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[Naruto] Et si...


Kurama_Senju
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Chapitre 25

Les choses se corsent

 

 

Orochimaru ne chercha pas à arrêter les deux ANBU dans leur fuite, au grand étonnement de Jiraya.

 

– Je n’aurais jamais pensé que tu viendrais accompagné, Jiraya, dit calmement Orochimaru.

– À vrai dire, moi non plus, répondit Jiraya.

 

Il se passa une main dans les cheveux.

 

– Tu avais donc prévu de me voir ?

– Evidemment, susurra Orochimaru d’une voix calme. Après tout, tu es le meilleur traqueur de Konoha. Si fort, que tu en sais sans doute beaucoup sur moi...

 

Jiraya baissa tristement la tête.

 

– N’est-ce pas, Jiraya ?

– Ce manteau noir aux nuages rouges, que tu portes... murmura Jiraya. C’est celui de ton organisation ?

 

Il releva la tête.

 

– Akatsuki, n’est-ce pas ?

 

D’abord surpris, le visage d’Orochimaru prit soudain une expression de grande satisfaction.

 

– Tu es bien informé, Jiraya. Je n'en attendais pas moins de toi... Tel un raté, tu évolues en observant ceux qui réussissent... Mais, cela te donne au moins le mérite d’être un bon informateur.

 

Jiraya fronça les sourcils.

 

– C’est pourquoi, je m’attendais à ce que tu sois le seul à me trouver.

– Alors, tu sous-estimes les forces de ce village.

 

Les deux ANBU approchaient de Konoha en courant.

 

– Et toi, tu sous-estimes les miennes...

 

JUKEN !

 

Kakashi et l’autre ANBU furent éjectés sur plusieurs mètres. Jiraya se retourna, inquiet.

Orochimaru étira son cou d’une façon totalement anormale, sa tête fonçant droit sur Jiraya, prête à mordre. Ce dernier, voyant de justesse l’attaque arriver, parvint à la parer de peu en se protégeant avec ses cheveux.

 

– Cette technique... vient du clan Hyûga...

– Tu croyais vraiment que j’allais faire sagement rentrer un atout tel que Neji ? ironisa Orochimaru. Quel dommage, que ces deux ANBU aient été sur mon chemin. Sans eux, tu serais déjà mort, Jiraya.

 

« Orochimaru n’a fait que demander à Neji de partir, se souvint Jiraya, et celui-ci a tout de suite compris ce que cela signifiait. Tout était donc planifié à l’avance. Orochimaru me connaît bien. Il sait que je suis le seul à pouvoir traquer un Hyûga, et que je suis un expert en information. Il voulait m’achever directement, sans me laisser le temps de faire savoir quoi que ce soit au village... »

 

– Orochimaru, pourquoi m’avoir attiré ici ? Tu aurais pu trouver meilleure méthode pour que cette mascarade passe inaperçue...

– Ce n’était pas mon seul objectif...

 

Jiraya fronça les sourcils.

 

– Et ce gamin, qui vient d’envoyer au tapis deux puissants ANBU... murmura Jiraya. Cette attaque n’est pas ordinaire, même pour un Hyûga...

– Tu l’as remarqué, fit Orochimaru. Mais Neji n’est pas un garçon ordinaire, même pour un Hyûga...

 

Kakashi tenta de se relever, mais impossible. Tout son corps semblait totalement engourdi. Il se tourna vers l’autre ANBU, dont l’état ne semblait guère mieux.

 

– Tenzô... murmura-t-il. Utilise le Mokuton, et sors-nous de là...

 

Mais l’autre ANBU s’était pris un rocher en pleine tête durant sa chute. Il était inconscient.

 

Orochimaru, n'entendant rien mais fixant d’un œil les deux ANBU à terre, éclata soudain de rire. C’était un rire froid, terrifiant, impitoyable.

 

– En plus d’être affaiblis, ils ne peuvent plus malaxer leur Chakra, ricana Orochimaru.

 

« Ainsi, tout ce qu’il leur reste est le Taïjutsu, pensa Jiraya. Et, affaiblis et contre un Hyûga, le Taïjutsu c’est peine perdue... »

 

Il se mordit le pouce, le faisant saigner.

 

« Je dois en finir au plus vite... »

 

KUCHYOSE NO JUTSU !

 

Apparaissant dans une impressionnante explosion de fumée, le grand Gamabunta faisait face à un gigantesque serpent. Orochimaru, voyant Jiraya agir, avait invoqué en même temps le redoutable Manda.

 

– Manda et Orochimaru, murmura Gamabunta. Ça faisait un bail...

 

Il prit une bouffée avec sa pipe.

 

– On planifie une réunion spéciale, hein, Jiraya ?

– Insensé ! répondit Jiraya. Ne fais pas de blagues stupides quand je t’appelle pour une tâche difficile... Il est temps de régler une vieille inimitié...

 

Orochimaru, sur le dos de Manda, ricana.

 

– Nous allons battre Orochimaru... Maintenant.

 

D’un battement de queue, Manda déracina plusieurs arbres.

 

– Hey, Orochimaru, pour qui te prends-tu ?

 

Gamabunta cracha de la fumée au visage de Manda...

 

À Konoha, Mikoto marchait d’un pas ferme dans le quartier Hyûga. Elle vit quelques individus autour, qui la fixèrent d’un air méfiant – sans toutefois la regarder directement. Elle jurerait même avoir vu des veines s’activer sur certains visages de membres du clan, prêts à combattre.

 

Son pas s’accéléra. Elle ne voulait pas trop traîner dans ces lieux où elle était – de toute évidence – hostile.

 

Elle arriva bien vite à l’entrée de la demeure de Hiashi Hyûga. Elle frappa à la porte fermement.

On vint lui ouvrir.

 

Mais ce n’était pas Hiashi, ni sa femme, ni sa fille, ni aucun autre membre du clan.

 

– Minato ? s’étonna Mikoto.

– Entre, Mikoto, murmura-t-il d’une voix douce.

 

Manda tenta de s’enrouler autour de Gamabunta, mais celui-ci le menaça de son épée, le tenant en respect.

 

– Tu sais ce qu’on dit ? lança Orochimaru.

 

Jiraya cracha un puissant jet de feu en même temps que Gamabunta envoyait un torrent d’huile. Un hectare de forêt fut réduit en cendres par cette simple attaque.

 

« Ce combat oppose deux monstres, remarqua Kakashi, sentant de là où il était la puissance des flammes. »

 

Le jeune homme simulait sa mort.

 

« C'est la deuxième fois que je me fais avoir bêtement aujourd'hui... Et cette attaque, elle était démesurée ! Même un Joonin comme Hiashi n'en serait pas capable... D'où tire-t-il un tel Chakra ? »

 

Du coin de l'oeil, il vit Neji observer le combat au loin.

 

« Il semble rester méfiant. De toute évidence, il sait qu'intervenir dans un tel combat serait trop dangereux pour lui... Tant mieux, qu'il reste à l'écart... »

 

– Je sais que vous êtes toujours en vie, dit alors Neji, sans même tourner la tête. Votre flux de Chakra vous trahit.

 

Kakashi serra les poings, dégoûté d'être aussi vulnérable, impuissant, face à un gamin d'à peine dix ans.

 

– Je ne vais pas vous tuer. Juste vous surveiller. Orochimaru-Sama ne me pardonnerait pas si je tue un possesseur du Sharingan... Quant à l'autre, il possède un puissant Chakra ; je n'ai encore jamais vu ça. Orochimaru-Sama voudra sans doute l'étudier, lui aussi.

 

Gamabunta vit la queue de Manda qui rentrait dans le sol. Il tenta de l’attraper.

 

– On dit... que le serpent bat le crapaud ! poursuivit Orochimaru.

 

« Un piège ! s’inquiéta Jiraya. »

 

Derrière, la tête du gigantesque serpent sortait du sol, sa gueule si grande ouverte qu’il semblait capable de pouvoir avaler Gamabunta d’une seule bouchée.

 

DOTON – YOMI NUMA !

 

Le sol sous Manda se transforma en boue.

 

Minato, suivie de Mikoto, se dirigèrent au salon de la demeure. Ils y trouvèrent Hiashi, assit sur un fauteuil.

 

– Mikoto, murmura-t-il.

– Hiashi.

 

Elle resta debout, face à Hiashi.

Minato s’assit sur un autre fauteuil, un peu à l’écart.

D’un regard, il fit comprendre à Mikoto qu’il valait mieux s’asseoir, le maître de maison semblant incapable de prononcer la moindre formule de politesse.

 

Mikoto, malgré sa détermination, était inquiète, face à Hiashi. Sa demeure, sa tenue, sa présence, tout chez lui était droit, ordonné, au point que c’en devenait troublant. Cela, ajouté à la situation actuelle, rendait Mikoto particulièrement nerveuse.

 

Elle était cependant rassurée que Minato soit également présent.

 

– J’ai informé Hiashi des récents événements.

– Ah... Très bien.

– Comment te sens-tu, Mikoto ? s’inquiéta Minato.

– Oh... Euh... Très bien, merci, répondit celle-ci avec un sourire forcé, fixant Minato.

 

Il y eut un léger silence.

 

– Très bien, dit-il alors en se levant.

 

« Quoi ? Déjà ? s’étonna Mikoto. »

 

– Je dois vous laisser, j’ai une réunion qui commence dans trente secondes, que je ne dois surtout pas rater...

 

Mikoto baissa la tête.

 

– Je pense que vous avez beaucoup de choses à vous dire...

 

Mikoto se leva soudain.

 

– Je ne suis pas sûre, s’énerva-t-elle alors. On dirait que Hiashi a perdu sa langue...

 

Elle se dirigea vers la sortie.

 

– Attends.

 

Ce n’était pas une demande de Minato.

 

Mikoto s’arrêta net. Minato lui passa devant et ouvrit la porte.

 

– N’oubliez pas, tous les deux. Nous sommes l’équipe Jiraya. La seule équipe, dans l’histoire de Konoha...

 

Il se retourna, le regard pétillant.

 

– ... à avoir réussi à s’emparer des deux clochettes de leur Sensei !

 

Mikoto ne put retenir un sourire, revoyant l’image de Jiraya ligoté, tandis qu’elle et ses deux camarades partageaient un bon repas en plein air.

 

Son regard se perdit dans la cape de Minato. Soudain, elle le vit passer sa main dans son dos, fermer le poing et lever le pouce.

 

« Merci, Minato... »

 

Elle sourit, tandis que Minato disparaissait.

 

– Assieds-toi, murmura alors Hiashi.

 

Mikoto, d’abord surprise, fit demi-tour timidement et s’assit.

 

Minato s’installa, entouré des habituels membres du conseil de Konoha.

 

– Comme vous le savez, murmura Hiruzen, nous venons de vivre un événement tragique qui ne sera pas sans conséquence, je le crains...

 

Tout le monde resta silencieux.

 

– C’est pourquoi je vous ai tous réunis ici... Mais ce n’est pas la seule raison... Un ANBU, qui n’est pas à la recherche de l’agresseur, m’a fait part d’un événement de dernière minute. Cette information est restée confidentielle. Personne n’est au courant, exceptés moi et quelques membres du clan Uchiwa, dont fait partie Itachi, l’ANBU dont il est question...

 

Minato fronça les sourcils. Danzô, que les premières paroles d’Hiruzen semblaient avoir exaspéré, se montra soudain plus attentif. Quant à Koharu et Homura, ils se regardèrent, curieux.

 

Hiruzen semblait ne pas oser dévoiler la vérité en ce lieu, comme s’il craignait que cela l’officialise.

Il prit une profonde inspiration et ferma les yeux.

 

– Hinata Hyûga, fille d'Hiashi Hyûga, a été prise en otage...

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Chapitre 26

Les plus forts de Konoha

 

 

Hiashi se leva alors et revint avec quelques boissons. Il en servit à Mikoto, puis à lui-même.

 

– Tu peux activer ton Sharingan, si tu veux t’assurer que cette boisson n’est pas empoisonnée.

 

Mikoto ne comprit pas le but de la remarque.

 

– Non, je te fais confiance, Hiashi.

– À moi, peut-être...

 

BYAKUGAN !

 

– Mais tu devrais être plus méfiante... C’est bon, elle n’est pas empoisonnée.

 

Mikoto haussa les sourcils.

 

– Je te rappelle qu’un individu a essayé de tuer ton fils cadet.

– Je suis au courant, merci, répliqua froidement Mikoto.

– Je doute qu’il s’agisse d’une simple querelle d’académie.

– J’en doute aussi.

– Son adversaire avait le Byakugan.

– Oui.

– Penses-tu que mon clan est responsable ?

 

La question, directe, perturba Mikoto.

 

– Je... Euh... Je vois que tu as gardé ton self contrôle... remarqua Mikoto.

– Et toi, tu te laisses toujours submerger par les émotions, répondit Hiashi. Mais tu n’as pas répondu à ma question.

– Je n’en sais rien, répondit Mikoto. Mais je ne pense pas.

– Pourquoi ?

– Tu ne l’aurais pas accepté. Tu n’es pas comme ça, Hiashi... Et arrête de me fixer avec ces yeux, tu sais que ça me gêne.

– Alors, active les tiens.

– Pourquoi ?

– Pour voir si je mens, tout comme je le fais actuellement en surveillant ton flux de Chakra.

 

Mikoto fronça les sourcils, vexée.

 

– Le Sharingan n’est pas fait pour ça et tu le sais. Je peux voir globalement le Chakra, mais pas l’analyser comme tu peux le faire.

– Mais tu peux observer mes mouvements. Si mon esprit veut te tromper, mon corps me trahira et tes yeux le verront.

– C’est ridicule, Hiashi ! s’agaça Mikoto.

– C’est indispensable, dit alors Hiashi.

 

Mikoto ferma les yeux et poussa un soupir.

 

– Bien, si tu y tiens tant...

 

Elle rouvrit ses yeux, Sharingan activés.

 

– Voilà, content ?

– Bien.

 

Au Conseil du Village, la discussion avait quelque peu évolué.

 

– Si j’ai bien compris, résuma Danzô d’une voix calme, les Uchiwa ont capturé la jeune Hyûga par simple vengeance ?

– Entre autres, confirma Hiruzen. Mais Itachi en a entendu plus. La raison ne se limiterait pas à ça...

 

Il s’interrompit un instant.

 

– Les Uchiwa veulent que les Hyûga quittent Konoha.

– Quoi ?! s’étonna Minato.

 

Manda, toujours piégé dans la boue, avait réussi à mordre Gamabunta au niveau des pattes arrières.

Celui-ci se débattait vainement, tentant de l’atteindre avec son épée, mais tout ce qu’il atteignait, c'était des arbres qu'il déracinait en nombre.

 

Dans Konoha, la bataille faisant rage à l’extérieur alertait les habitants. Si les sons étaient perceptibles, rares étaient ceux qui pouvaient voir ce dont il s’agissait.

Seuls les individus se trouvant aux extrémités du village pouvaient avoir une idée précise de ce qu’il se passait, mais ils n’étaient que peu nombreux, car isolés. Ce clan, que même le village semblait ne plus accepter... les Uchiwa.

 

– Que faisons-nous, Shisui ? demandait l’un d’eux, dans la Police de Konoha. Devons-nous intervenir ?

– Il en va de la sécurité du village, répondit Shisui.

– Pourrait-ce être un piège des Hyûga ?

 

Plus au cœur du village, les seuls autres pouvant comprendre ce qu’il se passait réellement étaient les rares individus dont les yeux perçants voyaient au-delà des bâtiments.

Un seul autre clan avait été alerté de l’éventuelle menace...

 

Dans le salon d’Hiashi, Mikoto et Hiashi furent soudainement interrompus par l’arrivée d’un membre.

 

– Hiashi-Sama ! s’écriait celui-ci, essouflé. Un combat fait rage aux abords du village...

 

Il s’interrompit, fixant Mikoto d’un regard méfiant.

Hiashi tourna la tête en direction des lointains sons.

 

– Que se passe-t-il, Hiashi ? demanda alors Mikoto.

– Rien, répondit celui-ci.

 

Mais Mikoto, le Sharingan activé, ne manqua pas un léger mouvement du pied d'Hiashi tout juste perceptible.

Bien qu’étant sans le moindre doute la personne au self contrôle le plus abouti que Mikoto eût connu, Hiashi n’avait pu tromper le Sharingan, et ce geste, aussi infime fût-il, l’avait trahi.

 

– Dis la vérité.

 

Hiashi tourna la tête vers elle, comprenant que mentir serait inutile.

 

– Jiraya-Sensei combat Orochimaru.

 

Mikoto désactiva d’elle-même son Sharingan, ses yeux grand ouvert et son expression, inquiète.

Hiashi se leva et, d’un pas vif, se dirigea vers la porte.

 

– Que fais-tu ? demanda Mikoto.

– Je vais éradiquer cette menace. Mon clan peut voir ce que les autres ne peuvent qu’entendre. Il en va de notre responsabilité... et de notre honneur.

 

En sortant, il fut rejoint par de nombreux membres du clan.

 

– Car les Hyûga sont les plus forts de Konoha.

 

Sur ces mots, tous les Hyûgas présents partirent en courant.

 

Mikoto repensa au combat qui opposait Kushina à Orochimaru.

Si la jeune Uzumaki avait pu tenir tête au Sannin, elle le devait aussi.

 

« Personne ne touchera à un cheveu de Jiraya-Sensei ! »

 

Elle partit en courant, à la suite des Hyûga.

En arrivant à l’entrée du village, elle vit cependant un autre groupe de shinobis qui couraient eux aussi vers la sortie. Elle reconnut, à leur tête, Shisui Uchiwa...

 

Tous, Uchiwa et Hyûga, s’arrêtèrent soudain, les uns face aux autres.

 

– Si les Uchiwa et les Hyûga devaient entrer en conflit, c’est tout le village qui serait en guerre civile, dit Danzô.

 

Les deux conseillers acquiescèrent d’un signe de tête.

 

– Aussi, le village doit choisir son camp, conclut-il.

– Son camp ? s’exclama Minato. Le village est neutre, Danzô. Il est hors de question de choisir un camp. Le rôle du village est d’apaiser les tensions, pas de les encourager pour provoquer un massacre.

 

Hiruzen, au grand soulagement de Minato, acquiesça à son tour.

 

– De plus, poursuivit le Yondaime, si le village entier entre en conflit armé face à l’un de ces clans, il sera à découvert pour les autres nations. La perte de puissance militaire du village, ainsi que son ouverture durant la guerre, offriront une occasion en or pour les autres nations. D’autant plus quand les cibles ne sont autres que les possesseurs des meilleurs Dôjutsu connus.

– Minato a raison, approuva Hiruzen. Il faut apaiser les tensions.

 

Jiraya était coincé, pris au piège par la poigne du serpent spectral d’Orochimaru. Incapable de bouger ou de faire des mudras, il ne pouvait plus réaliser le moindre Jutsu.

 

– On dirait que je te suis toujours supérieur, Jiraya, murmura Orochimaru.

 

Kakashi essaya de se relever, mais en vain.

Neji ne lui accorda pas la moindre attention, son regard fixé vers Orochimaru.

 

– Prenez garde, Orochimaru-Sama. Les renforts sont à l’entrée du village.

– Surveille-les, et tiens-moi informé, répondit Orochimaru.

– Bien... Ils se sont arrêtés.

 

Uchiwa et Hyûga se faisaient face, immobiles et silencieux.

Hiashi s’avança.

 

– Peuple Uchiwa, laissez-nous passer. Dehors se trouve le Nukkenin qui...

– Nous le savons, coupa Shisui. Nous sommes venus l’arrêter. Laissez-nous régler ce problème, nous sommes la police de Konoha.

 

Hiashi resta silencieux.

 

– Et qui nous dit que nous pouvons vous faire confiance ? lança alors un jeune Hyûga.

 

Hiashi se tourna vers lui, le faisant immédiatement taire.

 

– Eh bien, utilisez vos yeux pour observer ce qu’il se passe, répondit simplement Shisui. Vous verrez bien.

 

Hiashi s’avança d’un pas.

 

– Vous avez entendu Shisui ? lança Inabi, activant son Sharingan. Dégagez ! On ne veut pas de vous ici, à afficher vos manières et à passer pour les héros... Laissez la police faire son travail !

 

Hiashi soupira, puis désactiva ses Byakugan. Son clan, derrière lui, restant tout aussi calme, face à des Uchiwa de plus en plus agités.

 

– Vous en avez assez fait, murmura alors Yashiro.

– Que voulez-vous dire ? demanda poliment Hiashi.

– S’en prendre à des enfants... est un crime ! cracha-t-il. Ce village était censé empêcher ça, mais vous, les Hyûga, vous croyez au dessus des lois !

 

Mikoto rejoignit alors le groupe.

 

– Ce qui est arrivé au jeune Sasuke... est regrettable, murmura Hiashi. Je suis aussi touché que vous de ce qui lui est arrivé.

– Ouais, c'est ça, dîtes ça à votre fille, marmonna alors Tekka.

 

Les réactions furent immédiates.

Shisui se tourna vivement vers lui.

Mikoto ouvrit grand les yeux.

Hiashi activa ses Byakugan, et tourna la tête en direction de la Police de Konoha.

 

– Hinata...

 

Kakashi fouillait péniblement dans son sac, jusqu’à y trouver un kunaï.

 

« Même si ses yeux peuvent me voir, son attention est tournée vers l’entrée du village... Je dois saisir ma chance ! »

 

Quelque chose attira soudain l’attention de jeune Hyûga. Ce n’était pas le kunaï.

 

– Orochimaru-Sama ! hurla-t-il. Attention ! Il... Il y a un Chakra puissant en lui... !

 

Orochimaru, qui ne s’occupait plus de Jiraya mais avait profité de sa capture pour s’assurer qu’aucun villageois ne venait, se rendit compte trop tard que ce dernier avait complètement changé de forme.

 

– Orochimaru... Tu me sous-estimes encore ! dit alors Jiraya, se dégageant de l’étreinte d’Orochimaru avec une facilité déconcertante.

 

Mi-homme, mi-crapaud, Jiraya était passé en mode Sennin.

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Chapitre 27

Jiraya-Sensei

 

 

Lorsque Jiraya fonça sur Orochimaru, sa vitesse avait incroyablement augmenté.

Lorsqu’il frappait, ses coups étaient surpuissants. Si Orochimaru esquivait tant bien que mal la puissance, il arrivait que Jiraya tape dans un arbre, le déracinant, ou frappe dans un rocher, l’explosant.

Le regard d’Orochimaru avait changé. Sa confiance extrême semblait s’être dissipée en quelques secondes. Son style de combat aussi avait changé.

 

OODAMA RASENGAN !

KUCHYOSE – SANJU RASHOMON !

 

– Tu as vu ça ? Orochimaru est sur la défensive ! s’exclama Zetsu blanc, tandis que Jiraya faisait se fissurer l'un des grands remparts d'Orochimaru, qui s'écroula sous son propre poids.

– Comme la dernière fois... murmura Zetsu noir.

– Je vais devoir intervenir. Il ne doit y avoir aucun témoin.

– Tu veux y aller en personne ? s’étonna Zetsu blanc.

– Attends, fit alors Zetsu noir. Il faut lui laisser le temps...

 

Orochimaru était complètement malmené. Il se battait à fond, c’était évident.

Neji et Kakashi restaient figés sur place. Le combat qu’ils avaient sous les yeux était d’un tout autre niveau que le précédent.

S’ils avaient assisté à un duel de shinobis d’exception, ils étaient à présent face à un combat de monstres.

 

Jiraya parvint soudain à frôler Orochimaru, le propulsant sur plusieurs mètres. Orochimaru avait tout le flanc gauche ouvert, et restait immobile, sur le sol.

 

Kakashi voyait que Neji était complètement concentré sur le combat. Même s’il le masquait bien depuis le début du combat, il semblait particulièrement nerveux.

 

Soudain, à la surprise générale, la partie ouverte du flanc gauche d’Orochimaru se recouvra de serpents qui s’agitèrent et le reformèrent.

 

Jiraya fronça les sourcils. Orochimaru ricana, mais son rire fut soudain étouffé par la longue chevelure blanche de Jiraya, qui venait d’entourer le corps du Nukkenin.

 

« Quelle vitesse... »

 

À l’entrée du village, Hiashi fixait Shisui droit dans les yeux.

 

– Est-ce un affront ?

– Un affront ? s’étonna Shisui.

 

Mikoto se mit à la droite de Hiashi.

 

– Vous apprenez qu’on tient votre fille aînée, et votre première réaction est que c’est un affront ?

 

Hiashi ne répondit pas.

 

– Votre honneur a-t-il donc plus d’importance que la vie de votre fille ?

– Shisui... intervint Mikoto.

 

Il y eut quelques secondes de silence, durant lesquelles Shisui fixa Mikoto droit dans les yeux.

Puis son regard se tourna à nouveau vers Hiashi.

 

– Si c’est tout ce qui vous importe, ce n’est pas un affront. Et, même si vous vous en fichez sûrement, votre fille va bien.

 

Mikoto lui lança un regard interrogateur.

 

– Nous voulions simplement l’interroger, et la protéger.

 

Mikoto fronça les sourcils.

 

« L’interroger, je veux bien... Mais la protéger... De qui ? Et dans ce cas, pourquoi ne pas avoir protégé sa petite sœur qui n’a même pas trois ans ? »

 

Cependant, d’autres Uchiwa semblaient ne pas partager l’avis de Shisui. L'étonnement était clairement visible sur certains visages, mais de toute évidence personne ne souhaitait contredire le chef.

 

À la surprise générale, Hiashi sourit.

 

– Bien, qu’il en soit ainsi. Pour l’heure, il serait plus sage de couper court à cette discussion, car les choses risquent de s’envenimer, ici comme dehors...

 

Il jeta un coup d’œil au loin, dans la forêt.

 

– Je suis d’accord, répondit alors Shisui. Allons-y.

 

Tous foncèrent droit sur le champ de bataille.

 

Neji les repéra aussitôt.

 

– Orochimaru-Sama, ils arrivent !

 

Orochimaru sourit et se lécha les lèvres. Il arracha sadiquement une mèche de cheveux de Jiraya, ce qui n’eut guère d’effet sur la prise.

 

– Tu penses que les rôles sont inversés, pas vrai, Jiraya ?

 

Il ricana.

 

– Tu penses avoir réussi à me vaincre ? Tes deux amis, les vieux crapauds, ont dû penser la même chose...

 

Jiraya fronça les sourcils.

 

Orochimaru fit soudain sortir de sa bouche une épée qui grandit à une vitesse folle. Jiraya voulut l’esquiver, mais trop tard. Ses réflexes avaient faibli, sa vitesse diminué et son allure, redevenue normale. Le mode Sennin s’était dissipé.

 

Planté dans l’épaule droite, Jiraya ne pouvait plus bouger.

 

– Pas mal, n’est-ce pas ? Tu connais cette épée, j’imagine ? L’épée de Kusanagi...

 

Les membres des clans approchaient rapidement, mais étaient encore à bonne distance.

 

« Ils n’arriveront pas à temps... s’inquiéta Kakashi. »

 

Soudain, les Uchiwa s’arrêtèrent, puis changèrent de direction. Les Hyûga, bien que devant, ne manquèrent pas ce brusque changement grâce à leurs Byakugan. Mais ils ne devaient pas s’arrêter, car chacun d’eux venait de voir le soudain avantage d'Orochimaru, qui pouvait en finir d'un instant à l'autre.

Il ne fallait pas perdre une seule seconde...

 

« Ils n’arriveront jamais à temps... se répétait Kakashi. Je dois le faire... »

 

D’un geste maladroit – du fait de son état – il rampa rapidement jusqu’à Neji dans le but de lui asséner un violent coup avec le Kunaï qu’il tenait dans la main.

Il savait que c’était une tentative suicide, mais c’était la seule solution. Jiraya était le seul capable de tenir tête avant l’arrivée des renforts.

 

Neji, le voyant approcher, ferma les yeux.

 

– Vous pensez que, parce que je suis un enfant, je ne vous tuerai pas ? murmura-t-il.

 

Il ouvrit la main, y préparant une forte quantité de Chakra.

 

– Détrompez-vous : ce sera rapide.

 

JUKEN !

 

Du Chakra à l’état pur s’échappa de la main du garçon et frappa Kakashi de plein fouet. Celui-ci fut littéralement propulsé à l’endroit où gisait le corps inconscient de Tenzô. Neji l’avait fait viser le rocher, tête la première. À une telle vitesse, et vu l’état de fatigue de Kakashi, il n’y survivrait pas.

 

Le temps semblait s’être arrêté. Kakashi voyait sa chute au ralenti. Plus il approchait du rocher, plus sa mort semblait proche et, paradoxalement, plus le temps paraissait long.

 

Le soleil se refléta sur le kunaï que tenait Kakashi, dont la lame étincela. Orochimaru et Jiraya tournèrent la tête au même instant.

Jiraya sourit. Orochimaru ouvrit grand les yeux, puis dégagea la lame de l’épaule de Jiraya et fonça droit sur Kakashi.

 

– Neji, fuis ! hurla Orochimaru.

 

Kakashi lâcha le kunaï en plein vol. Le sceau y était clairement visible.

Orochimaru, l’épée sortant toujours de sa bouche, allait toucher Kakashi.

Il fut soudain bloqué net.

 

Une main attrapa le kunaï en plein vol. Une autre rattrapa Kakashi juste avant qu’il ne touche le rocher.

 

Sa cape voltigeant au rythme du vent, Minato Namikaze venait de rejoindre le champ de bataille.

 

Il déposa délicatement Kakashi sur le sol, puis releva la tête et fixa Orochimaru.

 

– C’était une erreur d’être venu, Orochimaru, dit-il calmement.

 

Soudain, son kunaï fusa droit sur le Sannin.

 

« Quelle vitesse, pensa à nouveau Orochimaru, tout juste capable d’esquiver ce simple lancer. »

 

Il sentit le kunaï lui frôler les cheveux, suivi du souffle de Minato, tandis que le métal froid se retrouvait plaqué contre sa gorge.

 

– Tu as perdu, Orochimaru.

 

Zetsu blanc ouvrit grand l’œil, impressionné.

 

– Quel coup de maître ! s’exclama-t-il. Quel exploit ! Il a vaincu Orochimaru en moins de 1 seconde !

– C’est lui... Yondaime Hokage... murmura Zetsu noir. Tobi avait raison : il mérite bien son titre d’éclair jaune. Une telle attaque frontale ne peut être esquivée sans compétences exceptionnelles en la matière...

– J’y vais.

 

Caché dans une créature géante et invisible dont la gueule était entrouverte, il sortit, accompagné de Zetsu.

 

– Vous n’irez pas plus loin, dit soudain une voix face à eux.

– Ah, vraiment ?

 

Shisui s’avança d’un pas, suivi de son clan.

 

– Oui, vraiment. Peu importe qui vous êtes, vous n’irez pas plus lui, répéta-t-il d’un ton sans appel.

– Je suis Pain.

 

Le clan Uchiwa resta immobile, Sharingan activés, fixant Pain droit dans les yeux.

 

Orochimaru ricana.

 

– Si j’ai perdu ? Tu me sous-estimes, Minato... Tu devrais demander à ton maître...

 

Minato vit alors Jiraya, gisant sur le sol, l’épaule perforée mais pas seulement... Son cœur aussi.

 

– JIRAYA-SENSEI ! hurla au loin Mikoto, arrivant au milieu du clan Hyûga.

– Tu devrais peut-être songer à t’occuper de lui en premier, lança Orochimaru d’une voix pleine de mépris. Cet idiot s’est mis en travers de ma route, pour m’empêcher de t’arrêter.

 

Minato lança un regard noir à Orochimaru.

Son rôle premier était d’abattre la menace que représentait Orochimaru.

Mais son cœur fut le plus fort.

 

Minato se précipita sur Jiraya.

Orochimaru en profita pour fuir, suivant Neji.

 

– Un Ninja médical, vite !

– Non, Minato, il est trop tard, murmura difficilement Jiraya.

– Mais...

– S’il-te-plaît... J’aimerais... te dire... quelque chose... Approche-toi...

 

Minato obéit.

Jiraya lui chuchota quelques paroles dans l’oreille. Minato fronça les sourcils, puis la surprise fut visible sur son visage. Enfin, un sourire triste se dessina sur les yeux de l’Hokage, tandis que Jiraya laissait sa tête retomber sur le sol.

 

– Merci... Jiraya-Sensei...

 

Le clan Hyûga arriva, accompagné de Mikoto.

 

Jiraya, les yeux mis-clos, fixa Hiashi, auquel il fit un clin d’œil. Hiashi resta debout, fixant son Sensei, le visage de marbre mais une larme coulant sur sa joue.

Puis, les yeux de Jiraya se tournèrent vers Mikoto, et un sourire se dessina sur son visage.

 

Son corps entier respirait la paix.

 

Mikoto se jeta alors sur Jiraya et tenta de lui administrer les premiers soins par une technique de base de partage de Chakra, ses Sharingan activés. Mais elle n’était pas une Ninja médicale à part entière.

Les larmes coulaient à flots sur son visage, s’écoulant sur le celui, souriant, et dorénavant sans vie, de Jiraya.

 

Une main se posa sur son épaule. C’était Hiashi.

 

– Il est trop tard, Mikoto.

 

Ce sourire restera gravé éternellement sur le visage du Sannin.

Les Hyûga désactivèrent leurs Byakugan en signe de respect.

Kakashi, allongé au loin sur le sol, baissa tristement la tête.

 

Mais Mikoto continuait, encore et encore. Elle donnait son Chakra à s’en épuiser...

 

– Mikoto, arrête, dit alors Minato. Il est mort.

 

Mikoto vit alors, sur ce visage souriant qu’elle avait tant connu, des blessures et des bleus. Ces blessures ne venaient pas de son combat contre Orochimaru, elle le savait, car c’était elle qui les lui avaient infligées, lorsqu’elle l’avait retrouvé.

 

Cette pensée remonta dans sa tête, libérant une importante autre quantité de souvenirs...

La souffrance de la mort de ses parents, que Jiraya avait atténuée.

Les premiers instants de son équipe : Hiashi, Minato et elle narguant Jiraya en mangeant un bon plat devant lui, ligoté contre un poteau, ses clochettes à leurs pieds.

Leur première mission, dans laquelle Mikoto ne put retenir ses larmes en repensant à la souffrance du combat de ses parents : Jiraya l’avait prise dans ses bras, tel un père avec sa fille, laissant Minato et Hiashi seuls combattre des Shinobis accomplis, et les vaincre.

Sa peur quand elle vit, dans les sources chaudes, Tsunade frapper Jiraya.

Son grade de Chuunin – Jiraya était si fier...

Sa réussite en tant que Joonin – Jiraya parcourait une fois de plus le monde ; elle aurait tant aimé qu’il soit là...

Son mariage avec Fugaku – Jiraya avait joué le rôle du père.

La naissance d’Itachi – Jiraya berçant le petit et lui promettant qu’un jour, il deviendrait encore plus fort que « Papy Jiji ».

La promesse de Jiraya d’aller à l’encontre des lois pour sauver Fugaku...

Le départ de Jiraya – il lui avait tant manqué ; et son retour...

 

Jiraya avait marqué sa vie plus que n’importe qui.

 

Tous ces souvenirs prenaient le dessus. La souffrance, l’amour, la haine ; tout se mêlait, et elle perdait le contrôle...

 

Elle hurla.

 

Minato, face à elle, posa ses deux mains sur ses épaules.

Mais Mikoto semblait ne pas le voir. Elle était en état de pure démence.

 

– Mikoto !

 

Elle s’évanouit.

Mais Minato l’avait vu. Son œil, en l’espace d’un court instant, avait changé.

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Chapitre 28

Les forces de Konoha

 

 

« Ces yeux... Mikoto... »

 

Hiashi rattrapa Mikoto, inconsciente, avant que sa tête ne touchât le sol.

Il activa ses Byakugan.

 

– Son Chakra... épuisé... Que s’est-il passé, Minato ?

– Je...

 

Mais Minato fut soudain interrompu par un bruit sourd.

Tous ressentirent une puissante force répulsive pendant un court instant. C’était comme si le sol venait de prendre un angle droit, et qu’ils allaient tomber sur le côté. Le corps de Jiraya roula. Minato eut le réflexe de faire circuler du Chakra dans ses pieds, comme lorsqu’il grimpait à un arbre. Les autres Hyûga en firent autant.

La répulsion n’était pas si élevée et cela suffit.

 

En revanche, au loin, en direction de sa source, l’effet était bien plus dévastateur.

Des arbres furent littéralement déracinés, et des corps volèrent dans tous les sens. Les Uchiwa...

 

Mais ce désordre apparent, dans les airs, se changea bien vite en une coordination parfaite. Comme dans un ralenti, tel un ballet à la fois esthétique et technique, chacun attrapa la main de son voisin le plus proche, se servant de l’appui de l’autre pour trouver un équilibre, un ordre.

 

« Un éventail... »

 

Minato se releva, suivi du clan Hyûga. Ils virent alors Shisui exécuter quelques saltos dans les airs pour retomber, en toute confiance, sur ce gigantesque éventail humain qui volait dans les airs.

 

Soudain, les Uchiwa bougèrent en synchronisation parfaite et l’éventail s’activa. Shisui fut alors propulsé en direction de l’origine de cette répulsion.

 

Pain, le voyant revenir vers lui à toute vitesse, leva haut les mains.

Zetsu disparut dans la terre...

 

« Trop tard... »

 

Minato se tourna vers Hiashi.

 

– Occupez-vous de Mikoto. Je vais aider Shisui.

 

Quand les Uchiwa retombèrent souplement sur le sol, Minato était déjà aux côtés de Shisui. La zone, couverte d’arbres quelques secondes plus tôt, était à présent totalement déboisée.

 

– Yondaime Hokage, dit calmement Shisui. Encore une fois, vous arrivez trop tard...

 

Minato fronça les sourcils.

Shisui se tourna alors vers lui, un sourire aux lèvres.

 

– Le travail est fait.

 

Tranché par un simple kunaï, les yeux fermés, un corps d’homme aux cheveux roux – pas plus longs que ceux de Minato – gisait par terre.

 

– Il s’appelait Pain. Son niveau de dangerosité paraissait assez élevé, comme vous avez pu le constater au loin. Je me suis donc permis de l’achever sans autre forme de procès, et sans consultation de l’Hokage. Veuillez m’en excuser.

 

Minato s’abaissa vers le corps, posa les deux doigts d’une main sur son cou pour mesurer l’absence de pouls, et les deux mêmes doigts de l’autre main pour les poser sur le sol.

 

– Reste sur tes gardes, Shisui... Ce corps ne respire plus, mais la terre respire encore... Il n’est pas seul...

– Bien observé...

 

Ce n’était pas la voix de Shisui.

Un gigantesque caméléon venait d’apparaître. Sa queue, en forme de serpent, fonça droit sur Shisui.

 

RASENGAN !

 

Le serpent fut dévié d’extrême justesse par l’orbe tourbillonnant de Minato, qui sentit un puissant souffle brûlant le frôler.

Minato tapota l’extrémité de sa cape, qui avait légèrement roussi.

 

– Pardonnez-moi, Yondaime Hokage. Mais avec votre bras devant moi, il m’était difficile de viser correctement...

 

Le caméléon, qui avait visé Shisui de sa queue, avait tenté d’attraper Minato avec sa langue. Mais celle-ci avait été arrêtée par un puissant Katon de l’Uchiwa.

 

– Un peu de volonté du Feu, ça ne fait jamais de mal, lança Shisui avec un clin d’œil.

– Ton humour laisse à désirer, Shisui...

– Les autres Uchiwa ne sont pas encore revenus, donc tant pis pour mon égo. Il faut bien s’amuser, de temps à autre, non ?

 

De la bouche du caméléon sortit alors un individu.

 

– Et puis, ajouta Shisui. Comme je vous l’ai déjà dit, vous me rappelez beaucoup un ami... Votre style de combat est assez proche du sien, bien que vos atouts diffèrent...

– C’est un honneur, répondit Minato en lançant un ensemble de kunaïs sur les yeux du caméléon.

– Cette attaque, par exemple... Je suis sûr qu’il aurait eu la même présence d’esprit, s’il avait été à votre place...

– Au lieu de discuter, pourquoi ne pas se battre sérieusement ?

 

L’individu, qui venait de sortir du caméléon, descendit pour se tenir face à eux.

Le caméléon souffrant disparut dans une explosion de fumée.

 

– L’Éclair Jaune et le Mirage... C’est un honneur pour moi de...

– Pourquoi se battre sérieusement ? coupa Shisui, ignorant totalement la réplique de l’individu en face.

– Ses yeux...

– Et alors ? Je ne vais quand même pas me fatiguer à activer mon Mangekyou juste pour ça...

– Shisui, tu es d’humeur vraiment joyeuse aujourd’hui... Tu sembles trop confiant.

– Je me bats à vos côtés, Minato Namikaze. Je ne peux qu’être confiant.

– Vous ne pouvez me vaincre. Je suis Pain. Toutes vos tentatives sont vouées à l’échec.

 

En un déplacement éclair, Shisui se plaça entre Minato et Pain.

 

– Ôtez-moi d’un doute, Minato, dit alors Shisui. J’ai vu que vous étiez arrivés trop tard pour sauver votre maître – paix à son âme... Dois-je en déduire que vous n’étiez pas au courant de ce qu’il se tramait ici ?

– En effet.

– Est-il donc idiot d’en déduire que vous avez été, d’une manière ou d’une autre, « appelé » depuis le champ de bataille ?

– C’est exact... J’ai...

 

Mais Pain leva la main, prêt à faire une invocation.

 

– Kunaï ! hurla Shisui à Minato, tout en effectuant des Mudras à toute vitesse.

 

Minato n’hésita pas. Il envoya à pleine vitesse un kunaï marqué en direction de Shisui, derrière lequel se trouvait Pain.

 

La vitesse des lancers de Minato était exceptionnelle. Cependant, si Orochimaru n’avait pu qu’esquiver d’extrême justesse un simple lancer de Minato, Pain était à distance supérieure, et aurait le temps d’esquiver, même à cette vitesse.

 

– Inutile, dit Pain, effectuant un mouvement d’esquive.

 

Mais trop tard.

 

– Qu’est-ce que...

 

Le kunaï avait sensiblement accéléré, et avait pu atteindre Pain de justesse, à l’épaule gauche.

 

– Ces yeux, murmura Shisui, en montrant son propre visage du doigt. Ils sont les seuls à pouvoir suivre clairement de tels mouvements.

 

Minato apparut derrière Pain, un kunaï sur son cou.

 

– J’ai donc pu ajouter une propulsion supplémentaire au kunaï en plein vol, l’accélérant.

 

Mais Pain s’était préparé. Au moment où Minato était apparut, sa main avait touché sa propre épaule ensanglantée par le kunaï.

Qu’allait-il invoquer ?

 

En un déplacement éclair, Minato lâcha son kunaï se mit à bonne distance.

Shisui, quant à lui, s’approcha.

 

– Vous avez déjà compris, Minato Namikaze ?

– Décidément, tu es fort pour les messages codés, Shisui.

– Disons que j’aime les devinettes et les illusions...

 

Pain se tapa à nouveau l’épaule. Mais rien ne se produisit.

 

– Toutes vos tentatives sont vouées à l’échec, dit alors Shisui, imitant la voix de ce dénommé Pain. Ironiquement, ce message semblait en fait s’adresser à vous, mon ami.

 

Le regard de Pain exprimait clairement l’incompréhension.

 

– Vous ne pouvez plus utiliser d’invocation, car votre sang – celui-là même utilisé pour passer un contrat avec une créature – est différent.

 

Les autres Uchiwa rejoignirent Shisui.

 

– Le sang est – entre autres – constitué d’eau. Or, cette eau s’est évaporée. D’ailleurs, votre corps entier est constitué d’eau, et en grande partie. C’est pourquoi je ne suis pas étonné de vous voir vous transformer à vue d’œil en légume. Adieu, Pain.

 

Pain ouvrit grand les yeux. Sa peau se crispait. Il semblait s’évaporer de l’intérieur.

 

– Votre châtiment... sera... terrible... lâcha Pain dans un dernier souffle.

 

Les autres Uchiwa, surpris, regardèrent Shisui et Minato avec étonnement.

 

– Cet adversaire était médiocre, marmonna Shisui. Je n’ai même pas eu à utiliser mon Mangekyou... Venez, on s’en va. Et récupérez le corps, ou ce qu’il en reste, pour une autopsie... Attention à ne pas vous brûler !

 

Minato les regarda s’éloigner, sans dire un mot.

 

« Shisui Uchiwa... Le Mirage, le seul utilisateur du Shakuton de tout Konoha... Et celui qui maîtrise le mieux les lames de Chakra... »

 

Il retourna en direction des Hyûga.

 

« Tu as réussi un coup de maître... Tu as su découvrir la caractéristique de mes kunaïs marqués, qui absorbent le Yin et le Yang pour rendre l’utilisation des sceaux plus performante... »

 

Il retrouva Mikoto, évanouie dans les bras d’Hiashi.

 

« Tu as ainsi compris que tu pouvais t’en servir comme d’une lame de Chakra, car le métal d’un kunaï marqué est le même... Ces fameuses lames que toi et Asuma avez appris à utiliser ensemble, pour surpasser vos pères... »

 

Il s’agenouilla auprès du corps de Jiraya.

 

« Tu as même réussi l’exploit d’y ajouter le Shakuton, combinaison du Feu et du Vent, tout en propulsant le kunaï pour le faire accélérer en pleine course... »

 

Délicatement, mais non sans mal, il prit le corps de Jiraya sur ses épaules et se releva.

 

« Shisui Uchiwa... Tu es un vrai génie... Tu as réussi à adapter tes brillants atouts aux miens... »

 

Dans un arbre de papiers, non loin de là, apparaissait le Zetsu.

 

– Ces enfoirés de Konoha... murmura Nagato.

– Que vas-tu faire ? demanda Konan.

– Rien, intervint Zetsu noir. Tu n’avais pas prévu d’avoir autant de mal... Et tu n’as pris que deux corps... N’est-ce pas, Nagato ?

 

Naissant d’une spirale, l’homme masqué fit son apparition. Ses cheveux s’étaient bien allongés, depuis la naissance de Naruto.

 

– Madara... dit Nagato.

 

 

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Chapitre 29

Elle...

 

 

– Que s’est-il passé ? demanda Tobi.

 

Ce fut Zetsu blanc qui rompit le silence qui venait de s’installer.

 

– Jiraya est mort. Orochimaru a été vaincu par Minato Namikaze, mais a pu s’enfuir avec le gamin. Pain Tendô a été vaincu par Shisui Uchiwa, mais son corps a été récupéré par l’invocation, et Pain Chikushodô a été tué aussi, et son corps récupéré par les Uchiwa...

– Les Uchiwa ? s’étonna Tobi. Je te l’avais dit, Nagato. Ne sous-estime pas les Uchiwa... Ton rôle se limitait à assurer la survie d’Orochimaru en cas de problème. Tu aurais dû fuir aussitôt.

– Cet Orochimaru... Il a intérêt à avoir eu une bonne raison de faire tout ça...

– Il nous promet de bonnes surprises...

– Il vaut mieux pour lui...

– Justement, le voilà...

 

Les feuilles s’ouvrirent et le soleil illumina l’entre obscure. Deux silhouettes se dessinaient dans cette intense lumière.

Orochimaru et Neji s’avancèrent. Du papier referma aussitôt l’arbre, derrière eux.

 

– Orochimaru, dit Tobi. Cela faisait longtemps.

 

Nagato resta silencieux, se contentant de fixer Orochimaru d’un regard qui ne présageait rien de bon.

Orochimaru, nullement impressionné par cet accueil, ne put retenir un sourire satisfait.

 

– Pourquoi ce sourire ? tonna Nagato. Tu as échoué...

– Echoué, moi ? ricana Orochimaru. Ne me rends pas responsable de tes erreurs, Pain.

 

Nagato, furieux, semblait prêt à tuer Orochimaru sur le champ pour son insolence.

Neji s’avança d’un pas, prêt à défendre son maître.

Tobi se plaça devant lui.

 

– Cela suffit. Orochimaru, tu sous-entends que cette mission n’était pas un échec. Pourquoi ?

– Vous en saurez davantage plus tard. Même si certains... obstacles imprévus... se sont mis sur mon chemin, ma mission se solde par un succès.

– J’ai sacrifié mes deux corps présents pour te permettre de fuir, dit Nagato. Tu n’as pas le droit à l’erreur.

– Déjà sacrifiés ? lança Orochimaru d'un ton provocateur. Tu as fait vite : je viens de revenir, et tu as déjà perdu deux corps...

– Konoha dispose de forces redoutables, reconnut Tobi, comme pour défendre Nagato. Tu n’es pas sans le savoir, Orochimaru. J’ai appris que tu avais été vaincu par le Yondaime Hokage...

– Et en moins de une seconde, ajouta Zetsu blanc.

– Pitoyable... marmonna Zetsu noir.

 

Orochimaru ignora ces railleries.

 

– Ce Yondaime Hokage... murmura Tobi. Cela fait bien trop longtemps qu’il fait obstacle à nos plans...

– Nous devons l’éliminer, approuva Zetsu noir. Il est notre cible prioritaire.

– Je sais. Je m’en charge, marmonna Nagato.

– Non, dit aussitôt Tobi. Tu as perdu deux corps, dont Tendô. Ta force est diminuée.

– N’a-t-il pas une femme, et un enfant ? demanda Konan. Nous pourrions les utiliser pour l’atteindre...

– Impossible, intervint à nouveau Tobi. Orochimaru a déjà essayé, sans succès.

– De plus, Kushina est la Jinchuuriki de Kyûbi, murmura Zetsu noir.

– Kushina... Uzumaki... fit alors Nagato, comme perdu dans ses pensées.

 

Chacun dans la pièce se tourna vers lui, y compris Konan.

Nagato n’ajouta cependant rien.

 

– Quoi qu’il en soit, poursuivit Tobi, s’attaquer à sa famille serait une grave erreur. Ils sont trop bien protégés.

– Nous devrions attendre une ouverture... murmura Zetsu noir.

– Nous pourrions, approuva Tobi. Mais nous n’avons aucune idée du temps que cela prendrait. Nous ne pouvons nous permettre d’agir aveuglément. Nous avons des objectifs... J’ai un but... Et pour l’atteindre, il nous faut avancer assurément.

 

Tout le monde se tut.

Mais un ricanement froid était perceptible.

 

– Qu’y a-t-il, Orochimaru ?

 

Orochimaru se lécha les lèvres.

 

– C'est assez amusant de vous voir débattre inutilement sur des problèmes déjà réglés...

– Que veux-tu dire ? demanda Tobi, faisant taire Nagato, apparemment furieux, d'un signe de la main.

– J’ai un plan...

 

Lorsque Minato rentra au village, le corps de Jiraya sur ses épaules, l’acceuil qu’il reçut lui rappela tristement qu’une fois le combat fini, la souffrance de la perte d’un être cher allait refaire surface de plus belle.

 

Les gens se regroupèrent autour de lui.

Il repensa au moment où Jiraya le portait, lui, affaibli, sur ses épaules. La scène était identique.

Identique, ou presque...

 

– Regarde, c’est le Yondaime Hokage...

– Il porte Jiraya ? Pourrait-il être...

 

Minato ferma tristement les yeux, mais ses oreilles entendirent la fin.

 

– ... mort ?

 

Il se sentait si impuissant.

Lui, que l’on surnommait l’éclair jaune de Konoha...

Lui, qui avait montré quelques instants plus tôt sa supériorité sur Orochimaru, auquel il avait également "volé" son titre de Yondaime Hokage...

Et pourtant, il était totalement impuissant face à la mort.

 

Et cette souffrance...

 

Il cherchait désespéremment Kushina des yeux.

Il avait plus que jamais besoin d’elle.

 

Bien que Jiraya fût lourd, Minato savait que cette sensation de poids sur ses épaules ne disparaîtrait pas.

Jamais.

 

– Regarde, Papa, il y a même le clan Hyûga derrière lui !

 

Minato sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine.

Des enfants... des enfants regardaient.

Comment des parents pouvaient-ils laisser ça ?

 

Non... Ce n’était pas la faute des parents...

C’était sa faute.

 

– Chéri, tu arrives à voir qui est cette femme ?

 

Des médecins arrivèrent en courant.

D’un geste à peine perceptible, Minato leur fit signe d’aller directement s’occuper de Mikoto.

Dans la foule, chacun comprit alors.

 

Il n’y avait plus rien à faire.

Jiraya était mort.

 

Minato s’en voulait, terriblement.

 

Où était Kushina ?

 

Minato crut voir des Uchiwa dans la foule.

Quel effet cela pouvait-il leur faire, de voir Mikoto tenue par Hiashi, portée par les Hyûga ?

 

Trois individus arrivèrent en courant, se frayant un chemin dans la foule pour se placer devant Minato et le clan Hyûga.

Les deux conseillers avec, en leur centre, Hiruzen Sarutobi.

 

Le visage du vieil homme exprimait une intense tristesse.

C’était ce même visage que Minato avait vu, à la mort de sa propre femme...

 

Minato ne sut quoi dire.

Perdre un élève était tragique. C’était, d’une certaine manière, comme perdre son propre fils. Il avait connu ça, lui aussi.

Il repensa à Rin. S’il avait eu une fille, il l’aurait appelée ainsi.

Il repensa à Obito. Naruto lui ressemblait tant...

 

Et il n’avait pas su les protéger.

À chaque fois, il était arrivé trop tard...

 

Les ninjas médicaux, visiblement très inquiets pour l’état de Mikoto, la portèrent soudain à plusieurs, l’installant sur un brancard, et se rendirent à toute vitesse en direction de l’hôpital de Konoha.

 

Minato sentit une main se poser sur son dos.

Etait-ce Kushina ?

 

– Minato, dis alors Hiashi. Vas-y. Il faut que l’un de nous y aille. Tu seras le mieux placé, étant données les... circonstances actuelles... Tu sauras le mieux parler à ses fils...

 

Minato n’eut pas la force de discuter.

Il laissa à Hiashi le corps de Jiraya.

Il avait confiance en lui. Hiashi et le clan Hyûga avaient le sens de l’honneur.

 

Et sans prévenir, Minato disparut.

Il arriva à l’hôpital.

Les ninjas médicaux avaient-ils déjà placé Mikoto dans une chambre ?

Il avait perdu la notion du temps.

 

Une femme, à l’accueil, le remarqua aussitôt.

 

– Yondaime Hokage...

 

Il la fixa, incapable de prononcer le moindre mot. Il avait la gorge nouée.

Elle sembla comprendre.

 

– Elle se trouve chambre...

– Yondaime Hokage ! lança alors une voix familière.

 

C’était le médecin à qui il parlait, lorsque Shisui et ses compères interrogeaient Sasuke.

 

– Yondaime Hokage... répéta-t-il plus calmement. Je... Je vais être direct et honnête avec vous...

 

Minato comprit à sa voix que la suite ne présageait rien de bon.

 

– Son état est critique...

 

Minato baissa la tête.

 

– Emmenez-moi, prononça-t-il enfin.

– Bien sûr, suivez-moi.

 

Ils marchèrent ainsi à travers l’hôpital, arrivant devant une porte.

 

– C’est ici, dit alors le médecin. Je vous laisse. Bon courage...

 

Mais, tandis que le médecin allait se retirer, il dut se plaquer contre un mur pour laisser passer un groupe de médecins transportant, sur un brancard, un corps.

Un corps de femme.

Mikoto.

 

Minato, étonné, regarda le médecin.

Mais celui-ci regarda passer le corps devant lui sans exprimer la moindre surprise.

Dans ce cas, pourquoi l’avoir amené devant cette porte ? Pourquoi l’avoir fait venir jusqu’ici, si les médecins n’avaient pas encore transporté Mikoto ?

Le médecin se retira.

 

Minato fronça les sourcils.

Si Mikoto n’était pas encore arrivée à l’hôpital, qui donc se trouvait derrière cette porte ?

 

Il l’ouvrit.

 

Son estomac se noua.

 

Une femme était étendue sur un lit, dans un profond coma.

Etalés sur son oreiller, ses cheveux rouges ne laissaient aucun doute possible...

 

– Kushina !

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Chapitre 30

Le poids de la souffrance

 

 

Ce rugissement, terrible, qui déchirait toute son âme...

 

Minato s’agenouilla devant le corps de sa femme. Il posa ses mains sur elle.

Son Chakra était perturbé, mais ce n’était pas le seul.

 

« Le Renard... »

 

On entra dans la pièce. C’était le médecin.

Minato allait lui demander ce qu’il s’était passé, quand il vit son fils, derrière lui.

 

– Naruto...

 

Il se plia soudain de douleur. Naruto venait de lui asséner un puissant coup dans l’estomac, qu’il n’avait pas vu venir.

 

– Comment t’as pu laisser faire ça ?! hurlait Naruto, les larmes aux yeux, continuant de frapper son père rageusement.

– Naruto...

– Comment t’as pu ?! Comment t’as pu ?!

 

Minato voulu prendre son fils dans ses bras. Mais celui-ci se dégagea d’un geste rageur.

 

– Comment t’as pu ?! C’est ta faute ! Je te déteste !

 

Minato se sentait trembler, comme si chaque parcelle de son corps était s’auto-détruisait.

Naruto voulut à nouveau frapper son père. Celui-ci baissa la tête, n’ayant même plus la foi de se défendre.

 

« Je le mérite... »

 

Naruto frappa, mais son coup fut stoppé juste devant le visage de Minato.

 

– Ça suffit, Naruto, dit alors le nouvel arrivant.

 

Itachi.

Lui aussi venait voir sa mère, sans doute...

 

« Lui aussi, il est là par ma faute... »

 

Naruto se dégagea de l’emprise d’Itachi et alla serrer sa mère dans ses bras. Le médecin voulut l’en éloigner, en vain. Minato s’approcha.

Naruto releva la tête.

 

– Va-t-en...

 

Minato fut pris de court par cette remarque.

Il ne sut quoi faire.

 

– Sans Itachi-San, Maman serait... Maman serait...

 

Minato ouvrit grand les yeux et se tourna vers Itachi. Mais il avait disparu.

 

– Itachi-San est un vrai héros ! Il... Il mérite cent fois plus que toi le titre de Hokage !

 

Minato fronça les sourcils et sortit rapidement la pièce. Il repéra, au loin, le jeune Itachi.

En un éclair, il le plaqua contre le mur.

 

– Tu avais pour mission de la suivre, n’est-ce pas ?

 

Itachi ne répondit pas, se contentant de fixer calmement Minato.

 

– Qui... Qui t’a envoyé ? Réponds !

 

Soudain, le corps se déforma et se transforma en corbeaux.

 

« Un clone... Il avait tout prévu. »

 

– Vous êtes perspicace, Yondaime Hokage, dit alors une voix derrière lui. J’ai reçu l’ordre du Sandaime Hokage de veiller sur votre femme.

– De... veiller sur ma femme ?

– Elle est la Jinchuuriki de Kyûbi. Sans elle, la paix ne serait pas assurée.

– Mais... Pourquoi te demander une chose pareille ? Etait-elle en danger ?

– Les temps qui courent, son amitié avec Mère, et son caractère... Voilà les trois raisons qui, assemblées, mettent Kushina en danger.

 

Minato ne put le contredire. Il avait raison.

Les tensions entre les clans Hyûga et Uchiwa influaient forcément sur Mikoto. Kushina, amie de celle-ci, ne pouvait rester indifférente à cela. Et avec un caractère aussi fort, il était évident qu’elle ne resterait pas à rien faire...

 

– Qu’a-t-elle fait ?

– Elle semble simplement s’être plus attachée au village depuis la naissance de son fils, murmura Itachi, esquissant un sourire.

 

Minato se souvenait de Kushina, qui n’avait que peu d’attache au village.

Itachi, malgré son très jeune âge à l’époque, l’avait remarqué et n’avait pas jamais compris, lui pour qui ce village signifiait tout.

 

– Mais qui... qui a fait ça ?

 

Itachi ne répondit pas. De toute évidence, il n'en savait rien. Minato soupira.

 

– Excuse-moi, Itachi... Tu lui as sauvé la vie et moi je...

– Ceux qui sont chers à nos cœurs sont aussi nos faiblesses.

– Comment va ton petit frère, Sasuke ?

– Il devrait bientôt sortir.

– Et ta mère ?

– Ca ira. Elle a été placée à côté de la chambre de Sasuke.

 

Minato sourit et posa une main dans le cheveux d’Itachi, comme il l’avait fait des années auparavant, la nuit de la naissance de Naruto.

 

– Tu as grandi Itachi.

– Pour moi, vous resterez un mentor, et un ami.

 

Itachi sourit à son tour.

 

– Maintenant, allez retrouver votre fils. Et reprenez-vous en main, Minato Namikaze. Vous êtes le Yondaime Hokage de Konoha. Il vous revient de montrer l’exemple, et plus particulièrement dans les moments difficiles.

 

Minato voulut le remercier, mais à nouveau le corps d’Itachi se déformait, pour se transformer en corbeaux.

 

– Et n’oubliez pas, conclut Itachi avant de disparaître. Vous n’êtes pas seul.

 

Les corbeaux s’envolèrent en nombre et passèrent devant la chambre de Kushina.

Soudain, Naruto en sortit, l’air tout excité.

 

– TTEBAYO ! Whouahou ! Papa, t’as vu tout ces corbeaux ?!

 

Minato sourit à son fils.

 

« Merci, Itachi... »

 

L’état de Mikoto s’arrangeait bien vite. Elle reprit conscience en quelques heures, et put sortir de l’hôpital dès le lendemain, en même temps que son fils Sasuke, ainsi que Kakashi. Tenzô, quant à lui, resterait encore quelques jours mais son état s’améliorait.

 

L’enterrement de Jiraya avait été repoussé sur demande de Minato, dans l’attente du rétablissement de Mikoto.

Il ne connaissait que trop bien leur complicité. Faire cela, alors que Mikoto était encore sur son lit d’hôpital, serait pour lui une trahison.

L’enterrement aurait ainsi lieu deux semaines plus tard, pour permettre à Mikoto et ne pas enchaîner l’hôpital par un enterrement.

 

Si l’état physique de Mikoto s’était rétabli, elle semblait particulièrement instable psychologiquement.

 

Minato avait ainsi fait le choix de se rapprocher davantage de la famille de Mikoto.

Il tenait à garder un œil sur elle, et sur sa famille. Cela lui permettait aussi d’être au contact fréquent des Uchiwa, ce qui n’était pas une mauvaise chose pour l’intérêt du village.

Il n’était ainsi pas rare de voir Minato, accompagné de son fils, aller diner chez les Uchiwa.

Naruto le prenait plutôt bien. Être seul avec son père n’était pas le mieux pour lui. Il avait besoin de respirer, de voir d’autres gens, des enfants de son âge.

De plus, Mikoto aimait beaucoup Naruto. Sur certains points, il lui rappelait Jiraya, avait-elle un jour reconnu à Minato en souriant, avant de s’effondrer en larmes.

 

Naruto, quant à lui, semblait avoir pardonné à son père.

La mort de Jiraya n’avait pu lui être cachée plus longtemps. Naruto, qui ne connaissait que bien peu le Sannin, avait malgré tout été marqué. Mais, plus que tout, il semblait avoir compris l’importance qu’il avait pour son père, et cela atténuait sa rage.

 

Mikoto – que l’état de Kushina avait énormément bouleversée – passait beaucoup de temps à ses côtés.

Un matin, Minato, faisant son habituel détour par l’hôpital en se rendant à la demeure de l’Hokage, ne fut pas étonné de voir Mikoto allongée sur le lit de Kushina avec, à ses côtés...

 

– Naruto ? s’étonna Minato.

 

Naruto se réveilla en sursauts. Mikoto ouvrit lentement un œil.

 

– Tu m’as fait peur P’pa ttebayo ! J’ai... J’ai cru que Maman s’était réveillée... ajouta-t-il avec tristesse.

 

Mikoto s’agenouilla devant Naruto et posa ses deux mains sur ses épaules.

 

– Elle se réveillera. C’est promis. Ta maman a juste besoin de repos. Mais c’est une battante, comme toi !

– Ouais ttebayo !

– Montre-lui, dit Mikoto. Montre-lui à quel point tu deviendras fort. À son réveil, tu seras...

– HOKAGE ! hurla Naruto en filant en courant préparer son sac pour l’académie.

– Euh... Je voulais juste dire le premier de la classe... murmura Mikoto en souriant.

– Pas facile, avec ce génie Uchiwa dans sa classe, répondit Minato en s’approchant de Kushina.

 

Mikoto soupira en regardant son amie.

 

– Son état n’évolue pas... Ça va faire deux semaines... Les médecins ne disent pas grand-chose...

– Kushina...

 

Mikoto fixa Minato d’un regard intense.

 

– Demain, c'est... son enterrement... Tu es prêt ?

– Et toi ?

– Non...

– Je serai là.

 

Mikoto esquissa un sourire triste.

 

– Je suis désolée... Je me comporte comme une irresponsable. Tu as aussi perdu ton maître, et ta femme est dans le coma. Sans compter que tu as la responsabilité de tout le village ! Mais moi, tout ce que j’ai su faire, c’est te laisser tout gérer seul...

– Tu es mon amie, Mikoto.

– Je devais avoir l’air bête, quand je me suis évanouie. Ils ont dû bien rigolé, dans le clan Hyûga...

 

Minato ne répondit rien.

Il revit dans sa tête l’image du Sharingan de Mikoto, ce jour là. L’espace d’un instant, on aurait dit un cœur...

Mikoto était-elle au courant ?

Minato n’ajouta rien.

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Chapitre 31

Un dernier hommage

 

 

Le lendemain matin, Naruto se leva mais n’alla pas à l’académie : les cours avaient été suspendus ce jour là.

Mais le jeune Uzumaki, curieusement, n’en était pas ravi pour autant.

Car aujourd’hui était le jour de l’enterrement de Jiraya.

 

Minato, quant à lui, n’avait que peu dormi, cette nuit là. En fait, il n’avait pas beaucoup dormi durant les deux dernières semaines. Il eut un pincement de cœur en se levant, à nouveau seul, dans son lit.

 

Il s’habilla dans un costume sombre. Il traîna devant la glace.

Son reflet ne lui inspirait que du dégoût.

 

« Regarde-toi. Tu as l’air complètement abattu... »

 

Il était évident, à son visage, que son rythme de sommeil était perturbé ces derniers temps.

 

Il prit cependant soin de son apparence.

Il avait toujours été comme ça, mais aujourd’hui plus particulièrement.

 

De son côté, Mikoto s’était vêtue d’une longue robe noire.

Devant la glace, les larmes coulaient à flots.

 

– Mère, vous avez bientôt fini ? demanda soudain le jeune Sasuke. Je dois me laver les dents.

 

D’un revers de la main, elle s’essuya les yeux comme elle le put.

 

– Oui, Sasuke-Kun, répondit-elle d’une voix qu’elle voulait la plus douce possible.

 

Après un dernier rapide regard à son reflet, elle sortit pour laisser la place à son fils, qu’elle évita du regard pour ne pas qu’il voit de traces de larmes.

 

Lorsque Sasuke redescendit, dans un joli costume noir à sa taille, Mikoto ne put s’empêcher d’être admirative.

 

« Il a tellement grandi... »

 

– Mère, vous êtes très belle.

 

Mikoto sourit. Un tel compliment, venant de son fils, ça ne se refusait pas, même dans de telles circonstances.

 

– Quand partons-nous ?

– Bientôt, dès qu’ils arrivent. Tu les connais, ils ne sont jamais en retard.

– Le Yondaime peut-être, mais Naruto...

– Tu peux l’appeler Minato, tu sais ? répliqua Mikoto.

 

Ils restèrent un temps silencieux.

 

– Mère, où est Itachi ?

– En mission, sans doute, répondit Mikoto d’une voix rassurante.

– Mais pourquoi avoir une mission aujourd’hui ? Même les cours à l’accadémie ont été suspendus...

– Mais le monde tourne toujours...

 

Elle regarda le soleil du matin, qui surplombait les bâtiments Uchiwa.

 

– Le soleil se lève tous les matins et la vie continue... Même sans Jiraya-Sensei...

 

Les larmes coulèrent à nouveau. Voyant que Sasuke l’observait, Mikoto se les essuya en souriant.

 

– Ouille, rit-elle. Ça éblouit ! J’ai vraiment les yeux sensibles...

 

Minato et Naruto marchaient dans les quartiers Uchiwa.

 

– Eh, Papa, pourquoi on doit faire un aussi gros détour ?

 

Minato ne répondit pas.

 

« C’est évident... pensait Mikoto. Il veut garder un œil sur le clan... ou sur moi... Mais pourquoi ? »

 

Minato et Naruto arrivèrent enfin, et tous les quatre partirent en direction de la demeure de l’Hokage.

La cérémonie avait lieu sur l’immense toit du bâtiment, sous les statues des Hokage, qui paraissaient veiller sur le cercueil dans lequel reposait le corps de Jiraya.

 

Ils furent les premiers à arriver, en même temps que le Sandaime et les deux conseillers.

Le clan Hyûga arriva peu après, puis d’autres villageois.

Finalement, le clan Uchiwa fit son apparition.

Minato vit que certains fixaient Mikoto du coin de l’œil. Celle-ci ne semblait cependant pas l’avoir remarqué. Son attention était fixée sur le cerceuil depuis le début.

 

Le vent souffla, faisant voltiger les capes des deux Hokage, à présent côte à côte et vêtus de leur tenue officielle, par-dessus leur habit simple d’enterrement.

Mikoto, tout devant, entre Naruto et Sasuke, avait clairement la vision du cercueil de Jiraya avec, devant, les deux Hokage sous leurs statues respectives.

Cette vision lui donna un frisson.

 

Minato Namikaze et Hiruzen Sarutobi attendirent que le silence se fasse. Cela ne prit guère de temps.

 

Le Sandaime Hokage s’avança d’un pas. Minato resta immobile et lui lança un regard en biais.

 

– Bienvenue à tous. Tout d’abord, je souhaiterais vous remercier de votre présence ici.

 

Sa phrase fut suivie d’un silence pesant. Toute l’attention s’était tournée vers lui. Mikoto le regardait intensément.

 

– Je remarque que l’assemblée est en grande partie composée de Shinobis. Je pense que chacun sait que Jiraya était l’un des trois grands légendaires Sannin et, comme chacun d’eux, il fut également mon élève jadis...

 

Il marqua une nouvelle pause. Minato baissa sombrement la tête.

 

– J’ignore quelles sont les rumeurs et leur véracité, mais je pense que chacun de vous a le droit de connaître la vérité sur sa mort.

 

La foule buvait ses paroles.

 

– Jiraya a été tué par Orochimaru.

 

Un frisson parcourut l’assemblée.

Mikoto fronça les sourcils.

 

– Orochimaru ? s’exclama alors une femme, apparemment paniquée. Doit-on s’inquiéter pour nos enfants ?

 

Hiruzen regarda la jeune fille blonde qui lui tenait la main.

Minato s’avança d’un pas, restant toutefois légèrement en retrait d’Hiruzen.

 

– Rassurez-vous, dit-il de sa voix la plus apaisante. Il ne reviendra pas.

 

La tension sembla soudain chuter, suite à ces quelques mots de Minato.

C’était comme si chacun venait de se souvenir de sa présence.

 

Mikoto comprenait bien cela, et d’autant plus depuis qu’elle l’avait vu.

Elle était loin à ce moment, mais n’avait pu rater l’expression de surprise et de peur affichée par Orochimaru lorsque Minato était apparu.

 

« S’il était arrivé juste avant... Juste une seconde plus tôt... Orochimaru serait vaincu... »

 

Elle sentit les larmes monter en elle, mais parvint à se contrôler tant bien que mal.

 

– Jiraya était, parmi mes disciples, celui qui m’a le plus créé d’ennuis, poursuivit Hiruzen, le regard dans le vide.

 

Mikoto laissa échapper un hoquet.

 

– Il n’a pas connu ses parents, et a toujours souhaité être reconnu. Cela l’a mené à devenir l’un des plus puissants Shinobis du monde, et se faire connaître durant la Deuxième Grande Guerre pour ses nombreux exploits. Il a beaucoup voyagé, inculquant son savoir à ceux qui ne connaissaient que la misère, voulant partager le bien partout dans le monde.

 

Mikoto eut un nouveau hoquet étouffé. Sasuke se tourna vers elle, inquiet. Mikoto lui fit un sourire forcé.

 

– Mais ce n’était pas tout. Il possédait avant toute cette chose qui nous vient de la fondation du village. La Volonté du Feu.

 

Hiruzen tourna alors le dos à la foule et leva la tête pour fixer les statues de pierre.

 

– Sur de très nombreux points, il me faisait penser à un grand maître, que j’ai eu la chance de connaître... Hashirama Senju, le Shodaime Hokage, le fondateur du village de Konoha.

– L’un des fondateurs, répliqua alors quelqu’un, dans un faux murmure parfaitement audible.

 

Certains tournèrent la tête en direction du clan Uchiwa, qui se trouvait en arrière et d’où quelqu’un avait parlé, mais personne n’ajouta rien.

Hiruzen fit semblant de n’avoir rien entendu. Minato fixa la statue du Shodaime Hokage.

Mikoto serra les poings.

 

– Jiraya est devenu un homme accompli, un exemple à suivre pour chacun de nous, et ce, même si son visage n’apparaît pas sur cette roche. En tant que Sensei, sa mort me touche d’autant plus particulièrement.

 

Minato croisa alors le regard de Kakashi.

 

– C’est pourquoi, je souhaiterai à présent laisser la parole à Minato, qui eut la chance d’être l’un de ses disciples.

 

Minato s’avança d’un pas, se retrouvant à hauteur d’Hiruzen.

Chacun se tut, prêt à l’écouter parler.

Mais il n’en eut pas le temps.

Mikoto s’était à son tour avancée pour se placer entre les deux hommes.

 

Minato, surpris, ne dit rien et se contenta de la regarder.

Des murmures résonnèrent dans l'assemblée.

Les deux conseillers, au loin devant la foule, firent mine de s’avancer mais Hiruzen leur fit comprendre d’un regard que c’était inutile.

 

Mikoto allait parler.

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Chapitre 32

Le discours de Mikoto

 

 

– Chers amis, chers frères et sœurs de Konoha...

 

L’agitation restait palpable. Minato voulut demander le silence, mais il se fit soudainement.

En regardant Mikoto, il vit qu’elle venait d’activer ses Sharingan.

L’effet avait été immédiat, mais Mikoto semblait vouloir poursuivre son discours comme si de rien n’était...

 

– Je ne suis qu’une simple civile...

 

Tous se regardèrent.

Si son statut n’était effectivement plus que celui de mère, la réputation que Mikoto avait acquise dans durant la guerre ne s’était pas estompée pour autant, et le terme "civile" semblait peu approprié aux yeux de chacun des villageois.

 

– ... mais j’ai autrefois été disciple de Jiraya-Sensei, au même titre que Minato et Hiashi. Et je souhaitais vous faire un discours, car...

 

Elle baissa la tête.

 

– ... le fait de ne plus être Shinobi, signifie que je ne suis plus soumise à aucune règle, lâcha-t-elle en versant une larme.

 

Elle s’essuya les yeux.

Sasuke fronça les sourcils.

 

– Et je tenais à faire un discours sincère, non sali par des règles, pour la mémoire de Jiraya-Sensei...

 

Hiruzen s’approcha de Minato.

 

– Minato, murmura-t-il, es-tu sûr de toi, en la laissant parler ?

– J’ai foi en elle, Sandaime...

 

Mikoto sourit.

 

– Mes parents sont morts durant la Deuxième Guerre. Tous les deux. Ils se sont battus pour le village. J’avais tout perdu... Je ne comprenais pas...

 

Chacun écoutait respectueusement ses paroles. Hiashi ferma les yeux.

 

– Je ne comprenais pas pourquoi ils avaient fait tout ça... Pourquoi ils avaient donné leur vie pour ce village.

 

Elle semblait perdue dans ses pensées. Minato l’écoutait attentivement.

 

– J’aurais sûrement dû tomber dans la haine. En vouloir à ce village qui, selon moi, avait tué mes parents.

 

Elle fixa la foule, semblant revenir à elle.

 

– Mais Jiraya-Sensei m’a prise en charge. Et il m’a fait comprendre que ce n’était pas le village qui avait tué mes parents... Mais mes parents qui étaient morts pour le village, en héros.

 

Le Sandaime, dont le visage était tendu, semblait s’apaiser peu à peu en écoutant les paroles de Mikoto. Minato le remarqua et esquissa un sourire.

 

– La Volonté du Feu... Mes parents l’avaient, eux aussi. Je me souviens encore de ma mère qui s’asseyait à mon chevet, le soir avant de me coucher. Et elle me racontait des histoires sur elle. Elle était une grande rebelle...

– Elle n’est pas la seule, dit alors Minato, entraînant quelques rires.

– C’est vrai, reconnut Mikoto, un sourire aux lèvres. Jiraya-Sensei la connaissait comme étant une très forte personnalité. Elle a même coupé tous les liens avec ma grand-mère, qui avait quitté le village après la mort de son beau-frère... l’un des fondateurs du village...

 

Elle sentit plus que jamais les yeux perçants de son clan.

 

– Jiraya-Sensei ne m’a jamais abandonnée. Il m’a soutenu dans toutes les étapes de ma vie – les bonnes comme les mauvaises...

 

Les larmes lui montèrent aux yeux.

Minato posa une main sur son épaule.

 

– Tu veux que je prenne le relais ? demanda-t-il.

– Je m’en charge, dit alors une autre voix.

 

C’était Hiashi.

Il s’était avancé pour les rejoindre.

L’équipe Jiraya était réunie.

 

– C’est comme la dernière fois.

– Sauf que cette fois-ci, ce n’est plus une naissance que nous célébrons...

– Oui...

 

La foule semblait attendre que la suite de la discussion, ne voyant que les trois membres restants de l’équipe Jiraya parler en silence.

 

– Je continue, murmura alors Mikoto. Merci, les garçons... Restez à mes côtés...

 

Elle leva les yeux vers la foule.

 

– Jiraya-Sensei a toujours évité le pouvoir. Il n’a jamais recherché une quelconque gloire... Et pourtant, regardez ses disciples ! Hiashi est le chef du clan Hyûga, Minato est Hokage...

– Et tu as brillé également au sein de ton clan, ajouta Hiashi, provoquant quelques mouvements dans ledit clan. Il brille à travers toi aussi...

– C’est grâce à Jiraya que je suis arrivée là où j’en suis. C’est grâce à Jiraya que je peux dire, aujourd’hui, que mes deux fils sont devenus de brillants jeunes hommes.

 

Naruto, grincheux, se tourna vers Sasuke, qui affichait clairement un air fier.

 

– Sans lui, je ne serais qu’une pauvre rebelle dépressive sans but, ajouta-t-elle avec un sourire.

 

Il y eut quelques rires.

 

– J’ai cessé d’être Shinobi pour permettre à mes enfants de grandir de bonnes conditions...

 

Minato ne s’en souvenait que trop bien.

C’était durant la guerre, et il ne pouvait que la comprendre. Le jeune Itachi n’avait que trop souffert des atrocités qu’engendrent les guerres.

 

– Mais je reste Mikoto Uchiwa, de Konoha ! hurla-t-elle.

 

Minato lança un bref regard à Hiashi.

Durant les enterrements, chacun avait besoin de parler pour faire son deuil. Il arrivait que des gens sortent des inepties, mais cela n’avait pas d’importance.

Mais le comportement de Mikoto était étrange.

 

« Où veut-elle en venir ? »

 

Il ne dut pas attendre bien longtemps pour avoir sa réponse.

Mikoto se tourna vers lui, le fixa, puis le Sandaime, et enfin les visages de pierre.

Et elle s’agenouilla.

 

Minato ouvrit grand les yeux.

Les conseillers froncèrent les sourcils.

Hiruzen s’avança d’un pas.

 

– Sandaime Hokage, Yondaime Hokage, peuple de Konoha... En hommage à Jiraya-Sensei...

 

Elle leva la tête. Son regard était déterminé.

 

– Je souhaite redevenir Shinobi !

 

Le silence qui suivit fut l’un des plus lourds que Minato eût connus, mais fut immédiatemment suivi par une sensation de bourdonnement.

De toute évidence, la foule n’appréciait guère ce geste.

Naruto se tourna vers Sasuke.

 

– Trop cool, ta mère !

 

Sasuke semblait extrêmement surpris par la réaction de sa mère.

La voir ainsi à genoux lui était étrange...

 

Le Sandaime poussa un profond soupir.

 

– Mikoto...

 

Tandis que les murmures de la foule s’intensifiaient, une femme s’avança d’un pas assuré et se plaça à côté de Sasuke.

 

– Non, c’est trop dangereux !

 

Les gens se turent. Mikoto regarda la femme, étonnée.

Un nouveau silence pesant s'était installé, qu’Hiruzen fut le premier à rompre.

 

– Tsunade...

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Chapitre 33

Un diagnostic inquiétant

 

 

Mikoto ne sut quoi répondre.

La surprise de voir Tsunade était trop grande. Et ses mots...

 

Minato s’agenouilla face à Mikoto pour être sa hauteur.

 

– Mikoto, murmura-t-il. Tu sais bien que c’est impossible. Pas aussi soudainement...

– Mais... Minato...

– Je sais que tu fais ça en l’honneur de Jiraya-Sensei. Il aurait été très touché par ton geste...

– J’y arriverai, murmura Mikoto. Je vous prouverai, à tous, que je peux devenir une grande Shinobi.

– Mikoto, ce n’est pas...

– Jiraya-Sensei m’aurait encouragée. Kushina-San aussi...

– Mikoto...

 

Mikoto se releva. Minato aussi.

 

– Je t’aime bien quand même, Minato, ajouta-t-elle en souriant, comme si elle parlait à un enfant. Je sais que tu me fais confiance mais...

 

Elle se retourna. Ses Sharingan étaient toujours activés.

 

– Tu me sous-estimes terriblement.

 

Elle désactiva ses Sharingan et retrouva Sasuke. Ils déposèrent chacun une fleur sur l’autel puis se retirèrent.

En partant, Mikoto se tourna vers Minato et lui fit un clin d’œil.

 

Minato remarqua que Shisui la suivait intensément du regard.

Lorsqu’elle fut partie, il rejoignit alors Minato.

 

– C’est triste à dire, mais les funérailles sont le meilleur moyen de retrouver de vieilles connaissances...

 

Il regarda Tsunade, qui serrait dans ses bras le vieux Sarutobi.

 

– Yondaime Hokage, j’aurai à vous parler. Retrouvez-moi dans le hall de la Police de Konoha quand vous le pourrez.

 

Minato acquiesça.

Shisui alla déposer une fleur sur l’autel. Les Uchiwa en firent autant, puis suivirent leur chef qui quittait les lieux.

 

Hiashi en fit de même, suivi du clan Hyûga, passant devant Minato.

 

– Justice sera faite, Minato... murmura-t-il.

 

Minato vit passer Shikaku. Ce dernier le regarda intensément.

Minato savait ce qu’il voulait. Mais ce n’était pas le moment. Il n’était pas encore prêt.

 

Les autres clans défilèrent, chacun leur tour.

Il vit des enfants pleurer. Il n’aurait jamais pensé que de si jeunes personnes pouvaient avoir connu Jiraya. Mais la personnalité du Sannin était telle que parfois, un seul contact suffisait pour s'attacher.

 

Une fois la foule éparpillée, les deux Conseillers déposèrent à leur tour une fleur.

 

– Nous aurons à parler... Yondaime.

 

Ils se retirèrent.

 

Minato s’avança alors, et rejoignit les cinq membres encore présents.

 

– Minato, murmura Tsunade, à présent en larmes.

 

Elle le prit dans ses bras. Minato sentit ses omoplate se serrer un peu trop dangereusement.

Du coin de l’œil, il remarqua que le Sandaime se massait ses côtes endolories.

Naruto, quant à lui, avait l’air choqué.

 

– Minato, répéta alors Tsunade, désserant son étreinte. Cela fait si longtemps. Tu as tellement grandi...

– Vous, vous n’avez pas changé, princesse Tsunade. Et qui est... ?

– Tu ne la reconnais pas, Minato ? C’est Shizune.

– Shizune ? s’exclama Minato. Tu es devenue une bien jolie jeune femme.

 

Shizune, apparemment assez intimidée devant les deux Hokage, ne fit que sourire et rougir.

 

– Et le petit cochon s'appelle Tonton, fit-elle timidement.

– Minato, dit alors Tsunade. Je suis au courant pour Kushina.

 

Minato jeta un œil au Sandaime. Celui-ci était parti déposer une fleur sur l’autel.

 

– Comment va-t-elle ? murmura-t-elle, tandis que Naruto s’éloignait, à la suite du Sandaime.

– Son état n’évolue pas... Elle m'inquiète...

 

Tsunade se pinça les lèvres, mais n’ajouta rien.

 

– J’aurais aimé plus vous connaître, l’ermite pas net... murmura Naruto.

 

Tsunade le rejoignit à l’autel, y déposa une fleur et embrassa sur le front la photo de Jiraya qui y était représentée. Elle en fit ensuite autant avec le petit Naruto, qui fut surpris par cette réaction.

Shizune déposa une fleur à sa suite, ainsi que Tonton, qui la tenait dans sa gueule et que Shizune dut porter sur l’autel.

 

Enfin, Minato déposa une fleur, ainsi que deux photos des deux côtés de celle de Jiraya.

La première le représentait enfant, entouré d’Orochimaru et Tsunade, avec Hiruzen comme Sensei.

La deuxième le représentait adulte, entouré de Hiashi, Mikoto et Minato enfants.

 

Minato, Naruto, Tsunade, Hiruzen, Shizune et Tonton s’en allèrent enfin, laissant Jiraya reposer sous les yeux des « quatre de pierre », comme les nommait souvent Mikoto.

 

– Minato, allons directement à l’hôpital, dit Tsunade.

 

Minato croisa Hiruzen du regard. Celui-ci posa une main sur son épaule, puis s’en alla.

Les autres partirent donc pour l’hôpital.

 

Ils y retrouvèrent Mikoto et Sasuke.

Mikoto eut un grand sourire en les voyant rentrer.

 

– Je le savais ! Tsunade ne pouvait pas venir ici sans soigner Kushina !

– Mais... T’es qui en fait toi ttebayo ? demanda Naruto à Tsunade.

– Tsunade est la meilleure ninja médicale au monde, expliqua fièrement Mikoto. Si quelqu’un peut guérir ta maman, c’est bien elle.

– Youpiii !

 

Tsunade semblait gênée par un tel accueil.

 

– C’est en fait en partie pour ça que je suis venue, expliqua-t-elle. Sarutobi-Sensei avait prit contact avec Shizune, la nièce de Dan, il y a quelques années... C'est comme ça que j'ai appris pour Jiraya, et pour Kushina.

 

Tonton poussa un petit cri.

Naruto grimaça.

 

– En tant que membre de l’ordre des ninjas médicals, j’ai pour devoir d’intervenir dans pareille situation. Je resterai donc à Konoha jusqu’à ce que le cas de Kushina soit réglé.

– Et après ? demanda Mikoto.

 

Tsunade baissa la tête.

 

– Plus rien ne me retient ici...

– C’est une erreur.

– Ce village... me fait souffrir. J’y ai trop de souvenirs.

– Alors faîtes-le évoluer, comme vous l’avez fait dans le passé.

– Et pour quel résultat ?! s’exclama soudain Tsunade.

 

Naruto se cacha derrière son père.

 

– Excusez-moi, se reprit Tsunade. Shizune, c’est à nous.

 

Elles firent quelques premières vérifications de l’état de Kushina, en posant leurs mains sur elle.

Leurs regards se croisèrent.

 

– Mikoto, Minato, nous allons devoir effectuer une série de tests particuliers. Prévenez les médecins de notre présence, et faîtes les venir.

 

Quelques minutes plus tard, des médecins vinrent rejoindre Tsunade et Shizune. Chacun d’eux semblait admiratif devant la réputation de Tsunade, et l’écoutait donc au pied de la lettre sans sourciller.

 

À la demande de Tsunade, les non-médecins durent quitter les lieux.

 

Mikoto sortit, un grand sourire aux lèvres.

 

– Elle a son caractère mais...

 

« Elle n’est pas la seule... »

 

– ... au moins, maintenant qu’elle est là, nous allons enfin pouvoir revoir Kushina. TTEBANE ! hurla-t-elle alors, toute excitée. J’ai si hâte de la revoir...

– Ouaaais ttebayo ! s’exclama Naruto en levant le poing.

 

Sasuke semblait un peu mal à l’aise.

Minato sourit.

 

Quelques minutes plus tard, Mikoto s’en allait, raccompagnant Sasuke.

 

Naruto et son père attendirent encore.

Ils déjeunèrent à l’hôpital.

 

– Ils sont longs, marmona Naruto en dévorant un plat de ramens.

– Sois patient, Naruto.

 

L’après-midi défila. Ils voyaient de temps en temps un médecin entrer ou sortir, mais rien, pas un mot.

 

En fin d’après-midi, Tsunade sortit à son tour.

Minato et Naruto se levèrent en même temps.

 

– Alors ?! s’exclama Naruto. Comment va Maman ?

– Elle... se repose encore.

 

Minato fronça les sourcils.

 

– Naruto, murmura-t-il. Maman a besoin de repos. Vas vite faire tes devoirs pour l’académie. Tu la connais : elle dira que c’est ma faute si tu ne les as pas faits...

– Mais...

– Pas de « mais », coupa Minato d’un ton bien plus ferme. On rentre.

 

Il envoya un kunaï en l’air, prit Naruto par le bras et disparut, réapparaissant chez lui.

 

– Travaille bien, Naruto. Et pas de bêtises en mon absence !

 

Il disparut pour revenir à l’hôpital, où il avait lancé un kunaï marqué.

 

Tsunade avait une mine peu encourageante.

 

– Qu’y a-t-il, Tsunade ?

– Nous avons tout tenté...

– Mais qu’est-ce qu’elle a ?

– Je...

 

Elle prit une profonde inspiration.

 

– Son cœur bat toujours, ses organes fonctionnent aussi.

 

Minato le savait déjà.

 

– Mais qu’avez-vous fait durant tout ce temps ?

– Je te l’ai dit, Minato. Nous avons tout tenté et...

– Et quoi ?

– Et son diagnostic m’inquiète...

– Mais qu’est-ce qu’il y a ?

 

Tsunade prit une profonde inspiration.

 

– Le cas médical d’un Jinchuuriki est particulier, Minato...

– Mais encore ?

– Comme je l’ai dit, son organisme fonctionne normalement...

 

Elle ferma les yeux.

 

– ... mais pas son cerveau.

– Pardon ?

 

Des larmes coulèrent des joues de Tsunade.

 

– Son organisme n’est maintenu en vie que par le Chakra du Kyûbi...

– Mais qu’est-ce que ça signifie ?!

 

Tsunade prit une profonde inspiration.

 

– C’est un cas médical à part mais... Je crois que...

 

Elle fixa Minato droit dans les yeux.

 

– Kushina Uzumaki est...

 

Minato comprit soudain.

Il voulut se boucher les oreilles, hurler, ne pas entendre la suite, cette réalité impitoyable qui allait frapper en un seul mot, unique et fatal.

 

– ... morte.

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Chapitre 34

Amis

 

 

L’ANBU se tenait là, immobile, au coin d’un mur.

Il venait d’entendre les terribles mots de Tsunade.

Le médecin chef de l'hôpital sortit à son tour, la tête baissée.

 

« Impossible... »

 

Minato disparut.

Il se trouvait à présent sur la statue du Yondaime Hokage.

Cette même statue, sur laquelle il avait dansé avec Kushina...

 

« Jiraya-Sensei... et maintenant toi, Kushina ? »

 

Il baissa la tête, abattu.

 

« Impossible... »

 

C’était trop soudain.

C’était trop imprévisible.

Que s’était-il passé ?

Tout s’était passé trop vite.

Elle était tombée, simplement.

Et ensuite ?

Que s’était-il passé ?

Qu’avait-elle ?

 

Elle était restée dans le coma.

Son état était stagnant.

Ses signes vitaux étaient normaux.

Kyûbi ne s'était pas libéré...

 

Mais depuis tout ce temps...

Elle était morte.

 

Etait-ce un rêve ? Un cauchemar ?

Quand Minato allait-il se réveiller ?

 

– Ce cauchemar... Il ne s’arrêtera pas.

 

Minato secoua la tête, voulant chasser cette voix de son esprit.

 

– Insensible au temps, cette souffrance restera gravée, éternellement.

– Tais-toi...

– Car rien ne peut ramener un être qu’on a perdu.

– Tais-toi !

 

Une larme coula sur sa joue.

 

– Ce monde... n’a plus d’espoir. Il est perdu. Mais je peux créer un monde de gagnants, un monde dans lequel il n’y a plus de guerre, plus de souffrance... Un monde dans lequel tu retrouveras celle que tu aimes... Kushina.

 

Minato comprit alors que ce n’était pas son propre esprit qui lui parlait.

Il se retourna.

 

Ses cheveux s’étaient allongés, mais son masque était parfaitement reconnaissable.

 

– Toi ! hurla Minato.

 

Il envoya un kunaï. L’arme transperça le corps de l’homme masqué et alla se planter dans la roche.

 

– Rejoins-moi, Minato...

 

Il y eut soudain quelques croassements. Ils s’intensifièrent.

Puis des corbeaux vinrent – une multitude.

 

Naruto – qui, pour une fois, faisait sérieusement ses devoirs – regarda par la fenêtre et vit alors un spectacle impressionnant.

Le visage de pierre représentant son père était parsemé d’innombrables corbeaux, semblables à un essaim d’insectes.

Intrigué, il sortit. D’autres en avaient fait autant. Le spectacle était saisissant, et avait vite fait d’attirer l’attention tout le village.

Dans la Police de Konoha, Shisui avait également repéré ce spectacle.

 

« Itachi... »

 

Le Sandaime, entouré de ses deux conseillers, regardait par une fenêtre le spectacle.

 

– Que fait-il... ? Il a forcément une raison...

 

Minato tremblait de tout son corps.

 

– Doit-on intervenir ? demanda un membre de la Racine à son maître.

– Non, nous devons regarder et attendre, répondit Danzô d’un ton qui ne trahissait pas une once d’inquiétude.

 

« Qu’est-ce que... pensa l’homme masqué. Itachi... Enfoiré... L’attention de tout le village va être braquée sur nous. Je dois fuir... »

 

– Hiashi-Sama, il y a des gens là haut ! s’exclama soudain un Hyûga.

 

BYAKUGAN !

 

Hiashi regarda la statue. Il repéra aussitôt Minato au milieu d’un impressionnant nombre de corbeaux.

 

« Qu’est-ce que... »

 

Face à Minato, il eut très clairement la vision d’une déformation spatio-temporelle.

 

– N’oublie pas, Minato...

 

Minato tomba à genoux.

 

Un corbeau vint alors se poser sur son épaule.

Minato ne chercha pas à l’en chasser.

Le corbeau tendit sa tête pour la mettre devant celle de Minato.

Celui-ci fixa son œil. Un Sharingan.

 

Tout changea soudain, comme dans un monde alternatif, dans lequel chaque couleur devenait l’opposée de son originale. Seuls les corbeaux semblaient avoir conservé tout leur vivant.

 

Et parmi ces corbeaux, qui volaient en tous sens, Minato repéra Itachi, plânant immobile au milieu des innombrables oiseaux.

 

– Que comptez-vous faire, Minato ?

 

Minato regarda Itachi droit dans les yeux.

 

– Je...

 

Tobi réappararu à Ame, où l’attendaient Pain et Konan.

 

– Alors ?

– J’ai été interrompu.

– Est-il vrai que Kushina Uzumaki a été tuée ? demanda Pain.

– Il semblerait...

 

Il y eut un silence.

 

– Cet Orochimaru...

– Tu ne l’aimes peut-être pas, Pain. Mais il faut lui reconnaître que son aide est précieuse.

– D’ailleurs, où est-il ? demanda Konan.

– Aucune idée.

– Penses-tu qu’il puisse nous quitter ?

– Sûrement pas. Avec ce qu’il a fait à Kushina, il ne nous serait pas difficile de le proclamer ennemi n°1 de Konoha. Il n’aurait pas les moyens de faire face à Konoha et l’Akatsuki. Il se trouverait obligé d’errer d’un repère à l’autre, totalement coupé du monde.

– Il le pourrait, ce sale serpent...

– C’est vrai. Mais pas maintenant. Je lui ai promis ce qu’il recherche le plus. Une chose qu’il ne pourrait jamais obtenir en étant un paria. Il a besoin de nous.

– De quoi parles-tu ?

– Du pouvoir Uchiwa !

 

Minato se releva et disparu à nouveau.

Hiashi, le voyant faire, comprit aussitôt où il se rendait.

Les Bykugan toujours activés, il tourna la tête.

 

Soudain, sous les yeux étonnés des Hyûga, il courut jusqu’à l’hôpital de Konoha.

Il fonça droit jusqu’à la chambre de Kushina.

 

Il trouva Minato agenouillé devant le corps de Kushina.

 

– Minato...

 

Minato tourna la tête vers lui.

 

Hiashi avait compris.

 

– Minato... ! s’exclama-t-il soudain, les Byakugan toujours activés, fixant la jeune Kushina. Te souviens-tu de la première fois que tu croyais avoir perdu Kushina ?

 

Minato se souvenait. Cette fois là, Kushina avait été enlevée.

 

– Lorsque j’ai repéré ses mèches dont émanait un Chakra si particulier, je te l’ai aussitôt dit. Je n’ai pas pu t’accompagner, étant soumis aux règles de mon clan et ne pouvant quitter le village... Mais je t’avais mis sur la voie.

 

Minato acquiesça d’un signe de tête, n’écoutant qu’à moitié ses paroles.

 

– Je pense qu’à nouveau, je vais peut-être te mettre sur une nouvelle piste... Car, comme cette fois là, je pense avoir repéré un détail intéressant, que seuls mes yeux sont capables de voir.

 

Minato fronça les sourcils.

 

– Le sceau de Kushina, qui renferme Kyûbi, est couplé avec un deuxième sceau, grâce auquel tu peux utiliser l’Hiraishin pour la secourir en cas de danger.

– Pas cette fois... soupira Minato.

– Peu importe. S’il n’y a que deux sceaux, quel est donc ce troisième, invisible, en forme de cercles concentriques ?

 

 

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Chapitre 35

Malédiction

 

 

On entra dans la pièce.

C’était Hiruzen, entouré de ses deux conseillers. Ces deux derniers semblaient essouflés, comme s’ils avaient couru pour rejoindre le Sandaime.

 

– Un sceau ? s’étonna Hiruzen. Donc Kushina ne serait pas...

– Pas de conclusion hâtive, dit calmement Hiashi.

 

La porte s’ouvrit à nouveau. Cette fois, plus de personnes entrèrent, portant chacun le même blason en forme d’éventail que Minato connaissait si bien, et avec à leur tête, Shisui Uchiwa.

Minato avait une impression de déjà vu. Il avait cotoyé ce clan bien plus que n’importe lequel, ces derniers temps.

 

Ni Hiruzen, ni les conseillers ne se retournèrent à l’entrée des forces de Police de Konoha. Ils ne semblaient pas surpris de leur arrivée.

 

– Nous allons vite le savoir, fit calmement Shisui en s’avançant d’un pas assuré jusqu’au corps de Kushina.

 

Il activa ses Mangekyou Sharingan. Hiashi fronça les sourcils. Tout le monde resta silencieux.

 

– Pouvez-vous ouvrir les yeux de Kushina, demanda alors Shisui à Minato.

 

Ce dernier s’exécuta aussitôt, mais avec une douceur extrême.

 

Hiruzen s’avança à son tour et posa une main sur l’épaule de Shisui.

 

– Sois prudent, Shisui...

 

Shisui se retourna et lança un sourire confiant au vieil homme. Il retourna sa tête vers Kushina, se retrouvant ainsi face à Hiashi et Minato, de l’autre côté du lit ; puis, il fit un clin d’œil à ce dernier.

 

Il posa alors ses deux mains sur le ventre de Kushina et plongea son regard dans le sien.

 

Il marchait dans les ténèbres.

Il vit alors, au dessus de lui, une imposante sphère semblant composée d’une sorte de Chakra liquide dans les airs avec, accrochée via d’énormes chaînes et piochets – sans doute eux aussi constitués de Chakra – un véritable monstre...

 

« Le Kyûbi... »

 

Etait-il conscient ? Il ne bougeait pas.

Seul le faible râle de sa respiration trahissait une flamme de vie.

 

Soudain, sur le sol composé de ténèbres, Shisui repéra une silhouette, étendue sur le sol, ses cheveux rouges reflétant la lumière émise par le Chakra qui s’écoulait de la gigantesque boule d’énergie emprisonnant le Kyûbi.

 

Shisui s’abaissa.

 

– Kushina... Kushina, m’entendez-vous ?

 

Il y eut une ombre. Une ombre terrifiante. Une ombre qui obscurcissait même les ténèbres de cette dimension. Une ombre que même les puissants yeux de Shisui ne pouvaient combattre...

Quelle était cette ombre ?

Le sang de Shisui se glaça et sa conscience fut projetée.

 

Dans l’hôpital de Konoha, le jeune homme s’écroula subitement. Minato, en un mouvement rapide, le rattrapa dans sa chute en même temps que le Sandaime.

Les membres du clan Uchiwa semblaient paniqués par l’échec du chef du clan.

 

Minato et Hiruzen se regardèrent.

Shisui, l’expert en Genjutsu et l’un des plus puissants shinobis de Konoha du clan Uchiwa, n’avait jusqu’ici jamais montré de faiblesse.

Même face à ce Pain, Shisui n’avait même pas daigné utiliser ses pleines capacités, estimant son ennemi trop faible.

Et pourtant, aussi confiant fût-il ici, il avait perdu.

 

– Devons-nous le transporter dans une chambre d’hôpital ? s’inquiéta un jeune Uchiwa.

– Non, murmura Shisui, se relevant avec peine, aidé de Minato et Hiruzen.

– Que s’est-il passé ? demanda aussitôt Minato.

– Je...

 

Shisui ouvrit la bouche pour continuer, mais aucun son n’en sortit. Il semblait ne plus avoir envie de parler. C’était comme si sa volonté même était entravée, tel un Genjutsu qui le poussait à croire qu’il ne voulait finalement pas continuer.

 

Minato avait déjà vu ça.

Il se tourna aussitôt vers Hiashi.

 

– Ton Byakugan !

 

Ce dernier s’exécuta sans poser de question, et fixa Shisui de son œil blanc si particulier.

Il se tourna vers Minato et acquiesça d’un signe de tête affirmatif.

 

Personne d’autre ne semblait avoir compris.

 

On entra dans la pièce, déjà bondée. Il n’y avait cette fois-ci que trois individus.

Minato identifia deux membres de la Racine avec, au milieu, Danzô Shimura.

 

– Quel mauvais moment, pour sortir de l’ombre, Danzô... murmura Minato, d’un ton où la menace était presque palpable.

 

Personne ne sembla comprendre quoi que ce fût, excepté Hiashi, qui s’avança d’un pas pour être à la hauteur de Minato.

 

– Calme-toi, Minato, murmura-t-il, les Byakugan toujours activés. Pas de conclusion hâtive...

 

Les lèvres de Danzô remuèrent de façon presque imperceptible et il esquisça un sourire.

La fraction de seconde d’après, le métal froid du kunaï que tenait Minato frôlait ces mêmes lèvres, qui tremblèrent légèrement à son contact. En un déplacement éclair, Minato avait traversé la pièce et rejoint Danzô sans même que personne n’eût pu faire le moindre geste, excepté Hiashi, qui avait vu venir la chose mais avait levé son bras trop tard pour empêcher Minato d’effectuer son Shunshin.

 

– Que se passe-t-il ici ? s’exclama Hiruzen, de toute évidence bouleversé par cette scène.

– Sandaime Hokage, je crois que Danzô a une part de responsabilité dans l’état de Kushina.

 

Les réactions furent vives. Hiruzen ouvrit grand les yeux, Shisui poussa une exclamation surprise et les Uchiwa froncèrent les sourcils. Seul Hiashi ne semblait pas étonné.

 

– C’est une très grave accusation, Minato, murmura Koharu.

– As-tu des preuves de ce que tu avances ? demanda Homura.

 

Minato, le regard dur, fixa les deux conseillers sans déplacer son kunaï.

Les deux sbires de Danzô ne firent pas un geste, conscient qu’ils risqueraient leur vie et celle de leur maître.

 

– Shisui Uchiwa a été marqué d’un sceau l’empêchant de révéler ce qu’il a vu.

 

Tout le monde se tourna vers Shisui.

 

– Inutile de le lui demander, il ne pourra pas vous dire quoi que ce soit. Mais Hiashi l’a bien repéré avec son Byakugan.

– En effet, admit Hiashi. Il s’agit là d’un sceau invisible pour un œil normal – peut-être même pour un Sharingan, exactement comme celui que j’ai repéré sur le ventre de Kushina.

– Ce type de sceaux, poursuivit Minato, est connu du village pour être la spécialité de la Racine. Chaque membre de la Racine dispose ainsi de sceaux du même type sur la langue.

– C’est exact, murmura Danzô. Nous utilisons ce type de sceaux pour éviter toute fuite.

 

Minato fronça les sourcils.

 

– Je n’ai cependant aucune idée de ce qui pourrait les rendre invisible.

– Mensonges, fit Minato. Danzô a, par le passé, menacé ma femme et mon fils. Cela fait beaucoup de coïncidences...

 

Il y eut un silence pesant, qu’Hiruzen fut le premier à rompre.

 

– Ca suffit, Minato.

 

Minato le fixa.

 

– Ces accusations n’ont aucun sens ! lâcha Koharu.

– Et tu menaces un haut représentant de Konoha, poursuivit Homura.

– Minato, abaisse ton kunaï, dit alors Hiruzen.

 

Minato resta quelques secondes dans cette position, sous le regard étonné de Shisui et d’Hiashi. Quelques membres ANBU, venant du couloir, s’approchèrent.

Minato abaissa son kunaï.

 

– Minato, reprit Homura, toujours perturbé par la réaction du Yondaime. Nous voulions te parler, mais tu n’es jamais venu. Ces derniers temps, tu as délaissé ta fonction de Hokage, laissant Hiruzen et nous-même assurer la pérénité du village, alors que justement l’absence de Jinchuuriki dans le village aurait demandé plus d’efforts que jamais.

– Si nous souhaitions te parler, ajouta Koharu, c’était justement à ce sujet. Tu avais commis une erreur en laissant filer Orochimaru.

 

Hiruzen regarda ailleurs, conscient d’avoir commis exactement la même erreur, quelques années auparavant.

 

– Ton cas s’est beaucoup trop aggravé, poursuivit Homura, et nous ne pouvons tout te pardonner sous le prétexte de tes problèmes personnels.

– Au début, dit Koharu, nous pensions simplement te suspendre temporairement de ta fonction d’Hokage, pour t’accorder une pause mais... là, tu es allé trop loin.

 

Les Uchiwa s’approchèrent de Minato, tandis que Koharu poursuivait son discours.

 

– En accord avec le Daimyo du Pays du Feu et les forces de Police de Konoha, nous étions venus te suspendre de tes fonctions, voire plus si cela le nécessitait... Et de toute évidence, cela le nécessite – ta réaction le prouve.

 

Hiashi fronça les sourcils.

Hiruzen s’avança d’un pas et se tint face à Minato, la mine extrêmement sombre.

 

– Minato Namikaze, tu es en état d’arrestation.

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Chapitre 36

La peine

 

 

– Vous commettez une grave erreur... murmura Hiashi.

– Minato n’est plus lui-même, répliqua Homura. Nous n’avons pas le choix.

– Le village a perdu son Jinchuuriki, poursuivit Hiashi. Minato est le Shinobi le plus fort de Konoha et nous savons que des menaces se créent à l’extérieur. Sans Minato, les prochains à mourir seront des civils !

 

Minato lança un regard à Hiashi. Le voir ainsi prendre sa défense était inattendu, et très appréciable.

 

Danzô fit un pas vers Minato.

 

– Pas un pas de plus, menaça Minato.

– Que comptes-tu faire ? Nous affronter tous ? Tu as face à toi le clan Uchiwa, des ANBUs, des membres de la Racine le Sandaime Hokage, les deux conseillers et moi-même... Et Hiashi Hyûga.

 

Minato ne répondit pas.

 

– Ou peut-être comptes-tu fuir ? ajouta-t-il d’un ton plein de mépris.

 

Il y eut du mouvement chez les Uchiwa.

De toute évidence, le souvenir de Fugaku n’était pas avalé et la remarque de Danzô ne plaisait guère aux membres présents.

Mais Shisui s’avança alors parmi eux, pour empêcher tout problème supplémentaire qui irait dans le sens de Danzô.

La provocation avait assez duré.

 

– Je me charge de lui, dit alors Shisui. Je suis le chef de la Police de Konoha. Le rôle d’escorter Minato me revient.

 

Shisui prit le bras de Minato et l’entraîna au dehors. En sortant de la pièce, bondée, ils se retrouvèrent devant quelques ANBUs, qui attendaient dans le couloir.

 

– Attendez, dit l’un d’eux.

 

Il s’avança et posa ses mains sur le torse de Minato. Celui-ci ne bougea pas, se contentant de regarder l’ANBU qu’il reconnaissait bien, malgré son masque.

 

– Il s’agit là d’un sceau complexe destiné à t’empêcher d’utiliser l’Hiraishin, Minato, dit Hiruzen d’un ton las.

– Combien de temps ça va durer ?

– Aussi longtemps qu’il le faudra, répondit Danzô d’un ton catégorique.

 

L’ANBU recula et se plaça aux côtés de son chef, un autre ANBU également bien connu de Minato.

Que devaient-ils penser ?

 

– Et pour Naruto ? demanda alors Minato.

– Je m’en charge, dit une voix, au loin, dans le couloir.

 

C’était Mikoto. Minato avait reconnut sa voix.

Mais, de là où il était, il ne voyait que sa silhouette, appuyée contre un mur.

Il était impossible pour lui de distinguer l’expression de son visage.

 

– Mikoto...

 

Mais déjà, elle était partie.

Minato eut soudain honte, terriblement honte en pensant à son fils.

 

Soudain, Shisui s’arrêta.

 

– Transformez-vous. Il serait plus sage d’éviter d’être vu en telle position, que ce soit pour vous-même ou pour le village...

 

Minato se transforma en un homme aux cheveux rouges.

 

– Original, remarqua Shisui.

 

Ils traversèrent le village, passant au milieu de rues bondées.

En voyant les regards mauvais que lui adressaient les gens, il ne fut pas mécontent d’avoir pu modifier son apparence.

 

Ils arrivèrent enfin au poste de police Uchiwa. Minato fut alors placé dans une cellule – la même que celle qui, autrefois, avait accueilli Fugaku dans l’attente de son procès.

 

Minato s’assit sur le sol, croisa les jambes et attendit.

 

– Naruto ? dit Mikoto d’une voix douce. Naruto, ouvre-moi, s’il-te-plaît.

– Papa m’a dit de ne pas ouvrir aux étrangers...

– Alors comme ça je suis une étrangère ?

– Je... Je ne sais pas, mais s’il apprend que j’ai ouvert à quelqu’un, il me tuera quand il rentrera ttebayo !

– Il ne rentrera pas, Naruto, répliqua Mikoto. Ton père est en mission, ajouta-t-elle aussitôt, pour se rattraper.

– En mission ? Papa ?

– Oui, c’est une mission très spéciale qui implique que ce soit lui qui s’en charge. Ca concerne ta maman, Naruto.

 

La porte s’ouvrit.

 

– Ah, ce n’est pas trop tôt ! soupira Mikoto en entrant d’un pas vif et en refermant la porte derrière elle.

– Ca concerne Maman ?

– Oui, son état n’est pas encore complètement stable et...

– Quoi ? Mais... Je croyais que la dame aux gros nénés allait la soigner.

– Ne t’inquiète pas, Naruto. Elle va s’en tirer, elle est simplement très fatiguée et ton père doit l’aider.

 

Naruto soupira.

 

– Et ça va durer combien de temps, sa mission ?

– Je ne sais pas.

– Et ça consiste en quoi ?

– C’est top-secret, Naruto !

– Je veux l’aider !

– Et tu peux l’aider, en venant avec moi. Tu habiteras chez moi le temps qu’il revienne. C’était son souhait.

– Chez Sasuke-Kun... ?

 

Soudain, l’expression de Naruto changea. Il semblait en proie à une intense réflexion.

 

– Attendez... dit alors Naruto d’un ton soupçonneux. Pourquoi il n’est pas venu me dire ça lui-même ?

– Je te l’ai dit, il est en mission, gros nigaud !

– Et il n’a rien pris ? Il est parti directement, sans rien prendre, pas même sa réserve de kunaï personnelle ?

 

Mikoto ne répondit pas.

Soudain, un sourire démentiel se dessina sur son visage, et elle activa ses Sharingan.

 

– Tu as l’esprit vif, Naruto... murmura-t-elle d’une voix inquiétante, en s’avançant lentement vers Naruto. Tu aurais dû écouter ton père... Tu n’aurais jamais dû m’ouvrir...

 

Celui-ci recula, mais son dos toucha vite le mur derrière et il s’effondra sur le sol, tremblant de tout son corps.

 

– Et maintenant, tu vas mourir...

 

Mikoto dominait Naruto de toute sa hauteur. Son visage était devenu fou, ses yeux terrifiants et son sourire, toujours plus cruel.

 

Puis, son visage changea subitement.

 

– Je plaisante, lâcha-t-elle simplement, d’un ton soudain très amusé. Enfin, sauf si tu décides de me désobéir !

 

Naruto avala sa salive.

 

– Allez, debout, petit rigolo.

 

Naruto se releva, les jambes encore tremblantes.

Reprenant la maîtrise de lui-même, un léger sourire se dessina sur son visage.

 

– Pourquoi souris-tu ? s’étonna Mikoto.

– C’est que... Là... Tu m’as rappelé Maman... murmura Naruto, dont le regard semblait osciller entre la peine et la joie.

 

Mikoto sourit à son tour et prit Naruto dans ses bras.

 

– Ne t’inquiète pas, Naruto. Ta Maman ira bientôt mieux...

 

Des larmes commencèrent à couler des yeux de Naruto.

 

– Je... Je devrais pas pleurer mais...

– Pourquoi ne devrais-tu pas pleurer ? s’étonna Mikoto.

– Un Ninja ne pleure pas... lâcha Naruto dans un sanglot.

– Tu n’es pas encore Ninja, rectifia Mikoto. Tu n’es pas encore soumis à ces règles.

– Mais...

– Et moi non plus, ajouta faiblement Mikoto, dont une larme coula sur la joue.

 

Minato, immobile dans sa cellule, n’avait pas bougé d’un pouce de la soirée.

On entra.

C’était Shisui.

 

– Voilà votre repas, lui dit-il en posant un plateau au sol. Des ramens de chez Ichiraku !

– Merci, Shisui, lui répondit Minato d'un ton calme.

 

Shisui posa un deuxième plateau au sol.

 

– Je peux rester ? demanda-t-il.

 

Minato acquiesça.

 

– Tant mieux, je meurs de faim. Et puis, comme personne d’autre n’est autorisé à rentrer ici... autant profiter de ma compagnie !

– Tu veux qu’on parle, n’est-ce pas ?

– Toujours droit au but, Yondaime Hokage... Dans ce cas, j’en ferai autant. Oui, je veux qu’on parle.

 

Il marqua une pause, prenant une bouchée de ramens.

 

– C’est à propos de Mikoto. Quelque chose a changé chez elle.

– Que veux-tu dire ?

– Je pense que vous savez très bien ce que je veux dire.

 

Minato prit à son tour quelques ramens.

 

– Cela restera secret, évidemment, ajouta Shisui.

 

Minato ne répondit rien, et se contenta de reprendre une bouchée.

 

– Mais tout ce que je peux dire, c’est que ce n’est pas chose commune... Les rares Uchiwa qui en ont fait autant ont été les acteurs de grands changements.

 

Shisui marqua une nouvelle pause pour manger.

 

– Mikoto Uchiwa... Depuis ce jour, je le sens... En bien ou en mal, elle marquera le monde...

 

Minato finit son plat.

 

– Vous êtes bien silencieux, Minato...

– Je ne parle pas la bouche pleine.

 

Naruto attendait Mikoto devant la maison.

 

– Qu’est-ce que tu fais ttebayo ?

– Toilettes, répondit Mikoto. Mais j’arrive tout de suite !

 

Naruto s’impatientait.

 

« Faut toujours que ça dure, avec les femmes... »

 

– Dépêche-toi, sinon je t’enferme ttebayo !

– Oui, oui, j’arrive !

 

Naruto entendait cependant des bruits de pas dans la maison, allant d’une pièce à l’autre, s’arrêtant, puis reprenant.

Enfin, Mikoto rejoignit Naruto au dehors.

 

– Je t’entendais marcher dans la maison... lança Naruto d’un air soupçonneux, en verrouillant la porte.

– Oui, je fouillais dans toutes les pièces, parce que je suis une voleuse, répondit Mikoto avec un clin d’œil.

– Ahah, s’amusa Naruto, les mains derrière la tête.

 

« Rien ne vaut la vérité, pensa Mikoto, voyant que Naruto n’y croyait pas du tout. »

 

– Et qu’est-ce que tu cherchais ? demanda-t-il, sur le ton de la plaisanterie. Attends, laisse-moi deviner : le secret du Rasengan !

– Oh, non, bien mieux que ça... répondit Mikoto, souriant d’un air mystérieux.

 

Naruto éclata de rire, et passa à autre chose.

 

« Et je l’ai trouvé... »

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Chapitre 37

Soupçons

 

 

Quelques jours passèrent.

Chez la famille Uchiwa greffée d’un Uzumaki, l’ambiance était au rendez-vous. Naruto s’imposait de plus en plus, irritant le jeune Sasuke.

Itachi, quant à lui, se faisait très discret. Naruto ne l’avait vu qu’en coups de vent. Il était assez isolé, restant généralement seul dans sa chambre ou partant en mission secrète.

 

Gérer tout ce monde en même temps n’était pas évident pour Mikoto, qui n’avait guère de temps pour elle.

Elle était ainsi souvent prise toute la journée, encourageant Sasuke qui déprimait face à la puissance de son frère, accompagnant de force Naruto à l’académie, prenant du temps pour discuter avec Sasuke, recueillant les propos aggacés des professeurs au sujet de Naruto, aidant parfois Sasuke à s’entraîner quand elle le pouvait, réparant les bêtises de Naruto et gérant les conflits internes entre les deux rivaux.

 

« Ces deux là... On dirait qu’ils ont été destinés à être rivaux... »

 

Fort heureusement, un jour, le jeune Itachi décida de rester un peu.

Sa présence apaisait les deux jeunes. Sasuke était bien moins préoccupé par les bêtises de Naruto, et celui-ci avait toujours été plutôt calme face à Itachi.

 

– Si tu savais comme ta présence me soulage... chuchota Mikoto, en fin de repas.

– Mère, prenez votre journée pour vous... Vous en avez bien besoin.

 

Mikoto, surprise, ne posa cependant pas de question.

Elle prit d’ailleurs note de son conseil et sortit s’aérer l’esprit. Elle marcha à travers le clan Uchiwa.

Elle savait où aller...

 

En entrant dans la police de Konoha, elle croisa Shisui.

Quelques Uchiwa, présents non loin, levèrent aussitôt la tête, intrigués, se demandant ce qu’une telle rencontre pourrait entraîner.

Cependant, ce fut sans un regard que les deux Uchiwa se croisèrent.

Etait-ce de la tension ? Ou au contraire un respect mutuel implicite ? Voire les deux ?

 

Quoi qu’il en soit, Shisui laissa Mikoto se rendre à la cellule de Minato, au grand étonnement des Uchiwa ayant assisté à la scène.

 

Lorsqu’elle arriva, elle trouva Minato, assit en tailleur, pensif, la fixant comme s’il l’attendait.

 

– Bonjour, Mikoto.

– Minato...

 

Elle s’assit en tailleur pour être à la hauteur de Minato, et le regarda à travers les barreaux.

 

– Comment va Naruto ? demanda-t-il.

– Ca va...

– Bien...

– Et toi ? s’inquiéta alors Mikoto.

– Oui.

 

Mikoto lui sourit.

 

Non loin de là, Shisui quittait le poste Uchiwa.

 

– Mikoto, reprit Minato. Je voulais te parler.

– J'aurais dû m'en douter... comprit soudain Mikoto, repensant aux paroles de son fils.

– C’est important.

 

Mikoto ne répondit pas et écouta.

 

– Il faut que tu saches que, malgré ma position, je suis extrêmement bien placé pour être informé des dernières informations secrètes du village.

– Tu es comme lui... murmura Mikoto, les larmes aux yeux, en repensant à Jiraya.

– Ces informations, reprit Minato, n’annoncent malheureusement rien de bon.

 

Mikoto fronça les sourcils.

 

– L’organisation qu’a rejoint Orochimaru, appelée Akatsuki, s’est curieusement activée ces dernières semaines. Les informations reçues par le village laissent même penser que la raison serait... mon emprisonnement, et qu’ils seraient également au courant pour Kushina.

– Quoi ?! s’exclama Mikoto. Mais... Comment ces informations pourraient leur être parvenues, alors même que les villageois ne savent rien ?

– Il y a un espion parmi nous...

 

Shisui, arrivé à la réunion à laquelle il était invité, s’installa à l’opposé de Danzô, également présent, ainsi que le Sandaime, ses conseillers, Tsunade et Hiashi.

 

– Comme vous le savez tous, des informations secrètes semblent avoir fui de notre village en un temps record, dit alors le Sandaime. Nous avons un espion parmi nous.

– C’est pourquoi nous avons fait appel à toi pour participer à cette réunion, Shisui Uchiwa, dit Koharu. En tant que chef de la Police, ton rôle peut être décisif.

– Et également parce que tu es un suspect potentiel, poursuivit Danzô, jetant un terrible froid dans l’assemblée.

 

Mikoto fronça les sourcils.

 

– Et toi ? Qu’en penses-tu, Minato ?

– Il est possible que ce soit lui. Mais il n’était pas le seul au courant.

 

Hiruzen intervint dans la réunion.

 

– Danzô, Shisui n’est absolument pas le seul suspect. Nous devons prendre en compte le fait que d’autres étaient également présents.

– Oui, le clan Uchiwa en grande partie.

– Le corps médical également, Danzô, coupa Shisui. Ils doivent être aussi nombreux parmi eux à savoir.

– Le corps médical est placé sous surveillance ANBU depuis cet incident. Personne n’a pu quitter le village. Nous n’avons cependant pas les mêmes droits concernant la police de Konoha – pour des raisons diplomatiques – ce qui laisse plâner le doute.

– Dans ce cas le doute est également permis concernant les membres de la Racine, dont vous faîtes partie, reprit Shisui. Je doute que vous soyez soumis à une surveillance ANBU particulière...

 

Minato bâilla. De toute évidence, ses jours en prison le fatiguaient. Dormait-il ?

 

– Shisui, Danzô... Tous deux cachent bien leur jeu, répliqua Mikoto. Je ne serais pas étonnée que ce soit l’un d’eux.

– Cela pourrait également être Hiashi.

– Tu penses que...

– Bien sûr que non. J’énonce simplement toutes les personnes au courant. Tsunade, le Sandaime ou l’un de ses conseillers également.

– Bah tiens, et toi tant qu’on y est ! ironisa Mikoto.

– Ou toi, répondit Minato.

 

Mikoto se tut.

 

– L’important n’est pas de s’accuser mutuellement, répliqua Hiruzen. L’ennemi ne recherche que ça. Dorénavant, j’estimerai que toute personne faisant part de ses doutes – sans preuve fondée – à l’égard d’un autre villageois cherche à semer le trouble, et il sera donc le premier suspect.

– Il est à noter que tout cela s’est fait un peu vite, intervint Homura. Nous n’avons peut-être pas été suffisamment prudents et peut-être que l’arrestation de Minato, ainsi que l’état de Kushina, ne sont pas passés inaperçus par notre simple négligence ?

– Impossible, fit Danzô. Des moyens importants ont été mis en place par la Racine...

– Ouais, comme d’habitude, répliqua Tsunade. La Racine est forte, dès qu’il s’agit de faire des sales coups dans l’ombre...

– Surtout quand ils vous arrangent, répondit calmement Danzô à Tsunade, qu’Hiruzen sentait furax. Mais quoi qu’il en soit, si des fuites avaient eu lieu par notre simple négligence, alors la nouvelle aurait fusé au village. De tels événements ne passeraient pas inaperçus. Les habitants en parleraient, et chercheraient à en savoir davantage. Or, ce n’est pas le cas. Cela signifie que l’Akatsuki a été informée autrement, de façon plus directe. Ce qui nous ramène encore à la question du suspect.

– J’aimerais savoir, dit Hiruzen à l’attention de Hiashi, s’il est possible qu’un membre du clan Hyûga ait pu voir la scène avec son Byakugan.

 

Chacun dans la pièce fut surpris par la question d’Hiruzen.

 

« Il pense vraiment à tout, se dit Tsunade. Vieil homme, vous me manquiez. »

 

– C’est effectivement possible, reconnut Hiashi.

– Mais très peu probable, poursuivit Danzô, qui étonnamment semblait vouloir défendre le clan d’Hiashi.

– Cela reste une possibilité, insista Hiashi. D’autant plus que certains membres m’ont vu partir en vitesse en direction de l’hôpital ; il n’est pas impossible que j’eusse été suivi du regard.

 

Il se tourna vers Shisui.

 

– Cependant, au vu du rapport entre nos clans respectifs, je pense qu’il serait préférable que je mène mon enquête de mon côté. Cela pourrait réveiller certaines... tensions, ce qui serait très regrettable.

 

Shisui acquiesça.

 

– Bien, dit alors Koharu. Maintenant que nous avons fait le tour des suspects, une autre question s’impose... Konoha n’a plus de Jinchuuriki et, de toute évidence, l’ennemi est au courant. Il nous faut agir, et vite.

– En effet, fit Homura. Nous devons songer à un nouveau réceptacle pour le Kyûbi...

 

Il y eut quelques secondes de silence.

 

– Attendez, dit alors Tsunade. Vous ne pensez pas sérieusement ôter Kyûbi de Kushina, dans son état ?

– Tsunade, fit Danzô, la sécurité du village tout entier est en jeu...

 

Elle lui jeta un regard noir.

 

– Lui ôter un Bijuu entraîne la mort du Jinchuuriki. Le Chakra de Kushina a beau être spécial, je ne donne pas cher de sa peau si on lui extrait le Kyûbi maintenant. D’ailleurs, je ne sais même pas si ce sera possible, dans son état. Et puis, il faut lui trouver un nouvel hôte... Kyûbi n’est pas un Bijuu comme les autres !

– Nous le savons, répliqua Danzô. Seules deux personnes dans ce village peuvent prétendre être des hôtes potentiels. Naruto Uzumaki...

– Naruto ? Ce n’est qu’un enfant !

– ... et vous, Tsunade.

 

Il y eut un nouveau silence.

 

– Tu sais, Minato, répliqua Mikoto en se levant. J’aimerais bien t’affronter, un de ces jours.

 

Minato fut surpris par ses paroles.

 

Mikoto s'éloigna.

 

– Mais avant, j'ai pas mal de choses qui m'attendent. Contrairement à d'autres, je ne peux pas me permettre de rester assise à attendre.

 

Elle lui fit un clin d’œil.

 

– D’ailleurs, aujourd'hui, n’est-ce pas normalement le jour où tu entraînes ton petit poulain, Kakashi Hatake ? Tu fais ça tous les mois, d'habitude...

 

Minato ne répondit pas.

 

– Tu dois lui manquer, Minato.

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Chapitre 38

Ninja copieur

 

 

En cette fin d'après-midi, le jeune Kakashi marchait, les mains dans les poches, dans une clairière entre la Forêt de la Mort et les forêts alentours, à l’extérieur de Konoha.

Tous les mois, il y retrouvait son ancien chef d'équipe pour une séance d’entraînement qui lui était consacrée.

Jamais jusqu’ici Minato n’avait raté une seule séance.

Mais aujourd’hui, Kakashi le savait, il n’y aurait pas de séance.

 

En soupirant, Kakashi commença à s’éloigner.

Soudain, un sifflement d’air attira son attention, et il se baissa d’extrême justesse pour esquiver un kunaï lancé à toute allure, qui lui arracha une mèche au passage.

 

Kakashi repéra aussitôt l’origine du lancer. Il vit alors, appuyée contre un arbre, une silhouette de femme.

 

– Rassure-moi, Kakashi... Tu ne comptais tout de même pas partir sans t’entraîner ?

– Mikoto-Sama...

 

Mikoto s’avança.

 

– Comme tu le sais, Minato ne pourra pas venir, alors... j’ai décidé de le remplacer.

 

Elle sourit.

Kakashi fronça les sourcils.

 

– Vous avez manqué de me tuer, avec votre kunaï...

– Je ne suis pas Minato. Je ne fais pas de baby-sitting. Je suis désolée.

 

Elle inclina la tête.

 

– Maintenant, mets-toi en garde, fils de Croc-Blanc !

 

Kakashi se tint prêt.

Il savait qu’avec Mikoto, il n’aurait pas droit à l’erreur. Même si c’était un entraînement, elle n’aurait pas la même gentillesse que Minato.

 

– Bien, allons-y.

 

Elle envoya un nouveau kunaï.

Mais Kakashi avait eu le temps de relever son bandeau frontal, laissant apparaître son Sharingan.

Il suivit des yeux le kunaï et put ainsi l’esquiver sans difficulté.

 

Mais, alors qu’il retrouvait sa garde, il sentit un métal froid contre sa gorge.

 

« Impossible ! pensa-t-il soudain. »

 

– C’est... l’Hiraishin no Jutsu ?! s’exclama-t-il.

 

Mikoto éclata de rire.

 

– Non, bien sûr que non. C’est juste un effet de surprise, que j’ai mis en place depuis le début du combat. Je t’ai poussé à me prendre au sérieux et à appréhender ma prochaine attaque. En faisant ainsi monter le stress d’une personne, son champ de vision diminue – avec ou sans Sharingan – et toute sa concentration se retrouve alors fixée sur ce qu’elle considère comme la menace. Ici, en l’occurrence, c’était le kunaï, car le dernier avait manqué de t’avoir. Grâce à ça, tu ne m’as pas vue venir.

– Impressionnant, reconnut Kakashi. Vous avez su parfaitement gérer l’aspect psychologique d’un combat ; vous faîtes honneur à votre réputation. L’espace d’une seconde, j’ai cru que vous aviez égalé Minato-Sensei.

 

Mikoto appuya légèrement la lame du kunaï contre le cou de Kakashi.

 

– J’ai au contraire l’impression que tu t’es fait avoir de la même façon qu’avec lui, marmonna-t-elle.

– C’est vrai que le style est proche, peut-être un peu trop d’ailleurs...

 

Mikoto sentit soudain quelque chose lui agripper la jambe droite. Puis la jambe gauche fut également attrapée, et rapidement tout son corps fut bloqué par de nombreux chiens qui la tenaient de leurs crocs.

 

– Vous étiez si occupée à me faire votre petite surprise, que vous n’avez pas su voir mon invocation, dit Kakashi. À force de m’entraîner avec Minato-Sensei, j’ai développé ce réflexe. C’est le seul qui puisse me permettre de faire durer un entraînement plus de 1 seconde : je dois invoquer mes chiens avant qu’il ne m’atteigne. C’est difficile face à Minato, et j’avoue avoir souvent perdu à ce jeu de vitesse, mais face à vous la difficulté n’est pas la même.

 

Mikoto fronça les sourcils.

 

– Je suis un Joonin de Konoha, après tout, ajouta simplement Kakashi.

 

Mikoto grimaça.

 

– Bon, je vois que tu n’es pas aussi mauvais que prévu. Ma petite plaisanterie semble ne pas avoir été suffisante.

 

Non sans difficulté, elle parvint tout de même à lier ses mains. Les crocs des chiens se resserrèrent légèrement pour l’empêcher même de faire des signes supplémentaires.

Mais trop tard : son Jutsu était simple...

 

Elle se métamorphosa alors en un chat noir. Son brusque changement de corpulence fit légèrement lâcher prise aux chiens et elle put échapper facilement à leurs crocs.

 

Les chiens coururent après elle, mais elle était plus rapide qu’eux, et parvint à les semer dans la forêt. Les chiens, cependant, utilisèrent leur odorat pour la retrouver, mais furent vite bernés par la présence d’urine, dont l’odeur était trop forte pour leur permettre d'en localiser toute autre.

 

Ils étaient à présent perdus en pleine forêt et leurs sens avaient été trompés par Mikoto.

L'un des chiens, cependant, parvint à retrouver Mikoto – un petit bouledogue. Mais il ne ferait pas le poids, surtout maintenant que l'effet de surprise était passé...

 

Kakashi, sur ses gardes, attendait.

 

Soudain, il entendit un nouveau sifflement de kunaï dans l’air. Il parvint cependant à l’esquiver.

Le kunaï poursuivit sa lancée jusque dans la forêt.

 

Soudain, Kakashi entendit un cri étouffé. Le kunaï avait dû toucher quelque chose... ou plutôt quelqu’un.

 

Mikoto jura.

Kakashi se précipita à travers les arbres et trouva un corps recroquevillé, un kunaï planté dans l’épaule. Il semblait mal en point, mais vivant.

 

Kakashi s’approcha et l’individu releva la tête.

Il était assez jeune, avait des cheveux noirs et son œil gauche était bandé.

 

– Kakashi...

– Tu es... ?!

 

Kakashi avala sa salive.

 

– Obito...

 

Soudain, Obito se mit à sourire et se transforma en Mikoto, qui planta un kunaï dans l’épaule de Kakashi, au même endroit que se trouvait le faux kunaï dans l’épaule d’Obito une seconde plus tôt.

 

Le sourire de Mikoto disparut soudain en voyant que Kakashi était salement touché.

 

– Oh non... Je pensais que tu l’esquiverais !

 

Kakashi lui lança un regard noir.

 

– Comment osez-vous...

 

Mikoto voulut s’occuper de sa blessure, mais Kakashi chassa sa tentative d’un geste violent.

 

– Comment osez-vous utiliser l’image d’Obito...

– Kakashi je... Je suis désolée, dans le feu de l’action j’ai voulu...

– Ca ne vous a rien fait, à vous ? Vous en fichiez tant que ça, de lui ?

– Non... Je... Kakashi, j’ai été très touchée par sa mort !

– Alors quoi ? Vous voulez me faire payer mon Sharingan ?

– Non... Je...

– Pour utiliser un stratagème aussi malsain en simple entraînement, c’est que vous n’arrivez même pas à la cheville de Minato-Sensei.

 

Mikoto se leva, comme soumise à un violent électrochoc.

 

– Allez-vous-en...

 

Mikoto ne se le fit pas répéter, et se retira, laissant Kakashi seul, dans son état, appuyé contre un arbre, en dehors du village...

 

Kakashi, déjà perturbé par la vue soudaine d'Obito, l'était tout autant par la réaction de Mikoto. Il ne s'attendait pas à la voir s'excuser. Il ne s'attendait pas plus à la voir le laisser seul dans son état la seconde d'après, malgré ses mots.

 

– Tu t’entraînes avec cette femme, maintenant ? dit alors une voix, venant des arbres.

 

Kakashi tenta de se relever, en vain.

 

– J’aurais préféré voir Minato, siffla cette même voix que Kakashi eut l’horreur de reconnaître.

 

Orochimaru fit son apparition, aux côtés d’un long serpent. Son visage reptilien au sourire mauvais et ses yeux de sournois n’auraient trompé personne.

 

Kakashi se leva enfin, non sans difficulté. Il eut quelques vertiges. Il avait perdu beaucoup de sang...

 

– Kakashi... murmura Orochimaru. Comptes-tu vraiment m’affronter, dans ton état ? Tu sais bien que même à ton meilleur niveau, tu ne ferais pas le poids contre moi.

 

C’était vrai. Kakashi le savait : Orochimaru était un Sannin, dont le niveau était comparable à celui d’un Kage. Il n’aurait aucune chance face à lui en combat.

 

– Je ne suis pas venu me battre contre toi. Tu ne m’intéresses pas. Je suis venu te transmettre un message, pour ton Sensei.

 

Kakashi s’appuya contre un arbre pour tenir debout et calmer ses vertiges.

 

– S’il veut sauver Kushina Uzumaki, il devra me retrouver à la frontière du pays des Rizières, quand la Lune sera pleine...

 

Kakashi fronça les sourcils.

 

– Ca ressemble à un piège...

– Rassure-toi Kakashi ; si ton Yondaime Hokage est si fort que ça, il ne craint rien de moi, lança Orochimaru d’un ton dédaigneux.

 

Mais quelque chose clochait. Comment Minato pourrait-il rejoindre Orochimaru, alors qu'il était enfermé pour une durée indéterminée et sous surveillance Uchiwa ?

 

Tout se passa alors très vite.

Un shuriken visa Kakashi. Orochimaru n’avait pourtant pas bougé.

Le ninja copieur, dans son état, était tout bonnement incapable de l’esquiver. Il se prit l’arme au ventre.

Le souffle coupé, il fut propulsé au loin, mais pas tranché. Il s’attendait au contact d’un métal froid qui le découperait aussitôt, mais se rendit compte que l’arme était factice, composée d’une sorte de caoutchouc.

 

Soudain, à l’endroit même où il s’était trouvé une seconde plus tôt, tout s’embrasa, et des parchemins explosifs s’activèrent tout autour d’Orochimaru.

Avant même que ce dernier eût pu réaliser ce qu’il se passait, il était déjà pris au piège au milieu d’une intense fournaise. Les arbres, autour de lui, brûlaient.

Le feu formait un cercle de plusieurs dizaines de mètres de diamètre autour du Sannin.

Kakashi, juste en dehors du cercle, sentait la chaleur ardente l’étouffer. À peine conscient, il distingua malgré tout, au milieu des flammes, une silhouette se tenant face à Orochimaru.

 

C’était Mikoto.

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Chapitre 39

La furie de Mikoto

 

 

Orochimaru, d’abord surpris et impressionné par la technique, se lécha soudain les lèvres en voyant, face à lui, Mikoto.

 

– Mikoto Uchiwa... Nous voilà isolés... Je n’aurais su rêver mieux !

– Ton rêve va vite se transformer en cauchemar, Orochimaru...

 

Orochimaru se lécha à nouveau les lèvres en voyant les 3 tomoes dans les yeux de Mikoto.

 

– Ton Sharingan... m’intéresse !

– Ta langue, tu vas la ravaler.

– Ta haine te sera fatale. Je ne montrerai aucune pitié.

 

Sans prévenir, il sortit l’épée de Kusanagi de sa bouche et étira son cou à toute vitesse. Dans le même temps, son corps s’allongea et il glissa sur le sol à toute vitesse en direction de Mikoto.

 

Kakashi, qui avait placé son bandeau frontal devant son Sharingan pour éviter qu’il ne le fatigue davantage, fut totalement incapable de suivre Orochimaru des yeux, tant sa vitesse était effrayante.

 

Mais Mikoto, Sharingan activés, n’eut aucun mal à esquiver ses attaques.

 

Soudain, sans prévenir, la bouche d’Orochimaru prit feu. Mais était-ce seulement un feu ?

Il était noir, dévastateur...

Amaterasu.

 

Mikoto éclata de rire, d’un rire fou, tandis que le Sannin se décomposait lentement sous ses yeux.

 

– On dirait que ton épée résiste même au feu noir... mais a conduit ses effets jusqu’à ta langue. Je t’avais prévenu, Orochimaru.

 

La bouche d’Orochimaru s’ouvrit alors grandement, et un nouvel Orochimaru en sortit. Cependant, même cette technique suprême du Sannin ne fut pas suffisante, car au contact des flammes noires le nouvel Orochimaru avait également prit feu au niveau des cheveux, du dos, du ventre, des jambes et des bras.

 

– Tu as déjà perdu ?

 

Dans un effort qui parut surhumain au Sannin, il reproduisit sa technique, sa bouche n'étant plus, cette fois-ci, soumise aux flammes noires. Un troisième Orochimaru fit son apparition, les deux autres finissants de se consumer sur le sol.

 

Mikoto éclata de rire en voyant Orochimaru respirer avec difficulté.

 

– Tu as dû utiliser une technique qui gaspille énormément de Chakra deux fois d’affilé... Et ce, simplement en t’approchant un peu trop près de moi.

 

Orochimaru lui lança un regard mauvais. Kakashi, malgré sa faiblesse, voyait clairement que Mikoto faisait le poids face au Sannin.

 

Soudain, sans prévenir, Mikoto s'élança sur Orochimaru en un enchaînement de Taïjutsu.

 

Cependant, il ne s’agissait clairement pas d’un combat classique au corps à corps. L’un comme l’autre se battait d’une manière totalement imprévisible, rapide et d’un niveau de complexité extrêmement élevé.

 

« Gaï... pensa Kakashi. Que dirais-tu en voyant ça ? »

 

Le corps d’Orochimaru s’était à nouveau allongé et son cou variait de longueur avec une facilité déconcertante.

Le Sannin filait entre les arbres, s’enroulait autour des troncs pour tenter de frapper Mikoto.

 

Mais celle-ci parvenait à repérer, suivre et esquiver ses coups grâce à son Sharingan. Elle-même sautait d’arbre en arbre pour l’atteindre.

Le corps allongé d’Orochimaru rendait plus difficile tout accès à un point vital, mais Mikoto, kunaï sortis, griffait tout ce qu’elle pouvait et, malgré la perception et les réflexes de l’homme-serpent, ce dernier ne pouvait tout esquiver tant la vélocité de Mikoto était fulgurante.

 

« Elle a progressé depuis la dernière fois... pensa Orochimaru, sa queue de serpent en lambeaux. »

 

Mikoto accéléra encore la cadence.

 

Le grondement du tonnerre était perceptible au loin, et des flashs éclairaient régulièrement ce combat qu’aucun humain normal n’aurait pu suivre des yeux.

 

Orochimaru la surprit alors en la laissant toucher sa queue pour enrouler son cou autour d’un tronc et l’atteindre par derrière.

 

Mikoto, dans sa lancée, perdit des mains les deux kunaï qu’elle tenait alors qu’Orochimaru s’apprêtait à lui mordre le cou.

 

Mais ce dernier fut soudainement arrêté dans sa course par les fils invisibles reliés aux armes que Mikoto avait jetées, et qui s’était enroulées autour de la queue d’Orochimaru pour l’entraîner vers une branche, plus bas.

 

« Elle avait tout prévu... ! »

 

C’est ainsi qu’Orochimaru se retrouva pendu par la queue à des fils invisibles, qui étaient eux-même reliés à Mikoto. Orochimaru allongea à nouveau son cou pour l’atteindre mais Mikoto lança un puissant Katon qui enflamma les fils, forçant Orochimaru à se recracher avant de finir consumé par les flammes.

 

« Je pensais qu’elle se battait sérieusement contre moi, pensa Kakashi. Mais son niveau me dépasse... Elle n’a pas un simple niveau de Joonin... »

 

Orochimaru était complètement essoufflé par ses substitutions. En face, Mikoto semblait également devoir reprendre son souffle.

 

Soudain, Orochimaru prit par surprise Mikoto avec un puissant Genjutsu d’immobilisation, et envoya sa poigne de serpents droit sur Mikoto.

 

Celle-ci, pourtant, ne montra aucune difficulté à s’extraire du Genjutsu. Mais cette fraction de seconde de perdue, ajoutée à sa fatigue, la fit frôler un serpent qui put lui faire une très légère morsure à l’épaule.

 

Aussitôt, le venin se fit sentir – malgré sa quantité extrêmement faible – et Mikoto mit un genou à terre.

 

– Pensais-tu vraiment pouvoir faire le poids contre moi ? susurra Orochimaru. Ton erreur te coûtera la vie, tout comme elle l’a coûté à tes amis.

 

Kakashi, voyant la scène, retira à nouveau son bandeau pour ressortir le Sharingan.

 

« À ce rythme là elle va mourir... Avec mon Chidori et l’électricité dans mes nerfs, je devrais pouvoir être assez rapide pour traverser ces flammes et aider Mikoto... Orochimaru doit être arrêté... »

 

Mais Mikoto n’avait pas capitulé.

 

– Jiraya-Sensei... Hizashi-San... Kushina-San... murmura Mikoto. Tout est ta faute... Et maintenant, TU vas mourir...

 

Elle releva la tête.

 

– Orochimaru, je vais te tuer ici et maintenant !

 

Orochimaru fut soudain parcouru d’un frisson.

 

« Ce Chakra... »

 

Kakashi s’arrêta net, ressentant lui aussi ce Chakra terrible.

 

Les cheveux de Mikoto se mirent à voler dans tous les sens et elle se releva, insensible au poison dans ses veines.

 

Ses yeux étaient clos, sa tête inexpressive, son corps droit. À la voir ainsi, on aurait pu croire que Mikoto méditait.

 

Mais Orochimaru savait que le prochain coup de Mikoto serait terrible.

L’air devenait glacial.

 

À ce moment, Kakashi comprit que le danger n’était plus seulement Orochimaru.

Mikoto allait frapper.

 

« Sa prochaine attaque pourrait m’être fatale... »

 

Orochimaru prit ses distances puis se mordit le doigt jusqu’au sang au moment où Mikoto ouvrait les yeux.

L’espace d’une fraction de seconde, les yeux de Mikoto semblèrent différents.

La fraction de seconde d’après, Mikoto était au niveau d’Orochimaru, lui coupant le ventre avec un simple kunaï.

 

« Impossible ! pensa Kakashi. Son Shunshin no Jutsu était si rapide que même mon Sharingan n’a rien pu voir... La seule autre personne que mon œil n'arrive pas à suivre, c’est Minato-Sensei... »

 

La vitesse de Mikoto s’était clairement décuplée.

Orochimaru n’aurait eu aucune chance de réaliser son invocation cette fois-là, contrairement à Kakashi qui avait réussi sans grande difficulté durant leur entraînement.

 

La vitesse de Mikoto était telle qu’Orochimaru fut propulsé à toute vitesse sur plusieurs mètres et traversa la barrière de flammes.

Kakashi le vit s’écraser violemment contre un arbre, le corps en flammes et tranché en deux par ce simple coup de kunaï.

 

À nouveau, Orochimaru dû se substituer. Mais cet effort supplémentaire, couplé à son combat précédent, semblait l’avoir complètement épuisé.

 

Mikoto, derrière les flammes, n’avait de toute évidence pas l’intention de laisser filer sa proie.

 

– Si tu me tues, cracha Orochimaru, Kushina Uzumaki mourra !

 

Mais Mikoto semblait ne pas être décidée à écouter ses paroles. De toute évidence, elle ne voyait là qu’un moyen désespéré de la convaincre de ne pas l’achever.

L’écoutait-elle seulement ?

 

Kakashi, comprenant que Mikoto allait passer au stade supérieur, se rendit compte qu’il ne restait plus qu’une seule chose à faire, pour le bien du village et de Kushina... et peut-être aussi de Mikoto.

Il devait défendre Orochimaru.

 

– Il dit vrai ! hurla Kakashi, avec le peu de forces qu’il lui restait. Il était venu me le dire !

 

En entendant les mots de Kakashi, Mikoto baissa la tête.

Orochimaru en profita pour s’enfuir à toute vitesse, son corps s’allongeant de nouveau pour filer entre les arbres et disparaître dans le crépuscule.

 

« Mikoto Uchiwa... Quelque chose a changé en toi... Tu étais Joonin d’élite, mais ton niveau a évolué... Sans l’intervention du fils de Croc-Blanc, j’aurais dû utiliser toutes mes cartes pour m’en sortir... Mais tu as su nourrir ma curiosité... Tu m’intéresses, Mikoto... »

 

Mikoto hurla de rage.

Le ciel se couvrait et la pluie tombait. Peu à peu, le feu s’estompait, laissant un cercle de cendres au centre duquel Mikoto était agenouillée, la respiration haletante. Ses cheveux étaient trempés par la pluie.

 

Kakashi ne bougea pas.

Mikoto semblait imprévisible et dangereuse.

 

Soudain, elle tourna la tête vers lui et le fixa de ses yeux rouges.

À quoi pensait-elle ?

 

Prit de panique, Kakashi repensa au fait qu'il venait de protéger Orochimaru.

En laissant douter Mikoto, il avait donné l'occasion au Sannin de s'enfuir.

Lui en voulait-elle ?

 

Elle se leva, gardant la tête fixée sur lui, et s’avança lentement dans sa direction.

Kakashi, incapable de se lever, tenta de reculer en rampant.

Le visage de Mikoto était totalement inexpressif. C’était le même que celui qu’elle avait eu juste avant d’effectuer une attaque terrible.

 

Mikoto continuait de marcher, d’un pas lent.

Kakashi se retrouva bloqué contre un arbre.

Mikoto approchait...

 

 

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Chapitre 40

Rencontre électrique

 

 

Lorsque Mikoto fut au niveau de Kakashi, elle tendit la main et la posa sur sa blessure à l’épaule. Kakashi sentit la douleur disparaître peu à peu.

 

– Je suis désolée, Kakashi, dit-elle, la mine sombre, tout en le soignant. J’ai fait exprès de toucher un point sensible mais non vital. Je voulais attirer ce sale serpent, et te tenir à l’écart.

 

Kakashi, retrouvant son calme, se demanda pourquoi il avait tant paniqué à l’approche de Mikoto. C’était idiot : Mikoto était une alliée, c’était évident...

 

Suite aux paroles de Mikoto, Kakashi ne put s’empêcher de trouver que quelque chose clochait.

 

– Attendez, murmura-t-il. Vous voulez dire que vous saviez pour Orochimaru ?

– L’un de tes chiens – un dénommé Pakkun – avait réussi à me retrouver là où tous les autres s’étaient fait berner par mon piège. Il pensait ses compagnons morts, car il avait senti une forte odeur de pourriture, comme celle d’un cadavre... Mais c’était impossible, mon piège n’était pas de nature violente car je n’avais aucune intention de faire du mal à l’un de tes chiens.

 

Kakashi comprit soudain à quel point Mikoto n’était pas sérieuse durant leur combat.

 

– Et puis, poursuivit Mikoto, même l’odeur d’un animal mort ne pourrait pas apparaître d’un coup. Pakkun l’a sentie soudainement, alors qu’il reniflait à travers les arbres en me cherchant.

– Mais quel rapport avec Orochimaru ?

– Toi, tu ne fréquentes pas beaucoup Kushina...

 

Kakashi la regarda avec incompréhension.

 

– Cette femme est une encyclopédie vivante, dit Mikoto. Si tu la fréquentais un peu plus, tu saurais que les serpents, lorsqu’ils se sentent menacés, dégagent immédiatement une odeur de mort pour ne pas être attaqués...

– Et il n’y a pas de serpent dans le coin, poursuivit Kakashi, comprenant soudain.

– Exactement, car la falaise de pierre où se trouvent les statues des Hokage abrite de nombreux faucons, prédateurs naturels des serpents. Pour survivre, ceux-ci ne vivent que dans la Forêt de la Mort, où ils sont abrités par les arbres épais. Mais dans une zone moins boisée comme ici, aucun serpent n’échapperait à l’œil des faucons...

– Je vois que vous écoutez bien Kushina-Sama...

– Ne lui répète pas !

 

Kakashi ferma les yeux et sembla sourire, malgré le tissu masquant sa bouche.

 

– J’imagine qu’à partir de ce moment là, vous avez décidé de l’attirer.

– Il fallait savoir ce qu’il voulait... Et on parle d’Orochimaru ; je devais le surprendre.

 

Kakashi fronça les sourcils.

 

– Vous vouliez quand même l’affronter seule...

– Je devais l’attirer en lui faisant croire que je te laissais seul et affaibli.

 

Kakashi pensa qu’il existait bien d’autres moyens, mais ne chercha pas à insister.

 

– Le plus impressionnant reste votre Genjutsu... Je ne suis pourtant pas mauvais en la matière, et je n’ai même pas croisé votre regard.

– En fait, si.

 

Mikoto sortit un kunaï.

 

– Comme je te l’ai dit, toute ton attention était fixée sur le kunaï. Observe-le attentivement. Qu’y a-t-il d’anormal ?

 

Kakashi regarda le kunaï, mais ne trouva rien absolument rien.

 

– Ce kunaï semble parfaitement normal.

– Parfaitement, oui. Il n’a pas un défaut. Sa surface est lisse et extrêmement propre ; j’y prends soin, car c’est ce qui la rend réfléchissante.

 

Kakashi comprit soudain.

 

– Vous voulez dire que...

– Oui, j’utilise les capacités de mon Sharingan pour me placer au bon endroit au bon moment afin que l’adversaire voie dans le kunaï le reflet de mes yeux. C’est, paradoxalement, d’autant plus efficace face à un autre utilisateur du Sharingan, car celui-ci peut plus facilement suivre le kunaï des yeux en plein vol et donc se faire prendre dans mon Genjutsu ; tout dépend ensuite du meilleur en la matière.

 

Kakashi ouvrit grand les yeux.

Il n’avait soupçonné en Mikoto un tel génie.

 

– Être dans l’équipe de Minato, ça te donne un coup de pouce pour utiliser tes kunaïs et tes neurones de temps en temps, ajouta Mikoto en souriant d’un air gêné devant l’expression de Kakashi. J’ai beaucoup travaillé cette technique avec lui et Hiashi. Je n’en suis donc pas l’unique auteur, bien que j’en sois la seule utilisatrice.

 

Kakashi pensa à l’équipe de son Sensei. Cette équipe semblait extrêmement complémentaire, et disposer d’un potentiel de groupe incroyable.

Il repensa alors à l’image d’Obito qu’il avait eue. S’ils avaient grandi, Obito et Rin, leur équipe serait-elle à la hauteur de leurs aînés ?

 

En voyant sa mine triste, Mikoto comprit aussitôt à quoi il pensait.

 

– Je suis désolée pour tout à l’heure... Mais je devais faire vite et efficace... Tu n’es pas mauvais en Genjutsu, et ma technique, bien qu’efficace par son imprévisibilité, perd en intensité... Et pour combler ce manque, il faut... frapper au cœur.

 

Kakashi ferma les yeux. Mikoto lui tapota l’épaule.

 

– Il me manque aussi... Il était là quand Itachi a subi son traumatisme de la guerre... Il était là, il l’a aidé, je ne l’oublierai jamais...

 

Elle baissa tristement la tête.

 

– Il aurait pris soin de mes fils, j’en suis sûre.

 

Kakashi acquiesça.

L’orage tonna de nouveau. Mikoto sursauta.

 

– Oula, je l’avais oublié celui-là ! lança Mikoto en regardant le ciel. Bon sang, c’est sacrément électrique ici...

– Oui, répondit Kakashi, qui n’avait lui non plus absolument pas remarqué les gouttes qui applatissaient ses cheveux sur son front. On ferait mieux de rentrer.

– Tu plaisantes, j’espère ? répliqua Mikoto, le regard joueur. Nous avons été interrompus tout à l’heure...

 

Kakashi fronça les sourcils.

Mikoto activa ses Sharingan.

 

– Si je t’ai vu aujourd’hui, murmura Mikoto, c’est pour te montrer mon dernier Jutsu...

 

Kakashi activa également son Sharingan.

 

– Bien, poursuivit Mikoto. Tu ferais bien d'être sérieux... car... Cette fois-ci, je ne montrerai aucune pitié !

 

Kakashi se mit en garde.

 

– Dans ce cas, permettez-moi de donner tout ce que j’ai... Mikoto-Sama.

– Je n’attends que ça !

 

Kakashi effectua une série de mudras à une vitesse folle. Mais le Sharingan de Mikoto put suivre.

 

RAITON – CHIDORI !

 

La main de Kakashi fut couverte d’éclairs illuminant l’obscurité des lieux.

 

Il étouffa soudain une exclamation de surprise.

 

Face à lui, Mikoto avait la main couverte d’éclairs sombres, reproduisant parfaitement l’allure de la technique de Kakashi.

Mikoto avait copié le Chidori.

 

– Ces éclairs... murmura Kakashi.

– Oh... Tu as remarqué ?

 

Mikoto pointa Kakashi de sa main d'éclairs noirs.

 

– Allons-y, jeune Kakashi, fils de Croc-Blanc. Voyons-voir lequel de nos deux Jutsu est le plus puissant.

– Une copie restera une copie...

– Tu es bien placé pour le savoir, lança Mikoto avec un clin d’œil.

 

Et tous deux s’élancèrent, l’un contre l’autre.

 

Un éclair illumina le ciel.

Les Chidori de Kakashi et Mikoto se rencontrèrent.

 

Soudain, il y eut un flash intense.

Les éclairs s’annihilèrent complètement, comme s’absorbant l’un l’autre.

Mikoto et Kakashi firent tous deux un saut en arrière pour rester à distance.

 

– Que s’est-il passé... ? Nos Chidori... Ils ont disparu... murmura Kakashi.

 

Mikoto paraissait tout aussi surprise.

 

– Et ce rayonnement...

 

Kakashi fronça les sourcils.

 

– Eloignons-nous, Mikoto-Sama. Je pense que ce combat touche à sa fin.

 

À son grand étonnement, Mikoto acquiesça.

L’idée de rester dans un lieu où avait été dégagé un rayonnement aussi intense, sans explication, ne les rassurait guère l’un comme l’autre.

 

D'un accord tacite, ils se promirent de garder le silence sur certains détails de leur rencontre.

 

– C’est encore loin, Inoichi ? demanda Chôza, essoufflé à force de courir.

– Non, on arrive...

– Restez prudents, avertit Shikaku.

 

Kakashi et Mikoto furent à nouveau interrompus, cette fois-ci par l’arrivée du trio le plus célèbre de Konoha.

 

– Mikoto, dit alors Shikaku. Il faut que nous parlions.

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Chapitre 41

Réflexions au clair de Lune

 

 

– Comment nous avez-vous trouvé ? demanda Mikoto, dont le regard croisa soudain celui d’Inoichi. Ah, je vois...

– Mikoto, fit le Yamanaka. Quel était ce Chakra ?

 

Mikoto ne répondit pas. Kakashi, essouflé, à ses côtés, la regarda.

Shukaku s’avança d’un pas.

 

– Kakashi, où est Minato ?

 

Kakashi avala de travers.

Mikoto fronça les sourcils.

 

« Il sait... J'en suis sûre... pensa-t-elle soudain. Il a l’esprit vif. »

 

– Et pourquoi es-tu blessé ? demanda Chôza.

 

Kakashi croisa le regard de Mikoto.

Elle ferma les yeux. De toute évidence, elle ne semblait pas vouloir entrer dans cette discussion.

Kakashi prit une profonde inspiration.

 

– Orochimaru nous a attaqués.

– Kakashi... murmura Mikoto.

 

Le trio ne sembla pas si surpris d’entendre la nouvelle.

 

– Je comprends mieux, marmonna Chôza, en regardant les blessures de Kakashi. Mais... vous... avez gagné ? Seulement vous deux ?

 

Kakashi regarda à nouveau Mikoto, s’apprêtant à répondre.

 

– Oui, dit soudain Mikoto, empêchant Kakashi de dire quoi que ce soit.

– On parle d’Orochimaru, murmura Chôza. Vous ne faisiez pas le poids.

– Chôza, il ne s’agit pas que de kilos ici, lança Mikoto d’un ton que Kakashi jugea un peu trop mauvais.

 

Chôza fronça les sourcils.

 

– Orochimaru est un Sannin, fit Inoichi. Son niveau est comparable à celui d’un Kage, et il n’est pas bête. Il sait occulter son Chakra. Jamais il ne s’approcherait du village sans cette discrétion : il serait trop à découvert.

 

Mikoto croisa les bras.

 

– Et puis, poursuivit Inoichi. Ce Chakra n’était pas le sien. Il était beaucoup plus sombre, beaucoup plus froid... et beaucoup plus puissant.

 

Mikoto sourit.

 

– Tu m’embêtes, Inoichi, avec tes questions. Je crois que vous surestimez fortement ce serpent. Et puis, c’est toi le ninja sensoriel ici. Comment veux-tu qu’on réponde à tes questions sur le Chakra ?

 

Inoichi fronça les sourcils, et s’apprêta à répondre.

 

– Peu importe, coupa Shikaku d’un ton dur. Où est Minato ?

 

Kakashi sentit une intrusion dans son esprit.

 

« Il est inutile de mentir, Kakashi... »

 

Kakashi et Mikoto se regardèrent. Mikoto sourit à nouveau.

 

– Kakashi est un jeune shinobi de Konoha. Il n’a pas le droit de vous le dire. C’est une information classée confidentiel. Les membres du corps médical sont également soumis au secret professionnel, et de toute façon Konoha ne tolèrerait pas une telle trahison. La seule peur suffit donc à lier les langues.

– Qu’est-ce que tu racontes ? s’étonna Inoichi, complètement déboussolé par les paroles de Mikoto.

 

Kakashi ne comprenait pas à quoi jouait Mikoto.

 

– Mais moi, poursuivit simplement Mikoto, je ne suis ni Shinobi, ni médecin. Si Konoha avait accepté ma requête de devenir Shinobi, je n’aurais rien dit mais...

 

Elle soupira.

 

– Minato a été emprisonné par Konoha.

 

Chôza et Inoichi eurent une expression de surprise, mais Shikaku ne semblait pas étonné par la nouvelle.

 

– C’était évident, répliqua celui-ci. Konoha n’a pas été assez rigoureux dans sa manière de cacher une telle information. Mais qu’en est-il plus précisément ?

 

Au grand étonnenement de Kakashi, Mikoto se lança dans un récit détaillé de toute l’histoire.

 

Shikaku fronça les sourcils.

 

– Tu n’aurais jamais dû nous révéler ça, Mikoto.

– Faudrait savoir !

– On pourrait être des ennemis...

– Et alors ? L’ennemi, comme vous dîtes, est déjà au courant...

 

Suite aux regards étonnés du trio, Mikoto leur expliqua pour l’Akatsuki, l'organisation à laquelle faisait partie Orochimaru, et les connaissances de celle-ci.

 

– Attendez, murmura soudain Kakashi. Quelque chose ne va pas. Orochimaru était venu parler à Minato...

 

Mikoto fronça les sourcils.

 

– Alors...

– Alors, poursuivit Shikaku, cela fait trois principales possibilités. La première serait que notre informateur se soit trompé – ou ait voulu nous tromper. La deuxième, qu’Orochimaru nous ai menti. La troisième, que l’Akatsuki soit au courant, mais pas Orochimaru.

 

Chacun réflechit aux paroles de Shikaku, mais ce dernier ne leur laissa guère de temps pour ça.

 

– À vrai dire, la première possibilité est peu probable : notre informateur, s’il était médiocre, n’aurait pas d’information.

– À moins d’être trompé par l’Akatsuki, répliqua Kakashi.

– C’est vrai, mais dans ce cas on se heurte à quelque chose de difficilement concevable : comment l’Akatsuki pourrait-elle tromper notre informateur, en lui faisant croire qu’elle sait quelque chose qu’elle est censée ignorer, si elle ne le sait pas vraiment ?

 

Chôza fronça les sourcils, ne comprenant apparemment pas ce que venait de dire Shikaku.

 

– Peut-être, marmona-t-il, que notre informateur n’est pas de notre côté...

– Ce qui ferait de notre informateur notre espion, répliqua Shikaku. Auquel cas l’Akatsuki serait dans tous les cas au courant. Non, la première possibilité est définitivement à rejeter.

 

Mikoto acquiesça.

Inoichi se mit une main dans la tête.

 

– Donc, l’Akatsuki est au courant. Quel intérêt aurait Orochimaru à mentir ?

– Justement, fit Shikaku, j’ai beau chercher, je ne vois pas. Si Orochimaru est au courant par son organisation pour Minato, alors pourquoi faire croire le contraire ? Il doit savoir que les personnes au courant dans Konoha sont en état d’alerte. Que gagne-t-il à faire l’ignorant ?

 

Kakashi fixa Shikaku. Il marquait un point : ça ne tenait pas debout.

 

– Attends Shika, dit Chôza. Minato est bien meilleur qu’Orochimaru. Comment pourrait-il se pointer face à lui, seul, aussi bêtement ? Ce serait suicidaire... Orochimaru devait savoir que Minato n’était pas là.

– Tu te trompes, Chôza. Minato est intelligent et Orochimaru le sait. Il se sait être un suspect de choix dans l’état grave de Kushina, et sait également que Minato ne prendrait pas le risque de le tuer sans être vraiment sûr qu’il n’est pas un pion indispensable au rétablissement de sa bien-aimée.

 

Shikaku croisa le regard de Kakashi, qui sentit qu’il avait clairement une longueur d’avance sur les autres concernant l’affaire et ce, alors qu’il n’était au courant de tout que depuis quelques minutes.

Mikoto se renfrogna, sentant comme une pique la réplique de Shikaku sur l’intelligence de Minato de ne pas attaquer Orochimaru au vu de l’état de Kushina.

 

– Ce qui nous laisse donc une seule possibilité, murmura Kakashi.

– Orochimaru n’est pas au courant, poursuivit Shikaku, mais son organisation – ou une partie de celle-ci – l’est.

 

Soudain, Mikoto se mit à applaudir ironiquement.

 

– Bravo, c’est bien beau de se creuser la tête, mais à quoi ça nous avance de savoir ça ?

– À plusieurs choses, répondit aussitôt Shikaku.

 

Les deux autres membres du trio tournèrent la tête vers lui, ne semblant pas non plus bien comprendre.

 

– L’Akatsuki peut être considérée comme notre ennemi ; Orochimaru également. Or, il semblerait que la communication ne soit pas extraordinaire entre eux. Cela peut être un point faible à exploiter.

 

Mikoto ne sut quoi répondre. Shikaku avait raison.

 

– Et puis, poursuivit-il en regardant Kakashi, j’imagine qu’Orochimaru n’était pas simplement venu transmettre ses amitiés à Minato ?

– En effet, reconnut Kakashi, impressionné par la faculté d’analyse de Shikaku.

 

Il se souvint qu’Orochimaru était venu donner rendez-vous à Minato à la prochaine pleine Lune, au pays des Rizières, pour sauver Kushina.

 

– Je pense donc que ses paroles sont à prendre très au sérieux, conclut Shikaku.

 

Tous se regardèrent sans ajouter un mot.

 

– C’est pourquoi, dit Shikaku à Kakashi, il est indispensable d’en informer Minato.

– À quoi bon ? lança Mikoto. Il est enfermé ! On doit surtout garder le silence vis à vis du village, et le libérer avant tout !

– Ne t’inquiète pas pour ça, dit simplement Shikaku.

 

Mikoto lui lança un regard insistant, mais ce dernier n’ajouta rien.

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Chapitre 42

Rendez-vous à la rivière Nakano

 

 

– Voilà toute l’histoire, conclut Kakashi à Minato, le lendemain, dans la police Uchiwa.

 

Il avait tout raconté, bien qu’évitant toutefois certains détails sur les combats de Mikoto.

 

– Je vois... répondit Minato. Qui d’autre est au courant ?

– Personne.

– Bien, ne le répétez à personne.

 

Kakashi acquiesça.

 

– Minato-Sensei, je suis désolé de ne pas pouvoir faire plus...

– Tu en fais déjà beaucoup, Kakashi.

 

Kakashi resta silencieux.

 

– Au fait, poursuivit Minato d’un ton naturel, comment s’est passé ton entraînement avec Mikoto ?

 

Kakashi fut surpris par la question. Minato ne semblait absolument pas perturbé par la nouvelle, et avait l’air totalement décontracté.

 

– Euh... Eh bien, ça change... Elle est très forte, mais moins... pédagogue que vous.

– Ah, vraiment ? fit Minato en éclatant de rire.

 

Kakashi ne put s’empêcher de sourire sous son masque en voyant un Minato de si bonne humeur.

 

– En tout cas, je suis surpris qu’elle ait accepté de combattre Orochimaru à tes côtés.

– Que voulez-vous dire ? demanda aussitôt Kakashi.

– Je connais bien Mikoto, répondit simplement Minato.

 

Kakashi se doutait que Minato en savait plus.

 

Mikoto, de son côté, était penchée sur un livre. Mais ce livre était clos.

 

« À la prochaine pleine Lune... pensa Mikoto en regardant le livre. Satané Orochimaru... »

 

Elle posa ses mains sur le livre.

L’aube se levait, les premiers rayons du Soleil éclairant le livre.

Comme chaque matin, Mikoto posa ses mains sur le livre, tel un ninja médical sur un corps blessé, et y injecta du Chakra.

Lorsque la sphère solaire eut fini de passer l’horizon, Mikoto s’arrêta, épuisée.

 

Puis elle se leva et se rendit prendre un petit déjeuner revigorant, consciente qu’une nouvelle journée épuisante allait avoir lieu avec Naruto et Sasuke.

 

Lorsque Kakashi sortit de la police Uchiwa, il croisa la dernière personne susceptible d’être vue dans ces environs : Hiashi Hyûga, seul.

 

– Hiashi-Sama, fit respectueusement Kakashi.

– Kakashi.

 

Hiashi se présenta au poste Uchiwa. Kakashi se doutait qu’il demanderait à voir Minato.

En partant, il vit que ce dernier avait réussi à en obtenir l’autorisation.

 

« C’est étrange, remarqua Kakashi, Shisui n’est pas présent. »

 

On toqua à la porte de Mikoto.

Naruto, encore en pyjama, alla ouvrir, la mine fatiguée.

 

Soudain, un hurlement réveilla toute la maison.

 

– AAAH !!! C’est toi ! hurla Naruto.

 

Sasuke n’hésita pas. Il dégaina un kunaï et rejoignit Naruto, prêt à se battre.

 

– Arrêtez, ria Shisui en voyant les deux enfants face à lui. Vous allez réveiller toute la maison...

– C’est bon, Sasuke, Naruto, retournez manger, dit alors Mikoto, qui venait de faire son apparition.

– Itachi est-il là ? demanda Shisui.

 

Mikoto le fixa d’un regard soupçonneux.

 

– Non...

 

Elle s’interrompit soudainement à sa vue. Quelque chose avait changé chez Shisui.

Son œil droit était couvert d’un bandage.

 

– Si vous le voyez, dîtes-lui de me rejoindre près de la Rivière Nakano.

 

Puis il tourna les talons. Mikoto le regarda s’en aller, des tas de pensées se bousculant dans sa tête.

Elle ferma la porte, revint trouver Naruto et Sasuke.

 

– Il est bizarre, celui-là, grommela Naruto.

 

Sasuke ne répondit pas. Mikoto lui sourit.

 

– Je suis d’accord.

– Et puis d’abord, qu’est-ce qu’il vient faire là ? lança Naruto.

– Et toi ? fit Sasuke. Tu veux pas la fermer, crétin...

– Sasuke ! s’exclama Mikoto.

– Pardonnez-moi, Mère, marmonna Sasuke, vexé de la voir défendre son rival.

 

Naruto et Sasuke ne s’adressèrent plus la parole de tout le petit déjeuner.

Mikoto était assez habituée à ces scènes, mais sentait que Sasuke en avait de plus en plus assez de devoir supporter Naruto sous son toit, en plus de l’académie.

 

De toute évidence, cette situation ne pourrait pas durer éternellement.

 

Une fois qu’ils eurent fini leur petit déjeuner, Mikoto les encouragea à se préparer pour leur nouvelle journée à l’académie.

 

Comme chaque matin, elle les y accompagna.

Ces derniers temps, Mikoto préférait rester le plus souvent avec les deux garçons. Trop de choses s’étaient passées, et elle ne voulait pas leur laisser prendre le moindre risque.

 

Lorsqu’elle fut arrivée à l’accadémie, elle y laissa les deux enfants et retourna chez elle. Mais elle n’avait pas l’intention d’y rester bien longtemps.

 

Aussitôt arrivée, elle vit qu’Itachi était présent.

 

– Mère, dit-il aussitôt, avons-nous eu de la visite ?

– Pourquoi, tu en attendais ? lança Mikoto d’un ton aggacé.

– Il est passé... murmura alors Itachi. Shisui, il est passé, n’est-ce pas ?

– Ne prononce pas ce nom devant moi. Comment peux-tu... Comment peux-tu être en contact avec un tel individu...

 

Itachi ferma les yeux.

 

– Je vous l’ai déjà dit, Mère...

– LA FERME ! hurla soudain Mikoto. Il a piétiné l'honneur de ton père, et de notre famille !

 

Itachi sentit le chakra de Mikoto s’activer.

 

– Votre rage fait surface, Mère. Sasuke n’est pas là, cette fois-ci. Vous n’avez pas à vous retenir.

 

Mikoto ouvrit grand les yeux et se calma net.

Ses traits s’adoucirent, son ton également.

 

– Mais... Non... Je... Tu es mon fils, Itachi...

 

Elle le prit dans ses bras.

 

– Excuse-moi...

 

Itachi sembla perturbé par cette soudaine marque d’affection de sa mère.

Lorsqu’elle relâcha son étreinte, Mikoto avait les larmes aux yeux.

 

– Je... Je vais faire les courses...

 

Itachi acquiesça sans prononcer un mot.

Mikoto sortit de la maison.

 

Devant la rivière Nakano, en haut d’une falaise, Shisui regardait dans le vide, attendant d’être rejoint.

 

Rapidement, une présence attira son attention.

Il ne se retourna même pas, restant face à la rivière. Il baissa la tête.

 

– Alors finalement...

 

Il ferma l’œil.

 

– Vous êtes venue...

 

Son œil se rouvrit, Sharingan activé.

 

– Mikoto.

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Chapitre 43

Trahison

 

 

– Pourriture... murmura Mikoto.

 

Shisui haussa les sourcils.

 

– Pardon ?

– Comment oses-tu...

 

Shisui se tourna pour se tenir face à Mikoto.

 

– J’ose quoi ?

– Comment oses-tu frapper à ma porte ? Comment oses-tu venir voir mon fils ? Comment oses-tu, après tout ce que tu as fait à ma famille ?

– Mais qu’ai-je fait, Mikoto ?

 

Un kunaï siffla dans l’air. Shisui le stoppa net entre l’index et le majeur.

 

– J’ignore ce que j’ai fait, mais attaquer le chef de la Police... est un acte inconscient.

– Je m’en fous ! hurla Mikoto.

– Quelle erreur... La différence de niveau entre nous est beaucoup trop grande, sans compter les suites judiciaires que...

 

Mais soudain, Shisui sentit sa main brûler.

 

« Qu’est-ce que... »

 

Il fronça les sourcils et lâcha le kunaï.

 

« Ce kunaï... il est fait du Chakra de Mikoto. C’est... Amaterasu... »

 

N’hésitant pas une seconde, Shisui sortit le katana qu’il portait dans son dos et se trancha la main.

 

« Elle m’a eu avec mes propres atouts... »

 

Mikoto, en un déplacement instantané, frappa à nouveau avec un kunaï, que Shisui eut tout juste le temps de contrer avec son épée.

 

« Elle est rapide... »

 

Ainsi bloqué, avec une main en moins, Shisui ne put qu’à peine esquiver l’attaque de l’autre main de Mikoto, qui lui frôla le crâne, tranchant net son bandage qui révéla un orifice oculaire ensanglanté.

L’œil droit de Shisui avait été ôté.

 

Surprise, Mikoto reprit ses distances en un saut agile et rapide en arrière.

 

– Je suis impressionné, Mikoto, fit Shisui. En lançant ce kunaï, sans prévenir, vous saviez que la plupart des Shinobis auraient fait une fixation sur l’arme. Pensant à un piège, j’ai donc fait tout l’inverse, si bien que mes yeux n’ont pas fait attention au Chakra s’y trouvant... En réalité, en étant trop prudent j'ai été piégé. Mais compter sur le fait que je l’attrape entre mes mains, n’était-ce pas un coup de dés ?

– J’ai compté sur ton arrogance.

– Mon arrogance ? Vous êtes bien placée pour parler d’arrogance...

 

Mikoto ne répondit pas.

 

– N’est-ce pas arrogant que de m’affronter sans utiliser vos pleins pouvoirs ? demanda Shisui, fixant Mikoto droit dans les yeux.

– Je ne te ferai pas cet honneur...

– Dans ce cas, vous n’avez aucune chance...

 

En un déplacement instantané, Shisui fut au niveau de Mikoto.

 

– C’est tout juste si votre Sharingan arrive à me suivre, pas vrai ? murmura Shisui à son oreille.

 

Mikoto essaya de le chasser avec un kunaï, mais Shisui esquiva.

 

– Vos yeux suivent à peine mes mouvements, et votre corps ne peut tenir la cadence...

 

Il lui fit mettre un genou à terre avec un puissant coup de pied.

 

– Car, après Minato, je suis le plus rapide de Konoha...

– C’est ce que tu crois...

– Prouvez-moi le contraire alors... car si vous ne le faîtes pas...

 

Shisui dégaina à nouveau son katana.

 

– Vous ferez deux orphelins.

 

Mikoto ouvrit grand les yeux tandis que Shisui faisait effectuer à son katana un mouvement circulaire qui lui serait fatal.

Il allait lui trancher la tête.

 

Les yeux de Mikoto changèrent, en même temps que celui de Shisui.

Les Mangekyô Sharingan se fixèrent dans cet instant unique, tandis que la lame du katana allait trancher le cou de la femme.

 

Mais trop tard.

Au contact du métal froid contre sa gorge, elle repensa aux derniers mots de Shisui.

 

Son Sharingan put suivre le mouvement rapide de la lame, tranchant sa gorge, avant même d’en ressentir l’effet. Sa tête était séparée de son corps.

Elle avait été décapitée.

L’influx nerveux était en route de sa gorge à son cerveau, emportant avec lui la mort de Mikoto.

 

Mais était-ce vraiment le cas ?

Ses yeux ne lui avaient pas seulement permis de suivre le mouvement vif du katana...

Un sourire se dessina sur les lèvres de Mikoto.

 

– Genjutsu... murmura-t-elle.

 

Elle vit alors, face à elle, une expression de surprise sur le visage de Shisui, qu’il parvint cependant à masquer la fraction de seconde d’après. Un œil normal n’aurait rien vu.

 

La tête de Mikoto était encore sur son corps, et la lame de Shisui avait déviée.

 

– Enfin je peux le voir... votre Mangekyô Sharingan... murmura Shisui.

 

Mikoto vit un kunaï tomber sur le sol, devant ses genoux.

À en juger par sa direction et celle de la lame déviée de Shisui, c’était ce kunaï qui avait bloqué son coup.

 

– C’est fini, Mère...

 

Ses Sharingan se désactivèrent.

Elle se retourna.

 

– Itachi...

 

Il lui avait sauvé la vie.

 

– Mère, pourquoi vous êtes-vous excusée ?

– Quoi ?

– Avant de partir, vous vous êtes excusée auprès de moi.

 

Mikoto ne sut quoi répondre.

 

– Etait-ce pour vos dures paroles ?

– Itachi, je suis désolée...

– Ou bien, était-ce par rapport à vos futurs actes ?

 

Mikoto resta à nouveau silencieuse.

Itachi s’approcha et se mit à sa hauteur, face à Shisui qui restait immobile.

 

– Demander pardon pour un acte qu’on n’a pas encore commis, n’est-ce pas illusoire ?

– Que racontes-tu, Itachi ?

– Où se trouve la volonté d’être pardonné, si l’on compte toujours agir ?

 

Mikoto semblait surprise par le questionnement d’Itachi.

Surtout en un tel moment...

 

– Pourquoi êtes-vous venue ici ?

 

Mikoto fronça les sourcils.

 

– Parce que je savais que ça ne te plairait pas. Je savais que tu ne voudrais pas, et mon but n’était pas de te faire du mal en allant contre ta volonté. Alors je me suis excusée, mais...

 

Elle se leva tant bien que mal. Shisui resta attentif.

 

– Mais je devais quand même le faire, pour des raisons que tu ne peux pas comprendre, même si cela impliquait d’aller contre ta volonté.

 

Elle regarda Shisui et activa à nouveau des Sharingan.

 

– Mes excuses sont sincères, mais que je suis quand même venue... car les raisons de mes actes et celles de mes excuses ne sont pas les mêmes.

 

Elle tourna la tête vers son fils et le fixa de ses Sharingan.

 

– À présent, que vas-tu faire, Itachi ?

 

À son grand étonnement, Itachi lui sourit.

Shisui sembla également perturbé par ce changement de comportement.

Itachi tourna la tête vers Shisui et le fixa.

 

– Je comprends mieux, Mère, c’est pourquoi...

 

Il se mit en garde. Mikoto reporta son attention sur Shisui, prête à reprendre un combat qui, cette fois-ci, serait à sens unique.

 

– Je vous demande de m’excuser, Mère.

 

Mikoto sentit un puissant coup sur sa carotide, et sombra dans l’inconscience.

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Chapitre 44

Noble invitation

 

 

Hinata rentrait de l’académie. Sous son air timide se cachait une petite fille toute joyeuse.

Elle avait vu Naruto, aujourd’hui, même si elle n’avait pas osé lui parler.

En fait, elle n’osait jamais lui parler, et elle le voyait tous les jours.

Mais cela suffisait à la rendre heureuse.

 

En entrant dans le salon de sa demeure, elle s’attarda, comme à son habitude, sur la cage renfermant un petit oiseau.

En le voyant ainsi piégé, elle aurait tant aimé le libérer, mais son père n’aurait jamais accepté.

Elle se contenta de sourire au petit oiseau, espérant sans doute que ce signe de gentillesse humaine serait compris.

 

La sonnette s’actionna.

Hinata, se trouvant encore près de la porte d’entrée, alla ouvrir.

Elle tomba nez à nez avec deux membres de son clan, appartenant à la Bunke. Tous deux semblaient particulièrement excités.

En la voyant, ils s’inclinèrent en signe de respect.

Hinata rougit, toujours gênée par ce type de comportement.

 

L’un d’eux portait une lettre.

Hinata la regarda. La lettre était belle, et cachetée d’une symbole représentant quatre traits en diagonale légèrement courbés.

 

Hinata sentit une ombre dans son dos, et vit les deux membres du clan s’incliner à nouveau.

Hiashi était derrière elle.

 

Il fixa également la lettre dans les mains des deux membres, et fronça les sourcils.

 

– Hiashi-Sama, s’exclama l’un d’eux, voici une lettre du...

– Yondaime Mizukage... murmura Hiashi.

 

Mikoto fut réveillée par une dispute bruyante de Naruto et Sasuke.

Elle regarda autour d’elle, et constata qu’elle se trouvait dans sa chambre.

Son esprit était encore vague...

 

– Tu sais rien faire d’autre que draguer, Sasuke !

– Ferme-la, pauvre naze...

– Je t’ai laissé gagner en plus !

– Pff...

 

Mikoto sourit.

Bien qu’elle fût encore dans un état second, elle était habituée à ce genre de disputes.

De toute évidence, Naruto et Sasuke venaient de rentrer de l’académie. Elle se leva donc pour les accueillir.

 

Soudain, elle vit par la fenêtre le soleil rasant l’horizon.

Elle reprit aussitôt le livre qu’elle avait laissé au matin et posa à nouveau ses mains contre sa couverture, au niveau d’un symbole qu’elle connaissait bien pour l’avoir déjà porté, du temps où elle était Joonin de Konoha.

 

Mais cette fois-ci, au lieu d’y injecter du Chakra comme elle l’avait fait au matin, elle en absorba.

Elle se sentait envahie d’une énorme puissance.

 

Le soleil se coucha.

Mikoto s’arrêta.

Son esprit était clair.

Elle se souvenait de tout.

 

Elle regarda le ciel.

La pleine Lune approchait.

Un sourire aux lèvres, elle repensa à Orochimaru.

S’il savait... Lui, Shisui, et tous ceux qui se mettraient en travers de sa route... S’ils savaient, tous, le potentiel que Mikoto tenait dans ses mains.

 

« Minato, cette fois-ci je te surpasserai ! »

 

Mikoto rangea soigneusement le livre, et retrouva Sasuke et Naruto pour les séparer, comme à son habitude.

La maison retrouva son rythme habituel.

Mais Mikoto n’avait pas oublié Shisui, ni le geste d’Itachi...

 

Hiashi voulut ouvrir l’enveloppe, mais n’y parvint pas.

 

« Je vois, pensa-t-il, cette enveloppe est scellée. Pour la lire, je devrai utiliser mon Byakugan... Ingénieux, Mizukage... C’est une bonne façon de la mettre à l’abris d’un éventuel voleur. »

 

BYAKUGAN !

 

Hiashi étouffa une exclamation de surprise en voyant le sceau se désactiver au même instant.

Il s’était trompé. Le Mizukage avait placé un sceau qui réagissait à l’activation du Byakugan.

 

« Impossible... Comment... ? »

 

Il parcourut la lettre.

 

« Hiashi Hyûga,

 

J’en sais suffisamment sur l’état de Konoha pour savoir que son prestige n’est plus ce qu’il était... »

 

Hiashi s’interrompit, repensant aussitôt à Minato et Kushina.

 

« Comment sait-il ? Que sait-il ? »

 

Que le chef d’un village rival soit au courant de la faiblesse actuelle de Konoha était de très mauvais augures pour le village...

 

Hiashi poursuivit sa lecture.

 

« Je sais également que des conflits internes rongent le village, conflits dans lesquels votre clan est la principale victime... »

 

À nouveau, Hiashi resta pensif.

Là encore, le Mizukage frappait juste.

Il poursuivit.

 

« Je vous invite donc à me rejoindre à Kirigakure, à la prochaine pleine Lune, afin que nous discutions d’une offre que notre village peut faire à votre clan. »

 

En trois phrases, le Mizukage avait frappé extrêmement fort.

Il était au courant de la faiblesse de Konoha, des tensions Hyûga-Uchiwa et semblait prêt à proposer une offre au clan Hyûga.

Evidemment, ladite offre pourrait aussi bien être défavorable au clan Hyûga. Hiashi pensa aussitôt au Byakugan.

Mais le Mizukage venait de prouver qu’il avait les moyens de le faire chanter, car refuser serait exposer le village de Konoha à un réel risque de guerre.

Ce n'était pas le moment...

 

Hiashi, perdu dans ses pensées, partit soudain d'un pas vif rejoindre son père, un vieil homme qui fut, autrefois, chef du clan, avant de léguer sa place à son fils aîné.

 

– Père.

– Hiashi, mon fils.

 

Il lui montra aussitôt la lettre et lui expliqua brièvement ce qu’il s’était passé.

Bien qu'il eût, jusqu'alors, gardé le silence sur toute l'affaire concernant Minato et Kushina, il n'avait pas d'autre choix que d'en parler à son père. De toute façon, si le Mizukage était au courant, ce n'était pas ça qui allait empirer les choses.

Le vieil homme parcourut la lettre de ses yeux blancs. Son visage resta de marbre, mais Hiashi savait que cela ne signifiait absolument rien.

 

Son père le fixa.

 

– Nous devrons y aller, Hiashi.

– Est-ce un piège ?

– Pas nécessairement. Nous écouterons ce qu’il a à nous dire.

 

Hiashi fronça les sourcils.

 

– Cela peut-être en lien avec le Byakugan, Père...

– J’en doute, répliqua son père.

 

Hiashi resta silencieux, ne comprenant pas.

 

– Tu m’as dit que la lettre était scellée jusqu’à ce que tu actives tes Byakugan ?

– C’est exact.

– Alors, le message est clair. Kiri possède déjà le Byakugan.

– Que voulez-vous dire ?

– Créer un tel sceau demande, en plus des très bonnes capacités en scellement du Yondaime Mizukage, d’être mis en place face à l’objet de scellement. Autrement dit, pour être descellé face à un Byakugan activé, il a fallu qu’il soit scellé face à un Byakugan activé.

 

Hiashi réfléchit aux paroles de son père. Il le connaissait pour être un expert en sceaux. Il ne se trompait sûrement pas.

 

– Hiashi, poursuivit son père, plus que toute autre, cette raison seule suffit pour moi à devoir me rendre à Kirigakure. Le Byakugan est le trésor central du clan Hyûga. Si Kiri s’en est emparé, comme nous l’a prouvé le Mizukage, nous devons le retrouver.

 

Hiashi acquiesça.

De toute façon, ils n’avaient pas le choix.

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Chapitre 45

Du changement dans la Police

 

 

Le lendemain matin, on vint à nouveau toquer à la porte.

Mikoto se précipita pour ouvrir, voulant éviter à Naruto ou Sasuke le risque de tomber une nouvelle fois sur un individu qu’elle ne souhaitait voir.

 

« Itachi... Faîtes que ce soit Itachi... »

 

Mais ce n'était pas Itachi. Ce n'était pas non plus Shisui.

Mikoto les reconnut aussitôt au son de leurs voix.

 

– Itachi ! Sors de là, nous devons parler !

 

Inabi, Tekka et Yashiro Uchiwa se tenaient devant sa porte.

Elle fronça les sourcils.

 

– Itachi n’est pas ici.

 

Ils ne parurent pas surpris de la voir.

 

– Que lui voulez-vous ? demanda-t-elle d’une voix sèche.

– Ça ne te regarde pas, femme, répliqua Tekka.

 

Les deux autres lui lancèrent un rapide regard, légèrement effrayés.

Tous trois semblaient s’attendre à ce que Mikoto s’énerve.

Celle-ci n’en fit rien. Un grand sourire s’étala sur son visage.

 

– En fait, si, ça me regarde, puisque c’est mon fils, que vous toquez à ma porte et que vous avez réveillé toute ma maison.

– Tu as raison, en fait ça te regarde aussi, lâcha enfin Inabi. Deux personnes ont raté la réunion d’hier.

– Ah... Je suis ravie d’apprendre qu’une réunion a eu lieu sans moi, marmonna Mikoto.

– Tu n’étais pas invitée. Shisui en avait prit soin...

– Ce Shisui... Qu’il aille au Diable.

 

Les trois activèrent leur Sharingan.

 

– Alors... c’est donc toi...

– Pardon ? répliqua Mikoto, activant également ses Sharingan. On dirait que j’ai souillé votre gourou...

– Tu... C'est toi... ! Tu... Tu as tué Shisui... !

 

Mikoto s’interrompit, bouche-bée.

Puis, après quelques secondes de silence, elle éclata de rire.

 

Mais les trois ne semblaient vraiment pas d’humeur à plaisanter.

Un flash de la veille revint en mémoire de Mikoto.

Itachi, debout, droit face à Shisui. Et ses excuses, auprès de Mikoto, avant de l’assommer...

 

« Itachi... Mais qu’est-ce que tu as fait... ?! »

 

– Non, ce n’est pas elle.

 

Mikoto tourna la tête et vit Itachi, debout, sous un symbole du clan.

 

– Tiens, c’est marrant, ça... Sais-tu quel autre suspect nous avons ? demanda ironiquement Yashiro.

 

La discussion s’envenima bien vite lorsque les membres dirent clairement à Itachi qu’ils ne lui faisaient pas confiance.

 

Mikoto restait bouche-bée, incapable de prononcer un mot ou de faire le moindre mouvement, tandis qu’Itachi envoyait les trois au sol et prononçait des paroles assez dures, se démarquant clairement du clan Uchiwa.

 

Ce fut Sasuke qui, la bousculant au passage en sortant de la maison, parvint à calmer Itachi.

Naruto observait la scène, les yeux grands ouverts, apparemment intimidé par Itachi.

Ce dernier s’excusa, et assura qu’il était avec sa mère, et qu’aucun d’eux n’avait tué Shisui.

 

Mikoto rentra chez elle sans un mot tandis que les trois policiers, n’ayant aucune preuve pour accuser quiconque du meurtre de Shisui, tournaient les talons, vexés et n'osant pas trop chercher davantage Itachi.

 

Il fut ainsi admit – temporairement tout au moins – que Shisui s’était suicidé.

 

Les jours passèrent, et l’ambiance se dégrada dans la famille.

Itachi était devenu particulièrement distant.

Sasuke semblait triste, pensif et inquiet à la fois.

 

Cette ambiance totalement changée rendait Mikoto malade mais, fort heureusement, un individu dans cette maison était resté fidèle à lui-même...

 

– Hmm, des ramens ! hurla Naruto en voyant Mikoto le servir. Parfait, je meurs de faim !

 

Mikoto lui sourit.

 

Quelques jours plus tôt, elle aurait tout donné pour pouvoir passer un peu de temps avec sa famille, et n’avoir plus la responsabilité de Naruto.

Mais aujourd’hui, c’était tout l’inverse.

 

Elle allait également voir Minato assez régulièrement, pour parler.

Elle en avait besoin.

Elle savait que Minato la comprenait. Elle le comparait souvent à Jiraya.

 

Lui était toujours présent, prêt à l’écouter, à lui sourire, à garder le moral et à lui en donner.

Et pourtant, il était enfermé depuis plusieurs semaines.

Mais tout semblait aller bien, pour lui.

 

En apprenant la mort de Shisui, il parut cependant particulièrement perturbé.

Mikoto ne lui avait cependant pas parlé de leur rencontre, peu avant sa mort.

Après tout, elle avait sévèrement blessé Shisui. Elle était, d'une certaine manière, responsable de sa mort.

Mais Minato n'avait pas besoin de s'inquiéter de ça, même si, curieusement, une part de Mikoto avait envie de lui faire savoir qu'elle avait réussi, elle, à presque égaler Shisui Uchiwa.

 

Les jours passèrent, et Sasuke montra son génie en réussissant une technique Katon, sous les yeux de Mikoto, qui le lui avait enseigné.

 

– Bravo, Sasuke ! s’écria-t-elle, toute fière, en l’embrassant sur le front. Tu es bien mon fils, ajouta-t-elle avec un clin d’œil complice.

 

Sasuke fut particulièrement touché par cette marque d’affection et de reconnaissance que seule sa mère aurait pu lui donner.

 

– L’apprentissage du Katon est le rite de passage à l’âge adulte, chez les Uchiwa, dit Homura lors d’une réunion.

– Il en va de même pour l’éveil du Sharingan, ajouta Koharu. Les Uchiwa basent leurs responsabilités sur leur force.

– Ils ont toujours été comme ça, répliqua Danzô. Et c’est ainsi qu’ils nomment leur chef.

– En effet, fit Hiruzen, fixant Itachi, en tenue d’ANBU, qui assistait également à cette réunion du Conseil. Et c'est pourquoi Itachi pourrait devenir ce nouveau chef qui rétablira l’équilibre.

– Hiruzen, ne sois pas idéaliste, répliqua Danzô. J’ignore d’où te vient cette idée, mais elle ne te ressemble pas.

 

Cette idée ne venait en effet pas vraiment du Sandaime.

La veille, ce dernier s’était permis une petite visite du côté de la Police des Uchiwa...

 

– Ils parlent de révolution, Hiruzen ! lâcha Koharu.

– Les Uchiwa ne s’arrêteront pas, poursuivit Danzô. Nous devrons agir avant eux, et cela les implique tous, y compris les enfants ignorant.

– Ne dis pas ça devant Itachi ! s’exclama le Sandaime.

– De toute façon, nous n’avons pas le choix, fit Homura. Les tensions entre les Uchiwa et les Hyûga ne sont pas prêtes de s’arrêter...

– C'est exact, approuva Danzô. Et le clan Hyûga est indispensable à Konoha, pour leurs contributions économiques au village et au Pays du Feu.

– À ce propos, j’ai entendu dire qu’Hiashi Hyûga était parti récemment avec un groupe composé de membres de la Bunke et de la Soke. S’agit-il d’une mission ?

– Non, répondit Hiruzen. Ils ont quitté le village pour un rendez-vous d'affaires, concernant le clan, au pays de la Pluie.

 

La pluie s’éternisait, au village d’Ame, et Pain, en grand souverain, contemplait son royaume, l’air pensif.

 

– Je ne comprends pas, murmura Konan. Pourquoi ne le fais-tu pas, toi, demain ?

– C’est inutile. Itachi Uchiwa est parfaitement adapté. Et je dois régner sur Ame et l’Akatsuki.

– Mais s’il échoue ?

– Il n’échouera pas.

– Il n’est pas invincible...

– Les seules personnes capables de le repérer seront écartées du village ; Madara y a pris soin. Sans les Hyûga et leurs yeux, Konoha ne pourra que constater, trop tard, sa défaite.

– Mais...

– Konan, c'est sa mission. Cela concerne son clan...

– Pas seulement...

 

Au levé du Soleil, Mikoto, comme à son habitude, effectuait son habituel rituel de transmission de Chakra avec le livre.

Quand soudain, des inscriptions apparurent sur la bordure dorée. Mikoto en avait souvent vues d’autres, chaque fois qu’elle touchait au livre, mais n’avait jamais eu la curiosité de s’y attarder. Il ne s’agissait que de représentations.

 

Mais celles-ci était plus intéressantes.

 

« Uzushio... »

 

Mikoto sentit son cœur battre à tout rompre.

Ça se passerait cette nuit...

 

Elle repensa à Shikaku. Elle lui faisait confiance. Il semblait avoir un plan pour sauver Minato.

Cette nuit, ça se jouerait entre Minato et elle...

 

– Au fait, Shikaku... dit Chôza, alors qu’ils accompagnaient leurs enfants au parc. Tu avais l’air bien sûr de toi pour faire sortir Minato de prison...

– C’est vrai, ça, dit Inoichi. Tu ne nous as toujours rien dit. Que comptes-tu faire ?

 

Shikaku ne les regarda pas.

 

– Rien, leur répondit-il alors, avant de quitter les lieux sous les yeux étonnés de ses deux camarades.

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Chapitre 46

Une nuit de pleine Lune

 

 

La journée passait.

Le temps était nuageux, mais le soleil, approchant l’horizon, baignait le village de Konoha de sa lumière rasante.

 

Dans la police de Konoha, Minato restait immobile, comme à son habitude.

Il paraissait parfaitement calme.

 

Mikoto était, quant à elle, bien plus excitée.

Son cœur battait à tout rompre.

Elle se tenait sur le toit de sa maison, assise, son livre clos dans ses mains tremblantes.

 

Le soleil se couchait à l’horizon.

Mikoto, une ultime fois, posa ses mains sur le livre pour en absorber le Chakra.

 

Elle se souvenait des paroles de Kushina, qui en parlait comme d’un processus de respiration du Chakra : donner du Chakra au livre au Soleil levant et le récupérer au Soleil couchant.

Cela devait durer tout un cycle lunaire.

 

Et à la fin de ce cycle, à la nouvelle pleine Lune, lorsque le Soleil serait enfin couché et le Chakra récupéré, alors le sceau serait brisé.

 

Et le livre, contenant les connaissances Uzumaki, s’ouvrirait...

 

Mikoto regarda à l’horizon.

Le Soleil se couchait de plus en plus...

 

Hiashi, accompagné de membres du clan Hyûga, approchait de Kiri. Ils étaient entrés au Pays de l’Eau.

 

Hinata regardait le ciel, pensant à son père.

 

À travers les barreaux de la cellule, Minato avait également les yeux perdus dehors..

Les nuages s’étaient peu à peu dissipés, laissant de plus en plus entrevoir la Lune tandis que le Soleil poursuivait sa descente.

 

C’était pour bientôt...

 

Soudain, le Soleil disparut pour de bon.

 

Hinata étouffa un hoquet.

 

La nuit allait être longue...

 

Mikoto sentit le sceau du livre se briser. Elle regarda le symbole Uzumaki, et vit que l’image de la Lune s’y reflétait.

 

Il y eut un puissant rayonnement, et elle eut une impression de déjà vu.

 

Allait-il alerter le village ?

Elle préféra rentrer.

 

Le livre s’ouvrit.

Il était immense.

 

Elle le feuilleta en vitesse.

Combien d’années de recherches avait-il fallu à ce clan pour recenser autant de connaissances ?

 

Elle parcourut rapidement les pages.

 

« Ata... Non, c’est plus loin... Cha... Non, c’est plus loin. Hyû... Hyûga ?! Ils se connaissaient ? Oh, je n’ai pas le temps... Kur... Non, c’est plus loin. Allez, vite... »

 

Elle ne mit guère de temps à trouver.

 

« Ah, les sceaux ! Enfin ! »

 

Elle parcourut les pages sur les sceaux à toute vitesse.

Elles étaient extrêmement nombreuses. Une portion non négligeable du livre leur était consacrée.

Mais ses Sharingan étaient activés, lui permettant une vitesse de lecture fortement accrue.

 

Elle tomba rapidement sur ce qu’elle cherchait.

 

« Annuler un sceau... L’encre de Gyûki, appliqué avec un Chakra Uchiwa, a le pouvoir d’effacer tout sceau. »

 

Elle étouffa une exclamation de surprise.

Que venaient faire les Uchiwa et leur Chakra là-dedans ? Elle n’avait pas le temps d’y songer.

 

Elle devait trouver de l’encre de Gyûki. Elle s'en fichait du reste... pour l'instant.

 

Elle regarda attentivement la photo de Gyûki, et comprit aussitôt.

Huit tentacules servant de queues à un corps de taureau.

C'était Hachibi, le Bijuu...

 

Elle n’hésita pas une seconde. Elle devait s’y rendre maintenant.

La vie de Kushina en dépendait.

 

Elle sortit en trombe de chez elle, laissant un petit mot à ses fils.

Elle comptait sur la présence d'Itachi cette nuit, car Sasuke n’était toujours pas revenu de son entraînement aux Shuriken, et Naruto devait être avec lui.

 

En réalité, Naruto n’était pas avec Sasuke. Il avait profité de l’entraînement de Sasuke pour s’éloigner. Il voulait dormir chez lui, dans sa maison.

Il rentra chez lui.

Mais à peine eut-il refermé la porte qu’il vit qu’il n’était pas seul...

 

Mikoto était décidée. Ses Sharingan étaient activés.

Elle libérerait Minato de sa prison, par la force.

Elle avait besoin de lui, pour qu’ils affrontent ensemble le Jinchuuriki d’Hachibi, et récupèrent cette encre...

 

Mikoto arriva au poste de Police en courant, Sharingan activés. Un garde voulut l’arrêter, mais trop tard ; la seconde d’après, il gisait, inconscient, au sol.

 

Enfin, elle arriva devant la cellule de Minato.

Elle était fermée, mais ça ne faisait rien : elle allait utiliser les flammes noires pour l’ouvrir.

 

Mais soudain, elle remarqua un détail.

Minato n’était plus dans sa cellule. Il avait laissé un mot derrière lui.

 

« J’ai une urgence. Je reviens. »

 

Elle ouvrit grand les yeux. Minato avait disparu, comme si de rien n’était.

 

Après la surprise, l'excitation et l'amusement prirent le dessus, et elle éclata de rire. Elle voulut aller chercher Danzô, voir sa réaction à la lecture de ce petit mot.

Quelle humiliation, quelle honte ! Minato était parti, simplement, prenant même la peine de laisser un petit mot annonçant son retour dans la cellule.

 

Comment avait-il fait ? Elle n'en savait rien.

Était-ce Shikaku ? Elle aurait pensé qu'il attaquerait le problème de manière plus politique, pour permettre la libération officielle de Minato.

 

Soudain, la réalité lui revint en tête comme un coup de poignard, et son rire s'évanouit aussitôt dans la nuit.

Elle était seule.

Pourtant, elle devait absolument y aller, et vite... Et Minato n’était plus là...

 

– P... Papa... ?! fit Naruto, d'une petite voix.

 

Devant lui, Minato venait de prendre sa cape de Yondaime Hokage, qu'il tenait sur l'épaule.

 

– Naruto...

 

Naruto courut vers lui. Minato se retourna.

Naruto lui envoya un puissant coup de poing dans le ventre. Celui-là, Minato ne l’avait pas esquivé, et eut une triste sensation de déjà vu.

 

– Pourquoi... Pourquoi tu m’as abandonné ?!

– Naruto, je compte sur toi. Prends soin de ta mère en mon absence.

– En ton absence ? Mais... Mais... Tu reviens tout juste de mission...

 

Minato posa une main dans les cheveux de son fils.

 

– Je reviens vite. Je te le promets.

 

Et, avant que Naruto eût pu faire le moindre geste, prononcer la moindre parole ou verser la moindre larme, il disparut, et réapparut sur le visage de pierre le représentant.

 

« Le village est terriblement calme... »

 

Il partit, passant par la forêt.

 

Soudain, il sentit une présence. Il s’interrompit.

Il comprit que l’autre individu s’était également arrêté.

Puis, soudain, il y eut un bruissement de feuilles, et deux yeux rouges apparurent dans l’obscurité.

 

– Je devrais... vous arrêter... murmura Itachi.

 

Que faisait-il dans la forêt ?

 

– Mais j’ai une autre mission... prioritaire.

– Itachi... Sois prudent.

– Vous aussi, Minato.

 

Et chacun partit dans sa direction, sans ajouter un mot de plus.

 

Le destin avait fait se rencontrer ces deux hommes, deux hommes dont la mission était secrète, deux hommes qui auraient souhaité ne rencontrer personne en cette nuit de pleine Lune...

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Chapitre 47

Kiri et Kumo – pris au piège

 

 

La jeune Yugito dormait à poings fermés, bien confortablement allongée dans un lit douillet.

Soudain, elle fut réveillée par une longue chevelure brune.

 

Elle se leva en sursaut, prête à tuer, mais se rendit compte que c’était simplement une fillette.

 

– Eh, gamine, qu’est-ce que tu fais là ?! hurla-t-elle avec colère.

– Excusez-moi, Yugito-Sama, murmura la petite fille, apeurée. J’ai vu la fenêtre ouverte alors je suis rentrée et...

– La fenêtre est fermée, qu’est-ce que tu racontes ? Encore heureux, avec tout ce raffut dehors.

 

On entendait en effet, non loin de là, les bruits d’un concert de rap.

 

– Euh, oui, je l’ai fermée, répliqua aussitôt la fillette. Je me suis introduite chez vous pour éviter tout ce bruit.

 

Yugito la regarda d’un air soupçonneux.

 

– Tu mens...

 

Il y eut un silence.

 

– Tu étais venue voler mes livres pour filles, hein ? Tu espérais que je ne te verrai pas ?

 

La petite fille rougit.

 

– Allez, va-t-en, gamine. Et que je ne te revoie pas.

 

La petite fille quitta les lieux à toute vitesse. Une fois sortie, ses Sharingan brillèrent dans les ténèbres tandis qu’elle reprenait sa forme initiale.

 

– Hum... marmonna le Nibi.

– Quoi ? fit Yugito.

– Rien...

 

Mikoto se recouvra d’une longue cape et désactiva ses Sharingan.

 

« Dommage, j’aurais aimé t’humilier à nouveau, mais je n’ai vraiment pas le temps, Yugito... »

 

Elle se dirigea en direction du concert.

 

À Kiri, le clan Hyûga attendait à l’entrée du village.

Un certain Ao, dont l’un des yeux était masqué, vint les accueillir, et les invita à le suivre.

 

Le Yondaime Mizukage les attendait.

 

Ils entrèrent dans une grande salle aux baies vitrées donnant sur le village, dans laquelle tout avait été soigneusement préparé. Un repas copieux les attendait, en plus du Yondaime Mizukage.

 

– Clan Hyûga, c’est un honneur pour moi de vous accueillir ici, à Kiri. Asseyez-vous, je vous prie. Le voyage a dû vous fatiguer.

 

Les membres du clan Hyûga s’assirent.

 

– J’ai été surpris de recevoir votre lettre, dit Hiashi.

– C’est bien normal.

– Puis-je vous demander de quelle manière vous en avez appris autant sur notre village ?

– J’ai mes sources, répondit le Yondaime. Mais je pourrais vous en dire davantage en tant que membres de Kiri.

– Que voulez-vous dire ?

 

Le Yondaime Mizukage posa ses deux mains sur la table et fixa l’assemblée d’un regard dur. Malgré sa petite taille et son air jeune, il paraissait parfaitement crédible.

 

– Je souhaiterais proposer au clan Hyûga de rejoindre Kirigakure.

 

Ses paroles furent suivies d’un silence.

Hiashi et son père se regardèrent.

 

– Vous conviendrez, j’en suis sûr, qu’en l’état actuel des choses, les tensions internes au village de Konoha n’arrangent pas les Hyûga. Vous passez pour des fauteurs de troubles, alors que vous êtes les victimes.

– Que recherchez-vous en échange ? Est-ce pour des raisons économiques ?

– Eh bien, il va de soi que nous serions tous gagnants dans l’histoire.

 

Hiashi, peu convaincu, regarda à nouveau son père.

 

– Votre proposition est intéressante, répondit alors le père de Hiashi, à son grand étonnement.

– Mais vous nous prenez à chaud, répliqua Hiashi. Nous ne pourrions vous donner de réponse simplement en un repas.

– Cela va de soi, fit le Mizukage.

 

À la frontière entre Konoha et le pays des Rizières, Orochimaru attendait, tel un serpent traquant sa proie dans la nuit.

Mais il n’était pas seul : un individu l’accompagnait. Un bruit, semblable à des clochettes, rompait le silence pesant de la nuit au rythme des pas.

 

– Ta présence me sera inutile, Sasori.

– Je l’espère... murmura-t-il d’une voix rauque.

 

« Il ignore que le Yondaime Hokage est enfermé, songea Sasori. Zetsu ne devrait pas tarder, et quand il sera là, sous l’apparence de Minato, Orochimaru devrait tomber dans le panneau, et dévoiler ses atouts... »

 

Il s’approcha d’Orochimaru.

 

– Je resterai en retrait. Mais ne me fais pas attendre...

– Ne me dérange pas, murmura Orochimaru.

 

« Et si ce qu’il avait à montrer à Minato n’a qu’une importance limitée... alors... »

 

Sasori repensa aux paroles de Pain à ce sujet.

 

« Je le tuerai. »

 

Mikoto se trouvait à présent au milieu du concert, au milieu d’une foule de jeunes qui encourageaient leur star, dansaient, profitaient de la vie...

 

Elle regarda le Jinchuuriki d’Hachibi. Il était sur scène, parfaitement visible. Minato lui en avait parlé comme d’un jeune homme, mais à présent il était devenu un homme dans la force de l’âge.

 

– Oh yeaaah ! hurla-t-il. Lâchez-vous, Bakayaro ! Et admirez le flow de Killer Beeeeeee !

 

Elle soupira.

Il avait beau avoir l’apparence d’un homme, il semblait avoir encore du mal à passer le stade de l’adolescence.

 

Son regard se tourna à nouveau vers le public, et elle se demanda s’ils avaient connu la guerre. Ils paraissaient jeunes.

Elle s’avança, passant parmi la foule, pour se rapprocher de la scène.

 

Elle devait récupérer l’encre d’Hachibi, coûte que coûte.

Mais ici, en plein concert, ce serait sans doute difficile...

 

Affronter Killer Bee était risqué. Il était réputé pour être l’un des seuls Jinchuuriki parfaits de l’histoire.

Elle pensa à Kushina, et à Kyûbi.

Le pouvoir d’un Bijuu est bien trop grand. Ce n’est pas humain.

 

Ce rappeur, qui chantait devant elle, cachait en lui une énergie bien trop grande pour la simple humaine qu’elle était.

 

Mais le problème était toujours le même : sans l’affronter, comment récupérer son encre ?

Le lui demander gentiment ?

Elle rit intérieurement. Elle pourrait toujours essayer...

 

Elle pensa à Minato. Il devait être en route pour le pays des Rizières.

Le connaissant, il ne mettrait guère de temps à arriver.

Orochimaru allait-il le piéger ?

 

« Non, pensa-t-elle. Minato est bien trop fort. Il a toujours eu une longueur d’avance sur n’importe qui. Son niveau n’est pas accessible, même pour Orochimaru. »

 

Mais quand même, si seulement elle avait pu le voir...

Et d’ailleurs, comment s’était-il échappé ? Etait-ce le plan de Shikaku ?

Elle aurait tellement aimé qu’il vienne avec elle. Avec Minato à ses côtés, elle n’aurait pas peur, même ici, dans un village ennemi et face à un Jinchuuriki parfait.

Elle n’aurait pas tremblé...

 

Pourquoi tremblait-elle ?

 

Elle fut réveillée en sursauts par Killer Bee, qui semblait finir.

 

– Oh yeaaah ! hurla-t-il sous les encouragements de la foule. Et maintenant...

 

La foule finit sa phrase.

 

– LE CLASH ! LE CLASH ! LE CLASH !

– Yeaaah ! Allez les enfants, soyez pas timides Konoyaro !

 

Tout le monde se tut soudain. Chacun semblait attendre quelque chose... ou quelqu'un.

 

– Alors, personne ? s’étonna Bee, déçu. Aucun volontaire ?

 

Soudain, Mikoto comprit.

Ses tremblements s’arrêtèrent, mais son excitation grandit à l’intérieur.

 

– Si ! hurla-t-elle, provoquant quelques réactions de surprise dans la foule. Moi !

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Chapitre 48

Le Clash

 

 

– Oh... s’étonna Killer Bee. Une femme... Monte sur scène Bakayaro !

 

Mais à peine eut-il terminé sa phrase que Minoto atterrissait avec grâce sur la scène, face à lui.

La foule applaudit ce saut.

 

– Tu pensais que j’allais attendre ton ordre ?

 

La Sono fut remise en route, à fond.

 

– Ecoute-moi, chanta Bee, rentre chez toi, car entre nous... tu fais pas le poids !

 

Mikoto sourit.

 

– Eh, le gros tas, c’est clair que toi, t'en fais du poids ! rappa Mikoto.

 

Killer Bee haussa un sourcil, surpris.

 

– Petite femme, tu t’enflammes mais... à ton âge, tu devrais faire... le ménage !

 

La foule éclata de rire.

Mikoto les ignora.

 

Des tentacules sortirent soudain du corps de Bee.

 

– Oh yeaaah ! Comme à chaque fois, j’intimide. Tel une abeille, je fonce, je pique. Ne me cherche pas, tu me trouveras, car je suis Killer Bee !

– Et t’as cru quoi ? Ton ptit cinéma, ne m’impressionne pas. Tu sors tes queues, pour compenser... Celle que t’as pas... ?

 

La foule poussa un cri moqueur vis-à-vis de Killer Bee.

 

– Regarde-toi, poursuivit Mikoto. Sans ton Bijuu, t’existes pas.

 

Killer Bee fronça les sourcils.

Habituellement, son intimidation suffisait à mettre fin à n’importe quel clash.

Mais Mikoto insultait même ouvertement sa nature de Jinchuuriki, à présent.

 

– Alors calme-toi, et incline-toi, prosterne-toi, car devant toi, t’as une femme qui en a plus que toi...

 

Elle activa ses Sharingan.

La foule poussa une exclamation.

 

– Car je suis Mikoto Uchiwa, de Konoha... Oh, yeah.

 

Sa dernière phrase laissa un gros blanc, aussitôt suivi d’un bourdonnement dans le public.

La présence d’une Uchiwa, Sharingan activés, en plein Kumo, ne présageait rien de bon, et chacun l’avait comprit.

Mais Bee eut un petit sourire.

 

– Laissez-la moi. Je vais montrer à cette Uchiwa, qu’avec Killer Bee on ne plaisante pas ! Oh, yeah.

 

Il sortit ses épées et se prépara au combat.

Mikoto sourit, l’excitation du combat prenant le dessus sur la peur.

 

Elle le savait : elle n’était pas seulement face à un homme, mais face à un Bijuu.

 

À Kiri, la discussion entre le Mizukage et les Hyûga fut interrompue par une agitation venant du village.

Hiashi se leva aussitôt, regardant par la vitre. Un brouillard épais recouvrait tout, masquant sa visibilité.

Il ne prit même pas la peine d’activer ses Byakugan, sachant que ce brouillard soudain n’était forcément pas naturel, mais composé de Chakra, et qu’il ne pourrait ainsi pas voir à travers.

 

– Mais que se passe-t-il, ici ? s’exclama son père, à l’adresse du Mizukage.

– Alors ça y est, murmura le Mizukage, ils commencent...

 

Hiashi, toujours face à la fenêtre, se retourna aussitôt pour fixer le Mizukage droit dans les yeux.

 

– Qui commence ? Et quoi ?

– Les épéistes... Leur coup d’état...

 

Il fut interrompu par la porte qui s’ouvrit brutalement.

 

– C’est fini, Mizukage. Rendez-vous sans faire d’histoire, ou mourrez.

– Messieurs, bonjour, fit le Mizukage, le visage inexpressif. Vous vous joignez à nous ?

 

Les épéistes virent soudain les membres du clan Hyûga.

Ceux-ci, bien que d’apparence calme, étaient tous prêts au combat. Leurs Byakugan étaient activés, et ils avaient l’avantage du nombre.

Les épéistes s’interrompirent, surpris, inquiets.

 

– Eh bien, quoi ? Comptez-vous rester sur le seuil de cette porte indéfiniment ?

 

Hiashi voyait bien, dans leurs regards, qu’ils n’avaient absolument pas prévu de se retrouver face à l’un des clans les plus forts de Konoha.

S’ils attaquaient le Mizukage, ils prenaient le risque de devoir affronter les Hyûga.

 

La tension était palpable. Les épéistes fixèrent les Hyûga, la rage sur le visage, furieux d’avoir été piégés de la sorte.

Les Hyûga, quant à eux, restaient sur leurs gardes. Si les épéistes n’avaient à la base rien contre eux, la situation était trop tendue pour ne pas s’attendre à une attaque.

 

Seul le Mizukage paraissait parfaitement à l’aise.

 

– Enfoiré... murmura alors l’un des épéistes.

– Calme-toi, Zabuza, répliqua le Mizukage. Tu as toujours été du genre emporté.

 

L’épéiste pointa sa longue lame en direction du Kage.

Celui-ci éclata de rire, et s’approcha, jusqu’être à sa hauteur.

 

– Que crois-tu pouvoir faire contre moi, le Mizukage de Kiri et Jinchuuriki de Sanbi ?

 

Zabuza tremblait de rage, mais ne fit rien.

Les autres épéistes semblaient peu enclins à engager un combat, qui risquait de finir en une confrontation contre les Hyûga.

 

Mikoto et Killer Bee avaient commencé un intense échange de coups.

Bee avait été rapidement contraint d'utiliser ses épées, tant le rythme de Mikoto était soutenu.

La foule était tout simplement incapable de suivre des yeux le combat, mais semblait toute excitée.

 

« Ces ordures, pensa Mikoto en les entendant hurler et applaudir. Ils veulent leur mise à mort... Mais je n’ai pas le temps pour eux. »

 

Elle croisa le regard de Bee, à travers ses lunettes. Elle allait l’avoir d’un seul coup avec un Genjutsu.

Il tomba par terre. Mikoto reprit son souffle mais soudain, une des lames de Bee fonça droit sur sa gorge. D’un rapide saut en arrière, elle esquiva. Il s’en était sorti.

 

« Comment ? Se sortir seul d’un Genjutsu d’un tel niveau... Serait-ce... son Bijuu ? »

 

Mais elle ne se donna pas la peine d’y réfléchir davantage. Alors que Bee se relevait d’un bond, elle était déjà à nouveau sur lui.

En cassant ainsi la distance, elle rentrait dans sa garde. Elle se retrouvait bien plus vulnérable dans cette situation mais Bee aussi, n’étant plus protégé par l’allonge que lui donnaient ses épées.

Elle esquivait les lames tant bien que mal. Elle n’avait jamais vu personne manier aussi bien les épées. Ses yeux suivaient à peine la cadence, et elle dû à plusieurs reprises sacrifier quelques lambeaux de peau du bras pour ne pas qu’une lame atteigne un point vital.

D’un autre côté, elle avait, elle aussi, tailladé l’avant-bras de Bee avec des coups extrêmement rapides de kunaïs.

 

Soudain, Bee, d’un mouvement habile du poignet, lui tordit le sien en le bloquant grâce à son épée tandis qu’elle lui griffait à nouveau le bras, coinçant sa main fermée sur le kunaï.

 

« Enfoiré... »

 

Elle fut contrainte de lâcher le kunaï.

 

« Tu vas le regretter. »

 

Elle se concentra davantage sur l’esquive sur un faible temps, laissant Bee reprendre un léger avantage... jusqu’à ce que la main de Mikoto fût recouverte d’éclairs noirs.

 

Bee fut légèrement déconcentré par cette nouveauté, laissant Mikoto retrouver un léger avantage dans cette succession de coups.

 

Soudain, elle vit une ouverture. Bee semblait vouloir l’éloigner, comprenant sans doute qu’il y gagnerait un avantage, car Mikoto lui brouillait également la vue avec toutes ses attaques à distance très rapprochée mêlées au Chidori.

L’ouverture que vit Mikoto, seul un Sharingan aurait pu la déceler. Dans la pluie de lames que lui infligeait Bee, elle vit que le rythme avait légèrement changé et qu’il comptait, plutôt qu’attaquer par coups répétés extrêmement proches, rapprocher d’un seul coup toutes les attaques pour la forcer à reculer.

Elle sourit. Elle tendit le bras.

Le Chidori transperça le ventre de Bee, qui se tordit en deux, et s’écroula.

 

Mikoto fit un bond en arrière pour ne pas qu’il lui tombe dessus, puis revint immédiatement. Elle n’avait pas touché un point vital. Il pourrait toujours lui donner ce qu’elle voulait...

 

Elle s’approcha et lui prit la tête pour le relever, mais fut soudain éjectée par une émanation de Chakra pur.

Elle n’hésita pas. Elle savait que face à un tel adversaire, c’était inutile.

Elle n’allait pas se retenir.

 

AMATERASU !

 

Les flammes noires fusèrent droit sur lui. Venant de se relever, il ne put esquiver l’attaque, et en fut ainsi recouvert.

 

« Yes ! »

 

Minato arriva à son point de rendez-vous.

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