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[One Piece] La légende des Kami


Cait Sith
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BONJOUUUUR à tous et à toutes !

 

Je viens ici proposer une fiction basée sur l'univers de One Piece qui, je l'espère, saura vous plaire. Histoire de vous éviter de vous taper des chapitres pour rien, je vous fais un bref topo de ce que vous verrez dans cette fiction :

 

L'histoire se déroule en même temps que celle du manga, autrement dit : l'équipage du Chapeau de Paille sera présent ! Mais non, l'action ne se centrera pas sur eux.

La véracité des éléments du manga qui se dérouleront dans ma fiction sera respectée le plus possible, tout du moins jusqu'à l'ellipse (disons jusqu'à l'arc actuel, puisque l'île des hommes-poissons et Punk Hazard n'apporteront rien de particulier chez moi). Passée cette ellipse (le procédé sera légèrement différent chez moi, mais le schéma de la séparation de l'équipage avec l'entraînement s'appliquera aussi. C'est simplement le contexte qui changera, non seulement pour diversifier par rapport au manga mais aussi pour s'ancrer mieux dans mon histoire), je disais donc que passée cette ellipse, j'improviserai. Si les chapitres de maître Oda sont amenés à changer des choses dans mon récit et que je peux les y incorporer, je le ferai de toute façon.

Et j'aurai le temps, puisque l'histoire commencera... à East Blue. Toutes les aventures des personnages seront donc intégralement racontées, du début à la fin. La rencontre des différents membres et même leur vie immédiate avant la formation de l'équipage vous seront proposées (cinq membres sont présentés dès le début, les autres auront leur présentation plus tard, en temps voulu).

 

Pour une meilleure clarté lors de la lecture, je n'aurai pas de "chapitre" à proprement parler, puisque chaque titre de chapitre fera référence à un membre de l'équipage (ou à plusieurs, lorsque l'aventure aura évolué). Les premiers chapitres seront donc consacrés aux cinq premiers membres de l'équipage : le capitaine, le second, le navigateur, l'artificière et le cuisinier. Pour l'instant, l'ordre de recrutement est resté le même que les Mugis mais changera après le cuisinier.

 

Bien évidemment, l'histoire sera inédite. Il ne s'agira pas d'un Luffy bis qui veut devenir Seigneur des Pirates, mais d'une trame tout à fait nouvelle, avec des personnages nouveaux (une dizaine de membres d'équipage pour l'instant, que j'adapterai en fonction des nakamas de Luffy histoire d'avoir une constante au niveau du nombre) et des lieux également nouveaux. Malgré cela, des passages plus ou moins importants de l'histoire de One Piece seront à revivre (parmi les plus importants, je citerai la guerre de Marineford ou l'existence de Shirahoshi - petit indice sur la teneur du récit - et parmi les moins importants, je dirai l'île de Drum avant la fuite de Wapol).

Mon récit est ancré au maximum possible dans la continuité du manga, certains évènements auront lieu en même temps que les Mugis (Alabasta, notamment) d'autres interviendront avant ou après. Mais dans tous les cas, j'essaie de ne pas chambouler les évènements qui se déroulent dans le manga.

 

Pour une idée du logo de mes pirates, je vous laisse regarder mon avatar. Pour info, le crâne est un modèle trouvé sur DevianArt, le météore vient de la pochette de jeu de FF7 que j'ai modifié (juste les couleurs, en fait). Si vous voulez avoir un aperçu des personnages principaux, j'ai les images, toutes viennent de DeviantArt.

 

Et sur ce, je m'en vais poster le premier chapitre, la présentation du futur capitaine ! Enjoy (:

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META

 

 

Le colonel semblait jubiler comme jamais il ne l'avait fait auparavant. C'était un homme grand mais frêle, au teint pâle et à la peau ridée, aux cheveux blancs et épars et aux dents jaunies par le temps. Il semblait crouler sous le poids du manteau de la Marine qui lui recouvrait les épaules et il avait laissé son sabre reposer contre un des murs de la cellule. Meta supposait qu'il était trop lourd pour le marine.

 

- Cette fois, espèce de garnement, on t'a enfin eu ! s'enthousiasma le gradé.

 

Son haleine aurait pu faire s'évanouir un cheval. Aussi Meta fut-il obligé de bloquer sa respiration l'espace de quelques secondes.

 

- Tes histoires, c'est fini ! reprit le vieillard en souriant d'un air sadique.

- J'ai seulement dix-huit ans, m'sieur... Je serai dehors avant même que vous partiez à la retraite, fit Meta, blasé.

- C'est ce que tu crois ! Le maire de la ville est d'accord pour que tu restes enfermé jusqu'à la fin de la cérémonie, ricana le colonel.

 

Meta haussa les épaules. La cérémonie... Non seulement, le colonel allait quitter son poste pour céder la place à un nouveau promu, mais en plus de cela, de nouvelles recrues y recevraient officiellement leurs armes et leurs effets personnels. Il se demandait encore pourquoi Logue Town avait été choisie pour accueillir cet événement barbant.

 

- Tes parents seront fiers de toi quand ils sauront que tu as encore déclenché une bagarre dans un bar, repartit le colonel, toujours ravi de sa prise.

- Ils s'en moquent, mentit Meta. Ça leur fera ni chaud ni froid.

 

L'assurance qu'il dégageait désarçonna quelques secondes le soldat. Le vieux se contenta de lui sourire, un sourire venimeux, puis se détourna. Il quitta la cellule, accompagné par le craquement féroce de ses vieux os usés.

 

Meta s'installa sur le lit qui lui servait de couchette et ferma les yeux. Il s'imaginait face à ses parents quand ils sauraient qu'il s'était de nouveau battu. Il se voyait tout d'abord lui : blond, les yeux jaunes comme le soleil, la peau blanche, son manteau de fourrure brun, son vieux pantalon délavé et ses chaussures de ville rapiécées. Il avait la tête baissée vers le sol, honteux, et jouait avec sa bague... Cet anneau si particulier... Puis il voyait ses parents. Sa mère le sermonnait rudement, son père le regardait d'un air désapprobateur sans rien dire.

 

- Tu ne travailles pas à l'école ! Tu passes ton temps dans les bars ! Tu te bats ! hurlait sa mère, excédée.

 

Il restait silencieux, accablé par la colère. Et il se jurait de quitter Logue Town dès que possible. Il avait eu tellement d'ennuis avec les marines que servir le Gouvernement Mondial lui paraissait impossible. Mais peut-être que les révolutionnaires le recruteraient. Ou alors la piraterie, en dernier recours. Ou encore partir sur les mers, seul, libéré de tout et de tous.

 

Un cri provenant de la rue le tira de ses rêveries. Une voix de gamin beuglait à sa mère :

 

- MAMAN ! C'est le soleil qui tombe du ciel ?

 

Meta se releva et se dirigea vers les barreaux de sa fenêtre. Une immense boule incandescente noire, cerclée de feu rouge et orange, glissait dans l'immensité du ciel. Le mioche n'avait sans doute qu'à moitié tort. La météorite ressemblait véritablement à une espèce de soleil.

Perdu dans la contemplation de l'astre qui se rapprochait de l'océan, à des centaines de kilomètres de lui, Meta prit sa décision. Lui aussi voulait être libre. Il voulait que personne ne puisse l'arrêter, comme cette comète qui embrasait les cieux.

 

- Je me casse d'ici, et je pars en mer.

 

Il leva la main sur laquelle reposait sa bague et la regarda quelques secondes. Une minuscule image de sablier était gravée sur le métal. Faisant lentement tourner le cercle principal du bijou, Meta regarda disparaître le petit dessin, remplacé par ce qui ressemblait à une tête de dragon. Il continua de faire tourner son anneau puis la tête de dragon disparut à son tour, cédant sa place à une goutte bleue.

Il s'appuya ensuite contre les barreaux de sa cellule et son corps se décomposa, quitta son aspect solide de chair et d'os, pour devenir de l'eau. Il était devenu un Logia. Le Logia de l'eau. Il s'écoula hors de sa cellule et reprit sa forme normale avant de se mettre à courir en direction de sa maison.

 

Il arriva alors que ses parents étaient sur le seuil de la baraque. Tous deux observaient avec une certaine anxiété la météorite. Quand Meta arriva à leur hauteur, ils lui jetèrent un bref coup d'œil sans rien dire. Le colonel n'avait pas encore averti ses parents, c'était toujours ça de pris.

Il se rua dans sa chambre et réunit quelques affaires à lui : vêtements, vivres, lecture et jeu de cartes... Il fourra tout rapidement dans son sac et retourna dehors. Cette fois, son père s'interposa.

 

- Où est-ce que tu vas, avec ton sac ? interrogea-t-il.

 

Meta sentit une pointe de tristesse dans sa voix. Il avait l'air sur le point de pleurer.

 

- Chez un ami, souffla Meta.

 

Sa mère pouffa nerveusement. Si son père était au bord des larmes, sa mère, elle, avait déjà craqué. Ses yeux luisaient.

 

- Tu mens très mal, affirma-t-elle.

- Je... Le colonel va venir vous dire que je me suis encore disputé... avoua Meta.

- Battu, corrigea son père.

- Ouais, ouais, si on veut... concéda le jeune homme. Mais ça m'a décidé à partir.

 

Ses parents se regardèrent sans rien dire pendant ce qui sembla une éternité. Puis, très lentement, son père lui posa une main sur l'épaule tandis que sa mère le serrait de toutes ses forces dans ses bras, prête à céder à une crise de larmes. Meta ne comprenait pas ce qui se passait. Légèrement perplexe, il finit par poser la question.

 

- Va savoir pourquoi mais on savait que tu finirais par t'en aller, confessa son père.

- Comment vous auriez pu vous douter que j'allais le faire aujourd'hui ? grommela Meta, terriblement gêné par ces effusions de pleurs.

- L'instinct maternel, répondit sa mère en reniflant.

- Et paternel, ajouta son père.

 

Meta ne trouva rien à dire. Il se contenta d'embrasser ses parents et s'éloigna. Arrivé au port, il jeta un regard à sa bague. Le symbole de la goutte d'eau y était encore affiché. D'un air renfrogné, il fourra sa main dans sa poche.

 

- La réaction de mes vieux était encore plus bizarre que cette foutue bague, grommela-t-il en s'approchant d'une barque qui lui appartenait - gagnée à une loterie quelques mois plus tôt.

 

Il enjamba rapidement les quelques mètres qui le séparaient de l'océan et, tandis qu'il poussait la barque vers l'infini des eaux azurées, s'attarda de nouveau sur la comète.

 

- L'équipage du Météore... C'est cool, comme nom ! jubila le jeune homme.

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Et voici en direct live le deuxième chapitre, consacré au futur second !

 

FURY

 

 

Essoufflé, il para pour la dixième fois consécutive l'attaque de son opposant. Le bruit du bois qui s'entrechoquait fut acclamé par des applaudissements nourris, quelques huées et beaucoup d'ovations. Les deux sabreurs tournaient en rond, autour de l'arène, tandis que les spectateurs les incitaient à se foncer dessus, à se battre. Les habitants de l'Ile-aux-Vertes étaient de grands amateurs des duels solides. Et Fury l'était encore plus qu'eux.

Le guerrier qui lui faisait face était de loin le plus fort de tous. Il était le meilleur chasseur de la tribu et il avait, aux dires de certains, terrasser un rhinocéros laineux à mains nues. Ses muscles puissants étaient à peine recouverts par un petit gilet de peau, ses jambes masquées à moitié par un pagne de tissu léger et ses pieds nus. Le sabre de bois qu'on lui avait donné était légèrement plus massif que celui de Fury, mais également plus court.

 

- Comme mon épée, avait-il expliqué avant d'engager le combat.

 

Il s'appelait Toundra. Et il était le seul à donner du fil à retordre à Fury. Aucun autre villageois n'aurait pu se vanter de mettre le jeune homme en aussi grosse difficulté.

Toundra chargea de nouveau. Fury avait anticipé le coup et se décala sur la gauche, déviant par précaution l'épée de son adversaire avec la sienne. Toundra se remit immédiatement d'aplomb, un sourire satisfait sur le visage.

 

- Tu as été remarquablement entraîné, Fury.

- Mon père est le chef du village, répliqua Fury, décidé à ne pas se laisser distraire.

 

Toundra en profita effectivement pour attaquer, vainement.

 

- Heureusement qu'on se bat dans une arène, hein ? reprit le guerrier en cherchant une ouverture.

- J'vois pas pourquoi, siffla Fury.

 

Les deux combattants avaient repris leur ronde, sur les bords de l'arène.

 

- Dans la jungle, tu m'aurais déjà attrapé, affirma Toundra.

- T'es le meilleur chasseur du village. Tu t'en sors aussi bien que moi dehors, si c'est pas mieux, fit Fury.

- Laisse-moi en douter ! On dit que tu as semé une panthère dans les arbres, insista Toundra.

- On dit que t'as tué un rhino sans arme, contra Fury.

- Et c'est censé me rendre meilleur que toi ? ricana Toundra.

 

Fury n'eut pas le loisir de répondre, son adversaire chargeant une fois de plus. Le jeune homme décida de parer l'assaut et de l'encaisser. Toundra fit porter tout son poids sur son épée, faisant reculer Fury petit à petit. Ce dernier se courba pour résister à la poussée prodigieuse du chasseur puis, sentant qu'il allait perdre ce face-à-face, se laissa rouler par terre. Emporté par son élan, Toundra perdit l'équilibre et Fury en profita pour le frapper au niveau des chevilles d'un coup de pied magistral.

Sous les hourras explosifs de la foule, Toundra s'écrasa de tout son long au sol et se retourna uniquement pour voir le sabre de bois de Fury appuyé contre sa gorge. Le jeune homme était en nage, le souffle trop court pour parler mais un sourire illuminait son visage.

 

- Mon fils... fit une voix derrière eux.

 

Fury se retourna aussitôt, abasourdi.

 

- P... Papa ?

- C'était un combat remarquable. Toundra t'a sous-estimé, et c'est ce qui lui a coûté la victoire, ricana le père.

- Hé hé ! C'est vrai que j'aurais dû me méfier. Même s'il n'a que dix-sept ans, il est très doué, sourit Toundra avant de prendre congé sous les bravos et les sifflets du village.

 

Fury fixait son père. Il se montrait souvent occupé et n'accordait que peu de temps à sa famille. Le voir constituait un événement rare, mais lui parler...

 

- Comme tu le sais, les hommes du village doivent tous se soumettre à un rite de passage à l'âge adulte, déclara le chef du village.

- À vingt ans, oui, acquiesça Fury.

- Le présage céleste qui descend lentement sur terre me pousse à croire que ton heure est déjà arrivée, mon fils, continua le vieil homme.

 

Fury ne trouva rien d'autre à faire que de regarder le ciel, à la recherche du météore flamboyant.

 

- Une fois que tu auras revêtu les vêtements traditionnels, tu viendras me voir, et je t'expliquerai en quoi consistera ton épreuve, acheva son père avant de faire demi-tour.

 

Fury se rendit au village et s'empressa de revêtir les habits qui étaient réservés aux futurs adultes. Un gilet court en cuir, un large pantalon aux couleurs vertes de la jungle profonde, des gantelets et des jambières de bronze et les habituelles peintures de guerre.

Le jeune homme décida de se passer simplement un trait - vert lui aussi - en travers de l'arête du nez, juste sous les yeux. Il noua ses cheveux blonds au sommet de son crâne puis se dirigea vers la hutte de son père. Il gardait son sabre de bois au côté, espérant qu'il aurait enfin une véritable épée. Seuls les adultes avaient le droit d'en manier - et seulement les hommes.

 

En entrant dans la case du chef, il sentit subitement un immense fardeau lui peser sur les épaules. L'air embaumait la fleur sauvage. Fury grinça des dents. Ses deux canines proéminentes jaillirent de sa bouche.

 

- L'odeur te déplait ? s'amusa son père en sortant d'une petite pièce à part.

- Ça pue les fleurs médicinales de la vieille chaman, se défendit Fury.

- J'avais oublié que tu étais réputé dans le village pour tes sens sur-développés... Et tes canines font effectivement penser à celles d'un loup, remarqua le chef.

- Alors même toi, tu vas te moquer de moi pour ça ? grommela Fury.

- Pas du tout. Je pense que tu seras amené à être le plus grand chef que le village ait jamais connu. Tu es à la fois homme et bête. Tu es celui qui sait être le plus en osmose avec l'humanité et avec la nature, expliqua le vieil homme en souriant.

- D'autres personnes dans le village disent que je suis né sous l'étoile du Loup... hésita Fury. Et que c'est pour ça que je ressemble plus à une bête sauvage que les gens normaux...

 

Le chef du village ne répondit pas tout de suite.

 

- L'étoile du Loup... Une naissance incroyable, d'après les légendes de notre peuple et de notre île, finit-il par dire. Tu connais les paroles de la légende, mon fils ?

 

Fury acquiesça. Un geste de son père lui intima de les réciter.

 

- « L'étoile du Loup ne s'éveillera que tous les cent ans, Elle bénira le guerrier le plus puissant, la nature connaîtra enfin son véritable enfant. »

- Parfait, apprécia le chef en hochant de la tête. Maintenant, ton rite de passage... Tu devras te rendre au cœur du temple sacré et ramener Fenrir, l'épée maudite. Si tu y parviens, tu deviendras adulte.

 

Fury déglutit. Le temple sacré...

 

- Et tu pourras garder l'épée, acheva son père.

- Mais... Personne n'est jamais revenu vivant du temple, balbutia Fury.

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Alors, une fanfic de One Piece.

La suite sera bien sûr plus palpitante, avec des aventures et le recrutement d'autres pirates. Mais tu as bien démarré ta fic ! Bonne présentation de Meta, et on a droit à une scène assez émouvante avec ses parents. J'attend peut-être de voir des facettes plus prononcées dans sa personnalité.

Pour ce qui est de sa bague, elle est étrange... Comment se l'est-il procuré ?

 

EDIT : Je me doute bien que tu réserves pas mal de choses pour chaque membre d'équipage. :) J'attendrai bien sagement en ce qui concerne la bague. ;)

 

Pour le chapitre sur Fury, il a été bien mené tout du long. Il ferait donc partie d'une tribu. Il possède d'ailleurs des caractéristiques proches du loup, et cela viendrait de sa date de naissance ? Est-ce que l'on doit s'attendre à un ou des pouvoirs bien différents de ceux de Jyabura du CP9 ?

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Merci !

 

La bague et les explications viendront en temps voulu ! Les personnages seront mis à découvert pour les lecteurs petit à petit. Meta sera bien sûr mis beaucoup plus en avant dans les chapitres à venir, pour l'instant je laisse le mystère planer un peu sur lui. Dans mon histoire, chaque personnage aura son importance, et chacun d'entre eux a une histoire bien à lui. Leurs traits et leurs habitudes seront détaillés plus tard aussi !

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Et petit dernier pour ce soir, LE NAVIGATEUR ! Enjoy (:

 

En ce qui concerne Fury, ses pouvoirs seront beeeeeaucoup plus développés que Jyabura (normal, c'est un personnage principal de l'histoire !)

 

ZEPHYR

 

- La ville de Palanche est aujourd'hui fière de nommer Zephyr capitaine du Galion ! clama la voix électronisée du maire.

 

Une salve d'applaudissements légers suivit la déclaration. Le dénommé Zephyr grimpa sur l'estrade pour prendre le micro. Tous les yeux rivés sur lui n'exprimaient que méfiance et mépris. Il se sentait terriblement gêné. Blanc de cheveux et pâle de peau, il avait deux yeux d'un jaune sable très profonds ainsi que des goûts vestimentaires très particuliers : vêtu en grande partie de bordeaux, de rouge et de noir, il semblait assez taciturne. Un grand manteau rouge sombre recouvrait une chemise blanche et un gilet bordeaux, décoré de boutons dorés. Un pantalon qui oscillait entre le marron foncé et le rouge sang qui appartenait à une époque ancienne et des chaussures noires vernies, une paire de gants noire, un képi semblable à ceux  des aviateurs et une montre à gousset ancienne complétaient sa panoplie étrange. Il avait, en temps normal, une paire de lunettes tout aussi démodée que le reste de son attirail, mais il avait décidé de la laisser chez lui.

Et il se disait qu'il avait bien fait. Si sa façon de se vêtir n'était pas très conventionnelle, ce n'était pas pour ça que les habitants de Palanche le craignaient. Ce grand manteau rouge qu'il gardait en permanence avec lui était ample, et pour une excellente raison. Il dissimulait ses ailes d'ange.

 

Dix ans plus tôt, alors que lui-même n'avait que dix ans, il avait été envoyé sur East Blue, dans la Mer Bleue, par ses parents. Ils n'avaient pas voulu lui expliquer les raisons de son départ forcé et précipité, mais il avait compris assez rapidement tout seul. Chacun des anges présent sur son île natale, Yume, mourait lentement, consumé par une maladie mystérieuse.

Bien qu'il ait été épargné par la pathologie inconnue, il avait développé une telle peur des microbes et des bactéries qu'il évitait soigneusement tout contact avec autrui. Poignée de mains, simple baiser ou pire encore étaient des actes qu'il redoutait. Quand, par mégarde, quelqu'un venait à le bousculer dans la rue, Zephyr n'avait qu'un seul réflexe : il utilisait son fruit du démon pour punir le fautif.

 

Et c'était pour ces multiples raisons qu'il était malaimé à Palanche. Un ange aux tendances asociales, possédant un fruit maudit, qui électrocutait tous ceux qui l'approchaient... Aussi ne fut-il pas étonné de voir tous ces regards noirs tournés sur lui. Il n'avait aucun ami à Palanche, et personne n'avait souhaité le voir promu capitaine du Galion. Il devait ce poste à son simple fruit, à ses pouvoirs fort utiles pour un navigateur de son acabit.

 

- Merci... à tous pour cette nomination... démarra Zephyr, peu rassuré.

- De rien, mon poulet ! lança une voix taquine parmi l'assistance.

- Je ferai de mon mieux pour que... que les marchandises du Galion soient acheminées à bon port, reprit l'ange, feignant ne pas avoir entendu la pique.

 

Il déglutit. Le Galion était le plus grand navire de Palanche.

 

Ville marchande réputée dans tout East Blue, elle ne vivait que grâce au commerce, et le capitaine du Galion était, en règle générale, adulé par la population. Il était après tout le responsable de la fierté même de la cité. Quelques huées le firent rougir. Le maire lui-même semblait s'amuser de la déroute du jeune navigateur.

 

- J'essaierai de ne pas vous décevoir, et j'espère que l'équipage et moi nous entendrons bien, conclut Zephyr, incapable de poursuivre son discours.

 

Il rendit le micro au maire et sauta au bas de l'estrade avant de s'éloigner de la place à toute allure, sous les rires moqueurs des marins et autres marchands rassemblés. La voix du maire enjoignit ensuite la foule à se diriger vers un buffet qui n'attendait que leur bon vouloir.

Zephyr soupira. Pourquoi avait-il été choisi ? Certes, le fruit qu'il avait avalé lui permettait mieux que quiconque de lutter contre les intempéries en haute mer, mais il savait pertinemment que l'équipage resterait sourd à ses ordres. Il était incontestablement le meilleur en navigation, tant au niveau pratique qu'au niveau théorique. Vivre reclus dans sa maison lui avait offert la possibilité de potasser certaines choses, et il s'enorgueillissait d'avoir une vaste culture générale. Mais ce genre de choses ne lui permettraient sans doute jamais de connaître la gloire et l'amitié à Palanche...

Il était rentré depuis seulement quelques minutes chez lui lorsque quelqu'un frappa à sa porte. Habitué aux blagues des enfants du quartier, il resta assis dans son fauteuil, un livre traitant d'histoire ouvert sur ses genoux. Les mômes frappèrent de nouveau à sa porte. Encore une ou deux fois et ils se lasseraient.

Pourtant, au bout de la sixième fois, Zephyr leva les yeux de son bouquin. La personne toqua une septième fois, avec plus d'insistance. Perplexe, l'ange se leva et alla ouvrir.

 

Une silhouette s'engouffra à toute allure dans la pièce. Un long drap noir recouvrait la totalité du corps de l'intrus, qui ne s'arrêta qu'une fois au milieu du salon. Puis, d'un grand geste, il dégagea le drap qui retomba mollement sur le sol.

 

- Lou, je t'ai déjà demandé de ne pas venir ici... grommela Zephyr en reconnaissant la fillette.

 

Elle était encore jeune, mais ses cheveux roux étaient déjà très longs. Elle était, comme à son habitude, habillée à la garçon manqué : t-shirt déchiré au niveau des bras et paire de jeans sale, baskets crottées et son éternelle casquette, scotchée à son crâne.

 

- J'ai entendu mon père parler de ta nomination ! Tu dois pas accepter ! lança la gamine, affolée.

 

Zephyr la regarda quelques secondes puis haussa les épaules.

 

- Pourquoi pas ? s'enquit-il.

- L'équipage va t'abandonner sur une île déserte pendant le prochain chargement ! expliqua la fillette.

 

L'ange resta abasourdi quelques secondes. Le père de Lou était l'un des marins les plus vieux sur le pont du Galion. Il avait, à l'heure actuelle, connu les quatre capitaines du navire. Il était sans conteste le plus respecté de tous les hommes d'équipage à Palanche. Mais il était également de ceux qui le détestaient le plus.

 

- Il a même dit que s'ils arrivaient pas à te laisser sur une île, ils te feraient tomber à l'eau, poursuivit Lou.

 

Tout le monde savait quelle malédiction touchait les fruits du démon... Ils planifiaient donc un éventuel meurtre en toute connaissance de cause.

 

- Pourquoi tu viens me dire tout ça, Lou ? Si tu as entendu ton père discuter de choses privées, tu ne devrais pas m'en parler... Tu pourrais avoir des ennuis à cause de moi, grogna Zephyr, partagé entre une reconnaissance éternelle et une angoisse justifiée.

- Personne sait que je viens ici, affirma la petite. Et j'ai pas envie que tu meures, sinon je pourrai pas t'épouser plus tard !

 

Zephyr ne put s'empêcher de glousser. Lou était amoureuse de lui depuis qu'elle avait appris qu'il était un ange. Ce n'était qu'une enfant, mais elle continuait de venir le voir régulièrement, malgré les interdictions formelles qu'il lui avait exposé.

Il finit par sourire à la fillette, puis lui ouvrit la porte.

 

- J'ai une mission très importante à te confier, Lou. Est-ce que tu penses pouvoir l'accomplir ? demanda-t-il, très sérieux.

- Oui ! assura Lou, l'air très sérieux elle aussi.

- Bien. Alors dans ce cas, tu vas rentrer chez toi et faire comme si tu ne savais rien. C'est très important que personne ne se doute de quoi que ce soit, d'accord ? expliqua Zephyr.

 

Lou acquiesça rapidement et s'empressa de sortir. Elle repartit comme une furie vers sa maison. Zephyr l'observa le temps qu'elle disparaisse au coin d'une rue puis, d'un geste las, porta ses yeux vers le ciel. Le météore brillait toujours.

 

- Toi aussi, tu descends du ciel et tu fais peur aux gens... remarqua Zephyr en refermant la porte d'entrée.

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Yo le meteore !

 

J'aime bien le debut de ta fic mais deux choses m'interpellent :

- Le logia de l'eau ? Sans dec' c'est abuse meme Oda a dit que ce fruit n'existerait pas car il serait trop abuse.

- Zephir a le pouvoir d'Ener non ?

- Fury possede t-il un FDD

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Je trouve que l'introduction de Zephyr est la meilleure des trois.

C'est un personnage bien atypique, je l'aime bien. Son histoire est assez prenante, car sa mission pour Yume le rend important dans l'univers. Va-t-il y arriver à temps... ? il a un très bon look de navigateur.

 

On a toujours ce rappel sur le météore que tu appliques pour chaque futurs membres d'équipage. Le rapport que tu en fais avec Zephyr, l'ange, était parfait. 

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Merci beaucoup ! J'enchaîne avec l'artificière !

 

CASSANDRE

 

Le canon du fusil braqué sur le bourgeois grassouillet, elle s'amusa à soupeser la bourse qu'il venait de lui donner. Le vieillard semblait sur le point de mouiller son pantalon et tremblait comme une feuille. Cassandre ricana tout en détournant enfin son arme. Le vieux parut se sentir légèrement mieux, quoique toujours apeuré.

 

- Tu peux t'en aller, papy, fit Cassandre en rangeant la bourse dans son long manteau brun.

 

Le riche ne répondit pas. Il continuait de regarder sa geôlière. On pouvait lire le désarroi dans ses yeux. Après quelques secondes de silence, il descella enfin ses lèvres.

 

- Pourquoi... souffla-t-il.

- Hein ? T'as dit quelque chose ? interrogea Cassandre en jetant un regard désintéressé à son hôte.

- Tout n'était... tout n'était qu'un piège, n'est-ce pas ? grommela le vieux.

 

Cassandre ricana.

 

- Les filles ivres à Logue Town ne s'aventurent jamais aussi loin de la ville, rétorqua la jeune femme. Les marines les en empêchent, pour te dire la vérité.

- Mais vous aviez l'air tellement... Enfin, tout avait l'air si vrai ! lança le vieillard, abattu.

- Une voleuse de mon genre se doit de savoir jouer la comédie, quitte à faire sauter quelques boutons de son chemisier, répondit simplement ladite voleuse.

 

Le vieil homme rougit, faisant glousser Cassandre une nouvelle fois. Tout avait si bien fonctionné... Elle dormait à l'ombre des arbres, dans le petit bois non loin de Logue Town, lorsque des éclats de voix l'avaient réveillée. Le vieux et deux de ses gardes du corps arpentaient la route, en direction de Logue Town, précisément. Les deux hommes avaient simplement l'air de civils ordinaires, mais la dégaine du vieux rondouillard était l'opposé exact : vêtements riches et parés de dorures, bijoux reluisants, souliers vernis et encore tout neufs... Un des nobles du nord de l'île, à n'en pas douter. Le météore lui avait peut-être porté chance ?  Croiser ce genre de personnes sur les grands chemins était assez rare.

Elle avait abandonné son grand et vieux manteau, qui allait de ses épaules jusqu'à ses chevilles, avait pris soin d'ôter quelques boutons de son chemisier blanc, elle s'était ébouriffé sa longue chevelure rousse et avait même abandonné une de ses bottes. Puis elle avait surgi des bois, faisant sursauter le vieux. Les deux gardes du corps, eux, s'étaient montrés beaucoup plus méfiants, et moins surpris.

 

- Z'allez à Logue Town ? Je... J'me suis perdue, j'ai trop bu, je... -hic-... je crois que j'allais chez mon frère et j'ai suivi un éléphant rose -hic- et après j'ai... avait-elle commencé à déblatérer.

 

Le vieux lui avait enjoint de se calmer. Elle s'était approchée de lui puis, d'une manière on ne peut plus innocente, s'était penchée juste devant ses yeux, dévoilant un décolleté vertigineux qui n'avait pas manqué de le ravir. Il avait ensuite sèchement ordonné à ses hommes de main de courir jusqu'à la ville pour récupérer une voiture. Ils avaient bien essayé de négocier, demandant à ce que l'un d'entre eux reste avec lui pour le protéger, mais Cassandre s'était déjà avachie dans les bras du riche grand-père, pressant sa poitrine contre lui. Il avait tout naturellement refusé la moindre compagnie et s'était montré ferme sur ce sujet. Il ne fallait pas, d'après lui, inquiéter cette pauvre demoiselle en détresse.

 

- Vous avez perdu une botte, jeune fille ? avait ensuite remarqué le grand-père.

 

Réprimant un faux hoquet, Cassandre avait regardé ses pieds et, feignant la surprise, recula de quelques pas incertains avant de tomber au sol, sur ses fesses. Elle avait ensuite éclaté de rire, de son rire cristallin et charmeur.

 

- J'ai dû la perdre dans les bois ! avait-elle suggéré. J'vais... aller la chercher !

 

Elle s'était relevée puis avait commencé à partir dans la mauvaise direction, d'une démarche enivrée. Le vieillard l'avait prise par le bras et emmenée jusqu'aux bois. Elle l'avait alors mené à travers les arbres jusqu'à l'endroit où reposait son manteau. Dissimulé par le tissu se trouvait son fusil, Selenia...

 

Et c'est là que tout avait repris son cours normal. Le grassouillet était délesté de son or, ses gardes perdus à Logue Town et elle-même entièrement vêtue de nouveau.

 

- Vous faites une grave erreur, jeune fille, repartit le papy. J'ai été invité à Logue Town pour la cérémonie qui doit s'y dérouler !

- Celle des marines ? J'aime pas vraiment les forces de l'ordre. Mais je suppose que tu t'en doutais déjà, ironisa Cassandre.

- Si vous me rendez mon or, je pourrais éventuellement ne pas porter plainte ! insista le grand-père.

- Si je m'en vais maintenant, t'auras beau porter plainte, personne me retrouvera jamais. J'ai détroussé plus de personnes que je saurais dire, et j'ai jamais été attrapée. En ville ou aux abords, des hommes ou des femmes, des pirates ou des marines, des paysans ou des riches... énuméra posément la jeune femme.

- Votre arme, alors ! Elle a l'air vieille et... commença le captif.

 

Un déclic retentit et le fusil était de nouveau pointé sur lui. Le canon était appuyé contre le gras de son ventre et il se mit à bégayer, complètement terrifié.

 

- Selenia est pas de toute première fraîcheur, c'est vrai, admit Cassandre. Mais pour rien au monde je la changerai.

- Je-je-je-je faisais simplement allusion à... à une rénovation ! balbutia le richard.

- C'est pas n'importe quelle arme, grinça Cassandre. Pas de balles ou de poudre dedans...

- Pas de balles ? répéta le vieux, désarçonné.

- Nan, confirma la jeune femme. Ce petit cadeau me vient de mon père. Il était tellement connu à Logue Town qu'il pouvait pas sortir de chez lui. Alors il a bricolé Selenia à partir d'un vieux modèle d'arme, qu'il a modifié lui-même. Et il a pu s'enfuir de la ville tranquillement. C'était un tireur d'élite, comme moi ! raconta Cassandre, fière d'elle.

 

Le gros riche soupira d'aise et se releva. Il sourit puis commença à s'éloigner.

 

- Aero Dial ! tonna Cassandre.

 

D'un geste rapide, elle ouvrit le magasin de son fusil. Un coquillage en tomba, qu'elle récupéra au vol, puis elle en fourra un autre à sa place. Elle referma ensuite l'arme et pressa la détente. Une tornade miniature jaillit du canon, plaquant le papy contre un arbre avec force. Lorsque la bourrasque d'air se fut calmée, il se retourna, le nez brisé et plusieurs dents démises.

 

- J'ai pas fini mon histoire. Il a pas de balles, mais il a des dials, acheva Cassandre.

 

Le vieillard lui jeta un regard interrogateur, la douleur l'empêchant de parler.

 

- Des espèces de coquillages qui viennent des îles célestes. Quand il a pu s'enfuir de Logue Town, mon père a peaufiné son arme. Mais il avait tellement de mal à trouver du matériel pour ses balles qu'il a voulu abandonner. Et puis, un type bizarre est arrivé à la maison qu'on avait, dans les bois de l'autre côté de l'île. J'avais huit ans, à peu près. Et il a donné à mon père un sac rempli de dials en échange d'un repas. Et quand il est reparti, j'ai compris que c'était un ange, termina Cassandre.

- Ton père a bricolé ton arme après fa ? zozota le vieux, qui faisait semblant d'être intéressé, probablement pour gagner du temps.

- Ouais, c'était un bricoleur de génie ! Il a adapté son fusil aux coquillages de l'ange et il me l'a donné avant de mourir, acquiesça Cassandre.

 

Des éclats de voix énervés résonnèrent sur la route. Cassandre devina que les deux malabars étaient déjà de retour. Ils avaient sans doute fait demi-tour avant Logue Town, inquiets pour leur patron.

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Cassandre est un tout aussi bon personnage.

Au vu de son caractère bien trempé, elle ne va pas être des plus faciles à recruter quand on la compare à Fury et Zephyr. Son style d'arme à dial me plait bien.

Elle vit sur la même île que Meta. Comment vont-ils alors se rencontrer si le capitaine quitte Logue Town ?

 

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Et on finit la première partie de présentation des personnages avec le cuisinier de l'équipage ! Après ça, les aventures vont commencer. Autant prévenir tout de suite, certains chapitres seront plus longs que ceux déjà présentés ici (: Enjoy !

 

JET

 

 

- Active-toi, sale flemmard ! vociféra Gros-Ventre en lui lançant un torchon au visage.

 

Jet le rattrapa de justesse et le déposa près de la gazinière. Il étouffa un juron et se tourna vers les autres cuisiniers. Ces derniers ricanaient. Ils aimaient le voir se faire houspiller par le patron.

 

- Eh, Coco ! héla l'un des cuistots. La commande numéro sept ! Et évite de te vautrer une deuxième fois ! J'ai entendu dire que...

- Ouais, je sais, coupa Jet.

 

Gros-Ventre lui avait suffisamment tiré les oreilles en beuglant que la commande numéro sept qu'il avait étalé au beau milieu du couloir était destinée à l'attaché du nouveau colonel de la ville. Logue Town n'avait pas connu une cérémonie si importante depuis plusieurs années, et voir débarquer des personnes aussi haut placé dans son établissement avait totalement affolé le patron. Jet pensa également à maudire le météore qui brillait dans le ciel.

Les simples d'esprit et les prétendus mystiques ne cessaient de répéter qu'il annonçait le début d'une nouvelle ère. Et lui-même trouvait ça assez amusant. L'idée d'un changement dans le monde lui allait bien, après tout. Il passait ses journées à se faire maltraiter par ses collègues et son patron, tout simplement parce qu'il était meilleur cuisinier qu'eux. Il serra cependant les poings en songeant à son fruit.

 

« Même sans ça, tu restes un cuistot hors-pair, plus doué que ces empotés... » se rassura-t-il mentalement.

 

Il s'approcha de la table numéro sept, où le marine était en grande discussion avec une charmante jeune femme brune, très richement vêtue. En voyant son plat arriver, le soldat laissa échapper un grognement de satisfaction.

 

- C'est toi qui as fait tomber mon plat la première fois, non ? s'enquit l'homme en dévisageant Jet.

 

Ce dernier avait un physique commun - cheveux et yeux bruns, ni trop grand ni trop petit, ni trop gros ni trop maigre - et sa tenue bleue rayée était celle de la maison, que tout le monde arborait. Et pourtant, il l'avait reconnu. Tout en déglutissant, le cuisinier distingua la forme d'une épée massive dans le dos du marine.

L'homme était assez beau, ses yeux étaient d'un bleu aussi pur que l'azur et ses cheveux noirs étaient coiffés en larges piques sur son crâne. Il se mit à rire en voyant l'expression du serveur.

 

- C'est pas un problème, j'ai simplement entendu dire que le patron du restaurant était assez dur avec ses employés... J'espère que tu n'as pas eu de souci à cause de ça ? demanda le marine.

- Non, répondit Jet, presque vexé. M'sieur, s'empressa-t-il d'ajouter.

- Tu t'appelles Jet, c'est ça ? questionna l'homme.

 

Le cuistot ne put s'empêcher de lui jeter un regard étonné. Il ne portait aucune étiquette indiquant son nom.

 

- Moi, c'est Zack. Et voilà Aerith, une de mes... amies, présenta le dénommé Zack.

- Enchanté... marmonna Jet, les dents serrées.

- Tu diras à ton patron que l'attaché du colonel Tidus en personne t'a félicité pour ton excellent travail, ajouta Zack.

- Mon excellent travail ? répéta Jet, surpris. Je n'ai rien fait d'autre que vous faire attendre en renversant votre commande...

- Disons que ça m'a permis de rester en charmante compagnie plus longtemps, ricana Zack en jetant un regard charmeur à Aerith.

 

Cette dernière rougit sensiblement. Elle avait de beaux yeux verts, remarqua Jet.

 

Alors que Zack le remerciait une dernière fois pour ses services et qu'il retournait en cuisine, un cri d'horreur fit sursauter une bonne partie de la salle. La voix de Gros-Ventre s'éleva, dépassant le bruit des conversations de la clientèle.

 

- AU FEU ! ÇA BRÛLE ! JEEEET, VIENS LÀ, ESPÈCE D'ABRUTI ! beugla le patron.

 

Déglutissant, le cuisinier se rendit dare-dare en cuisine et évita de peu le coup de casserole qui lui était destiné. Les vestiges d'un torchon calciné gisaient au sol, totalement imbibés d'eau savonneuse, tandis qu'une casserole et une poêle étaient jetés aux ordures, avec leur contenu.

 

- T'as gâché trois commandes aujourd'hui, gamin, reprit Gros-Ventre d'une voix plus calme mais terriblement plus assassine. Celle de l'attaché au nouveau colonel, et les deux que ta stupidité vient de faire flamber.

- C'est pas de ma faute ! tenta de se défendre Jet.

 

Il dut se baisser pour esquiver un nouveau coup de casserole, qui alla se fracasser contre le mur.

 

- Écoute-moi bien, sale petite vermine ! cria Gros-Ventre en levant pour la troisième fois son arme. Si tu décampes pas d'ici dans les trois secondes, je t'arrache la langue avec une petite cuillère.

 

Jet voulut répliquer mais il lui suffit d'une seconde pour se rendre compte que le boss ne rigolait pas. Il fit immédiatement demi-tour lorsque son pied glissa sur l'eau qui avait éteint le chiffon. Dans une tentative désespérée de ne pas tomber à la renverse, le jeune homme tenta de s'agripper à quelque chose mais sa main se referma sur la poignée d'une poêle. La crêpe qui chauffait à l'intérieur fit un vol plané majestueux pour atterrir sur la face violacée de Gros-Ventre tandis que l'ustensile en lui même tombait au sol, se brisant et fracturant l'une des dalles de la cuisine.

Un cri de rage s'échappa de derrière l'épaisse crêpe qui, de toute évidence, était brûlante au possible. Jet se redressa tant bien que mal mais la poigne de fer du patron se referma sur son col et le maintint en l'air, lui coupant la respiration.

 

- Il me semble que t'as aucune famille à Logue Town... Si tu venais à disparaître malencontreusement, je pense que personne ne s'en inquiéterait. À cause de toi, la réputation de mon restaurant va en prendre un coup, articula Gros-Ventre en postillonnant abondamment.

 

Même les autres cuisiniers, habituellement enclins à se moquer de Jet et des sermons du chef, ne disaient rien.

 

- L... âchez... moi... s'étrangla Jet.

 

La casserole se leva en l'air et, alors qu'elle s'abattait avec force dans les airs, s'immobilisa. L'expression de Gros-Ventre passa d'une colère noire à un étonnement indescriptible puis à une douleur horrible. Il laissa tomber le récipient au sol, ce qui provoqua encore plus de bruit, et se tint la gorge à deux mains. Son visage vira au rouge tomate tandis que sa langue pendait en dehors de sa bouche. Il happait l'air à grosses goulées, et ses yeux se mirent à chercher quelque chose en particulier. Il se jeta alors au sol et commença à laper l'eau pleine de savon qui s'étalait par terre.

Toussant et suffoquant, il faillit vomir plusieurs fois mais continuait de lécher le liquide, sous l'œil terrifié des cuisiniers. Jet s'était à présent redressé et jetait un regard venimeux à Gros-Ventre. Puis, comme s'il se rendait compte de ce qu'il faisait, il se mit à paniquer et sa rage se dissipa pour céder sa place à une panique totale.

Il jeta un dernier regard effrayé à ses anciens collègues puis s'élança à l'extérieur du restaurant, sous les regards médusés des clients.

 

- Pourquoi j'ai fait ça ? se sermonna Jet en courant à travers les rues de Logue Town.

 

Lorsqu'il eut fini de courir, le jeune homme reprit son souffle. Il s'était arrêté devant l'enseigne d'une auberge plus humble que « Le Loup Marin », mais où il serait en sécurité.

 

- Plus de « Pimento Taste », se jura Jet en pénétrant dans le hall de l'auberge, prêt à implorer pour trouver une place rapidement.

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Très bon début d'introduction !

 

Les personnages ont chacun leurs caractères et leurs styles de vie. J'imagine déjà comment l'équipage sera une fois qu'ils seront réunis ;D. Tous les chapitres se lit sans problèmes, les descriptions et les dialogues sont bons, rien à dire.

Sinon pour le moment les deux persos qui m'intriguent sont : Meta et Zephir. J'ai remarqué que Jet à le fruit cuisine-cuisine ! lol

 

J'attends de voir la suite !

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Dernier chapitre de la soirée, assez long, centré sur notre petit navigateur ailé (:

 

ZEPHYR

 

 

Réveillé par le cri des mouettes, Zephyr avait décidé de se rendre le premier au port. Le Galion l'attendrait, aussi immense que majestueux. Il avait toujours admiré ce chef-d'œuvre qui était, d'après les dires des marins, le plus beau navire jamais construit par la Galley-La Company.

Alors qu'il n'était même pas encore dans la rue du port, il devinait déjà les imposantes silhouettes des trois mâts et des voiles qui y étaient fixées. Bien que la nuit, encore trop présente, l'empêchait de distinguer l'emblème légendaire du Galion, il se le représentait avec exactitude. Une voile blanche, un cercle d'or surplombé d'une couronne de la même couleur.

Il soupira et les embruns salés de la mer lui ravirent les sens olfactifs. Il aimait décidément trop les océans pour s'inquiéter outre mesure de l'avertissement proféré par Lou.

 

« Qu'ils essaient de me tuer... » songea-t-il amèrement en entendant des éclats de rire surgir depuis le pont.

 

Arrivé à hauteur de la passerelle, il se racla timidement la gorge. Il voulait que sa présence se remarque mais n'osait pas s'exprimer clairement. Bien que le bruit fut léger, une tête apparut par-dessus le bastingage. Un marin imbibé, rouge de joues et de nez, souriant d'un air goguenard. Il se mit à beugler en apercevant l'ange.

 

- LE CAPITAINE POULET VIENT NOUS RENDRE VISITE, LES GARS !

 

Les conversations semblèrent se figer sur le bateau, puis d'autres visages apparurent de nulle part. Tous affichaient ce même rictus d'homme ivre. L'équipe de nuit était supposée surveiller le Galion, mais personne n'osant s'y introduire, ils passaient leur temps à picoler et à jouer aux cartes. Ces hommes-là ne le portaient pas davantage dans leur cœur que le reste de Palanche, mais ils n'avaient sans doute aucun rapport avec le plan odieux dont il allait être victime incessamment.

 

- Alors, ça fait quoi d'être un capitaine que personne peut blairer en ville ? nargua l'un des hommes.

- Je... hésita Zephyr.

- J'ai cru qu'il allait se mettre à caqueter ! s'esclaffa un autre homme, déclenchant l'hilarité de ses amis. Du genre cot cot cooooot ! renchérit-il en battant des bras à la façon d'un oiseau.

 

Le navigateur se sentit rougir. Il décida de faire demi-tour sous les moqueries de l'équipage. Il aurait voulu visiter le Galion avant de partir en mer, mais il devrait faire sans.

 

Il s'installa sur un banc dans un parc et patienta, se morfondant et broyant du noir. Les rayons du soleil éclairaient peu à peu le square dans lequel il se trouvait, qui s'animait lentement. Des mères de famille emmenaient leurs enfants jouer dans les bacs à sable ou dans les toboggans et autres balançoires, des retraités effectuaient leur petite promenade matinale, des couples flirtaient et rentraient chez eux pour bien achever leur soirée...

Alors que le ciel était bleu et que l'aube s'était déjà évaporée, Zephyr fut tiré de sa torpeur par une spectatrice apparemment subjuguée. La fillette, âgée de cinq ou six ans, le regardait fixement, comme s'il était quelque chose de rare et d'incroyable.

 

- Emily ! s'offusqua sa mère.

 

Zephyr voulut répondre « Ce n'est rien, ne vous en faites pas. » mais la mère reprit avant.

 

- Ne t'approche pas de lui ! Il est dangereux !

 

Cette simple remarque fit comprendre à Zephyr qu'il était réellement craint en ville. Personne ne le pleurerait. Il baissa la tête vers le sol, essayant de refouler ses larmes.

 

Lorsqu'il se sentit prêt, il se leva et retourna au port. Il était le capitaine du Galion et ne pouvait pas se montrer faible devant son futur équipage.

 

« Équipage... qui a déjà prévu de se mutiner... » pensa l'ange, attristé.

 

Le navire était toujours là, et les hommes d'équipage étaient déjà au travail. Ils portaient des caisses, des tonneaux, apportaient toutes sortes de choses : animaux, plantes, nourriture, vêtements, matériaux divers, outils... En le voyant approcher, les dockers s'interrompirent quelques secondes, puis reprirent leurs activités. Ils étaient tous au courant...

 

- Capitaine ! héla alors une voix dure et rauque.

- Bonjour, répondit timidement Zephyr en cherchant son interlocuteur du regard.

 

Il vit le père de Lou, debout en travers de la passerelle, le toiser d'un regard froid. Aussi roux que sa fille, il était grand et costaud. Il dégageait un charisme incroyable et il semblait logique à Zephyr que le reste de l'équipage l'ait élu pour chef. Est-ce que ça serait lui qui le jetterait sur le sable blanc d'une île lointaine ?

 

- Vous avez fait la grasse matinée ? ricana l'homme, toujours en bloquant le passage.

- Désolé, Gromwick, j'avais besoin de... réfléchir, expliqua Zephyr en s'inclinant à moitié.

 

La réaction fit pouffer les marins les plus proches. Aucun des quatre prédécesseurs de l'ange ne s'était incliné devant un simple membre d'équipage, et il le savait.

 

- Vous voulez une petite visite du bateau ? proposa Gromwick sur un ton presque chaleureux.

- Pourquoi pas, accepta Zephyr.

- Eh ben débrouillez-vous, on a du travail à finir ! se moqua l'homme.

 

Ce fut sous les rires que Zephyr gagna le pont. Il y était habitué, de toute façon. Soit les gens l'évitaient, soit ils passaient leur temps à le railler.

La beauté du Galion fit néanmoins oublier à l'ange ses tracas. Le pont était presque aussi grand que sa maison. Le bois était de toute évidence bien entretenu et n'avait pas été choisi par hasard. Il brillait presque, et le nouveau capitaine fut étonné de ne pas pouvoir se mirer dedans. Les mâts y étaient plantés, véritables monuments érigés à la gloire des marchands de Palanche. La devise de la ville était gravée sur chacun d'entre eux :

 

« L'or nous ravit mais ne nous corrompt. »

 

Le reste du bateau était encore plus grand qu'il ne l'avait cru. Les couloirs qui s'enfonçaient dans ses entrailles desservaient un nombre de pièces indénombrables. Chambres, cuisines, salons et stocks constituaient la majorité des salles. Le reste était consacré à l'hygiène, avec des salles de bains richement pourvues.

Alors qu'il venait de sortir du salon principal, Gromwick se porta devant lui. C'était un véritable colosse, qui le dominait de pas moins de deux têtes.

 

- Z'êtes attendu sur le pont pour le discours, annonça le marin.

 

Zephyr hocha la tête, signifiant qu'il avait compris. Il avait oublié le discours... Non content de devoir se présenter devant la ville lors de la nomination officielle, il était coutume que de souhaiter une vie longue et prospère à chacun des hommes d'équipage tout en attirant la bénédiction des dieux sur eux avant de prendre la mer pour la première fois en tant que capitaine. Si son premier discours s'était déroulé très succinctement et que le buffet proposé par le maire avait plu davantage à la foule, il ne devait pas rater celui-là. Peut-être prierait-il pour lui plutôt que pour l'équipage...

 

Tous les hommes étaient rassemblés devant lui. Placé sur le poste de navigation, à la poupe du navire, il passait un regard effaré sur le rassemblement devant lui. Cette fois, tous projetaient de le laisser mourir quelque part en mer, et il était seul, livré à lui-même... Il n'avait pas le maire pour ouvrir un buffet juste après le discours. Il s'éclaircit la gorge et chercha ses mots, avant de commencer.

 

- Bonjour à tous. Je sais... Je sais que, comme la totalité de la ville de Palanche, vous ne me portez pas dans votre cœur. Je ne suis qu'un étranger maudit, à vos yeux, et vous avez raison de penser cela. Je suis bel et bien étranger, je suis bel et bien maudit, commença-t-il.

- Et agressif, aussi ! ajouta un homme.

 

La remarqua désarçonna Zephyr. Ils savaient pourquoi il avait quitté son île, ils connaissaient l'existence de cette maladie mystérieuse qui avait terrassés ses semblables. La plupart d'entre eux devait d'ailleurs se demander pourquoi il n'était pas resté à mourir lui aussi dans le ciel. Il avait déjà tenté d'expliquer pourquoi il ne supportait pas le contact direct avec les habitants de la Mer Bleue.

 

- Peur des microbes ? Dis plutôt que tu te crois supérieur, tête de piaf, avait un jour répondu un homme.

- Ouais, tu feras pas croire que t'es prêt à utiliser tes pouvoirs maudits en cramant les gens simplement parce que t'as les chocottes d'attraper un rhume ! On n'est pas des galeux, mon vieux !

- Si ça se trouve, c'est toi qu'es malade. T'as peut-être ramené ta saloperie ici !

 

Zephyr avait fini par abandonner l'idée de se justifier. Il reprit néanmoins, tellement honteux qu'une chaleur désagréable le gagnait au visage.

 

- Tant que vous... Enfin qu'on ne se croise pas... Tout ira bien ! assura le navigateur, peu confiant.

- Hé ! T'as beau être capitaine, ça fait pas de toi quelqu'un de supérieur ! Tu crois qu'on va se laisser mettre de côté pour tes beaux yeux ? lança quelqu'un.

- Hein ? N... Non ! Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire ! s'empressa de répondre Zephyr.

- Prends-nous pour des abrutis ! ironisa une autre voix.

- Heureusement que t'as une belle gueule ! renchérit un marin. Ça ferait mal au cœur de voir ta frimousse en sang !

 

Il perdait le contrôle et n'arrivait pas à endiguer la révolte. Il balbutia quelques bribes de mots, qui ne parvinrent en aucune façon aux oreilles des marins. Puis la voix grave de Gromwick les recouvrit toutes.

 

- Laissez-le tranquille ! Il a beaucoup de pression sur les épaules et on sait tous quelles épreuves il a traversé. Blondasse, ta fille est folle amoureuse de lui, non ? éructa le vieux marin.

 

Le surnommé Blondasse, blond et le plus efféminé des marins - bien qu'il restait plus grand et plus costaud que Zephyr - acquiesça sombrement.

 

- Et toi, Deux-Dents, tu racontais des histoires d'anges à tes marmots, si je me souviens bien ? reprit Gromwick.

- J'étais pas le seul, Teddy aussi le fait, précisa l'intéressé.

- Ouais, grommela Teddy, ma fille veut plus dormir sans les chevaliers anges qui transforment les monstres marins en gratin de poissons.

- Et je sais aussi que la plupart d'entre vous ont perdu des proches à cause de maladies ! Alors imaginez-vous à sa place ! Ce p'tit gars là a perdu toute son île ! Pas seulement des proches, mais tout le monde ! acheva Gromwick d'un ton qui ne souffrait aucune réplique.

 

Zephyr n'en croyait pas ses yeux ni ses oreilles. Des excuses s'envolèrent même de l'assemblée. Timides et discrètes, certes, mais des excuses malgré tout.

 

Le Galion se mit en branle quelques minutes plus tard. Zephyr se trouvait dans sa cabine et avait demandé à Gromwick de venir. Toujours à son plus grand étonnement, le marin s'exécuta assez rapidement et se présenta devant lui dans les minutes qui suivirent.

 

- Merci pour tout à l'heure, Gromwick... bafouilla le capitaine.

- Me remerciez pas trop tôt, capitaine, conseilla Gromwick. J'avais peur qu'ils vous balancent à l'eau avant moi.

- Alors... Vous allez vraiment me chasser du navire ? soupira Zephyr.

- Et même que c'est moi qui vous mettrai dehors, assura Gromwick. Je voulais simplement qu'on soit clairs, vous et moi. Pas de dispute stupide, pas de tentative de quoi que ce soit. Vous vous laissez foutre dehors et c'est tout. Et c'est pour ça que je suis venu. Pour vous donner un bon avertissement... Capitaine.

 

L'ange voulut répliquer mais le marin avait déjà tourné les talons.

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Jet sera à l'avenir une bonne recrue. J'ai toujours pas compris quel était son FDD, ou du moins son fonctionnement. Le cuistot parait doué mais aussi maladroit, ça promet !

 

Quant à Zephyr, il me fait de la peine. Il ne peut que subir les railleries. Par moments dans le chapitre, j'aurai aimé qu'il se montre plus virulent. C'est ce qu'il lui manque pour se faire respecter. Il est trop effacé.

Tiens, je me demande à présent si ce magnifique navire de Palanche ne pourrait pas devenir celui de l'équipage du Météore...

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Bon chapitre !

 

Retour sur Zephir et son mode de vie pas cool et triste :(. Il est vraiment pas aimé, mais je serai à sa place, je pense que partir loin de cette ville serait la meilleur chose. Comme Bloody je pense que le galion sera le futur bateau de l'équipage, mais de quel façon arrivera t'il à l'avoir ?

 

J'attends la suite !

 

 

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Merci ! Je vous laisse apprécier le prochain chapitre !

 

FURY

 

Fury quitta le village le lendemain. Son père avait accepté que Toundra l'escorte jusqu'à l'entrée du temple sacré. Sur le chemin, l'état du jeune homme se montrait assez changeant. Il était tantôt confiant, tantôt terrifié. Il ne cessait de jeter des regards furtifs au chasseur qui l'accompagnait, mais il n'osait pas ouvrir la bouche. Ce fut néanmoins le guerrier qui rompit le silence.

 

- Qu'est-ce que tu feras avec l'épée maudite si tu la ramènes au village ? interrogea Toundra.

- Aucune idée, confessa Fury.

- Tu sais qu'une fois adulte, tu pourras prétendre au poste de chef ? s'enquit Toundra.

 

Fury baissa la tête puis finit par grommeler.

 

- J'ai que dix-sept ans et c'est à vingt ans qu'on devient normalement adulte. J'ai jamais connu personne qui était devenu adulte avant l'âge, grogna le jeune homme.

- Et cette histoire de présage de la comète ne te rassure pas plus que ça, j'imagine, ricana Toundra.

- Pas du tout. Et l'étoile du Loup non plus, précisa Fury. Je suis vraiment né sous ce truc ?

 

Toundra haussa les épaules.

 

- Je suis simplement guerrier, pas chaman. Mais ton père est quelqu'un d'intelligent. À mon avis, il ne fait pas ça simplement à cause d'une légende. Et même ce météore ne suffirait pas à motiver une telle décision, fit le chasseur.

- J'ai quand même l'impression qu'il m'arrive des trucs pas normaux. Si je suis vraiment né sous l'étoile du Loup, et si cette foutue étoile est vraiment magique, attendre vingt ans pour passer mon rite aurait rien changé ! Il m'a dit que c'était à cause du météore qu'il pensait que le moment était venu ! objecta Fury.

 

Il venait de rentrer dans une de ses périodes où il était terrassé par la peur. Toundra ne répondit cependant rien.

 

La silhouette du temple ne tarda pas à se dessiner derrière les frondaisons des arbres. On devinait les lourdes pierres blanches, désormais recouvertes par la végétation, qui narguaient le reste de la jungle. Si, sur la route, ils avaient entendu de nombreux animaux et qu'ils en avaient même aperçu quelques uns, les environs se révélèrent silencieux et vides de toute vie. Fury n'avait jamais vu la forêt si calme.

 

- Allez, à toi de jouer. Je t'attendrai ici, l'encouragea Toundra en le poussant plus avant.

 

Fury lui jeta un dernier coup d'œil désespéré et s'avança. Il huma l'air avec circonspection, mais aucune effluve animale n'atteignit ses narines. Seul le parfum enivrant de la verdure lui chatouilla le nez. Il lui sembla entendre un cri d'oiseau dans le lointain.

Quelques secondes plus tard, l'entrée du temple se trouvait devant lui. Grande, majestueuse, terrifiante. Le pourtour de la porte géante avait été construite à l'effigie d'une gueule de monstre étrange. D'après les légendes de la vieille chaman du village, il ressemblait de son vivant à un loup géant aux dents acérées et aux oreilles pointues, aux yeux vifs et au pelage sombre.

Aspirant un grand bol d'air frais, Fury s'engagea dans le temple. À peine eut-il franchi le seuil qu'un bruit tonitruant le fit déglutir. Une lourde porte avait jailli du sol pour condamner la sortie. Il se fustigea intérieurement pour avoir accepté cette épreuve sans rechigner. Il aurait dû se battre avec son père pour ne pas passer cette épreuve-ci. Les étoiles dans le ciel ne peuvent rien contre un endroit maudit.

 

Il continua d'avancer, reniflant tant qu'il pouvait. Tout sentait poussière, renfermé, moisi, l'atmosphère était humide. On entendait des crissements d'insectes, des gouttes d'eau qui tombaient lentement au sol, on devinait les murs de pierre, gris et froids, qui cerclaient entièrement les couloirs.

Fury avança de quelques pas encore lorsqu'il entendit un déclic. Rapide comme l'éclair, il se jeta au sol et sentit des flèches siffler au-dessus de lui. Une odeur acide lui fit froncer les narines.

 

- Poison, commenta-t-il pour lui-même.

 

Il se releva et reprit sa marche. Ses yeux s'habituèrent lentement à l'obscurité. Il continuait malgré tout d'avancer à tâtons. Il devinait la présence d'autres pièges. Il entendit notamment un serpent souffler quelque part au niveau de ses pieds. Il avait rapidement réagi en s'emparant d'un morceau de pierre proche et il avait décapité le reptile.

Il évita deux autres volées de flèches, toutes empoisonnées, il continuait d'avancer encore et encore dans le dédale sombre du temple. Les ténèbres semblaient se faire plus profondes à chaque pas - simple illusion d'optique.

 

Puis, au détour d'un couloir, il aperçut de la lumière. Il reconnut le flamboiement timide et incertain d'une torche. Il fut tout d'abord surpris de voir un feu dans un endroit pareil, puis le fut plus encore de ne pas avoir senti l'odeur du feu plus tôt. Même maintenant qu'il l'avait vu et qu'il avançait dans sa direction, il ne parvenait pas à repérer d'odeurs.

Légèrement perplexe, il finit par rejoindre la torche. À côté d'elle se trouvait une porte. Le monstre qui avait inspiré la porte d'entrée était gravé sur le panneau de pierre. Des symboles que Fury ne comprenait pas encadraient la gravure. Un mot, cependant, sembla l'attirer. Il lut clairement « Fenrir ».

Il s'arcbouta pour ouvrir la porte, et dans un grondement sourd, elle finit par lui céder le passage. Fury resta bouche bée devant ce qui l'attendait.

 

Une vaste pièce circulaire, entièrement gorgée de soleil, dévorée par les lianes et autres plantes étranges qu'il n'avait jamais vu, se tenait devant lui. Les rayons du soleil entraient par un trou carré creusé dans le plafond. Le jeune homme devina qu'il avait traversé la totalité du temple, et qu'il avait atteint son sommet. Au centre de la pièce se trouvait un piédestal dans lequel une large épée était plantée. Elle semblait plus grande que Fury lui-même. Le symbole du monstre ornait une nouvelle fois le bloc de pierre qui maintenait la lame prisonnière.

 

- C'est tout ? se surprit à lancer Fury.

 

Il s'approcha précautionneusement de l'épée qu'il attrapa par le manche. Et il eut subitement l'impression de tomber. Comme si le sol s'était écroulé sous ses pieds. Mais il se rendit vite compte que tout autour de lui avait disparu. Il se trouvait non plus dans la pièce circulaire lumineuse et mystérieuse du temple, mais dans une immensité noire où rien ne perçait. Ni bruit ni son ni odeur ni rien. Puis il finit par entendre des grognements. Il se pensa fou quand il crut reconnaître des rires, parmi ces grognements.

Un cercle de lumière apparut de nulle part sous ses pieds. Si la lueur n'éclairait pas grand chose, elle permit à Fury de deviner les formes de plusieurs piliers devant lui. Il en dénombra six ou sept, il ne parvenait pas à voir précisément. Il tenta de s'en approcher, mais une voix l'arrêta.

 

- N'avance pas plus, humain, avertit la voix.

 

C'était une voix froide et lugubre, qui se répercutait en écho tout autour de lui.

 

- Qui es-tu ? reprit la voix.

- Fury... déglutit ce dernier.

- Tu es plus jeune que les humains que j'ai rencontré par le passé, remarqua la voix.

- Mon père a vu des présages dans le ciel, et il a pensé que j'étais prêt pour récupérer Fenrir, l'épée maudite, expliqua Fury.

 

Il devinait que la voix provenait du pilier le plus à gauche, mais il ne voyait pas la personne située à son sommet, plongé dans la pénombre.

 

- Fenrir l'épée maudite, ricana la voix. C'est comme ça qu'ils m'appellent maintenant, alors... Ils avaient l'habitude de m'appeler le Démon, avant.

- Vous êtes Fenrir ? interrogea Fury, estomaqué.

- Emprisonné dans un temple, brisé en sept morceaux, sans corps réel, mais je suis Fenrir, confirma le démon. Tu es là pour essayer de m'apprivoiser, alors ?

 

Fury demeura silencieux. Il n'avait jamais pensé que l'épée puisse être réellement maudite...

 

- La plupart de tes prédécesseurs se sont montrés plus courageux. Ils ont essayé de m'affronter, d'approcher les piliers de mon âme, reprit Fenrir.

- Vous les avez tué ? déglutit Fury.

- Ils n'ont pas passé la véritable épreuve. Ils n'ont pas pu m'accueillir dans leurs corps frêles et faibles, opina Fenrir.

 

Le jeune homme se mordit la langue. Le véritable danger n'était pas le temple, qui n'avait rien de sacré. Les pièges qu'il avait évité n'étaient que l'œuvre de peuplades primitives. Tout résidait dans la confrontation avec Fenrir, le démon de l'épée... Mais est-ce que son père le savait ?

 

- Vous allez me tuer aussi... fit Fury.

- C'était une affirmation ? s'enquit Fenrir. Si ton père t'a envoyé me chercher, c'est qu'il avait confiance en toi. Peut-être seras-tu celui capable de me rendre ma puissance d'antan...

 

Puis sans crier gare, le cercle de lumière s'éteignit, et une douleur innommable s'empara de chaque fibre du corps du jeune homme. Il hurla mais n'entendit pas le son de sa propre voix. Il aurait dû avoir la gorge en feu mais n'éprouvait rien. Il essaya de se déplacer, en vain. Ses bras, qu'il agitait devant lui, avaient disparu. Il vit des points rouges perdus dans l'immensité le fixer. Comme des yeux... Il entendit des aboiements, des hurlements de loups, de créatures plus grandes encore, il sentit le goût du sang dans sa bouche...

 

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il était allongé dans la salle ensoleillée du temple, Fenrir dans la main. Il n'y croyait pas lorsqu'il se releva, n'y croyait pas quand il quitta le temple, n'y croyait pas quand Toundra le vit revenir et se précipita sur lui.

Fenrir était dans ses mains, entièrement grise, presque noire. Aussi épaisse que deux bras, elle était véritablement plus grande que Fury d'une bonne tête. Toundra posa ses yeux sur la lame avec effarement.

 

- Alors... c'est l'épée maudite ? Qu'est-ce qui s'est passé dans le temple ? demanda précipitamment le guerrier.

 

Fury lui raconta ce dont il se souvenait. Cette sensation de vide intense qui l'avait assailli plusieurs fois, les sept piliers engloutis dans le noir, l'histoire de Fenrir - ou ce que le démon avait daigné lui dire - et puis son réveil.

 

- C'était une excellente description, Fury. Je t'en remercie, sourit Toundra en dégainant sa propre épée.

- Hein ? s'étonna Fury, qui reprenait lentement contact avec la réalité.

 

Il fut tellement surpris de voir le guerrier l'attaquer qu'il sentit le métal froid s'enfoncer profondément dans son épaule sans penser à esquiver ou contrer. Cette fois, la douleur était bien réelle. Il serra des dents et posa un genou à terre.

 

- Je dirai au village que l'épée maudite t'a corrompu. Que le démon Fenrir a pris possession de ton corps et que je l'ai tué, railla Toundra en levant de nouveau son épée ensanglantée.

 

Fury ne répondit pas. Il regarda la plaie béante qui laissait s'échapper des litres et des litres de sang. C'était sa première blessure lors d'un combat réel. Il sentit la lame s'abattre dans sa direction, puis son bras se leva comme automatiquement. Le choc des deux lames fit reculer Fury, alors que Toundra affichait une mine agacée.

 

- Cette épée surpuissante sera mienne, certifia Toundra en se ruant sur Fury.

- Première âme, le loup, répliqua le jeune homme.

 

Toundra s'immobilisa, surpris. Ce qu'il vit le fit bégayer. Les dents de Fury s'allongèrent et se transformèrent en crocs, ses ongles grandirent et devinrent de véritables griffes, ses muscles semblèrent se gonfler légèrement et dans ses yeux, une lueur assassine s'alluma. Il serra des dents et grogna.

 

- T'emparer de Fenrir ? répéta Fury.

 

Avec une vitesse qu'il ne se connaissait pas, il fonça sur Toundra et le taillada de part en part. Malgré la masse de l'épée, il parvenait à ne pas toucher les points sensibles de son adversaire. Le tuer ne lui apporterait rien. Une profonde envie de sang le tiraillait néanmoins.

 

Maniant son épée à deux mains, le jeune homme virevoltait. Il bondissait et rebondissait sur les arbres proches, se rattrapait aux branches et aux lianes parfois avec une main, parfois avec ses pieds, courait comme jamais il n'avait couru et frappait, frappait et frappait encore Toundra. Ce dernier s'était relevé et tentait de bloquer les assauts, mais vainement. À chaque attaque de Fury, un filet de sang se répandait, avec un cri de douleur. Sa vitesse lui permettait de dévier la lame du chasseur puis d'attaquer presque aussitôt après. Le guerrier n'avait jamais le temps de replacer son arme pour se défendre.

 

Finalement, Fury s'arrêta. Couvert de sang, l'autre ne bougeait presque plus. Et le bretteur reprit une forme normale. Ses griffes redevinrent ongles, ses crocs redevinrent dents, ses yeux perdirent leur haine et leur envie de tuer, ses muscles reprirent leur taille normale.

Il se détourna ensuite et s'élança vers la plage. À son grand étonnement - et à son plus grand soulagement - un navire immense s'approchait. Voile blanche décorée d'un large cercle en or surmonté d'une couronne elle aussi dorée, il avait tout l'air d'un navire marchand. La voix de Fenrir résonna dans sa tête.

 

- Tu prends la fuite, humain ? Tu as pourtant su contrôler aisément le plus faible de mes morceaux brisés, rappela le démon.

- Toundra doit vraiment penser que tu m'as corrompu, et le village va me bannir. Voire carrément me tuer. Même si mon père serait pas d'accord, ils l'écouteront pas, répliqua Fury en plongeant à l'eau.

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Bon chapitre !

 

Fury part en quête de la lame Fenrir, tout se passe assez bien dans le temple pour lui juste au moment où il fait face à l'épée. On découvre Fenrir qui assez mystérieux comme démon. Par contre j'ai trouvé qu'il a reçu l'épée un peu facilement mais bon c'est mon avis.

Sinon je m'attendais pas à ce que Toundra agisse de cette façon, mais Fury s'en sort grâce aux pouvoirs de l'épée et décide de quitter son village, c'est pas très cool pour lui.

Maintenant j'aimerai bien voir ce que donne les 6 autres piliers !

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Bon chapitre !

Pour ma part, je ne m'attendais pas à une attaque en traitre de Toundra !

On a l'un des six fragments du pouvoir de Fenrir, et je dois dire u'il me tarde que tout ce potentiel soit éveillé, et qu'il maitrise le démon.

La relation entre Fury et Fenrir me fait vaguement penser à celle de Naruto et Kyubi, comme Kyubi et Fenrir sont tous deux des démons et qu'ils se retrouvent dans un hôte...

La fin annonce du bon voir du très bon, car on dirait que Fury a décidé d s'inviter sur le navire de Zephyr.

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Petit dernier pour ce soir (:

 

CASSANDRE, JET

 

Cassandre intima le silence à son prisonnier d'un regard. Ce dernier, la bouche encore emplie de sang, se contenta de hocher la tête avec frénésie pour signifier qu'il avait compris.

 

- Si le vieux s'est fait tuer par cette garce, il va être furieux, grommela l'une des deux voix.

- Pas la peine de s'en faire, on va le retrouver, assura l'autre.

 

Cassandre se tourna vers le vieillard.

 

- Ils parlent de qui ? demanda-t-elle sèchement.

- De mon filf, murmura le riche. Il va f'inquiéter fi ve ne rentre pas fe foir !

- Qui c'est, ton fils ? reprit l'artificière.

- Aaron, le patron du Kube, répondit l'autre.

 

La jeune femme fit la grimace. Le Kube était une des boîtes de nuit les plus branchées de la ville, et Aaron devait par conséquent être quelqu'un de très riche donc de très important. S'en prendre à son père pouvait compliquer les choses. Elle n'avait jamais volé quelqu'un de si haut placé dans la société.

 

- Tu rentreras ce soir, lança Cassandre après quelques secondes de réflexion. Mais à une condition.

 

Les yeux du grassouillet s'arrêtèrent sur le fusil qui pendait dans la main de sa geôlière. Puis il acquiesça de nouveau à toute vitesse, effrayé à l'idée de recevoir un nouveau coup de dial.

 

- Dès que tes toutous seront partis, tu me diras où ton fils habite. Là, tu lui diras que je t'ai sauvé la vie et que j'ai empêché une bande de pillards de prendre ton or, expliqua-t-elle en rendant sa bourse à l'homme.

 

Ce dernier l'attrapa au vol, sidéré. Il jaugea quelques secondes les yeux de la belle rousse puis finit par accepter la proposition.

Les deux gardes du corps ne tardèrent pas à s'enfoncer dans la forêt. Cassandre les maudit, espérant qu'ils ne les trouveraient pas. Elle avait fait le nécessaire pour ne laisser aucune trace derrière elle, elle avait même essayé de truquer la piste en s'affalant sur des branches qu'elle avait tordues dans différents sens. Si les deux molosses étaient un tant soit peu malins et qu'ils suivaient sa fausse piste, ils déboucheraient de l'autre côté du bois. Le vieillard, en revanche... Vu sa démarche pesante, il pouvait avoir laissé des traces facilement repérables.

Pourtant, les gardes du corps finirent par s'éloigner et leurs voix s'estompèrent. Cassandre en profita aussitôt pour jaillir des buissons, trainant son captif, et quitta la petite forêt. Ils arrivèrent sur le chemin qui reliait Logue Town au reste de l'île et commencèrent à le longer. Le vieillard était devant et menait la marche.

 

Après une dizaine de minutes, des cris de terreur firent se retourner Cassandre. Un jeune homme s'élançait dans leur direction. À sa tenue, elle reconnut un serveur du Loup Marin.

 

- Qu'est-ce que... balbutia-t-elle.

 

Jet courait aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Gros-Ventre l'avait retrouvé, sitôt son mal de gorge évanoui. Le gérant de l'auberge où le jeune cuisinier avait espéré trouver refuge était un vieil ami de Gros-Ventre, et il avait demandé pourquoi un serveur du Loup Marin se retrouvait à quémander du travail chez lui. Après quoi, l'ancien patron de Jet avait rappliqué suffisamment vite pour prendre le jeune homme au dépourvu.

 

- JE SUIS DÉSOLÉÉÉÉÉ ! beugla Jet en esquivant un couteau lancé à pleine vitesse.

- Reviens ici, sale vermine ! ordonna Gros-Ventre.

 

Préoccupé par les projectiles variés que lui lançait le tyran culinaire, Jet ne prit pas garde à Cassandre qui, elle-même trop surprise par la scène, oublia de se déplacer. Et le choc fit tomber les deux à la renverse.

Gros-Ventre freina de tout son poids et agrippa Jet par le col tandis que le père d'Aaron profita de la situation pour s'éclipser.

 

- Aero Dial ! fit Cassandre en visant le gros chef de cuisine.

 

Gros-Ventre reçut la bourrasque en plein ventre et, tout en lâchant son emprise sur Jet, décolla de plusieurs mètres pour retomber lourdement plus loin.

 

- Désolé ! s'excusa brièvement le jeune homme en se redressant.

 

Il s'esquiva et reprit sa course. Cassandre le suivit du regard et repéra son prisonnier qui venait de se faire la malle. Désespérée et soudain consciente qu'elle risquait gros, elle hurla :

 

- ARRÊTE-LE !

 

Jet ralentit quelque peu sa course mais se remit à courir de toutes ses forces en voyant Gros-Ventre se redresser lourdement. Il jeta un regard en biais au vieillard qui courait non loin de lui.

 

- Elle m'a aidé. Navré, monsieur ! s'excusa de nouveau le cuistot. Sleeping Pill !

 

Le père d'Aaron voulut rétorquer quelque chose mais sa bouche s'empâta presque aussitôt. Il se prit la mâchoire à deux mains, inquiet, et commença à se la masser avec insistance. Puis ses paupières se fermèrent lentement, en même temps que ses frictions perdaient de l'ampleur. Et il finit par s'effondrer par terre, ronflant comme un sonneur.

Gros-Ventre avait déjà repris sa course, non sans jeter un regard noir à Cassandre. Cette dernière n'avait pas bougé d'un centimètre, n'ayant absolument pas compris ce qui venait de se produire. D'autres cris l'alertèrent. Probablement attirés par le brouhaha que tout ce petit spectacle avait produit, les deux gardes du père d'Aaron refirent surface, sortant à pleine vitesse des bois. Jurant contre la terre entière, Cassandre se mit elle aussi à courir, suivant le même chemin que le jeune homme et le gros teigneux. Par chance, les deux molosses se jetèrent sur leur protégé au sommeil de plomb.

 

Elle mit le plus de distance possible entre elle et les gardes, puis après un dernier regard en arrière, reprit son souffle. Elle dégaina son fusil et le braqua vers une petite maison de campagne, à une trentaine de mètres devant elle. De derrière l'abri de jardin se montra le visage épuisé de Jet. Les mains en l'air, il sortit de sa cachette et s'avança sur la route.

 

- Comment est-ce que ce gros balourd qui te courait après a pu te rater ? T'es caché comme un môme de dix ans qui joue à cache-cache ! grogna Cassandre en abaissant son arme.

- J'en demande pas plus ! rétorqua Jet, plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu.

- Qu'est-ce qu'il te voulait ? s'enquit la jeune femme.

- Ça me regarde, répliqua le cuistot en baissant les bras, l'air blasé.

- Dans la mesure où je l'ai attaqué, ça me regarde aussi, insista Cassandre.

 

Jet maugréa quelques paroles incompréhensibles.

 

- C'est mon ancien patron et j'ai failli mettre le feu à son restaurant. Sans compter que je l'ai presque tué et que j'ai jeté la honte sur son établissement, expliqua Jet.

- D'accord. C'est tout ce que je voulais savoir, dit Cassandre en s'éloignant.

- Eh ! Moi aussi, je veux savoir c'était qui le vieux que j'ai endormi, l'arrêta Jet.

- Le père du patron du Kube, répondit Cassandre.

 

Jet déglutit.

 

- Tu... Tu veux dire que j'ai... Oh bon sang ! souffla le cuisinier.

- T'en fais pas, Aaron sera probablement trop occupé à me chercher moi, le rassura Cassandre.

- Plus un geste ! hurla une voix.

- TE VOILÀ, PETIT CON ! aboya une autre.

 

Cassandre et Jet firent volte-face en même temps. Les deux gardes du corps se trouvaient à quelques mètres de Cassandre, des armes à feu braquées sur elle tandis que Gros-Ventre venait de faire demi-tour, à bout de souffle et rouge comme un coquelicot. Il tenait dans sa main un couteau immense qui servait à découper de gros quartiers de viande en cuisine.

Jet souleva son tablier et en sortit deux couteaux de table tandis que Cassandre changeait son dial. L'Aero Dial qu'elle avait glissa dans sa poche, remplacé par un de ses confrères en une seconde à peine.

 

- Arrêtez la ! commanda le père d'Aaron, réveillé et remonté, mais qui restait malgré tout en retrait. Elle m'a menafé et m'a caffé le nez !

- T'as cassé le nez du père du type qui tient le Kube ? lança Jet, effaré.

- Et j'ai voulu lui voler sa bourse, ajouta Cassandre. Pyro Dial !

 

Des torrents de flamme emplirent l'air. Les gardes étaient trop loin pour être atteints par le feu, mais Cassandre espérait qu'une telle démonstration leur ferait peur. Bien au contraire, ils firent feu. Roulant sur le côté pour esquiver les tirs, elle entrevit Jet la regarder avec étonnement. Les dials n'étaient pas courants sur la Mer Bleue, et encore moins sur East Blue.

Un cri de rage suivit les coups de feu tandis que Gros-Ventre se ruait sur son ancien employé.

 

- Pimento Taste ! lança Jet.

- Pas cette fois, mon garçon ! répliqua Gros-Ventre en accélérant de plus belle.

 

Jet sut que sa technique avait fonctionné puisqu'il vit le faciès du vieux s'empourprer, mais cela n'arrêta pas sa course. Il se retrouva aux prises avec lui, esquivant les coups de couteau. Lui-même n'osait pas attaquer.

 

- On peut... WHOA ! s'expliquer ! articula Jet en tournant dans tous les sens.

 

Alors que les deux molosses se dirigeaient vers Cassandre tout en faisant feu pour éviter qu'elle ne bouge trop, la jeune femme changea de nouveau son Dial.

 

- Bubble Dial ! fit-elle.

 

Une bulle de savon immense jaillit du canon de son arme et les balles qui la touchaient rebondissaient mollement dessus. Par inadvertance, Jet percuta la bulle et s'y retrouva acculé. Paniqué, il se baissa pour ne pas recevoir le coup de couteau qui était destiné à son épaule et roula au sol. La lame rebondit elle aussi sur la sphère transparente sans causer de dégâts. Le combat au corps-à-corps avait fait lâcher à Jet l'emprise de son Pimento Taste, et Gros-Ventre ne s'en démenait que de plus belle.

 

- Dégagez de là ! vociféra Cassandre à l'attention des deux cuistots tandis que les gardes du corps s'approchaient encore.

 

Jet voulut répondre mais son ancien patron était de nouveau sur lui. Le jeune cuisinier s'élança dans la direction des deux hommes de main, décidé à fuir le combat, mais ceux-ci l'arrêtèrent et le jetèrent au sol.

 

- Tu restes là, toi, ordonna l'un des deux.

- Sleeping Pill ! fit Jet, désespéré.

 

Les molosses se regardèrent quelques secondes puis se mirent à rire. L'un d'eux bâilla néanmoins fortement juste après.

Gros-Ventre se jeta sur Jet, couteau toujours levé, mais Cassandre le visa lui.

 

- Aero Dial ! tonna la jeune femme en changeant de dial.

 

Une bourrasque fit décoller une nouvelle fois le cuisinier. Jet se retourna au même moment et poussa un soupir de soulagement en voyant la carcasse massive de Gros-Ventre rouler au sol plus loin. Énervés, les deux gardes se retournèrent vers Cassandre et armèrent leurs armes, mais Jet fut plus rapide.

 

- Pimento Taste ! lança-t-il de nouveau.

 

Les deux hommes lâchèrent leurs pistolets en même temps. Poussant des hurlements étouffés par leur gorge asséchée et brûlante, ils se roulèrent au sol. Cassandre, le fusil braqué sur eux, abritée derrière sa bulle, les regarda avec surprise. Elle voulait demander au jeune homme comment il s'y était pris, mais Gros-Ventre revenait à la charge. Il avait l'air tellement furieux que la jeune artificière frissonna.

 

- Fais comme avec les deux-là ! conseilla Cassandre en regardant les deux malabars se rouler par terre.

 

Elle vit également le père d'Aaron qui assistait à la scène, abasourdi.

 

- Glue Dial !

 

Après qu'elle eut changé son dial, une sorte de mélasse grisâtre s'échappa de Selenia et vint emprisonner le vieux. Jet s'était relevé et courait en direction de la bulle de Cassandre. Elle était plus grande que lui, et suffisamment grosse pour empêcher Gros-Ventre de l'attraper.

Alors qu'ils commençaient à tourner autour de la bulle, la jeune femme s'approcha silencieusement du gros cuisinier et lui asséna un coup de crosse dans la nuque, le faisant tomber au sol, inconscient. Les deux gardes avaient fini de se rouler par terre mais ne bougeaient plus.

 

- Ils sont morts ? interrogea Cassandre en faisant rentrer la bulle dans le Bubble Dial qu'elle avait enfoui dans sa manche.

- Juste K.O pour l'instant, répondit Jet, essoufflé.

- T'as mangé un fruit du démon ? s'enquit la jeune femme.

- Le fruit des arômes, acquiesça le cuisinier.

- Pourquoi pas avoir fait la même chose à cette espèce de gros lard ? questionna l'artificière.

- Je me sers que rarement de mon fruit, normalement ! Je suis cuisinier mais j'aime pas qu'on me dise que c'est grâce à mon fruit que je fais tout. Donc j'ai pas tellement l'habitude, et mes pouvoirs sont pas super puissants, expliqua Jet. En plus, j'avais trop peur de blesser mon ancien chef...

 

Il respira un grand coup.

 

- Et toi, c'est quoi tes trucs ? demanda-t-il.

- Des dials. Ça vient des îles célestes. Ça permet de stocker tout et n'importe quoi, en fonction du type de dial que t'as, explicita la jeune femme. Je m'appelle Cassandre.

- Et moi Jet, se présenta ce dernier. Tu comptes faire quoi du vieux ?

 

Il désigna le père d'Aaron, englué jusqu'au cou. Cassandre ricana puis se dirigea vers lui.

 

- On va s'attirer les bonnes grâces du petit Aaron sans problème, en faisant croire qu'on est les héros dans cette histoire, gloussa la belle rousse.

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Bon chapitre !

 

La rencontre entre Jet et Cassandra fût très hasardeuse, tous les deux essayant d'échapper à leurs poursuivants. A travers leurs combats, ils montrent de nouvelles attaques pas mal du tout. Jet se retrouve à avoir manger le fruit arome, c'est pas puissant comme fruit mais pour un cuistot sa tombe plus tôt bien.

Gros-ventre et les deux lascars sont hors d'état de nuire. Sinon je me demande quel plan Cassandra l'espiègle à en tête !

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Bonsoir bonsoir ! Premier et dernier chapitre de la journée, je pense, mais aussi un des plus importants pour l'instant ! Enjoy (:

 

META

 

Les vagues n'étaient pas très hautes et le soleil lui rôtissait juste ce qu'il fallait du visage. Les ébats des mouettes le berçaient et la douce brise qui faisait danser ses cheveux blonds l'apaisait. Il repensait de temps en temps à ses parents, la tristesse lui agrippait alors les côtes et manquait de lui faire verser une petite larme.

 

- Je suis parti de la ville, je vais accomplir mon rêve. Pas besoin d'être triste, se rasséréna tant bien que mal le jeune homme.

 

Sa barque buta contre quelque chose. Il redressa la tête et tomba nez à nez avec ce qui ressemblait plus à un groin qu'à un nez. Complètement retroussé, deux immenses narines aussi grosses que des yeux, l'immonde tarin allait bien avec son propriétaire. C'était un homme petit et rond, doté d'une imposante moustache noire mouchetée de saleté. Ses dents, jaunes, noires ou absentes, étaient cachées par une paire de lèvres grisâtres barrées d'une belle cicatrice. La blessure forçait l'homme à arborer en permanence une grimace assez peu ragoûtante. Ses yeux étaient gris et froids comme une porte de prison.

Derrière lui se tenaient deux autres hommes. Le premier ressemblait à un gorille en beaucoup plus petit. Il était poilu, sentait la sueur et avait un œil bandé. Il louchait de l'autre, de couleur vase. Il portait un lourd sac en bandoulière d'où dépassaient des tas de rouleaux de papier. Le deuxième était grand et élancé et, bien qu'il semblait aussi crasseux que ses deux compagnons, était vêtu à la manière d'un noble. Ou d'un mousquetaire. Il portait une large cape bleue trouée et recouverte de terre et de poussière, assortie à un chapeau lui aussi bleu, pourvu d'une énorme plume rose à moitié brisée.

 

- Tu t'approches d'un peu trop près, gamin, chicana le balafré.

- Désolé, je vous avais pas vu, lança rapidement Meta en se mettant debout.

- Bartholomew, fais-y qéq' chose pour qu'il se rappelle, suggéra l'homme.

 

Le mousquetaire poussa un ricanement et dégaina un long fleuret, rouillé et émoussé. D'un geste preste, il enfonça la pointe de l'arme dans l'épaule de Meta, qui ne broncha pas. Au lieu d'une gerbe de sang, ce fut de l'eau qui se répandit dans l'air. Déconcerté, le dénommé Bartholomew recula de quelques centimètres. Le balafré et le gorille écarquillèrent les yeux.

 

- Chef ! C'est un Plagiat ! éructa l'homme à l'allure simiesque.

- Un plagiat ? répéta Meta, perdu.

- Un... Un Lo... Un Logia ! bafouilla le chef.

- Voilà, un Rapiat ! confirma le singe.

- Il est stupide ou il le fait exprès ? s'enquit Meta en jetant un regard interrogateur au mousquetaire.

 

Ce dernier n'osa même pas répondre et recula de plus belle. Il manqua de tomber à l'eau et Meta nota qu'ils étaient tous les trois sur un radeau de fortune qui ne tiendrait pas longtemps en haute mer. Des bouts de ficelle rongés maintenaient les planches de bois pourri entre elles. De sinistres craquements indiquaient cependant que cet amas de bois ne serait que temporaire.

Le chef sembla vite reprendre ses esprits et s'ébroua la tête.

 

- C'est une excellente nouvelle pour démarrer notre épopée, compagnons ! lança l'homme d'une voix qui se voulait confiante.

- On peut le jeter à la guerre, chef ! suggéra le singe.

- À la mer, Gérald, rectifia le chef. Renverse son rafiot !

 

Gérald poussa des cris vraiment similaires à un macaque excité et s'empara d'un des morceaux de papier dans son sac. Il l'ouvrit et un soufflet de forge apparut de nulle part. Le pirate se mit immédiatement à battre l'air avec son appareil et, au grand étonnement de Meta, sa barque commença à tanguer. Il fit tourner sa bague sur le sablier puis sur la tête de dragon et, au moment même où l'esquif se retournait, il déploya ses ailes et s'éleva au-dessus des flots.

 

- Un... UN COCHON ! hurla Gérald en lâchant son soufflet.

- Un dragon ! corrigea Meta.

 

La totalité de son corps était recouvert d'écailles vert émeraude. Ses mains s'achevaient sur des griffes démesurées et sa chevelure claire avait fait place à une crête orangée semblable au feu. Deux minuscules cornes étaient apparues sur chacune de ses tempes et ses yeux avaient pris une allure reptilienne, jaunes et fendus en leur milieu par une pupille d'un noir sombre comme la nuit. Une queue énorme battait l'air derrière lui, terminée par des piquants similaires à sa crête. Et enfin, ses longues ailes le faisaient flotter. Des membranes blanches comme la soie et presque entièrement transparentes emprisonnaient l'air qui le portait. À chaque battement d'ailes, il s'élevait de quelques millimètres, qu'il redescendait aussitôt. Il avait malgré tout gardé une forme humanoïde.

 

- C'est... c'est p-p-p-p-pas possible ! bégaya le chef. Personne ! Personne ne peut... avoir deux fruits !

- Je me souviens pas avoir mangé de fruits, avoua Meta.

 

À chaque mot, un filet de fumée s'échappait de sa bouche.

 

- Les fruits du démon sont trop rares à East Blue pour qu'un mioche puisse en avoir trouvé deux, déglutit Bartholomew. Surtout un Logia et un Zoan légendaire.

- Le problème est pas là ! rappela le chef.

- Ça m'a l'air assez problématique, pourtant, grommela le bretteur.

- IL A LES POUVOIRS DE DEUX FRUITS ! ÇA, C'EST PROBLÉMATIQUE ! gueula le chef.

- Poltron, calmez-vous ! s'emporta Gérald.

- Il veut dire « Patron », je crois, fit Meta.

- Gérald ! Descends-le ! Vite ! ordonna le chef sans se soucier de l'intervention du dragon.

 

Le gorille miniature se saisit d'un nouveau parchemin qu'il déroula. Un harpon apparut dans l'air, comme l'avait fait le soufflet.

 

- C'est pratique comme truc, remarqua Meta.

 

Le harpon fila droit sur lui.

 

- Souffle du dragon ! fit Meta en crachant un véritable brasier.

 

Le fer fondit instantanément et se répandit dans l'eau comme une minuscule marée noire. Meta continuait à battre des ailes en observant le trio, qui restait figé.

 

- Vous êtes des pirates ? demanda Meta.

- N... Nous sommes les pirates de Bratham la Cicatrice ! déclara le chef, qui devait vraisemblablement s'appeler Bratham.

- C'est pas très recherché comme nom. Vous m'avez pas l'air très dangereux, je pense que je vais vous laisser en vie, décida Meta en se penchant vers sa barque retournée qui continuait de flotter mollement.

 

Bartholomew et Gérald en profitèrent pour passer à l'assaut. Un bazooka apparut dans les mains du gorille tandis que l'épéiste faisait scintiller son fleuret abimé au soleil et tailladait l'air avec insistance. Meta perçut l'obus de bazooka en même temps que les ondes de choc déplacées par le sabreur. Se protégeant des lames d'air avec son aile, il ne put en revanche rien faire face au projectile de plomb qui explosa et le propulsa dans l'eau.

Des hourras accueillirent le geste et Gérald se mit à entamer une petite danse. Bartholomew rengaina d'un air triomphant et Bratham tapota fébrilement la pochette de son ceinturon, d'où pendait un vieux pistolet à poudre.

 

- On vient de vaincre un sacré type, commença le capitaine, fier de lui.

- Il avait beau avoir des pouvoirs terrifiants, il ne savait pas s'en servir, ricana Bartholomew.

- C'est vrai qu'il était plèbe ! renchérit Gérald.

- Faible, triple andouille, grommela Bratham.

 

Puis leur radeau explosa avec un fracas assourdissant. Meta le transperça comme s'il avait été en tissu et s'éleva de nouveau dans le ciel. Il avait toujours sa forme hybride mais son regard était plus énervé.

Les trois pirates étaient tellement surpris qu'ils avaient du mal à nager. Gérald fit apparaître une bouée sur laquelle ils purent se reposer en contemplant le Zoan du dragon les toiser de toute sa hauteur.

 

- C'est... c'est pas vrai... souffla le chef.

- Il ne s'est pas noyé ? fit Bartholomew, interdit.

- Marraaaaaant... pleurnicha Gérald.

- Si tu veux dire « Maman », saloperie de babouin, sache qu'elle pourra pas te sauver même si elle était amiral en chef ! éructa Meta en gonflant ses poumons d'air.

- On... On fera partie de ton équipage si tu nous laisses en vie ! s'empressa de marchander Bratham.

- SOUFFLE DU DRAGON ! répondit Meta en hurlant.

 

De retour dans sa barque remise d'aplomb, Meta avait repris sa forme humaine. Il contemplait les restes calcinés du radeau. Les trois pirates avaient plongé juste à temps sous l'eau et s'étaient enfui à la nage aussi vite qu'ils le pouvaient. Le jeune homme ne s'était même pas donné la peine de les pourchasser.

 

- Même si c'est des abrutis finis, ils ont raison sur un point. Je dois former un équipage pour aller sur Grand Line, marmonna Meta en se frottant le menton d'un air pensif.

 

Il observa le soleil l'espace de quelques secondes puis se frappa le front du plat de la main.

 

- Ça s'organise comment un équipage pirate ?

 

Une détonation l'empêcha de réfléchir plus avant sur la question. Ressemblant à un coup de canon, l'explosion venait de quelque part devant lui. Seul Red Line lui faisait face et, se rapprochant petit à petit, survint ce qui était effectivement un boulet de canon. Meta fit pivoter sa bague sur le sablier et leva ses mains devant lui.

 

- Time Stop !

 

Les yeux plissés par l'effort et les mains crispées par la concentration, il se jeta à l'eau. Soulagé de pouvoir relâcher l'emprise du temps sur le projectile, il vit avec un certain désarroi sa barque voler en éclats. Il souffla un grand coup. Non seulement, utiliser cette facette de sa bague l'épuisait rapidement, mais il nageait piètrement. Et Logue Town était plutôt loin.

Une voix retentit alors dans l'air, sans qu'il puisse en déterminer la provenance.

 

- Projet Trinité, dix-huit ans plus tard, toujours une réussite parfaite.

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Chapitres très agréables à lire, tu fais des descriptions concises. Il est facile de s'imaginer l'action ou les personnages, comme par exemple la transformation en dragon.

 

J'ai apprécié la rencontre entre Jet et Cassandre, hasardeuse et qui les lie tous deux d'une certaine manière. Ils se retrouvent dans un problème en commun avec Kube. Je ne suis pas sûr que tout se passe comme le prévoie Cassandre. 

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