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Salammbô (Gustave Flaubert)


Javez Bienbbezouindunverr
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Selon la légende, Carthage fût fondée par des marins Tyriens conduits par la princesse Elyssa (Didon), sœur de Pygmalion (en 814 A.J.C )

Cette "nouvelle ville" (étymologie de "Carthage" : "Quart hadesht" en phénicien, "Neapolis" en latin) tournée vers des horizons lointains et adorée par sa population avide de connaissance et de savoir, a été définie par les plus grands écrivains de l’époque comme une "reine des mers", une puissance impériale ayant combattu Rome.

 

Cette dualité entre grandes puissances de l'époque, dont la chute de l'une n'a fait que renforcer le prestige de l'autre, semble remonter à l'époque de la guerre de Troie. Lors de la fuite du prince Enée, fils d'Anchise et d'Aphrodite elle-même, qui ne cède sa place de troyen le plus valeureux qu'au grand Hector lui-même, le groupe de rescapés qu'il conduit va accoster à proximité de Carthage, située du côté de la Tunis d'aujourd'hui.

Enée débarque donc à Carthage et Aphrodite, sa mère, va faire en sorte qu'il rencontre directement la souveraine de la nouvelle cité. Cette dernière tombe follement amoureuse de lui (grâce à la complicité de Cupidon), de cet exilé tout comme elle l'a été elle-même. C'est pourquoi la belle et brave Didon se suicidera sur un bûcher qu'elle aura fait préparé, et ce n'est que par sa mort que Rome pourra voir le jour... Cette meurtre d'elle-même est provoquée par le départ d'Enée, rappelé à l'ordre par les dieux eux-mêmes, après s'être fait détourné de son objectif (fonder une cité glorieuse) par l'opulence de l'accueil de Didon. (cf Eneïde de Virgile).

 

Ce roman de Flaubert, Salammbô, prend pour sujet la Guerre des Mercenaires, IIIe siècle avant Jésus-Christ, qui opposa la ville de Carthage avec les Mercenaires barbares qu’elle avait employés pendant la première Guerre punique (contre Rome, donc), et qui se révoltèrent, furieux de ne pas avoir reçu le solde convenue.

Les recherches historiques menées par Flaubert, pour rédiger ce roman, sont impressionantes de véracité et de minutie, à l'exception d'un détail majeur : Carthage ne sacrifiait aucunement quelque enfant que ce soit à Moloch, une de leur principales divinités. Cette description barbare nous vient des seuls Romains, vainqueur incontestés, contre qui les Cathaginois n'avaient alors pu démentir cette affabulation qui à mon sens, était invoquée pour justifier le massacre de toute une civilisation rivale car justement, aussi développée que ne l'était Rome à cette époque. Et au moins les carthaginois n'ont-ils pas été assez barbares pour tuer Archimède de Syracuse, ce même génie grec qui a énoncé le principe homonyme, au IIIème siècle avant Jésus-Christ aussi...

 

L'intrigue commence par un festin mené par les mercenaires de Carthage, à la fin de la Première Guerre Punique, dans les jardins d’Hamilcar, leur général. Échauffés par l'alcool, l'absence de leur général et par le souvenir des injustices qu’ils ont subis de la part de Carthage, ils ravagent la propriété d'Hamilcar ; Salammbô, sa fille, prêtresse consacrée à la déesse de la lune Tanit, descend alors du palais pour les calmer. Mathô et Narr’havas, tous deux chefs dans le camp des mercenaires, en tombent amoureux. Spendius, un esclave libéré lors du saccage, se met au service de Mathô et lui conseille de prendre Carthage afin d’obtenir Salammbô...

 

Je ne citerais qu'une seule phrase, mythique, de cette oeuvre, phrase qui, je l'avoue, me fait franchement rêver  :):

 

C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar...

 

Et pour le fun, quelques jolies images de Carthage, et de Salammbô elle-même, telle que Gaston Bussière l'imaginait...

Peut-être aussi jolie que l'a été Psychée, celle-là même que des foules entières, venues des quatres coins du monde antique, admiraient la beauté sans même chercher à lui demander sa main, laissant à l'abandon les temples de la terrible Vénus... Mais cela, c'est une autre histoire ^^.

 

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