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Fictions originales - Univers "Le Gardien"


Issho Fujitora
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Hello !

 

Après longue réflexion, j'ai décidé de partager ici également les fictions que je créé autour d'un univers que j'ai conçu. C'est un univers Fantasy avec énormément de personnages à développer. Chaque fiction me servira à détailler soit : un personnage, un peuple, un concept, un pays, un conflit.

Chaque événement à lieu soit pendant soit avant les évènements du roman que j'écrirais.

 

A titre informatif voici un résumé de ce que j'appelle mon futur roman.

 

A l'approche de ses 16 ans, Yoshimitsu Imakura, futur Gardien peine de plus en plus à garder le contrôle sur son démon. Son maître et professeur Mizuru, va tout faire pour s'assurer que la cérémonie ce passe au plus tôt. Alors qu'une ombre mystérieuse plane sur le village de Shuei et qu'un mal risque d'être libéré, Yoshimitsu va se retrouver confronté à des épreuves pour lesquelles il n'est pas prêt. Le destin de son peuple réside maintenant entre ses mains inexpérimenté.

 

Je précise par ailleurs que chaque fiction a vocation à être plus longue et s'améliorer par rapport à la précédente ! Je vais commencer par la première. Cette dernière est basée sur le personnage de Duncan de Jade, personnage principal secondaire plutôt important de mon univers (il se rapproche plus d'un principal que d'un secondaire).

 

Citation

Le vent de Celestia soufflait dans les cheveux bruns ondulés du jeune Duncan. Assis comme à son habitude sur le rebord d'un des nombreux balcons du Palais doré il aimait admirer la vue qu'il pouvait y avoir. Aujourd'hui était un grand jour pour lui cependant, pour la première fois il allait sortir de ce Palais. Le plus jeune des trois fils d'Aurel de Jade avait attendu ce moment avec impatience. L'excitation et le bonheur le parcourait alors qu'il était bientôt l'heure pour lui de retrouver son père, le Roi de Celestia à la salle du trône. Ensemble, il descendrait vers les strates inférieures afin de présenter au jeune garçon tout ce qu'il y avait à découvrir sur la vie en dehors du Palais. Pour l'occasion il avait dû se faire le plus présentable possible. Deux servants étaient montés pour habiller l'enfant âgé alors de huit ans. Il avait beau ne pas être légitime au trône, n'étant pas l'enfant de la Reine, il n'en restait pas moins un membre de la famille royale. Aurel avait donc donné des instructions précises sur la tenue à portée, il avait par ailleurs précisé que sa première sortie serait suivi d'une cérémonie à son honneur.

 

Duncan descendit de son rebord, retournant sa dans chambre pour y retrouver les servants qui l'appelaient. Se déshabillant intégralement afin de pouvoir porter la tenue qu'ils auront cousue pour lui. Il avait un corps naturellement frêle mais était assez grand pour son âge. Le nez légèrement retroussé, les yeux verts de son père, des sourcils un peu épais il avait quelques ressemblances avec ce dernier. Ses cheveux noirs et ondulés lui venaient de sa mère mais il les préférait à la couleur blonde de ses frères et sa sœur.

 

Les deux servants approchèrent pour commencer à l'habiller. Commençant par des chaussettes blanches sans le moindre motif, un slip confortable pour le garçon ils sortirent ensuite la fameuse tenue attendue. Un bas en lin argenté assez fin et ample. D'ordinaire Duncan portait des vêtements peu raffinés, il était surpris d'avoir le droit à un tel traitement aujourd'hui. Pour le haut, une étoffe dorée couvrant ses épaules et ses bras fut placée sur lui, laissant son torse et son dos totalement nu. Puis, pour recouvrir un t-shirt couleur argent fut placé par-dessus l'étoffe. Avec sa tenue il avait impression d'être au même niveau que les héritiers royaux quand bien même il savait qu'il n'en était rien. Il ne restait que sa coiffure à gérer. Les servants vinrent ajuster sa chevelure, retirant le bandeau qui servait à l'attacher en couette. Ils n'avaient pas énormément de travail à effectuer, l'important étant qu'il porte la tenue demandée.

 

Une fois habillé il sorti de sa chambre, il était l'heure pour lui de rejoindre la salle du trône. Sortant dans le couloir de la tour supérieure il descendit le long de l'escalier en colimaçon pour atteindre les étages inférieurs. Il était assez rare de croiser du monde à l'étage ou était situé sa chambre, Duncan étant un peu isolé du reste de la famille. Chaque marche qu'il descendait le rapprochait un peu plus de cette aventure. Ses deux frères, Kerwan et Finn, se chamaillaient et chahutaient sur le dernier palier avant le rez-de-chaussée. Il n'avait pas le temps de s'intéresser aux deux jumeaux blonds. De toute manière il n'avait jamais réussi à s'entendre avec l'un ou l'autre. Ses deux grands-frères de onze ans n'étaient pas réellement tendre avec lui. S'amusant à tout faire pour le blesser autant moralement que mentalement. Il ne leur accorda donc pas le moindre regard tandis qu'il passait enfin au dernier couloir. Il reprit son chemin, croisant au passage la chambre de sa jeune sœur la princesse Kiera. Elle avait deux ans de moins que lui, des cheveux blonds ondulés comme sa mère et les yeux verts significatifs à cette famille. Elle était accompagnée de la Reine Amber qui semblait occupée à brosser les cheveux de sa fille adorée. Tandis que la jeune héritière saluait Duncan avec un grand sourire la souveraine ne daigna pas accorder le moindre regard au bâtard. Elle refusait naturellement de le reconnaître comme sa chaire et son sang et ne lui accordait donc pas la moindre attention.

 

Duncan fini par arriver dans la salle du trône ou l'attendait le Roi. Aurel de Jade était assis sur son trône d'or, portant comme à son habitude son armure dorée aux innombrables reliefs. L'air strict et un peu bourru, il avait un menton particulièrement arrondi. Ses yeux verts et ses sourcils froncés comme ceux de Duncan lui donnait le même air agacé que son fils. Il avait le même nez retroussé mais ses cheveux blonds cendrés assez courts rappelaient que le jeune garçon n'avait pas adopté certains gènes. Le monarque avait une carrure des plus imposantes et était définitivement des plus charismatiques autant dans sa posture que dans son comportement. Il se releva, rejoignant son fils qui l'attendait au-devant. Le jeune brun savait qu'il n'était pas autorisé à monter les marches du trône, il devait tenir son rang.

 

Ils avancèrent tous deux vers la sortie du château, Aurel poussant les portes de ses gants dorés tandis que deux Gardes les suivaient de près. Duncan avait beau avoir observé la cour des centaines de fois, il était encore plus impressionnant de faire ce chemin que parcouraient les visiteurs. Descendre les marches du château pour atteindre le sentier pavé de marbre. De part et d'autre du sentier, de l'herbe et des fleurs de toutes les couleurs étaient placées en parfaite harmonie et symétrie. Il avançait sur cette allée, passant au niveau de l'embranchement ou attendait les gardes et les intendants. A gauche, le chemin menait au manoir des serviteurs et à droite il menait au baraquement des gardes. N'étant pas des visiteurs et ne cherchant pas à entrer, nulle fouille ne serait effectuée sur Duncan ou son paternel. Le sentier rejoignait alors la cour circulaire ou la fontaine de Jade siégeait en son centre. L'eau de couleur verte magnifique digne des plus belles pierres précieuses, le Lys en or posé sur le dessus ou encore la pierre utilisée pour la fontaine. Tout impressionnait et brillait dans les yeux du jeune garçon. De part et d'autre de la cour, la symétrie était conservée entre les arbres et les fleurs plantés dans le jardin royal. Duncan n'avait qu'une seule pensée en observant tout cela de lui-même, c'était la perfection visuelle. Il en restait béat tandis que le monarque lui avançait sans regarder cette splendeur qui s'offrait à leurs yeux.

 

Ils arrivèrent finalement au portail d'or séparant la cour royale des habitations. Les Gardes l'ouvrirent alors pour qu'Aurel et Duncan puisse sortir. Il ne restait ouvert que lorsque les doléances étaient ouvertes. Dans ces cas-là les visiteurs étaient fouillés au portail puis une deuxième fois à l'embranchement avant d'être dirigé vers la file d'attente. Mais nulle doléance aujourd'hui, le Roi avait des projets et une cérémonie pour son jeune fils à mener.

 

Duncan continuait d'observer les alentours, il ne savait pas quand il aurait l'occasion de sortir à nouveau. Surtout en présence de son père ce qui ajoutait une certaine prestance. Les habitations auprès du Palais n'était que des manoirs habités par de riches personnes en bon terme avec Aurel de Jade. Il n'acceptait que de rare élus dans les strates supérieures ou jonchait son merveilleux château. Seuls dix manoirs y étaient installés et la cour pavée semblait continuer son chemin entre leur centre. Ils arrivèrent alors à l'escalier de marbre, dernière étape avant de rejoindre le village et la partie inférieure. L'escalier semblait presque aussi beau que ceux a l'intérieur du château. Pas la moindre trace, la moindre fissure. Toujours dans l'euphorie de sa sortie il compta chacune des cent quarante-six marches avant d'arriver au village rustique. Cet endroit n'avait pas d'identité propre, c'était un lieu sans nom. Les visiteurs le connaissaient juste comme la passerelle d'accès au Palais doré de la Dynastie de Jade. Rien de plus que cela. Pourtant la vie semblait accueillante en ces lieux. Les marchands, les maisonnettes et chaumières placées de part et d'autre. Le sol était pavé ici aussi mais nulle pierre précieuse. La symétrie aussi était absente en ces lieux. Mais surtout ce que Duncan nota le plus était l'odeur. Cette même odeur que le Roi semblait ne pas affectionner tandis il appliquait son mouchoir sur son visage ne dérangeait pas spécialement le jeune garçon. Il lui trouvait quelque chose de naturel et de chaleureux. Ils ne restèrent cependant que peu dans le village. Tournant tous deux dans le premier sentier sombre se dirigeant vers le cimetière.

 

Duncan ne comprenait pas pourquoi le Roi tenait à lui montrer cet endroit en particulier mais il savait que cela devait être important. Mais une fois à l'intérieur du cimetière, le brun fut étrangement surpris. Ici pas la moindre trace de tombes. Étaient posées sur le sol d'innombrables statues dorées. Éparpillées dans toute la place, seul deux d'entre elles semblaient trôner en son centre. La curiosité poussa le garçon à approcher, venir dévisager du regard ces créations dorées. Elles avaient toutes un visage tellement humain, des traits et des expressions si réalistes. Il se focalisa sur celle qui l'intriguait le plus. La statue du centre à droite avait des sourcils assez épais, un nez légèrement retroussé. L'horreur mais aussi le regret pouvait se lire sur le visage de ces deux statues. Elles semblaient dégager une certaine tristesse. Le Roi arriva finalement à ses côtés et prononça ses premiers mots devant son jeune fils.

 

« - J'ai toujours eu un grand pouvoir magique. Dès ma naissance mes parents ont su combien j'étais spécial. Le linge dans lequel j'avais été enveloppé avait pris une teinte dorée merveilleuse. Ils étaient naturellement fiers de moi, leur enfant était pourvu d'un incroyable don. Puis, j'ai commencé à grandir. Mon don aussi à grandit. Et ma famille a commencé à appeler cela une malédiction. Plus je vieillissais plus je devenais puissant. Si bien qu'à l'âge de huit ans, j'ai transformé un serviteur en or. Ce n'était pas volontaire bien sûr. Mais le mal était fait. Il n'existait nulle magie pour annuler ce que je venais de faire. Et rien de ce que tentait mes parents ne fonctionnaient. Ils ont donc choisi une autre option.

 

J'ai passé alors une bonne partie de ma vie enfermé dans la plus haute tour du Palais. De temps en temps ils venaient me rendre visite, me présenter une héritière noble à épouser. Mais aucune d'entre elle n'était prête à se risquer. Dès le premier rendez-vous elles étaient effrayées et prenaient la fuite. Je restais alors seul jusqu'à la prochaine présentation. Les héritières de riches familles ne couraient pas particulièrement les rues. Ils en sont même venus à accepter des personnes d'autres pays puis des personnes du peuple. Le but était de s'assurer que la Dynastie perdure.

 

Dans ma profonde solitude je me morfondais beaucoup. Tout comme toi, j'ai passé beaucoup de temps sur ce balcon à observer les allés et venus. De temps en temps j'avais le droit de rester sur ce balcon. Le reste du temps j'étais enfermé dans la moindre possibilité de sortir. Puis un jour est venue Amber. Elle était belle, pas noble mais tellement magnifique. J'en suis tombé amoureux aussitôt et elle aussi. Ce fut grâce à elle que j'appris à contrôler mon don pour qu'il ne soit plus une malédiction. Elle revenait chaque jour me voir et à chaque fois je tombais un peu plus sous son charme. Quelque part, je pourrais dire que l'amour m'a sauvé. J'ai fini par sortir alors que j'avais seize ans. Huit longues années enfermé dans cette tour et mes parents ne trouvèrent rien d'autre à me dire que « c'était pour ton bien ». Je me suis marié à Amber la même année puis, un soir, je suis venu voir le Roi et la Reine avec ma princesse. Je les ais confrontés sur leur décision. Et en châtiment je leur ai offert l'éternité. En premier lieu, je les avais placés dans cette pièce de solitude ou j'avais grandi.

 

Enfermés à leur tour sans voir la moindre lumière du jour. Puis, j'ai crée cet endroit après ma montée au pouvoir. Ils furent les premiers pensionnaires. Ils servaient à me rappeler que je ne devais pas garder le passé comme s'il s'agissait d'un boulet à la cheville. J'ai mis du temps à créer une légitimité avec le peuple. Les tentatives de renversement ont été nombreux. Mais à chaque fois, ce lieu accueillait un nouveau visiteur. Et aujourd'hui, plus personne ne tente de me renverser. Cette place leur rappelle qui dirige et pourquoi. »

 

Le regard haineux dans les yeux du roi plus les révélations qu'il venait d'entendre avait pousser Duncan à vomir. Toutes ces statues n'étaient en fait que des personnes transformées en or, certainement tuées dans le processus. Pourquoi avait-il montré ça au jeune garçon encore fragile ? Quel père sain d'esprit infligerait ça à son enfant ? Il n'en avait pas la moindre idée. Il ne comprenait pas comment son père pouvait agir de la sorte. Il était cependant l'heure de la cérémonie en son honneur et le roi insista pour qu'ils rentrent maintenant. Mais il était déjà trop tard pour Duncan. La vision d'horreur de ces statues, leur visage déformé par la douleur ou les supplications ne quittaient plus son esprit.

 

Sur le chemin retour, il avait perdu toute joie lié a cette sortie et maintenant il en venait à avoir peur de son père et surtout appréhender ce qui allait suivre. Quelle était cette cérémonie que le Roi tenait tant à effectuer pour son fils bâtard ? Le jeune brun tremblait de toute part au moment où il posa les pieds dans le château à nouveau. L'ensemble de la Garde, les intendants, ses frères, sa sœur et même la Reine étaient présents. Aurel avança vers son trône tandis que les deux soldats derrière lui vinrent saisir Duncan par chaque bras. Le monarque s'asseyait et le garçon était placé au centre de la pièce à genoux. Une sorte de prêtre avança avec un couteau posé sur un coussin et tourna la tête vers le souverain.

 

« - Que la cérémonie commence. »

 

Le prêtre se saisi du couteau, approchant de Duncan qui tremblait de peur et en même temps tentait de rester courageux. Le couteau vint se placer sous son haut argenté et venir le déchirer, libérant ainsi le torse et le dos du brun. L'enfant fut alors retourné dos au trône, ne voyant pas le bourreau arriver avec son sceau chauffé à vif. Les deux gardes maintinrent les bras du garçon écarté alors que l'homme derrière lui s'apprêtait à le marquer au fer rouge. Posant finalement le sceau du Lys barré sur la peau nue du jeune garçon, lui arrachant un cri de douleur. Ses larmes se mirent à couleur sur son visage tandis que le reste de la salle endurait sans broncher. Le bourreau retira finalement son bout de métal montrant au Roi et à la Reine que la marque était bien posée et visible. Aurel de Jade repris alors la parole.

 

« - Cette marque, mon fils, je t'en fais don. Elle sera ton identité et te rappellera ta place dans cette famille. Jamais tu ne seras un héritier, jamais tu ne seras un prétendant au trône. Tu nous seras toujours voué corps et âme mais jamais en notre nom. Tu resteras dans l'anonymat le plus total et seras interdit de porter les armoiries de notre Dynastie. Tu ne devras jamais apporter la honte à cette famille en donnant ton nom. Tu n'es que Duncan. Un enfant illégitime que notre Reine bien aimée à daignée accepter à condition de cette cérémonie le jour de tes huit ans. Si tu devais désobéir à la moindre de ces règles alors toi aussi, tu iras rejoindre cet endroit que nous avons visité ensemble. »

 

Il ne pouvait être plus clair. Toute cette mascarade était des plus humiliantes. Il avait juste voulu rappeler à Duncan une fois pour toute quelle serait sa place. Le garçon ne pouvait lui répondre. Il luttait déjà contre la douleur et la colère intérieure. Baissant les yeux vers son ombre, observant son visage faire un étrange sourire vengeur tandis que le sien restait parfaitement impassible. Le roi venait alors de donner naissance sans le savoir au même désir de vengeance qu'il avait lui-même connu dans sa jeunesse. Et Duncan allait tout faire pour la cultiver et un jour, se venger.

 

Modifié par Issho Fujitora
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Deuxième fiction que j'ai écris. Cette fois je fais la découverte d'une des régions inconnue. Je fais un hommage à un archéologue bien connu de fiction, je pense que vous saurez trouver lequel :)

A notez que le fameux archéologue apparait sur une courte durée dans l'histoire principale.

 

Citation

Journal d'Henry Jones – Note 1

 

« Aujourd'hui, j'ai fait une découverte des plus essentielles. En faisant des mesures et en procédant à une exploration aquatique de ce qui séparait Ashlor de Mekuros, j'ai compris que les courants étaient variables. Visiblement quelque chose provoque des courants inconstants propulsant les bateaux d'un côté ou de l'autre d'Ashlor. Selon ces découvertes, jamais personne n'aurait actuellement effectué le chemin reliant les deux pays en ligne droite. Si ces relevés sont justes, alors ils indiquent très certainement qu'une île est présente au milieu de l'axe. Sa forme ainsi que son accès doivent provoquer ses changements de courants peu fréquents.

Il est fort probable que ce lieu encore inconnu jusqu'alors soit aussi difficile à atteindre que Necromantics. Il y a surement des massifs rocheux et divers récifs créant ses aspérités étonnantes. D'après Margaret, une telle découverte pourrait entrer dans l'histoire de façon spectaculaire et je l'approuve totalement. Ma chère femme a du flair lorsqu'il s'agit de nos travaux archéologiques communs.

Je vais suivre son intuition et monter une expédition pour chercher à rejoindre l'île. Il nous sera certainement difficile de l'atteindre dans des conditions normales. Nul doute qu'il va nous falloir un navigateur hors pair. De plus, nous aurons peut-être besoin des frégates Garuda, ces navires capables de voler et ainsi d'ignorer les mouvements des vagues. Si le problème vient des courants aériens, il sera toujours temps de chercher une autre solution. Je suis persuadé que nous allons aux devants d'éléments essentiels pour notre monde.

Je vais prendre contact avec deux amis chasseurs. Ils m'accompagneront pour cette mission, Margaret prendra certainement aussi part à cette expédition. Par contre, il est hors de question que je demande à Harry, mon fils, de venir. Il est encore jeune, il n'a que 19 ans et je ne pense pas que ce soit une bonne idée au vue de l'inconnue lié à cette mission. Je vais sur mes 44 ans et même si mon enfant suit mes pas pour devenir lui aussi un archéologue, il est important qu'il commence par des missions simples. »

 

Journal d'Henry Jones – Note 2

 

« Mon équipe est enfin prête à partir. Mon épouse m'a offert le privilège de faire cette expédition pour nos 22 ans de relation. Elle semble aussi excitée que moi à l'idée de faire cette découverte. J'espère sincèrement que nous pourrons en avoir pour nos attentes. Il y a assez peu de chances que nous soyons déçus mais après tout, seul l'avenir nous le dirait.

J'ai réussi à convaincre Anastasia Romanov, une Badniak expérimentée de prendre part à notre expédition. Elle a beau avoir 55 ans elle a encore énormément d'énergie à revendre. Son pouvoir magique et les talents de son peuple nous seront d'une grande utilité dans ces terres inconnues.

J'ai également pu obtenir les talents d'un navigateur hors-pair. Il est également chasseurs de bête et quelqu'un de confiance. Damian, 43 ans, est un Garuda. Il pourra m'avoir un prix s'il s'avère qu'on a effectivement besoin d'une galère de son peuple. Il se chargera de nous mener à bon port et nous accompagnera également sur place pour sécuriser les lieux.

L'expédition de cette fois se fera en nombre limité, je ne tiens pas à engager trop de personnel tant que nous n'aurons pas réussi à atteindre l'île. Cette découverte me rendra surement riche si elle est avérée mais pour le moment je ne cours pas assez sur l'or pour payer à rallonge des mercenaires. De plus, effectuer cette mission en petit comité limitera les risques de fuites d'informations. Je ne tiens pas à ce que ce cher Donovan Bellock vienne voler les lauriers de mes travaux encore une fois. Nous partirons donc à quatre d'ici deux semaines. Le temps de préparer le navire, les vivres ainsi que le matériel nécessaire au voyage. Damian m'a par ailleurs assuré qu'il s'occuperait et prendrait en charge la totalité de la main d'œuvre nécessaire pour manœuvrer le navire. Il est néanmoins plus intelligent de s'assurer d'avoir assez de ressources pour tous. »

 

Journal d'Henry Jones – Note 3

 

« Les expéditions avec un navire normal n'ont rien données. Nous avons beau prendre tous les courants possibles, aucun moyen d'atteindre l'île ou même de l'observer sans être repoussé. Nous avons failli être emportés par une violente tempête sur notre troisième essai. Quant au dernier en date, nous avons été attaqués par un Addanc. Heureusement que les deux chasseurs que j'ai engagés sont expérimentés, ils ont permis d'éviter le pire alors que l'on faisait face à une créature des plus dangereuses.

Toujours est-il que nous avons discuté avec Damian et Margaret. Nous sommes tous les trois tombés d'accord avec le fait qu'il fallait opter pour la frégate Garuda. Cela va me coûter bien plus cher que prévu mais cette découverte pourrait bien être celle de ma vie. Hors de question de m'arrêter à ces échecs. Dans un mois nous repartons avec une frégate et cette fois, nous arriverons à destination. J'ai hâte de pouvoir découvrir cette île et ce qu'elle cache. Nos échecs m'ont persuadé d'une chose, elle est réelle et je serais le premier à en découvrir les particularités. »

 

Journal d'Henry Jones – Note 4

 

« Cela fait maintenant plusieurs jours que nous naviguons à travers les courants aériens. Cette fois nous avons pu voir les nombreux massifs rocheux qui entourent l'île. Venir se frotter à cet endroit avec un navire ordinaire semble parfaitement impossible. Elle semble assez grande. Nous aurons de quoi explorer je pense. Quelque chose me semble étrange néanmoins, la façon dont elle semble coupée du monde me laisse penser qu'elle était beaucoup plus haute avant. Je suis presque certain que cette île à une zone sous-marine importante. J'espère pouvoir y trouver un accès souterrain. Je me languis que nous arrivions à trouver le bon courant pour y débarquer. Selon Damian il faudrait juste que la météo soit en notre faveur pour passer cette dernière étape. Ces derniers temps nous faisons face à de nombreuses tempêtes qui n'aident pas notre progression. Mais maintenant que j'ai vu cette île, je veux encore plus y accéder. »

 

Journal d'Henry Jones – Note 5

 

« Enfin ! Je pose pour la première fois le pied sur cette île. Nous avons mis du temps à comprendre que les vents venaient des massifs. Nous avons hélas dû en détruire quelques-uns… Je n'aime pas devoir abîmer une découverte mais ce lieu est clairement empli de magie. Nous n'aurions sûrement jamais pu poser le pied à terre sans avoir détruit ces massifs. De plus cet acte, bien que barbare et à l'encontre de toute la déontologie que je peine à faire appliquer, a dû altérer les courants marins. Il est possible qu'il soit désormais faisable d'arriver sur cette île avec un navire ordinaire. J'espère que ça n'aura pas trop d'impact négatif sur l'avenir.

Toujours est-il que nous avons pu débarquer. L'île est assez rocheuse et il y a comme de l'électricité dans l'air. Même moi qui ne suis qu'un simple Enhet ressent clairement la magie sur cette île. Ce lieu semble être un endroit tout indiqué pour les mages. Depuis qu'on est arrivé Anastasia affirme se sentir comme si elle avait 30 ans. Je ne sais pas si c'est la satisfaction d'être enfin arrivée ou si c'est une réelle sensation cependant. Nous allons établir un campement et nous commencerons l'exploration demain. Il est hors de question de partir de suite après un tel périple. Je pense pouvoir profiter d'une bonne nuit de sommeil…

La nuit s'avère difficile. J'en profite donc pour noter les premières observations. Il y a comme un micro climat dans cet endroit. Il fait relativement bon, il semble protégé de la pluie. Par contre je suis certain d'avoir vu des orages s'abattre en dépit du ciel bleu. Pour le moment rien n'indique que l'île serait actuellement habitée par un nouveau peuple. Personne n'a cherché à approcher notre camp. Par contre, à plusieurs reprises j'ai pu observer des félins nous regarder. Ils se cachent mais je peux sentir leurs yeux sur moi. Ils semblent dégager un puissant pouvoir magique. J'ai hâte d'être à demain et pouvoir les étudier de plus près. »

 

Journal d'Henry Jones – Note 6

 

« Nous avons fait notre première exploration. Je ne sais pas par quoi commencer tellement y a de choses à dire. Margaret et moi sommes aux anges. Cette île à un jour été habité ! D'après l'état des ruines ça fait visiblement beaucoup de siècles que ces lieux sont déserts. Leurs constructions nous paraissent surréalistes. Ils ont réussi à créer des édifices qui paraissent impossible pour nous aujourd'hui. De plus ils ont visiblement su dompter l'électricité qui se ressent sur l'île.

Nous avons trouvé de vieilles cartes de l'île. J'avais raison elle était bien plus haute avant. Pour une raison que nous ignorons encore cet endroit à couler et été détruit. Nul doute que personne n'ayant un jour vécu ici au pu survivre. Sur les cartes il est plusieurs fois fait mention d'un nom sur l'île. Visiblement ils nommaient la cité Néo-Albion.

Outre la découverte de la cité dont je consignerais les détails plus tard, j'ai enfin pu observer ces échanges créatures félines. Toutes grises elles ont une marque en forme de serpentin barré à deux reprises sur le front. Cette marque étrange n'est pas sans me rappeler le symbole de l'Académie Majutshushi. Il me paraît étonnant qu'il puisse s'agir d'une coïncidence. Mais comment les mages peuvent-ils posséder ce symbole et ignorer leur provenance ? Anastasia m'a confirmée qu'il s'agissait très exactement de la même marque en ayant acceptée de retirer une de ses deux boucles d'oreilles pour moi. Chaque mage était tenu d'arborer cette marque pour montrer qu'il appartenait à cette communauté. Une question de plus à répondre en tout cas. Par ailleurs, les félins ont visiblement été attirés par la magie qui se dégage de ma chère partenaire Badniak. Ils semblent se charger électriquement au contact de la magie. Selon Anastasia ils sont des réceptacles magiques. Ils emmagasinent la magie dans leur fourrure, créant cette électricité. Si elle a raison alors ils seraient les partenaires naturels des mages. Le lien semble se confirmer de plus en plus en tout cas.

Tous les animaux nous ayant approchés semble assez peu chargé en magie. Certains se tiennent à distance et leur fourrure me paraît plus hérissée. Il est possible que plus ils sont chargés magiquement moins ils sont sociables. Un autre fait étrange aujourd'hui, Anastasia a cru entendre une voix. Elle lui disait très clairement de partir. Nous ne savons pas encore ce que c'était mais hors de question de s'arrêter ici. »

 

Journal d'Henry Jones – Note 7

 

« Nous sommes retournés dans la cité de Néo-Albion, nous n'avons pas mal fouillé les différentes bâtisses. Toute la technologie utilisée ici dépasse les compétences actuelles de notre monde. Ils avaient visiblement des machines qui fonctionnaient à la vapeur, de nombreuses mécaniques basées sur des systèmes de rouages étaient en place dans la ville. L'eau semble apportée de la mer et traitée grâce à l'aide de l'un de ses assemblages. Un bâtiment surprenant avec un cadran et des aiguilles était également installé en plein milieu de la cité. Si j'en crois les aiguilles qui bougent au rythme du temps qui passe, il s'agirait d'un moyen novateur de contrôler l'heure. C'est un des rares édifices encore debout cependant. Il y a aussi un mécanisme qui permet de descendre dans les profondeurs de l'île. Nous n'avons pas encore trouvé comment actionner cette chose néanmoins.

J'ai aussi trouvé des ouvrages sur ceux qui vivaient ici. Il va falloir que je les étudie en détail, je n'ai parcouru que rapidement les pages d'un livre mais un mot est revenu plus souvent que les autres : Albins. Il s'agirait visiblement du nom qu'ils donnaient à leur peuple. Il s'agirait donc bien d'une nouvelle civilisation. Je vais lire tout ça à tête reposée ce soir. »

 

Journal d'Henry Jones – Note 8

 

« Après plusieurs jours en alternant exploration et lecture nous avons compris plusieurs choses. Tout d'abord le mécanisme descendant dans les profondeurs ne peut être activé que grâce à l'énergie fournie par ces étranges félins.

Ensuite, les Albins utilisaient ses animaux pour tous leurs besoins mais ne semblaient pas trop leur rendre de la meilleure des manières. Si j'en crois les informations requises, une source d'énergie bien plus imposante est prisonnière des entrailles de l'île. Ils l'auraient visiblement réduit à l'état d'esclave à énergie. Ils ont donné un nom à cette chose enfermée, le Capriarche. Il serait visiblement de la même espèce que les différents félins croisés mais bien plus vieux et puissant. Leur nom nous a aussi été révélé par ailleurs. Il s'agit de Caprien. Je ne l'ai trouvé dans aucun livre, c'est par le biais d'une autre découverte que nous avons appris cela.

Il semblerait que plus un Caprien vieilli et se charge en énergie, plus il possède de pouvoir mentaux. Anastasia a réussi à entrer en contact avec l'un d'eux et à apprendre le nom de leur espèce. Plus nous passons de temps ici, plus elle devient sensible à la magie. Margaret et moi aussi développons une certaine sensibilité. Je remarque que j'ai de plus en plus de facilité à déchiffrer les runes magiques et ainsi à déjouer les pièges posés par cette civilisation.

Selon leurs livres ils étaient en assez mauvais terme avec la plupart des autres peuples. Ils avaient des contacts réguliers avec l'extérieur et il est probable que ce soit à cette époque que les Mages aient crée leur emblème. Ils étaient certainement tout aussi attirés que les Albins par le pouvoir renfermé par ces animaux. Mais les habitants de la cité futuriste n'ont pas dû vouloir leur céder leur source d'énergie. Nous ne pourrons rester encore que huit jours maximum sur cette île avec nos ressources actuelles. Je dois m'efforcer de pouvoir apprendre la raison de leur disparition ainsi que comprendre mieux leur culture. Je me dois aussi de voir par moi-même ce Capriarche. Continue-t-il de fournir de l'énergie pour un peuple qui n'existe plus ? Ou s'agit-il simplement des résidus de magie lié au nombre de Caprien sur cette île ? Nous avons d'ailleurs trouvé une nouvelle carte plus complète. L'île de Velocitron existait à une époque où les pays étaient bien plus proches. C'était une île au milieu de tout et bien plus éloignée des terres qu'elle ne l'est aujourd'hui. Il me tarde de rentrer à Mekuros pour dévoiler nos découvertes. Il est important que je finisse les relevés les plus importants avant de partir. Je ne tiens pas à ce que la vague d'archéologue qui suivra mes pas trouve quelque chose que j'avais ignoré. »

 

Journal d'Henry Jones – Note 9

 

« Nous avons réussi à accéder aux souterrains. De nombreux ouvrages et constructions nous attendaient dans ces lieux. La partie intérieure de l'île est semblerait-il rempli de rouages faisant tourner la cité entière. Il semble cependant que ces rouages ne tournent plus qu'au ralenti. Certains mécanismes semblent cassés et l'ensemble ne tourne plus aussi bien qu'il le devrait. Nous n'avons trouvé aucune sépulture ou aucun endroit pour rendre hommage aux morts, ils n'étaient peut-être pas le genre de personne à valoriser ses morts.

Les ouvrages que j'ai trouvés m'ont appris qu'il y avait beaucoup de conflits internes au sein de ce peuple. Ils étaient des bâtisseurs, l'ensemble de leur talent est lié à la création. Il est mentionné à plusieurs reprises que leurs pouvoirs les ont dépassés et ont induit cette guerre interne. Je pourrais supposer que la magie qu'ils utilisaient était particulièrement puissante et variée. Ils sous-entendent que leur pouvoir était la création, faut-il le prendre au sens littéral du terme ? Je pense que je laisserais les historiens s'amuser à déterminer le vrai du faux. Je ne trouve pas énormément d'indice concernant la nature exacte de leur pouvoir. La seule certitude indiquée étant qu'ils sont entrés en guerre à cause de ça et je pense ne pas avoir tort en pensant qu'ils se sont entre-tués dans cette guerre.

Nous sommes également descendus plus bas à la recherche de la fameuse source d'énergie mentionnée par les écrits. Nous avons trouvé une grotte souterraine ou l'électricité était abondante. Trop dangereux de chercher à entrer. De plus, une voix s'est fait entendre à nous tous. Même moi et Margaret l'avons entendue. A nouveau, cette voix nous disait de rebrousser chemin et de ne pas chercher à revenir sur cette île. Je ne sais pas pourquoi deux simples Enhet ont pu l'entendre. Damian aussi et lui aussi n'est pas un mage. Certains mystères restent encore à résoudre mais nous devons déjà repartir. Le voyage retour se fera demain. J'ai déjà pu obtenir énormément d'informations sur Velocitron, la cité de Néo-Albion et les Albins. Il est certain qu'il me faudra revenir ici. »

 

Journal d'Henry Jones – Note 10

 

« Nous sommes de retour à Mekuros, je vais consigner chacune de mes découvertes dans des notes détaillées. Je vais parler de tout ce que j'ai découvert sur Velocitron. Au vu du nombre d'informations à consigner en détail et d'analyses à faire, je vais certainement en avoir pour plusieurs mois, voir pour un an. Mais une fois que tout sera publié, le monde connaîtra notre découverte. Je me fixe un délai de deux ans pour retourner sur cette île.

Je remonterais très certainement la même équipe, elle a plutôt bien fonctionné. Chacun avait su se montrer utile et nous n'avons rien repéré de particulièrement dangereux. Il nous faudra malgré tout faire gaffe, nous n'avons pas pu tout visiter la dernière fois. Je ne sais pas encore l'impact qu'aura la révélation que je vais faire au monde mais nul doute que ça risque de faire beaucoup de bruit. »

 

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Alors cette fois un post plus de définition sur certains termes utilisés dans les deux fictions précédentes. D'ailleurs, je pense aussi à l'occasion faire des post "Fiche de personnage" pour détailler un peu sur tel ou tel personnage cité.

N'hésitez pas à me préciser s'il y a certains termes ou personnages que vous souhaitez me voir détailler :).

 

Citation

Celestia

 

Île céleste située aux milieux de tout. Le seul moyen d’y accéder est d’utiliser un navire Garuda.  Elle dispose d’une plutôt grande surface et 3 zones bien distinctes. Au nord se trouve l’Académie des Mages, Majutshushi. Au centre, une montagne et une cascade ou l’on peut trouver le Palais doré ainsi que la majorité de la partie civilisée. Au sud enfin se trouve Shuei, village des Gardiens.

 

Palais doré

 

6 rois se partagent le monde connu. Mais seuls cinq ont un statut légitime. Le Palais doré est le lieu de vie de la Dynastie de Jade. Il porte ce nom depuis l’arrivée au pouvoir d’Aurel de Jade. Avant il était nommé Palais de Jade. Il est reconnaissable entre tous de par les nombreuses parties totalement faites d’or qui le composent. De plus il se rapproche davantage d’un château que d’un palais.

 

Aurel de Jade

 

Homme de pouvoir, roi de Celestia, il règne d’une main de fer. Sa garde est en partie composée de marionnettes d’or. Tous ceux qui le servent portent une armure dorée avec la marque du Lys royal. Dans sa jeunesse il a été enfermé par ses parents à cause de son pouvoir trop grand pour eux. Aujourd’hui, il ne laisse plus personne lui tenir tête. Héritier de Cyrus de Jade, ce dernier est à ses côtés comme fervent conseiller. En dépit de son comportement très strict, il est un homme avec énormément de valeurs. Il attache énormément d’importance à l’image ainsi qu’à la force mentale. Il n’a aucune considération pour aucun de ses enfants. Hélas, le seul à ses yeux qu’il juge légitime de son « héritage » n’est qu’un bâtard. Il exècre par-dessus tout la faiblesse et particulièrement celle de sa propre chaire. Pilier de la royauté il s’impose auprès de ses congénères comme un homme sachant prendre des décisions. Il ne considère pas qu’il faille utiliser ses soldats comme de la chair à canon et n’hésitera pas à se battre à leur côté s’il le fallait. Son pouvoir fait qu’il a choisi de régner par la peur.

 

Cyrus de Jade

 

Fondateur de la Dynastie de Jade, il s’agit d’un Saint-Né. Ange déchu envoyé pour maintenir un certain ordre, il est de tous ses congères le moins progressiste. Raciste, hautain, tyrannique il tente en vain d’éduquer ses héritiers à son image. Il a vu passé plusieurs descendances de sa Dynastie de par son immortalité. Il apprécie néanmoins Aurel de Jade, jugeant que certaines de ses valeurs sont assez proches des siennes.

 

Saint-Né

 

Groupe d’ange déchu servant chacun un roi. 5 anges servent les 5 Rois légitimes. Leur conseil a la main sur toutes les décisions plus démocratiques. Il est notamment de leur devoir de spécifier la considération ou non de certaines espèces. A cause de l’obstination de Cyrus de Jade, les Garuda ne sont considérés que comme des animaux hybrides au lieu d’un peuple.

 

Ashlor

 

Pays au nord-est de Celestia, c’est sur ces terres qu’on lieu la majorité du commerce en armement. Ce pays est notamment connu pour son volcan, ses terres couvertes de cendre mais surtout ses nombreux forgerons. La ville la plus importante est Ragnarok, elle regroupe la majorité des artisans.

 

Mekuros

 

Pays au nord-ouest de Celestia, de nombreuses découvertes archéologiques ont été faites sur ces terres. Un grand désert recouvre ce pays, la plupart des habitations sont regroupées autour d’une oasis monopolisée par le Palais Royal. Mekuros a connu énormément de conflit interne et de changement de dirigeant. Le Roi actuel est une reine, montée au pouvoir après avoir empoisonnée le précédent. La hiérarchie n’est pas équitable dans ce pays. Les riches peuvent vivre au plus près de l’oasis tandis que les pauvres restent dans des ghettos éloignés. Enormément d’habitants se lancent soit dans le commerce, soit dans l’archéologie, dans l’espoir de faire la découverte qui leur permettra de changer de statut. L’esclavage y est légal.

Une jungle où personne n’ose aller se situe tout à l’ouest de l’oasis. On raconte que ceux qui y sont allés n’en sont jamais revenus. Et ceux qui prétendent y être allé et être revenus disent tous avoir vu une femme très animale leur ordonner de partir.

Mekuros est aussi le lieu où se situe Fort-Blanpuy, ancien lieu de vie des Paladins. La forteresse n’est aujourd’hui plus qu’une ruine et nul ne sait ce qui est advenu de ses habitants.

 

Necromantics

 

Pays à l’ouest de Celestia où jamais aucun être vivant n’a accosté. Elle regroupe le peuple le plus dangereux qui soit, les Nécromants. Comme pour les autres pays, un roi est au pouvoir mais il n’est pas légitime contrairement aux autres royaumes. Les habitants sont tous d’ancien Mages bannis pour avoir pratiqué la magie noire.

 

Garuda

 

Espèce hybride dotée d’une grande intelligence et d’un sens de l’honneur à toute épreuve. Mi-hommes mi- aigle ils sont victimes d’un racisme exacerbé venant de la plupart des autres peuples. Les choses évoluent lentement et aujourd’hui plusieurs Garuda ont réussi à se faire un nom en occupant des postes de plus en plus importants. Leur objectif reste néanmoins d’être considéré comme un peuple à part entière. Ils ont développé des talents divers, certains devenant forgerons, d’autres Mages. Certaines rumeurs disent que quelques Garuda ont rejoint les rangs des Nécromants. Avantagés sur plusieurs points par rapport aux Enhet, ils usent de leurs technologies pour démontrer qu’ils sont indispensables. Sans eux il serait impossible d’accéder à Celestia. Peuple plutôt nomade, on en trouve majoritairement sur l’île céleste bien qu’il ne soit pas impossible d’en croiser partout ailleurs.

 

Badniak

 

Race fière taillée pour le combat, les Badniak se différencient souvent par une carrure imposante et un corps plus prompt à participer aux batailles. C’est un peuple plutôt sexiste et misogyne, rare sont les femmes Badniak assez courageuses pour partir au combat. Ils sont majoritairement situés dans la contrée du Khearthwestan.

 

Khearthwestan

 

Pays au sud-est de Célestia. Une guerre a lieu depuis des siècles contre les Bécuts. Les Badniak habitant ce pays servent le royaume avant tout. De plus, il existe un Ordre des Chevaliers au service du Royaume de Lans. Pour ce pays la valeur au combat importe avant toute chose. Dirigée par une reine jeune et peu présente, le royaume est régenté par son Saint-Né.

 

Néo-Albion

 

Ville aujourd’hui dévastée ou vivait les Albins. Sa technologie et ses constructions dépassent tout ce qui existe jusqu’alors. La ville est composée d’engrenage et de manivelles. Elle est entièrement alimentée par une source électrique la faisant tourner. Les mécanismes sont cependant un peu enrayés après autant de siècle sans utilisation concrète.

 

Velocitron

 

Île au nord de Celestia, elle a autrefois accueilli les Albins, peuple aujourd’hui disparu. Cette île est protégée par de nombreux courants marins et des récifs qui empêchent un accès par navire normal. Seule la technologie Garuda permet d’accoster sur l’île. Cependant, entre ce qui rode sous le sol et la faune qui s’y trouvent, seuls les Badniak les plus aguerris osent y aller.

 

Albins

 

Peuple aux pouvoirs démesurés ayant existé par le passé. Dépassés par leur propre pouvoir, une guerre civile a eu lieu et ils se sont entre-tués. Peu de détails existent concernant leur pouvoir mais les découvertes les plus récentes indiquent qu’il s’agit de talents liés à la création. Le côté divin de leur pouvoir laisse supposer qu’ils aient été les habitants originaux de ce monde.

 

Duncan de Jade

 

Troisième enfant d’Aurel de Jade, il n’en est pas moins un illégitime bâtard. Marqué dans sa jeunesse par son propre père pour que jamais il n’oublie son rang, il a grandi avec une profonde rancœur envers ce dernier. Devenu aujourd’hui Mage de l’Académie, il reste persécuté par de nombreux camarades à cause de son pouvoir. Duncan est un manieur de magie sombre, plus exactement de la magie des ombres. Le rapprochement entre ses ténèbres et la magie noire se fait relativement vite. Il a un corps fin et élancé. Il est relativement grand et possède une certaine souplesse terriblement rare chez les Mages. Il espère un jour prouver à son père qu’il est digne de lui.

 

Modifié par Issho Fujitora
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Troisième fiction basée sur les Paladins. Ce peuple béni par la lumière a disparu soudainement après la grande guerre. Je lève ici le voile sur les circonstances de la disparition d'Uther Valagan et de son retour à Fort-Blanpuy.

 

Citation

Retour à Fort-Blanpuy

 

L'an 1452, Uther Valagan pouvait enfin rentrer chez lui. Le Paladin de cinquante-quatre ans était usé après ce long périple. Ses cheveux longs grisonnants lui tombaient maintenant au-delà des épaules. Ses yeux bleus virant sur le gris semblaient assez pensifs. Ses cernes donnaient à son visage un air fatigué tandis que sa barbe négligée augmentait l'apparence rustique du personnage. Son armure de plate était en partie couverte de tâches de boue. Il avait fait un très long voyage pour retrouver sa patrie. Sa demeure était bien loin de Célestia, il avait dû rejoindre la mer et faire un long périple en bateau avant de pouvoir arriver sur les terres désertiques de Mekuros. Il n'avait pas voulu faire de détour par l'Oasis et observer la vie auprès du Palais. Il souhaitait juste rentrer enfin à Fort-Blanpuy. Cela faisait bientôt six ans depuis qu'il était parti, depuis qu'il avait dû quitter sa terre natale pour ce pays lointain. Le vieux chevalier marchait malgré tout en conservant sa fière allure. Jamais il n'entacherait l'honneur de son peuple, peu importait la fatigue. Il faisait partie des êtres bénis par la lumière. En tant que tel, il devait tenir son rang. Il était leur dirigeant, le plus ancien d'entre eux et aussi le plus puissant. Il savait qu'il devait faire honneur à l'héritage de ses ancêtres et continuer à perpétuer leur valeur.

 

Le chemin vers le château était long et chaque jour de voyage comptait. Il était seul, pas de monture, juste lui. Il avait un baluchon derrière son dos qu'il tenait à l'aide d'une bandoulière. Ses mains, non couverte par ses gantelets qu'il n'avait plus, présentaient pour chacun un tatouage bleu en forme de croix. Il n'avait avec lui que le strict minimum, un peu de pain et d'eau pour la route. Il n'avait rien besoin de plus pour tenir jusqu'au fort. Le Pays était un lieu des plus désertiques et des plus chauds. Hormis à de rares endroits, le climat était plutôt désavantageux pour ceux qui ne faisaient pas assez attention. Uther lui, était habitué à ces températures extrêmes et à cette lumière qui tapait constamment sur son corps. Il était un être né de la lumière, il s'en nourrissait. Pour lui, rien ne valait mieux que cette douce lueur pour se revigorer et vaincre cette fatigue dû à ce long voyage. Pendant six ans, il avait dû rester dans les ténèbres, enfin il réapprenait à vivre sous le soleil. Il en aurait pour plusieurs jours de marche pour atteindre les montagnes où se situait la citadelle de son peuple. Il savait qu'il devrait marcher longuement dans ce désert brûlant, passant entre l'Oasis et la jungle pour rejoindre cet endroit. Nul monstre sanguinaire ne l'empêcherait d'atteindre sa destination. Ni la nuit, ni la chaleur brûlant sa peau ne pourrait le ralentir. Peu importait qu'il n'ait que du pain jusqu'à la fin de son voyage et à peine assez d'eau pour le terminer. C'était un long chapitre de sa vie qui venait de se tourner. Il voulait absolument pouvoir retrouver ses habitudes et son quotidien.

Chaque pause qu'il faisait, se stoppant quelques heures dans le sable, lui rappelait combien il avait de choses à retrouver chez lui. Il avait le mal du pays, il voulait être libéré mais par moment il s'y revoyait encore, passant des nuits bien agitées dans les terres de Celestia. Son pas avait beau devenir plus lourd, il avait beau tousser, il continuait son chemin sans jamais s'arrêter plus de trois heures au total. Il savait qu'il ne pourrait être soulagé que lorsqu'il atteindrait enfin la montagne.

 

Il se voyait déjà, franchir l'Allée des Braves après avoir gravit le long sentier sinueux menant à la forteresse. Il voyait les statues de pierre des différents chevaliers les ayants précédés trôner fièrement de part et d'autre de l'allée. Il pourrait prendre le temps de les observer, les remercier de lui avoir donné la force de revenir parmi eux. Il pourrait contempler une nouvelle fois combien sa demeure était imposante et bien bâtie. Nul besoin d'or dans tous les coins pour le satisfaire. Chaque pierre qui tenait la bâtisse était des plus anciennes. L'Arche d'entrée lui tiendrait alors les bras. Il avancerait de son pas sûr affichant un air impassible malgré la fatigue de ses épreuves. Il allait monter les marches du Fort, passant la main sur les vieilles pierres de sa demeure. Le château aurait gardé son splendide d'antan. Uther se souvenait combien la vie était toujours animée dans ce lieu. Il pouvait constamment entendre au moins deux Paladins discuter de manière plus ou moins virulente. Il se rappelait combien de fois il avait dû rappeler à l'ordre chacun d'entre eux. Ils déclenchaient des combats dans la salle d'arme. Dégradaient la grande salle de réception. Ils venaient même le déranger à des heures tardives et le forcer à régler leurs différends. Ils avaient déjà brisé certains morceaux des colonnes de pierre ou des murs à l'intérieur de l'enceinte. Il le savait, son peuple vivait avant tout pour le combat et pour lutter contre les ténèbres. Il se revoyait aussi, assis à la grande table lors des réceptions qu'ils pouvaient organiser à de rares occasions. Les banquets devenaient alors de véritables fêtes ou l'opulence était le maitre de cérémonie. Viande de toutes sortes, bon vin, chansons, invités et chevaliers chaleureux. Ils organisaient un festin digne des plus grandes orgies et se laissaient aller aux divers pêchés de la vie. Luxure, gourmandise, paresse. Peu leur importait s'ils pouvaient profiter et fêter une nouvelle victoire contre leurs ennemis démoniaques.

 

Régulièrement, ils pouvaient avoir la visite de charmantes demoiselles venues tout droit de l'Oasis. Pour l'occasion, le Sultan leur prêtait assez souvent certaines des concubines de son Harem personnel. C'était alors l'occasion pour chacun d'eux d'assouvir tous leurs besoins sans se soucier du lendemain. Aucun Paladin n'était autorisé à s'attacher à une relation. Le code de chevalerie était clair les concernant, ils n'auraient aucune attache sentimentale. Ils ne concevraient aucun héritier à moins de se retirer de la chevalerie. Uther, était le seul Paladin à n'avoir jamais envisagé une retraite. Il voulait rester à perpétuer sa mission jusqu'à la fin de ses jours. Il se moquait d'avoir un enfant, il ne vivait pas pour ça. Mais tous ces camarades n'étaient pas aussi bornés dans leur vision chevaleresque.

Bien entendu, le Paladin ne se contenterait pas de chercher à festoyer ou repenser à la vision de ses chers camarades. Il avait une tache importante à faire avant de s'adonner à une quelconque orgie. Il lui faudrait monter l'escalier central, rejoindre l'étage où se situait la salle de réunion. Il pourrait y admirer à nouveau la grande table ronde en pierre. Les chaises de pierre la jonchant parfaitement rangées. Et alors, il pourrait se rappeler, les honorer.

 

Arthur, Perceval, Lionel. Tant de noms dont il devait se souvenir jusqu'à son dernier souffle. Il était de son devoir de faire un hommage à leur mémoire. Car Uther le savait au fond de lui. Il retrouverait un lieu déserté. Il était le seul à revenir de ce long périple. Il allait s'assoir à la table ronde, reprenant sa place habituelle. Il compterait alors comment ses camarades avaient vaillamment combattu contre Antéchrist en vain. Comment, pendant six longues années ils avaient lutté au côté des différents peuples pour réussir à abattre leurs ennemis communs. Perceval avait été poignardé dans le dos à plusieurs reprises. Lionel avait été empoisonné. Arthur avait été planté par une dizaine d'épées et de flèches. Chacun d'eux, chacun des vingt Paladins qui s'étaient mêlé au combat avait connu une mort héroïque. Lui, il était le seul à en revenir. Il se demandait pourquoi lui qui était si vieux et qui ne souhaitait pas d'héritier restait en vie tandis que ses camarades eux connaissaient la mort dont Uther avait toujours voulu. Le destin avait une manière bien cruelle de voir les choses. Cette guerre lui laissait un goût terriblement amer. Ce n'était même pas comme s'ils avaient réussit à éliminer leurs adversaires. Les Paladins n'avaient servi qu'à ralentir leur progression pour permettre à Aranaëlle, le grand mage, de sceller pour de bon Antéchrist. Ils n'avaient pas non plus stoppé Mirugai, ayant simplement réussi à l'enfermer dans le corps d'un nouveau Gardien et faire peser la menace d'une future libération. Oui, cette victoire n'en avait ni le nom ni la couleur. Il avait beau se souvenir, il savait qu'il n'y aurait ni festin ni orgie ce soir. Il n'y aurait nul invité et aucun chevalier pour l'accueillir. Il allait simplement rejoindre son habitat pour y mourir. Passer le reste de sa vie dans la rancœur et la honte de ne pas avoir pu les sauver. Attendre plusieurs heures chaque journée autour de cette table vide pour se rappeler de chacun des noms. Il ne voulait pas les laisser sombrer dans l'oubli. Uther le savait, on vie aussi longtemps que la dernière personne à se souvenir de nous. Tant qu'il se rappellerait son peuple, il continuerait à le faire vivre en lui. C'était son ultime mission et il comptait bien l'honorer le plus longtemps possible.

 

Le dernier Paladin

 

Un mois après le retour d'Uther, quelqu'un d'autre s'aventurait sur l'Allée des Braves. Vêtu d'une longue cape noire tombant à ses pieds, l'inconnu avançait sur le sentier d'un pas nonchalant. Un bâton aux motifs runiques dans le dos, il avait recouvert sa tête d'une capuche masquant son visage. Seuls ses cheveux gris assez gras semblaient sortir de sa cape. Ses manches tombaient sur ses poignets, laissant apparaître ses doigts griffus. Le mage démoniaque portait trois bagues sur sa main gauche mais aucune sur la droite. Quand on l'observait de face, on pouvait voir sa tenue de voyage violette aux motifs rouges et dorés sur les bords des pans. Il avait également de longues bottes marrons remontant jusqu'à ses genoux. Selon comment soufflait le vent et la lumière qui passait, on pouvait distinguer dans son capuchon son regard rouge sinistre. Il avait une mission, il devait se rendre à Fort-Blanpuy pour y rencontrer le Paladin. Il devait néanmoins parcourir le long sentier sinueux de la montagne. Le Mont Hira n'était pas le plus culminant des différents pics existants dans ce monde mais il était en tout cas le plus escarpé. A de nombreuses reprises, Medhiv sentait qu'il pouvait tomber dans la crevasse s'il ne faisait pas attention ou il mettait les pieds. Le sol était assez instable, la terre plutôt friable aussi cela se cassait assez facilement s'il ne prenait pas les bons appuis. Il y avait également des parties ou il devait escalader à main nue la paroi pour rejoindre à nouveau le sentier. Ce n'était décidément pas pour rien qu'elle portait le nom d'Allée des Braves, il fallait redoubler de prudence et d'ardeur pour en voir le bout sans prendre de risques inconsidérés. Bien entendu, le mage ne se laisserait pas avoir par si peu. Il n'avait pas le temps de lambiner, il devait rencontrer le dernier Paladin maintenant tant qu'il en était encore temps.

 

Il arrivait enfin sur la partie plaine ou étaient situées la forteresse. Il n'y avait jamais été avant mais il ne s'attendait pas à un tel contraste. Les statues de part et d'autre du chemin menant à la citadelle montraient un certain signe d'usure, prêtes à s'effondrer. De plus, le château lui-même ne payait pas de mine. Il était recouvert de mousse par endroit et les pierres étaient des plus usées. La grande Arche servant de porte montrait déjà des signes d'affaissement. Le Démon avança de son pas nonchalant, montant les marches pour faire face à la salle de réception. Les chaises étaient à terre pour la plupart, la poussière et les toiles d'araignées avaient pris la place des habituels festins. Elle était laissée à l'abandon sans visiteur pendant bien trop longtemps. Medhiv ferma les yeux, laissant son ouïe travailler pour lui. Il pouvait les entendre, les battements du cœur du survivant. Il pouvait aussi l'entendre parler tout seul. Avait-il perdu la tête ? Il serait tellement plus simple que ce soit ça. Soupirant doucement, il se dirigea vers l'escalier central afin de rejoindre le lieu où se trouvait le Paladin. Grimpant les marches, passant dans le couloir il ouvrit la porte en bois usée des deux mains. Il pût alors faire face à Uther, assis, affaissé sur sa chaise, les coudes posés sur la table ronde et ses deux mains jointes en prière. Il continuait d'honorer les morts au combat comme il se l'était promis. Mais il n'était plus l'heure de penser aux morts. Quelqu'un de bien vivant se tenait face à lui et il n'avait pas de bonnes intentions à son égard. Le vieux chevalier ouvrit les yeux, décollant ses deux mains. Les croix sur ses deux poignets commençaient à briller doucement alors qu'il rompait le silence ambiant pour s'adresser à celui qui venait lui rendre visite.

 

« - Je suppose que tu es ici pour me tuer ? Il était trop long d'attendre que je décide à partir de moi-même ? Ou peut-être as-tu simplement trop peur que je puisse former de nouveaux Paladins ? demanda simplement Uther tout en fixant du regard l'homme à la cape.

- Il serait en effet trop dangereux de prendre ce risque. Je vous admire vous savez ? A vous seuls, vous avez accomplis un véritable exploit des plus rares. Tenir en échec la totalité d'Antéchrist et ainsi laisser le temps à cet Ermite dérangeant de les sceller. Je n'aurais jamais pensé que cela puisse arriver… Bien entendu, vous y avez beaucoup perdu. Mais votre force de frappe est clairement l'un des facteurs de risques que je souhaite éliminer. J'ai disons… quelques projets. Cela va me prendre quelques siècles mais, je tiens à être sûr de pouvoir être serein pour appliquer mes plans. répondit calmement le mage.

- Tu es bien impertinent toi… Croire que tu pourras me vaincre tout seul. Décidément… »

 

La rage mais aussi la détermination pouvait se lire dans le regard d'Uther alors que les marques sur ses mains brillaient maintenant de façon intense. Une douce flamme bleue commença alors à recouvrir ses mains qui prenaient appuie sur la table de pierre. Il se releva d'un coup tout en faisant apparaître son arme de prédilection. Solaris était l'une des armes magiques polyvalentes les plus puissantes. Elle s'adaptait en fonction de son utilisateur et générait des flammes bleues pouvant geler ce qu'elle touchait. La traînée enflammée qui se dégageait prit alors la forme d'un marteau dans sa main droite et d'une épée bouclier dans sa main gauche. Les deux étaient reliés par une étrange chaine bleutée. Prenant appui sur sa chaise, le Paladin tira sa main droite vers l'arrière avant de la renvoyer vers l'avant brusquement, lâchant son marteau en direction de Medhiv. Il avait pour intention de clore le bec de cet intrus et de lui apprendre à respecter son honneur de chevalier. Il était plutôt calme de nature et pas forcément du genre à se laisser emporter impulsivement mais il n'allait certainement pas laisser ce Démon venir atteindre à sa vie en restant passif.

En réponse, l'encapuchonné vint lever le bras gauche et tendre la main vers le marteau. Utilisant l'air pour freiner sa course et l'arrêter en plein élan sans qu'il ne l'atteigne. Il était loin d'avoir un niveau de débutant, il faudrait qu'Uther se donne à fond s'il voulait venir à bout de cet opposant. Le souffle d'air poussa l'arme à tomber à même le sol, gelant ce dernier au passage. Medhiv répliqua aussitôt, envoyant une vague d'air en direction de son adversaire, provoquant une bourrasque dans la pièce. Les chaises de pierres tombèrent et se brisèrent sous l'impact contre le sol. De plus, la violence de la projection fit reculer Uther alors qu'il était encore sur sa chaise, l'amenant à deux pas du mur. Le démon ne comptait cependant pas s'arrêter à si peu. Usant la force de l'air pour augmenter la bourrasque et provoquer une mini-tornade dans la pièce, il parvint à soulever la table de pierre et l'envoyer contre son adversaire, faisant passer tous deux à travers le mur. Le Paladin se protégea autant qu'il le pouvait, il n'avait pas son casque avec lui lorsqu'il priait, il devait faire plus attention en conséquent. Se réceptionnant à l'extérieur tandis que la table de pierre s'écrasait dans la terre, laissant une traînée sur plusieurs mètres, le chevalier observa le mur par lequel il venait de passer. Medhiv flottait au niveau de ce dernier et semblait décidé à venir vers lui pour continuer à le combattre. De toute manière, Uther savait que face à un mage il valait mieux ne jamais le quitter des yeux.

Le démon posa ses bottes sur le sol, les deux hommes se faisant désormais face derrière le château. Le Paladin peinait à comprendre pourquoi son adversaire se montrait aussi gentil avec lui. S'il voulait le tuer il n'utiliserait pas une simple magie de vent comme celle là. Certes, elle était très puissante et bien maîtrisée, mais les attaques n'étaient pour le moment pas mortelles. Il observait longuement celui qui lui faisait face, jusqu'à qu'un objet glisse le long de sa manche pour s'arrêter au niveau de son poignet droit et tomber un peu en dehors. Il avait au niveau de son avant bras une sorte de croix argentée retournée dont l'aura ne lui inspirait rien de bon. Venant la saisir et prendre appui sur sa jambe, la vitesse du Démon fut des plus surprenantes pour le chevalier. Il eut à peine le temps de se mettre en garde avec son épée bouclier qu'il le voyait passer à sa droite. Tournant sur le côté pour continuer à lui faire face, observant avec un rictus surpris lorsqu'il planta la croix dans le sol avec violence. Gardant sa main dessus, il murmura quelque chose en runique et un cercle apparu autour de l'étrange artéfact. Uther n'avait jamais vu de pareille magie et pourtant il avait vu le plus puissant d'entre eux à l'œuvre. Cet individu semblait néanmoins un cran au-dessus pour une raison qu'il ne comprenait pas. A quel peuple appartenait-il ? Mi démon, mi mage tout cela lui semblait parfaitement absurde. Jamais il n'y avait eu le moindre précédent dans ce monde. Le Paladin était intrigué, mais plus que tout il était inquiet. Son cercle ne semblait pas avoir déclenché de magie particulière. Qu'est-ce qu'il cherchait à faire au final ?

 

Medhiv se releva, reprenant appui sur sa jambe pour venir frapper avec violence le chevalier. Le coup fut paré par le bouclier mais malgré le poids de son armure, Uther venait d'être à nouveau envoyé plus loin, brisant un autre mur du château. Naturellement, son adversaire le suivi pour continuer à l'attaquer et le faire reculer. Rien de ce qu'il se passait n'avait de sens pour le combattant. Un mage ayant autant de force à main nue, un mage avec du sang de démon. C'était impossible. Et pourtant il ne pouvait que le croire en étant confronté à lui en cet instant. Profitant de la fumée de poussière provoquée par la destruction du mur, il répliqua, usant le plus intelligemment son arme pour réussir à frapper le bras de son assaillant. Au son qu'il entendit, il avait de toute évidence réussi à lui briser un os grâce à son marteau. De plus, il laissait maintenant une belle traînée de glace sur tout son avant bras droit. S'il pouvait réduire les risques liés à ses coups dévastateurs il aurait sûrement plus de chance face à lui. Il était par contre assez dérangé par toute la poussière ambiante. Il n'arrivait pas à distinguer correctement l'encapuchonné et le quitter ainsi des yeux n'était pas une bonne idée. Uther entendit à sa gauche le bruit de quelque chose qui se plantait dans le sol. Avait-il recommencé avec sa croix ? Ou préparait-il autre chose ? Une bourrasque vint envahir la salle de réception. Le Paladin sentit qu'elle était bien plus violente que la précédente. Il sentit ses pieds se soulever légèrement. Comment pouvait-il réussir à manipuler autant l'air ? Ses pouvoirs étaient définitivement corrompus par les ténèbres. Il vit alors le démon se propulser à son niveau, venant lui offrir un uppercut des plus dévastateurs. Son armure de plate légèrement déformée sous le coup avait amorti un peu la violence. Uther cracha malgré tout un peu de sang, venant se cogner contre le plafond, détruisant les pierres avant de retomber violemment sur le sol et de prendre les gravats sur lui. Le bras de Medhiv semblait aussi efficace qu'avant, nul trace de glace sur lui. Ce tour de magie était incompréhensible. Peinant à se relever, le Paladin n'avait pas le temps de réfléchir à ce qu'il se passait. Le mage venait de planter sa troisième croix à droite. Le temps qu'il se relève totalement et reprenne ses esprits, une quatrième avait été placée devant le château. La visibilité revenait enfin, mais il était trop tard. Le démon le regardait avec un sourire victorieux. Il tenait dans sa main le cinquième artéfact. Une croix bien plus grande était apparue. Un coup de pied violent envoya Uther contre la table de pierre à l'extérieur, la brisant au passage tandis qu'un bruit sourd indiquait qu'il venait de fixer son dernier outil. Une explosion de ténèbres retentie alors sur la zone délimitée par les différents cercles. Le Fort vit plusieurs murs s'effondrer et laisser une ruine dévastée tandis que le Paladin se retrouvait dans l'incapacité totale de bouger. Il était dans un monde de ténèbres, plus de lumière ici. Il put observer un pan de mur exploser. Les pierres allaient de plus en plus lentement jusqu'à finir par se stopper totalement dans les airs. Le mage démoniaque avança vers lui. Des chaînes vinrent s'accrocher aux bras et aux jambes d'Uther le fixant au sol à genoux.

 

« - Pardonne-moi. J'ai… du te laisser penser que je comptais te tuer ? Il se trouve que j'avais en tête un sort bien plus douloureux pour toi… que dirais-tu de passer l'éternité dans les ténèbres ? Tu pourras y prier éternellement si tu veux. Mais tôt ou tard, tu leur appartiendras. Et ce jour-là, j'aurais une mission pour toi. Amuse-toi bien dans ce monde désolé. Et profites des siècles derrière toi ! »

 

Un rictus satisfait, le Démon se retourna, laissant le dernier Paladin enfermé dans une prison de ténèbres. Jamais il ne pourrait sortir de là. Elle était spécialement conçue pour enfermer les êtres lumineux. Le scellement de ténèbres était créé pour paraitre invisible à quiconque ne serait pas habilité à pénétrer dans le dôme bloqué dans le temps. Aux yeux du monde, il ne resterait plus que les ruines de Fort-Blanpuy, abandonnée par le dernier survivant. Les archéologues découvriraient le château en partie détruit, les statues tombées et brisées à terre et la table ronde scindée en deux à l'extérieur de la bâtisse en ruine. Nul ne verrait les différentes runes servant à masquer son subterfuge ou bien le Paladin enchainé devant la table. Sa mission était accomplie. Il allait maintenant pouvoir semer les graines de la destruction de la prochaine guerre. Il savait que cela allait lui prendre du temps. Mais à la fin, seul les Maîtres du Chaos seraient victorieux. Tandis que pour les Paladins, nul ne connaîtrait la raison de la disparition de leur chef. Aucun livre d'histoire ne relaterait jamais ce combat. Ils seraient simplement connus, comme le peuple qui a disparu sans laisser la moindre trace.

 

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