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Bah ui, j'm'ennui.


rhavin
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Mmh..

 

Je n'ai pas bien compris..

 

Est-il homosexuel? Ou était-ce de l'humour? Enfin ça ne change rien à l'histoire donc bon.. ^^

 

De mieux en mieux, une fin de chapitre qui d'après ce que j'ai lu a un rôle de transition.

 

Je partage l'avis de Jean-Gunter concernant les cartes.

 

Pour ma part je connais la belote, et ce que dit rhavin par l'intermédiaire du père de Laurent est vrai, si Laurent n'a pas prêté attention aux dires de son père sur le coup, je suis sûr qu'il y repensera pus tard lorsqu'il méditera ou qu'il sera en mauvaise position.

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V'la la suite. Ça démarre mollement, mais mon objectif n'est pas de décrire les confrontations.

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chapitre 4: le futur détermine le présent

 

 

Il se réveilla parfaitement reposé environ dix secondes avant la sonnerie. Il prit le temps de bien reprendre pied dans la réalité et entama ensuite les actions habituelles du matin. Le petit déjeuné expédié, il prit sa valise et sorti d'un pas nonchalant dans la rue, se dirigeant vers un bureau de tabac pour y acheter le journal. Il fit également la première expérience véritable sur la réalisation obligée du futur. Il avait prévu la veille au soir un scénario où il dépensait une centaine d'euro dans des jeux de gratages. L'intérêt étant d'avoir une fenêtre sur le possible aussi vaste que possible pour lui permettre de gagner autant que possible. Et la précognition lui avait appris qu'il allait gagner pour mille cent cinquante quatre euro. Avec une dépense nécessaire de seulement cinquante six euro.

Devant le buraliste il avait donc l'intention de forcer le futur en ne depensant que les cinquante six euro nécessaires. Sa surprise fut double car il n'eut pas le choix. Tout d'abord, dans son portefeuille, il n'avait qu'un billet de cent euro dans son portefeuille et ensuite...

"Désolé, m'sieur, un type est passé tout à l'heure et m'a cassé toute ma monnaie, lui dit le buraliste, un peu en rogne. Avec votre billet, soit vous m'acheté pour cent euro de grattage, soit vous faites rien.

Ayant besoin de l'argent, il ne mit pas longtemps à se plier aux exigences du futur. Et se retrouva avec une forte sommes en jeux de gratage. Le buraliste lui indiqua un bureau de la française des jeux sur un plan de Toulouse et après l'avoir remercié, Laurent se mit en route, à pied, sachant qu'il avait largement le temps sur son horaire. Même en tenant compte de l'heure matinale, le temps qu'il arrive au bureau, les employés l'auraient ouvert depuis longtemps. Il en profita pour flaner et réfléchir un peu inconsciemment aux perspectives d'avenir. La précognition lui permettrait de réaliser de grandes choses en s'en servant avec parcimonie. Bien sûr, la limite imposer par le futur était gênante, mais cela lui servait également de pilier dans l'existence. Avoir cette certitude, c'était pour lui l'équivalent de la Foi pour les Chrétiens. Il se sentait plus fort, moins démuni.

C'est à peu pret à ce moment là, à mi-chemin de sa destination, qu'il rattrapa de nouveau le futur. Une jardinière de fleur se glissa d'un balcon, trois étages au dessus de lui. La veille au soir, il avait vu son aggresseur, un homme de petite taille le suivre en passant par les toits jusqu'au moment où il ferait tomber cette jardinière. Mais peu importait.

 

Une heure plus tard, il encaissait ses gains. Le banquier était tout sourire de le voir avec son chèque de plus de mille euro. Et le félicitait pour sa chance impressionnante. Il allat même jusqu'à demander à Laurent les numéro gagnants du loto. Bien sur, Laurent ne fit que plaisanter, sans répondre vraiment, car les bons numéro du loto faisait parti de son futur, il y avait pensé. Il fallait donc qu'il reste discret. Au fur et à mesure qu'il rattrapait chaque nouveau point de contrôle du futur, il comprenait de mieux en mieux d'où venait l'obligation. Et aussi le fait qu'effectivement, le temps était sans importance. Seuls les actes comptaient. Il réaliséa aussi que sur ses précognitions, à aucun moment il ne pouvait voir l'heure. Il n'avait qu'une vague idée du moment où un évènement se produisait. Certe, il savait dans quelles conditions, mais l'instant précis à la seconde pres, non. Il songea qu'un décallage pouvait être possible entre ses actes et le futur, ce qui le rendait à la fois sûr et incertain. C'était vraiment dommage qu'il n'ait pas plutôt suivi un cursus en physique appliqué et plus particulièrement sur la mécanique quantique. Il aurait certainement pu élaborer quelques théories pationnantes. C'est dans cet d'esprit doucement songeur qu'il attaqua vraiment la journée.

 

 

Pour son aggresseur, To2, la situation lui semblait irréelle. Alors que toutes les fois précédentes, sa proie tentait desespérement de le fuir aussi vite et loin que possible, en se mêlant à une foule compacte et imaginant des solutions insensées, sa proie actuelle semblait faire comme si de rien n'était. Il ne epsnait plus en terme de sujet d'expérience, ou bien d'analyste du comporte, il raisonnait comme un tueur. Et le tueur se sentait frustré. Une des sommité du Patrimoine de Recherche soutenait que l'esprit était parfois influencé par le corps. Il avait un corps d'humain, avec un coeur battant, une respiration rapide, des muscles puissants et apparement les réactions physiques émotionnelles répondant aux stimuli d'échecs.

La première fois qu'il avait eu un corps humain, il lui avait fallu de longues heures pour dilater puis contracter la cage thoracique de façon inconsciente et des jours et des jours de mise en situation pour réussir à se servir de son mode de déplacement sur deux appui. Si la puissance physique du corps était notoires, les sens étaient un véritable piège pour l'esprit qui pouvait se perdre littéralement dans l'exploration de la réalité au travers de cet interface primitive. Mais c'est la communication qui était le plus problèmatique. L'obligation d'utiliser des sons pour transmettre une idée impliquait un cheminement et une construction de la pensée. Si la théorie était simple, la mettre en pratique avait été une torture pour To2, qui s'était senti emprisonné dans son propre corps, avec l'incapacité totale à se faire comprendre avec son espèce et l'obligation d'être souvent mal compris par les humains. L'expérience lui permettait de se fondre quasi parfaitement dans la communauté terrienne, mais sans le plaisir de la puissance de ce corps et le plaisir primaire de sa race à la chasse, il y a bien longtemps qu'il aurait renoncé à être le traqueur.

Il était arrivé sur Terre exactement au moment prévu, dans un corps humain synthétique à l'apparence modulable, habillé A la dernière mode quoi que d'apparence discrete et athlétique. Maintenant, un peu plus d'un rotation terrestre plus tard, il était habillé de loque et coiffé plus ou moins à l'as de pique. Avec ses épaules tirées vers l'arrière, son torse à peine developpé, le visage mangé à moitié par une barbe hirsute qu'on aurait dit de trois jours, il passait pour un authentique mendiant. Même l'haleine sentait mauvaise. Personne n'aurait pu soupçonner que le mendiant en question aurait pu arracher une bouche à incendie à main nue, ou bien passer en dessous de la barre des cinq secondes au cent mètres.

To2 avait mit la bride haute à son dégout pour se focaliser sur sa cible. Elle mangeait à une terrasse, en plein soleil, entourée par d'autres humains. Le plan était simple pour l'abattre discètement. Il tenait en un seul mot: poison. Il se dirigeat donc, en feignant de tituber, vers la terrasse et commença à importuner les humains les plus proches, allant d'une table à une autre, aléatoirement. Il grognait dans sa barbe plus qu'il ne parlait, invectivant et levant le poing contre l'enseigne de l'établissement. Il fut bientôt à proximité de la table de la cible et se retourna brusquement pour lui être de dos, manquant de peu d'éborgner sa cible avec son énorme sac à dos. Son objectif n'était pas là.

Chaque fil de ses habits, de son sac, de ses chaussures et de tout ce qu'il portait était une composante de lui-même. Il lui suffisait donc de transformer la structure moléculaire de quelques fils pour en faire un poison mortelle pou l'espèce humaine, puis de les laisser tomber dans l'assiette de la cible. Bien sûr, un poison adapté à la situation. Il ne s'agissait pas qu'il fasse effet à l'instant mais qu'il prenne plutot quelques heures. Bien sûr cela aurait plus simple s'il avait utilisé une substance assez légère pour être respirée, mais ladites substance aurait fait effet bien trop vite et sur bien trop de gens pour ne pas le compromettre.

"Et voila, se dit To2. Ca n'a pas prit plus de temps qu'il n'en faut pour tendre la main à un humain et se diriger vers un autre. Rapide, discret, efficace. Tiens, le poison a agi bien plus vite que prévu. Voila que la cible se lève et se précipite vers l'intérieur du batîment. Mieux vaut que je disparaisse rapidement."

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Je viens de lire tes 4 chapitres  (enfin je suppose que le 4e n'est pas encore fini) d'un coup, je suis complètement prise dans l'histoire. Comme certains te l'ont déja dit, j'aime beaucoup l'attitude de Laurent, réfléchi, organisé, établissant des hypothèses, réalisant des expériences, il est raisonné comme garçon.

L'histoire de la précognition me fait tourner en bourrique, tout ce qui a lien avec le temps, prévoir le futur voyager dans le temps, toutes les histoires qui traitent ces sujets me plaisent ( je devrais lire plus de romans dessus mais j'en connais peu)

 

Du coup , il y a un passage dans le chapitre trois je crois

 

"Il s'amusa un peu à suivre la chute d'un verre au ralenti dans le futur puis observa le même verre dans le présent. Quelque chose tiqua dans son esprit quand il le rattrapa au vol, avant que celui-ci ne se brise sur le sol carrelé."

 

Est ce que quand il a vu la chute du verre, il a vu juste la chute ou bien a t il vu la chute et le verre se briser ?

 

Parce que du coup je me dis, s'il a arrêté sa vision avant de voir le verre se briser, rien ne lui dit que la dite vison lui aurait montré que le verre se briserait, et pas qu'il le rattrapperait comme ce qui est arrivé dans le présent. (Je suis sûre que je suis pas claire)

 

Du coup, je me dis que s'il se voit en situation dangereuse mais pas mourir, il pourra toujours réfléchir à l'avance à une situation où il pourrait se sortir de cette situtation après tout tant qu'il ne se voit pas mort... mais je sais pas en fait le passage chez le buraliste me fait douter bref... quel bonne idée cette histoire de précognition.

J'attends la suite avec impatience

 

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Le coup du verre m'avait aussi fait me poser des questions.

Il a une vision future du verre qui tombe. Mais comment cette vision a pu venir ? Rien qu'en émettant l'idée de vouloir pousser un verre d'une table il a pu chercher la vision future avant qu'il ne réalise réellement l'action de pousser le verre... (je ne sais pas si je suis bien clair :P)

Bref rien qu'en émettant des intentions il peut observer la faisabilité de tel ou tel futur grâce à ses visions ?

 

@Shini : et sinon sur la précognition il y a 'Minority Report' et 'Paycheck' qui sont des romans à la base. Je vois pas d'autres romans traitant le sujet ... :/

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Et beh...t'as pas perdu la main Rhavin: je suis complètement accro !

Ton style est tout fluide, et pourtant parfaitement clair et précis, avec des images bien trouvées, des descriptions parfaites: tu places parfaitement ton décors, tes personnages...Le dialogue avec son père est vraiment agréable à lire, il est vraiment naturel. Un vrai plaisir, quoi^^

 

Le don qu'a choisi Laurent est pour le moins...étrange (on a tendance à envisager cette aptitude comme une malédiction et conduisant obligatoirement à une fin tragique...ce qui, pour le moment, n'a pas l'air d'être le cas).

J'ai du mal à comprendre exactement comment il fonctionne...mais il correspond parfaitement au caractère de Laurent, qui est quelqun de calme et réfléchi. Clair que ce ne serait pas ce que j'aurais pris: trop de réflexion pour mes chtits neurones. Mais je doute de pouvoir espérer relever le défis, de toute façon^^.

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Hmmm. J'suis content et pas content en même temps.

Je pensais pas que quelqu'un percerait l'astuce aussi vite de Laurent aussi vite. Ca fait plaisir de voir que ça fait réfléchir, mine de rien.

Enfin, peu importe, la suite vous donnera encore une ou deux énigmes sur lesquelles plancher.

Maintenant, si je vous dis que ce n'est pas la précognition qui aidera Laurent à survivre, vous me croyez?

 

Pour ce qui est de Laurent, j'avoue m'être beaucoup inspiré de Yagami Light, dans Death note.

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  hum... Y'a pas à dire, tu m'as pris le choux avec ton histoire de precognition ! Le coup du verre, le coup de la loterie... Des phrases par-ci par-là qui m'aiguillent. Comme celle à la fin du chapitre 2, quand l'alien parle du pouvoir et dit "celui de changer son futur à volonté". Raaaah, ça chauffe entre les oreilles !

   J'ai eu beau lire et relire les chapitres et les posts, mais je ne vois pas encore quelle astuce Laurent a trouvé. Eh ben tu sais quoi ? Je vais arrêter de me creuser les méninges et attendre le dénouement, voilà  :D

   D'un point de vue plus terre à terre, si je peux dire, ton style me plait beaucoup (pour les raisons que tes autres lecteurs ont déjà développé). Sans compter que le personnage de Laurent est vraiment intriguant, du moins je trouve. Je ne connais pas beaucoup de types qui pourraient réagir comme lui face à ce genre de situation. Un type exceptionnel ce Laurent... Ces aliens sont vraisemblablement tombé sur un os^^.

  Bon, il y a bien quelques coquilles et erreurs par-ci par-là, mais qu'elles aillent au diable ! Elles ne gênent pas du tout (il a fallut que je relise pour les voir) et pis après tout, le plus important c'est le contenu.

 

  Tout est dit. 'Me reste plus qu'à attendre la suite ^^

  Bonne soirée.

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Voici la suite. Probablement le passage où je me suis le plus défoncé à l'écriture. j'en chie pour la suite, mais ça vient.

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Dans sa chambre d'hotel, la veille au soir, Laurent s'était vu se précipiter à l'intérieur du restaurant. Il n'avait pas su en déduire si c'était à cause du mendiant, s'il avait vu quelqu'un dans la foule ou quoi que ce soit. Néanmoins, il avait décidé de jouer la prudence et s'était donc rué sur l'employé au bar pour payer l'addition. Dans sa précipitation, il évita de justesse un serveur qui posait son plateau  de vaisselle sur le comptoir.

Une fois dehors, même s'il ne voyait plus le mendiant, dans le doute, mieux valait prendre la direction opposée. Le calme était toujours là, mais une petite nuance de peur pointa dans son silence intérieur. Il 'avait l'impression d'avoir évité quelque chose mais il ne savait pas quoi. Ce qu'il savait en revanche, c'est que la vie n'allait pas être simple s'il devait agir à l'aveuglette comme ça. Cela contrastait nettement avec l'insouciance de la veille. Il joua donc la carte de la prudence en rentrant à son hotel. Il était peut-être temps de quitter Toulouse. Le test avait commencé depuis deux jours, il était resté dans sa ville jusque là, mais les évènements semblaient confirmer qu'il serait dangereux de rester là plus longtemps.

Il paya sa chambre et sorti de l'hotel en fin d'après midi, après voir longuement songé à une destination. Son instinct le poussait à prendre le train, comme un appel lancinant au fond de son subconscient. Mais pour aller où? Et surtout pour y faire quoi? Il fouilla à l'intérieur de sa veste pour prendre son emploi du temps si bien préparé qu'il chiffonna pour le jeter dans la première poubelle venue. Ces prévisions ne lui avait servi à rien. Il avait fini par le comprendre. Mais l'idée de se laisser porter par les évènements le fit frémir. C'était une chose de se dire qu'il n'avait pas le choix, une autre que de ne pas aimer.

Il marchait complètement perdu dans ses pensées, sans voir où il allait. Les gens autour de lui le regardaient marmonner, l'évitaient quand il était sur le point de les bousculer. Il se dirigeait au hasard, tounant à différentes rues, sans vraiment de but précis. C'était complètement abhérant. Il devait faire attention à son entourage, être réactif, mais il lui fallait aussi se laisser porter par le courant du temps. Chercher à s'en écarter ne pouvait l'amener qu'à une destination sûre: celle de sa mort, sans la moindre possibilité d'y changer quoi que ce soit.

Soudain, il leva les yeux et s'aperçu qu'il était arrivé à la gare. La foule environnante était bien plus dense qu'il n'aurait pu croire, ce qui l'effraya un peu. N'importe lequel de ces gens pouvaient avoir une lame prete à lui traverser les cotes, dans la plus grande discrétion... Mais pourquoi être allé à la gare? Il se mit en devoir d'appliquer l'un de ses plans de secours.Il rabattit sa capuche, entra dans le hall pour ensuite aller dans la librairie. Après avoir repéré un groupe de gothique, il s'approcha d'eau, choisit un livre au hasard et se concentra. Cachés par l'ombre sa capuche, ses yeux devinrent légèrement plus bleu, l'iris noir se colorant également en bleu. Il cessa d'avoir conscience de son entourage, les odeurs de la foules ne lui aggressaient plus le nez, le brouhaha général fut réduit à un murmure à peine audible, le poids de son sac à dos -il avait troqué sa valise contre- ne le gênait plus. Il eut l'impression familière de déplacement et s'observa bientôt assit dans un wagon deuxième classe. Il se concentra pour avoir un maximum pour ralentir la vision et retenir un maximum d'information. Le Laurent qu'il observait semblait écouter quelque chose, très certainement les haut parleurs, mais il n'avait pas encore trouvé l'astuce pour avoir à la fois l'image et le son. Il était contre une vitre, le paysage défilant en sens inverse. N'ayant personne à coté de lui, le Laurent du futur se tourna visage face à la vitre et sembla ne plus bouger. Cela sembla durer des heures mais en réalité, il savait que la vision n'aurait duré qu'une fraction de seconde et que le temps qu'il avait observé ne durait qu'une ou deux minutes. Mais il était intrigué. Quelque chose était sensiblement différent des autres visions qu'il avait pu avoir. Quelque chose dans le reflet. Comme des yeux qui le regardait directement du futur. Un regard perçant, intense. Puis soudain, toujours au ralenti, le Laurent du futur reprit sa position initiale, sorti son billet de train à l'envers et écrivit: "18h32-20h00. Moi je meurs, toi tu vis. Si tu t'arrêtes à 19h56"

Laurent repris brusquement contact avec la réalité. C'était la première fois que son lui du futur s'adressait à lui. Il avait le souffle coupé. Qu'est-ce que ça pouvait bien vouloir dire. Les horaires, à coups sûr c'était des horaires de train. Lui indiquant où aller. Mais qu'est-ce que ça voulait dire, "Moi je meurs, toi tu vis. Si tu t'arrêtes à 19h56" ? Lachant son livre et il sortit de la librairie pour voir le tableau d'affichage. 17H45. Le seul train à 18h32 était celui à destination de Marseilles. Et différents arrêts dont un à Narbonne à 20h00 pile. Mais aucun arrêt à 19h56. Bon, il avait son train et sa destination. Mais pourquoi s'arrêter à 19h56? Il se dit qu'il finirait forcément par comprendre, une fois dans le train.

Il reserva son billet à une machine automatique et se mit en devoir de comprendre. Ca n'avait pas de sens... S'arrêter à 19h56. Il n'allait quand même pas arrêter un train à 19h56? D'ailleurs comment pouvait-il être sûr que le 19h56 à sa montre serait bien celui indiqué par son moi du futur? Il savait depuis longtemps que deux montres indiquent forcément deux heures différentes. A fortiori plusieurs. Son moi du futur aussi, donc il ne s'agissait pas d'arrêter le train à une heure précise. Il s'agissait donc d'arrêter quelque chose... mais quoi? Il avait écrit clairement. "si tu t'arrêtes..." Le temps qu'il passa à chercher lui parut passer excessivement vite. Il avait le sentiment que le temps était contre lui, qu'il courrait pour ne pas être rattrapé. Seulement le temps présent n'était pas malléable comme celui de ses visions et bientôt la voix féminine annonça l'arrivée de son train en gare. C'est à reculons qu'il monta dans le train et chercha sa place. Après s'être isntallé il commença à regarder autour de lui. Tout était parfaitement identique à sa vision. Même place (sans avoir eu besoin de demander), personne à coté de lui, un stylo qui pointait contre une de ses cotes, le paysage près à défiler, son reflet légèrement visible sur la fenêtre. Le train démarra. Et son cerveau fonctionnait toujours à cent à l'heure.

Le temps défilait aussi vite et aussi inéluctablement que le paysage. Laurent commençait à transpirer d'anxiété. La solution ne lui était toujours pas apparue. Il consultait fréquement sa montre. Il l'avait réglé pile à l'heure de la gare et espérait que cela suffirait pour l'aider à conserver ses points de répères. Mais plus le temps passait, moins il y avait de lumière et plus son reflet devenait visible dans la vitre. De même que plus le temps passait plus sa destination approchait et avec elle, la certitude de la mort.

C'est dans cet état d'inquiétude mortelle qu'il passa la grande partie de son voyage, se rongeant les sangs, se demandant si la prochaine seconde serait salvatrice ou ne scellerait pas un peu plus son futur. Sa montre indiqua rapidement 19h40. Un soupçon de panique l'envahit quand il compris qu'il ne lui restait qu'un laps de temps très court pour comprendre. Il sursauta quand le jinggle de la sncf retentit alors que le train ralentissait.

"Mesdames et messieurs, nous subissons acutellement un ralentissement dû à une erreur d'aiguillage d'un train de marchandise. Retard prévu à l'arrivée de Narbonne, dix minutes.  Veuillez nous excuser pour ce désagrément."

Laurent était resté bouche-bée. Il se tourna vers la fenêtre, remit de nouveau sa capuche sur sa tête et se concentra intensément. Sa vie en dépendait.

 

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  • 2 weeks later...

Désolé pour le temps entre chaque post. Ayant retrouvé du travail à 35 heures, plus les préparatifs pour mon voyage, j'ai du mal à me remettre à écrire. Voici tout de même la suite. Et je vais faire de mon mieux pour terminer cette nouvelle que je trouve passionnante (et oui, c'est possible... chaque idée fait naître deux ou trois autres dans mon esprit ce qui a tendance à rallonger un peu, tout en me faisant découvrir de nouvelles perspectives... C'est très stimulant)

 

 

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Chapitre cinq: A suivre impérativement.

 

 

 

Laurent regarda sa montre. Le soleil ne pointait pas encore par les fenêtres aux rideaux unis. La témpérature ambiante était un peu fraiche, mais cela appaisait les démangeaisons. L'hotel Formule Un qu'il avait dégoté l'avant veille avait été un havre de paix bien mérité. Après une journée complète passée dans les vapes, il avait eu bien besoin d'un peu de repos. L'accident de train avait failli lui coûter la vie et s'il ne savait pas si son aggresseur y était pour quelque chose en revanche, il savait que la vitre, en explosant sous le choc, lui avait laissé de nombreuses coupures sur le torse, les bras et les mains. Des coupures qui le démangeaient désagréablement maintenant qu'elles étaient suturées et pansées. Ce n'était pas très grave, aucune plaies profondes ni fractures, mais il avait eu toutes les difficultés du monde à se défaire des ambulanciers. Ceux-ci voulaient absolument l'emmener passer des radio et il avait fallu ruser comme avec sa mère pour pouvoir leur échapper. Il ne savait pas vraiment ce qui s'était passé. Juste que quelques minutes après l'annonce de la sncf, un violent choc avait brusquement secoué le train, que des cris et des hurlements étaient venus faires écho aux grincements de l'acier qui se tord et au plexiglas qui explose. Les valises et les corps s'étaient envolés dans son wagon. Tout les passagers assit dans le sens du train avait été projeté en avant et souffraient de graves blessures. Lui, du fait d'être dans le sens contraire n'avait eut qu'à souffrir du bris de glace.

Ca faisait maintenant cinq jours qu'il fuyait. Il savait avoir échappé à la mort au moins deux fois. Mais combien d'évènements anodins et combien de de détails insignifiants pouvant entraîner la mort s'étaient produits sans qu'il s'en rendent compte? Et combien encore avant la fin du délais? Il avait décidé de passer à la vitesse supérieure et de metre d'avantage de chances de son coté. Il s'était rasé le crâne et les sourcils, la barbe commençait à lui pousser, et il avait acheté une paire de lunettes sans correction. Il avait également acheté des appareils d'orthopédie dentaires qui lui avançait douloureusement la machoire. Les points de sutures sur son torse lui donnaient une bonne raison pour se plier presque en deux et il avait ajouté une canne à son apparence. L'ensemble était plutôt réussi. Seul un oeil averti et attentif aurait pu trouver une petite ressemblance avec le Laurent des jours précédents. On aurait dit un malade... très malade. Ce qui lui permettait de voir les gens s'écarter à son approche et donc un avantage de plus. Une personne s'approchant trop de lui aurait de grandes chances d'être son aggresseur. Il était parti acheter tout cet équipement la veille, après avoir fait le point sur sa situation.

"En admettant que c'est lui qui a provoqué cet accident, ça signifie que son objectif ne s'encombre pas des obstacles. Jusque là, il reste discret, mais peut tout de même provoquer des accidents mortels et pas seulement pour moi. Là, j'ai un gros problème. Je dois savoir si ma vie compte plus que toutes celles que j'implique malgré moi. Je ne suis peut-être pas seulement jugé sur mon intelligence mais aussi sur mon aptitude à faire passer la communauté avant moi. J'imagine que c'est un paramètre qu'ils ont voulu me faire connaître. Rester avec la foule ne garanti en rien ma sécurité et pire encore, met en danger cette foule. J'ose à peine imaginer ce qui se passerait s'il se faisait passer pour un terroriste et qu'il se faisait sauter dans un endroit publique pour m'atteindre... Alors maintenant, question: dois-je mettre un terme à l'expérience pour être sûr qu'il n'y aura pas d'autres blessés à cause de moi? Si oui, soit je me suicide, soit je m'isole et j'attends qu'il vienne me chercher. Si non, je dois decider si je continue comme je l'ai fait ces derniers jours, et peu importe pour les dommages collatéraux, ou je prends ce paramètre en compte et ça complexifie encore un peu plus ma situation... Non. Je dois regarder la situation sous un autre angle. Sois j'accepte les dommages collatéraux, soit je ne les accepte pas. On verra chaque choix en fonction du oui ou non plus tard. Est-ce que je suis jugé uniquement sur ma conduite ou bien également sur mes interactions avec le plus grand nombre? Qu'est-ce qu'ils ont dit à propos de leur étude... je me souviens plus les mots exacts. Que l'étude la plus précise se faisait sur un très grand nombre. Mais qu'ils pouvaient pas car cela aurait pu avoir des conséquences irrémédiables en cas d'échec. J'imagine qu'étudier une centaine d'invidus leur permet de voir dans quelle mesure nous pensons à nos semblables. Et faire une moyenne. Donc quelque soit cette moyenne, ce n'est pas moi qui vait changer grand chose. Sauf si dans leurs statistiques, il y a un rapport entre la durée et l'intérêt aux autres. J'imagine qu'une personne qui se fiche royalement de ses semblables et qui survit neuf jours n'est pas aussi intéressante dans ce cas qu'une autre qui ne vit que deux jours mais qui fait se soucie énormément des problèmes qu'il pourrait causer. Enfin ça, c'est si leur étude sur le groupe entier a un intérêt. Parce que s'ils ne jugent que l'intelligence...

"Reprenons. Ils prétendent que leur étude n'a pour sujet que l'intelligence. Mais quelle intelligence? Celle permettant la survie d'un sujet unique? Ou bien celle permettant la survie du plus grand nombre? Oui. Voila la bonne question. Remarque pas si bonne que ça. Parce que dans un cas comme dans l'autre, je peux pas accepter que des gens meurent à cause de moi. Mais je suis pas pres non plus à mourir pour les sauver. Donc je n'ai qu'une seule alternative. Tenter de survivre en minimisant les contacts. Préserver un maximum de personnes en étant le seul à me mettre en danger.

Et pour metre en place cette ligne de conduite, il était arrivé à la conclusion qu'il fallait repousser les autres. Etant dans une ville où il était inconnu, entouré d'inconnus, le plus simple était de se donner une apparence repoussante. Certes, pour qui savait regarder, c'était comme se dessiner une cible dans le dos, ou se promener avec une grosse pancarte: "c'est moi ton objectif, je suis là", mais cela lui permettait aussi de ne plus avoir à se soucier des gens autour de lui. Attirer le regard d'un personne en particulier, c'était la possibilité de voir cette personne se démarquer elle aussi...

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  • 2 weeks later...

   Yosh ! Je viens d'me relire les deux derniers chapitres, et c'est toujours aussi bon. Toujours aussi croque cerveau, par ailleurs... Ce Laurent réfléchit vraiment beaucoup, et d'une manière vraiment posée... Si ce n'était pas un personnage de roman, je serais admiratif >_< . Ce mec se creuse tellement la cervelle... on s'étonne de ne pas voir de la fumée lui sortir par les oreilles... Je me demande s'il réussira le test. En tout cas il a l'air bien parti pour, déguisé comme il est.

   Sacrée méthode ça aussi, pour repérer plus facilement son chasseur. Faire en sorte que seul celui qui veuille le tuer ai une raison valable de l'approcher. Rhavin, tu m'épates... T'as dû sacrément te creuser la cervelle toi aussi pour trouver tout ça ^^

    Vala, ben maintenant j'attend la suite, en te souhaitant au passage bonne chance pour ton nouveau job. 35h ça fait zizir quand même ( sans parler du voyage)  :P

   A plus !

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  • 1 month later...

Voici la suite.

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"Six jours. Déjà six jours d'écoulés. Plus que quatre. La cible se révèle aussi astucieuse que prévu. Elle est très facile à suivre, mais aux vues des tentatives de suppressions échouées, il semble qu'elle ait bel et bien trouvé comment se servir de son talent. Il faut maintenant trouver comment annuler ou bien retourner cet avantage contre elle-même. Je n'avais encore jamais eu ce genre de défi à relever. Pour le moment, tout se passe plus ou moins comme les autres. Des attaques discrètes les premiers jours, puis une attaque impliquant d'autres humains pour que la cible sache qu'elle n'est vraiment à l'abri nulle part et la faire réfléchir sur ses interactions avec les autres humains. Ensuite vient la partie vraiment intéressante, où je dois contrer l'avantage de ma cible et ensuite m'en servir. Hmmm. Quoi qu'il arrive il faudra que je me retire de l'étude définitivement après ce test. Trop d'expériences dans ce domaine, ce qui laisse moins de chances à la cible de s'en sortir. Mais peu importe. Que m'apprenne mes précédentes tentatives?"

To2 regardait dans le vague, indifférent au soleil qui tapait fort, assis sur un banc public dans un parc de Toulouse. Et il parlait dans le vide, à voix basse. Personne ne faisait attention à lui, les badaud lui passaient devant sans le regarder, sans même percevoir son existence. Quelque part dans le spectre invisible de la lumière, seuls les animaux sentaient sa présence, entendaient peut-être ses murmures, mais comment un chien ou un chat aurait-il pu réaliser qu'il avait affaire à un être non natif de la terre? Pour Laurent, ça n'avait aucune espèce d'importance. Ses visions lui permettaient de voir tout cela, et maintenant qu'il avait trouvé comment avoir le son, il entendait distinctement les paroles de son prédateur. Réintégrant le temps présent il rangea son sandwich à moitié fini dans son emballage, attrapa son casque et enfourcha sa moto, stationnée à quelques mètres de la. L'aire d'autoroute était calme, à l'exception bien sûr du bourdonnement du trafic. L'herbe verte à perte de vue, gorgée d'eau, sous le ciel gris indiquait l'arrivée imminente d'une averse. Ca ne gênait pas Laurent. Il s'était équipé en conséquence. Une nouvelle incursion dans les jeux de grattage lui avait donné suffisamment pour s'acheter ladite moto ainsi que tout l'équipement nécessaire à un motard qui se respecte. Il se félicita de nouveau d'avoir passé son permis moto trois ans auparavant. Sur le coup, sa mère lui avait dit qu'il était dépensier et que ce permis ne lui servirait à rien. Mais au moins, avec une moto, s'il maximisait les risques d'accidents de la route, au moins, il minimisait d'avantage les risques pour les autres. S'il avait loué une voiture (trafiquée dans le pire des cas) pour rentrer sur Toulouse, il aurait risqué de provoquer un carambolage monstre. 

Du moins c'était le raisonnement qu'il avait tenu. Et il avait décidé de rentrer chez lui en faisant un maximum de détours, quitte à payer une forte somme aux péages. Quand on roule à 120km/h, le fait d'être deux fois plus fort, agile ou rapide est négligeable. Il aurait du y songer plus tôt. D'autre part, cette nouvelle incursion dans le futur lui avait donné une réponse implicite. Le fait d'impliquer d'autres humains dans le test était un paramètre supplémentaire à prendre en compte dans sa survie. Il était donc jugé aussi si sa faculté à protéger le groupe entier. Peut-être les Bubules seraient plus indulgentes s'il faisait attention aux autres. Non. Il ne fallait pas compter la dessus.

Tout en mettant son casque, il sourit. Il n'avait jamais autant réfléchi sur une situation avec autant de paramètres. Faire fonctionner son cerveau était une source de plaisir notable. Pendant qu'il bouclait la sangle du casque, il songea que même si l'expérience devait mal se terminer, il aurait passé de bons moments quand même. Pas de soucis d'avenir, pas de décisions à prendre pour changer le cours de son existence, pas de problème avec la hiérarchie de sa boite ou de soucis avec ses collègues. Il éprouvait un plaisir coupable à se sentir seul au monde, presque en dehors de la société. Même si ce n'était que temporaire, il appréciait d'être soulagé de la vie quotidienne, de n'avoir qu'à se soucier de lui-même. Un bref sentiment d'optimisme lui fit espérer que cette expérience ne le couperait pas trop des autres au cas où il survivrait. Certes, il ne pourrait jamais partager ses souvenirs, mais il y aurait toujours autre chose à partager. Comme le soulagement d'être en vie.

Il mit le contact et prit la sortie de l'aire d'autoroute. Le temps se faisait de plus en plus mauvais et la pluie ne tarderait pas à tomber. Mais ça ne l'atteignait pas. Sa vision lui avait appris autre chose. Son agresseur n'avait pas encore trouvé comment contrer la précognition. Et vu que cette vision lui montrait l'avenir dans un peu plus de vingt heures, dans Toulouse, Laurent se dit que c'était comme s'il lui restait encore une journée complète pour contrer la parade. Et encore quarante huit heures de plus à tenir. Dans un rire euphorique, il tourna la poignée de l'accélérateur à fond. Il rentrait sur Toulouse.

 

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  Plop ! L'histoire suit doucement son cours, en attendant une confrontation ultérieure pour laquelle Laurent devra trouver le moyen de contrer la parade imaginée par l'E.T.

  Ton style reste toujours aussi agréable, on s'immisce parfaitement bien dans les pensées des persos. Le passage où Laurent trouve que finalement il se sera amusé est bien trouvé. Je ne sais pas comment je réagirais, mais ce qu'il éprouve me parle pas mal : s'affranchir des contraintes de la sociétés, ne penser qu'à soi, être libre tout simplement. Même si sa vie est en danger. On dirait qu'il se sent encore plus vivant à travers cette dangereuse expérience que durant sa vie normale. C'est un peu le genre de paradoxe qu'on éprouve quand on a des sensations fortes, ce que les gens recherchent dans les sports extrèmes : cette sensation d'être plus en vie que jamais alors qu'on sait pertinnement qu'on la risque, sa vie ^^

  Tout ça est très bien exprimé et tellement vrai, alors bravo ! Je ne sais pas si ce côté un peu philosphique était voulu (enfin, j'imagine que si quand même ^^), mais j'aime !

  J'aime, et j'en redemande, par ailleurs. Il reste encore deux jours à Laurent avant de pouvoir repartir vivant. Deux jours qui vont être bien croque cerveau, je le sens  :D Tiendra-t-il ? Cèdera-t-il ? Personnellement, je mets mes tiquets sur la première option. Après tout, c'est le héros, nan ? ^^

  Bref, tu l'auras compris, hein : j'attends la suite.  ;)

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je vous post le chapitre complet, parce que je peux difficilement le couper.

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Chapitre six: C'est la guerre.

 

 

"Que m'apprenne mes tentatives précédentes, se demanda To2. Une évidence. Il a trouvé comment se servir de la précognition malgré les contraintes d'obligation du réel. Pas besoin de savoir comment il fait, il suffit juste de l'empêcher de regarder l'avenir. Une fois dépourvu de cet avantage, il lui faudra user de ses capacités d'humain normal pour m'échapper. Et l'avantage de la situation sera pour moi. Comment faire pour l'empêcher de regarder l'avenir? J'imagine que la conscience commune a déjà trouvé comment faire. Elle me manque. Vivement que ce test soit terminé, que je puisse retrouver la quiétude de la communauté. Non. Voila que je me laisse encore influencer par mon enveloppe corporelle. Reprenons. Comment faire pour l'empêcher de regarder l'avenir? Je sais que dans le meilleur des cas, regarder une heure d'avenir prends quatre à cinq secondes. Je sais également que le métabolisme cérébral humain est de l'ordre de la seconde pour intervenir sur le réel. Je ne sais pas comment il fait pour pallier à l'obligation du réel mais si je pars du principe qu'il y arrive et qu'il regarde très pres dans l'avenir même en imaginant qu'il regarde une très faible portion, comme six secondes, il lui en faudrait donc une seconde et demi à deux secondes pour regarder, analyser et faire ce qu'il faut pour éviter le futur qu'il a prévu. Donc dans l'idéal, il faut que je l'amene dans une situation où il n'a pas le temps de regarder l'avenir. Où les choses vont si vite que toute sa concentration est mobilisée sur le présent. Hmmm oui. Voyons ce que l'on peut faire pour réaliser ça...

 

"Bien. Je sais qu'il va essayer de me contrer, ou d'annuler l'avantage de sa précognition. En admettant qu'il réussisse, je me retrouve contre un gugus deux fois plus costaud, plus rapide et plus précis que moi. Donc je suis mal. Enfin dans le cadre d'une bagarre. Quoi que... Suffit juste que je trouve une situation dans laquelle sa vitesse et sa force soient inutiles. Attends voir... Il a dit "soumis aux mêmes contraintes que l'être humain moyen". Mais c'est génial ça. Mais ça veut dire que j'ai été très con, moi aussi. J'ai été tellement focalisé sur comment survivre que j'ai peine songé à ce que ça voulait dire. Ca laisse de nombreuses possibilités... Et même sans ça, suffit que je l'amène dans une situation où sa force et sa rapidité sont obsolètes. En voila une idée qu'elle est bonne. Enfin bonne... si un de mes prédecesseur y a déjà pensé, je suis mal. Sauf si je rajoute d'autres paramètres. Toujours plus de paramètres. Autre chose. Comment saura-t-il qu'il m'a tué? J'imagine qu'il le saura selon la situation. Non. Mieux vaut ne pas compter la dessus. Si je prévois de faire le coup de l'oppossum, j'ai intérêt à être sûr de mon coup... Non, c'est une mauvaise idée. Pour la simple raison que lorsqu'il tue son adversaire, s'il n'en a pas la certitude, ça ne dure pas puisque ses petits copains doivent venir le chercher rapidement. Ou même le contacter. Vaut mieux que j'oublie ça. En revanche, si je reprends l'idée de tout à l'heure, j'ai même plus besoin de regarder l'avenir. Donc l'avantage qu'il croit avoir gagné sur moi est illusoire. Même sans l'orgueil humain, je peux envisager qu'il croit avoir gagné et qu'il puisse comettre des erreurs. D'un autre coté, vu la situation, ma marge d'erreur à moi sera très limité. Une seule peut signifier la mort. D'un autre coté, ce serait pas mal que je réfléchisse sûr à quel moment ils vont venir si jamais je gagne... ou si je perds...

Laurent était tranquillement étendu dans son canapé, chez lui. Il avait ouvert les fenêtres pour dissiper l'odeur de renfermé, conséquence de son absence. La télé allumée diffusait un reportage sur les astronautes de la station internationale. La lumière du jour lui offrait une clarté surprenante, qui faisait écho à la clarté de ses pensées. Il songea un bref instant qu'il se sentait particulièrement calme. Probablement parce qu'il savait que dans le pire des cas, son aggresseur ne tenterait rien avant plusieurs heures. Logique puisqu'il l'avait vu approximativement à cette heure-ci dans un parc à l'opposée de la ville. Par conséquent, la bubulle s'y trouvait forcément à ce moment là, et traverser la ville rien que pour arriver chez lui lui prendrait un temps notable. Sans compter qu'entre temps il aurait trouvé à la fois comment contrer la précognition et qu'il lui faudrait appliquer cette parade. Peu de chance donc pour qu'il tente quoi que ce soit en suivant et surtout ayant contre lui le désavantage du terrain. C'est du moins comme ça que Laurent raisonnait.

Son regard se mit à dériver sans but à travers la pièce. C'était génial de se triturer les meninges, mais ça faisait du bien aussi de mettre le cerveau sur off, même pour quelques instants. Il se dit qu'il prendrait sûrement un bon mois de vacances, s'il pouvait s'en sortir. Un bon mois de farniante complète, avec rien d'autres comme question que comment occuper le temps. Le temps. A cette pensée, son regard chercha l'horloge électronique cadeau de sa boite. Un petit bijou en plastique gris avec deux écrans à cristaux liquide, l'un pour indiquer la température, l'hygrometrie et la pression, l'autre pour l'heure et la date. Aujourd'hui, on était mercredi et il était un peu plus de seize heures. Ce qui voulait dire qu'il lui restait encore quarante heures à tenir. Enfin moins puisque les trois ou quatre à venir seraient relativement faciles. Normalement. Et tout aussi normalement, la fin du test serait vendredi à huit du matin précisément.

Laurent espérait qu'à ce niveau là, il pouvait faire confiance aux bubulles. Il espérait mais machinalement, au cas où, il modifia un peu ses plans pour le cas où son agresseur ne s'arrêterait pas après le délais fixé. Il se doutait que son agresseur se ferait de plus en plus pressant au moins sur les dernières heures. Probablement même que c'est dans ce laps de temps qu'il chercherait à annuler la précognition de Laurent. Et ce dernier avait imaginé un plan pour que la dernière tentative dure plusieurs heures. Il sourit. Le reportage sur les astronautes semblait l'approuver implicitement. Puis il se leva pour aller à la porte d'entrée.

A peine un instant avant d'avoir la main sur la poignée, un tambourrinement pressant retentit de l'extérieur. "Laurent, vous êtes là?! Ca va, vous allez bien? J'entends la télé..." La voix féminine le renseigna sur l'identité de son interlocuteur. Sa voisine, comme prévu huit jours plus tôt.

"Vous inquiétez pas, je vais bien, mam'zelle Louise.

_Vous savez, par les temps qui courrent, on peut jamais savoir de quoi demain sera fait. J'ai entendu à la télé qu'il y avait eu un accident de train cette semaine, du coté de Narbonne. Comme j'ai cru vous voir pendant le reportage sur les blessés et que là, j'entendais le bruit de la télé, je me suis dit que ce serait bien de vous demander comment vous alliez... Mais au fait, vous étiez dans ce train? Vous êtes pas blessé? Vous alliez à Narbonne? Vous alliez y faire quoi? Et pourquoi vous m'avez pas prévenu que vous partiez? Je me suis posée tellement de questions...

Tout en écoutant le débit monstre de la jeune femme, Laurent tentait mentalement de trouver des réponses qui puissent le débarrasser d'elle tout en la protégeant. Il savait qu'elle était loin d'être aussi cruche qu'elle n'y paraissait. Une fois n'est pas coutume, il lui coupa net la parole avec une question qui n'avait rien à voir.

"Excusez-moi, vous pourriez me prêter votre pass pour la piscine?

La demoiselle, fauchée dans son élan resta quelques secondes bouche béé puis fouilla dans son sac à main avant de lui tendre une carte. "Je ne savais pas que vous aimiez l'eau.

_Pas vraiment. Disons juste qu'il y a un ami de longue date à qui il faudrait que j'apprenne à nager.

La nuit avait été éprouvante. Laurent n'avait pas osé user de la précognition pour savoir ce qui se passerait. Il avait finit par conclure qu'un peu d'improvisation serait une bonne chose pour le cas où son adversaire viendrait à le mettre dans une situation nécessitant une réaction rapide. Malgré cette certitude et cette necessité, il avait passé une nuit dans un demi-sommeil, se réveillant au moindre bruit, avec des phases de rêves désagréables. Il s'était vu dans l'ombre, courrant frénétiquement, lançant de bref coup d'oeil paniqué vers une ombre grandissante qui le poursuivait.

Laurent n'avait jamais été un adepte des films d'horreur ou de manèges à sensations. La peur lui faisait trop peur. Et en se réveillant, il ne fut pas plus rassuré d'être encore en vie. Après tout, est-ce qu'il controlait la précognition quand il dormait? Si tel n'était pas le cas, il avait eu une vision fugitive de lui, en situation critique. Et cela alimentait de nouveau son anxiété. Peut-être que finalement, il ne se sentait pas aussi calme qu'il le croyait.

Devant un petit déjeuné inconsistant, il regardait les infos d'un air absent. Le fond sonore lui permaittait de mettre en sourdine les pensées redondantes de terreur et il se mit en devoir de se persuader que son état moral et physique provenait du stress accumulé au cours de la semaine. Après tout, le seul incident du train aurait perturbé n'importe qui. Alors avec sa situation en plus...

 

Malgré la fatigue, Laurent était parvenu tant bien que mal à remettre de l'ordre dans ses pensées et avait commencé à réfléchir plus sérieusement.

"Il y a de nombreuses questions que j'aurai dû poser. A commencer par savoir si au cours de leurs expériences, le rôle d'agresseur a toujours été joué par la même entité ou par plusieurs. Ensuite, combien de temps il leur faut pour s'adapter à notre environnement et à leur corps et... Remarque, même en y ayant pensé sur le moment, je ne crois pas qu'ils m'auraient répondu. Que je le sache n'est pas pertinent pour leur étude. Et puis la deuxième question n'a d'intérêt que si la première a une réponse qui me convient, à savoir une seule entité pour tout les tests. Dans ce cas, je pourrais partir du principe qu'ils préfèrent que ce soit toujours la même personne qui s'en occupe car le temps d'adaptation est long et peut-être même pénible. Peu importe. Pas de réponse, mieux vaut ne pas en tenir compte. En revanche, le fait qu'il soit soumis aux mêmes contraintes que l'homme, peut m'apporter beaucoup. Et là, pas besoin de la précognition, il suffit d'utiliser cet avantage contre lui. Et de préférence, sous diverses formes. Voyons un peu.

Tout en réfléchissant, Laurent avait allumé son ordinateur et avait commencé à faire quelques recherches.

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Ton histoire est très prenante Rhavin, je me triture les méninges presque autant que les 2 protagonistes pour essayer de deviner la suite, ou ce que j'aurai fait à leur place, ou ce que j'aurai dû faire ^^ L'un prévoit comment contrer la précognition, l'autre prévoit comment contrer son poursuivant sans précognition, tout ça amène à un mano à mano 9_9

N'empêche, c'est un sacré bonhomme le Laurent, dire que personne n'a réussi à tenir plus de 13 heures; et lui est à moins de 2 jours de la fin du test :o

 

S'il te plaît, ne le fait pas mourir; ne serait-ce que parce qu'il a réussi à tenir aussi longtemps!

 

 

edit rhavin: j'ai du mal l'écrire. En réalité, le meilleur a tenu 9 jours et 11 heures. Donc il était à 13 heures de réussir.

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Première partie du dernier chapitre. (mais y a quand même 3 épilogues hein...)

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Chapitre 7: Face à face.

 

 

Avec une belle assurance Laurent avait pénétré dans le complexe nautique vers vingt heures, alors qu'il n'y avait plus personne. Paraître naturel est beaucoup plus simple quand on a un pass d'accès au batiment. Et si un gardien était venu lui poser une question, il aurait suffit de prétexter un oubli quelconque. Ainsi que proposer à l'agent en question d'appeller mademoiselle Louise Laborde pour justifier la possession d'un pass. Ce qui ne fut pas nécessaire. Mais pratique toutefois. Laurent avait eu des difficultés pour faire entrer son sac à dos dans un casier, surtout avec ce qu'il contenait et avait eu, en quittant la piscine, quelques doutes. Si jamais les casiers étaient bien ouverts tout les soirs, son plan serait littéralement tombé à l'eau. Heureusement, un peu de précognition avait réglé le problème et accessoirement, confirmé qu'il aurait bien son matériel pour la soirée.

Sa belle assurance s'estompa un peu quand il arriva devant le grand bassin. Le silence était aussi pesant que l'ambiance humide à l'odeur aseptisée. Cela contrastait fortement avec sa venue l'après midi, quand l'atmosphère était pleine de cris, de plongeons et de bruits de conversations. Il s'installa sur un des plots de départs après avoir préparé son matériel et attendit patiemment, ses doutes grandissants au fur et à mesure de son attente. Il tenait la bride haute à la peur, mais il savait qu'il n'aurait qu'une faible marge de manoeuvre. Et que la moindre erreur pourrait l'amener à mourir. Son objectif était double. Savoir et survivre à la nuit.

 

To2 entra discrètement par une des fenêtres du toit de la piscine. Il avait retrouvé sa cible quand elle en était sorti dans l'après midi et avait passé le reste de la journée à alimenter sa tension nerveuse. Et c'était surprenant pour lui de retourner ici. Visiblement Laurent avait quelque chose en tête. Il fallait être prudent. Et c'est pour ça qu'il était passé par le toit et non par la porte ouvrte. Après tout, pourquoi fermer les fenêtres du toit alors qu'elles sont à pres de six mètres de hauteur sans aucune prise sur les murs? Pour un humain normal, la difficulté aurait été de taille. Pour un humain normal.

"Qu'est-ce qu'il fait? Il attend? se demanda To2. Oui, c'est évident. Il a l'intention de me voir débarquer ici. Il m'attend donc. Je suppose que de ce fait, il a prévu quelque chose. Et s'il attend de façon aussi visible et ouverte, c'est qu'il veut que je le vois. Peut-être aussi veut-il discuter. Ca n'entre pas en ligne de compte. Mieux vaut ne pas laisser passer une pareille ouverture. Il suffirait que je fasse écrouler le plafond sur lui. Ce serait si simple. D'un autre coté, il m'intrigue fortement. Et j'aimerai beaucoup discuter avec lui. Voyons un peu. Je suis presque sûr de le tuer. Si je lui parle maintenant et que je le tue ensuite, peu importe. En revanche, si je ne le fais pas et qu'il meurt, nous perdrons sans doute des informations qui pourraient se révéler importantes. Mais si par le plus grand des hasards il venait à survivre, lui parler serait inutile puisque cela fait partie du protocole de conclusion dans le cas d'une réussite.

"Prenons le problème différement. Soit je le tue avec l'effondrement du plafond, pas de discussions, ni avant ni après, soit je marche dans son jeu, discussion avant et après. Il s'agit visiblement d'un piège. En connaissance de cause, je peux a priori l'activer puis le prendre par surprise. On discute et je le tue. L'inconnue étant la nature du piège. Fascinant.

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fin du chapitre 7.

Il reste que les épilogues...

____________________________________________________________________________________Laurent se leva, regarda dans la direction de To2 et s'adressa à lui d'une voix sûre.

"Je sais que vous êtes là. Je vous ai vu. Et j'espère que vous pouvez m'entendre. J'ai des questions à vous soumettre et j'aimerai autant que possible que vous m'y répondiez avant de tenter quelque chose.

Après quelques instants de silence, son interlocuteur lui répondit.

"Je vous entends, répondit To2. Je vais descendre et me mettre de l'autre coté du bassin pour vous assurer que je ne tenterai rien. Du moins jusqu'à ce que j'en décide autrement.

To2 se laissa tomber de la fenêtre, roula à son atterissage dans une étonnante récéption puis se releva lentement. "Voila. Je vous écoute.

_Vous m'avez dit, lors de notre dernière entrevue que vous répondriez à mes questions tant qu'elles demeureraient dans le cadre de l'expérience. Mais je ne sais pas si elles en font toutes partie. J'aimerai pourtant vous les poser.

_faites donc.

_Vous avez dit que vous seriez soumis aux mêmes limites que n'importe quel homme, à l'exception de vos attributs de force et de vitesse.

_Ainsi que d'agilité.

_Pourquoi ces caractères précisement?

_Oui, je vois ce que vous voulez dire. Tant dans le fait de rester dans l'expérience que par la question en elle-même. En fait, nous avons remarqué que la vie sur votre planète était une forme de compétition. Le meilleur dans sa partie survie au détriment du plus faible. Seulement aujourd'hui, dans votre société, les caractères physiques ne sont plus les critères de sélection de votre développement. Ou alors vraiment de façon minoritaire. Or, vous tester dans ces conditions n'aurait pas donné de résultats concluants. Vous tester uniquement sur votre intelligence serait absurde...

_Puisque vous êtes évidement plus intelligent que nous, continua Laurent.

_Exactement. Je vous remercie d'avoir fini cette phrase, fit To2, reconnaissant. Si elle était venue de moi, elle aurait pu paraîre déplacée.

_C'est l'évidence même. Mais continuez.

_Nous avons donc pensé que reprendre ce concept dans une course à la vie stimulerait plus votre instinct de surive. Et la preuve nous a été donnée dès les touts premiers tests.

_Je vois. J'imagine que le developpement de votre propre espèce ne s'est pas fait de cette manière. Vous parlez de "compétition". Cela n'a pas été le cas pour vous?

_Non en effet. Mais pour vous expliquer de quelle manière nous avons évolué, il faudrait inventer des mots et de nouveaux concepts. Et de surcroit, c'est hors de propos. Mais vous parliez de plusieurs questions.

_Oui. Quand vous m'avez dit que vous me donneriez une compétence supplémentaire, je n'ai pas compris la portée de votre expression. Et quand vous me l'avez donnée, non plus. La question que je me pose, c'est que si vous pouviez donner la précognition à l'importe qui, il devrait vous être facile de vous en doter vous même. Je peux comprendre qu'on ne vous l'ai pas donné à vous en particulier, mais je suppose que vos "collègues" doivent en bénéficier. Alors maintenant, s'ils peuvent en bénéficier, qu'est-ce qui les empêchent d'avoir déjà vu tout ce qui s'est produit lors de ce test et qui me dit que ma mort n'est pas déjà prévue, quoi que je fasse, et quelles que soient mes propres visions? Après tout, je n'ai eu que des visions très limités de l'avenir.

_Intéressant. Nous pourrions effectivement y avoir eu recours. Mais nous ne l'avons pas fait pour deux raisons. Premièrement, nos scientifiques ont élaboré de nombreuses théories qui s'y rapportent. En particuliers sur le paradoxe que poserait deux personnes ayant une vision différente du même moment. Néanmoins, toute théorie mérite validation et la seule possible pour ce paradoxe aurait été de le réaliser. Hors la théorie prédit une forme de rupture et la création de deux réalités parallèles... et dans chaqu'une d'elle, l'un des protagonistes serait entré pour réaliser ce qu'il a vu tandis que l'autre disparaît pour aller dans l'autre. Les calculs ne pouvant être effectués sur deux réalités différentes, impossible de savoir ce qu'il en découlerait. Nous avons donc décidé de fait une simple comparaison. Probabilité de création d'un paradoxe dans le cadre une précognition: pratiquement égale à zéro. Dans le cadre de deux précognitions: dangereusement proche de un.

_De un?

_Oui. Vous utilisez des fractions je crois. Des pourcents. Cent pour cent, c'est un. Donc, la loi stipule: une précognition à la fois. Donc, personne ne pouvait l'utiliser tant que vous en disposiez... du moins pour regarder les mêmes situations que vous. Je ne pouvais donc pas la posséder.

_Je vois. Vous jouez la carte de la prudence. Mais vous parliez de deux raisons.

_Je vous ai déjà expliquée l'autre. Le fait de voir l'avenir le concrétise. Donc même en sachant ce qui allait se passer, il nous aurait tout de même fallu le réaliser. Les lois de notre univers l'imposent. Cela aurait donc été une perte de temps. Je le suppose en tout cas.

_Mais pourquoi ne pas l'avoir fait avant le début du test?

_Et bien... en voyant le futur, nous nous serions vu vous donner cette compétence et nous aurions su que vous la demanderiez. Donc, continuer à voir plus en avant aurait conduit fatalement à vous voir utiliser cette compétence. Hors nous n'aurions pas pu voir vos prémonitions. Elles pourraient donc être parfaitement différentes de ce que nous aurions vu en continuant. Sur une période suffisement longue, les théories prédisent non pas une probabilité proche de un, mais de un. Une certitude donc.

Un court silence s'instaura entre les deux interlocuteurs.

"Votre franchise est étonnante, commença Laurent. Vous me dites presque plus que je ne le souhaiterai. Je change plus ou moins de sujet pour passer à ma question suivante. Quelle relation avez-vous avec la douleur? Je veux dire, quand vous êtes sous forme humaine.

_Rigoureusement la même que pour vous.

_Non, je veux dire, comment la gérez vous? Est-ce que vous êtes capable de l'ignorer? De faire comme si elle n'était pas là?

_Non. Ce serait fausser les paramètres de l'expérience. Si elle est supportable, je peux continuer d'avancer. Selon le degré d'intensité. Je crois que vous avez une expression pour définir cela. Tolérance à la douleur. Il est semblable à la moyenne, diront-nous.

_Je change encore de sujet. Sous votre forme naturelle, vous avez l'air de liquide. Ca vous donne quelle impression maintenant que vous êtes "solide"?

To2 sourit un instant, d'un sourire qui parraissait parfaitement humain.

"Etant donné l'endroit où nous nous trouvons et la tournure de cette conversation, je crois que je vois où vous voulez en venir. Je vous promets de répondre à cette question implicite si vous, vous répondez à une question. Une question que je me pose depuis le début du test.

_Laissez-moi deviner. Comment j'arrive, malgré les contraintes, à me servir de la précognition?

To2 acquiesça doucement. Il était visiblement très content de cette conversation.

"C'est dans ce que vous m'avez dit. Quand vous avez comparé cette faculté avec le billard, quelque chose à fait tilt dans ma tête. J'avais la certitude qu'il y avait plus. Et durant la journée que vous m'avez laissée pour m'adapter, j'ai compris et pu le mettre en pratique. C'est simple, j'ai fait l'expérience de me regarder dans le futur en train de faire tomber une bouteille. En théorie, si j'avais regardé jusqu'au bout, la bouteille aurait touché le sol et se serait brisée. Mais le fait est que je n'ai pas regardé jusque là. J'ai vu la bouteille tomber, mais je me suis arrêté à ce moment là. Donc ne l'ayant pas vu toucher le sol, il y avait une chance sur deux pour qu'elle se brise, et une chance sur deux pour que quelque chose intervienne et l'en empêche. Il a donc suffit, quand je l'ai fait tomber, que je la rattrape au vol.

_Très ingénieux.

Avec une moue d'approbation, To2 s'était lentement approché du coin de la piscine et pour s'immobiliser maintenant non plus devant la largeur du bassin, mais devant la longueur.

_Et ce qu'il y a de bien avec cette méthode, c'est qu'on peut l'adapter. Par exemple, quand vous avez essayé de m'empoisonner au restaurant, peu après le début du test, dans ma vision, je ne vous ai pas vu. En revanche, je me suis vu me précipiter dans le restaurant. Je n'ai vu ni avant, ni après. Si j'avais regardé un peu plus, je me serais sûrement vu m'écrouler raide mort. Mais comme je ne l'ai pas fait cela restait dans le champ du possible. Quand vous êtes arrivé sous la forme de ce mendiant, je n'ai pas tout de suite compris que c'était vous. Mais quand vous êtes parti, vous avez regardé en arrière. Au moment où vous tourniez la tête, j'ai cru vous reconnaître. Je me suis donc précipité à l'intérieur sans retoucher à mon assiette pour payer et m'en aller.

_Mais comment saviez vous pour l'empoisonnement?

_J'ai été contacté un peu plus tard par le restaurant. Un des employés est mort quelques heures après avoir gouté mes restes et ils avaient eut des problèmes avec l'inspection sanitaire.

_Je vois, votre méthode vous donne tout de même une grosse marge de manoeuvre et d'anticipation. Et c'est après que le restaurant vous ait appellé que vous avez su que j'étais le mendiant. Nous avons choisi un brillant sujet d'étude, cette fois. Mais si vous le voulez bien nous allons mettre un terme à cette conversation. Je n'ai rien contre vous, mais le test doit continuer. Et malheureusement pour vous, je dois répondre par l'affirmative, à votre question implicite. Je sais nager.

C'est alors qu'il prit une puissante impulsion, fonça le long du bassin et quand il fut aux trois quarts de la longueur, il sauta en diagonale en direction de Laurent. Quant à Laurent, il n'attendit pas de le voir arriver, il plongea immédiatement pour tenter de rejoindre à l'aveuglette son sac à dos, dissimulé sous l'eau par l'obscurité.

Le silence de la piscine fut déchiré par les bruits rapprochés de deux plongeons et ne fut plus perturbé que par le son de bulles rejoignant la surface.

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Maaaaaaaais non, voyons ! C'est juste que, en glandeur professionnel, j'ai attendu que tu en mettes l'ensemble du chapitre sept avant de le lire, et j'ai aussi attendu de le lire une seconde fois avant de poster mon avis, en retard bien sûr (fainéantise, quand tu nous tiens...^^).

  Nous y voilà donc... Le dénouement tant attendu avec quelques explications sur la manière dont Laurent se servait de son pouvoir, en arrêtant ses visions avant de voir sa mort future, laissant ainsi ouvert le champ des possibilités. Très logique, très astucieux, très Laurent quoi  :D

Le passage sur l'effet des prémonitions simultanées, avec les réalités alternatives, est également bien trouvé et bien expliqué. On comprend pourquoi ils n'en usaient pas contre Laurent.

Enfin, il ya ce bluff de la piscine où il fait croire à To2 qu'il pense que l'alien ne sait pas nager, alors qu'en fait il a justement prévu qu'ils allaient tous deux se précipiter à l'eau. J'aimerais bien savoir ce que contient ce mystérieux sac, d'ailleurs.

  Vile canaille, même jusqu'à la fin de ton dernier chapitre, tu continues de faire monter le suspens crescendo... Mais ça se fait pas, on veut la suite, tout de suite (répétition, oui et alors ?) ! Reste maintenant tes épilogues... Hum, je gage que Laurent aura trouvé un moyen de s'en sortir, c'est le héros après tout. Donc on aura un passage sur Laurent, avec peut-être un résumé de la fin de la confrontation, puis je pense un passage sur les aliens qui discutent des résultats de l'expérience. A moins, bien sûr, que tu aies décidés de tuer le héros... on sait jamais, après tout c'est toi le maître de cette histoire ^^

  Quoi qu'il en soit, j'attends avec impatience la conclusion de cette excellente nouvelle de "survival-science fiction" (tu me passeras cette expression grossière) riche en prises de tête croque-cerveau et autres réflexions intenses, saupoudrée d'un poil d'humour et de philosophie... Bref, je m'en vais pousser le cri du lecteur affamé : la suiiiiiiiiiiiiite ! 

(... En parlant de suite, ça me rappelle que j'ai moi aussi un truc à poursuivre... Comment ça j'suis à la bourre ? Nan, j'attend d'abord la fin de cette nouvelle et je m'y remets. Je crois qu'entre ma glandouille et cette histoire qui me triture les neurones, je vais pas réussir à être bien productif ^^)

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J'ajoute ma pierre à l'analyse de Daemon, j'attendais les épilogues et la fin de ta fic pour poster un avis complet; mais bon, puisque tu te fais du soucis sur notre capacité intellectuelle, je m'en vais te rassurer!

 

J'ai très bien compris tes explications sur la précognition, le pourquoi To2 ne l'utilisait pas, le pourquoi Laurent a choisi cette faculté plutôt qu'une autre. Le fait qu'il ne regarde pas l'avenir jusqu'au bout des évènements est très très astucieux, puisque ça lui laisse une marge de manœuvre sur le quoi faire dans la situation qui va arriver, sans toutefois être bloqué par une seule fin qui serait inévitable.

 

Maintenant, restent les 2 plongeons dans la piscine, et ce fameux "sac" au fond de l'eau. Et puis bien sûr, restent tes 3 épilogues (au fait, ce sont 3 fins différentes de ton histoire, ou juste 3 petits chapitres qui clôturent ta fic' avec une seule fin?) Parce que, avec 3 épilogues alternatifs, on pourrait envisager les 3 possibilités: Laurent tue To2 ou le neutralise jusqu'à la fin du test; To2 tue Laurent; Laurent et To2 meurent tous les 2...

 

 

ps: ce qui m'embête, c'est que To2 est plus fort, plus rapide, plus agile que Laurent. Donc il risque fort de le rattraper sous l'eau avant que Laurent n'arrive à attraper son sac... ou même, il peut tenir plus longtemps que lui sous l'eau;

Rhaaaaa, vivement la fin (et en même temps, je la redoute aussi)

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le fait d'être plus rapide est une conséquence directe de la force physique... mais sous l'eau, le fait d'être deux fois plus fort n'implique pas qu'on puisse nager deux fois plus vite (sinon les sprinter de haut niveau seraient également des nageurs de haut niveau)

En revanche, la question de l'apnée est intéressante.

Et n'oubliez pas qu'il fait encore nuit...

 

 

___________________________________________________________________________________________________________

 

 

Epilogue 1: les paroles s'envolent...

 

 

 

To2 avait enfin retrouvé son aspect et sa forme naturelle. Mais ce qu'il avait le plus apprécié, était le réconfort de la conscience collective. Les dix jous passés sous forme d'humain n'étaient toujours pas devenu une habitude. Certes il aimait la puissance physique, mais rien lui procurait plus de soulagement et de sérénité que la vibration incessante des pensées de son espèce.

Une pensée en particuliers lui effleura doucement l'intellect et, curieux, il suivit en le cheminement pour retrouver ses compagnons de test. To1 et To3, qui l'avaient accompagné sur Terre à la rencontre du sujet l'attendaient, patiemment, et To2 perçu comme une note de culpabilité. Il arriva bientôt à eux et se mêla à leur entité unique pour converser plus facilement.

"Heureux de faire à nouveau un avec vous.

_Heureux de t'accueillir dans notre unité. Nous savons qu'habituellement tu préfères rester en dehors des résultats et des analyses, mais d'après ton rapport, tu as eu un contact très intense avec le sujet et nous aimerions en savoir plus. Si possible d'avoir accès à ta mémoire complète.

_Comment cela? Vous suivez toujours la totalité de l'expérience, de sorte que mon intervention n'est pas nécessaire. Mon seul rapport suffit habituellement.

_Malheureusement, nous ne t'avions jamais mis au courant de comment nous te suivions au travers de cette expérience. Les cas précédents, cela n'avait pas été nécessaire, puisque tu n'avais eu aucune conversation unique avec le sujet. Hors pour ce sujet-ci, cette conversation pourrait bien faire toute la différence dans notre analyse.

_Je ne comprends pas.

_Comme tu le sais, nous ne pouvons suivre les communications humaines, du fait de l'abscence d'organes sensitifs appropriés. Ca n'a habituellement pas d'importance puisqu'il n'y a pas d'échange entre eux et non une fois le test commencé. Mais ce test était différent. Vous avez eu un échange et tu es donc le seul à savoir ce que vous vous êtes dit.

To2, entremêlé intimement avec ses deux interlocuteurs pris quelques instants pour essayer de comprendre.

"Si vous n'avez pas pu suivre notre conversation, cela veut dire que vous ne pouviez suivre que nos actions sur le réel, et pas les conversations, ni mêmes aucun bruits. Je croyais que pourtant...

_La question n'est pas la, To2, coupa To1. Nous sommes obligés, par le protocole de test à un certain nombre de confidences, dont au moins une envers toi. Tu es en train de comprendre et de réaliser peu à peu ce que cela implique et ce que cela signifie. Nous en sommes désolés d'avoir eu à agir ainsi, mais nous n'avions pas d'autre moyen.

_Donc, si je comprends bien, vous avez...

To2 resta un long moment, stupéfait. La stupéfaction était chose rare et souvent déconcertante, aussi ses congénères respectèrent-ils son silence.

"Il avait raison.

_Qui? Le sujet?

_Oui. Le sujet... il a dit... Non. Mieux vaut vous raconter.

 

 

 

Epilogue 2: les écrits restent.

 

 

Crachotant de l'eau, aspirant goulument de l'air, Laurent se sorti difficilement de l'eau, et tout aussi difficilement, tira son aggresseur hors du bassin. Il ne prit pas le temps de reprendre son souffle, il lui enfila tout de suite le masque avec lequel il avait respiré sous l'eau et brancha le tuyau sur une autre bonbonne, contenant cette fois de l'oxyde d'azote. Un sédatif sous forme gazeuse. Puis il pris de longues minutes pour récupérer. Il lui suffisait maintenant, d'alterner chez son prisonnier les périodes de semi-conscience  et de sommeil durant les prochaines heures pour sortir vivant de l'expérience.

 

Quand vint poindre le soleil, il retira définitivement le masque et attendit que son agresseur sorte de sa léthargie.

"Que s'est-il passé? demanda To2. J'étais sous l'eau et puis...

Sa voix manquait de fermeté et il avait l'air d'être confus.

"Vous vous êtes noyé. Oh, prenez votre temps pour vous remettre. Après tout, le test est terminé. Ah oui, j'y pense, la question implicite à laquelle vous avez répondu. Ce n'était pas celle à laquelle je pensais.

_Vous ne vouliez pas savoir si je savais nager?

_Non. Je me doutais bien qu'un de vos anciens sujets avait essayé. En revanche, je me demandais combien de temps vous pouviez tenir sans respirer. Effectivement, vous êtes soumis aux mêmes limites que les hommes. Vous avez tenu presque une minute avant de commencer à suffoquer.

_Mais comment... et puis... tout est trouble dans ma tête... Je me souviens vous avoir pourchassé sous l'eau, tout était si flou, si obscur... je ne vous trouvais qu'au moment où vous disparaissiez de ma vision. Et puis... mes poumons ont commencé à me bruler, j'ai expiré de l'air, j'ai voulu remonter mais...

_Mais je vous ai empêché de remonter. Je suis désolé, ce n'est vraiment pas agréable, mais je ne pouvais pas vous laisser faire. Rester sous l'eau ne posais pas de problème pour moi. J'avais un masque à oxygene pour respirer. J'attendais juste à proximité que vous ayez besoin d'air. J'espèrais que vous seriez paniqué quand vous vous rendriez compte que vous ne pouviez rejoindre la surface. Et que ça vous empêcherait de songer à l'opportunité de vous saisir de moi. Soumis aux mêmes limites. Mon piège était cruel, mais ça a marché. Après, je n'avais plus qu'à vous maintenir dans une espèce d'inconscience pour vous empêcher de e continuer à vouloir me tuer, et ce jusqu'à la fin du test.

_C'était... bien trouvé... mais comment pouviez-vous savoir...

_Que ça marcherait? Quand je vous ai sorti de l'eau, j'ai prudemment fait une précognition, en visionnant l'endroit où nous étions avec des intervalles de deux heures. Et au lever du soleil, nous étions toujours là. C'était  donc que ça marcherait. Vos amis n'auraient rien pu faire de toute façon.

_Qu'est-ce que vous voulez dire?

_J'ai beaucoup réfléchit sur la façon dont vous étiez suivi. Je veux dire, l'expérience en elle-même doit bien être suivie d'une manière quelconque. Etant donné que sous votre forme naturelle, vous ne devez pas percevoir les bruits et les sons, j'imagine qu'ils ne perçoivent la réalité que sous formes d'images. Ensuite, vous avez dit que vous seriez coupé de la conscience collective, pour que je ne sois pas désavantagé. Mais ça ne me disait pas à quel moment vous en seriez coupé. De même, si je venais à mourir, comment le saurait-il? Comment pourraient-ils en être sûrs?

_Je suis censé vous prendre le poul... et vérifier qu'il n'y en a pas. Et à ce moment là, je dois m'assoir à coté de vous et attendre qu'ils viennent me chercher.

_Et dans le cas où vous seriez neutralisé? Comment le sauraient-ils?

_A partir de leurs observations de ma situation... c'est eux qui décident si je suis neutralisé... ou non. Ca fait... plusieurs heures que je suis comme ça... pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas...

_Ca, j'ai eu le temps d'y réfléchir. Et je n'arrive qu'à une seule conclusion. La précognition.

_Ca n'a pas de sens... Je vous ait dit que jamais ils n'oseraient... le paradoxe dans cette situation se produit... c'est inévitable...

To2 se mit à tousser violement et Laurent l'aida à se redresser. Puis il se releva et tourna le dos pour reprendre.

"Oui, le paradoxe finit inévitablement par se produire. Sur une période de temps suffisement longue. C'est vous qui l'avez dit. Mais quelles sont les chances pour qu'ils se produisent dans les premières minutes? Dans les premières heures? Dans la semaine? Vous ne vous êtes jamais démandé pourquoi dix jours? Je pensais que c'était une mesure empirique. Je me suis dit qu'au début vous aviez pris une durée arbitraire que vous avez adapté au fur et à mesure de l'expérimentation mais que jamais elle ne devrait durer trop longtemps. Mais c'est quoi trop longtemps? Quelle est votre définition de la longueur du temps? Après tout, si vous avez réalisé les tests au cours de ces cents dernières années, votre relation au temps n'est pas la même que celle des hommes.

_Je ne vois pas où vous voulez en venir, le temps est le même pour toutes les espèces... Il y a le présent, le passé, le futur, sa durée importe... peu. Mais ça n'explique en rien...

_Si au contraire... votre espèce a prévu cette expérience, a prévu notre rencontre en ce moment même et ne peut intervenir en ce moment parce qu'elle a déjà vu qu'elle n'intervenait pas. A cause justement de ce paradoxe dont vous me parliez. Dix jours, selon moi, c'est la limite de temps au dessus de laquelle ils doivent cesser leur précognition parce que la probabilité d'apparition du paradoxe devient trop importante que pour être négligée.

_C'est abhérant... je ne vous crois pas... vous voulez dire qu'ils contrediraient les règles énoncées? Mais pourquoi?

_Pour avoir deux approches de l'expérience bien sûr. Non plus l'aspect physique, mais aussi intellectuel ce qui n'était jamais arrivé.

_Mais... je ne comprends pas pourquoi ils ne sont pas venus...

_J'ai triché.

_Comment ça?

_Je me doutais plus ou moins depuis notre première conversation de la possibilité qu'on soit suivi depuis le passé. Et après celle d'hier soir, je me suis dit: "pourquoi pas?" Alors j'ai écrit un message bien lisible disant qu'ils ne pouvaient pas venir parce que ma précognition affirmait qu'ils ne venaient pas.  Bien entendu, c'était vrai, mais seulement pour les quelques visions fugaces que j'avais eu de l'avenir. Après tout, ils auraient pu arriver à l'importe quel moment, puis repartir en vous laissant ici pour ne je ne sais quelles raisons. Mais peu importait. Du moment que j'écrivais ce message, si mon idée était bonne et qu'ils m'avaient vu l'écrire, alors ils auraient un doute et hésiterait à venir te chercher.

_Tu les as manipulé?

_Je plaide coupable. Mais je vois que notre relation évolue elle aussi.

_En effet. J'aimerai beaucoup garder le contact avec toi, une fois que je retournerai avec les miens.

_Ca ne dépend que de toi, je crois.

_Oui... Une dernière question avant de m'en aller. Comment pouvais tu être sûr qu'ils décrypteraient bien ton message?

_Je faisais confiance à votre intelligence et au temps. Après tout, qui te dit qu'en ce moment, l'un des tiens n'est pas en train de voir cet instant que nous considérons comme présent... mais dans le passé? comme par exemple il y a dix jours?

 

 

Epilogue 3: retour au présent.

 

Dans un vaisseau quelque part en orbite au dessus de la Terre, trois fluides se mélèrent pour converser plus aisément.

 

« Système: Solaire

Planète: Terre

distance à l'étoile: 1 ua

circonférence: 2,6.10ˉ ua

gravité: 9,6

composante à la surface habité: 3/5 de fluide type 2, 2/5 de solide.

Atmosphère: fluide de type 1.

espèce dominante: bipède

degré d'évolution: indisponible.

intelligence moyenne: données contradictoires

mode de reproduction: sexué. (0 et 1)

résultat des sujets précédents: échec.

Sujet actuel:

Sexe: 1

age: 29 révolutions solaires.

Age standard: 0,9.

contact avec le sujet: imminent.

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  Jusqu'au bout ! Jusqu'au bout il nous aura pris la tête avec sa précognition ! Et on ne va pas s'en plaindre, hein... c'est aussi pour ça que cette nouvelle est très sympathique. Se triturer les méninges de temps en temps, ça fait du bien ^^

  En tout cas, bien joué pour le coup de la noyade. Y avait bien un bluff, Laurent voulait que To2 plonge avec lui, mais j'étais loin d'imaginer qu'il projetait de le noyer... Simple, logique, efficace. Trop fort ce Laurent, décidément ^^

  Après l'histoire de l'expérience surveillée depuis le passé et des messages laissés aux E.T, c'est tout bonnement incroyable. Fallait être sacrément futé pour le deviner, d'autant plus avec l'histoire du paradoxe (qui je l'avoue m'a bien pris le choux O_o). Et pis bravo pour ce troisième épilogue qui nous ramène exactement au début de l'expérience, preuve que tout était surveillé via précognition. La boucle est bouclée pour achever la nouvelle.

Et puis ça nous fait nous poser tout un tas de question... Par exemple : ce que nous avons lu était-il la précognition faite par l'un des E.T, ou bien le récit de l'histoire au fur et à mesure ? Où est le présent, où est le passé, où est l'avenir ? L'histoire va-t-elle se répéter après cet épilogue ? Que va faire Laurent de son aptitude si durement gagnée ? Que vont faire les E.T des informations glanées grâce à Laurent ?

   

  Bref... D'un point de vue global, je trouve ça excellent. Faut aimer faire tourner un peu ses méninges, et la science fiction n'est pas un genre qui plait à tout le monde, mais passé celà il n'y aucune raison de ne pas la lire. Ton style est fluide, pas lourd du tout et c'est un vrai plus, surtout lors des séquences de réfléxions intenses de Laurent.

  L'histoire d'expérience alien sur les humains est plutôt classique, mais assez originale quand même. Généralement les humains sont enlevé, trafiqués et relâchés sans jamais savoir qu'ils ont vécu tout ça. Alors que là, le cobaye lutte carrément pour sa survie contre un alien (avec une aptitude à la clé). Comme je le disais dans un autre comm', ça fait assez "survival", mais avec un côté réflexion et psychologie beaucoup plus poussé.

  Comment pourrais-je l'exprimer autrement... je trouve que ça a, disons, un côté "Mindgame" mélangé à un côté "Action", dans un cadre d'Anticipation (je me comprend^^). J'aime. En outre, le suspens monte presque à chaque fin de chapitre, le point d'orgue étant la fin du dernier chapitre.

  Après moi j'aurais bien vu un passage sur ce que Laurent fait après, mais je suppose que tu as voulu laisser cette liberté aux lecteurs. Je suis sûr qu'on a tous une petite idée de ce qu'on ferait d'une aptitude pareille... n'est ce pas ? En finissant de cette façon, c'est comme si tu nous disais : "et vous, que feriez vous ?" Du moins, c'est ce que je ressens ^^

  Niveau orthographe, pratiquement rien à redire. Quelques fautes et coquilles par ci par là, mais vite corrigées et généralement si bénignes qu'on ne les remarque même pas au premier abord. Rien qui ne nuise donc à la qualité de lecture.

 

  Eh bien voilà, c'est la fin... Bravo et merci pour cette chouette nouvelle, et bonne continuation  ;)

  PS : Au passage, si quelqu'un passe par ici, je l'invite à lire cette histoire. Si vous aimez le genre, vous ne serez pas déçus ! Et n'hésitez pas non plus à laisser un avis, ça aide parfois et puis ça fait toujours plaisir de voir que quelqu'un s'interesse à ce qu'on écrit. Sur ce, encore merci à toi Rhavin pour cette nouvelle géniale et à bientôt.

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Et puis ça nous fait nous poser tout un tas de question... Par exemple : ce que nous avons lu était-il la précognition faite par l'un des E.T, ou bien le récit de l'histoire au fur et à mesure ? Où est le présent, où est le passé, où est l'avenir ? L'histoire va-t-elle se répéter après cet épilogue ? Que va faire Laurent de son aptitude si durement gagnée ? Que vont faire les E.T des informations glanées grâce à Laurent ?

 

Sur ta question de la répétition de l'histoire Daemon, je pense pouvoir te répondre: puisque les aliens ont regardé toute l'expérience jusqu'au bout, ils y ont vu les messages de Laurent, et aussi qu'il gagnait à la fin, dans la piscine. Donc, comme ils ont regardé jusqu'au bout, ils savent qu'il a gagné, et à quel moment venir récupérer To2. Donc même si le récit de Rhavin n'était que la précognition de To1 et de To3, la vraie histoire se finira pareil, puisqu'ils sont allés jusqu'au bout de leurs visions, sans s'arrêter avant, et qu'ils n'ont pas averti To2 qu'ils avaient utilisé la précognition pour voir les 10 jours suivants!

Pour Laurent, il s'arrête avant la fin de ses visions, pour ne pas voir la fin et se laisser une marge de manœuvre, donc il peut changer l'avenir s'il le veut (comme laisser la bouteille se casser, ou la rattraper au vol...)

 

 

Décidément Rhavin, ta fic' me plaît beaucoup (peut-être parce que Laurent survit^^). Le coup de la peur de To2 de mourir noyé, une peur tout ce qu'il y a de plus humain, je l'avais pas vu venir celle-là, bravo! Neutraliser son adversaire et le faire somnoler jusqu'à la fin de l'expérience est une belle trouvaille, mais encore fallait-il pouvoir le reconnaître, l'approcher suffisamment près et le neutraliser...

 

 

C'est une sacrée histoire que tu nous as sorti là, avec tout ce qu'il faut pour tenir en haleine. Malgré des passages que j'ai dû relire plusieurs fois pour comprendre les explications du paradoxe de la précogniton (toutes ces histoires de voir l'avenir et de le changer avant qu'il n'arrive, ou de retourner dans le temps et de changer le futur par nos actions, m'ont toujours laissé perplexe et profondément pensif...), ton habileté à l'écriture, ton style léger et compréhensif, tes choix de syntaxe, tout est fait pour nous aider à comprendre!

 

Je vous encourage donc à lire cette fic', c'est plaisant de réfléchir à ce qu'il pourrait faire pour échapper à la mort, de se demander ce qu'on aurait fait à sa place, ou encore de se demander ce qu'il va faire avec ce don => personnellement, je pense que je me contenterai de trouver le gros lot de l'Euromillion, et ne plus utiliser la précognition après ça (surement à cause de la responsabilité écrasante de pouvoir changer le futur, et de se dire "est-ce que je fais bien de changer le futur"...)

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Merci pour ces encouragements et ces compliments.

 

En ce qui concerne Laurent, l'idée d'une "suite" est envisageable, plus ou moins sur le même principe de précognition encore que différemment. Faudrait que j'y réfléchisse, mais pour le moment, j'ai une autre nouvelle sur le feu. ^^

 

Si vous voulez vous amuser, j'ai placé en tout début de nouvelle une petite précognition de comment allait se dérouler plus ou moins la nouvelle. Ca m'a bien aidé pour le déroulement, encore que pas tout à fait... et si vous trouvez, ça vous donne également un aperçu de l'éventuelle suite.

 

Après, je crois pas que Laurent soit du genre à avoir le complexe du sauveur. Je le vois mal se poser la question "dois-je me servir de cette faculté pour sauver l'humanité?". Donc je ne crois pas qu'il se ferait du soucis pour son propre avenir et qu'il utiliserait toujours avec parcimonie la précognition. Je ne sais pas trop, faut voir.

Maintenant, plus dur, j'ai pas trouvé de titre à cette histoire.

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