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Shinji Hirako: La fin du jour.


Shinji Hirako
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Salut à tous voici le prologue d'un livre que j'écris depuis quelques temps déjà...J'en suis à 300 pages. A vous de juger!

(Evidemment il est inutile de préciser que j'ai pris tout les précautions nécessaires contre un éventuel plagiat, j'ai des preuves attestant que ce texte m'appartient etc...ainsi que des contacts avec une maison d'édition. Au cas ou il y aurait des petits malins...)

 

Prologue

 

Ô voyageur égaré, conte-moi l’histoire du royaume caché

Qui fut par delà les montagnes et plus loin encore.

La terre connut-elle plus bel endroit ?

Que la cité des montagnes sous les cieux.

Là où l’humanité fut bénie,

Avant que les sombres nuées ne se déchaînassent…

 

 

 

 

Il arriva qu’un jour dans une auberge de l’ancien monde, et c’était déjà il y a fort longtemps, un vieil homme entra en poussant la lourde porte de chêne, que personne ne connaissait. Il commanda à boire et s’assit à l’écart dans un coin obscure de la grande salle commune. C’était alors l’hiver et il y avait de nombreux clients ce soir là car les nuits étaient mortellement froide en cette partie du monde. Le vieillard resta ainsi dans un recoin sombre, le visage caché sous un capuchon, seul la faible lueur d’une chandelle éclairait chichement la barbe blanche  de son menton. 

Cela faisait déjà quelques heures qu’il était là, mais personne ne lui prêtait réellement attention et il n’avait pas prononcé le moindre mot. L’auberge se vida progressivement, et la soirée avançant, l’étranger fut invité à se joindre aux autres clients, seuls restaient ceux qui passeraient la nuit à l’auberge. Et il se trouva que plusieurs parmi les convives lui réclamèrent une histoire car, disaient-ils, la règle en usage dans les auberges de ce pays était de conter un récit des temps anciens lorsque l’on était étranger. Cela permettait de renforcer les liens prétextèrent-ils. Il ne se doutaient certes pas alors que leur vœu serait exaucé, et même bien au delà de leurs espérances. Car il est dit que l’histoire qui leur fut contée est la plus extraordinaire de tous les récits anciens.

L’étranger hésita un instant, puis il  se leva et prit la parole. Il proposa de conter une histoire très longue et triste à la fois :

- Une histoire telle que vous n’en entendrez plus de pareille ! précisa-t-il, non sans un regard mélancolique.

Les gens se réjouirent alors car, en ces temps, on aimait par-dessus tout écouter des récits extraordinaires lors des longues soirées hivernales, chacun se rappelant ainsi combien le monde était vaste et merveilleux.

Comme il a été dit précédemment, c’était alors le milieu de l’hiver et la neige recouvrait le sol d’un épais tapis blanc, comme toujours à pareille époque. L’aubergiste jeta un œil à travers l’une des fenêtres embuée:

-C’est un soir à ne pas mettre le nez dehors, dit-il, ce soir nous veillerons tard autour du feu, souhaitons que ton histoire soit longue et belle vieil homme !

-Longue pour sûr elle le sera, lui répondit l’autre, quant à sa qualité, vous serez seuls juges. Mais je gage que vous aurez déjà tout votre saoul bien avant que je n’ en soit arrivé à son dénouement.

-Nous verrons, répondit- l’aubergiste l’air pensif, Mais il se pourrait que non. 

Alors, on fit de la place autour du vieil homme. L’aubergiste jeta de grosses bûches dans la cheminée et on installa des sièges confortables près du conteur. Le vieillard s’était assis dans un grand fauteuil à bras et autour de lui étaient assemblés tous les clients restants en une compagnie joyeuse. Les flammes crépitaient dans l’âtre en une danse infinie et douce, et les hommes bourrèrent leurs pipes avec nonchalance. La femme de l’aubergiste apporta un vaste plateau garni de pots de bière avant de s’asseoir à son tour.

Quand tout le monde parut fin prêt, le vieillard regarda autour de lui et commença à parler. Personne ne l’avait jamais vu auparavant et il dit qu’il venait de très loin et qu’il était arrivé ici après un très long voyage. Il ne dit pas son nom et cela resta un mystère pour tous. Il révéla qu’il revenait d’une terre qui se nommait Aran et que quelque part s’y trouvait un royaume nommé Argon. Un gros bonhomme à la mine rougeaude l’interrompit alors:

- Enfant, j’ai appris le nom de tous les royaumes dans ce monde, dit-il, non sans une certaine fierté, -en réalité peu nombreux étaient ceux qui pouvait alors s’enorgueillir d’un tel savoir- et je n’ai jamais entendu dire qu’il y ait eu un endroit qui s’appela ainsi. Ta terre n’existe pas vieil homme, ajouta-t-il avec dédain.

Beaucoup des convives se trouvèrent d’accord avec lui et opinèrent de la tête. Certains esquissèrent un sourire moqueur.

Mais le vieillard nullement intimidé repris d’une voix monocorde:

- Et pourtant c’est bien de là que je viens. Mais ce n’est pas étonnant qu’aucun de vous ne connaisse cette terre. De tels endroits ne peuvent être révélés à tous les hommes et notez bien ceci, celui qui ne cherche pas le Royaume Caché ne peut y arriver par hasard. Au cours de mes voyages il m’a été donné de voir des choses que le commun des mortels ne fait qu’effleurer pour ainsi dire.

Le vieux s’arrêta de parler et murmura quelque chose d’incompréhensible. Puis, après quelques instants, il reprit subitement conscience de son auditoire.

  -Mais maintenant laissez -moi vous raconter l’histoire qui fut la mienne, et comment j’eus le privilège de découvrir ce qui fut et demeure caché aux yeux du monde.

Les yeux s ‘écarquillèrent et la compagnie se mit à écouter avec intérêt. La voix de l’homme était douce et chargée d’années à la fois, ses yeux reflétaient la lueur des flammes.

- J’ai vécu en Argon de nombreuses années.

 

 

 

Je me souviens, la cité des montagnes semblait envahie par la peur ce matin là. Une terreur sans nom que les habitants n'avaient plus connu depuis fort  longtemps s'était emparée de la ville. Depuis l'aube, les chiens hurlaient à la mort sans aucun répit, et c’était bien son odeur qu'ils avaient sentis. D‘ailleurs comment eussent-ils pu ne pas la remarquer ? Son parfum se détachait nettement parmi les effluves délicates des jardins en fleurs. Une émanation surnaturelle rôdait dans les ruelles étroites et s’insinuait partout, dans chaque foyer,  chaque recoin, personne ne devait échapper au sinistre signal. Ce jour là, chaque âme serait prévenue.

Peu après l’aube, un profond sentiment de malaise s'était immiscé dans les coeurs et les gens avaient commencé à se rassembler instinctivement sur la grande place circulaire de la cité du roi. La ville était en proie à un désarroi général. Au bout de quelques heures, personne ne pouvait ignorer que ce malaise que tous ressentaient émanait du château.

La forteresse semblait incroyablement sombre et sinistre, bien plus qu’à l’accoutumée. Elle projetait une ombre qui paraissait devoir s’étendre tel une tache d’encre sur le reste du royaume et éclipsait les rayons du soleil. Sa taille semblait avoir grandie de manière démesurée pendant la nuit, au point qu’elle  toisait à présent toute la ville de son arrogante hauteur et de sa force incommensurable. La rumeur enflait avec les heures et même le plus modeste de ses sujets savait à présent qu’ il s'était passé quelque chose de grave dans la demeure du roi. Néanmoins, personne n’avait idée de ce qui les attendait.

Il y avait là une foule de plus en plus nombreuse. Les marchands présents sur la place avaient fermés leurs étals comprenant que les gens ne leur achèteraient rien en ce jour. Ils se joignirent bientôt à la foule avec dépit devinant que les nouvelles seraient mauvaises pour eux aussi. Tous ces gens attendaient ensemble que vienne un signe pour les guider, mais les minutes, les heures s’égrenaient, et rien ne se passait. Toute activité avait cessée dans l'enceinte de la cité. Personne ne savait ce qu’il y avait lieu de faire, mais tous pressentaient au fond d'eux même que l'heure était sombre.

Le temps était long, incroyablement long. Alors que beaucoup interrogeaient les cieux du regard attendant fébrilement une réponse à leurs inquiétudes, la foule était à présent tournée vers l'épaisse herse de fer noir qui barrait l'entrée du château, face à la place principale. La place était un large cercle dont le sol était pavé de pierre noire brillante. Une fontaine chantait joyeusement en son centre, mais personne n’y prêtait plus attention à présent.

Quatre artères partaient du centre de la place, chacune correspondait à un des points cardinaux. L’artère nord après une courte volée de larges  marches de marbre menait à la porte de la forteresse du Roi. Le château était  entièrement bâti de  gris et sombres étaient ses remparts, figure de proue menaçante d’un navire de pierres ancré pour toujours dans la montagne.

 

Tout à coup, un aigle poussa un cri aigu dans le lointain et vint déchirer le lourd silence. Le soleil était presque arrivé à son midi, et enfin quelque chose se produisit. 

En haut du rempart, au dessus de la porte une silhouette se détacha parmi les ombres et quelqu'un se présenta à la foule. C'était un homme de grande taille au longs cheveux bruns. Il était vêtu d'un pourpoint gris. Son visage restait dans l‘ombre. Seuls ceux qui étaient le plus près des remparts le reconnurent et son apparition sonna pour eux comme un glas tant son visage reflétait l’affliction. Et tout espoir les abandonna.

Il sortit un morceau de parchemin. Il le déroula fébrilement puis commença à le lire. Sa voix , bien que marquée par la douleur,  était forte et résonna loin si bien que tous les gens présents sur la grande place purent l'entendre sans mal. Depuis son apparition le silence total s'était fait face à lui, un silence de mort. Il est dit que le coeur du royaume s'arrêta de battre l'espace d'un instant et le temps cessa de s'écouler et resta suspendu pour un court moment. Même le sifflement du vent se tut pour écouter et les fleuves interrompirent leur cours bondissants.

Alors l’homme prit la parole et il eut ces mots:

-Peuple d’Argon je suis Landoval le messager du roi et voici mon message. Ce matin trois heures avant le lever du soleil s’est éteint notre seigneur bien aimé Maraval 1er. Il fit une pause et ajouta péniblement. Il a été décrété qu’il sera pleuré pendant onze jours, puis le douzième, auront lieu ses funérailles.

Il replia son message avant d’ajouter

-Pleurez mes frères car il est certain que toutes les larmes ne sont pas vaines.

Ayant dit cela, il disparut derrière les murs et ne fut plus jamais revu par aucun mortel.

La nouvelle eut un effet terrible. Une femme la première lâcha un cri étouffé, puis beaucoup d’autres la suivirent. La surprise mêlée à la peine vinrent à bout même des cœurs les plus endurcis. Ce fut alors un concert de pleurs qui s’éleva de la cité telle la clameur de milliers d’hommes chargeant à la guerre. Certains restaient là, prostrés, ne réalisant pas encore totalement la portée de cette annonce, alors que d’autres commençaient à rentrer chez eux en essayant de dissimuler leur peine. Tous étaient effondrés et leur douleur n’avait d’égal que l’amour qu’ils portaient à leur souverain.

 

L’après-midi avança donc péniblement. Le message n’avait pas précisé les causes de la mort du roi. Les hypothèses les plus folles commencèrent à germer dans les esprits, chacun essayant d’expliquer par des causes rivalisant d’ extravagance comment cet homme d’apparence encore si jeune avait pu perdre la vie si soudainement. En réalité, malgré tous leurs efforts aucun ne s’approchait de la vérité. Une vérité terrifiante.

 

Le corps de Maraval avait été découvert au petit matin, par un serviteur du château, étendu sur le sol, au pied du lit. Depuis lors, personne n’avait réussi à expliquer la cause de son décès. Le guérisseur du roi lui-même s’était révélé impuissant malgré son savoir immense, que certains tenaient pour infini. Le corps ne portait aucune marque de violence et tous les tests de poisons s’étaient révélés négatifs. Finalement, au bout de quelques heures, on s’était résolu à préparer le mort pour la veillée funèbre,  la plus formidable qu’un souverain eut jamais sur Terre.

Le corps avait été placé dans la salle du trône. Il reposait étendu sur un lit de bois et d’or mêlés, au centre de la pièce. Ses boucles grises avaient été soigneusement coiffées. Sur sa tête reposait sa couronne, bandeau d’argent uniforme et étincelant. Il était enveloppé d’une longue robe bleu nuit sur laquelle étaient cousues des étoiles d’or, symboles de sa maison.

Il était étendu là, le plus grand seigneur de l’histoire de ce pays, beau et terrible, tel une vivante statue de marbre. Il semblait endormi. Son visage était apaisé, presque souriant, si bien que beaucoup s’attendaient  à le voir ouvrir les yeux à tout moment et se lever comme si tout cela n’eut été qu’un mauvais rêve. Mais ce ne fut pas le cas.

Durant onze jours le peuple défila jour et nuit dans la salle du trône en une procession silencieuse et interminable. La tradition voulait que chaque personne déposât une bougie autour du lit royal, pour éclairer le souverain lors de son dernier voyage disait-on. La file descendait en serpentant jusqu’au beau milieu de la ville. Alors que ses sujets défilaient devant le roi défunt, les pleureuses s’acquittaient de leur office, mais avec cette fois un chagrin plus sincère q’elles n’en eurent jamais connu.

 

Puis vint le matin, un coq chanta, son cri était clair et insouciant de tout les événements du monde. Et ce fut le douzième jour, le jour de l’ultime voyage.

Les funérailles eurent lieu comme prévu. Et du début à la fin ce fut somptueux, beau et terrible à la fois.

Le corps fut transporté sur le lit de bois par des porteurs vêtus entièrement de longues tuniques blanches aux coutures d’or. Des pétales de fleurs avaient été dispersées sur le sol tout le long de la route menant au tombeau. Sur chaque bords se trouvaient des jeunes filles portant des fleurs et chantant  en une ligne continue. Ainsi la dernière route de Maraval était un assortiment de couleurs merveilleuses, du rouge, du jaune, du blanc, du bleu, en des tons si différents qu’ils formaient une mosaïque étourdissante. Ce fut le plus beau chemin qu’aucun mortel n’empruntât jamais, un chemin qui semblait mener directement vers les cieux si cela était possible. Tout cela n’est bien sur qu’un détails des nombreux fastes de la cérémonie qui dans son entier dura une journée. Le Roi ce jour là s’était levé avec le soleil, et il se coucha et fit ses adieux à la Terre au crépuscule. Lorsque enfin la cérémonie touchait à son terme des centaines de cors résonnèrent à l’unisson pour saluer le passage du monarque vers son ultime demeure et il n’y eu pas une personne présente dans l’assemblée qui ne frissonnât. Ainsi partit le Roi dans une musique incroyable et une gloire non ternie.

Après la cérémonie tous les cors furent brisés et brûlés pour s’assurer qu’ils ne produiraient plus aucun son dans le monde des vivants.

La foule rassemblée alors était tellement immense que l’on fut contraint de fermer les portes de la cité par manque de place. Des gens venus de tout le royaume s’étaient présentés. Et beaucoup venaient même de bien plus loin. On dit qu’il n’y eut pas une seule région du monde qui ne fut  représentée aux funérailles.

En réalité, il y eut un  royaume qui n’envoya pas d’émissaire en Argon et son nom était depuis longtemps maudit.

 

 

 

Le vieillard s’arrêta subitement de parler.

-Mais voilà que je commence mon histoire par la fin, dit-il. Je suppose que cela doit être, car la perte et la chute de tout ce qui fut grand, c’est cela qui compose les grandes histoires, celles qui importent vraiment. Mais il est aussi dit qu’il ne peut y avoir de chute sans ascension au préalable, c’est pourquoi je vais vous conter l’histoire de l’ascension telle que je la connus. Commençons par le début, comment je pris part au voyage le plus extraordinaire qu’un homme ait jamais réalisé et comment j’en revins bien des années plus tard pour me trouver devant vous aujourd’hui. Et il commença ainsi :

 

Aussi loin que je m’en souvienne mon enfance fut ordinaire, je grandis comme tous les autres enfants de mon pays. Pourtant un jour tout changea, et ma vie en fut bouleversée à jamais.

 

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   Bonsoir, cher collègue ! Diantre, un autre écrivain en devenir... en ce moment, on a un sacré arrivage de talents sur le fofo ! 300 pages d'écrites, un contact en maison d'édition... A quand la parution ?  :D

   Si je demande ça, ce n'est pas pour me moquer, mais parce que ton prologue, même s'il ne dévoile en somme pas grand chose de ton roman, me mets l'eau à la bouche.

   Commençons si tu le veux bien par nous débarrasser de tout ce qui orthographe, syntaxe, etc : de ce point de vue, extrèmement peu de fautes (du moins je n'en ai pas vu beaucoup^^), mais en même temps c'est bien normal si tu projettes une éventuelle éditions de ton oeuvre. Et puis, écrire 300 pages et continuer à avoir un mauvais niveau en ortographe, je trouve ça un peu difficile  :D

  Passons à la suite : le style, le rythme, le phrasé. Ici, je dois dire que j'ai comme une impression, non pas de déjà-vu, mais de familiarité. Par moments, j'ai l'impression de retrouver l'influence de feu le génialissime Pr.Tolkien dans tes formulations. Rien que le début : "Il arriva qu’un jour dans une auberge de l’ancien monde, et c’était déjà il y a fort longtemps", c'est très typique de Tolkien, on retrouve souvent cette entrée en matière, notamment au début des contes perdus.

Je suppose que c'est voulu, mais quoi qu'il en soit ça passe très bien, c'est fluide sans être trop rapide, et on ressent... comment dire... un certain lyrisme au moment de l'annonce de la mort du roi.

   Pour continuer dans ce qui est de l'ambiance, je trouve que tu laisses également au lecteur le soin de faire tourner son imaginaire pour se représenter la scène. Tu ne nous assomes pas sous des tonnes de descriptions bourrées de détails, mais nous donnes juste ce qu'il faut (heu j'ai l'impression d'avoir déjà dit ça^^). Un travail tout en finesse, en somme.

  Bon, pour ce qui est du scénario, tu avoueras que tu ne me donnes pas grand chose à commenter ^^ Néanmoins, si l'envie te prennait de poster ici un autre extrait de ton oeuvre, sache que je serais ravi de te donner mon avis (pour ce qu'il vaut, enfin c'est déjà ça ^^).

 

   HS/En attendant... J'ai le blues là... Y'a trop de bons écrivains sur ce fofo, je fais pas le poids. J'en laisserais presque tomber la plume... mais j'ai bien dit presque ^^/fin du HS

 

  Bref ! Cette mise en bouche que tu postes là est à vrai dire très alléchante, et je me ferais une joie de goûter au plat de résistance si l'envie te prends de nous le servir. Bon, j'imagine qu'à 300 pages, tu n'as pas encore fini ton roman, mais je te souhaite quand même bonne chance avec les maisons d'éditions dans le futur. Dans l'immédiat, ce sera surtout bonne continuation et bravo  ;)

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Merci pour ton commentaire assez élogieux, ça fait toujours plaisir :)

 

Concernant Tolkien eh oui tu as reconnu une de mes influences majeures :D. ETt j'ai exactement, comme tu l'as très bien noté, cherché à trouver un style s'approchant des contes perdus. En fait j'essaie de créer un style qui fait ancien sans toutefois être aussi archaïque que celui utilisé par Tolkien. Un style qui rappelle donne l'impression d'une histoire contée oralement, pour le prologue seulement puisqu'après on change de point de vue. effectivement je recherche le lyrisme autant que faire se peut, mais le piège est d'en faire des tonnes ou de tomber dans le ridicule (ce qui m'arrive parfois).

 

Après concernant l'histoire en elle même, il n'y a rien de "fantastique" ou que l'on pourrait qualifier de "fantasy" dedans. En fait, elle se situe dans une sorte de moyen âge imaginé et idéal mais tu ne verras point de magiciens, dragons, orques et autres bizarreries. Tout ce qui se passe dans mon histoire est du domaine du possible. J'ai juste créée un monde imaginaire par commodité, parce que je ne voulais pas faire de recherche (et puis c'est tellement plus amusant :D)

 

Mon but était de faire à la fois un roman d'aventures et une sorte de récit initiatique. Mes influences en plus de Tolkien, à qui finalement j'emprunte surtout un certain style, lorgnent du côté de Paolo Cohelo "l'Alchimiste" et Laurent Gaudé "La mort du roi tsongor". Pour en revenir au style, j'emprunte finalement surtout le style du traducteur français des contes perdus, puisque ayant la chance (ou l'audace?) de l'avoir lu en fAnglais je peux te dire que la version originale comporte beaucoup de vieil anglais avec des formes très archaïques...

Bien sûr je ne cherche pas à me justifier, puisqu'on a tous des influences et moi j'assume à fond les miennes.

 

 

J'essaie de m'éloigner un peu de Tolkien à qui l'on rattache malheureusement tous les romans dès qu'ils parlent d'aventure féodale... (bon c'est vrai que c'est LE maître en la matière!).

 

Bon j'attache de toute façon un grand soin au style qui joue beaucoup dans ce genre de livres, il faut essayer de donner un souffle épique, un lyrisme...

 

En tout cas merci de ta remarque et de tes précieux conseils. Et surtout merci de m'avoir lu (c'est tout ce que je souhaite).

 

Je posterais peut-être mon chapitre 1 plus tard s'il y a d'autres réactions positives. Et là ça te sautera aux yeux parce que c'est un hommage à un chapitre du SDA. Quand je dis hommage, je n'écris pas avec le chapitre sous les yeux mais avec le souvenir et l'image que j'en ai.

 

Disons que dès le chapitre 2 mon récit s'éloigne, je pense, suffisamment de Tolkien.

 

Bon tout ça est très long j'arrête là, a bientôt.

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Bon je vois que ce cher "critique Daemon" est passé donc mes critiques ne pourront pas être supérieur au sienne  mais je vais quand même essayer, bon ton histoire est super avec un soupçon d'humour à la fin, une histoire qui à l'air captivante même si on a eut droit à la fin, mais le titre me laisse perplexe.

 

En espérant une suite.

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Merci de m'avoir lu. Je pense que quand j'aurais eu une dizaine de commentaires positifs je posterais la suite, comme elle est déjà écrite ce n'est pas un problème. Sinon le truc de commencer l'histoire par la fin c'est un procédé plus cinématographique que littéraire mais j'ai trouvé que c'était une bonne entrée en matière pour que les gens aient envie d'en savoir un peu plus sur le conteur et sur l'histoire de ce roi et de ce pays.

 

Le but c'est de mettre le lecteur dans la peau de l'auditeur de l'auberge, confortablement installé etc...

 

edit: Quant au titre il ne prend une réelle signification qu'avec plusieurs passages particuliers du roman.

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Voilà la suite:

 

Bonne lecture:

 

 

Chapitre premier

 

 

 

Allen s’éveilla en sursaut. Il venait d’être tiré d’un sommeil sans rêves. Il lui fallu quelques secondes pour recouvrer ses esprits, le temps de se rappeler où il se trouvait.

Il faisait encore noir et ce devait être le beau milieu de la nuit à en juger par l’absence de lumière dans la pièce. Un bruit sourd l’avait réveillé, comme de coups qui résonnaient dans sa tête, un son incroyablement lointain qui semblait s’élever du plus profonds du monde des songes, sans doute un cauchemar pensa-t-il. Il se dressa, perplexe.

Le son retentit de nouveau  « boum !boum ! », cette fois-ci les coups étaient clairs,  et non plus seulement dans sa tête. Il n’avait plus aucun doute quant à leur provenance. Quelqu’un frappait à la porte de sa maison ! A une heure pareille, il était très inhabituel pour lui d’être ainsi dérangé. Il tâtonna longuement dans le noir, quand enfin sa main se referma sur un objet cylindrique, tout à fait ce qu’il cherchait. Il se dirigea vers l’âtre, d’où se dégageait une faible lumière rougeâtre, et à l’aide d’un brandon encore chaud, il alluma la bougie qu’il tenait dans la main. Alors il tituba lentement vers la porte d’entrée encore à demi endormi, manquant de trébucher à plusieurs reprises.

Le jeune garçon détacha le verrou, puis il fit pivoter la lourde porte de chêne pour l’entrouvrir dans un grincement sinistre. Aussitôt un sourire se dessina sur son visage éclairé par la lumière chancelante de la bougie. En face de lui, se trouvait un garçon d’une quinzaine d’années aux cheveux noirs et aux yeux sombres. C’était un enfant d’une carrure impressionnante pour son âge.

Allen avait tout de suite reconnu son ami, Iban.

Il n’eut cependant pas le temps de prononcer le moindre mot, bien que de nombreuses formules qu’il aurait qualifiées de discourtoises lui vinrent à l’esprit, l’empressement de son ami le devança.

-Vite, prépare tes affaires et suis moi sans poser de questions ! Nous partons ! Iban était hors d’haleine, comme s’il avait couru un long moment. Son visage était beaucoup plus sérieux qu’à l ‘accoutumée et on aurait dit qu’il était effrayé, si la chose eut été possible.

  Allen crut d’abord à une plaisanterie.

-Si c’est encore une de tes farces, sache que je n’apprécie guère être réveillé  en pleine nuit de la sorte. Dit-il, essayant de se donner un ton plus agacé qu’il ne l’était réellement.

  Mais l’expression sur le visage de son ami finit de dissiper ses doutes. De mémoire, il ne l’avait jamais vu si marqué. Hormis peut-être le jour où il avait volé le cheval du vieux Iago.

-Ne fais pas l’idiot , lui dit Iban, je suis plus sérieux que je ne l’ai jamais été. Suis-moi si tu es mon ami !

  Allen s’exécuta alors sans plus d’explications et se mit à rassembler quelques affaires en toute hâte, sans grande conviction toutefois. Ce faisant, il se demandait ce qui avait bien pu remuer son ami de la sorte, mais il n’osa protester de nouveau.

  Pendant qu’il s’affairait, Iban était resté dans l’entrebâillement de la porte. De temps en temps, il jetait des regards anxieux d’un côté et de l’autre de la rue, comme s’il s’attendait à voir surgir quelqu’un à tout moment. Quand Allen eut fini ses préparatifs, il agrippa une cape et l’enfila après avoir passé une besace autour de son cou. Puis il rejoignit son compagnon, qui l’attira par le bras hors de la maisonnette. Ils claquèrent la porte derrière eux et s’en furent à toutes jambes. Allen n’eut pas le temps de regretter d’avoir pu se munir d’une lanterne.

Désormais, ils étaient seuls dans l’obscurité.

  Iban tirait toujours son ami par le bras. Dans leur course effrénée Allen sentait défiler les pavés sous ses pieds et il apercevait vaguement les ombres plus épaisses des maisons le long de la rue. Après un certain temps ses yeux s’habituèrent à l’obscurité et il parvint à discerner nettement les formes qui l’entourait. La lune qui ne luisait pourtant qu’à demi leur permettait de s’orienter sans difficulté. La cité autour d’eux était encore endormie, seuls quelques chiens attentifs remarquèrent leur passage et les saluèrent de quelques aboiements peu convaincus.

  Ils coururent ainsi à grandes enjambées pendant un moment, cependant ils étaient toujours dans la rue même qui passait devant la maison d’Allen.

  Soudain, sans prévenir, Iban tira son ami par le bras sur la gauche dans une petite ruelle, et ils s’arrêtèrent net. Ils se plaquèrent tous deux contre le mur de pierre juste à l’angle de l’artère principale. Ils étaient immobiles, chacun essayant de reprendre son souffle. Allen voulut parler, mais son ami lui signifia de se taire en mettant son index devant sa bouche. Ils étaient tous les deux quasiment à bout de souffle.

  Alors au loin dans le silence total de la nuit s’éleva un bruit. Ce n’était au départ qu’un murmure, un son presque irréel, venu de nulle part et ne ressemblant à rien. Puis leurs sens s’aiguisèrent et ils perçurent le son plus distinctement. Iban tendait l’oreille, il était à présent si concentré sur ce faible son qu’il lui sembla que ses autres sens s’étaient effacés. Allen écoutait lui aussi.

« Clang-Clang, Clang-Clang »le son se répétait inlassablement.

Les deux jeunes hommes se regardèrent alors. Ils se demandèrent quel était ce bruit. Puis petit à petit, une idée s’insinua dans leurs esprits puis devint finalement limpide. Ce son était celui de fers qui battaient le pavé. Allen ne put retenir un cri étouffé.

-Des cavaliers ! échappa-t-il, alors que le son se faisait de plus en plus proche.

    Sa surprise était d’autant plus  grande, que comme le savaient tous les habitants de la cité, les chevaux était strictement prohibés dans l’enceinte de la cité de nuit. D’ailleurs il était absolument impossible de passer les postes de garde avec une monture.

Il ne comprit pas vraiment pourquoi, mais il ressentit soudain le besoin irrépressible de s’enfuir à toutes jambes. Cependant, il se rendit rapidement compte qu’ils étaient dans une impasse et il comprit aussitôt qu’il était trop tard pour fuir sans être repéré par les cavaliers. Et bien qu’il ignorait tout d’eux, il ne désirait pas les rencontrer, une seule option lui restait, se cacher.

Iban devait avoir eu la même idée, puisqu’il lui fit signe de se tapir dans l’ombre. Il écouta son ami sans rechigner, car visiblement il possédait des informations que lui ne connaissait pas. Peut-être savait-il qui étaient ces hommes.

  Ils se pelotonnèrent l’un contre l’autre, se dissimulant sous leurs manteaux. Un vieux tonneau providentiel leur offrit une cachette de fortune. Allen s’immobilisa totalement, et à mesure qu’il s’amplifiait, le son lui paraissait de plus en plus insupportable. Les pas cadencés des chevaux résonnaient à présent dans sa tête avec insistance, si bien qu’il devint sourd à tout autre bruit. Il visualisait dans son esprit l’image d’immenses cavaliers vêtus de mailles sombres. Sa peur grandissait et sa main droite était prise de tremblements qui se transmirent bientôt à l’ensemble de son corps. Iban, sentant son ami frissonner, prit sa main et la serra fort pour le rassurer. Les cavaliers étaient désormais à leur hauteur si on s’en fiait au son. Allen avait envie de crier, tout cela n’était qu’un mauvais rêve dont il voulait se sortir à tout prix. Pourtant les trots ne donnèrent aucun signe de ralentissement et bientôt, ils s’éloignèrent progressivement.

  Ils attendirent un moment. Les secondes leur parurent des heures, et ils furent incapables de dire combien de temps passa avant qu’ils n’osassent faire le moindre mouvement. Iban se décida à bouger le premier. Très lentement, et avec précaution, il risqua un coup d’œil vers la grande rue, en direction de la maison de son ami. Allen, lui, n’avait pas encore le courage de bouger. Il avait l’impression que tout était hostile autour d’eux. Le monde environnant n’était qu’ ombres et ténèbres, et aucun espoir ne semblait pouvoir percer cette nuit sans fin. La ville elle même semblait aux aguets, et aucun son ne venait déchirer le lourd silence. Et l’air ! un air humide et si épais qu’il pouvait presque le sentir sous ses doigts.

  Iban se retourna vers son ami et lui décrivit la scène à laquelle il venait d’assister en chuchotant.

-Il y à trois cavaliers, dit-il, j’ai peine à les distinguer, ils semblent vêtus sombrement. L’un d’eux porte une lanterne. Ils sont arrêtés devant ta maison, le cavalier de tête à mis pied à terre et inspecte la porte.

  A cet instant, un grand bruit retentit, comme un craquement.

Les garçons se regardèrent l’air terrifiés, et ils surent que les cavaliers venaient d’enfoncer la porte.

Ils fermèrent tous deux les yeux et baissèrent la tête. Ce qu’ils redoutaient était arrivé. Ces cavaliers cherchaient Allen, et il ne semblaient pas amicaux.

  Après un moment, ils entendirent de nouveau le son des sabots, mais cette fois-ci il s’éloignait. Les cavaliers n’avaient rien trouvé, et à présent ils partaient. Mais la recherche était loin d’être abandonnée.

 

 

La nuit arrivait bientôt à son terme. Les deux garçons étaient encore là, pétrifiés dans l’obscurité. Il avait du se passer une heure au moins depuis le départ des cavaliers, mais c’était comme s’ils avaient perdus toute notion du temps.

En réalité, ils étaient restés ainsi plus de temps encore.

Une multitude de pensées se bousculaient dans la tête d’Allen et il avait l’impression que ses oreilles bourdonnaient. Qui étaient ces hommes et que voulaient-ils ? Etaient-ils vraiment après eux ? En vérité le jeune homme était terrifié, bien plus qu’il ne l’avait jamais été auparavant lors de sa courte existence. Bien sûr, il avait déjà eu peur, mais cette fois ci c’était différent. Cette peur là semblait incontrôlable, comme enfouie depuis toujours au plus profond de lui même. Et dès ce moment, il sut que c’était un signal d’alarme, quelque chose en lui l’avertissait, bien qu’il ne comprenait pas encore la teneur de cette mis en garde ,non plus que sa signification.

Il serait resté là, interdit, encore bien longtemps si Iban ne l’avait pas sorti une fois de plus de sa torpeur. Il lui dit d’une voix rassurante :

-Viens ! Il faut y aller maintenant, nous n’avons que trop tardé ici, nous devons quitter la ville au plus vite. Puis, il ajouta dans un murmure qui faisait frissoner. Plus rien n’est sur ici !

Ils se levèrent et repartirent précautionneusement. Iban menait toujours son ami qui le suivait sans hésitation. Et d’ailleurs comment pouvait-il en être autrement ? C’était la seule personne en qui il avait une confiance aveugle.

Alors qu’ils courraient de nouveau dans la fraîcheur nocturne, Allen se souvint du jour de leur rencontre et ce fut sa première pensée agréable depuis le début de leur fuite.

 

Aussi loin qu’il s’en souvienne, Allen avait toujours été un enfant solitaire. Il n’avait pas d’amis, les autres enfants l’avait toujours trouvé différent. Pour l’ensemble des enfants de Malbona, il était un étranger et ils le lui avaient rapidement fait comprendre. Pourtant aucun d’eux ne s’était jamais montré malveillant à son égard. On se contentait de l’éviter, et la plupart du temps tout le monde l’ignorait, comme s’il n’était tout simplement pas là. En fait, les enfants de son âge avait tous peur de lui, mais cela il l’ignorait.

Il avait vécu ainsi une partie de son enfance muré dans la solitude.

Sa principale occupation était alors de guetter l’arrivée des caravanes de marchands juché sur les remparts au dessus des portes de la ville. Depuis toujours il était fasciné par cet étrange spectacle. Au loin on voyait se dessiner d’épais nuages de poussière indiquant l’arrivée imminente d’un convoi. Chaque caravane représentait pour lui une source d’émerveillement intarissable. Des gens de toutes sortes se présentaient ainsi sans discontinuer toute la journée. Ils portaient tous des tenues qui semblaient extravagantes dans cette partie du monde. C’était un ballet incessant. Des animaux dont il ignorait le nom, rugissaient dans des cages ; alors que des cochers vêtus de couleurs vives conduisaient d’énormes chariots bancals. Dès leur arrivée ils déchargeaient milles et une choses dont la plupart étaient des objets d’origine totalement inconnue pour le jeune homme. Tout cela était en fait réglé à la perfection, malgré une impression de désordre total.

Il s’était toujours beaucoup amusé à imaginer d’où venaient ces gens et quelle était leur histoire. En les voyant, il découvrit qu’il y avait un monde inconnu derrière les remparts, fourmillant d’aventures et de diversité. Et il sut que son destin l’emmènerait par delà ces dunes, dans des pays lointains que nul avant lui n’avait encore exploré. Souvent, quand venait le soir et que le vent soufflait du nord et caressait son visage, il sentait un doux parfum envahir ses narines, chargé d’odeurs inconnues, mais avec un pouvoir irrésistible. Alors dans ces moments là il lui semblait que c’était le vent lui même qui l’appelait, l’invitant à le suivre dans une danse sans fin de bonheur  extatique. Il se voyait volant par dessus montagnes, rivières et vallées avec une légèreté infinie et arrivé aux confins du monde sur les cimes des plus haute montagnes, enfin il se sentait vivant ! Quand il reprenait ses esprits le soleil se couchait déjà dans le lointain et il reprenait pied dans le monde réel, pourtant, il savait qu’un jour il finirait par répondre à cet appel enivrant.

  C’est alors qu’il s’adonnait à son passe-temps favori, qu’un jour un autre garçon s’approcha de lui.

-Pourquoi passes-tu ton temps ici ? lui dit-il.

Allen hésita, ne sachant que répondre. Un long silence suivit puis il parla tout en continuant de fixer l’horizon pour se donner une consistance.

-chaque fois que je viens ici, dit-il pensivement, je me dis qu’il doit y avoir autre chose, je veux dire dans cette vie. Je veux partir d’ici, c’est mon rêve, il y a tant d’endroits à découvrir, je serais le premier à explorer toutes les pays du monde…Il marqua une pause réalisant alors le ridicule de ce qu’il venait de dire, puis il ajouta avec détermination, un jour je parcourrai le monde, je le jure.

-Ce jour là je viendrais avec toi, lui répondit simplement l’autre garçon. Cependant le ton qu’il employa ne laissa aucun doute quant à la fidélité de cet engagement.

A ce moment, Allen tourna la tête pour regarder le garçon qui lui sourit.

-Je m’appelle Allen, dit-il.

-Moi, c’est Iban, lui dit l’autre.

Et à compter de ce jour,  ils furent amis, sans plus de paroles car ils s’étaient déjà tout dit en pensée, dans ce regard, et les mots n’étaient qu’une transposition imparfaite de ce qu’ils pensaient vraiment tous les deux.

 

Mais à présent les préoccupations d’Allen étaient bien différentes, il allait effectivement quitter la ville, mais contrairement à ce qu’il avait toujours imaginé c’était dans une hâte complète et sans aucun préparatif préalable. L’idée de se retrouver ainsi sans possibilité de faire marche arrière lui déplaisait fortement, mais il semblait bien qu’il n’y avait pas d’alternative possible à ce choix. Fuir où affronter un danger inconnu, voilà le choix qu’il devait faire s’il s’en fiait à la gravité du ton de son ami. Les deux garçons s’étaient  de nouveau arrêtés, cachés parmi les ombres plus épaisses que formait le renfoncement de la porte d’entrée d’une imposante demeure.

C’était sans doute là la maison de quelque riche marchand, la ville en regorgeait. Le terme « marchand » était en réalité bien flatteur pour ces individus, bon nombre d’entre eux se livraient en effet à des activités pour le moins troubles. Malbona était ainsi faite, ultime cité rempart avant l’océan infini et l’inconnu, l’argent régnait sur la ville. les marchands, honnêtes ou non s’étaient rendus maîtres de la cité depuis des années déjà. La fourberie, la malhonnêteté et l’escroquerie étaient ici des qualités, seuls les forts survivaient et dominaient dans un tel endroit. La guilde des marchands dirigeait la ville alors que sa terrible milice faisait régner l’ordre. Un ordre toutefois très relatif, les coupes gorges étaient nombreux et les imprudents se retrouvaient très vite dans l’autre monde.

 

Allen jeta un regard autour de lui pour tenter de se repérer, et il comprit aussitôt que son ami ne plaisantait pas quand il parlait de quitter la ville. Face à la rue dans laquelle ils se trouvaient, il pouvait distinguer malgré la pénombre la porte principale de la ville. Ainsi ils avaient fini par arriver au rempart nord de Malbona, lieu de passage obligé pour tout individu désirant quitter la ville. Mais le jeune garçon savait que cela n’était pas si simple. En effet, l’entrée et la sortie de la ville étaient strictement réglementées, et il fallait, pour bénéficier d’un droit de passage,  impérativement passer l’un des deux poste de garde.  « Voici déjà la fin de notre voyage », pensa-t-il alors, tout en observant avec désespoir la faible lumière qui filtrait par la fenêtre du seul poste de garde actif la nuit.

Alors,comme s’il lisait dans ses pensées Iban lui dit :

-Ne t’inquiètes pas, je sais comment faire pour nous sortir d’ici.

Après avoir écouté avec attention Allen signifia par un hochement de tête qu’il avait compris le plan de son ami.

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Et encore un petit chapitre supplémentaire:

 

Chapitre 2 :

 

 

C’ était une nuit très calme aujourd’hui, l’homme pensait au repos bien mérité qu’il s’offrirait dès qu’il aurait fini son travail. La bougie qu’il avait allumé sur la table était consumée aux trois quarts, il sut alors qu’il ne lui restait plus qu’une heure tout au plus avant l’aube.

Il n’avait pas vu âme qui vive ce soir, pas même le chien  errant qui venait souvent lui rendre visite et pour lequel il conservait toujours quelques vieux os. Une soirée d’un ennui mortel. Pour s’occuper dans ces moments là, il laissait vagabonder son esprit et s’imaginait en héros de guerre. Il accomplissait des exploits sur des champs de batailles lointains alors que des armées entières criaient son nom. Les femmes rougissaient sur son passage et les hommes baissaient les yeux intimidés par un tel être. Vraiment, il se languissait d’un peu d’action. Lorsqu’il s’était engagé dans la milice, il avait pensé que ce serait un travail distrayant, mais depuis six mois il n’avait rien eu à se mettre sous la dent à part quelque rixes entre marins imbibés d’alcool ou la poursuite de quelques voleurs. Il n’aimait pas les voleurs, des gamins ou des lâches pour la plupart, qui n’opposaient aucune résistance lorsqu’on les attrapait. Tout juste si ces imbéciles n’offraient pas leur torse pour que l’on y enfonce sa lame. Il préférait de loin les marins qui, quand ils n’étaient pas enivrés au point de s’écrouler, pouvaient se révéler être de vrais durs à cuir.

Il finit par se dire qu’après tout, la paye était bonne et puis il avait droit de porter une épée. Il n’avait pas de raison  de se plaindre, tant de gens manquaient de travail ici ! Il chassa distraitement d’un revers de la main une mouche qui bourdonnait bruyamment autour de la bougie, puis vérifia que la clé était toujours attachée à sa ceinture. Ceci fait, il s’autorisa à plonger dans un état de semi somnolence comme il le faisait souvent. De toute façon, que risquait-il ? La dernière patrouille de nuit était passée et n’avait rien signalé, ces gars là semblaient au moins aussi déçus que lui de s’ennuyer à ce point.

Dans moins d’une heure il serait réveillé par la lumière du jour à travers sa fenêtre et les gardes viendraient pour prendre la relève.

 

Il était presque totalement endormi quand il entendit un bruit qui l’éveilla. Quelqu’un ou quelque chose, lui sembla-t-il, grattait à la porte. Il se releva d’un bond, fonça vers la porte et l’ouvrit promptement en dégainant son épée. Le petit animal recula en jappant terrorisé par l’humain si menaçant. Il reconnut le petit chien et rengaina immédiatement son épée avec douceur. Il s’accroupit alors et tendit la main vers son ami en signe de paix. Celui-ci s’approcha alors en remuant la queue et vint le renifler, et après avoir reconnut son bienfaiteur, il lui fit la fête avec enthousiasme.

-Attends ! Dit-il au chien. J’ai quelque chose pour toi, ne bouge pas !

Le chien restât parfaitement immobile sur le seuil habitué au petit manège de son humain préféré. L’homme posa son baudrier et son épée sur la table ainsi que le trousseau de clés qui pendait à sa ceinture. Il savait que le petit chien était effrayé par tout bruit métallique, au point de détaler au moindre son suspect. Des gamins lui avaient sans doute attaché un jour un objet métallique au bout de la queue pour le martyriser comme c’était souvent le cas avec les chiens errants. Ils adoraient les voire détaler dans les rues en aboyant à tue-tête, terrorisés par un bruit qu’ils produisaient eux-mêmes.

Le petit chien aboyait avec entrain comme pour lui signifier de se dépêcher, quand il revint sur le seuil avec un os de porc à la main le chien l’accueillit en battant frénétiquement de la queue. Le milicien lui tendit l’os qu’il s’empressât de commencer à ronger minutieusement. La petite boule de poil était d’une maigreur qui faisait presque pitié, pourtant il ne semblait pas particulièrement en mauvaise santé. L’homme ne doutait pas que sans son aide il serait déjà mort de faim. C’était curieux, se dit-il , qu’il ait fini par être ami avec un chien, lui qui ne s’intéressait pas aux autres d’ habitude. Il éprouvait une étrange fierté d’avoir ainsi secouru cet animal, un sentiment qui lui était peu familier, mais pas désagréable. Il regarda le chien pendant un long moment tout en songeant que c’était finalement son seul ami, alors il lui sourit puis décida de rentrer pour le laisser finir tranquillement son repas.

En entrant dans la pièce il eut une sensation bizarre, comme si quelque chose clochait. Pourtant tout était bien à sa place, le trousseau de clé, ainsi que l’épée. Même la mouche continuait de tourner en rond. Il chassa bien vite cette sensation en même temps que la mouche et mis tout ceci sur le compte de la fatigue. Il s’installa de nouveau confortablement dans sa chaise, les pieds étendus sur la table de bois. Même avec la porte fermée, le milicien entendait encore le bruit de son compagnon qui s’affairait sur son os.

Il s’autorisa alors à replonger dans ses pensées et après quelques minutes, il constata qu’il n’entendait plus le chien qui avait dut s’en aller terminer son festin dans un coin plus tranquille.

Au même moment, il entendit un autre bruit qui l’interpella, un bruit très familier, cependant il était absolument impossible que ce fût ce à quoi il pensait. Et pourtant en tendant l’oreille de nouveau il n’eut aucun doute, un cavalier approchait ! Il sortit de la cabane en hâte tout en attachant  ses clés et son baudrier, se demandant qui était l’audacieux qui se permettait de chevaucher dans Malbona en pleine nuit et de fouler ainsi aux pieds les lois de la Guilde des marchands. Le milicien se réjouissait presque qu’un imbécile lui fournisse ainsi l’occasion de se dégourdir les jambes, et qui sait ? Peut- être devrait-il se battre. Ainsi il sortit à grande enjambées presque en sifflotant, heureux d’avoir enfin un peu d’action.

Il prit la direction de la rue d’où venait le son et se rendit compte que le pas du cheval s’était accéléré, décidément cela devenait de plus en plus intéressant ! Il n’apercevait pas encore le cavalier mais cela n’était plus qu’une question de secondes. Enfin, il vit une ombre au loin et décida d’aller à sa rencontre.

-Halte ! Qui va là, cria-t-il d’une voix à donner des frissons.

-Ouvrez cette porte ou mourrez ! Lui répondit une autre voix de plus en plus proche.

 

-Hé là mon gars ! Je crois que tu ne sais pas bien à qui tu t’adresses ! Descends de ce cheval avant que je ne te taille en pièces.

A présent, il pouvait apercevoir assez nettement le cavalier juché sur sa monture. Il s’était arrêté. Le milicien décida quand même de dégainer son épée histoire de signifier à son mystérieux interlocuteur qu’il ne plaisantait pas. L’autre fit de même et brandit une lame qu’il leva en l’air, une note métallique retentit alors. Cette fois la confrontation semblait inévitable. Le milicien allait réduire cet impétueux en bouillie, et du reste, il l’avait bien cherché. Sûr de sa force, il attendit que le cavalier fasse le premier mouvement. Alors son cheval se cabra en émettant un hennissement glacial et partit au galop comme une flèche hors de l’arc.

Le garde leva sa lame prêt à parer l’attaque de son adversaire, le cheval arrivait à grande vitesse, trop grande vitesse ! Avant même qu’il n’ait pu esquiver le moindre mouvement, il vit un éclair et sentit la lame le transpercer. Une douleur indicible lui brûla les entrailles, et il s’effondra sur le dos, haletant.

Il avait sous estimé son adversaire, et cela allait lui coûter la vie. Dans un ultime moment de lucidité il vit une ombre se pencher sur lui, détacher le trousseau de clé et le brandir en l’air.

Alors il sût ce qui l’avait perturbé à son retour dans la cabane un peu plus tôt. Le trousseau ne contenait que trois clés, la quatrième était manquante. C’était la clé de la porte principale, et il en était le gardien.

Il avait livré sa dernière bataille, et il l’avait perdue. Il ne serait jamais un héros. Sa dernière pensée à sa grande surprise fût pour le petit chien, survivrait-il sans lui ?

Un voile tomba sur ces yeux et ce fut le néant.

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  Ah voui en effet, bel hommage au Seigneur des Anneaux que ce passage où nos deux héros fuient de mystérieux cavaliers noirs (Nazguls, vous avez dit Nazgul ?) ^^ Même le gardien de la porte y passe, comme pour le pauvre type dans le village abritant l'auberge de Poney Fringuant (je suis pas sûr pour le nom de l'auberge mais bon^^).

  Autrement la narration est toujours aussi maîtrisée, et on se laisse volontier emporter par la fuite éperdue d'Allen et Iban. Bien sûr, des questions demeurent : comment Iban savait que les cavaliers en voulaient à son ami ? Et qui sont ses cavaliers ? Qui est Allen pour que ces hommes s'intéressent à lui ? Et pour finir, comment les cavaliers ont-ils su qu'Allen et Iban s'étaiçent échappés par la porte nord ? Autant de choses que tu dois développer au fur et à mesur de l'évolution de ton histoire, j'imagine ^^

 

  J'ai également noté quelques petites fautes de rien du tout, les voici :

  Chapitre 1 :

  - "Allen se souvint le jour de leur rencontre". P'tite correction vite faite : "se remémora le jour" ou "se souvint du jour".

  - "pensât-il" : bon là tu trouveras tout seul ^^

  Chapitre 2 :

  - Une petite répétition que je trouve gênante : "les hommes baissaient les yeux intimidés par un tel homme".

  - et enfin un faute d'inattention : "manquaient de travaille ici".

 

  Voilà, c'est tout ce que j'ai noté. Autant dire trois fois rien, mais j'aime me rendre utile, même pour si peu  ;D

  Mon avis global est encore une fois (très) positif, j'aime ton style simple et fluide, le texte est bien aéré et il ya très peu de maladresses. Pour courroner le tout, l'action commence dès le premier paragraphe ; on est immergé dans le récit du fait qu'on est "réveillés" et surpris en même temps qu'Allen.

  Et pis bien sûr, je veux en savoir plus sur le pourquoi du comment concernant Allen, sa fuite, et caetera.

 

  Bon, fin de mon commentaire ^^ Bravo pour ces deux premier chapitres qui mettent l'eau à la bouche, et pis j'espère en trouver un autre à ma prochaie visite, sait-on jamais  :P

  Sur ce, bonne continuation... See ya !

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Euh merci les gars...

 

Je vais vous réponde dans l'ordre donc:

 

@Daemon, toutes les questions que tu te poses seront traitées petit à petit au fil du récit.

 

Pour la porte Nord, c'est le seul moyen d'entrer et sortir de la ville la nuit ;) Bon j'ai pas précisé je pourrais modifier ça

 

Merci pour les fautes! Je déteste me relire donc je ne le fais presque pas, faudrait que je confie la relecture à quelqu'un avec plus de recul que moi mais c'est assez fastidieux comme boulot...Tes remarques sont très utiles en effet :D

 

La suite sans doute mais un peu plus tard.

 

Merci de me lire.

 

eh merci aussi a Seagulls (ou Fullback? :D) et Hitsugaya.

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