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Prince de l'Apocalypse.


Chimcha
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Chapitre I : Révélation.

 

Uther Pendragon, roi légendaire de Camelot, laissa son royaume dans l'anarchie peu après son décès.  N'ayant aucun héritier légitime,  il confia à son plus proche conseiller la tâche de trouver le futur dirigeant. Seul celui qui délivrera l'épée de son rocher sera sacré roi. Des centaines tentèrent,  des centaines échouèrent...

 

Pour combler cette absence, un tournoi fut organisé dans le royaume afin de désigner un champion.. De puissants guerriers assistaient chaque année au concours. Seul le vainqueur obtint la quête périlleuse : le Saint-Grall. En quinze années, nul n'en revint.

 

Sous ce soleil scintillant, l'épreuve débuta. Dans ses appartements, l’un des deux concurrents se faisait vêtir de son armure rouillée par son écuyer. Le vieillard nommé Arnolphe était un grand barbu  semblable à un géant. Il portait un tabard, rouge de fond, représentant une gueule ouverte d’un loup noir.

 

Il cria sur son serviteur :

 

« Plus vite gringalet. J’ai un combat à remporter, je ne dois pas faire patienter la plèbe.

- C’est fait monseigneur, répondit le jeune-homme. »

 

Adolescent paressant minuscule face à son maitre sous son mètre quatre-vingts, il garda toutefois la tête haute en gage de fierté. Derrière son pourpoint beige se trouvait un bliaut blanc, maculé de tâches noires, accompagné d’un haut de chausse rouge. Sa peau

était aussi salie de brûlures révélant peut-être son appartenance à la profession de forgeron. Ses cheveux blonds mal soignés étaient coiffés sur la gauche.

 

Son maitre regardait autour de lui, semblant chercher quelque chose. Il hurla :

 

« Petit ! Où est mon arme ?

- J-Je m’en vais de ce pas la quérir, maitre ! »

 

Il s’empressa de sortir sous ce ciel magnifique dépourvu de nuées, ce qui était bon signe selon les druides. Se dissimulant à travers la foule enragée d’impatience, il arriva dans la forge. Malheureusement pour lui, l'objet qu’il cherchait n’était pas là. Le jeune-homme courrait et posait son regard partout. Ses recherches le menèrent à un rocher où il y avait une épée plantée. Il s’y approcha et entendit une voix qui lui murmurait :

 

« Délivres-moi… »

 

Terrifié, il regarda autour de lui, mais il n’y avait personne. Il s’approcha donc et retira l’épée d’une traite. Le blond était ébloui par la beauté de l’arme. Complètement absorbé, il fut interrompu par la voix de son maitre qui lui hurlait dessus, et ce, depuis sa tente ! L’écuyer s'empressa de regagner ses appartements en criant :

 

« J’arrive monseigneur ! »

 

Une fois sur place, il remit l’arme à son maitre. Ce dernier, une fois en poigne, sentit une sensation étrange le parcourir, si bien qu’il déborda d’énergie. C’est alors que tous ses doutes s’estompèrent et qu’à la même occasion, un sourire se dessina sur ses lèvres. Arnolphe demanda :

 

« Arthur, où as-tu trouvé cette épée ?

- Dans le quartier des commerçants, monseigneur.

- Serait-ce… Dit le chevalier, se faisant interrompre par le cor, pries pour ma victoire reprit-il en quittant sa tente. »

 

Le guerrier alla à la rencontre de son adversaire dans l’arène : une fosse creusée dans le sable. Son adversaire avait le visage camouflé par son heaume argenté ajusté à  sa cuirasse. Un vieil-homme à la longue barbe grisâtre paré d’une tunique blanche se leva de son siège pour annoncer le début :

 

« Salutations, enfants de Camelot ! Moi, Merlin, régent du royaume, ai l’honneur de vous accueillir pour la dernière épreuve. Cette journée sera embellie par la prestation d’un duel afin de décider qui sera le champion. Est-ce que ce sera Gareth, le chevalier argenté ? Ou plutôt le célèbre colosse Arnolphe ? Quoi qu’il en soit, nous aurons une élite ! Que les combats commencent ! »

 

Gareth assiégea Arnolphe de coups d'épée incessants. Le colosse rigolait de la facilité à parer ses attaques. Le chevalier argenté, insulté, fit un coup bas et entailla la cuisse de son ennemi qui lâcha :

 

« Tu m’as fais mal ! Je vais te tuer ! »

 

Fulminant, il fit reculer le chevalier d'argent. Celui-ci chuta en arrière sous un coup de pied,  laissant tomber son arme par la même occasion. Le mastodonte vit une ouverture et tenta d'en finir avec son adversaire gueulant désespérément son abandon. Cependant, quelque chose d'invisible stoppa l'épée devant les yeux du perdant qui s’évanouit. Les acclamations des demoiselles se muèrent en hurlements pour leur idole. Arnolphe qui voyait son incapacité s'enragea contre la foule.

 

« Silence, femmes ! Obéis épée, ajouta-t-il en essayant de tuer Gareth.

- Cesse de tourmenter la lame ! Tonna le druide qui se leva de son siège.

- Quoi ? »

 

Ses coups cessèrent soudainement, il balbutia en appelant à l’aide. Son corps se pétrifia, commençant par sa poigne.

 

« Merlin ! Sauvez-moi donc, je vous en supplie ! »

 

Mais il était trop tard, son corps entier était devenu pierre. La main qui tenait l’épée se décomposa la laissant chuter sur le sable. Arthur rentra dans l’arène en appelant son maitre, Merlin annonça la fin du duel :

 

« Et bien… Il n’y a aucun champion, Gareth ayant abandonné et Arnolphe ayant succombé sous le maléfice. »

 

La foule râlante fut évacuée par les chevaliers en dehors de l'arène.  Merlin vint à l’écuyer qui pleurait sur la statue de son maitre. Il posa sa main sur son épaule en disant :

 

« C’est fini, mon garçon, ne pleure pas.

- Ne pas pleurer ? Comment ne pas pleurer dans cette situation monseigneur ?

- Chaque jour,  des gens meu…

- Je n’ai jamais été aussi heureux et libre de toute ma vie, révéla l’écuyer, le sourire aux lèvres.

- Ton maitre est mort, et tu pleures de joie ? Quel étrange garçon.

- Assurément monseigneur, il me frappait et m’insultait chaque jour. Ce monstre ne me considérait non pas comme son écuyer mais comme son esclave.

- Je comprends ton sentiment, mais parfois, il faut savoir pardonner. Quel est ton nom ?

- Arthur, monseigneur.

- Que veux-tu devenir plus tard, Arthur ? Forgeron, couturier ?

- Rien de tout cela, monseigneur !

- Et donc ?

- Je rêve de devenir chevalier !

- Juste profession, mais dangereuse.

- Rien ne fera fléchir, affirma le jeune-homme.

- J'admire ta détermination, mais je ne suis pas là pour parler de choses futiles mon garçon.

- Enflure. .. Marmonna l'écuyer.

- J'ai entendu ! Tu as de la chance que je sois d'humeur joviale ce matin. Je t'épargnerai d'une sanction si tu me disais qui a délivrer l'arme.

- C'est moi qui l'ai prise de la grosse pierre ! J'avais entendu une voix sinistre me demandant de la délivrer. Et comme je n'avais pas trouvé l'épée de mon maitre, c'était soit ça soit ma mort...

- Sais-tu ce qu'on raconte à propos de cet objet ?

- Non, monseigneur. Je ne suis qu'un écuyer, aucune culture ne m'a été transmise par mon maître, admit le prénommé Arthur.

- On raconte que celle-ci fut baignée dans le sang des dieux et forgée avec le métal le plus résistant au monde divin, la rendant invincible. Elle avait été donnée au roi Uther Pendragon pour vaincre les menaces extérieures au mur, ce dernier m'avait par la suite demander quelque chose. Si il mourrait sans ne laisser aucun héritier, je devrai enchanter l'arme de sorte que seul l'héritier légitime puisse la délivrer. Seul le juste peut l'utiliser à bon escient. Arnolphe fut rejeté par l'artefact car il tentait de le salir de sang.

- Vous voulez dire que... Soupira Arthur, d'un air mystérieux.

- Oui, Arthur. Si ce que tu dis est vrai, tu es le futur roi de Camelot, dit l'ancien en regardant sérieusement le jeune-homme dans le blanc des yeux.

- J'avais pensé que vous parliez d'Arnolphe... Sourit-il, en se grattant l'arrière-crâne. Attendez ! Moi ? Je ne suis qu'un apprenti sir !

- Et tu apprendras pour finir la quête de ton père.

- Quelle quête ?

- Il est trop tôt pour que je t'en parle. Tu dois d'abord réunir les douze bannières sous ton joug. Si tu n'es pas assez fort, les clans te refouleront.

- Donc vous êtes en train de me dire que je suis le prince du royaume et que cette épée est à moi ?

- C'est à peu près ça,  mais je te mets en garde. Excalibur n'est pas à portée de tout le monde. Seul un gage d'un des douze codes du paladin peut la soumettre.

- Je ne comprend rien...

- Comme tu l'as précédemment dis, tu n'es qu'un apprenti. Je vais tout t'enseigner en commençant par l'art de manier l'épée, en finissant au maniement de sa magie. Et le petit plus est que ça sera une épreuve de survie dans une forêt habitée de monstres et d'animaux sauvages, s'esclaffa le vieillard d'un rire démoniaque.

- Avec des démons ? J'ai rien demandé moi, déglutit le prince qui se faisait absorber par un trou noir.

 

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Chapitre II : Commencement.

 

Les loups chantaient l’apogée de l’astre lunaire. La forêt avait été grièvement affligée par l’hiver, la rendant presque infranchissable. Réputée pour sa dangerosité, aussi bien pour sa faune que sa flore, peu la parcourait. Le vent étranglait les arbres entre ses airs glaciaux  et le jetait dans tous les sens, tous dépourvus de feuilles. Des nuées s’installèrent au-dessus de la futaie, empêchant toute clarté d’y accéder. Seule celle de la majestueuse lune guidait les voyageurs, pour la plupart souffrant de démence. Arthur traversait la neige aux côtés du vieillard.

 

Le garçon avait évolué en homme. Il avait attrapé de la confiance lors de son entrainement. Du pelage s’était incrusté tout autour de ses lèvres et sur son menton. Il poussa sa tignasse, longue de plusieurs mois, pour qu’il puisse voir devant lui. C’était un fait, la chenille s’était transformée en papillon. Ses habits ne pouvaient être que plus sales et voisinaient le noir. Il s’adressa fièrement aux côtés du vieil-homme, qui n’avait pas changé :

 

« Suis-je prêt dorénavant ?

- C’est à toi de me le dire. Tu as imposé ton joug aux monstres que garde cette forêt, ce n’est pas à la portée de guerrier ordinaire. Oui, je pense que tu es prêt. Agenouilles-toi, fit le druide en cessant la marche. Un sourire se dressa sur les lèvres d’Arthur qui exécuta son ordre, Excalibur en main. Arthur Pendragon, fils d’Uther Pendragon, jurez-vous loyauté de servir Camelot, et ce jusqu’à la mort ?

- Je prête fidélité.

- Jurez-vous de prêter fidélité au code vertueux ?

- De quoi, lâcha impunément l’adoubé. Merlin le frappa d’un coup de bâton au crâne. La victime se retint d’exploser de rage et resta à genoux, gardant le poing ferme, larme coulante sur sa joue gauche.

- Jurez-vous de faire preuve de sagesse, de force, de mesure, de vaillance, d’humilité, de défense, de foi, de franchise, de justice, de prouesse, d’honneur et de bonté ?

- Ca en fait des… Je veux dire : je prête fidélité.

- J’hésite vraiment à l’adouber, c’est un véritable bouffon et dire que ce sera lui mon roi… Arthur le regardait, semblant attendre quelque chose. Merlin se décida, sortit une épée qu’il avait caché sous sa cape et la posa sur l’épaule du jeune-homme. Par le pouvoir qui m’est conféré, je te nomme chevalier de Camelot afin de servir ce que tu penses juste, et de venir en aide aux nécessiteux.

- Enfin libre, dit le chevalier en sursautant de joie.

- Ne te hâtes pas dans ta jovialité, tu as une quête, souviens-toi.

- Vous aimez être impitoyable à ce que je vois.

- Tes habits s’usent. Tu empestes le crapaud, je vais les remplacer. »

 

D’un claquement de doigts, Arthur se vit étoffé de nouveaux vêtements. Une cotte blanche accommodait son plastron, celui-ci, serré par une ceinture de cuir noir. Un pantalon, fabriqué avec de la laine aussi blanche que la neige, accompagnait une paire de bottes en cuir qui creusaient le sol. Sa cape argentée éblouissait l’obscurité dans laquelle il vivait, un chaperon se posa sur sa chevelure redevenue courte. Arthur restait bouche-bée, une envie de pleurer l’envahit.

 

« Pourquoi pleures-tu, questionna le vieil-homme.

- Ces vêtements… C’est la première fois qu’on m’offre de nouveaux vêtements !

- Tu les mérites, sourit-il, saches que tu ne seras pas seul pour ce voyage.

- Qui va m’accompagner, demanda le chevalier en séchant ses larmes sur son poignet.

- Vois par toi-même, dit le druide en invoquant un trou noir. »

 

Un jeune-homme, d’une vingtaine d’années tout au plus, sortit du trou noir. Il ne semblait pas surpris.

Contrairement à Arthur, qui était vêtu de blanc, lui était habillé de noir. Ses cheveux bouclés et ténébreux coulaient sur ses oreilles jusqu’à son cou. Il n’émettait aucune expression, son regard était aussi vide que le ciel. Ses yeux reflétaient un violet fluo semblable à de la sugilite. Une cicatrice verticale bloquait l’ouverture de son œil gauche. Une armure de plaque en jais ceignait sa musculature imposante mais toutefois voilée par son tabard blanc orné d’une croix pattée rouge.

 

«  Je te présente ton nouveau compagnon : Lancelot.

- Salut ! Moi c’est Arthur, enchanté ! Sourit-il en proposant une poignée de main auquel le nouvel arrivant ne répondit pas.

- Il n’est pas très bavard, expliqua le vieillard, je l’ai trouvé quand il était grièvement blessé près d’un lac.

- Génial, j’ai un mort-vivant en guise de partenaire…

- Lancelot sera là pour te protéger, mais aussi pour te surveiller. S’il voit que tu utilises l’épée à de fins personnels, il t’éliminera à la seconde.

- J’aimerai voir ça.

- Je t’écraserai, dit fermement l’arriviste.

- Tu veux me tuer. Viens le faire, chien ! Provoqua le chevalier blond. »

 

Une explosion de fumée éclata entre les deux combattants. Leurs armes s’étaient entrechoquées à une telle vitesse que la neige qui était à proximité avait fondue. Toutefois, ils ne pouvaient retirer leur arme, celle-ci bloquée par le bâton du druide qui cria :

 

« Cela fait exactement cinq minutes que vous vous connaissez et vous vous entretuez ?!

- Vous m’avez dis de faire preuve de courage !

- Et à moi, vous m’avez demandé de le surveiller afin qu’il ne puisse utiliser l’épée à des fins personnels !

- Toi, tu n’es intelligent que quand cela te chante ! Et toi, tu ne parles que quand tu veux ? Sacrilèges, qu’est-ce qui ne va pas chez vous ?!

- Tout ce que je veux, c’est être libre ! Je n’ai jamais rien demandé, répondit Arthur.

- Le blondinet a raison, je n’ai jamais rien demandé. J’aurai préféré mourir de mes blessures que devoir repenser à…

- Silence, hurla le vieillard, vous avez une destinée à accomplir, c’est écrit !

- Vous m’avez dis ça pendant deux ans…

- Arthur ! Veux-tu voir ton peuple souffrir sous la domination de démons ?

- Bien-sûr que non ! Mais…

- Je me disais bien… Lancelot ! Veux-tu succomber en damné sans avoir expié tes péchés ?

- Non.

- Vous deux ! Votre destin ne s’accomplira que si vous vous serrez la main et joignez vos forces.

- Le destin, je n’y crois pas…

- Druide, si j’aide cet homme à devenir le roi, m’effacerez-vous mes souvenirs par la suite ?

- Effacer des souvenirs relève de la magie noire, mais je peux le faire.

- Pourquoi effacer tes souvenirs, demanda Arthur en fronçant ses sourcils, je veux dire : est-ce que je serai libre par la suite ?

- Je le jure, tu seras plus libre que quiconque si tu reformes le royaume en rassemblant les douze bannières.

- J’accepte alors, rétorqua le jeune blond en proposant une poignée au ténébreux.

- J’accepte aussi, fit Lancelot en serrant la main.

- Bien ! Lâcha le druide en retirant son épée, seulement pour être sûr : jurez de ne plus vous combattre à moins que vous n’enfreigniez le code.

- Je le jure, dirent les deux chevaliers.

- Par où commencer, il y a douze chevaliers les plus puissants à rassembler, ce n’est pas peu, admit le prince.

- En vérité, il n’en reste que dix. Je n’aurai pas du dire ça ! Le premier endroit sera un désert. Bonne chance, lâcha le druide en leur faisant signe avec un sourire mesquin. Un trou noir apparut sous les pieds et les absorba. »

 

 

Dans une chambre plongée dans le noir, un homme se balançait sur son siège en bois. On ne pouvait que voir ses yeux reptiliens, d’un rouge cramoisi comme le sang, qui s’incisèrent dans les ténèbres. Ses lèvres se levèrent puis s’ouvrirent, laissant place à une voix grave et cassée :

 

« Donc il est en route. Je vais devoir les réveiller plus tôt que prévu… » 

 

 

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Chapitre III : Opposition.

 

L’hiver avait raison des steppes enneigées. Celles-ci étaient surplombées par des pics volcaniques où siégeait la lave en fusion, balayée par les tempêtes de neiges incessantes. Un trou noir apparut, à l’intérieur de ce déferlement naturel, duquel sortirent Arthur et Lancelot.

 

« Ces voyages me feront toujours un mal de chien ! Dit le prince, en s’étirant le cou de gauche à droite, où sommes-nous ?

- Je n’en n’ai aucune idée, ça m’a l’air d’être un territoire sauvage.

- Donc on est censé trouver un chevalier ici ?

- Oui, répondit le chevalier noir.

- Dis-moi une chose s’il te plait : Pourquoi me suis-tu dans cette quête ?

- J’ai une dette à payer, et je ferai tout pour.

- Qu’as-tu donc fait ?

- Il y a des choses qu’on ne peut révéler, prince.

- Tu es ennuyeux ! Ne perdons pas de temps, en route. »

 

Après une longue marche dans le désert de givre et de feu, les deux chevaliers arrivèrent à une tanière. Ils s’arrêtèrent un instant devant, Lancelot dit à Arthur :

 

« Nous allons camper ici pour ce soir.

- Pourquoi ça ? Nous venons à peine d’arriver, s’écria le jeune blond.

- N’as-tu donc pas d’intelligence ? La tempête approche ! Et je pense que, comme moi, tu as vu ces créatures nous suivre.

- Nous pouvons les défaire ! Ce ne sont que des loups.

- Ne sous-estime jamais le pouvoir d’un loup ! Encore moins celui de worgs, hurla Lancelot.

- Tu veux te donner une impression de froideur, de quiétude, pourtant tu t’enrages aussi vite qu’un chien !

- Comment oses-tu ? Dit le chevalier noir dégainant son épée noire.

- Es-tu sûr de toi ? Il n’y aura pas Merlin pour te protéger cette fois ! »

 

Au moment où les deux chevaliers allaient se battre, un hurlement de loup résonna dans les steppes. Ils se regardèrent, rangèrent leurs armes, puis pénétrèrent dans la grotte.

 

«  C’est sombre !

- Plutôt humide.

- Faisons un feu avant qu’on ne puisse plus rien voir.

- De quel droit osez-vous entrer dans mon royaume ? Lâcha une voix masculine.

- Qui êtes-vous, demanda Arthur, prompt à se munir de son épée.

- VOUS entrez dans ma demeure, et c’est à moi de me présenter ?

- Nous cherchons refuge pour cette nuit, rétorqua le guerrier ténébreux. Voici Arthur Pendragon, Prince de Camelot. Quant à moi je suis…

- Je sais qui vous êtes, Lancelot. Après tout, nous avions le même maitre.

- Tu es… Gauvain !

- Le seul et l’unique ! Ricana le fameux « Gauvain » en s’avançant avec une boule de feu dans sa paume. »

 

Un homme de taille moyenne se tenait devant eux. Sa chevelure, brune et bouclée, descendait jusqu’à sa nuque. Sa barbe recouvrait tout son visage, ses yeux oranges flamboyaient telle une flamme. Il était seulement vêtu au bassin par un habit en piteux état, laissant vue à ses poils de jambes et sa musculature au torse.

 

« Comment connais-tu cet homme, Lancelot ?

- Comme je l’ai dis, nous avions le même maitre.

- Ton père était le plus puissant chevalier au monde, Arthur, dit Gauvain en souriant.

- Vous connaissiez mon père ?!

- Tu ne sais donc rien, s’esclaffa le brun, viens t’asseoir autour d’un feu, tu dois avoir froid. »

 

Quelques instants après,  ils étaient chacun assis sur un rocher, autour d’un feu de camp où ils dégustaient de la viande de sanglier. Gauvain reprit la discussion :

 

« Je me suis mal présenté : Je suis Gauvain, chevalier du soleil. Lancelot et moi étions amis autrefois, et comme il a bien dit, nous avions le même maitre. Malheureusement, il mourra, rongé par la peste ! A sa mort, j’ai déménagé ici pour tenir ma promesse.

- Quelle promesse, demanda Arthur.

- Celle de devenir plus fort afin de protéger son fils ! Autrement, toi, Arthur Pendragon, fils d’Uther Pendragon !

- Mon père était donc votre maitre à tous les deux !

- C’est exact, ajouta Lancelot.

- Cela fait bientôt dix ans que je survis ici, pour tout dire : on s’habitue assez vite au froid !

- Je te remercie pour ton vœu de protection, mais je suis devenu très fort ! Je peux me protéger moi-même, répliqua le prince.

- Je crains que ce ne soit pas assez. Ce monde est vaste et dangereux, mais ce qui se cache derrière ce monde est encore plus dangereux !

- Tu veux parler des menaces extérieures, questionna le chevalier noir.

- Oui. J’ai ressenti un déplacement de sa part, je pense donc qu’ils ont détecté les capacités magiques d’Arthur.

- Je ne comprends rien…

- Un groupe de renégats s’est récemment agité. Ils veulent s’emparer du livre de Merlin.

- Merlin, le vieillard ?

- C’est le mage le plus puissant au monde et aussi le maitre de ton père.

- Qu’est-ce que cela fait si le livre est dérobé ?

- Seul le druide le sait. Mais si par malheur, il arrive entre leur main, ce sera l’Apocalypse. Enfin ça me paraît évident.

- Si ils veulent le livre, alors ils chercheront sûrement à exterminer la menace la plus fulgurante à leurs yeux, expliqua le chevalier noir.

- C’est exact, chevalier de la lune.

- Quelle menace ?

- La menace n’est d’autre que toi ! Prince de Camelot ! Hurla la voix d’un vieillard.

- Qui êtes-vous, dirent les trois chevaliers en se levant, épée en main pour Arthur et Lancelot, dague pour Gauvain.

- Qui je suis ? Ca me paraît évident !

- Lancelot, c’est…

- Un renégat !

- Je suis le plus grand roi au monde ! Vous avez deviné !

- Le porteur de ténèbres, murmura le chevalier noir.

- Le péché de l’orgueil, ajouta le chevalier du soleil, ses yeux ardents écarquillés. »

 

Une entité s’approcha d’eux, il semblait être un homme mais avec une certaine particularité : Il avait des ailes noires dans son dos qui lui permettaient de léviter. Son armure faite d’or illuminait la grotte, elle allait à merveille avec sa chevelure blanche coiffée en arrière. Ses yeux rouges accentuaient sa bestialité, son agressivité mais aussi son estime pour soi-même. Sa peau pâle donnait l’impression de mort-vivant. Il fit apparaître, comme par magie, une lance dorée dans chacune de ses mains et cria :

 

« Comment osez-vous me regarder ?! Moi ! Agenouillez-vous devant le grand Lucifer ! »

 

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