Aller au contenu


Sangsuel


orion
 Share

Messages recommandés

Héhé, voici un premier jour de vacances qui commence par une excellente lecture: sincèrement bravo pour ce chapitre plein de vivacité.

 

Tout d'abord la première rencontre est bien traitée, tant au niveau du rythme que du contenu. En effet, tu as bien géré le coup du "bon flic, méchant flic" avec Michael qui commence à révéler sa vraie nature face au faux rapport de ce pauvre légiste; ainsi qu'avec Jack qui calme le jeu malgré son mauvais caractère, ce qui, d'ailleurs, inverse un peu les rôles entre Jack et Michael... Finalement les deux compères arrivent à arracher des informations à ce malheureux Peter, mais là encore tu nous plonges dans le brouillard: les "morts" seraient en train de se promener en pleine nature, allant au cinéma ou chez un mystérieux antiquaire... Cela est-il un fait paranormal qui justifierait le fait que le FBI ait falsifié le dossier d'autopsie de Kurtin, ou bien ceci n'est-il pas une mascarade du FBI pour que nos deux policiers lâchent l'affaire ?

Tu gardes toujours une solution plausible, qui renforce l'atmosphère fantastique de ton récit, et je dois dire que j'apprécie fortement ce respect à la définition même de ce genre, car cela met à la fois le lecteur et les personnages dans l'incertitude la plus totale.

 

Ensuite, la seconde rencontre pour le moins tendues entre les policiers de districts et l'agent du FBI est remarquable. Malgré la breveté de ce passage, l'action n'entrave pas le suspens et l'information. Comment cet agent fait-il pour rester aussi calme dans une telle situation ? Quelle genre de force "surhumaine" a-t-il pour mettre Jack hors d'état de nuire et s'en aller tranquillement par l'ascenseur tout en sortant lentement son portable sous les yeux de Michael ?

 

Enfin les dernière réplique de cet extrait nous annonce que ce nouveau personnage a un grand rôle: est-il réellement un agent dont la fonction est d'effacer les traces de l'enquête "officielle", ou est-il un homme de main de son interlocuteur au téléphone ? Bref est-il un nettoyeur du FBI ou le cleaner nommé Le Black engagé par l'inconnu du téléphone ? Dans les deux cas, cet homme est bien déterminé à brouiller les pistes et ce à n'importe quel prix...

 

Ainsi je n'ai plus qu'à te dire merci pour ce très bon extrait, tu relances le suspens, le rythme, l'action ainsi que les rôles des personnages. Encore bravo, et à bientôt pour la suite.

 

 

Ps: Merci de m'avoir répondu pour la question des lieux, cela me rassure fortement, je n'ai donc qu'à respecter l'ambiance de la ville et non la structure complète et précise de la ville. En tout cas cette information est précieuse et me fera gagner beaucoup de temps pour mon projet dont je te reparlerai très prochainement.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Heureux que le précédent extrait t'ait plu. La seconde rencontre était nécessaire à ce stade de l'histoire pour la précipiter et qu'un palier puisse être franchi quant à l'intensité. Comme je l'ai déjà dit la première partie était là pour planter le décor et donner une certaine ambiance oppressante au scénario. Beaucoup de descriptions devaient jouer le rôle de mettre cette ambiance en valeur. Elles resteront certes dans la trame de l'histoire mais, en plus du mysticisme, des intrigues, des casses têtes et des caractères de chaque personnage, il manquait quelque chose qui me tenait à coeur. En effet, depuis deux ou trois extraits, l'action commençait véritablement à faire son apparition en augmentant le rythme de l'histoire mais il restait en suspens un aspect qui devait faire office de détonateur pour la suite mais surtout pour mettre en place une "course poursuite".

En effet, si la journaliste était un élément qui était latent, elle n'avait pas beaucoup d'impact, du moins pas encore, sur les policiers. Le fait de faire apparaître l'élément "Le Black" est pour ajouter ce dernier élément. Il va influencer la poursuite de l'enquête et surtout sortir celle ci de la routine, si routine il y avait jusque là. Il va mettre à fleur de peau la personnalité de chacun des protagonistes, accéléraient les choses et mettre en place une suite d'évènements qui s'enchaineront les uns derrière les autres. Mon objectif dans la prochaine partie est que les parties de cette histoire se suivent à une cadence rapide avec des passages plus lents mais nécessaires. A partir de maintenant c'est un contre la montre et j'espère que vous apprécierez.

 

Le prochain extrait va faire apparaître succinctement un personnage secondaire mais nécessaire. De plus, il va être accès sur les émotions de chaque policier après la rencontre fulgurante avec ce Le Black et j'ai tenté de mettre une certaine tension entre les policiers au point que l'on ne sache plus qui est en colère, lucide, compatissant... Sinon, vous pensiez savoir à qui vous aviez à faire avec ce Le Black mais.... Vous êtes encore loin de savoir dans quoi il trempe.

 


 

En s'adressant aux autres policiers qui l’observaient en discutant sournoisement, Michael demanda:

- Qui s'occupe de la surveillance vidéo?!

Une voix venue de nulle part répondit aussitôt:

- C'est le labo, aux sous-sols...

Michael se satisfit de cette réponse et se dirigea directement vers son bureau.

-Red !! Red !! hurla une voix grave à travers le bouaha qui allait crescendo. C’est quoi ce foutoir !! Je commence à en avoir marre de vos méthodes peu orthodoxes.

Micheal s’immobilisa en serrant les dents de rage et marmona :

- Il faut qu’il la ramène celui la… Sans même regarder son patron, il lui répondit avec le plus grand calme qu’il pouvait avoir dans une telle situation : … L’agent du FBI était déjà là lorsque nous sommes entrés dans mon bureau et il lisait nos rapports… Qu’est ce que vous voulez que je vous dise, monsieur…

- Cette histoire pue, Red !! Je ne veux pas de débordements comme les fois précédentes. Le FBI, c’est mon problème et uniquement le mien ! Je ne veux, en aucun cas, que vous fassiez votre loi par vous-même. Je connais trop vos méthodes et je n’ai absolument pas envie de remplir des tonnes de paperasses. Suis-je clair !! D’ailleurs j’attends rapidement un rapport détaillé de toute cette merde…

Micheal bouillonnait de plus en plus. Son patron ne lui facilitait pas la tâche et il ne lui faisait plus de cadeaux. Il avait tellement flirté avec la ligne blanche ces derniers temps qu’il s’était esseulé au sein de son service. Un filet de sueur serpenta le long de l’une de ses tempes. Il leva les yeux vers la porte de son bureau et répondit simplement pour ne pas prolongeait cette conversation qui pouvait lui être préjudiciable :

-Très bien chef. Mais je me demande lequel d’entre vous a laissé entrer un agent fédéral sans même le surveiller.

-Tsss… Pesta le patron avec autorité… Ne vas pas lui chercher des noises, j’ai reçu des ordres ! Laisse le partir et reste loin de lui !

Miachel entendit les talons de son interlocuteurs claquer sournoisement en s’éloignant. Il souffla longuement pour évacuer toute cette tension mais sa colère ne put s’estomper. Au contraire, elle s’accentua au moment où il ouvrit la porte en face de lui. Son coéquipier était étendu avec Steve, au-dessus de lui. Jack avait une entaille sur le front. Quelques gouttes de sang s'en extirpaient goulûment en dégoulinant le long de sa joue...

- Ca va?... Ca va?... Demanda Michael en s'approchant de son collègue.

Jack se releva tant bien que mal en cachant sa blessure avec sa main et répondit en titubant:

- Ouais... Ouais, il me le payera...

- Nous allons le coincer... Nous l'avons sur les vidéos de surveillance!...

- Nous avons son arme aussi... Ajouta Jack en haussant le menton vers la fenêtre de la pièce.

Michael porta son regard vers l'autre bout du bureau et découvrit l'arme obscure à demi cachée entre une armoire métallique et le mur. Il s'approcha du revolver et le saisit furieusement. En le consultant sous toutes les coutures, il marmonna:

- Cette arme est vraiment bizarre...

Jack ne répondit rien en gémissant un peu. Steve, angoissé, demanda:

- Je... Je pourrai partir?...

- Attends... Répondit Michael d'une voix peu amicale puis il répéta avec plus de douceur: attends, nous avons juste une question à te poser...

Le policier arracha une feuille d'identité de la poche arrière de son jean et la dressa devant Steve. Il avança de quelques pas pour que celui-ci puisse voir nettement la photo et Michael demanda:

- Est-ce que tu te souviens avoir vu cet homme le soir du meurtre?...

- Pourquoi, c'est le meurtrier?... Demanda à son tour Steve.

- Ici, c'est moi qui pose les questions! Dit fermement Michael d'une voix impatiente.

Steve baissa les yeux et dit simplement pour en finir au plus vite:

- Ouais...

Devant cette réponse peu convainquante, Michael insista:

- Tu es sûr!...

- Oui, j'en suis sûr! Cria Steve. Je ne sais plus trop... Il avait un sale imper, je crois et il était plutôt pâle...

- Et pour les enregistrements?... Demanda Michael.

- Eh bien... Commença maladroitement Steve en avalant sa salive. La brigade des fraudes a pris toutes les cassettes de surveillance et...

- Bon allez tire-toi!... Coupa Michael avec mépris. Il ne voulait pas en entendre d'avantage... Il avait clairement d’autres idées sombres en tête et il jugea que cet interrogatoire devenait inutil face à cette nouvelle situation.

Steve ne se fit pas prier et sortit aussitôt de cette pièce malsaine. Michael jeta la feuille sur son bureau en désordre et dévisagea son collègue qui tentait de se mettre un pansement en s'observant dans un petit miroir sale et fissuré.

Michael lui conseilla d’une voix furieuse :

- Vas te faire soigner ! Ce n’est pas en jouant à l’apprenti médecin que…

- Lâche moi un peu et calme toi! Coupa violement Jack.

- Humm… Comment as-tu pu en arriver là !?! Il était dans ta ligne de mire ! Répondit sournoisement Michael.

Jack resta muet. Il savait que dans ces conditions, il ne ferait qu’attiser la rancœur et la colère de son équipier. Un silence électrique s’installa quelques instants. Chacun repensait aux minutes précédentes sans comprendre la situation. Ils étaient encore sous le choc de cette rencontre impromptue et l’affaire prenait une tournure inattendue et subitement dangereuse. Ils devenaient impliqués d’une manière nouvelle qui échappait totalement à leur contrôle. A l’irritation suivit la frustration de ne pas saisir l’ampleur de cette histoire. Soudainement, Michael rompit le silence et annonça d’une voix songeuse :

- Il y a autre chose qu'une simple affaire de meurtres en série...

- Y a pas de doute là dessus!... Cet agent fédéral est là pour nous le prouver. Marmonna cyniquement Jack.

- Il s'appelle Serge Le Black selon le registre d’entrée... Mais il n'y a aucun gars du FBI qui répond à ce nom… Je viens de le vérifier.

- Quoi!! Hurla Jack en se retournant. Tu veux dire qu'il n'est pas du FBI?!

- Non, il est possible qu'il soit du FBI mais qu'il utilise une fausse identité pour mener cette affaire...

- Le Black... Serge Le Black… C'est vrai que ça sonne plutôt faux... Dit sournoisement Jack.

- Tu l'as dit. C'est un nom d'emprunt ou quelque chose comme ça!

- Attends, je crois que j'ai une petite idée. Nous pouvons éventuellement savoir sa véritable identité en demandant une simple confirmation... Dit Jack d'une voix légèrement étrange.

Il s'approcha du téléphone et prit le combiné. Lorsqu'il le colla à son oreille il entendit un déclic presque inaudible. Il fronça les sourcils et chercha rapidement un stylo. Il griffonna ensuite sur un bout de papier: « nous sommes sur écoute » et le souligna. Il le tendit à Michael qui écarquilla les yeux en lisant la note et murmura ensuite:

- Les pourris!...

Jack ne fit pas attention à son collègue et composa un numéro. Il se racla la gorge en écoutant les sonneries et avala sa salive lorsqu'une voix masculine et autoritaire débita:

- Renseignements du FBI, j'écoute!

Michael surpris par ce qu'il venait d'entendre fit un signe d'incompréhension à Jack qui tenait le combiné en souriant. Celui-ci articula en muant sa voix:

- Je suis le médecin légiste Peter Kurtin de la morgue de Chinatown. Je travaille sur l'affaire des meurtres en série de New-York et...

- Attendez! Coupa l'interlocuteur, désappointé. Après quelques secondes, il demanda: vous pouvez me rappeler votre nom:

- Peter Kurtin... Jack épela ensuite Kurtin.

- Et vous travaillez pour quel agent?...

- Serge Le Black...

- Serge Le Black?... Répéta l'interlocuteur en cherchant sur ses registres et finalement, il dit: Non, nous n'avons aucun agent de ce nom dans notre service, vous devez faire une erreur...

- Oui mais j'ai des dossiers d'autopsie à rendre à cet agent et le plus rapidement possible...

L'interlocuteur soupira et demanda:

- Pour qu'elle enquête travaillez-vous?...

- Pour l'affaire de meurtres en série de New-York...

Jack entendit plusieurs froissements de feuilles puis l'homme lui répondit:

- Désolé mais personne n'est affecté sur cette affaire...

- Hmm... Emit Jack et il raccrocha promptement.

Michael murmura ensuite:

- Qu'est-ce que ça veut dire?...

- Beaucoup de chose! Répondit aussitôt Jack. Si ce Le Black est un agent fédéral alors il fait une enquête non officielle ou alors il travaille pour quelqu'un d'autre que le FBI... Suggéra t’il aussitôt en se frottant légèrement le front.

- … Mais qui serait assez puissant pour faire croire que ce gars là travaille pour le FBI... Car je doute qu'il bosse seul sur cette affaire...  Ajouta Michael.

- Il nous a prévenu que cette histoire allait plus loin que ce que nous pouvions imaginer... Dit pensivement Jack.

- Il faut découvrir la véritable identité de ce Serge Le Black pour savoir à qui nous avons affaire en réalité et surtout pour savoir qu’est ce qu’il en retourne. Marmonna Michael qui écrivait quelque chose sur un post-it : « je demande une expertise balistique de l'arme de Le Black ».

Jack approuva de la tête et les deux hommes sortirent du bureau et se dirigèrent vers l'ascenseur. Michael appuya sur le bouton d'appel:

- Nous allons aller manger quelque chose mais avant, nous allons faire un tour aux labos!...

- Je vais me le faire. Je vais le flinguer... Murmura Jack en touchant du bout des doigts sa blessure.

- Calme-toi... Répondit Micheal qui avait retrouvé toute sa lucidité tandis que son équipier semblait encore choqué par cette confrontation. Ce Le Black n'est qu'un pauvre type qui se croit au-dessus des lois mais il ne fera pas un pli lorsque nous découvrirons qu'il bosse en utilisant de faux mandats... Usage de faux et abus de pouvoir peut aller très loin...

En pénétrant dans l'ascenseur, Jack répondit hargneusement:

- Ne rêve pas trop. Un gars comme ça est intouchable... Il n'y a qu'une balle dans la tête qui le remettra à sa place...

Michael ne répondit pas tout de suite voyant la colère de son coéquipier et finalement, il dit:

- Ce n'est pas la meilleure méthode... Non, il faut le prendre à son propre piège...

- Tu penses à quoi?... Demanda Jack. A un accident mortel... Ajouta- t'il d'une voix cynique.

- Je n'en sais encore rien mais il payera, c’est certain!...

Les deux mâchoires d'acier de la cage d'ascenseur s'ouvrir en soufflant légèrement et la puissante lumière des couloirs transpercèrent violemment les rétines des deux policiers. Michael consulta rapidement quelques pancartes d'indications afin de voir l'emplacement du laboratoire de surveillance vidéo...

Les deux hommes firent une bonne vingtaine de mètres sans se parler ni se regarder. Ils réfléchissaient longuement à cet « agent fédéral ». Finalement, ils parvinrent au poste de surveillance. Il y avait une ambiance bon enfant. Des policiers, habillés d'un uniforme de fonction et portant un badge spécial pour accomplir leur travail, rigolaient, discutaient, s'échangeaient quelques histoires drôles mais pour le moment, ils jouaient au poker sur une sorte de petit guéridon plutôt usager.

Une musique se déversait lentement dans toute la pièce où des consoles, des magnétoscopes, des moniteurs de contrôle et une foule d'appareils s'entassaient méticuleusement.

Jack et Michael étaient à présent dans la salle et ils s'approchèrent des quatre hommes qui jouaient aux cartes. Tout en plongeant ses mains dans son pantalon, Michael demanda sournoisement:

- Quelqu'un pourrait peut-être nous aider!

Les policiers le dévisagèrent assez méchamment et avant que l'un d'eux n’ait pu dire quoique ce soit, Jack se pencha à son tour au-dessus de la petite table de jeu et dit d'une voix encore moins amicale que son collègue:

- Nous avons besoin d'une identification et rapidement!...

Les quatre hommes se regardèrent les uns après les autres et en l'espace d'une seconde l'un, presque chauve, se leva en jetant ses cartes et murmura:

- Moi, j'm'incline... Et il ajouta d'un ton grave: je vais aider ces messieurs! Il leva son visage vers ses deux interlocuteurs et demanda d'une voix uniforme, tout en s'approchant des dizaines de téléviseurs: Qu'est-ce que je peux faire pour vous?...

- Eh bien, nous avons un problème sur l'identification d'un agent du FBI!! Cria presque Jack impatient.

- Rien que ça... Les affaires fédérales sont assez délicates et je n'ai pas vraiment envie de me frotter à ces gars là... Répondit cyniquement le chauve qui s'appelait Bob... Il commença à manipuler quelques boutons et Michael dit promptement:

- Nous voudrions l'enregistrement des caméras de surveillance du deuxième étage... dans la grande salle...

- Hmm... Emit doucement Bob en se pinçant les lèvres. Il rembobina rapidement une cassette puis fit apparaître le film de surveillance. Michael fronça les sourcils à la recherche de ce Serge Le Black et ordonna:

- Avance!

Tout en jetant un bref coup d'oeil aux deux policiers qui étaient à sa gauche, il s'exécuta et arrêta la bande lorsque Jack hurla:

- Ouais c'est lui, c'est lui!!

Sur l'écran, l'agent fédéral était devant les portes de l'ascenseur et composait un numéro de téléphone. Michael demanda alors:

- ... Tu me tires son portrait et je vais te donner un peu de boulot pour la journée... Ajouta- t'il d'une voix légèrement dominatrice. Tu vas me chercher l'identité exacte de cet homme et le lieu et la personne à qu’il appelait... Je veux les résultats avant ce soir!...

- Mais... Mais... Commença à dire Bob cependant Michael lui coupa la parole:

- Tud Morjan est toujours dans son labo?!...

- Non... Non, vous ne savez pas?... Bob dévisagea ses deux interlocuteurs et devant leur surprise, il continua: il a eu un sérieux accident de voiture et il est au Bellevue Hospital...

- Quoi?!... Mais que lui est il arrivé?

- Je ne sais pas... Je n'en sais vraiment rien. Murmura gravement Bob. Mais ça a l'air d'être sérieux.

Michael jeta un long regard à son coéquipier et marmonna avec une paranoia non dissimulée:

- C'est signé Le Black et j'ai un mauvais pressentiment...

Il sortit aussitôt de la salle de surveillance et se rua vers les couloirs aveuglants et blanchâtres. Jack le suivit sans trop comprendre son attitude et répéta en hurlant:

- Qu'est ce qui se passe?...

Michael ne répondait pas et se contentait de faire des signes de la main. Il s'immobilisa devant la porte du laboratoire de Tud Morjan. Elle était fermée... Il tourna la poignée et chercha l'interrupteur dans la pénombre. Lorsque la lumière se diffusa dans toute la pièce, il ouvrit la bouche et visionna tout l'intérieur... Jack qui était juste derrière son collègue murmura:

- C'est un vrai carnage...

- C'est bien ce que je craignais... Ce Serge Le Black est venu faire un tour ici... Il en sait beaucoup trop à mon goût!...

- Tu crois que quelqu'un lui donne des informations; quelqu'un du commissariat...

- Je ne sais pas mais il est toujours là quand il le faut et il fait ce qu'il faut pour nous brouiller les pistes... En plus il a épluché nos dossiers; il savait que nous avions découvert pas mal de choses suspectes sur l'enregistrement du City Cinema et je suis à peu près sûr qu'il est venu ici pour cette cassette... Expliqua Michael en marchant dans le laboratoire à la recherche de l'enregistrement.

- Tu crois que c'est lui qui a monté l'accident contre Morjan?... Demanda Jack en s'approchant des armoires métalliques plaquées contre le mur, en face de l'entrée...

- C'est fort probable, voulait il l'éliminer... Il est au Bellevue Hospital... C'est ça non?...

- Ouais... Tu penses que Morjan a découvert des indices qui vont pouvoir nous aider... Dit Jack en fouillant dans les dossiers, complètement déboussolé et encore sous le choc de sa rencontre.

- Peut-être... Il a en déjà trouvé beaucoup quand je suis venu ici ce matin... Répondit Michael... Il faut aller l'interroger le plus vite possible avant que Le Black ne le liquide définitivement...

Jack se dirigea avec suspicion vers le couloir et cria en direction des quatre policiers affairés à jouer aux cartes :

- Eh !!!... Vous n’avez rien remarqué !!! Le bureau de Morgan est complètement saccagé !!

- Quoi !?! répondit une voix lointaine et dubitative. Qu’est que vous racontez ? Nous ne sommes pas partis d’ici et nous n’avons rien vu de tel…

Un premier policier parvint à la hauteur de Jack et constata, hébété, l’ampleur du désastre. Il ne put que marmonner :

- Mais… mais que s’est il passé ici ? Il consulta ses collègues qui venaient de le rejoindre et haussa le menton.

L’un d’eux annonça avec anxiété :

- Ne me regarde pas comme ça, je n’ai rien vu… Je n’ai rien entendu…

Devant cette mascarade, Michael et Jack sortirent complètement du bureau de Morgan et y laissèrent les autres policiers.

- J’aime de moins en moins cette histoire. Ragea Michael. Il se permet de fouiner partout et surtout dans un commissariat sans que personne ne fasse attention à lui !

- Ouais… Il devient impératif d’interroger Morgan et de connaître les intentions de ce Le Black avant…

 

Nouvelle morgue de Chinatown

13h02

L'avenue qui menait au Manhattan Bridge était juste en face. La voiture noire du FBI, une Chrysler, était garée à quelques mètres des marches de la morgue. Son conducteur mâchouillait pensivement un chewing-gum en consultant quelques fois l'écran de l'ordinateur portable installé à la place du mort. Dessus, un plan de New-York y figurait et un point blanchâtre s’y baladait en clignotant toutes les secondes.

Soudain son téléphone portable grésilla et il appuya sur un bouton tout en le collant contre son oreille droite. La voix perfide dit d'un ton autoritaire et légèrement excité:

- Ils ont téléphoné aux renseignements du FBI et ils ont découvert la supercherie... Il va falloir être plus prudent avec eux. Il ne faut  absolument pas qu’ils remontent jusqu'à nous!...

- Hmm... Cette opération va à l'échec, trop personnes sont concernées... Et ça depuis le début…

- Tu ne te contentes que de nettoyer et d'exécuter mes ordres! Coupa la voix perfide. C'est moi qui décide du sort des pièces sur l'échiquier et j'ai décidé que nous allions laisser pourrir l'enquête de ces deux flics!

-  Vous avez des renseignements sur eux... J'aime mieux les avertir de ce qui les attend et surtout je veux leur donner quelques arguments pour qu’ils réfléchissent à leurs actes à l'avenir! Dit Le Black.

Serge attendit deux ou trois secondes et la voix perfide débita:

- Jack Eyes vit seul dans un immeuble entre la dix-huitième rue et la seconde avenue... Michael Red habite un appartement dans Brooklyn Heights vers Plymouth Street et Bridge Street. Il a une femme...

- Ca me suffit... Coupa Le Black d'une voix presque sadique. Bon je me suis occupé de la cassette du cinéma et du type qui bossait sur l'enregistrement. Je vais aller rendre une petite visite amicale à notre ami Peter Kurtin... Le traceur sur notre camion  m'indique que nos agents vont bientôt arriver à la morgue pour prendre Alberto Pantanillo. Ils emmèneront aussi le légiste... Je viens d'effacer l'acte de naissance de Kurtin, son compte bancaire, ses relevés médicaux enfin la routine...

- C'est parfait...

La communication fut aussitôt suspendue. Serge en profita pour prendre une mallette placée sur la banquette arrière. Il l'entrouvrit et sourit cyniquement...

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Merci beaucoup pour la suite de ton récit, j'ai à peine fini un extrait que tu en postes un autre. ;)

 

Ma première impression est que tu as calmé un peu le jeu pour te concentrer sur les émotions des personnages, afin de cerner un peu plus leurs traits caractère et montrer le côté déroutant de leur affaire. Toutefois, nous avons quand même quelques informations, notamment avec l'entrée de ce personnage secondaire nommé Bob qui risque de nous en apprendre long sur cette histoire.

 

Ensuite du bascule habillement le suspens sur ce "Le Black", comme je le pensais il ne travaille pas simplement pour le FBI, c'est bien un cleaner engagé par ce mystérieux interlocuteur, soit dans le cadre d'une affaire officieuse, soit pour le compte d'une personne influente. Cependant on sait à présent qu'il n'est pas le seul à être engagé par cet inconnu puisqu'il parle de "nos hommes", est-ce des collègues du FBI ou un groupe de mercenaires ? Et qui est leur mystérieux chef d'équipe qui décide tout par téléphone ?

 

Finalement une question cruciale nous taraude l'esprit: comment se fait-il que Le Black et le maître de l'échiquier aient tant d'informations ? En effet, ils ont su que nos deux compères ont téléphoné au FBI, ils ont toujours une longueur d'avance sur ces derniers, ils savent où ils habitent, et sont capables de supprimer toute existence d'une personne par un simple ordinateur portable...

 

Bref, après cette courte scène relativement passive, s'annonce des passages explosifs: Le Black est en train de s'occuper de tous les obstacles un à un. D'abord la cassette du cinéma, puis va venir le cas de ce pauvre Kurtin et enfin celui de nos deux policiers.

 

Je tiens également à te féliciter pour le parallèle avec le groupe des "brouilleurs de pistes", celui-ci montre que nos deux policiers sont tout de même efficaces et sèment une certaine panique qui pousse le camp ennemi à s'activer un peu et peut-être à dévoiler quelques unes de leurs cartes.

Bravo pour cette mis en scène magistrale et à bientôt pour le prochain épisode, qui se dessine comme un passage passionnant.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Un extrait supplémentaire... Vous aurez le droit à une scène avec Le Black rapide, simple et expéditive, si je puis dire qui mettre en valeur son "travail". La scène de l'hôpital ne fait pas avancer l'enquête des deux flics mais est là pour mettre en avant notre chère journaliste dans la poursuite de sa propre investigation. Un seul mot devrait vous brûler les lèvres à la fin de cet extrait et vous pourrez contempler la lente mutation de cette femme ou plutôt sa véritable personnalité...

 


 

Lower East Side- Commissariat de police

13h03

La Ford obscure sortit bruyamment du parking souterrain et s'arrêta avant de s'engager dans la Delancey Street.

- Scott, ils sortent! Ordonna Isabelle qui s'employait à fumer activement une cigarette. Les choses commencent à bouger et j'aimerai savoir ce que viennent faire les fédéraux dans cette affaire. Il se pourrait bien que nous ayons quelque chose de plus gros que nous ne le pensions... J’en frissonne de plaisir…

Scott ne répondit rien. Il se contenta de tourner violemment la clef. Il était décontenancé par l’attitude de cette nouvelle femme qu’il découvrait depuis quelques heures, désormais. Elle était dangereuse et de plus en plus incontrôlable. Le moteur cahota avant de gronder plus fièrement.

 

Devant, la voiture des policiers remontait vers East Village pour se rendre vers le Bellevue Hospital.

- Tu penses à quoi?... Toi?... Demanda Jack en tapotant son volant.

- Hmm... Sur quoi?

- A ton avis pourquoi Le Black joue le nettoyeur?...

- Je ne sais pas... Je dirais qu'il a peur que nous en découvrions trop. La disparition de la cassette du City et l'accident de Morjan sont des sortes d'avertissements... Répondit Michael d'une voix plutôt calme.

- Tu voudrais dire qu'il n'hésiterait pas nous flinguer si nous devenons trop gênants...

- Probable... Mais la question est... Gênant pour quoi?... Ou pour qui?...

- Ouais... Murmura gravement Jack en se redressant légèrement. Il dit que ça va beaucoup plus loin que ces meurtres en série mais pour le moment je ne vois pas ce qu'il essaye de nous cacher... Nous n'avons pas grand chose sur ces meurtres...

- Réfléchis un peu!... Lui et ceux qui le couvrent connaissent déjà les dessous de l'affaire. C’est plus que certain. Ils savent déjà ce qu’il va se passer avant même que ça ne se produise et ils sont capables de prévoir l’avancée de l’enquête que nous menons... Il y a certainement eu des antécédents ailleurs, dans d'autres villes... Suggéra Michael.

- Tu le crois vraiment...

- J'en suis presque sûr. Ils savent ce qu'il va se passer avant même que ça se passe. Répéta Michael convaincu de son hypothèse. Regarde, après la découverte de la troisième victime voire même avant, Le Black a rappliqué à New-York pour jouer les nettoyeurs... S'il a mis en garde le légiste, s'il a falsifié tout ce qui concernait certains tests d'autopsies, s'il est venu dans notre bureau pour s'assurer que nous n'en connaissions pas trop et si, enfin, il a saccagé le labo de Morjan, c'est forcément pour des raisons qui nous dépassent... Pour des raisons que nous ne devrons jamais découvrir...

- Mais il y a un truc que je ne pige pas... Si nous étions tellement dangereux pourquoi ils ne nous ont pas écarté de l'affaire?...

- Très bonne question et c'est aussi ce que je demande...

 

Nouvelle morgue de Chinatown

13h18

Le Black consulta sa montre et attendit quelques secondes puis il dévisagea, avec une confiance olympienne, la porte qu'il avait en face de lui. Il transportait sa mallette dans sa main droite et portait des lunettes noires dissimulant des yeux verts et maléfiques.

Il secoua un peu le nœud de sa cravate de sa main gauche et puissante, ouvrit la porte et attrapa habilement quelque chose dans la poche intérieure de sa veste. En condamnant délicatement la porte, il consulta la caméra de surveillance accrochée au dessus de lui, dans un coin et en contre plongée...

Il n'était pas encore dans le champ de l'objectif et en profita pour appliquer délicatement un instrument électronique sous le ventre de la caméra. C'était un brouilleur magnétique qui avait l'art de figer la dernière image enregistrée... Il afficha un large sourire telle un charognard assoiffé de sang...

Peter Kurtin, à demi penché, lui tournait le dos... En fait le légiste était toujours entrain de disséquer le cadavre de la victime de l'East River Park... Serge ouvrit sa mallette, sans prendre de précaution, et les serrures dorées claquèrent cyniquement dans l'immense pièce macabre.

Le médecin sursauta d'angoisse et se retourna. Son visage mua en une terreur indescriptible au moment où il reconnut l'agent face à lui. Kurtin avait beau répété d'une voix tremblante:

- Je n'ai rien dit... Je n'ai rien dit...

Le Black se délecta de l'effet produit sur sa proie et s'avança inéluctablement vers le légiste en brandissant fièrement une arme avec un silencieux. Il cria telle une hyène:

- Je ne te crois pas!... Je t'avais donné les règles et tu ne les as pas respectées alors tu dois payer et maintenant...

Sa phrase se ponctua par un coup de feu étouffé. Une balle perfide trancha l'air et se logea dans le front du médecin. Elle resta logée dans le crâne sans provoquer aucune explosion organique. C'était un coup net et précis! Seul un filet écarlate perla entre les deux yeux du médecin avant de se répandre sur sa joue pour s'écouler goutte à goutte sur le marbre du carrelage. La bouche ouverte et les yeux révulsés par la terreur ou la mort, le visage de Kurtin sembla se momifier en un instant. Son corps affreusement stupéfié s'effondra lourdement sous le chariot métallique transportant le cadavre décapité...

Serge découvrit ses dents de carnassier tandis que ses lunettes d'ébène affichaient monstrueusement des reflets aux sourires argentés. Il revint d'abord vers sa mallette, posa l'arme du crime à l'intérieur, fixa un instant la caméra qui venait de filmer la scène et se dirigea vers les cercueils d'acier. Il commença à les ouvrir un par un et s'arrêta sur le premier qui était vide... Il l'ouvrit alors au maximum et murmura diaboliquement:

- Eh bien voici ta chambre froide en attendant les messieurs qui vont venir pour te faire traverser le Styx!...

Il se dirigea vers le corps de Kurtin à moitié allongé contre les dalles suintant de sang. Il se saisit de l’une des jambes du légiste, le traîna sans ménagement et enfin le souleva comme un morceau de viande. Il l'allongea grossièrement et referma violemment le cercueil. Il mit ensuite un sceau du FBI et se détendit quelque peu...

Il enleva ses lunettes, essuya les verres fumés et les remit délicatement en écartant les coudes. Il chercha une cigarette dans un paquet au fond de l'une des poches de son pantalon en toile et l'alluma avec un briquet chalumeau... Une flamme de cinq ou six centimètres se dressa fièrement devant son nez.

Il s'approcha ensuite d'une petite table sur laquelle plusieurs dossiers s'entassaient. Il les consulta rapidement pour s'assurer qu'il n’y en avait aucun qui touchait son affaire et il en profita pour allumer la radio...

C'était un vieux transistor minuscule; celui ci grésilla légèrement et Le Black modifia la fréquence... Après quelques secondes la mélodie électrique Roll Right des Rage Against The Machine s'extirpa de l'unique haut parleur usagé...

Il enfouit ensuite ses mains dans les poches de son pantalon et commença à tourner autour du cadavre de l'East River Park comme un vautour en quête d'une nouvelle victime.

Après plusieurs minutes, la porte de la salle d’autopsie s'ouvrit et il leva la tête vers deux hommes habillés avec le même costume que lui. Il dit simplement d'une voix dominatrice:

- Je vous attendais... Vous êtes en retard... En désignant d'un mouvement du pouce, le corps éventré dessous lui, il annonça: bon vous m'embarquez ça et la loque du cercueil numéro douze...

Les deux hommes ne répondirent pas et s'activèrent à mettre les corps sur des chariots. L'affaire fut conclue en l'espace de dix minutes. Lorsque les deux hommes s'apprêtèrent à sortir, Le Black murmura cyniquement:

- Très bien messieurs, je vous remercie de votre travail rapide et efficace. Le spectacle est terminé!

A la fin de sa phrase, il arracha l'instrument électronique collé sous la caméra vidéo et claqua la porte...

 

 

Murray Hill- Près du Bellevue Hospital.

13h58

Michael et Jack mangeaient chacun un hot dog qu'ils avaient acheté à un vendeur ambulant dans l'East Houston Street. Ils mâchouillaient en tentant de parler. Jack demanda:

- Tu crois aux noms qui figurent sur l'autopsie?...

- Je ne sais pas c'est bizarre... D'un côté je suis sûr que Jane et Georges sont nos deux premières victimes mais en mettant bout à bout tout ce que nous avons sur l'enquête… C'est virtuellement impossible... En tout cas pour Eddlinger, je pense qu'elle reste notre suspect numéro un jusqu'à ce que nous prouvons… peut être… le contraire... Acheva Michael, de plus en plus, ravagé par d’affreux doutes contradictoires

       - Hmm... Tu crois que Le Black aurait falsifié les noms des victimes?...

- C'est possible voire même fort probable mais… Mais Kurtin nous a spécifié qu'il ne l'avait pas fait... Répondit Michael en déglutissant sa dernière bouchée.

- Il ment, voilà tout! Dit Jack en s'arrêtant en face de l'hôpital. Nous y sommes.

- Non...Murmura pensivement Michael. Non, je ne pense pas qu'il mentait... Nous lui avons flanqué une telle peur qu'il nous a dit tout ce qu'il savait...

- Ouais peut-être... Au fait, tu as demandé un mandat pour aller chez l'antiquaire ?...

- Biensûr... Je suis intègre… Répondit Michael à la limite du mensonge. Il arracha un bout de papier de la poche arrière de son jean.

Ils sortirent du véhicule. Le ciel menaçait au loin, au-dessus du Bronx... Ils s'approchèrent directement vers le hall de l'hôpital.

 

Scott arrêta à son tour la voiture à une distance respectable de la Ford de Jack. Isabelle continuait de fumer cigarette sur cigarette en fixant les deux policiers qui étaient encore dans leur véhicule obscur.

- Tu ne m'as pas raconté la nuit que tu as passé avec le flic... Dit Scott en dévisageant Isabelle.

Elle était habillée d'un tailleur bleuté et la jupe qu'elle portait avait le don d'attirer les regards. Elle n'était pas maquillée. Elle avait seulement appliqué un gloss pour faire briller ses lèvres...

- Y a rien à dire... C'est un p’tit con...

- Tu dis toujours ça après avoir couché avec un gars... Scott rigola cyniquement.

- Les mecs croient qu'ils savent faire l'amour mais après deux minutes ils se rendent vite compte qu'ils ne sont vraiment rien face à nous!!... Ils se croient les rois et ils se cassent lamentablement la gueule... Et ce Jack est comme tous les autres!...

- T'es vraiment bizarre ma chérie!... Dit Scott et il rigola encore plus fort.

Elle lui lança un regard noir et répondit sournoisement:

- P’vre type... Tu veux jouer les machos mais tu n'es rien!...

- Ouais... Autrement, tu n'as rien appris de nouveau...

- Non, il ne savait rien, du moins rien d’intéressant ou que je ne sache déjà... D’ailleurs, il en savait moins que nous... Il me racontait des conneries en espérant que je les goberais... Il y avait bien quelques détails véridiques mais nous les connaissions déjà pour la plupart...

- Oh, oh... Ils bougent... C'est bizarre qu'ils se rendent à l'hôpital... Dit Scott en regardant les deux policiers qui s'avançaient vers le hall de l'hôpital.

- Ouais, nous allons peut-être en apprendre beaucoup plus maintenant...

 

Michael et Jack s'approchèrent de l'accueil et ils montrèrent tous les deux leur carte et leur insigne. Michael demanda ensuite:

- La chambre de Tud Morjan...

- Attendez... Murmura l'hôtesse en plongeant son regard dans ses papiers. Numéro deux cent huit au deuxième étage...

Les deux policiers se dirigèrent ensuite vers les ascenseurs.

- J'espère qu'il n'est pas en morceau... Murmura Jack en souriant.

- Nous verrons bien mais je ne me fais pas trop d’illusions... S’il est encore en vie, c’est un pur miracle… Ce Le Black n’est pas du genre à plaisanter ni à rater sa cible… Répondit Michael.

Ils pénétrèrent dans une large cage. Jack pressa fermement le bouton numéro deux. La porte coulissante se referma presque automatiquement...

Scott s'approcha à son tour des ascenseurs et consulta les diodes de celui que venaient de prendre les deux policiers.

 

Ils étaient à présent dans un large couloir aux murs blancs. Des odeurs caractéristiques flottaient dans l'atmosphère chauffée par des radiateurs suspendus au plafond. Quelques fois, des plantes vertes émergeaient au détour d'un mur...

Ils parvinrent finalement à la chambre de Tud Morjan. Il était étendu dans un lit et le visage à moitié bandé. Un plâtre entouré sa jambe droite et son bras gauche...

Michael se pencha au-dessus de lui et demanda:

- Comment ça t'es arrivé?...

- Un... un accident de voiture... Répondit difficilement Tud.

- Nous avons quelques questions à te poser... Commença Jack.

- Un agent fédéral ne serait il pas venu te rendre une visite?... Demanda à nouveau Michael. Un certain Le Black.

Tud écarquilla les yeux de terreur et murmura:

- Hmm... C'était un gars du FBI... Il m'a interrogé sur la cassette du cinéma. Il voulait savoir ce que j'avais découvert... En fait il voulait savoir s'il y avait des personnes effacées ou qui présentaient des effacements même partiels...

Michael jeta un regard vers Jack et annonça:

- Tu vois… Il savait déjà ce qu'il y avait sur la bande... Ca confirme ce que je disais. Ils ont connu des affaires similaires ailleurs...

- Et il t'a demandé autre chose?... Dit Jack.

- Non... Mais il m'a foutu dehors… Enfin il m’a poussé violemment hors de mon laboratoire en me menaçant.

- Avec une arme?... Coupa Michael.

- Non... Il avait une voix plutôt convaincante...

- Et tu crois que ton accident est lié à cet homme?... Demanda Michael qui connaissait déjà la réponse.

- Il n'y a pas de doute... Il a dû trafiquer ma bagnole... Ragea Tud en soupirant.

- Tu as découvert autre chose sur l'enregistrement...

- Non... Répondit promptement Morjan.

Michael ne savait pas si c’était la peur qui avait dicté cette dernière réponse mais il fit signe à Jack de sortir de la chambre. Tout comme Steve, il avait la sensation que les langues se délieraient beaucoup moins à présent et sa méthode de persuasion semblait être à mille lieux de celle de ce Le Black.

Scott était dehors, assis sur une chaise. Il avait vissé une casquette sur son crâne pour dissimuler son visage. Lorsque les deux hommes firent mine de partir, il cacha le petit magnétophone muni d'un récepteur-amplificateur de voix dessous son manteau...

Il baissa la tête lorsque les deux policiers passèrent devant lui et expira de soulagement. Il jeta ensuite un long regard vers Isabelle qui attendait à l'autre bout du couloir...

Michael appuya sur le bouton d'appel de l'ascenseur. Il dévisagea son coéquipier et murmura:

- Inutile de l’interroger d’avantage… Morjan ne travaillait que sur les enregistrements vidéos et il ne nous apportera rien de plus dans son état… En revanche, il n'a fait que confirmer ce que l'on pensait déjà...

- Ce Le Black est vraiment un pro... Dit gravement Jack en se frottant le nez.

- Il ne reculera devant rien et c'est bien ce qui me fait peur...

Lorsque les deux policiers entrèrent dans l'ascenseur et disparurent, Isabelle sortit de l'ombre et se dirigea directement vers la chambre de Morjan. En entrant, elle dit d'une voix uniforme:

- Je voudrais que vous répondiez à quelques questions!...

Tud fit un signe négatif de la tête et répondit:

- T'es une journaliste véreuse. Ca se voit juste en te regardant.

Elle serra les dents de mépris en dévisageant son interlocuteur infirme et commença à marcher vers l'autre côté du lit en se déhanchant avec provocation. D'une voix autoritaire, elle dit:

- On verra bien si tu répondras à mes questions... Dit elle en gigotant sa langue avec plaisir.

Elle s'assit ensuite sur le bord du lit en prenant soin de faire légèrement glisser sa jupe le long de ses cuisses. En voyant les quelques dentelles noires de la culotte d'Isabelle, Tud avala sa salive et détourna son regard. Elle caressa avec domination le tube qui amenait l'oxygène vers les narines de Morjan et commença à parler d'une voix langoureuse et enivrante:

- Tu travaillais pour les deux flics qui viennent de sortir?...

Voyant que son interlocuteur ne répondait rien, elle pinça le tube à oxygène et Tud commença à respirer difficilement. Après quelques secondes, il sentit l'étouffement arriver et il plongea son regard terrifié dans celui enflammé d'Isabelle. Il répéta faiblement:

- C'est bon... C'est bon...

Scott, debout contre le mur en face du lit, regardait patiemment le manège odieux d'Isabelle. Il la trouvait complètement folle et parfois même cynique et démoniaque.

- Très bien... Dit-elle doucement. Tu travaillais donc pour ces flics?...

- C'est... C'est exact...

- Tu travaillais sur quoi?...

- Une cassette de surveillance...

- De quoi?...

- ... Du City Cinema...

- Et qu'est qu'il y avait sur cet enregistrement?...

- Les spectateurs de la séance de dix heures, samedi dernier...

- Le soir du second meurtre...

Tud approuva de la tête et respira un grand coup.

- Et tu étais censé faire quoi sur cet enregistrement?...

Morjan resta muet en fixant avec peur et mépris son interlocutrice qui souriait diaboliquement. Elle recommença à pincer le tube d'oxygène et Scott dit d'une voix uniforme, pour couper court à son calvaire malsain:

- Allez, parle lui des personnes effacées sur la bande!...

Isabelle jeta un bref coup d'œil sombre et menaçant vers Scott tout en lâchant le tube translucide. Tud regarda lui aussi le journaliste et murmura:

- Il y avait... Un gars et une blonde...

- Je veux des noms!... Dit Isabelle en haussant le ton.

- Je ne me souviens plus...

- Réfléchis!! Insista-elle d’une voix autoritaire.

- La fille... Je crois qu'elle s'appelait Jane...

- Jane comment?!

- Elinger... Edinger... Qu’que chose comme ça... L'autre c'est Chillman, Georges Chillman...

- Très bien... Maintenant parle moi de ces effacements... C'étaient des trucages?...

- Non...

- Et Le Black... C'est qui?... Demanda Scott, impassible.

Tud avala encore un filet de salive. Quelques gouttes de sueur dégoulinèrent le long de son visage à moitié caché par des bandes. Il eut aussi deux ou trois spasmes nerveux dans le dos.

- Le Black... Le Black... Répéta Tud angoissé. C'est un fédéral et c'est à cause de lui si je suis là!... Ajouta-t'il cyniquement.

- Qu'est-ce qu'il voulait?! Demanda promptement Isabelle de plus en plus excitée par cette histoire.

- La même chose que vous!...

- Hmm... Je vois. Marmonna-t'elle en se délectant autant de la peur de Morgan que des informations qu’elle venait d’obtenir. Elle tapota le visage de ce dernier en lui susurrant à l’oreille: tu t’es bien rincé l’œil… hmm… Ca sera certainement la dernière fois que tu pourras voir un tel spectacle. Le black risque de revenir de faire ta fête.

Elle se dressa, baissa lentement ses yeux et finalement plongea quelques secondes son regard dans celui de Morgan, pétrifié comme un animal apeuré. Elle se leva ensuite en adressant un regard fier à Scott et se dirigea vers la sortie... Quant à lui, il était de plus en plus désabusé par sa partenaire qui employait des méthodes peu orthodoxes et méprisables. Il était écœuré par cette attitude à mi chemin entre la frénésie et l’obscénité. Il la connaissait comme une femme aux dents longues mais il se rendit réellement compte qu’elle ne reculait devant rien. Lorsqu’elle passa à côté de lui, une sensation indescriptible et glaciale transperça tout son corps.

 

 

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Et ben et ben, sacrée histoire...

Ca c'est du suspense !

Cette ambiance étrange, à mi chemin entre du pur fantastique avec ces morts qui évoquent l'oeuvre de vampires très spéciaux...et en même temps, on a la sensation que c'est qualque chose de bien plus complexe, et surtout, que c'est réel...bref, on se pose un tas de questions, et cette ambiance malsaine et ce climat d'urgence n'arrangent pas nos ptits nerfs^^

 

aarf, est-ce que Leblack va vraiment tuer la femme de l'inspecteur Red ? et est-ce qu'Isabelle va définitivement passer du côté obscur ? (remarque elle a déjà l'air bien partie). Et notre informateur mystérieux, a-t-il un rapport avec celui qui dirige Leblack ? Et qu'en est-il de Jane ? raaaaah, tant de questions...et seulement deux malheureux flics pour essayer de découvrir la vérité sans y perdre de plumes...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Merci Miss, pour ton message, ça me fait plaisir.  ;)

 

Il y a quelque chose que tu as dit, ou plutôt une question que tu as posée qui pointe sur une prochaine partie de l'histoire. Dans l'extrait suivant, une petite phrase devrait vous donner un indice. Je n'en dis pas plus.

Sinon, cet extrait va faire réapparaître un personnage que vous avez pu voir dans les chapitres précédents. Un personnage secondaire mais son apparition est elle une coïncidence? Normalement, si vous vous êtes fait une certaine idée précis de "ce qu'il se passe" avec les victimes, cet extrait devrait vous faire douter de plus en plus. Mort... Vivant... les deux...

En tous les cas, il est temps de commencer à s'intéresser plus particulièrement à l'antiquaire ou du moins à son environnement et là encore, vous devrez trouver quelques réponses sinon quelques casse têtes supplémentaires. Le prochain extrait va également se porter autour de l'environnement de l'antiquaire et les deux flics auront une rencontre musclée et disons... Spéciale.

La fin de cet extrait est consacré à notre nettoyeur de service, Le Black. les fois précédentes, je l'ai présenté comme un personnage fort mais l'est il réellement? Ce paragraphe n'est pas très long mais apporte pas mal de détails assez intéressants...

 

 


 

Chelsea-

15h09

La rue était plutôt bondée. Le bruit du moteur de la vieille Ford noire agonisa dans l'enfer pluvieux et exécrable de New-York. Jack coupa la radio qui diffusait Sexual Hearting de Marvin Gaye... Il s'était garé juste devant la porte de son immeuble. Michael était muet et consultait le mandat de perquisition. Enfin, il murmura d'une voix étrange:

- J'ai la trouille juste en regardant cette immense vitre... Ca me donne des frissons dans le dos. Je ne sais pas mais on dirait qu'il y a une atmosphère malsaine qui flotte autour de cet appartement.

- Hmm...

Jack sortit de sa voiture et demanda à son collègue:

- T'aurais pas une cigarette pour moi?...

- Désolé mon vieux mais je n'ai plus rien!... Répondit Michael qui commençait à traverser la dix huitième rue. Jack s'approcha rapidement de lui et murmura:

- Faut faire attention au concierge... C'est un antipathique...

- Pour pas changer!... En sortant sa carte et son insigne, Michael ajouta: à ces gars là, il n'y a que ça qui les font réfléchir avant de parler...

A la fin de sa phrase, il frappa lourdement contre l'énorme porte en bois. Il recommença encore plus bruyamment deux ou trois secondes après. Presque aussitôt, une lumière baveuse s'alluma dans le hall et quelqu'un cria:

- C'est quoi encore!!

Jack jeta un regard à son coéquipier et ils sourirent avec moquerie. Lorsque le concierge ouvrit la porte massive, les deux policiers débitèrent en même temps:

- Nous sommes de la police criminelle du district de Lower East Side... C'est l'inspecteur Jack Eyes et je suis Michael Red... Continua Michael.

- Mais qu'est-ce qui se passe?... Demanda le concierge d'une voix pâteuse.

- Oh, rien d'important... Nous avons un mandat de perquisition au nom de Vlad Szekerland... Dit Jack.

- Ha! L'antiquaire... Et qu'est qu'il a fait comme escroquerie?...

- Nous ne sommes pas de la brigade des fraudes mais de la criminelle... Répondit promptement Michael.

- Il a tué quelqu'un?... Demanda gravement le concierge.

- Nous pourrions peut-être entrer maintenant! Dit sèchement Micheal en s'engageant dans le hall avant que le concierge ne réponde quoi que ce soit. Jack demanda à son tour:

- Vous pourriez certainement nous donner les clefs de Szekerland...

Le concierge, immobile et hébété regarda les deux hommes puis il se rua dans son appartement plutôt minable. Il ouvrit quelques tiroirs et revint en tendant un trousseau de clef.

- Voilà... Euh, il habite au troisième étage, première porte à gauche...

Jack arracha les clefs de la main droite du concierge et ils se dirigèrent vers la cage d'escalier.

- Tous les mêmes… Ce vieux est trop prévisible... Dit cyniquement Michael en pouffant de rire.

Ils pénétrèrent dans l'ascenseur et Jack en profita pour mimer le concierge angoissé. Il murmura à son tour alors que la porte métallique coulissait:

- Il a tué quelqu'un?... Ah!... Ah!...Ah!... Il a vraiment la tête de l'emploi.

L'ascenseur s'immobilisa au troisième étage dans un grincement sinistre. La porte en fit autant en s'ouvrant lentement. Le couloir apparut. Il était sombre, mystérieux et glacial. L'air semblait paralysant et oppressant...

La nette impression de se trouver dans le tunnel de la mort semblait lécher les murs. Il faisait jour mais une obscurité étrange envahissait tout le couloir. Michael chercha à tâtons l'interrupteur. Un bouton poussoir résonna sournoisement et les néons clignotèrent en claquant légèrement puis dissipèrent difficilement la pénombre, une pénombre lourde, dense et mystérieuse.

Michael frappa contre la première porte à gauche, celle de Szekerland. Un silence morbide  sembla conquérir le couloir. Micheal récidiva une nouvelle fois en frappant plus fort. Soudain une voix venue de l'autre bout du couloir hurla:

- Vous venez voir le vieux!... Ca tombe mal, il n'est pas là!

Les deux policiers se tournèrent vers leur interlocutrice mais sa silhouette était insaisissable. Elle s'approcha ensuite... Le bruit vague de ses dents mâchouillant un chewing-gum couinait doucement.

- Il est parti à une brocante dans le nord... Mais je peux vous aider. Je m'appelle Cynthia Seavers.

Maintenant, ils pouvaient la voir entièrement. Elle était auburn, les cheveux mi-longs coupés en carré, légèrement bouclés et effleurant ses épaules dénudées. Elle portait simplement une combinette bleutée soulignée de dentelles noires.

Ils avalèrent un filet de salive en la dévisageant plusieurs fois. Elle savait comment exciter les hommes et elle ne s'en privait pas, surtout avec les policiers. Elle prenait des positions plutôt suggestives... Michael se racla la gorge et dit d'une voix maladroite:

- Ton nom me dit quelque chose... Tu ne serais pas fichée à la brigade des mœurs...

- Peut-être... Allez savoir... Répondit-elle en gigotant farouchement sa langue.

- Ouais... Marmonna Jack en fixant les cuisses de Cynthia.

- Vous venez pour quoi au juste?...

- Pour une affaire de meurtre... Dit promptement Michael.

- Vous pensez que Vlad aurait tué quelqu'un?...

- Pour le moment... Nous ne pensons rien. Nous voulons simplement l'interroger!... Dit Jack qui contemplait à présent les petits seins de Cynthia qui se dessinaient le long de sa combinette...

- En tout cas, c'n'est pas un vieux comme lui qui pourrait descendre quelqu'un... Marmonna-t'elle.

- Ha!... Et pour quelles raisons?... S'exclama Michael en jetant son regard dans celui de Cynthia.

- Quand on le voit, il paraît avoir la soixantaine tout au plus mais je suis sûr qu'il a dix voire quinze ans de plus...

- Oh!... S'exclama à son tour Jack. Il y a une sacrée différence entre soixante et soixante quinze ans...

- Ouais... Mais lui il est plutôt exceptionnel... Cynthia ne poursuivit pas sa phrase.

Michael et Jack se regardèrent en l'espace d'une seconde mais avant que son collègue ne dise quoi que ce soit, Michael demanda:

- Vous connaissez une blonde qui s'appellerait Jane?...

- Oh Jane Eddlinger!... Coupa Cynthia d'une voix enjouée. Biensûr que je la connais. Elle travaille au Webster Hall et j'avais l'habitude de traîner le week-end dans la salle techno... Et puis quelques fois, elle venait me voir...

- Elle venait voir Szekerland?... Demanda aussitôt Michael en fronçant les sourcils.

- Ouais... Vous savez, elle n'habite pas très loin de la boutique de Vlad...

- Et ici?... Demanda Jack impatient.

Soudain la porte de l'ascenseur couina et quelqu'un sortit de la cage. C'était un homme et il portait plusieurs cabas qui lui cachaient le visage. Il se heurta à Jack et s'excusa froidement.

- Eh Alberto!... Cria Cynthia. Ce sont des flics et ils viennent voir Szekerland. Ajouta elle d'une voix enjouée en l'embrassant. Lui, il ne trouva qu'à répondre:

- Et merde, je me suis encore planté d'étage...

Il posa ses sacs contre un des murs du couloir et dévisagea les deux agents. Il leur serra la main en disant:

- Alberto Pantanillo... Je suis taxidriver... J'habite normalement au quatrième mais quand je reviens des courses j'appuie souvent sur le mauvais bouton... Il sourit en regardant Cynthia.

Elle dit ensuite:

- On parlait de Jane...

- De Jane?... Répéta Alberto en cherchant qui ça pouvait bien être.

- Tu sais la blonde qui venait quelque fois... Voyant que le taxidriver ne se souvenait plus, elle continua: Elle avait un tatouage sous l'oreille droite; c'était une rose rouge...

- Ha oui, j'm'en souviens... Dit Alberto en écarquillant les yeux. D'une voix grave, il continua: Je l'ai vu pas plus tard qu'hier soir... Je l'ai prise dans mon taxi près du Webster Hall...

- Vous êtes sûr?... Demanda Michael, surpris.

- Oh que oui, j'en suis sûr!...

- Et vous l'avez déposé où?... Coupa Michael.

- Au East River Park...

- Quoi!! Hurla Jack puis il jeta un bref coup d'oeil en direction de son collègue qui affichait la même stupéfaction que lui. Et vers quelle heure?...

- Aux environs de minuit tout au plus... Répondit Alberto en fixant tour à tour les deux policiers

- Tu crois que c'est elle?... Demanda Jack à son collègue.

- Peut-être mais rappelle-toi de l'autopsie... Marmonna pensivement Michael.

- Nous ne pouvons pas se fier aux rapports de Kurtin... Ils ont été falsifiés alors... Dit aussitôt Jack.

- Vous... Vous croyez qu'elle aurait tué le gars du parc?... Demanda Cynthia. Vous plaisantez?...

- Non...Non, pas du tout, elle était même notre suspect numéro un... Dit Michael d'une voix neutre.

- Moi, j'sais pas mais elle était bizarre hier soir... Murmura Alberto.

Cynthia lui lança un regard noir et méprisant et lâcha furieusement:

- Arrête de dire des conneries, ce n'est pas le style de Jane de décapiter des gens!!

Micheal se tourna complètement vers le taxidriver et se mit entre lui et Cynthia. Il le dominait presque d'une tête.

- Bizarre comment? Demanda-t'il en détachant les deux mots.

- Eh bien... Eh bien... Alberto se gratta la moustache avec son index gauche et continua d'une voix un peu angoissée. Eh bien d'abord, elle me faisait peur... Il y avait quelque chose de pas net sur son visage...

- Espèce de salaud!... Espèce de salaud!... Répéta Cynthia qui se ruait vers le taxidriver.

Jack parvint à la retenir et à la repousser. T'es qu’une p’tite ordure!... Tu vendrais même ta mère!... Tu sais très bien que c'n'est pas elle!!

Michael fit signe à son collègue de l'emmener ailleurs. Jack tenta de la calmer en la ramenant à son appartement.

- Bon, si nous reprenions notre petite histoire... Dit Michael en dévisagent Alberto.

Celui ci avala sa salive et murmura:

- ...Vous allez certainement me prendre pour un fou mais j'avais l'impression qu'elle sentait la mort... Vous savez comme cette odeur particulière dans les cimetières.

- Hmm...

- Mais le plus troublant... Oui, le plus troublant c'est qu'à chaque fois que je regardais dans mon rétroviseur, je ne la voyais pas comme si elle n'existait pas... Vous voyait ce que je veux dire?...

- Parfaitement... Répondit Michael d'une voix sceptique. Il commençait à le prendre vraiment pour un fou.

- Et puis elle était pâle, son tatouage était pratiquement invisible...

- Hmm... Très bien monsieur Pantanillo... Si nous avons besoin de votre témoignage, nous vous contacterons... Coupa Michael. Il ne savait pas très bien pour quelles raisons il avait mis un terme à leur conversation si brusquement mais un scepticisme soudain et tenace s’était emparé de lui. Il ne croyait nullement à la fin de l’histoire d’Alberto et avait la nette impression qu’il exagérait à outrance son récit. Pourtant quelques doutes subsistaient mais sa première impression ne l’avait jamais trahi… Jusque là ?

Une sensation étrange s’était emparée de lui. L’homme qui lui faisait face avait une intonation si particulière dans la voix qu’il avait répondu sans même s’apercevoir de ce qu’il disait réellement. Les yeux d’Alberto semblaient presque l’hypnotiser alors que le subconscient du policier lui martelait tous les indices anormaux qu’ils avaient récoltés jusqu’à présent et qui concordaient réellement avec le récit de Pantanillo. Néanmoins, une pétrification insondable engourdissait tous ses membres au point qu’il perdit le fil de ses idées. 

Le taxidriver légèrement surpris par l'attitude du policier prit ses cabas et se dirigea vers la cage d'ascenseur. Michael l'observa quelques instants sans rien dire comme si une force mystérieuse l’en empêchait. Elle disparut sitôt les portes de l’ascenseur fermées. Michael sembla ne pas se souvenir des dire d’Alberto et se tourna vers l'autre côté du couloir. Au bout, Jack parlait avec Cynthia pour tenter de la calmer.

- C'est bon!... Hurla Michael mais une gêne inexplicable lui tailladait le cerveau.

Cynthia jeta un rapide coup d'oeil dans sa direction et cria:

- C'n'est qu'un sale menteur!! Depuis que sa femme l'a largué, il est devenu psychotique!!

A la fin de sa phrase, elle rentra dans son appartement en claquant violemment la porte. Jack revint vers son collègue qui attendait devant la porte de Szekerland.

- Tu sais, il est fort possible que ce soit Jane que j'ai vue dans l'appartement de l'antiquaire. Dit Jack en plongeant ses mains dans les poches de son jean. Il lui avait donné un double de clefs à l'insu du concierge... Elle lui faisait quelques courses, enfin des trucs dans le genre... C'est que m'a dit Cynthia.

- Tu sais ce qu'elle fait comme job... Dit ironiquement Michael en enfonçant la clef dans la serrure. Elle se préparait pour ce soir... Alors, il vaut mieux ne pas trop se fier à elle...

- Moi, je la trouvais sincère!... Et qu'est-ce que ça a donné avec l'autre?... Demanda Jack.

Micheal réfléchit quelques secondes, comme pour se remémorer exactement ce qui venait de se passer entre lui et le taxidriver,  mais il ne trouva rien d’autre à dire que :

- Il devrait se faire interner avant qu'il ne tourne mal... Ha!... Tu sens cette odeur!... Dit Michael avec dégoût en poussant la porte.

Il appuya sur l'interrupteur et une lumière douce et faible s'extirpa des ampoules. En entrant, Jack murmura:

- Je ne sais pas comment Szekerland arrive à vivre dans cette pénombre... Tu vois quelque chose?...

- Pas vraiment!... Répondit Michael  avec une pointe d'angoisse dans la voix.

Il se dirigea maladroitement vers l'immense salle qui faisait office de salle à manger et de chambre. Grâce, à une manivelle, il souleva le rideau en plastique qui cachait la baie vitrée. La pâle lumière du jour vint s'engouffrer dans l'appartement. Des raies de poussière scintillèrent et subitement, tout apparut...

Quelque chose d'insoutenable semblait flottait dans la vaste salle; quelque chose d'indescriptible; peut-être quelque chose d'épouvantable.

Soudain Jack cria:

- Eh Michael viens voir par ici!...

Michael courut vers l'entrée de l'appartement et il vit son collègue face à un petit meuble à chaussures.

- Tiens regarde ça...

- Hmm... Un pot de pop corn du City Cinema... Dit Michael en s'approchant.

Le pot était renversé et quelques morceaux de pop corn étaient étalés sur le meuble. Michael chercha un stylo dans la poche intérieure de sa veste et souleva le pot. Il commença à l'ausculter sous toutes les coutures et dit finalement d'une voix lointaine et absorbée:

- C'est bizarre ces marques au fond du pot...

- Et puis ça pue surtout!... Dit sèchement Jack en se pinçant le nez.

- Hmm... On dirait que c'est un liquide organique qui a séché ou quelque chose dans le genre...

- En tout cas c'n'est sûrement pas du sang!... Dit cyniquement Jack en faisant la moue.

En jetant un rapide coup d'oeil à Jack, Michael ordonna:

- Vas dans la cuisine me chercher un sac plastique...

Jack s'exécuta et se précipita dans la petite pièce à côté... En reposant, le pot de pop corn, Michael consulta les morceaux de maïs éclatés et murmura doucement en approchant son visage:

- Tiens, c'est intéressant ça... On dirait des cheveux...

Jack revint dans le hall d'entrée et dit d'une voix forte:

- Eh regarde ce que j'ai trouvé...

Michael, accroupi, leva les yeux vers son collègue et dit faiblement:

- Un verre...

- Ouais... C'est bon pour ses empruntes... Suggéra Jack plutôt heureux de sa découverte.

Il venait de mettre le verre dans un sac de congélation et il en présenta un à son coéquipier.

- Donne moi en une autre!... Dit Michael en mettant le pot dans un sac.

Il prit quelques mèches de cheveux blonds et les enferma également. En se relevant, il marmonna: Très bien nous avons quelques indices... En se retournant vers Jack, il continua: cependant c'est trop dangereux de les donner au laboratoire du commissariat... Ma femme a un de ses frères qui est médecin dans la région de Philadelphie et je crois qu'il va pouvoir nous aider...

- Ouais... Il vaut mieux envoyer tout ça ailleurs sinon Le Black viendra faire le ménage comme avec Morjan.

- Hmm... Emit Michael en s'aventurant à nouveau dans la salle à manger. Il ajouta ensuite: regarde dans la cuisine et dans la salle de bain si tu ne trouves rien d’autre...

Jack disparut dans la cuisine en marmonnant n'importe quoi et commença à ouvrir les tiroirs. Michael, quant à lui, inspectait les moindres recoins de la vaste pièce. Sur la chaîne hi-fi, le coffret d'un C.D était ouvert.

Le lit était encore défait et les dessous de Jane étaient à ses pieds, juste devant le petit meuble de chevet. Michael les souleva avec son stylo, les regarda quelques instants et murmura en les emprisonnant dans un sac de congélation:

- Elle devait vraiment être adorable avec ça...

En se précipitant dans la vaste salle, Jack cria à s'arracher la mâchoire:

- Eh Michael... Je ne comprends pas, il n'y a rien à bouffer... Vraiment rien, même le frigo est vide... A croire que le vieux ne mangeait jamais rien...

- Hmm... Etrange... Marmonna Michael puis il montra les dessous noirs de Jane. Jack fronça les sourcils et dit d'une voix plutôt fascinée:

- Eh... C'est ce qu'elle portait le premier soir que je l'ai vu ici... Ca devait être le soir du meurtre, samedi...

Michael s'approcha de la penderie et l'ouvrit d'un coup sec. Il resta bouche-bée pendant quelques secondes le temps que Jack le rejoigne.

- Je n'sais pas ce que t'en pense mais je doute fort que ce Szekerland porte des minijupes, des pantalons d'enfants, des blouses de docteurs ou des talons aiguilles...

- Ouais... C'est bizarre... Il a une garde-robe pour toute une famille...

- Et bien plus! Ajouta Michael. J'ai l'impression que cette histoire devient de plus en plus étrange...

- Hmm... Jack s'arracha à l'immobilité et se dirigea vers la salle de bain. Il fouilla un peu partout et après deux ou trois minutes il revint dans la vaste salle en interpellant son collègue:

- Je ne sais pas ce qui ce passe dans cet appartement mais c'est louche... Il y a une bonne dizaine de brosses à dents, de la mousse à raser, des rouges à lèvres... Enfin on dirait qu'il y a beaucoup de personnes qui vivent ici...

- Ce Szekerland... Il m'inspire de moins en moins confiance... Je ne sais pas ce qu'il entretient comme relation avec Jane mais... Michael n'acheva pas sa phrase et referma la penderie.

- Il faut la retrouver le plus vite possible avant qu'elle ne tue pour la quatrième fois... Dit Jack en s'approchant de son collègue...

- Tu sais à quoi je pense... Marmonna Michael en regardant les sacs de plastique. Je crois que c'est l'antiquaire qui cache les têtes des victimes... Ca boutique est la meilleure planque; on trouve tellement de trucs bizarres dans ce genre de magasins que personne n’y ferait attention...

- Que proposes tu?... Demanda Jack.

- Il faut impérativement faire un tour à sa boutique... Si Szekerland est parti à une brocante ça nous facilitera la tâche.

Les deux hommes se dirigèrent vers la sortie et trouvèrent Cynthia qui attendait dans le couloir ténébreux.

- Vous faites fausse route... Dit-elle doucement lorsque Michael referma la porte.

- Ca, c'est à nous d'en juger... Répondit-il fermement.

- As-tu vu Jane chez Szekerland récemment?... Demanda Jack.

        - Non... J'n'y ai pas fait attention... Répondit elle d'un ton rageur.

- L'appartement d'à côté appartient aussi à l'antiquaire?... Demanda Michael.

- Oh non... Il est à un scientifique; un certain docteur Ray. Il l'a acheté il y a six ans environs mais il ne vient pas très souvent. Deux ou trois fois chaque année, tout au plus... Pourquoi?...

- Pour rien... Coupa promptement Michael

Les deux policiers ne restèrent pas plus longtemps et se dirigèrent vers l'ascenseur...

 

Murray Hill- Bellevue Hospital.

16h 50.

Deuxième étage...

Quelques infirmières se baladaient dans les couloirs blanchâtres. Un homme en costume-cravate noir attendait devant un distributeur de boissons et feignait de mettre des pièces dans la machine. Lorsque le moment lui parut favorable, il s'introduisit dans la chambre de Tud Morjan en murmurant:

- J't'croyais mort mais t'as la peau dure... C'est comme ces sal’tés d'insectes que l'on croit morts et qui reviennent toujours...

Le Black afficha son sourire son lage sourire d’albatre en s’approchant rapidement de sa nouvelle proie. Tud, dans son lit, écarquilla les yeux de terreur sans pouvoir prononcer quoique ce soit... Il tenta d'appuyer sur un bouton d'appel mais Le Black l'en empêcha en lui compressant le poingnet. Tud sentit ses os craquer et une affreuse douleur aigue lui arracha un cri rapidement étouffé par Le Black d’une main puissante. Il s'assit alors sur le lit et dit d'une voix sournoise:

- Les deux flics sont venus te voir!...

- Non... Non... Répéta difficilement Tud.

- Inutile de me mentir, l'hôtesse d'accueil me l'a certifié. De toutes les manières je m'en doutais...

- Mais je ne leur ai rien dit... Coupa Tud avec frayeur.

- Ca tu vois je n'en ai plus rien à faire!... Le Black sortit son arme de son étui et murmura: De toute manière tu auras tout le temps de réfléchir à tes erreurs... En enfer...

A la fin de sa phrase, il couvrit le visage de Morjan avec l'énorme coussin blanc et tira deux fois... Quelques plumes s'arrachèrent du coussin et se déposèrent sur le corps de Tud. Le Black se releva, fier et orgueilleux. Il rangea son arme et téléphona aussitôt:

- … C'est moi... J'ai liquidé le gars du labo... J'aurais besoin d'un petit nettoyage à la chambre deux cent huit au Bellevue Hospital.

- Nous ne pouvons pas prendre un tel risque... Répondit la voix perfide.

- Mais la balistique aura vite fait de comparer la balle avec celles fichées au FBI et puis il y a l'autre arme aussi...

- Quelle arme?!... Demanda la voix perfide d'un ton autoritaire.

- Celle que j'ai laissée au commissariat...

- Incompétent!! Articula la voix perfide. Il va falloir que tu ailles la chercher. S'ils parviennent à l'identifier formellement, nous aurons des problèmes encore plus insondables... Après quelques secondes de calme, la voix perfide reprit: nous t'avons couverts pendant douze ans et un mort de plus ou de moins ne pèsera pas bien lourd dans la balance... Ils pourront toujours faire le lien avec toi mais ils ne pourront jamais t'inculper...

- Hmm... Emit Le Black légèrement angoissé, face à l'autorité de son interlocuteur.

- Et puis si l'histoire devient trop gênante, nous possédons quelques méthodes efficaces qui la rendront beaucoup plus agréable... Et, surtout!... Surtout tu gardes ton sang froid sinon je serai obliger de me débarrasser de toi... Vas faire un tour chez Kurtin... Les flics iront certainement et je ne veux pas qu'ils tombent sur la photo d'Isabelle Darks!... Ca pourrait devenir très malsain par la suite!...

La voix perfide raccrocha et Le Black resta immobile, quelques instants, le temps de reprendre son calme. Il y avait quelques milliards de gouttelettes qui perlaient le long de son front et de ses joues noires...

Il sortit finalement de la chambre en prenant soin de ne pas attirer l'attention et se dirigea directement vers l'ascenseur...

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Bien fait pour Leblack, il avait qu'à pas tuer ce pauvre Tud ! C'est vrai quoi, pourquoi c'est toujours les pauvres scientifiques qui découvrent les ptits détails glauques qui y passent en premier, hein ?^^

Engagez-vous donc à la criminelle^^

 

Bon, en tout cas, l'antiquaire est vraiment pas net...existe-t-il seulement...ou ne sert-il que de couverture et de refuge pour ceux qui désirent se mettre à l'ombre un moment...des personnes comme des vampires, des morts vivants, par exemple...

 

Vivement le suite !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Cet extrait va mettre en scène une rencontre étrange entre ... et les policiers. Une rencontre qui aurait pu mal tourné pour l'un d'eux. Au terme de cette scène, nos deux policiers ne semblent pas plus avancés quoi qu'ils aient un nouveau dilemme quant aux morts... En tous les cas, tout se passe à nouveau avec le spectre de l'antiquaire derrière tout ça...

 

 


 

 

Au sud ouest du Garment Center- En face du Chelsea Park

17h13

La pluie avait donné un répit aux new yorkais. Les nuages s'éparpillaient dans le ciel de plus en plus dévoré par une étrange obscurité tandis que la lune scintillait difficilement. La lumière maussade du jour laissait peu à peu la place aux ténèbres artificielles de la cité...

- Nous commençons à y voir un peu plus clair... Dit Jack en ralentissant sa Ford.

- Peut-être mais cette affaire est vraiment tordue...

- Ouais... Tu l'as dit. Tu penses vraiment que c'est Szekerland qui cache les têtes et Jane qui tue...

- J’n'en sais encore rien mais ça peut-être plausible... C'est là!... C'est là!... Hurla Michael en pointant son index droit vers une boutique à demi fermée. Sur une pancarte démodée et criarde, « Hermanstadt Lake » y inscrit en écarlate... En passant devant le magasin, Michael cria comme un fou:

- Eh, il y a quelqu'un à l'intérieur!!

Jack freina violemment en faisant ciller les pneus et les deux policiers sortirent du véhicule en dégainant leur arme... Ils coururent rapidement vers l'entrée de la boutique cependant la porte était verrouillée. La silhouette, à l'intérieur, se tenait debout en semblant fixer avec défiance ses hôtes. Son visage était invisible, enfoui dans une pénombre inextricable. L’ombre s'enfuit, subitement, vers l'arrière boutique.

Avec la crosse de son arme, Michael fracassa grossièrement la vitre sale de la porte. D’un geste rapide mais précausionneux, il dévérourria l’antre de la broquante. Une sensation glaciale le submergea d’un coup. L’adrénaline le fit pénétrer dans le magasin sans réellement réfléchir. Il traversa la première salle en faisant tomber quelques objets sur son passage. Jack le suivit dans les ténèbres de la boutique sans non plus se soucier d’un quelconque danger... L'alarme, quant à elle, hurla comme un animal à l’agonie...

Michael cria plusieurs fois:

- Arrêtez vous !! Nous sommes de la police!!

Le fuyard continua de courir sans prêter attention à ses poursuivants. Il ouvrit une porte à l'autre bout du magasin. Les deux agents y parvinrent rapidement et débouchèrent dans une petite impasse. Il y avait des dizaines de poubelles pleines à ras bord qui s'entassaient contre une palissade pourrie...

Le fugitif était un homme... Il grimpait rapidement l'escalier de secours de l'immeuble en face. Michael  lui intima, à nouveau, l'ordre de se rendre mais celui-ci poursuivit son ascension... Au bout de trois avertissements, Michael pointa son arme vers l'homme et tira un coup.

La balle se logea dans la cuisse gauche du fuyard. Il cria de fureur et de douleur mais il s'élança, sans ménagement, vers la première porte de l'immeuble...

- Tu l'as touché... Murmura Jack

- Je sais, je sais... Répondit faiblement Michael en baissant le canon de son arme vers le sol.

- Mais, il ne saigne pas... Ajouta Jack hébété...

- Tu ne pouvais rien voir à cette distance! Dit fermement Michael d'un ton septique.

-  Moi, j't'dis qu'il ne saignait pas!!... Hurla Jack à nouveau

Michael ne l'écouta pas et se dirigea vers la vint huitième rue, d'un pas cadencé. Sans prendre le temps de réfléchir, Jack le suivit en tenant fermement la crosse de son arme. Il sentait une peur étrange et glaciale se mélanger à son sang et le pétrifier complètement.

Michael longea le mur en s'approchant rapidement de l'entrée principale de l'immeuble. Il poussa l'énorme porte usagée et tagée et pointa son arme dans les ténèbres du hall. Le regard figé et les pupilles dilatées, il fit un tour d'horizon de l'intérieur... Finalement, il s'introduisit dans l'immeuble dallé de plaques blanches, noires et luisantes... L’enfer était il pavé de cette manière là, pensa t’il

Jack entra à son tour en respirant bruyamment. Il murmura rageusement entre ses dents:

- J'n'aime pas ça... J'n'aime pas ça...

- Arrête de dire n'importe quoi!... Répondit fermement Michael. Qu’est ce que tu fous là ! Tu aurais dû rester devant la sortie de secours ! Ragea t’il, sans regarder son partenaire. Devant le mutisme de Jack, il fit un signe du menton vers la porte qui s'ouvrait au fond du hall. Allez, fais lui ton numéro!... J'monte!... J’espère qu’il n’a pas eu l’idée de rebrousser chemin !

Jack attrapa une des épaules de son collègue et commença par ouvrir la bouche pour parler mais Michael lui lança un étrange regard haineux et dit en détachant chaque mot:

- A partir de maintenant, tu réfléchis ! Occupes toi du concierge!...

Aussitôt, il se précipita vers les escaliers. Le concierge, quant à lui, cria en regardant Michael qui montait:

- Eh arrêtez!!... Arrêtez!!...

Jack, frustré par son erreur de débutant, serra les dents et s'approcha en coinçant le canon de son arme entre son ventre et son jean. Il en profita pour sortir son insigne et la brandit en disant:

- Nous sommes des flics alors tu t'calmes!...

Maintenant, il était juste en face de son interlocuteur, un homme de quarante ans. Jack le fixa avec domination et lui ordonna:

- Vous bloquez l'issue qui est derrière moi et vous restez là... Si vous voyez quelqu'un vous hurlez!...

Jack se tourna pour se diriger vers l'escalier mais le concierge demanda:

- Mais c'est quoi cette mascarade?...

- Si tu as une balle dans la tête, tu comprendras la mascarade!...

 

Michael était à présent au premier étage. A l'autre bout, il y avait la porte de secours ouverte et cassée. Elle couinait sinistrement en se balançant au rythme du vent... Une fraîcheur morbide semblait se déplacer sur le sol et couper ses chevilles. La lumière blafarde et déclinante du jour arrivait à peine à éclairer les murs sombres et sales...

Le policier avança lentement, le tube de son arme collé contre le bout de son nez. Il entendait les cognements rapides de son cœur dans le silence inquiétant. Il fixa les débris de verre éparpillés sur le plancher; ils luisaient sinistrement... Un courant d’air siffla sournoisement…

Il traversa le couloir lentement et murmura en serrant les dents:

- Et s'il était ressorti par cette porte!... Il pesta contre Jack et marmonna de dépis : nous nous sommes fait avoir comme des débutants... Cette affaire nous dépasse et nous ne réfléchissons pas comme il faudrait…

A présent, il avait des bouts de verre à ses pieds. Il jeta un long regard dans l'impasse malsaine. Des papiers tourbillonnaient au rythme lancinant d’une brise… d’un blizard incompréhensible… Micheal eut un spasme incontrôlable qui lui taillada toute la colonne vertébrale. Il avait rarement ressenti une telle tension. Malgré tout, il parvint à inspecter la porte, le sol puis l’armature métallique de l’escalier de secours... Il dit ensuite:

- Hmm, c'est vrai… Il n'y a aucune trace de sang... Pourtant je suis certain de l’avoir touché!...

Il sentit une forte odeur nauséabonde de mort l’envelopper. Il eut juste le temps de se retourner pour faire face à quelque chose d’indescriptible et d’effrayant ! Deux puissantes mains lui agrippèrent le cou. Il put aussitôt sentir des ongles immenses et effilés lui lacérer la peau. Des minces filets de sang brûlants perlèrent et dégoulinèrent dans son dos. Le visage de l'agresseur apparut subitement dans un reflet moribon du jour... Il était effroyable… Son épiderme était complètement décoloré… Ses yeux étaient écarlates, sanguinaires et pétrifiants. Sa bouche dégageait une puanteur de décomposition en affaichant des dents monstrueuses, baveuses et blanchâtres...

Soudain une détonation résonna dans le couloir et une balle transperça l'atmosphère macabre. Elle s'enfonça violemment dans le dos de l'agresseur qui rugit en écarquillant les yeux. Ses globes oculaires semblèrent, tout à coup, s'extirper de crâne sous la douleur. L'homme serra les dents et fixa quelques secondes Jack qui venait de tirer...

A la seconde suivant, l'homme défonça violemment la porte qui se trouvait en face de lui. Il pénétra à l'intérieur de l'appartement. Jack courut vers son coéquipier qui gémissait sur le sol en toussant bruyamment. Michael avait énormément de mal à respirer et fit signe de ne pas s'occupait de lui. La terreur se lisait sur son visage et stupéfia Jack qui ne parvenait ni à bouger ni à dire quoique ce soit… Soudain un silence éphémère et éternel à la fois imprégna l’atmosphère inhospitalière. Il fut déchiré par une bourrasque perfide, les feulements de Michael, les grognements de « la bête » et des cris stridents…

Jack se rua alors à son tour dans l'appartement, traversa une cuisine en désordre, fit irruption dans une chambre où un jeune couple hurlait d’effroi.

Le policier jeta un bref coup d'oeil vers eux et lut une peur indescriptible dans leur regard. Jack était à présent devant une fenêtre éventrée. Il se pencha et regarda rapidement toute la dix-huitième rue face à lui mais, personne ne ressemblait, de près ou de loin, au colosse.

S'il avait sauté de cette hauteur là, il se serait blessé ou, du moins, cassé une jambe contre le macadam ou le trottoir, un étage plus bas... Pensa le policier hébété par cette situation incompréhensible.

Il avait beau cherché à travers la foule mais il ne le voyait pas, il avait tout bonnement disparu comme par magie!... Une rafale de vent s'engouffra par la fenêtre cassée et s'enroula autour des rideaux... Un souffle glacial tourbillonna dans l'appartement. Soudain une voix enrouée demanda:

- Tu l'as eu?...

Jack se tourna et découvrit son coéquipier à l'autre bout de la chambre. Le couple de jeunes amoureux était complètement pétrifié dans leur lit et la parole leur manquait.

- Non, je suis désolé mais je ne l'ai pas eu!... Pourtant il a reçu une balle dans le dos... Je ne comprends pas...

- Oh moi je comprends... Répondit difficilement sournoisement Michael. Il va falloir que Kurtin nous dise ce qu'il a découvert sur les cadavres...

Michael jeta un bref regard au couple puis il fit signe à Jack de sortir. Celui-ci remit son arme dans son étui et suivit son collègue qui touchait son cou défiguré par des balafres encore sanguinolantes...

- Je ne comprends pas, il a disparu comme ça… par magie… en l'espace d'une seconde... Il a sauté par la fenêtre et... Murmura Jack. En jetant un coup d'oeil à son collègue, il ajouta: Il n'y est pas allé de main morte....

- C'est lui le tueur... Il aurait très bien pu m'arracher la tête... Il aurait pu arracher la tête d'un taureau sans aucun problème... Tu sais, je crois avoir vu le diable!... Ragea Michael en se dirigeant vers l'escalier. Nous avons fait une grave erreur, il aurait très bien pu ressortir par la porte de secours mais il est restait patiemment nous attendre; peut-être dans le but de nous tuer…

Jack restait muet et écoutait son coéquipier.

- Tu l'as reconnu?... Demanda Michael en adressant un regard étrange à Jack.

- Non...

- C'était Georges Chillman!...

- Le gars effacé sur l'enregistrement du City Hall?...

- Ouais... Lui-même... Et c'est certainement lui le tueur du cinéma...

- Et Szekerland et Jane?... Demanda Jack.

- Je ne sais pas... Mais il doit y avoir un lien entre eux et les trois victimes, je ne vois pas d'autres explications pour le moment... Et puis j'aimerai bien savoir qu'est- ce qu'il faisait dans la boutique du vieux?...

- Qu'est-ce qu'il s'est passé?... Qu'est-ce qu'il s'est passé?... Demanda Le concierge en s'approchant des deux policiers.

- Rien d'intéressant... Répondit promptement Michael sans regarder son interlocuteur...

Ils sortirent ensuite de l'immeuble...

 

Au sud ouest du Garment Center- En face du Chelsea Park

17h38

La boutique était plutôt farouche et repoussante au premier abord. La pénombre et l'obscurité de plus en plus présente ajoutaient quelque chose de mystérieux et d'effrayant à tous les objets et les reliques qui s'entassaient un peu partout et surtout n'importe comment.

Les deux policiers inspectaient chaque recoin du magasin à la recherche d'indices susceptibles de les éclaircir sur cette folle histoire... Ils tombaient sur des vases, des amphores, des tableaux, des épées, des sabres, des vêtements et une multitude de choses antiques...

- Je me demanda bien ce que pouvait faire Chillman ici?... Dit Jack.

- ... Mais le plus troublant c'est qu'il est parvenu à entrer dans la boutique sans commettre aucune infraction.

- Peut- être qu'il avait tout bonnement les clefs... Suggéra Jack qui continuait de déplacer les objets plus ou moins vieux.

- Alors j'aimerai savoir les liens entre Chillman et Szekerland?... Demanda Michael puis il murmura: quand nous l'avons surpris, il était juste là... A cet endroit précis...

Le policier fit un tour d'horizon et arrêta son regard sur une étagère complètement vide. Il marmonna ensuite:

- Je crois que j'ai compris ce qu'il faisait ici...

Jack s'approcha de son collègue en demandant:

- Quoi?...

- A mon avis il devait enlever tout ce qu'il se trouvait sur cette étagère pour les cacher...

- Mais pour cacher quoi?... Demanda à nouveau Jack.

- Je ne sais pas... Des têtes par exemple... Annonça Micheal, sans conviction et pourtant en étant convaincu malgré tout par ses mots.

- Tu rigoles j'espère!... Coupa Jack en souriant. Les têtes auraient été à la vue de tout le monde…

- A la vue de qui? Demanda Michael en jetant un regard hautain à son coéquipier… L'antiquaire est parti à une brocante et personne ne pouvait entrer ici!…

L'étagère était surélevée et Michael passa doucement sa main sur le bois un peu vermoulu. Il sentit quelque chose de légèrement visqueux s'agripper au bout de ses doigts. Il émit un son de dégoût puis consulta sa main souillée...

- Ha!... Mais c'est quoi ce truc là!... Tu sens cette odeur....

- Ouais ça pue... Dit Jack en se pinçant le nez.

- C'est exactement la même odeur que celle dans l'appartement de Szekerland...

Jack regarda le cadran de sa montre et dit:

- Il est bientôt six heures... Il faut repasser au commissariat pour les résultats de la vidéo de surveillance...

En s'essuyant la main maladroitement, Michael fit la moue et répondit avec écœurement:

- Avant cela, nous devons passer chez Kurtin... En jetant un dernier coup d'oeil à l'étagère vide, il ajouta: nous reviendrons pour fouiller toute cette boutique...A la lumière du jour, nous y verrons largement mieux… A mon avis la clef du problème se trouve ici!...

Les deux policiers sortirent du magasin et Jack dit en s'adressant à son collègue:

- Nous ne pouvons pas laisser cette porte comme ça... Des squatters ou des voleurs pourraient venir pendant la nuit...

- Occupe toi de fermer la porte de derrière. Suggéra Michael. Je vais chercher la commande pour le rideau métallique… Ajouta t’il en levant les yeux vers le plafond de la boutique.

Jack se rua dans l'arrière salle et poussa péniblement une vieille commode française; peut-être une Louis XVI… Il revint ensuite dans le magasin… Michael était accoté à une boîte à fusibles accrochée au mur. A côté, il y avait un interrupteur. Il l'actionna et un bruit roque de roulements se fit entendre. Ils eurent juste le temps de sortir du magasin avant que le rideau en acier ne condamne complètement la porte.

 

Chelsea-

18h00

La pluie recommençait à tomber lentement. C'était encore une pluie fine mais les énormes nuages maussades qui surplombaient l'Hudson River n'annonçaient rien de bien. Isabelle était juste derrière la grande baie vitrée froide et mouillée. Elle fumait une cigarette en fixant le minuscule parc au pied de son immeuble.

Le ciel était pratiquement noir et les lumières de la ville s'allumaient les unes après les autres... La mélancolie nocturne refaisait son apparition... Elle venait d'envoyer son dernier article sur le mort de l'East River Park à quatre ou cinq quotidiens... En fait c'était Scott qui s'occupait de tout ça...

Pour le moment, elle en écrivait le moins possible et surtout elle omettait de parler de cette sombre affaire fédérale... Elle attendait les trois autres meurtres pour écrire quelque chose d'explosif pour le final. Elle récoltait le maximum d'informations, de photos, de documents et d'indices...

Elle attendait désespérément un appel de son mystérieux interlocuteur mais il restait muet depuis son dernier message. Elle en était frustrée et même dégoûtée; elle voyait à quel point elle dépendait de lui. Sans ces appels, elle n'aurait jamais pu découvrir ce qu'elle avait découvert...

Mais plus elle y réfléchissait et plus elle se disait qu'elle jouait un rôle important dans cette affaire sans savoir lequel encore... Elle avait l'impression que son interlocuteur voulait qu'elle écrive sur ces meurtres en série pour que l'histoire s'ébruite un peu partout mais il prenait soin de distiller les informations pour ne pas en dire trop...

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 10 months later...

A la demande de TDK, j'ajoute un nouvel extrait. Celui ci marque la fin du deuxième chapitre. L'enquête n'avance pas plus que cela mais la pression sur les deux policiers se fait sentir dans tous les sens du termes. L'un d'eux semble dépasser les limites tandis que l'autre ne le comprend plus ou du moins commence à se poser des questions. Néanmoins ce chapitre se clôture sur un fait qui touche personnellement l'un des deux policiers et qui aura une lourde conséquence sur le duo.

Bref, j'espère que cet extrait vous plaira.  ;)

 


 

Au sud de l'Upper West Side

Central Park West

18h12

Le docteur Peter Kurtin habitait un magnifique appartement juste en face de The Lake. Il avait une vue imprenable sur Central Park. La Ford s'arrêta dans la soixante treizième rue au pied des marches d'un splendide immeuble.

- Eh bien, Kurtin vivait dans un endroit pas mal... Murmura Jack en coupant le contact.

- Il faut croire qu'il avait un bon salaire!... Répondit sournoisement Michael. En tout cas, il va falloir qu'il nous dise tout ce qu'il sait sur les autopsies qu'il a effectuées!... Nous avons une heure tout au plus pour fouiller son appartement avant qu’il ne quitte la morgue. Suite à ça, il faudra le réinterroger en lui mettant un peu plus de pression… Ajouta t’il avec une certaine délectation non dissimulée.

- Et s'il ne coopère pas?... Demanda Jack en ouvrant sa portière. Tu l’as vraiment malmené la dernière fois et je doute qu’il se montre très locace…

- J'l'mets en taule pour dissimulation de preuves!... Coupa vivement Michael. Au moins, il ne travaillera pas en douce pour Le Black!!... Et puis les derniers évènements nous montrent que la situation devient extrèmement dangereuse pour nous deux. D’abord Le Black… Ensuite ce monstre dans la boutique de l’antiquaire… Mon cou s’en souvient encore… Ragea Micheal avec un rictus de dégoût… Franchement, son mutisme commence réellement à m’exaspérer surtout que ses informations auraient pu nous aider à éviter tout ça…

- Humm… j’en doute un peu… Je doute que…

Soudain la sonnerie d'un téléphone portable rugit. Jack saisit d'abord le sien puis dit finalement:

- C'n'est pas le mien...

En refermant bruyamment la portière du mort, Michael arracha son téléphone de la poche intérieure de sa veste et dit aussitôt:

- Michael Red...... Quoi... Vous pouvez me répéter ça.... Et comment ça se fait que personne ne surveillait sa chambre... Nous sommes passés tout à l’heure à l’hôpital et personne… Comment ça, ce n’était pas une priorité… Mais il travaillait sur cette affaire de meurtre… Répétez moi ça !!! Dit à nouveau, Michael… Vous prétendez que c’était à nous d’avertir le commissariat du risque potentiel… Vous rigolez !… Hurla t’il.

Jack haussa le menton en direction de son collègue mais celui-ci cria à nouveau:

- Il était sur l'affaire de meurtres en série et vous auriez dû poster un homme devant la porte de sa chambre!!... Et Kurtin le légiste, vous allez…

Michael eut pour simple réponse une sonnerie répétitive et accusatrice.

- Alors?!...

- Morjan s'est fait flinguer dans son lit d'hôpital...

- C'est Le Black... Il n’y a aucun doute là dessus... Murmura rageusement Jack.

- La balistique va comparer la balle avec les calibres des armes du FBI mais je ne me fais pas trop d'illusion...

- Ce Le Black!... Il faut le faire surveiller. Suggéra Jack.

- Hmm... Ce n'est pas si simple, ce gars là est un professionnel... Il faut que Kurtin nous raconte ce qu'il a découvert ou il passera lui aussi à la trappe...

- Il faut le faire surveiller ou protéger avant qu’il…

- J’ai bien tenté de leur proposer mais visiblement ce n’est pas une affaire prioritaire ! Je ne sais pas ce que cela signifie mais je me demande si Le Black ou les personnes qui travaillent avec lui n’exercent pas des pressions sur notre hiérarchie…. Protéger Kurin, c’est bien beau mais nous sommes tous seuls sur cette affaire… Acheva Micheal en dévisageant son coéquipier.

- Que faisons nous alors ? Demanda Jack. Allons nous directement à la morgue ou continuons nous sur notre lancée ?

- Pour ma part, je suis d’avis que nous fassions un tour chez le légiste… Si je suis la logique de Le Black, il va tuer Kurtin si ce n’est déjà fait et je pense que nous arriverions trop tard.

- Humm, c’est de la spéculation. Nous pourrions perdre un témoin important ou plutôt des informations importantes si nous ne l’interrogeons pas de suite.

- Le Black vient de commencer son aventure macabre et il a soit tué Kurtin avant Morgan soit il le fera après. En investiguant chez le légiste, nous avons une chance de passer les premiers et de faire quelques découvertes alors que rien ne nous garantit qu’il soit toujours vivant… Annonça Michael.

- Tu fais un choix assez morbide ! Le légiste peut très bien nous mettre des bâtons dans les roues mais il est tout de même important de le protéger ou de le mettre à l’abri. Tu sembles prêt à le sacrifier sur des présemptions et en choisissant…

- Je te le répète !! Coupa violemment Michael. Si Kurtin n’est pas déjà mort, il le sera d’ici peu et je doute que nous arrivions à temps pour le secourir ! Nous sommes tous seuls à présent, semble t’il et nous ne devons faire des choix à certains moments qui peuvent paraître difficile voire plus…

- Enfin, là, nous parlons tout de même de la vie d’un homme et…

- Suis moi si tu le souhaites ou prends la voiture et tente de sauver Kurtin !

Jack resta immobile et effrayé par l’attitude cynique de son équipier. Il ne savait plus quoi dire ni quoi faire et le regard obscur et pesant de Micheal le pétrifiait. Il sentait que toute cette histoire influençait leur mental et plus particulièrement leurs facultés de décision. Résigné et destabilisé par l’assurance étrange de son coéquipier, il répondit :

-Ouais, nous sommes juste devant son immeuble… Tentons ça, au moins nous avons une chance de pouvoir obtenir quelque chose d’intéressant.

Jack trouvait, certes, son équipier cynique mais pertinent. En effet, il pensait qu’il faisait passer l’affaire avant la vie d’un homme mais il avait également à l’esprit que Kurtin pouvait très bien rester dans son mutisme ou pire être déjà mort. Cependant, ce qui fit pencher la balance dans le sens de la proposition de Michael était une peur indescriptible suite à leur rencontre grotesque un peu plutôt. Ce choix lui parut alors limpide et judicieux, presque implacable pour pouvoir rester en vie. En quelques sortes, il pensait, avec culpabilité, que se rapprocher physiquement de Kurtin était le meilleur moyen de tomber nez à nez avec Le Black et donc de courir, vraisemblablement, des risques inutiles ou du moins évitables. Il se sentit soudaiment pathétique mais son équipier le sortit de sa torpeur d’un claquement doigt…

Les deux hommes montèrent quelques marches et s'introduisirent dans un immense hall plutôt luxueux. Il y avait ici et là plusieurs copies de statues antiques et Michael crut reconnaître la réplique de la Vénus de Milo. Ils s'approchèrent ensuite du guichet et Michael demanda:

- L'appartement de Peter Kurtin ?

- Au quatrième étage, la porte numéro quatre cent une...

Les deux policiers remballèrent leur carte et leur insigne et se dirigèrent vers les ascenseurs...

 

Ils étaient à présent en face de la porte quatre cent une et elle était légèrement entre ouverte... Michael fit signe à son collègue de faire le moins de bruit possible et ils empoignèrent leur arme rapidement. Ils se mirent alors de part et d'autre de l'entrée...

Michael regarda son coéquipier dans les yeux et en l'espace d'une seconde, il poussa la porte d'un coup sec. Jack pointa le canon de son pistolet à l'intérieur de l'appartement. Il resta dans cette position pendant un long moment en parcourant, de droite à gauche, l’espace avec son canon puis il décida de pénétrer dans la première pièce.

Il s'avança de quelques pas et Michael posa sa main sur l'une des épaules de Jack.

- Relax mon vieux... Celui qui est venu et reparti...

- En laissant un bordel monstre dans l'appartement!... Ragea Jack. Et je suis sûr que c'est encore Le Black qui est venu faire le ménage...

- Hmm...Je ne sais pas pour qui il travaille mais il est efficace... Il sait s'y prendre pour nous devancer!... Il nous l’a joué à l’envers… Je pensais fermement que nous serions les premiers à venir ici…

En rangeant son arme dans son étui, Jack demanda:

- A ton avis, que cherchait il?... Des dossiers d'autopsies, des rapports...

- Peut-être mais ça m'étonnerait beaucoup... Répondit Michael. Si tu te souviens, Kurtin nous avait bien stipulé que Le Black avait déjà vu les comptes rendus des deux premières victimes et... Si Le Black voulait l'autopsie du mort de l'East River Park, il aurait dû fouiner à la morgue et certainement pas ici!...

- Qu’en penses tu?... Dit Jack en se penchant sur les papiers et les feuilles, éparpillés un peu partout sur le sol et les meubles...

- Je ne sais pas trop... Mais si tu regardes bien, Le Black semblait s'intéresser aux photos de Kurtin...

- Ouais, tous les cadres sont cassés... Tous les albums de photos sont déchirés... Mais que cherchait il réellement ?... Demanda Jack qui fouillait un peu à l’aveuglette.

- Des photos compromettantes... Peut-être les photos des victimes... Des photos qu'il aurait développées à l'insu de Le Black, ici, chez lui... Suggéra Michael qui inspectait chaque tiroir ou placard ouvert...

- Je ne sais pas… Sûrement… Mais, je ne le vois ni développer des photos ici et encore moins ramener des dossiers… Enfin quoi que cela fut, j'ai bien l'impression que nous arrivons encore trop tard... soupira Iack de dépis.

- Il n'y a que Kurtin qui puisse nous informer et il faut avoir un entretien avec lui avant ce soir, c’est impératif… L’étau se ressère autour de ceux qui sont impliqués étroitement dans cette affaire!... Dit Michael en haussant le ton. Il maudissait le choix qu’il avait dû faire devant l’immeuble, quelques minutes auparavant, même si celui-ci paraissait pertinent. Le résultat était loin des attentes escomptées et cette visite n’apportait que son lot sempiternel de frustration... J’espère qu’il n’a pas eu une visite, fatale, de Le Black… Ajouta t’il sans grande conviction. Si son appartement est dans un tel état je doute qu’il soit en meilleure forme…

Jack ne répondit rien mais n’en pensait pas moins. Il s’était plus ou moins fait influencé par la décision de son équipier et il trouva ce revirement plus que discutable. Il pensait connaître parfaitement l’homme qu’il avait en face de lui mais visiblement, une facette entière de sa personnalité lui était inconnue et éclatait petit à petit au grand jour. Il ne savait pas ce qu’il fallait en déduire de tout cela mais une gêne indescriptible s’empara de lui.

En baissant les yeux presque de lassitude, Micheal pianota le numéro de la morgue de Chinatown et tomba sur une hôtesse:

- Morgue de Chinatown, bonjour...

- Je suis Michael Red de la criminelle du Lower East Side distric et j'aimerai parler au légiste Peter Kurtin... C'est urgent!... Ajouta-t'il fermement.

Après quelques secondes, la jeune femme répondit:

- Je suis désolée mais il n'est plus là depuis quatorze heures... En fait, il n'est même pas venu à la réunion des médecins légistes de seize heures alors qu'il ne la manque pour rien au monde...

- Ha!... Et vous ne savez pas où nous pouvons le joindre...

- Non, je suis vraiment désolée...

Michael raccrocha et se tourna vers son coéquipier avec un regard mélant la peur et la colère.

- Kurtin n'était pas à la morgue... Soit il s'est fait descendre soit il est parti sans rien dire à personne...

- Même s'il s'est enfui, Le Black ou plutôt son organisation auront vite fait de le retrouver...

- Probablement... Mais dans chacun des cas, il faut avouer que les méthodes de Le Black sont plus que dissuasives et férocement efficaces. Il est vital de savoir pour quelles raisons il fait tout ça, si nous ne voulons pas subir le même sort que Morjan!...

Michael sembla sentir le sol se dérober sous ses pieds. Les personnes qui pouvaient l’aider disparaient les unes après les autres. Les preuves s’évaporaient aussi vite que neige au soleil. Le danger devenait de plus en plus oppressant et la situation ne tournait vraiment plus en leur faveur.

- Moi... Commença Jack: Moi, je pense qu'il cherche à couvrir Chillman et ce qu'il représente...

- Hmm peut-être mais ce n’est pas si simple... L’antiquaire doit bien jouer un rôle tout comme Eddlinger mais les pièces du puzzle ne s’emboitent pas correctement. Il nous manque un lien entre tout ça… C’est vraiment confus… Nous n’avons que que des suppositions plus farfelues les unes que les autres et surtout aucune d’entre elles ne nous mène à un début de piste fiable…La question à présent, c'est pourquoi Le Black ne nous a pas encore tué?... Il en avait les moyens et il avait aussi les moyens d'étouffer l'affaire... Nous représentons une plus grande menace que le légiste ou Morjan...

- Ouais, c'est bizarre cette attitude... Coupa Jack. Je dirais qu'il se sert de nous ou qu'il a besoin de nous mais c’est assez contradictoire avec les méthodes qu’ils utilisent jusqu’à présent...

- Mais pourquoi?... Pourquoi ?? Se demanda Michael. Et lorsque nous aurons joué notre rôle dans cette machination, nous disparaîtrons comme tous les autres... C’est assez stupéfiant cette situation… Nous enquêtons sur cette affaire et ce qui devient le plus important à nos yeux c’est bel et bien notre place sur cet immense échiquier et surtout le moment où nous serons sacrifiés. Ca ne me plaît pas mais alors pas du tout !!! Je n’ai pas l’intention d’être une proie aussi facile et il faut absolument savoir à qui nous avons affaire si nous voulons rester en vie...

 

Lower East Side- Commissariat de police

19h02

L'immense salle où les policiers rédigeaient leurs rapports se vidait de plus en plus. Une chaleur étouffante écrasait l'atmosphère électrique du commissariat et contrastait avec le blizzard qui soufflait entre les monstres de verre...

A côté de cette affaire de meurtres en série, il y avait la routine; la délinquance juvénile, le raquette, la drogue, des règlements de compte et bien d'autres choses qui paraissaient futiles aux yeux des deux policiers...

Depuis l'intrusion de Le Black dans son bureau personnel, Michael fermait sa porte à double tour. Il n'avait pas envie d'avoir de mauvaises surprises à son retour; Jack, quant à lui, le suivait tranquillement en portant les sacs plastiques qu'ils avaient pris chez Szekerland...

Michael alluma la lumière et en entrant, marcha sur quelque chose. Il regarda sous ses pieds et découvrit une petite enveloppe posée par terre...

- C'est quoi?... Demanda aussitôt Jack.

- Je ne sais pas... Dit pensivement Michael. En retournant l'enveloppe, il ajouta gravement: c'est envoyé par Kurtin...

Micheal déchira violemment l'enveloppe avec impatience et il tomba sur une photo.

- Tiens regarde ça... Dit Michael en la tendant à Jack. Tu la reconnais, c'est la fille que tu as dragué hier au Katz's... Je me demande pourquoi il a tenu à ce que nous ayons ce cliché...

En prenant la photo, Jack fit la moue et la consulta sous toutes les coutures:

- Tu sais quand je suis sorti avec elle hier soir, j'avais la nette impression qu'elle était journaliste... Il retourna la photo et dit: il y a quelque chose de marquer derrière... Elle s'appelle Isabelle Darks...

- Isabelle Darks!... Répéta Michael en criant. C'est pour ça que son visage me disait quelque chose.

- Tu la connais?...

- Oh oui, je la connais... Il y a trois ans, elle travaillait encore au New York Times... En ce temps là, j'étais sur une guerre des gangs entre Harlem et le sud du Bronx... Et c'était elle qui s'occupait de l'affaire pour son journal. Je ne l'avais pas reconnu hier car à l'époque, elle était blonde... Il va falloir se méfier d'elle; elle peut devenir très dangereuse!... Ragea Michael.

- Tu rigoles... Murmura Jack.

- Non, je ne rigole pas du tout!...

- Attends, il y a autre chose d'écrit... Jack lut ensuite: C'est votre seul et unique contact avec la presse. Tenez là  au courant mais restez évasifs sur les détails.

- Ca a l'avantage d'être clair et précis... Dit Michael en s'asseyant dans son siège.

- A mon avis c'est ce que Le Black cherchait dans l'appartement de Kurtin...

- Hmm... C'est certainement lui qui lui a donné cette photo mais pour quelles raisons?...

- C'est simple... Dit Jack en souriant légèrement. Il l'a écrit, il fallait que Kurtin prenne contact avec Darks...

- Ca je le sais!... Mais pourquoi?!... Insista Michael. D'un côté, il tue tous ceux qui sont susceptibles de trouver quelque chose sur cette affaire et d'un autre côté, il s'arrange pour que cette même affaire soit diffusée dans la presse... C'est incohérent!!... Hurla Michael avec furie.

- Comme ça, il contrôle ce qu'ils veulent... Dit Jack en s'approchant du bureau.

- Non, non... Tu as bien vu, il fallait que Kurtin parle à Darks sans trop lui en dire... Non, ce n'est absolument pas logique... On dirait que Le Black et ceux qui le couvrent veulent que la presse parle de cette affaire juste pour qu'elle soit connue sans pour autant que les détails sordides soient exposés au grand jour...

Soudain le téléphone installé sur le bureau grinça monstrueusement. Michael décrocha et dit d'une voix irritable:

- Quoi!!

Une voix pleureuse à l'autre bout du fil répondit:

- Il faut... Il faut que tu viennes tout de suite... Elle raccrocha aussitôt...

Michael écarquilla les yeux de terreurs et murmura lentement en reposant le combiné:

- C'était Rachel... Et je ne sais pas ce qu'elle avait mais...

Michael n'acheva pas sa phrase et se leva aussitôt. Il ajouta en adressant un regard angoissé à son coéquipier:

- J'espère qu'il ne lui est rien arrivé... Avant de refermer la porte, Michael dit: N'oublie pas d'aller aux labos...

 

Laboratoires souterrains du commissariat

19h22

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent en couinant sinistrement. Jack venait d'allumer une cigarette. Il avait trouvé un paquet ouvert dans l'un des tiroirs du bureau de Michael...

Ici aussi, les locaux commençaient à être désertés. Le policier se dirigea vers sa droite pour rejoindre la salle de surveillance vidéo de tout l'immeuble...

Il y avait toujours les quatre hommes qui jouaient au poker mais, cette fois ci lorsque Jack pénétra dans la pièce ils se levèrent en le dévisageant. Celui ci, légèrement inquiet demanda:

- Qu'est ce qu'il se passe?...

- Oh... Vous allez en juger par vous même... Dit l'un d'eux. Bob  va vous expliquer tout ça... Ajouta t'il.

Les cinq hommes s'approchèrent d'une petite table sur laquelle gisaient plusieurs dossiers. Bob dit alors:

- J'ai découvert ce que vous vouliez... Le nom du gars est toujours inconnu mais...

- Il s'appelle Le Black, Serge Le Black mais c'est peut être un nom d'emprunt... Coupa Jack puis il inspira une bouffée de tabac...

- Oh oui c'est certainement un nom d'emprunt car il ne figure dans aucun registre, même dans celui du FBI... Quelqu'un est entrain de consulter les fichiers des services secrets. Cette histoire m'a tout l'air d'être sérieuse...

- Ce qui veut dire?... Demanda Jack avec impatience et surprise.

- Eh bien, j'ai trouvé plus ou moins la destination de l’appel de ce Le Black... Et c'est là que le problème commence... Bob souffla pour se décontracter et continua: Il appelait une cabine téléphonique au nord ouest d'Albuquerque... C'était la cabine d'une station service perdue au milieu du Nouveau Mexique...

- C'est impossible! Coupa Jack, désappointé.

Bob ne fit pas attention à cette remarque et enchaîna:

- J'ai appelé à mon tour et, accroché vous bien, je suis tombé sur quelque chose d'étrange. Au début je ne savais pas ce que c'était mais en faisant des recherches j'ai découvert qu'il y avait certainement un relais satellite installé dans cette cabine...

- Et qu'est-ce que c'est?... Demanda Jack qui ne comprenait pas trop.

- Pour être synthétique, ce relais satellite permet d'envoyer les données audio qui atteignent la cabine vers un autre endroit sans que personne ne sache où est le second interlocuteur. En fait ce relais sert à brouiller les pistes contre un quelconque espionnage ou une écoute...

Jack, stupéfait, resta muet et ouvrit la bouche en reculant d'un pas. Devant l’effet produit, Bob sourit et ajouta:

- Normalement ce genre de matériel est utilisé par l'armée ou par la NSA... Allez savoir!

- Quoi!! Cria Jack. Par l'armée ou la NSA!!

- Pour être fixé, j'ai d'abord appelé le shérif d'Albuquerque pour qu'il aille faire un tour à cette cabine... Et, il vient de me rappeler il y a moins d'une heure. Lorsqu'il est arrivé sur place, la cabine semblait être en dérangement; il y avait plusieurs banderoles du FBI qui en interdisaient l'accès... Mais le meilleur reste à venir. Un de ses hommes a tenté de pénétrer dans la cabine pour inspecter et elle a littéralement explosé...

- Elle a explosé!! Hurla Jack.

- Tout ça m'a laissé abasourdi... Continua Bob. Nous avons fait des recherches sur ceux qui ont appelé cette cabine... Nous sommes tombés sur deux personnes... L'une était celui de l'enregistrement... Serge Le Black... Mais l'autre reste totalement inconnue... Enfin la dernière information qui vient de nous parvenir nous laisse plutôt réfléchir... La Bell Atlantic a fait quelques recherches pour nous et a découvert que le type de téléphone utilisé par Le Black était spécialement fabriqué pour les agents de la NSA...

- La NSA!! Hurla à nouveau Jack...

 

Brooklyn Heights-

19h54

Michael avait eu pas mal de circulation sur le Manhattan Bridge. Il s'arrêta dans la Plymouth Street en faisant crier les pneus sur le bitume mouillé. Il descendit de sa voiture en fermant la porte violemment. Il verrouilla maladroitement la serrure puis se rua vers la porte de son immeuble. Il grimpa les marches quatre à quatre jusqu'à son appartement...

La porte était légèrement entre-ouverte et il parvenait à entendre les sanglots de sa femme. Il pénétra dans le petit hall en criant:

- Chérie, t'es où?...

Pour seule réponse, il n'obtint qu'un silence inquiétant et quelques gémissements de peur. Il parvint alors dans la salle à manger où il trouva Rachel effondrée sur le canapé. Elle était repliée sur elle-même comme un embryon dans le ventre de sa mère.

Il s'approcha d'elle en lui disant des mots doux et réconfortants mais une étrange terreur s'était installée dans ces yeux. Elle réussit à hausser la tête vers la table qui était juste en face d'elle.

Il jeta d'abord un bref coup d'oeil par dessus son épaule droite puis écarquilla les yeux de surprise en voyant ce qui était étalé sur la petite table en verre. Il murmura gravement:

- Non, non c'n'est pas possible...

Il se tourna complètement vers la table et dit sournoisement:

- Quel salaud... Quel salaud...

Il consulta la vingtaine de photos et reconnut dessus, sa femme dans plusieurs endroits et à l'intérieur de son appartement...

- Celui... Celui qui a fait ça, l'a fait aujourd'hui... Marmonna difficilement Rachel en se frottant les yeux.

- Je sais... Je sais... Répéta hargneusement Michael en essayant de canaliser sa colère.

Michael se leva et se dirigea vers la pendrille. Il l'ouvrit rapidement et en sortit une énorme valise. Alors que Rachel allait dire quelque chose, il se retourna et lui fit signe de rester muette... elle ne comprit pas et demanda d'une voix encore plaintive:

- Pourquoi?...

- Parce que!! Répondit fermement Michael; il remplissait l'énorme valise de vêtements.

Un silence horrible s'installa pendant une ou deux minutes. Soudain le crissement des fermetures éclair de la valise siffla dans l'appartement...

Michael se tourna vers sa femme toujours allongée dans le canapé et lui montra la porte de sortie de l'index. Rachel se leva en se frottant les yeux et se dirigea directement vers le couloir obscur sans dire quoique ce soit... Elle avait peur d'irriter encore plus Michael...

Il la suivit aussitôt et en referment la porte donna pour seule explication:

- On va partir quelques jours...

- Hmm... Répondit-elle...

Ils descendirent les marches sans rien se dire et débouchèrent dans la Plymouth Street. La pluie perfide tapait le vieux macadam de la rue. Il ouvrit sa Cadillac, balança la valise sur la banquette arrière et s'assit en grognant. Rachel s'installa à la place du mort, toujours muette et traumatisée.

Michael chercha son téléphone portable dans son blouson et composa un numéro. Après deux sonneries, il dit:

- L'affaire va trop loin...

- Quoi?! Dit Jack à l'autre bout du téléphone.

- Le Black a pris des photos de Rachel et de mon appartement... Et je suis sûr qu'il  a installé des micros...

- Il ne recule devant rien...

- J'ai décidé d'emmener Rachel ailleurs... En attendant la fin de cette histoire...

- A Philadelphie. Coupa Jack.

- Humm... J'n'ai plus envie de la laisser seule. Nous ne savons pas ce que peut faire un malade comme Le Black... J'vais en profiter pour amener les sacs plastiques de chez Szekerland. Je pense rester là bas une ou deux journées le temps d'avoir les résultats... Il faudra que tu continues tout seul...

- Ouais... Grogna Jack. Tu sais je viens d'apprendre pas mal de choses... En fait Le Black travaillerait, peut être, pour la NSA sous une fausse identité; le FBI n'était qu'une simple façade pour nous éloigner de la vérité. Il se peut également que le FBI et la NSA travaillent ensemble… Ce n’est pas clair mais j'ai la très nette impression que nous sommes entrain de déclencher une véritable bombe...

- Sûrement... Mais si je revois Le Black je n'hésiterai pas à le flinguer et je t'conseille d'en faire autant!...

- Une dernière chose... Je crois que toutes nos lignes directes sont sur écoute alors il va falloir utiliser soit les portables soit des cabines téléphoniques pour s'appeler... Dit Jack.

- ... Biensûr... Répondit Michael d'une voix lointaine et il coupa la communication.

 

Jack était au volant de sa vieille Ford noire. Il venait de traverser Stuyvesant Square en passant par la seconde avenue. Il tournait à présent dans la dix-huitième rue en direction de l'East River. Il arrêta ensuite sa voiture tout en jetant un coup d'oeil à l'immense baie vitrée de l'antiquaire. Mais il n'y avait aucune lumière et personne n'avait baissé le rideau métallique...

Il sortit de son véhicule sans oublier de prendre la photo d'Isabelle Darks qu'il avait mise à la place du mort. Il était parvenu à avoir son adresse et dès demain, il irait lui rendre une petite visite à l'improviste pour qu'elle s'explique sur cette affaire.

Il trouvait qu'elle s'était bien moquée de lui hier soir et il voulait lui en donner pour son argent. Il pénétra dans son immeuble en consultant sa boîte aux lettres mais elle était complètement vide.

Il prit ensuite l'ascenseur tout en dégustant une cigarette. Il tentait de faire le vide dans son esprit. Lorsque la petite cage métallique s'immobilisa au troisième étage, il s'extirpa d'elle et fonça vers la porte de son appartement miteux. Alors qu'il enfonçait la clef dans la serrure, il entendit une voix féminine lui dire:

- Salut, Jack Eyes... Je t'attendais!...

Il tourna les yeux vers son interlocutrice qui sortait félinement de l'ombre.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

J'ai lu le premier post,et franchement,je suis resté scotché,ouah,quand même,ça faisait bien longtemps que je n'ai pas lu quelque chose d'aussi prenant,je dois avouer que tu n'as rien à envier à certains auteurs.

Bon après cette petite séance de fayotage,parlons du texte en lui même,bizarrement,je sens que ça va tourner au vinaigre pour les protagonistes présentés,je n'ai pas lu les autres post puisqu'il se fait tard et je vais pas tarder à aller dormir,mais je pense que ton histoire va être un brin mystique,et j'adore ce genre d'histoire.

En reparlant des protagonistes,tu t'es beaucoup attardé sur Jane(et je dois admettre que sa description ne m'a pas laissé indifférent^^),tu as à peine décris le chauffeur de taxi,et le jeune homme tu l'as juste qualifié de play boy californien(ce qui est un peu paradoxal dans New York),apparemment tu décris tout tes personnages comme des gens relativement antipathiques,Jane qui se sert de son physique pour faire tourner la tête aux hommes(et apparemment elle s'attire des ennuis à cause de ça),et le jeune n'est qu'un petit dragueur de bas étage,bizarrement le chauffeur de taxi m'a paru sympathique au premier abord,mais dès qu'il a commencé à suivre Jane,là tout d'un coup je l'ai trouvé moins attirant.

Et il y a le vieil homme aussi qui est intriguant et apparemment tu insistes sur son côté sardonique et machiavélique,je me demande ce qu'il réserve pour la suite.

J'ai remarqué que tu donnes beaucoup d'importance aux détails sans pour autant tombés dans la lourdeur,ce qui fait que l'on est totalement absorbés par l'histoire,j'espère que la suite va être aussi bonne voir encore meilleure,bon courage.

Sur ce,moi je vais dormir. :)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 11 months later...

Bonsoir Orion!

 

Tout d'abord, Je fais remonter ce topic des tréfonds du forum juste pour m'exprimer sur ce que tu proposes dans ce topic.

Je voudrais te féliciter pour avoir écrit et posté ce roman. Donc, Félicitations! Je te remercie de nous faire partager tes textes.

Aussi, je n'en suis pour le moment qu'au premier chapitre. Je n'ai donc pas lu les autres posts histoire de ne pas me faire spoilé. Du coup je ne sais pas si ce que je vais dire a été déjà dit ou non.

Je vais essayé de continuer ma lecture après ce post. Je pense terminer la page 1 du topic ce soir.

 

Ensuite, je vais parler du roman en lui-même.

au départ, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire. Mais plus je lis, plus je suis passionné. Dès que je commence à lire, je m'immerge complètement dans cette histoire sombre et glauque. J'aime aussi beaucoup, l'ambiance noires digne des vieux films noirs des fifties, sixties.

Le premier chapitre m'emporte instantanément dans ce monde. Dans ma tête, je m'imagine l'action avec des couleurs sang, noires et blanches et assez floues. Ça me rappelle des vieux films d'Alfred Hitchcock, dans le style des "oiseaux". Je trouve que le suspense que tu crées est le même.

 

Sinon, je trouve que tu as un style d'écriture très fluide. Tes descriptions ne sont pas ennuyeuses et assez précises pour savoir où et à quel moment on se trouve dans l'histoire. Je suis sur le point de lire tes dialogues.

J'attends impatiemment de savoir ce qu'il s'est passé lors meurtre.

 

Pour parler de l'intrigue en elle-même. Je ne comprends pas encore tout vu que je ne suis qu'au début mais d'après ce que j'ai compris, il s'agirait d'une histoire de vampire... (peut être). Le meurtre dans le cinéma m'intrigue.

Sinon, j'ai noté que utilise beaucoup de référence culturelles, comme la musique ou le cinéma. Je trouve intéressant d'écouter les morceaux que tu proposes dans ton histoire. Ça me plonge un peu plus dans l'ambiance. En effet, je me suis surpris à chercher sur Internet toutes les chansons. Particulièrement celle de Lenny Kravitz avec "Heaven Help". De plus, tu as d'excellent goût musicaux et cinématographique (SE7EN! J'adore ce film).

 

Merci encore.

 

Au plaisir de te lire et de pouvoir poster à nouveau juste pour en parler.

 

Merci aussi à tonton kaka de m'avoir fait découvrir ce topic.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

En fait Myu, tu as plus ou moins perçu, ce que je désirai mettre en avant des les histoires que j'écris à commencer par créer une ambiance spécifique à travers plusieurs subterfuges comme des descriptions assez précises des lieux et de l'environnement dans lequel progressent les protagonistes.

Il est assez difficile de faire la part des choses. Il ne faut pas que ces descriptions soient trop longues ou rébarbatives mais, dans mon esprit, il faut qu'elles soient un minimum précises pour qu'elles donnent une certaine emprunte et créent une ambiance telle que je l'imagine. En effet, elles ont une part entière dans le récit afin de développer chez le lecteur des sensations en même temps d'offrir un minimum d'indices ou d'informations pour que le lecteur puisse s'imager les lieux.

 

L'ambiance en question est un acteur à part entière dans le récit et contribue à immerger le lecteur. En revanche, il est difficile de trouver le juste milieu pour ne pas que ça soit pauvre d'une part ou que ça rebute le lecteur d'autre part. Le choix des mots et des phrases me semblent le plus difficile pour que ça traduise exactement ce dont j'ai envie de véhiculer en étant le plus précis possible sans pour autant que ce soit étouffant ou un facteur qui aille à l'encontre de la fluidité de la lecture et du coup fasse fuir le lecteur par la même occasion.

 

Pour mettre en forme cette ambiance, j'ai toujours pensé que la musique pouvait y contribuer grandement. D'une part pour orienter l'ambiance et d'autre part pour apporter une certaine touche de réalisme.

 

Concernant le ressenti sur l'histoire en elle même, je ne vais pas non plus te dévoiler la suite surtout si tu n'as pas encore lu le reste de l'histoire mais comme j'ai pu l'écrire dans mes premiers messages, les sensations que tu as actuellement tombent pile dans ce que je voulais mettre en avant.

 

Outre le fait que les descriptions sont un morceau assez difficile à mettre en oeuvre, les dialogues le sont tout autant puisqu'ils véhiculent les sentiments et le caractère de chaque personnage. J'ai tenté, dans chaque phase de dialogue, que les réactions et les émotions éprouvées par chaque protagoniste apparaissent le plus simplement possible mais assez précisément pour qu'ils ne soient pas "vides".

 

Je suis content que pour le moment cela te plaise et j'espère, part la suite, être à la hauteur de tes espérances et te surprenant également sur l'évolution de l'histoire, de l'intrigue et des personnages.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Bonsoir orion!

 

J'écris un post cette nuit pour dire que j'ai pas mal avancé dans l'histoire. J'en suis bientôt à la page deux.

J'ai donc continué dans les dialogues. Je trouve bizarre le fait qu'on en sache pas plus sur Jane. Que lui est-il arrivé exactement? Pourquoi et surtout comment est-ce arrivé? L'enquête continue. Le laboratoire a révélé plusieurs chose intéressantes.

D'abord, la cassette de la caméra de surveillance révèle que Jane est transparente. Au début du roman, elle se regarde dans le miroir et se rend compte qu'elle est translucide. La scène se passe dans les toilettes City Cinema.

 

Sinon, le nom de Jane a enfin été évoqué par les flics et ils ont sorti une fiche d'identification la concernant. Il faut que je termine la première page pour en savoir plus. Je me demandais quand allaient-ils se rendre enfin compte que c'était elle et personne d'autres la victime. D'ailleurs, dans ma lecture du texte pour le moment, ils n'ont pas l'air de véritablement se rendre compte qu'elle (peut être?) la victime. Edit sur ce point : Elle est plus ou moins "suspecte" en fait.

 

Et puis, comme les personnes qui ont postées à l'époque, je me demande si tu n'as pas fais d'elle un vampire. Car elle est parfois translucide, voire complètement invisible. Elle est invisible sur la cassette de la caméra de surveillance. Bref tout ça est extrêmement étrange.

Tu garde aussi beaucoup de mystère dans ton texte. J'aime lorsqu'il y a pas mal de pistes à explorer. J'espère que tu vas commencer à éclairer ma (nos) lanterne dans la page deux du topic voire en fin de page un parce que je n'en peux plus de me poser des questions sur ce mystère épais comme un brouillard matinal.

 

Ensuite, je trouve que le comportement des flic est assez borderline. Il ont tous les deux une sacré personnalité. L'un, un tantinet plus intègre que l'autre. Et l'autre, ne suivant pas les règles qu'on lui a appris à l'Académie de Police.

 

Enfin, je n'ai pas de problème non plus avec les dialogues. Pour moi ils sont très fluide et lisibles. J'aime le ton et le rythme de ceux-ci.

Sinon, j'aime toujours le fait que tu utilise des références à la musique. J'écoute vraiment chaque morceau dans le contexte du roman pour me faire une meilleure idée de la façon dont tu veux nous faire aborder l'ambiance et le scénario de ton roman.

De plus étant passionné de musique, j'écoute ou réécoute avec un immense plaisir chaque chanson. C'est donc un très bon moment à passer en compagnie de tes posts.

 

J'ai maintant finis de lire le chapitre 1. Je vais bientôt passer au chapitre 2. Le mystère s'épaissit avec le dernier post du chapitre. On y retrouve Jane, qui fait tourner en bourrique notre cher Jack. Il a juste le temps de se rendre compte de sa présence qu'elle a déjà disparu. Que cache t'elle? Pourquoi était elle dans cet immeuble? Et la question que je me pose maintenant, qu'est elle devenue?

 

Le chapitre 2 promet d'être plaisant. La tension augmente désormais à chaque ligne.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je n'ai pas encore tout lut (la première page seulement) mais je dois dire que ce roman est très attractif.

 

Les descriptions sont de qualité et font plongé le lecteur dans la scène.

 

J'ai bloqué sur le début de l'histoire car un peu trop chargé de détail à mon gout et certaine tournure de phrase et les (...) qui s'enchaine me dérange un peu.

Au niveau des personnages, je trouve que les deux flics sur-jouent dans quelques scènes.

 

Mais c'est petit désagrément sont largement compensé par une histoire à rebondissement et très suspect.

 

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 4 weeks later...

Bonjour orion!

 

Ça faisait déjà un certain que je ne lisais plus ton roman, et j'ai décidé de m'y remettre aujourd'hui. Je viens donc de lire d'une traite le chapitre deux. Je poste donc ce petit message histoire de commenter ce que j'ai lu.

Je veux aussi surtout demander si tu veux et peux mettre la suite. Si tu le fais je t'en remercie d'avance.

 

En ce qui concerne le chapitre donc, le rythme s'accélère. Les choses deviennent de plus en plus bizarres, mystérieuses et sombres. J'ai de plus en plus l'impression que tu nous prépares à une sorte d'histoire de complot à la X-Files. ^^

Tout ça m'intrigue. Le Black n'est qu'un "Pion" dans l'échiquier du chef de l'organisation qui travaillerait avec la NSA, le FBI... Et pour quoi l'Armée. Mais que veut exactement cette organisation? Ou plutôt que souhaite t'elle cacher à nos deux flics et aux yeux du monde? De plus, pourquoi avertir la Presse en explicitant bien de ne pas raconter les détails sordides de l'enquête au grand public? Tout cela est contradictoire et très mystérieux.

Souhaitent-ils tout simplement cacher l'existence de "Vampires" ou tout autre événement paranormal s'y rapprochant? Si c'est le cas, y a t'il eu des précédents dans d'autres villes? Avec l'événement de la cabine téléphonique qui a explosée, on peut supposer qu'en effet, cette organisation, agit dans le monde entier. Donc je pense que les nettoyeurs sévissent un peu partout et nettoient les "preuves" de tout événement paranormal (vampires). Et donc que Le Black n'est pas plus important que les autres pions de l'échiquier du chef de cette organisation. La partie de l'appel de Le Black à son patron nous le prouve.

 

Sinon, deux scènes que j'ai adoré. C'est l'introduction de "Le Black" au commissariat de police dans le roman. Il a beaucoup de sang froid et est un vrai professionnel. Mais surtout, ce que j'aime, c'est que tu arrives tout de même à l'humaniser en montrant qu'il peut avoir peur.

Et puis la deuxième scène est une scène de pure action avec l'introduction du "Vampire". Pour quoi était il dans le magasin? Que cherchait-il?

Et puis, on voit qu'il a une grande force. Il a littéralement failli arracher la tête de Mickaël. Tiens donc... Serait-ce le ou l'un des meurtriers potentiels de ces étranges assassinats ?

 

En dehors de ça, que devient donc Jane? Elle a subitement disparue depuis la partie du taxi-man. Va-t'on la revoir? Va-t'elle se rendre compte de son état. D'ailleurs, tu nous fais encore douter de sa "mort". Est-elle maintenant une morte vivante ou pas? C'est à dire un vampire...

 

Enfin voilà, j'espère que mes interprétations ne sont pas si inexactes que cela. En tout cas, c'est passionnant, et je prends toujours autant de plaisir à lire au rythme des chansons que tu nous proposes à travers tes textes. J'ai adoré Rage Against the Machine et Marvin Gaye. :)

Je te félicite encore.

 

J'attends donc avec impatience une possible suite que j'aurais plaisir à commenter.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

@Hitsugaya Tôshirô

 

Les descriptions, les détails, c'est un peu de cette manière là que j'ai toujours écrit. En effet, j'aime donner une ambiance ou maitriser les lieux dans lesquels mes personnages évoluent. Je conçois bien que la lecture peut paraître plus lourde même si je cherche au maximum à alléger ou à tourner les phrases d'une manière fluide, mais c'est l'une des manières, qui me semble efficace, pour transmettre une ambiance palpable.

 

Concernant le fait que les policiers sur jouent, je te rejoins complètement. Je qualifierai plutôt leur aura par l'adjectif stéréotypée. Ils ressemblent à des policiers que nous pouvons trouver dans d'autres histoires ou dans des films mais je dois reconnaître que pour que chaque personnage et notamment ces policiers sortent du lot ou tout du moins puissent être un minimum intéressants, j'ai été directement à la simplicité en leur octroyant une personnalité, peut être pas si banale que cela, mais vue et revue des centaines de fois au point qu'il sur jouent.

 

@ Mµû:

 

J'ai bien reçu ton message et je suis vraiment content que tu aies continué à lire mon histoire. Si j'ai pu capter ton attention jusqu'au bout c'est le principal et d'ailleurs ça me réconforte que tu me demandes la suite. Je tâcherai de la mettre d'ici peu ou tout du moins un prochain passage.

 

Tes impressions sur le fait que cette histoire se rapprochent de celles de X files n'est pas une erreur puisque j'avoue qu'à l'époque où j'ai pu écrire cette histoire, j'étais très influencé par les premières saisons de cette série que j'appréciais énormément. J'avoue également que le fond de la trame, le sujet, l'ambiance, cette histoire de complot (très justement remarqué de ta part), le paranormal et pas mal de choses ont été influencées par cette série télé.

Bien évidemment, d'un point de vue d'ensemble ça n'est pas très innovant ce que j'ai pu écrire et c'est pourquoi je me suis concentré sur ce que j'aimais dans l'écriture comme les descriptions et les détails. Néanmoins, il y autre chose aussi que j'ai tout particulièrement apprécié c'était la mise en place et l'évolution de la psychologie des personnages.

 

Ce qui ma plu dans ton commentaire c'est le fait que tu retiennes deux scènes qui m'ont demandé deux approches différentes. Autant pour l'entrée en scène de Le black, j'ai mis plusieurs jours pour essayer que ce soit parfait ou tout du moins que ça colle parfaitement à ce que je souhaitais et même avant de le mettre en ligne j'ai retouché quelques petits trucs par ci par là autant l'autre scène avec le "monstre" m'a pris une soirée pour la rédiger. Il est vrai que j'y avais pensé et repensé mais le premier jet m'a semblé juste et tout était fluide.

Néanmoins, autant pour cette scène d'action, j'avais le rendu que je souhaitais dès le départ, autant pour une autre scène d'action, plus tard dans l'histoire, j'ai galéré pour rendre sur papier un détail... Que je ne citerai pas mais je dois dire que c'est difficile de pouvoir décrire exactement quelque chose en mouvement.

 

Concernant Jane en particulier, je dois dire que je suis surpris d'un côté mais assez content de mon effet également. Je comprends très bien qu'elle ait pu toucher le lecteur car c'est l'un des premiers personnages que j'ai mis en avant dans cette histoire en essayant de la sublimer mais en fait, elle n'est pas un personnage principal ou tout du moins ce n'est qu'une partie d'un personnage qui pourrait être principal.

Néanmoins ce qui me surprend le plus en fait, c'est que tu ne sembles pas être le seul à vouloir revoir Jane. D'autres lecteurs avant toi, ont posé cette question. Je ne pensais vraiment pas qu'elle aurait attiré une telle attention.

L'autre personnage féminin qui est également très stéréotypé semble moins attiré l'attention et pourtant, elle fait ce qu'il faut pour.  ;D

 

Pour conclure, les questions que tu te posent me réconfortent également car ce sont celles que j'avais plus ou moins envisagées à ce moment là de l'histoire. Je dirai qu'il y a du vrai dans tes questions mais il y a également des doutes que tu laisses entrevoir sur certains points.

 

Pour la suite, je ne sais pas encore quand je la posterai mais je vais tâcher de te la donner le plus rapidement possible. Normalement, dans ce troisième chapitre, il devrait y avoir largement plus d'action.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ouah je savais pas que ta fic est toujours active ca fait tellement longtemps que je vais devoir la relire mais cette fois je vais pas faire d'erreur je vais prendre le temps de noter tous le personnage sur un carnet parceque desfois c'est un peu dur de s'en sortir mais elle est vraiment bien écrite et j'adore l'ambiance.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 month later...

@ orion

 

Ça faisait un petit moment que je n'avais pas posté dans cette section et je ne t'ai pas encore remercié pour ta réponse.

Donc, je te remercie d'avoir répondu à mon post et de bien vouloir continuer ton roman pour les lecteurs assidus du forum dont je fais partie.

 

Cependant, je me rends compte que tu n'as pas encore poster de suite, alors j'attends patiemment de pouvoir te lire encore.

 

En attendant donc la suite, je relis quelques fois ton histoire pour rester imprégné et ne pas trop perdre le fil lorsque je m'y remettrais.

En ce qui concerne Jane, j'ai essayé de relire un petit plus attentivement ses passages mais il apparaît qu'il n'y a qu'avec la suite de ton histoire que l'on pourra comprendre ce que tu veux nous dire. De plus je me pose cette question. Quel lien a-t'elle réellement avec le monstre? Je dis ça parce que tu nous dis dans ta réponse qu'elle serait une partie d'un personnage principal potentiel... J'en viens alors à penser que l'attaque qu'elle a subie au début du Roman n'est pas anodine et mettrait en avant un mystère intimement lié à l'histoire du complot. Enfin bon, en tout cas c'est un personnage que moi, lecteurs, apprécie beaucoup car c'est la toute première victime du premier chapitre et l'un des premiers personnages que tu as présenté qui laisse toujours son mystère en suspension.

En ce qui concerne la trame, tu dis je n'ai pas tort quand je pense à la série X-Files, et que tu en as même été influencé alors je n'imagine pas encore jusqu'où ira ton scénario, mais en tout cas ça promet de moments de lecture et de mystère. ;)

Cette histoire de complot entre parfaitement dans le cadre de tous ces meurtres ou plutôt ce sont ces meurtres et les mystères qui planent autour qui entrent bien dans le cadre du complot, et j'aimerais savoir quelle dimension tu vas lui donner exactement.

 

Enfin voilà, c'était mon petit post pour dire que je lis encore pour garder la trame en tête, si tu as un petit moment pour venir poster ici la suite je serais là pour lire. :)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 4 months later...

Tout d'abord, Myu, je suis désolé car cela fait plusieurs semaines que tu m'as sollicité pour que je mette la suite de cette histoire et ce depuis déjà un petit moment. Je suis impardonnable car je t'ai fait patienté sans te donner de plus amples explications. Je désirai tout de même relire un peu ce que j'avais pu écrire auparavant pour me remettre un peu dans le flot du récit.

 

Cette partie commence le troisième chapitre qui devrait normalement accélérer pas mal les choses avec des rebondissements et de l'action. Je mets un premier extrait, un peu court, histoire de reprendre en douceur mais j'espère pouvoir apporter la suite rapidement, par la suite.

Cet extrait met en scène une rencontre qui devenait, à mon sens inévitable. J'ai voulu jouer sur la psychologie et peut être que ça peut être un peu lourd. J'ai tenté tant que possible de rendre la situation la plus lisible possible et mettant en avant les émotions. Bref, je ne vais tergiverser plus longtemps...

 

 

Une poignée d'empreintes

 

 

 

 

Chelsea-

20h20

Les clefs dans une main et la photo d'Isabelle dans l'autre, Jack regarda la silhouette féminine... Elle s'avançait vers lui, à travers la faible obscurité du couloir. Elle apparut ensuite en faisant claquer ses talons aiguilles. Elle transportait dans l'une de ses mains un petit Walkman; les écouteurs noirs étaient soigneusement enfoncés dans ses oreilles...

Jack avala sa salive lorsqu'il la dévisagea complètement... Elle était habillée avec une minijupe que les femmes mettent l'été lorsqu'elles vont à Miami Beach ou à Malibu. Généralement dessous, elles ont un petit maillot sexy... Et puis, il n'y avait pas que la minijupe qui l'excitait. Elle portait un tee-shirt blanc et moulant qui laissait entrevoir son nombril. Elle avait aussi un gilet bleu-marine et une veste en toile...

En ouvrant maladroitement la porte, il murmura:

- Elle est complètement malade... Avec un temps pareil, elle s'habille comme si elle allait draguer sur la plage...

- Quoi?... Demanda Isabelle qui avait très bien entendu ce que venait de dire le policier.

- Rien... Il secoua la tête en souriant et répéta: rien...

Il la fit entrer dans son appartement et la suivit juste après... Le chauffage ronflait et un air torride et suffocant les enveloppa. Il arracha son blouson de cuir, ruisselant de gouttelettes glaciales, et l’accrocha à l’aveuglette en fixant avec insistance son invitée...

Isabelle posa son Walkman à côté de l'ordinateur, caressa  du bout de l’index la souris, enleva langoureusement sa veste puis son gilet et les tendit malicieusement à Jack. En les attrapant, son regard glissa instinctivement vers la poitrine de la journaliste. S’apercevant de la nudité provocante qu’affichaient les plis de son tee-shirt blanc, presque translucide, Jack avala un filet de salive brûlante. Se délectant de la situation, Isabelle plissa les yeux en souriant imperceptiblement.

Émoustillé, il suspendit le gilet et la petite veste puis, en brandissant la photo, affirma:

- C'est toi!... Non!...

Elle s'assit sur le bord du lit, en croisant lentement ses cuisses et toisa le policier d’un regard, autant aguicheur qu’enflammé ...

- Très observateur... Mais où l'as-tu trouvé?... Répondit elle d’une voix lascive mais trahissant une certaine surprise.

- Chez Peter Kurtin...

- Jamais entendu parler! Débita-t'elle en détournant maladroitement les yeux pour camoufler une gêne subitement incontrôlable. Elle ferma quelques secondes ses paupières, le temps de retrouver son antipathie caractéristique. Elle détestait plus que tout montrer une quelconque faiblesse.

Jack soupira et dit d’une voix ironique:

- C'est le docteur légiste de notre affaire de meurtres en série et ça m'étonne que tu ne le connaisses pas...

- Non franchement...  Je ne le connais pas... Répondit-elle en défiant son interlocuteur du regard. Son moment de faiblesse s’était envolé comme par enchantement et elle se sentait désormais prête à faire face à n’importe quoi. Elle savait pertinemment qu’il avait découvert la relation qu’elle entretenait avec Kurtin au sujet des meurtres en série et elle niait l’évidence dans le seul but de déstabiliser le policier. L’agacement de ce dernier ne pouvait que lui être profitable et servir ses intérêts. Un homme, en proie à la colère ou à un sentiment altérant son jugement et sa réflexion, commet fréquemment des erreurs et révèle plus d’informations que nécessaire…

Légèrement dégoûté, Jack lança la photo et murmura rageusement:

- Lis plutôt ce qui est inscrit au dos... Mademoiselle la journaliste.

Elle entrouvrit la bouche de surprise pour feindre son étonnement et fronça les yeux en observant les réactions du policier. Finalement, elle saisit la photo, la retourna et lut les quelques lignes écrites au stylo bille... Elle resta muette pendant plusieurs secondes en analysant la meilleure alternative et choisit de jouer le rôle de la victime démasquée. Elle répondit alors froidement d'une voix roque et aigrie:

- Ca ne veut rien dire! N’importe qui aurait très bien pu écrire ces mots pour me piéger ! D’ailleurs, il peut s’avérer même que ce soit toi…

Jack esquissa un sourire et enflamma une cigarette. Après une première inspiration voluptueuse et provocatrice, il répondit d’une voix étonnamment calme mais ferme:

- Au contraire, ça veut tout dire... Tu travaillais dans notre dos avec ce traître de Kurtin... Et ne crois pas non plus que nous voulons te coincer de quelques manières que ce soit. Tu n’es qu’une quantité négligeable dans cette affaire et tu es loin d’être l’une de nos priorités !

Jack avait prononcé cette dernière phrase en sachant que c'était le genre de répliques qui ne pourrait qu’irriter cette journaliste, tellement narcissique. Il voulait l’interroger, et tous les derniers éléments qu’il avait récoltés avec Mickael ne pouvaient les amener, un jour ou l’autre, qu’à cette rencontre. Sa première entrevue avec Isabelle ainsi que la présente discussion lui laissaient entrevoir une très forte personnalité à fleur de peau. Lui faire croire qu’elle ne représentait rien dans toute cette histoire et qu’ils ne s’intéressaient nullement à elle, ne pouvaient qu’engendrer une réaction à la mesure de sa provocation en mettant son égo démesuré à rude épreuve au point de...

- C'est mon job d'interroger les gens! Répliqua-t'elle avec colère.

Jack sourit à nouveau devant l’effet qu’il venait de déclencher et plongea son regard déterminé dans celui d’Isabelle qui semblait déborder d’animosité.

- Ouais… mais sais tu pour qui tu travailles réellement?... Ou plutôt, devrais je dire, connais tu l’identité de ceux qui te manipules ? Demanda ironiquement Jack en expirant. Il se contentait d’être légèrement hautain pour l’irriter un peu plus. Il mesurait l’impact de sa réplique précédente avec délectation et se préparait à la révélation choc qu’il ferait d’ici peu et qui aurait vraisemblablement son effet.

- Pour personne!!

- Tsss… Pour la NSA, ma belle!! Dit-t'il sur un ton arrogant sans savoir si ce qu’il divulguait été entièrement véridique. Il voulait juste continuer à la faire réagir dans son sens et surtout prendre un ascendant psychologique définitif.

- Pour la NSA?! Répéta-t'elle dubitative. J'n'ai rien à voir avec ça !...

- Pourtant, ils se servent de toi!... Alors… Désormais, tu bosses avec nous ou...

- Ou quoi!! Coupa Isabelle qui jouait son rôle de victime à la perfection. Elle ne s’attendait pas à entendre le nom de cette agence là mais elle savait déjà qu’une autorité gouvernementale s’intéressait à cette affaire de meurtres. Etonnament, elle poursuivit en savourant la situation et ce bras de fer psychologique : je ne travaillerai jamais avec des flics minables comme vous!

- Tu sais... Il me suffit de donner deux ou trois appels téléphoniques pour que tu te retrouves en taule pour dissimulation de preuves, entraves à une enquête de police et complicité de meurtres... Ton investigation s’achèvera aussi brutalement qu’elle a commencé !!

- Attends... Attends, c'est quoi cette mascarade... J'n'dissimule rien, j'n'ai tué personne et je ne suis l’instrument de personne...

- Peter Kurtin et Tud Morjan ont été assassinés par un agent et rien que pour ça, je peux te mettre derrière les barreaux...

- Tu rigoles... Je n'ai rien avoir avec cette histoire et ça serait de l'abus de pouvoir!...

- Si j'étais dans ta situation je ne serais pas vraiment tranquille...  Ne crois pas être au dessus de tout ça. Ne crois pas non plus être à l’abri et surtout, ce n’est clairement pas ton égocentrisme qui te sauvera. Je te propose juste un marché avec nous; ce n'est pas sorcier!...

Piquée à vif par les dernières paroles de son interlocuteur qui débordait d’une lucidité implacable, elle ne répondit rien et fit signe qu'elle désirait une cigarette. Jack s'approcha d'elle et lui tendit un paquet entrouvert. Leurs regards se croisèrent longuement et chacun sembla chercher un frémissement prouvant leur emprise sur cette conversation. Elle se rendit compte que Jack était plus perspicace qu’elle ne l’avait estimé lors de leur première rencontre. Elle pensait avoir la situation en main en se victimisant vis-à-vis de tout cette affaire mais vraisemblablement que son petit manège n’était pas resté indétectable. Elle avait répondu à chaque remarque d’une manière stéréotypée pour énerver, d’une part son interlocuteur, et le complaire dans son rôle dominant d’autre part. Si Jack montrait visiblement une assurance à toutes épreuves, il n’en restait pas moins qu’il affichait également une sérénité déroutante, bien loin de l’effet escompté. Pire son discours l’avait autant titillé qu’effrayé. Elle avait appris à dissimuler ses émotions mais elle devait se rendre à l’évidence et réfléchir à cette proposition.

Quoi qu’il en soit, elle sentit qu’à partir de cet instant il lui fallait passer à la vitesse supérieure, histoire de renverser complètement la situation en sa faveur mais surtout pour garder la face.  En décroisant légèrement les cuisses, elle l'invita alors à s'allonger sur le lit …

Jack n’était pas dupe et s’attendait évidemment à une telle réaction. Il n’y résista pourtant pas et se contenta de lui laisser croire qu’il était sous son emprise…

 

Une cigarette coincée entre l'index et le majeur droit, Isabelle était étendue sur le lit. Son tee-shirt recouvrait ses seins mais sa minijupe laissait entrevoir son entrejambe. Jack, quant à lui, était accoudé à sa télévision et la dévisageait en fumant également. Ils ne disaient rien depuis deux ou trois minutes...

- C'est quoi… Cette histoire de services secrets? Demanda Isabelle en jetant sa tête en arrière.

Le policier inspira nerveusement et d'une voix irritante répondit:

- J'n'en sais trop rien mais un gars, un dénommé Le Black, joue le nettoyeur de service.

Isabelle n'afficha aucune émotion sur son visage et Jack en fut surpris. Il ajouta alors:

- Tu le savais déjà...

Elle détourna son regard vers la fenêtre embuée et réfléchit quelques secondes avant de répondre:

- Plus ou moins... Nous avions déjà remarqué une voiture suspecte au East River Park ce matin...

- Comment ça?! Hurla Jack.

- Nous avons pris quelques photos... Et sur l’une d’elle y figurait une voiture noire, immatriculée à Washington alors peut-être que c'était ce Le... Ce Le... Comment déjà... Dit-elle d'une voix qui trahissait un plaisir non dissimulé pour enrager le policier.

- Le Black... Enchaîna cyniquement Jack. Il y a beaucoup de choses que tu sais et que tu ne devrais pas connaître!! Ajouta-t'il furieusement.

- C'est mon rôle de journaliste!... Répondit-elle fermement.

- Et prendre des photos du cadavre avant l'arrivée de la police est aussi ton rôle de journaliste!! Dit-il d'un ton encore plus irrité.

Elle se leva du lit et sa minijupe retomba sur ses cuisses. Elle murmura ensuite:

- Calme toi mon chéri... J'étais au bon endroit au bon moment...

- Drôle de coïncidence! Tu nous caches quelque chose si tu veux mon avis...

- Je me moque éperdument de ton avis!...

Elle approcha ses lèvres pulpeuses de celles du policier pour l'embrasser… Il lui dit d'une voix moins suspicieuse:

- Tu cours de grands risques...

- Tu trouves... Répondit-elle en se léchant la lèvre supérieure... Que me proposes tu?... Demanda-t'elle d'une voix de plus en plus suave...

- Bosses avec nous en partageant ce que tu connais et nous, nous te tenons au courant sur l'enquête et ses résultats...

- C'est intéressant... mais je n'ai vraiment pas besoin de vous... pour obtenir des informations!!...

- Le Black pourrait venir chez toi et te liquider!!

- J'ai tout ce qu'il faut chez moi pour me défendre et, franchement, je n'ai besoin d'aucune aide!

Elle le dévisagea un instant et se dirigea vers la porte. Alors qu’elle prenait son gilet et sa veste en toile, Jack demanda:

- Pourquoi es tu venue jusqu'ici?

Elle lui jeta un regard enflammé par dessus son épaule sans rien dire. Il ajouta alors en s'approchant d'elle:

- A quoi joues tu?...

- Je fais simplement mon job!...

- Et coucher avec moi....

Elle enfila sa veste et répondit:

- Tu veux plutôt dire tringler ou baiser... Elle éclata de rire et poursuivit: appelle ça comme tu le souhaites mais j'étais venue pour apprendre quelques trucs sur l'affaire et... Quand un homme baise, il ne sait plus ce qu'il dit... Toi, tu n'es pas meilleur qu'un autre.

- Crois tu réellement que tu menais la danse depuis le départ ? J’ai très bien compris le petit manège que tu me jouais depuis que tu as passé cette porte. Je doute réellement que tu aies appris quoi que ce soit en venant ici. Tu as eu juste des confirmations pour étayer ce que tu as pu déjà récolter à travers ta collaboration secrète avec Kurtin. Au contraire, tu m’as confié pas mal de choses, certes que je savais plus ou moins, mais qui me laissent surtout croire que si tu n’acceptes pas ma proposition tu risques inévitablement de te faire effacer par Le Black….

Isabelle écarquilla les yeux de surprise. Elle ne pouvait croire à ce que venait de dire Jack. Elle n’avait pas révélé grand-chose mais au final en avait elle trop divulgué ? Avait-elle été si maladroite à ce point là ? Elle était pourtant si sûre d’elle quelques secondes auparavant. Les doûtes qui l’avaient dévoré avant leur petite partie de jambes en l’air s’étaient évanouis, refoulés par une confiance de fer ; une confiance qui la trahissait à nouveau… La voix de Jack la sortit de sa torpeur :

- Rappelle toi uniquement que Kurtin est mort ! Le seul qui t’informait est dorénavant décédé et ton utilité dans toute cette mascarade médiatique ne tient plus qu’à un fil...

Avant que Jack n'ait pu rajouter quoi que ce soit d’autre, elle s’enfuit dans les couloirs ténébreux. Isabelle ne pouvait pas en écouter d’avantage. Elle n’avait pas ressenti un tel malaise depuis des années et d’un coup elle sentit sa confiance voler en éclat.

Jack n'avait pas tenté de la suivre. Il savait qu’ils se rencontreraient à nouveau d’ici peu et qu’il avait autant besoin l’un de l’autre pour assembler les pièces de ce puzzle macabre. Il la trouvait plutôt farouche, imprévisible et dangereuse mais également attirante et excitante...  Mais l’expression d’effroi que son visage arborait avant qu’elle ne s’enfuit lui laissait croire qu’elle ne pouvait plus se permettre d’agir seule devant un tel danger.

Leur association était désormais inévitable, il espérait juste qu’elle s’en rende compte avec que Le Black ne décide de l’occire. Il désirait que la décision vienne d’Isabelle car sans ce choix crucial, Jack savait pertinemment que cette association ne pouvait être vouée à l’échec. Bien évidemment, il pouvait la mettre en cellule comme il l’avait évoqué mais cela signifiait aussi se résoudre à perdre les informations qu’elle pouvait détenir et une aide précieuse dans l’avancement de cette enquête.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Tout d'abord orion, ne t'en fais pas pour l'attente, puisque tu as tout de même poster la suite, et c'est ce qui compte. J'ai juste envie de connaître la fin que tu as donné à cette fiction.

 

Bref, ça faisait un petit moment que j'attendais que tu écrives enfin cette fameuse suite et je ne suis pas déçu. Le paragraphe que tu nous a concocté est vraiment plaisant à lire. C'est très court mais aussi très intense en émotion. Les deux personnages cherche juste à apprendre des informations de l'autre, et tu fais en sorte qu'on connaisse chaque sentiment qu'il divulguent au travers de leurs paroles et réflexion.

 

Jack n'est pas sûr de ce qu'il dit... Il en sait très peu lui aussi, mais c'est clairement lui gagne la partie psychologique au moment où il divulgue que c'est (soit-disant) la NSA, pour qui travaille le Black, donc notre journaliste sulfureuse. Du coup, Isabelle pense qu'en continuant son petit jeu sexy de victime et en émoustillant notre cher policier, elle va lui faire dire d'autres choses intéressantes, mais il ne divulgue rien. Elle est allé jusqu'à vouloir coucher avec lui, pour le faire parler. Elle a clairement échoué.

 

Au final, je vais le dire un peu crument, mais ce soir, ayant échouée dans son objectif d'investigation, Isabelle ressemblait plus à une catin qu'à une journaliste, et je n'ai pas l'impression qu'elle sache réellement dans quoi elle trempe. Elle a vraiment intérêt à coopérer avec les deux policiers pour s'en sortir, car comme dit Jack, son intérêt dans cette affaire devient très limitée, et j'ai l'impression que la suite va nous dire clairement si dans ton roman, tu la tues, ou si elle rejoint nos deux amis.

 

Et puis autre petite chose, je me dois de dire que je trouve que ce paragraphe te ressemble orion. Enfin, dans ce que j'ai pu lire de toi et connaissant un peu ton style d'écriture sur le forum. Je trouve, en effet que tu donnes un peu de ta personnalité à ton roman, et c'est ce qui me donne vraiment de plus en plus de plaisir à te lire. Pour moi, il te ressemble dans le sens où tu sais donner aux éléments un aspect d'intelligence, de vivacité d'esprit et d'observation. Je prends particulièrement pour exemple tes théories dans la section Naruto, ainsi que d'autres posts dans le forum. Et ce texte est vraiment génial dans le sens où j'y reconnais clairement ta patte.

 

Sinon, juste avant de commencer ce troisième chapitre quelque peu sensuel, j'ai relu tes derniers posts et plus particulièrement le moment où le vampire attaque. Au moment, de la première lecture, je ne m'étais pas rendu compte que tu avais donné un nom au "vampire" . Il s'agit de Georges Chillman. Alors ça serait lui qui aurait peut être arraché la tête à Jane... Je me demande toujours si on va le revoir plus tard, ou pas, et puis il doit aussi y avoir d'autres "monstres" que tu caches encore dans cette conspiration sanglante. Et pareil pour Jane. Même en sachant que tu nous as déjà dis qu'elle n'était pas le personnage principal. Mais l'appréciant beaucoup, j'ai envie de la revoir...

 

Voilà, c'était un petit commentaire matinal. Vivement la suite!

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

 Share

×
×
  • Créer...