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Prologue et suite [Saga Guardians]


Invité Kuro
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Mais j'ai pas vu Kill Biiiiiiill... J'attends toujours qu'un pote me le prête !  :'(

Il est si bien ce film ?

Bon voici une partie de la suite, et quelques révélations croustillantes(mais il y en a encore d'autres les passages qui suivent  :D). Et ceux qui suivaient "Âmes des Archanges" seront interloqués par l'arrivée d'un personnage"  ;D

 

début du chapitre 2:

Lorsque la pause du déjeuner arriva, Kiéra crut qu’elle allait mourir sur place. L’Elfe Noir avait augmenté leur allure de façon constante et la jeune fille avait dû courir, les poids à ses poignets et à ses chevilles lui semblant devenir plus lourds à chaque pas. Elle s’allongea dans l’herbe, tentant de calmer sa respiration saccadée. Le soleil lui fut alors caché et comme elle ne se souvenait pas avoir vu de nuages dans le ciel, elle ouvrit paresseusement un œil. Les bras croisés, les sourcils froncés, Kamuì la toisait avec colère.

« - Qu’est-ce que tu fais ?

« - Je… Je ne peux… commença Kiéra, que la fatigue empêchait de trouver ses mots.

« - Relève-toi immédiatement ! Je ne t’ai pas autorisée à te reposer.

Kiéra grimaça et se releva péniblement. Kamuì retourna près de sa monture qu’il soulagea d’un long sac. Il en sortit deux perches, dont une qu’il lança à la jeune fille.

« - Dès que tu auras réussi à me toucher nous pourrons repartir.

« - Et le déjeuner ? demanda Kiéra perplexe.

Kamuì passa derrière elle, balaya ses jambes pour la faire tomber sur le dos et posa le bout de sa perche sur son cou.

« - Je ne t’ai pas autorisée à parler. Aujourd’hui il n’y aura pas de déjeuner car tu nous as beaucoup trop ralentis. Maintenant relèves-toi et met-toi en garde. Saches que le temps que tu mettras à y parvenir sera du temps retiré sur ta nuit.

Kiéra souffla d’épuisement mais se remit tant bien que mal debout. Elle se mit en garde et l’Elfe Noir l’attaqua immédiatement. Les coups se mirent à pleuvoir mais Kiéra parvenait à en éviter la plupart, les autres l’atteignant juste assez fort pour la faire reculer d’un pas. Plus que pour la blesser, les attaques de Kamuì l’empêchaient de contre-attaquer.

Cela faisait pratiquement une heure qu’ils se battaient, quand un coup partit plus loin que les autres et atteignit Kiéra en plein visage. Rageuse, elle donna un grand coup circulaire dans le vide, ce qui fit reculer son adversaire. Tandis qu’elle sentait un peu de sang couler sur sa joue, quelque chose lui revint en mémoire. Dès le début, chacun des coups avait suivi un rythme précis. Mais lorsqu’elle s’était avancée et avait prit un coup plus violent, Kamuì avait marqué une très légère pause où elle avait pu donner son coup circulaire. L’Elfe Noir ne la laissa pas réfléchir plus longtemps et l’attaqua de plus belle.

L’idée avait bien germée dans son esprit. Elle esquiva encore quelques coups et encaissa le suivant avec son épaule. Encore une fois l’Elfe Noir recula d’un pas et Kiéra lui envoya le bout de sa perche dans le ventre. Kamuì effectua un bond de côté et la perche ne fit que le frôler. Alors il se redressa en soupirant. Elle avait été longue à comprendre et il se dit qu’il était plus facile de la mettre en colère que de la pousser à réfléchir. La jeune fille se jeta sur lui mais il lui ôta facilement son arme des mains et, d’un coup de pied, l’envoya s’étaler dans l’herbe quelques pas plus loin.

« - Je suppose que c’est tout ce que je peux attendre de toi pour le moment… Me frôler… Hé bien… Nous allons avoir beaucoup de travail…

L’Elfe Noir remit les perches dans le sac avant de les harnacher sur son iguane. Il n’attendit pas que Kiéra se relève pour courir de nouveau dans les hautes herbes. La jeune fille gémit de découragement en le voyant s’éloigner si vite. Elle finit par se relever et lui courut après pour ne pas être trop distancée.

 

Le soir venu, ils coururent jusqu’à la tombée de la nuit à travers une étendue où l’herbe était rare, remplacée par une roche grise dure et chaude. Kamuì décida de s’arrêter près d’un rocher plus gros que les autres contre lequel s’endormit rapidement son iguane. L’Elfe noir prépara un cercle de pierres au centre duquel il plaça de l’herbe sèche et des bûches qu’il avait emportées. Il prit alors un carré métallique peu épais et une simple pierre qu’il frappa l’un contre l’autre pour créer des étincelles et allumer le feu. Kiéra sourit et, d’un mouvement de la main embrasa les bûches qui se mirent à chanter joyeusement. Kamuì se tourna vers elle et elle sourit de plus belle.

« - C’est plus facile comme çà pas vrai ?

Il se releva et la rejoint. La gifle qu’il lui assena la fit s’écraser sur les roches contre lesquelles elle se blessa. Il l’attrapa par le col et la tira vers lui.

« - Je suis ton maître d’armes et je t’interdis d’utiliser la magie lorsque je t’entraîne sauf si tu en as l’autorisation… L’as-tu oublié ? Si tu n’es pas capable de respecter mes règles, je vais t’apprendre à les craindre.

La jeune fille massa ses mains meurtries en le regardant retourner au feu. Elle dût garder ses poids mais eut le droit à un repas frugal. Avec l’autorisation de son maître, elle s’endormit bientôt à l’opposée de celui-ci.

Le jour suivant fut pire que la veille. Ils se levèrent bien avant que le ciel ne s’éclaircisse et cette fois Kamuì monta sur son iguane, faisant courir Kiéra à en perdre haleine, lui lançant parfois des pierres pour l’obliger à courir en zigzagues. A l’heure du déjeuner, elle s’attendit à le combattre de nouveau mais l’Elfe Noir lui amena de quoi manger et lui permit même de se reposer une heure tandis qu’il cherchait un endroit où monter leur camps pour les prochains jours.

Il décida finalement de se poser près d’une source et d’une petite mare au cœur d’une forêt. Ils pourraient y rester quelques jours au frais et ce point d’eau donnait quelques idées d’entraînement à Kamuì. Il repartit chercher son élève et une fois de retour au camp, la poussa sans ménagements dans la mare. Kiéra sortit précipitamment la tête de l’eau, toussant pour recracher les gorgées qu’elle avait avalées. Alors il l’y rejoint et se mit immédiatement en garde. Elle le regarda avec étonnement mais il n’attendit pas longtemps avant de l’attaquer.

Les poids handicapaient déjà beaucoup Kiéra, mais avec la résistance de l’eau, elle avait l’impression de se battre au ralenti. Cependant, l’Elfe Noir sembla se montrer compatissant avec elle, ne lui faisant solliciter principalement que le haut de son corps. Mais l’exercice se montrait quand même extrêmement difficile, les vagues produites par leurs mouvements, la déséquilibrant. Kiéra se rendit alors compte que son maître d’armes ne l’avait pas poussée n’importe où. A cet endroit précis, l’eau de la mare lui arrivait à la taille. L’eau n’était pas un obstacle mais un coup de pouce. La résistance de l’eau la poussait à ne plus bouger le bas de son corps, pour se concentrer sur les mouvements de ses bras et son buste. Cette certitude en tête, il lui fut plus facile de coordonner ses contres.

Après deux heures d’un entraînement intense, Kiéra, de nouveau épuisée voulut se laisser couler pour ne plus avoir à subir de coups. Kamuì remonta sur la berge et prépara le feu. La jeune fille le suivit et, au lieu de se coucher dans l’herbe comme elle l’avait fait la veille, s’assit sur les genoux, essoufflée mais silencieuse, attendant un nouvel ordre de son maître. Kamuì se félicita intérieurement de ce revirement du comportement de la jeune fille.

Malgré un fort caractère, elle avait comprit que l’entraînement lui serait profitable et elle commençait à en accepter les règles, à ce montrer plus humble. En résultait d’ailleurs un plus grand calme intérieur de sa part, ainsi que des progrès notables dont elle ne semblait pas encore se rendre compte.

Ils mangèrent en silence avant que Kamuì ne lui propose un nouvel entraînement. Un très gros chêne poussait près de la mare. Kamuì fit deux entailles à la base de son tronc et trois autres à hauteur d’homme. Kiéra dut s’entraîner à les frapper en cadence avec ses pieds et ses poings. Dès les premiers coups donnés, sa résistance fut mise à rude épreuve. Le bois eut raison de sa peau et elle fut bientôt en sang, mais c’était le but de l’exercice. Elle devait extérioriser ses émotions et les utiliser pour dépasser sa souffrance. La jeune fille ne tint pourtant pas plus d’un quart d’heure. Malgré les menaces de son maître, elle refusa de continuer, préférant soulager ses mains dans l’eau de la mare. Ce refus eut pour conséquence une sévère correction ainsi que l’augmentation des poids qu’elle portait, en mettant de nouveaux bracelets.

Sylviana, n’étant pas là, Kamuì la soigna donc en lui appliquant une pommade avant de bander ses plaies. Au moment de s’endormir, Kiéra pensa combien ses amis lui manquaient. Elle se roula en boule et ferma les yeux, le cœur serré.

 

Le soleil se levait à peine quand Elhonàn se réveilla et partit prendre un bain dans la rivière. Il retira tous ses vêtements qu’il posa au pied d’un arbre avant de sauter dans l’eau glacée. Alors il se nettoya en chantant un air paillard que lui avaient appris les Mystiks d’Esra. Ménoha qui s’était approchée à pas de loups, le trouva dans cet état d’euphorie lorsqu’elle attrapa les affaires de l’apprenti shaman qui lui tournait le dos. Elle fouilla consciencieusement les vêtements et finit par trouver ce qu’elle cherchait : une brioche aux haricots rouges. Lorsque Elhonàn se retourna et la vit, la petite Griffon lui sourit de toutes ses dents et se mit à jouer avec la brioche.

Elhonàn sortit au pas de course de la rivière, passant une serviette autour de sa taille, et poursuivit ainsi la petite voleuse.

« - Reviens ici sale petite diablesse ! Si jamais je t’attrape ça va mal se passer !

L’apprenti shaman se demanda pour la cinquantième fois en trois jours, comment une enfant si petite pouvait être aussi énervante. En le voyant la poursuivre dans cette tenue, Ménoha qui courait dans tous les sens, rit à en avoir les larmes aux yeux tandis qu’Elhonàn fulminait. Tous deux trop occupés, ils ne virent pas approcher l’homme. Celui-ci s’arrêta, un poing sur la hanche, l’autre retenant un casque argenté, et les regarda quelques instants avant de lancer :

« - Et alors ? On a trouvé plus espiègle que soi ?

Les Guardians s’arrêtèrent et se tournèrent d’un même mouvement vers l’intrus. Ménoha le considérait d’un œil curieux mais Elhonàn, lui, lâcha sa serviette sous le choc. A le voir dans son plus simple appareil, la petite Griffon oublia l’autre homme et se mit à rire de plus belle. L’intrus portait une armure argentée étincelante par-dessus une tunique blanche et mauve. Son casque était décoré d’une très longue plume. Il passa une main gantée dans ses cheveux châtains attachés en une queue haute, une mèche retombant sur un bandeau qui recouvrait un œil gauche perdu.

« - Ce… Ce n’est pas possible, commença Elhonàn. Alors… Vous vous en êtes sortis… Kiétane tu es vivant !

Elhonàn qui avait les larmes aux yeux courut dans les bras de son ami, mais celui-ci l’attrapa aux épaules pour l’empêcher de trop approcher et dit :

« - Elhonàn tu sais que je t’adore mais il est hors de question que tu me prennes dans tes bras dans cette tenue…

« - Qu’est-il arrivé à ton oeil ?

« - Tout guerrier doit savoir que certains sacrifices sont nécessaires… Mais j’avoue que celui-ci était bien stupide !

« - Elhonàn ! Cesses de te chamailler avec Ménoha et viens plutôt m’aider !

Sylviana qui venait juste de se lever avait été attirée par les rires de Ménoha et le cri d’Elhonàn. Elle marchait en frottant ses yeux ensablés lorsqu’en relevant la tête elle vit l’apprenti shaman dans son plus simple appareil. Elle rougit et lui tourna le dos en mettant ses mains sur ses yeux et dit :

« - Je… Je suis vraiment désolée… Excuse moi Elhonàn… Tu pourrais mettre quelque chose ?

Elhonàn qui se souvint de sa nudité, regarda précipitamment autour de lui. Il retourna auprès de ses affaires en courant et sauta dans un buisson pour s’habiller loin des regards indiscrets. Kiétane rit avant de s’approcher de Sylviana. Il prit l’une de ses mains qu’il baisa et dit avec un sourire :

« - Heureux de vous revoir en aussi bonne santé, Mademoiselle Sylviana.

La jeune fille rougit de plus belle. Ne sachant pas comment réagir, elle chercha Ménoha du regard. Celle-ci se trouvait dans un arbre, mangeant goulûment la brioche d’Elhonàn.

« - Ménoha ! Vas donc réveiller Fraìne et Bakar pour leur dire que nous avons un invité.

La petite Griffon cria de joie et sauta de sa branche pour courir au campement. Le capitaine regarda avec étonnement les petites ailes, pas plus grandes que celles d’un pigeon, dépassant du poncho de Ménoha.

« - Qui est-ce ? demanda-t-il avec curiosité.

« - Oh, Ménoha ? C’est une Griffon que nous avons ramenée de Vétzal, elle est le Guardian du Vent…

« - Si jeune, murmura-t-il. C’est étonnant de savoir que d’immenses pouvoirs se trouvent en elle…

« - Oui c’est certain, acquiesça Sylviana dans un sourire.

Ils entendirent alors un gémissement provenant des buissons. Elhonàn en sortit, se grattant de la tête aux pieds. Il avait déjà enfilé son pantalon de coton blanc mais son torse nu était couvert de plaques rouges qui le démangeaient. Sylviana et Kiétane s’approchèrent et ne purent s’empêcher de rire en voyant que l’apprenti shaman s’était caché dans un buisson où se trouvaient des herbes proches de la famille des orties.

De retour au campement Sylviana lui prépara une pommade qu’elle l’aida à appliquer, en faisant les présentations à Kiétane.

« - Capitaine je vous présente Bakar. Il est le chef d’un clan des Hommes des Plaines et il est également le Guardian de la Terre.

Kiétane posa son casque à ses pieds et s’inclina devant l’Homme. Mais Bakar s’avança et lui serra la main avec un grand sourire sur les lèvres.

« - Vous avez déjà vu Ménoha… Elle se trouve sur… Enfin… Je vous présente Fraìne. Il nous accompagne depuis quelques jours et semble connaître beaucoup de choses sur la quête de Kiéra… En fait elle et moi l’avions déjà rencontré il y a quelques mois. Le premier jour de notre arrivée…

« - Fraìne ? répéta le capitaine étonné. Vous seriez Fraìne ? Fraìne…

« - Peu importe mon nom, le coupa la panthère avant qu’il n’aille plus loin.

Fraìne se redressa pour s’asseoir, repoussant Ménoha qui s’était assise à cheval sur son dos. Il plongea alors ses grands yeux dorés dans celui du capitaine comme pour le défendre d’ajouter quoi que ce soit.

« - Et où se trouve Kiéra ? demanda le capitaine pour changer de sujet.

« - Alors çà demande le à ce cher Fraìne ! lui dit Elhonàn qui se retenait d’exploser tant bien que mal.

« - J’espère qu’elle ne se trouve pas loin, c’est elle que je suis venu voir sur l’ordre du Maître Amakùré.

« - Mon maître ? demanda Elhonàn qui se leva d’un bond. Où est-il ? Comment va-t-il ?

« - Ne t’inquiètes pas. Il va très bien, et se trouve en ce moment même dans la capitale Nymphe. Il y est en sécurité mais ce n’est pas le sujet… Fraìne, dîtes moi où elle se trouve je vous prie… C’est urgent.

« - Malheureusement vous ne pourrez pas la voir car elle ne se trouve plus avec nous…

« - Et tu veux savoir pourquoi ? le coupa Elhonàn qui se contenait de moins en moins. Parce que cette ordure l’a abandonnée aux mains d’un de ces Elfes Noirs. L’un de ces traîtres la retient on ne sait où !

Le visage de Kiétane devint sombre à ces paroles. Il regarda Fraìne dans les yeux mais se retint de dire quoi que ce soit, préférant d’abord connaître la version du félin.

« - Pire encore, elle est entraînée par un assassin ! Il va la corrompre…

« - Elhonàn tais-toi ! ordonna Kiétane.

L’apprenti shaman regardait son ami avec des yeux ronds. Jamais encore il ne s’était montré aussi autoritaire et dur avec lui. Mais le capitaine n’avait d’yeux que pour la panthère. Il s’assit sans la quitter du regard et lui demanda sur un ton calme :

« - Est-ce la vérité ?

« - Oui ! lui répondit seulement Fraìne.

« - Et pourquoi une telle décision de votre part ? Pourquoi un Elfe Noir ?

« - Malgré tout mon respect Capitaine, je n’ai aucun compte à vous rendre.

« - Alors voyez plutôt en moi, l’émissaire du Maître Shaman du temple d’Hokoroatsù. Mes paroles sont les siennes et je vous demande donc de répondre à mes questions.

Fraìne plissa ses yeux dorés et le regarda ainsi pendant quelques secondes avant de s’avouer vaincu. Sylviana et les autres ne comprirent pas comment, ni pourquoi, mais il semblait que le Maître Amakùré posséda une étrange autorité sur l’animal. En fait il s’agissait de bien plus que çà, mais Fraìne ne pouvait pas encore leur révéler son identité ou dévoiler tout ce qu’il savait. Il souffla et recommença à parler.

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« - J’ai effectivement laissé Kiéra entre les mains d’un homme en qui j’ai une totale confiance.

Elhonàn allait se lever et sortir de ses gonds mais Sylviana le retint par un bras en appuyant sur l’une de ses plaques. L’apprenti shaman gémit et se laissa de nouveau soigner, jetant quand même des regards assassins à la panthère.

« - Comme l’a dit Elhonàn il fait partit de la race des Elfes Noirs mais je ne l’ai pas choisi pour son sang. Je me moque de savoir de quelle race il appartient. Kamuì est un guerrier hors pair et Kiéra avait besoin d’être reprise par quelqu’un qui saurait faire d’elle une combattante accomplie…

« - Il me semblait qu’elle avait déjà eu un maître d’armes…

« - Non, elle a été entraînée par un imbécile, un usurpateur. Je ne pouvais pas la laisser se battre avec les notions qu’il lui avait apprises. Cela serait revenu à la laisser se suicider, déclara Fraìne sans ciller.

« - Etes-vous réellement certain qu’il était… La personne de la situation ?

« - Je ne connais pas de meilleur guerrier que lui. Il a suivi un très rigoureux entraînement aux côtés de l’Oni…

Kiétane se tut, pesant les paroles qu’il venait d’entendre. Savoir que Kiéra se trouvait entre les mains d’un Elfe Noir ne lui plaisait pas, mais si une personne telle que Fraìne lui faisait entièrement confiance, alors il savait que cette décision ne pouvait qu’être bénéfique pour la jeune fille.

Sentant que plus personne n’avait quelque chose à ajouter, Sylviana se remit debout et raviva le feu. Elle se tourna vers Ménoha qui lui sourit de toutes ses dents et lui dit :

« - Toi aussi tu penses que l’on pourrait manger maintenant ? Ces grands garçons doivent avoir faim eux aussi non ?

La petite Griffon rit et se jeta au cou de la panthère noire qui la laissa faire. Sylviana prépara une compote de fruit et Ménoha s’occupa de couper de grosses parts de brioches. Les tensions se calmèrent bientôt.

Plus tard, alors que tous rangeaient le campement, Kiétane s’éclipsa, accompagné de Fraìne. Il devait lui parler mais loin des oreilles des Guardians et de Sylviana.

« - Maître Fraìne Wei, savoir que vous vous trouvez aux côtés de Kiéra et des autres Guardians soulagera le Maître Amakùré. Il m’avait envoyé parler à Kiéra mais en son absence je m’adresserai donc à vous. Notre temple a été attaqué voilà pratiquement trois semaines, par plusieurs troupes de démons qui nous ont fait prisonniers…

« - Les démons ne font jamais de prisonniers, le coupa Fraìne interloqué.

« - C’est ce que je pensais moi aussi. Mais… Voilà pourquoi je devais venir voir Kiéra… Il semblerait qu’il y ait quelqu’un au-dessus d’eux qui sait que Kiéra se trouve ici et qu’elle rassemble les Guardians. Il envoie donc les démons s’attaquer aux temples Guardians pour kidnapper les maîtres de ces temples et ainsi… Les empêcher de lui dévoiler certaines choses que je ne connais pas moi-même…

Le regard de Fraìne devint sombre. Cette nouvelle confirmait ses pires craintes. L’échiquier se mettait en place mais Kiéra n’était pas encore prête.

« - Connaissez-vous ces choses qui font déferler si fortement la rage des démons ? Est-ce là ce qui vous a coûté votre ancienne apparence pour ce corps animal ?

Fraìne lança au capitaine un regard étrange. Il semblait terriblement inquiet. Il se mit à faire les cent pas devant Kiétane, tête basse, grognant des paroles incompréhensibles. Il s’arrêtait parfois pour regarder au loin comme s’il cherchait une réponse dans l’azur du ciel avant de reprendre son manège. Le capitaine ne savait pas quoi lui dire. Les mots du Maître Amakùré lui avaient semblés étranges mais pour le légendaire Mystik qu’était Fraìne Wei, ils annonçaient de terribles évènements.

Le capitaine sursauta quand la panthère s’arrêta et rugit au ciel toute sa colère. Son regard doré plein de haine pour une menace toute proche fit frissonner Kiétane.

« - Capitaine !... Faîtes dire au Maître Amakùré que je le remercie pour nous avoir fait porté ces nouvelles et dîtes lui que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour préparer Kiéra, cela doit-il me coûter ma vie ou mon âme…

Tout d’abord hébété, le capitaine finit par s’incliner devant la panthère pour lui signifier qu’il avait bien comprit. Alors il repartit vers le campement pour faire ses adieux à Sylviana et aux Guardians, laissant seul Fraìne qui continuait de fulminer.

Celui-ci se remit à tourner en rond pour tenter de se calmer mais trop de rage montait en lui. L’attaque du temple d’Haréiral, du temple d’Hokoroatsù, des villages d’Hommes, lui rappelaient combien sa maîtrise des évènements était de moins en moins forte. Pire encore, ce qui s’était passé à Vétzal et le fait que Kiéra soit possédée par un esprit montraient qu’il avait joué le premier coup. Maintenant il ne pouvait plus que se reposer sur un seul homme : Kamuì. Ce qu’il ferait de Kiéra serait décisif et il espérait de toute son âme que l’Elfe Noir réussirait à faire du Maître Guardian, le guerrier accompli dont ils avaient tant besoin.

 

Lorsque Kamuì revint avec le bois qu’il avait coupé pour le feu, la colère enflamma ses yeux lorsqu’il vit Kiéra se tenir au milieu de la mare. Celle-ci avait un créé un tourbillon dans l’eau et se tenait en son centre. Elle leva ses bras et l’eau suivit lentement le mouvement pour former un mur autour d’elle. L’eau continua de s’élever jusqu’à se défaire de la mare et voler au-dessus de la tête de la jeune fille. Alors l’eau en suspension se mit à briller avant de se glacer puis de voler en éclats dans tous les sens.

    « - Némé ! Il me semblait t’avoir dit de ne plus utiliser la magie !

L’Elfe Noir l’entendit alors partir d’un rire étrange, méprisant. Le tourbillon de la mare tourna encore plus vite et Kiéra sortit ses kodachis. Elle fit s’élever un nouveau mur d’eau mais cette fois se mit à le taillader de ses lames. L’eau se figea alors dans les airs et prit la forme de divers signes cabalistiques. Kamuì n’en revenait que Kiéra parvienne à se mouvoir aussi vite pour dessiner sur l’eau. Mais son instinct lui hurlait que quelque chose n’allait pas. Il plissa les yeux et vit les signes d’eau toujours figés se mettre à rougeoyer de l’intérieur avant de se transformer en flammes, et le sol se mit à trembler avec force.

Kiéra partit d’un nouveau rire mauvais et elle se baissa vivement pour planter ses lames dans le centre du tourbillon. Il y eut une petite onde de choc et toute l’eau de la mare disparut, transformée en une vapeur qui s’éleva au-dessus de la forêt. Elle rangea ses kodachis dans leurs fourreaux, se releva et passa une main lasse dans ses cheveux avant de remonter sur la berge.

    « - Mais qu’as-tu fais Némé ? demanda Kamuì toujours absorbé par la vision désertique que donnait la mare vidée de son eau.

Kiéra sourit en hochant de la tête avant de tendre son bras vers la mare. D’un claquement de doigts celle-ci était de nouveau pleine.

    « - Il me semblait pourtant t’avoir prévenue que…

Kamuì était interloqué par ce qu’il voyait. Kiéra le fixait avec des orbites totalement noires. Un sourire mauvais sur les lèvres, elle le regardait avec mépris.

    « - Je te rencontre enfin, finit par dire ce dernier. J’ai entendu parler de toi…

    « - De moi ? répéta-t-elle faussement étonnée. J’en suis touchée. Et toi tu es… Kamuì… N’est-ce pas ?

La jeune fille leva un sourcil et le déshabilla du regard de la tête aux pieds. Alors elle s’avança vers lui à pas lents et commença à lui tourner autour. Elle suivit le contour de ses épaules du bout des doigts et se posta devant lui, son visage à quelques centimètres du sien, et dit :

    « - Tu dois bien avoir une dizaine d’années de plus que moi mais… Tu n’es pas mal du tout et même très mignon... Dommage que l’on ne se soit pas rencontrés dans d’autres circonstances…

Elle approcha sa main du visage de l’Elfe Noir mais celui-ci lui attrapa fermement le poignet.

    « - Pourquoi prends-tu possession du corps de Némé ?

    « - Némé ? s’exclama-t-elle dans un éclat de rire. Quel nom bizarre ! Oh ! Oui… C’est vrai que tu es un Elfe Noir… Il a fallu que tu la rebaptises…

    « - Et toi ? Quel est ton nom ?

    « - Cela te ferais plaisir de le connaître ? demanda-t-elle en minaudant. Mon nom est Naharo…

A chaque syllabe elle s’était rapprochée un peu plus de l’Elfe Noir mais il l’attrapa à la gorge avant qu’elle n’aille trop loin.

    « - Tu n’es pas très gentil, murmura-t-elle.

    « - Pourquoi prends-tu possession du corps de Némé ? répéta-t-il.

    « - Tout simplement pour récupérer ce qui me revenait de droit… Pour accomplir mon destin…

La main gauche de Naharo partit à une vitesse telle que Kamuì ne la vit arriver qu’au dernier moment. Il l’évita de justesse mais dû relâcher la jeune fille. Celle-ci s’écarta de lui d’un bond et remit l’une de ses mèches en place. Elle sortit alors les kodachis et se regarda dans leurs reflets.

    « - Si tu veux rendre son corps à Kiéra il faudra la tuer…

Alors elle le fixa de ses yeux noirs et sourit avidement. Ce combat l’excitait et elle le montrait.

Kamuì eut à peine le temps de sortir son sabre qu’elle l’attaqua. Ses coups déferlèrent à une vitesse impressionnante. Elle était pratiquement aussi rapide que lui.

Il n’avait qu’un très léger temps d’avance, mais suffisant pour ne pas se sentir inquiéter. Pourtant, elle parvint à le surprendre en feintant une attaque verticale et balaya ses jambes. Kamuì dut effectuer un salto arrière et au moment où il se redressait vit la jeune fille entrer dans son périmètre. Elle mit la pointe de l’un de ses kodachis sur sa gorge et le tint ainsi en joue. Elle recula d’un pas, le bras tendu et le regarda droit dans les yeux.

    « - Pourquoi tu n’attaques pas ? Tu ne veux pas ramener l’autre incapable ?

    « - Pas au prix de sa vie…

Naharo partit d’un nouveau rire et enleva sa lame de sous la gorge de Kamuì pour la poser sur son épaule.

    « - Malheureusement tu vois, nous sommes liées désormais. Il faudra qu’elle meure pour que je libère son corps.

    « - Pas forcément, dit simplement l’Elfe Noir.

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Eh beh...je n'espérait pas avoir la suite^^

 

c'est dingue, c'est tellement bien écrit que je pouvait voir la scène dans ma tête, comme un film !

 

enfin, on sait maintenant ce qui se passe dans la tête de kiéra...mais qu'est-ce qu'elle attends pour faire sa 'sakura no jutsu' et virer sa frangine de sa tête ?? (personnelement, ma soeur à moi ne tiendrait même pas 2 secondes^^)

 

vivement la suite^^

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^^

Merci pour vos encouragements.

En voilà encore un morceau :

(je me rend compte qu'on approche bientôt de l'un des tournants de l'histoire extrêment important ^^")

 

Elle leva un sourcil interrogateur mais il se remit en garde et engagea de nouveau le combat. Leurs lames s’entrechoquaient avec force. Naharo se mouvait avec une grâce féline et les mouvements de ses lames étaient si fluides qu’ils endormirent un instant la vigilance de l’Elfe Noir. Une lame passa trop près de son visage et lacéra sa joue gauche. Piqué au vif, il se retint moins et tenta d’assommer la jeune fille avec la garde de son sabre. Celle-ci trébucha et se retrouva dos contre un arbre. Alors Kamuì ne la lâcha plus un seul instant. La couvrant de coups au visage et à l’abdomen. D’un crochet du droit il l’envoya à terre mais Naharo roula sur elle-même et s’éloigna de lui.

Elle eut vite fait de se transformer en un tigre majestueux et de se remettre en garde. Elle avait rangé ses kodachis, ses griffes étant assez acérées pour lui servir d’armes.

Naharo sourit en montrant des crocs effrayants et s’élança. Ses griffes déchiraient l’air en sifflant. La vitesse qu’elle avait gagnée en se transformant donna des sueurs froides à l’Elfe Noir. Cette fille n’avait absolument rien à voir avec Kiéra. Il devait exploiter toutes ses capacités pour rester au niveau et ça commençait à lui plaire. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu un combat pareil, le poussant dans ses limites. Alors lui aussi finit par sourire et ne se modéra plus.

Le sabre de l’Elfe Noir laissait de sanglante traînées sur le pelage du tigre mais lui aussi sentait son liquide vital entacher ses vêtements. Tous deux ivres de l’odeur du sang ils ne semblaient plus ressentir aucune douleur. A leurs yeux ne comptait plus que de savoir qui allait gagner. Kamuì décela une faille dans la défense de son adversaire.

Une blessure qu’il lui avait infligée à l’épaule, empêchait Naharo de lever assez haut son bras gauche pour contrer. L’Elfe Noir tourna sur lui-même et utilisa la garde de son sabre pour la frapper au visage et la repoussa assez pour qu’elle tombe dans la mare. Il l’y suivit et l’attrapa à la gorge pour lui envoyer un crochet du droit qui la fit couler. Essoufflé, il regarda les bulles remonter à la surface de l’eau jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus.

Naharo ressortit dans son dos, sous sa forme humaine, ses cheveux décrivant une grande courbe dans les airs et éclaboussant tout alentour. Elle était toute aussi essoufflée que l’Elfe Noir mais continuait de sourire avec arrogance. Elle essuya le sang et l’eau sur son visage et se remit en garde. Ils rangèrent leurs armes et recommencèrent à se battre à mains nues. Naharo qui était plus agile au corps à corps mena le combat. Elle repoussait son adversaire petit à petit sur la berge.

Kamuì sauta en arrière sur la terre ferme et s’éloigna de la jeune fille d’une dizaine de mètres. Celle-ci sortit à son tour de l’eau en marchant, et prit le temps d’essorer sa longue chevelure bleue en souriant. Elle lui fit ensuite signe d’approcher et se mit en garde. Son adversaire ne bougeant pas elle dut elle-même donner l’assaut.

Après quelques coups donnés, elle sourit et utilisa le pouvoir de la Terre pour faire apparaître une bosse derrière l’Elfe Noir. Celui-ci la vit et fit exprès de trébucher dessus. Il attrapa les poignets de la jeune fille et l’entraîna avec lui dans sa chute. Seulement, Naharo se laissa emportée et roula sur elle-même pour se retrouver au-dessus de Kamuì et s’asseoir sur lui pour retenir ses mains en les plaquant au sol. Elle souffla bruyamment et fit craquer ses vertèbres avant de se pencher sur son adversaire vaincu.

    « - Je ne sais pas comment te remercier… Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas autant amusée !

Elle approcha ses lèvres de l’une de coupures du visage de l’Elfe Noir et en lécha le sang qui en coulait. Alors elle rit et dit :

    « - Cela faisait aussi longtemps que je n’avais pas retenu un homme de cette manière !

Kamuì se débattit mais Naharo  raffermit la prise de ses cuisses sur le torse de celui-ci, ce qui eut pour effet de bloquer momentanément sa respiration. Elle rit encore avant de pratiquement s’allonger sur lui…

    « - Tu es une trop belle prise pour que je te laisse partir aussi vite.

Elle l’embrassa et prit ses mains pour les mettre sur sa taille. Comme elle s’y attendait, Kamuì n’opposa aucune résistance et fit semblant de se laisser aller à ce jeu. Naharo l’attrapa par la nuque et se redressa en le tirant à elle. Elle retira lentement ses lèvres des siennes et plongea son regard dans les yeux marron de l’Elfe Noir.

    « - Tu ne t’amuses pas ? Quel dommage, dit-elle en soufflant de déception. Quelle petite garce peut-elle donc valoir plus que moi à tes yeux ?

    « - Ce n’était pas une garce… murmura Kamuì avec colère.

    « - Etait ? répéta Naharo avec surprise. Alors tout s’arrange. Elle doit être morte ou alors t’a quitté. Elle devait être bien stupide pour ne pas se rendre compte de ce qu’elle perdait en te laissant partir…

A ce moment là Kamuì l’attrapa à la gorge et resserra ses deux mains avec force. Il se releva sans la lâcher et la traîna jusqu’à un arbre sur lequel il la plaqua.

    « - Apparemment tu n’aimes pas parler d’elle… Elle t’a fait tant de peine que çà ? souffla-t-elle avec un faible rire.

    « - Je t’interdis de parler d’elle !

    « - Et qu’est-ce que tu feras si je continue ? Tu me tueras ? Aller dis-moi… Qu’est-ce qu’elle a fait ? Elle s’est fait ton meilleur copain ? T’as quitté pour une autre fille ? Ou pour devenir une catin ?

Kamuì hurla de rage et sortit son sabre et l’abattit sur la gorge de la jeune fille. Quelques gouttes de sang perlèrent mais la lame s’était arrêtée à temps lorsque l’Elfe Noir vit des larmes couler sur les joues de Kiéra ses yeux ayant repris leur habituelle couleur noisette. Kamuì retira lentement son sabre et le Maître Guardian s’effondra à ses pieds.

    « - Je n’en peux plus, murmura-t-elle. Je ne la supporte plus.

Kiéra se souvint subitement des dernières paroles que sa sœur avait échangées avec son maître, et ses larmes redoublèrent. Elle se releva maladroitement, tout son corps la faisant souffrir et rattrapa Kamuì qui s’était éloigné.

    « - Maître ! dit-elle faiblement. Je suis désolée…

L’Elfe Noir se retourna et considéra la jeune fille d’un regard vide.

    « - Je suis désolée si elle a pu vous dire quelque chose qui vous a blessé…

Il se rapprocha d’elle et Kiéra esquissa un mouvement de recul lorsqu’il tendit sa main vers son visage. Mais Kamuì se contenta de regarder la plaie qu’il lui avait infligée à l’épaule. Celle-ci n’était pas trop grave. Sans la regarder il lui demanda :

    « - Naharo… Qui est-ce ?

    « - Elle… Elle prétend… Etre ma sœur jumelle…

    « - Des sœurs ? J’en doute, vous n’avez absolument rien à voir, se contenta-t-il de dire avant de repartir vers le feu qu’il raviva.

Kiéra ne savait pas quoi dire. Les dernières paroles de son maître l’avaient clouées sur place, peut-être parce qu’il avait raison. Malgré leur ressemblance physique, les deux jeunes filles n’avaient aucun point commun. Kiéra avait toujours été une fille calme prompt à s’amuser et pourtant discrète à la fois, pour qui ne comptaient que sa mère et sa meilleure amie. Alors que Naharo se révélait être égocentrique, perverse, extravertie, égoïste et terriblement plus puissante. Kiéra sentit même monter la jalousie en elle lorsqu’elle entendit son maître murmurer le nom de sa sœur. Elle détestait Naharo pour avoir sut tisser un lien étroit avec l’Elfe Noir. Elle avait réussi ce qu’elle rêvait de faire depuis qu’il l’avait battue à Vétzal : gagner sa reconnaissance en temps que guerrière accomplie.

Malgré ses blessures, Kiéra se rendit au chêne que Kamuì avait entaillé. Elle posa ses mains sur son écorce et les regarda. Elle mesurait combien elle était faible et ses larmes recommencèrent à couler. Alors elle referma lentement ses poings en griffant l’arbre et se mit à le frapper de toutes ses forces. Ses phalanges se mirent rapidement à saigner mais elle n’en avait plus conscience, son esprit étant braqué sur l’image de sa sœur. Elle le frappa jusqu’à épuisement et même plus, Kamuì devant lui hurler toute sortes de menaces pour qu’elle s’arrête enfin.

Durant les jours qui suivirent la jeune fille mit une ardeur hors du commun dans tous les exercices que Kamuì lui fit faire. Celui-ci dut même la ralentir plusieurs fois pour qu’elle ne meure pas d’épuisement. Mais sa rage de vaincre dépassait l’entendement. Elle comptait bien rattraper le niveau de sa sœur et montrer à son maître qu’elle valait plus que l’idée qu’il s’en faisait.

 

Ménoha criait de bonheur, à cheval sur le dos de Fraìne qui courait aux côtés de Gin. Elhonàn et Sylviana, eux, ne cachaient pas leur impatience de retrouver Kiéra. La semaine était passée terriblement lentement à leurs yeux. L’apprenti shaman descendit de cheval en voyant trois silhouettes venir dans leur direction.

Kiéra le vit et se mit à courir. Arrivée devant lui, elle sauta dans ses bras et s’y blottit. Elle tremblait de la tête aux pieds et fondit en larmes. La voir dans un tel état choqua l’apprenti shaman. Il la serra dans ses bras et lui chuchota des mots réconfortants mais il lui fallu le renfort de Sylviana pour la calmer. Elhonàn lança un regard lourd de menaces à Fraìne qui ne dit rien.

Lorsque Kamuì arriva près d’eux, Kiéra relâcha son étreinte et repartit se mettre derrière son maître d’armes, sans un mot et ses larmes enfin sèches. Sylviana et Elhonàn en étaient bouche bées.

Fraìne s’avança et dit à Kiéra :

    « - Heureux de te revoir. J’espère que cette semaine t’aura été profitable…

Kiéra fit un pas en avant et s’inclina sans un mot. C’en était trop pour Elhonàn.

    « - Qu’est-ce que tu lui as fait espèce d’ordure !

Kamuì ne cilla pas mais Kiéra s’interposa quand elle vit l’apprenti shaman attraper son bâton long. Elle posa sa main droite sur la poitrine d’Elhonàn pour l’empêcher d’aller plus avant, l’autre crispée sur la garde de l’un de ses kodachis.

    « - Kiéra ! s’exclama Sylviana décontenancée.

    « - Elhonàn, murmura-t-elle. Je t’en prie recule…

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eh beh...que dire ? (à chaque fois je me pose cette question...radotage ?)

 

bref...cet épisode est effectivement un tournant: on sent à la fin que kiéra a passé un cap.

 

d'un autre côté...quel combat pour en arriver là ! Cette naharo mériterait...hum, au moins mon programme n°5 (par ordre croissant: programme n°1: pour boulets inconvenants...n°2: futurs matériaux à bannir...je vous laisse imginer mon n°5^^)

 

grr...elle devrait avoir honte...(mais au moins elle a bon gout^^)...a part ça, y'a un truc que j'ai pas saisi: comment ça se fait qu'il y aie encore de l'eau dans la mare, alors qu'elle l'avait fait disparaitre précedement ?

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Bah elle a re-remplit la mare d'un claquement de doigts ^^"

 

Sinon le tournant dont je parlais... Ce n'est pas par rapport à Kiéra. Et ce "tournant" m'a d'ailleurs fait prendre conscience du plus gros défaut de ma saga.... Ce p***** de défaut que je recherchais depuis plus de deux ans...

Totalement obséder par mon histoire, la mise en place et la cohérence des diverses intrigues etc, m'a fait complètement oublier mon univers.

Total ? Mon histoire est plate, sans aucune profondeur. J'ai l'impression de ne parler que de personnages. Ils pourraient tourner en rond que le lecteur ne le verrait pas.

Je suis désemparée... Je me trouve stupide d'avoir oublié une chose pareille...

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C'est ça qui te gène ?

pourtant, avec ton histoire entre les elfes noirs et les elfes blancs, la ville des griffons, les mystics, l'empire avec l'Oni...

Ton univers, on sent que tu l'a bossé...

 

franchement, je dirais pas que t'as pas bossé ton univers...enfin, d'après ce que j'ai pu lire de ton oeuvre.

en fait, on se sent plus comme des étrangers qui débarquent (comme kiéra, quoi): on découvre au fur et à mesure qu'il y a un empereur, des mystics qui gagnent leur vie en tant que mercenaires, tout en étant méprisés, que les elfes blancs et les elfes noirs ne peuvent pas se piffer...mais on ne sais pas pourquoi: on constate, sans pouvoir comprendre ce qui est évident pour les protagonistes comme Fraine et Kamui...mas ce n'en est que plus interressant à mon gout (du moment que j'ai les réponses, bien sur^^)

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Ce n'est pourtant pas l'impressions que j'ai. Evidemment l'on découvre ce monde au travers des yeux des deux amies, mais je l'ai beaucoup trop survolé...

M'enfin voilà la suite... Prochain passage : tournant dans l'histoire ! (enfin ! mdr)

 

L’apprenti shaman fut sidéré de la voir prête à se battre pour défendre l’Elfe Noir. Son expression était si sérieuse qu’il ne tenta pas d’aller plus loin. Lorsqu’il recula, Kiéra relâcha son arme et s’inclina devant son maître avant de retourner derrière lui. Tout comme Elhonàn, Sylviana était scandalisée de voir son amie agir ainsi, et plus encore en l’ayant vue, prête à se battre contre un ami pour défendre un homme qui l’avait presque battue à mort. Le visage du Maître Guardian montrait d’ailleurs de nouvelles traces de coups qu’elle avait reçus durant la semaine.

    « - Kamuì… J’ai à te parler seul à seul…

L’Elfe Noir suivit Fraìne après avoir autorisé Kiéra à rester auprès de ses amis. Celle-ci s’inclina encore une fois devant lui et attendit qu’il lui tourne le dos pour se redresser. Sylviana attendit quelques secondes avant de s’avancer pour gifler son amie de toutes ses forces. Bien entendu Kiéra l’avait vue venir et elle attrapa son poignet avant qu’elle ne la touche. Sylviana se libéra, mais n’en était pas moins toujours en colère.

    « - Comment as-tu pu te montrer aussi agressive envers Elhonàn ? Comment peux-tu défendre cet homme ?

    « - J’ai désormais certains devoirs envers mon maître d’armes, dont celui de le protéger de toute personne se montrant trop menaçante envers lui…

    « - Et tu aurais été prête à te battre contre un ami ? Allons Kiéra ! C’est du délire ! Comment as-tu pu changer à ce point en seulement une semaine ?

    « - Il faut que je change pour devenir plus forte…

    « - Et est-ce que ta force saura te remonter le moral lorsque tu auras des doutes ? Est-ce qu’elle te consolera si tu es triste ? Je doute que cette force vaille le sacrifice d’une amitié…

Sylviana tourna les talons et retourna auprès de Qùam et Strìa. Elhonàn la regarda de la tête aux pieds comme s’il la voyait pour la première fois et en fit de même. Bakar ne disait rien comme à son habitude, mais lui adressa quand même l’un de ses sourires réconfortant.

Lorsqu’ils se furent suffisamment éloignés, Fraìne s’assit et dit sur un ton grave :

    « - Nous allons avoir moins de temps que je ne le pensais… J’ai appris certaines choses qui ne présagent rien de bon… Est-ce que Kiéra…

    « - Elle commence à se montrer obéissante et ses progrès sont énormes. Je ne pensais d’ailleurs pas qu’ils seraient si rapides.

    « - C’est ce que j’espérai entendre…

    « - Peut-être mais… De tels progrès sont proprement ahurissants Fraìne, presque impossibles…

    « - Non pas impossibles… Il s’agit seulement de Kiéra. C’est un Guardian et comme tous les autres, elle possède une capacité d’adaptation hors du commun. C’est pourquoi je t’ai choisi…

    « - Je vois… Un entraînement sévère pour accroître encore plus vite ses capacités… Fraìne de quoi as-tu peur ? demanda l’Elfe Noir en voyant son ami devenir soucieux.

    « - Est-ce que tu l’as vu ?

    « - L’esprit qui la possède ? Oui. Kiéra m’a dit qu’il s’agissait de sa sœur jumelle, elle se nomme Naharo.

    « - Sa sœur jumelle ? hurla Fraìne choqué. Mais… C’est impossible… Il ne devrait pas y avoir de jumelle. Et si elle a prit possession du corps de Kiéra alors c’est qu’elle est forcément liée à lui… Si c’est vrai… Mais par tous les Dieux, qu’allons-nous devenir…

Fraìne se tassa sur lui-même, tremblant de tout son corps. Il possédait une avance certaine sur eux et Fraìne se demanda ce qui pouvait encore les attendre. Tout s’écroulait autour de lui. Pourtant il fallait qu’il garde confiance pour ne pas inquiéter les Guardians, et encore moins Kiéra car il ne savait pas comment elle pourrait réagir à ses révélations.

La panthère noire leva les yeux au ciel et se demanda combien de temps encore il serait en mesure de cacher la vérité à Kiéra.

    « - Est-ce que tu veux me parler de tout çà mon ami ? demanda Kamuì.

    « - J’aimerai vraiment mais ne peux pas. Pour l’instant, moins le sauront, mieux ce sera pour la sécurité de Kiéra…

Ils repartirent vers le groupe, Fraìne se faisant violence pour cacher ses sentiments au pouvoir empathique de l’Elfe Blanc. Mais celui-ci ne se souciait pas de savoir ce que pouvait ressentir la panthère, préférant jouer avec Ménoha sans cacher son hostilité à l’Elfe Noir, et maintenant à Kiéra. Fraìne soupira de lui voir à lui et Sylviana, une attitude si puérile.

Les jours suivants furent tout aussi tendus, seuls Bakar et Ménoha se montrant de bonne humeur. Un petit matin, quatre jours après leurs retrouvailles, l’Elfe Noir partit sans prévenir. Lorsque Kiéra se réveilla elle se plongea dans un état de panique et courut à Fraìne lorsque celui-ci revint au campement.

    « - Où est mon maître ? Fraìne sais-tu où il est parti ?

    « - Kiéra… Aujourd’hui il ne suivra pas ton entraînement…

    « - Mais pourquoi ?

    « - Il a besoin d’être seul. Mais ne t’inquiètes pas nous le retrouverons ce soir…

Fraìne la laissa pour éviter d’autres questions et réveilla le reste du groupe. Cette fois encore, malgré l’absence de son maître, Kiéra refusa de monter sur le dos de Strìa, préférant courir aux côtés de Fraìne. Dès qu’ils faisaient une pause, la jeune fille s’écartait du groupe et revoyait des mouvements armés ou à mains nues que lui avait enseignées Kamuì. Elle devait les répéter inlassablement pour qu’ils deviennent automatiques, recherchant presque la perfection du geste. Elhonàn en était malade de la voir ainsi. Mais aujourd’hui, l’Elfe Noir étant absent, il prit sur lui d’aller la voir pour lui parler.

    « - Kiéra…

La jeune fille abaissa ses armes et tourna vers l’apprenti un regard vide de tout sentiment. Mais Elhonàn sentit avec son empathie qu’elle avait des remords. Il en fut gêné et fit encore quelques pas pour chercher ses mots. Mais ce fut Kiéra qui prit la parole.

    « - Elhonàn pardonne-moi ! Je ne t’aurai fait aucun mal, en fait j’espérai qu’en me montrant agressive je te dissuaderais de faire une bêtise…

    « - Je l’ai compris. C’est pour çà que je ne t’en veux plus…

Tous deux baissèrent la tête, ne sachant quoi ajouter. Alors Elhonàn sourit et s’exclama :

    « - Dis ! J’espère quand même que tu as fait des progrès !

    « - Tu veux rire, répliqua Kiéra. Je te battrais même les yeux fermés !

    « - Quelle vantarde ! Ce ne sont que des paroles en l’air !

Kiéra rit et déposa ses armes avant de sauter sur son ami qui rit de bon cœur en s’écroulant de tout son long.

 

Lorsque le soleil se rapprocha de l’horizon, ils préparèrent leur camp dans un petit bosquet, aux abords d’une plage. Ils avaient déjà commencé à manger lorsque Kamuì les rejoints. Kiéra se mit immédiatement debout à son arrivée et le suivit plus loin pour suivre son entraînement. Durant leur combat, la jeune fille sentit que l’esprit de son maître était ailleurs. A un moment, elle se retrouva acculée à un rocher. Elle cherchait un moyen de s’en éloigner sans ouvrir sa garde quand elle sursauta en entendant Kamuì hurler.

    « - Quel lâche !

Kiéra eut tout juste le temps de s’écarter, lorsque le sabre en bois de l’Elfe Noir s’abattit sur la roche. Le bois éclata sous le choc et partit dans tous les sens en une multitude d’échardes. Sans un mot, il se dirigea vers la plage et se mit à hurler toute la rage qu’il avait intériorisée durant la journée, à une mer d’huile scintillant sous les derniers rayons du soleil couchant. Fraìne s’assit près de Kiéra et regarda le rocher s’effondrer sur lui-même dans un nuage de poussière. Kiéra en était totalement hébétée. La panthère baissa la tête et murmura à Kiéra :

    « - Tu peux retourner au camp… Vas donc dormir…

La jeune fille se releva mais se dirigea vers la plage. Fraìne bondit se mettre en travers de son chemin.

    « - Ne t’approches pas de lui ou il te tuerait…. Ton entraînement est terminé pour ce soir…

Tous deux se tournèrent en entendant des pas précipités venir dans leur direction.

    « - C’était quoi ? Ce cri ? demanda Elhonàn essoufflé.

Kiéra profita que l’attention de Fraìne ait été détournée pour le contourner et s’engager sur la plage.

Kamuì était agenouillé la tête sur ses mains, agrippant le sable de la plage avec colère. Kiéra s’approcha de lui lentement pour ne pas le surprendre et s’agenouilla face à lui. Elle tendit une main mais l’Elfe Noir se redressa vivement et sortit une dague. Il attrapa la jeune fille et la plaqua au sol en posant le fil de sa lame sur sa gorge. Il avait un air dément et Kiéra en fut effrayée.

    « - Maître… Maître, je vous en prie… Ce n’est que moi… parvint-elle à articuler faiblement.

Kamuì sembla se rendre compte de ce qu’il faisait en sentant la jeune fille trembler sous ses mains. Il desserra lentement sa prise et rangea sa dague au ralenti comme s’il se battait contre l’envie féroce de s’en servir. Il commença à se relever mais Kiéra l’attrapa au col et le retint avec douceur pour ne pas l’énerver. Il tourna vers elle des yeux étincelants de colère mais elle détourna le regard et raffermit sa prise en se mordant la lèvre pour ne pas céder à la silencieuse menace de l’Elfe Noir. Voyant qu’elle refusait de le lâcher, il prit sa main mais à son grand étonnement et à celui de Fraìne, la jeune fille s’assit et se blottit contre son maître.

Kamuì en était bouche bée et pendant quelques secondes ne sut comment réagir. Kiéra, elle, tremblait de tous ses membres, craignant la réaction que risquait d’avoir son maître et pourtant, se cramponnait à lui autant qu’elle le pouvait. Quelque chose lui soufflait qu’aucun mot ne pourrait apaiser la colère de cet homme, mais son geste réussirait peut-être à lui montrer qu’elle s’inquiétait pour lui et qu’il n’était pas seul. Contre toute attente Kamuì finit par fermer les yeux et se sentit apaiser par la chaleur et le parfum de son élève. Fraìne tomba des nues et s’assit, admirant une scène qu’il n’aurait jamais crue possible.

L’Elfe Noir posa une main sur la tête de Kiéra et celle-ci s’écarta doucement de lui, continuant d’éviter son regard avec soin. Il se releva et s’éloigna en marchant sur la plage sans but précis. La jeune fille le regarda s’éloigner du coin de l’œil avant de se relever à son tour. Le soleil avait fini de se coucher et Kiéra admira les couleurs dorées et sanguines qui embrasaient le ciel sur lesquelles se découpait la silhouette noire de son maître.

    « - Qu’est-ce qui peut provoquer un tel état chez mon maître ? demanda Kiéra en voyant Fraìne le rejoindre.

    « - Il ne faudra pas qu’il sache que je te l’ai dit… Aujourd’hui il est allé commémorer la mort de sa fiancée… Elle s’appelait Heijin et… Elle a été assassinée sans qu’il puisse y changer quoi que ce soit. Le pire est qu’il connaît le responsable de cette mort, il a le pouvoir de se venger mais il a fait la promesse de ne jamais le toucher…

Elhonàn sentit une forte compassion naître dans le cœur de Kiéra et il en eut peur. Même si la peur que lui inspirait son maître, empêchait Kiéra d’être totalement tendre avec lui, l’Elfe Blanc sentit qu’elle s’attachait à lui. Il serra les poings et retourna au campement sans un regard en arrière.

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Bon, aller, je poste mon avis...parceque sinon tu ne peux pas mettre la suite, ce qui serait quand même dommage^^

 

bon, on commençait à se douter que kamui avait un problème de ce genre...apparement, y'a un truc qui va leur tomber sur le coin de la figure bientôt, vu la réaction de Fraine...tant mieux, on saura enfin qui sont les ennemis dont ils parlent^^ (et puis, il est temps de voir les progrès de kiéra^^)

 

sinon...La réaction de jalousie d'elhonan est assez bien représentée...enfin, je m'attendais à ce que kiéra aie quelque chose de plus grave, quand on voit la réaction des autres dans le chap' précédent^^

 

bises, bonne continuation^^

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Bon, voilà... Je décrète officiellement que ça va maintenant devenir un bordel innommable !

L'histoire prend le tournant tant attendu... Et encore une fois c'est Kiéra qui s'en prendre plein la ... Enfin lisez ! xD

Tout petit morceau avant le début du chapitre 3 !

 

Le lendemain, Kiéra dû reprendre son entraînement comme si rien ne s’était passé la veille. Au bout de quelques jours, Bakar se montra plus jovial encore que d’habitude car il reconnaissait la région. Ils n’étaient pas très loin d’un village d’Hommes qui entretenait de bons rapports avec son clan, et pourraient s’y installer une nuit et profiter de lits confortables.

Mais lorsqu’ils entrèrent dans le village ils ne rencontrèrent pas âme qui vive. Tous les habitants s’étaient rassemblés à l’autre bout du hameau. Descendant de monture et laissant les bêtes près d’une maison, le groupe se rendit au cœur de la foule pour voir ce qui semblait hypnotiser les fermiers. Ils débouchèrent sur un vaste cercle vide au centre duquel avait été dressé un bûcher. Deux personnes, une jeune fille et un jeune homme qui semblaient du même âge et liés à des poteaux, allaient bientôt être brûlés vifs. L’Homme debout sur le tas de bois mort, tenait une torche comme s’il s’était agit d’une relique inestimable et hurlait sa sentence.

    « - Voilà comment finiront les adeptes de la magie démoniaque ! Nous les avons tous vus avec leurs objets maudits, faire des expériences sur nos enfants. Pour nous protéger nous devons les brûler… Etes-vous d’accord avec moi ?

Toute la foule le soutint dans un même cri et les Guardians virent les deux jeunes gens se tortiller pour se libérer de leurs liens. La fille sanglotait et le jeune homme tentait de hurler, ce qui était peine perdue à cause d’un bâillon qu’on lui avait mit. Kiéra aperçut alors quatre personnes derrière le bûcher, riant des vains efforts des deux jeunes gens. Elle les trouva différents des autres villageois. Elle reconnut parmi eux un Griffon, deux Elfes et le dernier devait être de la race des Hommes.

    « - C’est grâce aux Guardians que nous avons pu les arrêter… Remercions-les comme ils le méritent…

Alors toute la foule se prosterna, ne restant plus debout que Kiéra et ses amis ainsi que les quatre autres hommes qu’elle avait remarqué et qui semblaient satisfaits de voir tout un village à leurs pieds. L’un d’eux, un large tatouage sur sa joue gauche, vit que la jeune fille et ses compagnons étaient toujours debout et en informa ses amis avant de s’avancer vers le petit groupe.

    « - Vous ne nous remerciez pas ? demanda-t-il dans un demi-sourire.

    « - Vous remerciez de quoi ? De vouloir tuer deux personnes ? Et puis… Jamais je ne me prosternerai devant des imposteurs. Vous n’êtes pas des Guardians !

L’Elfe Noir attrapa Kiéra à la gorge mais celle-ci n’esquissa pas un seul geste.

    « - Tu ne devrais pas parler sans savoir, Mystik… Mes amis et moi sommes les Guardians alors montres toi plus respectueuse. Prosternes-toi ou meures…

Kiéra ferma les yeux et sourit. L’un de ses kodachis sortit de son fourreau et l’homme eut tout juste le temps de la relâcher. Kiéra lui avait tourné le dos, sa lame négligemment posée sur l’épaule et l’homme sentit une vive douleur à sa main. Il avait crû être assez rapide pour éviter son coup mais la lame avait profondément entaillé la chair de sa paume.

    « - Alors tu as choisi de mourir… murmura-t-il en serrant les dents.

Les compagnons de l’homme le rejoignirent et sortirent leurs armes. Les villageois prirent peur et s’écartèrent d’eux le plus possible.

    « - Tu n’as pas à te mêler de cette affaire Kiéra… Allons-nous en d’ici !

    « - Une panthère qui parle ? s’esclaffa l’elfe blessé. Et attends… Tu viens de l’appeler… Kiéra ?

Fraìne sentit que quelque chose n’allait pas. Son poil se hérissa et il montra ses crocs d’argent dans un ronronnement sourd. Les quatre hommes rirent de concert et l’elfe blessé inclina la tête vers Kiéra.

    « - Enchantés de vous rencontrer enfin… Maître Guardian ! Vous avez été longue à croiser notre route ! dit-il en souriant. Malheureusement il semblerait que vous ayez causé quelques désagréments à notre maître…

A ces mots, Fraìne sortit de ses gonds et se rua sur l’homme comme une bête sauvage. La panthère se retrouva pourtant à terre et l’homme approcha de sa gueule une main enflammée. Kiéra hoqueta d’étonnement et voulut libérer son ami mais il approcha sa main encore plus près pour lui intimer de ne rien faire.

    « - Et alors ? Maintenant me crois-tu lorsque je te dis que nous sommes les Guardians ?

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Aller, je vais ajouter toujours plus de confusion ! xD

 

Chapitre 3

 

L’homme rit et d’un mouvement de la main, envoya des flammes embraser le bûcher. Fraìne profita de son geste et parvint à se libérer. Les deux jeunes gens hurlaient de terreur, mais les bâillons sur leur bouche les réduisaient à des gémissements. Fraìne était hors de danger et Kiéra put agir. Elle courut au bûcher pour libérer les deux victimes mais les quatre hommes voulurent lui bloquer le chemin. Alors Elhonàn, Bakar, Ménoha et Fraìne engagèrent le combat.

Kiéra les contourna et sauta par-dessus les flammes, tranchant les cordes avec un kodachi. Le garçon attrapa sa compagne pour la hisser sur son dos et sauta à la suite de Kiéra.

« - Merci infiniment… J’ai vraiment crû qu’on allait y passer.

Kiéra n’eut pas le temps de poser une question que l’homme qu’elle avait blessé revint à la charge. Ménoha apparut entre eux deux et Kiéra vit des éclats argentés repousser leur assaillant. Ménoha tendit ses bras en arrière d’un mouvement brusque et des filins métalliques retombèrent tout autour d’elle. La jeune Griffon tenait une petite sphère argentée dans chaque main, d’où sortait une dizaine de filins à peine plus épais que des cheveux. Ménoha pressa ses sphères et celles-ci se mirent à luire d’une lumière vert pâle qui se propagea sur les filins et les firent s’élever doucement dans les airs. D’un seul mouvement de main, ils partirent en direction de l’homme qui parvint à les esquiver.

Le bûcher qui se trouvait derrière lui fut découpé en morceaux, les poteaux et fagots transformés en minuscules copeaux. Ménoha courut à la suite de son adversaire qui lui envoyait des dizaines de boules de feu qu’elle repoussait avec ses filins et son pouvoir de Vent. Mais un adolescent lui tomba dessus et parvint à lui faire lâcher ses sphères.

« - Tanaka arrêtes de jouer et occupes-toi du Maître Guardian ! Cette gamine possède les mêmes pouvoirs que moi, c’est à moi de m’en occuper.

« - Pour qui tu te prends à me donner des ordres Tié ?

« - Arrêtes de bavasser et bouges-toi ! rétorqua le jeune Griffon.

L’Elfe blessé cracha avec dédain et contourna les deux Griffons pour s’attaquer de nouveau à Kiéra. Ménoha voulut s’interposer encore une fois mais Tié l’attrapa à la gorge. Alors Fraìne sortit de nulle part et sauta sur l’adolescent. Il y eut soudain un grondement effroyable et la terre se mit à trembler. Kiéra se retourna et vit une vague de terre produite par Bakar, foncer droit sur les deux derniers hommes. Mais l’un d’eux apposa ses mains au sol et un mur de roches stoppa la vague. Le deuxième homme sauta par-dessus et de ses mains partirent des éclairs qu’Elhonàn balaya d’un simple mouvement de la main.

Kiéra eut un haut-le-cœur et se mit à suffoquer. Son corps tremblait et le sang qui battait à ses tempes faisait bourdonner ses oreilles. Quand cela s’arrêta tout ne devint plus que ténèbres et elle tomba à genoux, ses forces la quittant petit à petit. Pourtant son cœur battait de plus en plus vite. Dans ces ténèbres, elle vit une lumière naître à ses pieds. Un cercle de transformation se dessina sous elle. Sa vue lui revint aussitôt mais un autre cercle, bien plus vaste se superposa au premier et se mit à tourner avec lenteur. Les deux jeunes gens qu’elle avait sauvés s’éloignèrent en voyant ce qu’il se passait mais Tanaka s’en moqua et l’attaqua.

Il fut alors violemment repoussé par un éclair. Kiéra chercha Elhonàn des yeux mais il était aux prises avec l’autre Guardian du Tonnerre. Elle se demanda d’où avait pu provenir cet éclair. Elle aperçut un éclat argenté et vit Kamuì repousser Tanaka qui était revenu à la charge. Alors les cercles lumineux à ses pieds émirent un sifflement strident et brillèrent avec encore plus de force avant d’électrocuter la jeune fille qui hurla sous le coup de la douleur. Ses amis se tournèrent vers elle et en furent choqués. Les cercles brillèrent encore plus et le sol se mit à trembler. De petites pierres s’élevèrent autour d’elle dans un panache de poussière. Kiéra sentait ses chairs la brûler de l’intérieur. Il y eut une puissante onde de choc et tous se retrouvèrent projetés à plusieurs mètres.

Lorsqu’ils se relevèrent, Tanaka, Tié et leurs deux autres compagnons furent bouches bées devant le spectacle qu’offrait Kiéra.

Tout son corps fumait mais elle se tenait debout, sous sa forme de tigre blanc, ses quatre ailes déployées dans son dos. Ses yeux étaient illuminés de gris mais étaient perdus dans le vide tandis qu’elle cherchait à reprendre une respiration normale. Chaque expiration était accompagnée d’un léger feulement. Alors elle émit un long soupir et braqua son regard sombre sur Tanaka.

Elle rugit de toutes ses forces et fonça sur lui en s’envolant. Kamuì s’écarta vivement et la jeune fille attrapa l’Elfe à la gorge. Mais Tanaka rit et dit :

« - Vous êtes vraiment loin de maîtriser vos pouvoirs…

L’Elfe repoussa le tigre d’un puissant jet de flammes et se transforma à son tour. Il était lui aussi un félin, un splendide puma au pelage doré. Mais ce qui rendait Kiéra perplexe était que lui aussi possédait des ailes, une paire d’ailes de feu. La mâchoire inférieure du tigre s’affaissa, Kiéra n’en croyait pas ses yeux. Le puma chargea mais fut immédiatement repoussé par un éclair que venait de lui envoyer Elhonàn.

« - Je croyais que tu devais t’occuper de lui Hinàn ! rugit le puma.

Alors le second Guardian du Tonnerre se rua de nouveau sur l’apprenti shaman. Le moment de flottement dû à la spectaculaire transformation de Kiéra venait de finir au rugissement du Guardian du Feu. Ce dernier s’arma de deux sais noirs, des armes blanches d’une cinquantaine de centimètres à la longue lame centrale et de deux plus petites recourbées partant de la poignée. Il chargea Kiéra en hurlant. La jeune fille l’esquiva avec aisance mais au moment où elle contre-attaquait, les pouvoirs des deux Guardians du Tonnerre se heurtèrent de toute leur puissance. Kiéra en ressentit une vive douleur et Tanaka profita de sa faiblesse en la couvrant de coups. Elle fut projetée au sol et lorsqu’elle voulut se relever, se furent les pouvoirs des Guardians du Vent qui s’opposèrent et la jeune fille fut assaillie d’une nouvelle vague de douleur.

Fraìne qui l’avait observée, prit peur en comprenant ce qu’il se passait. Il vit que Bakar s’apprêtait à utiliser sa magie et courut à lui l’en empêcher mais il était trop tard. Kiéra hurla de nouveau et s’effondra au sol. Le ciel se couvrit instantanément de nuages noirs.

Les deux cercles réapparurent aux pieds de Kiéra et brillèrent plus intensément que la première fois. Elhonàn gémit et retira la bague qu’il avait obtenue dans le sanctuaire du Tonnerre, et la jeta à terre. Elle semblait être devenue incandescente et émettait un sifflement perçant. Bakar et Ménoha sentirent les leurs brûler dans leurs poches et les jetèrent aussi. Leurs sifflements se synchronisèrent avant de faiblir puis s’arrêter.

Alors de petites sphères lumineuses violette, marron et verte s’en échappèrent avant de se diriger vers Kiéra. Celle-ci leva des yeux inondés de larmes de douleur vers les lumières et les regarda s’approcher avec terreur. Elles la traversèrent comme si elles étaient faites de brume avant de tournoyer autour d’elle. Elles émirent un chant guttural et sombre qui étourdit Kiéra et elle sentit à nouveau son corps la brûler de l’intérieur. Ses ailes se couvrirent de flammes noires et la jeune fille se mit à trembler de tous ses membres. Son pelage se couvrit de petites étincelles sortant des cercles à ses pieds et elle hurla de toutes ses forces. Elle se mit à se griffer, pensant dans sa folie qu’elle parviendrait à retirer les étincelles avec ses griffes mais elle ne réussissait qu’à faire couler son sang.

Sylviana courut dans les bras d’Elhonàn, tournant le dos à son amie pour ne plus la voir ainsi. Mais ses cris continuaient de lui transpercer le cœur. Les ailes de Kiéra commençaient à partir en poussière quand elle fut retransformée en humaine. Les cercles devinrent rouge sang et les maigres touffes d’herbe qui se trouvaient dessous fanèrent en quelques secondes, dessinant un cercle de mort autour de la jeune fille. Le chant des trois sphères lumineuses se fit plus fort et les deux cercles s’élevèrent au-dessus de Kiéra. Le pendentif en cristal de roche qu’elle portait autour du cou vibra et vola en éclats scintillants qui volèrent jusqu’aux nuages noirs qui s’écartèrent à leur approche.

La lumière du soleil qui passa par cette trouée sembla calmer les douleurs de Kiéra et elle put se remettre maladroitement debout. Les cercles lumineux se trouvaient maintenant à hauteur de sa poitrine. Ses ailes finirent de se consumer et les sphères lumineuses disparurent. Elle baissa la tête et vit que son pendentif était de nouveau entier, pendu à son cou. Il émit alors un puissant flash qui aveugla tout le monde. Lorsqu’ils retrouvèrent la vue, Fraìne aperçut Kiéra, inconsciente à terre. Les nuages sombres et les cercles lumineux avaient disparus. Il tourna son regard vers Tanaka qui souriait en approchant de la jeune fille.

Fraìne fut alors étonné de voir le jeune homme que Kiéra avait sauvé, s’interposer pour la protéger. Il pointait vers l’Elfe un petit objet noir. Sylviana poussa un cri d’étonnement en reconnaissant en tout point une arme à feu ressemblant aux pistolets comme celui que possédait son cousin dans la police. Tanaka rit en croyant que l’objet était inoffensif mais le jeune appuya sur la gâchette. Il y eut une puissante détonation accompagnée d’un flash et Tanaka sentit quelque chose couler sur sa joue. Il leva une main et essuya quelques gouttes de sang.

« - Fais encore un seul pas et je te tue !

 

Qui a dit que je détestais mon héroïne ? mdr

Mais non je le fais souffrir pour la bonne cause !  9_9;D

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Ouh, ça a l'air dangereux, la magie...rien ne vaut un bon flingue xD^^

 

Eh beh, je pensais que c'était juste de minables imposteurs, mwa...on dirait pas^^

Et le gars qui manifestement vient de la Terre...effetivement, t'as bien embrouillé le truc...

raah, mais qu'as-tu donc dans la tête ??

 

ps: oui, t'es sadique avec elle...autant que mwa, quoi^^

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J'ai beaucoup, beaucoup de choses en tête ! niark niark !

 

L’Elfe ravala sa rage et s’inclina brièvement. Il rejoint ses compagnons et ils partirent en marchant comme si rien ne s’était passé. L’autre jeune fille rejoint Kiéra en boitant et sortit plusieurs objets qu’elle posa sur le corps du Maître Guardian. Sylviana les rejoint en courant pour voir ce qu’elle faisait et elle eut un sursaut de surprise. La jeune fille tenait un petit écran à peine plus grand que sa main et qui affichait les données vitales des organes au-dessus desquels elle le plaçait.

« - Ne craignez rien elle est hors de danger… C’est d’ailleurs étonnant… On dirait que ses organes se régénèrent d’eux-mêmes à une vitesse incroyable… Très étrange… J’aimerai avoir l’occasion de l’étudier, dit-elle avec un sourire.

« - Kiéra n’est pas un rat de laboratoire ! s’exclama Sylviana.

« - Non non, ne t’inquiètes pas, se dépêcha de dire la jeune fille. C’est un être humain, il serait immoral de ma part de faire des expériences sur elle…

« - Dîtes-moi, commença Sylviana. Où avez-vous pu… Avoir un tel équipement ?

La jeune fille lui lança un regard étrange. Qu’elle parle de laboratoire et comment elle avait réagi à l’arme de son compagnon l’avait intriguée. Elle allait répondre quand son compagnon l’en empêcha. Les habitants du village commençaient à ressortir de leurs maisons et semblaient en colère de ne pas avoir eu leur exécution.

    « - Liàn, remballes tout on se casse ! Hors de question de rester plus longtemps près de ces cinglés.

    « - Mais je ne peux pas laisser cette fille comme çà, elle a besoin de soins.

    « - Et qu’est-ce que tu veux faire ? L’emmener ?

    « - Exact ! affirma Liàn avec autorité.

    « - Déconnes pas, si on l’emmène on devra aussi traîner tous ses amis…

    « - Ils approchent, les coupa Sylviana.

Le jeune homme jura et courut jusque dans une grande bâtisse. Les Guardians récupérèrent leurs montures et au moment où Sylviana voulut mettre son amie sur Strìa, un grand bruit de bois brisé leur parvint et ils virent le jeune homme traverser le mur de la maison avec une moto étincelante. Sylviana était complètement hébétée et ses amis étaient dans le même état.

    « - Passe-la moi, je l’emmènerais plus vite que vos canassons ! Vous n’aurez qu’à essayer de me suivre. Et que quelqu’un prenne ma sœur avec lui ça serait sympa !

A ces mots, il attrapa Kiéra pour la mettre devant lui et partit en trombe, élevant derrière lui un épais nuage de poussière.

    « - Kaï ! Si jamais je te choppe ! menaça Liàn.

Mais la forme sombre de son frère était déjà beaucoup trop loin pour qu’il l’entende. Sylviana aida la jeune fille à monter avec elle sur Qùam et lui demanda de bien se tenir à sa taille. Ils partirent alors tous au galop pendant que Fraìne repoussait des paysans trop téméraires avec force de rugissements effrayants. Tanaka, Tié et leurs deux compagnons, qui observaient la scène de loin, avaient une mine sombre.

    « - Est-ce qu’on les poursuis ? demanda Tié avec espoir.

    « - Non… Nous avons suffisamment d’informations pour le moment…

    « - Mais il nous avait demandé de neutraliser les deux Essnärs…

    « - Peu m’importe, répliqua calmement l’Elfe Noir. Que crois-tu que ces deux gamins pourront faire contre des Guardians ? Et puis… Ils ne peuvent rien savoir…

    « - Mais… Leur technologie pourrait…

    « - Elle ne pourrait rien faire face à sa magie ! s’exclama brutalement Tanaka pour mettre fin à leur conversation.

    « - On lui dira pour la panthère ? demanda un autre Guardian.

    « - Oui… Je pense que ça l’intéressera à défaut de lui faire plaisir.

    « - Il avait raison, dit le dernier. Pour ce qui est arrivé à cette fille… Le Maître Guardian… Il avait dit que ça se passerait comme çà.

    « - Et on dirait que ça t’intéresse Baàm ! C’est étonnant de ta part, nota Tanaka.

    « - Hé bien, mon cher Elfe Noir… A défaut de m’intéresser, cela m’amuse, ironisa l’Homme.

 

Liàn conduisit les Guardians jusqu’à une petite ferme isolée au cœur des terres. Sylviana fut déçue de voir qu’elle ressemblait à toutes celles qu’elle avait vues jusque là. En voyant la technologie qu’ils possédaient, elle s’était attendue à voir une maison au moins aussi moderne que dans son monde. Ils laissèrent leurs montures dans une petite grange et suivirent la jeune fille à l’intérieur. A peine entrés, Kamuì porta une main à son sabre en voyant que la pièce était vide de tout meuble.

    « - Quel mufle ! Il aurait pu nous laisser la porte ouverte ! pesta Liàn.

La jeune fille s’agenouilla au sol et souleva une trappe. Sous le parquet brillait une plaque métallique sur laquelle était incrustée une demi sphère rouge. Liàn passa une main au-dessus de celle-ci et un large anneau d’argent qu’elle portait à son index émit une lueur verte. La demi sphère se synchronisa sa lueur à celle de l’anneau et elle émit un cliquetis avant que la plaque métallique ne s’enfonce dans le sol. Ils pouvaient maintenant accéder à un boyau d’où sortait une intense lumière verte. Liàn fit quelques pas en avant et se retrouva en suspension dans les airs.

    « - Vous n’avez rien à craindre… Entrez dans la lumière et vous descendrez en toute sécurité. Suivez-moi, votre amie se trouve par ici…

A ces mots, son corps se mit à descendre lentement soutenu par cette étrange lueur verte. Ils la regardèrent disparaître, et après quelques secondes d’hébètement, Sylviana et Ménoha entrèrent dans la lumière, main dans la main. Toutes deux sourirent en sentant la douce chaleur de la lumière les envelopper et les soutenir. Elles aussi descendirent lentement et retrouvèrent Liàn dans une petite pièce circulaire aux murs blancs et nus. Elle leur sourit et s’engagea dans un long couloir. En voyant qu’Elhonàn commençait à descendre, elles quittèrent le socle d’où sortait la lumière et suivirent leur hôte.

Elles passèrent devant de très nombreuses portes sans poignée et Syl était émerveillée. Le couloir de métal blanc et argent était éclairé à la fois du sol et du plafond par des plaques lumineuses d’un vert très doux qui couraient sur toute sa longueur. Parfois elle passaient devant des écrans fichés dans les murs affichant un nombre incalculable d’informations sur ce qui ressemblait à une énorme navette. Elle n’eut pas le temps de se poser des questions dessus que Liàn les arrêta devant une porte. Celle-ci s’ouvrit automatiquement et elles entrèrent dans une pièce à la lumière blanche aveuglante. Liàn trottina en boitillant jusqu’à son frère et lui mit une gifle qui le fit valser quand elle le vit déshabiller Kiéra.

    « - Mais arrêtes ! Je voulais juste la préparer pour que tu l’auscultes !

    « - Tu te paies ma tête ? Sors d’ici tout de suite et conduis les hommes dans le salon pendant que nous resterons ici.

Comme il ne bougeait pas, elle attrapa une de ses chaussures. Kaï partit en courant mais sa sœur l’atteignit en pleine tête quand il se retourna une fois dans le couloir. Il gémit et s’écroula aux pieds d’Elhonàn qui le regarda avec une curiosité non dissimulée. Lorsque Bakar, Kamuì et Fraìne arrivèrent à leur tour, il se remit debout et leur dit avec un sourire :

    « - C’est rien je vais bien ! Elle est juste un peu à cran à cause de ce qui s’est passé… Mais d’habitude c’est moi qui la mène à la baguette ! s’exclama-t-il en faisant un clin d’œil à Elhonàn.

La porte automatique s’ouvrit de nouveau et Kaï reçut la deuxième chaussure de sa sœur. Il gémit encore mais se dépêcha de les emmener dans le salon.

Liàn changea rapidement ses vêtements de facture grossière contre un pantalon flottant orange fluo et une blouse blanche. Elle attacha ses fines tresses en une queue de cheval et se nettoya les mains et les avant-bras. Ensuite elle prit un très large objet qu’elle mit à son poignet et tapota dessus avec un stylet. L’objet s’alluma et Syl reconnut un écran tactile. Liàn retourna près du lit où était allongée Kiéra et passa son avant bras avec l’écran le long du corps de la jeune fille. En voyant les résultats s’afficher elle grimaça mais le cacha à Sylviana et Ménoha, qui tenait toujours fermement la main de son amie.

Ensuite elle se rendit à un écran beaucoup plus grand accroché au mur et tapota dessus avec son stylet pour l’allumer. Alors elle y transféra les données qu’elle avait récoltées par infrarouge et retourna près de la jeune fille sans dire un mot. Syl commençait à se sentir mal à l’aise, elle avait l’impression de se trouver dans une chambre d’hôpital et elle n’avait jamais aimé çà. Liàn tapota encore sur son bracelet-écran et un bras mécanique sortit du plafond pour balayer le corps de Kiéra avec un rayon bleuté. Liàn retourna sur l’écran du mur et compara les données.

    « - Alors ? demanda Sylviana. Pourquoi est-ce que vous ne dites rien ? Je croyais que vous aviez dit qu’elle n’était pas en danger.

    « - Et je le répète, elle n’est pas en danger, lui dit la jeune fille en souriant. J’ai seulement vérifié ses fonctions vitales plus en profondeur. Ca risque d’être un peu long mais elle guérit déjà…

Elle retira son appareil de son avant-bras et attrapa ce qui ressemblait à un petit pistolet. Sylviana s’interposa entre elle et Kiéra lorsqu’elle la vit insérer une petite cartouche de produit translucide.

    « - Qu’est-ce que vous comptez faire avec çà ?

    « - Simplement lui injecter quelques médicaments pour accélérer son rétablissement.

Sylviana se mordit la lèvre mais laissa passer la jeune fille. Quand elle eut fait son injection, elle posa des sortes d’électrodes sur la peau de Kiéra et les synchronisa à un petit capteur qu’elle mit dans la poche de son pantalon.

    « - Je ne peux rien faire de plus pour le moment, je ne dispose pas de matériel assez performant ici à mon grand regret. Laissons-la se reposer et allons rejoindre vos amis, dit-elle en enlevant sa blouse.

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Révélations ! Révélations !

 

Elle accrocha son vêtement et prit une chemise courte, d’une couleur aussi vive que son pantalon, par-dessus un court débardeur blanc et leur fit signe de la suivre. Leurs compagnons attendaient silencieusement dans un salon, gardant un œil suspect sur Kaï. Comme sa sœur, il avait changé de vêtements. Il portait maintenant un jean noir et une chemise blanche débraillée qui semblait bien trop grande pour lui. Plus qu’étonnée, Sylviana sourit de le voir porter des vêtements qui lui étaient aussi familiers. Elle se sentit presque rassurée, comme si elle était de retour chez elle.

« - Alors qu’est-ce qu’on peut faire pour vous ? Pour vous remercier de nous avoir sauvé la vie…

« - Vous avez soignée notre amie et c’est bien suffisant ! Nous partirons dès qu’elle se réveillera, dit Fraìne avec calme.

« - Allons… Ne soyez pas comme çà… Demandez nous n’importe quoi !

« - Vous êtes des Essnärs, n’est-ce pas ? demanda Sylviana. Pour posséder une telle technologie…

Le jeune homme sembla embarrassé. Il se tourna vers sa sœur mais celle-ci haussa les épaules.

« - Il n’y a pas que vos équipements… Vos yeux ! C’est la première fois que je vois des yeux d’un bleu aussi pâle… Presque blanc. Et puis avec vos cheveux vous ne passez pas inaperçus, même les Mystiks n’ont pas cette couleur jaune orangé… Si je devais continuer, j’ajouterai que votre physique ne correspond à celui d’aucune race, vous êtes beaucoup trop grands et fins…

« - Je croyais qu’ils avaient tous été tués ! s’exclama Elhonàn.

« - Non… Exilés, rectifia Liàn. Suite à une guerre nous avons quitté ce monde pour préserver notre race…

« - Alors que faîtes-vous ici ? questionna Sylviana.

« - Mon frère et moi sommes venus récolter des informations après avoir observé certaines choses qui se sont passés ici-bas…

« - Certaines choses ? répéta Fraìne suspicieux. Quelles choses ?

« - Des choses qui semblent vous concerner…

Fraìne hérissa son poil et se mit à feuler avec force. La jeune fille ne cilla pas et, au contraire, soutint son regard, poussée par une intense curiosité.

« - Allons nous-en ! s’exclama Fraìne en se dirigeant vers la porte.

Liàn se leva et se mit à réciter avec la plus grande gravité :

« - Il fut, est et sera, l’éternel dans l’éphémère, les Ténèbres et la Lumière, la Mort comme la Vie, adulé puis haït. Le plus parfait fils de Gaïa… Lors d’une ultime guerre, il ouvrira de nouveau ses ailes, baignant nos âmes de sa lumière, et d’un espoir immortel… Mais balancé entre la Mort et la Vie, son âme traîtresse brûle de revanche, et son cœur à jamais penche, entre notre damnation et notre survie…

Fraìne se retourna, profondément ébranlé par ce qu’il venait d’entendre. Un frisson de terreur hérissa de nouveau son poil lorsqu’il posa les yeux sur Liàn.

« - A voir votre expression, mon intuition était la bonne et ce que j’ai entendu et vu tout à l’heure était bien réel, souffla la jeune fille. Alors vous êtes les Guardians de la Prophétie…

« - Des Guardians ? C’est quoi ? demanda Kaï.

Liàn lui fit signe de se taire et approcha de Fraìne qui montra les crocs. Kamuì posa une main sur la garde de son sabre et se tint prêt.

« - Ne vous inquiétez pas… Si vous gardez le secret sur notre identité, nous garderons celui sur la votre…

Fraìne se calma et réfléchit. Liàn sursauta en voyant son capteur émettre une vive lueur rouge à travers sa poche. Elle l’en sortit et lut ce qui y était écrit à toute vitesse. Elle poussa un cri de surprise et contourna Fraìne pour passer la porte et courir jusqu’à l’infirmerie. Tous la suivirent et ils découvrirent Kiéra prise de très violentes convulsions. Elle demanda à Elhonàn et Bakar de la plaquer sur le lit tandis qu’elle se précipitait sur une armoire vitrée. Elle inséra une petite fiole bleue translucide dans le réservoir d’un pistolet à air et l’injecta à la jeune fille en le plaçant sur sa gorge. Mais le produit semblait n’avoir aucun effet sur elle.

 

*

 

« - Réveille-toi !

Kiéra ne cessait d’entendre cette voix masculine, profonde et chuintante, lui donner des ordres. Ses yeux clos, elle ne parvint à les ouvrir qu’au prix d’un très gros effort. Elle sursauta en voyant la gueule d’un serpent ouverte au-dessus d’elle, prête à la happer. Ne le voyant pas bouger, elle fut rassurée de voir qu’il ne s’agissait que d’une statue. Elle semblait allongée sur le dos et embrassa les lieux du regard tant bien que mal avant de se rendre compte qu’elle ne parvenait à bouger que sa tête.

    « - Vraiment tu me déçois… dit-on dans son dos.

Kiéra plissa les yeux pour tenter de distinguer ne serait-ce qu’une silhouette mais il faisait trop sombre. La seule chose qu’elle avait réussi à voir était un grand miroir posé contre un mur proche. Une puissante force éleva son corps et elle se retrouva à la verticale au-dessus d’un bassin circulaire orné de trois énormes têtes de serpents aux gueules béantes. Le bassin était rempli d’un liquide sombre dégageant une désagréable odeur âpre. Les flammes des torches accrochées au mur s’intensifièrent et toute la pièce fut baignée d’une lueur chaude. Kiéra se trouvait dans une toute petite salle, sans fenêtres, creusée à même la pierre et dont la seule entrée était obstruée par des pierres. La pièce était vide de tout meuble, ne comportant que le bassin en son centre et le miroir au teint noir posé contre le mur.

Un homme contourna le bassin et s’arrêta face à elle.

    « - Je t’ai parlé… Réponds-moi !

    « - Vos prévisions… Vous vous êtes complètement trompé !

Kiéra était choquée. Sa bouche et sa voix venaient de former des mots qui n’étaient pas les siens. Naharo parvenait à parler à travers elle.

    « - Peu importe… As-tu appris tout ce dont nous avions besoin ?

    « - Oh oui et même bien plus ! dit-elle avec un rire mauvais. Maintenant faîtes-moi sortir… De là…

    « - Attends un peu… Dis moi ce que tu as pu découvrir.

    « - Hé bien… Vous vous êtes trompé sur plusieurs points. Fraìne Wei les a déjà rejoints…

Kiéra tilta à ce nom. Elle se demanda ce qu’ils pouvaient connaître de la panthère, mais plus encore pourquoi Naharo l’appelait du même nom que Jiang. Elle se dit qu’elle avait dû mal entendre et écouta plus attentivement. Le visage de l’homme s’assombrit et il dit :

    « - Effectivement je me suis trompé… Ce n’est pas une bonne nouvelle… C’est même très mauvais pour nous… Qu’y a-t-il d’autre ?

    « - J’ai pu moi-même tester ses pouvoirs et elle est bien plus puissante que prévu, ils s’intensifient un peu plus chaque jour… Elle est également accompagnée d’un Elfe Noir qui se charge de son entraînement et il est terriblement fort… C’est d’ailleurs à cause de lui que je n’ai pas réussi à contrôler totalement le corps de Kiéra. Il a compris qu’il devait fatiguer son corps et il ne s’en est pas privé…

    « - Un Elfe Noir ? Vraiment ? Quelle nouvelle intéressante… dit-il dans un sourire. Je vais pouvoir faire jouer certaines relations… Ce sera pour le moins enrichissant…

    « - Sinon vous allez être heureux… Ils ignoraient l’existence de nos Guardians et comme vous l’aviez dit, une confrontation entre Guardians du même élément inhibe les pouvoirs de Kiéra, pire encore, ses pouvoirs réagissent contre elle…

Le visage de l’homme resta impassible mais une leur avide brilla un instant dans ses yeux.

    « - Y a-t-il autre chose dont tu dois me mettre au courant ?

    « - Non… Pas que je me souvienne… murmura-t-elle hésitante.

    « - Pourtant, j’ai eu un rapport très éloquent de Tanaka… Kiéra a sauvé les Essnärs… Et ils sont toujours en vie. Ils sont partis ensemble.

    « - Je n’aurai de toute façon rien pu faire pour les aider. Pas avec Fraìne et l’Elfe Noir si proches de Kiéra.

Il parut satisfait de la réponse et se mordit le pouce jusqu’au sang pour en faire tomber quelques gouttes dans le bassin qui se mit à bouillonner. L’homme toucha une à une les trois têtes de serpent et une sombre fumée sortit de leurs gueules béantes. Kiéra sentit tout son corps la picoter.

La fumée s’éleva en volutes autour d’elle avant d’entrer dans sa bouche et ses narines. Immédiatement elle sentit une brûlure dans sa bouche, puis sa gorge et ses poumons à mesure que la fumée s’insinuait dans son corps. Elle fut secouée de mouvements incontrôlables et tenta d’hurler toute sa douleur mais son cri resta coincé dans sa gorge, se transformant en une sorte de gémissement grotesque.

L’homme murmurait des choses incompréhensibles mais Kiéra sentit qu’elles avaient un étrange impact sur elle. Elle eut le souffle coupé et vit quelque chose qui la terrifia. Elle avait l’impression de se dédoubler. Un corps fantomatique sortait de sa poitrine et se débattait comme pour se libérer de chaînes invisibles. Kiéra parvint à hurler et tout s’arrêta. Son cœur battait la chamade et elle était prise d’horribles nausées. Elle parvint à relever la tête au prix d’un terrible effort et vit l’homme tourné vers le miroir. Celui-ci ne reflétait pas son visage mais celui de Naharo. Il était parvenu à extraire l’âme de Naharo du corps de Kiéra pour la placer dans ce miroir. Ils se parlaient mais Kiéra n’entendait plus rien. Ses paupières se fermaient et bientôt elle s’évanouie.

 

*

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Oyez, oyez, braves gens !

Dans ma grande mansuétude, je ne vous laisserais pas dans l'expectative : grâce à mon influence et mon charisme hors du commun, j'ai pu invoquer la graande et bienveillante kuro, qui nous avait quittés trop tôt (oh, quelle rime superbe !). Grace à mon merveilleux pouvoir de persuasion, j'ai pu obtenir la suite de son histoire...et comme je suis une personne fondamentalement généreuse, je vous en fait profiter...

 

non, non, ne me remerciez pas, c'est tout naturel, voyons^^

aller, hop ! summon la suite !

 

Kiéra entendait un petit son aigu se répéter à intervalles réguliers. Elle était allongée, confortablement installée, la tête posée sur un oreiller moelleux. Il faisait juste assez chaud dans la pièce et elle garda les yeux fermés encore quelques instants pour profiter de la sensation de sécurité qu’elle y ressentait. Elle porta lentement une main à son front et sentit quelque chose collé à sa tempe. Elle ouvrit les yeux mais les referma aussitôt à cause de la lumière trop vive. Elle s’appuya sur son coude gauche et s’assit en tailleur. Elle rouvrit doucement les yeux pour s’habituer à la luminosité et détailla alors la pièce.

Il y avait de nombreuses armoires aux portes de verre encastrées dans les murs, dans lesquelles étaient rangées toutes sortes d’objets. Il y avait aussi une armoire aux portes entrouvertes contenant des blouses blanches. A sa droite, elle vit un écran plat accroché au mur et qui affichait pêle-mêle des chiffres et des courbes qu’elle ne comprenait pas.

C’était cet écran qui émettait le faible son aigu qui l’avait réveillée bien qu’elle ne se souvint pas s’être endormie. Son combat contre les Guardians lui revint alors à l’esprit, tout comme son exorcisme. Pour la première fois depuis qu’elle avait posé le pied sur Orca elle se sentait complètement libre et maître de ses pensées.

Elle sourit et descendit du lit. Le sol était glacé sous ses pieds nus. Ce ne fut qu’à ce moment là qu’elle se rendit compte qu’on lui avait changé ses vêtements. Elle portait un large pantalon d’un gris délavé et une chemise blanche boutonnée dans son dos. L’inquiétude la gagna et elle porta vivement ses mains à ses oreilles. Elle sentit leur pointe sous ses doigts et souffla de soulagement. Ses cheveux avaient également gardé leur belle couleur bleue dégradée. Pourtant, cette pièce ne ressemblait en rien à ce qu’elle connaissait sur Orca. Tout semblait beaucoup trop perfectionné, d’une technologie trop avancée pour ce monde.

Elle s’avança vers la porte qui faisait face à son lit et fut étonnée de la voir s’ouvrir seule. Elle regarda dans le couloir mais ne vit personne. Elle tourna à droite et se mit à la recherche d’une personne qui pourrait la renseigner. Il y avait une porte sur sa gauche mais elle soupira en voyant qu’elle ne donnait que sur un petit salon vide. Quelque chose l’interpella dans cette pièce. Comme la chambre dans laquelle elle s’était réveillée, elle ne possédait aucune fenêtre. Elle crut alors entendre quelqu’un marmonner et elle retourna précipitamment dans le couloir mais ne vit personne. Il y avait une porte au bout du couloir, à seulement quelques mètres.

Elle s’en approcha et passa timidement la tête lorsque la porte s’ouvrit. La pièce était plus grande que le salon et plongée dans la pénombre. Elle n’était éclairée que par deux bandes lumineuses vertes courant sur le sol, entre une dizaine de sièges tournés vers des écrans. Elle avança à pas lents, intimidée par tout ce qu’elle voyait.

A l’autre bout de la pièce se trouvait deux sièges baquets plus imposants que les autres faisant face à une énorme console. Au-dessus de celle-ci, elle pouvait voir un écran d’une quinzaine de mètres de longs, épousant la forme incurvée de la pièce, parcourut de fins traits lumineux verts sur un fond noir. Bien qu’elle ne sut pas pourquoi, la vue de cet écran la fit frissonner.

Au-dessus du fauteuil de droite, une petite bille bariolée de rouge et de bleu s’éleva avant de retomber et elle entendit quelqu’un parler.

    « - Ah c’est trop facile, je suis le meilleur à ce jeu. Ça en devient même ennuyeux.

    « - Excusez moi ! tenta timidement Kiéra.

La tête d’un jeune homme aux cheveux jaune en bataille dépassa d’un côté. Kiéra frissonna en voyant ses yeux d’un bleu glacier. Il sourit et se mit debout.

    « - Hé bien on dirait que tu vas mieux. Tu nous as fichu une de ces trouilles. Tes amis étaient vraiment inquiets…

    « - Où sont-ils ? Où est Syl ?

    « - Du calme, ils doivent tous être en train de dormir. Et toi tu ferais mieux d’aller te recoucher, non ? Ça va vraiment mieux ?

    « - Çà peut aller… J’ai juste la tête qui tourne, comme si j’étais sur un bateau.

    « - C’est normal, c’est… Enfin bref. Dis-moi, tu es quoi ? C’est vrai ce qu’on dit tes amis ? Vous êtes des Guardians ?

Kiéra ne savait pas ce qu’elle devait répondre. Des pas précipités se firent entendre dans le couloir et Liàn entra comme une furie. Elle ne fit pas attention à la jeune fille et se jeta sur son frère en l’attrapant par le col.

    « - Est-ce qu’il t’arrive de réfléchir ? Qu’est-ce qui t’a prit de faire çà ?

Elle le repoussa et s’assit dans le siège baquet. Elle se mit à pianoter sur la console avant de gémir et de s’effondrer dans son siège.

    « - Comment on va s’en sortir ? Sept passagers clandestins…On risque d’être bannis à vie…

    « - Passagers ? répéta Kiéra. Passagers de quoi ?

    « - Et maintenant qu’on est entrés dans la zone sécurisée, impossible de faire demi-tour sans attirer l’attention. Kaï va chercher les autres…

Kaï sortit de la pièce en traînant les pieds et Kiéra se rapprocha de la jeune fille. Celle-ci pianotait de nouveau sur la console et marmonnait pour elle-même, s’arrêtant parfois pour frotter ses yeux encore ensommeillés. Un appareil se mit en route près de Kiéra et Liàn s’en approcha sans cesser de maugréer. L’appareil ressemblait à un four et détonnait avec le reste de la pièce. Il était d’une couleur plus claire et semblait en moins bon état. Liàn finit par en sortir de petits objets brillant qu’elle vérifia un à un. Il s’agissait d’anneaux d’argent, larges d’un centimètre, totalement lisse. Le seul détail visible était un fin trait vert parcourant l’intérieur du bijou.

    « - Bien je crois que ça ira.

Elle tendit l’un des anneaux à la jeune fille lorsque Kaï revint avec ses amis. A peine était-il entré dans la pièce qu’Elhonàn tourna des yeux étonnés vers Kiéra.

    « - Tu es déjà rétablie ? demanda-t-il en la fixant, ses sourcils froncés.

    « - Oui on dirait ! répondit-elle avec un sourire gêné.

Kamuì fronça les sourcils à son tour et se rapprocha de la jeune fille pour l’attraper par le menton et l’obliger à le regarder. Kiéra déglutit avec peine mais se retint de reculer face à son regard sombre. Il la détailla longuement avant de lui tourner le dos et de repartir dans un coin de la pièce, sans un mot. Sylviana le contourna et sauta dans les bras de son amie. Kiéra sourit et Liàn fit mine de s’éclaircir la gorge.

    « - Je suis désolée de vous déranger mais j’ai quelque chose d’urgent à vous dire.

Sylviana relâcha Kiéra et tout le monde se tourna vers la jeune Essnär.

    « - Mon frère a eu la très mauvaise idée de nous faire partir vers notre colonie alors que vous étiez toujours à bord. Comme nous sommes déjà dans la zone sécurisée je ne peux plus nous faire faire demi-tour. Je vous ai donc fabriqué ceci…

Elle leur donna à tous un anneau d’argent excepté à Fraìne et retourna s’adosser à l’un des sièges.

    « - Ces bijoux sont personnalisés. Ils contiennent des identités et des données falsifiées qui vous permettront de vivre dans notre colonie le temps que nous trouvions une solution. Nous allons aussi vous préparer des vêtements histoire que vous vous fondiez dans la masse.

    « - Ne serait-il pas préférable que nous nous séparions une fois arrivés dans votre colonie ? Nous pourrons très bien repartir par nos propres moyens, dit Kamuì sans pour autant la regarder.

    « - Cela j’en doute fortement, souffla la jeune fille. A moins que vous ne cachiez un vaisseau exo orbital dans votre sac…

Elle retourna sur la console et appuya sur un bouton placé à son sommet. L’écran qui la surplombait se couvrit de lignes lumineuses avant de devenir totalement vert. Une tâche noire apparut alors en son centre et s’étendit pour se piqueter de petits éclats argentés. Kiéra et Sylviana se rapprochèrent à pas lents, une main tremblante devant leurs bouches bées.

    « - Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda Sylviana. C’est impossible.

    « - Attendez vous devriez bientôt la voir ! s’exclama Kaï.

Le vaisseau se déplaça lentement sur la droite et une masse argentée apparut au sommet de l’écran. Immense sphère de verre et de métal, la colonie ressemblait à une petite lune argentée. Une machinerie complexe en son cœur, engloutissant les trois-quarts de l’énergie, permettait de recréer la même gravité que sur la Terre ou Orca, et la cité avait pu se développer tout autour pour former cet astre artificiel. Cachée dans l’ombre d’Ahianée, la colonie brillait de milliers de points lumineux aux couleurs éclatantes. A mesure qu’ils se rapprochaient, les jeunes filles purent mieux détailler la sphère de verre.

  « - Qu’est-ce que c’est ? demanda Elhonàn interloqué.

  « - On est dans l’espace ?

  « - Exactement ! répondit Lìan. Notre colonie gravite autour d’Ahianée, voilà pourquoi vous aurez du mal à repartir par votre propres moyens…

Ce qu’elles avaient crû être une sphère faite d’un seul bloc était en fait l’assemblage de plaques de verre hexagonales. Une lueur verte diaphane courait sur leurs soudures donnant à la structure un effet de pulsation, de vie, comme s’il s’était agit d’un cœur.

Ils étaient maintenant tellement proches que Sylviana pouvait compter les bâtiments en son sein. Mais l’écran redevint totalement noir.

    « - Désolée de vous arracher à ce spectacle mais le temps presse. Il faut vous changer avant que nous soyons à quais.

Toujours sous le choc de ce qu’elle venait de voir, Kiéra hocha la tête sans y penser.

    « - Très bien, les filles viennent avec moi ! s’exclama Lìan.

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  • 3 months later...

Résurrection no jutsu ! pfiou, je suis épuisée... Bah quoi, vous aviez oublié cette histoire ? Bah, je peus remballer si vous voulez ! xD

Nan ?

Bonne lecture en tous les cas ! ^^

Début du chapitre 4 :

 

    « - Hors de question ! Je ne me baladerai pas dans cette tenue.

Kiéra resserra un peu plus les pans de sa cape et foudroya Liàn du regard. La jeune fille semblant prête à mordre, l’Essnär recula de quelques pas.

    « - Tu n’as vraiment pas à réagir comme çà. Ça te va très bien, assura Sylviana.

Le visage déjà rouge de s’être mise à crier, elle s’empourpra encore plus à la remarque de son amie. Embarrassée, elle ne parvenait plus à trouver des arguments.

    « - Je ne me serai jamais habillée comme çà sur Terre ! J’ai encore moins envie de le faire ici.

Sylviana finit de mettre des baskets aux pieds de Ménoha et s’approcha de son amie. Kiéra resserra encore sa cape et lui lança un regard noir mais Sylviana lui sourit. La jeune fille ne sentait plus aucune animosité chez son elle. Pour la première fois depuis plusieurs mois elle avait l’impression d’avoir retrouvée l’amie avec qui elle avait grandie. Chaque fois qu’elle posait les yeux sur elle désormais, un sourire de soulagement illuminait son visage.

    « - Tu peux imaginer que tu es déguisée. Nous ne resterons pas très longtemps, tu n’auras pas le temps de te soucier du regard des autres…

Kiéra allait répondre quelque chose lorsque le vaisseau se mit à vibrer et s’arrêta brutalement.

    « - Nous sommes à quais ! s’exclama Liàn avec un grand sourire.  Venez, vos amis doivent nous attendre depuis un bon moment.

Alors que Kiéra attendait que ses nausées dues aux vibrations se calment, elle n’eut pas la force de résister aux mains de Liàn qui lui arrachèrent sa cape et l’entraînèrent dans le couloir. Kaï sortit à son tour avec le reste du groupe. Ils se dirigeaient vers l’arrière du vaisseau lorsqu’ils virent arriver les jeunes filles.

Le visage de Kaï s’illumina d’un sourire béa en détaillant Kiéra de la tête aux pieds. La jeune fille s’empourpra de plus belle. Liàn donna un coup de coude à son frère et lui dit :

    « - Elle n’arrête pas de ronchonner que ça ne lui va pas. Cette fille est désespérante. Dis-lui comment tu la trouves toi !

    « - Hé bien de toutes les filles avec qui je suis sortit, aucune ne pouvait prétendre à de si jolies… Courbes. Tu devrais mettre plus souvent ce genre de vêtements, ils te mettent plus en valeur.

Kiéra cacha son visage dans ses mains en gémissant. Vêtue d’un mini short et d’un court débardeur noir, elle se sentait totalement nue, et ce n’était pas son gilet vert, qui ressemblait plus à un filet qu’à un vêtement, qui réussirait à la cacher aux yeux de ses amis. Liàn rit de bon cœur et lui reprit la main pour l’emmener dans un escalier qui débouchait sur un sas.

Dans un sifflement qui rappelait celui d’une bouilloire, de l’air sous pression s’échappa à l’extérieur du vaisseau. Il y eut un cliquetis métallique à leurs pieds et le sas s’ouvrit sur une longue passerelle. Située à une trentaine de mètres du sol, elle reliait le vaisseau à un couloir vitré.

Kiéra se retourna et se mit à marcher à reculons, posant un regard admiratif sur l’énorme monstre d’acier dans lequel ils avaient voyagé. Aux formes courbes, toutes en fluidité, il lui rappelait les galets sur les plages, devenus lisses à force d’être caressés par les vagues. Malgré la couche de carbone causée par les frottements de l’atmosphère d’Orca, la jeune fille voyait l’éclat froid des alliages qui composaient sa structure.

Elle sursauta lorsque de l’air s’échappa des moteurs fusées, comme le soupir épuisé de ce joyau de la technologie. Un nuage de vapeur se forma autour d’eux. Des étincelles vertes mouraient derrière les turbines qui tournaient au ralenti dans un vrombissement ténu.

Une porte s’ouvrit dans son dos et elle percuta quelqu’un. Prise par surprise, elle banda ses muscles et serra son poing en vue d’attaquer mais Kamuì lui attrapa fermement le poignet. Elle se calma immédiatement et les doigts de son maître se desserrèrent. Personne ne semblait les avoir vu et elle se retourna avec un sourire gêné.

L’homme habillé d’un uniforme gris ne lui jeta pas le moindre regard et la coupa avant qu’elle n’ait le temps de s’excuser.

    « - Vos autorisations !

Liàn lui tendit une petite carte que l’homme inséra dans le moniteur qui se trouvait à sa droite, en bout de passerelle. Une fois les données vérifiées, il lui rendit la carte et libéra le passage. Liàn le retint tandis qu’il s’engageait sur la passerelle.

    « - Il y a des échantillons très fragiles dans le laboratoire, faîtes les porter à l’Institut. Et en bon état cela va de soi.

Pas le moins du monde impressionné par la jeune fille, il resta impassible mais acquiesça par un imperceptible hochement de tête.

Ils marchèrent une dizaine de minutes dans des couloirs attenant à d’autres hangars où étaient stationnés plusieurs autres vaisseaux, mais aucun n’atteignait la taille de celui de Kaï et Liàn. Ils atteignirent enfin une immense salle circulaire au centre de laquelle pénétrait un tube transparent reliant la colonie à sa carapace de verre.

Quelques hommes en sortirent et Liàn trottina jusqu’au dernier. Lorsque lui aussi fut partit, la jeune fille se mit à faire de grands gestes aux Guardians pour qu’ils la rejoignent au plus vite. Ils passèrent les anneaux d’argent que Liàn leur avait donnés devant une plaque métallique, et accédèrent à la plateforme qui les avait attendus au centre du tube.

Kaï, l’observant avec un grand sourire, Kiéra réajusta son sac sur son épaule et se tourna vers la paroi pour regarder la ville se rapprocher. La base du tube se trouvait entre d’immenses buildings réservés aux bureaux, la majorité des habitations ne dépassant pas cinq étages. Les quartiers étaient reliés les uns aux autres par un enchevêtrement compliqué de voies aériennes. Certaines étaient parcourues par de petits véhicules et les autres par des monorails. L’intense activité de la colonie tournait la tête à Elhonàn et Ménoha qui ne parvenaient plus à détourner leurs yeux ébahis d’immenses écrans de publicités.

Au moment où la plateforme ralentissait, Liàn prit la parole :

    « - Maintenant quoi que vous puissiez voir, évitez d’avoir des yeux ronds comme des billes et les cris de surprise. Vous êtes sensés venir d’une autre colonie, vous êtes habitués à cette technologie.

Sylviana s’avança d’un pas et posa la question qui la travaillait depuis qu’ils avaient atteint la colonie :

    « - Mais nous ne ressemblons pas du tout à des Essnärs ! On risque de se faire remarquer, non ?

    « - Ne t’inquiètes pas. Dans votre monde aussi, même si vous êtes de la même race, vous pouvez être des différents.

    « - Ce que je veux dire c’est que nous avons une Griffon et trois Elfes…

Elhonàn ce renfrogna à cette dernière remarque. Il ne supportait pas d’être mit dans le même panier que l’Elfe Noir, et Sylviana qui l’avait remarqué, le regretta tout de suite.

    « - Aucun problème, assura Liàn. Tu sais, on a de plus en plus d’adeptes de la chirurgie esthétique, et crois moi, dans votre monde, tu n’as rien de comparable !

Comme Sylviana la fixait sans rien dire, Liàn se frotta le bout du nez et ajouta en souriant :

    « - Dernièrement la mode est de changer d’oreilles ! Je connais une fille qui s’est fait tirer les lobes de cinq centimètres. J’ai trouvé çà hilarant et elle s’en est vexée… D’ailleurs je ne l’ai plus revue depuis…

    « - Ce qu’elle veut dire – intervint Kaï en passant un bras autour des épaules de Sylviana – c’est que même si tes amis ont des oreilles pointues tu en verras beaucoup d’autres ici. Nombreux sont les gens qui se font des teintures, ou mettent des lentilles de couleur pour ne pas ressembler aux autres. Ne t’en fait pas, vous passerez seulement pour des accros des dernières tendances.

Il lui fit un clin d’œil et la jeune fille rosit. Liàn attrapa son frère et le tira en arrière avant de conclure :

    « - On va prendre le monorail. Comme tout à l’heure, n’oubliez pas de passer les anneaux que je vous ai donnés sur les plaques de contrôle.

    « - Et si jamais vous ne savez pas comment réagir face à quelque chose qui vous étonne, prenez exemple sur moi ! s’exclama Kaï.

Soucieux de ne pas faire de faux-pas, Elhonàn hocha la tête et Ménoha, qui le tenait par la main en fit de même. Kiéra sourit avant de sursauter.

    « - Mais comment on va justifier la présence de Fraìne ?

    « - Vous vous inquiétez vraiment pour des choses sans importance. On en a déjà discuté avec lui, s’il ne parle pas, il pourra très bien passer pour un cyborg.

    « - Qu’est-ce que c’est ? demanda Elhonàn intéressé.

    « - Une créature animale et mécanique. On lui a mit un collier pour que ça soit plus réaliste.

Kiéra se tourna vers la panthère et aperçut un large collier argenté sous sa fourrure. Elle sourit mais se retint de rigoler en imaginant le noble félin retenu par une laisse comme un vulgaire animal de compagnie.

Une porte s’ouvrit dans le tube de verre et ils accédèrent à une passerelle grouillant d’agents de maintenance et de petits groupes attendant impatiemment d’embarquer pour se rendre dans d’autres colonies. Malgré ce qu’avait pensé Sylviana, ils n’eurent pas besoin de jouer des coudes pour avancer. Tous s’écartaient de leur chemin, certains leur lançant des regards haineux, d’autres en murmurant des paroles exaltées. Kaï était aux anges en voyant des jeunes filles glousser de plaisir lorsqu’il leur souriait ou leur faisait des clins d’œil entendus.

Enfin sortis, Kiéra trottina pour rattraper Kaï et dit :

    « - Je croyais qu’on devait passer inaperçus. Pourquoi est-ce qu’ils étaient aussi agités ?

Il passa un bras autour de la taille de la jeune fille, l’attira à lui et tendit son bras libre au-dessus de la ville comme s’il s’apprêtait à la serrer dans son poing.

    « - Mais parce que je suis une star ici ! s’exclama-t-il, le visage rayonnant de suffisance.

    « - Une star ? répéta Sylviana soupçonneuse.

Le jeune homme relâcha Kiéra et se planta devant son amie.

    « - Hé oui, vous avez l’honneur d’accompagner une star. Je suis l’étoile montante du meilleur sport qui existe. Et bientôt je…

    « - On s’en moque, le coupa Liàn exaspérée.

    « - C’est pas parce que tu n’es plus dans le circuit que tu dois casser le trip des autres !

Lìan leva les bras au ciel en signe d’abandon et reprit sa route en maugréant. Son frère allait reprendre son monologue, mais son public avait disparu, Sylviana et Kiéra préférant suivre Lìan. Dépité, Kaï marmonna des choses incompréhensibles quand Ménoha s’approcha de lui et tira sur le bas de sa chemise.

    « - Désolé ma chérie. Tu es très mignonne, mais trop jeune pour moi !

    « - N’importe quoi ! s’exclama la petite Griffon en roulant des yeux. Je m’en fiche t’es pas mon genre.

Kaï la regarda avec des yeux ronds et eut un rire gêné. Ménoha tira de nouveau sur sa chemise et il dut se pencher en soupirant.

    « - Dis, vous nous emmenez où ?

    « - On va dans le deuxième quartier Est, on y partage une maison avec mes coéquipiers. Un privilège des grands joueurs de…

    « - Alors pourquoi tu t’épuises maintenant ?

Comme l’Essnär la regardait sans comprendre, la petite fille prit une profonde inspiration et croisa ses bras sur sa poitrine.

    « - Attends que ta proie soit sur ton territoire, pour faire comme si tu maîtrisais la situation. Là tu passes surtout pour un idiot !

Kaï éclata de rire. Jamais il n’avait pensé recevoir des leçons de drague d’une enfant qui avait encore toutes ses dents de lait. Voyant que le groupe avait prit beaucoup d’avance, il attrapa Ménoha et la colla contre sa hanche avant de se mettre à courir. Arrivés à la hauteur de Sylviana et Kiéra, il leur offrit son plus beau sourire. Kiéra le lui rendit timidement et Sylviana prit la pauvre Ménoha pour la faire marcher à côté d’elles.

Ils traversèrent deux rues commerçantes, dont les vitrines de magasins, d’immenses écrans vantant les mérites de la dernière collection acquise ou bien des promotions, interloquèrent Elhonàn et Ménoha. Même Bakar ne garda pas longtemps son masque de désintérêt et s’extasia devant des écrans géants diffusant des clips vidéo.

Si Kamuì partageait leur curiosité il n’en laissait absolument rien paraître. A l’écart du groupe, il fermait la marche avec Fraìne, qui jouait parfaitement son rôle de machine muette. Tous deux observaient le comportement de Kiéra, et là où le premier fronçait les sourcils avec sévérité, le second ne savait encore que penser.

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ca fait un sacré dépaysement, dis-donc...

en tout cas, ils s'en sortent bien, pour des gens qui ne n'ont jamais vu de moteur...

bon, pour finir, on ne saura pas de quel sport Kai est une star...(quelle perte terrible^^)

C'est pas tout ça, mais...qu'est-ce qu'ils vont bien pouvoir faire, maintenant ?

suspense...

j'ai vraiment hate d'en savoir plus^^

en tout cas, t'as pas perdu la main (enfin, la plume^^)...c'est toujours aussi agréable à lire^^

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Et comment que ça fait du dépaysement ! xD

Pour les moteurs, étant donné ce qu'ils ont vu dans le vaisseau ils ont pu s'acclimater un minimum. ^^

Pour le sport de Kaï, encore un peu de patience... Mais je ne sais toujours pas si je leur ferai jouer un match ou pas. J'ai pas fini de créer les règles en fait :/

Sinon merci du compliment ! ça fait toujours plaisir !  :):-*

 

Aller la suite, on arrive bientôt à la fin de mon manuscrit (qu'il va falloir que je continue un de ces jours =P)

 

Kaï tourna à gauche et les emmena sur une place très animée. Des dizaines d’adolescents se retrouvaient en groupe à cet endroit, assis à discuter ou alors se défiant dans la pratique du roller.

    « - Qu’est-ce qu’ils portent aux pieds ? demanda Elhonàn.

    « - On dirait des rollers, s’étonna Sylviana. Je n’arrive pas à garder mon équilibre là-dessus mais mes frères et sœurs adorent çà !

    « - C’est votre monde qui nous l’a inspiré. Depuis quelques années nous recevons vos émissions radios, télévisées et même ce que vous appelez Internet. C’est pourquoi certaines choses ici pourront vous paraître familières, expliqua Liàn.

    « - Mais comment c’est possible ?

    « - Personne ne le sait. Mais comme vous venez de ce monde, on pensait que vous le sauriez !

    « - Malheureusement non. Il y a quelques mois jamais je n’aurai imaginé qu’Orca puisse exister, assura Sylviana.

Liàn ne dit plus rien, trop occupée à réfléchir. Ils gravirent une volée de marches et entrèrent dans la gare qui faisait face à la place. Encore une fois ils passèrent leurs anneaux au-dessus d’une borne et attendirent à quai.

Un long serpent de verre et d’acier blanc ralentit en entrant dans le bâtiment et s’arrêta dans un léger chuintement. Elhonàn, ses yeux ronds comme des billes, admirait le monorail d’un air hagard. Kiéra dut le pincer pour qu’il ne les fasse pas remarquer et le poussa dans l’un des wagons. Les portes se fermèrent derrière eux et Kaï se vautra sur une banquette.

    « - On y sera dans quelques minutes mais asseyez-vous. À rester collés les uns aux autres vous attirez trop l’attention.

Kamuì s’assit en face de l’Essnär, Fraìne près de lui, jaugeant toujours Kiéra du regard.

    « - Qu’est-ce qui t’arrive ? demanda Kaï. Pourquoi tu fais une tête pareille ? T’es malade ?

L’Elfe Noir lui lança un regard assassin et le jeune homme déglutit difficilement. Il s’assit correctement et tendit une main vers Sylviana et Kiéra.

    « - Venez, je vous ai fait une petite place près de moi !

Il leur offrit son plus beau sourire et Ménoha courut sauter sur ses genoux. Elle soupira et ânonna de la tête d’un air entendu. Kaï rit mais la souleva pour la donner à Sylviana qui s’était assise à sa gauche. Il étendit ensuite ses bras et les posa sur les épaules des deux amies. Kiéra soupira et l’enleva aussitôt mais Kaï remarqua son sourire amusé avant qu’elle ne lui demande :

    « - Ca ne dérangera pas votre famille si on s’installe chez vous ?

    « - On vit dans une villa avec mon équipe, l’un des privilèges accordés par la Ligue aux équipes championnes, dit-il avec suffisance. Vous aurez des chambres individuelles.

    « - Individuelles ? répéta Kiéra. Mais il y en a combien en tout ?

    « - Une vingtaine si je me souviens bien, dit-il amusé. Alors ce n’est pas la place qui manquera.

Voyant que Fraìne grognait pour se faire remarquer, Liàn s’assura que personne dans le wagon ne pourrait les entendre et lui fit signe qu’il pouvait parler.

    « - Tu as dit que vous habitiez avec une équipe ? Il y aura combien de personnes ? Je vous rappelle que notre identité doit rester secrète.

    « - Oui nous devions la garder secrète dans la mesure où vous auriez protégée la nôtre, mais ici le statut quo a changé.

Le poil de la panthère se hérissa et Kamuì se leva pour dominer la jeune Essnär de toute sa hauteur. Une vague d’inquiétude passa sur son visage mais elle se reprit aussitôt. Elle défia l’Elfe Noir du regard et sourit.

    « - Ne soyez pas inquiets. Je vous rappelle que dans vos anneaux je vous ai mit de fausses identités. Nous protègerons votre secret car si quelqu’un venait à apprendre qui vous êtes réellement on s’attirerait de très gros ennuis.

Ils entrèrent dans une nouvelle station et les portes s’ouvrirent. Ni Liàn, ni Fraìne, ni Kamuì ne bougèrent. Ce ne fut que lorsque le monorail repartit que la panthère jeta un coup d’œil vers Elhonàn.

    « - Elle a dit la vérité, affirma l’apprenti shaman.

La tension disparut et tout le monde se décontracta lorsque l’ambassadeur et la panthère reprirent leurs places sans un mot. Tout le monde resta silencieux de longues minutes, même Kaï fit semblant de s’intéresser au paysage urbain qui défilait aux fenêtres. À la station suivante, un groupe de jeunes filles entra dans leur wagon en riant mais s’arrêta net en voyant Ménoha.

    « - Une enfant ? s’étonna la première.

Les autres restèrent bouches bées de surprise et Ménoha les regarda avec méfiance.

    « - Quoi ? demanda-t-elle avec défiance.

Toutes sourirent et se rapprochèrent pour se pencher vers elle.

    « - Ce qu’elle est mignonne… Dire que je ne croyais pas ma mère lorsqu’elle disait que les enfants sont adorables.

    « - Elle est si petite ! s’étonna une autre.

    « - Je ne suis pas petite, bougonna l’enfant.

Les jeunes filles se mirent à rire et Kaï leur sourit de toutes ses dents en passant ostensiblement la main dans ses cheveux.

    « - Elle ferait fondre n’importe qui, dit-il. On a beaucoup de chance de l’avoir rien que pour nous pendant quelques jours.

Elles minaudèrent en se rendant compte de qui il était et le bombardèrent de photos. Elles descendirent à la première station, visiblement fières de leur rencontre. Lorsque le monorail repartit elles firent de grands gestes en courant après le wagon pour lui hurler des encouragements.

Fier comme un coq, le jeune homme s’illumina de sourires suffisants jusqu’à ce qu’ils descendent à leur tour.

Le quartier dans lequel ils étaient arrivés semblait vide. Contrairement aux rues commerçantes qu’ils avaient traversées, bruyantes et animées, le quartier était silencieux et personne ne s’y promenait. Les maisons ne faisaient pas plus de deux étages, privilégiant l’horizontalité, et d’une esthétique en accord avec la colonie, de verre et d’acier. La paix qui régnait dans ce quartier venait du fait que les propriétaires des villas étaient triés sur le volet. Seuls quelques noms très célèbres à travers les colonies pouvaient y prétendre.

Comme pour le reste de la colonie, Kiéra fut déçue de ne voir aucun arbre, pas le moindre carré de verdure. Désormais habituée aux immenses espaces, à l’odeur de l’herbe et des fleurs humides, se retrouver dans un endroit clos et impersonnel la mettait mal à l’aise.

Ils empruntèrent une longue rue aux lumières violacées et s’arrêtèrent devant l’une des plus imposantes villas. Kaï leur ouvrit la porte grillagée et s’engagea dans un couloir de verre – sur lequel brillaient des halos de lumière imitant la danse des flammes – les conduisant au gigantesque hall d’entrée aux murs noirs.

De l’extérieur, la villa comptait deux étages, construits autour du cœur que constituait la salle d’entraînement. À elle seule, elle constituait la moitié de la surface du bâtiment, ce qui expliquait que seules des équipes sportives pouvaient l’habiter. Le rez-de-chaussée était réservé aux pièces de vie commune et le premier étage à une vingtaine de chambres aux baies vitrées et salles de bains individuelles.

Une grande porte s’ouvrit sur un salon et une musique tonitruante les fit sursauter. À l’intérieur, deux hommes travestis, habillés d’horribles jupes roses à dentelle et de perruques sautaient sur les canapés, moitié riant et moitié chantant devant un écran géant sur lequel passait le clip vidéo d’une jeune fille à la voix bien trop aigu.

Kiéra et Sylviana grimacèrent mais Kaï explosa de rire en voyant ses deux amis ainsi déguisés. Ils se retournèrent en l’entendant et coururent sur lui pour le mettre à terre. Ils firent mine de se frotter et à lui et parlèrent d’une voix aguichante :

« - Tu nous a tellement manqué mon chou ! »

« - C’était cruel de nous abandonner si longtemps ! Tu mériterais que je te boude. »

Ils voulurent l’embrasser mais Kaï les repoussa et sauta sur ses pieds.

« - Vous êtes vraiment flippants quand vous vous y mettez ! »

 

à suivre !  ;)

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Oulà, space, les deux...euh...amis (?) de Kai...

sinon, la réaction des filles à la vue de Menoha semble signifier que la colonie a un serieux problème de natalité...d'ailleurs, cette idée de se passer les gamins, c'est étrange, quand même...et je suis pas sûre que ce soit le meilleur pour le gosse, d'ailleurs...

Enfin...on en saura plus au prochain chapitre, j'espère ?

 

*fais les yeux doux*

 

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Voilà la suite. Il va s'en passer des choses moi je vous le dis !

Bonne lecture ! Et n'hésitez pas à critiquer ! C'est important d'avoir des critiques constructives  :D

Ils se relevèrent et se collèrent l’un contre l’autre, lui envoyant des baisers du bout des doigts.

« - Vous pourriez aller vous changer, on a des invités là ! »

« - Quelle jolie brochette. Ce sont des nouveaux joueurs ? demanda Ami. »

« - Des invités, répéta Lìan. Et ils viennent de loin, ils sont fatigués et je doute que pour l’instant ils aient envie de voir le numéro de deux abrutis travestis. »

« - Vous en avez beaucoup des amis comme çà ? demanda Bakar qui tentait de sourire pour dissimuler le fait qu’il devenait de plus en plus pâle. »

« - Non, c’est qu’eux deux sont particulièrement spéciaux. »

« - Est-ce que ça va ? s’enquit Sylviana. »

« - Son état empire depuis que l’on est plus…commença Elhonàn. Déjà qu’il a le vertige, là il craquer. »

« - Ce n’est rien, coupa Lìan, je vais lui donner un calmant et avec un peu de repos ça devrait aller mieux. Ça arrive parfois à ceux qui ne sont pas habitués à voyager. »

« - Donc on commence par leur donner leurs chambres ? demanda Kaï. »

Voyant sa sœur acquiescer, il s’empresse d’ajouter :

« - Je montre leurs chambres aux filles ! »

Il attrapa Kiéra et Sylviana par les poignets et les entraîna dans le hall avant de monter les escaliers.

« - Tu ne les suis pas ? demande Lìan en voyant Ménoha près de l’Elfe Noir. »

« - Nan, je veux rester avec Kamuì ! »

« - Ça ne vous dérange pas ? On a bien assez de chambres pour tout le monde ! »

« - Ce n’est qu’une enfant, elle ne me dérangera pas. »

La jeune fille ne discuta pas et les conduisit à son tour au premier étage.

Celui-ci était fait d’un long couloir circulaire, les chambres étant accessibles sur leur gauche, le côté droit doté d’une seule et unique porte à l’opposée de l’entrée de la villa. Lìan et Ménoha accompagnèrent Bakar dans l’une des chambres et l’aidèrent à s’allonger sur le lit. La jeune fille courut dans la salle de bain avant d’en revenir avec un petit flacon remplit d’un liquide vert pale qu’elle l’obligea à boire.

Kamuì qui était resté dans le couloir, Fraìne s’enquit :

« - Qu’est-ce qui ne va pas ? »

L’Elfe Noir fit mine de ne pas l’avoir entendu mais la panthère insista en poussant un soupir avant de reprendre.

« - Je te connais bien mon ami, et c’est rare de te voir perdu dans tes pensées. »

« - Tu sais très bien ce qu’il y a. Toi aussi tu l’as remarqué. »

Le regard de l’animal s’assombrit mais l’ambassadeur le fixa en attendant sa réponse. »

« - Je n’en suis pas certain… Il va falloir que je lui parle avec Elhonàn pour savoir à quel point cet exorcisme a pu l’affecter. »

« - Je n’ai pas besoin de ce gamin pour me faire mon opinion… Mais es-tu certain qu’il se soit agi d’un exorcisme ? »

« - Sans aucun doute possible. Mais l’intervention de l’Essnär a pu poser problème c’est pourquoi je ne sais pas à quel point elle a été touchée. »

« - Alors autant s’en assurer rapidement. »

À ces mots, Lìan et Ménoha réapparurent. La jeune fille reprit la tête et les mena à une chambre plus éloignée.

« - Votre ami vient de s’endormir. Je préfère le mettre un peu à l’écart pour qu’il se repose au mieux. »

Elle les mena dans une chambre plus vaste que la première, dotée de deux lits et de deux salles de bain ainsi qu’une immense baie vitrée courant tout le long et donnant sur une avenue déserte à cette heure-ci. Ménoha courut à l’intérieur et sauta sur le lit de droite. Elle rit en rebondissant dessus avant d’ouvrir l’une des portes-fenêtres et s’engouffra sur la terrasse.

« - Est-ce que vous avez une pièce à l’écart où l’on pourrait pratiquer des entraînements ? demanda Fraìne. »

« - Oui, à la salle d’entraînement ! s’exclama Lìan en riant à moitié. »

 

« Ça te plait ? demanda Kaï en rejoignant Kiéra dans sa chambre. »

Elle quitta la baie vitrée des yeux et se tourna vers le jeune homme. Il s’approcha d’elle et regarda distraitement au-dehors.

« - Ce n’est pas vraiment un quartier vivant mais si ça te dit, je pourrais t’emmener faire un tour dans le centre-ville. »

« - Oui, je crois que ça me manque un peu… »

« - Tu avais un petit ami sur Terre ? »

Kiéra le regarda d’un air hébété avant de sentir le rouge lui monter aux joues et de hocher négativement la tête.

« - Pas vraiment… »

« - Pas vraiment ou pas du tout ? demanda-t-il en continuant de regarder au-dehors. »

« - Non je n’en avais pas, dit-elle en retournant vers son lit où elle avait laissé son sac.

« - C’est dommage pour eux ! s’exclama-t-il. Mais dans ce cas… commença-t-il en se rapprochant d’elle. »

Il l’obligea à reculer pour l’asseoir sur le lit et s’accroupit face à elle. Il l’a prit par les poignets et sourit en sentant son pouls s’accélérer.

« - Dans ce cas ? répéta Kiéra. »

« - Hé bien dans ce cas je n’aurai aucun remord. »

À ces mots il se redressa et l’embrassa. Kiéra se laissa aller à ce contact chaud et intime, fermant les yeux et lui rendant son baiser. Kaï relâcha ses poignets, posa un genou sur le matelas et mit une main sur ses reins. Lentement il l’a remonta le long de son échine, l’aidant à s’allonger avec douceur. Il mit son autre main sur son genou et suivit la ligne de sa cuisse pour soulever sa robe mais Kiéra l’arrêta.

La porte de la chambre s’ouvrit et la jeune fille hoqueta de surprise en voyant Kamuì, Fraìne et Lìan. La jeune Essnär leva les bras au ciel en maugréant combien son frère était intenable. Kamuì lança un regard indéfinissable au couple avant de suivre son hôte tandis que la panthère entrait dans la chambre. Elle attendit qu’ils se relèvent avant de s’adresser à Kiéra :

« - Dépêche-toi de suivre ton maître dans la salle d’entraînement ! »

La jeune fille hocha la tête sans un mot et sortit de la pièce. La panthère tourna alors ses yeux dorés vers Kaï et dit :

« - Ne t’approche pas d’elle ! Son entraînement est plus important qu’une amourette d’adolescents alors ne va pas lui tourner la tête. De plus je ne supporte pas les jeunes coqs qui s’en prennent à des filles trop fragiles pour leur résister. »

« - Fragile ? Après ce qu’on a vu sur Orca, j’aurai utilisé tous les mots sauf fragile ! »

« - Ses pouvoirs et sont esprit sont deux choses bien distinctes. »

« - Et alors ? Elle est assez vieille pour savoir ce qu’elle veut faire et avec qui. »

« - Malheureusement non car ce n’est n’importe qui. Si jamais tu la détournes de quelque manière que ce soit, prends garde à toi. »

La panthère sortit à son tour et laissa le jeune homme ruminer seul ce qu’il venait de lui dire. Celui-ci s’allongea sur le lit, les bras en croix et regarda le plafond.

« - Le Maître Guardian, hein ? Ce n’est qu’une fille comme les autres… »

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