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Premier Contact


Hou Son Mei Tong
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Bonjour à tous !

 

C'est ici que je commence ma fic,axée sur de la science fiction, j'espère qu'elle vous plaira !

 

Résumé : Au début du 27ème siècle, l’humanité a développé un nouveau moyen de propulsion qui met l’espace lointain à sa portée. L’exploration d’une exoplanète dotée d’une biosphère devient dés lors une occasion unique pour tester cette technologie. Mais que vont découvrir nos explorateurs aux portes de l’espace ?...

 

                                                         

Premier Contact

 

Chapitre I: L-alpha-0001

 

-« Oh ! Faxes ! Réveillez-vous ! »

 

Une tête embrumée sort lentement des couvertures.

 

-« Dites donc, vous ! Je sais bien que vous êtes le responsable de l’équipe scientifique, mais ça doit faire huit jours que l’on n’a pratiquement pas dormi… Vous pouvez au moins nous laisser quelques heures de repos ! » répond l’intéressé d’une voix presque inaudible.

 

-« Bah, et où est passé votre enthousiasme, alors ?... »

   

Faxes regarde son supérieur d’une mine déconfite.

 

-« Allons, allons, n’arborez pas cet air là ! Je viens juste vous annoncer que nous allons sortir de la distorsion dans quelques heures.

 

-Encore une vérification des coordonnées de notre position ? Vous n’avez pas besoin d’un exobiologiste comme moi pour mener vos calculs !

 

-Ah non… Cette fois-ci, on va atteindre le système L-alpha-0001.

 

-Comment ? Déjà ?! Mais… je croyais que nous n’arriverions à destination qu’au bout de la semaine !

 

-Etonnant, n’est-ce pas ? Ce petit bijou de vaisseau dépasse largement toutes nos espérances. Nous n’avons pas eu besoin de sortir de la distorsion autant de fois que les astronomes nous le préconisaient. L’ordinateur de bord a fait très peu d’erreurs de calcul de trajectoire. Cela nous a permis de gagner pas mal de temps. »

 

Faxes est maintenant tout à fait réveillé. Sa jubilation peut se lire sur son visage aussi bien qu’un livre. Une véritable pile électrique. Il se précipite à la sortie des dortoirs communs en criant : « Bon, je vais rassembler mes collègues. Je n’en aurais pas pour bien longtemps ! » avant de disparaître dans le couloir.

 

Nicolaï, chef de l’équipe scientifique, rit intérieurement : « Ca fait longtemps que je ne l’ai pas vu aussi enthousiaste ! Il me rappelle mon petit chien quand il se met à gambader ainsi, ce brave Faxes ! »

 

Il sort à son tour des dortoirs. Le couloir qui se dessine devant lui n’a rien d’une aile de musée lumineuse. Légèrement éclairés par de faibles néons, les murs de titane rappellent l’ambiance que l’on éprouve dans les vaisseaux militaires : une impression de régression de son espace vital. Il faut dire que dans le vide intersidéral, chaque centimètre cube doit être optimisé. Toutefois, les vaisseaux modernes et luxueux n’obéissent plus à cette règle. Ils ne sont plus comparables aux premiers transporteurs interplanétaires lancés au cours du 22ème et 23ème siècle qui, eux, étaient exigus.

 

Et pourtant, le vaisseau explorateur Magellan, fierté de Nicolaï, a remis au goût du jour cette vieille tradition des espaces confinés. Il faut dire que ses tout-nouveaux propulseurs, qui lui permettent d’accéder à la distorsion, prennent une place conséquente.

 

Ah, la distorsion : véritable coup de génie de l’humanité, elle lui permet désormais de voyager à des vitesses bien supérieures à celle de la lumière. En raccourcissant l’espace-temps devant le vaisseau et en le rallongeant, par ailleurs, vers l’arrière, les étoiles lointaines sont à portée de main. On peut faire une analogie simpliste avec un escalator : immobile sur l’une des marches, on est pourtant transporté d’un endroit à un autre. De la même manière, la bulle d’espace-temps dans laquelle se trouve le Magellan semble être propulsée par un escalator cosmique.

 

L’ordinateur central, quant à lui, est aussi issu d’une petite révolution technologique. Des nanites alliés à ses sphères nerveuses positroniques lui confèrent des capacités de calcul inimaginables. Cela dit, il prend à peine plus de place qu’un petit aéronef personnel.

 

Nicolaï effleure de ses doigts la structure grisâtre du navire de l’espace. Combien d’années a-t-il passé à travailler sur sa conception ? Il ne s’en souvient pas… Elles se sont écoulées si vite. Maintenant, il dirige la première exploration d’une exoplanète dotée d’une biosphère et d’un écosystème si on en croit les relevés spectraux des télescopes. Un voyage de cinq mois pour parcourir soixante-quinze années lumières… Personne n’aurait cru, qu’un jour, il organiserait une telle expédition !

 

-« Allez, cesse de rêvasser ! Y’a du boulot qui t’attend, mon vieux ! » se dit-il.

 

Il accélère ses pas en direction de la plateforme de commandement.

 

Véritable zone de transit, cette plateforme bouillonne d’activités à toute heure : on peut y croiser des centaines de personnes en quelques secondes. Ingénieurs, informaticiens, exobiologistes, physiciens, spationautes, marines… tous sont forcés de venir s’entasser régulièrement dans cette immense pièce éclairée de mille feux par les néons et les projections holographiques des systèmes informatiques.

 

Nicolaï rejoint rapidement son poste de travail, sans prêter attention au brouhaha qui règne autour de lui. Cinq mois à bord du Magellan vous font vite perdre toute notion des mots silence ou vie intime…

 

Soudain, la voix rocailleuse des haut-parleurs interrompt le remue-ménage ambiant :

« ATTENTION A TOUS LES MEMBRES D’EQUIPAGE, NOUS QUITTONS LA DISTORSION ! »

 

Juste après l’annonce, tout le monde ressent le léger malaise que l’on éprouve lorsque l’on revient dans l’espace-temps non déformé.

 

A présent, un lourd silence pèse sur la plateforme de commandement. Chaque personne tente d’apercevoir à travers les hublots ou sur l’écran central la planète L-alpha-0001, source de vie comme la Terre. Chacun retient son souffle...

 

Un jeune marine finit par hurler à plein poumons :

« La voilà ! Je la vois ! Regardez tous ! »

 

Et, en effet, dans le coin supérieur gauche des hublots tribords, une sphère d’un bleu très pur apparaît petit à petit, grossissant à vue d’œil. Des murmures d’étonnement parviennent même à surmonter le léger ronronnement des sphères nerveuses positroniques. Même à cinq cent milles kilomètres, le joyau azur offre aux regards médusés des hommes et des femmes du Magellan un spectacle que très peu d’entre eux oublieront.

 

-« Eh beh, même la Terre n’a pas un tel éclat ! »

 

Nicolaï tourne la tête. Absorbé qu’il était dans cette vision tout droit tirée des contes, il n’a même pas entendu s’approcher le jeune Faxes.

 

Rayonnant et souriant dans son habit de fonction, l’exobiologiste observe avec attention les beautés de ce nouveau monde à travers ses yeux d’émeraudes.

 

-« Mais que vois-je ! Vous vous êtes rasé ?!, commence le chef de l’équipe scientifique

 

-Vous faites preuve d’un sens de l’observation particulièrement redoutable ces temps-ci ! »

Le jeune homme fixe en souriant son supérieur bien plus âgé que lui.

 

-« Loïc, Shizuku, Abdel-Ali et les autres sont tous prêts à débarquer. On pourra commencer notre travail dés qu’on aura le feu vert.

 

-A la bonne heure ! Mais il vous faudra patienter encore un peu, le temps que la phase d’observation rapprochée soit terminée. »

 

Faxes pousse un long soupir.

-« Vous savez, ils trépignent tous d’impatience à côté…

 

-Je sais bien, moi aussi, je ne tiens plus en place ! Mais il va falloir que je règle les derniers préparatifs avec l’amiral Fordas.

 

-Mhm… J’espère que ce vieux schnock ne vous embêtera pas autant qu’au début du voyage… »

 

Nicolaï prend un air désolé et déclare :

-« Je verrai bien ! »

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Très bon début !

 

J'étais un peu rétissant quand tu parlais de sience-fiction car ça peut vite partir sur du n'importe quoi mais tu as l'air de très bien géré le tout. La description du Magellan est sympathique mais j'aimerai connaître l'extérieur : c'est un peu comme Star Wars ou plutôt Alien ?

 

Tu places bien tes personnages en commençant un portrait psychologique mais là encore, on a pas le physique. C'est peut-être un choix personnel mais du coup, on risque de se paumer entre les différents personnages. Donc même si c'est sommaire, je te conseille d'en faire une.

 

Quant à l'intrigue, elle m'intéresse bien ! La découverte d'une planète habitable avec toute une équipe, ça promet de la bonne aventure. Et ça me fait penser aussi aux BD Aldebaran, Beltegeuse et Antares.

 

Bref, j'attends la suite pour avoir du plus concret mais j'aime beaucoup le début !

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Merci Max pour ton commentaire !

 

Je tenterai d'inclure certaines de tes remarques dans mon prochain chapître (qui sera posté dans le WE si tout va bien).

 

En attendant, patience !  :P

 

PS : j'ai finalement modifié le nom d'un de mes personnages Adélaïde est devenu Abdel-Ali (ben oui, Adélaïde est un prénom de fille...)

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Chapitre 2 : une équipe de choc

 

Faxes entre dans l’une des salles de réfectoire. Ces dernières, au nombre de dix, nourrissent quotidiennement les trois milles bouches du Magellan. Relativement spacieuse et décorée de nombreux tableaux mis en valeur par un jeu de lumière, chacune d’entre elles peut accueillir plus de deux cents personnes simultanément. Toutes représentent un lieu emblématique d’un des cinq continents de la Terre.

 

L’équipe du jeune exobiologiste s’est donnée rendez-vous dans la salle Ha-Long qui, comme son nom l’indique, axe sa décoration sur la représentation de la baie du même nom. Faxes a à peine franchi le seuil de la porte qu’Abdel-Ali, exobiologiste de 28 ans, le rejoint en courant, un peu à la manière des teckels qui se précipitent sur leurs maîtres suite à une petite absence…

-« Alors ? Dans combien de temps débarquerons nous ? »

 

Faxes tourne la tête vers son interlocuteur. D’origine marocaine, Abdel-Ali est d’un naturel décontracté. Toujours présent pour détendre l’atmosphère, il ne porte jamais autre chose que des chemises hawaïennes confectionnées à Casablanca. Ses yeux marrons semblent implorer son supérieur de lui fournir une réponse.

 

Face à ce plaisant spectacle, Faxes finit par lâcher :

-« Eh bien, à vrai dire, je n’en sais rien du tout… Nicolaï est parti régler certains détails avec l’amiral et la phase d’observation rapprochée n’est toujours pas finie. On peut espérer…

 

- Nani mo ! »

 

La sulfureuse Shizuku vient juste de faire son apparition dans la pièce. C’est la plus jeune membre de l’équipe de Faxes. Du haut de ses 22 ans, elle vient déjà de finir son troisième doctorat et représente le Japon dans le domaine de l’exobiologie. Ses longs cheveux bruns et parfumés claquent dans son sillage. Malgré son jeune âge et son visage angélique, la nippone n’a aucun mal à se faire respecter de ses ainés, son tempérament aidant. Faxes l’a connu pour la première fois en Angleterre, à l’université de Cambridge, lors d’une conférence internationale sur les organismes unicellulaires trouvés sur Europe, la lune de Jupiter. Elle l’a d’ailleurs fortement impressionné, tant par son intelligence que par son sens de l’humour particulier…

 

Suivant de prêt Shizuku, un jeune physicien du nom de Seiji entre à son tour dans la salle du réfectoire. Il s’affole :

-« Démo, nandayo ?! »

 

Faxes observe la scène avec amusement. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit une dispute entre japonais… Avec le sourire aux lèvres, il commente :

-« Et en anglais, ça donne quoi ?

 

-Mais de quoi j’me mêle ! » s’indigne la petite nippone.

 

Ne voulant pas affronter cette explosion d’agressivité, Faxes mime avec application les trois singes de la sagesse chinoise formulant ainsi sa réponse : « Je ne veux rien voir de mal. Je ne veux rien entendre de mal. Je ne veux rien dire de mal ».  A la vision de ce singulier spectacle, toutes les personnes présentes se mettent à rire de bon cœur.

 

Rouge jusqu’aux oreilles, Shizuku quitte la pièce Ha-Long avec humeur tout en répliquant :

-« Baka ! »

 

Faxes se retourne vers Seiji :

-« Qu’est ce qu’elle a dit ?

 

-Je croyais que vous ne vouliez rien entendre de mal, Faxes-san. Il vaut mieux dans ce cas que je ne vous traduise pas ses paroles. Je suis sincèrement désolé du dérangement que nous vous avons causé. »

 

Sur ces mots, et après s’être maintes fois incliné, le jeune homme se précipite à la suite de Shizuku.

 

Au bord des larmes, Abdel-Ali essaye avec difficulté de formuler des mots :

-« Ah… ces… japonais… Ils sont… si polis… que ça… en devient… ridicule…

 

-Je pourrais en dire autant de certaines de vos chemises… Mais passons ! » répond Faxes

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Petit chapitre sympathique, présentant trois personnages assez marrants. tu commences en douceur mais je sens bien le retour de flamme dès que le groupe arrivera sur la planète !

Les deux japonais peuvent donner du bon comique et Abdel semble être un suiveur décalé...hâte de les voir à l'action !

 

Par contre, fais attention aux doubles-post ! C'est fortement déconseiller par la charte du forum : tu as une icône en haut à droite de tes messages pour les éditer, au cas où personne n'a écrit ici entre-temps ;)

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  • 1 month later...

Désolé de n'avoir pas pu écrire la suite de ma fic. Etant en prépa, j'ai passé les concours écrits et oraux de Mai à Juillet. Maintenant qu'ils sont finis, je peux de nouveau me remettre à écrire ! Voilà donc la suite :

 

Chapitre 3 : La réunion

 

Pendant ce temps-là, Nicolaï enrage à l'autre bout du vaisseau :

-« C'est pas vrai ! Il fallait absolument qu'il tienne la réunion dans sa cabine personnelle... Il s'est déjà demandé quelle trotte il me fait faire depuis la plateforme de commandement, ce foutu amiral ?! »

 

En effet, pour accéder aux quartiers privés de Fordas, notre chef scientifique doit se frayer un chemin à travers le département militaire du Magellan composé d'un labyrinthe de couloirs et de nombreuses pièces de tailles diverses et variées. Pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude, circuler dans cette division revient à être lâché sans carte dans les réseaux de transport en commun de Tokyo.

 

-« Bon, je prends la passerelle B-202 puis je tourne à droite pour arriver sur le couloir C-302... Décidément, la configuration de ces installations est vraiment complexe... Même avec l'aide du plan holographique, je sens que je vais encore me pommer ! »

 

Le désespoir commence à envahir le chercheur. Dire que, pourtant, c'est lui qui a supervisé la construction de ce navire spatial d'exploration. Que penserait-on de lui s'il parvient à se perdre une fois de plus dans la section militaire ?

 

Surmontant ses pensées peu encourageantes, Nicolaï augmente la cadence de ses pas. Il finit par déboucher sur le corridor A-100 qui constitue l'axe principal autour duquel ce département a été construit. Les plus grandes salles à usage militaire y ont un accès direct et un flot important de marines s'y déverse continuellement. Par chance, le scientifique doit obligatoirement parcourir ce large couloir pour accéder à sa destination finale.

 

Alors qu'il s'engage sur l'A-100, ses réflexions poussées sur le trajet qu'il lui reste à effectuer sont interrompues par des beuglements provenant de la salle d'entraînement n°3:

-« Mais qu'est ce qui m'a foutu un tas d'abrutis pareil ! Vous imaginez ce qu'il se serait passer en situation réelle ?! »

 

Le chef de l'équipe scientifique se risque à jeter un coup d’œil dans la pièce. Composés de    simulateurs holographiques perfectionnés, ces compartiments spécifiques ont pour but de développer les aptitudes des marines et des artilleurs du vaisseau. Pourtant, les appareils de la salle n°3 semblent être en état de veille depuis un petit moment maintenant. Les trois soldats qui s'y trouvent ont l'air d'avoir droit à un long sermon de la part de leur supérieur...

 

Le sergent, tout ridé à force de hurler, semble s'éterniser dans son discours sans même se rendre compte que tous ceux présents dans le corridor A-100 peuvent l'entendre :

-« Bon Dieu ! Tirer au hasard avec les canons de Gauss ! J'ai jamais vu des types aussi irresponsables ! Dois-je vous rappeler, sombres crétins, que nous sommes dans l'espace ?! Si vous videz les burnes à Papa Cuirasser, les projectiles continueront leur petit bonhomme de chemin si vous ne touchez pas la cible ! Et c'est pour ça, artilleur Jack, qu'on ne tire pas au « pifomètre » ! On attend que l'ordinateur nous donne une solution de tir ! Ceci est une arme de destruction massive, pas un colt pour jouer au cow-boy du Dimanche ! »

 

Nicolaï ne peut s'empêcher de ressentir une once de compassion envers ces trois hommes au garde-à-vous.

-« Voilà pourquoi je n'ai jamais voulu m'engager dans l'armée... » se dit-il.

 

Même en s'étant éloigné d'une vingtaine de mètres dans le couloir A-100, la voix du sergent surmonte encore le brouhaha ambiant. Le chercheur tente de se reconcentrer sur son itinéraire et, après s'être trompé de chemin une bonne dizaine de fois, il finit par se tenir devant la porte des appartements privés de l'amiral Fordas.

 

Au moment où il s'apprête à toquer à la porte, le jeune physicien Seiji, haletant, le rejoint en courant.

 

Nicolaï, surpris, lui demande :

-« Tiens, vous êtes convoqué, vous aussi ?

 

-On dirait bien, Nicolaï-san. Il paraîtrait qu'un champ électromagnétique puissant nous empêche  de sonder plus en avant cette planète. Même nos instruments de mesure les plus perfectionnés se sont révélés impuissants face à ce curieux phénomène. »

 

Le chef de l'équipe scientifique fronce les sourcils. Un champ électromagnétique naturel n'est en général pas assez puissant pour détraquer à ce point les appareils du Magellan. Il finit par lâcher :

-« Quoiqu'il en soit, entrons. Nous en saurons un peu plus lors de cette réunion. »

 

Les deux scientifiques ont à peine franchi le seuil de l'entrée que l'amiral les fusille du regard.

-« Docteur Rotchov, docteur Katsuragi, vous êtes en retard... »

 

D'une soixantaine d'années, le visage tourmenté par de longues années de bons et loyaux services, le commandant Fordas ressemble un peu au capitaine Haddock des Aventures de Tintin et Milou, une bande dessinée à succès du 20ème siècle. Son regard d'un bleu profond et son imposante stature force le respect de tous. Il reprend :

-« Docteur Katsuragi, c'est la première fois que nous nous rencontrons face à face. J'espère que vous avez apprécié votre café ?

 

-Mon café ?

 

-Un conseil, dites oui si vous ne voulez pas qu'on parte du mauvais pied...

 

-Ano... Eto... oui, monsieur.

 

-Bien, car je ne vois que deux raisons qui puissent expliquer votre retard : soit vous vous êtes arrêté en chemin pour prendre un café, soit vous vous êtes perdu en traversant le département militaire alors que ça fait au moins cinq mois que vous voyagez avec nous à bord du Magellan... »

 

Voyant la figure cramoisie de son collègue, Nicolaï contre-attaque :

-« Dites donc, amiral, vous n'êtes pas un peu dur, là ? Le docteur Katsuragi n'a jamais eu à traverser la division militaire jusqu'à présent et il n'est pas aisé de se repérer au sein de ce dédale. »

 

Fordas se tourne vers le vieux chercheur :

-« Docteur Rotchov, tout le vaisseau connaît votre sens de l'orientation légendaire et c'est peine perdu d'espérer vous voir ici sans retard. Mais votre compère, lui, aurait du être à l'heure. Il n'a aucune excuse... »

 

Les autres personnes qui se trouvent dans la pièce ont suivi la joute verbale dans un silence de marbre. Alors que le malaise semble s'étendre davantage, l'amiral déclare d'un ton plus jovial :

-« Ceci étant réglé, nous pouvons commencer. »

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Chapitre 4 : Spoke

 

 

Fordas passe rapidement en revue la petite assemblée de ses yeux azurs avant de déclarer :

-« Docteur Moon, pouvez vous nous faire un petit topo sur la situation actuelle, je vous pris ? »

 

L’intéressé relève rapidement la tête, piqué au vif. L'amiral semble lui faire une très forte impression. Jeune homme au regard lunatique, Moon est un spationaute de génie qui vient tout juste de finir ses études à la prestigieuse école aérospatiale de Londres. Son domaine d'expertise s'étend sur la majorité des systèmes d’ingénierie du Magellan. Il répond avec une assurance fébrile : 

-« Eh bien... monsieur... Pour tout vous dire, la phase d'observation rapprochée a dû être interrompue.

 

-Et pour quelles raisons ? réplique le vieux barbu d'un ton impatient

 

-Eh bien... monsieur... Pour tout vous dire, tous nos dispositifs d'analyse avancée ont dû être désactivés suite à un phénomène auquel nous n'avons jamais eu à faire face.

 

-Pouvez-vous préciser ?

 

-Eh bien... monsieur... Pour tout vous dire...

 

-Oh, pour l'amour du ciel, venez-en au fait docteur Moon ! » interrompt l'amiral avec humeur.

 

Le jeune spationaute, tétanisé, se tourne en désespoir de cause vers le docteur Katsuragi. Comprenant la détresse de son collègue, le physicien japonais rassemble son courage en dépit de la première altercation pour continuer l'exposé :

-« Vous devez comprendre, Fordas-sama, que la plupart des instruments d'analyse et d'exploration fonctionnent avec les ondes électromagnétiques. La lumière visible, les rayons infrarouges ou ultraviolets, les ondes radios, les rayons X et les rayons gamma sont quelques exemples d'ondes électromagnétiques. Or, nos appareils peuvent utiliser ces ondes de deux manières différentes pour analyser un système physique donné. Pour simplifier, soit ils remplissent un rôle de capteur qui recueillent avec le plus de précision possible les ondes émises par le système lui-même soit ils envoient sur ledit système des ondes qui sont renvoyées vers nos instruments. L'étude de ces ondes nous donne quantité d'informations sur le système physique.

 

-Tout cela est passionnant, docteur, mais vous n'avez toujours pas répondu à ma question précédente... » réplique l'amiral.

 

Comme délivré de sa paralysie suite à l'intervention de Seiji, Moon reprend avec entrain :

-« En réalité, monsieur, le cœur du problème est ici. Lorsque l'on veut analyser plus en profondeur la planète, des champs électromagnétiques extrêmement puissants sont générés d'une manière qui nous est inconnue. Ceux-ci perturbent énormément tous nos équipements à un tel point que certains ont été grandement endommagés... Pour éviter la destruction de nos appareils les plus sensibles, le major Hermite a donc ordonné l'activation des boucliers et des barrières cinétiques.

 

-Je suppose que Spoke n'a pas eu d'autre choix... » se désole le commandant

 

Seiji se tourne vers le docteur Rotchov, assis juste à côté de lui. En aparté, il lui demande :

-« Excusez moi, Nicolaï-san, mais à qui l'amiral fait il référence ?

 

-Ah, vous n'êtes pas au courant ? lui répondit en souriant le vieux scientifique russe. Spoke est le surnom, disons affectueux, que l'amiral a donné à son second sur ce vaisseau. »

 

Le Second, sur tout bâtiment militaire, reprend les responsabilités du commandant lorsque celui-ci se repose ou s'il devient inapte à diriger. Le Magellan ne fait pas exception à cette règle, étant considéré comme un vaisseau militaire. Toutefois, le major Hermite se différencie des officiers habituels. Sorti tout droit de la prestigieuse école Polytechnique de France avec trois doctorats en poche, il a contribué d'une manière non-négligeable à la réalisation théorique puis pratique de la distorsion. C'est également à lui que l'on doit les toutes nouvelles sphères positroniques de l'ordinateur central et les systèmes de calcul de trajectoire des armements militaires dans leur version finale. Son caractère légèrement associable lui donne l'air d'un vulcain bien connu de la série télévisée Star Trek du 20ème siècle, d'où son surnom, repris dans son dos par presque tout l'équipage...

 

L'amiral soupire fortement :

-« Au final, que savons nous de cette planète ?...

 

-Pas grand chose, monsieur, répond Nicolaï. Tout ce qu'on sait, c'est que cette planète est recouverte à 95% par les océans et que sa biosphère semble très riche.

 

-Bon, je suppose que nous devons transmettre tous ces renseignements à la Terre. Docteur Moon, vous rédigerez le rapport de cette réunion qui sera communiqué par transcription quantique à Houston. »

 

La transcription quantique est une technologie développée depuis près d'un siècle. Elle permet de faire parvenir des données d'un point à un autre de la galaxie de manière quasi-instantanée. En effet, dans le boîtier quantique du Magellan, une ou plusieurs molécules spécifiques sont reliées par des trous de ver microscopiques à d'autres molécules disséminées dans d'autres boîtiers sur les colonies humaines ou sur la Terre. Lorsqu'un corpuscule est en interaction avec un autre par l'intermédiaire d'un trou de ver, l'excitation de la première particule entraîne de façon immédiate une excitation analogue de la seconde. Ainsi, des informations en Morse ou en binaire peuvent être envoyées rapidement à des distances de plusieurs dizaines d'années lumières.

 

Alors que l'amiral Fordas donne les dernières recommandations à inclure dans le rapport de Moon, le son strident du signal d'alarme se fait entendre dans tout le navire de l'espace. La voix rocailleuse des haut-parleurs, plus paniquée que d'habitude, se met à annoncer régulièrement :

-« Attention ! Alerte de niveau un dans tout le vaisseau ! Que le personnel militaire rejoigne les postes de combats ! Ceci n'est pas un exercice ! Je répète : ceci n'est pas un exercice ! »

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  • 2 weeks later...

Chapitre 5 : Rencontres inattendues

 

-« Vite ! Allons à la plate-forme de commandement ! lance Fordas.

 

-Mais ça va nous prendre du temps pour y revenir ! rétorque le vieux scientifique russe

 

-Docteur Rotchov, je peux vous assurer que nous y serons dans un peu moins d'un quart d'heure... Mais il faut se dépêcher ! »

 

Nicolaï pense émettre quelques réserves mais en voyant le visage soucieux de l'amiral, il ravale son commentaire. C'est qu'il lui a fallu presque deux heures pour retrouver les quartiers privés de Fordas à travers le département militaire... Cela dit, le petit groupe a rejoint la plate-forme de commandement en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

 

Tout essoufflé après son escapade, le commandant recherche du regard son second. Il finit par le trouver, assis et calme, au poste central. Fordas apostrophe le major Hermite :

-« Quelle est la situation, Spoke ? »

 

Légèrement agacé par l'évocation de son surnom peu élogieux, le polytechnicien répond froidement :

-« Nous avons repéré une anomalie spatio-temporelle il y a douze minutes environ. Distance par rapport au Magellan : 60 000 kilomètres. Les capteurs et les appareils de mesure nous ont donné des analyses complètement aberrantes. Et maintenant... Je vous laisse voir par vous même ce qui est apparu peu après en plein cœur de cette anomalie. »

 

Il se tourne vers un autre membre de l'équipage :

-« Enseigne Johnson, basculez sur l'écran central le secteur 135-289-12. Agrandissement maximum.

 

-Bien, monsieur. »

 

De nombreux visages, à la fois curieux et anxieux, se mettent à regarder la projection des images. Stupéfait, Nicolaï ne peut s'empêcher de murmurer :

-« Mon Dieu... »

 

Sous les yeux hallucinés de l'équipage, une structure sombre et verdâtre, longue d'une centaine de kilomètres, se déploie lentement. Dotée d'une sorte de carapace, elle évolue sinistrement dans les profondeurs glacées de l'espace. De petites excroissances se créent les unes après les autres sur le devant et sur l'arrière de l'apparition, donnant l'impression que cette chose hideuse respire, à la manière d'un animal terrestre.

 

L'amiral Fordas fronce les sourcils. Il s'exclame :

-« Qu'est ce que c'est que cette horreur ?!

 

-D'après les analyses, c'est organique. répond d'un ton neutre le major Hermite

 

-Vous voulez dire que... cette aberration est... vivante ?

 

-On dirait bien, monsieur. »

 

Le commandant observe de nouveau avec répulsion les images relayées par l'écran central. Il finit par ordonner :

-« Bon, déploiement immédiat des canons de Gauss et des lances-plasma. Que les artilleurs se tiennent prêts à tirer à tout moment ! Poussez les boucliers et barrières cinétiques à leur maximum ! Exécution ! »

 

Sorti brutalement de sa rêverie par les aboiements de l'amiral, le vieux scientifique russe s'approche de Fordas :

« Monsieur, êtes vous sûr de prendre la bonne décision ? Je veux dire... Nous ne savons pas ce que c'est. Si nous déployons nos armes en émettant du même coup des pics d'énergie, cette chose pourrait réagir de manière agressive.

 

-Justement, docteur Rotchov, je veux être en mesure de riposter si jamais cette... ce... truc nous attaque. » réplique avec humeur le commandant barbu.

 

Soudain, le major Hermite annonce d'une voix inhabituellement inquiète :

-« Détection d'une très forte concentration d'énergie sur le devant de la structure ! »

 

En effet, une lumière turquoise de plus en plus éblouissante apparaît petit à petit à l'avant de l'organisme. Chaude et de toute beauté, elle contraste grandement avec le reste de l'aberration. L'équipage du Magellan ne peut s'empêcher de pousser des murmures d'étonnement. Après une vingtaine de secondes, la boule lumineuse se détache de la structure et vient se positionner au-dessus d'elle, à une dizaine de kilomètres.

 

Un silence de mort règne sur la plate-forme de commandement. Les hommes et les femmes du Magellan, statufiés, attendent la suite des événements. Une odeur de sueur et de peur rend l'atmosphère, déjà bien pesante, encore plus insupportable.

 

Tout à coup, la lumière se précipite vers le navire spatial d'exploration à une vitesse folle. Le major Hermite, complètement paniqué, hurle à s'en déchirer les cordes vocales :

-« Le projectile s'approche à 3000 kilomètres par seconde ! Il sera sur nous dans quinze secondes ! »

 

Gardant son calme et son sang-froid, l'amiral annonce dans les haut-parleurs :

-« Préparez vous à l'impact ! »

 

Les secondes qui suivent paraissent être une éternité tandis que le polytechnicien les décompte avec application :

-« Cinq... Quatre... Trois... Deux... Un... »

 

La boule lumineuse turquoise transperce de part en part le Magellan, traversant les boucliers et les barrières cinétiques avec une facilité désarmante. L'explosion et l'onde de choc qui suivent sont ressenties dans tout le vaisseau, projetant les membres d'équipage à terre ou contre les murs.

 

Se remettant rapidement de l'impact, le major Hermite fait l'inventaire des avaries :

« On a perdu la distorsion et la transcription quantique! Barrières cinétiques H.S.. Compensateurs inertiels grandement endommagés. Pertes en vie humaine confirmées, monsieur. Fortes décompressions et incendies dans les compartiments 228 à 349.

 

-Dans ce cas, isolez les compartiments 227 à 350 et ventilez les, réplique immédiatement l'amiral Fordas. On ne peut pas se permettre de perdre le vaisseau à cause de simples incendies. Dépêchez immédiatement les...

 

-Le projectile fait demi-tour ! Il revient sur nous ! Impact estimé dans cinq secondes ! » coupe le polytechnicien.

 

La seconde attaque, aussi violente que la première, pulvérise huit des douze propulseurs arrières du Magellan. Assommé par le choc, Nicolaï zigzague sur la plate-forme de commandement. Par hasard, il arrive devant le plan des compartiments du vaisseau. En l'observant avec difficulté, il prit soudainement conscience de quelque chose :

-« Bordel ! La salle Ha-Long est le compartiment 308 ! Où se trouvait déjà l'équipe de Faxes ?... Bordel, je n'arrive plus à m'en rappeler ! »

 

Le major Hermite, quant à lui, continue de faire son rapport :

-« Propulseurs inutilisables. On part lentement en vrille, dans le sens des aiguilles d'une montre ! Le projectile semble revenir vers la structure... »

 

A 60 000 kilomètres de là, la boule lumineuse turquoise rejoint son point d'origine sur l'avant de l'organisme. Peu après, elle est absorbée par l'aberration.

 

L'amiral Fordas, blessé sans gravité au front, envoie sans arrêt des ordres à travers les haut-parleurs :

-« Isolez puis ventilez les compartiments qui ont été atteints ! Maintenant, on va riposter. A tous les artilleurs : attention pour tir de barrage ! Toutes les batteries en action ! Feu à volonté ! Feu à volonté ! »

 

Les compensateurs inertiels étant endommagés, les tirs des canons de Gauss secouent tout le vaisseau. Ces batteries électromagnétiques accélèrent des projectiles explosifs aimantés par induction jusqu'à des vitesses proches de 6000 kilomètres par seconde. Chaque décharge provoquerait sur Terre un cratère d'au moins dix kilomètres de diamètre.

 

Les obus aimantés, possédant une incroyable quantité d'énergie cinétique, mettent dix secondes à atteindre l'organisme. Petit à petit, l'horreur semble se couvrir d'un manteau rouge-orangé tacheté de bleu. Plusieurs minutes durant, le Magellan pilonne sans interruption sa cible galactique.

 

Pourtant, le second rejoint le commandant rapidement.

-« Monsieur, il y a quelque chose de pas normal. La cible ne subit aucun dégât. » Il ajoute dans les haut-parleurs : « Cessez le feu ! Je répète : cessez le feu ! »

 

Une minute plus tard, la couverture flamboyante se disperse, révélant une terrible vérité : la sorte de carapace de l'être spatial n'a même pas une éraflure. Un bouclier inviolable, que les hommes n'ont jamais vu, le protège de tout dommage...

 

L'amiral Fordas, désemparé, regarde d'un air hébété l'écran central. Le Magellan continue de faire des tours sur lui-même, comme un être blessé se tortillant de douleur.

 

« C'est pas vrai ! Il rempile pour une autre attaque ! On détecte de fortes concentrations d'énergie en 86 endroits sur la structure .»

Cette déclaration du polytechnicien sonne comme une exécution aux oreilles des membres de l'équipage.

 

Procédant de la même manière que les premières attaques, les boules lumineuses turquoises se positionnent au-dessus de l'organisme. Le désespoir gagne les hommes et les femmes du Magellan. Ils voient tous dans ce merveilleux spectacle de lumière le reflet de leur mort imminente.

 

Le major Hermite, au bord des larmes, rapporte toujours verbalement l'évolution de la situation :

« Les projectiles sont lancés. Impact dans 18 secondes... 17... 16... Attendez ! Ils se sont arrêtés dans leur course ! ».

 

Revigorés par un sursaut d'espoir, Nicolaï et Seiji observe avec attention l'écran central.

-« Regardez Seiji, mais regardez donc ! » Commence le docteur Rotchov.

 

Les boules lumineuses ont été stoppées net. Les images projetées dévoilent un curieux phénomène : les 86 projectiles semblent être reliés par un laser rouge à un autre être spatial, proche de la surface de la planète L-alpha-0001. L'équipage du Magellan, focalisé sur la première aberration, ne l'avait même pas repéré lors de son apparition. Petit à petit, ce second organisme, de couleur rougeâtre et de taille similaire au premier, absorbe méthodiquement les lumières turquoises.

 

Juste après les avoir toutes englouties, une excroissance extrêmement importante se forme à l'avant de la deuxième structure et pointe en direction de la première. Les hommes observent, bouche bée, cet événement d'un monde qui leur est totalement étrangé.

 

Subitement, un rayon aveuglant tiré par l'excroissance frappe de plein fouet la première aberration.

 

-« Polarisez l'écran central et les hublots ! Vite ! Avant que nous ne perdions tous la vue ! » ordonne l'amiral.

 

Au bout d'une dizaine de secondes, l'attaque cesse. Le premier être spatial, quant à lui, n'est plus présent ni sur l'écran central, ni sur les radars...

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Salut !

J'ai lu tes 5 premiers chapitres et je n'ai vraiment rien à dire. Le dialogue, et les descriptions tu les gères très bien. On est transporté dans ton histoire très vite, qui débute par la description de chaque personnage que je trouve sympa.

Le dernier chapitre est très bon, c'est être de l'espace est très étrange, je me demande bien ce qui attend l'équipe du Magellan ?

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  • 2 weeks later...

Chapitre 6 : Retrouvailles inattendues

 

Stress. Choc émotionnel. Plus personne ne bouge sur la plate-forme de commandement. Seul le ronronnement des sphères nerveuses positroniques et des systèmes informatiques se fait entendre. Une minute passe. Puis une deuxième. La situation n'évolue toujours pas. L'organisme rougeâtre, très proche de la planète azure, n'a pas bougé d'un iota. Son excroissance, en revanche, se résorbe petit à petit et finit par disparaître entièrement.

 

Nicolaï ose finalement briser le malaise ambiant :

-« Bon, qu'est ce qu'on fait maintenant ? »

 

Comme sorti de sa torpeur par les paroles du vieux chercheur russe, le major Hermite reprend contenance :

-« Amiral, on doit immédiatement aménager des infirmeries d'urgence pour les blessés. De nombreuses pertes sont à prévoir. Je vais établir rapidement les dommages que nous avons subi et... »

 

Le polytechnicien s'est interrompu brutalement en regardant les projections holographiques de son ordinateur.

-« Monsieur, on a un problème...

 

-C'est pas un scoop, réplique sarcastiquement Fordas.

 

-Les systèmes informatiques ne répondent plus à nos injonctions. Tous nos logiciels ne sont plus sous notre contrôle ! Nos batteries d'artillerie ont été mises hors tension. Nos armes sont inutilisables. On dirait qu'une intelligence extérieure prend les commandes du vaisseau tout entier et… la structure rouge est passée en trajectoire d'interception ! »

 

L’être spatial se met à contre jour vis-à-vis du Magellan. Se rapprochant avec lenteur, sa silhouette cache de plus en plus les rayons de l’étoile du système L-alpha-0001. L’équipage peut désormais le voir à l’œil nu à travers les hublots sans avoir recours à l’écran central.

 

Ne se laissant pas gagner par l’affolement, le commandant donne de nouveaux ordres à travers les haut-parleurs :

-« Chef-mécaniciens, tentez de redémarrer les propulseurs qu'il nous reste manuellement. Il faut à tout prix que nous quittions ce secteur et…

 

-Monsieur, coupe le major Hermite, si nous passons en vitesse de croisière tout de suite, il ne restera plus personne de vivant… Les compensateurs inertiels endommagés ne pourront pas contrebalancer les effets de l’accélération du vaisseau. C’est triste à dire mais nous sommes bel et bien coincés ! »

 

La plupart des hommes et des femmes présents sur la plate-forme de commandement ont quitté leur poste pour se précipiter devant les hublots tribords. Ce qui se déroule sous leurs yeux dérouterait même le célèbre Dario Furchtlos, l’un des exospéléologues les plus casse-cous du 24ème siècle. L’organisme, qui se trouve désormais tout prêt, domine totalement par ses dimensions le navire spatial d’exploration. Une nouvelle excroissance, relativement importante, est en train de se former sur l’un des côtés de l’aberration. Longue de trois à quatre kilomètres, elle finit par s’agripper au Magellan, à la manière d’une ventouse géante de trois cent mètres de diamètre.

 

L’abordage ne s’est pas fait en douceur : les secousses ont été ressenties d’un bout à l’autre du vaisseau. De nouveau dans un état de torpeur, les membres d’équipage de la plate-forme de commandement ne font plus un mouvement. Comme pour protester du mauvais traitement qu’il subit, la structure du vaisseau se met à grincer sinistrement tant et si bien que l’on ne peut même plus discerner le ronronnement rassurant des sphères nerveuses positroniques de l’ordinateur central.

 

Tout à coup, Faxes fait son apparition dans la pièce, les yeux exorbités. Contrastant avec l’immobilisme ambiant, il se dirige en vitesse vers l’amiral Fordas.

-« Monsieur, on a un besoin urgent d’un chirurgien dans le compartiment 220. Un de vos marines s’est perforé le poumon avec un éclat de titane lors de la première attaque ! »

 

La réponse du commandant Barbu ne se fait pas attendre :

-« Très bien, on vous envoie une équipe médicale… D’ailleurs, Spoke, où en est la mise en place des infirmeries de fortune ? »

 

De leur côté, Nicolaï et Seiji se ruent sur le jeune exobiologiste. Aussi ému qu’un russe puisse l’être, le docteur Rotchov s’exclame :

-« Bon sang Faxes ! Je croyais que votre équipe était dans la salle Ha-Long lors de la première attaque… Vous m’avez fait une de ces frayeurs !

 

-En réalité, Loïc a tenu à nous montrer les résultats de son expérience sur des bactéries d’Europe qu’il cultivait dans l’un des laboratoires de biologie. Heureusement pour nous d’ailleurs : lors de l’attaque, plus personne n’était présent dans le réfectoire qui a été soufflé. J’veux même pas penser à ce qu’il se serait passé si nous étions restés…

 

-Toute l’équipe s’en est sortie alors ? s’enhardit le physicien japonais.

 

-On n’a perdu personne, ne vous en faites pas. Pour l’instant, tous les autres sont restés aider à évacuer les blessés et à mettre en place des infirmeries de fortune. »

 

Soudain, un nouveau grincement se fait entendre, coupant court à toutes les conversations du moment. Le jeune exobiologiste prend alors conscience de tous les visages anxieux autour de lui qui regardent à travers les hublots. En jetant un œil sur l’excroissance qui s’est accroché au Magellan, Faxes se raidit.

-« Depuis quand c’est là, ça ?

 

-Vous n’avez pas suivi l’évolution de la situation ? répond le vieux scientifique russe

 

-En fait, depuis un moment déjà, les informations ne nous parviennent plus qu’au compte-goutte et…

 

-Intrusion dans le sas tribord 38, monsieur ! interrompt en hurlant le polytechnicien.

 

-Eh bien, ne restez pas planté là ! Envoyez les méchas et les groupes d’intervention ! réplique l’amiral

 

-Les Méchas restent inactifs. Ils ne répondent pas non plus à nos injonctions ! Les marines seront seuls… »

 

Les Méchas sont des cyborgs lourdement blindés et armés. Les plus perfectionnés d’entre eux possèdent des barrières cinétiques qui ne sont franchissables qu’avec un armement spécifique. Ils peuvent être contrôlés directement par un homme depuis la plate-forme de commandement ou par l’intelligence artificielle NOVIA, récemment développée par la multinationale Weapon Dynamic Corporation. Malheureusement pour le groupe d’intervention, ces petits bijoux de technologie ne seront d’aucun secours.

 

Les soldats se positionnent devant le sas 38. Des bruits sourds se font entendre… Les portes du sas s’ouvrent sans être forcées. Les hommes retiennent leur souffle tout en tenant en joue l’obscure passage, si large que plusieurs méchas pourraient s’y engouffrer côte à côte. L’écran central retransmet en direct les images des caméras de sécurité à la plate-forme de commandement.

 

C’est alors qu’une jeune femme d’une vingtaine d’année sort de l’embrasure et va au devant des soldats. La scène est surréaliste. Dotée d’une sorte de combinaison de couleur bleue, elle fixe de ses yeux d’émeraudes les canons pointés sur elle. Ses magnifiques cheveux blonds semblent former une auréole dorée autour de sa silhouette.

 

Absorbé par cette vision angélique, Nicolaï entends Faxes marmonner :

-« Sophia…

 

-Vous la connaissez ? demande le vieux scientifique russe

 

-C’est ma petite sœur. » répond avec émotion le jeune exobiologiste.

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4 premiers chapitres lu! Bon c'est bien bien tout ça. Désolé de pas lire les 6 chapitres d'une traite mais bon je suis comme ça je prend mon temps. Mais, de ce que j'ai lu pour l'instant ton histoire est bien, l'univers futuriste me semble bien maîtrisé et j'ai même vu certains mots que je ne connaissais pas, ça fait du bien à ma culture aussi hihi!

 

Sinon, au début j'avais hâte de voir cette planète (toujours hâte), mais étrangement le Magellan et les membres principaux de l'équipages m'intéressent aussi, donc c'est bien que tu poses les bases de ton histoire comme ça et qu'on prenne plaisir à connaître plus les divers protagonistes.

 

Bref, bonne continuation :)

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Bon chapitre !

 

Le Magellan se retrouve être dans un très mauvais état suite à l'attaque de cette étrange créature ou vaisseau. Il y a des blessés et beaucoup de dommages, mais ils font une bien étrange rencontre à la fin du chapitre. Faxes retrouve sa soeur disparu depuis plusieurs années en pleine forme dans un vaisseau alienne. Comment est ce possible ?

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  • 5 months later...

Chapitre 7 : Tant de souvenirs...

 

-« Allons, allons, braves gentlemen... Vous n'allez tout de même pas tirer sur une jeune fille sans défense ? »

 

Tout en parlant d'une voix mélodieuse, Sophia s'est avancée de quelques mètres. Les marines n'osent plus faire un geste, pris au dépourvu. La plupart admirent les formes raffinées de la jeune femme, si bien proportionnées qu'Aphrodite elle-même en aurait pu être jalouse. Certains cherchent du regard leur supérieur direct, ne sachant pas quelle attitude adopter. Les officiers, quant à eux, ne peuvent plus se détourner de la vision qui s'offre à leurs rétines : comme sortie d'un rêve, Sophia va à leur rencontre d'un pas lent mais sûr, dégageant une étrange énergie qui semble les clouer sur place.

 

Alors qu'elle se trouve à une vingtaine de mètres de la première rangée de soldats, un marine, moins sensible à ce spectacle que les autres, fait soudainement mine de tirer une salve. Pourtant, juste avant qu'il n'ait eu le temps d'appuyer sur la gâchette, son fusil d'assaut à haute vélocité tombe tout d'un coup en poussières scintillantes entre ses mains. Surpris par la scène, les soldats reculent de quelques pas.

 

-« N'avancez plus ou nous ouvrirons le feu ! » s'exclame un officier sans trop de conviction.

 

A ces mots, les yeux de Sophia se mettent à briller comme une étoile sur le point de se muer en supernova. L'instant d'après, toutes les armes que portent les hommes qui lui font face se réduisent à leur tour en mille et un morceaux.

 

La panique commence à gagner les escouades. Sur la plateforme de commandement, c'est la stupéfaction la plus totale. Tandis que l'atmosphère s'emplit de plus en plus de phéromones de peur, la jeune femme prend à part un officier tétanisé :

-« Bon écoutez, mon vieux, lui dit-elle, je ne suis pas votre ennemie … Alors ne braquez plus vos armes sur moi. Je cherche juste à entrer en contact avec ceux qui dirigent cette expédition. Vous devez bien avoir sur vous... »

 

Elle ne finit pas sa phrase. Au milieu du tumulte qu'elle vient tout juste de provoquer, un jeune homme a fait son apparition. Quelqu'un qui a fait partie de son ancienne vie, lorsqu'elle était encore une humaine comme les autres. Quelqu'un qu'elle a rêvé de revoir durant ces six dernières années et à qui elle a voué une profonde admiration. Ce quelqu'un, c'est Faxes.

 

Le jeune exobiologiste a réussi à sortir de la plateforme de commandement sans que personne ne s'en aperçoive pour rejoindre celle qu'il a cru disparue.

 

Alors que le calme revient peu à peu autour d'eux, frère et sœur se regardent intensément durant un long moment. Tout sourire, Sophia finit par lâcher avec émotion :

-« T'en a fallu du temps pour arriver...

 

-T'en a fallu du temps, pour revenir ! réplique Faxes jovialement.

 

Plusieurs heures plus tard, la jeune fille aux yeux émeraude finit de soigner le dernier blessé grave qui risquait de mourir d'un instant à l'autre, suite à l'attaque de l'aberration. Afin de lui sauver la vie, elle lui a stimulé sa régénération cellulaire grâce aux capacités hors normes qu'elle a développées.

 

-« Tu nous as beaucoup aidé, merci. commence le jeune exobiologiste

 

-C'est tout naturel... Si nous étions arrivés plus tôt, nous aurions pu empêcher le premier coup qu'ils vous ont porté, lui répond-t-elle.

 

-Nous, qui ça, nous ?

 

-Eh bien, tu le sauras à la réunion qu'organise votre amiral dans quelques heures... A ce propos, je le trouve un peu vieux jeu, ce commandant Fordas. Pourquoi ne pas simplement utiliser le réseau Infranet Avancé du Magellan pour établir les rencontres et les communications ?

 

-Tu l'auras sans doute remarqué lorsque tu l'as vu, Sophia... Fordas est, disons... Disons qu'il aime simplement être en présence physique de ses interlocuteurs. Selon lui, un vrai dialogue ne peut s'opérer qu'avec de vrais rencontres.

 

-Mhm... D'une certaine manière, je peux le comprendre. C'est vrai qu'à force de se contenter de se parler à travers des holos interposés, les hommes finiront par perdre l'essence même du dialogue.

 

-Je ne te savais pas si philosophe, sœurette ! lui dit-il d'un air taquin

 

-En six ans, j'ai bien changé, Faxes. Plus que tu ne peux l'imaginer...

 

-Mouais... Ça, je l'ai remarqué... » lui répond-t-il d'une voix grave.

 

Le silence qui suit cette dernière réplique se prolonge durant tout le chemin qu'ils effectuent pour arriver au laboratoire de l'exobiologiste qui doit être vide à cette heure là. Au moment d'y entrer, Faxes se retourne vers la jeune femme :

-« Au fait, ton vaisseau a l'intention de rester collé au Magellan comme une sangsue pendant longtemps ?

 

-Tant que le Raisonneur n'a pas rencontré l'amiral, il restera agrippé...

 

-Le Raisonneur... Qu'est ce que c'est que ça ?... Il va falloir que tu m'expliques, Sophia ! Pourquoi n'es tu pas revenue sur Terre ? Comment se fait-il que je te retrouve à des années-lumière de nos plus lointaines colonies ? Comment peux tu manipuler à ta guise la matière et les champs électromagnétiques ? Et surtout, qu'est ce que tu as fait durant tout ce temps ? »

 

Faxes n'a pas pris le temps de reprendre son souffle. Tout rouge après avoir déblatéré sa liste interminable de questions, le jeune exobiologiste s'assoit lourdement sur la chaise la plus proche. Regardant dans le vague, Faxes sentit remonter en lui des souvenirs d'un autre temps, d'un autre lieu. Il ne s'est pas aperçu que sa sœur s'est rapprochée de lui à pas de loups. Elle lui pose sa main droite sur l'une de ses joues. Tiré de la rêverie d'une époque désormais révolue, Faxes, surpris, s'écrit :

-« Mais qu'est ce que tu fous ?

 

-Il me faudrait une voire deux journées entières pour répondre à toutes tes questions par la parole, lui explique la jeune femme. Alors, je vais utiliser un autre moyen. »

 

Avant que l'exobiologiste n'ait le temps de répondre, les yeux de Sophia s'illuminent comme des pierres précieuses. La conscience de Faxes sombre instantanément dans le néant.

 

*****

 

Noir. Bleu. Des images se forment peu à peu. D'abord flous, les détails finissent par se distinguer.

 

Où suis-je ?

 

Comme projeté dans un autre corps, la conscience de Faxes observe des événements passés à travers les yeux de sa sœur.

 

***

 

26 Mai 2595

 

L'étoile d'Alpha Centauri A brille de mille éclats dans le ciel de la colonie de la République Sphérique. Aujourd'hui, c'est la fête nationale qui commémore la 123ème année d'indépendance vis à vis de l'Alliance Spatiale Terrienne et qui amorce la seconde étape de la terraformation de la planète, planifiée près d'un siècle auparavant.

 

Je suis tout excitée !

 

La mère de Sophia commence déjà à préparer le repas festif du soir, mais aussi un gâteau pour célébrer les treize ans de sa fille née le même jour. Des odeurs alléchantes s'échappent de la cuisine avant de finir capturées par le système de ventilation.

 

Alors que s'approche midi, Faxes, comme à son habitude en période de vacances, se lève tout juste. Les yeux rouges et les cheveux en bataille, le jeune homme de dix neuf ans regarde d'un air hagard devant lui tout en lançant un « bonjour » d'une voix endormie.

 

Quel phénomène celui-là !

 

-« T'es rentré à quelle heure hier soir ?  demande d'un air sarcastique Sophia.

 

-Argh !... Voilà l'heure de l'interrogatoire de la police familiale ! réplique Faxes en souriant. Mais sache, jeune fille, que ce ne sont pas tes affaires. Est ce que moi je te demande sans cesse ce que tu fais avec tes amis ou avec ton petit copain ? Tiens, ça m'fait penser... Comment va-t-il, au fait, ce brave Silénus ? »

 

Il m'énerve ! Il m'énerve ! Il m'énerve !

 

Sans lui répondre, l'adolescente lui tourne le dos pour finalement s'occuper de son O.H.P. (Ordinateur Holographique Portatif) et se mettre à naviguer sur les ondes mégatrans d'extranet. Croyant être tranquille pour un petit moment, Faxes s'allonge de tout son long sur le canapé du salon. Dire qu'il devra encore travailler quatre heures aujourd'hui... Son université d'exobiologie lui demande vraiment beaucoup de boulot.

 

Alors qu'il souffle pour la énième fois, il sentit une approche furtive sur sa gauche.

-« Qu'est ce que tu veux encore, sœurette ? lance-t-il d'une voix amusée

 

-Comment tu fais pour me griller à chaque fois ?

 

-Ha, ha ! Tu sais, on a tous nos p'tits secrets... cela dit, ma question tient toujours. »

 

La jeune fille hésite un petit moment.

-« Eh bien, ça te dirait d'aller voir le grand défilé sur la place de l'Indépendance ?

 

-Heu.. J'suis pas un grand fan des défilés... surtout ceux célébrant ce genre d'événements.

 

-Eh bien, quel élan patriotique ! Je te félicite !

 

-Lâche-moi, tu veux ? Pourquoi faire tout un foin pour une chose qui se serait fatalement produite même si le gouvernement de Tau Centauri n'en aurait pas fait la demande ?

 

-Très franchement frérot (elle insiste lourdement sur le « frérot »), je ne pense pas que l'Alliance Spatiale Terrienne aurait acceptée spontanément de se séparer de toutes nos mines. Si Tau Centauri n'avait pas fait planer la menace d'un conflit armé, nous serions toujours soumis à leur administration corrompue.

 

-Administration corrompue ? Tu parles !... De toute façon, les terriens sont devenus bien pacifistes depuis les séries de guerres climatiques et le conflit sino-japonais du 23ème siècle. Une petite menace a suffi pour les faire lâcher prise.

 

-Merci frérot, mais je connais l'Histoire... Je vais au collège maintenant, au cas où tu ne le savais pas.

 

-C'est bien, quelle grande fille tu fais ! » ironise Faxes.

 

Sophia prend un air bougon.

-«  Allez, Faxes, s'il te plaît... Papa et maman ne peuvent pas m'y emmener et je ne sais pas encore piloter d'aéronefs...

 

-Tu ne peux pas suivre le défilé sur ton O.H.P. ?

 

-C'est beaucoup mieux quand on le voit en vrai ! Allez, Faxes... après tout, c'est mon anniversaire aujourd'hui. »

 

Le jeune homme soupire un grand coup.

-« Très bien, je vais t'y conduire. Mais c'est vraiment pour te faire plaisir et parce que c'est ton anniversaire ! »

 

Il s'est enfin décidé !

 

Folle de joie, la jeune adolescente court dans sa chambre pour se préparer pendant que son frère prévient leur mère. Leur père, quant à lui, appelé pour une urgence, est au travail.

 

-« Alors, t'es prête ? Lance Faxes

 

-Oui, oui, j'arrive ! »

 

Lorsqu'ils sortent de leur maison, un phénomène qui paraîtrait étrange aux yeux d'un terrien leur fait face. La lumière de l'astre d'Alpha Centauri A semble diffractée par l'énorme dôme cylindrique qui recouvre la capitale Tau Centauri de la République Sphérique, permettant aux humains de respirer un air sain et de cultiver la terre de la colonie. Il en est de même pour toutes les autres cités : en attendant que la planète soit entièrement terraformée, les colons doivent se contenter de vivre sous un couvercle composé de nanotubes transparents et protégé par un champ de force. La planète entière est aujourd'hui recouverte de dizaines de villes de ce type, d'où la République Sphérique tire son nom.

 

Faxes et sa sœur mettent alors en route l'un des trois aéronefs de leurs parents et s'envolent en direction de la place de l'Indépendance.

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Ah le retour de premier contact ;D !

 

Le début du chapitre est prenant avec la belle, charismatique et intrigante Sophia, elle ne laisse personne de marbre, on remarque aussi qu'elle est dotée d'étranges pouvoirs. Elle finit par rencontrer son cher frère, mais il ne tarde pas à lui poser pleins de questions, c'est compréhensible. Le nous et le Raisonneur dont elle parle doit être la race qui a du la sauver et conférer ses pouvoirs. J'ai hâte d'en savoir plus sur eux.

 

On a un début de passé bien sympa, il y a 6 ans d'écart entre eux et on apprend pas mal de chose sur les différents événements qui se sont passés sur Terre, c'est vraiment intéressant.

J'attends la suite sur le passé qui va nous apporté pas mal de révélations.

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Merci pour ton commentaire, Kyojin  Ca fait toujours plaisir de voir qu'il y a des membres qui suivent toujours mon histoire ^^ Et voici le chapitre 8 !

 

Chapitre 8 : … qui ne meurent jamais

 

Des rues bondées, un espace aérien saturé sauf au dessus de la grande place où toute circulation est interdite et surtout plusieurs centaines de milliers de personnes regroupées sur une petite surface... voilà ce à quoi Faxes souhaitait échapper.

 

-« Si on trouve un endroit où se poser, ce sera un vrai miracle... » lance-t-il à sa sœur d'un air soucieux.

 

A deux kilomètres de là, l'imposant défilé, débuté depuis une vingtaine de minutes, se poursuit dans une ambiance festive. Sophia et son frère peuvent même entendre les clameurs de la foule accueillant les chars aéroglisseurs T-28 à bouclier cinétique de troisième génération et les aéronefs blindés de combat. Plus haut dans l'atmosphère, à mille deux cents mètres du sol et au plus près du dôme, des astronefs en formation exécutent des figures périlleuses. En dépit de la distance et des nombreux autres aéronefs présents, l'adolescente et son aîné admirent ce spectacle de l'armée astronomique.

 

Soudain, le jeune homme s'écrit :

-« Ah ! On dirait que les miracles existent, quand on y croit ! »

 

En effet, à quatre-vingt mètres en dessous d'eux, un véhicule aérien vient de libérer une place. Habile comme pas deux dans le maniement de son aéronef, Faxes se gare à l'emplacement repéré en un clin d’œil, devant le nez de dizaines d'autres sphéériens stupéfaits.

 

Bien joué, grand frère !

 

-« Maintenant, va falloir trotter pas mal de temps... Espérons que nous pourrons voir le défilé terrestre malgré la foule !

 

-Je risque de ne rien voir du tout... se désole Sophia.

 

-Tu veux dire que je devrai te porter sur mes épaules comme lorsque tu étais petite ? » demande son frère d'un air espiègle et avec une pointe d'ironie.

 

Il m'énerve ! Il m'énerve ! Il m'énerve !

 

La jeune fille ne prend pas la peine de lui répondre et accélère l'allure de ses pas. Faxes émet un petit rire étouffé. Ce n'est pas la première fois qu'il taquine sa sœur de cette manière, et certainement pas la dernière. Ils continuent de marcher en direction de la place de l'Indépendance. Pourtant, au fur et à mesure de leur progression, ils rencontrent de plus en plus de personnes se déplaçant en sens inverse, le nez plongé dans les projections holographiques de leur O.H.P.

 

Faxes fronce les sourcils. Quelque chose va de travers. Sa sœur, inquiète, se colle à lui.

 

-« Sophia, tu n'aurais pas emmené ton O.H.P., par hasard ? J'ai oublié le mien à la maison. Je voudrais vérifier un ou deux trucs sur le réseau mégatrans.

 

-Bien sûr, Faxes. » lui répond-t-elle.

 

Ils s'assoient sur le blanc public le plus proche tout en observant les visages soucieux voir complètement paniqués des personnes qui déambulent autour d'eux. L'adolescente active alors les hologrammes et tend son persoc (ce qui commande son O.H.P. et qui contient sa mémoire) à son frère.

 

Très vite, Faxes navigue sur les réseaux mégatrans d'extranet et se connecte aux informations récentes de la République Sphérique. Au fur et à mesure qu'il regarde les nouvelles, son visage se décompose.

 

Il m'inquiète quand il prend cet air là.

 

-« Qu'est-ce qu'il se passe, Faxes ? demande la jeune fille avec anxiété.

 

-Le technopôle d'Athéna est en flamme... » annonce-t-il d'une voix à peine perceptible.

 

Sophia ne réplique pas tout de suite. Elle clignote des yeux comme si l'information reçue relevait de la pure fantaisie avant de réaliser...

 

Merde ! Et papa ? Ce n'est pas là-bas qu'il a été appelé d'urgence ?! Papa !

 

Le technopôle d'Athéna représente une des plus grandes zones industrielles de la planète où se situent les meilleurs centres de recherche. Attirées par une législation bien moins rigide que sur la Terre, soucieuse de son écologie et de la bioéthique, de nombreuses multinationales s'y sont implantées. Athéna possède sa propre force de sécurité et les meilleurs systèmes de protection informatiques du marché afin de préserver des secrets industriels bien gardés et de mettre en confiance les différentes compagnies privées. Comme le gouvernement fédéral de Tau Centauri ne chapeaute que rarement les activités de ce centre industriel, les actionnaires ont investi en masse dans les installations du technopôle.

 

De plus, cette immense aire industrielle se situe à moins de deux cents kilomètres de la capitale de Tau Centauri, ce qui lui confère un avantage certain. De nombreux réseaux de monorails souterrains pour les trains à haute vélocité permettent de se déplacer de la ville au technopôle en moins d'une quinzaine de minutes. Des convois aériens relient également la zone industrielle aux autres cités, à la Station Commerciale Orbitale et à une dizaine de spatioports.

 

Cependant, en dépit de toutes les protections mises en place, le centre fait aujourd'hui face à l'une des plus grandes crises de son histoire.

 

-« Sophia, on doit se dépêcher d'aller à la station d'arrêt Athéna. D'après les infos, les survivants y sont acheminés continuellement par monorail, déclare Faxes sérieusement.

 

-Dis, on y retrouvera Papa ? Dis-le moi qu'on l'y retrouvera ! » demande sa sœur complètement paniquée.

 

Le jeune homme ne répond pas. Toutes les communications avec le centre industriel sont coupées. A une allure rapide, ils rejoignent leur aéronef avant de s'envoler à pleine vitesse en direction de la gare reliant le technopôle. Ils effectuent le trajet sans échanger un seul mot, rendant l'ambiance générale encore plus pesante. Sophia, repliée sur elle-même, peine à retenir ses larmes.

 

Lorsqu'ils arrivent sur place, des centaines de personnes attendent déjà le prochain convoi de survivants sur les quais dans l'anxiété la plus totale. Trouvant difficilement un emplacement pour stationner leur aéronef, ils rejoignent néanmoins la petite foule juste avant que le train magnétique n'approche. Des clameurs et des soupirs de soulagement se font entendre.

 

Alors que l'adolescente se met à courir en direction des portes d'ouverture des différents wagons, comme la plupart des gens autour d'eux, Faxes la retient violemment par le bras.

 

Mais qu'est-ce qu'il fait ?

 

Le jeune homme a le regard soucieux. Pourquoi de nombreux wagons n'ont pas leurs lumières internes allumées ? Et surtout, pourquoi y a-t-il des tâches de sang contre les vitres en polymères renforcées des derniers compartiments ?

 

-« Je... Je crois qu'on ferait mieux de s'éloigner, Sophia... » dit-il d'une voix tremblante.

 

La fille aux yeux émeraude regarde plus attentivement et pousse un cri en apercevant le sinistre spectacle qu’offrent les fenêtres des derniers wagons. Avec son frère à ses côtés, ils s'éloignent en courant du train suspect.

 

Les militaires présents, qui ont remarqué les mêmes phénomènes, se sont mis en position de combat. Alors que les chefs d'escouades avertissent la foule de s'éloigner en hurlant à pleins poumons, les portes du train magnétique s'ouvrent brutalement. Derrière chacune d'entre elles se tient un mécha d'assaut avec son arsenal et sa barrière cinétique déployés, accompagné d'un groupe d'androïdes. Ces robots androïdes reprennent la taille et la forme d'un humain et sont souvent utilisés comme patrouilleurs et porteurs de charges lourdes. Leur physionomie humaine étant suffisamment multitâche, ils peuvent occasionnellement servir à bien d'autres choses.

 

Avant que les centaines de personnes présentes n'aient le temps de réagir, les méchas font feu avec leurs autocanons. Ces armes électromagnétiques à cadence extrêmement rapide envoient des projectiles à près de dix kilomètres par seconde qui peuvent transpercer certains blindages. Autant dire que la foule qui se trouve juste devant a été réduite en bouillie humaine informe en l'espace d'une dizaine de secondes, avec pour tout grumeau quelques membres encore palpitants.

 

La riposte des soldats sphéériens ne se fait pas attendre. Mais leur armement antipersonnel n'est pas suffisamment puissant pour percer les champs de force des méchas d'assaut. Aussitôt, ils sont pris pour cible sous le faisceau d'une pluie mortelle de munitions pénétrantes.

 

En moins d'une minute, la station d'arrêt d'Athéna s'est transformée en un véritable champ de bataille sanglant. Faxes et sa sœur, sous le choc, se sont cachés derrière un mur épais. Tout autour d'eux, l'enfer continue de se déchaîner.

 

Je ne veux pas mourir...

 

Sophia se recroqueville tout en se bouchant les oreilles et en fermant ses yeux. Mais malgré tout, en plus des tirs fournis et des nombreuses explosions, elle perçoit les derniers râles des agonisants qui gisent dans une mer de sang à quelques pas de là.

 

Soudain, elle se sent enveloppée par des bras protecteurs. Son frère la serre contre lui tout en la rassurant :

-« Ne t'en fais pas. Je suis là. On va s'en sortir. »

 

Un jeune marine, de vingt cinq ans tout au plus, les rejoint au pas de course derrière le mur. Tentant de surmonter le capharnaüm environnant, il hurle en direction de Faxes :

-« Ohé ! Les civils ! On va vous évacuer ! Préparez-vous à courir vers la porte, là-bas à une douzaine de mètres lorsque les tirs seront moins fournis ! Je vais rester ici pour vous cou... »

 

La tête du sergent vient d'exploser comme un ballon de baudruche par un tir pénétrant sous le regard effaré du jeune homme et de sa petite sœur. Faxes se retourne, les yeux exorbités. En face de lui, à une vingtaine de mètres, se tient un mécha d'assaut. Celui-ci a dû contourner le mûr épais derrière lequel se sont retranchés l'adolescente et son aîné.

 

Alors que la machine de guerre aligne son canon d'assaut sur les deux survivants, une sourde détonation se fait entendre. Un char aéroglisseur T-28 vient de faire feu sur le robot, entraînant sa destruction dans une formidable déflagration. L'onde de choc atteint l'adolescente et son frère de plein fouet, leur faisant perdre connaissance.

 

***

 

Noir. Néant.

Sophia est ballottée dans les ténèbres.

 

Où suis-je ?

 

Petit à petit, une sorte de tunnel obscur se forme autour de ce qui semble être la conscience de la jeune fille. L'adolescente est projetée dans un lieu hors du temps et de l'espace.

 

Tout à coup, elle aperçoit une faible lumière, au bout du tunnel. Une magnifique lumière, chaude et de toute beauté, indescriptible par des mots. Sophia se sent attirée par elle. Elle est comme appelée  vers un nouveau monde, un nouvel univers.

 

Alors qu'elle s'approche de plus en plus du bout du tunnel, la lumière devient de plus en plus éblouissante. Elle perçoit son esprit qui se transforme, comme pour se préparer à entrer dans un nouveau corps.

 

Soudain, quelque chose la tire violemment en arrière. Elle voit la lumière s'éloigner tandis que sa conscience reprend peu à peu forme humaine.

 

Le tunnel autour d'elle finit par disparaître, la laissant seule dans le noir et le néant.

 

Pourtant, elle entend des voix qui lui chuchotent son nom. Brutalement, elle réintègre son corps.

 

*** 

 

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Très bon chapitre, j'ai beaucoup aimé celui ci.

 

Sophia et Faxes sont en route pour le grand événement se passant non loin de chez eux. Les descriptions sont toujours aussi bonne et on découvre toujours des nouveautés technologique au fil de tes chapitres, c'est vraiment riche et recherché ;).

 

Mais alors qu'ils se dirigent vers le lieu de la fête, Faxes remarque quelque chose d'étrange et apprend une nouvelle terrible via le O.H.P de sa soeur, la technopole d'Athena une puissante entreprise, le lieu où travaille leur père a été attaqué. Mais en se rendant sur place une effroyable horreur commence des dizaines de personnes se font tués à cause des robots android, Faxes et Sophia sont sauvés in extremis cependant ils sont indirectement touchés par le souffle de l'explosion.

 

Et c'est à ce moment qu'un intrigant événement touche Sophia. Qu'est ce qui se cachait derrière cette forte lumière ? Et ces voix sont de qui ?

 

Que s'est il passé à la technopole pour que les robots se mettent à tuer des civils ?

 

J'ai remarqué aussi que Faxes ressent toujours le danger, est ce un don spécial ?

 

Bref j'attends la suite vivement !

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