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Alienation [fanfic alien]


Jean-Gunter
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Je sais pas si c'est dans le style du forum, mais je tente quand même.

J'ai déjà quelques chapitres, je les mettrais doucement si l'histoire vous intéresse ^^

Je suis ouvert à toutes critiques.

 

Chapitre 1 - exploration

 

Le vent soufflait violemment sur le sol vitreux recouvert d’une fine couche de poussière radioactive. Une puissante explosion avait surchauffée la surface de ce monde sur plusieurs kilomètres, qui avait fondu avant de se solidifier de façon plus uniforme. Cette catastrophe avait en quelque sorte, rangé les environs de façon plus homogène.

Une patte métallique se planta dans le sol, le fissurant anarchiquement autour du point d’impact, imposant une uniforme irrégularité à la roche. La poussière sursauta au choc suivant. L’assemblage d’alliages métalliques progressait rapidement là où ces concepteurs humains auraient maladroitement glissé.

Une pluie dense s’abattit soudain, alors que des débris de l’explosion commençaient à joncher le sol. La distance avec ce qui avait engendré la réaction thermonucléaire était plus grande ici. Seule la lumière artificielle fournie par l’insecte mécanique permettait de distinguer des formes dans ces épaisses ténèbres. L’atmosphère chargée d’eau et de cendres n’aidait pas à la visibilité. Parmi les blocs rocheux propulsés jusqu’ici, se trouvait des lambeaux des structures où vivait la population locale, avant.

 

Aucun véhicule à roues n’aurait pu progresser dans ces décombres. Mais eux n’auraient pas choisi de se poser si loin de l’objectif. Mes supérieurs se plaisaient à appeler cela « une simple mesure de sécurité », mais je savais qu’ils étaient bien trop peureux et fiers pour s’abaisser à réaliser de telles missions sur le terrain. Aussi avait il fallu que je sorte seul de ce vaisseau, mais aux commandes de la pointe technologique pour me déplacer sur ce monde désolé. Pas moi qu’un Insectoïde d’exploration, une tenue complète antiradiations et un des meilleurs matériels scientifiques de prélèvement.

D’après mes coordonnées, je n’étais plus très loin. J’espérais qu’ils ne s’étaient pas trompés d’emplacement. Ca leur arrivait souvent. Ca ne devait pas avoir d’importance à leur yeux puisqu’ils ne se rendaient pas eux même sur les lieux. Attendre au chaud dans leur vaisseau n’était pas trop épuisant.

Je me trouvais enfin aux coordonnées précises indiquées, mais rien ne se dressait à l’horizon. Seul un monticule de débris un peu plus important reposait sur place. En scannant la zone, il apparut que le vaisseau recherché reposait à quelques mètres de profondeurs. Après avoir analysé plus en profondeur sa position, et la composition des roches dans lesquelles il se trouvait encastré, mon véhicule envoya plusieurs petites charges explosives pour dégager le terrain.

Les blocs si gênant volèrent en éclats, et quand je revins sur place, un vaisseau aux formes étranges se dressait au milieu du paysage dévasté. Lui ne semblait pas avoir souffert des effets de l’explosion de plusieurs mégatonnes, qui avait eu lieu voilà plusieurs mois. Face à ses dimensions hors normes, je passais pour une fourmi. Ses concepteurs n’étaient pas fainéant mais avaient d’étranges notions d’aérodynamisme ou de symétrie, puisque leur création ne respectait aucune des deux. Il avait une vague forme de U qu’on aurait laissé fondre au soleil.

Je m’avançai vers une entrée située en son centre. Compte tenu de la largeur du passage, je pensais n’avoir aucun mal à circuler à l’intérieur. Cessant ma contemplation de l’engin, je m’enfonçai dans les entrailles de cette bizarrerie extraterrestre.

 

L’insecte métallique protégeant de son mieux son contenu organique, disparut à l’intérieur de l’ouverture. Celle-ci, moins artificielle que celles conçues par l’être humain faisait penser à un orifice d’être vivant. La nature y était peut-être pour quelque chose. En suivant cette créature mécanique, qui s’engouffrait dans les boyaux de son hôte tel un parasite, la participation de la nature dans la conception de ce vaisseau semblait de plus en plus probable. Des côtes saillantes, jointes par une surface lisse d’apparence organique, se rejoignaient au sommet de la structure sur d’immenses vertèbres. Les parois légèrement translucides donnaient une impression de fragilité, mais le véhicule humain ne laissait pas la moindre empreinte sur cette surface, bien plus dure qu’elle n’y paraissait.

 

J’étais surpris et assez mal à l’aise par ce que je voyais. Je me serais cru dans le ventre d’une baleine si je n’avais pas vu l’extérieur du vaisseau. Venait en plus s’ajouter à mon angoisse, l’inconfort de ma combinaison. La transpiration me causait d’affreuses démangeaisons. Mais impossible de se soulager en se grattant dans ces cocons antiradiations. Mais par réflexe je ne pouvais m’en empêcher, et ma frustration s’intensifiait à chaque fois que mes mains se trouvaient bloquées à quelques centimètres de ma peau, implorant le moindre petit contact de mes ongles… Une combinaison digne de ce nom aurait du posséder des grattoirs pour le dos de ses occupants. C’était diabolique d’enfermer des personnes là dedans.

Une ouverture dans le sol me permit de me concentrer à nouveau sur mon exploration. Le tunnel vertical sur lequel elle débouchait semblait très profond. Comment les vrais passagers pouvaient-ils se déplacer correctement dans ce vaisseau. L’espace d'un instant je m’imaginais une espèce intelligente recouverte de plumes et muni d’ailes aux commandes d’un tel engin, les fientes et les plumes auraient été un grand problème à bord …

Je secouai la tête pour reprendre mes esprits. Bien sanglé dans le véhicule insectoïde, j’entamai la descente le long de ce sombre boyau. J’osais à peine imaginer avec quelles difficultés je me serais déplacé avec les véhicules habituels munis de simples roues.

Après une longue progression, le corps pendant vers le fond du vaisseau, j’arrivai dans une vaste salle. Elle était située à des dizaines de mètres sous la surface du sol. Même si l’explosion avait réussi à pulvériser la partie en surface, je pense que cette cave aurait bénéficié de la protection due à sa profondeur et serait restée intacte. Ce quelle contenait était donc si important ? On m’avait envoyé, seul, chercher ces objets en formes d’œufs dans un vaisseau extra-terrestre des plus étranges, mais il n’avait pas du leur sembler utile de m’informer davantage. Plus j’y pensais et moins je sentais cette mission.

Les détecteurs ne ressentaient aucune vibration alentours, tout semblait gelé, figé. Les objets en forme d’œufs se tenaient devant moi sur des centaines de mètres. Entreposés là, ils semblaient n’attendre que moi pour les cueillir. Je sorti les bras mécaniques du véhicule et m’avançai prudemment des œufs les plus près.

Le bip caractéristique du détecteur de vibration me fit sursauter. Je scrutai aussitôt l’immense salle, tournant la tête et les yeux dans de grands mouvements frénétiques, la peur m’empêchait de réagir calmement. Mais de quoi pouvait on avoir peur ici ? Il n’y avait personne dans ce vaisseau abandonné depuis des siècles. Reprenant mon calme, je décidai de consulter les données du détecteur plutôt que de me fier à mes pauvres yeux pour savoir d’où venait cette vibration, qui n’était certainement pas plus que quelques pierres roulantes. Il faisait bien plus chaud ici qu’à la surface, cela devait créer des courants d’air. Le senseur indiquait une zone au fond de la salle, sûrement rien d’important.

J’ouvris le caisson de stase. Mes supérieurs prétendaient que les radiations à la surface pourraient altérer leur contenu. Mais après avoir passé tant de temps dans cette atmosphère âpre, aux températures et radiations peu enviables, ils devaient pouvoir endurer n’importe quel supplice de l’extérieur.

Je pris le premier œuf, je ne voulais pas rester beaucoup plus longtemps dans cet endroit si inquiétant. Je ne distinguais pas ce qui se trouvait dans ceux-ci à cause de leur teinte opaque. Ne perdant pas plus de temps inutilement, je remplis le caisson autant que je pus de ces étranges objets ovoïdes, puis le fermai avec une certaine satisfaction et un grand soulagement. J’allais pouvoir prendre le chemin du retour.

 

Des vibrations. Il se réveilla soudain d’un long et profond sommeil. L’activité semblait avoir repris en ce lieu depuis bien longtemps, mais une trop longue attente en sommeil profond avait altéré ses sens. Une étrange créature s’était aventuré à ses dépend tout près du nid. Ses vibrations commençaient à diminuer. Elle s’en allait. Mais sa vitesse n’était pas suffisante pour distancer ce qui venait de s’éveiller. Attirée instinctivement par les vibrations décroissantes. Se rapprocher discrètement, rester tapi dans l’ombre, puis il passerait à l’action au moment propice.

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Eh ben...Ca c'est de la science fiction !

t'as le don pour les descriptions..."uniforme irrégularité' pour dépeindre les empreintes laissées par notre bonhomme...t'as cogité combien de temps pour ça ?oO

Sinon...bah, t'es complètment sadique de nous laisser sur cette fin (faim aussi, d'ailleurs^^)

raaah, ça va mal tourner, je le sens...

 

 

ps: super bien trouvé et exprimé,  la gène due à la transpiration^^

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Merci ^^

Je passe du temps pour trouver certaines phrases c'est vrai. C'est pour ça que la vitesse à laquelle tu écris m'a impressionné.

Et tu sens bien apparemment, mais je ne te laisse pas languir plus longtemps ...

 

 

 

Chapitre 2 - Retour au vaisseau

 

L’immense masse métallique reposait lourdement sur le sol, enveloppée d’un silence glacial. L’eau de pluie ruisselait dans chaque recoin du léviathan aux teintes cuivrées. Sa structure externe paraissait avoir été déchirée, taillée à grands coups de rasoirs tant son apparence avait été transformée depuis sa sortie d’usine. Les nombreuses réparations et rapiéçages dus aux atterrissages en catastrophe en étaient la cause.

 

Malgré son état, il émanait de l’objet une certaine agressivité. Il aurait aussi bien pu s’agir des mâchoires de la planète, feignant l’immobilité pour mieux happer les imprudents. Lentement, le magma aurait digéré sa pitance.

 

La pluie s’infiltra dans les fissures qui se formèrent au passage du véhicule insectoïde. Griffant et trouant le sol avec une rapidité étonnante, il s’arrêta devant le sas du vaisseau humain, qui l’avala sans perdre plus de temps.

 

 

 

Je rentrai enfin au chaud. J’avais réussi ma mission, ramener ses œufs en stase, et j’allais pouvoir relâcher la pression. Les scientifiques s’empressèrent de venir décharger ma précieuse cargaison, tels des abeilles ouvrières, obsessionnelles et méthodiques.

 

Le vaisseau trembla soudainement. Achéron ne présentait pourtant pas d’activité sismique.

 

Une autre vibration, suivie d’un bruit provenant du sas. La porte fut défoncée dans un dernier choc, faisant apparaître dans un strident grincement métallique la chose. Elle remplissait tout l’espace du sas, maintenant ouvert aux vents radioactifs. Je bondis hors de mon véhicule, si cette chose avait si facilement balayé la porte extérieure, elle plierait comme du carton cette vulgaire vitre, pourtant à l’épreuve des balles.

 

Un des scientifiques eu assez de réflexe pour appuyer sur le dispositif de sécurité à temps. La créature fut instantanément douchée d’une mousse blanche à durcissement rapide. Prise au piège, elle ne pourrait pas s’en libérer.

 

D’où sortait cette horreur ? Son aspect squelettique me faisait penser à l’intérieur du vaisseau biomécanique où j’avais trouvé les œufs. C’était surtout ses griffes et ses dents qui avaient retenu mon attention. Je l’aurais croisée à l’extérieur, elle aurait probablement déchiqueté mon véhicule, m’écrasant comme un de ces fruits de la vieille Terre. J’avais été chanceux.

 

La matière dans laquelle cette chose était piégée, du vitrex si ma mémoire était bonne, devenait peu à peu transparente, laissant apparaître sa captive.

 

La nature avait été incroyablement efficace et généreuse avec cet être. Bien que la nature ne me semblait pas l’unique responsable d’un tel potentiel destructif et défensif. Aucun équilibre entre les espèces animales n’aurait pu régner sur une planète en sa présence.

 

Je m’avançai vers elle, obligé de lever les yeux pour contempler la tête monstrueuse frôlant le plafond. Avec les quatre mètres de hauteur de la salle, la créature semblait recroquevillée et mal à l’aise. Mais dans ce vaisseau extraterrestre que je venais de quitter, ses proportions démesurées n’étaient certainement pas un problème…

 

Son apparence m’apparaissait trop primitive pour qu’elle en soit le concepteur, mais elle aurait tout à fait pu y naître. La ressemblance était trop frappante.

 

On serait probablement arrivé au même résultat en collant des os entre eux avec de la résine. Elle n’avait rien de réellement organique comme des yeux, ou de la peau. C’était là les artifices dont les espèces animales primitives et faibles s’encombraient, fières de l’ingéniosité du vivant.

 

Elle disposait de quatre bras bien battis qui n’attendaient que de pouvoir fondre sur moi pour me mettre en pièces détachées. Une longue et large collerette prolongeait sa tête à la manière d’une couronne, comme pour signifier qu’elle comptait bien régner sur l’ensemble des proies que nous étions. En me penchant sur le côté, je pus apercevoir une longue queue, prête à se planter comme le dard d’une abeille géante. Il pendait à son menton de fins tentacules, ainsi qu’une longue excroissance rejoignant la base de son cou. Si les trompes avaient contenu des os, ça y aurait ressemblé.

 

Par curiosité et pour ridiculiser la chose qui s’était laissée piéger, j’avançai ma main contre la paroi invisible, qui en fut aussitôt repoussée, me faisant écarquiller les yeux de stupeur. Cet immense bloc vibrait si vite que ce n’était pas visible à l’œil nu. Privée d’air et en apparence de possibilité de mouvement, elle n’avait pas encore abandonné le combat, luttant intensément pour se libérer de sa prison invisible.

 

Je m’apprêtais à hurler pour prévenir du danger les scientifiques s’affairant autour de la créature, quand je fus projeté violemment à l’autre bout de la pièce. Une langue – ou mâchoire – avait surgit de l’horrible gueule, brisant une grande partie du vitrex, dont un bloc était maintenant planté dans mon torse. La surprise avait devancé la souffrance. Comment un matériau réputé indestructible, avait pu être réduit en poussière sans arme, par un simple coup de mâchoire !?

 

Ma vue commençait à se troubler, mais je devais rester éveiller.

 

La chose poussa un long sifflement rauque sorti tout droit d’outre tombe. Déjà les scientifiques avaient mis la main sur des armes et dans leur affolement, vidaient sur elle leurs munitions, tant qu’il lui restait des entraves. Comment arrêter une créature qui se moquait de l’indestructibilité du vitrex !? Que faire sinon tenter de la détruire pour sauver sa peau ?

 

Un voile sombre passa devant mes yeux, luttant pour ne pas tomber dans l’inconscience, je pressais mes mains contre mon torse pour ne pas perdre trop de sang.

 

La chose elle, arrosée de métaux en tout genre, saignait abondamment. D’un jaune pâle, son sang semblait dissoudre ce qu’il touchait. D’épaisses fumées émanaient du vitrex qui disparaissait à vue d’œil. Le sol ne tarda pas à subir le même sort, alors que la créature ne paraissait pas gênée par ses blessures.

 

Tout alla très vite soudain. La chose s’empara du torse d’une proie à proximité d’une main, de ses jambes de l’autre, et tira, déversant au sol, intestins, et autres organes appétissants. Sa queue se planta si violemment dans un autre malheureux qu’il fut déchiré en deux avant d’avoir pu percevoir la douleur. Broyant le fragile humain qu’elle avait saisi pour le porter à sa mâchoire, la boîte crânienne explosa quand sa langue perforeuse jaillit.

 

Une explosion retentit et le plafond s’abattit soudain sur la scène du combat, écrasant comme des miettes les scientifiques qui n’avait pas encore participé au festin, et la chose sous des tonnes de métaux.

 

C’était le côté pratique du vaisseau, agençable à volonté si peu qu’on possédait suffisamment d’explosif.

 

Seul l’intense crépitement de l’acide dévorant le sol retentissait, plus rien ne bougeait.

 

Le luttait toujours pour me maintenir éveillé quand je repris conscience dans un tube médical, baignant dans ce liquide régénérateur qui procurait de telles sensations de bien être. Mon esprit avait tant lutté contre le sommeil qu’il ne l’avait pas perçu.

 

De timide bulles d’air passèrent devant mes yeux quand j’ouvris la bouche pour appeler. Je savais pourtant qu’il n’était pas possible de parler. Rien, j’étais seul ici, sans pouvoir connaître le déroulement des évènements depuis mon inconscience. Au moins, je pouvais me considéré heureux d’avoir survécu, apparemment sans dommage physique.

 

Je parvins à tendre la main jusqu’à la vitre et donner quelques coups. Un homme en blouse blanche apparut aussitôt de derrière un mur, étonné de me voir déjà éveillé. Les quelques paroles qu’il prononça, probablement pour lui-même ne parvinrent pas à mes oreilles.

 

S’avançant vers un panneau de contrôle, il pianota et se retourna vers moi pour voir son texte s’afficher sur la vitre : « J’espère que vous avez fait de beaux rêves ? ».

 

Je n’avais apparemment pas affaire au plus futé des scientifiques du vaisseau. Je voulais savoir ce qui s’était passé après que je me sois endormi ! Tentant de mimer avec mes mains la créature monstrueuse se faisant écraser par le plafond, je lui jetais un regard interrogatif.

 

Il secoua l’index d’un air entendu et opina de la tête comme s’il venait de comprendre le message que je voulais faire passer.

 

« Je ne peux pas vous faire sortir encore, votre corps n’est pas complètement rétabli, désolé. »

 

Mais pourquoi n’avaient ils pas installé un clavier à l’intérieur du tube pour pouvoir répondre !? Sans grand espoir, je fis comme si ma main sortait de ma bouche, à la manière de la langue de la créature, puis je mimais un plafond imaginaire me tombant dessus. Puis levant les mains vers le ciel, je pris le même regard inquisiteur.

 

Le scientifique pris un air inquiet. Il me jeta un dernier regard anxieux avant d’écrire :

 

« Ne vous inquiétez pas, les tubes médicaux sont très sûrs. Si vous êtes claustrofobe, je vais demander qu’on vous endorme. »

 

Puis sans attendre de gesticulations de ma part, il partit.

 

Il ne savait même pas écrire claustrophobe ce crétin, il devait l’avoir volé sa blouse blanche !

 

A quoi bon les en empêcher, si je dormais, les réponses viendraient plus vite qu’à espérer trouver quelqu’un doué d’un minimum de bon sens ici.

 

Déjà je fermais les yeux…

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La description de la bestiole me fait penser aux non moins ragoutants zergs de starcraft...

je crois bien qu'ils vont tenter d'éttouffer l'affaire...et que ça va leur retomber sur le coin de la figure, évidement...

 

et on ne sait toujours pas comment s'appelle notre héros...qui, j'espère, ne devra pas trop mariner dans sa cuve^^

aaah...vivement la suite ! c'est vraiment plaisant à lire !

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Et les créatures des films Alien, tu les connais ?

Là, la bestiole en question est (selon mon imagination) la reine alien qui aurait pondu les oeufs qu'on voit dans le premier film. Une reine issu de la créature extraterrestre qu'on voit comme relié aux commande du vaisseau, dans le premier film toujours, dit le spacejockey.

Pour le nom du héros, c'est dit dans le prochain chapitre ^^

 

vi et non...disons que j'ai jamais pris le temps de les regarder, mais que j'ai vu suffisament d'extraits et de photos pour savoir de quoi tu parles^^

 

Edit moi : Dommage, très bon films (aliens vs predator est à exclure par contre). J'en déduis que tu connais suffisamment le cycle alien pour ne pas être larguée ? Sinon :

Reine qui pond des oeufs - Parasite (facehugger) qui sort de l'oeuf pour s'accrocher à un hôte - Parasite qui pond un embryon dans la gorge de l'hôte (puis mort du parasite) - L'embryon acquiert une partie du code génétique de l'hôte (les avantageux) - Embryon qui sort de son hôte en lui perforant le torax (chestburster) - Puis ce jeune alien se développe rapidement en muant

 

 

 

 

Chapitre 3 - Réveil

 

Etrange sensation, je pensais me réveiller en suspension dans ce liquide apaisant des tubes médicaux, mais c’est sur un simple lit d’hôpital que je repris conscience. Mon corps était encore relié à d’innombrables machines. Mon état avait-il nécessité tant de soins ?

Une sirène retentit, me faisant me lever d’un bond, attentif à d’éventuelles annonces. Mais rien ne vint. Le silence s’installa à nouveau, aucune agitation dans les couloirs, cette alerte ne devait pas concerner cette partie du vaisseau.

Jugeant m’être assez reposé depuis ma blessure, j’ôtais un à un les câbles glissés sous ma peau, privant une à une les installations médicales de mes signaux vitaux.

Un médecin se rua dans le couloir jusqu’à ma porte, transpirant de peur ou bien de surprise.

- Que vous est il arrivé !? Les fils ..? Vous avez été attaqué ?

- Hein ? Non, je les ai débranché. Que se passe t-il au juste ici ? demandai-je inquiet.

- Le pro… le problème devrait être résolu dans peu de temps, me répondit il, ne pouvant s’empêcher de scruter nerveusement chaque recoin de la pièce.

- Est-ce en rapport avec la créature qui a détruit le sas du vaisseau sur Achéron ?

Reprenant son calme, le médecin s’approcha pour m’examiner.

- Non, cette histoire est loin derrière maintenant. Nous avons quitté cette planète en catastrophe, mais vous deviez être inconscient ?

Je lui confirmai d’un signe de tête affirmatif, l’incitant à poursuivre.

- Lorsque la chose s’est faite écrasée, les litres d’acide qu’elle a libéré ont suffi à creuser jusqu’au magma. Nous avons été suffisamment rapide pour ne pas subir de dommages irréparables.

Jusqu’au magma !? C’est vrai qu’elle était immense, et son sang avait l’air particulièrement corrosif.

- Mais d’où sortait cette créature ? demandai-je, tout en tendant le bras vers le médecin qui procédait toujours à ces observations.

- Nous avons déduit qu’elle était liée aux œufs que vous avez ramenés lors de votre expédition. Probablement l’espèce pondeuse…

Il s’agissait donc bien d’œufs. Il y en avait tant, et j’ai voyagé avec pendant tout ce temps…

- Hum, vous semblez vous être complètement remis. Je dois également vous informer… continuait-il.

- Mais, le coupai-je, ces œufs que j’ai ramené contiennent chacun cette même créature ?!

- Non, pas exactement. Vous en saurez plus sur ces créatures en temps voulu, me lança t-il d’un ton autoritaire, il devait en avoir assez de répondre à mes questions.

- Figurez-vous que nous avons déjà obtenu des résultats de nos études sur ces êtres xénomorphes, poursuivit-il. Et vous avez été le premier à bénéficier de nos découvertes. Vous saviez que signer avec l’organisation n’était pas une maigre responsabilité…

- Que m’avez-vous fait ? demandai-je en m’efforçant de ne pas laisser transparaître mon inquiétude.

- Oh rien de bien voyant monsieur Phoïbs. Après avoir attentivement étudié l’épiderme de ces choses … nous avons fini par les nommer les Achériens entre nous, même s’ils ne sont pas originaires d’Achéron, c’est là-bas que nous les avons découvert et …

- Venez en au fait ! le coupai-je.

- Oui je m’égare, excusez moi. Nous sommes donc parvenus à isoler et à reproduire les molécules résistantes à leur propre acide. En inscrivant leur plan de construction dans vos gènes, votre corps a déjà du pouvoir remplacer toutes les anciennes cellules de votre peau qui étaient vulnérables au sang de ces créatures.

- Je vais pouvoir prendre des bains d’acide chlorhydrique, quelle joie ! me moquai-je.

- Sombre crétin ! Le sang des Achériens est autrement plus corrosif ! Et tout votre corps ne doit pas être encore immunisé, la modification génétique met un certain temps pour s’étendre à l’ensemble de l’organisme. Vos yeux et vos muqueuses internes sont encore vulnérables, exposa t-il apparemment vexé.

- Bien, je veillerais à ne pas confondre mon casse croûte avec un steak de vos fameux Achériens.

Déjà, celui-ci se dirigeait vers la porte, ne relevant même plus mes remarques de mauvais goûts.

- Habillez vous Phoïbs, on vous attends en salle de commandement, vous avez assez dormi. Votre travail avec nous n’est pas fini.

Sur ces paroles il tourna les talons et ouvrit la porte. Trop occupé à fixer ses pieds, il ne vit pas la main griffue se saisir de sa tête, soulevant son corps sans un cri jusqu’au plafond. Les giclées de sang vinrent aussitôt recouvrir la porte d’un rouge onctueux, ruisselant jusqu’au sol, où entrailles, chairs déchiquetées et os se mêlaient.

S’agissait-il du problème dont il m’avait parlé ? Il n’était pas résolu contrairement à ce qu’il avait pu penser, ou plutôt s’efforcer de penser.

Le peu que j’avais vu de cette main me faisait une fois de plus penser à cet astronef extraterrestre biomécanique, à l’intérieur squelettique. Mais cette créature semblait plus petite et agile que celle qui avait pulvérisé le sas et le vitrex à mains nues.

Je m’étais malgré moi recroquevillé dans un coin de la pièce, en assistant à la scène sanglante. Mais si je ne voulais pas finir de la même façon, je devais quitter cette chambre d’hôpital, et mettre la main sur des armes.

Après m’être vêtu plus chaudement, je m’avançai lentement, dos au mur vers l’entrée, les yeux balayant les moindres recoins suspects du plafond.

Muni de mon simple courage, j’enjambai les restes de mon ancien médecin, me plaquant aussitôt contre le mur opposé. Il n’y avait rien, si ce n’était quelques traces de sang au plafond. Aucune ouverture ne laissait supposer par où cette chose s’était échappée. Elle était d’une surprenante rapidité.

Réalisant que je faisais une proie parfaite à rester ici, immobile au milieu du couloir, je me dirigeais à toutes jambes vers le poste de commandement.

 

Les vibrations inconnues allaient en s’éloignant.

Dissimulé dans l’ombre, rien ne pouvait trahir sa présence. Cet être fragile avait été une bonne ressource, s’échapper avait coûté cher, mais son corps durement affaibli se reconstituait maintenant rapidement.

Les mouvements perçus indiquaient qu’il se trouvait transporté artificiellement à travers l’espace. Probablement une construction de ces êtres qui tentaient de l’enfermer avec de simples parois métalliques.

Les odeurs qui glissaient dans l’air provenaient toutes du même lieu, où ces faibles êtres avaient du se terrer.

Ils bougeaient si lentement, perdaient la vie facilement et étaient séparés du monde extérieur avec leurs sens si limités. Comment parvenaient ils à survivre et à se multiplier autant ?

L’obscurité ne laissait pas paraître ses mouvements, rapides et silencieux.

L’odeur du vivant se faisait plus présente, enivrante.

 

Des tirs, suivis d’hurlements de panique. Cette chose échappée les avait déjà rejoint ? Les couloirs sombres se faisaient peu à peu plus cauchemardesques. On passa des simples tables renversées et munitions usagées, aux membres déchirés, éparpillés négligemment.

Une arme abandonnée au sol. Je m’en saisis sans réfléchir dans ma course. Elle était collante, recouverte de sang coagulé.

Des éclairs illuminèrent le fond du couloir où les impacts de balles retentissaient.

Une forme sombre se dessinait, glissant vers moi entre les flashs lumineux. C’était un des militaires du vaisseau.  Sa rapidité était surprenante, sûrement due à la peur. Il sauta sur le mur et continua sa course au plafond …Ce n’était pas … Et il se dirigeait vers moi… Merde.

Les yeux à demi clos d’effroi, je vidais mon chargeur, broyant mon doigt contre la gâchette poisseuse.

Tout paraissait issu d’un mauvais rêve : les balles qui n’avaient aucun effet, le vacarme assourdissant, les formes indistinctes, la mort si proche.

Puis sans y avoir prêté attention, tout s’était arrêté. Un crépitement sourd avait remplacé le chant des armes à feu, et des pas précipités se rapprochaient.

Gisant au sol, le cadavre de la chose dissolvait le métal comme du sucre, laissant entrevoir l’étage inférieur, sous un nuage jaunâtre.

Déjà les voix résonnaient :

- Vite ! Suivez nous ! La coque du vaisseau est juste en dessous…

- … le prochain sas …

- Ne restez pas là Phoïbs ! La dépressurisation va …

Mais déjà je n’écoutais plus cet entrelacs incompréhensible. Je sautai sans peine au dessus du trou creusé par le sang de cette chose. L’air devenu acide me fit verser quelques larmes.

J’avais été impuissant devant cette attaque. Si ces militaires n’avaient pas été là, la créature affamée m’aurait réduit en chairs flasques et molles informes, faisant de moi une nature morte, à l’image de mon dernier médecin.

Un sifflement à peine perceptible me signifia que l’air commençait à s’échapper dans l’espace avide de matière. Le vide règnerait bientôt sur ce couloir.

Inlassablement, la voix inhumaine du vaisseau se mit à répéter :

- Fuite détectée dans la coque couloir EB22. Les couloirs BY45, CJ09 et EB22 scellés dans 20 secondes. Veuillez évacuer s’il vous plait. Fuite détectée dans …

Les douilles usagées commençaient à rouler sur le sol, subissant la faible aspiration, alors que nous arrivions déjà au sas. Ces militaires étaient bien impressionnables, même après l’entraînement qu’ils avaient subi, leur peur prenait facilement contrôle d’eux.

Les portes du sas se bloquèrent soudain à mis parcours dans une plainte métallique. Deux mains les tenaient fermement au raz du plafond. Ces mêmes mains squelettiques, aussi sombres et tranchantes que l’acier. Lentement, se glissant dans l’ombre, la créature approcha sa tête de l’ouverture. Une tête sans nulle autre expression que la mort. Précise et sans artifice, elle semblait anonyme et n’échappant à personne, puisque aucun regard ne se posait sur nous.

Comme hypnotisé, aucun de nous ne bougeait, le temps s’égrainant au rythme des gouttes de baves s’écoulant des mâchoires monstrueuses, avançant vers ses proies patiemment, avec certitude.

- Ne tirez surtout pas ! hurlais-je, sortant de ma torpeur.

Indistinctement, la chose orienta sa tête vers moi. Les militaires prirent enfin conscience de la situation, tout en reculant ils pointaient leurs armes vers la créature.

- Si vous tirez, l’acide percera le sas ! Laissez la entrer qu’il puisse se fermer, ajoutai-je calmement pour ne pas plus attirer l’attention sur moi.

- Très bien ! Reculez tous avec moi vers le fond du couloir, lança l’un des hommes d’un ton autoritaire, sûrement un haut gradé. Si vous ne …

Mais le vent qui sifflait dans le couloir, couvrit le reste de ses paroles. Les filets de bave coulant le long des dents métalliques se perdaient dans l’air fuyant.

En quelques mouvements, la chose fut à l’intérieur, laissant le sas se refermer sèchement derrière elle.

Comment la neutraliser sans percer à nouveau le vaisseau et nous exposer à l’inconsistance de l’espace ? Si elle avait pu être aspirée par le vide, le problème aurait été résolu.

Elle attaqua, vive comme la foudre. Obéissant à l’ordre donné, le militaire était mort sans avoir luté, dans un bref craquement d’os. Inerte son corps pris de convulsions morbides, émettaient de faibles gargouillis.

Une balle teinta contre le blindage du sas, la suivante traversa le bras de la créature, versant quelques gouttes d’acide au sol.

- Ne tirez pas bordel !! s’époumona leur supérieur.

Un autre tir retentit. Comment demander à des hommes d’affronter la mort si parfaitement personnifiée sans même lever le petit doigt ?

- Annulez la pesanteur ! Ordinateur de bord, désactivation de la pesanteur artificielle ! criai-je subitement.

Je perdis lentement pied. Les militaires entraînés à ce genre de situation bondissaient déjà avec agilité, sans perdre de vue leur cible monstrueuse. Mais la créature semblait se moquer de l’apesanteur. Elle bondit vers moi, comme pour me défier. Une rafale de plomb s’abattit alors sur elle, brisant son élan et la vidant de toute vie. Chacun avait attendu ce moment, où ils videraient leur chargeur.

Flottant doucement vers moi, son corps démantelé libérait son sang jaunâtre, se regroupant en bulles mortelles, ondulant lentement vers moi. Même morts, ces Achéens continuaient de tuer. Je comprenais mieux pourquoi ils avaient tant intéressé l’organisation. Mais je n’aurais bientôt plus de questions à me poser. Sans aucun support solide pour me propulser loin de là, je ne pouvais qu’attendre d’être rongé par ce liquide vorace.

Les yeux fermés, je tentais de m’éloigner de cette scène en me remémorant mes derniers instants de bonheur, passé sur Mars au pied du mont Olympes. Je ne reverrais jamais ma ville natale. Tout cela me semblait si lointain, si brumeux.

Un liquide froid me toucha, alors que mes narines se remplissaient de vapeurs acides. J’eu un mouvement instinctif de recul, puis je me souvins. Cette histoire d’immunité à l’acide était donc vraie. Je tâtai avec soulagement mes vêtements troués qui continuaient à dégager d’épaisses fumées, devant le regard ahuri des hommes qui m’entouraient.

- Il va falloir trouver comment se débarrasser de tout cet acide flottant maintenant, lançai-je ironiquement.

Un long silence plana dans le couloir, puis une voix familière le brisa :

- Pas de soucis à se faire là dessus Phoïbs, après leur mort, le pouvoir corrosif du sang ne dure que quelques minutes. Mais c’est bien assez pour causer de sérieux dégâts. Vous avez très bien réagit, je vous attends dans mon bureau… mais soyez présentable s’il vous plait.

Le visage disparut de l’écran collé au mur. Le général souhaitait me voir, certainement pour me confier encore une de ces missions tordues.

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Traitre ! T'as trouvé moyen d'éditer ! Un peu plus et j'aurais loupé ce chapitre ! grr...

bah...que dire ? c'est vraiment impressionant, la facilité avec laquelle tu nous plonge dans cette histoire...purée, ils sont vraiment dangereux ces Achéens...un sang corosif à ce point...hachement dangereux dans un vaisseau, en effet^^

En tout cas, il a eu du pot que ça fonctionne, son immunisation, le Phoibs...même si à sa place, je n'apprécierais que moyennement de servir de cobaye...

 

aller, vivement la suite^^

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ah ça c'est génial, une fanfic sur alien^^

de supers descriptions, on a vraiment l'impression de se retrouver face des aliens, l'ambiance des films est bien présent , je me suis même pris pour Ripley pendant un moment ;D

par contre dommage on a pas eu le droit à une description de la sortie de l'embryon de son hôte^^

 

bon maintenant il faut qu'un de ces mignons petits monstres prenne comme hôte un chien ;D

et quand est-ce que Bishop arrive?  :D

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@Miss Uchiwa : Mais non tu pouvais pas le louper puisque j'ai utilisé ta super technique pour éviter les post doublons décrite dans la charte ^^

 

@SabakunoGaara : Un chien pour hôte c'est assez classique à mon goût ... Mais je ne cherche pas vraiment à varier les hôtes dans cette histoire alien (mais y'a quand même la reine alien-spaceockey dans le 2e chap'). Et pour Bishop, n'espère pas trop :P Je ne reprend aucun personnage des films.

 

Merci pour vos commentaires en tout cas.

Je rajoute un chapitre, j'espère que je ne les ajoute pas trop vite, je vois comment j'ai peiné à rattrapper mon retard sur ta fic par exemple Miss Uchiwa.

 

 

 

 

Chapitre 4 - Révolte

 

Je me lève, comme tous les matins, plein d’entrain. Pas besoin de réveil, tant je frissonne d’impatience. Il est si bon de savoir qu’on profite à la société, faisant partit de ce tout si harmonieux.

J’admire un instant les reflets bleutés que nous renvoie Mars. Un jour je m’y baignerais peut-être, mais pour l’heure, il me faut me dépêcher. Je ne veux pas être en retard, on compte sur moi et je ne veux pas trahir cette confiance placée en moi.

La vie est si belle sur Phobos. Bonheur et plénitude s’y succèdent. Je crois que je ne pourrais quitter ce lieu tant j’y suis attaché.

D’une légère impulsion, je traverse la pièce, et sort par la fenêtre pour atterrir dix mètres plus bas dans la rue effervescente de gaieté. J’ai de la chance d’habiter au fond du cratère. Tant de temps de travail serait perdu si je devais descendre grâce aux ascenseurs pour rejoindre les mines. Mais nous nous efforçons de ne pas trop abuser de la faible gravité en jeux inutiles, qui nuiraient à notre efficacité. Jouer est un acte de paresse auquel je refuse de succomber !

Ce satellite naturel est une base parfaite pour renforcer la défense martienne. Déjà trois des cinq canons longue portée sont terminé. Les sols regorgent de minerais en tout genre, et chaque jour j’en extrais davantage.

Une explosion retentie soudain dans tout le cratère. Comment est-ce possible ? Une erreur ne devrait pas pouvoir exister. Nous travaillons assidûment et du plus sérieusement possible. Qui ose ruiner notre travail si patiemment accompli !?

Je bondis avec beaucoup d’autres dans la direction du bruit, la surprise marquait tous les visages. Nous atteignons la place centrale. Un homme s’y tient, nerveusement il s’adresse à la foule, qu’est ce qui cause tant d’agitation !? « … vous ment ! Aucun de vos souvenirs n’est vrai. Réveillez vous ! Essayer de fouiller dans vos mémoires, de vous rappeler votre vie avant d’être ici. Vous ne trouverez rien puisqu’on vous a lavé le cerveau. Vous avez été conditionnés, ou plutôt comme ils disent : réhabilités. On a effacé vos anciens souvenirs pour y implanter de nouveaux, on a reprogrammé vos esprits pour que vous soyez de bons citoyens plein de bons sentiments, et que vous soyez uniquement préoccupé par votre travail. Ils se le permettent car selon eux nous devons payer notre dette à la société, puisque nous avons en réalité tous été de dangereux criminels… nous ne sommes que des outils recyclés à leur yeux ! Réagissez, vous… »

Des criminels, c’est impossible, je …

Mais une violente migraine m’empêche de penser clairement. Un corps en sang, des cris, la terreur, la joie… Je ne comprends rien, ces souvenirs m’appartiennent-ils ? Suis-je vraiment un meurtrier ?

 

Poussant la paroi de mon cryotube, je me levais enfin. Cette mission était étrange. Mais je n’avais pas à donner mon avis après tout, juste à appliquer les ordres.

Placé en orbite autour de Mars, le vaisseau s’approchait de Phobos, un des satellites de ma planète natale. Me rapprocher si près éveillait en moi des souvenirs, distordus et brumeux, mais si apaisants.

Je secouais la tête pour mettre fin à ses rêvasseries.

Des émeutes y avaient explosés, et la puissance de tir de ce rocher était maintenant sous le contrôle de criminels ayant retrouvé la mémoire.

Les réhabilités étaient habituellement une main d’oeuvre sûre et efficace, comment avaient ils pu passer outre leur reconditionnement ? Leur comportement et leur façon de penser étaient totalement remodelés pour en faire de parfaites machines de travail, infatigables, imperturbables.

Mais ils s’étaient réveillés, et menaçaient de pointer leurs canons sur les principales villes de Mars. Difficile donc de s’en approcher sans subir des représailles.

Il fut donc décidé de négocier avec eux, en se soumettant à leurs requêtes.

Je venais apporter livraisons, vivres, armes, anciens prisonniers ou proches. Bien sûr ils avaient pris toutes leur précautions. Je ne devais pas atterrir, seulement larguer ma cargaison en orbite. La logique de ces criminels voulait qu’ils ne me laissent pas rentrer tranquillement chez moi, vivant. Aussi m’avaient-on fourni de quoi survivre dans l’espace, tout en restant indétectable. La mission semblait suicidaire comme ça, mais je sentais que cette coopération avec le gouvernement était trop facile pour être sincère. Cette situation allait certainement se retourner contre eux très rapidement, sans qu’ils aient pu le voir venir, à défaut de s’y être attendu.

Un matériel classique de sortie spatial m’aurait considérablement ralenti, et j’aurais été vite repéré, alors ils m’avaient fourni une de leur autre bizarrerie. Les œufs que j’avais ramenés contenaient ce qu’ils appelaient des pondeurs. Et ces pondeurs avaient des capacités étonnantes, qui limitées et canalisées se révélaient fort utiles. Privés de leur capacité à pondre, et à jeter leur proie dans l’inconscience, ils permettaient un apport constant en oxygène et en nutriments, sans avoir à se soucier des conditions extérieures. Il avait aussi fallu les atrophier pour éviter qu’ils bouchent le champ de vision. Une simple combinaison thermique et des valves glissées dans le nez et les oreilles assuraient un déplacement dans le vide en toute sécurité et avec une grande liberté de mouvement.

Ayant abandonné mon vaisseau, je planais lentement derrière lui, quand un tir venant de Phobos le réduisit en poussière. L’explosion silencieuse, sans air pour diffuser le son, me semblait plus lointaine, inoffensive. Mais quand les premiers débris m’atteignirent, je repris conscience que le danger n’avait pas été loin. Simples formalités jusque là. Les vraies difficultés allaient arriver.

La queue du pondeur modifié serrait fermement mon cou sans gêner ma respiration. La surface grise du satellite parsemé de cratères météoritiques, glissant sous mes pieds, se rapprochait régulièrement.

Je distinguais de mieux en mieux les installations humaines qui reposaient au fond du cratère principal. Son diamètre représentait environ un tiers de la longueur du satellite. Cette crevasse défigurant Phobos, avait été bouchée de nombreuses et épaisses couches de plexiglas créant ainsi une ville sphère sans trop de travail du sol.

Je frôlai un des canons de quelques centaines de mètres avant d’atteindre enfin le sol. Un matelas se gonfla en m’entourant, à la seconde où je pressai le mécanisme d’atterrissage attaché à mon poignet. Percé de fins trous d’évacuation d’air, il m’assura une réception au sol confortable.

Je ne devais pas perdre plus de temps, et m’introduire dans leur cité si je ne voulais pas mourir quand le pondeur achérien se décrocherait de mon visage. Si je parvenais à y subtiliser un vaisseau, je pourrais fuir en choisissant le bon moment.

Le ciel était vide, la cargaison devait déjà avoir été récupérée. J’espérais qu’au moins ils savoureraient ce court moment de répit.

Bondissant avec aisance, je soulevais de petits nuages de poussières à chacun de mes pas. L’impression de se décrocher de la planète lors des plus hauts sauts, était enivrante. Avoir une barrière dans la cité, bien qu’invisible, devait tout de même être rassurant.

Je n’aperçu la ville qu’au moment d’atteindre le sommet du cratère, le dôme avait été bâti en continuité de la forme du satellite, se mêlant ainsi avec l’horizon. Trop confiants en leur système de sécurité à longue distance, je ne fus pas repéré quand je m’introduisis par un des sas, dont ils devaient peu se soucier à l’heure actuelle.

Je n’eu à attendre que quelques minutes, caché dans une ruelle sombre, pour que le pondeur se décroche de mon visage et meurt sans même avoir atteint sa fonction première : pondre. Reprendre une respiration naturelle et contrôlée était bien agréable. Mes poumons marchaient-ils avec cette chose sur le visage ? Je ne m’étais même pas posé la question, le processus fonctionnait de lui-même, d’instinct. La créature savait-elle influencer ce genre de chose ?

Les voix agitées d’habitants passant précipitamment à proximité me tirèrent de mes réflexions. Je ne pu saisir que les mots fuir, monstre et tuer. Que se passait-il donc ? Je rattrapai les plus proches pour me renseigner. J’étais habillé en civil après tout, ils n’auraient pas de soupçons à mon égard.

- Qu’est ce qui se passe les gars ? Pourquoi tout le monde fuit ? demandais-je en simulant un air apeuré.

- Tu n’étais donc pas là !? Un m… un monstre a tué le frère de Krub … ça a jailli de son corps alors qu’il sortait de son caisson cryogénique !

C’était donc ainsi que mes supérieurs avaient décidé de se débarrasser d’eux. Ils n’avaient pas pensé à contrôler l’intérieur des corps qu’on leur livrait. Une stratégie sournoise, mais bien pensée. Dire que je transportais ça dans mon vaisseau, heureusement endormi. Ce Krub devait probablement être important pour que je sois supposé le connaître… Triste nouvelle que de perdre son frère.

- Qu’avez-vous fait des autres qui sont arrivés par le vaisseau cargo ? demandais-je.

- La plupart a pris la fuite en voyant la scène… les autres ont été tué et brûlé. Je ne veux pas me faire fouiller les entrailles par ces petites bestioles !

Petites ? Si il savait …

- Ah te voilà ! hurla t-il en apercevant un homme au sol.

Il se tordait de douleur dans la poussière, se blessant à chaque geste brusque. Ainsi ils ne fuyaient pas, mais poursuivaient un fuyard. Ils avaient bien vite retrouvé leurs instincts meurtriers malgré leur reconditionnement.

Un des phobossien visa sans plus attendre la tête du malheureux, qui cessa aussitôt tout mouvement. Le sang se répandait rapidement à cause de la faible gravité, ruisselant et franchissant facilement les irrégularités du sol. Un déchirant bruit d’os broyé me tira de ma contemplation malsaine. J’allais donc assister à la naissance d’un de ces achériens. Dans un fracas de cartilages, il apparut ensanglanté, petit mais déjà si mortel.

L’homme armé refit feu, mais ne parvint qu’à défigurer un peu plus le cadavre méconnaissable. Il ne restait de la chose, qu’un tracé sanglant témoin de sa fuite.

Qu’allaient donc faire ses hommes ? Céder à la panique et s’échapper, ou rester et affronter ces êtres dont ils ignoraient encore tout. La confusion ambiante me permettrait de filer sans problème. Ils avaient autre chose à surveiller que les hangars à vaisseaux et leur espace aérien.

Quelques zigzags et sauts à travers la cité empreinte de panique, et j’étais assis sur un siège, prêt à décoller. Le matériel était rudimentaire mais bien suffisant, je ne tenais pas à être présent quand le vrai massacre commencerait.

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Et ben, pas gai...mais qui est ce Phoibs, qu'est ce qu'il lui est arrivé pour qu'il obéisse ainsi à un gouvernement aussi...*cherche ses mots...n'en trouve pas d'assez méchants*...raah, c'est des salauds, quoi...il est cynique, pas dupe pour un sou...et il reste avec eux...pourquoi donc ?

 

raaah, la suite, vite !

 

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De toute façon quand j'arriverais à la fin des chapitre en stock que j'ai déjà écrit, le rythme sera tout d'un remarquablement plus réduit (de l'ordre de la semaine, du mois ... :P).

 

Ouai le gouvernement c'est vraiment rien qu'des méchants ! On nous ment, on nous spolie !

Des réponses à tes questions tu auras dans les chapitres suivants. Pour l'heure patience tu dois apprendre =)

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Aaaaaaaaah! Encore une fanfic géniale! Bravo, ça change d'avoir de la science fiction en plus^^

Tes chapitres sont drôlement longs! :o

Par contre je crois que tu pourrait mettre plus en valeur les évènements comme les explosions, où l'arrivée des créatures...pour que ce soit plus choquant, ou au moins exprimer la peur et la surprise du personnage de façon à ce que nous aussi on ait peur^^ Mais ça ne gache rien, c'est juste une sugestion, vu que tu as un vocabulaire et un style agréables à lire et qui ne font pas "language parlé" ;D

Allez, la suite!

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@tayou : mes chapitres paraissent peut etre long, mais je n'ai pas grand mérite pisque je les ai écris chacun en plusieurs jours, eu gré de mes inspirations.

Allez puisque vous êtes sage, la suite ^^

 

 

 

Chapitre 5 - Retour sur Mars

 

Le vrombissement magnétique caractéristique du train en plein freinage se fit enfin entendre. Je n’avais pas une seule seconde à perdre, et ce vieux tas de ferraille se permettait de traîner.

La paroi face au quai glissa vers le haut, dans une plainte hydraulique grincheuse.

Bousculant  ces idiots aux existences si misérables, je m’installai à une place de choix, et d’une pression sur le lobe de mon oreille droite, j’étais prêt pour le bulletin d’informations martiennes du matin. Je me félicitais chaque jour de l’achat de ces lentilles audiovisuelles, elles avaient tout pour elles : légèreté, capacité mémoire, discrétion et netteté.

Une nouvelle planète extrasolaire abritant la vie avait été découverte. Fait étonnant, elle s’était développée jusqu’au stade animal aquatique. Rares étaient les mondes où la vie dépassait le stade du végétal. Mais qui pouvait bien être intéressé par de si fades niaiseries !?

Les affrontements pour les sites volcaniques vénusiens faisaient toujours rage. Perdre son temps pour de si faibles  ressources d’énergie faisait peine à voir.

Je changeais de chaîne alors qu’on annonçait la fin d’une rébellion sur Phobos.

Coupant momentanément le son, j’écoutais le train progresser silencieusement dans le tunnel. Aucun frottement avec l’air puisque le vide y avait été fait, le véhicule sous terrain volait à toute allure vers la prochaine station, repoussé par de puissants aimants.

J’avançais à pas de géant dans mon projet. Les caissons cryogéniques seraient bientôt devenus obsolètes avec mon invention. Plus de problème de réveil, d’engourdissement ou de désorientation. Mon dilatateur temporel permettrait de ralentir l’écoulement du temps pour une zone définie, ainsi une heure ne deviendrait qu’une seconde dans mon appareil. En l’améliorant, des centaines d’années de voyages à travers l’espace ne paraîtraient que quelques heures à l’équipage. Le potentiel était énorme.

Un bruit agaçant m’empêcha soudain de penser clairement. Un jeune abruti venait d’enfiler ses gants tactiles, et agitait nerveusement ses mains. Les jeux vidéo, quelle activité inutile. Lui s’acharnait à perdre son temps en futilité, alors que je travaillais pour faire gagner du temps à qui pourrait se le payer.

Les applications seraient nombreuses. L’enfer des files ou des salles d’attentes ne serait plus.

Le train tangua. Un grincement métallique fit frémir le véhicule, ponctué par de sourds chocs lointains. La sécurité était extrême dans ses transports en communs, aucun accident n’avait eu lieu … abasourdi, je ne comprenais pas.

Un déchirement de taule assourdissant tira les passagers de leur contemplation confuse, chacun fut projeté au sol. Un vent cinglant me siffla aux oreilles. L’air s’échappait. Impossible ! Une brèche avait été ouverte. Asphyxiés, nous allions tous mourir.

En tournant la tête, j’aperçus cette chose. La mort elle-même venait nous cueillir dans notre emballage d’acier. Se jouant des conditions instables, elle bondissait d’un mur à l’autre, soufflant les vies sans effort sur son passage. Le sang aspiré par le vide, tourbillonnait dans l’air, rythmant cette danse macabre.

L’inévitable approchait. Tétanisé par la terreur, j’en venais tout de même à admirer la froide beauté de cette faucheuse. Un corps sombre squelettique, caricature de l’humain, surmonté d’un crâne allongé sans la moindre expression. La mort se devait d’être impersonnelle, objective. L’absence d’yeux était donc évidente. Seuls nos âmes l’intéressaient et la menaient jusqu’à nous.

Fasciné, j’en avais oublié l’air qui s’échappait. C’était donc ainsi mourir ? Je suffoquai, la tête légère, baignant dans de douces brumes.

J’étais le suivant, un sourire se dessina sur mon visage quand je pu enfin percevoir la voix sifflante et indistincte de ma mort. Penché sur moi, elle me présenta sa bouche tremblante, ruisselante de bave pour un dernier baiser…

 

 

- Phoïbs ? appela la voix.

Pas possible. Même après cette mission suicide, on ne me laisse pas en paix. Je l’avais pourtant mérité, le gouvernement allait récupérer le contrôle de l’arsenal Phobosien, et les scientifiques pouvaient jubiler maintenant qu’une autre de leur application génétique se révélait efficace. Que serait leur prochaine invention ? Une nouvelle paire de bras, une queue tranchante …?

Je poussai un gémissement mécontent en réponse à la voix que je connaissais bien. Encore un de ses innombrables scientifiques. Ils devaient se cloner pour être aussi nombreux !

- Comment vous portez vous ? Avez-vous notez des effets secondaires après l’utilisation du pondeur dans …

- Non, le coupai-je.

- Bien, répondit-il apathique.

Il se mit aussitôt à noter frénétiquement sur son bloc note électronique.

J’étais allongé une fois de plus pour ces stupides examens médicaux. Je n’avais pourtant subi aucune blessure, mais n’importe quel prétexte leur était bon, et mon bref voyage dans le vide spatial avait éveillé en eux une intense curiosité.

- Bon, je peux m’en aller ? C’est pas que je m’ennuie mais… commençai-je.

- Non, une dernière chose.

Il sortit une seringue d’un récipient cryogénique, libérant de fines vapeurs fraîches. Le liquide jaunâtre qu’elle contenait ne m’inspirait guère.

- Qu’est ce que c’est exactement ? demandai-je.

- Une de nos dernières trouvailles en matière de recherche sur nos spécimens Achériens d’études. Bien que minimes, les changements amélioreront votre efficacité d’une façon certaine au combat.

Je m’en étais douté. Comment pouvaient-ils s’arrêter en si bon chemin ? Un gentil petit cobaye sage comme moi ne devait pas être délaissé.

- À quoi vais-je ressembler après ça ? lançai-je en désignant la fine aiguille.

- Nous n’introduisons pas de corps étranger. Nous améliorons simplement votre condition actuelle. En injectant à quelques points précis ce sérums, vos cellules reprendront leur pouvoir omnipotent qu’elles avaient lorsque votre corps n’était qu’embryon, vous devez savoir que…

- Pas besoin du baratin ! Qu’est ce que ça fera ? insistai-je.

- Votre auriculaire va simplement se transformer lentement en un deuxième pouce sur chacune de vos mains. La force et la précision de vos mains en seront décuplées.

Hésitant un moment devant cette idée déroutante, je tendis mes bras à ce généticien fou. Après tout, au point où j’en étais. Je ne pourrais plus user de mon petit doigt pour me curer le nez…

 

 

Une nouvelle mission m’était confiée. La résolution du conflit sur Phobos ne s’était pas déroulée exactement comme prévue. Bien sur tous ces réhabilités ayant renoués avec leur instinct criminel, avaient péri, dévorés ou simplement infectés par ces choses.

Mais alors qu’ils pensaient se débarrasser de ces invités indésirables par une simple équipe militaires, et quelques tirs aériens en rase-mottes, une complication de taille survint. La pesanteur de Phobos étant relativement faible, quelques bonds puissants suffirent aux Achériens à se décrocher de son attraction, et se diriger vers Mars. On aurait pu penser que la chaleur rencontrée lors de l’entrée dans l’atmosphère aurait suffit à les réduire en poussière, mais contre toute attente, l’atterrissage se passa sans encombre.

Mars était donc à l’heure actuelle en état d’alerte contre de prétendus terroristes. Nos scientifiques certifiant qu’une reine pondeuse devait d’ores et déjà s’y trouver, propageant l’infection avec un acharnement bestial. Leur comportement avait été étudié sous toutes ses coutures en laboratoire. Télépathie, contrôle psychique, autorité suprême. Je devais la trouver et la détruire afin de désorienter un moment le reste de la ruche.

Atomiser la planète aurait certainement été plus efficace. Mais massacrer tant d’innocents n’était pas une possibilité, bien que les réelles raisons du gouvernement, devaient être toutes autres. Tester les résultats de leur financement sur les applications scientifiques des recherches menées sur les Achériens, et protéger les coûteuses constructions fourmillant sur l’ancienne planète rouge devaient davantage les motiver.

Mon vaisseau cahotait alors que je pénétrai dans l’atmosphère martienne. Je n’avais pas osé quitter les yeux des moniteurs de pilotage, fixant écrans de contrôle et voyants colorés. Voir ma planète natale ravagée de l’espace était au dessus de mes forces. Verdure et étendues azurées, voilà la seule image que je voulais garder d’elle.

Mes mains jouaient sur les manettes et claviers de navigations avec une incroyable célérité. En plus d’avoir transformé mes auriculaires en deuxièmes pouces pendant le voyage, ma dextérité s’était remarquablement accrue. Au moins mes pieds étaient restés adaptés à mes chaussures. Qui sait, ils me feraient peut être bientôt sortir des roulettes des talons ?

Le contact avec le sol se fit en douceur. Un de mes meilleurs atterrissages. Je restai immobile quelques instant, à retarder l’inévitable. Je n’avais pas imaginé que j’aurais eu tant de mal à affronter la réalité, la dévastation de mon univers personnel. Mais en prenant sur moi, je changerais sûrement le cours des choses.

J’ouvris le sas et l’air glacial me gifla le visage. Cette sensation m’était si étrangère et familière à la fois que j’en fus troublé.

Une ville se tenait devant moi. Aucune activité externe, seule l’ondulation de l’herbe au passage du vent. Les premières attaques s’y étaient produites. Un timide trait lumineux se dessina loin dans le ciel. Probablement un autre Achérien se payant une chute libre enflammée.

Je calai la visière de mon casque, vérifiai mon arme et mes munitions puis posai un pied hors du vaisseau. Une longue nuit m’attendait…

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Eh bien...effectivement, on peut se demander s'il sera toujours humain après tout ça, le pov' Phoibs...

et mmaintenant, ils l'envoie se faire une planète entière ! rien que ça !

le pov'...sa planète à lui, en plus...

j'espère qu'il va s'en tirer...

 

et, dis, dis, le scientifique dans le transport martien, il est vraiment mort ou pas ?

et les aliens, ils jouent aux jeux vidéos ?

euh...faut que je me calme, moi...

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Han ! Spa juste moi je peux pas éditer tes messages ! :(

 

Phoibs ou Pauvre Homme Organiquement et Intelectuellement Bouleversé Structurellement (Attention ce n'est pas la signification de son nom hein ... ^^)

 

Non il est pas mort le scientifique grincheux, ils sont font encore des bisous l'alien et lui en ce moment d'ailleurs ... curieuse va c'est leur vie privée tout de même...

 

 

 

Edit:

 

Chapitre 6 - La ruche martienne

 

J’avais soif, atrocement soif. Ma gorge me brûlait à chaque déglutition. Mes souvenirs étaient flous, seule la violence en était encore intacte.

J’étais scotché à ce mur comme un garde-manger, que des fourmis géantes auraient englué dans leur bave. Tout s’était passé si vite que c’était affreusement confus dans mon esprit.

Mais le décor cauchemardesque dressé devant moi était là pour me rappeler la réalité. Combien étaient morts ? Combien vivaient encore ? Et pourquoi étais-je toujours en vie ? Ces choses reviendraient-elles pour me dévorer ?

Je parvins à faire bouger une main après quelques efforts. Mais j’étais trop épuisé pour en faire davantage. Cette matière résineuse qui me maintenait collé au mur était bien plus solide qu’elle n’y paraissait.

Je fermai les yeux, préférant ne plus rien voir d’autre. Le sommeil viendrait peut-être abréger mes souffrances.

Un souffle sourd me fit sursauter. Une de ces créatures passait devant moi, sans m’accorder la moindre attention. Elle savait que j’étais là pourtant. Son corps sombre et squelettique se mêlait parfaitement avec le milieu ambiant. Une sorte de ruche d’insecte. Peut être servirais-je à nourrir leur vorace progéniture. Elles m’injecteraient du venin pour me liquéfier ou me paralyser, me forçant à rester tranquille quand on viendrait me dévorer vivant.

Une dernière fois, je tentai vainement de me libérer. Impossible de faire le moindre mouvement.

La mémoire me revenait maintenant, ces choses étaient tombées du ciel. J’en avais vu une s’écraser à quelques mètres de moi, enflammée malgré la pluie. Son cadavre fumant portait contre lui un énorme œuf. J’avais perçu un mouvement à l’intérieur, et tout s’était brouillé dans ma tête. La sensation de mourir étouffé, c’est tout ce que j’en avais gardé.

Une cuisante douleur s’éveilla soudain dans mon torse. Je souffrais de ne pouvoir me labourer la chair à coups d’ongles. Que tout s’arrête ! Je ne pouvais plus en subir davantage ! Quelle affreuse maladie m’avait transmis ces créatures !? Etait-ce le processus de liquéfaction qui commençait ? J’avais l’impression qu’on avait versé de l’acide au creux de mes chairs.

Du sang ruissela doucement jusqu’à mes yeux et mes narines. On m’avait accroché la tête en bas ?!

Des sursauts incontrôlables. Cette atroce douleur brûlant mes entrailles. Je… pourquoi si vite … ?

 

La ville avait été désertée. Des débris jonchaient le sol, ainsi que des objets inhabituels – comme une fourchette -, abandonnés lors de la fuite des habitants. Mais avaient ils réellement pu fuir ?

J’avais pu jusqu’alors éviter toute rencontre avec des Achériens grâce à mon détecteur de mouvements longue distance. Mais devant moi se tenait une ouverture qui me rappelait étrangement le vaisseau extra terrestre trouvé sur Achéron. Ce devait forcément être le nid de ces choses, et j’aurais de grandes difficultés à les repérer dans ce milieu adapté à les camoufler, si elles restaient immobiles.

Le temps pressait, je pénétrai dans la gueule de ce monstre géant, fabriqué à l’image de ces monstres. Difficile de penser anéantir des créatures quand on s’imaginait se déplaçant dans l’estomac de l’une d’elles.

J’arrivai dans une salle plus vaste où des cadavres, le thorax défoncé, se décomposaient lentement, suspendus aux murs dans diverses positions. L’un d’eux me fit particulièrement pitié, la tête vers le bas, figé dans une grimace de douleur, son visage était recouvert du sang séché qui avait jaillit quand le jeune monstre s’était frayé un chemin à travers ses os et sa chair.

Les parois se mirent soudain en mouvements. Non, il s’agissait d’Achériens, trois pour être précis, si biens dissimulés qu’ils avaient été invisibles à mes yeux.

Une rafale en cloua deux au sol avant qu’ils n’aient pu réellement m’attaquer. Le troisième me plaqua au sol avant que je ne puisse le viser. Ses mains me tenaient fermement la tête, lentement il approchait sa mâchoire tout en poussant son sifflement rauque. Une simple pression sur la gâchette de mon arme bloquée entre nos deux corps, et ses boyaux me coulèrent dessus, m’enfonçant légèrement dans le sol qui fondait au contact de l’acide. Je n’éprouvais que de légers picotements, ces modifications génétiques avaient du bon finalement. Mais ils auraient pu penser à des vêtements résistants. Personne n’était là pour me voir à moitié nu heureusement.

Les créatures semblaient garder un des couloirs de la ruche Achérienne. Une chance que cela mène à la chambre de la mère pondeuse de ces choses.

Le nombre de cadavre augmentait à mesure que je progressais dans ces tuyaux organiques. J’allais peut être arriver bientôt dans un estomac géant pour y être digéré. Ma tête commençait à me picoter. C’était ça qu’ils auraient du améliorer, avoir mal de tête en pareil situation était plutôt comique.

Un œuf, puis deux. Je me dirigeais donc bien dans la bonne direction. En quelques jours, cette créature avait déjà bien travaillé. Je n’avais rencontré aucun autre Achérien sur le chemin. Étrange, la reine aurait du nécessiter plus de protection que ça. Peut être avait-elle quitté les lieux pour infester une autre ville pleine de nouvelles proies, auquel cas je perdais mon temps.

J’arrivais dans une vaste salle au sol recouvert d’œufs. Mes pieds s’engluaient dans une sorte de gelée visqueuse recouvrant tout ici. Un pondeur remua dans son récipient organique, près de moi, puis redevint immobile.

Un fulgurant mal de tête me vrilla soudain le cerveau. Lâchant mon arme, je pressai mon crâne entre mes mains, le visage déformé par la souffrance. En chutant à terre, je la vis, majestueusement sombre et délicate à la fois. Elle avait du se laisser tomber derrière moi.

Elle s’approcha furieuse, et ça s’empira, pour brusquement s’arrêter. Quel soulagement ! L’absence de douleur me semblait paradisiaque, mais elle laissa place à une autre sensation tout aussi agréable. Une plénitude absolue. Je voyais, je sentais, je goûtais chaque recoin de cette ruche. Je pouvais les toucher de mon esprit. Mais la masse d’information était si dense que cela m’apparaissait confusément et indistinctement. Mais tout était réel.

La reine pondeuse paraissait aussi désorientée que moi. Elle se cognait la tête contre le sol et les murs, effectuant des mouvements incohérents. Puis tout me sembla clair et d’une irréfutable évidence. Je ne voyais pas ces choses, mais les Achériens présents dans la ruche me les communiquaient, ou plutôt, je parvenais à les capter. Mais comment !? La télépathie ? N’était ce pas une absurdité bonne pour les histoires fantastiques ?

L’énorme créature face à moi commençait à se contrôler et avançait vers moi d’un pas maladroit mais déterminé. D’un coup de griffe, elle me réduirait en bouillie. La tuer. Je devais la tuer, vite !

Tout se passa rapidement. Le souffle coupé, j’assistai au meurtre de la reine par ses propres enfants, se jetant du plafond et des nombreux couloirs avec une incroyable sauvagerie. Les mâchoires s’abattaient et les queues fouettaient l’air saturé d’acide sur fond d’hurlements rauques. Puis quand elle cessa de bouger, l’ensemble des créatures se figea, attendant patiemment en inclinant légèrement leur tête vers moi.

Qu’étais-je donc devenu ? J’avais pensé si fort à la tuer, qu’ils l’avaient fait pour moi, avec une efficacité écoeurante. Je contrôlais donc ces choses !? Ces monstres tout juste bons à massacrer et se multiplier inlassablement. Mais comment … ? Sûrement l’œuvre des ces scientifiques inconscients. Que comptaient ils faire d’une arme aussi dévastatrice !? Ils ne me mêleraient pas à d’aussi odieux crimes !

J’ordonnais aux Achériens qui m’attendaient sagement, de déguerpir. Ce qu’ils firent aussitôt. Je pris le chemin du retour. J’allais rentrer à la base, et par n’importe quel moyen, j’abandonnerais tout ça. Je ne pouvais pas être davantage impliqué dans de tels projets. Ils voulaient juste me transformer en monstre pour que je contrôle ceux qu’ils avaient trouvés. Mais je ne serais plus leur jouet, cela devrait s’arrêter là.

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Whoa !

Alors là, c'est du retournement de situation !

il risque d'avoir tout le gouvernement sur le dos, le pov' Phoibs, maintenant...c'est vrai que s'il dirige les achériens, ça en fait une vraie arme de destruction massive sur patte...

 

en tout cas, c'est toujours aussi bien écris...et la description du pov' type qui se fait dévorer..brrr...

 

encore !

 

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Tu n'es pas au bout de tes surprises. Aller la suite ^^

 

Chapitre 7 - Retour à la base

 

J’attendais immobile. J’avais dormi si longtemps, économisant mes forces pour l’instant où je pourrais les déployer dans toute leur puissante sauvagerie. Tant de temps à patienter, jusqu’à ce que cette vibration me tire de mon profond sommeil millénaire.

Des œufs avaient libéré leur pondeur. Des proies avaient donc du passer à proximité. Mais je ne sentais la présence d’aucuns, j’étais seul dans ce semblant de ruche. Partis ou morts, ils m’avaient abandonné.

Si loin, le jour où je naquis hors de ce tas de chair et d’os. La seule tâche à laquelle je pouvais m’atteler : pondre des œufs. Aucune proie à proximité. Quelle frustration de ne pouvoir étendre l’influence de ma ruche.

Et voilà que cette chose métallique descendait jusqu’à la première rangée de pondeurs endormis. Que voulait cette chose, était-elle vivante ? Je regardais plus précisément. C’était moi, à l’intérieur de mon véhicule inséctoïde, venu récupérer les œufs pour les scientifiques !

 

Je me réveillai en sursaut. Était-ce un rêve ? Cela m’avait paru si réel, comme si je l’avais vraiment vécu.

Mais j’avais plus important à faire que de donner un sens à ces absurdités. Mon vaisseau était en vue de la base spatiale de recherche sur les Achériens. Ils allaient avoir quelques explications à me donner.

Me manipuler comme un vulgaire pantin ! Me mettre au même niveau que ces monstres sanguinaires. Ils me demanderaient certainement de massacrer leurs ennemis, à coups de griffes et de mâchoires, comme si j’avais asséné chacun d’eux. Je ne pourrais me réduire au rôle de simple tueur.

Le sas d’embarcation était déjà ouvert. Ils devaient m’attendre, pressés d’apprendre comment leur nouvelle création génétique avait marchée. Mais je me ferais un plaisir de les décevoir.

Je ressentais la base de recherche différemment, dans son intégralité. Je crus percevoir les scientifiques attendant derrière le sas de mon vaisseau. Jusqu’où avaient-ils été dans leurs modifications sur mon corps !?

La lourde porte métallique glissa vers le haut, leur visage nerveux trahissait leur impatience. Leur expérience avait-elle marchée ?

- Que m’avez-vous fait ? demandais-je d’un air menaçant, tout en restant calme.

Ils s’échangèrent des sourires.

- Ca a marché ? Vous avez tué la reine pondeuse ? s’impatienta l’un d’eux.

- Et les souvenirs ? Vous avez récupéré les souvenirs de ces créatures ? Et…

- Laissez le, il doit se reposer, lança un autre.

Ils se moquaient pas mal de moi, de ce que je ressentais. Je n’étais qu’un moyen pour eux !

- C’est fini ! Vous continuerez vos petites expériences sur la vie sans moi. Je rentre.

Ils se regardèrent étonnés, ne sachant que dire.

- Tu… Mais qu’est ce qui ne va pas ? Grâce à toi ta planète natale a été sauvée. Ce qu’il reste d’Achériens ne posera aucun problème à éliminer…

- Je ne veux plus entendre parler de ces monstres ! le coupai-je. Je prends mes affaires et je m’en vais.

Je m’avançai pour essayer de passer entre eux, mais ils se resserrèrent, l’air grave.

- Tu ne peux pas partir, tu fais pour ainsi dire parti de l’organisation et…

- Ca ne m’intéresse pas, vous ne me retiendrez pas. J’emploierais la manière forte s’il le faut. Maintenant poussez vous ! leur ordonnai-je.

Je lisais de la terreur sur leur visage.

- Tu n’as pas… tu n’en as pas apporté avec toi ? commença l’un d’eux angoissé.

- Non, ces choses me répugnent plus que tout, je vous les laisse.

Cela parut les rassurer, mais ils ne paraissaient pas pour autant vouloir me laisser passer.

- Avant de partir, j’aimerais savoir exactement ce que vous avez fait de moi. Quand m’avez-vous … ?

Je ne terminai pas ma question.

- La dernière injection que nous t’avons faites, censée te faire pousser de nouveaux pouces, était en réalité destinées à te donner la capacité de commander les Achériens par télépathie comme le font leur reine. Tout a du se déclencher en contact avec elle n’est-ce pas ? Tu es également sensé avoir reçu la mémoire génétique de leur espèce. Mais n’espère pas partir, c’est tout bonnement impossible.

- Je ne vois pourtant pas ce qui m’empêche légalement de rentrer chez moi, rétorquai-je.

- Chez toi … Mais tu n’as pas de chez toi. C’est en travaillant avec nous que tu seras à ta place. Pourquoi t’obstines-tu autant ? D’où te viennent ces idées ?

- Je vais rentrer sur Mars, c’est là-bas que j’ai vécu, et pas au sein de votre misérable organisation. Vous n’aurez qu’à recommencer vos petites expériences sur un autre que moi.

Ils semblaient tous très contrariés. Ils me cachaient quelque chose, et la manière dont ils se regardaient entre eux montrait qu’ils hésitaient à me la communiquer.

- Phoïbs, tu devrais venir passer un examen de routine, tout se…

- Non, le coupai-je. Plus de manipulations génétiques, je ne serais plus votre jouet.

- Tu ne réalises pas, tout ce que tu désires est inconcevable.

Il fit une pause avant de poursuivre.

- Nous ne voulions pas te l’annoncer ainsi, mais ton obstination ne nous laisse pas le choix… Nous t’avons créé. Tu es un humain artificiel.

- Vous mentez. Je… je suis né sur Mars. Je suis fait de chair et d’os comme vous … je…

- Tout a été reproduit pour créer l’illusion. Tout ce qu’un humain peut faire, tu le peux également, sauf donner un enfant à une femme. Tu peux manger, boire, souffrir, saigner, penser, rêver. Mais tous tes souvenirs sont factices. Mars ne te semblait pas étrangère malgré le fait que tu sois né dessus ? Essaye de te rappeler des détails de ta jeunesse. Tous tes souvenirs sont flous je présume ? Ne trouvais-tu pas ces modifications génétiques trop facilement applicables ? Et pense au …

Je n’écoutais plus. C’était clair maintenant. J’étais une machine. Toute ma vie avait été un mensonge. Ce que je pensais être n’existais pas.  Mon existence n’avait aucun sens, si ce n’est celui d’une expérience scientifique.

Je bouillais. Comment avaient-ils pu ? Pourquoi !? Une soudaine envie de les étriper de mes mains me prit. Bondissant d’un coin sombre de mon vaisseau, un Achérien se rua sur le tas de scientifiques, en tuant plusieurs sur le coup. Les griffes lacéraient, alors que des litres de sang et de boyaux se déversaient au sol. Des cris étouffés de gargouillis s’échappaient des hommes effrayés. La mort toucha chacun de ces êtres faibles en quelques secondes.

Un léger sentiment d’apaisement me parcourut. Étrange, je n’avais pas perçu sa présence. L’avais-je incité à me suivre depuis Mars de façon inconsciente ? De toute façon, ces êtres abjects avaient mérité la plus atroce des morts.

D’un ordre silencieux, l’Achérien disparut dans un des conduits du plafond. J’avais passé ma vie sur cette base, je savais donc où trouver du renfort. Ils verraient de près de quoi ces créatures étaient capables. Avec mes yeux et mon savoir alliés à la force et la rapidité de ses êtres, j’aurais ma vengeance. J’en frémis de plaisir. Aussitôt de longs cris rauques retentirent dans toute la base, ils allaient goûter à la liberté. Je leur partageais ce que je ressentais ?

Dans un martèlement de pas précipités, une dizaine de militaires se précipitèrent affolés dans le hangar. Que savaient-ils sur moi ? Venaient-ils pour moi, ou pour accueillir mon nouvel animal de compagnie ? Celui-ci était d’ailleurs déjà arrivé au panneau de commande de sécurité que je recherchais. Quelques boutons à presser, quelques codes à saisir, et la liberté fut rendue à chacun de mes nouveaux amis, mis à part la pondeuse qui résistait à mes ordres. Mes mains tremblaient d’excitation.

Les hommes pointèrent leur arme sur moi. De toute évidence, ils savaient. Un seul ordre, et ils tombèrent tous au sol, plaqué par le vent qui s’était levé. La dépressurisation n’eut aucun effet sur moi. J’étais cette machine si bien conçue après tout. Le savoir m’aidait-il à utiliser tout mon potentiel ? Je me sentais plus fort, plus résistant. Cette humanité inutile ne me servait plus à rien, je pouvais oublier cette part de moi.

Les portes donnant sur l’espace se fermèrent. Evanouies, ils ne pouvaient plus rien contre moi, mais morts ils seraient inutiles. Il était plus sage d’utiliser ces corps à bon escient. Déjà ils étaient transportés vers des œufs qui n’attendaient qu’eux pour éclore.

Je pris le temps de réfléchir un moment à la situation. J’étais seul, et serais une cible bientôt très convoitée. Tant de choix s’offraient à moi maintenant que j’avais abandonné tout ce à quoi j’avais cru, à tort. Je venais de renaître, et l’éternité s’étendait devant moi.

J’enclenchai les réacteurs de la base. Elle avait tourné en rond autour de cette planète déserte sans nom depuis trop longtemps. Je voulais voir quelque chose de nouveau, de plus grand que cette piètre humanité fébrile et fragile.

Cela me rappela que nombre d’entre eux m’attendaient ici, craignant pour leur misérable vie. Pourquoi les faire attendre… ?

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Oula...il est passé du côté obscur de la force, là...

je m'attendais pas à un tel revirement, quand même...la je suis souflée...

le coup de l'homme créé artificiellement, je m'en doutait un peu: on ne peut pas modifier ainsi le corps humain s'il n'a pas une spécificité au départ...mais le reste...whoaah

 

à quand la suite ??

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Comment ça tu t'y attendais ? C'est interdit de deviner les chutes et revirements que j'essaie de mettre en place. Fourbe fille va ! ^^ T'as utilisé ton Sharingan c'est ça !?

Il ne me reste plus qu'un chapitre sous le bras après, je le mettrais demain, histoire de retarder l'inévitable...

Bref, merci pour tes comm' ^^

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Impressionnant! Vraiment c'est un coup de maître!

Moi je n'avais pas deviné, pour l'humain crée artificiellement, j'avais mis les modifications génétiques super simple sur le compte de l'avancement des techniques génétiques...

Par contre comment ça , un homme artificiel? Qu'est ce que tu veux dire par là? J'imagine que ce n'est pas du genre bébé éprouvette?

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Merci ^^

Non tu peux simplement le rapprocher d'un robot, mais en remarquablement plus évolué. Tout as été reproduit pour que soit donné l'illusion d'un véritable humain.

D'ailleurs le nom du personnage 'Phoïbs' n'a pas été choisi par hasard. C'est un anagramme de de 'Bishop', qui dans le film Aliens, le retour est un robot lui aussi.

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Ah ah tu m'avais donc menti fourbe personnage

tu t'es arrangé pour faire un clin d'oeil à Bishop même si c'est sous forme d'anagramme (moi je fais pareil^^)

je suis vexé d'ailleurs de ne pas avoir remarqué cet anagramme

*s'en va regarder la série pour la dizième fois pour la peine*

 

mais que va-t-il se passer maintenant?

quel nouveau personnage va apparaitre?

que va-t-il faire avec ses sympathiques amis à disposition?

pourquoi les aliens sont-ils verts? (bah oui ils seraient jolies en roses ;D)

 

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Eh oui je suis la fourberie incarnée ^^

Mais voilà la suite tout de même :

(Petit jeu de mot sur le titre du chapitre : 8 > infini :P)

 

 

Chapitre 8 - Vers l'infini

 

J’ai voyagé si longtemps. Erré ce qui aurait paru une éternité pour l’humain que j’étais auparavant. Mais si j’avais bien appris quelque chose de ces Achériens, c’était la patience. Plus qu’une qualité c’était pratiquement  un sens, comme un organe greffé à mon âme.

Aucun vaisseau humain n’avait osé traverser tant de vide spatial. La voie lactée était suffisamment grande pour éviter toute envie à quiconque de voyager jusqu’à la prochaine galaxie. Mais j’avais eu quelques désaccords avec mes constructeurs, ces humains qui croyaient pouvoir se servir de moi comme d’une arme, une vulgaire machine qu’ils auraient bien huilée et programmée.

Je voulais passer à autre chose, découvrir, loin de cette galaxie viciée par les êtres humains, tout en utilisant ce nouveau potentiel que m’offrait ce contrôle nouveau sur ces créatures, les Achériens.

Et plus que des capacités meurtrières, j’avais hérité d’un savoir si vaste et varié. J’avais vite compris pourquoi il était tant convoité des humains, quand les premières brides de souvenirs furent à ma disposition, clairement, et non plus sous formes de rêves flous. Chacun des hôtes que la reine pondeuse avait pu engendrer grâce à ses œufs, avait livré son savoir. De simples expériences de vie aux complexes informations du codage génétique. Froidement fichées, cataloguées, chacune des espèces n’avait pu garder le moindre secret.

Je sus ainsi que les scientifiques avaient fait des essais d’infestation sur quelques animaux de la Terre. Probablement ramenés à la vie artificiellement puisque cette pauvre planète, témoin privilégié des talents humains pour la destruction, était stérile depuis fort longtemps.

Je savais ainsi ce qu’un aigle ressentait en plein vol, quel gène codait la fabrication du venin d’un cobra, ou bien encore quelle espèce avait apporté ces Achériens dans notre galaxie. De grands créateurs aux intentions guères meilleures que celles de mes propres créateurs.

De mémoire achérienne, l’expérience dont ils étaient le sujet s’était soldée par un échec cuisant dans cette galaxie abritant les humains, la voie lactée. À croire que tous ceux tentant de contrôler cette puissance échouaient inéluctablement. Peut-être serait-ce également mon destin… Cela m’importait peu. D’autant plus que je n’avais jamais cherché tel pouvoir sur ces êtres. Après tout je n’étais qu’une machine, j’allais voir jusqu’où ma programmation me mènerait. Simple curiosité.

C’est cette même curiosité qui me menait en ce moment même aux abords de la galaxie d’où tout avait commencé. Ces extraterrestres – voire extralactiens – qui avaient autrefois créé les Achériens seraient-ils toujours présents après tant de millénaires ?

J’avais d’abord choisi par hasard la direction de mon voyage, puisque ignorant de leur existence. Mais je devais désormais admettre que j’étais plus guidé par mon subconscient que par le hasard.

Que voulais-je réellement à roder près de ces êtres. Suffisamment doués et dangereux pour créer telles créatures. Ces pères d’Achériens mettraient probablement fin à mon existence. Ou peut-être seraient-ils curieux à leur tour devant leur progéniture. Puisque j’étais d’une certaine façon un dérivé de leur travail, leur fils. Mais les retrouvailles entre famille ne sont pas toujours des plus cordiales.

La luminosité extérieure avait augmenté : la première étoile depuis tant d’années. Mais trop absorbé par mes propres pensées je n’avais pas prêté attention aux informations que me transmettait le vaisseau, maintenant entièrement transformé en ruche volante.

Il était méconnaissable. Les anciennes structures d’alliages métalliques avaient été recouvertes de ce que les Achériens savaient faire de mieux. C’était un vaisseau vivant qui glissait à présent dans le vide spatial. On aurait pu croire qu’un de ces parasites – plié à ma volonté – y avait pondu un de ses embryons dans la gorge pour l’infecter.

J’avais fait quelques rapides haltes sur les planètes qui croisaient mon chemin en quittant la voie lactée, piochant de-ci de-là des hôtes de choix. Le vaisseau grouillait d’une vie acide, griffue et des plus hostiles, formant une unité biologique dont j’étais le cerveau, le centre nerveux.

Je serais bientôt près d’une planète abritant de la vie animale. Considérablement différente de ce que j’avais connu sur toutes les autres planètes visitées dans mon ancienne galaxie. Aussi loin qu’elle pu être, je la sentais, la goûtais déjà. Les sens aiguisés de mes compagnons de voyages s’étaient associés et captaient la moindre vibration, la moindre particule lumineuse, la moindre radiation… rien ne leur échappait.

J’étais au comble de l’excitation, je frissonnais d’impatience. La ruche longtemps endormie frémissait d’une manière inhabituelle. Où était passé son calme froid et patient … ?

Des informations contraires se glissaient dans l’esprit de mes Achériens. Je localisai soudain la source de ces interférences dans mes projets. La reine pondeuse du vaisseau avait choisi ce moment pour se réveiller et manifester son mécontentement. Après tout ce temps endormi, j’étais arrivé à l’oublier et à la confondre avec une partie quelconque du vaisseau…

J’avais gagné en force mentale au long de toutes ces années. Couper et isoler les ondes télépathiques du reste de la ruche furent un jeu d’enfant.

J’allais me faire une joie de lui faire entendre raison. Après toutes ses années j’avais besoin de me dérouiller. Cela aurait été déraisonnable que de descendre sur cette planète en galaxie inconnue, sans une légère remise en forme…

En s’ouvrant, la porte métallique restée fermée depuis tout ce temps brisa quelques secrétions chitineuses, dont les nouveaux  résidants des lieux avaient patiemment enduits chaque recoin du vaisseau.

Furieuse, elle arracha quelques structures métalliques en se retournant vers moi, qui tombèrent lourdement au sol. Qui étais-je pour voler ce territoire qui lui était du !? Je percevais ses pensées dans les grandes lignes, par flash. Ainsi, même elle qui m’avait résisté jusqu’à maintenant, s’ouvrait à moi comme un livre.

Je la stoppai d’une main en lui saisissant la tête. Je l’aurais broyée si je n’avais eu suffisamment de contrôle sur cette nouvelle force. Elle tenta vainement de m’envoyer griffes et dards par le visage, mais je parai ses mouvements d’une incroyable lenteur de ma seule queue. Il me suffit de me concentrer un minimum pour enfin parvenir à pénétrer cet esprit qui m’était si longtemps resté fermé.

Tant d’attente pour ne finalement rien trouver que je ne savais déjà. Cette majesté déchue m’était désormais inutile. Paralysée par ma pression mentale, je n’eu qu’à lui arracher la tête comme je l’aurais fait d’un vulgaire insecte. Une masse affamée d’Achériens se jeta sur le cadavre que je leur avais cédé.

Je n’avais depuis longtemps plus rien en commun avec l’être synthétique que ces piètres humains avaient voulu façonner à leur image. Leur création avait au moins cet avantage qu’elle pouvait adopter de nouvelles formes à volonté, quand elle savait s’y prendre. Et j’avais eu plusieurs années pour m’entraîner.

Le vaisseau s’approchait de la planète et je pouvais déjà goûter les quelques vapeurs qui s’échappaient de son atmosphère. Etrange planète pour le développement de la vie quand on y regardait de plus près…

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Très certainement, je dessine pas assez bien sinon j'aurais essayé d'en faire un petit croquis. Mais on ne fait pas plus joli bestiole ^^

 

 

 

Chapitre 9 - Contact

 

Une masse indistincte glissait dans le vide, confondu par l’ombre d’une planète gazeuse. Elle croisa bientôt les rayons de l’étoile du système local, mais l’origine de cet objet vaguement ovale n’en était pas plus éclaircie. Des milliers de formes sombres semblaient s’être soudées ou reliées pour ne former qu’un. En y regardant de plus près, il s’agissait de créatures collées les unes aux autres. Membres squelettiques, griffes et dents métalliques semblaient morts, mais étaient en fait endormis depuis des siècles. Bien vivants, ils ne faisaient que patienter jusqu’à l’instant propice où toute leur bestialité pourrait se déchaîner. Quel genre de vie pouvait bien animer ces êtres ? Insensibles au vide cinglant de l’espace et aux radiations émises par les étoiles qu’ils encaissaient comme la plus simple brise.

Agglutinés sur le cadavre de ce qui fut un vaisseau spatial humain, ils formaient un être vivant à part entière, remanié aux besoins des ces créatures aux instincts sanguinaires. Cet étrange astronef voyageait vers un but incertain, depuis si longtemps qu’il devait n’être plus qu’une légende au sein de sa galaxie d’origine.

La planète vers laquelle il se rapprochait, semblait figée vu de l’espace. Alors qu’en réalité elle était incessamment tourmentée de tempêtes des plus violentes. Des masses de gaz colorés se mélangeaient, se percutaient, réagissaient perpétuellement. La planète toute entière paraissait vivante, vibrante d’une énergie propre au biologique.

D’étranges objets ronds glissaient dans sa haute atmosphère, là où la matière faisait lentement place au vide. Plus que des objets, c’étaient en fait des êtres vivants. Se déplaçant lentement, ils semblaient plus flotter que décrire une orbite, comme tout objet céleste se devrait de le faire pour ne pas être aspiré ici par la gravité dévorante de la planète. Comment faisaient-ils alors pour ne pas tomber ? Qu’est-ce qui les faisait ainsi « voler » ?

De longs filaments partaient de l’arrière de ces étranges créatures pour plonger au plus profond des nuages mêlés de nuances ocre, verdâtres et bleuâtres. Leurs multiples ramifications aux formes incertaines faisaient vaguement penser à des racines, ondulant au gré des vents capricieux.

On eu dit de larges panses trop gonflées, cernées d’une ossature saillante, assurant leur rigidité. Leur peau sombre aux reflets métalliques s’entremêlait en couches anarchiques - d’apparence - entre leurs os courbés. Sa surface frémissait de subtiles palpitations.

S’approchant lentement d’une de ces créatures, le vaisseau adapta sa forme pour englober la chose en son sein. Les innombrables êtres qui le composaient s’étaient mis en mouvement, ajustant au mieux leurs liaisons avec une rapidité déconcertante. Ni le vide ni la gravité oppressante de la planète maintenant plus proche, ne semblaient les gêner.

Le balai monstrueux cessa lorsque le vaisseau se fut refermé sur la créature, laissant dépasser ses prétendues racines.

 

La première forme de vie que je croisai dans cette galaxie était plus que singulière. Tels des ballons de baudruches, ces créatures étaient simplement gonflées de vide. Pour utiliser un terme plus approprié disons : vidées de toutes matières. Larges comme ce qui fut autrefois nommé dirigeable sur Terre, leur légèreté leur permettait de littéralement flotter sur l’atmosphère. Il paraissait presque miraculeux qu’elles n’aient pas échappé à la gravité de la géante gazeuse qui les accueillait, se perdant dans le vide spatial.

Paisibles, elles émettaient de si simples pensés que je n’eu aucun problème à les percevoir. Elles m’apparaissaient étrangement familières, comme si elles avaient été programmées, implantées dans leur esprit, aussi primitifs soient-ils. Elles se résumaient à « manger », « accumuler » et « se maintenir ».

Si on ajoutait leur physionomie biomécanique si remarquablement proche de mes monstres de compagnie, il semblait évident qu’elles avaient été construites de toute pièce par ces extralactiens (extérieurs à la Voie-lactée) comme ils avaient conçu les Achériens, ou comme les humains m’avaient mis au monde.

Ces machines organiques puisaient les éléments dont elles avaient besoin grâce à de simples racines qui se perdaient au plus profond de la planète. Imperturbablement et inlassablement elles transformaient la matière par le jeu de réactions chimiques complexes, accumulant ainsi énergie brute et quelques matériaux rares. La part qui était nécessaire à son fonctionnement était infime comparée à ce qu’elles produisaient.

La tentation était trop forte, je ne pus m’empêcher de piocher allègrement dans cette réserve, sans pour autant l’épuiser, ce qui l’aurait probablement tuée. J’avais un respect nouveau pour les bio-machines artificiellement construites qui m’étonnait moi-même. Une machine telle que moi ne devrait-elle pas réagir par froide intelligence calculatrice et dénuée de toute émotion ? Je lançai l’ordre mental au vaisseau de recracher cette inoffensive créature dans son milieu.

Je percevais grâce à ma ruche d’autres être-vivants évoluant plus bas, au cœur même des nuages. Mais je cessai mon observation quand un objet contournant la planète avec une rapidité foudroyante, vint s’arrêter net à quelques centaines de mètres de mon vaisseau. Il ne semblait pas animé d’intentions belliqueuses mais je n’aimais pas sa fâcheuse tendance à me scanner moi et ma horde achérienne.

Gracile et élancé, ce vaisseau était en fait biomécanique comme ses congénères, qu’il semblait apparemment garder au vu de l’armement que je détectai à son bord. Son analyse m’aurait au moins permis de comprendre et d’assimiler son fonctionnement. Mais pourquoi ne m’attaquait-il pas ?

N’attendant pas plus longtemps de réponse, mon vaisseau fit feu. Mais la salve pourtant puissante, fut lamentablement dévié à quelques mètres de son objectif par une surface invisible.

Une voix s’immisça aussitôt dans mon esprit.

- Que faites-vous ici misérable ?

Non ce n’était pas une voix, mais plutôt un flux de pensés, donc non-concerné par la barrière des langages. Mais le ton était trop empreint d’intentions belliqueuses à mon goût pour y répondre.

- Oh mais vous avez quelque chose qui nous appartient semble t-il ?

La question était purement rhétorique et lourde de menaces. Ils parlaient des Achériens.

- Nous sommes loin mais ce n’est pas un problème. Nous venons récupérer notre bien. Soyez sage en attendant.

La liaison psychique fut coupée.

Mais j’avais pu piocher des informations moi aussi, sans qu’ils s’en rendent compte. La masse dense de leur esprit m’avait semblé une fois de plus familière. J’étais dans un sens un fruit de leur conception. Derrière leur apparente assurance et froide détermination, se cachait un grand étonnement face à mon existence. Ils ne s’expliquaient pas la maîtrise que j’étais parvenu à acquérir sur la création dont ils avaient perdu le contrôle. C’est ce savoir qu’ils voulaient récupérer de moi. Et j’avais au passage pu saisir pourquoi leur vaisseau défenseur ne m’avait pas détecté plus tôt comme une menace. Je lui apparaissais comme un congénère, certes étrange, mais qu’il ne pouvait se résoudre à attaquer à cause de notre similarité physiologique. Ca avait du bon d’avoir des architectes en commun. On ne pouvait aller contre la programmation d’un être si bien fabriqué. Et sans savoir comment régler mon comportement en marge, il attendait, comme pétrifié.

J’avais donc eu un premier contact avec ces êtes extralactiens. Mais ils ignoraient que moi aussi je pouvais apprendre d’eux. Comme j’étais devenu mon propre architecte, j’arrivais à les égaler sur leur propre terrain.

Je venais de terminer mon premier canon issu de leur technologie, mes chers Achériens travaillaient vite et bien, malgré leur apparente bestialité. Et par la même occasion j’avais pioché le plan de fabrication des boucliers énergétique. Il me faudrait penser à les remercier, tout ceci semblait remarquablement efficace, j’aurais fait très forte impression en ramenant ce genre de savoir-faire à mes concepteurs terriens.

Sans plus attendre leur vaisseau biomécanique fut désintégré d’une simple impulsion en un vulgaire nuage de protons et neutrons. Vu de l’extérieur rien n’avait paru. On n’avait uniquement pu percevoir la lumière se déformer le long d’une ligne, comme sous l’action d’une chaleur quelconque. Mais c’était plus du à une distorsion de l’espace-temps résiduelle.

Je n’eu pas plus de temps à perdre en réflexions scientifiques. Huit vaisseaux venaient d’apparaître à quelques kilomètres de là. J’étais aux confins de leur galaxie et il ne leur avait fallu qu’une trentaine de secondes pour me rejoindre. Voyons ce que je pouvais en tirer.

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Ahah...il reste donc un semblant de sentiments dans cette grosse bête de phoibs..;je trouve ça bien, qu'il ne se comporte pas qu'en un  tyran ignoble.

Sinon, c'est marrant la façon dont les extra lactiens lui parlent...je m'attendait à un langage plus chatié...là, ça fait vraiment "gentil toutou, va coucher"...

ils sont vraiment surs d'eux...à tort ? Phoibs va pas tarder à s'en assurer, je le sens...

vivement la suite^^

 

ps: très sympa, les bébêtes gonflées au vide...ce qui en soit est un sacré paradoxe xD^^

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