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Red Scarf


Max D Pastafarien
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Red Scarf

 

 

Bonjour à toute la communauté fanfiction du forum ! Un peu plus d'un an après mes derniers écrits, me revoilà pour, je l'espère, divertir des lecteurs. N'hésitez pas à faire par de vos avis, positifs comme négatifs afin que je puisse m'améliorer. Tout commentaire constructif est apprécié :D

Je vous propose donc aujourd'hui le prélude et le premier chapitre mais quant à la suite, hélas, mon pc ayant crashé, j'ai perdu toute l'avance que j'avais. J'essayerai de rattraper ça au plus vite pour une lecture fluide et agréable :)

Enjoy !

 

Prélude :

 

Le froid était mordant cette nuit-là, encore plus que toutes les nuits qui avaient précédés et la plupart de celles qui suivirent. Les nuages gris, indissociables des cieux de la ville, semblaient encore plus menaçant que d'ordinaire. Pourtant, le tonnerre ne grondait pas. Seuls de lourds flocons tombaient lentement sur les toits noirs de pollution et dans les rues désertes. La neige se grisait une fois au sol, mêlée à la crasse environnante. Le froid avait fait levé un voile opaque sur la métropole, le même que d'habitude, si ce n'est qu'il n'était pas principalement composé des fumerolles des pots d'échappement et des cheminées mais bien des cumulus se faufilant entre les bâtiments, ayant descendu en même temps que le froid. A cause du brouillard, la faible lueur des lampadaires ne suffisait à éclairer les grandes avenues sans vie et des fenêtres d'immeubles pouvaient se deviner, par endroit, aux lumières énigmatiques qui ne dégageaient pas la moindre chaleur à plusieurs mètres du sol. Le silence dominait en tout lieu, au cœur de la nuit, sauf dans une des nombreuses ruelles immondes dont la ville grouillait.

Un homme, visiblement épuisé d'une longue course, tentait de courir malgré la fatigue. Chacun de ses pas se faisait de plus en plus lourd et il donnait l'impression de pouvoir s'écrouler à tout instant. Après une seconde de repos, appuyé contre une benne à ordure, il dirigea son regard vers l'avenue, puis derrière lui. Un escalier de secours, accroché à la façade de l'immeuble à côté de lui, lui sembla finalement le meilleur échappatoire. Et tandis qu'il grimpait lentement les marches en ferraille, vibrant au moindre pas trop brutal, il s'observa furtivement dans les vitres des appartements pourris du quartier. S'habiller de noir n'était pas une bonne idée en cette nuit blanche, même en restant à l'écart des lampadaires. Malgré son long manteau noir, son borsalino, ses chaussures montantes et son écharpe d'un rouge vif, l'homme sentait sa peau se glacer. Il n'avait jamais eu un visage si blême et des dents si claquantes. Il remarqua alors, grâce à la buée se formant sur le verre à la moindre respiration, que son visage était trop à découvert et, montant les marches en tenant la barre givrée des escaliers, il remonta son écharpe jusqu'au dessus de son nez. Personne ne devait voir son visage.

 

« RED SCARF ! Hurla quelqu'un dans son dos » L'homme se retourna et vit, trois étages plus bas, un policier, pistolet à la main, l'ayant en pleine ligne de mire. Si seulement il avait été plus rapide, l'homme à l'écharpe aurait pu grimper les deux étages qui lui manquait pour fuir. Quelques secondes s'écoulèrent avant que le policier ne parle, pendant lesquelles le fameux Red Scarf chercha un moyen de faire son escapade.

 

« Mains derrière la tête. Tu es en état d'arrestation pour...un bon paquet de crimes... » Le policier essayait de se remémorer la longue liste, instant d'hésitation qu'attendait et espérait le fugitif. Donnant un coup de coude dans la fenêtre derrière lui, le verre vola en éclat, offrant une issue à l'homme en noir, qui bondit immédiatement à l'intérieur de l'immeuble. Réagissant aussitôt, le policier appuya sur la détente mais ne put voir s'il avait touché sa cible. Profondément énervé d'avoir laissé filer le fugitif, il grommela des insultes et se lança à sa poursuite, montant à son tour l'escalier de secours, mais avec moins de délicatesse que son prédécesseur. Arrivé à la fenêtre, il continua sa progression en prenant soin d'éviter de se couper avec le verre et en observant la moindre tâche de sang éventuelle.

 

« -Je l'ai vu ! Cria une bonne femme en s'effondrant en larmes. Red Scarf, il est passé dans mon appartement ! » Le gendarme ne lui prêta aucune attention, préférant se hâter vers la sortie tout en pointant son arme devant lui.

« -Blessé ? Demanda l'agent

-Non, ça va. Il est parti en courant, sanglota la quadragénaire

-Pas vous, lui, grommela l'homme en continuant sa traque

-Vous êtes l'agent Licht, pas vrai ? J'ai vu votre visage dans le journal, dit-elle en essayant de se calmant. C'est vrai tout ce qui est dit sur vous ?

-Pas le temps de discuter, j'ai un tueur à retrouver ! Marmonna-t-il en arrivant dans le couloir »

 

Connaissant parfaitement le mode opératoire du poursuivi, le policier fonça jusqu'au toit, alarmant tous les habitants de l'immeuble par ses pas féroces aussi bien qu'avec le coup de feu qui avait précédé. Enfin sur les hauteurs, tout était calme à nouveau. Pendant son court passage en intérieur, le vent s'était levé, rendant la visibilité encore plus réduite. Mais à ses pieds, l'agent Licht pouvait encore voir la neige gorgée de rouge laisser une vague piste, qui disparut au bout de quelques mètres : le fugitif avait dû voir sa blessure et la bander pour ne pas pouvoir être suivi. Cette fois, ce n'était pas un murmure mais une vraie exclamation de rage qu'eut le policier, frustré d'avoir laissé le célèbre Red Scarf s'échapper. Cependant, ce fut la dernière fois où Aymeric Licht eut besoin de traquer ce criminel. Et cette nuit glaciale devint connue comme étant celle où la police avait enfin éliminé la légende urbaine de Nicipolis.

 

 

Chapitre 1 : L'ennuyeuse vie d'Aurore

 

Depuis la colline sur laquelle se situe le lycée Monod, on a une très belle vue sur la ville de Nicipolis. On voit tout d'abord les banlieues avec d'abord des quartiers pavillonnaires se ressemblant tous, entourés par le périphérique en incluant le lycée. Puis, les constructions s'élèvent, à mesure que l'on se rapproche du centre. En portant mon regard vers l'ouest, j'aperçois les usines désaffectées, surplombant son entourage avec ses immenses cheminées. À ses pieds chemine la Glama, fleuve de la ville, qui se jette dans l'océan, à l'est, après s'être fendu en deux pour encercler le centre. Pour le rejoindre, il faut passer par l'un des trois ponts peints d'un rouge écaillé, tournant vers le rouillé. Après, on entre dans un monde différent : quasiment que des grattes-ciels, si on excepte les bâtiments historique, les docks du port et les zones les moins fréquentables, si on peut dire qu'il y en a. Bienvenu à Nicipolis : ville reconnue mondialement pour son temps pourri toute l'année et son taux de criminalité n'ayant jamais descendu sous la barre des 40%. Aujourd'hui encore, il fait bien trop froid pour le mois de mars et quelqu'un doit être en train de se faire tuer dans les rues. On en a pourtant pas l'impression depuis cette colline, à la bordure de la cité. Mais dès qu'on se rapproche du centre, on peut clairement sentir le danger autour de soi.

 

« -Aurore Licht !!! me hurle-t-on à quelques centimètres de mon visage

-Ou-oui ! »

 

Je sors de mes rêveries et voit en premier lieu la tête bouffie et ridicule de Mr Mognard, ce professeur si petit que je peux le regarder dans les yeux en étant assis, si gras qu'il roule plus facilement qu'il ne marche et à la voix si irritante qu'un marteau-piqueur actif à côté d'un mégaphone collé à ton oreille semble être une douce berceuse. De ses yeux globuleux, il me défie du regard mais cet homme a tellement peu d'influence sur ses élèves qu'il abandonne aussitôt.

 

« -Soyez plus attentive à mon cours, mademoiselle Licht, me prévient-il de sa voix nasale

-Je vais faire de mon mieux »

 

Et alors qu'il semble reparti pour parler de je-ne-sais-quelle-idiotie, il se fige en repérant un autre adolescent non-réceptif, visiblement endormi sur sa table. Le petit sourire que le prof affiche alors lui donne un air encore plus grotesque. Son cri de gros débile ne tarde pas, vrillant les oreilles de toute la classe, sauf dudit élève endormi, Aaron Adler. Entendant les rires de ses camarades, le garçon lève la tête, montrant un visage tout juste en éveil et avec la marque de sa main sur son front. Fou de rage à cause de son hurlement raté, Mognard bout intérieurement et déferle sa colère sur Aaron, bouc émissaire préféré du professeur et de tout le lycée. Je n'ai jamais compris pourquoi d'ailleurs. À  cause de ses cheveux bruns en pagaille ? De ses yeux noirs inexpressifs ? De ses fringues trop grands pour sa petite stature et complètement démodés ? À cause du fait qu'il ne s'est jamais fait un seul ami ? En fait, je voyais très bien pourquoi le monde entier se moque de lui. C'est juste que de mon point de vue, il n'est pas plus ridicule ni intéressant qu'un autre. Je n'ai d'ailleurs jamais rien trouvé très intéressant, sûrement parce qu'on m'a toujours tout servi sur un plateau d'argent. Étant belle et intelligente depuis ma tendre enfance, je n'ai jamais eu de difficultés là où d'autres ont dû lutter. Et pourtant, contrairement à ce que l'on peut penser, j'ai envie d'avoir des difficultés. J'ai envie de m'émerveiller pour quelque chose et sortir de cette lassitude qui m'habite depuis trop longtemps. La cloche sonne enfin et le cours fini, je peux enfin fuir ce lieu où je suis malgré moi la personne immanquable : pour une raison quelconque, tout le monde m'adore alors que je ne désire que m'enfuir d'ici.

En sortant de ma classe, je tombe alors sur Luc, la seule personne de supportable dans ce lycée et mon précieux ami depuis le primaire. Content de me voir, il m'affiche l'un de ses grands sourire rempli de bonté et de calme comme il sait si bien les faire, et ensemble, nous partons de ce lieu de torture cinq fois par semaine. Mais l'absence de quelqu'un m'intrigue.

 

« -Ulrich n'est pas avec toi ?

-Non, il a séché les cours, me répond mon grand blond d'ami. Encore... Il avait une affaire en ville à régler et des trucs à acheter pour sa fête, demain soir.

-Il fait encore une soirée chez lui ?

-Oui, et il t'a demandé de venir personnellement. Tu t'en souviens pas ?

-Absolument pas »

 

Comme à mon habitude, je devais être dans la lune à ce moment là. De toute façon, ça ne concernait qu'Ulrich, rien de bien important pour le coup. Autant j'adore Luc qui est la personne la plus chaleureuse et gentille du monde, autant son fourbe d'ami m'agace avec son narcissisme, son dédain et sa mesquinerie.

 

« -Tu devrais venir quand même, me suggère Luc. Ça te fera du bien de sortir un peu, plutôt que de te cloîtrer chez toi

-Mouais...si tu le dis... Tu pourras passer me prendre en voiture ?

-Pas de problème. Je te ramène aussi maintenant ?

-Nan, ça ira, je vais prendre le métro »

 

Sur ces mots, après avoir descendu la colline sur laquelle se trouve le lycée Monod, Luc prend sa voiture pour retourner chez lui tandis que j'entre dans les souterrains pour rejoindre, moi aussi, le centre-ville. De tout les élèves, lui et moi doivent être les seuls à y vivre. Lui car il est le fils du maire et moi car je suis la fille du commissaire. Pourquoi donc aller dans un lycée si excentré si on vit en plein centre ? Car c'est beaucoup moins dangereux. Nicipolis est une ville extrêmement vicieuse alors autant diminuer les risques si possibles en évitant de passer trop de temps dans le centre où se déroule la majorité des crimes, bien que le niveau de danger a bien diminué depuis la disparition de notre légende urbaine : le tristement célèbre Red Scarf éliminé par mon père, ce qui lui a valu sa promotion. Cela va faire sept ans que les rues sont beaucoup plus calmes, bien qu'encore pullulant de criminels, et je suis sure que j'en croise tous les jours en prenant le métro. Derrière les visages blasés des gens, j'essaye de deviner qui respecte la loi et qui fait la sienne. Le père de famille, bien propre sur lui et sortant du travail ? Le clochard endormi prenant deux places à lui tout seul ? Le jeune bruyant avec sa musique à fond dans son casque ? Et combien d'entre eux portent une arme, que ce soit un couteau ou un pistolet ? Je prends plaisir à jouer ce petit jeu qui me permet de m'éloigner légèrement de ma vie bien morne, dans mon lycée calme, dans mon quartier bien protégé, dans ma vie sans excès. Je sors du métro deux arrêts après avoir passé le pont du sud, seul moment où le métro est à l'air libre et permettant ainsi de voir la couleur boueuse des eaux de la Glama. Une fois sortie de la bouche de métro, je longe quelques minutes la grand avenue menant jusqu'à la place de l'Etoile et me dirige ensuite vers de plus petites rues. Les hauts bâtiments coupent la vue du ciel et empêche les faibles rayons de soleil d'éclairer les voies, donnant un ton sombre à la ville, même en plein jour. Malgré cela, personne ne craint réellement les rues du quartier sud, le plus prospère et riche du centre de Nicipolis. Des gardes de sécurité patrouillent souvent et des caméras enregistrent les moindres actes suspects. On remarque aussi, à l'allure des gens, qu'aucun n'a des airs de brigand, ou du moins en apparence. J'arrive finalement à mon immeuble, dans la résidence Zéphyr et emprunte l'ascenseur jusqu'à sixième étage. En entrant dans mon appartement, je remarque qu'il n'y a personne. Un mot sur le frigo m'indique que ma mère est partie faire des courses, tandis que mon père ne sera pas à la maison ce soir : trop de boulot au commissariat. Je vais donc dans ma chambre, laisse tomber mon sac dans un coin et m'affale sur mon lit avec mon ordinateur sur les genoux. Quelques minutes de perdues sur les réseaux sociaux puis, je me rends sur le site de la ville, afin d'avoir accès les derniers scandales criminels. Conclusion de la journée : deux cambriolages, une fusillade entre deux gangs, trois morts dans un accident de voiture. Rien de bien extravagant aujourd'hui, juste ce qu'il faut pour que la réputation de Nicipolis reste inchangée. Maintenant, il ne me reste plus qu'à m'ennuyer encore quelques temps avant que la nuit ne tombe et que je m'endorme.

Un bruit me réveille en sursaut, suivi d'un long bourdonnement dans l'air. Visiblement, je me suis endormie sur mon ordinateur. Je cherche d'où le son peut venir mais c'est bien trop fort pour venir de ma chambre, de mon appartement ou même de l'immeuble. Immédiatement, je regarde par la fenêtre de ma chambre : de l'autre côté de la cour intérieur de la résidence, je vois des habitants lever la tête vers le ciel. Je fais de même et distingue alors, parmi les nuages gris recouvrant toute la ville, d'épaisses traces noires rompant la monotonie des cieux. Mais impossible de voir d'où cela vient. Un deuxième vrombissement lourd et grave retentit, faisant jusqu'à vibrer ma vitre. Déterminée à savoir l'origine de ce boucan et des fumerolles, je passe de l'autre côté de ma fenêtre et atterrit sur l'escalier de secours. Grimpant trois par trois les marches, j'arrive sur le toit après six étages et aperçoit, au lointain, à l'autre bout de la ville, là d'où part la fumée, un bâtiment corrompu par les flammes. Une danse de feu se déroulait là-bas, mêlant de fabuleuses couleurs d'or, d'orange étincelant et de rouge écarlate. Une explosion eut lieu, lançant des gerbes de feu dans le ciel et déclenchant un souffle bourdonnant. Devant ce spectacle si affreux, je ne pouvais qu'être émerveillée. Fantasmant de loin sur le brasier, je ne pouvais me demander que ce que cela pouvait faire d'être plus proche. Captivée, je suis restée un long moment sur le toit, observant l'immeuble tomber en ruine, jusqu'à ce que les pompiers finissent enfin par éteindre le bûcher dans la ville. Cela devait faire des années depuis qu'un tel coup a été fait dans la ville et je suis persuadée que cela n'a rien d'un accident. Une œuvre d'art comme celle-ci ne peut pas être due au hasard. Le danger représenté par les flammes m'attire et je sens au fond de moi le désir intense de rencontrer la personne qui a créé cette destruction. Et tandis que j'essaye de poser un nom sur l'artiste, passant en revu les criminels en cavale dans la ville, mon cerveau reste bloqué sur un seul. Un nom impossible et qui me donne la chair de poule, à la fois de crainte et d'excitation. Le nom du plus grand danger de la ville, disparu depuis longtemps et qui signe là peut-être son grand retour : Red Scarf.

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Wouhou!

 

Fait plaisir de te retrouver dans la section, cher borgne! Bon retour!

 

Bon, je n'ai pas grand chose de nouveau à dire, puisque j'ai eu droit à l'avant-première il y a un moment  :P. J'avais pas souvenir d'un Ulrich, par contre. On aura droit à un loup-garou? Lorsqu'un personnage est seulement mentionné dans un premier chapitre, c'est qu'il risque d'être important. Curieux de voir, surtout qu'il énerve notre blasée de service (d'ailleurs, j'arrive pas à m'empêcher de l'imaginer avec cette tête en permanence).

 

Allez, vivement le prochain chapitre! Hâte d'enfin connaître la suite de l'histoire  :P

 

Sur ce,

 

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De retour cher Max !

 

Comme promis, tu nous fais part de l'histoire sur Red Scarf que tu avais travaillé avant et pour un début, c'est déjà fort intéressant.

 

On découvre la plupart des personnages, qui joueront un rôle majeur et parmi eux doit se trouver Red Scarf, pourquoi pas le fameux Adler ? Il a bien le profil type, enfin on verra bien pour un début je ne me prononce pas trop.

 

Bref j'attends la suite !

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Salut Max !

 

J'ai lu ton prologue et ton premier chapitre. J'aime bien le concept de l'histoire que tu développes et le mystère qui entoure ce personnage terroriste : Red Scarf. Pour pouvoir faire des hypothèses, il me faudra bien évidemment attendre la suite.

 

Je vais maintenant passer un peu plus de temps sur la forme et le style d'écriture que tu as pris (vu que tu demandes des commentaires constructifs pour que tu t'améliores).

 

Tout d'abord, pense à utiliser beaucoup de synonymes afin d'alléger ton récit. Par exemple, rien que sur la première ligne, il y a deux fois le mot "nuit". Les répétitions alourdissent la lecture et le style. Si on les évite au maximum, ta nouvelle deviendra beaucoup plus agréable à lire. Par exemple, ici, tu peux dire : "Le froid était mordant cette nuit-là, bien plus que de coutume". Bien sûr, si ça ne te convient pas vis à vis de ce que tu souhaites exprimer, il faut rechercher davantage et trouver d'autres expressions ou métaphores.

 

De même, on retrouve le mot ''froid'' 3 fois dans ton premier paragraphe. Tu peux, ici aussi, utiliser des synonymes tels que la fraîcheur ou le refroidissement (c'est une liste non exhaustive, bien sûr). J'avoue que moi je suis un peu tatillon là-dessus parce que la répétition me force à m'arrêter dans ma lecture. Evidemment, il y a bien d'autres exemples mais si tu reprends l'écriture et que tu trouves des synonymes ou expressions dés que tu t'aperçois que tu répètes une, voir deux, trois ou quatre fois le même mot dans ton paragraphe, tu fluidifieras considérablement la lecture de ceux qui suivent ton histoire.

 

Ensuite, il y a quelques expressions alambiquées. Par exemple, "un bâtiment corrompu par les flammes" ==> "un bâtiment dévoré par les flammes" plutôt.  Ou encore ''Pendant son court passage en intérieur'' ==> "Alors qu'il était à l'intérieur de l'immeuble" serait plus... euh, plus joli à lire. Et aussi " Des dents si claquantes". On comprend ce que tu veux dire mais je ne suis pas sûr que cette expression existe.

 

Par ailleurs, n'hésite pas à raccourcir tes phrases. Cela donne une dynamique à ton récit qui tient en haleine le lecteur. Par exemple :

" Il remarqua alors, grâce à la buée se formant sur le verre à la moindre respiration, que son visage était trop à découvert et, montant les marches en tenant la barre givrée des escaliers, il remonta son écharpe jusqu'au dessus de son nez." Ici, tu peux couper ta phrase en deux : "Grâce à la buée se formant sur le verre à la moindre respiration, il remarqua que son visage était trop à découvert. Il remit en place son écharpe jusqu'au dessus de son nez et monta les marches en se tenant à la barre givrée des escaliers."

 

Autre exemple :

" Connaissant parfaitement le mode opératoire du poursuivi, le policier fonça jusqu'au toit, alarmant tous les habitants de l'immeuble par ses pas féroces aussi bien qu'avec le coup de feu qui avait précédé. Enfin sur les hauteurs, tout était calme à nouveau. Pendant son court passage en intérieur, le vent s'était levé, rendant la visibilité encore plus réduite."

 

On peut imaginer ce passage ainsi :

"Connaissant parfaitement le mode opératoire du poursuivi, le policier fonça jusqu'au toit. Sur son passage, il alarma tous les habitants de l'immeuble. Une fois sur les hauteurs, tout était calme de nouveau. Le vent s'était levé : la visibilité en était encore plus réduite." L'essentiel est de garder ton lecteur en haleine grâce au maintient d'une certaine dynamique.

 

Puis un dernier pour la route (xD)

"Nicipolis est une ville extrêmement vicieuse alors autant diminuer les risques si possibles en évitant de passer trop de temps dans le centre où se déroule la majorité des crimes, bien que le niveau de danger a bien diminué depuis la disparition de notre légende urbaine : le tristement célèbre Red Scarf éliminé par mon père, ce qui lui a valu sa promotion"

 

--> "Nicipolis est une ville extrêmement vicieuse. Mieux vaut réduire les risques et éviter de passer trop de temps dans le centre. C'est là où se déroule la majorité des crimes. Pourtant, la dangerosité des rues a bien diminué depuis la disparition de notre légende urbaine : le tristement célèbre Red Scarf. Ce dernier a été éliminé par mon père, ce qui lui a valu sa promotion".

 

Enfin, il y a quelques fautes d'orthographes, mais ça, on en fait tous sans le vouloir ^^

 

Bref, tout ceci pour te dire que j'attends la suite et que j'espère que mes conseils t'aideront à te perfectionner !

 

Bonne continuation !

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Merci pour les commentaires ! Vraiment, ça me fait plaisir !

 

@Juzi : plutôt que Mizutani, je vois Aurore proche de Natsume (au niveau physique) avec son visage triste : http://3.bp.blogspot.com/-c0xyfp6iiyQ/UXrH8GsmaoI/AAAAAAAAJ60/XUlRpPZ2i4w/s640/tonari12.PNG12.PNG

 

@Kyojin : il reste pas mal de personnage que je veux introduire mais pour le format de récit que je veux, les principaux sont déjà là. En fait, j'ai envie de changer de point de vue à chaque chapitre pour avoir accès aux trois personnages principaux. Pour l'instant, Aurore a été présenté, le deuxième chapitre est selon Luc et le dernier personnage aura son chapitre "point de vue" un peu plus tard.

 

@Hou Son Mei Tong : merci beaucoup pour ce commentaire constructif ! Je suis déjà content que l'histoire te plaise et je te remercie encore pour les explications que tu me donnes.

Concernant la répétition sur "nuit" au début, elle était volontaire. Mais je n'ai sûrement pas assez insisté dessus. J'aurai plutôt dû écrire : "Le froid était mordant cette nuit-là, encore plus que toutes les nuits qui avaient précédés et la plupart des nuits qui suivirent."  Maladresse de ma part, je m'en excuse, mais quand on recherche un style, on fait forcément des erreurs.

Pour le mot froid, par contre, je n'avais pas fait attention. J'y penserai à l'avenir. De même, je ferai attention à mes expressions (même si je crois que corrompu par les flammes se dit bien... à vérifier)

Et bien sûr, raccourcir les phrases. Je dois dire que c'est quelque chose à quoi je ne pense pas souvent car dans mon style de narration, j'ai une voix de personnage façon Sin City qui parle en arrière plan, très lentement, très doucement. Et ça rend la narration différente par rapport à ce qui est sur papier. Donc j'essaye de corriger cela.

 

Bwef, ceci dit, je vous lâche le deuxième chapitre. Bonne lecture :)

 

Chapitre 2 : L'agréable vie de Luc

 

Un bateau partait du port, alors que je sortais de chez moi. Depuis la fenêtre de ma chambre, je peux observer l'océan se prolongeant à l'est de la ville. Voir tous ces navires aller et venir me calme et je reste un instant à voir le paquebot s'évanouir au loin. J'avais bien besoin de garder ma sérénité car ce soir, je dois être parfait pour la fête d'Ulrich. C'est enfin le bon moment pour avouer mes sentiments à Aurore. Pour être sûr qu'elle soit sous le charme, j'ai mis mes vêtements les plus distingués pour aller en soirée lycéenne, à savoir un chino beige, des mocassins une chemise blanche à carreaux bleus et un blazer gris. Pas une mèche blonde ne tombe sur mon front et pas un centimètre carré n'a échappé à mon rasoir. Je n'ai plus qu'à retrouver les clés de ma voiture et je suis fin prêt. Mais bien sûr, impossible de mettre la main dessus. Ni dans ma chambre, ni dans le salon. Dernier endroit que je n'ai pas vérifié : le bureau de mon père.

J'y rentre après avoir frappé à la porte et Alexeï Gornalov l'ouvre. De petite stature mais musclé comme un bœuf, le garde du corps de mon père est un homme silencieux. On peut cependant lire une grande gentillesse dans son regard doux. Habillé tout de noir, les cheveux de la même couleur coupé courts et la peau visiblement très rugueuse, il s'intègre parfaitement dans le paysage et ne se fait jamais remarquer. Au contraire, Hector Zupin, mon père, possède un charisme mystérieux le rendant impossible à manquer. Assis dans un majestueux fauteuil en cuir derrière son bureau, il signe des papiers à n'en plus finir. Être maire dans cette ville, avec tous les problèmes qu'on y connaît, ne doit pas être de tout repos. Cependant, il se démène dans son travail et Nicipolis, bien qu'encore très dangereuse, n'a jamais été aussi calme que son sa direction. Moi qui fais des efforts pour avoir l'air élégant, j'ai l'impression que mon paternel est né dans la grâce. Le dos bien droit même quand il écrit, sa tête ne se baisse presque pas sur son écritoire. Vêtu d'un de ses costumes en tweed qu'il affectionne tant, on pourrait le croire sorti d'une noblesse anglaise. Ces cheveux blanchissant rajoute une touche de sagesse à l'homme déjà calme et confiant. Ses yeux, d'un marron si clair qu'on dirait de l'or et dont j'ai hérité, se détache de sa paperasse pour se poser sur moi. Un sourire remplace aussitôt ses traits fatigués.

 

« -Luc ! S'exclame-t-il de sa voix grave mais chaleureuse. Tu cherches tes clés je présume. Elles traînaient par terre, devant l'entrée. Je les ai ramassé. Les voilà, m'indique-t-il alors en les sortant d'un tiroir

-Merci papa »

 

En prenant l'objet de ses mains, j'effleure une feuille tombant alors du mobilier. Je me précipite alors pour la ramasser et la reposer sur le meuble, sans y prêter grande attention. Les documents administratifs de la ville ne m'intéresse pas grandement et je me dirige donc vers la sortie quand mon père m'interpelle à nouveau :

 

« -J'ai une réunion qui va durer longtemps ce soir. Je pourrais toujours être à la mairie demain matin donc ne t'étonne pas s'il n'y a personne quand tu rentreras

-C'est à propos de l'incendie d'hier ?

-Oui. Des mesures de sécurité doivent être prises contre ce genre d'action. Je ne peux pas supporter qu'une ville sous ma responsabilité court de si grand danger. Mais tu n'as pas besoin de t'en faire. Ton père se charge de tout. Passe une bonne soirée »

 

Je prends l'ascenseur et me rend au sous-sol et démarre ma voiture. Il faut toujours être prudent sur les routes de Nicipolis. Le moindre accident peut arriver très vite. Mais en restant sur les grandes artères, on évite assez facilement les problèmes. Je conduis jusqu'à la résidence Zéphyr du quartier sud et téléphone à Aurore. Bien sûr, elle a totalement oublié qu'il y a une fête ce soir, même après lui avoir rappelée hier. Mais cinq minutes plus tard, elle apparaît et s'installe dans mon auto.

 

« -Tu te prépares vite !

-Qu'est-ce que tu racontes ? Répond-t-elle. J'ai juste enfilé des baskets... »

 

En effet, sa tenue n'est pas très recherchée : un jean et un gros pull en laine blanche sous un blouson en cuir usé par le temps. Pas le moindre bijou ni maquillage. Mais elle n'en a pas besoin : elle est déjà suffisamment belle comme ça. Et je ne dis pas ça parce que je suis tombé amoureux d'elle. C'est l'avis général. Aurore a toujours été une beauté. Son visage d'ange a un teint d'une sainte blancheur, ses lèvres d'un rouge doux, ses pommettes rosées, ses yeux en amande dont les iris sont telles des émeraudes, ses longs cils et ses fins sourcils, ses longs cheveux roux cascadant jusqu'au creux de ses reins, ses fines mains aux doigts délicats, son corps svelte, sa voix enjouée mais autoritaire, la façon gracieuse dont elle marche. Quiconque rencontre Aurore ne peut voir que des qualités en elle et pas l'ombre d'un défaut. Mais ce qui m'attire particulièrement chez elle, c'est son côté rêveuse et inaccessible. En ce moment même, tandis que je conduis, elle ne cherche pas à faire la conversation. Son regard se perd juste par la fenêtre, pensant à tout et rien à la fois. Lorsqu'elle est dans cet état, sa bouche s'entrouvre et on aperçoit la blancheur immaculée de ses incisives. D'aussi loin que je me souvienne, cette délicieuse rousse a toujours été dans un monde à part et ses songes m'intrigue, même si je n'ai jamais osé demander ce à quoi elle peut penser.

 

« -Ton père, dit-elle au bout d'un long moment. Est-ce qu'il t'a parlé de l'incendie ?

-À part qu'il a une réunion à ce propos ce soir, je ne dois pas en savoir pas plus que toi. Ton père ne t'a rien dit ?

-Non, il est bloqué au commissariat depuis hier à cause du brasier. Déjà qu'il bossait beaucoup avant, ajouter une enquête d'une telle ampleur à son travail va le crever. Tu penses que c'est qui qui a fait ça ?

-Aucune idée et je ne préfère pas m'avancer. On a quasiment pas d'infos pour l'instant. Le bâtiment était à l'abandon et une personne a été trouvé à l'intérieur, totalement carbonisée. Identification impossible à part par les marques dentaires mais ça demande encore un peu de temps.

-C'est vraiment bizarre... Heureusement, il n'y a pas eu trop de conséquences mais un tel événement n'est pas arrivé ici depuis plusieurs années, précise Aurore

-Quoi ? Tu penses que c'est un vétéran qui est sorti de sa retraite pour s'amuser à jouer au terroriste ?

-C'est pas impossible

-Mouais, c'est toujours moins ridicule que la possible réapparition de Red Scarf. J'ai lu pas mal de rumeurs là dessus sur internet alors que ton père l'a abattu il y a sept ans de cela

-Le corps n'a jamais été retrouvé, voilà pourquoi c'est plausible

-Alors il aurait attendu sept ans pour recommencer ses crimes ? Ce type avait traumatisé la ville pendant plusieurs années. Qu'il soit absent le temps de soigner sa blessure, je peux le comprendre. Mais une balle dans le ventre ne prend pas autant de temps à guérir... »

 

Tout en discutant, nous arrivons enfin chez Ulrich, dans les faubourgs de l'ouest. Impossible de manquer sa baraque, c'est la seule dont s'échappe plus de bruit que dans une fanfare. Une fois garée, Aurore et moi entrons dans sa maison et débarquons dans un monde halluciné. Le salon a été complètement vidé pour devenir une piste de danse. Des enceintes ont été installés absolument partout, de façon qu'on se croirait en boîte peu importe où on se trouve à l'intérieur de ces murs. Sur une table est alignée une quantité phénoménale de bouteille d'alcool, allant de la bière à la vodka, et tout autant de produits illicites. Il y a tellement de personnes à l'intérieur qu'on a du mal à circuler mais on risque de mourir du tabagisme passif en trois secondes si on sort dans le jardin. Finalement, je repère l'hôte, affalé dans son canapé avec une nana dans chaque bras. Les cheveux de jais rasés sur le côté, il a une crête gominée en arrière. Ses petits yeux bleus se posent alors sur moi et un sourire narquois illumine son visage fin rappelant bizarrement celui d'un renard, animal convenant d'ailleurs très bien à sa personnalité.

 

« -Luc ! T'es finalement là ! S'exclame Ulrich. Assied-toi, faut que je te présente ces filles, elles sont graves drôles !

-Non merci, je vais bien

-Ah, oui. Je vois que tu as de la qualité à tes côtés

-La qualité t'emmerde profondément, sale dégénéré »

 

Et voilà, comme à chaque fois qu'ils sont en face l'un de l'autre, Aurore et Ulrich sont obligés de sortir les crocs. Dans le cas du renard, c'est purement l'un de ses jeux pour se moquer du monde qui l'entoure. Mais quant à Aurore, elle semble de moins en moins supporter les taquineries de mon ami. Je le connais depuis très longtemps et je m'y suis habitué mais il peut être extrêmement agaçant s'il le souhaite. Et j'ai l'impression qu'à chaque fois qu'il voit la belle rousse, il la teste avec ses railleries.

 

« -Les filles, seriez-vous assez aimables pour escorter Luc jusqu'au bar pendant un moment ? Demande Ulrich. J'ai besoin de parler un moment à la sublime créature de notre lycée

-Quoi ? Mais j'ai déjà un verre à la main...

-C'est bon, me dit Aurore. J'ai quelque chose à dire à la gueule de renard...

-Mon surnom, c'est juste renard. Ta tête d'oiseau a du mal à s'en rappeler ? »

 

Une tape sur l'épaule de la part de la fille du commissaire me fait comprendre que je dois m'éloigner. Les amies d'Ulrich me suivent et commence à discuter de tout et de rien. Je n'ai aucun intérêt dans ce qu'elles racontent mais m'oblige à le supporter avec mon meilleur sourire. Tout ce que je voulais, c'était une soirée avec Aurore. Les minutes passent et je perds de vue mes deux amis dans la foule. Ulrich réapparaît un instant après dans mon dos, me tendant un verre que j'accepte.

 

« -Tiens, bois-moi ça. C'est un cocktail maison. Tu m'en dirais des nouvelles

-Où est passé Aurore ?

-Elle est au toilette, pour se repoudrer ou faire un truc de fille, j'en sais rien. Allez ! Fais cul-sec avec moi ! »

 

Sans réfléchir, je le suis dans sa joie et bois tout d'un coup. Il me regarde alors avec la mesquinerie que je lui connais seulement quand un de ses plans a marché.

 

« -Qu'est-ce que t'as foutu dans mon verre ?

-Juste un peu de somnifère très puissant. Et tant que j'y suis, Aurore n'est pas au toilette mais en train de rentrer chez elle »

 

Ma tête commence à bourdonner avant même qu'il ne finisse sa phrase et je m'écroule, endormi.

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On découvre la vie et l'entourage de Luc, ce dernier à un gros faible pour Aurore et il fera tout pour lui dévoiler ses sentiments.

 

Malheureusement, sa belle soirée tourne mal pour lui. Qu'est ce Ulrich a en tête ? Il veut faire de la rançon ?

 

Quand à l'histoire de l'incendie, on en sait toujours pas plus, l'intrigue se maintient. Mais Red Scarf reste la théorie n°1.

 

J'attends la suite !

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Bon, voilà le fameux second chapitre! Le tant attendu!

 

Bon, changement de narrateur, cette fois, place au p'tit amoureux transi, et direction la fiesta chez Ulrich.

 

Premièrement, on voit que notre chère Aube Aurore n'est pas la seule à avoir un paternel qui a du gallon. Un maire qui a l'air bien sympathique, avec comme garde du corps une montagne de muscle russe (en abrégé, une montagne russe, quoi). Pas plus d'infos sur l'incendie de la veille, mais je pense que ça ne saurait tarder.

 

Par contre, changement total de décor quand on arrive chez le tombeur de service  :o Il a une dégaine de fils de chef de gang sur son canapé, l'Ulrich. Je dis fils de chef, parce que pour l'instant, comme on voit que nos deux autres amis ont des paternels plutôt importants dans leur domaine, me dis que ce serait pas étonnant que celui-ci ait aussi un père spécial. Peut-être même que... Nan, là je m'avance peut-être un peu trop vite.

 

Sinon, final totalement inattendu. Mine de rien, je pensais qu'on allait avoir droit à au moins trois chapitres de mise en place, mais on dirait que les choses sérieuses commencent rapidement. Curieux de connaître les raisons du somnifères. Rançon, comme l'a supposé Kyojin? On verra bien...

 

Bon, ben comme j'ai plus de comparaisons à faire avec Tonari no Kaibutsu-kun (sinon je vais finir par voir Ulrich avec la tronche de Sasayan, et ça, ce serait très très mauvais), je vais clore mon commentaire sur ma réplique préférée du chapitre :

 

La qualité t'emmerde profondément, sale dégénéré

 

Argument publicitaire du futur.

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Faudra attendre un petit moment encore avant d'avoir le fin mot sur l'incendie. C'est un peu ce qui lance l'intrigue donc je préfère mettre un peu de suspense la dessus. Concernant Ulrich, content que le personnage plaise, d'une certaine façon. J'adore mettre en scène des connards ultimes et le renard entre dans cette catégorie. Mais vous emballez pas trop sur une rançon. Il a un bon fond mon vandale. Par contre, il n'est le fils de personne de connu. Il vient d'une famille tranquille avec des parents tout ce qu'il y a de plus respectable. C'est juste lui qui a mal tourné comme ça arrive partout.

 

@Juzi : Tonari est cool comme manga 8) Et l'animé était extra ! La fin est un peu décevante par contre... Mais si tu veux, tu peux voir Ulrich en Sasayan maléfique. Et même Luc en Yamaken sans mèche xD

 

Argument publicitaire du futur.

 

Bah voilà, j'ai trouvé ma reconversion si la médecine marche pas !

 

 

Bwef, voilà le bousin situé selon Aurore :

 

Chapitre 3 : Sur le chemin jusqu'à chez soi

 

Je déteste Ulrich Lagarde. Et pourtant, me voilà seul avec lui. Il a viré ses pouffes et j'ai demandé à Luc de partir. Affalé sur son canapé, il tapote sa main sur le cuir en me lançant un regard défiant. Je n'ai rien d'autre à faire que lui obéir. C'est le meilleur moyen pour arriver à le faire parler.

 

« -Cigarette ? Me propose-t-il

-Non merci, je ne fume pas

-Comme tu veux... »

 

Il sort son matériel et allume une roulée. À la première bouffée, il fait bien exprès d'envoyer les vapeurs en plein visage. Ne surtout pas réagir. Continuer de le fixer sans montrer d'émotions. Il ne cherche qu'à m'énerver et cherche le bon moyen. Mais me voir résister lui apporte aussi satisfaction, comme le montre le fin sourire sur ses lèvres.

 

« -Alors, que me veux-tu, mademoiselle Licht ? M'interroge-t-il en passant son bras autour de mes épaules

-Des informations »

 

Je dégage son bras comme si de rien n'était et observe sa réaction. J'ai capté son attention. Il veut savoir ce que je veux mais me cuisinera d'abord. Je sais bien comment ça se passe avec lui. Après tout, le renard a des relations avec quelques criminels. Forcément, il a appris à travailler comme eux. Du peu que je sais sur ses activités, c'est l'une des personnes les mieux renseignés des rues, dépassant par fois les forces de l'ordre au niveau de son savoir. Et grâce à ça, il a pu s'imposer à Nicipolis sans pour autant prendre le moindre risque. Un gros exploit du haut de ses dix-sept ans.

 

« -Et pourquoi tu aurais besoin de moi alors que ton gentil papa dispose de plus de moyen que moi ?

-Son enquête n'a pas mené à grand chose pour l'instant...

-Pourquoi tu t'intéresses à l'incendie ? »

 

Il est bien plus intelligent qu'il n'y paraît et sait déjà où je veux en venir. C'est lui qui a les cartes en main maintenant. Je dois vite trouver un moyen d'inverser la tendance.

 

« -Si tu en parles, c'est que tu as quelque chose !

-Possible. Ça ne dépend que de toi : quand je pose une question, je veux d'abord qu'on y réponde. Pourquoi tu t'intéresses au bûcher ?

-...Je veux savoir si je risque de revoir ça ou pas »

 

Techniquement, ce n'était pas un mensonge. Mais pas la vérité non plus. De l'ennuie s'inscrit sur sa face malicieuse. Il s'attendait à mieux.

 

« -Le type qui a fini en grillade était un petit dealer qui se faisait appeler R-Jey. Je lui ai acheté un peu de crack une fois. Il était réglo dans son affaire et n'embrouillait personne. Aucune idée de ce qu'il foutait dans l'immeuble par contre. Pas de trace d'effraction chez lui, sa voiture n'a pas disparu non plus.

-Aucun ennemi ?

-Il bosse pour Flitz donc forcément, il doit y avoir des tensions. Mais c'est personne d'important dans son organisation.

-Donc en gros, tu sais rien...

-T'as déjà plus de renseignements qu'avec les poulets, me nargue-t-il. Maintenant, faudrait peut-être me payer pour mon service. T'as le choix : un petit bisou ou des infos appréciables sur ta personne.

-T'auras ni l'un ni l'autre. Je sais très bien que tu connais le point de pression de tout le monde. C'est ce qui fait ta force. Mais sur moi, tu ne trouveras rien !

-Alors tu t'en fiches si je parle de Charles ? »

 

La gifle part, sans même prendre le temps de réfléchir. Je ne comprend qu'après coup que j'ai perdu son jeu et qu'il possède maintenant le meilleur moyen de m'atteindre. Le regard mesquin qu'il m'envoie en se massant la joue me met en rogne. Et le souvenir de Charles me donne envie de pleurer. Plutôt que de rester une seconde de plus ici, je me lève et sort de la maison pour finalement courir jusqu'à la station de métro la plus proche possible. Le calme qu'il y a dans le quartier contraste avec le brouhaha de chez Ulrich. Je ne m'arrête de courir qu'une fois la musique inaudible et laisse les larmes couler. J'arrive dans les souterrains et le silence devient plus lourd, chargé de l'écho de mes pas. Personne sur le quai. Prochain et dernier métro dans quelques minutes. Je pleure un moment puis me ressaisit et sèche mes yeux. Le voyage en métro jusqu'au centre. Je profite de ce temps pour envoyer un message à Luc, pour m'excuser d'être parti sans le prévenir. Je me sens vraiment nulle de l'avoir laissé comme ça. Après vingt minutes, j'arrive à la place de l'Etoile et sors des sous-sols. Si cet immense parvis porte ce nom, c'est en référence à sa géométrie, avec ses cinq avenues divisant la ville en cinq zones. Plus on s'éloignait de la place, plus le paysage changeait. Au nord-est, on retrouve le quartier des plaisirs : bars, casinos, boîte, love hôtels, auberges criardes, maisons closes, l'endroit parfois où rigoler de jour comme de nuit. Le sud-est est beaucoup plus professionnel avec toute la zone portuaire, comprenant les entrepôts et les docks, ainsi que pas mal de sièges d'entreprise. Le sud est purement le quartier riche et sécurisé. Les grandes enseignes s'alignent sur ses rues. Le sud-ouest est davantage modeste, accueillant la majorité de la population mais riche en bâtiments historiques. Quant au nord-ouest, c'est la zone de non-loi. Un quartier si malfamé que même la police n'ose pas y aller, à moins d'y être forcé. Véritable taudis et nid de criminels, pas mal de légende urbaine y sont nées. Je n'y suis jamais allée, c'est bien trop dangereux. Mais du haut de la tour Baizho, au centre de la place de l'Etoile, on peut découvrir certaines parties mystérieuses du quartier.

Je me dirige plein sud, préférant ne pas perdre de temps dehors, dans le noir. Depuis tout à l'heure, un type louche sur moi dans le métro et s'il y a moyen que je le sème dans les ruelles, je ne vais pas perdre l'occasion. Ce n'est pas la première fois que quelqu'un me suit. Après tout, c'est presque normal à Nicipolis. J'ai donc établi un itinéraire pour être sure de fausser compagnie à quiconque me pourchasserait. Toujours éviter les grandes avenues. Elles nous font nous sentir en sécurité mais ce n'est qu'une illusion : à la moindre intersection, le danger guette. Faire le maximum de détour pour l'embrouiller. Marcher rapidement mais silencieusement. Heureusement que je ne suis pas très féminine et que je ne porte pas de talons. Ma promenade nocturne dure un moment pour être certaine de le semer. Mais au détour d'une rue, quelqu'un attend et je comprends mon erreur : il y en avait deux. Je me retourne mais déjà l'homme du métro me coupe la route. Les deux se rapprochent alors lentement.

 

« -Perdue, ma mignonne ? Lance l'un d'eux

-Elle pensait me paumer mais faut croire que c'était toi la conne de l'histoire ! Continue l'autre »

 

Cette nuit est vraiment à chier. D'abord Ulrich qui m'emmerde et maintenant deux blaireaux qui cherchent un peu de plaisir. Mais ils ne l'auront pas facilement. Depuis que je suis toute petite, mon père m'a entraîné à me battre pour des situations dans ce genre. Et j'ai aussi du gaz lacrymogène sur moi. Dès que j'aurai une ouverture, je file à toute vitesse. Les deux hommes se rapprochent et je distingue mieux leurs physionomies. Grands et musclés, dans la trentaine. J'ai très peu de chance mais je peux m'en tirer avec de l'espoir. Mon regard cherche la moindre esquive possible. À gauche, à droite, un objet au sol, une échappatoire au dessus. Et là, je rencontre les yeux d'un inconnu. Accroupi sur la rambarde d'un escalier de secours, il n'est habillé que de noir. La nuit m'empêche de distinguer les détails et sa face cagoulée se cache en plus sous une capuche. Mais son regard, lui, est nu et me fixe. Des yeux bas et sombres qui me juge en silence. Finalement, il lève sa main et pose son index au niveau de sa bouche. Je jauge à nouveau mes agresseurs. Et cette fois-ci, ce ne sont plus leurs forces mais leurs faiblesses que je vois : lents, balourds, plein d'ouvertures pour être frappés. Mon esprit s'est apaisée et j'attends fermement mes adversaires. À quelques pas de moi, et juste en dessous du mystérieux encagoulé.

 

« -Il paraît que les rousses sentent. C'est vrai ? Se moque celui qui me suivait depuis le métro

-Ce qui est sûr, c'est que ta bouche doit sentir aussi mauvais que ton cul !

-P'tite pute ! Crache-t-il »

 

Mais la seconde d'après, l'homme du balcon saute et lui atterrit sur le dos, descendant son coude sur son crâne. Il s'effondre net et son acolyte a à peine le temps de comprendre qu'il se fait attaquer à son tour. En tremblant, l'agressé sort un couteau et tente de lacérer le voltigeur. Cependant, d'un pas agile et preste, l'encapuchonné sort de la ligne d'attaque tout en vrillant le poignet de son adversaire. Je n'en reviens toujours pas de ce que je vois. Depuis la hauteur, je n'avais pas pu la distinguer mais suivant avec grâce et fluidité l'acrobate, une écharpe à la teinte sanguine se déploie derrière lui depuis son cou. J'ai face à moi Red Scarf. Mon émerveillement ne dure pas. Je sens qu'on s'agrippe à ma jambe et qu'on me la tire. Je tombe à la renverse et l'homme écroulé se relève. Il a à la main un mouchoir qu'il me colle sur le visage. Le tissu est moite et sent fort. Je sais que si je le respire, je m'évanouis.

 

« SALOPE ! Hurle l'homme dont la tête est en sang. C'EST QUI CE TYPE ?!!! »

 

Trop enragé, il ne remarque pas que je sors ma bombe et que je lui asperge les yeux. Il crie de plus belle mais ne relâche pas la pression. Je n'arrive toujours pas à me dégager. Les yeux rougis par le gaz et presque aveugle, il me plaque le bras contre le sol. Je n'arrive plus à retenir ma respiration. Obligée de prendre une inspiration, je sens le chloroforme s'infiltrer dans mes poumons et, après quelques secondes, mon esprit s'évade. Je n'ai plus la force de lutter. Ma vision se brouille et je n'arrive plus à réfléchir. La pression s'adoucit et l'homme qui me tenait au sol par en arrière. Des bras maintiennent son cou et il se débat. En cherchant à se libérer, ses mains rencontre les bras de Red Scarf et ressortent rouges. Quelques secondes passent et ses bras cessent de bouger. Je n'arrive plus à me concentrer sur ce qui est devant moi. Mes yeux tombent alors sur le deuxième agresseur, baignant dans une flaque de ce qui semble être du sang. J'entends quelque chose s'écrouler au sol. Puis, l'homme qui surveillait la scène d'au dessus se rapproche de moi et saisit ma nuque pour me redresser. Ses yeux continuent de me fixer. Ils sont si noirs, si profonds, si apaisant. Sa main gantée s'approche de mon visage et me ferme les yeux avec douceur. Je m'endors.

À mon réveil, je suis cachée dans une benne à ordure, dans la même ruelle où je me suis faite piégée. Mais plus aucune trace des personnes présentes auparavant sur les lieux et pas la moindre trace de sang au sol. Le soleil perce par endroit les nuages et en regardant ma montre, je vois que l'aiguille a fait le tour du cadran depuis que Red Scarf a agi devant mes yeux.

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C'est un bon chapitre !

 

Il semble que la partie où Aurore quitte la maison d'Ulrich se passe avant que Luc se fasse séquestré par ce dernier.

 

La petite de l'inspecteur semble vouloir plus d'information sur l'incendie, mais le fils de mafieux ne semble pas en savoir plus, à part l'homme qui y est mort.

 

Et Aurore pour la première fois de sa vie, fait la rencontre de sa vie. Red scarf lui a sauvé les miches, et je pense que c'est l'élève solitaire de la classe...:P

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La vache, malgré son caractère de connard, il assure le p'tit Ulrich. Meilleur indic de la ville à même pas vingt piges, faut le faire. Je sens que je vais bien l'apprécier, mine de rien, j'adore les gros sadiques arrogants qui en ont dans le crâne.  :)

 

Bon, visiblement, notre petite Aurore a un traumatisme enfoui, lié à un certain Charles. Trop tôt pour faire des suppositions quant à son identité, mais tout indique qu'il est au mieux porté disparu, au pire mort.

 

Petite leçon de géographie avec le quartier de l'étoile, qui a vraiment l'air vachement énorme avec ses différentes avenues. Ce qui m'intéresse là-dedans, c'est surtout le quartier des plaisirs la zone de non-loi. Dieu sait le bordel que ça doit être, si c'est le coin le plus malfamé de Nicipolis, alors que la ville ne semble sûr absolument nulle part. Confirmation de cet état de fait avec les charmants stalkers qui abordent Aurore.

 

Et ensuite, bon sang, le truc inattendu, arrivée de Red Scarf qui joue les justiciers et qui fracasse les détraqués dans la ruelle. Et surtout ce moment où il est attaché à son fil, la tête en bas, sous la pluie, et que Aurore lui ôte la partie basse de son masque et... Attends, je crois que je m'emmêle les pinceaux, là. Enfin, bref, c'est un final on ne peut plus surprenant. Je m'attendais pas à voir RS dans ce genre de rôle.

 

Bon, après un petit dodo dans les ordures, une nouvelle journée commence. Je pense que notre héros cagoulé va retourner un petit moment dans l'ombre, et qu'on va surtout s'attarder sur le cas de Luc dans les chapitres à venir.

 

Bon, à une prochaine!

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Et hop ! Me revoilà !

Ulrich fait bon effet d'après ce que je lis, mieux que les personnages principaux ! xD De toute façon, c'est un personnage que j'affectionne et qui, à défaut d'avoir un rôle aussi primordial que les héros, aura droit à une bonne évolution.

Je me dis aussi qu'il faudrait que je fasse un plan de la ville. Car c'est très clair dans ma tête mais ça doit moins l'être pour vous. Je vais voir ce que je peux faire. Et si ça se trouve, je ferai aussi des dessins de personnages...

 

Ceci dit, je vous envoie le chapitre :

 

Chapitre 4 : Le réveil de Luc

 

« J'en ai rien à blairer de tes histoires ! Tu vas faire ce que je te dis si tu veux pas retrouver quatre types devant ta porte ce soir, prêts à t'éclater la tronche à coups de batte ! »

 

Les cris d'Ulrich me font ouvrir les yeux. Je sens que mon corps est encore tout engourdi et un mal de crâne terrible m'assène. Je me redresse sur le canapé et observe les alentours. La fête est fini depuis un moment. Plus personne ne traîne dans le salon. L'horloge indique onze heures de la matinée. À la vue des déchets au sol, la soirée a été très agitée. Comment j'ai fait pour pioncer avec un tel vacarme ? Les murmures de la télévision attire mon regard. Informations toutes fraîches : deux hommes retrouvés pendus à un lampadaire, en pleine avenue.

 

« Tu toucheras ta part du flouze. Maintenant, bouges-toi et va vérifier les caméras de sécurité du quartier sud... Oui, je sais qu'ils sont à dix mètres du trottoir dans le port mais je remonte une piste. Alors magne-toi, pour la dernière fois ! Et tiens-moi au courant... »

 

Le renard raccroche son téléphone et se tourne vers l'écran, visiblement contrarié. Il n'affiche plus son sourire moqueur et son poing se crispe.

 

« Tu les connaissais ? »

 

Il sort de sa réflexion en m'entendant. Je tente de me lever mais un malaise me prend et je préfère rester encore un moment sur le canapé. Son expression naturel reprend le dessus sur son visage mais je sens bien qu'il ne fait que cacher son irritation.

 

« -Pas personnellement. C'est les frères Beneke. Associés pour kidnappings, viols et revente de viande fraîche à des proxénètes.

-Pas une grande perte pour le monde...

-Ouais, c'est sûr que je m'en balance qu'ils soient froids. Ce qui me fait chier par contre, c'est la crevure qui a fait une guirlande avec leurs corps.

-Et pourquoi donc ? Ça ressemble à un règlement de compte entre bandes, non ? Ils se sont forcément faits des ennemis avec leur occupation.

-...Les deux glandus bossent pour Flitz...

-Comme un bon tiers des criminels de la ville. Tu t'inquiètes que l'une des figures les plus puissantes de la ville s'énerve pour deux types au bas de son échelle ?

-Pas deux mais dix. Au cours du mois dernier, dix de ses hommes se sont faits tuer. Deux pendus, un brûlé vif, quatre égorgés, un noyé, deux par balles. Je sais pas qui mais quelqu'un veut la peau de Flitz. Pas forcément étonnant qu'on essaye de tuer ce seigneur du crime mais en dix assassinats, cette personne n'a laissé aucune trace. Et ça, ça m'énerve plus que tout. Je suis sensé savoir tout ce qui se passe dans cette ville mais je loupe le plus gros coup depuis un bail ! »

 

Ulrich a toujours été mauvais perdant. Déjà gamin, il était arrogant, mesquin et diablement intelligent.  C'est ce qui le démarquait des autres et ce qui a retenu mon attention. Moi, j'étais chétif, timide mais d'une grande maturité par rapport à mes camarades de classe. À cause d'une maladie orpheline, j'ai passé plusieurs années à l'hôpital dans mon enfance. Couplant à cela la mort de ma mère peu de temps après ma naissance et on peut dire que ma vie n'a pas été très facile. Mon père a toujours été là pour moi mais il n'a jamais réussi à faire son deuil. Et je sens bien, derrière ses paroles chaleureuses, qu'une profonde tristesse l'habite encore. Je n'ai pu commencé à aller à l'école régulièrement qu'à mes cinq ans, quand la maladie s'était enfin calmée. Je ne connaissais personne et tout ce monde m'effrayait. Ulrich fut mon premier ami et il reste toujours la personne avec qui j'aime le plus passer de temps, même s'il a bien changé depuis l'école primaire et qu'il essaye de ruiner mes chance d'obtenir la fille de mes rêves.

 

« -Pour changer un peu de sujet, tu m'expliques pourquoi tu m'as endormi ?

-Ah oui, j'avais presque oublié ça. Tu dois encore avoir un peu mal au crâne, non ? J'ai du paracétamol ou de la marijuana. Ça dépend de ta religion...

-File le médicament et donne-moi une explication tant que t'y es ! »

 

Il lâche le comprimé dans l'eau, se dissipant en une multitude de bulles, et vient s’asseoir à côté de moi. Pendant tout ce temps, le renard n'a rien dit, ne laissant pour son que l'effervescence du médicament et les sons de la télévision.

 

« -Mec... Aurore ne t'aime pas. Je sais que ça ne changera pas la façon dont tu vois les choses mais cette fille ne te voit que comme un ami.

-Donc je devrais abandonner parce que ta boule de voyance dit que j'ai aucune chance ?

-Aurore ne veut pas de petit ami, peu importe qui c'est. Elle n'en voit pas l'utilité et trouvera ça sûrement ennuyeux. Tu n'y es pour rien. Et j'ai pas envie que tu souffres... »

 

Je comprends ce que me dit Ulrich. Il est inquiet pour moi mais je ne peux juste pas étouffer mes sentiments. Même si c'est un échec, je dois tenter le coup. Une autre occasion se présentera et je ne la gâcherai pas. J'aide mon ami à nettoyer la maison de ses parents, avant qu'ils n'arrivent, puis, je m'éclipse et rentre chez moi. Je traverse le pont de l'ouest et rejoins le centre-ville. Je descends le long du boulevard séparant le quartier sud et sud-ouest et déboule sur la place de l'Etoile. Je fais le tour et atteins la voie entre le quartier riche et et le portuaire. Je rentre dans ce dernier. C'est là où mon appartement se trouve. Mais à cause des frères tout juste pendus, la route a été dévié et je dois faire un petit détour avant de retourner chez moi.

Beneke. Ce nom me dit quelque chose. Je suis persuadé de l'avoir entendu avant. Pourtant, Ulrich m'a affirmé qu'ils sont méconnus des médias. Où donc ai-je bien pu entendre le nom de ces scélérats ? Une fois garé dans le parking souterrain de mon immeuble, j'emprunte l'ascenseur pour atteindre le vingt-deuxième et dernier étage du building. De cet hauteur, j'ai une vue panoramique sur le port, les quais, les docks, l'océan. Je trouve qu'il n'y a rien de plus beau que l'ondulation des flots, à part celle des cheveux d'Aurore. Je passe de longues minutes à divaguer, en regardant les bateaux partir et venir sur ce champ de vagues. J'ai encore le tournis à cause des somnifères et décide de m'allonger un instant sur mon lit, tout en regardant la télé. Je zappe et tombe sur les infos. On vient de découvrir l'identité du brûlé-vif dans l'incendie d'avant-hier. Un dealer se faisant nommer R-Jey, Romuald Jonetson de son vrai nom. Encore un nom qui me semble familier mais je n'arrive pas à savoir d'où. D'un coup, la mémoire me revient. Je sors de ma chambre en bondissant et vérifie qu'il n'y a personne dans l'appartement : mon père n'est pas rentré et Alexei doit être à ses côtés. J'entre donc dans le bureau de mon paternel et retrouve la feuille que j'avais fait tombé la veille. Les noms y sont inscrits. Les deux Beneke, à peu près au milieu. Ce R-Jey, un peu plus bas. Là, les quatre égorgés dont j'ai vérifié les noms, le noyé, les tués par balle. Et tout un tas d'autres noms correspondant à des criminels en cavale. Pourquoi mon père a-t-il une liste de ces personnes ? Je repose la feuille où je l'ai trouvé et retourne dans ma chambre. Les deux kidnappeurs ont été pendus cette nuit, bien à la vue de tous au petit matin. Mon père est parti hier soir et n'est toujours pas rentré. Se pourrait-il qu'il... ? Non, à quoi je pense, mon père n'est pas un tueur. De toute façon, depuis qu'il a reçu une balle de revolver dans le genou, lors d'un attentat, il ne peut plus marcher sans l'aide d'une canne. Impossible pour lui d'effectuer des besognes de la sorte. Mais Alexei ? Malgré sa petite taille, c'est un véritable mastodonte. Et c'est pas le type qui a tiré sur mon père qui dira le contraire. Quoique, sans dents et avec une mâchoire totalement disloqué, difficile de parler. Le garde Gorlanov pourrait sans problème maîtriser n'importe qui à mains nues et les yeux bandés. Je l'ai déjà vu s'y entraîner.

Je réfléchis trop. Si ça se trouve, il y a une explication tout à fait logique à la présence de ce document. Je poserai la question à mon père quand il sera de retour. En regardant mon téléphone, je vois qu'Aurore m'a laissé un message quand elle s'était enfuie, me demandant de l'excuser d'être parti sans dire un mot. Je lui renvois que ce n'est pas grave. Un petit mensonge pour réconforter n'a jamais fait de mal. Je continue en lui demandant si elle n'a pas eu de soucie en rentrant. Les nuits peuvent être dangereuses. Elle m'affirme que tout allait bien, à part qu'elle gelait un peu dehors. Aurore a toujours été frileuse.

Le reste de mon dimanche, je le passe à faire mes devoirs et regarder des séries. Mon père n'est de retour qu'assez tard, accompagné d'Alexei quelques pas derrière. Sa jambe droite lui fait mal et il s'assit dès que possible dans un fauteuil pour soulager sa peine.

 

« -Luc ! M'interpelle-t-il en me voyant. Alors, comment s'est passé ta nuit ?

-Je ne l'ai pas vu passé ! Et toi ?

-Assez éprouvante. On ne dirait pas comme ça mais le travail administratif et épuisant... »

 

Je tiens là ma chance de lui demander pourquoi une liste de criminels, dont certains sont morts, se trouve sur son bureau. Mais en le voyant si las, massant son genou, je me rétracte. Debout, mon paternel semble toujours fier. Assis, souffrant en silence et le début d'une calvitie visible, je n'ai plus aucune envie de le questionner. Mon père est quelqu'un de bon. Hector Zupin est le maire parfait. Un autre jour, je lui en parlerai mais pas aujourd'hui, alors qu'il semble si fatigué.

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Une bonne suite !

 

Finalement il n'est rien arrivé à Luc, ce dernier a juste subit l'effet d'une drogue que son ami lui a fait gouté à son insu.

 

On remarque que malgré ses mauvais côté, Ulrich garde bon fond en lui, même si il ne le montre pas directement. J'ai bien aimé le petit background résumé sur Luc, ça n'a pas été facile.

 

En tout cas, du côté de la mafia c'est des pertes sans cesse, il y a vraiment une personne qui a une dent contre eux. On pense tous à Red Scarf, peut-être s'est il allié au père de Luc, ce qui expliquerait les dossiers qu'il a sur ces morts, il a programmé ces meurtres pour se débarrasser de la mafia ?

 

Enfin pour la suite, j'ai peur que l'amour que vous Luc envers Aurore se transforme en haine...

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Ulrich fut mon premier ami et il reste toujours la personne avec qui j'aime le plus passer de temps, même s'il a bien changé depuis l'école primaire et qu'il essaye de ruiner mes chance d'obtenir la fille de mes rêves.

 

... Notre ami Luc a quand même une vision vachement bizarre de l'amitié. Il prend exemple sur Milhouse des Simpsons?  ;D (je sais pas pourquoi faut que je fasse le lien entre ta fic et une oeuvre fictive à chaque chapitre... Vais essayer de me calmer).

 

Bon, gros troll quant à l'évanouissement de Luc. M'attendais vraiment à le voir dans une position délicate, mais c'était apparemment juste pour que son pote lui dise qu'il a aucune chance côté coeur. Sympa l'attention, ça fait toujours plaisir  :P Sinon, bon petit background pour Luc. Il en a vu des vertes et des pas mûres.

 

Visiblement, notre Echarpé Rouge (tabernacle!) semble s'amuser en descendant du mafieux en ne laissant aucune trace derrière lui. C'est vraiment à se demander pourquoi le type était recherché comme un criminel en son temps, alors que là, il joue les justiciers brutaux. J'en viens presque à me demander s'il y en a pas plusieurs...

 

Bon ben, vivement la suite.

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J'ai été un peu débordé ces derniers jours et donc incapable d'écrire. Mais me revoilà !

 

Ulrich fait encore parler de lui mais pour de bonnes raisons, malgré les mauvaises manières. On va juste dire qu'il est très maladroit avec ses sentiments mais qu'il fait ça pour le bien de Luc.

 

En tout cas, du côté de la mafia c'est des pertes sans cesse, il y a vraiment une personne qui a une dent contre eux. On pense tous à Red Scarf, peut-être s'est il allié au père de Luc, ce qui expliquerait les dossiers qu'il a sur ces morts, il a programmé ces meurtres pour se débarrasser de la mafia ?

 

Visiblement, notre Echarpé Rouge (tabernacle!) semble s'amuser en descendant du mafieux en ne laissant aucune trace derrière lui. C'est vraiment à se demander pourquoi le type était recherché comme un criminel en son temps, alors que là, il joue les justiciers brutaux. J'en viens presque à me demander s'il y en a pas plusieurs...

 

Mes objectifs d'intrigues sont mis en place. Maintenant, à voir si ce sont des bluffs ou pas !

ava-hiruma.gif

 

Place au chapitre maintenant : au programme, Ulrich qui fait encore des siennes !

 

Chapitre 5 : Retour au lycée

 

Plusieurs jours après l'avoir rencontré, j'ai encore des frissons. Dès que mes yeux se ferment, ce sont les siens que je vois, m'observant en silence pendant qu'il étrangle mon agresseur. Je n'ai pas tardé à découvrir l'identité des deux hommes m'ayant attaqué. Deux frères travaillant dans l'ombre et exposés à la vue de tous seulement à leur mort, pendus en pleine rue. De mon sauveur, aucune trace. Il a disparu de la circulation et ne se montrera que quand il le voudra. Je suis sure qu'il attend quelque chose, patiemment, de la même manière qu'il resta suspendu bien avant mon arrivée, juste pour écraser sa proie. J'ai la certitude que ce qui m'a sauvé ce jour-là n'était que la chance. La chance d'être dans la bonne ruelle au bon moment. Du point de vue de l'homme à l'écharpe rouge, je ne représentais rien. C'est ce que disaient ses yeux sombres. Il avait tendu un piège aux frères Beneke et je pouvais tout foutre en l'air. J'avais mis Red Scarf en danger en étant moi même en péril. Mais curieusement, je ne demande qu'à recommencer. Je veux avoir cette sensation à nouveau, ce frisson d'excitation.

 

« -Mademoiselle Licht, vous rêvez encore ? Me nargue professeur Mognard

-Ouais, mais certainement pas de toi »

 

Un long silence s'est dès lors imposer dans la classe, pendant lequel je me suis demandé ce qui m'a pris. Cependant, plutôt que de pousser une gueulante, le ventripotent continue son cours comme s'il n'avait rien entendu. Je vois quand même, à ses joues rougies, qu'il n'a jamais eu aussi honte.

Quelques minutes plus tard, la cloche sonne pour la pause de midi et je m'enfuis avant que Mognard ne me dise quoi que ce soit. Je sens déjà les regards pesant des autres élèves sur moi en apprenant la nouvelle : la fille la plus populaire du lycée a répondu à un prof. Ça, en plus de ma soudaine isolation, suffit à faire courir les plus folles rumeurs dans l'établissement. Voilà de quoi je parlais quand je disais ne pas supporter la tension ici : à la moindre action, on est tout de suite jugé, fiché par les autres. Et ce qui semble être la chute de mon piédestal à commencer avec ma sortie en trombe de chez Ulrich. Maintenant, je manquais de concentration, l'esprit perdu à cause de ma mésaventure, et je ne peux plus approcher Luc et nos amis communs à cause de la présence du satané renard. Le voilà encore, auprès du grand blond souriant, mangeant à la cafétéria. En prenant mon plateau, mon regard croise celui de Luc. Il s'inquiète pour moi. Mais depuis qu'Ulrich connaît mon point faible, je ne peux pas l'approcher sans m'énerver. Or, les yeux dorés du blond me supplie et j'ai du mal à y résister. Finalement, je tente le diable et m'assis avec eux. Le sourire narquois sur le visage du démon m'agace déjà :

 

« -Paraît que t'as fait ta crise d'adolescence tout à l'heure, en cours. C'est pas un peu tard, à dix-sept ans ?

-J'en sais rien. Mais c'est toujours en avance par rapport à toi.

-Est-ce que vous pouvez essayer de ne pas vous égorger dès que vous vous voyiez ? Demande Luc pour nous calmer.

-Pas ma faute si la rousse est tout le temps aussi frustrée... »

 

Avant même que je puisse répondre, il sort son téléphone et lit un message qui le met très visiblement en colère. Qui est le frustré à présent. Son poing frappe la table tandis qu'il jure. J'ai déjà vu Ulrich dans cet état et c'est jamais bien d'être près à ce moment. Le renard bondit de sa chaise et file un crochet à la première personne se présentant devant lui. Pas de bol pour le bouc émissaire du lycée, il est pris pour cible. Aaron tombe au sol en un coup et renverse toute sa nourriture sur lui. Mais cette humiliation ne semble pas suffire pour calmer Ulrich qui commence alors à frapper à coups de pied le pauvre malheureux au sol. Silence fait légion en un instant dans le réfectoire. Au final, ça ne sera pas mon dédain face à un professeur qui ferait parler les commères aujourd'hui. Il fallut quelques secondes à Luc pour comprendre ce qui se passait. Mais dès que ce fut le cas, il arrête son ami et le repousse, chose assez facile quand on fait une tête de plus et qu'on a plus de muscles. Le renard obtempère, même s'il peste quelque chose d'incompréhensible pendant que le blond aide l'agressé à se relever. Le nez en sang et tenant ses côtes, Aaron Adler accepte l'aide de Luc mais refuse qu'il soit accompagné jusqu'à l'infirmerie, préférant y aller seul.

 

« -Est-ce que t'as complètement pété les plombs ?! S'énerve le blond sur le brun une fois la victime partie.

-À ton avis ? Je viens de marteler un gars à terre après la lecture d'un sms. Bien sûr que je suis vénère !

-Il t'avait rien fait ce gars...

-J'avais besoin de me défouler vu que je retrouve pas celui que je dois éclater et qu'il m'a encore fait un sale coup. »

 

Je devine facilement qu'Ulrich à une embrouille avec quelqu'un de son monde. Voir qu'il n'arrive pas à tout contrôler est particulièrement jouissif. Pourtant, malgré qu'il est battu un innocent dans le lycée, il n'aura aucune sanction. Car si le renard venait d'apprendre mon secret, il connaît ceux d'absolument tout le personnel de l'établissement et des étudiants depuis un moment. Ici, personne ne peut s'opposer à lui : il est le roi. Je laisse les deux hommes s'engueuler sur leur moral et termine mon repas quand je remarquer quelque chose de bizarre. Pour quelqu'un qui n'a jamais appris à se battre, c'est imperceptible, mais les mouvements d'Aaron avait quelque chose d'étrange. Quelque chose d'autre m'intrigue et que j'aurais dû remarquer avant : il n'est pas parti vers l'infirmerie.

Je laisse tomber les deux gars sans leur adresser un mot et sort de la cafétéria pour partir à la recherche du soumis du lycée. Je devais confirmer quelque chose qui me semble impensable. Je le retrouve quelques minutes plus tard, sortant des toilettes après s'être lavé le visage. Bizarrement, il n'a l'air de souffrir d'aucune douleur alors qu'il a subi une ruée de coups.

 

« -Tu sais amortir les coups...

-À force de me faire tabasser, j'ai appris une ou deux astuces, me répond-t-il avec un sourire un peu niais »

 

Je l'examine avec détails. Ses cheveux châtains sont toujours aussi mal peignés, ses yeux noirs sont toujours mis clos, lui donnant un air endormi. Quelques poils poussent sur son menton, contrastant avec son apparence juvénile. Le dos voûté, il fait ma taille. Et comme je suis déjà pas bien grande, c'est assez facile de comprendre que c'est un nabot. Jean troué, vieilles baskets, T-shirt noir et veste kaki bien trop grande pour lui. En plus de son repas recouvrant ses vêtements, on pouvait voir d'anciennes tâches dessus, me permettant d'évaluer que l'adolescent n'est pas très soigneux. Avec un air un peu débile, il me demande si tout va bien. Quelque chose cloche définitivement chez lui.

 

« -Est-ce que tu sais qui je suis ?

-Euh...Aurore Licht, non ? T'es dans ma classe...

-Et mon père ?

-Le commissaire de la ville...je crois...

-Exact, celui qui a tué Red Scarf il y a sept ans. Ce que je comprends pas, du coup, c'est pourquoi tu te trimballes la nuit avec une écharpe rouge autour du cou tout en butant des mecs »

 

Il me regarde avec un air ébahi, tandis que je garde tout mon sérieux. Le masque tombe alors. Il se redresse, me descendant légèrement et tout air de béatitude disparaît de son regard. À la place, je retrouve les mêmes yeux calmes et perçant de cette nuit-là. Sa voix hésitante se transforme et avec une détermination que je ne connaissais pas chez Aaron, il m'annonce : « c'est parce que l'agent Aymeric Licht a raté son tir il y a sept ans. »

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Bon chapitre ! Et révélation !

 

La semaine scolaire reprend pour Aurore mais elle ne sera plus la même à partir de ce jour.

Ulrich a toujours des embrouilles avec la gestion de son groupe de mafieux, dans son école, il est vraiment intouchable, dû à la peur de représailles. Je me demande ce qu'il a reçu encore...

 

Et Aurore est bien la fille à son père, son côté observatrice, l'a bien aidé à démasquer Red Scarf dans la peau d'Aaron, je l'avais bien ressenti, maintenant que fera t'il vu que sa couverture est dévoilée ?

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De retour ! Décidément, je pensais qu'avec les vacances, j'aurais eu le temps d'écrire assez souvent mais nope. M'enfin, voilà le chapitre avec le point de vue de mon troisième et dernier personnage principale : Aaron Adler.

 

Chapitre 6 : Aaron Adler se dévoile

 

Ce n'est pas de la peur que j'ai lu dans ses yeux au moment où elle comprit qui je suis. Ce n'est pas de l'étonnement non plus. De la satisfaction. Voilà ce que son visage décrit. Un air niais illumine son visage, ce qui a tendance à m'agacer. Elle cherche ses mots, ne les trouve pas. Des tonnes de questions lui passent par la tête, tellement qu'elle n'arrive pas à choisir quoi dire en premier. Et plutôt que de la laisser planter en silence comme ça, je la suggère de me suivre. Sans savoir où, sans savoir pourquoi, la voilà qui marche à mes côtés. Elle ne s'inquiète pas quand on quitte le lycée, ni quand on emprunte le métro jusqu'au centre. Comment peut-on être aussi naïve ? Finalement, elle ouvre la bouche mais je la retiens de parler. Pas là où on peut nous entendre. Nous sommes dans un moyen de transport en commun et elle pense à révéler des informations confidentielles. Ce n'est qu'une fois dans les rues que je l'autorise à poser ses questions.

 

« -Pourquoi tu m'as laissé en vie ?

-Et qu'est-ce qui te fais penser que je ne vais pas te trancher la gorge, maintenant que tu sais la vérité ?

-...Des caméras nous ont vu ensemble dans le métro. Si on retrouve mon corps, la police te désignera comme premier suspect, ce qui pourra gêner tes prochaines occupations nocturnes »

 

Il y a peut-être un peu d'espoir en elle, au final. Cette hideuse innocence ne serait qu'un masque ? Après tout, elle semblait apprécier le spectacle offert face aux frères Beneke. Au final, je n'ai même pas répondu mais elle enchaîne avec une autre interrogation tandis que l'on marche.

 

« Qu'est-ce que ça fait de tuer quelqu'un ? »

 

En me demandant cela, elle confirme l'intérêt que j'ai pour elle. Ne pas fuir face à une agression, dévorer des yeux un combat de rue, vouloir en savoir plus sur ce que d'autres voudraient fuir. Sa curiosité serait proche de la psychopathie si elle n'avait pas encore tant d'illusions dans son esprit de jeune fille.

 

« La première fois, j'ai peut-être ressenti quelque chose. Mais à présent, ça ne fait plus rien »

 

Un mensonge. À chaque fois que j'arrache la vie d'un homme, c'est comme si le temps s'arrête, que je découvre une œuvre d'art et qu'elle s'évapore l'instant d'après. Après avoir marché pendant un cours instant, nous arrivons au Centre Hospitalier de Nicipolis. Visiblement, la rouquine ne s'attendait pas à venir ici mais continue de me suivre. Je chemine entre visiteurs, malades, docteurs et autres personnels soignants. Ici, on trouve bien plus de pensionnaires pour cause de coups et blessures que dans n'importe quelle autre ville. Je remarque que la demoiselle semble mal à l'aise dans le bâtiment, plus que n'importe où elle est passée avant. Quelque chose la terrifie dans ce lieu. Ce n'est pas mon problème. Elle m'emboîtera quand même le pas : sa curiosité la pousse à en savoir plus. Je m'arrête devant la morgue. Il y a, devant les portes battantes, un homme en pleurs. En insistant mon regard sur lui, la jeune fille sait où regarder. Je m'en vais après quelques secondes et elle me suit. Un flot de questions suit, que j'ignore totalement jusqu'à ce que l'on ait atteint notre objectif : le toit de l'hôpital.

 

« La personne que cet homme pleure est sa femme. Tu t'en doutes, s'il est devant la morgue, c'est qu'elle est canée. Ça fait trois jours qu'il chiale car sa compagne s'est faite attraper, violée et tuée par les frères Beneke »

 

L'hôpital étant le bâtiment le plus élevé du quartier sud-est, de grandes rafales de vent nous dérangent dans notre discussion. Tant mieux. Au moins, avec ce bruit, si quelqu'un arrive, il ne comprendra pas de quoi on parle. Mais face au silence de la rousse, j'hésite à savoir si elle est choquée ou si elle n'a pas entendu. Après quelques secondes, elle ouvre finalement la bouche :

 

« -Et c'est juste pour ça que tu les as tués ? Ce que je veux dire, c'est que ça me semble bizarre, avec ta réputation, de faire le vengeur masqué.

-Elle était enceinte... »

 

La précision lui coupe le sifflet. Bien sûr que je ne suis pas assez stupide pour casser la gueule du moindre violeur dans cette ville. Mais il y a des limites à tout. Et encore, ce que je raconte là n'est même pas la raison principale pour leur pendaison.

 

« -Pourquoi tu m'as amené ici ? Demande-t-elle

-Pour savoir ce que tu comptes faire : garder mon secret ou me dénoncer »

 

J'ai pas besoin de lui apprendre les conséquences de son choix. Elle est assez intelligente pour les connaître par elle-même. Mais avant que je ne puisse réagir, elle envisage une troisième possibilité et se jette sur moi. Je m'apprête à la repousser quand je me rends compte qu'elle ne m'attaque pas : elle m'embrasse. Voilà une situation impossible à prévoir. Pétrifié, je la laisse faire. Elle n'a pas de mal à atteindre mes lèvres : je fais sensiblement la même taille qu'elle. J'échange un baiser avec la fille la plus populaire et la moins abordable du lycée. Non pas que j'ai eu un quelconque intérêt pour elle, mais son comportement n'étonne. Tout comme cette nuit-là, elle ne réagit pas de façon rationnelle. Elle se laisse guider par ses envies, ses désirs, ses besoins. Sa tête s'éloigne légèrement de la mienne, mais ses bras gardent son étreinte autour de mon cou.

 

« -Je te propose encore mieux : je peux t'aider, à condition que je sois toujours à tes côtés

-M'aider dans quelles mesures ?

-Mon père est commissaire et il laisse traîner pas mal de papier à la maison. Je peux te fournir des informations ! »

 

Pour la première fois depuis notre entrevue, un sourire se dessine vaguement sur mon visage, mais je le réprime. Ne pas laisser mes émotions me trahir. L'affaire est tellement alléchante : la tenir par la main et se pavaner pour avoir en échange des documents confidentiels de la police, aucune raison d'hésiter. D'un signe de tête, j'accepte.

 

« -Par contre, le fait qu'on soit ensemble impose des règles ! S'écrit-elle

-Tu détermines bien vite cette relation...

-On ne se ment pas et on agit ensemble !

-Très bien...

-Alors maintenant, tu vas me dire pourquoi tu as réellement tué les Beneke. Et aussi, pourquoi tu as incendié un bâtiment entier »

 

Elle m'a eu. Sa curiosité va lui causer des ennuies à force. Mais son intelligence pourra m'être utile : elle est vive d'esprit et a parfaitement deviné que je suis à l'origine du brasier qui a fait trembler la ville il y a quelques jours.

 

« -L'incendie était là pour faire peur. Nicipolis doit comprendre qu'il y a une vraie menace de retour. Quant aux meurtres, j'en ai fait une dizaine. Et ils sont tous en rapport avec une personne : Félix Flitz. Si j'ai fait dix victimes dans ses rangs, c'est pour qu'il se rende compte que quelqu'un en a après lui, tout particulièrement, et aussi pour être sûr des informations que j'ai soutiré aux dix exécutés

-Par la torture ?

-Oui. Un problème avec ça ?

-Absolument pas. Mais pourquoi tu en as après Flitz ?

-Tu le sauras en temps voulu »

 

Il y a des tonnes de raisons pour vouloir liquider Flitz. Parce que c'est l'un des criminels les plus influents de la ville, parce qu'il trempe dans tous les domaines illégaux, parce que c'est une crapule sans le moindre code de conduite. La dernière proposition peut déjà être rayé car je ne vaux pas mieux que lui avec mes crimes. Ses activités, je m'en fiche tout autant. Là où cela devient intéressant, c'est si on touche à son réseau. Un peu moins de dix ans auparavant, le monde caché de Nicipolis a signé un traité de non-agression entre les différents groupes, ce qui a conduit à la période que l'on connaît aujourd'hui : celle du relatif calme dans la ville du crime. En attaquant délibérément les hommes de Flitz, je compte bien mettre un coup de pied dans la fourmilière, semer le chaos et m'en réjouir. Car ce sera seulement à ce moment là que mon but principal pourra prendre forme.

 

« -J'ai une dernière question, m'informe le rouquine

-Je t'écoute

-Si mon père n'a pas tué Red Scarf il y a sept ans, qui es-tu ? Ça ne peut pas être toi qui assassinait des gens à cette époque, tu avais dix ans. Qu'est-ce qui s'est réellement passé ?

-...J'aurais besoin que tu me suives autre part pour que tu comprennes... »

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Bon chapitre !

 

Aaron décide de faire part de la plupart de ses secrets liés au gang de Flitz et sa vraie nature, cependant il reste tout de même méfiant, même si les différentes réactions assez imprévisible d'Aurore l'ont surpris plus d'une fois, voir même le faire sourire. Ils sont partis pour former un couple atypique ces deux-là.

 

En tout cas tu restes vague, sur le vraie mystère que compte atteindre Aaron, une vengeance ? Contrôler la ville de lui même ? Et pourquoi pas, récupérer un bien chez Flitz ? Enfin bon mes théories ne sont pas trop pertinente, n'ayant pas assez d'infos.

 

Le 1er Red Scarf devait être son père adoptif, ou son mentor, on verra bien ;D.

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  • 4 weeks later...

Je reprends la mauvaise habitude d'avoir du retard... Méchant Dobby Juzi !

 

Je me doutais bien que la victime de la classe allait avoir de l'importance. Me suis dit qu'un mal-aimé de service nommé dans le premier chapitre risquait de faire parler de lui, mais j'étais bien loin d'imaginer que c'était lui le fameux RS... (tu vas rire et croire que c'est de l'acharnement, mais dans un projet de récit que j'avais en tête, le souffre-douleur d'une classe se révélait être un taré d'agent secret accro à la baston, aux armes blanches et aux guns... Comme quoi...)

 

On se dirige vraisemblablement vers un premier Red Scarf père d'Aaron (puisque Aurore et Luc ont des paternels importants, peut-être que le tritagoniste sera dans le même cas). Ou alors peut-être seulement père spirituel. On verra bien, on aura probablement des infos dans les prochains chapitres.

 

Sinon, elle s'ennuie pas la fille Licht. Vas-y que j'embrasse une légende urbaine  ;D

 

Vivement la suite !

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