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Et un projet, un.


rhavin
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J'ai eu quelques heures à perdre depuis deux mois, et j'en ai profité pour pondre une nouvelle en plusieurs chapitres. Trois sont déjà prêtes.

J'vous en fait profiter.

 

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Chapitre un, 1ere partie

 

Je suis hors d'haleine. Ce qui n'est techniquement pas possible puisque je ne respire pas. Mais je sens chaque fibre me faire souffrir le martyre. Mes poumons brûlent sous l'effet du stress, de la peur et de l'effort. J'ai l'impression de sentir mon coeur battre plus vite que cela est normalement possible. Mais je suis une infirmière de formation et je sais que tout cela n'est n'est qu'une illusion. Un syndrome bien connu chez les vampires nouveau-né. Le cerveau tente de compenser ces manques par des sensations fantômes. Je me force à penser à autres choses car sans cela je suis morte. Pour de bon cette fois.

Je ne peux pas être hors d'haleine car je ne respire pas. Mon cœur ne peut pas battre la chamade puisqu'il ne bat pas du tout. Parce que je suis une vampire. Je me force à penser à ces évidences, à détourner mon esprit. Bordel, je suis pas un nouveau-né. Ça fait déjà plus de dix ans que je suis devenue vampire. Oui. Dix ans. Je ne m'en rappelle que très vaguement. Je crois... je crois que c'était devant chez moi. Il était étendu devant la porte, comme inconscient. Étonnant comme ces souvenirs sont restés enfouis jusqu'à maintenant.

 

Une forme inanimée gisait devant le portail d'entrée. Corie, infirmière fraîchement diplômée d'état rentrait après une longue nuit passée aux urgences. Mais sans une seule pensée pour la fatigue, elle courut lui porter secours.

 

Déformation professionnelle. Et une grossière erreur de débutante. Je pensais vraiment que si proche du lever de soleil, tout les vampires s'étaient retirés... Je n'ai su que plus tard que c'est justement peu avant l'aube que les « accidents » sont les plus fréquents. Les « accidents ». C'est comme ça qu'on dit quand une personne ne fait pas attention à son environnement et se fait mordre.

 

Pas de pouls. Elle n'est pas médecin, mais pas besoin d'un doctorat pour trouver le pouls. Il suffit d'écouter le cœur. Si on entend pas les pulsations, on doit pouvoir au moins les sentir, très légèrement à travers la poitrine. Elle enlève sa veste d'un geste rapide et commence immédiatement un massage cardiaque. Quand on travaille aux urgences, on ne prend même plus le temps de chercher l'endroit exact où appuyer. On agit d'instinct.

L'instinct. Si j'en avais vraiment eu, j'aurais senti qu'il était froid. Le cour portant sur les vampires est pourtant très clair. Un corps de vampire est un corps mort. Il est froid. Plutôt rigide et ferme. Pâle sauf après que le vampire se soit nourrit. Des canines un peu plus longue que la normale mais à peine. Il faut avoir un œil exercé pour s'en rendre compte. Ça avait fait rire toute l'amphithéâtre ainsi que le professeur quand un imbécile avait demandé si les vampires du cinéma avec leurs dents démesurées étaient des difformes. Le professeur avait répondu que la peau au dessus de la jugulaire ne fait que quatre millimètres d'épaisseur. Pas besoin de longues dents. Il suffit de mordre fort.

 

        Elle se bat. De toutes ses forces pour lui relancer le coeur. Mais c'est peine perdue. Les pupilles ne réagissent pas, le teint est cireux. C'est à peine si la cage thoracique se soulève quand elle lui fait du bouche-à-bouche.

Pourtant j'en ai eu des indices.

 

Après de longues minutes, ce qui lui reste de volonté l'abandonne et avec elle, l'espoir de ranimer l'inconnu. Elle s'assoit, épuisée à côté du cadavre, le visage dans les mains. Des larmes lui coulent sur le visage. Elle n'avait encore jamais perdu personne en dehors de l'hôpital. En fait, elle n'avait encore jamais perdu personne tout court puisque ce sont des médecins qui d'ordinaires font les massages cardiaques. Tandis qu'elle fait de gros efforts pour se calmer, elle cherche sans regarder dans son sac son portable. Il faut prévenir les secours. Sur l'écran, un rayon de soleil l'éblouit une fraction de seconde et comme elle le détourne, il vient toucher le visage de l'inconnu. Le temps semble ralentir. La chair émet un grésillement et se racornit, brûlé. L'inconnu se redresse en hurlant et en se couvrant la tête. Puis il voit la veste par terre et se couvre avec. L'instant d'après il empoigne Corie par le coup et l'emmène de force à l'ombre de la haie.

Avec le recul ça semble surréaliste. 6 heures du matin, pas un chat dans les rues. Un silence pesant avec à peine le bourdonnement des lignes hautes tensions. J'ai pourtant dû crier pendant que je le massais. Ou au moins faire du bruit. Et puis il a défoncé le portail. Ça aurait dû réveiller le voisinage...

Aïe ! Bordel de poubelle. Y a que dans les films où on voit des ruelles sombres et pourries comme celle-là ! Ok, tu jugules le syndrome du corps fantôme mais reste attentive ! Impressionnant la vitesse à laquelle je me suis relevée.

 

Impressionnant la vitesse avec laquelle il se déplace tout en gardant Corie avec une main. Il regarde partout. Son regard est celui d'un chien apeuré. Celui de Corie est épouvanté. Elle vient seulement de comprendre et plutôt que de chercher vainement à se débattre, elle lutte pour rester consciente comme elle manque d'air. La main sur son cou se desserre légèrement. Il lui empoigne le bras et lui fait une clé dans le dos.

« Tes clés. Sors-les, dit-il d'un ton rapide et autoritaire.

_Vous... vous pouvez pas rentrer chez les gens comme ça... répond-elle dans un élan de courage.

_Tu n'as pas cherché à crier au secours. C'est bien, tu vivras un peu plus longtemps.

_Vous... vous allez me laisser en vie ?

_Si tu m'invites à entrer chez toi, répond-il avec un petit rire.

_Tout... tout ce que vous voudrez !!

 

Avec le recul, j'aurais peut-être mieux fait de le laisser me tuer maintenant... Ouah, la salope...! Je l'ai sentie venir au dernier moment. La vache ce qu'elle est rapide. Vite, sortir de cette ruelle et trouver une rue plus dégagée. Mieux vaut poursuivre sur le boulevard. Bifurcation à gauche, direction les résidences étudiantes. S'il y a des groupes aux alentours je pourrai essayer de me fondre parmi eux. Dire qu'à l'époque c'est parce que je me sentais pas à l'aise en ville que j'ai choisi une maison...

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Cette première partie est forte intéressante, j'ai prit plaisir à la lire.

 

L'entrée en la matière est vraiment bien, on rentre direct dans le vif du sujet et on perd pas de temps. De plus, tu détails très bien les scènes ce qui permet de mieux s'imaginer comment tout ce déroule. J'ai hâte de pouvoir lire la suite, ces quelques lignes m'ont donné envie de lire la suite, et ça, c'est un bon point :).

 

Bonne continuation Rhavin !

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La suite.

 

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Dans sa tête, c'est encore l'inconnu. Elle l'a bien identifié comme vampire mais elle le perçoit toujours comme l'inconnu. Il l'a laissée assise, sans entrave, sur le canapé. Mais elle ne bouge pas. Le moindre mouvement le fait aussitôt surgir, comme par magie. Il lui a retiré son portable, a débranché le téléphone fixe et coupé le courant électrique.

« Bonne idée, que d'avoir fermé les volets avant d'être allée travailler, dit-il en revenant dans le salon.

Elle s'insulte copieusement d'avoir crue aux rumeurs de cambrioleur. Mieux aurait valu être volée que piégée dans un endroit clos avec un vampire.

 

C'est à cette époque là que j'ai commencé à utiliser tout ces noms d'oiseaux. Mais merde, je fonce droit dans une impasse là ! Allez on change la donne, je prends par les toits. Il faut pas qu'elle m'oblige à aller sur son terrain. Ça paraît tellement facile de sauter sur un immeuble de quatre étages...

 

« Évidemment cela aurait été plus difficile si tu avais habité dans un immeuble.

_Vous êtes à l'abri maintenant, répond-elle des larmes dans la voix S'il vous plait, laissez-moi m'en aller...

_Pour que tu ailles chercher les chasseurs ? Non merci.

_Promis, je ne dirais rien à personne, implore-t-elle. J'irai chez un ami, vous passerez toute la journée à l'abris et...

_Non non non. Tu vas te calmer et nous allons discuter tranquillement. C'est une longue journée et je vais avoir besoin de toi pour la passer en toute quiétude.

_Qu'est-ce que vous me voulez ?

_D'abord que tu te calmes. Et ensuite que tu réfléchisses.

 

J'arrive pas à croire que je l'ai supplié de me laisser partir. Dans le genre mauvais film, ça se pose là. Comme si un preneur d'otage, un vampire qui plus est, laisserait partir sa proie. Mais bon. La grande majorité des vampires est stupide. Pas plus intelligent qu'un animal. Et là, je me retrouve avec un vampire qui parle, courtois et qui pourrait passer pour un humain tout ce qu'il y a de plus normal si ce n'est l'allergie au soleil. Et le besoin d'être invité avant d'entrer bien sûr.

 

« Réfléchir à quoi ?

_Ta situation, bien sûr. Est-ce qu'il n'y a rien qui te semble bizarre ?

_Hormis le fait d'être retenue chez moi avec un vampire ?

_Précisément. C'est bien, si tu fais dans le sarcasme, ça doit commencer à aller mieux. Mais dis-moi, je sens du vin. Est-ce que cela t'aiderait à t'apaiser un peu plus ?

_Je... je ne sais pas. Peut-être.

L'inconnu disparu dans l'instant et revint au pas normal avec une bouteille entamée et deux verres.

« Pour ne pas le secouer, tu comprends ?

_Non. Vous pouvez boire du vin ?

_Ce n'est pas la question à laquelle je m'attendais mais peu importe. Oui, les vampires peuvent boire du vin. Bien sûr, il faut qu'ils aient encore conscience d'eux-même. Et la question que j'attendais c'était « comment ça ne  pas le secouer ».

Tandis qu'il présente un verre à Corie, il se serre le sien et s'assoit confortablement devant elle. Elle le regarde, stupéfaite. Le silence s'installe. L'inconnu savoure doucement son vin, dans une attitude patiente.

« Comment ça ne pas le secouer ?

_Ah, enfin la conversation peut commencer. Pour faire simple, je me déplace comme toi. Sur mes deux jambes. La différence, c'est que je le fais si vite que l'œil humain ne peut suivre. Une façon efficace de faire du vinaigre si tu veux mon avis. Mais je doute que les producteurs verraient cela d'un bon œil.

A cette dernière remarque, Corie émet un rire mêlé d'hystérie mais finit par se reprendre.

« Et vous buvez du vin ? reprend-elle.

_Ça fait parti des petits plaisirs du quotidien non ?

_Oui mais... fait-elle hésitante, votre corps est... mort...

_En effet. Cela ne signifie pas que je ne sens pas le goût du vin. Ou de tout autre nourriture. Seulement qu'il faudra à un moment où à un autre régurgiter le tout. Et je te rassure, c'est pareil avec le sang.

Tu m'étonnes que les vampires soient de mauvais poil au réveil. Entre le besoin de dégobiller en se levant et la soif... Put... de merde ! J'y crois pas. Pas un seul étudiant dehors. Les cités U grouillent de chasseurs d'ordinaires justement parce qu'ils sont trop cons pour penser aux vampires mais c'est ce soir qu'ils ont décidé de rester chez eux !! Des chasseurs sans taf, des étudiants raisonnables, des vampires intelligents ?! Mais où va le monde ? Si j'étais pas à bout de souffle, j'irais gueuler mon mépris... non. Je suis pas à bout de souffle. Je coure normalement, sans problème. J'ai déjà bu ce soir, je suis en pleine possession de mes moyens, et je serai contente d'aller vomir demain soir en me réveillant. Je serai contente !!

 

« Mais vous ne vous nourrissez pas de sang alors ?

_Une question à double sens, je crois. Si, aux deux question. C'est simplement que le principe vital dont nous avons besoin dans le sang est métabolisé par notre organisme et le reste non. Donc il faut l'évacuer.

_Comment votre organisme peut-il métaboliser quoi que ce soit en étant mort ?

_Ah ça, Corie, si nous le savions, les humains n'auraient plus à nous craindre. Malgré toutes nos recherches dans ce domaine, nous n'avons pas encore déterminé la nature de ce principe vital. C'est un peu comme le Saint Graal, depuis quelques temps.

_Mais comment connaissez-vous mon nom ?

_Votre badge sur votre blouse.

_Mon badge est dans mon casier à l'hôpital... Que...

Tout en répondant, Corie regarda machinalement sur sa blouse et effectivement, le badge était bien accroché dessus.

_Je vous dois des excuses, je pensais que cette petite ruse marcherait. Je vous l'ai raccroché tout à l'heure quand je vous tenais.

_Comment avez-vous fait pour le récupérer dans mon casier ?

_Question stupide. En allant dans votre vestiaire bien sûr. Les hôpitaux sont sûrs contre le vampire moyen mais certainement pas contre moi.

 

Ni contre moi depuis...

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Ah, je l'attendais :).

 

La mise en place de la scène dans la maison, et la discussion entre Corie et le vampire est pas mal, j'aime bien l'ambiance qui règne. Et j'aime le suspense que tu laisses. C'est bien recherché et l'histoire commence à prendre forme, et à vraiment se lancer avec la révélation à la fin.

 

En tout cas, j'ai hâte de voir la suite. Ca se corse pour elle ^^

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Bonsoir Rhavin!

 

J'ai lu les deux premières parties du chapitre 1 ce soir. J'apprécie ton style d'écriture et j'aime beaucoup te lire en général.

Tu nous lances directement dans l'action. J'aime ça. On ne perd pas de temps et je suis tout de suite captivé par l'histoire.

 

Cette infirmière qui se fait mordre par un vampire couché sur le parvis de sa maison est intéressant.

J'attendais moi aussi cette suite. Je te remercie de l'avoir postée. J'aime beaucoup la scène. Les détails sont intéressants. Dans ton récit, les vampires peuvent métaboliser même en étant mort. Je trouve que tu as bien recherché. Sinon, ça se met en place côté scénario. Le vampire est calme, calculateur. Moi, je le trouve presque sympathique même.

Mais que veut-il à Corie? Pourquoi l'a t'il choisie elle?  Et où va mener cette petite discussion? S'il veut avoir cette discussion avec elle avant de la mordre, je pense que ce n'est pour rien.

 

J'espère que tu continueras à poster les autres parties et les autres chapitres.

 

Sinon est-ce que tu va donner un nom à ta nouvelle ou tu comptes la laisser comme ça?

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Merci d'apprécier. Ca fait toujours plaisir d'avoir des critiques extérieures.

Pour le nom de la nouvelle, ben à l'heure actuelle, ça reste vampire. Je trouverai peut-être mieux plus tard. Quand aux autres questions, voici déjà quelques réponses

 

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« Je ne comprends pas pourquoi vous être donné tant de mal. À moins que... comment dire ? Vous voulez me saigner ou me transformer en vampire ? Moi spécifiquement ?!

_En effet. Et pour vous éviter de tomber dans le cliché du pourquoi moi, je vous dirais simplement que je vous ai observé quelques temps et que je vous aime bien.

_Vous allez me transformer en vampire ?

Une note de terreur perce de nouveau la voix de Corie. L'inconnu reposa lentement son verre sur la table et croisa les mains devant lui, les coudes sur les genoux.

« C'est une option en effet. Et je vous rassure tout de suite, vous ne deviendrez pas un de ces idiots décervelés qui courent les rues. Je mettrai un point d'honneur à vous transformer comme il faut et pas seulement à moitié.

_Vous voulez dire que les vampires, enfin les vampires imbéciles sont ne sont qu'à moitié vampire ?

_Ce n'est qu'une expression. Mais oui, ils ne sont pas tout à fait vampire. Vous voyez, quand nous donnons l'Étreinte, nous buvons le sang de notre victime, puis celle-ci boit le notre. Mais il faut que l'acte soit conscient des deux côtés, pour que la victime se transforme. Pour qu'elle profite de l'extase de l'Étreinte. C'est cette extase qui maintient la conscience entière. Sans quoi, la douleur éradique toute pensée, toute personnalité.

_Je vais peut-être vous poser une question stupide, mais... j'imagine que si vous me dîtes tout cela, c'est que vous compter me laisser profiter de l'extase. Pourquoi ?

 

La question à un million. Évidemment, je n'ai pas pensé à l'autre question évidente. Cela dit, moi, je ne voyais que deux choses. Un, j'allais devenir vampire, et deux, je n'allais pas obtenir le QI d'une huître dans le même temps. Et puis j'ai eu la réponse à cette autre question évidente pas si longtemps après.

 

« Je vous aime bien, je vous l'ai dit. Vous n'êtes pas très belle, pas la plus intelligente de votre promotion, pas la plus riche, ni la plus gentille. Mais je vous aime bien.

_Merci pour la douche froide.

_Oh, je ne voulais pas vous blesser. Bien au contraire. Vous êtes en accord avec vous même. Vous assumez vos choix, vous n'avez pas de regrets. La réalité est comme elle est et vous faites avec. Ça me plait bien comme attitude.

 

Une attitude qui m'a conduite ici et maintenant, à courir comme une folle, sans plan d'action. Putain, si cet enfoiré m'avait donné sa vitesse, je serais pas dans ce merdier sans nom. Elle s'amuse avec moi. Comme lui s'était amusé avec moi à l'époque.

 

« Ça me paraît un peu léger comme raisons de me transformer en vampire, non ?

_Je suppose que ça vous paraîtrait pathétique de vous dire que je me sens un peu seul ces derniers temps.

_Vous voulez vous créer une compagne ?

Corie ne savait pas si elle avait pitié de l'immortel ou bien si elle se sentait choquée. Subtilement, graduellement, l'inconnu était devenu l'immortel à ses yeux. Un homme sans âge, aux manières polies. Maintenant qu'elle le regardait avec un peu plus de lucidité, il avait un je-ne-sais-quoi de paternel, d'apaisant et en même temps quelque chose de charmeur et d'attirant.

 

J'arrive pas à me souvenir à quel moment de la conversation il est passé au vouvoiement. Mais c'est vrai que j'étais sous le charme. Ça valait mieux que la terreur.

 

« À  certaines époques, c'était un honneur, vous savez, que d'être choisi par un vampire. Les mœurs étaient différentes et les vampires ne se cachaient pas, il est vrai.

_En gros, vous me proposez la mort ou bien votre compagnie pour une durée indéterminée.

Cette fois, l'immortel éclata d'un grand rire qui inonda la pièce de chaleur.

« Merci pour la douche froide, Corie. Et rassurez-vous, ma compagnie n'est pas si déplaisante qu'il n'y paraît. De plus si jamais vous pensiez faire le mauvais choix, la mort serait toujours une option. Cela dit, je préférerais que vous choisissiez de me quitter plutôt que de vous donner la mort. Une compagne en vie peut toujours choisir de revenir. Elle sera toujours la bienvenue.

 

La bienvenue, tu parles... J'aurais jamais imaginé que tu choisirais quelqu'un d'aussi jaloux. Où est-ce que tu l'as dégottée, celle-là ? Bon, peu importe. Il va pas tarder à faire jour et je commence à manquer d'idée. Cette garce me suit comme une poussée d'herpès. Je vais la jouer quitte ou double. T'as intérêt à être rentré, Paul, parce que sinon, ta nana et moi, on va la saccager ta belle résidence.

 

« À propos, je pense qu'il est temps de me présenter. Je m'appelle Paul Waltz. Je suis vampire depuis une douzaine de siècles. Et bien sûr, vous pourrez me poser autant de questions que vous le voulez sur l'histoire avec un grand H comme sur mon histoire personnelle.

L'immortel avait rejoint Corie sur le canapé. Il lui posa doucement la tête sur épaule, effleura son cou de ses lèvres et alors que ses canines perçaient la peau, elle fut emportée par un torrent rugissant de jouissance...

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Belle façon de voir les choses que de dire à Corie qu'il veut la transformer. Et que maintenant, le seul choix qui lui reste c'est ça ou la mort. Il garde bien son calme et réussi à lui faire garder le sien. La fin pousse encore à savoir la suite, ça m'intrigue, va-t-elle aimer la transformation ? Ne pas l'apprécier comme elle se sous-entendu au début ?

 

Jolie suite Rhavin :).

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et voila la fin du chapitre 1

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Dire que cette pouffiasse a eu droit au même traitement, qu'elle a connu le plaisir dans ses bras. Bon d'accord, je comprends qu'elle soit jalouse. Mais de là à me poursuivre à travers toute la ville, comme une furie... Avec son visage en porte de prison, comment j'aurai pu deviner, moi ?

 

Cela faisait trois ans que Corie n'était pas venue voir son vampire d'ex-compagnon. La passion avait duré sept longues années, une passion que rien n'avait entaché si ce n'est sa peur de le voir se lasser d'elle. Et au final, c'était elle qui s'était lassée de lui. En y repensant, ce soir là, elle en avait eu les larmes aux yeux. Une passion d'immortels qui n'avait même pas atteint une décennie. Elle voulait le revoir, juste pour mettre de l'ordre dans ses idées. Repartir sur un nouveau départ, avec lui ou non.

Quand elle avait toqué à la porte d'entrée, elle s'était attendue à voir le majordome anglais que Paul traîne avec lui depuis deux siècles. La pauvre goule en avait vue de dures avec elle sous le même toit. Quelle ne fut pas sa surprise quand ce fut une femme d'allure plus jeune qu'elle, avec les yeux luisants, à la limite du fluo, la couleur caractéristique des jeunes vampires qui vint lui ouvrir. Elle avait le visage fermé, les traits figés. La surprise à peine passée que déjà la jeune femme demanda :

« Qui êtes vous ?

_Je m'appelle Corie. Est-ce que Paul est là ?

_Vous êtes son ex ?

Corie commençait seulement à formuler un oui que la jeune femme lança les deux bras en avant pour lui saisir la gorge. Un réflexe surhumain lui permit d'éviter tout en lui fauchant les jambes. Corie n'eut pas le temps de se montrer outrée que déjà, l'autre repartait à l'attaque. Préférant éviter de tuer la jeune femme, elle préféra s'enfuir.

Sur le coup, ça paraissait le plus logique. Je voulais revoir Paul, mais pas dans ces conditions. D'ailleurs même maintenant ça me semble toujours logique. Sauf que je fuis depuis le début de soirée et que la soleil va bientôt se lever. Je suis stressée et épuisée. Pourquoi je suis stressée ? Si j'avais engagé le combat, elle serait morte depuis longtemps. Je suis stressée parce que je lui veux pas de mal, mais que elle, elle ne ratera pas la moindre occasion. Et qu'elle a déjà failli réussir deux ou trois fois déjà. J'y suis presque. Paul, t'as intérêt d'être là, parce que j'en ai marre d'avoir peur et que s'il n'y a personne pour m'arrêter une fois chez toi, je fais un massacre.

 

Le silence régnait à travers les couloirs de la propriété. Les braises d'un feu dans la cheminée émettaient parfois un crépitement retentissant. Dans un salon, deux verres de vin reposaient sur la table en chêne.

Plaquée contre un mur, une femme se débattait dans les mains d'une autre.

«Désolée. J'aimerais pouvoir vous dire que je n'ai rien contre vous mais ce n'est pas le cas.

_Pourquoi ?

_Papa n'est pas content.

 

Ailleurs, une vaste propriété perdue dans les steppes de Sibérie. Un homme alimente un feu ronflant dans une cheminée ornée. Le tirage est excellent et permet de conserver l'air propre dans le grand bureau de style victorien. L'homme se redresse et lance un regard chargé d'affection à un autre homme assis à la table en bois sculpté. Tout deux se regardent longuement, comme se regardent un père et son fils, jusqu'à ce que la porte s'ouvre dans un léger bruissement.

« Père, lance la nouvelle venue. La purge des Troisièmes a commencé.

_Excellent. Tu t'es bien amusée, Elizabeth, lance l'homme derrière le bureau.

_Pas vraiment. La soirée était prometteuse jusqu'à ce qu'on sonne à la porte. Le plan était d'obtenir les coordonnées de ses enfants puis d'en finir mais j'ai dû le tuer dans l'urgence et après j'ai dû courir après une de ses filles. Au début j'ai cru qu'elle allait me conduire auprès d'un ses frères ou soeurs mais quand j'ai réalisé qu'elle ne faisait que me faire courir et que j'ai voulu en finir elle s'est montrée très habile à m'échapper.

_Tu espérais vraiment éliminer en une seule nuit un troisième et tout ses infants ?

_Ça ne coûtait rien d'espérer, Père. J'imagine que puisque Darius est là, c'est lui qui prendra là relève ?

_En effet, répondit l'autre homme jusque là silencieux.

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Et voila le second chapitre. Beaucoup de plaisir en l'écrivant celle-là...

 

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Seconde partie

 

« Ce soir, nous aborderont le thème des vampires. Un thème récurrent, c'est vrai, mais il convient de se pencher dessus et d'en reprendre les bases pour essayer de comprendre et probablement s'en prémunir efficacement. »

 

A travers la pénombre ambiante, une silhouette se détache dans un canapé cuir de qualité. Les jambes croisées, l'individu sirote un whisky dans un verre de cristal d'une main et caresse distraitement les cheveux d'une jeune femme aux yeux éteints. Il ne se soucie guère de sa présence. Elle n'est là que pour assouvir certain désir mais cela peut attendre. L'homme préfère le goût de l'alcool pour le moment. La douceur du silence qui baigne la pièce, entrecoupé par les paroles du présentateur.

Au dehors, le soleil a pratiquement disparu de l'horizon, laissant place au ciel étoilé. L'homme apprécie ce moment de la journée, quand les dernières lueurs s'éteignent, quand la peur s'installe, quand les ténèbres revendiquent leurs droits.

D'ordinaire, il ne regarde la télévision que pour se délasser de la journée, et jamais il ne s'attarde sur les programmes traitant des vampires. Il sait tout sur eux, n'a plus rien à apprendre. Mais pour changer, il laisse sa curiosité prendre le dessus et regarde d'un œil l'écran plasma, anticipant par avance les fous-rire qu'il aura au regard des inepties que le présentateur et son invité diront.

 

« Mais après cette brève introduction, place à notre invité de ce soir, qui nous éclairera sur bien des points, continue le présentateur. Notre invité travaille à la Bibliothèque Nationale et est un expert du monde de la nuit. Je vous présente monsieur Yvan Treaclane.

_Bonsoir, monsieur Sanclair.

_Bonsoir, monsieur Treaclane. Si vous le voulez bien, nous aimerions que vous nous en disiez plus sur la condition de vampire.

 

Quelque chose dans l'invité intrigue l'homme devant sa télé. Il pose son verre et s'enfonce un peu plus profondément dans le canapé. Son humeur joviale fait place à une curiosité inquiétante.

 

« Voyons, commence Yvan. Le condition vampire. Je crois que n'importe qui de nos jours connait les bases. Par définition, un vampire est anciennement un être humain qui se nourrit de sang et ne sort qu'à la nuit tombée. Du moins, ce sont deux points sur lesquels la littérature, les témoignages et les écrits sont d'accord. Leur existence a été prouvée, de façon certes peu scientifique, il y a un peu plus de deux cents ans, mais depuis le doute n'est plus permis. On rapporte de nombreuses autres caractéristiques aux vampires, tels que les pieux de bois enfoncés dans le cœur pour les tuer, qu'ils sont intolérants face à l'ail et qu'ils ne peuvent entrer dans une maison à moins d'y avoir été invités et bien d'autres encore.

_Comme les crucifix et l'eau bénite, coupe Sanclair.

_Et bien, c'est un sujet soumis à controverse sur bien des points, reprend Yvan. D'une part, les crucifix ne sont l'emblème que d'une seule religion. Pourquoi seraient-ils plus efficaces que la Croix de David, le Croissant Lunaire, l'Ankh égyptien ou le symbole de vie Hébreux ou d'autres symboles d'autres religions ? En fait, il y a de nombreux témoignages qui s'avèrent contradictoires. Des personnes affirmant avoir été protégés par les dit symboles quand d'autres ne l'ont pas été.

_Est-ce qu'il en va de même pour l'eau bénite ? demande Sanclair.

_Là encore, c'est assez difficile à savoir. L'eau bénite fait référence au culte chrétien. Et de même, les témoignages sont contradictoires. Mon avis est que ces « options » ne sont efficaces que dans le mesure où son utilisateur a la Foi, quelle qu'elle soit. Mais c'est plutôt difficile à déterminer de façon irréfutable vous ne croyez pas ?

_En effet.

 

L'homme se dit qu'en effet, pour une fois, « l'expert » n'est pas un imbécile quelconque. En effet, c'est la Foi qui détermine si oui ou non le symbole est efficace. Mais pour un vampire d'un certain âge, cela ne fait pas de différence.

 

« Je tiens également à ajouter que l'incapacité d'un vampire à ne pouvoir rentrer dans une maison sans y avoir été invité est aussi controversée, continue Yvan. Il est vrai que la politesse veut qu'on n'entre chez quelqu'un qu'une fois invité, que le contraire est une preuve au mieux d'une certaine affinité, et au pire de mauvaises intentions. De tout temps, cela a été une mesure de bon sens que de ne laisser personne entrer chez soit sans l'inviter. En particulier à une époque reculée où une porte de bois constituait un obstacle solide. Et aujourd'hui encore, pour peu que l'on ait assez de jugeote.

_Mais est-ce suffisant pour un vampire ?

_Je vais être honnête. Sur ce point je ne sais pas. Qu'est-ce qui définit l'appartenance d'un lieu ? Est-ce qu'un locataire est chez lui ou bien est-ce le foyer du propriétaire ? Et est-ce qu'un propriétaire dispose d'un foyer dans l'immeuble où il possède un appartement ou bien est-ce que l'appartement appartient au propriétaire de l'immeuble ?

_Cela fait beaucoup de questions pour nos téléspectateurs, Yvan. Qu'en est-il réellement ?

_Je ne crois pas pouvoir répondre franchement. Personne ne s'est jamais penché sur le sujet de façon rigoureuse. Il faudrait étudier des statistiques, établir des hypothèses. Mais je ne crois pas que personne le fera jamais. Vous imaginez si les habitants d'immeubles ne se sentaient plus en sécurité chez eux ? Où se logeraient-ils ? Aurait-on assez de place pour leur donner un foyer qui leur appartiendrait en propre ? Est-ce que la société fonctionnerait normalement avec des villes de plusieurs dizaines de kilomètres carrés ?

_Non, en effet. Il vaut mieux faire comme si c'était faux et ne rien changer alors ?

_Je crains que oui. Ou si vous êtes optimistes, se dire qu'être simple locataire et se sentir chez soit suffit.

 

L'homme assis sourit. Je parie que lorsque cette pensée t'es venue, dans le doute, tu t'es endetté pour acheter une maison, pense-t-il. Qu'est-ce que les gens ne feraient pas par superstition...

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Et bien voila la suite. Un peu plus longue parce que plus difficile à découper.

 

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« Mais dites-nous, Yvan, que peut-on faire pour se protéger efficacement contre les vampires quand on est chez soit ?

_A priori, je dirai la même chose que si vous deviez vous protéger contre un cambrioleur ou un tueur en série. Une porte solide, une alarme et peut-être une arme à feu de type fusil à pompe.

_Avec des munitions en argent ? Mais au fait pourquoi un fusil à pompe ?

_A votre première question, monsieur Sanclair, je vous dirai que n'importe quelle munition peut faire l'affaire, pour peu qu'elle touche et fasse suffisamment de dégâts. De l'argent ? Cela rendrait les munitions trop chères et il a été démontré depuis longtemps que ça n'avait pas d'effets particuliers sur les vampires. C'est une croyance relative aux loup-garous qui fort heureusement n'existent pas. Cette croyance a été détournée dans de nombreux romans et films par des auteurs un peu illuminés qui à l'évidence, n'ont jamais eu à faire avec les vampires.

_Mais pourquoi le fusil à pompe ?

_Pour des raisons simples. Le fusil à pompe est une arme relativement simple d'utilisation, qui ne s'enraye pas et qui ne demande pas un entraînement particulier au tir. L'avantage de la chevrotine est qu'elle a un pouvoir stoppant important et que dans la majorité des cas, la distance entre vous et le vampire est très courte, ce qui ne demande pas non plus de savoir bien viser.

_En gros vous affirmez que pour savoir s'en servir, il suffit de reconnaître un bout du fusil de l'autre.

_J'ai déjà entendu cela quelque part. Mais peu importe. L'important est qu'à courte distance, disons moins de sept mètres, toucher un vampire s'avère largement faisable et souvent assez efficace que pour le blesser efficacement.

_Mais ça ne le tue pas...

_Non en effet. Toutefois, nous sommes d'accord que des dommages importants à la tête suffisent à tuer. Vous conviendrez donc qu'un vampire à terre est à la fois moins dangereux et moins difficile à tuer.

 

C'est les fabricants de fusils à pompe qui vont être heureux, se dit l'homme avec un sourire.

 

« Je m'excuse monsieur Treaclane, mais jusque là, aucune de vos affirmations n'apportent d'éléments nouveau, que ce soit dans la chasse ou la protection contre les vampires.

_Et bien... c'est vrai. Je n'ai fait jusque là qu'apporter des éclaircissements aux croyances. Du reste, je ne m'intéresse pas vraiment aux particularités physiques des vampires. Connaître l'ennemi qui rode dans nos rues est important, je vous l'accorde, mais ce sont des scientifiques qui ont des réponses dans ce domaine. Et je crois inutile de vous dire que la seule faiblesse biologique des vampires à l'exception du soleil est le sida. Ce qui n'ai pas d'une grande utilité...

 

L'homme assis réprime un petit rire. Belle répartie, pense-t-il.

 

« Non, ce qui m'intéresse moi, c'est plutôt leur histoire et plus particulièrement l'évolution de leur groupe. Comme je le disais, cela fait un peu plus de deux cents ans que l'on connaît leur existence et pourtant, selon mes observations, leur population n'a jamais été aussi importante et surtout, la société humaine n'a jamais pris de mesure radicale pour les contrer.

_Pourtant, peu de gens se déplacent de nuit, il y a des groupes d'interventions et des patrouilles toutes les nuits et il y a même des cartes d'informations sur les zones à risques.

_Des mesures qui visent tout au plus à rassurer nos concitoyens si vous voulez mon avis.

_Est-ce que nous devons en déduire que vous affirmez que les vampires ont infiltré les sphères influentes des gouvernements ? Cela frôle la paranoïa, monsieur Treaclane. Tout le monde sait que les vampires sont des bêtes assoiffés de sang et qu'ils ne sont pas intelligents.

_Je ne soutiens pas la théorie du complot, vous vous méprenez. Et oui, vous avez raison, les vampires dans leur grande majorité sont tellement aveuglés par leur soif qu'ils en oublient de penser.

_Mais vous soutenez que certains sont intelligents, n'est-ce pas ?

_Monsieur Sanclair, nous ne parlons pas d'une espèce animale exotique. Nous parlons d'une maladie qui frappe les hommes. Et arrêtez-moi si je ne m'abuse, mais les hommes sont intelligents. Donc même si nous n'avons pas encore rencontrés de vampires qui souffrent la comparaison, cela ne signifie pas qu'il n'y en ai pas.

_On dirait là un argument d'ecclésiaste.

 

L'homme assis devant sa télé se raidit un peu. Il sait que ce n'est pas la première fois que ce point est abordé pourtant il semble intrigué. Quelque chose dans les paroles de l'invité indiquent qu'il en sait plus qu'il ne l'affirme. La jeune fille gémit doucement sur ses genoux comme il sert une poignée de ses cheveux. Il relâche sa prise et recommence à la carresser calmement.

 

« Si vous le permettez, monsieur Sanclair, je vous exposer mes réflexions. D'une part, les derniers chiffres indiquent que la population vampire n'a jamais été aussi importante. D'autre part, tout le monde sait que les chasseurs utilisent une classification de vampire. D'après mes sources, cette classification se fonde sur une observation empirique de la puissance d'un vampire. Elle est relativement simple et comme chacun sait, elle compte cinq échelons. Cela dit, rare sont ceux en dehors des chasseurs qui savent que ces échelons s'appellent des générations.

_Des générations ? Qu'est-ce que cela veut dire ?

_Exactement ce que cela veut dire. Quand un vampire donne l'Etreinte à un humain, c'est comme s'il donnait naissance. Le vampire qui en résulte est donc la génération d'après.

_L'étreinte. Vous voulez dire l'acte de transformer un humain.

_Tout à fait. Puis, ce second vampire, donne à son tour l'Etreinte et le suivant une fois encore. On se retrouve donc avec trois générations après le vampire du début. Le postulat est que chaque nouvelle génération est un peu moins forte que la précédente, comme si leur maladie se diluait dans le sang des nouvelles victimes.

_Je vois. C'est intriguant et cela implique un vampire originel, mais continuez.

_Hmmm oui, je n'ai pas trouvé de réponse à la question du vampire originel, mais cela importe peu pour le moment. Non, ce qui est vraiment intéressant, c'est que dans la classification des chasseurs, il y a cinq générations. Ne me demandez pas comment ils font pour déterminer que tel vampire est de telle génération, je n'en sais rien. Toutefois, selon eux, il y a un rapport numérique entre chaque génération, ce qui n'est pas surprenant.

_Oui, un vampire donne naissance à deux vampire, ces deux vampires à quatre autres et ainsi de suite.

_Grossièrement résumé, c'est ça. On estime qu'il y a environ vingt-cinq millions de vampires à travers le monde. Et d'après mes recherches, j'ai pu estimer la population de chaque génération. Ce qui est surprenant, c'est que d'une part les rapports de vampires quatrième génération éliminés est  cohérent avec le nombre de vampires cinquième génération éliminés selon mes estimations. Mais d'autre part, le nombre de vampires tués ne semblent pas décroitre, dans aucune des tranches.

_Vous voulez dire augmenter ?

_Non non. Bel et bien diminuer. Si ces nombres augmentaient cela signifierait simplement que les chasseurs sont plus efficaces. Et d'ailleurs ça n'aurait qu'un temps puisqu'à terme, les vampires disparaitraient. Non, les rapports indiquent une certaine stabilité. Et à partir de nos seules informations, ça n'a pas de sens.

_Attendez attendez. Pourquoi n'y a-t-il pas de vampires de sixième génération ? Je veux dire, les cinquièmes attaquent les humains comme leur parents, si je puis dire, alors pourquoi...

_La question m'a effleuré aussi, monsieur Sanclair. La réponse des chasseurs est que soit les cinquièmes tuent toutes les victimes, soit ils se font tuer avant. Certains experts disent que les cinquièmes ne sont pas assez forts pour donner l'Etreinte quand d'autres disent qu'ils sont trop aveuglés par la soif que pour seulement y penser. Personnellement, je pense que c'est un peu des trois.

_Mais alors... s'il n'y a pas de sixième génération, et que les premières générations disparaissent tout aussi régulièrement que les autres, les vampires devraient être en voie d'extinction, non ?

_Bien résumé. La seule explication est qu'il y a une forme d'équilibre entre le nombre de première génération qui apparaît et le nombre qui disparaît.

_Vous avez une explication, monsieur Treaclane ?

_J'en vois quatre en fait. La première est que les premières générations apparaissent spontanément. De la même manière que le ou les vampires originels, car rien ne dit qu'ils n'étaient pas plusieurs à l'origine. Je ne vois rien qui puisse infirmer ou confirmer cette hypothèse. La seconde étant que les chiffres sont faux. Mais j'en doute, si la population vampire était plus importante, il y aurait beaucoup plus de disparitions signalées et si elle était moins importante, cela révélerait une manipulation quelconque. Et quelqu'un s'en serait sûrement déjà aperçut. La troisième explication est que les vampires qui vivent assez vieux finissent par gagner assez de puissance que pour être considérés comme d'une génération antérieure. C'est assez probable, mais je vois difficilement les chasseurs maintenir un vampire captif assez longtemps que pour pouvoir l'observer changer de génération. Et cela me semble tout de même moins probable que ma dernière hypothèse. A savoir qu'il existe des vampires de génération antérieure à ce que les chasseurs appellent la première génération.

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Un peu plus de lecture, c'est nickel :).

 

Alors, comme d'habitude un petit commentaire. Cette suite sur l'interview est pas mal, on commence à voir que le type en sait plus qu'il n'en dit. D'ailleurs, ça pose problème à l'homme mystérieux et j'ai bien envie de voir ou tout ça va nous mener.

 

Au niveau de ton texte, c'est nickel. Ca passe tout seul et je pourrais tout lire d'une traite si c'était possible ^^

 

En tout cas, bravo à toi encore une fois. Très bonne suite, et j'attends la prochaine :). Bon courage !

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J'adore tes fiction Rhavin celle la ne déroge pas à la regle d'alleurs c'est une peu tes fiction ( celle sur la precognition et celle du du gars a son proces apres la guerre Humain Alien) qui me font aprecier cette série et je les ais pas lu d'hier mais je m'en souviens toujours.

En tout cas hate de lire la suite continue comme ca.

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Bonjour Rhavin!

 

Je viens de lire la suite de ta nouvelle. Elle se lit très vite et avec beaucoup de fluidité.

Le chapitre 2 coupe clairement avec le premier et nous emmène sur un nouvel axe. Tu poses, maintenant, les bases de ce que sont les Vampires.

J'attends la suite pour commenter un peu mieux parce que je ne comprends pas encore sur quelle intrigue tu vas nous emmener.

Va-t'on suivre ce qui semble être le personnage principal, Corie?

Et puis, je me demande ce que tu veux dire avec le second chapitre. A quoi vont servir les informations que l'histoire nous apporte?

 

J'attends la suite.

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Bonjour/bonsoir/bonne nuit (biffez les mentions inutiles) je vois que tu te mets à l'écriture, ce qui est "risqué", sur les vampires (encore plus risqué (risque du stéréotype)).

Je pars donc avec un (gros) doute (bon, je vais arrêter de raconter ma vie) et que vois-je, oh merveille, non seulement c'est bien écrit (mis à part quelques formules, mais c'est pas gênant) mais en plus tu esquives les stéréotypes. Il y a du suspens, une intrigue qui se met doucement en place et du rythme. J'aime beaucoup, j'attends la suite avec impatience ;). Seul bémol, j'aurais peut-être mis le chapitre 2 avant le chapitre 1, ou en parallèle, mais il est trop tôt pour le dire, continue comme ça \o/

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Les stéréotypes, c'était précisément ce que je voulais éviter. Je savais ce que je faisais en voulant pondre un truc sur les vampires.

Quant au problème de la chronologie chapitre 1 chapitre 2, je me suis beaucoup creusé la tête... et je suis toujours pas certain d'avoir fait le bon choix ^^

Mais voila la fin du chapitre 2.

____________________________________________________________________________________________________

 

L'homme assis a un sourire. Ce n'est pas la première fois qu'il entend  cette hypothèse. De nombreux chasseurs l'affirment. Mais personne n'a jamais réussi à le prouver. Il a souvent entendu dire que s'il y a des générations antérieures, alors il serait possible de remonter indéfiniment dans la généalogie,  jusqu'à une génération de vampires voire même un vampire si fort que le monde entier tremblerait rien que d'apprendre son existence. Sans parler du fait que si des vampires de génération antérieures existent, ils doivent drôlement bien se cacher.

 

« Monsieur Treaclane... Si des vampires de génération zéro existaient, on les aurait forcément déjà rencontrés, non ? Je veux dire, à combien estimez-vous le nombre de première génération ?

_Entre deux et trois mille à travers le monde.

_Est-ce que vous réalisez ce nombre ? Quand bien même il n'y en aurait que deux milles, un vampire de génération zéro devrait passer ses nuits à parcourir le monde, toujours conscient du nombre de ses « enfants » pour le maintenir stable. Je sais que les vampires sont des créatures surnaturelles, mais là, un tel niveau de discrétion et d'intelligence sont bien au delà de n'importe quel vampire; et probablement de n'importe quel humain d'ailleurs.

_Et nous sommes d'accord. Je penche plutôt pour la possibilité qu'il y ait environ deux cents vampire de génération zéro. Et disséminés à travers le monde.

_C'est aberrant. Impensable. Complètement absurde.

_Pourtant, monsieur Sanclair, vous admettrez qu'il est plus facile pour ce nombre de maintenir la population de première génération.

_Mais ça n'a pas de sens. Je veux dire, quel intérêt d'avoir autant d'enfants ? Surtout dans ces conditions. Vos générations zéro seraient incroyablement discrets, prolifiques et leur progéniture affreusement bête.

_Je pense à quelques raisons. D'abord un besoin naturel, humain, d'assurer la pérennité de la race. Ensuite et sûrement la raison la plus logique selon moi, est que ces vampires de génération zéro veulent pouvoir continuer leurs existences de façon tranquille. Et comme il est plus facile de dissimuler une aiguille dans un tas d'aiguilles que dans une botte de foin, je crois qu'ils ont jugé plus raisonnable « d'enfanter » un maximum pour couvrir leurs agissements. Après tout, on ne sait pas déterminer de quelle génération est un vampire à partir de la victime qu'il laisse. Je ne sais même pas si c'est possible.

_Mais vous avez dit que les nombres dans chaque tranche restaient stable. Comment feraient ces Zéro pour savoir quand l'un de leurs enfants n'est plus ? Et même, vous avez dit que la population vampire n'a jamais été aussi importante. Puisqu'ils sont déjà indétectables, pourquoi avoir augmenté leur nombre ?

_Là, monsieur Sanclair, je n'ai que des supputations à vous apporter. A votre première question, vous avez dit vous même que les vampires sont des créatures surnaturelles. Comment savoir si un géniteur n'a pas de lien avec ses enfants ? Quant à la seconde, je dirais que c'est une réponse à l'évolution de la société et du progrès. Regardez, il y a cinquante ans, un meurtre avait de très fortes chances de ne jamais être résolu et sur dix personnes disparues, on en retrouvait qu'une ou deux avec de la chance. Il y a vingt ans, avec l'apparition du sida et la vitesse à laquelle cette maladie s'est répandue, les vampires ont dû se sentir menacés et voulu prendre la pandémie de court. Encore un autre exemple, il y a dix ans, la technologie a permis la création de caméras thermiques, si utile dans la détection de leur corps froid. Évidemment, il est aussi tout à fait possible que la libido vampirique croissent lentement avec le temps, si vous me permettez l'expression.

_Quelque soit la raison, monsieur Treclane, il doit bien y avoir un moyen d'enrayer le problème à la source, de retrouver et de neutraliser ces Zéros.

_En fait, s'il y a un moyen, j'avoue ne pas y avoir réfléchi. Je me suis plutôt concentré sur mes recherches statistiques. Et quand bien même nous pourrions débusquer ces Zéros comme vous dites, je ne pense pas que le problème serait réglé pour autant, car si j'extrapole mes courbes de résultats, il y aurait une vingtaine de vampires de génération encore antérieure, susceptibles de maintenir stable le nombre de Zéro. Après tout, on ne sait pas quelle est l'espérance de vie d'un vampire et nul n'est à l'abri d'un accident. Et je ne parle pas des conflits d'intérêt entre vampires, vendetta et autre. Même en ayant tout les Zéros à disposition, je serai très surpris d'en trouver un seul ayant dépassé le siècle. Non, je pense vraiment qu'il y a des générations moins un.

 

Dans la pièce sombre, l'homme se tient debout, très droit, frémissant à la fois de stupeur et de colère. Du sang coule de sa bouche, un morceau de chair pend, encore accrochée à une canine à peine plus longue que la normale. La peau de son visage, encore très pâle quelques instants plus tôt commence lentement à rosir, alors que le sang frais afflue dans les capillaires. A ses pieds, git le cadavre de la jeune fille, le cou à moitié arraché par la violence. Il n'avait pas l'intention de la tuer. C'était sa victime préférée, celle qui assouvissait ses besoins et ses désirs depuis presque quarante ans. Chaque matin, il lui donnait un peu de son propre sang pour lui faire conserver sa jeunesse. Mais maintenant, les touffes chaudes de cheveux dans la main de l'homme hurlaient silencieusement qu'il n'y aurait plus d'autre échange.

Avec un effort visible pour se calmer, l'homme desserre les doigts et laisse tomber les cheveux. Sans un regard pour le cadavre, il éteint l'écran et pianote en même temps sur un téléphone portable. Après quelques instants, à l'autre bout, une voix : « Charles ?

_Margarette, nous avons un soucis.

_L'homme à la télé.

Ce n'est pas une question.

_Il est dans ton secteur. Aurais-tu l'obligeance de régler ce détail ?

_Une équipe de Quatrième est déjà en route. Henri et France sont avec eux.

_J'attends ton appel pour me dire que le détail n'est plus.

 

« C'est vraiment... effrayant, monsieur Treaclane. Je n'ose imaginer les implications de vos affirmations. Je n'espère qu'une chose, que vous avez une idée, même vague, de comment trouver ces vampires.

_En fait, monsieur Sanclair, quand je réfléchi à cette question, je me dis que même si j'avais une idée de comment faire, vu l'heure tardive, pour ma propre sécurité, je me garderai bien d'en dire plus à la télévision...

 

 

Une cendre grise claire recouvre déjà une grande partie du sol. Il n'y a qu'une chaise dans la pièce, posée dans un coin. Les murs sont gris, illuminés par une unique ampoule, sans abat-jour. Une faible odeur de brûlé plane dans l'air. Déjà les échos des hurlements s'estompent dans les couloirs à travers la porte. C'est là que les aînés emmènent leur cadets vampires pour les faire expier. Et parfois les humains pour les interroger.

« Pourquoi ? »

_Papa n'est pas content.

 

 

Ailleurs, une vaste propriété perdue dans les steppes de Sibérie. Un feu mourant crache ses dernières braises dans l'âtre d'une cheminée ornée. Le tirage est excellent et permet de conserver l'air propre dans le grand bureau de style victorien. L'homme assis derrière son bureau regarde distraitement des portraits au fusain jusqu'à ce que la porte s'ouvre dans un léger bruissement.

« Père, lance le nouveau venu. Ma tâche est accomplie.

_Excellent. Magistralement joué, Darius.

_J'avais espéré qu'on en arriverait pas là, Père.

_Moi de même, fils. Mais il s'est avéré que vos enfants avaient les dents trop pointues et pas assez d'intelligence pour ce que nous attendions d'eux.

_Qui prendra la relève ?

_Nora est déjà en route. Dis-moi, fils, pourquoi avoir choisi Yvan comme prénom ? Je pensais que tu détestais ce nom.

_J'ai horreur des anagrammes. Mais en l'occurrence, cela m'arrangeait bien.

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