéfaite par l’emploi de cette technique dans un simple duel.

La jeune femme s’élança avant de s’arrêter brusquement.

  • Tsk !

Izuna s’élança dans les airs à l’instant même où le chakra de son opposant fluctua brutalement, signe d’utilisation d’un jutsu chakravore.

  • Technique de feu, la balsamine pourpre !

Des shurikens enflammés fusèrent, transperçant la fumée, allant se nicher dans les clones, qui se liquéfièrent.

Il se réceptionna souplement au sol, cueillant le Senju du bout de son épée. Ce dernier, réactif, parvint à se défendre, mais pas à prendre ses distances. L’Uchiha ne lui laissait aucune chance de former ses mudrās. Tōka souffla, rassurée. Elle retourna à sa place, tout en gardant à l’œil le guerrier aux cheveux blancs.

  • Alors Senju ! Tu n’es plus rien sans tes petits tours vicieux, hein ?!
  • Tsk… Et qu’es-tu sans ton sharingan ? Un shinobi lambda ?!

Les Uchiha et leur fierté démesurée quand il s’agissait de leur dōjutsu. La pupille écarlate reprit sa couleur initiale. Les tomoes disparurent.

  • Admire la différence qu’il y a entre nous ! Je n’ai pas besoin de mes sharingans pour te mettre au tapis !!

Tobirama ricana. Alors qu’Izuna martelait ses kunais de son épée pour faire perdre l’équilibre à son adversaire, le Senju se ressaisit rapidement, en lui écrasant le pied. Il attrapa ensuite le bras qui maintenait l’épée.

  • Larmes Célestes !

Des aiguilles d’eau expulsées par la bouche, bondirent sur l’Uchiha. Toutefois, les deux hommes furent séparés. Brutalement. Du sol, jaillit un mur de boue qui se solidifiait. Les aiguilles d’eaux se nichèrent là avant d’être avalées par la cuirasse de terre.

 

Ils tournèrent leur attention vers l’autre bout du terrain. Au loin, la silhouette reconnaissable du leader Sarutobi. Izuna se releva, pendant que Tobirama fixait le vieil homme froidement.

  • Nous étions en train de faire une démonstration !
  • De toute évidence, Hashirama-Sama ne vous a pas complétement transmis ses ordres.

Tōka salua le vieil homme, avant de braquer son regard sur son compagnon de clan.

  • Mais qu’est-ce qui lui prend ?! Parler ainsi à maître Sarutobi…
  • Votre combat s’est fait ressentir jusqu’au palais.
  • Toutes nos excuses, maître Sarutobi ! S’excusa poliment Izuna.
  • Tobirama-Sama ! Pourquoi avoir utilisé une technique si dangereuse pour une simple démonstration ? Vous auriez pu grièvement blesser Izuna !
  • Tu es aveuglée, Tōka.

La jeune femme parut surprise. Seulement un court instant. Elle se recomposa un masque de glace. Tobirama passa devant le groupe, sans plus de cérémonie.

  • Maître Sarutobi, je suis navrée. Tobirama-Sama est très certainement anxieux.
  • Il n’y a pas de mal.

Tōka et Izuna quittèrent le vieux singe. Ce dernier était songeur.

  • Si même Hashirama n’a aucune prise sur lui… Hum…

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Une saison avait suffi à annihiler d’innombrables clans shinobis. Des pertes bien lourdes pour un pays connu pour ses jutsus héréditaires. Le pays du Feu étouffait ; sa richesse clanique partait en fumée.

Depuis le début de l’été, le territoire du village ninja était quadrillé. Des tentes, des armes lourdes, des équipes d’espions et des groupes de guerriers arpentaient le territoire sans relâche. Le pays avait braqué ses yeux sur ce bout de terre. Alors les familles guerrières défilaient ; qu’elles fussent envoyées par le shōgun ou en quête de gloire. Pourtant, l’indomptable village résistait.

Asuma Sarutobi, la clope au bec, regardait d’un air indifférent la nouvelle légion qui leur faisait face. Des guerriers armés jusqu’aux dents, juchés sur des chevaux ou à pied. Ils semblaient toujours prêts à en découdre.

 

Son coéquipier, Kagami Uchiha, était beaucoup moins détendu. À l’image du reste des troupes. Pour la énième fois, les deux hommes se retrouvaient au beau milieu de la forêt, une clairière verdoyante qui n’allait pas tarder à perdre de son éclat.

  • Ne t’inquiète pas, ils n’atteindront pas le village.
  • Éteins ta cigarette et prépare-toi au combat, Sarutobi !

L’homme aux sharingans n’avait pas envie d’être rassuré. Il franchit la limite pour faire face aux capitaines de régiments. Il lança :

  • Votre première et dernière chance. Faites demi-tour et vous aurez la vie sauve !
  • Ridicule ! Nous sommes plus nombreux que vous, mieux préparés, et pas fatigués le moins du monde !
  • Nous avons l’avantage !!
  • Vous sous-estimez notre village !

Le temps des négociations est écoulé. 

 

Avant même que Kagami n’ait eu le temps de revenir vers son groupe, que le ciel s’assombrit avant de s’éclairer ardemment. Une pluie de flèches enflammées s’abattait déjà sur eux.

Asuma, surpris, cracha sa cigarette et rejoignit son partenaire, dos à lui. Kagami fit scintiller ses prunelles rougeâtres avant de déployer une gigantesque armure de Jade.

  • Dispersez-vous en équipe !! Hurla le Sarutobi, pendant qu’il enfilait ses lames de chakras.

L’invincible susanō s’érigeait comme un mur infranchissable. Son buste osseux se recouvrait progressivement de muscles, puis de son armure. Tenant sa naginata d’une main, pendant que l’autre éblouissait l’ennemi de son miroir.

  • Asuma ! Retrouve le commandant !!
  • Ouvre-moi la voie !

Aussitôt dit, aussitôt fait. La bête de chakra fendit le sol, fauchant et éjectant ses ennemis sur plusieurs mètres. La végétation se retira de part et d’autre, ne laissant rien de plus qu’une terre désolée. La clairière n’était plus.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Laissant Asuma s’engouffrer en territoire ennemi, Kagami prit le commandement des troupes. Comme pour ses compères, les combattants adverses s’étaient aussi dispersés, s’entrechoquant et perforant les défenses.

 

Dans ces moments-là, ses sharingans étaient une véritable bénédiction. Ses prunelles disséquaient les moindres mouvements martiaux et les ninjutsus, lorsqu’ils n’étaient pas héréditaires ou secrets. Elles perçaient les genjutsus même s’ils étaient peu utilisés. Un regard d’ensemble sur le champ de bataille lui suffit à prédire les prochaines actions. Accompagné d’un novice Yamanaka, Kagami transmettait ses ordres et déplaçait ses pions de manière à finir le combat rapidement.

  • Combien de morts de notre côté ?
  • Près d’une vingtaine. Mais cela aurait pu être pire.
  • En effet, ils ont tenté une grosse attaque surprise dès le départ. Des prisonniers ?
  • Oui, nous en avons déjà quelque-uns… Bâillonnés, ligotés, et hors d’atteinte.
  • Très bien. Terminons cela au plus vite. Prépare-toi à transmettre mon message.

Le Yamanaka se concentra, avant de passer le message aux membres de son clan. Il était tout juste âgé pour entrer sur le champ de bataille. C’était peut-être même sa première fois. Les clans du village avaient, pour la plupart, adopté certaines règles déjà en vigueur chez les Senju.

  • J’attends des nouvelles du Capitaine Asuma Sarutobi. Préparez une équipe en renfort. Qu’elle se tienne prête à partir en direction du signal.
  • Transmis ! Dit le jeune garçon, en sueur.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

À quelques kilomètres du champ de bataille, Asuma entrapercevait la fin du parcours. La fin de la forêt, mais aussi du terrain. Juste sous ses pieds se trouvait un ravin.

  • Hum…

Il s’alluma une cigarette. Sa façon de se poser et de réfléchir.

  • J’aurais dû en garder un en vie…

Il expira la fumée, et examina le terrain à la recherche d’empreintes ou tout autre indice pouvant le mettre sur le chemin du campement ennemi.

Malheureusement pour lui, il n’était pas un shinobi traqueur, ni même de type sensoriel. Il regrettait de ne pas avoir emmené un primate. Le guerrier s’accroupit et jeta un œil vers le ravin.

  • Les empreintes partent dans tous les sens. Je me serais trompé de direction ?

Il se releva pour faire demi-tour.

 

 🐎Hiiii 🐎 Hiiii 🐎

 

  • ?!

L’homme retourna vers le ravin.

  • Ai-je bien entendu des chevaux à l’instant ?! Où sont-ils ?!

Il se concentra, tentant de capter les sons. Il était en hauteur, et par chance, le vent soufflait fort.

Après quelques minutes à faire des allers et retours le long du ravin, il trouva enfin la faille.

  • Je n’en reviens pas. Ils se sont fabriqués un camp sur mesure !

Une cache creusée grâce aux techniques de terre. Les chevaux ne cessaient de hennir, stressés par le confinement sous terre et les flammes tremblotantes illuminant le groupement.

Asuma se saisit de son bambou de foudre, qu’il fit éclater avant de se rééquiper de ses gantelets tranchants. Prenant son élan, il sauta dans le vide. Bien que son chakra ne pût adhérer aux roches glissantes, il l’utilisait sur ses lames pour ralentir sa course et se faufiler dans l’unique ouverture en contre-bas. Il se stoppa net juste au-dessus de l’entrée.

  • La toute dernière cargaison arrive d’ici une heure. Avec ça, on aura de quoi arriver aux portes du village ! Dit un gardien.
  • Oui, je me demande à quoi ça ressemble !

 

🚬 🚬 Fuuuuuuuu 🚬🚬

 

  • ?!
  • Ah, juste au des….

Deux coups de lames bien placées et puis s’en va. Asuma récupéra les cadavres qu’il cacha derrière les roches jonchant l’entrée. Il entra, ses armes toujours aux poings.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Capitaine Kagami !! Là-bas !!
  • Parfait ! Il en a mis du temps ! Est-ce que l’équipe est prête ?
  • Oui !
  • C’est parti ! Je vous ouvre la route !

Encore une fois, Kagami fit usage de son susanō. La bataille était loin d’être terminée. Et bien qu’ils étaient à domicile, la fatigue se faisait ressentir. S’approprier la base ennemie et prendre la tête du chef étaient indispensables pour arrêter le carnage. Le village devait absolument tenir jusqu’au retour de ses fondateurs.

  • Kagami-Sama ?!

Le guerrier avait posé un genou à terre, exténué.

  • Tout va bien ! L’utilisation de mon mangekyō consomme beaucoup trop de chakra.
  • Laissez-moi vous soigner !
  • Non, garde tes réserves pour la communication ! Tu es encore jeune, et ton hijutsu semble aussi te fatiguer.

Il se releva et replongea dans le champ de bataille.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

S’introduire seul dans une base ennemie était, sans aucun doute, une folie. Asuma était ce genre de personne ; décontracté mais qui aimait fleurter avec le danger. Cela le sortait de sa routine. Sans cela, il n’aurait jamais approché Kurenaī, et ne se serait jamais bâti sa réputation de shinobi bourru.

 

Il avait assassiné bon nombre de guerriers. Facilement. Il ne pouvait s’en targuer. Ces hommes n’étaient pas prêts au combat. Ils se croyaient à l’abri dans ces sous-sols, pensant que personne ne pourrait les trouver.

Mais maintenant, il faisait face à l’élite ; celle qui commande les troupes. Des utilisateurs de technique de terre.

  • Ça va être tendu…

Ils n’étaient pas armés, mais restaient dangereux. Les techniques de terre pourraient faire s’effondrer la cache et provoquer des éboulements de grande envergure.

  • Tu es venu à nous. Comme c’est gentil de ta part ! Hehehe !
  • Je ne vais pas pouvoir porter toutes vos têtes, du coup, je suis là seulement pour celle de votre chef !
  • Quelle insolence !!!

Ils se mirent en position d’attaque. Trois hommes contre un.

  • Ce sont des capitaines aguerris. Je ne vais pas pouvoir les prendre tous ensemble… Tsk…
  • Technique de terre, monticule de pierre !

Le sol trembla sous ses pieds. Rapide, Asuma se jeta sur le côté, atterrissant contre le mur.

  • Je suis dans une foutue caverne exiguë avec des maîtres de la terre, super…
  • Tu ne pourras pas t’échapper indéfiniment !

En effet. Plus Asuma évitera les techniques, plus le terrain sera instable et impraticable.

  • Technique de terre, golems de pierre !! Hurlèrent-ils, à l’unisson.
  • Technique de vent, l’hirondelle volante !!

Face aux monstres de terre, deux lames aiguisées. Le chakra courrait sur les lames et se prolongeait au-delà, comme des haches de poings. Asuma, fracassa brutalement les bêtes, générant un écran de poussière. Il se déplaça rapidement d’un point à l’autre, s’approchant des torches qui illuminaient la grotte.

  • Techniques de feu, nuées ardentes !!

Un nuage de cendre par-dessus la poussière et les gravats. La grotte s’embrasa. Les golems s’affaissèrent définitivement, et les maîtres de la terre érigèrent un mur. Les chevaux, quant à eux hennissaient de peur, cherchant à se défaire de leurs liens.

  • Putain…

Le jeune homme pensait à se retirer. Il cherchait une solution.

  • Poing de granite !!

Pas le temps. Un des hommes avait surgi par-dessus le mur, son poing recouvert de terre, avait doublé de volume. Le Sarutobi le contra courageusement avec ses lames. C’était sa chance. Au corps-à-corps, il était imbattable.

 

Les coups pleuvaient. Ils étaient rapides. Asuma, en particulier, frappait dans le but de trancher. Ses sens en ébullition, conscient que les deux autres attendaient le bon moment pour intervenir. Après quelques minutes d’échanges intenses, un autre entra dans la danse. Des shurikens fusèrent.

  • Hop !

Il évita quelques projectiles, tout en redirigeant un shuriken avec sa lame. Retour à l’envoyeur. Ce moment, bien qu’il dût être en faveur de l’ennemi, servit les intérêts du Sarutobi. Son adversaire avait, momentanément, cessé ses attaques. Une seconde. Ce fut le temps pour lui de porter un coup à la gorge ; une coupure nette et fatale.

  • Et d’un !! Provoqua-t-il.
  • Au suivant !

Les deux guerriers étaient toujours cachés derrière le mur. Une pierre tomba. Asuma, priait pour voir arriver ses camarades. La caverne menaçait de s’effondrer. Les flammes presque éteintes, laissaient une odeur âcre. Il étouffait.

 

Il ne devait pas s’éterniser. Alors, il raffermit sa prise sur ses armes, malaxant et affinant son chakra au maximum. Il tira sa lame, droit sur le mur.

  • Ahhh !

Un trou. L’arme avait traversé le mur et s’était fichée dans la roche, au loin. Quelques secondes plus tard, Asuma déboulait, fracassant la muraille fragilisée.

Les deux guerriers se rétablirent quelques mètres plus loin. L’un d’eux avait une vive coupure à la joue.

  • Ohh, ce n’est pas passé loin !!
  • Tu vas le regretter !!

Le premier s’élança, ses mains rehaussaient par des poings de terre. Le second, accroupit, visualisait le combat.

  • Le second est le plus dangereux. Il cherche à m’avoir à distance !! Je dois l’é…

Encore une fois, pas le temps d’analyser, ni de réfléchir. Il devait s’adapter, et vite.

  • Technique de terre, étreinte tectonique !!
  • Tu es fou !! Hurla le Sarutobi.
  • Non, c’est toi ! On va t’enterrer avec nous !!

Et il comprit. Il était celui qui s’était fait avoir.

  • Tu as perdu ta langue ? Nargua le combattant aux poings de terre.

Un coup. Puis deux. Puis trois. Le sol battait sous ses pieds, le déstabilisant et le blessant davantage.

  • Putain ! Putain ! Putain !! Je vais finir comme ça ?!

Un quatrième coup…

  • Non !!!

… Qui ne vint pas. Sa lame de chakra s’était rageusement plantée dans la tête de son agresseur.

  • Ahh… Ah.. Ah…

La grotte s’effondrait. Le dernier survivant était toujours là.

  • Alors c’est ça… Vous étiez là pour me retenir ?
  • Tu n’es pas très futé… Nous avons vu ton jutsu éclater dans le ciel. 
  • Merde !

Les issues étaient bloquées. Une partie de la vallée allait s’effondrer sur lui. Asuma n’avait pas réalisé que certains clans du pays, à l’image des Hagoromo, ou encore des Kurama, étaient capables de faire don de leurs vies aussi facilement. Servir de chair à canon, et emporter l’ennemi pour faire perdurer leurs causes.

  • Technique de terre, étreinte tectonique !!

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Modifié par Mereoleona
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CHAPITRE XXI

MÉMOIRES DU PASSÉ, LES CENDRES AVANT LE FEU.

 

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Dans le chapitre précédent

La chasse est ouverte, les fondateurs visés.

Pendant que la guerre fait rage, la haine succède à l’amour.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Autrefois, déambuler dans le village aux premières lueurs du soleil, le rassérénait. Sasuke Sarutobi faisait toujours un petit tour après avoir nourri ses primates. Une routine saine en ces temps difficiles, avant de s’atteler à la gestion du village.

 

Depuis le début de la guerre, l’hôpital ne désengorgeait plus, les izakayas* et les tachinomis* affichaient complet. Dans les rues, de jour comme de nuit, des hommes malheureux, vacillaient et noyaient leurs chagrins dans l’alcool. Jour après jour, des familles endeuillées, toutes de noir vêtues, se préparaient à enterrer leurs proches.

Et que dire des entraînements matinaux… Ils faisaient ressortir les plus mauvais côtés des guerriers ; il n’y avait plus que la haine et la rancœur. Le champ de bataille était redevenu un défouloir, un appel à la vengeance.

  • Le démon du temps s’amuse à rembobiner le passé…

Le vieil homme soupira. Il décida de visiter la volière, en quête de bonnes nouvelles. L’espoir ne le quittait jamais. Après tout, n’avait-il pas vécu huit décennies avant de voir l’impossible devenir possible ?

  • Bonjour, Maître Sarutobi ! Le salua un garde.

Un simple geste de la tête et un regard rieur.

  • Ce sont les messages habituels. Ils ont été vérifiés.
  • Des bonnes nouvelles ?
  • Je ne sais pas. Nous ne sommes pas autorisés à les lire. Seulement à les dérouler et vérifier qu’il n’y a pas de pièges.
  • D’accord.
  • Toutefois, nous avons reçu un parchemin particulier ce matin. Il portait le sceau du sharingan. Nous l’avons remis au jeune maître Nara.
  • Où se trouve-t-il ?
  • Il est allé visiter Izuna-Sama.

Sasuke Sarutobi sourit. L’espoir ne le quittait jamais. Il fit demi-tour, fin prêt à entamer sa difficile journée.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Des chefs et des seconds. Quelques capitaines aussi. Chaque jour, le palais bouillonnait. Le bureau où se jouait le destin du village croulait sous les parchemins, les cartes régionales et des croquis de stratégies militaires.

 

Le vieux chef Sarutobi faisait le tri entre les nouvelles des différents champs de bataille, l’élaboration de nouvelles stratégies, la vie communautaire et les rapports de mission. Shikamaru Nara à ses côtés, l’épaulait efficacement. Chaque jour, les représentants claniques se réunissaient.

  • Qu’en pensez-vous, maître Sarutobi ?
  • Je pense que nous devons aussi garder des capitaines ici, au village. Que savons-nous de tous ces clans ?
  • Mais nos ressources s’épuisent plus rapidement que prévu ! Contra Shinku.
  • Dans ce cas, optons pour une autre solution.

Quand il s’agissait de lui, tout le monde l’écoutait religieusement. Shikamaru captait l’audience autant que son père. Il était prodigieux.

  • Si nous devons économiser nos ressources financières et matérielles, prenons celles de nos ennemis.

Stupéfaction

  • Jeune Nara, la guerre est aussi une affaire de fierté et de gloire ! Que dira-t-on lorsque l’ennemi rapportera que nous sommes également des voleurs ? Questionna Shinku.
  • Eh bien, nous sommes déjà des parias à leurs yeux.
  • Ne soyez pas insolent !
  • Écoutez… En temps de guerre, tout est permis… Ou presque. Peut-être que pour vous, mourir glorieusement est important, mais cela ne servira que votre ego, puisque personne ne survivra pour raconter votre histoire.

Sasuke Sarutobi ne le quittait pas des yeux. Cet enfant l’envoûtait.

  • Maître Sarutobi, pourriez-vous transmettre le message de ne pas détruire le matériel de l’ennemi si possible ? Nous devons récupérer leurs armes, leurs chevaux, et tout ce qui peut nous aider à…
  • Non, je ne suis pas d’accord !!
  • Eh bien moi, je le suis !

Tobirama s’exprima pour la première fois.

  • Combien de shinobis avons-nous perdu ? Mon frère, Uchiha-Sama et Nara-Sama sont en ce moment même en train de se battre pour le village. Que diront-ils, s’ils ne trouvent plus rien à leur retour ?
  • Oui, Shinku-Sama. Nous devons tenir jusqu’à leur retour. Eux, peuvent faire la différence ! Tempéra Chūshin.
  • Très bien. Faisons ainsi… Se résigna le leader Yuhi.

Le vieux singe se leva. Il attrapa trois parchemins.

  • Faire la guerre, réussir nos missions pour garder et gagner des clients. Maintenant, il est temps de nous renforcer.
  • Que voulez-vous dire ?
  • Nous avons reçu un message de nos voyageurs depuis la Capitale. Je ne connais pas leur situation. Mais j’ai les noms des clans shinobis et samuraïs qui œuvrent pour le shōgun.
  • Excellent ! Nous pouvons donc éliminer de nombreuses demandes !
  • Trois parchemins, pour trois clans ? Interrogea le Hatake.
  • Oui. Trois missions. Les clans Kato, Shimura et Lee. Ce sont des clans avec lesquels j’ai eu des contacts autrefois. Avec le message de Madara-Sama, ceux-là sont assurés de ne pas être du côté du shōgun.
  • Ce sont des petits clans.
  • Peut-être, mais ceux à nos portes sont aussi petits, et ils font de sacrés dégâts ! Lança Izuna.
  • Hum… Les Kato ont un hijutsu particulier.
  • Oui, Tobirama-Sama. C’est une force non-négligeable. Quant aux Lee et Shimura, ils n’ont pas de techniques héréditaires particulières, mais ils ne doivent pas être sous-estimés.
  • J’ai entendu dire que les Lee étaient de fascinants combattants.
  • Hum, plus de feu créé un plus grand brasier, répondit énigmatiquement le doyen.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Alors que les hommes s’apprêtaient à retourner à leurs tâches, ils furent surpris par les arrivées de Mito et Ino. Elles affichaient un sourire angélique. Immédiatement, Shinku et Shikamaru se crispèrent ; ils savaient reconnaître l’audace d’une femme derrière un sourire charmeur.

  • Bonjour messieurs !

Les hommes les saluèrent en retour. Sasuke les invita à entrer d’un geste de la main.

  • Nous venons justement de finir notre réunion. Vous tombez à pic !
  • C’est parfait ! Nous vous avons apporté quelques mets.
  • Vous êtes toujours aussi aimable, Princesse Uzumaki, Princesse Ino.

Le vieil homme connaissait la Yamanaka depuis son enfance. Aussitôt, avait-elle appris à marcher, qu’elle suivait son père comme son ombre. Il se souvient clairement de ses prises de position, qui avaient parfois fait frémir certains chefs de clans. Ino avait pris ses fonctions d’héritière dès son plus jeune âge et le faisait avec beaucoup de sérieux, pour la plus grande fierté de son père. Avec le temps, elle apprit à manœuvrer avec subtilité. Aussi, savait-elle manier la parole avec autant de dextérité que ses jutsus.

 

Les deux jeunes femmes ne s’installèrent pas. D’ailleurs, Ino mit les pieds dans le plat et annonça abruptement :

  • Nous vous savons fort occupés. Alors nous serons brèves ; réunion cet après-midi…
  • Vous ne pouvez pas nous ordo…
  • Pour ceux qui le peuvent, seulement ! Coupa la blonde, à son tour, devant un Shinku furibond.

Ses yeux lançaient des éclairs. Mito lui avait parlé du leader Yuhi, elle ne l’avait pas apprécié. Le rencontrer, renforçait son sentiment.

  • Notre projet est au moins aussi important que vos combats. Vous ne pouvez pas nous mettre de côté, lorsque nous sommes aussi nombreuses, maître Yuhi !
  • Soit ! Je serais-là ! Mais que ça ne dure pas trop longtemps !
  • Ça dura le temps qu’il faudra ! Répliqua-t-elle aussi sèche.

Sur ces mots, Mito et Ino s’inclinèrent respectueusement avant de quitter la pièce. Chūshin et Chōza se retenaient de rire. Quant à Shikamaru, il suait à grosse goutte ; sa coéquipière et meilleure amie était intimidante quand elle s’y mettait.

  • Effrayant ! Dit Sasuke, en riant.
  • Ces femmes sont si prétentieuses !
  • Allons, Shinku-Sama. Le monde est en train de changer, il est normal que les femmes cherchent elles aussi à s’intégrer.
  • Elles le sont déjà !!
  • J’ai à faire. Je vous laisse avant que ma migraine ne revienne… Dit Shikamaru, mettant à un point final à la conversation.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • J’en suis encore toute retournée !
  • Il ne faut pas, Mito ! C’est comme ça qu’il faut leur parler. Si tu les laisses te marcher sur les pieds, ils ne te prendront jamais au sérieux. Ils te diront seulement ce que tu veux entendre.
  • Tu as sûrement raison !

Les deux jeunes femmes conversaient, tout en prenant le chemin du quartier Yamanaka. Le Quartier Général de la coalition des femmes du village devait se préparer à livrer sa première bataille.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Voilà des jours que Kurenaī passait son temps libre au chevet de son amant secret. Asuma était revenu du champ de bataille grièvement blessé. Victime d’un éboulement, il avait contribué à découvrir et à détruire la cache des ennemis, mettant un terme aux attaques sur une partie de la région. 

 

Des os cassés, des brûlures et son estomac perforé ; des cicatrices qui lui rappelleront à tout jamais ce moment. Il l’avait échappé belle.

Kurenaī l’observait. Oh, elle connaissait le Sarutobi ; il sera certainement fier d’exhiber ses trophées de guerres. Elle soupira, repensant à leur premier rendez-vous.

 

Seuls au milieu de ce champ de fleurs, aujourd’hui devenu une partie du quartier Yamanaka, ils avaient batifolé avant de passer une merveilleuse nuit à la belle étoile. Ils s’étaient mis à nu ; la kunoichi avait livré ses plus sombres mémoires. Le shinobi, lui, s’était lancé dans l’énumération de ses marques, ne manquant jamais de lui raconter ses intrépides aventures de guerrier.

  • Un beau parleur… Pensa-t-elle, un sourire en coin.

Alors le voir allongé ainsi la mettait en fureur ; Kurenaī n’était pas fière de lui. Elle ne trouvait rien d’héroïque à revenir mort ou blessé d’une guerre. À ses yeux, la gloire est factice. Tout comme le souvenir censé maintenir les morts en vie… Bien qu’elle soit aussi une guerrière, ses raisons de se battre étaient simplement de l’ordre de la survie.

 

Son histoire n’avait rien d’original. Comme les rares kunoichis à travers le pays, elle avait été mise sur la voie de la mort pour subvenir à ses besoins, et servir son clan. Son clan, les Yuhi. Vus de l’extérieur, ils avaient fière allure. De l’intérieur, Kurenaī ne leur trouvait rien de fameux ; misogynes, caractériels et rudes. À chaque fois qu’elle voyait la mort se profiler, elle maudissait son leader de l’avoir mis sur ce chemin.

Pourtant, la jeune femme, tout comme Tōka, s’était imposée grâce à son talent presque naturel pour le genjutsu, surpassant parfois des shinobis à la notoriété bien enracinée.

Les insultes et les commentaires désobligeants ? Elle ne les entendait plus depuis longtemps. Depuis le jour où elle avait appris à rendre la pareille. Et que dire des femmes de son clan ? Elles n’étaient pas en reste non plus… Des rumeurs et de l’hypocrisie. À ses oreilles, ils n’étaient plus que des murmures. De chaton, elle devint une lionne à la verve aussi tranchante que ses lames dissimulées sous sa parfaite manucure.   

  • Asuma…

Elle lui caressa le visage, lui prit la main, exerçant une petite pression, espérant qu’il la serre en retour. Rien. Alors, elle retourna s’asseoir. Un coup d’œil vers la fenêtre ; un ciel grisâtre. Elle soupira encore. La guerre en automne ; ses pluies de sang et ses guerriers qui tombaient comme des feuilles mortes. Mais eux, n’avaient aucune chance de renaissance.

Elle replongea dans son livre. Là, le printemps y battait son plein. Ses yeux écarlates parcouraient les mots. Ils distinguaient avec amusement et délice, les caractères danser. Elle se sentait aspirée. Dans sa bulle, elle s’imaginait devenir une romantique héroïne. Des éclaircies, des rires d’enfants, et un homme. Elle se représentait Asuma.

  • Kurenaī ?!

Sa bulle éclata. Elle se redressa stupéfaite. Devant elle, Hiyori Sarutobi, accompagnée de ses trois bambins. Les sourcils froncés, elle semblait en colère.

  • Que fais-tu ici ?
  • Je veillais sur Asuma.
  • Et pourquoi ?
  • Euh… Eh bien, nous sommes coéquipiers.
  • Je n’ai pas vu ses autres coéquipiers… Où sont-ils ?
  • Sur le champ de bataille, en mission, ou en entraînement.

Elle reconnaissait ce ton. Le même que les femmes de son clan, lorsqu’elle côtoyait l’héritier. Alors Kurenaī ramassa ses affaires. Pendant ce temps, Hiyori braqua son regard sur le vase posé au chevet du patient.

  • Qui a apporté ces fleurs ?
  • C’est moi…
  • Les coéquipiers offrent des fleurs ?
  • … Je vais y aller.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

L’absence des fondateurs se faisait ressentir. Elle grandissait, tant et si bien, que les pertes, les déceptions et les déconvenues faisaient grogner de mécontentement les combattants. Sur le champ de bataille, on oubliait peu à peu, la raison de leur départ.

 

Les Capitaines, portes étendards des troupes, supposés regonfler leur moral, tombaient les uns après les autres. Malgré tout, des héros continuaient d’émerger dans ce vaste océan de sang.

Le soleil n’avait pas atteint son zénith. Pourtant, Chūshin et Shinku s’étaient déjà revêtus de leurs armures. Montés sur leurs chevaux, ils observaient le champ de bataille, à quelques kilomètres seulement du village.

  • Comment a-t-on pu laisser passer autant d’ennemis ?! Ils sont à nos pieds ! Se lamenta Shinku.
  • Nos frontières sont devenues de véritables passoires, mais il fallait s’y attendre. Nous sommes attaqués de toutes parts depuis de long mois. Faisons comme le jeune Nara nous l’a conseillé.
  • Hum…

D’un geste de la main, les deux hommes s’élancèrent à vive allure, suivis par leurs troupes. L’ennemi leur faisait face, brillant d’arrogance et tout arme dehors. Il les savait affaiblis.

Ils cavalaient. Le vent sifflait et la terre résonnait. Et là, à quelques secondes de la première secousse meurtrière, les deux leaders bifurquèrent de part et d’autre, prenant les troupes ennemies en tenaille. Derrière eux, des shinobis à pied, déferlèrent telles une nuée de lucioles enflammées.

Il pleuvait des armes, des flammes, des rochers et des vagues d’eaux. La foudre frappait brièvement illuminant un peu plus le tumulte ambiant. Le vent fouettait et désorientait tout ce qui se trouvait à sa portée. C’était le chaos.

 

Shinku arrivait au bout de son chemin, encerclant l’ennemi et l’empêchant de se disperser, tel un chien berger. Il s’élança dans les airs, délaissant sa monture en pleine course. Ses ennemis, effarés, s’immobilisèrent un court instant. Une erreur.

  • Plongée dans les ténèbres ! Hurla le guerrier, en plein vol.

Le voilà, le genjutsu qui avait fait sa réputation ; une illusion qui aveugle l’ennemi, quel que soit son niveau de compétence.

Sur le champ de bataille, les yeux rouges étaient pourtant de mauvais augures. Parce qu’ils rappelaient l’illustre sharingan. En un instant, une poignée d’hommes, piégée dans un monde de ténèbres, ne vit pas sa mort arriver.

  • On continue !

Les troupes de Shinku avançaient efficacement, resserrant, petit à petit, les lignes adverses.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

De l’autre côté du champ de bataille, Chūshin et ses équipes s’entrechoquaient avec rage. Le leader Hatake ne faisait pas exception à la règle. Lui aussi était envahi par la haine, son ancienne compagne. Ereinté et excédé par les événements, il laissait sa rage exploser, ici, au milieu de ce chaos. Lui, d’ordinaire si calme et raisonné, était méconnaissable.

  • Yoko Guruma* !

Ce n’était qu’un murmure. Les Hatake, bien que shinobis, demeuraient des assassins avant toute chose. C’était leur spécialité. Une seconde nature. Leurs techniques n’étaient jamais hurlées avec vigueur, mais toujours chuchotées.

 

Le champ de bataille était une peinture aux couleurs vivaces, éternellement en mouvement. Les survivants, qu’importe leur camp, revenaient toujours avec des histoires grandiloquentes ; des actes, des citations, mais aussi des noms de techniques. Elles contribuent à faire la gloire de leur ennemi, à leur grand dam.

 

Chūshin n’était pas connu pour des techniques célèbres ou un don héréditaire particulier. On le reconnaissait pour être un maître du sabre sans pareil. Un duelliste extraordinaire. Il était d’une précision effroyable, capable de couper entre les pièces métalliques des armures ennemies. Avec lui, éventrer devenait possible, même lorsque l’adversaire portait des protections. 

  • Maître Hatake !

L’intéressé se tourna. Dans le même temps, il retourna sa lame, poignardant l’ennemi dans son dos… Comme si de rien n’était.

Un Capitaine. C’est une bonne chose que vous vous soyez présenté de vous-même. J’avais l’intention de vous rendre visite après avoir fini de nettoyer.

  • Je suis ici pour vous ! J’ai toujours rêvé de me confronter à un épéiste légendaire !
  • Légendaire, dis-tu ?
  • Chūshin Hatake, vous êtes trop modeste ! Votre génération a vu de naître de sacrés maîtres. Vous, mais aussi, feu, le Croc Blanc !
  • Et j’ai entendu dire que son fils est aussi impressionnant que lui !
  • Vous n’êtes pas très loquace, hum ?

Non, il ne l’était pas. Chūshin préférait laisser parler sa lame. Aussi, se mit-il en position d’attaque. La lame positionnée à l’horizontale était parcourue par un chakra verdâtre. L’énergie faisait reluire le poison meurtrier, traditionnellement appliqué sur le bout de l’épée.

  • Je vois.

L’homme en face de lui semblait jeune, sûr de lui, et d’une arrogance presque « Uchihesque ». À son tour, il se mit en garde. Autour d’eux, personne ne cherchait à les attaquer ; comme si leurs auras formaient un bouclier.

~ Quelques secondes ~

 

Une bataille de regard. Qui vacillera le premier ? Le visage de Chūshin ne laissait rien transparaître. En face, le jeunot avait déjà le front en sueur. Son arrogance devenait colère. Alors, ils s’élancèrent l’un sur l’autre. Tous deux portant un coup d’estoc. Le Tsuki*.

  • Ha… Haaa !

C’était le cri étouffé du plus jeune.

  • Dans ta prochaine vie, travaille la précision de tes techniques.

Chūshin avait perforé le côté gauche, juste entre le plastron et l’épaulière. À quelques centimètres du cœur ; le poison fera le reste. L’homme à genoux, les yeux exorbités, et la tête relevée vers les cieux, souffrait d’une mort lente.

 

Le Hatake se débarrassa du sang sur sa lame d’un geste brusque, avant de remettre son sabre dans son fourreau. Il retourna sur le champ de bataille, sans plus de cérémonie.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

La fin d’après-midi pointait le bout de son nez. Loin du tumulte de l’abattoir de la guerre, le palais s’apprêtait à vivre une bataille de mots et de convictions. Les femmes n’en démordraient pas. Menées par Mito et Ino, leurs nouvelles ambassadrices, elles marchaient d’un pas assuré vers le lieu où se déroulera leur premier combat.

 

Comme à son habitude, le garde stationné devant le palais, les guida jusqu’à une salle. Elle était plus vaste et éloignée des autres.

Sasuke Sarutobi les attendait. Une table rectangulaire faite pour accueillir des dizaines de personnes.  Les représentants de chaque clan, déjà attablés, s’impatientaient. Izuna, Tobirama, mais aussi Akimichi Chōji qui remplaçait exceptionnellement son père. Shinku et Chūshin, tout juste rentrés de l’enfer. Inoichi semblait, quant à lui, absorbé par un document et Shikamaru avait la tête dans les nuages.

 

Malgré elles, les deux jeunes femmes déglutirent. L’hésitation se faisait sentir. Il leur sembla que cette pièce avait tout l’air d’une arène.

  • On y va ! Murmura Ino à son amie, pour l’encourager.

Elles enfilèrent leurs masques de princesses, et saluèrent poliment le patriarche Sarutobi, avant d’en faire de même pour les autres.

  • Vos places sont en bout de table, afin que nous puissions tous vous voir.
  • Merci, maître Sarutobi !

Il y avait de la tension. Mito distinguait le regard scrutateur de Shinku Yuhi. Outre le regard bienveillant du doyen, le reste des hommes était déconnecté, lorsqu’il ne montrait pas de l’animosité. Cela pouvait se comprendre, étant donné la situation d’urgence dans laquelle se trouvait le village.

  • Messieurs, je vous remercie d’être venus ! Commença Mito.
  • Comme si nous avions eu le choix ! Murmura le Yuhi, dans sa barbe.

Une veine apparut, battant vivement sur le front de la blonde. Malgré tout, elle garda le sourire. Elle prit la suite, espérant capter l’audience.

  • Depuis le début de la guerre, nous avons perdu de nombreux guerriers. Nous, les femmes, avons œuvré dans votre ombre pour vous soutenir. Calmer nos concitoyens, les évacuer, mais aussi les soigner. Certaines d’entre nous ont acquis des compétences martiales qui ont sauvé des vies lorsque vous n’étiez pas présents.
  • Êtes-vous en train de nous reprocher notre incapacité à…
  • Avant d’aboyer, laissez-moi finir, maître Yuhi !
  • ?!

Premier coup. Ino n’avait pas l’intention de se laisser marcher sur les pieds.

  • Vous connaissez tous nos capacités. Vous ne voulez simplement pas le reconnaître. Ainsi, vous nous gardez consciencieusement éloignés des sphères dirigeantes du village.
  • C’est une accusation très grave, Princesse Yamanaka.
  • Alors dites-moi, Senju-Sama. Ai-je tort de penser ainsi ?
  • Au lieu de nous faire des propositions, vous attaquez…
  • L’attaque est la meilleure défense, maître Senju.

Le guerrier aux cheveux neige, sourit. Il appréciait cet esprit combatif.

  • Je vous écouterai. Je ne sais pas ce qu’il en est des autres.
  • Nous allons tous vous écouter sans porter de jugement hâtif.

Le vieux singe adressa un regard entendu au leader Yuhi. Ce dernier détourna le regard, mécontent. Par la même occasion, le reste des hommes se redressa, prêt à entendre les doléances.

  • Très bien. Dans ce cas, permettez-moi de vous présenter nos propositions ! S’avança Mito.

Elle ouvrit son livre dans lequel était rédigé toutes leurs idées.

  • Je remarque que dans beaucoup de clans, les femmes ne sont pas autorisées à travailler. Seulement à aider en temps de guerre. Désormais, le village grandit, de nombreux habitants ne sont pas issus de clans. Tout comme eux, nous souhaitons offrir aux femmes une activité en dehors de leurs vies claniques. Qu’elles puissent s’épanouir dans un travail, ou vivre de leurs passions.
  • Ces gens ne travaillent que pour subvenir à leur besoin. Ils n’ont pas de clans pour les soutenir ! Dit Shinku.
  • Oui, c’est juste. Toutefois, ce travail sensé subvenir à leur besoin, est aussi source d’épanouissement. Par ailleurs, pour les veuves, un travail est indispensable.
  • Et qu’en est-il de leurs devoirs ? Questionna Chūshin.
  • Parlez-vous de leur devoir d’épouses ?
  • Pas seulement. Épouses, filles, veuves. Elles ont toutes des devoirs envers leurs familles et leur clan. Quand le feront-elles, si elles ont un travail ?
  • Maître Hatake, avez-vous remarqué que de nombreuses activités pour les enfants ont vu le jour au village ? Interrogea la Yamanaka.
  • Je n’en ai pas entendu parler.
  • Alors je vous le dis. Je consacre mes temps libres à l’enseignement. Dame Ran, enseigne la méditation, aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Mito-Sama initie les petites filles à la maîtrise du chakra.
  • Je suis d’accord avec votre proposition. Il faudrait toutefois l’ajuster, dit Sasuke.

Le vieil homme se leva, continuant sa tirade.

  • Une activité rémunérée pourrait faire vivre l’économie du village, c’est certain. Mais, étant donné notre situation, nous avons besoin de vous pour nous aider à préparer la guerre et à soutenir vos hommes. C’est notre priorité.
  • Maître Sarutobi, elles marquent un point. Je pense qu’il faut créer plus d’activités pour les enfants. Ce sont eux qui souffrent le plus et qu’il faut tenir éloigner de toutes sources de conflits. Ils n’ont pas besoin de voir des morts, des blessés, ou de nous entendre déverser notre colère.
  • Je suis d’accord avec Izuna-Sama. Si les femmes sont capables de tenir occupés les enfants, alors je consentirai à autoriser des activités rémunérées pour elles, ajouta Chūshin.
  • Très bien. Si tout le monde est d’accord, dans ce cas nous nous pencherons sur cette question afin d’en convenir les règles.

Les deux jeunes femmes s’adressèrent un sourire. Première victoire.

  • Notre deuxième proposition concerne les arts ninjas ! Annonça Ino, revigorée.
  • Ça ne va pas recommencer !! S’écria Shinku.
  • Rappelez-vous des paroles de maître Sarutobi, avant de nous jeter la première pierre !
  • Tsk…
  • Chaque jeune garçon est initié à l’art du combat et prend les marques de son clan. Puisque nous sommes un village, nous proposons d’enseigner aux enfants nos arts. Cela peut être une initiation au poison, à la médecine, ou d’un art martial particulier.
  • Quand vous dites « enfants », vous parlez seulement des garçons, n’est-ce pas ?
  • Non, maître Yuhi. Nous parlons des filles et des garçons.
  • Je ne le permettrai jamais !
  • C’est parce que vous êtes vieux jeu !

Inoichi se figea. Il sentait la colère de sa fille monter. Et lorsqu’elle éclatait, ses mots devenaient aussi tranchants qu’une lame. Il s’empressa de rectifier le tir.

  • Ma fille voulait dire, que nous vivons une nouvelle époque, et qu’il faut… Hum…
  • S’adapter ! Compléta Shikamaru.
  • Votre fille m’insulte sans vergogne, Yamanaka-Sama !
  • Non, je ne vous insulte pas. Vous êtes celui qui nous méprise et nous rabaisse constamment. J’ai autant d’autorité que vous au sein de mon clan. Et je suis celle qui prendra la tête des Yamanaka après mon père. Vous montrez vos respects aux héritiers des autres clans, mais moi, je n’en ai pas droit ! Pourquoi ? Est-ce parce que je suis une femme ?
  • Ino calme toi, maintenant ! Ordonna son père.
  • Non, père. J’en ai assez. Tout le monde, ici, écoute nos propositions et essaye de nous aider. Il n’y que lui qui me coupe la parole ou qui refuse d’écouter.

Shinku se leva, furibond. Cette petite sotte mettait ses nerfs à vif.

  • Que faites-vous dans ce village, si vous ne consentez pas au changement ?
  • Princesse Yamanaka.

Elle se figea. Ino reconnaissait cette voix ; c’était celle du vieux singe, lorsque la colère le gagnait.

  • Il suffit.
  • Pardonnez-moi, maître Sarutobi. Mes paroles ont dépassé ma pensée.

Elle s’inclina respectueusement devant le leader Yuhi. Ce dernier sourit avec arrogance.

  • Shinku Yuhi.

Le doyen, le rappelait lui aussi à l’ordre.

  • Mes excuses, Princesse Yamanaka.

Après un instant de flottement, ce fut Mito qui prit le relais.

  • Inutile de se fâcher. Ce ne sont là que des idées. D’ailleurs, les femmes de votre famille ont aussi de nombreuses idées, maître Yuhi.
  • Tsk… Les femmes veulent le pouvoir maintenant. J’aurais tout vu.
  • Ne vous braquez pas pour si peu, il n’a jamais été question de pouvoir ! Lança Izuna, taquin.

Enfin, on riait un peu. L’altercation avait presque enterré les chances des jeunes femmes.

  •  J’entends ce que vous voulez dire. À vrai dire, Madara-Sama et Shikaku-Sama ont aussi parlé de mettre en commun des arts ninjas. La médecine, le poison peuvent être de très bons atouts entre les mains d’un shinobi expérimenté. Comprendre ses bases, permet aussi de créer de nouvelles techniques, qui se transmettraient au sein du village. Alors je suis d’accord avec cette proposition.
  • Merci, maître Sarutobi !
  • Il y a toutefois une chose qui me turlupine. Souhaitez-vous faire des filles des kunoichis ? Demanda Tobirama.
  • Je vais vous parler honnêtement, commença Mito.

Les hommes se tendirent. Les kunoichis n’avaient pas bonne réputation étant donné leurs tâches.

  • Tout comme le rôle du shinobi change, celui de la kunoichi aussi. Hier, elle n’était qu’espionne. Aujourd’hui, elle devient de plus en plus impliquée dans la guerre.
  • Parce qu’il n’y a pas le choix !
  • Oui, maître Yuhi. Mais que se passera-t-il après la guerre ?
  • La paix.
  • Oui.  J’ai espoir que les femmes deviennent elles aussi des garantes de la paix. N’oubliez pas, cette guerre réduit le nombre d’hommes. Elles seront utiles pour la prochaine génération.
  • Et leur devoir ? Demande encore Chūshin.
  • C’est un choix. La création de ce village, selon Hashirama-Sama, est de protéger l’innocence des enfants, de les laisser grandir et de faire leur choix. Cela inclut aussi les filles. Leur donner l’opportunité d’apprendre un métier consacré aux garçons, et de choisir de s’y engager d’elles-mêmes.
  • Ça se tient. Shèn-Sama était une grande kunoichi. Dame Kato a aussi bonne réputation ! Dit Izuna.
  • Oui. Même chez les Hyūga. Les femmes de la branche principale sont soumises au même traitement que les hommes ! Informa Inoichi.

Ino en retrait observait Mito. Elle pensait que son approche brutale n’était peut-être pas la bonne façon de s’y prendre. La douceur naturelle de la rouquine empêchait quiconque de lui couper la parole ou de lui montrer de l’irrespect. Elle l’admirait.

  • Qu’en pensez-vous ? Demanda Ino, plus douce.
  • Je suis d’accord. Qui sait, peut-être découvrirons-nous des talents parmi elles. Tōka et la kunoichi Yuhi sont excellentes, complimenta Tobirama.
  • Il s’agit de la prochaine génération. Cela nous laisse du temps, dit Chōji.
  • Dans ce cas, si tout le monde est d’accord…

Les deux jeunes femmes se regardèrent à nouveau, ne pouvant empêcher un second sourire de naître sur leurs lèvres.

La suite de la réunion se déroula sans aucune autre anicroche. Ensemble, le groupe songeait à peaufiner les deux propositions. Petit à petit, Shinku se décrispait pour le plus grand plaisir d’Ino.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • J’ai hâte de voir ce que ça va donner.
  • Tu crois que les femmes peuvent faire la différence ?
  • Izuna, n’es-tu pas lié à Tōka ?
  • Je ne vois pas de quoi tu parles…
  • Peu importe, tu la fréquentes. Tu connais ses capacités. Pourquoi douter de l’incapacité des femmes, si deux d’entre elles ont prouvé le contraire ?

Izuna avait rejoint Kakashi au poste de surveillance. Un territoire important puisqu’il permettait l’accès au haut-plateau qui surplombait le village. C’était l’un des points névralgiques les plus importants de la région, et était par conséquent surveillé de jour comme de nuit.

L’ennemi savait le village en difficulté. Depuis la première offensive commandée par le shōgun, le village n’avait cessé de s’affaiblir. L’absence de ses fondateurs était devenue une aubaine pour bien des clans.

 

En cette fin d’après-midi, les troupes d’Izuna venaient renforcer celles de Kakashi. L’Uchiha, de marbre à ses débuts, avait fini par s’intégrer. Désormais, il compte de nombreux amis parmi les autres clans. Kakashi en faisait partie. Sur le champ de bataille, leurs styles se ressemblaient quelque peu. Alors, les deux hommes avaient pris du temps pour s’entraîner et créer des enchaînements martiaux à deux.

  • La nuit promet d’être calme.
  • Je ne crois pas. Ce calme me paraît suspect.
  • Les rondes n’ont pourtant rien dévoilé.
  • Apelle tes chiens, alors.
  • Mon flair est suffisant.
  • Est-il aussi puissant que celui des Inuzuka ? L’interrogea-t-il, taquin.
  • M’insulterais-tu ?

Kakashi décida de prendre une petite équipe pour observer les alentours. Le ciel commençait à décliner. En cette saison automnale, le soleil peu enclin à briller en journée, disparaissait, sans demander son reste, dès la fin d’après-midi.

 

Pendant ce temps, Izuna retourna à la tente, et lisait des rapports.

  • Des civils ?

Il appela un garde.

  • Convoque le chef d’équipe qui s’est chargé de la ronde ouest précédente.

Il continuait de lire, puis s’empara d’autres rapports. Après quelques minutes, un chef d’équipe se présenta :

  • Capitaine Izuna.
  • Ah, te voilà ! Tu as rédigé ce rapport ?

Le shinobi jeta un coup d’œil au document.

  • Oui.
  • Des civils ?
  • Il y avait des civils qui campaient. C’était une grande famille.
  • Les as-tu interrogés ?
  • Non. Ils ne faisaient rien de mal. C’étaient des civils.
  • Où étaient-ils ?
  • Non loin d’ici, dans la direction du pays des Rivières.
  • Emmène ton équipe. Retournez-y, et voyez s’ils sont encore là.
  • Mais Capitaine…
  • Ne discute pas mes ordres. Nous sommes en état de guerre, tu aurais dû les interroger !
  • Pourquoi es-tu encore là ?!

Et le shinobi disparu. Izuna avait un mauvais pressentiment. Il espérait se tromper.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Elle observait sa pépinière. Toute en rondeurs, faite de bois et de verre, elle recouvrait une petite surface au milieu d’un jardin aménagé en bordure du quartier Yamanaka. À l’intérieur, des clématites tapissaient les étagères, les murs et les palissades. Des étagères de fleurs colorées, dont certaines avaient des origines étrangères. Au centre du lieu, trônait une fontaine, où était agenouillée une déité locale. À ses pieds, des fleurs de lotus.

  • Vous êtes si belles ! Je vais vous choyer !

Ino travaillait d’arrache-pied sur sa boutique depuis son arrivée au village. Le pays du feu recèle de nombreuses plantes, mais la fleuriste avait mis la main sur de véritables raretés. Des beautés venues des confins du monde. Elle les avait replantées dans un petit jardin secret de son ancienne province, les avait étudiées et incorporées dans ses décoctions médicinales et venimeuses.

Arrivant au village, elle s’était dépêchée de les mettre à l’abri, craignant de les voir disparaître. Désormais, l’héritière était la propriétaire de sa propre boutique de fleurs. Un temple floral coloré et aux senteurs harmonieuses.

 

Elle rejoignit la devanture de sa boutique. Elle notait les dernières touches à apporter, avant l’ouverture officielle.

Ino n’aimait pas l’automne. Parce qu’il faisait nuit très tôt. Et elle n’aimait pas la nuit. Ayant vécu toute sa vie dans une province forestière, elle savait les nombreux dangers que le crépuscule apportait. Les histoires d’horreur que son père lui racontait avaient tôt fait de la rendre craintive.

 

  • Très bel endroit !
  • Haaa !

Ino se retourna. Elle avait lâché son crayon et ses notes.

  • Ce n’est que moi. Je ne voulais pas vous effrayer.

Shingeku Uchiha. Le père de Botan.

  • Vous… Non, vous ne m’avez pas effrayé… Seulement surprise !
  • Est-ce que vous avez un peu de temps ? J’aimerais vous demander conseil.
  • Ohh ! Bien sûr, suivez-moi !

Elle l’invita à entrer dans sa boutique, et le guida vers le comptoir.

  • Je suis désolée, c’est encore un peu la pagaille. Je viens juste de finir d’ajuster l’arrière-boutique.

L’homme jeta un coup d’œil derrière elle.

  • En effet, c’est magnifique !
  • Merci ! Il y a encore beaucoup à faire.
  • Je vois.
  • Alors ce conseil ?
  • Oui… Hum… J’aimerais un bouquet de fleurs pour une femme qui m’est spéciale.

La blonde ne put s’empêcher d’être déçue.

  • Ressaisis-toi ! Se psalmodia-t-elle, en pensée.
  • Vous savez, la boutique n’est pas encore officiellement ouverte.
  • Je peux vous payer… Le double s’il le faut ! Aucune des femmes de mon clan n’est aussi douée que vous dans ce domaine.
  • Vous me flattez ! Je vais faire une exception. Parlez-moi de cette femme « spéciale », et je vous dirai quelles fleurs lui correspond !
  • Voyons voir… Hum… C’est une femme de caractère, à la force insoupçonnée.

Il avait dit cela en plongeant son regard de jais dans celui, céruléen, de la blonde. Il continua :

  • Elle est d’une beauté renversante, très élégante et talentueuse. Elle ne ressemble à aucune autre femme.

Elle aussi semblait absorbée par ses ténébreuses prunelles.  

  • Il est éperdument amoureux…

Ino se ressaisit, déstabilisée, comme si elle venait d’être éconduite. Après quelques instants de flottement, elle se recomposa un visage souriant, et répondit :

  • Un bouquet d’œillets de poète !
  • Euh…
  • Ne me regardez pas comme ça ! C’est la fleur de l’amour et des Dieux ! Ces fleurs symbolisent l’ardeur, le talent et la grâce.
  • Je vois, alors…
  • Je vais vous chercher ça !

Ino disparut dans l’arrière-boutique. Shingeku ne la lâchait pas du regard ; elle s’affairait, à la recherche des bourgeons pourpres. Il l’admirait, au milieu de ce paradis floral ; elle et sa chevelure d’or, ses bijoux qui cliquetaient à chaque mouvement, et sa tenue parme qui virevoltait à chaque pas.

  • Vous savez, ces fleurs ne poussent pas en automne ! Vous avez beaucoup de chance, que j’ai pu en garder quelques-unes.
  • Comment est-ce possible ?
  • J’utilise les fleurs pour faire des potions. Donc j’ai besoin de faire des expériences, afin d’avoir tout type de fleurs à ma disposition à tout moment. J’utilise des procédés particuliers pour les faire fleurir bien que ça ne soit pas leurs saisons.
  • Je comprends mieux. Peut-être devriez-vous les garder ?
  • Non ! Vous allez les offrir à votre femme !
  • Ce n’est pas…
  •  J’insiste !

Elle préparait le bouquet. En plus de la nuit, Ino n’aimait pas le silence non plus.

  • Comment se porte Botan ?
  • Très bien ! Grâce à vous !
  • Moi ?
  • Oui, vos cours… Elle les adore !
  • Je suis ravie de l’entendre ! Vous savez, Botan est intelligente. Si elle persévère, elle deviendra à coup sûr une talentueuse maîtresse des poisons ou une herboriste !
  • Haha ! Nous n’en sommes pas encore là. Je vais la laisser s’amuser encore un peu, avant de lui imposer un chemin à suivre.
  • Ne lui imposez pas ! Donnez-lui le choix !

Shingeku était bouche bée.

  • Et voilà !

Elle tendit le bouquet.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Izuna faisait les cent pas. Son équipe n’était toujours pas revenue.

  • Il fait nuit et le terrain est déjà impraticable en journée. C’est normal qu’ils prennent un peu plus de temps que prévu ! Dit un shinobi.
  • Voilà pourquoi notre territoire est éclairé et dispose de postes de gardes ! Il n’y a nulle bête qui oserait s’approcher. Et les ennemis y pensent à deux fois avant d’attaquer, répondit Izuna, furieux.

Kakashi revenait. Enfin.

  • Alors ?
  • Alors, il n’y a rien.
  • Mon équipe n’est toujours pas revenue.
  • Dans quelle direction ?
  • Le pays des Rivières.
  • Cette direction est pourtant supposée être la plus sûre. Nous avons effectué de nombreuses missions à Takumi. Si l’ennemi approche par-là, c’est qu’il nous a contourné.
  • Ou qu’il a des informations sur le village des artisans.

L’héritier Hatake se mordit le pouce avant de composer une série de mudrās et d’apposer sa paume au sol.

  • Technique d’invocation, les crocs traqueurs !

Une équipe de huit chiens apparut dans un nuage de poussière. Tous portaient l’emblème du clan Hatake. Pakkun, siégeant au sommet de la tête du massif Bull, salua son maître.

  • Dispersez-vous et soyez à l’affût du moindre bruit, de la moindre odeur.
  • Cela va de soi ! Répondit le chef canin, avant de s’élancer à son tour.

Izuna lança un parchemin à son compère.

  • Des bambous de foudre.

Le shinobi aux cheveux argentés acquiesça et disparut.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Après quelques kilomètres de courses, Pakkun se dressa subitement, attirant l’attention de son maître.

  • Pakkun ?
  • Il y a quelque chose tout près. Une odeur étrange.
  • Je la sens aussi. On dirait une odeur de sang.

Le groupe approchait la frontière du village. Au-delà, se trouvait une province sans daimyō. Quelques villages civils contrôlés par des familles aisées, profitant de la situation. Par-delà ces villages, le pays des Rivières.

 

Kakashi s’arrêta. Il grimpa sur la plus haute branche pour avoir une vue d’ensemble. Le territoire unifié avait été renforcé par la mise en place de pièges manuels, des parchemins explosifs dissimulés et des lanternes en pierres sculptées, renvoyant des ombres inquiétantes. Tout était pensé pour ralentir et repérer l’ennemi.

  • Hum… Pakkun, détectes-tu l’odeur de mes compagnons ?
  • Il y a bien une odeur humaine, mais je ne vois rien.

Le shinobi descendit et inspecta les lieux. Aucune trace. Le groupe reprit sa route.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Par-là !

Ça y est. La petite équipe se rapprochait. Les disparus étaient bien là. Assis autour d’un feu, ils semblaient blessés, mais encore capables de bouger.

 

Les chiens avaient le poil qui se dressait. En conséquence, Kakashi choisit de rester sur ses gardes.

  • Messieurs ! Appela-t-il, prudemment.

Aucun ne répondit, mais ils se tournèrent vers lui.

  • Le moment est mal choisi pour faire un pique-nique. Vous êtes attendus depuis longtemps au camp.

L’homme mit la main dans son dos, saisissant son sabre de chakra. Les gardes se levèrent. Étrangement chancelants et le regard vide.

  • Qu’est-ce que c’est ?!

La fameuse odeur de sang. Elle lui revenait en pleine face.

  • Kakashi !!

Immédiatement, il bondit en arrière avant de composer ses mudrās à une vitesse ahurissante. Il lança :

  • Technique de terre, Barrière !

Un mur à l’effigie des crocs traqueurs s’érigea, prenant de plein fouet l’explosion. Kakashi n’attendit pas. Il atteignit la branche la plus haute d’un arbre et activa son bambou de foudre.

  • Je l’ai échappé belle !
  • Oui. L’odeur de sang… Ces gardes paraissent morts, Kakashi. Mais je ne saurais dire comment ils peuvent encore se mouvoir !
  • Pakkun, rapporte toutes les informations à Izuna ! On va les retenir ici, jusqu’à l’arrivée des renforts.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Au village, tout allait pour le mieux. Seulement en apparence. Kurenaī finissait de faire la vaisselle quand la sonnette d’entrée retentit.

  • Qui cela peut-il bien être ?

Elle l’ouvrit.

Stupéfaction

 

Après quelques secondes de silence, la kunoichi se reprit. Elle offrit un sourire de façade à son hôte, silencieux, mais dont le regard semblait hurler.

  • Hiyori. Drôle de surprise.
  • Puis-je entrer ?

Et puis non, la Princesse Sarutobi n’avait pas besoin de son aval. Elle entra sans attendre de réponse.

  • Fait comme chez toi… Lança la Yuhi, sarcastique.

Naturellement, elle ôta ses sandales et alla s’asseoir à la table de la cuisine. Elle observait la décoration. La Sarutobi n’avait pas besoin de parler, Kurenaī devinait aisément ses pensées. Alors, elle prépara du thé.

  • En voyant les fleurs devant, j’ai pensé que l’intérieur serait aussi beau.

La kunoichi crispa sa main autour d’une tasse de thé. Elle souffla calmement, avant de poser le set sur le plateau.

  • Je voulais quelque chose de simple et moins encombrant.
  • Mais je suppose que tu n’es pas venue parler décoration.

La Yuhi déposa le plateau, et servit le thé. L’invitée huma l’odeur, satisfaite.

  • En effet. Je suis venue au sujet d’Asuma.
  • Je t’écoute.
  • Je ne suis pas dupe.
  • À propos de quoi ?
  • De vous deux. Vous avez une relation.
  • Non. Nous sommes simplement amis.
  • À d’autres !!

Hiyori avait crié. Kurenaī gardait son calme, malgré son étonnement.

  • Et si c’était le cas, en quoi cela serait ton problème ?
  • Asuma et moi sommes des héritiers. Nous sommes les descendants de Sasuke Sarutobi. Tu comprends ce que cela signifie ?
  • Éclaire ma lanterne.

Kurenaī gardait son calme. Toutefois, une pointe de colère menaçait d’échapper.

  • Cela signifie que vous ne pouvez pas avoir une relation amoureuse !
  • Quelle hypocrite tu fais.
  • Je ne te le permets pas !
  • Tu entres chez moi sans y être invitée. Et tu t’immisces dans des affaires qui ne te concernent pas. Pour couronner le tout, tu te donnes des airs de révolutionnaires, en te pavanant avec la Princesse Uzumaki, faisant sembler d’adhérer à ses idéaux. Le changement… Seulement quand ça t’arrange, n’est-ce pas ?

 

~ Clac ~

 

Une claque.

La joue rouge et lancinante de Kurenaī, dont le regard éberlué se muait en rage. Elle attrapa aussitôt sa main, pour lui rendre la pareille.

  • Il est déjà fiancé !

Sa main s’arrêta à quelques centimètres de sa joue.

  • Qu’as-tu dit ?!
  • J’ai dit qu’Asuma Sarutobi est déjà fiancé.
  • Tu mens !!

Hiyori était satisfaite. Elle ne pouvait empêcher son sourire.

  • Entendons-nous bien Kurenaī, je suis pour le changement. Je veux que les femmes aient plus de liberté de choix, et cela inclut l’amour. Mais je suis aussi loyale envers mon clan. Il est hors de question que mon cousin épouse une kunoichi ! S’il prend les rênes du clan un jour, que dira-t-on de lui ?! On se moquera parce qu’il aura épousé une femme qui a été souillée par l’ennemi, et qui n’a même pas de titre particulier !!
  • Qu’en est-il des rumeurs au sujet d’Izuna-Sama et Tōka-Sama ?
  • C’est différent !
  • En quoi ?!
  • Ma pauvre… Tu essayes de te comparer à Tōka ? Il y a pourtant une grande différence entre vous.
  • Je ne vois pas de différence entre nos situations.
  • C’est une kunoichi de renom, qui est également la conseillère d’un des plus grands shinobis du pays !
  • Et toi, qu’es-tu ?
  • Une simple kunoichi !

Les mots de Hiyori étaient cassants. Kurenaī se sentait humiliée et trompée.

  • Pendant tout ce temps, il n’a fait que jouer avec moi ?
  • Je verrais cela avec Asuma, lorsqu’il se réveillera.
  • Non.
  • ?!

Hiyori n’avait pas l’intention de laisser cette femme agir à sa guise.

  • Tu vas cesser de le voir. Je lui transmettrai le message moi-même. Cette comédie a assez duré. Et pour Asuma, il est grand temps qu’il épouse la femme qui lui est destinée.

Kurenaī ne bougeait plus. Ses yeux fixaient son breuvage. Elle ne réalisa même pas que l’arrogante princesse avait déserté.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Technique de feu, Balsamine !

Des balles de feu jaillirent, faisant reculer l’ennemi. Peu à peu, la forêt commençait à s’embraser.

  • Kakashi ! Tout va bien ?
  • Oui, merci !

L’héritier Hatake était blessé, mais rien de grave. Il avait bataillé seul un long moment avant de voir arriver les renforts. Izuna, lui-même, s’était déplacé.

  • Nous avons lancé l’alerte lorsque Pakkun est revenu. J’ai immédiatement reconnu ce style.
  • Ce style ?
  • Oui. Ce ne sont pas des cadavres, mais ils sont finis. Il faut les tuer, pour leurs propres saluts.
  • Je ne te suis pas.
  • Nos camarades sont damnés. Ils sont contrôlés par les Chinoike ; les maîtres du ketsuryūgan et du sang.
  • Comment ?!
  • Ils faisaient partie du pays du Feu. Nous les Uchiha, les avons contraints à fuir vers le pays de la Foudre. C’est une vieille histoire. Quoiqu’il en soit, les marionnettistes sont cachés quelque part. Surement une technique de camouflage, si tu n’arrives pas à les sentir.

Izuna hurlait des ordres. Les shinobis encerclaient peu à peu les marionnettes humaines. Il répéta les instructions sur la façon de les combattre.

 

Les guerriers déglutissaient, d’autres enrageaient. L’idée d’assassiner leurs camarades, avec qui ils avaient tissé des liens fraternels, les faisait grandement hésiter.

  • Je ne peux pas faire ça… Murmura l’un d’entre eux.

Kakashi comprenait.

  • Ils sont contrôlés et n’ont aucune chance de s’en sortir. Soit vous êtes tués, soit nous les tuons. S’ils gagnent, ils passeront nos frontières et atteindront notre village. Là où se trouvent nos femmes et nos enfants.

La détermination dans le regard, les guerriers se redressèrent prêts à en découdre. Armes, parchemins, les mains jointes, ils se préparaient. Les Chinoike dans leurs lignes de mire, ils se promettaient silencieusement de les écharper.

 

De son côté, Kakashi fit signe à ses chiens. Ils devaient débusquer les maîtres du sang sans tarder.

 

💥

  • On y va ! Hurla-t-il à ses compagnons canins.

💥💥💥💥

 

Le Hatake se faufilait à travers les explosions. La forêt prenait feu, les arbres s’écroulaient. Les marionnettes, entravées, ne pouvaient plus atteindre leurs cibles. Alors, cruellement, le sang de leurs blessures se remettait à couler abondamment, et ils finissaient par exploser devant leurs anciens camarades, sous le choc.

 

Kakashi suivait ses chiens. Sur le qui-vive, ils semblaient avoir repéré une trace. Le shinobi s’arrêta, observant les environs. Ses sens lui jouaient des tours ; entre l’odeur du roussi, les bruits d’explosions et de crépitement.

 

Du coin de l’œil, il remarqua ses chiens flairer une direction, avec ferveur. Alors, il sortit un set de shurikens et les tira.

  • ?!

Un groupe d’individus apparut. Comme si on avait retiré un voile.

  • Tu as brillamment déjoué notre technique « camouflage dans la roche ».

Kakashi se mit en position de combat, pendant que ses chiens se réunissaient à ses pieds.

  • Attendez voir… Une chevelure argentée et indisciplinée. Une tripotée de clébards. Qu’avons-nous là ? Une célébrité ! Ne serait-ce pas Kakashi l’impitoyable ?

Les Chinoike d’humeur joueurs, semblaient fascinés par leur nouvel ennemi. À cette époque, la gloire s’acquérait sur le champ de bataille : les techniques, le style, mais aussi les faits d’armes. Abattre un shinobi de grande renommée était comme une aubaine. En particulier, lorsqu’il venait d’un clan à la réputation prestigieuse.

  • Disparaissez.

Kakashi avait renvoyé ses invocations. Que cela soit des marionnettes ou les Chinoike, eux-mêmes, il avait compris qu’il ne devait en aucun cas les approcher.

  • Ils sont cinq, et maîtrisent les jutsus de sang.

Autour de lui, le feu. Pas de camarades en vue. Il doutait grandement de venir à bout du groupe. Ils avaient l’air confiants, et ne le laisseraient certainement pas se dérober étant donné le trésor qu’il représente à leurs yeux.

 

D’ailleurs, ils furent les premiers à frapper.

  • Ascension du dragon de sang ! Invoqua l’un d’entre eux.

Aussitôt, un dragon à une tête se forma. Kakashi, abasourdi, observait la façon dont le sang était attiré, provenant d’un tas de cadavres.

  • Des civils… Remarqua-t-il.

Il s’élança de branche en branche, se cachant derrière les flammes. Il testait différentes techniques sur la bête écarlate, tout en s’assurant de ne pas se fatiguer inutilement.

  • Les flammes ne lui font rien et mes armes le traversent…

Il montait de plus en plus haut sur les branches ; l’idée était d’être perdu de vue. Les Chinoike, de leur côté, s’étaient séparés. Trois d’entre eux l’avaient pris en chasse, tentant de l’approcher par tous les moyens. Les deux autres, étaient restés à distance.

 

La bête de sang rodait au sol, menaçante et plus puissante que jamais.

  • Là ! Hurla l’ennemi.

Kakashi contra miraculeusement un kunai. Son armure fit ricocher deux shurikens, mais il fut blessé par le troisième.

  • Une simple coupure.

Il s’éloigna encore un peu. Sa main droite crépita brièvement.

  • Technique de foudre, Crocs traqueurs de la bête de foudre !

La forme d’un chien de chakra s’étendit de sa main vers ses adversaires. Elle était si rapide, que Kakashi avait encore du mal à la contrôler. Elle faucha ses agresseurs, qui, pris par surprise, s’écroulèrent. Il bondit sur le dernier survivant, tranchant net son front.

 

Kakashi disparut aussitôt dans l’ombre des arbres et des flammes. Il était épuisé ; la chasse, son chakra, mais aussi l’air de plus en plus lourd et difficilement respirable.

Au loin, il apercevait la bête de sang. Le Chinoike la maintenant fermement.

  • Où est le second ?!

Le guerrier se déplaça. Il contournait la bête, tout en restant à distance. Son odorat et son ouïe étaient devenus inefficaces. Il devait désormais se focaliser sur sa vue.

  • Je dois éliminer l’autre shinobi, avant de m’occuper de celui-là…

L’air se déforma un court instant. Il entendit un sifflement à l’oreille, puis sentit une légère douleur à la joue. Rapidement, il effectua un salto arrière regagnant l’ombre d’un tronc épais. Il venait d’être touché par un shuriken. En bas, la bête de sang s’arrêta quelques secondes, avant d’entamer son ascension dans sa direction.

  • Eh merde !

Il changea de position, se révélant par la même occasion à l’ennemi.

  • Amaterasu ! Entendit-il.

Izuna avait fait son apparition. Les flammes noires se propageaient sur le corps du propriétaire de la créature ensanglantée. Le bras squelettique du Susanō s’était, quant à lui, fiché dans la bête, la faisant exploser.

 

Kakashi prit ses distances.

  • Bouh !

Surprise. Le shinobi manquant.

À peine venait-il de se stationner, que l’ennemi surgit devant lui, tirant espièglement la langue. Ses yeux pleuraient des larmes de sang. Kakashi tomba à genoux.

 

 👁️👁️

 

Un monde peint en rouge. Kakashi se trouvait agenouillé au milieu d’un lac écarlate. Il regardait autour de lui.

 

Il prêta une oreille attentive ; le crépitement d’un feu. Encore une fois, il regardait autour de lui. Là-bas. Une silhouette humanoïde. Le jeune guerrier se releva. Il se dirigea vers elle.

  • Kakashi ! Kakashi ! Kakashi ! Kakashi ! Kakashi !
  • ?!

La voix résonnait. Un écho.

  • Kakashi !! Kakashi !! Kakashi !! Kakashi !! Kakashi !!
  • Qui êtes-vous ? Qui êtes-vous ? Qui êtes-vous ? Qui êtes-vous ? Qui êtes-vous ?

La voix lui était familière. La silhouette prenait doucement la forme d’un homme, à mesure qu’il avançait. Un homme aux cheveux aussi argentés que les siens. Indisciplinés aussi. Et retenus en une queue-de-cheval basse.

  • Père ?! Père ?! Père ?! Père ?! Père ?!
  • Kakashi ! Kakashi ! Kakashi ! Kakashi ! Kakashi !

L’homme plus âgé se saisit de sa lame.

  • Le sabre de chakra blanc ?! Pensa-t-il.

Kakashi en fit de même. Il venait de comprendre qu’il se trouvait dans une illusion. Sakumo Hatake lui bondit dessus.

  • Quelle déception, tu fais ! Quelle déception, tu fais ! Quelle déception, tu fais ! Quelle déception, tu fais !
  • Ne te fatigue pas, Chinoike ! Ne te fatigue pas, Chinoike ! Ne te fatigue pas, Chinoike !

Il bondit en arrière, s’apprêtant à retourner la lame contre lui. Il se poignarda le dos de la main, espérant sortir de ce monde.

 

Une paire de ketsuryūgan émergea dans le ciel. L’illusion du patriarche Hatake disparut.

  • Ce n’est pas aussi simple. Personne ne peut échapper au ketsuryūgan !
  • C’est aussi fort que le « tsukuyomi » d’Izuna… Pensa le shinobi, amère.

Kakashi réfléchissait tout en courant. Il cherchait à se dérober du regard écarlate et scrutateur.

  • Le ketsuryūgan est aussi capable de lire mes souvenirs. Sinon comment aurait-il pu connaître mon père ? Maîtrise du sang, puissantes illusions, et capacité d’entrer dans la tête de ses ennemis. Ce clan est aussi redoutable que les Uchiha.

Le lac rouge métamorphosa en un chien à plusieurs têtes. Cette fois, Kakashi décida de tester son ninjutsu. Il composa une série de mudrās avant de se figer, les yeux écarquillés.

 

 👁️👁️

 

  • Tout va bien ?

Kakashi sortit du monde des songes. Il était couché au sol. Devant lui, Izuna se déchaînait. Il s’était débarrassé de l’invocateur de la bête ensanglantée, et faisait face au dernier Chinoike.

  • Kakashi !!

L’intéressé se releva, et sauta sur le côté. Juste à temps pour éviter une attaque de shurikens. Izuna se rapprocha de son camarade et déploya la cage thoracique du susanō.

  • Écoute-moi. Il te sait blessé et affaiblit. Il cherche à se rapprocher pour faire de toi sa marionnette. Est-ce que tu es blessé ?

Le Hatake jeta un coup d’œil à son bras et toucha sa joue. Il avait été touché avant d’être plongé dans un genjutsu.

  • Des entailles.
  • Ne les laisse pas saigner. Les Chinoike contrôlent le fer présent dans le sang.

Rapidement, Kakashi appliqua un bandage et un pansement. Il forma ensuite le mudrā du serpent ; se préparant à user d’une attaque de foudre.

  • Izuna, immobilise-le quelques instants. Je vais lancer un jutsu, mais je ne l’ai jamais utilisé en combat réel.
  • Tu veux le tester à un moment pareil ?!
  • Si ce n’est pas maintenant, alors quand ?
  • Très bien !

Et les compères débutèrent leur manœuvre. L’ennemi, bien qu’affaibli ne se dérobait pas. Cela en était presque beau. Il évitait adroitement les attaques, et jouait de l’environnement pour les désorienter. Quelques fois, il usait de sa manipulation du sang pour former des bêtes écarlates à partir du sang environnant. Les créatures n’étaient toutefois pas suffisamment fortes. Elles démontraient la fatigue et la limite de leur invocateur.

  • Kakashi, attend ! Il nous attire ailleurs !
  • Je l’ai remarqué, il essaye de nous sortir du territoire. Mais nous ne pouvons pas le laisser partir. Il est entré dans ma tête et a très certainement des informations.

Izuna, fulminait, finit par former la totalité de son armure de chakra. Le Susanō dans toute sa splendeur, s’éleva. Un guerrier Tengu*, pourvu d’un long nez et d’une paire d’ailes. À cela, un éventail à la ceinture, deux épées et un halo de feu.

  • Effrayant, pensa Kakashi.

Les gigantesques épées s’abattirent de part et d’autre sur l’ennemi, bloquant les passages. 

  • Maintenant !

Cela ne dura que quelques secondes. C’était tout ou rien. Kakashi s’élança :

  • Technique de foudre, les Mille Oiseaux !

Izuna était impressionné. Il n’avait jamais vu de techniques similaires. Les jutsus de foudre étaient réputées brèves. Voir une quantité phénoménale de chakra crépiter dans le creux de la main de son ami, le plaçait parmi les meilleurs maîtres de foudre.

 

En un éclair. Le Chinoike se prit de plein fouet le jutsu. Il cracha une rasade de sang, après avoir été violemment transpercé au cœur. Il s’écroula, le visage figé dans une douleur atroce, les yeux écarquillés.

  • Wow ! Je ne savais pas que tu avais une technique pareille ! Félicita l’Uchiha.
  • C’est une création, et elle a beaucoup de défauts…
  • Ah oui ?
  • Oui, je ne peux l’exécuter que lorsque l’ennemi est immobilisé. Et je ne peux frapper qu’en ligne droite…
  • On trouvera cert…

Un arbre s’écroula.

  • Il faut partir d’ici !
  • Non, il faut éteindre l’incendie !
  • Ne t’inquiète pas. J’ai lancé l’alerte avant de venir. Nous aurons des renforts, et eux se chargeront de récupérer les corps et d’éteindre ce feu.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

L’Izakaya était pleine à craquer. Que des hommes. Une grande majorité de shinobis. Ils brayaient, s’injuriaient, se bousculaient, se provoquaient. Parfois, quelques commentaires libidineux. En ces temps de guerre, l’homme et l’animal se côtoient.

 

Kurenaī assise seule, au fond, observait tout ce monde remuer. Elle sirotait son saké accompagné de takowasas*. Ses joues légèrement rosées, signe d’une légère ébriété.

  • Je peux m’asseoir ?
  • Non.

Ce soir, la jeune femme avait décidé d’être désagréable. Cela faisait parfois du bien, de laisser échapper sa frustration sur le premier venu.

  • Je n’aurais pas pensé que l’unique kunoichi parmi les Yuhi serait si mordante.
  • Ce soir… J’ai envie d’être seule.
  • Tu ne l’es pas.

Le mystérieux inconnu s’assit en face d’elle, malgré tout.

  • Tu es accompagné de tes sombres pensées.
  • Tire-toi.

Kurenaī releva la tête. Un homme brun aux cheveux courts et bouclés.

  • Qui est-ce ? Se demanda-t-elle.

Finalement, elle n’était pas légèrement enivrée. Sa vision voilée et ses mots si prompts à s’évader. L’homme servit du saké et bu dans la coupelle de Kurenaī.

  • Je t’en prie…
  • Merci ! Lui répondit-il, malicieusement.
  • Qui es-tu ?
  • Personne. Si tu me disais ce qui n’allait pas, Kurenaī ?

Elle n’arrivait plus à penser non plus. Peut-être était-ce l’occasion de tout lâcher, une bonne fois pour toutes ?

  • Je n’aime pas les femmes…
  • Et moi qui croyais que c’était un chagrin d’amour !
  • Elles s’immiscent dans mes affaires et essayent de me contr… Hic… Contrôler.
  • Je n’aime pas les hommes…
  • Alors qu’aimes-tu ?
  • La ferme !

Il se servit à nouveau une coupelle, et reposa son dos contre la chaise. Il était tout ouï.

  • Donne-moi ça !

Elle lui arracha la boisson des mains, dont une partie se répandit sur la table.

  • Les hommes ne sont pas fiables…
  • Est-ce en rapport avec Asuma ?
  • ?! Comm… Comment… Hic…
  • J’ai de bons yeux.

Et puis fichtre. Elle décida de tout déballer. Après tout, aucun des deux ne s’en souviendrait.

  • Asuma a une fiancée… Il s’est joué de moi…
  • Je n’en crois pas un mot. Ça se saurait.
  • Qui t’a dit ça ?
  • Sa chère cousine, la révolutionnaire…

Il rit. Il ne la savait pas si sarcastique. Peut-être était-ce une particularité qu’elle laissait entrevoir que lorsqu’elle s’enivrait ?

  • Tu sais, même si les habitants tendent à changer, il existe encore beaucoup de préjugés et des personnes peu enclines à évoluer.
  • Une relation avec un héritier peut être vue comme une insulte pour certains clans. Les Sarutobi sont aussi grands que les Senju ou les Uchiha. Les relations publiques et les mariages sont très encadrés.
  • Regarde donc la princesse Uzumaki. Penses-tu qu’elle aurait pu approcher Hashirama-Sama si elle n’avait été la fille d’Ashina-Sama ?

Elle avait perdu le fil. Son esprit embrumé ne pouvait suivre une conversation constructive.

  • Je m’en fiche ! Il m’a menti ! Et cette…. Hic… Guenon…  Hic… N’est qu’une sale… Hy…

L’homme se releva rapidement, retenant la jeune femme, qui dégoupilla au sol. Dans le bar, on en fit peu cas. Des ivrognes criards, odorants, violents, la jeune femme n’était pas une exception.

Son compagnon de beuverie jugea qu’il était temps pour elle de rentrer. Aussi, après l’avoir aidé à se nettoyer le visage et les mains, la porta sur son dos et entama son chemin vers le quartier Yuhi.

 

Le village était vivace. La faute à la guerre, où les shinobis partaient et revenaient sans cesse. L’hôpital et les brasseries étaient les lieux les plus fréquentés.

Kurenaī somnolait sur l’épaule de son ami.

  • Hic…
  • Si tu as envie de vomir, tu me le dis ! Ne me vomis pas dessus !
  • T’en fais... Hic… Pas !

Après plusieurs minutes de marche, le duo arrivait enfin devant la maison de la jeune femme. Ils entrèrent. Il la déposa au sol, avant de fouiller les placards, à la recherche d’un futon*. Il le déplia et l’installa dans le salon. Enfin, il aida sa compagne à se mettre dedans, avant de filer en cuisine.

 

Ce soir, Kurenaī s’endormait. Son esprit restait perturbé et focalisé sur Asuma et Hiyori. Sa conversation avec la Princesse Sarutobi ne cessait de la tourmenter. Et son imagination mettait en scène Asuma, dans une histoire digne d’un conte théâtrale. Des rebondissements, elle lui en donnera, et dès son retour du royaume des rêves.

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CHAPITRE XXII

LA CITÉ PROVIDENTIELLE.

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Dans le chapitre précédent

Le village ne s’avoue pas vaincu,

Ses hommes sombrent, ses femmes luttent.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Noble et pure. C’est ainsi qu’on qualifiait la ville d’Hakurei ; la cité blanche, fief du daimyō Minamoto. Ses remparts, ses pavés, ses maisons, ses édifices ; tout n’était qu’élégance.

 

Les shinobis voyageurs en contemplation, étaient éblouis par la beauté des lieux. Les passants ne leur prêtaient aucune attention. Seule, Asatsuyu semblait les charmer. Cette dernière gardait les bras croisés ; les larges manches de son kimono voilaient efficacement les accrocs et les traces de sang.

  • Regardez… L’emblème des Hyūga.

Le leader Nara semblait alerte. Il répondit :

  • Il nous faut rencontrer le seigneur de cette province avant que ce clan ne se mette en travers de notre route.
  • Ça va être difficile. Les Hyūga sont les protecteurs du daimyō, répondit Madara, sceptique.

Le groupe entra dans une maison de thé.

  • Peut-être devrions-nous nous séparer ? Suggéra Hashirama.
  • Pas encore. Avant, nous devons convenir d’une stratégie et agir prudemment. Notre voyage n’a pas été de tout repos, et je me fais du souci pour le village.
  • Souhaitez-vous que je me retire pour votre village ?
  • Non Asatsuyu, nous avons besoin de vous ici. Face aux Hyūga, vous ne serez pas de trop.

Le quatuor avait vécu des pénibles péripéties à travers la moitié du pays. Le village, comme une tour d’ivoire, les empêchait de prendre pleinement conscience de la situation. Le pays avait beau être en feu, ils constataient avec amertume, que les premières victimes étaient les habitants.  

Ici, à Hakurei, les citadins semblaient vivre dans leur bulle. La guerre et ses conséquences ? Ils ne les voyaient même pas. Tout était abondant. Tout était somptuosité. Tout était majestueux.

  • Shikaku-Sama, n’avons-nous pas guidé certains villageois vers cette province ? Interrogea le Senju.
  • Oui. Mais de toute évidence, cette région n’accueille que les personnes les plus aisées…
  • Peut-être que ce daimyō n’est pas ce qu’il semble être ?
  • De toute façon, c’est notre seule chance. On devra faire avec.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

 

 

Non loin de la maison de thé, dans une petite ruelle.

  • J’ai identifié le leader Uchiha. Quant à celui à la longue chevelure brune, c’est Hashirama Senju.
  • Alors les rumeurs sont fondées…

L’un des deux se détourna.

  • Continue ta surveillance. S’ils essayent d’approcher le château, fais-le-moi savoir.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Le château d’Hakurei était moins imposant que celui de la capitale. Il était construit en bois et s’érigeait sur six étages. Là aussi, tout était immaculé, jusqu’à ses toitures. À l’intérieur, une multitude de pièces, de couloirs et de jardins. Des sous-sols aussi. Le clan Hyūga avait fait construire un véritable labyrinthe souterrain couvrant la ville et se développant vers l’extérieur. Tout avait été pensé pour sécuriser la ville et ses habitants.

 

Au sommet, une seule pièce. Elle jouait le rôle de la forteresse de solitude pour le maître des lieux. Minamoto aimait à se retirer de temps à autre, pour s’entendre penser.

Devant la fenêtre, était posé un guzheng*, et au centre de la pièce, une table, des pinceaux et des rouleaux. La calligraphie était l’une de ses activités favorites. Enfin, dans un coin, une simple table et deux zabutons allongés.

  • Genjū, ce thé est exquis. Vous remercierez votre épouse.
  • Certainement, Minamoto-Sama.

Un moment de quiétude de moins en moins fréquent. L’homme d’état et son invité sirotaient du thé tout en discutant de sujets légers. Dans cette pièce, les affaires politiques n’y avaient pas leur place.

Un serviteur s’approcha de Genjū. Il lui murmura à l’oreille.

  • Excusez-moi, dit-il à l’adresse du daimyō.
  • Faites donc !

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Asatsuyu avait troqué sa tenue pour un kimono encore plus somptueux. Elle ressemblait à une immortelle des vieilles légendes de son pays. Avec sa coiffe d’argent et ses voiles translucides qui lui ceinturaient les bras ; sa tenue immaculée cadrait parfaitement avec le paysage et ses habitants. On ne voyait qu’elle.

 

Elle se promenait, comme à son habitude, pas nonchalants et ombrelle tournoyante au-dessus de sa tête. Après un temps, elle fit halte devant un bâtiment. Il n’y avait personne, mais elle captait du mouvement à l’intérieur.

  • Un théâtre…

Curieuse, elle entra. Ses pas la guidèrent vers une large pièce fastueusement ornée. Au fond, la scénographie d’un château, devant lequel s’agitaient des acteurs. Le ninjutsu était utilisé à des fins distractives.

 

Les ochayas de la capitale faisaient pâle figure devant tant de magnificence. Son cœur rata un battement ; Asatsuyu était conquise.

Elle flâna, slalomant entre les rangs, n’oubliant pas de zyeuter les spectateurs ; elle faisait semblant de chercher une place avant de se diriger vers les balcons. L’audience debout, riait et s’émerveillait devant la tragédie.

 

Les acteurs richement vêtus et excessivement maquillés, reprenaient les traits, si particuliers, de la famille Hyūga. Un éventail à la main, ils paradaient, défaisant leurs ennemis ridiculement accoutrés et impuissants.

  • Ils sont d’une arrogance… Pensa la jeune femme.

Bonne comédienne, elle riait et se révoltait en même temps que la foule. Du coin de l’œil, elle localisa un homme, qui semblait ne pas vouloir la lâcher du regard.

  • Il ne ressemble pas à un Hyūga. Qui est-ce ? Devrais-je lui secouer les puces ?

Son cœur vacillait. L’euphorie de la foule donnait des idées à la kunoichi. Elle s’éclipsa.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Madara s’était délesté de son armure, elle avait subi de larges dégâts. Accompagné par Shikaku, ils parcouraient les toits, à la recherche d’un moyen efficace et rapide pour atteindre le seigneur d’Hakurei. 

  • Finalement, il n’y a pas de village Hyūga. Ce clan a son propre quartier dans cette ville.
  • Autant dire qu’il s’agit du fief du daimyō et des Hyūga…
  • Hum… Je ne vois pas comment déjouer le byakugan sans aller au front.
  • Peut-être… Nous pourrions tenter de leur parler ?

Madara rit.

  • Pensez-vous qu’ils se sont hissés à la tête d’une province par la seule force de la parole ? Ils sont si suffisants…

Le sang de l’Uchiha bouillonnait. Enfant, on lui enseigna l’histoire de son clan, si fier et puissant. Les Uchiha étaient les descendants d’un sage, maître d’une pupille unique, le rinnegan. Et le sharingan serait né de cet œil légendaire. 

 

Depuis les temps immémoriaux, la prunelle écarlate était dépeinte comme l’ennemie de l’œil blanc. Postérieurement, les Hyūga se persuadèrent d’être les héritiers de divinités célestes, vivant dans les cieux. Leur héritage, le byakugan, était un don de clairvoyance. Au contraire, les Uchiha étaient les descendants d’êtres démoniaques, condamnés à errer dans les affres de l’agonie. Le sharingan, serait, selon eux, l’œil dément, parfait contraire de leur dōjutsu.

  • Tsk…
  • Madara-Sama ?

Madara abhorrait ce clan. Il rêvait de leur faire ravaler leur arrogance. Les Uchiha et les Hyūga s’étaient déjà affrontés des siècles auparavant. Lui-même n’avait jamais rencontré l’un d’eux. Ils n’étaient plus que des légendes et des racontars. Malgré tout, il ne pouvait empêcher son animosité de s’exprimer.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Hashirama se dirigeait vers les portes du château. Cette fois, son armure, son rouleau contre son dos, et l’emblème Senju sur son front.

On ne faisait pas attention à lui. Des hommes en armures, il y en avait. Alors peut-être le pensait-on vassal du seigneur provincial ? C’est avec cette hypothèse qu’il avançait, résolu.

  • Halte !

Il fronça les sourcils, abandonnant ce postulat. Les gardes n’avaient pas l’air de le reconnaître comme l’un d’eux. Pire, ils semblaient fixer son bandeau.

 Le jeune leader soupira avant de faire demi-tour. Puis non, il décida de jouer la carte de l’honnêteté. Il revint sur ses pas et clama :

  • Je suis Hashirama Senju. J’aimerais m’entretenir avec le Daimyō Minamoto !

Les lances croisées l’empêchant de faire un pas de plus, se soulevèrent pour se mettre en position d’attaque. D’autres gardes en firent de même. Peu à peu, on l’encerclait. Ce dernier demeurait calme, faisant lentement circuler son chakra à travers ses bras. Il songeait à forcer le passage.

 

Puis quelques minutes plus tard, un homme en kimono blanc tomba gracieusement des cieux, juste derrière lui. Des veines gonflées parcouraient la périphérie de ses yeux ; la caractéristique de l’activation du byakugan. Ses longs cheveux bruns au vent et un éventail à la ceinture. Il se mit en position de combat, ses index et majeurs pointant dans sa direction.

 

Le Senju se tourna, prêt à contrer. Malheureusement pour lui, le noble frappa ses tenketsus* situés aux avant-bras, coupant court à ses projets.

  • Soumettez-vous ! Ordonna-t-il.
  • Que… Que m’avez-vous fait ?!

Hashirama avait posé un genou à terre. Il ne sentait plus ses bras.

  • Vous voyagez au côté d’un Uchiha. Ne vous a-t-il pas briefé sur notre façon de combattre ?
  • Je…
  • Soumettez-vous.

Le regard d’Hashirama s’obscurcit. Il n’aimait guère être sous-estimé. Ce byakugan le fixait d’un air dédaigneux. Soudain, le Hyūga fit un pas en arrière, il lui sembla entrevoir un changement dans son chakra.

  • Qu’est-…
  • Guidez-moi jusqu’au maître Minamoto. Vous êtes ses protecteurs. Je ne suis pas venu en ennemi.  Si vous savez qui je suis, alors vous devriez savoir ce que j’ai accompli dernièrement.

Les gardes s’approchèrent, plus agressifs. Le noble se reprit.

  • Soumettez-vous.

Ses byakugans continuaient de disséquer le système circulatoire de son chakra.

  • Qu’est-ce que c’est que ça ?! Son chakra s’accroît et son visage…Ces tatouages…
  • Soumettez-vous !! Hurla-t-il, agacé.

Finalement, Hashirama finit par céder. Il décida de se rendre.

  • Appelez votre maître. Si vous ne voulez pas me guider vers votre daimyō, alors menez-moi à votre chef de clan.

Le dōjutsu blanc disparut. L’homme sourit narquoisement, il saisit son éventail et le déplia.

  • Je suis Hyūga Genjū, maître du clan.
  •  ?!
  • Emmenez-le aux geôles.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Nous étions suivis depuis le début.
  • Il n’y avait aucun Hyūga. Leur chakra est spécifique.
  • Hashirama-Sama, les Hyūga contrôlent d’autres petits clans, ainsi que des familles bourgeoises. Au théâtre, j’étais surveillée par un simple civil. Il n’est pas étonnant que nous n’ayons rien vu…

Madara se sentait humilié. Il en voulait à son meilleur ami.

  • Pourquoi t’es-tu laissé capturer ?!
  • Nous nous sommes aussi laissés…  

Le regard noir de l’Uchiha fit taire la jeune femme. Le Nara, l’esprit absent, étudiait les menottes.

  • Ne sommes-nous pas dans le château ?
  • Dans la mauvaise partie !!
  • Écoute, nous ne resterons pas ici éternellement…
  • Hashirama-Sama, c’était un faux mouvement de votre part.

Shikaku reprit ses esprits, il repensait à la stratégie initiale.

  • Votre tâche était simplement de voir si vous étiez capable d’entrer dans le château. Dès lors que les gardes vous ont refusé l’accès, vous auriez dû faire demi-tour.
  • Je ne suis pas en faute ! Ils savent que nous sommes ici, et étant donné nos statuts, ils ne nous laisseront pas croupir ici sans discuter.
  • Puis… Vous vous êtes rendus aussi.
  • Parce que vous avez été arrêté. Aucun de nous n’a pensé que vous aviez été battu. Nous n’avions pas d’autre choix que de suivre votre idée.

Asatsuyu le trouvait attendrissant. Elle se demandait, sincèrement, comment le guerrier avait pu atteindre le sommet de son clan. L’honnêteté n’était pas une qualité en ces temps conflictuels, et certainement pas pour un leader de sa trempe. Elle décida d’éclaircir la situation.

  • Hashirama-Sama… Tout ce que nous savons de ce daimyō est qu’il est ouvertement contre la politique de Bonjin.
  • Oui, et alors ?
  • Et alors, nous ne savons pas ce qu’il pense du village. Il est tout à fait possible qu’il nous considère comme une menace.
  • Je n’avais pas réfléchi à cela.
  • C’est pourquoi nous sommes là !! Lâcha Madara.

Hashirama se replia. Il s’assit au sol, regardant ses menottes. Il tenta de les briser.

  • Ce ne sont pas des menottes ordinaires. Regardez les inscriptions.
  • C’est une technique de scellement. Je connais ça.

Asatsuyu avait dit cela en scrutant Madara. Ce dernier détourna le regard.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Des bruits de pas.

 

Alors que le groupe somnolait, il se releva, l’air digne. Depuis combien de temps s’encroûtaient-ils ici ?

Les gardiens du château entrèrent dans les geôles et se dirigèrent vers les prisonniers. Un homme apparut à leur suite ; Hyūga Genjū. Les shinobis l’observaient avec une envie de meurtre non dissimulée.

  • Pour des guerriers venus discuter, je vous trouve bien agressifs.

Si Madara pouvait activer son sharingan, le fou serait déjà en train de brûler sous les flammes de l’Amateratsu. Asatsuyu s’imaginait lui arracher les yeux, et Shikaku se figurait l’étrangler avec sa propre ombre. Même Hashirama se le représentait avec un visage défiguré. Décidément, ce Hyūga ne faisait pas l’unanimité.

  • Vous nous avez humiliés et emprisonnés, sans nous laisser une chance de nous défendre.

Shikaku Nara s’approcha. Il se pensait le seul habile à le raisonner.

  • Et vous êtes ?
  • Vous avez des espions partout dans la ville, et vous n’êtes pas capable de mettre un nom sur mon visage ?
  • Déclinez votre identité.
  • Je suis Shikaku, chef du clan Nara.
  • Nara ?
  • Ça ne me dit rien.
  • Cessons de jouer à ce jeu. Nous ne sommes pas ici pour guerroyer. Et vous le savez. Vous vous comblez de nous garder enfermés. Avez-vous seulement parlé au daimyō de notre présence, ici ?

Le noble fit signe à ses gardes. L’un d’eux ouvrit la cellule. Genjū activa son byakugan et entra.

  • Je vous écoute.
  • Sous la menace du byakugan ?
  • Les démons discutent avec leur sharingans apparent, non ?

Madara grogna, il se jura intérieurement de le détruire à la première occasion. Shikaku tenta de calmer l’hostilité.

  • Nous disposons de peu de temps, notre village est sous le coup d’attaques persistantes. Alors, Hyūga-Sama, offrez-nous une audience avec votre maître.

Shikaku s’agenouilla, incitant silencieusement ses collègues à faire de même. Asatsuyu fut la première à comprendre ; elle se courba. Puis ce fut au tour d’Hashirama. Seul Madara demeurait debout.

  • Je ne ploierai pas.
  • Pas même pour votre village ?
  • Vous êtes si orgueilleux. Que gagnez-vous à ce jeu ?
  • La satisfaction.

Les yeux exorbités, la mâchoire serrée, l’Uchiha était sur le point d’exploser. Rapide, Hashirama se releva et lui fit s’incliner la tête.

  • Qu’est-ce qu… !!
  • S’il vous plaît ! Implora le Senju.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Shikaku, Madara, Hashirama et Asatsuyu, menottes aux poignets, étaient guidés à travers le château. Un embrouillamini.

 

Le Nara chuchota :

  • Il essaye de nous désorienter.
  • Tsk…

Après plusieurs minutes de marche et un chemin dédaléen interminable, ils arrivèrent devant de lourdes portes.

  • Derrière, se trouve le seigneur de cette province, Minamoto-Sama. Si vous tenez à ce qu’il prête attention à vos mots, je vous conseille de vous montrer respectueux.

Il avait dit cela en activant son dōjutsu. Une menace.

  • Avez-vous l’intention de nous présenter ainsi ? Questionna le Nara.
  • Évidemment. Les Hyūga protègent sa seigneurie. Aucun d’entre vous ne l’approchera. Aucun d’entre vous ne pourra user de son chakra en sa présence.

Alors qu’Hashirama allait protester, Asatsuyu murmura :

  • Non, Hashirama-Sama. Endurez cela encore un peu, nous sommes près du but.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Un vieil homme aux longs cheveux blancs. Son visage ridé était empreint de sagesse. Ses sourcils broussailleux, tout aussi immaculés, se fronçaient par intermittence. Il brossait sa longue barbe blanche tout en examinant son qipan*.

  • Un joueur de weiqi*… Pensa Shikaku.

Le groupe plia l’échine, malgré lui.

  • Seigneur Minamoto.

L’ancien, absorbé par son jeu releva la tête. Il haussa un sourcil devant les prisonniers.

  • Genjū, qu’est-ce donc ?

Le Hyūga sourit. Il s’éventa.

  • Hashirama Senju, Madara Uchiha et leurs serviteurs.

Ils luttaient, ils serraient les dents. Même menottés, les shinobis restaient des menaces. Après tout, leurs arts ne s’arrêtent pas à la manipulation du chakra. Hashirama, lui-même, songeait à tout détruire. Mais les paroles d’Asatsuyu l’aidaient à rester calme.

  • Pourquoi sont-ils ainsi ligotés ?
  • Pour votre sécurité, maître.

Minamoto se releva. Il marchait devant les captifs et s’arrêta devant Shikaku.

  • Des serviteurs, hum ?
  • Oui, maître.
  • Pourtant, les Nara sont loin d’en être.

Genjū demeura silencieux devant le regard sévère du maître des lieux.

  • Libérez-les.
  • Mais Mina…
  • Faites ce que je vous demande, Genjū.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Les fondateurs, Shikaku et Asatsuyu avaient été invités à la table du daimyō. Ils buvaient silencieusement un thé inédit. Chacun ruminait ses pensées ; le village, le voyage, les rencontres, le village, les Hyūga, le daimyō, le village. Le cœur n’était pas à la dégustation…

  • Maître Minamoto… Nous sommes venus à votre rencontre…

L’ancêtre l’interrompu d’un geste de la main. Il appela un serviteur auquel il confia une tâche. Aussitôt, la pièce se vida de ses servants et de ses cuirassés, ne laissant plus que Genjū et le groupe. Les shinobis se regardèrent interloqués.

  • Comme vous le savez sûrement, les Hyūga contrôlent la ville. Même s’il y a peu d’espions, il est préférable de toujours prendre des précautions.

Genjū restait debout non loin de Minamoto. Ses byakugans sondaient les alentours.

  • Êtes-vous menacé par le shōgun ? Interrogea Hashirama.
  • Aucune menace officielle. Toutefois, deux de mes confrères ont perdu la vie récemment.
  • Nous en avons entendu parler. C’est pourquoi nous sommes venus vous voir.

Shikaku Nara discernait beaucoup d’humanité en lui, malgré ce qu’il a pu en penser.

  • Je m’en doute bien.

 

Hashirama entreprit de conter l’épopée du village ; ses débuts, ses difficultés, ses ennemis. Le jeune leader avait tout d’un griot. Minamoto, qui dégustait son thé, avait fini par s’arrêter. Les yeux brillants, et le sourire aux lèvres, il buvait ses paroles. Après un moment, il s’esclaffa :

  • Fascinant !
  • Pas vraiment, notre village est en danger.

L’Uchiha, lui, avait un don pour briser les moments magnétiques.

  • Oui, je l’entends Uchiha-Sama. Mais pour beaucoup de monde ce village ninja n’était que légende… Et pour d’autres, une rumeur propagée par le shōgun.
  • Pourtant, nous sommes bien en guerre.
  • Ici, il n’y a pas de guerre.
  • Voilà pourquoi Hakurei semble à part.
  • Exactement. Les Hyūga et nos vassaux font un excellent travail, n’est-ce pas ?
  • Pourquoi cacher la vérité ?
  • Il y a beaucoup d’enfants et de femmes ici. Je ne souhaite que les protéger.

Hashirama rit à cette phrase. Finalement, il n’était pas le seul fou. Le vieil homme continua :

  • J’ai connu Sasuke-Sama dans ma jeunesse.
  • Vraiment ?! Lâcha le Senju.
  • Oui, mais il ne se souvient probablement pas de moi ! J’étais un jeune samurai et je me battais à ses côtés pour libérer une province. Lui, était déjà chef de clan !
  • Alors vous étiez un combattant ? Demanda Hashirama, incrédule.
  • Hahaha ! Je ne suis pas né seigneur, je le suis devenu.
  • Comme c’est impressionnant !
  • Ma grande sœur et moi étions les héritiers d’un petit dōjō en ruine. J’ai été appelé à rejoindre les troupes de ma province. À l’époque, nous n’avions pas le choix. J’y suis allé à reculons. Cependant, mes prouesses m’ont permis de grimper les échelons, au point où j’ai finalement été adopté par un seigneur.

Il regardait Hashirama et Madara avec bienveillance. Aussi loin que sa mémoire lui permît de se souvenir, les deux clans n’ont jamais eu la moindre chance de réconciliation. Ils étaient trop différents et rancuniers. Voir les deux guerriers, côte à côte, lui donnait l’espoir, que le pays du Feu était peut-être sur la voie de la guérison.

  • Que pensez-vous du village ? Questionna l’unique femme.

Il revint à la réalité. L’observant, il devina aisément qu’elle était étrangère. Ses yeux bleus, comme les océans, ne pouvaient appartenir à un pays aussi fougueux. Il répondit, franchement :

  • C’est un regroupement de clans. Je comprends que Bonjin-Sama se sente menacé.

 

Silence.

 

  • Mais unifier les clans est un excellent projet. Le pays s’en portera bien mieux. D’après les clans que vous avez énumérés, certains étaient de véritables ennemis jurés.
  • Ça ne fait pas l’unanimité…
  • Je ne pense pas que ça soit le cas. En fait, il y a beaucoup de clans dépendants du shōgun et de ses daimyōs. Que cela soit une question d’argent ou de protection, Bonjin-Sama a des arguments. Moi-même, j’ai nombre de clans loyaux et ils ne font pas partie de votre village.
  • Toutefois, avec Sasuke-Sama à vos côtés, j’ai bon espoir. Il avait toujours à cœur de protéger les plus démunis avant toute chose. C’est un grand homme, pour qui j’ai beaucoup d’égards. S’il fait partie de votre village, alors c’est de bon augure.

Shikaku réfléchissait. Il s’interrogeait sur les risques qu’ils encourraient s’il venait à révéler ses plans. Il décida de le tester.

  • Sur notre route, nous avons croisé des sans-abris. Nous les avons fait entrer dans votre région.
  • Vous ne les trouverez pas ici, indiqua Genjū.
  • Où se trouvent-ils ?
  • Dans un village minier non loin d’ici. Nous ne sommes pas inhumains. Mais comprenez qu’ils ne peuvent pas venir à Hakurei.

Shikaku hocha la tête.

  • Minamoto-Sama a une confiance totale en Genjū. Est-il seulement mis au courant des événements ou ce Hyūga n’en fait qu’à sa tête ?

Madara semblait avoir compris le stratagème de son compère.

  • Minamoto-Sama, avez-vous l’intention de vous défendre face au shōgun ?

Mais contrairement au Nara, l’Uchiha préférait mettre les pieds dans le plat. Il n’y a rien de mieux que de percevoir les réactions naturelles, même si elles ne durent qu’un instant. Le daimyō écarquilla brièvement les yeux, avant de lui offrir un sourire.

  • J’ai l’intention de me défendre. Ne le savez-vous pas, que je dispose de milliers d’hommes ?
  • En effet. Mais jusqu’ici, malgré les morts des autres seigneurs, vous n’avez pris aucune initiative.
  • Parce que aucune ne s’est présentée.
  • Mais vous avez quelque chose à m’offrir, n’est-ce pas ?

Le Nara déglutit. Les joueurs de weiqi étaient de fins stratèges. L’Uchiha était sur le point d’activer ses sharingans, lorsqu’il déclara :

  • Nous avons un plan.

Stupéfaction. Madara se tourna vers lui, le regard sévère. Asatsuyu soupira, sentant venir la dispute.

  • Je vous écoute.
  • Vous n’entendrez rien puisque nous n’avons aucune garantie que vous ne vous retournerez pas contre nous ! Rugit le détenteur du sharingan.
  • Vous êtes pourtant parvenu jusqu’ici pour me rencontrer.
  • Montrez-moi vos souvenirs !

Les sharingans activés avaient tôt fait mettre en garde Genjū. Ce dernier s’élança avant d’être stoppé net, par son seigneur.

  • Tout va bien, Genjū. Je me soumettrais aux sharingans à une seule condition.
  • Maître !!! Vous ne pouvez pas vous infliger ça !!

Un regard sévère. Le Hyūga ne décolérait pas, mais accepta la décision.

  • Uchiha…
  • Je n’ai pas l’intention de tuer Minamoto-Sama, mais vous…
  • Madara !! Gronda son ami d’enfance.
  • Uchiha-Sama, lorsque je vous aurais montré mes souvenirs, vous devrez en faire de même. Je veux voir votre village.
  • Cela me paraît acceptable, répondit-il, après avoir reçu l’aval de Shikaku.

Madara se déplaça près de l’ancêtre. Il lui expliqua la façon dont il procède. Intérieurement, le guerrier se maudissait d’avoir fait cette proposition. Ses yeux le faisaient beaucoup souffrir dernièrement.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Je n’en crois pas mes yeux…
  • Le sharingan est l’œil de l’illusion, maître. Ne croyez pas ce qu’il vous a montré !
  • Calmez-vous, Genjū.

Madara était satisfait de la réaction du Hyūga. Il se promettait de lui faire ravaler ses paroles et ses actes plus tard.

 

Shikaku décida de révéler leur plan au daimyō… Seulement les grandes lignes. Il devait s’assurer que l’homme s’engagerait complétement avec eux.

  • Maître Minamoto, avant de venir à vous, nous avons rencontré Bonjin à la capitale.
  • Hum… Et comment vous en êtes-vous sortis ?
  • Assez facilement… Lâcha Madara, sourire en coin, éclatant d’arrogance.
  • Hahaha ! Je n’en attendais pas moins de deux légendes comme vous !

L’atmosphère se détendait enfin. Le Hyūga retourna à sa tâche de surveillance, pendant que le groupe narrait ses exploits et se moquait éperdument du monarque.

  • Connaissant ce jeunot, il a dû se sentir terriblement humilié.
  • Vous ne croyez pas si bien dire, il nous a envoyé les Chinoike aux trousses.
  • Ch… Chinoike ?!
  • Oui, Hyūga-Sama. L’autre œil magique ! Pouffa l’unique kunoichi.
  • Nous les avons éradiqués… Je ne suis pas sûr que les Hyūga auraient fait mieux, provoqua l’Uchiha.

Comme attendu, les Hyūga et les Uchiha étaient comme chien et chat. Ils se tiraient dans les pattes à la moindre occasion.

  • Parlez-moi de ce plan, demanda Minamoto.
  • Notre plan est simple. Il s’agit de faire de vous le nouveau shōgun du pays.

Shikaku avait dit cela en regardant le vieil homme dans les yeux. Il fut satisfait de sa réaction, elle était celle espérée.

  • Sh… Shōgun ? Moi ?
  • Oui, vous.

 

Silence.

 

Minamoto était un homme du peuple. Ayant grandi dans une famille modeste avant de s’engager dans l’armée, il n’avait jamais oublié ses racines. Hakurei était la preuve qu’il demeurait à l’écoute de ses gens, et qu’il s’engagera à leur offrir le meilleur.

 

Shikaku sourit avant de reprendre.

  • Pour être honnête, je ne savais pas quel type de personne, vous seriez. Je vous imaginais aisément comme un noble incapable d’entendre ou de comprendre le peuple.
  • Et je ne vous en veux pas. Le shōgun et ses ministres n’ont jamais donné le bon exemple…
  • Et vous pensez que je serais capable de fédérer tout un pays ?
  • Vous avez une province sous vos ordres, qui malgré votre défiance envers le shōgun, vous est restée fidèle.
  • Votre plan ne peut pas être limité qu’à cela, n’est-ce pas ?
  • En effet. Nous souhaitons la reconnaissance de notre village.
  • Un village ninja, caché, qui demeura dans l’ombre du shōgun.
  • Je vois. Les samurais en garant de la justice, et vous, ninjas, en silencieux soldats de l’ombre.

Shikaku hocha la tête.

  • Nos domaines resteront inchangés : assassinats, espionnage, sabotages, etc. Mais nous ne serons plus mercenaires. Nous servirons le peuple du pays du Feu, dans l’ombre. Notre pouvoir sera centralisé au sein de notre village, et nous subsisterons sous votre juridiction.
  • Hum…

Le daimyō étudiait silencieusement le plan. Il brossait sa barbe, nonchalamment. Après quelques minutes de réflexion, il dit :

  • Centraliser le pouvoir shinobi en un seul endroit me parait problématique.
  • Pourquoi ?
  • Les provinces sont actuellement sous l’autorité des daimyōs, et de clans ninjas. Les shinobis jouent un rôle de protecteurs et d’hommes à tout faire pour les hommes de pouvoirs.
  • En effet. C’est pour cela que nous, shinobis, ne souhaitons plus être considérés comme mercenaires.
  • Que restera-t-il dans les provinces ? Cela pourrait donner des idées aux étrangers.
  • En tant que futur shōgun, il me semble évident que vous arrêterez les guerres, n’est-ce pas ?
  • La question ne se pose pas.
  • Alors dans ce cas, il n’y aura plus ces problèmes dans les provinces, ni même à la capitale. Les clans ninjas ne se battent que lorsqu’ils sont engagés par deux ennemis. Si nous ne sommes plus mercenaires, mais le bras armé du pays, les guerres de clans cesseront.
  • Le but est d’unifier les clans ninjas et les samurais sous une seule coupe : celle du shōgun. Ainsi, nous serons capables de défendre nos gens, à l’intérieur et à l’extérieur ! Ajouta Hashirama.

Le vieil homme acquiesça, semblant convaincu. Il se tourna vers son vassal.

  • Et vous, Genjū, qu’en pensez-vous ?

L’homme scrutait les environs. Il ne se tourna pas, mais répondit naturellement :

  • Vous méritez la place de shōgun.
  • Hahaha ! Très bien, très bien ! Et qu’en est-il du village ?
  • Le plan est bon. Mais j’ai des soupçons. Par conséquent, j’ai besoin de vérifier leurs propos.
  • Fidèle à vous-même.

Le Hyūga se tourna enfin vers le groupe, son dōjutsu plus menaçant que jamais. Il n’était pas intimidé par la renommée de ces shinobis.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Votre village est sous la menace du shōgun, n’est-ce pas ?

Ils approuvèrent.

  • Mon neveu, Kaidori, vous accompagnera.
  • ?!
  • Il voyagera avec vous et sera mes yeux et mes oreilles. S’il confirme toutes les informations que vous nous avez révélées, alors j’engagerai mon clan et nos vassaux dans cette guerre. S’il s’avère que vous avez menti, comptez-nous parmi vos ennemis…

Madara et Hashirama le regardaient avec sévérité. Seul Shikaku semblait en accord avec cette proposition.

  • Nous acceptons.

L’Uchiha se tourna vers le Nara, enragé.

  • Shikaku-Sama, avez-vous perdu la tête ?!
  • J’ai confiance en Minamoto-Sama.
  • C’est stupide !!
  • Madara-Sama… Vous avez fait confiance aux Senju…

Il venait de lui couper le sifflet.

  • La confiance. Une vertu rare. Peu de personnes peuvent se targuer d’avoir la confiance de l’Uchiha. Lui, dont la méfiance à toute épreuve, était comme une seconde nature.
  • C’est différent, répliqua-t-il, après quelques secondes.
  • En quoi ?
  • Hashirama et moi, nous connaissons depuis notre enfance.
  • Qu’en est-il des autres clans du village ?
  • … Nos alliés et les alliés de nos alliés.
  • Madara-Sama…

Le jeune homme plongea dans ses souvenirs. Beaucoup d’amertume et de regret, peu de bonheur. Les Hyūga étaient-ils dignes de confiance ? À ses yeux, non. Mais qu’en était-il du vieux Minamoto ? Il ne pouvait s’empêcher de penser à Sasuke Sarutobi ; ils partageaient le même regard. Un regard qui parlait pour eux ; l’expérience, l’honneur et la parole.

  • J’ai le sentiment que nous pouvons accepter cette contrepartie. Nous n’avons rien à cacher.

Lassé, Madara acquiesça.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Les premières lueurs du crépuscule. Eux qui étaient arrivés à l’aube, après un long voyage nocturne, sans repos. Hakurei, la ville blanche, un joyau.

 

Hashirama, songeur, observait par la fenêtre de leur chambre, le ciel déclinait ses nuances automnales ; à la fois enflammées et lugubres. Le vent frais fouettait gentiment son visage.

  • Le village… Je me demande s’ils s’en sortent…

Une journée des plus difficile ; entre les recherches, leur arrestation et leur tête-à-tête avec le daimyō.  

  • Repose-toi un peu, nous partirons d’ici quelques heures.
  • Quoi ?!
  • Nous ne pouvons pas attendre jusqu’à l’aube.
  • Madara, tu n’y penses pas ? Nous avons déjà voyagé de nuit, et c’est dangereux, même pour nous !
  • Alors, imagine le village !

Madara avait raison. Les assauts ne s’arrêtaient jamais. Le shōgun faisait parader ses clans et ses mercenaires étrangers, les envoyant à l’abattoir. Mais depuis peu, ces sacrifices s’avéraient payants. Les troupes du village s’affaiblissaient. Le piège se refermait sur eux.

 

On toqua à la porte. Un jeune homme aux yeux d’ivoire. Il n’avait pas la vingtaine. Asatsuyu leva un sourcil.

  • Je suis Hyūga Kaidori. Mon oncle m’a demandé de me préparer pour le voyage avec vous.

Il entra sans attendre d’invitation.

  • Alors tu peux retourner d’où tu viens. Nous partons dans quelques heures.
  • Quelques heures ?
  • Disons-nous dans trois heures, spécifia le Nara.

 

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Madara somnolait. Une habitude de shinobi. Les guerriers ne dorment que d’un œil.

 

Asatsuyu ne trouvait pas le sommeil. Elle appréhendait. Comment sera-t-elle accueillie au village ? La jettera-t-on encore en prison ? Elle se tourna vers l’Uchiha.

  • Madara-Sama…
  • Dors.
  • Madara-Sama !

Il ouvrit les yeux. Elle prit cela comme un signe d’attention.

  • Comment vont vos ye…
  • Tais-toi.

Il se releva, et atteignit un coin de la table, sur laquelle trônaient un service à thé et un kiseru. Il se le prépara. La jeune femme le rejoignit finalement, et se servit un breuvage.

  • Avant d’arriver au village, vous devriez laisser Hashirama-Sama vous osculter.

L’Uchiha soupira.

  • Je tiens à vous…
  • Vous ne dites rien ?
  • Je devrais ? Attends-tu une réponse particulière, Asatsuyu ?

Il avait dit cela en se tournant vers elle. Ses yeux scrutateurs l’examinaient.

  • Allons, vous êtes sans cœur. Je le sais déjà ! Le provoqua-t-elle.

Un rictus au coin des lèvres. Discret. Mais il ne put échapper à ses prunelles céruléennes.

  • C’est si rare de le voir sourire. Je vais chérir ce souvenir…
  • Au fait, avez-vous vu votre nouvelle tenue ? J’ai demandé aux serviteurs du palais de vous en préparer une.
  • Je garderai la mienne.
  • Mais elle est déchirée, et il y a du sang…
  • Je n’en ai que faire.
  • Ne faites pas votre forte tête !

Il arqua un sourcil.

  • C’est parce que ce sont des vêtements blancs ? Devrais-je demander une couleur plus sombre ?
  • Femme, je n’ai nullement besoin de me changer.
  • Et moi, je pense que si ! Vous avez été blessé, et vous n’avez plus votre armure. Si nous arrivons au beau milieu d’un champ de bataille, il vaudra mieux pour vous de ne pas avoir des vêtements qui exposent vos faiblesses et vous entravent.

Il soupira et décida de suivre son conseil.

  • Cette femme…

Madara découvrait une autre Asatsuyu. L’Asatsuyu sans ombrelle, était douce et lumineuse. Il commençait à apprécier sa compagnie… Même s’il ne l’avouera jamais.

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  • 1 month later...

CHAPITRE XXIII

L'AMOUR ; VIVACE, IMPITOYABLE ET DÉRAISONNABLE SOLDAT.

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Dans le chapitre précédent

Les fondateurs visitent Hakurei,

Les Hyūga leur barrent le passage.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Il marchait seul, nonchalamment, la clope au bec, saluant quelques connaissances sur son passage. Il s’arrêtait parfois pour discuter.

Le vent frais matinal lui faisait un bien fou. Après des jours, enfermé et immobilisé à l’hôpital, il profitait pleinement de sa liberté retrouvée. Asuma se dirigeait vers les terrains d’entraînement. Malgré les conseils des médecins, le shinobi ne prévoyait pas de se reposer avant de se remettre en selle. Il fit craqueler son cou, puis ses épaules, avant de grimacer. Son corps lui rappelait qu’il avait échappé de peu à un éboulement mortel.

 

Il arrivait enfin aux aires d’entraînement. Comme d’habitude, il y avait du monde. Les guerriers se regroupaient pour répéter leurs mouvements et pour s’atteler aux parcours d’obstacles. Les instructeurs usaient de leurs techniques élémentaires pour leur compliquer la tâche.

 

Au loin, il aperçut Kurenaī. Elle semblait en forme. Ses yeux bandés, et armée d’une paire de kunais, elle s’essayait à un exercice particulier. Il reconnut également Kakashi et Kagami. Il décida de s’approcher.

  • Asuma ?! Qu’est-ce que tu fais là ?!

Kagami, stupéfait, l’aborda l’air soucieux. Kurenaī se tourna et retira son bandeau à l’entente de son nom. Elle aussi semblait interloquée. Asuma l’admirait, et lui offrit un sourire.

  • ?!

Le Sarutobi fronça les sourcils. La jeune femme ne lui avait pas rendu son sourire. Elle n’avait même pas daigné le saluer non plus. La kunoichi retourna à ses moutons.

  •  Asuma ?
  • … Euh… Capitaine Kagami ! Je suis en forme et prêt pour l’entraînement !

Il avait dit cela avec un sourire forcé.

  • On ne t’attendait pas avant quelques jours, dit Kakashi.
  • Vous êtes tous les deux navrants. Kakashi, tu es aussi blessé qu’Asuma. Vous ne devriez pas vous trouver ici…
  • Penses-tu que nous avons le luxe de nous reposer ?

Le Hatake était lui aussi rentré blessé du champ de bataille. Alors que les capitaines tombaient, l’héritier aux cheveux d’argent se forçait à reprendre du service. Bien qu’il ne fût pas encore autorisé à fouler le dehors, il souhaitait néanmoins rester utile au village. Il entraînait les troupes, priant silencieusement, pour les voir revenir en vie et triomphant.

 

Du coin de l’œil, il observait le Sarutobi. Ce dernier faisait de son mieux pour cacher ses incommodités, mais ce n’était pas suffisant pour le tromper.

  • Tu as encore du mal, alors si tu veux être utile, va entraîner les plus jeunes recrues !

Asuma fit la moue, mais ne protesta pas. Enseigner les stratégies basiques ne sollicitait pas tant d’effort physique. Il passa devant Kurenaī, tentant de captiver son attention. Rien.

  • Qu’est-ce qu’elle a ?!

Il s’arrêta. Cette fois, il l’interpella, légèrement agacé.

  • Kurenaī !

La jeune femme contra son équipier avec son kunai, avant de faire un bond en arrière. Elle retira son bandeau et fit signe d’un temps mort. La Yuhi se rapprocha de lui.

  • Capitaine Asuma ?
  • ?!

Encore une fois, l’homme resta médusé. Il ne savait comment réagir. La kunoichi s’adressait à lui de manière très formelle, creusant un peu plus le gap de l’incompréhension.

  • Est… Est-ce que tout va bien ?

Elle lui souriait enfin. Mais il ne l’aimait pas… Ce sourire de façade. Quelque chose clochait.

  • … Tu as l’air… Comment dire… Tu…
  • Excusez-moi, j’ai peu de temps pour m’entraîner.

Elle le planta sur ces mots. Estomaqué. Asuma passa ainsi sa matinée à ruminer ses sombres pensées. Alors qu’il s’impatientait de retrouver tout le monde et plus particulièrement sa compagne, le shinobi, démoralisé, regrettait d’être venu.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Elle, grattait des pages entières. Lui, l’observait discrètement. Sa concentration était telle que ses bruits de pas, ses raclements de gorge, ou même les parchemins qu’il faisait volontairement tomber au sol, ne la faisaient pas réagir. Non, Tōka ne connaissait pas le sens du mot relâchement.

 

Tobirama, d’ordinaire sérieux, semblait distrait en cette matinée automnale. Il finit par engager la conversation.

  • Tu devrais aller t’entraîner un peu.
  • Déjà fait.

Une concentration et une rigueur à toute épreuve.

  • Cela fait longtemps que nous n’avons pas échangé de coups. Que dirais-tu d’un petit combat avec moi ? J’aimerais voir tes progrès.
  • Je m’entraîne avec Izuna, et j’ai beaucoup progressé.

Tobirama grinça des dents. Ce prénom avait le don de faire bouillir son chakra.

  • Raison de plus. J’ai envie de voir ce qu’il t’a transmis.

Elle s’arrêta. Son regard chocolat braqué, sans peur, dans ses prunelles écarlates. Pourtant, elles n’étaient jamais intimidantes quand il s’agissait de la jeune femme.

  • Je peux savoir ce qui passe entre vous et Izuna ?

Aujourd’hui, Tōka l’irritait.

  • Nous nous connaissons depuis longtemps. Tu peux me tutoyer.
  • Ce n’est pas une bonne idée. Vous tutoyer signifierait que notre relation dépasse le cadre professionnel.
  • Tu plaisantes ?!
  • Tobirama-Sama, je n’ai jamais tutoyé Maître Hashirama, pourtant, je le connais et le fréquente depuis aussi longtemps que vous.

Pour certains, ce caractère faisait tout son charme ; la kunoichi était expéditive et sans fioritures. Elle faisait peu cas de la façon dont ses réponses étaient reçues.

  • Tu es familière avec Izuna, qui est un éminent membre du clan Uchiha. Votre relation dépasse le cadre professionnel…
  • C’est donc Izuna, le problème.
  • En aucun cas ! Je n’accorderai jamais autant d’importance à cet homme !
  • Il suffit !!

Elle avait crié. Tobirama, comme le reste des hommes Senju, était loin de l’inquiéter. Elle, qui s’était hissée au sommet d’une hiérarchie exclusivement masculine, n’avait pas l’intention de laisser qui que ce soit dicter ses choix. Elle se leva et lui fit face.

 

Le tableau était un brin amusant. L’homme était aussi grand qu’imposant, et la femme qui paraissait frêle et menue, se faisaient face. La tête relevée fièrement et les yeux qui lançaient des éclairs. Elle parla lentement et clairement.

  • Votre comportement est offensant, il est temps d’étouffer votre haine pour les Uchiha. En ce qui concerne ma relation avec Izuna, elle ne vous regarde pas.

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre. Tōka embarqua son travail et quitta la pièce.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

L’homme était quelque peu sonné. Il ne reconnaissait pas cette femme-là ; celle qui lui montrait les dents et qui prenait la défense d’un Uchiha.

  • Un foutu assassin !!

Le Senju enrageait. Alors, il s’élança après elle, l’apostrophant virulemment.

  • Tōka !!!
  • ?!
  • Nous n’avons pas fini notre conversation !!

Les bureaux administratifs du clan se trouvaient dans la maison-mère, celle qui accueillait la famille gouvernante. Les serviteurs et les shinobis s’y trouvant, s’arrêtaient, pour observer la scène. Personne n’avait jamais vu l’héritier Senju s’emporter, hormis sur le champ de bataille.

 

La jeune femme s’arrêta et se tourna vers lui. Elle nageait dans l’incompréhension. Son visage, habituellement fermé, qui ne laissait jamais échapper la moindre trace d’émotion, s’était finalement craquelé. Elle était abasourdie.

  • … Tobirama-Sama ?

Sa vision périphérique captait les regards environnants. Elle crut mourir de honte. Alors, la guerrière releva la tête, comme si de rien était. En capturant les prunelles de Tobirama, elle y vit la tempête qui y faisait rage. De plus, ses sourcils froncés, et sa mâchoire serrée ne présageaient rien de bon. Elle le redoutait.

  • Sais-tu ce que cet homme a fait à notre clan ?!

Il s’était arrêté à quelques centimètres d’elle. Sa main fracassa le mur adjacent, qui se fissura dangereusement.

  • Tobirama-Sama, vous devriez vous calmer… Tout le monde vous regarde.

La jeune femme serra ses documents contre sa poitrine, tentant de garder son masque de glace intact, ne se doutant pas que cette indifférence de façade le faisait fulminer plus que de raison. Il regarda autour de lui ; aussitôt les serviteurs, les shinobis et les autres résidants du palais, se remirent en mouvement. Comme si de rien n’était.

  • Tōka.

Après un moment, sa voix, plus douce retrouva son intonation habituelle. La kunoichi souffla intérieurement, rassurée.

  • Tōka… Je sais ce qui te lie à cet Uchiha…
  • Comme je vous l’ai…
  • Tu te berces d’illusions.

Elle se souvenait des quelques fois où Hashirama l’avait questionné à propos d’Izuna, d’un air taquin. Elle connaissait aussi la féroce haine teintée de rivalité qui avait uni les deux cadets. L’Uchiha lui avait narré leur histoire ; une rencontre sur le champ de bataille à l’aube de leur enfance. Ce jour-là, ils s’étaient entrechoqués, pendant que leurs pères en faisaient de même. Depuis, ils n’avaient cessé de se chercher, de se jauger, se promettant de devenir plus fort. Ce jeu macabre, ne l’était que pour Tobirama.

 

Depuis la création du village, Izuna s’était peu à peu calmé, voyant le Senju comme un simple rival.

  • Êtes-vous à l’origine des rumeurs ?
  • Il t’a influencé au point de te retourner contre ton clan !
  • Votre haine parle à votre place. Ce village est censé enterrer la hache de guerre. Pourquoi…
  • Femme, cet homme se joue de toi ! Il me l’a….

 

~ Clac ~

 

Elle ne lui avait pas laissé le temps de finir sa phrase. Parce qu’elle ne voulait pas entendre ses mensonges.

  • Vous êtes un menteur et un manipulateur !

Tōka connaissait le poids de son acte. Elle venait de gifler l’autre leader de son clan. Ce dernier était furieux.

  • Je vous demande simplement de rester en dehors de mes affaires personnelles. Je suis prête à subir la punition de votre choix.

Alors, la brune déposa ses documents au sol, et s’agenouilla respectueusement devant lui.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Cette journée semblait aussi austère que le temps. Asuma n’aimait pas l’automne. Il était d’ailleurs persuadé que personne n’appréciait cette saison. À ses yeux, tout était gris et sans vie.

  • Une saison qui sied aux dépressifs…

Et au village, il y a en avait beaucoup, des dépressifs. Ils se laissaient ballotter par les coups de vent et la pluie, errant comme des esprits inassouvis dans les couloirs de l’hôpital, à travers les chemins conduisant vers l’unique cimetière du village, et vociférant des mots inintelligibles lorsque la nuit venait.

 

Son accident l’avait réveillé de cette torpeur. Lui, qui avait frôlé la mort, n’avait plus l’intention de se laisser aller. Il se promit d’honorer les défunts en profitant de sa vie et en jurant vengeance. Cette matinée avait presque failli avoir raison de sa santé mentale ; il n’avait jamais imaginé que l’amour pouvait être aussi enivrant que violent. Kurenaī hantait ses pensées. Et malgré lui, il s’était imaginé toutes sortes de choses quant à son énigmatique comportement.

 

Alors, il s’était adossé là, à l’ombre d’un de ses étranges arbres biscornus du district Yuhi. Il attendait patiemment l’arrivée de la kunoichi.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Elle soupira lorsqu’elle aperçut Asuma devant chez elle. Il fumait tranquillement, l’air de rien, adossé à un arbre. Alors, tout comme lui, elle continua son chemin sans s’en préoccuper.

 

La jeune femme était lessivée par son entraînement, et son corps endolori semblait prendre un malin plaisir à raviver certaines blessures. Elle se massa la hanche, se rappelant s’être mal réceptionnée plus tôt dans la matinée.

  • Je passerais un peu d’onguent…

Alors qu’elle s’apprêtait à refermer la porte de sa maison, un pied vint se coincer dans l’encadrure. Kurenaī releva la tête et, sans surprise, distingua Asuma.

  • Il faut qu’on parle.

Il avait recraché sa cigarette, mais son haleine était encore fumante. Elle toussa et le laissa entrer.

  • Kurenaī… Je ne sais pas à quoi tu joues depuis ce matin, mais…
  • À quoi je joue ? C’est plutôt moi qui devrais dire ça.

Elle s’arrêta dans le salon. Ici, dans sa maison, elle pouvait laisser éclater sa fureur. Drôle de colère, d’ailleurs. Kurenaī Yuhi était l’incarnation du contrôle de soi. Alors, même lorsqu’elle explosait, elle gardait cet air impérieux. Comme une lionne. ; fière et majestueuse.

  • À quoi tu joues, Asuma ?

Cette fois, il était plongé dans une brume très épaisse. Il la regardait, bras croisés, attendant calmement sa réponse.

  • Je n’ai rien à me reprocher ! Je me réveille à l’hôpital et tu n’es pas là ! Lorsque je sors, tu es aussi absente ! Et ce matin, tu m’ignores ! Avant cela, tout allait bien…
  • Avant ?
  • Oui, avant !
  • C’est marrant. C’est plutôt de ce côté que tu devrais chercher. Toi, l’héritier déjà fiancé !

Asuma était devenu aussi muet qu’un francolin pris.

  • Tu n’as rien à dire ?

Son mutisme la blessait. Il confirmait les propos de Hiyori. La tristesse. Une infinie tristesse. Elle qui l’aimait tant… Il s’était joué d’elle. Une larme solitaire prit son envol, mais elle l’essuya. Kurenaī ne pleurera pas pour lui.

  • Sors de chez moi. Nous n’avons plus rien à nous dire.

Asuma n’écoutait plus. Son esprit vagabondait dans les méandres de ses souvenirs.

  • Comment a-t-elle su ?!

Il avait été fiancé, mais c’était du passé. Sa rencontre avec Kurenaī avait changé sa vie. Lui, si solitaire et détaché, s’était retrouvé enchaîné à elle. C’était plaisant, et il voulait faire perdurer ce moment… Le plus longtemps possible.

  • Je…
  • Sors de chez moi.
  • Kurenaī…
  • J’ai dit…
  • C’est du passé !!
  • Non ! C’est ton futur !! Tu es promis à une femme de ton clan !! Moi, je ne suis qu’une kunoichi sans lien, sans titre… Je suis le fantasme des hommes comme toi. Je ne suis qu’une petite passade…
  • J’espère au moins que je t’ai bien amusé ?
  • Ne dis pas ça. Mes sentiments sont sincères.
  • Kurenaī !

Il se rapprocha d’elle et tendit sa main dans le but de caresser son visage. Elle se déroba et se dirigea vers la porte d’entrée.

  • Qui t’as mis au courant ?
  • Ta cousine.

Elle ouvrit la porte en grand, l’invitant à déguerpir.

  • Kurenaī… Je vais régler cette histoire et officialiser notre relation.
  • Ne te fatigue pas, il n’y a plus de relation.

Sur ces mots, elle lui claqua la porte au nez.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Si l’amour est un champ de bataille, alors que dire de la paix et de la guerre… Des amants qui s’attirent, et se repoussent sans arrêt. Agréable et enivrant, mais aussi violent et destructeur.

 

Au village, les couples s’aiment et se déchirent, faisant écho aux flammes qui submergent la région. Les grands clans du pays du Feu, aux réputations légendaires, s’étaient mis en retrait. Ils observaient, telles des divinités célestes, les petits clans et les groupes étrangers s’entretuer, au nom d’une gloire factice.

Le village, qui faisait de son mieux pour se protéger, s’affaiblissait. Les ennemis, eux, se déployaient de plus belle. 

  • Maître Bonjin !

Un ministre s’inclina respectueusement. Le shōgun, debout et dos à lui, observait sa capitale d’or s’épanouir depuis la fenêtre de la salle du trône. Dernièrement, sa colère s’était évaporée. On ne cessait de lui rapporter de bonnes nouvelles.

 

Ainsi, les fondateurs du premier village ninja étaient portés disparus. D’après ses espions, ils n’ont jamais regagné leur territoire. De surcroît, l’unique survivant Chinoike avait confirmé la chute des fondateurs, grâce à l’ultime sacrifice de son maître. Ce jour-là, Bonjin avait festoyé.

Chaque jour, on lui rapportait une nouvelle ; la débâcle d’un des héritiers Sarutobi, puis celle de l’illustre Kakashi « l’Impitoyable ».

Il passait des journées agréables et mémorables, visitant ses concubines et couvrant ses fidèles clans d’or. En outre, Bonjin se satisfaisait des massacres commis à travers le pays. Quiconque désobéissait à ses décrets était désormais un ennemi de la nation. Pour autant, son attention restait exceptionnellement tournée vers le village.

Il pivota vers son ministre.

  • Je t’écoute.
  • La province du Nord-Ouest a été nettoyée.
  • Parfait ! Offrez une partie du territoire aux Chinoike.
  • Oui, votre Excellence.

Un autre ministre s’agenouilla. Ils attendaient, chacun leur tour, de faire leurs rapports. Un défilé. Certains suaient à grosses gouttes, priant silencieusement pour que rien n’entache sa bonne humeur.

  • Alors ?
  • Maître… Nous n’avons plus de nouvelles de nos espions supposés infiltrer la province du Nord-est.
  • Ces maudits Hyūga filtrent leur territoire efficacement !
  • Ils sont si consciencieux qu’ils se méfient du moindre nourrisson qui entre dans leur contrée.

L’homme d’État faisait les cent pas. Il réfléchissait à une stratégie pour atteindre le daimyō rebelle. Son comportement risquait encore d’en inspirer d’autres. Les grands clans, quand ils n’appartenaient pas au village ninja, s’étaient intelligemment repliés derrière leurs seigneurs provinciaux, préférant envoyer leurs vassaux à la mort.

Depuis la guerre ouverte, personne n’ignorait que les Hagoromo et les Kurama avaient mordu la poussière face à la coalition… Une coalition, certes petite, mais terriblement puissante. Les noms des Uchiha et des Senju faisaient encore trembler, malgré la réputation que leur avait taillée le shōgun.

 

Pour rallier les clans, Bonjin avait choisi la brutalité plutôt que la diplomatie…. Pour un résultat en demi-teinte. Le village s’était renforcé avec l’arrivée de nouveaux clans, et il résistait depuis des mois. À lui seul, il avait déjà annihilé une vingtaine de clans ninjas.

À cette pensée, il rugit :

  • Je te donne trois jours supplémentaires pour investir la province de ce maudit Minamoto !
  • … Ou… Oui !! Oui, mon seigneur !

Le ministre ne s’attendait pas à une telle colère. Aussi, se releva-t-il avant de s’incliner et de disparaître.

  • Au suivant !!!

Finalement, sa bonne humeur fut de courte durée. À quelle sauce seront mangés ses fidèles serviteurs ?

  • Maître Bonjin.

Un autre ministre, tremblotant, s’inclina révérencieusement avant d’attendre qu’on lui donne la parole. Mais à la place, il reçut un ordre.

  • Qu’on m’amène le leader Chinoike !!!!
  • Mais…
  • Tout de suite !!

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Notre territoire est devenu une véritable passoire ! Nous devons organiser au plus vite une défense devant nos portes et dissimuler le village ! Brailla le chef Yuhi.

 

À l’autre bout du pays, les chefs du village shinobis n’étaient pas mieux lotis. Au palais, eux aussi ruminaient leurs pensées, à la recherche d’une solution miracle. Contrairement à la ville d’Hakurei, les dirigeants avaient failli à leur mission ; celle de garder les civils loin du tumulte de la guerre. La colère et le désespoir s’invitaient à chaque coin de rue et à toute heure.

  • Nous devons porter un grand coup.

Le jeune Nara avait parlé. Comme toujours, il captait son audience.

  • Je pense qu’il est grand temps que maître Sarutobi fasse une apparition… Et une démonstration de force.

Tout le monde réfléchissait. Sasuke Sarutobi, malgré son âge, demeurait une légende vivante dans bien des contrées. Ses actes, sa bravoure lorsqu’il était question de prendre position, son agilité au combat, sans oublier son large éventail de techniques. Pour beaucoup, le vieux singe incarnait le prestige et la force du clan Sarutobi à lui seul.

  •  Les fondateurs sont absents, et j’ai bien peur que nos attaquants pensent, à tort, que nous ne valons rien sans eux.
  • Je suis d’accord avec vous. Tous les chefs doivent se montrer sur le champ de bataille. Certains d’entre nous le font déjà. Mais cette fois, nous devons nous montrer unis et performer de grands dégâts ! Ajouta Tobirama.
  • Oui. Ça ne sera pas aisé, mais l’idée est d’affoler les lignes ennemies, le temps pour nous, de nous ravitailler et nous remettre sur pied.

La tablée semblait d’accord. Sasuke Sarutobi demeurait silencieux, mais opina du chef. Il paraissait en pleine réflexion.

  • En ce qui concerne le village, je pense que Shinku-Sama a raison. Nous devons renforcer nos remparts. Maître Yuhi, pouvons-nous vous confier ce travail ?
  • Cela va sans dire !!
  • Parfait. Oncle Chōza, Oncle Inoichi… La nouvelle génération Ino-Shika-Chō sera aussi de la partie.
  • Ohh ! S’esclaffèrent-ils à l’unisson.

Au pays, tout le monde connaissait la réputation des trios Ino-Shika-Chō. À travers le temps, ces générations ont contribué à orner d’une aura dorée, l’ancienne province du milieu. Peu de personnes osaient s’aventurer sur le territoire forestier en raison de vieilles légendes à dormir debout… Des histoires à propos d’ogres géants, de démons ténébreux ou d’esprits maudits.

 

Les chefs de clans avaient presque les yeux qui brillent. Peu d’entre eux les avaient vus à l’œuvre, parce que peu leur survivaient.

  • Si tout le monde est d’accord, préparons-nous pour ce soir. C’est le moment propice pour leur couper l’herbe sous le pied ! Finit le Nara.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Oncle Asuma !!
  • Eh, Miza !
  • Non… Kika !!
  • Pardonne-moi, haha ! Viens par ici !

L’homme s’accroupit et accueillit sa petite-cousine dans ses bras. Il confondait toujours les jumelles. Il la porta jusqu’à la maison.

  • Hiyori ? Samura ?
  • Ils sont dans le salon !! Indiqua l’enfant.

Il entra dans la maison.

  • Asuma ?
  • Hiyori ! Je suis venu te voir.

Asuma ne souriait plus. Hiyori comprit aussitôt la raison de sa visite. Elle reprit sa fille et d’un regard entendu, confia ses enfants à son époux.

  • Les enfants !! On y va !
  • Je veux rester avec oncle Asuma !!
  • Allons voir grand-mère !

Et la maison se vida ne laissant plus que les héritiers. Hiyori passa en cuisine préparer du thé, pendant que son cousin s’asseyait à la table du salon.

  • Peu importe tes raisons… Sache que j’ai fait ça pour le clan !

La princesse avait décidé de prendre le taureau par les cornes.

  • Tu dérailles ?!
  • Je te demande pardon ?!!
  • Tu es en pleine divagation, Hiyori !

Asuma était rarement sévère. Seulement sur le champ de bataille et en mission. Il fuyait les affaires familiales quand il en avait l’occasion.

  • Cette kunoichi n’a pas sa place à tes côtés !
  • Et de quoi te mêles-tu ?! Me suis-je interposé quand tu as épousé Samura… Un simple shinobi de notre clan ???
  • Il n’est pas un simple shinobi, mais un héros de guerre !!
  • Un héros de guerre ? Qui t’a raconté ça ? Se moqua-t-il.
  • Il…
  • Tu es allée raconter une vieille histoire à Kurenaī… Quelle hypocrite tu fais…
  • Ne me parle pas sur ce ton ! Et je ne suis pas une hypocrite !! Je l’ai fait pour…
  • Tu l’es !! Mais tout cela, c’est à cause de mon oncle… Il t’a trop gâté, cédant au moindre de tes caprices… Alors tu te permets de prendre des décisions qui ne t’appartiennent pas, et de t’interposer dans les histoires des autres !!!

Hiyori était bouche bée. Habituellement, c’est elle qui tempêtait. Habituellement, c’est elle qui donnait des leçons. Elle n’avait jamais vu Asuma dans cet état.

  • Calme-toi !
  • Je ne vais pas me calmer !! Tu as tout foutu en l’air !! Et puisque tu aimes tellement te mêler des affaires des autres, c’est à toi que reviens la tâche de tout raccommoder !!

Elle ne savait plus quoi dire. Son regard se posa sur sa tasse thé.

  • Tu vas aller voir Kurenaī et lui raconter la vérité sur ces prétendues fiançailles !!
  • Légalement, vous êtes fiancés !!!
  • Non ! Nous avons rompu d’un commun accord.
  • Quoi ?!! Mais elle… Elle semble encore amoureuse de toi !
  • Écoutes, c’était des fiançailles arrangées, il n’y avait aucune chance que je l’aime comme elle le voudrait…
  • Tu es cruel…
  • Je te mets au défi de passer ta vie avec une personne que tu n’aimes pas !
  • C’est notre lot à tous !
  • Pas le tien, puisque tu as eu l’opportunité de choisir !
  • Ne te cache pas derrière le clan… Assume tes propos ! Tu n’aimes pas Kurenaī parce que c’est une étrangère !

Et Hiyori explosa.

  • Non ! Non ! Non ! C’est une kunoichi… Elle… Elle est souillée… Et toi ! Et… Ta Réputation le sera aussi !!
  • Regardez-moi ça… C’est l’une des amies de la princesse Yamanaka, une kunoichi, qui dit ça…

Elle ne savait quoi répondre.

  • Une hypocrite. Tant que ça ne te touche pas, hein ?

Asuma soupira et se releva.

  • Remets-toi en question !
  • Je dis ça pour le bien de tes jumelles.

Il quitta la maisonnée. Hiyori resta silencieuse devant son thé refroidi. La jeune femme venait de prendre conscience de ses pensées… Dites à haute voix, elles prenaient vie. Et désormais, la princesse savait qu’elle n’était pas différente des autres femmes. Hiyori admettait sa difficulté à accepter certains changements. Non, elle n’était pas une exception, comme pouvaient l’être Ino ou Mito. Elle avait joué un rôle pour être l’égale de ces grandes dames.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

C’était déjà la fin d’après-midi, mais il faisait déjà nuit noire. L’automne et ses courtes journées qui annonçaient l’arrivée prochaine de l’hiver.

 

Shingeku préparait le repas. Un repas de roi. Ce soir, il mettait les petits plats dans les grands pour accueillir la princesse Yamanaka. Une personnalité admirée par les plus grands et adorée par les plus petits. Et lui aussi avait été subjugué. Sa beauté si inhabituelle, sa personnalité à la fois rayonnante et forte. Une tornade étincelante.

L’Uchiha n’était pas un grand shinobi. Il n’était pas faible, non plus. Il se situait dans la moyenne de son clan. Shingeku était même persuadé que sa jeune compagne le surpassait au combat. Alors que lui avait-elle trouvé pour accepter de parcourir un bout de chemin avec lui ?

Ils ne partageaient pas les mêmes coutumes. Et il était père célibataire. Quel patriarche accepterait de donner son unique enfant à un homme comme lui ? De toute évidence, il n’était pas un bon parti.

 

Pourtant, malgré-lui, Shingeku ne pouvait reculer. Botan, son unique trésor, s’était attachée à Ino.

  • Papa !
  • Hum ?
  • Tu n’entends pas ? On toque à la porte !

L’enfant avait dit cela d’un air réprobateur. C’était amusant. Botan, les poings sur les hanches et les sourcils froncés, avait l’air d’une adulte.

  • Tu ressembles à ta mère ! La taquina-t-il.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Une tornade blonde entra dans le quartier Uchiha. Sautant de toit en toit, elle parcourait le district à la recherche d’une maison. Au bout de quelques minutes, elle finit par apercevoir un rare habitant dehors. Elle atterrit devant une vieille dame qui semblait appeler son chat.

  • Dieu du ciel !!
  • Oh, excusez-moi ! Je vous ai effrayé !
  • N’apparaissez pas ainsi… Ces ninjas, alors !
  • Hahaha !
  • Savez-vous où se trouve la maison de Shingeku ?
  • Hum… Laissez-moi réfléchir…

Ino avait fait de son mieux pour comprendre. Mais, à ses yeux, le quartier Uchiha était un labyrinthe. Les explications de l’ancêtre l’avaient rendu encore plus confuse. Fatiguée, elle finit par se diriger devant une maison et toqua.

  • Bonsoir ! Excusez-moi, je…
  • Ah Ino ! Tu arrives à temps !
  • Bah ça alors !!
  • Hum ?
  • Voilà des heures que je parcours ce quartier, et je me suis résolue à frapper à la première porte pour demander ma route !
  • Hahaha !

Puis il s’arrêta de rire. Il examinait Ino ; elle portait son attirail de kunoichi. Cette dernière détourna le regard, gênée.

  • Tu ne dîneras pas avec nous ce soir, n’est-ce pas ?
  • … Je suis désolée…

Elle entra après lui.

  • Shingeku !!
  • J’attendais avec impatience ce moment ! Mais…

Il soupira.

  • Tu n’as pas à t’expliquer. Nous sommes shinobis. Notre devoir avant tout !

La jeune femme se rapprocha de lui et l’enlaça. Elle lui donna un baiser sur la joue.

  • Je promets de me rattraper !
  • Je vous vois ! Hihihi !

Les adultes se tournèrent vers la porte de la cuisine.

  • Ohh, mais c’est Botan !! Ma petite fleur !

Ino se détourna de son compagnon, pour approcher l’enfant. Cette dernière lui tomba dans les bras.

  • Papa a fait la cuisine. Il a préparé les plats de notre clan !
  • Ça sent si bon ! Mais malheureusement, je ne pourrais pas être avec vous ce soir !
  • Pourquoi ?
  • Parce que j’ai un travail important à faire.
  • Plus important que papa ?
  • Oui, Botan. Le travail d’Ino est important pour le village.

L’enfant accepta à contre-cœur. Elle se détourna des adultes, préférant bouder dans sa chambre.

  • Je promets de me rattraper, Botan !

Ino avait le regard triste.

  • Ne t’inquiète pas. Ça lui passera.

L’héritière finit par quitter le foyer Uchiha. Après un dernier au revoir, elle s’élança en direction des portes du village.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Ce soir Tōka ronchonnait. Elle nettoyait péniblement son armure. D’ici quelques heures, elle prendra la relève. Elle détestait la guerre. Plus encore, lorsqu’elle avait lieu de nuit.

La jeune femme repensa à sa journée. Si ordinaire, mais qui avait tôt fait de devenir migraineuse. Alors qu’elle s’attendait à une punition de la part de Tobirama, ce dernier la prit au dépourvu. Il lui avait fait une bien étrange proposition.

 

📽️ 🎬 🎞️ 🎞️ 🎞️ 🎞️ 🎞️ 

 

  • Relève-toi.
  • Tōka ! Relève-toi !

Le shinobi aux cheveux neige s’éloigna. Il retournait au bureau. Tōka, elle, ramassa ses affaires et s’apprêtait à quitter les lieux.

  • Par ici.

Il l’attendait devant les portes du bureau, lui avisant silencieusement d’entrer. Elle obéit.

Après avoir fermé les portes, il se dirigea vers elle. Récupérant ses dossiers, il les déposa sur une table. Puis, l’homme la saisie par les épaules et rapprocha son visage du sien. La kunoichi tenta de reculer, sentant son espace vital forcé.

  • Qu’est…
  • Tōka, tu es l’une des femmes les plus brillantes du clan. Bien avant notre alliance avec les Uchiha, j’ai pensé à cela. Mais il me semble qu’aujourd’hui est le moment opportun.
  • De quoi parlez-vous ?! Je vous prie de me lâcher, et de reculer !

Il céda.

  • Calme-toi. Je ne vais pas te faire de mal.

Son regard la fixait sans ciller. Elle se sentait intimidée. Une première depuis des lustres.

  • Épouse-moi !

 

Silence

 

Tōka avait très certainement mal entendu. Son cerveau était en ébullition, tentant de démêler son imagination de la réalité.

  • Oui, c’est ça. Il a dit « écoute-moi » ! Ou peut-être n’a-t-il rien dit ? Je… J’ai juste imaginé un… Pensait-elle.
  • Qu’en dis-tu, Tōka ?
  • Vous… Vous…
  • Oui, moi. Qui d’autre ? S’agaça l’homme.

Il lui sourit et se rapprocha. Une nouvelle fois, il déposa ses mains sur ses épaules. Cette fois-ci, il l’embrassa.

  • Mais que faites-vous ?!

Elle se déroba, se retenant de le gifler. Une fois fut bien suffisante.

  • Je croyais que tu consentais.

Elle comprit que ce n’était pas son imagination. Alors, sa colère jaillit tel le magma hors de son volcan. Son masque de froideur, plus épais qu’à l’accoutumée, repris sa place sur son visage. Et ses mots tout aussi cassant et froid.

  • Un manipulateur ! Pensez-vous, que je suis l’une de ces stupides filles qui n’y voient que du bleu ?!
  • Ce mariage est bénéfique pour nous deux. En tant que kunoichi, tu n’as aucun avenir ! M’épouser t’offrira un statut aussi important que celui de Mito ! Tu n’auras plus besoin de te battre. Tu auras le respect ! Tes qualités et tes compétences seront également transmises à notre descendance !  
  • Je ne veux rien de vous. Mon avenir est auprès d’Izuna… Que cela vous plaise ou non.
  • Et puisque vous êtes prêt à tout pour détruire notre relation, n’ayez crainte, Izuna connaîtra en détail notre conversation d’aujourd’hui !
  • Izuna ne t’offrira que de la souffrance ! Les Uchiha ne t’accepteront jamais… Tu es une guerrière sans valeur à leurs yeux. Tu n’as aucune particularité !!
  • Réfléchis-y, Tōka !

Elle claqua les portes coulissantes, en réponse.

 

🎞️ 🎞️ 🎞️ 🎞️ 🎞️ 🎬 📽️

 

  • Dois-je en parler à Izuna ?

Ses gestes mécaniques continuaient de frotter frénétiquement les dernières pièces de son armure. Elle n’avait pas besoin d’être concentrée.

 

Tobirama était un rustre, qui refusait, après tant d’années, de donner une chance aux Uchiha. C’était ce que Tōka pensait. À force de le côtoyer, elle avait vu en lui l’âme d’un « leader de l’ombre ». Son intelligence et son flegme. Son regard écarlate aussi calculateur que peuvent l’être les sharingans. Puisqu’il voyait d’un mauvais œil sa relation avec Izuna, il avait cherché à la manipuler. Elle, Tōka, une collaboratrice de longue date, appréciée par Hashirama, lui-même. Elle se sentait insultée.

  • Maudit soit-il !! Il me fait douter…

Elle jeta son torchon et regagna sa table basse. La jeune femme se servit un thé ; elle avait besoin d’apaiser son esprit.

  • Il a raison sur un point. Je n’ai rien à offrir à Izuna. Je n’ai ni capacité extraordinaire ou héréditaire, ni même une famille haut placée. Sans oublier, qu’Izuna semble être un ange à côté de Madara-Sama…

Le doute. Elle vida sa tasse de thé et médita. Elle devait calmer son esprit, regagner sa sérénité. Faisant ainsi, Tōka chassa le démon des doutes. Elle prit la décision de dire la vérité à Izuna. Elle savait déjà la façon dont cela allait tourner. Mais elle était persuadée de pouvoir le raisonner.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

 

Les interminables nuit d’automne, fraîches, pluvieuses et brumeuses. La lune resplendissante, semblait plus gracieuse dans ses apparats d’or. Elle était lumineuse seulement pour ceux qui levaient les yeux au ciel, pour la dernière fois. En bas, la forêt et ses grands arbres aux troncs épais et infinis, donnaient le sentiment d’une nuit lugubre. Même la lumière ne pouvait percer l’épaisse carapace végétale. Elle rappelait, ô combien, elle était dangereuse. 

Des sursauts, des respirations saccadées et des chuchotis. L’odeur du sang. Une branche qui se casse, des buissons frôlés. La difficulté à distinguer les gestes. De nuit, chaque action est fatale. Les ninjas se reposent essentiellement sur leurs vues ; apprendre à écouter et à ressentir était une autre paire de manches.

 

Ce soir, les leaders du village étaient de sortie. Disséminés à travers le territoire, ils avaient fait forte impression ; gonflant le moral des troupes, plus enragées que jamais. Ils avaient effrayé l’ennemi, qui avait reçu de pleins fouets leurs techniques signatures. Sur tous les fronts, les assaillants reculaient.

 

À la frontière nord, une immense muraille s’était érigée, sur laquelle trônait Sasuke Sarutobi. À ses côtés, le roi des singes Sun Wukong. Une imposante créature bipède, atteignant bien trois mètres de haut. Ensemble, ils s’élancèrent dans l’arène. Techniques de feu et de terre ; l’octogénaire était aussi rapide et agile qu’un jeune primate dans ses premières années. Il démontrait une exceptionnelle maîtrise du ninjutsu couplé au bōjutsu*.

 

Plus à l’ouest, un géant. Armé d’une naginata, Chōza ouvrait la voie pour ses hommes. Le tout en destruction. Perché sur son épaule, son équipier Yamanaka, captait tous les malheureux esprits à sa portée pour les plier à sa volonté. Une véritable boucherie.

 

À l’intérieur du territoire, près du village d’Ensousha, la dernière génération du trio Ino-Shika-Chō. La princesse Yamanaka dirigeait ses coéquipiers d’une main de fer. Dans cette pénombre, elle n’avait nullement besoin de ses yeux. Sa concentration à son maximum et son chakra bouillonnant, elle reconnaissait les énergies ennemies. Les troupes, guidées par sa voix intérieure, avançaient et assassinaient brutalement l’assaillant.

 

Ailleurs, non loin d’une autre bourgade, se trouvait le groupe de Tobirama, qui accueillait l’opposant à coup de tornade aquatique. Les clans adverses pouvaient désormais affirmer la rumeur : le guerrier est bel et bien capable de performer des techniques d’eau sans source à proximité. Ils n’auront toutefois pas l’occasion de la témoigner à leur camp.

 

Encore ailleurs, Chūshin défendait lui aussi un village civil. Les habitants de Shukuba pouvaient dormir sur leurs deux oreilles. Les célèbres assassins aux cheveux d’argent étaient aussi rapides que silencieux. Leur flair et leur ninkens orientaient leurs pas, pendant que leurs lames faisaient mouche. La mort fauchait avant même de s’annoncer.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • Maître Sarutobi ! Nous avons repoussé l’ennemi au-delà de notre frontière. Mais on dirait qu’ils ont des renforts.

Le groupe avait réussi à contenir l’assaillant hors du territoire. Le vieil homme avait bâti une seconde muraille, sur laquelle il commandait les troupes.

  • Sasuke ! Ton corps n’en supportera pas davantage ! Prévint l’invocation primate.
  • Je le sais bien. Et ces renforts n’annoncent rien de bon.

Le leader Sarutobi réfléchissait à toute vitesse. Dans cette lugubre pénombre, le moindre mouvement peut faire pencher la balance.

  • Ils reviennent…
  • Non attends, Sun !!

Le roi des singes s’élança. Avec lui, les guerriers déchaînés. Ils hurlaient, fiers. C’était leur cri de guerre.

  • Maître Sarutobi !!
  • Izuna !

L’autre leader Uchiha rejoignit le vieil homme sur la muraille. D’ici, il distinguait une simple mer noire, d’ordinaire olivâtre en journée.

  • Tout est bon. Shinku-Sama a posé le genjutsu sur le village. J’ai organisé les troupes qui prendront la relève d’ici quelques heures.
  • Bon travail !

Il cria à ses propres hommes :

  • Allez-y ! Ces chiens n’ont pas encore goûté au pouvoir des Uchiha !

Puis, Izuna s’éleva dans les airs, pendant qu’un immense samouraï de chakra se formait autour de lui. Magistral et effrayant. Comme si les nuages s’étaient fendus sous un coup de tonnerre, la lune éclairait splendidement le susanō à l’aura violacée. Ce guerrier géant ne possédait ni épées, ni naginata ; il était archer.

 

Comme pour donner le signal à ses propres troupes, une flèche géante de chakra et de flammes noires fendit les airs et chuta sur l’ennemi. Elle forma un immense cratère, qui devint un terrain de jeu idéal. Comme ça, éclairés par la lune et les flammes, les guerriers pouvaient de nouveau danser librement.

  • Bien joué, mon garçon ! Félicita Sasuke.

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

  • De ce côté !
  • Qu’était-ce donc ?!
  • Susanō…

 

🍃🍂 🍃🍂 🍃🍂

 

Presque dix minutes s’étaient écoulées, et déjà une mer de sang… L’odeur prenait aux tripes.

  • Izuna-Sama !! Tout va bien ?
  • Oui… Cette technique consomme beaucoup de chakra
  • Je vais…
  • Non ! Protégez Sasuke-Sama !! Quand il y en a plus, il y en a encore ! Mais d’où viennent-ils ??!

Partout, à travers le territoire de la coalition, les démonstrations de force de la part des imminents leaders avaient atteint leurs buts. Beaucoup de clans avaient préféré se replier. Mais le point culminant s’avérait être la zone défendue par le chef Sarutobi. En réalité, c’est à cet endroit que se trouvait la route la plus rapide vers le nord ; celle qui mène à la capitale. C’est aussi là que se trouve le carrefour le plus important du territoire ; le chemin conduisant vers le haut-plateau surplombant le village. Sans cela, l’ennemi devait contourner le village à travers une végétation impraticable et dangereuse.

 

Le shōgun l’avait bien compris. C’est pourquoi, il faisait brillamment affluer ses clans vers ce point. Prendre possession de cette zone garantissait la chute du village. Sasuke Sarutobi l’avait aussi deviné, maintenant qu’il assistait à ce déchaînement continu. Il ressentait les nombreuses vies perdues ; leur nombre diminuait gravement.

  • Maître Sarutobi ! Que doit-on faire ?
  • Izuna-Sama nous a dégagé la route….

Il appela, aussi fort que sa voix le lui permettait :

  • Utilisateur des techniques de terre !!!

Les maîtres de la terre s’immobilisèrent.

  • Tigre, lièvre, sanglier, chien !!

Où qu’ils se trouvaient, les shinobis relayaient et exécutaient religieusement les mudrās. Des murs de terre se dressaient, soulevant avec eux leurs invocateurs et certains de leurs camarades.

  • Utilisez vos techniques à distance. L’ennemi se trouve devant vous ! Frappez, ouvrez la voie pour vos frères d’armes !

Une pluie de flammes éclairait la grande cicatrice laissée par la flèche céleste d’Izuna. Désormais, la coalition discernait l’ennemi : à cheval ou à pied, il traînait ses lourdes armes destructives.

  • Détruisez leurs armes !!

 💥💥

  • Qu’est-ce que c’est ?!!!

💥 💥 💥

  • Un… Un monstre ?!!

Soudain, une créature gigantesque surgit de la fumée et des flammes. Elle écrasait guerriers et animaux. Elle arrivait droit sur eux.

 

Les shinobis rebroussaient chemin, pendant que l’ennemi s’approchait à nouveau du territoire. Il était pris en tenaille. L’étrange créature faisait trembler le sol, son visage hideux et carnassier n’inaugurait rien de bon.

  • Attaquez la créature ! Hurlaient les shinobis.
  • Non, elle nous rend service !! Finissez l’ennemi ! Disaient d’autres.

C’était l’incompréhension. Plus la bête approchait, plus certains guerriers de la coalition se retenaient d’agir.

  • Attendez… Attendez une seconde ! Lâcha un Senju.

Les Senju avaient les yeux exorbités. Il reconnaissait cette bête.

  • Izuna-Sama, Sarutobi-Sama !! C’est le colosse sylvestre de maître Hashirama !!

Son nom, à peine évoqué, créa une vive émotion sur le champ de bataille. Des cris de joie. Des cris de terreur aussi, pour l’ennemi… Le vieux singe laissa échapper une larme, discrète, rapidement effacée. Son sourire lui, persistait.

  • Finalement, l’ennemi n’avait pas d’autre choix que d’avancer vers nous. Ils étaient pourchassés par les fondateurs ! Ris le vieux singe.

Au loin, Sun Wukong, patte fermement écrasée contre un visage ennemi, se tourna vers son acolyte. Il reconnut son remerciement silencieux, d’un simple hochement de tête. Il répondit par un signe de la main, avant de disparaître.

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