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Anarchie.


Chimcha
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[Chapitre I : Trahison.]

 

« Légendaire », c’est ainsi que nous étions nommés. C’était notre titre, notre vertu.

 

Jour fulminant, un évènement désastreux se produisit mettant fin à l'empire tel que nous le connaissions.

 

Une cape de jais ceignait nos visages de sorte qu'on ne puisse les voir. Une armure dorée se tenait en-dessous signifiant notre supériorité hiérarchique, allant jusqu'au bronze.

Généraux belliqueux et respectés, l’Empereur nous ordonnait de le rejoindre afin de festoyer la prospérité. Celle-ci s'était étendue grâce à nos succès. Nous avions pour obligation de nous rendre au bastion des forces impériales. Une île cachée du reste du monde, n’apparaissant sur aucune carte. Un lieu interdit où seuls les plus grands pouvaient se rendre.

 

Impatients de revoir notre vieil ami, nous accostâmes sur l’île aux rives enneigées. Nous saluâmes les différentes divisions, qui comme nous, se rendaient à cette fête.  Puis nous décidâmes de ne plus faire patienter notre souverain.  Grimpant alors au sommet de la tour gelée, centre même de l’île. Vétérans, nous avançâmes dans un tumulte sympathique, ponctué de jurons, de ricanements assourdissants et de bousculades malgré le sol gelé. La prudence revint lorsque nous longèrent les murs en évitant de glisser et de ne pas chuter jusqu’au pied de la tour. L’un de nous, déjà à bout de souffle, se plaignit de la longueur des escaliers. Arrivant au sommet, contrairement à d’habitude, nous n’aperçûmes aucune sentinelle pour garder ce lieu. Un mauvais pressentiment se manifesta et l’ordre d’alerte se répandit dans notre groupe qui pénétra silencieusement dans l’enceinte.

 

Au nombre de sept, nous marchâmes en direction de la salle de réunion. Tout semblait désolation. Le plus sage d'entre nous, réputé pour sa qualité à ressentir les dangers nous signala un funeste présage qui le hantait. Il parlait d’une sombre présence qu’il n’arrivait pas à définir. Ainsi, le 《 Vaillant 》poussa violemment la porte de l’antre. Au premier pas franchi, nous sûmes que le monde ne serait plus comme avant.

 

Je cru d’abord à une illusion, un autre pensait rêver étant donné qu’il dormait la majeure partie de son temps. Malheureusement, la vision était réalité. L’Empereur, plus puissant souverain au monde, était avachi sur la table ronde. Son sang, encore frais, coulait sur sa chaise en or. Son corps inerte fut retourné sur le dos. Une épée, semble-t-il, l’avait transpercé en plein cœur.

 

N’ayant le temps de pleurer sur son sort, une division de mastodontes surgit des couloirs adjacents à la salle. Voyant leur charge, nous levâmes le fer. Une lutte éphémère mais sanglante s’en suivit. Tous furent terrassés par nos armes baignées de liquide rouge. Quelques rescapés avaient fui à notre regard et en profita pour courir. Avides de vengeance, nous les poursuivîmes pour faire justice comme nous avions coutumes. Ainsi, nous fûmes conduits dans un chemin escarpé et gelé pour atterrir au bas de la tour.

 

Nous restâmes figés. Dans la plaine blanche, les escouades autrefois alliées nous prirent pour cible. Des sorciers invoquant de la magie noire aux guerriers intrépides armés de leur estramaçon, toute la plage était barrée. Chacun de nous sept était excité à l’idée de combattre des centaines de guerriers tous aussi puissants les uns que les autres. Un cri de guerre sortit de la bouche du plus brutal de notre groupe. Ce dernier, se montrant insultant, les provoqua en les traitant de pécores et de gringalets. Les cors sonnèrent, les ennemis chargèrent. Bien que plus nombreux, nous étions plus puissants et prîmes l'avantage. La neige rougeoyeait du sang des feus guerriers. Des hordes de cavaliers tombèrent dans d’atroces souffrances. Les hurlements perçants des amputés, leur respiration saccadée créaient un désordre total. Bien que désorganisés, des nécromanciens ramenèrent leurs combattants d’entre les morts. L’armée ennemie semblait invincible, inépuisable.

 

Voyant notre inefficacité à en venir à bout, nous décidâmes de nous replier sur nos navires. Le gout amère de la défaite était présent chez chacun de nous. Ce qui eut l'effet de nous laisser sur notre soif de vengeance. Nous levâmes l’ancre et prîmes différentes directions pour ainsi disperser les forces ennemies.

 

Ce jour-là, l’Empire chuta et avec notre titre s’éteignit.

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  • 2 weeks later...

[Chapitre II : Evasion.]

 

Deux prisonniers, tous deux enchainés, discutaient au fond d’une cellule. La prison n’étant pas éclairée, on ne pouvait voir leur visage. Toutefois, l’un d’eux se démarqua grâce à sa voix rauque. Il ouvrit ainsi un dialogue avec l’autre personne :

 

« Qui es-tu, étranger ?

- En général, lorsque on demande un nom, on donne le sien en premier.

- Je m’appelle Vlad.

- Vlad ? Celui qui a empalé des milliers de soldats impériaux ?

- Oui. Mais contrairement aux rumeurs, j’ai une bonne raison d’avoir fait ça.

- Qu’est-elle ?

- Dans mon pays, la famille est sacrée. Ces hommes, non, ces monstres… Ils ont voulu s’en prendre à ma femme et mes enfants !

- Une tragique histoire. Sont-ils ?

- Je ne sais pas ! Répondit sauvagement Vlad.

- Ton histoire me fait penser à une légende qu’on me contait quand j’étais encore enfant.

- De quoi parle t-elle ? Demanda le meurtrier.

- Connais-tu « Galaad, le Cavalier de l’Apocalypse » ?

- Non.

- Galaad était un chevalier au service des Templiers. Très talentueux, il fut vite remarqué par l’Empereur et fut promu au rang de Paladin, l’élite des combattants. C’était un homme vertueux et admirable. Symbole de la lumière, il installa son fief aux frontières de l’empire où il y rencontra une paysanne. Fou d’amour, il succomba à ses charmes et se maria avec elle. Tout était parfait. Cependant, son travail le convoquait la plupart du temps pour des quêtes dont il en revint sauf. A son retour, sa dame attendait un enfant. Elle attendait juste le moment propice pour lui annoncer la surprise. Mais, les frontières furent prises d’assaut. Ignorant le secret de sa bien-aimée, il l’a laissa seul pour contrer la menace. Arrivé sur place, il ne vit rien, c’est alors qu’il comprit que c’était un piège. Le Paladin s’empressa alors aussi vite qu’il ne peut pour retourner à son château. Trop tard… Sa demeure avait été souillé et mise à sac. Il retrouva son amour, maculée de sang encore frai. Seule une épée aurait pu lui laisser cette marque au ventre. Galaad en conclut donc que seul un chevalier aurait pu faire ça. Le seigneur exécuta ses plus fidèles gardes, les contraignant à avouer leur crime. Ces derniers ne répondirent que ce n’était pas leur fruit. Tous furent alors massacrés. Femmes furent pendues, hommes écartelés, vieillard tabassés et enfants noyés. Galaad était fou de rage, il saccageait tout. Ses actes ayant été montés jusqu’aux Templiers, il fut alors excommunié. Le renégat avait tout perdu. Ses terres furent reprises, sa dame avait été tuée, son travail lui avait été retiré. Sombrant dans les ténèbres, celui qu’on nommait « le Vertueux » tomba dans l’oubli. L’ancien Paladin entendit des voix résonnant dans sa tête. Celles-ci le contraignait à se rendre dans la prison légendaire des Titans : le Tartare. Galaad eut une discussion avec eux et fit alors un pacte. Si il les libérait, sa dulcinée lui sera rendue. Son rang d’antan lui avait valu des informations sur les différents obstacles de la prison. Ne pouvant parvenir seul à franchir les portails, il rassembla sept personnes. Leur puissance fut reconnue de tous, ils étaient légendaires. Criminels hors pairs, ils acceptèrent la mission en échange de puissance. Ils s’aventurèrent dans les différents donjons faisant face aux gardiens infernaux. Ces derniers furent vaincus tant bien que mal, mais une menace pour Galaad s’était ajoutée dans le combat. Les Paladins menés par son jeune-frère Métatron combattirent ceux qu’on surnommait les Sept Péchés. Une lutte acharnée éclata aux Enfers entre les serviteurs de la lumière et les champions des Titans. Il ne restait qu’une seule porte pour délivrer les entités. Sa clé était un acte de haine hors-du-commun. Métatron engagea un combat face à son grand-frère, qui prit le dessus grâce à sa frénésie. Au moment de tuer son jeune-frère, Galaad arrêta de justesse son épée, s’étant commémorer ses souvenirs lorsqu’il était encore Paladin. Métatron, voyant une ouverture, fit appel à la bénédiction ultime de la lumière et frappa son frère de son épée. Galaad, grièvement blessé, vit ses généraux tombés les uns après les autres. Suite à l’acte de lâcheté de son frère, il promit un jour de se venger. Quant à Métatron, il fut sacré Empereur par son prédécesseur pour son exploit héroïque. C’est ainsi que Galaad, le Cavalier de l’Apocalypse disparut.

-  Une tragique histoire. C’est désolant de savoir que de bons hommes peuvent devenir des abominations.

- Peut-être attend-il l’heure idéale ? Après tout, l’Empereur a été assassiné !

- Par ses plus loyaux Paladins de ce qu’on m’a dit, ajouta Vlad.

- Les rumeurs sont souvent fausses, mon ami.

- Exact… Mais tu ne m’as toujours pas dis ton nom !

- Tu ne me laisseras pas tant que je ne te l’ai pas donné, ricana l’inconnu, je m’appelle Drakhan.

- Attends deux secondes ! Drakhan ? J’ai déjà entendu ce nom quelque part… Ah oui ! Si tu es ici, c’est parce que…

- Détrompes-toi, mes frères et moi n’ayons aucun rapport avec l’assassinat de l’Empereur !

- Qui en-est l’auteur dans ce cas ? s’exclama Vlad.

- Je ne sais pas. »

 

Soudain, une lumière vint éclairer tout le couloir. Quatre hommes en armure d’acier avancèrent vers la cellule. Plus ils marchaient vers les prisonniers, plus leur visage était éclairé. Les yeux d’un vert jade de ce qui semblait être Drakhan accentuaient la nuance blond platine de sa tignasse. Seul un pantalon maculé de boue et réduit en lambeaux le ceignait. Torse-nu, il révélait des traces de brûlures sur ses poignets ainsi qu’une cicatrice dans son dos. Contrairement à l’imposante sculpture de Vlad, il montrait une allure fine mais musclée. De cours cheveux de jais poussaient sur la tête de Vlad. Ce dernier, imberbe, était habillé de la même façon que Drakhan. Ses sourcils étaient naturellement froncés, quant à son expression, elle était vide. Il murmura voyant les bourreaux avancer :

 

« C’est l’heure…

- Quel est ton but dans la vie, Vlad ?

- Mon but ? Euh, ce n’est pas le moment pour se faire la causette !

- Répond juste.

- Je rêve de retrouver ma femme et mon fils s’ils sont encore en vie, répondit Vlad.

- C’est un noble choix. Prends ma main, demanda Drakhan qui lui tendait la main.

- Je… J’aime ma femme !

- Ce n’est pas de l’affection que je te donne ! Saisis ma main abruti ! »

 

Vlad rétorqua à l’ordre de Drakhan. Enervé à cause de l’insulte, il en profita pour lui écraser la main. Un puissant halo lumineux illumina la prison, aveuglant même les bourreaux. Une fois estompé, les deux prisonniers avaient atterri dans une forêt pas très loin du donjon. Drakhan hurla sur l’autre fugitif :

 

« Idiot ! Si tu ne m’avais pas écrasé la main, on se serait téléporté plus loin ! Là, on est à même pas une heure de la prison ! Ils vont nous rattraper à coup sûr si on ne part pas maintenant !

- C’est toi l’idiot ! Pourquoi tu n’avais pas fais ça avant ?

- Peut-être pour que je puisse économiser de l’énergie et aller encore plus loin ? Je t’ai sauvé la vie mais tu ne m’as pas l’air d’être reconnaissant.

- Reconnaissant ? Je t’ai rien demandé, s’esclaffa Vlad.

- Tu me faisais de la peine avec ta famille, ricana Drakhan.

- Le tocsin sonne ! On parlera plus tard ! Faut partir le plus loin possible et trouver des vêtements.

 

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