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A la demande de certains.


rhavin
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A la demande de certains, voici une de mes nouvelles. J'en suis encore à l'écrire, je viens de terminer la première partie, il m'en reste encore deux. Si le début de celle-ci vous plait, je mettrai la suite. Je préfère des critiques bonnes et/ou mauvaises plutot que des commentaires de style "c'est super, t'es trop bien" ou "c'est trop nul, j'aime pas."

Merci pour votre attente, c'est assez long.

_______________________________________________________________________________________________________________

 

Premier morceau de la premiere partie.

 

« Alors tu te sens comment?

_Très las. J'aurais bien aimé ne jamais en arriver à ce point.

_T'inquiète pas, Tadeus, ils ne pourront rien te faire. Cette affaire est complètement grotesque.

_Grotesque? Ca l'est et ça ne l'est pas à la fois.

_Qu'est-ce que tu veux dire? C'est paradoxal ce que tu me dis là...

_Oh, laisse tomber, qu'on en finisse.

 

Le vaste couloir, d'ordinaire fourmillant de monde et d'animation était étrangement calme ce jour là. Sur les murs orangés étaient accrochés des cadres de verre avec des noms et des distinctions honorifiques de la plupart des héros de l'ère précédente. Tous mort si l'on excepte une poignée de ces hommes éparpillés à travers le monde. La lumière d'une fin de journée d'automne donnait une étrange sensation de douce fatigue, comme après une longue journée de travail, la sensation d'une fatigue béate pendant le bref repos séparant la rentrée à la maison du moment du repas. Les hommes et les bâtiments semblaient eux aussi suivre le cours des saisons à la manière des arbres, en prenant les teintes automnales. C'était une période de doute mais aussi de réconfort. La reconstruction du monde entrait dans une phase passive tandis que la paix s'installait de façon durable.

Enfin... dire que la paix s'installait était une mauvaise tournure, puisque la paix implique deux protagonistes pour se quereller. Or, il ne restait plus qu'un seul d'entre eux. L'homme.

Et c'est un de ces hommes qui allait être jugé par ses pairs en cette fin d'après midi. Pour crime contre l'humanité.

 

L'intérieur de la salle ressemblait fortement aux salle de justice de l'ère précédente. Des banc en bois marron avec une barrière séparant le public du banc de l'accusation et de la défense. Et sur le coté, le box des jurés bien ouvert à l'assistance avec des carnet électroniques servant à retranscrire la plupart des notes que les jurés pourraient bien vouloir prendre. Et bien entendu, le « bureau du juge » avec le box des témoignages.

Tout ceci concordait parfaitement avec l'ancien temps, mais même un oeil profane aurait su faire la différence. Parce que le bois était devenu une denrée rare, précieuse et à conserver pour les générations à venir. Ce qui fait que tout le mobilier était en métallo-plastex, un de ces matériaux révolutionnaires, combinant la solidité de l'acier à la malléabilité du plastique et la transparence du verre. Et de ce fait, certains pensaient à juste titre que ce mobilier à la fois dure et transparent devait incité le prévenu à être lui même transparent et dur avec lui-même.

La salle se remplissait rapidement. Pour un néo-procès, celui-ci était très attendu puisque le prévenu était Tadeus lui même. Les organismes de retranscription historique s'étaient tous déplacés et des centaines de badeaux espéraient encore pouvoir pénétrer à l'intérieur pour assister au procès le plus retentissant du début de cette nouvelle ère. Une rumeur folle avait même courru les foules, selon laquelle il avait fallu vendre les places assises au plus offrant et qu'un marché noir parallèle s'était organisé rien que pour cette organisation. Des rumeurs rapidement démenties, le soucis de transparence étant toujours très à la mode d'un point de vue politique.

La salle était maintenant pleine. Les jurés s'étaient installés, le public s'était tu, l'accusation était déjà prête pour son impitoyable réquisitoire et la défense... et bien la seule défense qu'il y aurait serait assurée par le prévenu lui même, à sa demande expresse. D'ailleurs, le prévenu entra enfin dans la salle, accompagné d'un mystérieux personnage en imperméable et capuche noirs. A peine Tadeus avait-il posé un pied dans la salle que les moteurs à fraction quantique se mirent à tourner pour fixer l'instant sur des pellicules nanoscopiques dans le but de pouvoir un jour visionner le procès du plus grand tueur de l'histoire de l'humanité. Mais Tadeus ne se considérait pas comme cela. Selon les quelques mots qu'il avait prononcés peu avant, il s'était simplement trouvé être « la personne qu'il fallait au moment qu'il fallait. » et son visage, tandis qu'il parcourait les quelques mètres le séparant du siège des accusés, était fermé. Non pas dans une expression de regret ou de négation de ce qui se passe, mais seulement fermé. Pas d'expression faciale. Pour peu, on aurait presque cru le croiser dans une rue un peu fréquentée.

Un visage froid d'emblée, au regard dur semble-t-il étaient les premières caractéristiques de l'homme. Mais en le regardant suffisamment longtemps, il semblait porter un immense fardeau sur ses épaules. Le pas sûr, du haut de son mètre quatre vingt, il semblait tout de même écrasé par quelque chose d'impalpable. Une impression en permanence démentie par son regard dur et ses paroles claires et tranchantes. Personne n'arrivait à déterminer ce qu'il pouvait y avoir derrière ce front banal, dans cet esprit qualifié par certains de calculateur et manipulateurs. Mais tout cela est hors de propos, car Tadeus ne soucie plus depuis longtemps du regard des autres. Depuis l'ère précédente en fait, depuis avant le début des Années Noires.

Le juge entra enfin dans la salle et demanda à la salle de s'asseoir. Un fouillis de bruit de tissus frottés emplit la salle comme chacun s'asseyait. Et le juge ouvrit la séance:

« Affaire n°0001, le genre humain contre monsieur Isaac Bell, connu sous le pseudonyme de Tadeus. Le prévenu est accusé de crime contre l'humanité. Je laisse la parole à l'accusation.

Un homme de taille moyenne se leva, en costume noir, lunettes devant les yeux et une expression de détermination farouche sur le visage. Et c'est d'une voix légèrement stridente, stressée sans doute, qu'il commença son plaidoyer:

« Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, nous sommes ici pour juger le plus effroyable tueur que la Terre ait jamais porté. J'irais droit au but, pour que soit enfin rendue publique l'ignoble vérité. Monsieur Isaac Bell est coupable de cinq mille trois cent vingt neuf meurtres, tous perpétrés lui-même, que ce soit à mains nues ou bien à l'aide des armes de poing les plus puissantes existantes à l'heure actuelle. Il a vu chacune de ses victime face à lui et leur a toutes ôté la vie. Et cela a commencé il y a dix-sept ans, le jour même du début des Années Noires. C'est d'ailleurs ce jour là qu'il a commis l'essentiel de son crime. Je vous épargnerais les chiffres, mais environ la moitié de ses meurtres se sont passés entre ce jour-là et le surlendemain. Et pas sur n'importe qui. Sur des irradiés. Des femmes, des hommes, des enfants, des vieillards, tous sans défenses. Il a honteusement profité de leur vulnérabilité pour leur briser la nuque à mains nues et lui-même.

La voix de l'homme gagnait peu à peu en dégoût ainsi qu'en aiguë. Malgré la sécurité renforcée, il ne devait pas se sentir en sûreté à coté d'un meurtrier de cette trempe. Tadeus en profita donc pour lui prendre la parole, doucement mais fermement:

« Si mon accusateur veut bien prendre quelques instants de repos dans sa plaidoirie, j'aimerai dire quelques mots à cette assemblée. Pas seulement à vous, jurés, ou à vous, monsieur le juge, mais à tout ceux qui seront capable de m'écouter et de percevoir le message.

_Faite donc, monsieur Bell.

_Tout d'abord, je vous prierai tous ici présent de m'appeler Tadeus. C'est ainsi que je m'appelle depuis les Années Noires. Isaac Bell est mort. J'ai cessé d'être Isaac Bell ce fameux jour où j'ai « massacré » ces milliers de sans défense. Je vais moi aussi aller droit au but. Pourtant cela prendra un certain temps pour tout vous dire, car si mon accusateur vous a donné l'élément principal, il n'était pas là pour vous décrire le contexte. Moi si et j'espère que vous prendrez tous ma transparence comme telle, en toute impartialité. Revenons donc au contexte. Quelques minutes avant 1er Janvier 2010. J'étais pompier à Bordeaux à l'époque. De garde, qui plus est. Nous fêtions la nouvelle année avec mon équipe, à l'eau bien entendu. Je fêtais également ma troisième année dans le corps des pompiers. Minuit sonna. Et à peine avions nous eu trinqué et souhaité la bonne année que toute l'électricité fut coupée. Ce qui se révélait assez dérangeant du fait que nous étions au sous-sol de la caserne. Dans l'ambiance festive, chacun d'entre nous a tâtonné pour trouver le disjoncteur. Quand nous vîmes une lumière presque comme si l'on était en plein jour, filtrer en dessous de la porte du rez-de-chaussé. Et l'instant d'après un monstrueux grondement. Mon sang se mit à bouillonner. Une sueur froide me passa un instant dans le dos, avant que je ne fouille ma poche à la recherche de mon téléphone portable. Hors d'usage. Tout s'était déroulé très vite entre le premier coup de minuit et le moment où j'eus sortis mon portable. Quelques secondes peut-être. Et je me mis à crier à mes compagnons de trouver un mur et de se plaquer contre.

A ce moment, Tadeus laissa planer le lourd silence dans la salle. Tout le monde l'écoutait, médusé par le ton hypnotique qu'il employait. Puis il repris:

« Vous voyez, lors de ma scolarité, je m'étais pas mal intéressé aux effets de l'arme thermonucléaire. En particuliers, les effets visibles. Et ses effets sont triples. Premièrement, une impulsion électromagnétique qui vient griller tout les systèmes électriques. Donc plus de lumière, plus de courant et tout ce qui fonctionne à l'électricité comme l'électronique est irrémédiablement inutilisable tant que la perturbation n'est pas dissipée. Deuxièmement, une lumière comme en produirait le soleil. Jour en pleine nuit si vous voulez. Et enfin l'effet mécanique qui va véhiculer toute l'énergie de l'explosion. Le souffle. Bien sûr il y a d'autres effets, à savoir qu'en même temps que la lumière, une onde radio active va venir toucher tout ce qui se trouve aux alentours et carboniser tout ce qui est inflammable. Les hommes également. Et quelques autres effets qui n'ont pas besoin d'être mentionnés je pense. Mais toujours est-il que fort de ces connaissances, je reconnaissais les symptômes du mal qui nous tombait dessus. Et je priais pour que l'épaisseur de béton au dessus de nous nous protège des radiations et de tout autre effets dévastateurs. Il semble que l'on m'ait entendu puisque je suis ici avec vous aujourd'hui. Ce qu'il faut savoir également, c'est qu'une bombe H produit tellement d'énergie lors de son explosion que les radiations vont en quelque sorte traverser tout ce qu'elles rencontrent sans vraiment irradier durablement la zone de couverture. C'est après que les retombées nucléaires deviennent un problème. Comme mes équipiers avaient senti d'instinct que je savais ce qui se passait, ils m'ont tous demandé si sortir ne présentait pas de risques. Nous étions toujours dans le noir mais je percevais nettement leur appréhension. Moi j'étais déjà au-delà. J'espérais de toutes mes forces qu'il ne s'agisse là que d'un accident et qu'il n'y aurait pas de riposte. Que l'humanité ne sombrerait pas dans une guerre nucléaire. Je savais également que nous aurions un travail titanesque à faire, pour acheminer les blessés vers les hôpitaux de la régions, sans parler des morts qu'il faudrait rassembler.

C'est dans cette optique là que nous sommes sortis en ce 1er janvier, pour faire ce que l'on attendait de nous. Des secours. Je sais que bien des choses dans ce que je viens de dire vous semblent sans importances, mais gardez tout cela en mémoire encore quelques instants. Je vous passe les détails de cette journée d'abomination. Je vous passe les corps mutilés, gravement brûlés, des ces gens cherchant à l'aveugle du secours. Des images terribles, j'en ai encore plein la mémoire. Je vous passe la désolation, le désespoir, les hurlements. Tout cela, c'est important, mais pas dans la bouche d'un accusé et certainement pas ici et maintenant. Non, je saute les dix-neuf heures qui ont suivis l'explosion, pour arriver directement au moment que vous attendez tous.

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Ca m'a l'air intéressant. C'est long et assez compact mais reste agréable à lire pourtant je ferai une remarque :

Lorsque Tadeus parle au début :

Dans l'ambiance festive, chacun d'entre nous a tâtonné pour trouver le disjoncteur. Quand nous vîmes une lumière presque comme si l'on était en plein jour, filtrer en dessous de la porte du rez-de-chaussé. Et l'instant d'après un monstrueux grondement. Mon sang se mit à bouillonner. Une sueur froide me passa un instant dans le dos, avant que je ne fouille ma poche à la recherche de mon téléphone portable. Hors d'usage. Tout s'était déroulé très vite entre le premier coup de minuit et le moment où j'eus sortis mon portable. Quelques secondes peut-être. Et je me mis à crier à mes compagnons de trouver un mur et de se plaquer contre.

il le fait comme s'il lisait un livre. On dirait plus une description littéraire qu'un véritable discours. Ca a du mal à passer au niveau de la tournure de tes phrases je crois...

Mais ce n'est que mon avis ! ^^"

Sinon je veux bien la suite ! =O

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Justement, je veux faire passer l'image de tadeus comme celle d'un homme qui n'a plus trop de personnalité, qui a vu et vêcu certaines choses traumatisantes, ce qui fait que le seul moyen de ne pas sombrer pour lui est de s'éloigner de la réalité. Mais tu comprendras un peu plus au fur et à mesure de l'histoire.

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J'ai tout lu...c'est vraiment accrochant...et on sens que tu as bossé l'univers, et le contexte: tout semble réfléchi, travaillé...j'aime beaucoup^^

ça donne envie de savoir la suite...et de comprendre comment une personne seule a pu tuer à mains nues 2500 personnes (au bas mot), en 3 jours...(ça fait 35 meurtres à l'heure Oo)

 

ps: tadéus...morphéus...influence matrixienne ?^^

 

edit rhavin:Bien sûr, qu'est-ce que tu crois?  :D

Vous aurez la suite un peu plus tard je pense.

 

 

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D'abord la forme :

De l'espace... Ce serait pas mal agir pour les globes oculaires, la lecture en serait plus fluide, ne serait-ce qu'espacer les passages "tiradés" parce que la densité donne le ton d'un bloc et... ça fait mal aux yeux... (surtout quand on a cassé ses lunettes -___-")...

Après... le "bloc" peut avoir été mis a dessein, je ne sais pas par exemple, pour un effet de confinement pour que le lecteur sois complètement "encré" dans la salle du jugement... Un peu comme... un "prisonnier" >___>...

 

Ensuite le contenu :

J'aime beaucoup la description de la physionomie du Personnage : il est complètement hermétique.

Ce qui colle complètement avec son "parler" qui est "jeté" - "prévue" et "contrôlé" et... très sec.

Ce qui me rebute un peu c'est ça : la sécheresse

Il n'y a aucun épanchement comme si tout était mécanique...

Aussi une question : Est ce que c'est voulu?

Autre chose, il y a parfois des formules comme

"Et de ce fait"
je trouve que ça rend "lourd" comme dans un exposé.

 

Sinan bah ouais, j'voudrais bien savoir pourquoi nous sommes là à attendre la "parlotte" de Tadeus.

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Histoire trés attrayante, eccepté pour les yeux, car il est vrai que ton récit est un peut trop compacte.

Mais a vrai dire c'est normal je pense car ton texte et constitué de plusieurs monologues (en espérant

que par la suite il y est plus de dialogue...)

Sinon ton histoire a l'aire ben ficelé, tu a déja certainement pensé a te créer ce monde avant de commencer

a écrire je pense. Ce qui nous donne un monde complé, des personnages (enfin un surtout) trés bien décrit.

Y a rien a redire a tous ca!

 

En éspérant que tu poste les suites assez réguliérement...  ;)

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superbe! on voit que tu sais où tu veux en venir, et le récit garde son mystère tout au long, on découvre les choses petit à petit, sans avoir tout d'un bloc, j'aime beaucoup ça, ça nous fais se poser des tas de questions au fur et à mesure de la lecture.

Sinon le récit de ton perso me fait beaucoup penser au livre "Ravage" de René Barjavel (un de mes livres préféré ^^) peut-être l'as-tu lu, si ce n'est pas le cas je te le conseille vivement. (il y a le même genre de phénomène au début du livre sauf que c'est sur la terre entière, et donc on voit le chaos auquel cela conduit pour l'espéce humaine... c'est vraiment un livre qui perturbe).

voilà, je ne vois rien de plus à dire sinon que j'aime bien le style d'écriture (sauf il est vrai que ton texte est un peu monolithique)

j'attend la suite avec impatience.

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Bravo.

 

je suis d'ordinaire assez fermé aux scénarios géo-politiques avec guerre mondiale, procès etc... ça me rappelle trop les mauvaises séries B américaine.

 

Mais là, le style est très impressionant, les quelques phrases de dialogue au début sont un excellent moyen d'accroche. Plus le scénario avance et plus le nombre de questions sans réponses grandit, du coup impossible de décrocher du texte jusqu'au dernier mot.

 

Si je devais te faire un seul reproche (et ho... tu croyais quand même pas que j'allais te dire  : c'est parfait!  ;D), ce serait au niveau de ton style de description : je le trouve parfois un peu "chargé".

 

Je te donne un exemple (le plus flagrant bien sûr) :

 

La lumière d'une fin de journée d'automne donnait une étrange sensation de douce fatigue,

 

Tous les noms de ce morceau de phrase ont au moins un adjectif associé. Du coup on a un peu de mal à voir quel est le mot important, dominant la phrase. J'exagère un peu parce que toute les phrases ne sont pas comme ça, mais c'est pour illustrer mon impression de descriptions presque trop "fournies".

NB : Je suis loin d'être expert, ni même expérimenté, au niveau littéraire...

 

Enfin, je le redis : Bravo.

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Et voici la suite...

J'en chie un peu pour écrire la deuxième partie... ce qui m'énerve parce que la troisième partie est déjà parfaitement claire dans ma tête. Heureusement, c'est les vacances, je vais pouvoir le faire sans soucis.

Attention, ce morceau là est un peu dur. Je prèfère prévenir.

______________________________________________________________________________________________________________

 

        En début de soirée, nous avions établi dans un gymnase encore à peu près intact un camp de secours. La chance aidant, de l'aide nous a été apporté de tout les survivants qui comme nous, n'avaient pas subit l'explosion. Et nous avions rassembler 1200 matelas pour les victimes avec une équipe d'environ 30 médecins. Je revenais d'un nouveau convoi de blessés quand le chef du corps des pompiers bordelais est venu me voir et m'a demandé de le suivre. J'entendais les râles d'agonies des mourants et les hurlements des mutilés. J'essayais le plus possible de ne pas y penser alors la requête de mon chef arrivait à point nommé. Il m'emmena dans une salle où quatre médecins et une dizaine d'autre pompiers attendaient. Nous nous asseyâmes et l'un des médecins commença à me questionner. Mon âge, mes études, mon loisirs ce genre de choses. Puis il me demanda quelles étaient mes connaissances exactement en matières de radioactivité. En particuliers sur les effets sur le corps humain. Je craignais qu'il ne me pose cette question, parce que durant toute la journée, je savais déjà ce qui allait se produire.

« Les rayonnements radioactifs, commençais-je, ont des effets extrêmement néfastes sur l'être humain. Tout les blessés qu'on a rassemblé sont des grands brûlés, des irradiés. En plus des brûlures, ils vont avoir une baisse de la formule sanguine, la cicatrisation se fera très difficilement, les globules rouges perdront de leur efficacité, les quelques cellules non touchées par la chaleur seront incapable de se diviser pour assurer le renouvellement cellulaire, des caillaux de sang vont se former dans le cerveau...

Je pris à ce moment là une profonde inspiration.

« Pour faire simple, repris-je, sans soins adaptés et immédiats, ils seront tous mort dans les quarante huit heures. Et même il faudra surveiller tout ceux d'entre nous qui se sentent bien, parce qu'il y a deux manifestations aux radiations. La première, vous la voyez en ce moment et la seconde apparaîtra d'ici quelques jours. Les symptômes sont: perte de la pilosité, faiblesse de l'organisme, dyarhées et vomissement sanglant, hématome sur tout le corps, perte de poids, déshydratation et tout ce que cela entraîne.

Et là, le médecin repris la parole:

« Donc tout ce qu'on peut faire pour les brûlés, c'est de les veiller jusqu'à leur mort en essayant de les soulager au maximum. En leur donnant de l'eau et des antalgiques.

Je lui coupais immédiatement la parole:

« Non, on ne peut pas. Leur donner de l'eau, se serait comme de boire de l'huile bouillante. Ca les tuerait sur place, dans des douleurs encore pires. Et les antalgiques, il faudrait leur administrer par intra veineuses et même en admettant que vous trouviez  assez de seringues vierges, encore désinfectées, tout vos produits sont irradiés. Se serait comme de les soumettre à une nouvelle explosion.

_Alors que proposez vous? me demanda-t-il.

Mettez vous à ma place un instant. Vous savez que dans la salle d'à coté, il y a plus d'un millier de personnes à l'agonie. Vous avez une éprouvante journée de vingt heures d'horreur derrière vous et d'un seul coup, on vous remets entre les mains le sort d'un milliers de personnes mortes mais qui ne le savent pas encore. Je suis resté là pendant de longues minutes sans rien dire, cherchant frénétiquement une autre solution. Durant toute la journée, j'avais tenté d'avoir des nouvelles des autres villes, savoir s'il y avait des nouveaux venus, des personnes porteuses de nouvelles. Je scrutais le ciel, avec l'espoir de l'arrivée d'hélicoptères de l'armée, j'espérais l'arrivée par le sol des secours des villes voisines. Mais rien. Silence radio, rien à l'horizon, le ciel aux teintes orangées, encore chargé de particules radioactives mortel désespérément vide. Mon esprit réfléchissait à cent à l'heure pour trouver une solution. Mais je n'en trouvais pas. Les larmes aux yeux et la voix tremblante, je répondis enfin:

_On ne peut rien faire pour les sauver ou soulager leurs souffrances. La seule chose que l'on peut faire, c'est les abréger.

 

 

« Je vous passe le long silence choqué ainsi que les remarques méprisantes à mon encontre, la violente dispute verbale qui s'en suivi, mais à la fin, quand tous se furent calmés, il était clair qu'il ne serait pas humain d'obliger les victimes à subir leur lente agonie jusqu'au bout. Seulement personne n'était de taille à y mettre fin. C'est la mort dans l'âme que je du endosser ce fardeau, seul. J'ai convoqué toutes les équipes d'aides qui s'affairaient sur chaque blessé pour leur expliquer la situation, pour qu'ils m'aident s'ils le pouvaient, ou au moins qu'il fasse comme si de ne rien n'était, pour éviter une panique sanglante. Aux regards horrifiés a succédé une profonde tristesse. Chacun repris son travail et moi je m'apprêtais à faire le mien. Je m'avançais vers une jeune femme dont les cheveux avaient fondu sur son visage et dont les paupières étaient fermées sur des orbites vides. Ses yeux avaient du fondre quand elle avait regardé de face l'éclair. Elle respirait difficilement et le peu qu'il restait de son visage était crispé dans ce qui devait être une intense douleur. Je m'approchais à coté de son oreille et lui murmurait des choses apaisantes. Puis je lui demandais ce qu'elle voulait là, tout de suite, maintenant. Elle me répondit dans un râle qu'elle ne voulait plus souffrir. Quelle voulait mourir pour ne plus avoir mal. Je lui ai dit que je pouvais faire quelque chose pour cela. Je ne pu en dire plus car elle me coupa la parole pour m'exhorter à le faire le plus rapidement possible. Je me souviendrai toute ma vie de la détresse dans ces paroles. Je posais une main sur son front et une autre en dessous du crâne et je lui tournais violemment la tête, lui brisant net les cervicales.

 

 

 

A la fin de ces mots, un silence de mort s'était installé dans la salle d'audience. Des larmes coulaient sur le visage de Tadeus et dans le public aussi, des gens pleuraient silencieusement. Tadeus fermait les yeux, la douleur intérieure à présent bien visible sur son visage, la respiration lente et gênée. C'est d'une voix basse qu'il reprit son récit.

« J'ai pris quelques instants pour une brève prière. Je demandais pardon et je demandais aussi à quelques entités divines de me doner la force et le courage de continuer. Je m'approchais ensuite du lit d'à coté. Je ne pouvais distinguer si c'était un homme ou une femme. Mais à sa façon de se tortiller, il était clair qu'il passait de terrible moment. Là encore je lui murmurais à l'oreille la même chose que pour la jeune femme. Je voyais cette forme atrocement brûlée incliner frénétiquement de la tête de haut en bas comme en acquiescement. Et je lui brisais la nuque. Pendant les douze heures qui ont suivie, le rituel était le même. Je murmurais à l'oreille d'un blessé puis je lui brisais les cervicales. Alors je dois avouer que pour certains, j'ai pris la décision seul, puisqu'ils n'était pas en état de m'entendre ou de me répondre, de même que j'ai pris la décision pour chaque enfant. Parfois, j'arrivais sur une personne particulièrement combative qui restait persuadée de pouvoir s'en sortir, probablement moins touchée que les autres. Mais peu de temps s'écoulait avant qu'un ou qu'une infirmière n'arrive pour me dire que l'on avait besoin de mes macabres services. Chaque fois que je brisais un cou, j'avais l'impression de prendre un coup de couteau déchirant dans le ventre. A chaque fois, mon coeur faisait une embardée, comme pour me supplier d'arrêter. J'ai du demander pardon pendant les deux premières heures. Et puis j'ai cessé. Si Dieu existait et qu'il me pardonnait, en ce qui me concernait, jamais je ne pourrais me pardonner. C'est en damné que j'ai continué, sans plus demander pardon. Et au fur et à mesure que je perdais mon âme, des gens passaient derrière moi pour venir prendre les corps et les enterrer dans le cimetière improvisé à coté, tandis que de nouveau blessés arrivaient. L'avocat de l'accusation a souhaité vous épargner les chiffres, moi pas. Entre le 1er et le trois janvier, j'ai brisé des nuques durant trente sept heures non stop, pour un macabre résultat de deux mille quatre centre soixante douze victimes. Ce que j'ai fait, jamais personne n'aurait dû avoir à le faire. Mais ce n'est rien comparé à notre gouvernement de l'époque, qui lui, a riposté sur je ne sais quel pays, faisant par là même, des centaines de milliers de morts provoquant ainsi sa propre chute.

A ce moment là, l'avocat de l'accusation enchaîna rapidement:

« Mais qui êtes vous pour décider de vie et de mort?! Qui êtes vous pour décider qui doit vivre ou mourir?! C'est à Dieu de prendre ces décisions, pas aux hommes! Vous êtes un monstre d'égoïsme et un tueur sanguinaire!!

_Et vous, lança doucement Tadeus, qui êtes vous pour me juger? Vous avez mon âge à peu de chose près. Où étiez vous lors de ces évènements? Où étiez vous quand il a fallu s'occuper des blessés? Où étiez vous pendant les Années Noires? Est-ce que vous avez ne serait-ce que vu comme je l'ai vu des hommes errant à l'aveuglette, nus et brûlés? Avez vous un homme en train d'essayer de remettre un de ses yeux dans son orbite? Est-ce que vous avez vu la tristesse et le désespoir dans le regard d'une adolescente qui ne verra jamais son dix-huitième anniversaire? Non. Vous ne savez pas. Vous faisiez autre chose. Vous étiez ailleurs, vous avez vu autre chose. Il fallait des hommes comme vous. Et il fallait des hommes comme moi.

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ça se rapproche beaucoup de l'une de tes nouvelles que tu m'avais fait lire. est e que c'est la même que tu as amélioré ? si c'est le cas tu as bien fait, je trouve que c'est bien plus prenant comme début de récit. sinon même remarque que les autres sur la forme du texte mais c'est une chose qui peut se régler facilement. pour le reste, tu sais déjà ce que je pense de tes histoires  ;)

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Beuh...pas gai du tout...mais c'est tellement émouvant...j'en ai les larmes aux yeux...raah, c'est triiste...

mais je suis une grosse optimiste, peux pas m'empècher d'espérer que ça vas s'arranger...

 

continues, surtout^^(il me faut bien ça pour me remonter le moral, quand t'as pas de vacances TT)

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Une histoire trés réaliste quand a ce qu'il faudrait faire dans ce genre de situation...

Un homme qui fait preuve d'humanité en créant une oeuvre inhumaine.

 

Ton oeuvre est toujour aussi bien conté le personnage est de plus en plus attachant.

En attendant la suite, merci pour ce récit!  ;D

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ça se rapproche beaucoup de l'une de tes nouvelles que tu m'avais fait lire. est e que c'est la même que tu as amélioré ?

 

Du tout... mais le thème de monde post nuclaire me plait beaucoup. Mais uniquement vis-à-vis de personne qui pourrait être n'importe lequel d'entre nous et non pas un de ces fameux héros que l'on par exemple dans mad max.

Mais je te garantie qu'elle est bien plus intéressante que celle que je t'ai déjà fait lire, mais dans un autre genre.

 

Beuh...pas gai du tout...

Logique... sinon comment justifier la psychologie de Tadeus? Mais crois moi, c'est pas fini. Et ton moral remonteras (pas beaucoup ) mais ça ne se terminera pas sur le happy end auquel vous vous attendez tous^^

 

Pas la peine d'imaginer la suite... Personne ne sait ce qu'il y a dans mon esprit dérangé.

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grandissime! génial! sublime! bref super quoi. j'ai lu d'une traite, un vrai régal, des détails touchants, et qui font vraiment réfléchir! un style d'écriture très leger (dans le sens que ça se lit super bien et que ça coule parfaitement).

 

si je peux me permettre quelques commentaires d'ordre grammairien (vu qu'il n'y a rien d'autre à dire), c'est ch**nt comme commentaire mais en même temps c'est utile et ça m'entraine pour quand j'aurai des copies à coriger ^^ (ça peut aussi me servir pour le capes que je passerai en fin d'année)

 

ligne 1 : aidant... aide (ça fait 2 fois le verbe aider à peu d'intervale, perso c'est un peu disgracieux, mais bon ça passe quand même.

        - de tous les survivants (et non "tout") (quand tu doutes sur ça mes au féminin : toutes les survivantes, si ça marche c'est qu'il faut faire l'accord); de même un peut plus loin "tous les bléssés qu'on a rassemblés" (là il faut faire l'accord avec le participe passé, les bléssés étant COD du verbe avoir rassemblé)

 

ligne 2 : subi (et non subit, on ne dit pas *subite au participe passé), comme tous les verbes finissant en -ir

        - nous avions rassemblé

        - Et nous avions : le "Et" en début de phrase est plutot rare : et étant une conjonction de coordination, qui coordine 2 éléments dans une même phrare. je pense que là tu peux même le supprimer tout simplement. en revanche quand tu dis : "ils seront tous mort dans les quarante huit heures. Et même il faudra surveiller tout ceux d'entre nous " là tu peux le laisser, parce que ça relance une sorte d'argument en plus.

 

fais attention à la ponctuation, il y a des fois ou les virgules manquent, et peuvent marquer une insistance, en détachant des mots, exemple:

les survivants qui, comme nous, n'avaient pas subi : le fait de couper la comparative de la relative met en relief le "comme nous" et la détache mieux de la relative.

mon âge, mes études, mon loisir, ce genre de chose : ici aussi une virgule c'est mieux, mais je pense que c'est un oubli.

 

bon je crois que je vais m'arréter là ^^. si jamais tu en veux plus il suffit de demander par MP

 

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ah j'ai vraiment bien aimé c'est agréable à lire et on se demande à la fin pourquoi tu en a pas mis plus tôt

l'histoire est intéressante ,j'ai hate de voir ce que va donner la suite 

sinon la forme du texte ne me dérange pas moi, il n'y a rien de gênant je trouve à écrire compact

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Allez hop, fin de la première partie. J'ai enfin trouvé les idée principales et réussi à mettre de l'ordre dans ma tête pour écrire la seconde partie. (Ce qui était problèmatique puisque j'avais une troisième mais pas de seconde...Et je pense même rajouter deux épilogues, comme quoi elle 'minspire pas mal cette nouvelle)

Plus court que les deux morceaux précédents, mais je trouvais difficile de couper à d'autres endroits.

_____________________________________________________________________________________________________________

 

Au fur et à mesure de la répartie de Tadeus, l'assistance commença a chuchoter et après quelques instants de murmures et de regards terrifiés, elle fit de nouveau le silence. Et le juge ordonna une pause d'une heure pour que les jurés puissent décider ou non si ces actions devaient être considérées comme un crime contre l'humanité. Et il demanda également que l'avocat suppléant prenne la place à l'accusation, pour éviter ce genre de débordement.

 

L'heure passée, les jurés revinrent en salle pour rendre leurs réflexions. Ils transmirent un papier plastique au juge qui se leva pour lire à haute voix:

"Au sujet des deux mille quatre centre soixante douze victimes à la nuque brisée, les jurés estiment que personne ne devraient avoir à faire ce genre de choix et par conséquent que l'on ne peut pas laisser passer un tel acte. Mais en regard du traumatisme évident qu'il en résulte ainsi que les motivations du prévenu sur le moment, la décision de le reconnaître ou non comme coupable de meurtre sans préméditations s'avère excessivement difficile. Comment savoir si c'est un coupable qui sera grâcié ou un innocent qui sera condamné?

Tadeus se leva et demanda la parole:

"Y a-t-il une seule personne dans cette salle qui puisse m'affirmer que les victimes des radiations pouvaient s'en sortir, en regard de la situation à l'époque, c'est à dire sans soins ni nourriture adaptée?  Y a-t-il une seule personne dans cette salle qui, en étant présent à ce moment là à mes cotés aurait pu me prouver que j'avais tort? Y a-t-il une seule personne dans cette salle qui trouve normal de laisser agoniser des personnes dans de terribles souffrances tout en leur laissant espérer qu'il y a des chances de rémissions et que tout irait bien par la suite? Il s'agit ni plus ni moins d'un débat sur l'euthanasie. Et moi je dis que laisser les choses se dérouler sans intervenir aurait fait de moi quelqu'un de froid et cruel. Imaginez vous, dans une salle aux proportions immenses avec des rangées de lits partout et sur chacun d'eux, un mourant. Qu'est-ce que vous vous dites? "Oh, quel dommage pour eux, mais mieux vaut eux que moi"? Ou bien peut-être: "ce sont des choses qui arrivent" A moins tout simplement que vous pensiez: "vous avez pas eu de chance... maintenant débrouillez-vous, ce n'est pas mon problème." Y a-t-il un seul monstre d'égoïsme dans cette salle qui puisse avoir ce genre pensées? Non. Et à l'époque non plus. Des lâches oui, mais des monstres non.

_Mais peut-être que l'on devrait vous classer dans la catégorie monstre sanguinaire, intervint l'avocate de l'accusation...

 

Tadeus ne répondit pas tout de suite. Il entreprit d'abord de déboutonner à moitié sa chemise pour ensuite découvrir un bras gauche entièrement et horriblement brûlé de l'épaule jusqu'au poignet.

 

        "Voyez tous, commença-t-il d'un ton légèrement hargneux, ce que le monstre sanguinaire s'est infligé physiquement pour ne plus souffrir moralement. Quand j'ai eu fini ma sanguinaire besogne, je suis allé me laver comme je pouvais avec les moyens du bord. J'avais l'impression que mon coeur et mon esprit allaient se briser sous le coup de la douleur et de ces pénibles instants. J'ai songé à me retirer la vie. Mais je n'en ai pas eu le courage. Ou plutôt j'ai essayé de trouver le courage de vivre avec ce que j'avais fait. Il a pourtant fallu que j'essaye d'apaiser ma douleur. J'étais dans une douche et j'ai pris un vêtement sale pour me recouvrir la main gauche. Puis j'ai mis un récipient d'eau sur un feu de bois allumé. Et quand l'eau s'est mise à bouillir, je me la suis versée sur le bras en partant de l'épaule. Quand j'eu fini, ma peau commençant à se gonfler de cloques et à se raccornir aux articulations, la douleur était indescriptible. Je me sentais un peu mieux. Pas beaucoup, mais j'espérais que c'était un début et qu'avec le temps, j'arriverai à oublier.

_Vous avez voulu vous châtier pour expier vos fautes, ou du moins une partie. Mais pensez vous vraiment que cela suffise à compenser?

_Vous n'avez pas compris. Comment pourrais-je être pardonné? Comment pourrais-je me pardonner? Vous avez entendu ce que vous avez voulu entendre. J'ai fait cela uniquement pour soulager un peu ma douleur, pas pour expier mes fautes. Et encore aujourd'hui, le temps n'a pas fini de cicatriser mes plaies.

_Vous êtes assez contradictoire. D'abord, vous nous dites que vous n'aviez pas d'autre choix et maintenant vous vous en excusez comme si vous aviez eu un autre choix.

 

L'avocate semblait avoir touché un point sensible. Son visage semblait très concentré avec une pointe de victoire. Mais Tadeus ne se laissa pas démonter.

"La culpabilité. C'est la culpabilité qui me ronge. Car je reste persuadé qu'avec un peu de bonne volonté j'aurai pu éviter tout cela. Me trouver à un autre endroit, mourir parmi tout ces gens ou bien même empêcher que ce genre de chose n'arrive. Mais je suis las de devoir m'expliquer et me justifier sur cela. Si les jurés voulaient bien réserver leur jugement sur ces "meurtres" de civils et que l'on passe à la suite du procès, je leur en serais gré. Je pense avoir montré et dit tout ce que j'avais à dire à ce sujet, si je n'ai pas pu vous convaincre maintenant, je n'y arriverai jamais.

 

Le juge prit alors la parole:

"La décision des jurés sera rendu publique à la fin de ce procès, à la demande de l'accusé."

 

Fin de la première partie.

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Pfff...de quoi elle se melle, cette avocate ??

évidement qu'il n'y avait rien à faire...quand on sait que la guérison d'un irradié necessite:

1: beaucoup de chance

2: des transfusions de sang fréquentes (car le premier effet interne d'une irradiation 'légère' est une anémie sévère)

3: une enceinte stérile, car le malade se retrouvera sans aucune protection immunitaire pendant environ un mois...

bref, des soins intensifs et des moyens impossibles à fournir...

 

et ils sont où, les medecins ? Si cette décision devait être prise, c'éatai à eux de le faire...ou du moins d'assumer. Ce sont eux qui ont convoqué Tadéus, après tout...

 

désolée, je m'emporte...c'est que ton histoire m'interpelle particulièrement, du fait de mes études médicales...et une bonne partie du programme de biophysique traite des irradiations...

tout ce que tu as mis sur les symptômes est malheureusement parfaitement correct...en dehors du fait que si des malades présentaient des brulures aussi importantes que celles décrites, on peut en déduire que l'irradiation correspondante devait être énorme...

en clair ils seraient déjà morts^^(ou en tout cas en état de choc, donc incapables de parler, quand bien même ils le pourraient...)

'fin, c'est du détail...

 

 

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De quoi melle se mèle, l'avocate?

Bah pur être tout a fait honnète, je trouvais que ça manquait de présence féminine dans cette nouvelle alors je l'ai faite remplacer l'autre avocat, incapble de poursuivre son travail face à un homme comme tadeus. Bon c'est très moyen, mais vous verrez avec la troisième partie qu'il y avait une raison bien particulière à tout ça. Tout les personnes ou presque ont une importance et j'ai enfin pu boucler mon intrigue jusqu'au bout. Sans parler du fait que si elle t'a interpellé, c'st que j'ai réussi mon coup en sortant des attentes du lecteur.

 

Je viens également de finir d'écrire la seconde partie, qui est à peu pret aussi longue et de ce fait j'ai commencé à réfléchir à la suite. Et la nouvelle comportera encore une troisième partie un peu moins longue ainsi que deux épilogues. enfin les deux épilogues, si la façon dont je les écris ne me plait pas, je les proposerais pas. Mais si ni la première, ni la seconde partie n'ont réussi à vous toucher, croyez, moi, la troisième promet.

 

Je poste un autre morceau demain ou après demain.

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Après avoir lu ta fiction, j'ai comme l'impression de n'être pas ressortie indemne, ce qui est très perturbant... En tout cas, c'est un sujet intéressant traité habilement, j'espère seulement que la fin n'est pas trop prévisible...

Une question: Réécris-tu/ Reprends-tu ta fiction après l'avoir écrite? Ou bien la laisses-tu telle quel?

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Rassure-toi, pour la fin, elle n'est ni évidente, ni prévisible, et je ne parle même pas des 2 épilogues qui seront là encore très certainement perturbant.

Je reprends parfois certains de mes écrits mais cette nouvelle-ci, pas encore puisque je vous la soumets au fur et à mesure que je l'écris. Reste à voir si ça continuera de vous plaire tout le long...

Mais voici le début de la seconde partie, où l'on aborde un autre sujet.

_______________________________________________________________________________________

Deuxième partie

 

"Qu'est-ce que tu fais?

_Ca se voit non? Je me saoule.

_C'est vraiment pas le moment, nom d'un chien! Et je suis pas sûr que cela t'aide pendant le procès.

_Et tu connais quelque chose en mesure de m'aider toi? Moi non.

_Pourquoi tu bois?

_Parce que c'est tout ce qu'il me reste. Pour oublier que je ne mérite pas de vivre.

_Allez viens, la séance va reprendre.

_Hic.

 

 

Et la séance repris. Chacun de nouveau à sa place, Tadeus dans le box des accusés, les avocats de l'accusation derrière leur bureau et les jurés derrière leur pupître. Et la personne qui accompagnait Tadeus toujours impassible à ses cotés.

Le juge:

"La parole est de nouveau à l'accusation.

_Merci, monsieur le juge.

 

La voix de l'avocate semblait encore plus ferme qu'à la fin de la séance précédente. Comme si elle s'apprétait à énoncer une plaidoirie répétée des dizaines de fois.

 

"Nous passons à présent au deuxième chef d'accusation qui allie à la fois le crime contre l'humanité et le crime de guerre. Durant les dix dernières années des Années Noires, il a commis le résultat effrayant de deux milles huit cent cinquante sept soldats ennemis tués au combat. Je n'ai pas besoin de vous préciser qu'il ne s'agissait en réalité que de personnes agissant à l'encontre de leur volonté. Des personnes qui ont vu avec horreur cet homme, ce boucher, les massacrer les unes après les autres, au cours de ces nombreuses missions et interventions. Je ne reproche pas au prévenu ses actes héroïques, ni les nombreux sauvetages périlleux. Qui pourrait? Mais je dis, moi, que ces actions ne compensent en rien le fait qu'il a profité de la pathétique excuse de la "légitime défense" pour satisfaire sa soif de sang et de violence.

 

Elle se tourna alors vers Tadeus qui visiblement avait quelque chose à préciser.

"Mais je vois que l'accusé souhaite prendre la parole. Je continuerai donc dans un isntant quand nous l'aurons écouté.

_Très aimable à vous.

 

Sa voix semblait excessivement tranchante.

 

"Vous l'avez dit, c'était la guerre. Et dans cette guerre d'un genre spécial, combien y a-t-il eu de missions que tout le monde a jugé trop dangereuse ou irréalisable et que j'ai relevée? Combien de fois a-t-on demandé de volontaire pour mener certaines entreprise et combien de fois ai-je répondu présent?  Certes, présenté comme l'a dit l'accusation, il semble que ce soit pour être au plus prèt de la possibilité de tuer. Mais qui vous dit que ce n'était pas plutôt un moyen détourner de rechercher la mort? Tout en étant utile à la résistance?Mettez-vous à ma place, quinze en arrière. Je viens de fêter mes 25 ans. J'ai un travail à l'opposée de ce que dont je rêvais étant enfant, toujours célibataire et des expériences de la vie assez décevantes. Puis survient le bombardement, le "massacre" et l'intervention des Voyageurs. Ensuite vient la création de la résistance. Et moi dans tout ça, enchaînant désillusion sur désillusion, avec un poid énorme sur la conscience et des remords à vous briser l'esprit. Que pouvais-je faire? Je voyais les évènements dégénérer en une guerre sous-jacente et de nouveau confronté que j'étais à un choix. Agir ou ne pas agir. J'avais la condition physique, la force morale pour tout faire, un espoir en l'avenir absent, un objectif et surtout, absolument rien à perdre. Je suis devenu le premier Suicidaire parce que je le pouvais et surtout que c'était ça ou bien rester dans mon coin à ressasser les évènements et laisser les choses aller de leur chemin.

_Donc, vous avez décidé de vous plonger encore plus dans les ténèbres de la barbarie plutôt que de tenter de vous en sortir. Bel exemple d'abnégation et de force morale.

_Exactement de même que vous avez sûrement jugé à l'époque que vous seriez plus utile à définir des objectif de missions, à adier des orphelins ou à faire la cuisine, plutôt que prendre une arme et aller vous battre. Vous dites que mon choix provient d'un manque de courage pour accepter la réalité et essayer de s'en sortir. Mais je peu très bien faire de même avec vous en arguant le fait que votre pitoyable morale de religieuse n'est en réalité qu'une piètre justification pour couvrir votre égoïsme. Je peux avancer le fait que vous ayez voulu conserver votre pureté, votre sainteté et pouvoir dire par la suite que jamais vous n'avez eu la moindre goutte de sang sur les mains alors que moi... Je vais être particulièrement violent dans mes propos. Alors que moi, j'en ai des hectolitres sur les mains.

_Vous déformez mes propos. Et à ce que je sache ce n'est pas mon procès. Alors revenons en au sujet, à savoir, le nombre monstrueux de victimes que vous avez faites.

_Pas tout de suite. Vous avez tenté de montrer la part de monstruosité en moi, à travers mes motivations, pour faire horreur aux jurés. Et moi je veux remettre les pendules à l'heure. J'étais déjà damné dans ma tête. Et si les hommes et Dieu arrivaient un jour à me pardonner, jamais moi, je ne pourrais me pardonner. Je n'étais donc plus à quelques assassinats de plus. Et il fallait des volontaires pour entreprendre certaines actions. C'était le choix le plus évident pour moi. Comment aurais-je pu aider en infirmerie, dans les écoles ou quelconque autre travail, avec les horreurs que j'avais déjà commises? Comment aurais-je pu regarder les gens en face et faire comme si de rien n'était? Alors oui, je suis un monstre. Parce que les évènements m'ont amené à le devenir.

_C'est un point intéressant. Néanmoins, nous savons tous que chacun peut changer si son désir est assez fort. Personne n'a marché si longtemps dans les ténèbres qu'elle ne puisse revenir dans la lumière.

_Une vie entière de dévouement n'aurait suffit à racheter mes fautes à ce moment là. Peut-être aux yeux du monde. Mais pas au miens. Et il n'y a personne d'autre dans ma tête que moi-même. Si tout le monde vous regarde avec un grand respect mais que vous ne pouvez même plus vous regarder dans la glace, à quoi bon?

_Vous avez peut-être établi de façon convaincante le poids de votre culpabilité et des remords qui vous rongent, mais ça n'enlève rien aux innombrable meurtres commis. Pratiquement trois milles personnes de tuées au combat. A vous seul. Je peux admettre qu'il y en ai eu un certain nombre que l'on puisse classer dans la catégorie "légitime défense", mais tous... C'est impossible.

_Et moi je vous répondrai ceci: avez vous la moindre idée du nombre potentiel de meurtre que j'aurai pu comettre durant les dix années de guerre ouverte avec les voyageurs? Avez-vous une idée des moyens que j'aurai pu utiliser pour commettre de véritables carnages?  Des rassemblements de plusieurs dizaines d'hommes, tous au même endroit, endroit qu'il aurait-été facile de piéger pour faire un nombre monstrueux de victimes... Avez vous ne serait-ce qu'une idée approximative du nombre d'opportunité de tueries que j'ai eu?

_Ce qui n'empêche pas que vous auriez pu tout de même réduire vos meurtres. Vous en aviez les moyens. L'humanité toute entière durant la résistance et même encore maintenant admet parfaitement le fait que vous étiez l'un des meilleurs soldats ayant jamais existé sur Terre. Et souvent même le meilleur. Cela bien sûr, avant que l'on ne découvre vos premiers actes. Et qu'ensuite viennent à être remis en cause tout le reste. Mais si vous étiez considéré comme le meilleur, pourquoi ne pas l'avoir démontré d'une autre manière?

_L'humanité est un enfant qui jette ses jouets au fur et à mesure qu'il en reçoit d'autres. Mais je vous répondrai une fois encore par une question. Pour mon exemple, nous sommes dans cette salle, tous autant que nous sommes. J'ai à la main un détonateur avec une commande à bouton pressoir, le doigt déjà fermement appuyé sur le bouton. Si je relâche  la pression, je fais sauter la salle entière. Et je veux par exemple, que vous assassiniez un des membres de l'assistance au hasard. Vous avez en main un de ces fameux rayons paralysant interdit à l'utilisation, parce que c'est la seule que vous avez trouvé. Vous braquez le canon sur moi. Et maintenant que faites vous? Je vous menace de tout faire sauter si vous ne tuez pas quelqu'un. Vous n'avez pour seul choix que de m'obéir en espérant que je tienne ma parole ou bien me paralyser moi, tout en sachant que la paralysie touchera également les poumons et le coeur, me condamnant ainsi à une mort à la fois par crise cardiaque et par étouffement. Que décidez-vous?

_Je fais feu sur vous bien sûr.

_Pourtant ce n'est pas de la légitime défense.

_Oui, mais les circonsctances...

_Exactement, les circonstances. Veuillez m'excuser de vous avoir coupé la parole, mais je peux jurer que chaque fois que j'ai pris une vie, les circonsctances m'y obligaient.

_Comment vous croire sur parole alors que vous avez tu le massacre des irradiés durant des années? Je crois que nous pourrions nous échanger arguements sur arguments à ce sujet pendant des heures sans réussir à convaincre l'autre. Alors je me dois de mettre au jour de nouvelles informations concernant les ennemis de la résistance, ceux qui travaillaient avec les Voyageurs.

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pfiou c'est de mieux en mieux! tu as le don pour finir tes parties sur des coup de théâtre qui donne vraiment envie de lire la suite! j'en ai pas perdu une miette. c'est un débat vraiment difficile que tu nous proposes là, les arguments sont vraiment en béton armé, et leur construction vraiment très pertinante.

 

Rhavin futur orateur???

 

je pense que je devrai faire comme toi lorsque j'écris, et ne jamais reprendre mes textes avant de les avoir terminés, j'ai une très facheuse tendance à rester bloquée sur une seule phrase et à me relire toute les deux minutes pour me corriger et du coup j'avance pas vite.

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Disons que j'essais le plus possible de conserver une vue d'ensemble et ne pas rester sur une seule phrase, sinon tu perds très vite le fil conducteur et dans ces moments là, en ce qui me concerne, j'ai tendance à dériver, ce qui n'est pas très bon pour suivre l'histoire prévue.

 

Rhavin futur orateur???

 

Attends de voir la fin de cette seconde partie...

Et puis aussi d'avoir lu la troisième. Tu vas tomber de très haut.  ;)

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Clair que l’argumentation de Tadeus est pertinente, le personnage a un certain talent de persuasion, je n’en dirai pas autant pour l’avocate.

Je crois que nous pourrions nous échanger arguments sur arguments à ce sujet pendant des heures sans réussir à convaincre l'autre

Elle est donc à court d’arguments ?

Sinon, je n’ai pas tout saisi pour les « voyageurs », mais je suppose qu’on en apprendra davantage par la suite (du moins, je l’espère).

Autrement, ta nouvelle n’a pas de titre ?

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Alors:

 

Tadeus semble avoir un certain talent pour la persuasion ce qui ne semble pas être le cas de l'avocate: logique, dans le cadre de ma nouvelle. -> A voir dans la troisième partie ^^

 

Elle, a court d'arguments? Oui et non. -> A voir dans la troisième partie. =))

 

Les Voyageurs, difficile de comprendre qui sont-ils. Logique, puisque hormis dans mon esprit, ils n'ont pas encore été définis. -> A voir dans la troisième partie et dans le second épilogue  :o

 

Un titre à ma nouvelle? Euh... j'ai pas encore trouvé. D'habitude je les nomme avant même de les avoir écrites mais là, ce coup-ci, j'ai pas de titres en tête pour le moment. gné?

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