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Prologue et suite [Saga Guardians]


Invité Kuro
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Voilà, je suis en train d'écrire un bouquin et je voulais savoir si je pouvais poster le prologue pour avoir divers avis dessus (sachant qu'un prologue est sensé mettre l'eau à la bouche). Et si oui, si je suis dans la bonne section pour le poster !?

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Bon bah, je me lance alors ! Voici le prologue de ma saga Guardians

N'hésitez à me dire ce que vous en pensez, ou à critiquer, car je sais qu'il faut que je m'améliore (même après quatre ans de prise de tête pour n'être arrivée qu'à un seul petit tome xD)

 

Prologue

 

Doucement, le rêve se retira de l’esprit du prêtre, laissant place à une fatigue plus accablante que la veille. Pourtant il ne s’en soucia guère. Ses recherches avaient été longues et pénibles, mais après deux mois de voyages spirituels à travers d’autres mondes, il avait enfin trouvé une piste sérieuse. Sa patience avait été récompensée cette nuit. Il sourit à cette pensée.

Il s’assit, écartant les chaudes couvertures de coton, et resta dans cette position quelques instants. Il se dit qu’il ne serait bientôt plus capable d’accumuler autant de fatigue et de stress. Le prêtre frotta machinalement ses yeux avec le dos de ses mains – une habitude enfantine qui ne l’avait jamais quitté – et sortit ses jambes du lit, posant ses pieds nus sur les lattes de parquet. Il frissonna à leur contact glacé et se leva pour approcher de la cheminée dans laquelle un feu se mourait. Il attrapa trois grosses bûches qu’il déposa dans l’âtre et attendit qu’elles s’enflamment dans un crépitement joyeux.

La lumière des flammes baigna la pièce d’une lueur rouge et or, découvrant un mobilier modeste. Le seul meuble qui en détonnait était un bureau en bois de châtaigner, un cadeau somptueux que ses camarades lui avaient offert lors de son dernier anniversaire. Le meuble se trouvait sous une fenêtre cachée par des rideaux écrus que le prêtre écarta pour admirer une immense plaine encore endormie.

Au loin, une haute chaîne de montagnes formait un anneau protecteur pour les plaines d’Haréiral. Les cimes de neige éternelle se tintaient d’airain, précédant un crépuscule paresseux. Le cercle montagneux n’était pas parfait, une brèche creusée par le lit du fleuve Lengfah ayant créée une porte à l’Est, seul passage possible pour entrer dans le plateau. Le soleil y apparut, faisant scintiller l’eau de mille couleurs et la clarté du nouveau jour réveilla l’enclave. La nuit avait elle aussi apporté son lot de magie en déposant silencieusement un manteau de neige et de givre.

La forêt entourant le temple était elle même touchée par la grâce hivernale. Les branches nues et glacées s’affaissaient sous leur propre poids, accablées par ce poids trop lourd.

Le prêtre se dit qu’il devait certainement ressembler à cette forêt avec son teint cireux et ses traits tirés par le chagrin, l’inquiétude et l’épuisement. Mais il chassa ses sombres pensées et détourna les yeux de la fenêtre pour s’asseoir à son bureau. Il passa une main sur le tablier poli et en apprécia la douceur avant de sortir un journal relié de cuir, de l’un des tiroirs. Il attrapa ensuite une bouteille d’encre noire et une longue plume qu’il posa avec une étrange révérence. Il regarda la couverture de longues minutes, hésitant à l’ouvrir.

Il prit une profonde inspiration et tourna rapidement les pages mais resta, tremblant, au-dessus de la dernière page manuscrite. Cette page datait de plus de quatre mois, de la veille d’une attaque qui coûta la vie à tous ses camarades. Des images de ce jour atroce se ravivèrent, aussi nettes qu’il les avait vécues.

 

Une troupe de deux cent démons avait profité des ombres de la nuit pour traverser les grandes plaines et, à l’aube, passait l’arche principale. Une vingtaine des meilleurs archers du temple était montée sur les toits de tuiles rouges et annihilèrent leurs premières lignes. Mais cette attaque n’avait été qu’un subterfuge.

Une escouade de cinq mille démons guerriers, vêtus d’armures de fer bruni, avait passé l’arche sud et brûlait les granges ou faisait fuir les chevaux et autres montures. Seule une centaine de prêtres vivait à Haréiral et tous savaient qu’ils n’y survivraient pas.

Ils lancèrent une contre-offensive aussi puissante que désespérée et près de cinq cent démons succombèrent, versant un sang noir sur les pavés blancs de la cité sacrée. Dans cette attaque, le jeune prêtre vit mourir ses amis et ses mentors les uns après les autres.

Lorsqu’un prêtre tuait un démon isolé, dix autres se ruaient sur lui pour le massacrer, prenant plaisir à le démembrer pour jeter les moignons sanglants et déstabiliser les autres prêtres. Et cette tactique fut payante.

Après que le prêtre eut décapité un démon, deux autres l’assaillirent et tranchèrent sa jugulaire. Il lâcha son épée, mettant ses mains sur sa gorge, empêchant le flot écarlate de se répandre autour de lui. Il tomba au sol tandis qu’un autre prêtre tentait de venir à son secours. Mais les démons s’en débarrassèrent d’un simple coup d’estoc à l’aine. Le jeune prêtre sombra dans les ténèbres, ses oreilles bourdonnant du bruit des lames qui s’entrechoquaient et des plaintes de ses amis agonisants.

Mais le calme s’installa bientôt et les minutes qui s’écoulaient lui semblaient être des heures, quand au loin, et se rapprochant de plus en plus vite, s’éleva un rire rauque et monstrueux.

Les démons riaient de leur victoire.

Tout, autour de lui, réapparut clairement. Les derniers représentants du Peuple des Prophéties – son peuple – venaient d’être massacrés.

Il était seul au milieu des corps de leurs guerriers morts quand ils se mirent à piller le temple. Ils quittèrent le champ de cadavres au coucher du soleil, le laissant pour mort, baignant dans son sang, happé par les ombres de la nuit tombante.

Il ne put se résoudre à fermer les yeux. Toute la nuit il observa les étoiles briller à travers ses larmes. Elles moururent dans la pâle lumière du matin et il sentit une nouvelle force l’envahir. Une infime bribe d’espoir, fugace comme un souvenir.

Il se mit sur son séant et porta une main à son cou pour palper une chair vierge de toute blessure. D’une main fébrile, il attrapa le petit poignard encore attaché à sa ceinture et contempla avec des yeux stupéfaits, le reflet de son cou indemne. Rien ne laissait deviner que quelques heures plus tôt, son sang avait formé la flaque dans laquelle il était assis.

Après plusieurs minutes d’hébètement, il se releva, errant parmi les amas de cadavres pour constater qu’il était le seul survivant. La bataille avait fait rage dans tout le temple et les démons, ne se contentant pas de massacrer prêtres et animaux avaient ravagé et incendié beaucoup de bâtiments. La désolation était désormais seule maîtresse des lieux où il avait grandi.

Il rejoignit le centre de la cité et s’effondra en voyant les corps nus des Trois Sages, doyens et maîtres du temple, pendus par les pieds au torii d’ébène qui faisait face à la paroi abrupte d’une falaise. De chaudes larmes coulèrent le long de ses joues tandis qu’il chuchotait des prières pour les esprits de tous les prêtres qui étaient morts, à mesure que leurs noms lui revenaient.

Un léger tintement métallique le sortit de son recueillement.

Il leva les yeux, mais la vue des corps lui fit de nouveau baisser le regard. Au pied des escaliers menant au torii, le prêtre aperçut la longue canne encore intacte de l’un des Sages.

Il se releva et la ramassa avec respect. Ses yeux s’écarquillèrent et il regarda la paroi rocheuse avec surprise. Il courut dans les escaliers, grimpant les marches quatre à quatre. Il passa le torii en se baissant suffisamment pour ne pas frôler les corps et s’arrêta net face à la roche, la canne toujours fermement tenue dans sa main.

Il éleva l’une de ses extrémités et regarda le large cercle d’argent qui avait été monté dessus et sur lequel étaient attachées quatre longues bandes de tissu émeraude et de petites clochettes. Il avait déjà vu le plus vieux des Trois Sages exécuter ce cérémonial et se souvenait parfaitement des gestes à faire.

Il posa le large cercle d’argent contre son front et murmura une prière. Il se tourna ensuite vers le torii et frappa le sol par trois fois. Les bandes de tissu se mirent à irradier et se détachèrent de leurs anneaux pour tourner aux pieds du prêtre. Celui-ci se tourna de nouveau face à la paroi, empoigna le bâton à deux mains tout en continuant de chuchoter sa prière.

Il frappa alors le sol de toutes ses forces et le tintement des clochettes résonna sur tout le plateau de longues secondes durant.

Le silence qui s’en suivit se fit pesant et le prêtre déglutit avec peine en imaginant les regards vides des Trois Sages fixer sa nuque. Les bandes de tissu cessèrent de tourner et retombèrent au sol avec douceur. Dans tout le temple, des toriis brillèrent d’une aura diaphane, telle une nappe de brume. Le prêtre posa le cercle d’argent contre la paroi et prit une grande inspiration. Alors il poussa le bâton qui s’enfonça dans la pierre comme dans de la boue.

Lorsqu’il l’y eut enfoncé à la moitié de sa longueur il le tourna d’un quart de tour et un cliquetis se fit entendre. Les auras brumeuses disparurent et la paroi rocheuse se transforma en une poussière scintillante, laissant place à une immense porte de bois sombre renforcée d’acier, le bâton du Sage enfoncé dans sa serrure. Le prêtre pleura de soulagement en voyant les portes du sanctuaire s’ouvrir sur un lieu épargné par la sauvagerie des démons.

Après plusieurs jours à charrier les cadavres et élever des tertres, il découvrit dans l’un des livres du sanctuaire la raison de sa survie. Les mots qu’il y avait lus seraient à jamais gravés dans son esprit.

Machinalement, il trempa sa plume dans la fiole d’encre et les inscrivit sur une feuille vierge de son journal :

 

Lorsqu’à nouveau une étoile brillera,

Tel un espoir guidant les cœurs blessés,

Tel le renouveau d’un monde brisé,

Le Maître Guardian nous apparaîtra.

 

De peuples antiques ils sont les derniers,

Des peuples des Muses et des Prophéties,

L’un d’eux combat, le second initie,

Pour que de l’Ombre, Orca soit préservée.

 

Ces quelques vers constituaient une partie de sa traduction de l’Ultime Prophétie – texte vieux de plusieurs millénaires – enfanté et protégé par son peuple pour qu’il lui revienne aujourd’hui.

Dès lors il avait chaque nuit utilisé l’aptitude de son peuple à faire voyager son esprit dans un autre monde et y sonder l’aura de tous ses habitants. Un mois plus tôt, il avait réussi à trouver une aura d’une beauté sans pareille – l’aura des Muses – l’aura du Maître Guardian.

Cette nuit le contact avait été fait avec lui.

Ou plutôt elle.

Car contre tout attente, le fabuleux guerrier annoncé par la prophétie était une jeune fille qui devrait bientôt le rejoindre pour être préparée à affronter son destin.

Il retrempa sa plume dans l’encre et inscrit sur son journal :

Après plusieurs nuits à l’approcher dans ses rêves, j’ai pu lui parler. Désormais elle sait que je l’attends…

 

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pour ma part je n'en pense que du bien : les temps sont maitrises, la coordination est bien faite et le style d'ecriture est loin d'etre mauvais. continue comme ca et c'est pas bien grave que ca te prenne trop de temps, il faut pas se forcer, quand on ecrit quelque chose c'est comme ca vient.

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Lol je cherche pas encore d'éditeur pour le moment ! D'une j'ai terminé que le premier tome (m'en faut encore deux avant d'essayé) et de deux j'ai encore beaucoup de progrès à faire ! ^^"

 

Mais merci de vos commentaires, ça me pousse à continuer !

S'il en vient d'autre par la suite, peut-être que je mettrai le début du chapitre un. Au fait, autant le préciser c'est de l'Urban Fantasy. Une histoire avec des Elfes, dragons, etc mais ayant un pied dans notre réel, notre monde.

 

@Toinou: si tu trouves ça déjà gore, mon pauvre t'as rien vu, je suis une vraie sadique !   ;D

 

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J'ai aimé, c'est bien ecrit, seul reproche : trop de descriptions tue le texte...

 

Seulement dans le prologue je ne tenais pas à faire parler de personnage, je voulais avant tout montrer un fait passé dans un monde qui n'a rien à voir avec le notre.

J'avais besoin de la description pour présenter le lieu et l'évènement particulier que j'y relate, et ne pas avoir à le refaire plus tard.

 

Elles sont si lourdes que çà mes descriptions ?  :-X

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Moi je trouve que quelques descriptions s'avèrent utiles pour instaurer l'univers ou l'atmosphère (en plus, elles sont bien écrites).

Commencer un prologue par des souvenirs, c'est bien (c'est courant même), ton style d'écriture est assez recherchée ( :) j'aime bien, ca ne fait pas trop lourd).

Des fois, le "punch" qu'on attend n'apparait pas dès le prologue, (parfois ca vient même assez tard dans les chapitres qui suivent) donc je trouve que le prologue est très bien comme ca ^__^ (après, ce n'est que mon avis).

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Madhatter a raison le punch ne vient pas dès le début mais va monter crescendo ! Merci d'ailleurs pour les compliments.

 

Aller *remonte ses manches* je vous mets le début du chapitre un, je vous le dit tout de suite il est long, j'espère que vous ne vous arrêterez pas en route ! ^^"

 

 

La nuit était calme au-dehors, seule une légère brise faisant frémir les feuilles des arbres de l’avenue. Un fin croissant de lune cassait la pesante atmosphère de cette nuit d’été sans étoiles. Toute la ville était endormie et pas un animal n’osait sortir des ombres.

June se réveilla en sursaut, tremblant de tous ses membres. Elle se mit rapidement debout, chaussa des pantoufles et courut jusque dans la salle de bain qu’elle alluma d’un geste rapide. Elle fit couler de l’eau et s’aspergea plusieurs fois le visage, se délectant de son contact rafraîchissant. Elle resta ainsi quelques instants, les mains sur son visage, laissant l’eau goutter entre ses doigts. Elle recommença trois fois puis tendit sa main pour attraper une serviette et s’essuyer. Elle reposa le linge et s’appuya sur le lavabo, regardant son reflet dans le grand miroir qui lui faisait face.

Légèrement plus grande que la moyenne, avec son visage et son nez fins, de hautes pommettes et une peau mordorée par le soleil des îles, elle ne faisait pas son âge. Aujourd’hui elle fêtait ses dix-huit ans et ce qui aurait du être le passage d’un cap important de sa vie, lui paraissait être une journée comme les autres. Seul un vide dans son cœur – avec lequel elle avait appris à grandir – venait de se transformer en un véritable gouffre et le sentir au fond d’elle fit couler des larmes de ses yeux verts. Alors son rêve lui revint et elle se mit à sourire. Elle essuya ses larmes et se détourna du reflet consolé.

Car cette nuit, on l’avait persuadée que tout allait changer.

Elle retourna dans sa chambre et s’assit sur son lit, ramenant les draps encore tièdes sur ses genoux repliés. Elle jeta un coup d’œil à son réveil qui indiquait six heures dix. Elle soupira en pensant qu’il lui fallait attendre une quinzaine de minutes avant que le cuisinier ne prépare le petit déjeuner. Elles resta quelques minutes, les yeux dans le vague, laissant vagabonder son esprit avant de prendre une profonde inspiration et de sortir de sa chambre.

Elle se trouvait au premier étage, marchant dans une pénombre qui disparaîtrait bientôt avec le lever du soleil. Les épais tapis du couloir absorbaient le bruit de ses pas, ne laissant entendre que le doux chuintement de sa respiration.

Elle s’arrêta devant la porte opposée à la sienne, près des escaliers et la regarda d’un air absent. Elle attrapa la poignée mais hésita quelques secondes avant de secouer la tête et pousser la porte pour entrer à pas de loups.

Cette chambre était aussi grande que la sienne. A sa droite trônait une vieille coiffeuse sur laquelle se trouvait une boite à bijoux en bois de cerisier verni. June s’en approcha et l’admira. Depuis toute petite déjà, cette boite provoquait en elle une véritable fascination. Un châle posé négligemment sur une chaise attira son attention. Elle le prit délicatement et en apprécia le parfum dont il était encore imprégné. Alors elle s’avança jusqu’au lit et s’accroupit pour se mettre à la hauteur de la dormeuse.

Elle et se mère partageaient la même couleur de cheveux, bruns aux reflets auburn, qui ne se retrouvait chez aucun autre membre de leur famille.

La jeune fille dégagea l’une des mèches tombées sur le visage de sa mère pour mieux la regarder. Malgré sa quarantaine passée, les années n’avaient laissées que peu de traces sur elle et elle restait très séduisante. Son père était mort alors qu’elle était très jeune, d’un accident d’avion, et même si elle l’aimait toujours, elle souhaitait que sa mère refasse sa vie. Quelques années plus tôt elle s’était enfermée dans son chagrin et n’avait plus eu que de très rares rapports avec sa fille. Elle était devenue fuyante, fragile et sa fille s’inquiétait de plus en plus pour elle.

June caressa la joue de sa mère et déposa un baiser sur son front avant de repartir aussi silencieusement qu’elle était entrée. Elle descendit les escaliers en baillant et se dirigea vers la cuisine d’un pas machinal. A peine entrée, Paolo le cuisinier la prit dans ses bras et la souleva de terre, lui arrachant un cri de surprise.

     « - Joyeux anniversaire June ! Alors dix-huit ans qu’est-ce que ça te fait ?

Il la déposa le plus doucement possible et June massa ses côtes endolories avant de répondre :

     « - Rien de plus qu’hier. Mais pour fêter çà aujourd’hui on je vais avoir droit à une évaluation de sport. La vie n’est-elle pas bien faite ?

Le cuisinier rit de bon cœur et la jeune fille frissonna de le voir ainsi secouer sa carrure d’ancien rugbyman.

     « - Hé bien moi je me suis dit que tu préfèrerais manger des crêpes pour le petit déjeuner !

Elle se passa la langue sur les lèvres avec gourmandise en le voyant déposer une assiette pleine de crêpes fumantes devant elle. Il lui servit également un grand verre de jus de fruit et s’assit face à elle pour la regarder manger.

Lorsqu’elle eut fini, elle l’embrassa sur la joue pour le remercier et courut dans les escaliers pour retourner dans sa chambre. Elle passa de longues minutes sous le jet d’eau brûlante de sa douche avant de se rendre compte qu’elle allait se mettre en retard. Elle enfila son uniforme et rassembla ses affaires le plus rapidement qu’elle put avant de marcher vers sa table de chevet. Mais elle n’y trouva pas ce qu’elle cherchait.

Hébétée, elle passa toute sa chambre en revue, sans plus de résultats.

Elle sortit dans le couloir et aperçut la porte de la chambre de sa mère entrouverte. Elle y passa la tête mais ne vit personne. Les larmes aux yeux, elle dévala les escaliers et sortit de chez elle en claquant la porte.

 

Comment avait-elle pu oublier l’anniversaire de sa fille ?

Chaque année, une enveloppe l’attendait près de son réveil ainsi qu’un cadeau caché quelque part dans sa chambre mais cette année, l’une des plus importante pour June, elle l’avait oubliée.

Sa poitrine la brûlait à chacune de ses respirations et lorsqu’elle s’arrêta, elle se rendit compte qu’elle avait traversé deux quartiers. Son lycée ne se trouvait plus très loin aussi elle décida de s’arrêter pour reprendre sa respiration. Elle s’adossa à un mur et souffla en comprimant un point de côté lorsqu’elle entendit quelqu’un hurler son nom.

Une jeune fille à forte stature courait vers elle à en perdre haleine. Elle avait de longs cheveux châtains ramenés en queue de cheval et des yeux pétillants de gaieté. Elle était à peine plus jeune que June mais savait faire montre d’une maturité exemplaire, parfois exaspérante. Elle s’appelait Sylviana Valléra mais tout le monde la surnommait Syl.

Toutes les deux avaient sympathisé au collège, six ans plus tôt, et la fraîcheur de la jeune fille avait permis à June de se défaire de la lourde coquille d’amertume qu’elle s’était créée à la mort de son père. Syl n’appartenait pas à une famille aisée mais suivait les même cours que son amie dans le lycée de Stenton grâce à une bourse.

Elle sauta dans les bras de June et s’écria :

     « - Joyeux anniversaire Junie ! J’ai quelque chose pour toi !

Elle desserra son étreinte et posa son sac par terre pour fouiller à l’intérieur. Elle en sortit un paquet en forme de bonbon, fait de papier crépon blanc et refermé par deux rubans bleu nuit. June y trouva un ours en peluche de couleur crème qu’elle avait remarqué dans la vitrine d’un grand magasin quelques semaines plus tôt. À la surprise de Sylviana, elle fondit en larmes et se jeta dans ses bras.

     « - Junie, s’il te plait, dis moi ce qui ne va pas.

     « - Je suis juste contente que tu ais pensé à mon anniversaire…

     « - Comme tous les ans. Pour rien au monde je n’aurai oublié l’anniversaire de ma meilleure amie.

     « - Pourtant ma mère l’a fait !

June rangea l’ourson dans son sac et ravala ses sanglots avant de reprendre la marche au côté de son amie. Elle essaya de paraître plus calme et reprit :

     « - Elle est encore partie sans un mot ce matin… Je ne pensais pas qu’elle pourrait me faire çà aujourd’hui. Mais parlons d’autre chose, tu as révisé ton enchaînement pour l’épreuve de sport ?

     « - Je ne m’inquiète pas, ce ne sera pas trop difficile, dit-elle sans grande conviction.

     « - Seulement le prof ne peut pas me voir, je suis certaine qu’il va essayer de me faire un coup tordu.

     « - Ne dis pas de bêtises, c’est un professeur, il n’a pas le droit de faire ce genre de choses. Par contre on va être en retard et le prof de sciences aura le droit de nous coller !

Surs ces mots, les deux amies se mirent à courir, passèrent devant l’immense grille en fer forgé et entrèrent en trombe dans le hall vide. Elles grimacèrent en entendant l’écho de leurs pas précipités mais continuèrent sur leur lancée et grimpèrent les marches de l’escalier quatre à quatre. Arrivées devant la classe, elles se retrouvèrent face à Alexandra Belleville, une de leurs camarades de classe entourée de ses deux amies.

     « - Tiens voilà notre chère sans famille et son amie le rat des bas quartier, dit-elle avec son habituel sourire dédaigneux.

June ne dit rien, mais Sylviana baissa les yeux, blessée. Elle essaya d’atteindre la porte de la classe mais Alexandra s’interposa et la toisa.

     « - Retournes dans ta fange, tu n’as rien à faire ici !

Sylviana devint cramoisie et Alexandra se mit à rire avec force, imitée par ses deux comparses. Ravie, elle ouvrit la porte de la salle de classe mais June la referma violemment. La paume de sa main gauche appuyée dessus elle tendit un index sous le menton de la jeune fille et lui jeta un regard noir.

     « - Avant de t’en prendre aux autres vérifie que ta famille soit un exemple car entre ta mère qui se fait sauter par le chirurgien afin de ne pas payer les ravalements de façade qu’elle se fait tous les six mois et ton père qui croyait qu’il avait un fils et pas une fille, je crois que tu es la plus mal placée de nous trois !

     « - Mais au moins moi je peux vivre décemment, pas comme cette chose que tu balades avec toi ! murmura-t-elle.

June serra le poing, plantant profondément ses ongles dans sa chair pour rester calme. Elle aurait voulu lui envoyer une réplique cinglante à la figure mais elle entendit des bruits de pas se rapprocher.

     « - On se reparlera plus tard espèce de garce !

Elle ouvrit enfin la porte pour faire passer Sylviana qui avait séché ses larmes et la suivit avant de refermer derrière elle.

Au détour du couloir, le professeur de sciences apparut et sourit en voyant les trois jeunes filles devant sa porte.

     « - Allons mes belles demoiselles, la sonnerie est passée depuis cinq bonnes minutes, entrez avant que je vous mette une retenue. A moins que vous souhaitiez rester avec moi après les cours…

Le vieil homme enleva ses petites lunettes et les essuya avec son gilet gris et les déshabilla du regard.

Alexandra sourit poliment mais détourna le regard, s’empressant d’entrer en classe pour fuir ses yeux perçants.

 

La matinée était passée trop lentement au goût de June. Onze heures allaient bientôt sonner et elle était impatiente de sortir de la salle empestant les extraits de lavande, sans compter la chaleur étouffante qu’il y faisait. Lorsque la sonnerie retentit, tous les élèves empressés de manger, jetèrent livres et cahiers dans leurs sacs avant de courir hors de la classe.

     « - Il fait encore très beau aujourd’hui, on va sur le toit ? proposa June.

Sylviana acquiesça d’un signe de tête et toutes deux prirent la direction des escaliers.

Le toit était plat, entouré de grilles pour prévenir tout accident, étant accessible aux élèves qui y passaient le plus clair de leur temps libre. Aujourd’hui pourtant, personne ne s’y trouvait, les élèves lui préférant l’air climatisé de la cafétéria. Mais Sylviana et June trouvaient dommage de ne pas profiter d’un aussi beau temps alors chaque matin elles se préparaient des déjeuners qu’elles mangeaient au calme sous ce ciel sans nuages.

     « - Essaie de penser à autre chose ! s’exclama subitement Sylviana.

June tourna vers elle des yeux perplexes. Elle avala le bout de pomme qu’elle avait dans la bouche et lui demanda :

     « - Mais de quoi tu parles ? Je n’ai absolument rien dit !

     « - Justement ! C’est le repas le plus ennuyeux qu’on a jamais eu. En plus je connais cet air par cœur : d’abord tu fronces les sourcils en regardant dans le vide, ensuite tu te mords les lèvres avant de tourner en rond. J’ai du mal à imaginer ce que tu peux ressentir en ce moment mais arrêtes d’y penser pour le moment, tu te fais du mal. Tu appelleras ta mère en rentrant et vous vous expliquerez …

June leva de nouveau les yeux vers l’azur et croqua la pomme qu’elle avait dans la main.

Sylviana se remit debout et se plaça devant son amie en la montrant du doigt, mais cette dernière lui coupa la parole.

     « - Ce n’était pas à mère que je pensais – et comme Sylviana la regardait avec un air entendu elle continua – j’ai encore fait un de ces rêves bizarres cette nuit. En fait celui-là était peut-être le pire de tous. Avant je n’entendais que sa voix, mais cette nuit je l’ai vu en chair et en os…

     « - Il est venu chez toi ? s’offusqua la jeune fille.

     « - Mais non, je t’ai dit que c’était dans mon rêve. Mais ça me semblait si réel. Il s’est agenouillé devant moi en prenant mes poignets et m’a encore supplié de le rejoindre. J’ai encore la sensation d’avoir ses mains sur ma peau, chuchota-t-elle en regardant ses avant-bras.

Son amie s’accroupit et prit un air de réflexion intense.

     « - Je me demande ce qu’en penserait Freud…

June roula des yeux et se releva pour approcher des grilles. Le lycée se trouvant au sommet d’une colline, depuis le toit elles avaient une vue imprenable sur la ville, jusqu’à l’océan.

     « - Moi je me demande surtout ce qu’il penserait de cette impression que j’ai depuis ce matin, d’être observée.

     « - C’est peut-être Alexandra qui attend le bon moment pour nous faire une vacherie ! proposa Sylviana.

     « - Qu’elle essaie tiens ! Elle sera bien reçue !

A ces mots, elle retira vivement sa main de la grille en gémissant de douleur.

     « - Qu’est-ce qui t’arrive ?

     « - Je viens de me prendre un coup de jus.

     « - Si tu es statique, je t’interdis de t’approcher de moi, lui dit Sylviana en ramassant ses affaires.

June secoua sa main encore endolorie avant d’imiter Sylviana qui se dirigeait déjà vers les escaliers pour se rendre au gymnase.

*

Depuis le toit d’un petit bâtiment voisin, un homme sourit en regardant les deux jeunes filles disparaître dans les escaliers. Il sortit alors une montre à gousset de la poche de son gilet. L’une des aiguilles semblait affolée et effectuait plusieurs tours de cadran en une seconde tandis qu’une deuxième restait immobile et qu’une troisième tournait lentement dans le sens inverse. Son cadran était noir et seulement décoré d’étoiles formant une constellation. L’une d’elles brillait et une seconde commençait lentement à scintiller.

     « - Il sera bientôt l’heure…

L’homme referma la montre et la rangea avant de prendre le monocle teinté qui pendait sur sa poitrine pour le mettre à son œil gauche. Il plaqua ses cheveux d’un blanc argenté et se coiffa d’un élégant chapeau haut-de-forme. Il garda ses doigts sur le bord et sauta dans le vide pour se réceptionner avec grâce au pied de la bâtisse. Il épousseta alors sa redingote noire et son pantalon étroit de même couleur avant de se tourner vers le parc du lycée où il aperçut les deux amies courir.

     « - Ah, cher ange… Je t’en prie, divertis moi du mieux que tu pourras avant… Que je n’arrache tes ailes.

Il sourit avec une avidité malsaine et son bras droit se mit à trembler. Il regarda son membre dépourvu de main et soupira. Un nouveau sourire de gourmandise illumina son visage, mais de manière plus contrôlée et il se mit en marche vers les quartiers riches.

 

(à suivre)

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Pas mal pour la suite, on a quand même l'impression que le premier chapitre est très décousu du prologue (on a carrément changé d'époque? xD c'est voulu à mon avis, non?).

 

Sinon, il y a quelques passages que je trouve étranges:

 

- Lorsque June annonce à sa meilleure amie que sa mère a complétement oublié son anniversaire, pourquoi Sylviana montre t-elle si peu de réaction? (elle passe direct à autre chose  ??? (même si June l'y invite) sans lui dire une parole réconfortante).

 

- Le personnage au chapeau haut de forme a tout d'un personnage enigmatique, alors sauter de la bâtise en plein jour et de surcroit devant un lycée, ca ne ferait pas un peu bizarre? Ce genre de personnage agit avec plus de discrétion (à moins que tu en as décidé autrement  ;D) même s'il veut faire preuve de grâce et d'élégance (on dirait Arsène Lupin xD ac ses sauts, son chapeau et son monocle).

 

 

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Oui ça tranche complètement et c'est normal ! xD

 

Pour le manque de réaction de Sylviana, c'est parce qu'elle y est habituée et elle préfère lui faire parler d'autre chose plutôt que d'en rajouter.

 

Et pour le personnage avec le haut de forme, bah il se fout un peu de savoir si on peut le voir ou pas, ça fait partie de son caractère mais on le verra petit à petit dans la saga, je peux pas en dire plus ! ^^"

 

Pour comprendre le décalage entre le prologue et le début du chapitre 1 il faudrait que je vous mette la suite. Mais seulement si ça intéresserai plusieurs personnes !  :-\

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Voici un bout du chapitre 1, toujours. Malheureusement, comme je suis en train de réécrire le début, je vais mettre pas mal de temps à vous présenter la suite.

En attendant j'espère que ceci vous donnera envie de continuer, même si c'est pas gros ! xD

 

 

Il était pratiquement seize heures et les cours étaient enfin terminés. June avait fini une heure plus tôt mais était restée dans le parc, à attendre la fin du cours de latin de Sylviana.

     « - Ce prof est vraiment passionnant, dit-elle rayonnante. Et comme on a avancé plus que prévu en cours, il ne nous a pas donné de devoirs. Ce qui veut dire que demain je vais commencer le week-end par une grasse matinée.

     « - En parlant de devoirs, commença June visiblement gênée. Est-ce que tu pourrais m’aider pour le devoir maison d’Histoire ?

     « - Celui qui est à rendre pour Lundi ? Si tu veux… Tu en es où à peu près ?

     « - En fait je ne l’ai pas encore commencé…

Sylviana tapota doucement le front de son amie et souffla de découragement.

     « -  Je ne te comprends pas. Il nous l’a donné à faire il y a un mois. J’ai bien dû mettre deux semaines à le faire et toi tu attends le dernier week-end pour t’y mettre. Qu’est-ce qui peut bien te passer par la tête ?

     « - Tu sais très bien que je n’ai jamais eu de bonnes notes en Histoire. J’ai horreur de cette matière.

     « - Raison de plus pour t’y mettre le soir même, tu as plus de temps pour y réfléchir et après tu en es débarrassée !

     « - Alors, disons plutôt que je travaille mieux sous pression !

Sylviana rit de la désinvolture de son amie mais accepta de l’accompagner jusque chez elle pour l’aider.

La porte du parc de la propriété s’ouvrit à leur arrivée et Sylviana fut soulagée de marcher à l’ombre des peupliers bordant le chemin, fuyant le soleil encore brûlant à cette heure.

La maison de style colonial était dans la famille de June depuis plusieurs générations et constituait l’un des derniers vestiges de l’histoire de leur ville. La jeune fille connaissait bien cette maison pour y avoir joué très souvent, mais aujourd’hui elle eut un mauvais pressentiment en la voyant. Un vent froid la fit frissonner et elle se retint tant bien que mal de ne pas tourner les talons pour s’enfuir en courant.

Une vieille bonne les accueillit dans le hall d’entrée en prenant leurs sacs et les accompagna dans un salon où le cuisinier avait déjà apporté de quoi goûter.

June alluma la télévision et elles mangèrent en regardant quelques dessins animés. Le téléphone sonna et la jeune fille coupa le son en entendant la bonne répondre dans la pièce voisine. Elle fut déçue d’apprendre qu’il ne s’agissait pas de sa mère et Sylviana posa une main sur son épaule.

     « - Tu ne veux pas l’appeler ?

Elle fit signe que non et se leva pour éteindre la télévision.

     « - Je crois qu’on a du pain sur la planche, dit-elle simplement en prenant leurs sacs.

Elles montèrent au premier étage et sentirent un courant d’air dans le couloir.

Les fenêtres de sa chambre étaient grandes ouvertes, ses oreillers et son matelas éventrés, ses affaires éparpillées un peu partout et certains bibelots fracassés contre les murs. Sylviana en était bouche bée. June ramassa les morceaux de ce qui avait été une poupée de porcelaine et sentit les larmes lui monter aux yeux. Les éclats étaient trop petits pour être recollés et ce cadeau de son père finirait dans une poubelle. Elle se releva et appuya sur l’interphone près de sa porte.

     « - Martha, montez immédiatement s’il vous plaît.

La vieille bonne ne mit pas longtemps à monter, les bras chargés de linge propre qu’elle laissa choir dans un cri de surprise en voyant l’état de la chambre de sa jeune maîtresse.

     « - Mais que s’est-il passé ici ? s’étrangla-t-elle.

     « - C’est ce que j’allais vous demander.

     « - Je vous jure ne pas avoir fait une chose pareille. Mon dieu, il faut appeler la police.

     « - Est-ce que quelqu’un est venu aujourd’hui ? Vous l’auriez quitter des yeux quelques minutes et…

     « - Non… Non, absolument personne n’est venu.

     « - Et vous n’avez rien entendu de bizarre pendant la journée ? demanda Sylviana.

La vieille bonne hocha négativement de la tête en pendant qu’elle arpentait la chambre pour voir l’étendue des dégâts.

     « - Je me demande si les autres chambres sont dans le même état…

     « - Non, je viens d’y aller pour fermer les fenêtres à cause du vent. J’avais peur qu’il ne se mette à pleuvoir.

     « - Alors il n’y aurait que ma chambre ? C’est une blague ? En plus personne ne serait venu aujourd’hui. Et comment il aurait fait çà ? En grimpant la façade, tout ça pour saccager une chambre par plaisir ?

     « - Pas vraiment. En fait je me suis défoulée !

Elles se tournèrent toutes les trois vers le balcon d’où les observait une jeune fille.

Un frisson d’horreur fit trembler June tandis que la vieille bonne s’évanouit. Syl, choquée, ne parvenait pas à quitter des yeux ce visage souriant ressemblant trait pour trait à son amie, n’était sa longue chevelure rouge comme le sang.

 

(à suivre)

 

PS: N'hésitez pas à lâcher des commentaires pour que je m'améliore...  :)

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Ah enfin la suite  :) ! Et bien, pour le jour de l'anniversaire de June, on peut dire qu'elle en a eu des surprises! L'idée du double (ou du clone je ne sais pas trop) n'est pas mauvaise (je ne m'y attendais pas du tout)! La suite me parait de plus en plus sombre, ce qui n'est pas pour nous déplaire!

Il y'a pas mal de dialogue et c'est dommage de ne pas plus approfondir les émotions de June (en retranscrivant ses impressions, ses sentiments etc.)

 

Sinon, tu comptes réecrire le début? Dans ce cas, j'espère que ca ne va pas le dénaturer, car le prologue était déja très attrayant pour rentrer dans l'histoire!

^_^ Dans tous les cas, bon courage! Je guetterai la suite!

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Merci ^__^

 

En fait ce que j'ai posté pour l'instant c'est ce que je réécris. J'ai changé énormément de choses depuis mon premier jet d'il y a quatre ans. Et donc là ce que je viens de mettre c'est mes dernières modifs, j'ai pas terminé... Aller encore douze chapitres à revoir ! >.<

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Invité Kuro

Voici enfin la fin de mon chapitre 1 !

C'est long ! N'ayez pas peur s'il vous plait ! ^^"

 

 

Elle dégagea une mèche de son visage et entra dans la pièce. Elle portait un corset en cuir et une jupe courte sous une tunique de dentelle noire, ainsi que des bottes montant jusqu’au-dessus de ses genoux. Elle souffla de déception et lança :

« - Ce que vous êtes malpolies toutes les deux. Vos mères ne vous ont jamais appris à souhaiter la bienvenue et mettre les invités à l’aise ?

N’obtenant aucune réponse, elle s’approcha d’elles et voulu prendre le visage de June entre ses mains, mais celle-ci recula en repoussant ses mains. Elle continuait de trembler de tous ses membres et ne parvenait à articuler aucune parole.

Alors la jeune fille croisa ses bras sur sa poitrine et les toisa avec dégoût. Sylviana déglutit difficilement en sentant son regard la jauger. C’est à ce moment qu’elle se ravisa sur ce qu’elle avait pensé plus tôt. Elle ne ressemblait en rien à son amie. Leurs visages avaient beau être les mêmes traits pour traits, son regard et son cœur derrière son sourire étaient glacials. Sa façon de se tenir, de marcher et de parler la terrifiait.

Elle sentit un second souffle revenir lorsque la jeune fille se tourna vers June. Sans savoir pourquoi, elle l’imita et vit son amie acculée contre un mur, les yeux révulsés et sur le point de s’évanouir alors que la jeune fille approchait à nouveau d’elle.

« - Qui ? Qui êtes-vous ? hurla Sylviana.

Les mots étaient sortis tout seuls de se bouche et elle regretta aussitôt de ne pas s’être en voyant ses yeux froids se braquer sur les siens.

La jeune fille sembla étonnée. Elle palpa son corps et remonta jusqu’à son visage. En gardant ses mains dessus, elle tourna vers Sylviana un visage indéchiffrable.

« - La ressemblance est pourtant frappante. Cela me semblait évident… Je suis sa jumelle…

A ces mots, June tomba à genoux en hurlant, se bouchant les oreilles pour ne plus entendre sa sœur. Cette dernière rit de la voir dans cette position misérable et Sylviana cria pour la deuxième fois :

« - Qu’est-ce que tu nous veux ?

« - Nous ? À toi rien si tu te tiens à carreau. Mais elle – elle pointa un doigt vers June et cacha sa main droite dans son dos – juste sa vie !

Elle fit jaillir un sabre et se rua sur June. Sylviana lui hurla de se sauver quand une étrange réaction survint. Le pendentif qui se trouvait sous l’uniforme de June e mit à léviter devant son visage et émit un puissant flash qui les aveugla. Sa jumelle s’en protégea avec son bras, mais lorsqu’elle l’abaissa June avait disparue. Loin d’en paraître surprise elle jura :

« - Quelle merde, il fallait qu’elle les réveille maintenant…

Elle se débarrassa du fourreau de son sabre et s’élança dans le couloir.

Dans sa course, June manqua une marche dans les escaliers et tomba au sol. Elle massa son épaule gauche en grimaçant et sursauta en entendant des pas précipités venir du premier étage. Elle se releva et courut au salon le plus proche en claquant les portes derrière elle. Au moment où elle fermait les verrous, elle entendit quelqu’un se jeter sur les portes. Elle recula de surprise et heurta une table. June se retourna et posa une main sur sa poitrine pour s’obliger à reprendre une respiration normale. Elle jeta alors un coup d’œil autour d’elle mais ne vit rien qui pourrait l’aider efficacement à se défendre.

Elle tenta de se souvenir si sa mère gardait une arme cachée dans la maison mais sa réflexion fut absorbée par sa terreur lorsqu’elle entendit le bruit du bois des portes commencer à céder sous les assauts répétés de la jeune fille. La lame du sabre passait au travers d’une planche et June ne put se retenir de crier. Mais l’éclat froid de la lame lui rappela également quelque chose.

Elle contourna la table et passa par une porte latérale qui donnait sur un autre salon. Elle en traversa deux en courant pour entrer dans une pièce aux baies vitrées faisant toute la largeur de la bâtisse. Au-dehors, le ciel s’était couvert de nuages sombres en un rien de temps. June courut jusqu’à la porte opposée et menant au bureau de son défunt père.

Mais les portes étaient verrouillées. Elle s’acharna sur les poignées avec rage, mais les portes refusaient de s’ouvrir.

Un éclair déchira le ciel dans un bruit assourdissant qui la fit sursauter, mais moins que le bruit des portes du premier salon qui venaient de voler en éclat. Même si sa jumelle prenait le temps de fouiller les trois salons, cela ne lui laissait que peu de temps pour trouver un moyen d’ouvrir la porte du bureau. Non loin d’elle se trouvait une sculpture d’art contemporain que sa mère adorait. Elle était faite d’innombrables lames d’acier rassemblées comme un carillon.

Elle décrocha l’une des lamelles qu’elle coinça entre les portes pour faire levier. La pluie commençait à tomber mais June entendait parfaitement les bruits de pas se rapprocher inéluctablement. Le bois finit par commencer à céder et elle  mit encore plus de cœur à l’ouvrage. L’une des portes s’ouvrit et June lâcha la lame d’acier. Elle se maudit en entendant le bruit qu’elle fit en tombant à terre. Un frisson la fit se retourner et elle vit sa jumelle l’observer à l’autre bout de la pièce.

Cette dernière, toujours souriante, ouvrit grand ses bras et lui dit :

« - Tu n’es pas heureuse de savoir que tu as une sœur ? Aller, viens me faire un câlin pour nos retrouvailles !

June courut dans la pièce et ouvrit le premier tiroir d’un bureau d’où elle sortit un trousseau de clés. Sur sa droite se trouvait une vitrine contenant une armure japonaise rouge écarlate, mais ses mains tremblaient tellement qu’elle ne reconnaissait pas la bonne clé. Elle finit par la trouver, mais sa jumelle, entrée sans qu’elle ne s’en rende compte, l’attrapa par les cheveux et la tira en arrière pour l’empêcher d’ouvrir la vitre. Surprise, June lâcha le trousseau qui glissa jusque sous une commode.

Sa jumelle l’envoya contre la bibliothèque pour l’assommer avant de la tirer de nouveau par les cheveux pour l’obliger à se relever. Sa tête et son épaule lui faisant trop mal pour se défendre, elle se laissa tirer et sentit la lame du sabre se poser près de sa gorge.

« - Lorsque je chasse, j’aime sentir l’excitation me gagner face à une proie avide de survivre et qui en gagne une force surprenante. Mais toi… Tu es tellement faible que tu m’énerves plus qu’autre chose.

Elle l’a frappa encore une fois contre la bibliothèque et la laissa s’écrouler de tout son long sur le sol.

June se tortilla mais n’avait plus aucun équilibre. Du sang coulait sur une de ses tempes et elle commençait à être prise de nausées. Sa sœur s’assit sur elle pour l’empêcher de se relever, posa tranquillement son sabre près d’elle avant d’enserrer la gorge de June avec ses deux mains. La jeune fille se mit à suffoquer mais la pression disparut aussitôt.

« - Tu pourrais au moins rendre çà un peu plus drôle ! Je ne sais pas : gémit, pleure ou supplie-moi d’épargner ta vie…

June lui lança un regard haineux que sa sœur fit s’évanouir par une violente gifle. À ce moment là, Sylviana la frappa avec la lamelle d’acier que June avait laissée près des portes, faisant tomber la jumelle en arrière. Lâchant son arme de fortune, elle prit son amie sous les épaules et l’aida à se relever pour sortir du bureau.

« - Ne t’inquiètes pas, Martha est réveillée et est en train d’appeler la police.

June lui sourit mais ses forces lui manquèrent et elle tomba à genoux. Son amie tentait de la relever et la suppliait de se dépêcher mais rien n’y faisait. En jetant un regard en arrière, elle s’aperçut que la jumelle ne se trouvait plus dans le bureau. La peur au ventre, elle fit volte-face et reçut de plein un coup de pied en pleine mâchoire. June fit des efforts désespérés pour se relever mais une main sur son épaule l’empêcha d’avancer.

« - Cette fois je n’ai plus envie de jouer ! lui dit sa jumelle en essuyant le sang qui coulait de sa lèvre ouverte.

Elle la frappa du plat de la main au niveau de la poitrine avec une force surhumaine qui la fit  passer au travers de la baie vitrée et atterrir dans le jardin. June se recroquevilla et toussa pour retrouver son souffle mais à chaque fois, les nombreuses coupures dues aux bris de verre la faisaient grimacer. Elle réussi néanmoins à se remettre sur pied en voyant sa sœur la rejoindre à pas lents, presque avec ennui.

La pluie tombait avec force et June sentait ses vêtements trempés lui coller à la peau. Sous cette eau glacée, son corps lui paraissait brûlant, prêt à s’embraser, mais elle était loin de se douter que c’était exactement ce qu’il se passait. Des volutes de vapeur couraient sur sa peau, créant autour d’elle une aura diaphane, comme si elle brûlait de l’intérieur. Sa peur semblait se dissiper avec cette vapeur étrange, tandis que ses sens s’aiguisaient. Elle baissa la tête pour ne pas faire face à sa sœur, et calmer l’excitation qui la gagnait.

Sa jumelle se trouvait à un mètre d’elle, son sabre levé. Comme June ne bougeait plus, elle en déduisit que sa chasse était terminée, mais au moment où la lame s’abattit, elle fit un léger pas de côté et l’évita de quelques centimètres. La jumelle recommença, mais à chaque fois, sa soeur bougeait juste assez pour ne pas être blessée sans pour autant répliquer. Furieuse, elle tenta de l’embrocher par un coup horizontal, y donnant toute son allonge, mais June fit un pas sur la gauche en attrapant son poignet et la tira en avant pour la déséquilibrer. Son genou s’éleva mais sa sœur préféra abandonner son arme et sauta en arrière.

C’est tête baissée que June se rua sur sa sœur, lui assenant une série rapide de coups à mains nues que sa sœur parait à chaque fois. Elle finit par baisser sa garde et la jumelle en profita pour la projeter loin d’elle. Cette dernière se reçut lestement et se retourna pour se mettre en garde. L’instinct avait prit le pas sur toute réflexion, mais une partie d’elle s’émerveillait de voir ce qu’elle était capable de faire.

Elle parvenait à décomposer chacun des mouvements de sa sœur pour lui trouver une parade efficace. Cette soudaine maîtrise réussie à la faire sourire, ce qui piqua au vif, la colère de sa jumelle qui se jeta sur elle avec le sabre qu’elle avait ramassé. Mais ses attaques étaient devenues moins précises et plus amples ce qui permit à June de lui arracher la lame des mains et la mettre à terre.

Sa sœur roula sur son épaule et se releva à bonne distance. Elle s’obligea à se calmer et réfléchit, car si sa jumelle comme elle le craignait, commençait à s’éveiller, le travail risquait d’être moins facile que prévu. June, prise dans l’euphorie du combat, abandonna le sabre pour la seconde fois pour se mettre à courir, et sa jumelle sourit de cette bêtise en disparaissant sous ses yeux. Hébétée, elle s’arrêta en pleine course pour regarder autour d’elle.

« - June, elle est derrière toi !

Sylviana se tenait près de la baie vitrée, une main sur sa mâchoire endolorie. June soulagée, voulut la rejoindre mais un éclat sur sa droite attira son regard. Déjà trop près d’elle pour qu’elle puisse l’éviter, la pointe du sabre trancha dans la chair de son visage et elle s’écroula de douleur. Sylviana hurla son nom, mais un regard de la jumelle suffit à la dissuader de s’approcher.

Elle retourna sa sœur sur le dos avec son pied et sourit en voyant le sang s’écouler d’une profonde entaille partant de sa pommette droite jusqu’au dessus du sourcil. Par chance, l’œil lui-même n’avait pas été touché mais il s’en était fallu d’un cheveu. Le sabre s’éleva à la verticale mais, dans un dernier élan, June donna un coup de talon dans le genou de sa sœur qui céda dans un craquement écoeurant. Elle lui arracha le sabre des mains et se releva aussi vite qu’elle put en voyant la rage briller dans les yeux de sa jumelle. Faisant fit de la douleur atroce que devait lui causer son genou elle se rua sur June et s’empala d’elle-même sur son propre sabre que sa sœur tenait devant elle.

La jumelle tenta de s’accrocher à sa sœur mais retomba à terre. June suivit doucement son mouvement et l’aida à s’allonger avant de s’asseoir près d’elle.

« - Pourquoi ? demanda-t-elle la voix brisée par l’émotion. Pourquoi as-tu fait çà ?

« - Tu ne comprendrais pas…

Le sang remontait dans sa gorge et la noyait mais elle voulut continuer à parler. Elle l’attrapa par le col de son uniforme et la tira à elle brutalement.

« - Ici tu as vécue loin de tout, tu ne sais rien… Tu aurais dû me laisser te tuer, je t’aurai épargné bien des horreurs.

Lorsque Sylviana les rejoints, elle vit des larmes couler des yeux de son amie, mais refusa de s’approcher plus, de peur de les déranger.

« - Mais ne va pas croire que je voulais faire çà par pure charité ou piété filiale… Car tu ne t’imagines pas à quel point je te hais… Je suis certaine qu’il avait tout calculé…

Sur ces derniers mots, la jeune fille ferma les yeux et se laissa emporter par la mort. June la secoua par les épaules pour l’obliger à se réveiller et lui dire pourquoi elle la haïssait, mais le cœur de sa jumelle ne battait plus. Sylviana voulut la tirer vers elle mais elle la repoussa vivement pour se relever en titubant, mais ne fit pas quelques mètres avant de retomber à genoux et se mettre à vomir.

« - Tu as bien fait, ne t’en veux pas, elle nous aurait tué si tu ne l’avais pas…

« - J’ai tué quelqu’un ! Un être humain ! hurla June. Pire encore ma jumelle, alors que je n’ai jamais su que j’en avais une. Je l’ai assassinée… Son sang…

Elle hurla encore en voyant ses mains tâchée par le liquide rouge et les frotta sur la pelouse pour le faire partir. Ses larmes redoublèrent et elle gémit en les sentant entrer dans la plaie sur sa pommette.

Alors qu’elle pensait que tout était terminé, un nouveau frisson la fit se retourner et elle vit le corps de sa jumelle disparaître, consumé par une fumée rougeâtre qui vint l’envelopper à son tour. Epouvantée, elle se mit à battre l’air de ses mains, mais au lieu de la faire se volatiliser à son tour, elle s’insinua dans chacun des pores de sa peau pour ne plus faire qu’un avec elle.

Une terrible migraine la prit soudainement et elle craint que son crâne n’explose tant la douleur lui était insupportable.

Lorsqu’elle s’arrêta enfin, June était recroquevillée dans la boue, tremblant de tous ses membres et sanglotant sans pouvoir se contrôler. Sylviana vint à son aide et arriva non sans efforts pour la relever et la mettre à l’abri de la pluie qui commençait seulement à se calmer. Martha finit par les retrouver et manqua de s’évanouir à nouveau en voyant l’état dans lequel elle se trouvait. Elle courut à la salle de bain la plus proche pour y trouver de quoi la soigner et la sécher.

Sylviana préféra rester près de son amie pour la soutenir et la serrer dans ses bras en lui chuchotant des paroles réconfortantes pour la calmer. Mais June, toujours en état de choc, ne faisait que répéter inlassablement des paroles incompréhensibles. Elle lui prêta une oreille plus attentive et finit par comprendre quelques paroles.

« - Là… Tout proche… Je le sais… Je le sens, là… Il attend…

Sylviana lui demanda doucement de qui elle parlait mais June répéta à nouveau ses phrases, ses yeux exorbités, et le regard perdu dans le vague. Ne voyant pas la bonne revenir assez vite à son goût, la jeune fille demanda à son amie de l’attendre, et surtout de ne pas bouger d’où elle se trouvait. Devoir lui parler comme à un enfant lui brisait le cœur, mais elle fit quelques pas en arrière et, voyant qu’elle tenait seule debout et ne semblait pas vouloir bouger, elle courut retrouver Martha.

June s’était arrêtée de trembler mais se balançait d’avant en arrière tout en continuant de marmonner. Des larmes coulèrent sur ses joues et se mêlèrent au sang qui continuait de suinter de ses plaies. Elle s’arrêta subitement de bouger et parler et se tourna vers la baie vitrée. Son esprit et sa lucidité semblèrent refaire surface lorsqu’elle discerna de plus en plus clairement le bruit caractéristique des rouages d’une montre.

Elle s’avança vers les fenêtres brisées en titubant et regarda dans le parc où il faisait toujours aussi sombre, mais la pluie n’y tombait plus.

« - June ! Je t’avais demandé de ne pas bouger !

Sylviana revenait seule avec un drap de bain qu’elle posa sur les épaules de son amie, mais cette dernière lui intima le silence.

« - Est-ce que tu l’entends ?

D’abord heureuse que June ait recouvré ses esprits, son visage se décomposa à cette question. Ayant peur que son amie n’ait craqué nerveusement elle se mit à pleurer mais June coupa court à ses sanglots en lui montrant quelque chose derrière elle.

À seulement quelques mètres, dans la direction du bureau du défunt père de son amie, une lueur vacillait, suspendue dans les airs. Sylviana voulut la retenir mais son amie la repoussa doucement et tourna autour de la lueur. Elle tendit une main pour la toucher mais l’air sembla se solidifier en une plaque fine et translucide.

June, la main toujours tendue, lança un regard vers son amie, mais celle-ci, totalement hébétée, ne quittait plus la lueur des yeux. Alors elle s’approcha un peu plus et frôla la paroi du bout des doigts. La faible pression la fissura et June recula de surprise avant de courir retourner aux côtés de son amie. La fissure s’agrandit lentement et la pellicule vola en éclats dans un bruit de cristal brisé. Les morceaux tombés au sol disparurent en fondant comme neige au soleil et laissèrent dans l’air un trou béant d’un noir profond.

June se remit à trembler et son esprit vacille. Son corps bougea de lui-même et avança sans hésitation vers le trou. Elle y plongea une main qui sembla happée par un monde de ténèbres, comme si elle l’avait trempée dans une mer d’encre, et avança petit à petit avant de disparaître complètement à l’intérieur. Sylviana hurla d’épouvante mais June ne revenait pas.

Son amie contourna le trou mais ne la vit pas de l’autre côté, elle avait réellement disparu.  Elle fut alors prise de panique en voyant que le trou rétrécissait, dévoré aux bords par des étincelles argentées comme des étoiles.

Plus par inconscience que par courage, elle ferma les yeux et entra à son tour dans ce trou hors de l’espace et du temps.

Dans le jardin, l’homme à la redingote et au chapeau haut de forme sortit sa montre et constata avec satisfaction que la deuxième étoile de la constellation brillait avec force. Il leva alors les yeux vers un ciel qui se teintait de rose avec le soleil couchant, les nuages ayant disparus en même temps que June, et il murmura pour lui-même :

« - Je t’ai ouvert le chemin vers Orca et ton destin, Maître Guardian… Ne me déçois pas et offre-moi un spectacle digne de ton nom et de ma trop longue attente…

La lueur qui s’était trouvée dans la maison le rejoint et lui ouvrit un autre trou dans lequel il disparut avec elle, tandis que les sirènes des voitures de police se rapprochaient, trop tard pour empêcher les rouages du destin de se mettre en place.

 

(à suivre chapitre 2)

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Invité Kuro

Voilà, je me suis dit que ça en intéresserai peut-être de connaitre les grandes lignes de l'histoire. Etant donné qu'il s'agit d'une saga, ce n'est pas une histoire qui tiendra en un seul roman, loin de là ! En fait j'ai déjà tout mit sur un plan qui tient en six actes (j'en ait des sueurs froides quand j'y pense ! xD je vais mettre un demi-siècle pour finir de l'écrire ! mdr mais ce projet me tient trop à coeur pour l'abandonner en route  >:( ).

 

Acte 1 : Prélude (en trois tomes)

1. Plus qu'une légende

2. Un groupe peu conventionnel

3. Trahisons

 

Acte 2 : Mythe (en trois tomes également)

4. À l'encontre d'un destin

5. Prémices d'un nouvel éveil

6. Tout ne fait que commencer

 

Acte 3 : Légende : (en quatre tomes cette fois)

7. Conscience des fatalités

8. Appel du fond des âges

9. Enfants de Gaïa

10. Apocalypse et Ragnarök

 

Acte 4 : Héritage (seulement deux tomes)

11. Héritiers d'une légende

12. Le prix d'une âme

 

Acte 5 : Origine (en trois tomes)

13. Le premier combat

14. Le sacrifice de Gaïa

15. Naissance d'une destinée

 

Acte 6 : Eternité (les trois derniers tomes)

16. Immuable vérité

17. Renaissance

18. Un avant-goût d'Eternité

 

Aller pour finir, voici le synopsis se concentrant sur les trois premiers actes :

 

"L'Eau, le Feu, la Glace, le Tonnerre, la Terre et le Vent sont les éléments primaires gouvernant les Mondes. Des guerriers dôtés du pouvoir de se transformer en êtres mi-hommes mi-animaux, sont investis du contrôle de l'un de ses éléments et en ont acquis le nom de Guardian.

La plus vieille et la plus importante des prophéties raconte qu'un jour naîtra celui que l'on nomme Néméllië, le Maître Guardian, un guerrier contrôlant la totalité des éléments, aux pouvoirs incommensurables et qui garantira le renouveau de l'équilibre entre le Bie, et le Mal. Mais la prophétie est devenue légende, car plus aucun Guardian n'est apparu depuis plusieurs siècles. Pourtant ce guerrier est né. Ses pouvoirs s'éveilent et s'intensifient sur les terres d'Orca, berceau des premiers Guardians où les royaumes vont s'embraser dans une guerre ancêstrale. Lorsque tous les Guardians seront réunis la guerre débutera.

Mais la prophétie est fausse, quelqu'un met en place la cruelle destinée des Guardians depuis plusieurs millénaires. Le Maître Guardian devra dès lors découvrir le secret de sa naissance et surmonter les trahisons autant que son côté ténébreux pour sauver tout ce en quoi il croit. Le danger viendra de temps immémoriaux mais aussi de ses amis et surtout de lui-même, en proie à la folie causée par des pouvoirs bien trop puissant pour être contrôlés."

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J'ai lu la fin du premier chapitre, comme je m'y attendais y'a de la baston  ;D puis soudaine disparition! Sinon, je trouve que c'est assez difficile de retranscrire toute la vivacité de la lutte entre June et sa jumelle ( j'aurai préféré que ca soit un "double" tout court, mais bon de toute facon, elle meurt ;D) mais tu t'en es pas mal sortie (mise à part quelques phrases à remanier, je crois qu'il y'avait une répétition quelque part). J'espère que Sylviana aura un role plus conséquent, je la sentais très impuissante dans cette lutte (mais bon, je conçois que tout le monde ne peut pas défier à mains nues une fille avec un sabre!)

 

Le titre des actes et des sous-actes sont très intéressants, bien choisis, en somme, ils accrochent bien!

Cela dit, si chaque sous-actes sont des tomes, ca va en faire beaucoup non? Je pensais plutôt que ce serait les actes qui constitueraient des tomes entiers! Quoi qu'il en soit, peu importe le temps que cela te prendra, n'abandonne pas! C'est un projet qui promet ;)!

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Je n'ai à peine lu qu'un quart de ce que tu as écrit, mais déjà ce que j'ai lu... QUEL TALENT !

 

Je pense aussi comme Madhatter, il vaudrait mieux que chaque acte constitue un tome !

 

Le synopsis, quelle merveille !!!!!!!! j'ai une envie soudaine de lire MIAM ^^

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