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Prologue et suite [Saga Guardians]


Invité Kuro
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La suite se sera terriblement faite attendre... Mais la voici enfin !  :D

 

[Chapitre 2 - 1ère Partie]

 

Lorsque June reprit conscience, elle était allongée sur un sol de pierre froide et humide. Elle voulut ouvrir les yeux mais sa paupière droite resta fermée, le sang provenant de sa plaie ayant séché en la collant. L’ouvrir ne l’aurait pas plus aidée, le lieu étant plongé dans le noir. Elle se mit sur son séant et tenta de se rappeler comment elle avait atterrit ici, mais son esprit était embrouillé par des bribes confuses de paroles qui lui donnaient la migraine. Elle prit une profonde inspiration pour se calmer et tendit l’oreille en espérant entendre un son familier.

Dans un premier temps, rien ne vint chatouiller ses tympans, mais à mesure qu’elle s’habituait au lieu, elle discerna le bruit d’une respiration très près d’elle, forte et régulière. Elle en chercha le propriétaire à tâtons et buta contre une jambe. Elle la remonta et sentit une jupe, puis une chemise sous ses doigts. Un nom s’échappa de ses lèvres quand elle reconnut le parfum vanillé de la jeune fille :

« - Syl ! Réveille-toi ! Dis-moi où…

June s’arrêta subitement en entendant quelque chose dans son dos. Elle se retourna mais il faisait trop sombre pour qu’elle voie quoi que ce soit, mais il lui semblait discerner une forme sombre en mouvement. Sylviana se réveillant en baillant, June rampa derrière elle et passa un bras autour de ses épaules pour l’empêcher de bouger, et une main sur sa bouche. La jeune fille voulut se débattre mais June chuchota à son oreille pour la calmer.

« - Arrêtes ! Ce n’est que moi ! Est-ce que tu sais où on est ?

Son amie ânonna de la tête et June soupira de déception. À ce moment précis, la migraine la reprit et elle gémit de douleur malgré elle. Des flashs s’imposaient à son esprit, où elle se voyait profiter de la situation pour briser le cou de son amie ou l’égorger. Elle se retenait de les réaliser avec tant de difficulté qu’elle se mit à trembler de tous ses membres. Sylviana parvint à se libérer et l’attrapa par les épaules.

« - June c’est toi ? Qu’est-ce qui t’arrive ?

À peine eut-elle prononcé ces mots que sa migraines et les flashs disparurent aussi vite qu’ils étaient apparus. Cette fois, June avait distinctement entendu un ronronnement sourd provenir du fond de la pièce. Ses yeux parvinrent enfin à exploiter la faible pénombre et elle vit une ombre se déplaçant de droite à gauche dans un bruit de pas feutrés. Elle eut un mouvement de recul incontrôlé et sa main heurta quelque chose.

Même sans le voir parfaitement, elle était certaine qu’il s’agissait du sabre de sa sœur jumelle.

Il pourrait lui être utile pour se défendre, mais elle ne s’imaginait pas attaquer une chose aussi grosse. Si elle se redressait, June était certaine que l’ombre devait lui arriver à hauteur d’épaule. Elle déglutit difficilement et regarda autour d’elle.

Les murs étaient trop éloignés pour qu’elle les voie mais le plafond était tellement bas qu’elle était obligée de se courber. Un peu plus loin sur leur droite, un trou dans le plafond laissait filtrer une très faible lueur, et constituait la seule sortie visible. Elle se rapprocha de l’oreille de son amie et lui chuchota ses instructions.

« - À environ cinq mètres de toi, il y a un trou dans le plafond, juste assez large pour nous faire passer. Je veux que tu passes par là en faisant le moins de bruit possible. Les pierres sont grossièrement taillées donc il devrait y avoir assez de saillies pour escalader.

Sylviana acquiesça d’un mouvement de la tête et se mit à tâtonner, un bras tendu au-dessus d’elle pour frôler le plafond et trouver l’issue. June la suivait de près en gardant un œil sur l’ombre, le sabre de sa sœur à la main.

Après quelques mouvements hésitants, Sylviana parvint à se hisser. June attendit un peu pour lui laisser de la marge avant de passer un lacet autour de son poignet, et rattaché au fourreau du sabre. Elle se hissa à son tour, ses mouvements gênés par le poids de l’arme lorsqu’une monstrueuse mâchoire se referma sur sa cheville. Elle dut raffermir ses prises pour ne pas tomber et se surprit elle-même en ne hurlant pas. Elle sentait un souffle chaud et régulier sur sa peau mais aucune douleur. Elle comprit que ce qui se trouvait sous elle ne cherchait pas à la blesser mais à la retenir.

Lorsque la prise se desserra, une voix rauque et profonde lui parvint :

« - Je sais qui tu es jeune Elfe-Muse… Aides-moi à sortir d’ici et je t’aiderai dans ta quête.

Ces paroles lui paraissaient étranges et elle ne savait pas quoi répondre lorsque Sylviana lui cria quelque chose. La jeune fille marmonna de vagues excuses et grimpa le plus rapidement qu’elle put pour venir en aide à son amie. Arrivée dans un coude, le passage devint horizontal et s’élargit assez pour qu’elles se retrouvent côte à côte. Plus loin, la sortie était obstruée par une grille envahie de plantes grimpantes et de mauvaises herbes. June, à quatre pattes, tenta de l’ébranler d’un coup d’épaule mais en vain. Alors elle arracha quelques plantes et découvrit des gonds sur sa gauche. De l’autre côté, elle passa une main à travers la grille et tâta le mur. Les rayons du soleil caressaient sa peau et elle se dit qu’il devait être haut pour la chauffer autant.

Enfin elle trouva une serrure comme celle de certaines vieilles portes, avec une petite barrette de métal bloquant le mécanisme. Elle l’en délogea sans problème mais la grille ne bougea pas pour autant. June qui commençait à s’impatienter, souffla bruyamment et s’assit face à la grille.

« - Si tu veux te reposer, laisses-moi essayer, lui dit Sylviana.

« - Je ne vais pas me reposer, recules un peu…

Toujours assise, elle joignit ses pieds, se pencha en arrière et donna un violent coup de talons dans la grille. Elle s’y reprit à quatre fois avant que la grille ne cède et pivote sur ses gonds en grinçant.

En sortant, les deux amies se protégèrent les yeux d’une lumière qui leur paraissait aveuglante après s’être habituées à la pénombre. L’air était mordant et elles ne tardèrent pas à grelotter dans leurs uniformes.

Elles se trouvaient sur une corniche surplombant une immense plaine verdoyante encerclée par des pics recouverts de neige immaculée. Ceux-ci se détachaient sur un ciel azur sans nuages, comme figé par le froid hivernal.

June se tourna vers son amie pour partager son émerveillement devant un tel paysage, mais Sylviana n’avait d’yeux que pour elle. Bouche bée, elle porta une main à ses cheveux et June en fit de même. La mèche qu’elle tenait entre ses doigts était d’un bleu profond. Elle attrapa alors sa queue de cheval et se rendit enfin compte que sa chevelure était bien plus longue qu’avant. Lui tombant jusqu’aux mollets elle avait une couleur dégradée et ses pointes avaient la couleur du ciel. Elle tira doucement dessus, mais il ne s’agissait pas d’une perruque, cette chevelure était bien sienne.

 

(à suivre)

 

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June se "métarmorphose" donc! Intéressant  :D ! Je dois dire qu'on commence à retrouver légèrement l'atmosphère du début (du prologue) avec les paysages (enfin c'est l'impression que j'ai). J'apprécie aussi le suspense qui se fait de plus en plus lourd et on sent bien que par la suite, il y'aura beaucoup de révélations importantes... (enfin j'espère).

Malgré une très bonne expression, j'ai juste une petite remarque au niveau grammatical: à l'impératif pour les verbes du 1er groupe, 2e personne, il n'y a pas de "s"...Donc "laisse moi" et non "laisses moi"  ;) (idem pour les autres impératifs que tu as employés) !

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Malgré une très bonne expression, j'ai juste une petite remarque au niveau grammatical: à l'impératif pour les verbes du 1er groupe, 2e personne, il n'y a pas de "s"...Donc "laisse moi" et non "laisses moi"  ;) (idem pour les autres impératifs que tu as employés) !

 

Raaaah j'ai toujours un problème avec çà ! ><

Merci de me le faire remarquer je ferai plus attention.

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(même si il y a pas de gore je suis déçu :'()

 

Lol

Faut dire que pour le moment il n'y a pas beaucoup d'action, j'aimerai exposer doucement l'histoire mais ça va monter crescendo et ce que j'écris en ce moment atteint des sommets !  :D Je me fais peur moi-même des fois ! mdr

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Je n'ai pas compris le coup de "l'effet gordissime" ! xD

 

Hier soir j'ai été pas mal inspirée dans ma réécriture alors voilà déjà une partie de la suite. En espérant que vous apprécierez !  ;)

 

_____________________________________________________________________________________

 

Totalement abasourdie, elle dégaina le sabre de sa sœur. Sylviana eut un sursaut en voyant l’arme car elle était certaine que June l’avait abandonné dans le jardin de sa maison.

« - Comment tu peux l’avoir avec toi ? Et qu’est-ce que tu comptes faire ?

Mais June ne l’écoutait pas, portant la lame à hauteur de ses yeux pour y regarder son reflet.

Son œil droit était collé par du sang séché mais la plaie ne suintait plus. Elle pencha la lame et observa la racine de ses cheveux. Elle n’y voyait aucune trace de colle ou de rajout. Elle souleva quelques mèches au hasard pour en être certaine et lâcha le sabre dans un soubresaut qui la fit tomber. Sylviana s’accroupit à ses côtés mais June s’éloigna d’elle en couvrant ses tempes de ses deux mains.

« - Qu’est-ce qui te prend ?

« - Non ! Tu vas rigoler ! Je suis certaine que tu vas rire…

Son amie la regarda d’un air perplexe et elle fit la moue. June finit par retirer ses mains et souleva quelques mèches. Tout d’abord ahuri, Sylviana ne tarda pas à exploser de rire.

« - Je savais que tu allais rire, maugréa June.

Elle ramassa le sabre et contempla dans son reflet, ses oreilles pointues. Sur elles non plus il n’y avait aucune trace de colle et elle sentait parfaitement sa main les effleurer.

« - Tu ressembles à un lutin… Ou un elfe si tu préfères, ironisa Sylviana.

« - Ris autant que tu veux, on voit bien que ce n’est pas à toi que ça arrive…

Les mots de l’ombre lui revinrent alors et un frisson parcourut son échine. Elle rangea son sabre et prit son amie par la main en la tirant vers une pente douce menant au sommet de la falaise.

« - On devrait essayer de savoir où on est pour rapidement rentrer chez nous.

Au sommet se trouvaient quelques forêts de pins qui embaumaient l’air de l’odeur de leur sève et de leurs épines fraîchement tombées. Elles firent seulement quelques mètres avant d’apercevoir une silhouette d’homme qui les regardait avec attention. Celle-ci se mit subitement à courir vers elles. Sylviana tira sur la manche de son amie pour lui faire faire demi-tour mais June campa sur ses pieds et se prépara à dégainer.

Arrivée à une dizaine de mètres d’elles, la silhouette sembla s’écrouler mais se prosterna devant June.

L’homme resta ainsi le temps de dire quelques prières dans une langue inconnue avant de se redresser, les yeux brillant d’adoration. Il semblait assez jeune – certainement pas plus de vingt cinq ans – et habillé de larges vêtements blancs, une large étoffe bleu vert négligemment posée sur son épaule et traînant sur le sol. Ses cheveux argentés tirés en une courte queue de cheval et ses yeux émeraude ravivèrent la mémoire de June.

« - Vous ! s’exclama-t-elle en s’étranglant à moitié. C’était vous pas vrai ? Dans mes rêves !

Sylviana étudia le jeune homme avec curiosité et se pencha vers son amie pour lui murmurer :

« - Tu m’avais caché qu’il était aussi mignon…

June se tourna vers elle, mais ne semblait pas avoir compris ce qu’elle avait dit, toujours sous le choc de cette rencontre inattendue. Le jeune homme sourit et s’inclina une nouvelle fois avant de dire :

« - Je suis tellement heureux que vous soyez enfin arrivée Néméllië…

« - Qui ?

« - Néméllië… C’est votre titre sacré, il signifie « Elu » dans l’ancienne langue des Muses. Mon nom à moi est Jiang Wei. Le destin a voulu que ce soit moi qui vous prépare à votre quête…

Trop décontenancées pour pouvoir ajouter quoi que ce soit, le jeune homme les invita à le suivre jusqu’à un endroit plus chaud et à l’abri du vent. Faisant fis de leur méfiance, elles le suivirent sur un petit chemin de terre traversant les forêts.

Le jeune homme les guida en sifflant un petit air entraînant, jetant parfois quelques coups d’œil au-dessus de son épaule et leur offrant ses plus beaux sourires. June surprit plus d’une fois Sylviana rougir lorsqu’il le faisait, mais ne dit rien, se contentant d’en sourire avec amusement. Mais son amie eut bientôt toute son attention tournée vers une arche de pierres grises se trouvant à quelques enjambées d’eux. Elle était surmontée d’un toit de tuiles sombres sur lequel trônait un oiseau aux ailes déployées. Le temps l’avait usé mais il conservait un éclat vert mystérieux.

Culminant à une douzaine de mètres, elles se sentirent minuscules en passant dessous. Pourtant l’impression de majesté qui s’en dégageait n’était rien face à la cité templière.

Des bâtiments s’alignaient parfaitement sur trois rangées successives en forme d’arcs de cercle. Tous étaient surélevés  d’un demi mètre et une herbe folle poussait dessous. Après ce qui était probablement des granges, ils traversèrent des champs laissés à l’abandon avant d’approcher de hautes murailles de pierres grises dépourvues de portes, certains pans abattus et laissés ainsi pendant des siècles à en juger la végétation qui les avait recouverts. Ils passèrent l’arche principale et entrèrent dans la cité proprement dite.

« - Bienvenue à Haréiral mesdemoiselles ! s’exclama Jiang Wei. Dans son temps, cette cité templière fut la plus belle et la plus respectée de toutes, déclara-t-il avec fierté.

 

(à suivre)

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Je m'attendais à tout sauf à sa transformation en elfe!  :D

Suite très plaisante, notamment grace à l'apparition de Jiang Wei (on dirait un nom chinois =/). Il y'a tout de même des choses plutôt étranges dans son comportement: moi qui pensais qu'il serait plus respectueux, il est décidément plutôt familier avec les 2 jeunes filles  :-\.

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Oui c'est un nom à consonnance chinoise, c'est fait exprès ! ^^" C'est en rapport avec son peuple.

Pour le comportement de ce personnage... Bah oui je l'ai fait se comporter de façon familière au début puisque les deux amies sont plus jeunes que lui... Mais ça va changer...  :P

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Voilà enfin la suite. Les révélations sur sa quête devraient bientôt suivre ! ^^"

 

_______________________________________________________________________________________

 

De longues maisons de bois se faisaient face, toutes bâties de la même manière : aux murs de bois lasures avec des toits de tuiles sombres et des panneaux coulissants faisant office de portes. Toutes étaient surélevés par des murets en pierres grises, disposaient de larges balcons et d’une volée de marches. Malgré le désordre, la poussière et le silence de mort qui y régnait, la cité gardait une certaine force et une grande beauté, apaisant les craintes des deux jeunes filles.

Plus avant se trouvait une seconde ligne de hauts remparts protégeant le sanctuaire mais d’une manière purement symbolique, les remparts ne constituant qu’un seul grand mur devant le sanctuaire et servant donc de limite, ses flancs étant totalement ouverts. Ils passèrent l’arche et atteignirent les quartiers des Sages, gardiens de sanctuaire et de la cité. L’une des bâtisses avait été réduite à néant, transformée en un amas de planches calcinées et de pierres brisées. Mais deux autres palais donnaient une idée de la splendeur qui avait été la sienne.

Semblables aux bâtiments qu’elles avaient vu plus tôt, ils étaient trois à quatre fois plus grands que les dortoirs des autres prêtres et disposaient de quatre étages. Sur les arêtes de leur toits de tuiles légèrement incurvés se trouvait ce qui avait causé la perte de l’un d’eux : de petites sculptures d’oiseaux fabuleux recouverts de feuilles d’or. Les démons s’étaient probablement attendus à ce qu’elles soient faites totalement d’or, et avaient détruit l’un des palais par déception et rage, mais n’avaient pas prit le temps de finir les autres, les abandonnant éventrés, certains murs en équilibre instable. Sylviana en avait le cœur serré et espérait qu’ils seraient un jour rénovés.

Leur guide grimpa quelques marches, passa une arche de bois sombre et leur ouvrit une gigantesque porte incrustée dans la pierre de la falaise qui leur faisait face.

« - Voici Orénath, cœur de la cité d’Haréiral et sanctuaire sacré du peuple des Prophéties.

Sylviana, si elle ne sentait pas son corps trembler de froid et la faim qui la tiraillait se serait crue perdue dans un rêve.

Ils marchaient maintenant sur une voie de pavés blancs bordés de cerisiers en fleurs. Le printemps semblait avoir élu domicile dans ce jardin où l’air tiède était parfumé par la douce fragrance des fleurs fraîchement écloses. Cet éden au cœur de la montagne était éclairé par un cristal blanc démesuré encastré dans un plafond situé à plus d’une centaine de mètres du sol. June était admirative de voir qu’un tel espace ait pu être aménagé sous une montagne.

« - Je suis certaine que l’on pourrait y mettre facilement deux stades de football…

June acquiesça aux paroles de son amie d’un mouvement de tête et trottina pour ne pas être distancée par leur guide.

Les cerisiers, très espacés, étaient séparés par de hautes colonnes blanches incrustées de textes et de dessins dorés qui soutenaient un fragile plafond de verre très légèrement incurvé. Les branches fleuries des cerisiers s’étendaient au-dessus de la voie pour former un second plafond et tamiser la lumière du cristal.

Au-delà de la rangée d’arbres, une vaste pelouse ondulait sous la brise tiède, parcourue de nombreuses autres allées blanches. Certaines d’entre elles menaient à des fontaines de marbre représentant divers personnages fantasmagoriques comme un dragon, une femme ailée au corps de serpent et même un phénix. Les autres voies menaient à des bassins peu profonds à l’eau cristalline et peuplés de petits poissons miroitants.

Au lieu de continuer sur la même voie, leur guide bifurqua sur la droite pour s’engager sur une allée à ciel ouvert et les mena à l’un des bassins. De petits oiseaux chantaient dans une cage argentée derrière le bassin, attirant Sylviana et June.

Jiang Wei retint pourtant June et l’obligea à s’asseoir sur la margelle du bassin. Il sortit un linge de l’une de ses poches et le trempa dans l’eau avant de nettoyer le visage de la jeune fille.

« - Que vous est-il donc arrivé pour garder une telle blessure ?

June s’assura que Sylviana était assez éloignée et lui dit qu’il ne s’était agi que d’un simple accident.

« - Et pourquoi cette jeune fille est-elle ici ? Elle aurait du rester dans son monde, ici elle est en danger.

« - En danger ? répéta June perplexe.

Le jeune homme soupira et finit de nettoyer la plaie avant de s’asseoir à côté d’elle. Les voyant ainsi discuter, Sylviana quitta les oiseaux et les rejoints, s’asseyant en face de son amie.

« - Vous semblez savoir pourquoi on est ici. Alors dites nous tout ce que vous savez…

« - Je ne pense pas qu’en parler devant…

« - C’est mon amie ! le coupa June. Parlez lui à elle comme à moi.

« - Vous ne comprenez pas. Votre amie n’aurait jamais du venir car elle n’a pas sa place dans ce monde.

« - Et moi, si ? demande June.

« - Vous y avez votre place depuis plus de mille ans, murmura Jiang Wei.

Les deux jeunes filles se regardèrent avec étonnement. Le jeune prêtre se leva et se mit à marcher de long en large devant elles.

« - Il y a plus de mille ans, un homme né dans le peuple des Prophéties eut un aperçu de l’avenir des mondes. Il en écrivit un livre qui porta plus tard le nom de Dernière des Prophéties car elle présageait des évènements terrifiants. Nous possédons ici quelques exemplaires mais dans des langues mortes et je peine à les traduire. Mais de ce que mon peuple pu déchiffrer, les grandes lignes nous apprennent que les Guardians, des guerriers détenant des pouvoirs divins devront se battre pour mettre fin à une guerre qui conduirait l’humanité à sa perte.

« - Les Guardians ? Qui sont-ils ?

« - Comme je vous l’ai dit, ils détiennent des pouvoirs divins. Dans ce monde la magie s’épuise mais il y a encore deux siècles existaient deux sortes d’êtres capables d’en user : les Mages et les Mystiks. Les Mages contrôlaient à un faible niveau les magies élémentaires comme le Feu, l’Eau ou la Glace. Les Mystiks, eux, se transformaient en êtres mi-humains mi-animaux, ils représentaient le côté brut de la magie originelle…

« - Et les Guardians ?

« - Eux… Il n’en a jamais existé beaucoup. En fait seuls douze Guardians sont nés sur plusieurs siècles et depuis la découverte de la prophétie, plus aucun. Ces êtres sont les plus puissants qui soient et beaucoup les comparaient à des dieux car ils contrôlaient le plus haut niveau de magie qui soit. Leur nom leur vient d’ailleurs de là, car ils sont les gardiens d’un seul et unique élément. Ils pouvaient créer des raz de marées, calmer les volcans ou les tempêtes. Aucune limite ne s’imposait à eux, mais jamais ils n’utilisèrent leurs pouvoirs pour s’imposer à ce monde ou à ces peuples.

« En fait, la prophétie raconte qu’ils étaient nés pour préparer l’arrivée du plus puissant d’entre eux : le Maître Guardian, renfermant en lui la totalité des pouvoirs élémentaires, le contrôle même de la magie originelle… Ce Maître Guardian obtint des Muses le titre de Néméllië…

« - Alors ce serait… Moi ? Votre Maître Guardian ? interrogea June.

Jiang Wei approuva d’un signe de tête et les deux amies se mirent à rire. Il leur fallut plusieurs minutes avant de commencer à se calmer, se tenant encore le ventre et essuyant leurs yeux humides. Le jeune prêtre semblait vexé de leur réaction et June du presque le supplier pour qu’il reprenne son récit.

« - Voyons, c’est du délire. Je n’ai rien de votre guerrier divin. Je n’ai jamais su faire apparaître de flamme au bout de mes doigts comme les magiciens et je ne me transforme pas en loup-garou à la pleine lune. La magie ça n’existe pas, c’est seulement des histoires bonnes à émerveiller les enfants.

Sylviana elle, ne dit rien, les évènements de la veille et la transformation de son amie en Elfe n’étant pas à oublier.

« - Mais June, hasarda-t-elle. Comment tu expliques qu’on soit là ? Et puis regarde à quoi tu ressembles maintenant…

June ne su quoi répondre à son amie et Jiang Wei en fut heureux.

« - Que pourrais-je faire pour vous convaincre de ce que vous êtes ?

« - Faîtes donc un tour de magie ! proposa la jeune fille.

« - Mais je ne suis pas un Mage, se défendit le jeune homme.

« - La bonne excuse, grogna June.

« - Attendez moi ici ! ordonna-t-il tendit qu’une idée lui traversait l’esprit.

Il s’éloigna rapidement en les laissant seules près du bassin. Il se dirigea vers le fond du sanctuaire où s’élevait une haute tour blanche. À l’intérieur, des milliers de livres tapissaient les murs et s’amoncelaient sur les tables. Il chercha dans ce dédale de papier un précieux manuscrit dont lui avaient parlé les Sages. Il le retrouva sous un monticule de parchemins qu’il repoussa sans ménagements et courut dans les escaliers en le feuilletant. Il trouva la bonne page en revenant près des jeunes filles et posa le livre sur la margelle du bassin.

Prenant June par le poignet il l’obligea à se relever et à s’éloigner de Sylviana. Il traça alors un cercle autour d’elle avec une branche et s’assit, le manuscrit sur les genoux.

« - C’est bien la première fois que je fais çà, j’espère que ça fonctionnera…

June ne se sentit pas rassurée et jeta un coup d’œil vers Sylviana tout aussi dubitative.

Jiang Wei posa ses mains sur le cercle et se mit à murmurer des paroles dans une langue inconnue. La jeune fille ne put s’empêcher de rire et le prêtre leva sur elle un regard sévère. Elle s’arrêta immédiatement en s’excusant et il  reprit ses incantations.

Rien ne sembla se passer pendant quelques minutes, mais June sentit l’atmosphère se faire plus pesante. Les oiseaux s’étaient arrêtés de chanter et le vent avait disparu. Une brume étrange envahit tout le sanctuaire mis à part le cercle dans lequel elle se trouvait. Le cristal au-dessus de leur tête brilla plus intensément, jusqu’à ressembler à une braise. Le cercle se mit soudain à luire et un dessin se forma à ses pieds June tomba à genoux sous le coup de la douleur fulgurante qui l’assaillit. Quelque chose brûlait en elle et tentait de s’échapper de son corps.

Poussée par l’instinct, elle se remit lamentablement debout. Les jambes écartées, les bras ballants elle observa un nouveau phénomène. Un disque de lumière grandissait sous ses pieds comme des rides à la surface de l’eau quand la lumière du cristal disparut, le cercle sous elle devenant la seule source lumineuse du jardin.

Elle éprouva alors une sorte de picotement sur tout son corps et examinant ses bras, s’aperçut qu’une épaisse fourrure blanche et noire aux reflets argentés poussait sur chaque centimètre de sa peau. Ses oreilles remontèrent sur son crâne et ses ongles se changèrent en griffes meurtrières tandis qu’une queue poussait au niveau de ses reins.

Le cristal émit de nouveau sa lumière lorsque Jiang Wei finit sa conjuration et le cercle disparut. Sylviana contourna son amie avec prudence et une fois face à elle, ne put retenir un cri de terreur. Le jeune prêtre l’attrapa par les épaules et l’obligea à rester où elle était.

June fit un pas en avant mais son amie cria de nouveau.

« - Sylviana, c’est moi ! Qu’est-ce qui s’est passé ?

Son amie refusant de répondre, elle se tourna vers le bassin et y regarda son reflet. Le visage qu’elle y vit n’était plus le sien et elle-même recula de peur.

« - Est-ce que c’est une blague ? Qu’est-ce que vous m’avez fait ? hurla-t-elle, des sanglots dans sa voix.

Sylviana tenta de se dominer en l’entendant et fit un pas, la main tendue vers son amie en voyant une larme couler de ses yeux dorés. June ne bougea pas de peur de l’effrayer encore plus et ferma les yeux. Son amie déglutit difficilement et plongea sa main dans la chaude fourrure blanche et noire. Son contact doux et chaud la calma un peu et elle caressa le crâne de June.

« - Excuse-moi, finit-elle par dire. En fait tu… Tu es magnifique June…

La jeune fille rouvrit ses yeux et plongea son regard doré dans celui de son amie.

« - C’est assez bizarre comme expérience, mais je t’assure que tu es magnifique… En plus tu sais combien j’aime les chats !

June la prit dans ses bras et la souleva de terre. En la reposant, elle ne fit pas attention à l’expression de stupeur de son amie pour se contempler à nouveau dans le bassin.

« - Cette preuve est-elle suffisante Maître Guardian ? demande Jiang Wei. Votre amie a raison, vous êtes le plus beau tigre blanc qu’il m’est été donné de voir.

June ainsi transformée prenait l’apparence d’un tigre blanc mais gardait sa morphologie humaine en se tenant debout sur ses deux pattes arrière, ses pattes avant, elles, ressemblant aux mains humaines n’étaient la fourrure et les griffes.

 

(à suivre)

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June est passée de elfe à tigre mdr? Tu comptes lui faire combien de transformations? xD

J'avoue ne pas avoir DU TOUT la même réaction que son amie! Sinon encore une fois, les descriptions sont très satisfaisantes (je les trouve même mieux que le prologue). J'attends vivement la suite ^^!

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Bon, j'ai décidé d'arrêter d'écrire. Rien ne va en ce moment et j'ai plus la tête à ce genre de conneries. Donc si certains suivaient encore, désolée mais je ne posterais pas la suite.. Voilà c'est tout ce que j'avais à dire !

 

À bonne entendeur, salut !

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Moi non plus je ne qualifierai pas ces histoires de conneries. Si tu es capable de nous transporter dans ton monde, cela veut dire que tu as un talent tout à fait honorable. C'est une décision décevante, (moi qui espérais suivre les aventures d'une héroine si attachante) mais je la respecte en espérant qu'un jour (qui sait?) tu reprendras cette fiction.

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  • 1 month later...

Les phases de découragements, ça se contrôle. Et surtout ça se surpasse. Ce qu'il semble bien que tu aies réussi à faire. Tant mieux.

Bon, pour être honnète, je trouve un peu trop de ressemblances avec d'autres oeuvres. On sent un certain nombres d'inspirations dans tes lectures.

Je crois avoir décelé jusque là des inspirations venant:

_de la roue du temps

_de la belgariade et de la mallorée

_de warcraft 3 (oui bon c'est ps de la lecture et alors?)

_un certains nombre de livre de Terry Pratchet

_Blodd + peut-être

_et peut-être un chouilla du seigneur des anneaux.

 

 

Toujours en étant honnête, je me suis lassé il y a quelques années des histoires de "l'élu", de "celui que l'on attendait" et autre histoire du genre. Ce qui ne veut pas dire que je dénigre la tienne loin de là. Pourquoi? Parce que tu nous as mis un aperçu de tout les tomes que tu écriras la dessus. Ce qui signifie, je crois, que tu as une histoire bien définie en tête avec des intrigues multiples et qui s'entrecroisent, une certaine longueur qui implique beaucoup de réflexions. Et à moins d'avoir fait un amalgame terrible entre toutes les oeuvres que j'ai citées, tu as un scénario original qui t'a permis d'envisager autant de tomes.

 

Donc ce que moi moi moi moi et encore moi aimerai, c'est plutôt que de faire lire la suite, tu choisisses certains passages que tu as déjà écris et que tu trouves intéressant, pour nous montrer l'avancée dans l'intrigue, ou bien quelques actes qui donnent tout l'intérêt à la chose, ou qui nous montreraient un peu comment tu as fait évoluer ton personnage sans nous montrer son évolution. Ce qui rendrai tout ce que tu ne nous à pas montrer plus alléchant encore.

 

Le dernier détail: ne vas pas croire que tu arrêteras d'écrire comme cela du jour au lendemain parce que tu as une phase de découragement, de ras-le-bol de tout, ou une crise de "fuck le système". Ca sent que tu aimes écrire, que tu y prends un certains plaisir. Et tu finirai par devenir dingue si tu laissais toutes tes idées germer uniquement dans ton cerveau sans plus les coucher sur le papier. Je parie que lorsque tu te déplaces d'un endroit à un autre (quand tu prends le bus, le vélo ou la voiture ou que sais-je) ton esprit vagabonde ailleurs et tu imagines des histoires, tu visualises certains passages. Si je ne me trompe pas la dessus, tant que tu auras ce phénomène, même inconscient (et à fortiori conscient) tu pourras pas t'empêcher 'avoir les doigts qui te démangent. J'ai arrêté d'écrire pendant presque un an. J'avais pondu environ une vingtaines de nouvelles. Et je m'y suis remis doucement il y a quelquessemaines pour produire celle que je vous fais lire actuellement. Et j'ai de nouveau un certains nombres d'idées qui me reviennent et par là même de nouvelles démangeaisons au niveau des doigts. Donc si moi, qui est très peu d'écris à mon actif, ça m'arrive, toi qui a écris peut-être dix fois plus que moi, tu pourras pas t'empêcher de reprendre.

Je parie que si tu regardes un peu plus attentivement ton clavier, tu remarqueras certaines touches avec le caractère dessus d'effacé et peut-être même comme moi, la touche espace légèrement errodée sur l'arrête. (Et ça, c'est vallable pour tout ceux d'entre vous qui écrivez régulièrement. Je pense en particulier à Lucifer et Hinata-chan...)

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Je crois avoir décelé jusque là des inspirations venant:

_de la roue du temps

_de la belgariade et de la mallorée

_de warcraft 3 (oui bon c'est ps de la lecture et alors?)

_un certains nombre de livre de Terry Pratchet

_Blodd + peut-être

_et peut-être un chouilla du seigneur des anneaux.

 

Pardon mais à part le dernier, je n'ai jamais lu les autres ^^"

Je sais, on va me dire que je suis une inculte >_>

 

Le dernier détail: ne vas pas croire que tu arrêteras d'écrire comme cela du jour au lendemain parce que tu as une phase de découragement, de ras-le-bol de tout, ou une crise de "fuck le système". Ca sent que tu aimes écrire, que tu y prends un certains plaisir. Et tu finirai par devenir dingue si tu laissais toutes tes idées germer uniquement dans ton cerveau sans plus les coucher sur le papier. Je parie que lorsque tu te déplaces d'un endroit à un autre (quand tu prends le bus, le vélo ou la voiture ou que sais-je) ton esprit vagabonde ailleurs et tu imagines des histoires, tu visualises certains passages. Si je ne me trompe pas la dessus, tant que tu auras ce phénomène, même inconscient (et à fortiori conscient) tu pourras pas t'empêcher 'avoir les doigts qui te démangent. J'ai arrêté d'écrire pendant presque un an. J'avais pondu environ une vingtaines de nouvelles. Et je m'y suis remis doucement il y a quelquessemaines pour produire celle que je vous fais lire actuellement. Et j'ai de nouveau un certains nombres d'idées qui me reviennent et par là même de nouvelles démangeaisons au niveau des doigts. Donc si moi, qui est très peu d'écris à mon actif, ça m'arrive, toi qui a écris peut-être dix fois plus que moi, tu pourras pas t'empêcher de reprendre.

Je parie que si tu regardes un peu plus attentivement ton clavier, tu remarqueras certaines touches avec le caractère dessus d'effacé et peut-être même comme moi, la touche espace légèrement errodée sur l'arrête

*regarde au-dessus de son épaule pour voir s'il n'y a personne*

C'est carrément flippant tellement le portrait est fidèle ! xD

Par contre tu as oublié le "regarde jamais les gens quand on lui parle, étant toujours attiré par le moindre mouvement autour d'elle"  :D

Mais oui, j'ai fini par abandonner l'idée d'abandonner d'écrire, ça m'est totalement impossible...

 

Sinon :

Donc ce que moi moi moi moi et encore moi aimerai, c'est plutôt que de faire lire la suite, tu choisisses certains passages que tu as déjà écris et que tu trouves intéressant, pour nous montrer l'avancée dans l'intrigue, ou bien quelques actes qui donnent tout l'intérêt à la chose, ou qui nous montreraient un peu comment tu as fait évoluer ton personnage sans nous montrer son évolution. Ce qui rendrai tout ce que tu ne nous à pas montrer plus alléchant encore.

 

Vraiment ? Mais vous risqueriez de ne plus rien comprendre après  :-\

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Mais oui, j'ai fini par abandonner l'idée d'abandonner d'écrire, ça m'est totalement impossible...

 

Laisse toi le temps... Tu as pas encore 20 ans (Bon ça va pas tarder, mais chut  ;) )

J'ai commencé à apprendre les deux syllabaires japonais en février et j'ai vite abandonné aussi. Puis en avril je m'y suis remis très sérieusement en continuant ce que je faisais à coté et tu vois où j'en suis à l'heure actuelle. Si c'était si facile d'écrire, tout le monde aurait au moins fait paraître sa biographie. Qui sait si tu n'as pas besoin de souffler un peu? Tu as beaucoup écris, pourquoi arrêter maintenant? C'est pas comme si ta survie dépendait de ce choix alors comme je disais, laisse-toi le temps.

 

Vraiment ? Mais vous risqueriez de ne plus rien comprendre après  :-\

 

C'est justement l'intérêt. L'intérêt qui donnera ensuite l'envie franche d'en savoir plus de lire ce qu'on a pas encore lu et pourquoi pas te redonné l'envie...

 

C'est carrément flippant tellement le portrait est fidèle ! xD

 

Question de perception. L'adjectif que tu cherches, c'est zététique. Et ça m'apporte un peu trop souvent des em*****...

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Bon voilà un extrait. Je vous explique quelques trucs car sinon vous n'allez rien comprendre !  :D

Donc June, accompagnée de Syl, a accepté de partir en quête de tous les Guardians. Elle a déjà trouvé le premier : Elhonàn, un Elfe Blanc qui est le Guardian du Tonnerre. Naharo est le nom de sa jumelle et Kiéra, le nom que Jiang Wei a donné à June et venant de "Kiéranetsuca" qui signifie Déesse étoile. Cette scène se passe dans l'inconscient de June/Kiéra après qu'elle ait été assomée. C'est Naharo qui parle en premier.

 

Ce miroir me permet de voir le passé, le présent et le futur de toute personne que je regarde dans les yeux. Mon esprit en est l’écrin et tu es la première ainsi que la dernière personne à qui je le montrerais.

    « - Pour quelles raisons en ai-je l’infini honneur ? ironisa Kiéra.

    « - Car peut-être qu’ainsi je te convaincrais d’abandonner cette quête inutile. C’était à moi que devais revenir la tâche de protéger les Mondes, mais ils m’en ont écartée de force pour que ce soit toi qui deviennes l’Elue… Je ne leur pardonnerai jamais. Ni à eux… Ni à toi… Quoi qu’il en soit j’ai décidé de ne pas me salir les mains de ton sang, préférant une méthode plus amusante quoi que plus malsaine… Je vais te montrer des images de ton avenir qui n’est pas enviable loin de là… Je vais te montrer le Mal qui dort en toi et que tu réveilleras dans ta recherche du pouvoir…

Naharo se tourna vers le miroir et Kiéra s’avança encore de quelques pas. Sa couleur venait encore de changer et le reflet lui montra une femme faisant les cent pas devant un trône de basalte et d’or, à l’intérieur d’une gigantesque salle. L’image était lointaine et Kiéra ne distinguait pas son visage. La femme était vêtue d’une robe de soie noire fendue des deux côtés tout le long de ses cuisses. Elle portait d’innombrables bracelets aux poignets et aux chevilles qui tintaient furieusement en cadence avec la marche impatiente de leur propriétaire.

Un démon vêtu de son armure de fer s’avança d’un pas gauche et maladroit jusque devant la femme. Il s’agenouilla devant elle et dit :

    « - Celle que vous aviez mandé attend devant la porte. Dois-je la faire entrer ?

    « - A ton avis pauvre abruti ? Pourquoi l’aurais-je fait venir sinon ? lui cria-t-elle avec colère.

Le démon émit un son qui ressemblait à une imploration et se releva pour ouvrir la porte. Deux autres démons entrèrent soutenant le corps blessé et sale d’une jeune fille. Ils la lancèrent aux pieds de la femme qui s’était rassit sur son trône, la toisant avec arrogance. La jeune fille cracha un mélange de glaire et de sang et se remit péniblement sur ses genoux.

    « - Que crois-tu prouver en faisant çà ? Que tu possèdes tous pouvoirs ? Tu n’as pas besoin de lancer une guerre pour qu’Orca le reconnaisse…

La femme ne réagissant pas la jeune fille continua de parler d’une voix ressemblant plus à un râle d’outre-tombe. Pourtant cette voix tiraillait le cœur de Kiéra.

    « -Quoi qu’ils aient pu te dire, ce n’était que des mensonges. Je te le répète nous ne t’avons jamais trahie. Il n’y était absolument pour rien alors cesse de t’acharner sur lui…

    « - Rien fait ? demanda la femme d’une voix calme qui ne présageait rien de bon. Rien fait ? Il a tenté de me tuer. Toi tu n’étais pas là alors comment peux tu le savoir. Rien fait… Il a brisé ce que j’avais de plus cher en ce monde en abattant son sabre sur moi. Jamais je n’avais vu un regard plus déterminer que le sien. Il a trahi ma confiance et… Mon cœur. Quoi que tu dises je ne lui pardonnerai jamais, comme à aucun des habitants d’Orca. Vous vous êtes joué de ma souffrance. Vous avez voulu me sacrifier… Maintenant je vais vous faire goûter à ma colère et ma vengeance. Vous allez goûter la véritable puissance d’un…

    « - Tu es folle. Et tellement pitoyable, l’avait coupé la jeune fille agenouillée dans un murmure.

La femme la gifla avec une telle force que la jeune fille fut envoyée à une dizaine de mètres. La femme ne pouvait plus se retenir. Elle l’approcha et l’empoigna par ce qui restait du col de la chemise en lambeaux.

    « - Insulte moi encore une fois et je te jure que je te fais pendre à la muraille de mon palais pour te faire brûler par le soleil et te faire arracher les tripes par les vautour… Mon amie…

    « - Tout ce que vous vous voudrez Majesté. Oui… Tout ce que tu voudras… Kiéra.

Le reflet du miroir semblait s’être rapproché des deux jeunes femmes et Kiéra se reconnut en la reine vêtue de noir. Il n’y avait aucun doute possible. Elle aussi avait la cicatrice sur l’œil droit et malgré un long voile de mousseline noire on apercevait la couleur bleue dégradée de sa chevelure. Mais la jeune guerrière, au-delà de sa stupeur eu un haut-le-cœur et manqua de vomir en voyant que la jeune fille à terre était Sylviana. Ses vêtements déchirés en de nombreux endroits ne tenaient plus que par miracle, lui permettant de voir les plaies sanguinolentes et purulentes de son amie. Ses traits ne ressemblaient plus à ceux qu’elle avait vu plus tôt. Elle paraissait très amaigrie et sa peau était grise, accentuant les cernes sous ses yeux vitreux.

    « - Un nouveau séjour dans mes salles de torture devrait te rappeler la bienséance… Qu’on l’emmène… Et la prochaine fois renversez lui un seau d’eau sur la tête. Sa puanteur est insupportable…

Le miroir reprit alors sa teinte noire et l’image disparue. Kiéra était tombée à genoux et tremblait de tous ses membres. Elle avait été choquée par ce qu’elle avait vu et ne comprenait pas le pourquoi de son comportement envers sa meilleure amie. Jamais elle ne lui ferait de mal. Ces images ne pouvaient pas refléter son avenir c’était impossible ! Naharo tentait sûrement de la manipuler il ne fallait pas qu’elle y croit aussi facilement. Mais son cœur se serrait et un terrible doute l’empoignait.

    « - Oups ! Je crois que j’ai été trop loin… Voyons un futur plus proche. Je vais te montrer que cette quête ne pourra te conduire qu’à la folie…

Le miroir garda sa teinte noire et des milliers de petits éclats lumineux apparurent. Les étoiles se partageaient la surface du miroir avec une demi-douzaine d’astres qui semblaient être des lunes. Elles tranchaient les ténèbres du ciel avec leurs couleurs pastel. Toutes possédaient des atmosphères et on pouvait observer les aléas de leur climat. L’image sembla descendre et on pu apercevoir se dessiner de gigantesques immeubles.

Au milieu de l’avenue marchait une personne cachée par sa cape et son capuchon noir. De la fumée sortait de plaques d’égout au sol et donnait un aspect lugubre à la ville désertée par ses habitants. Pas une lumière n’était visible aux fenêtres des immeubles. Seuls brillaient que de très rares lampadaires. Le son des pas de l’individu se répercutait sur les murs et s’amplifiait dans l’air stagnant, donnant l’impression d’un décompte macabre.

L’inconnu s’arrêta sous un lampadaire dont l’ampoule grésillait et s’allumait puis s’éteignait à un rythme irrégulier. Les ombres se mouvaient tout autour du cercle de lumière. Elles grossirent, s’élevèrent et devinrent matérielles en prenant une forme humanoïde et des ailes décharnées poussèrent dans leur dos. Les ombres étaient recouvertes de plaque de métal bruni. Mais ce qui aurait vraiment inquiété Kiéra si elle avait du se battre contre eux était les immenses cornes qu’arborait leur tête sans visage et leurs yeux brillaient de la même lueur rouge que celle des flammes.

Celui qui semblait être le plus grand entra dans le cercle de lumière. Il était bien plus grand que l’inconnu mais celui-ci ne bougea pas. L’ombre s’adressa à lui d’une voix grave venue de nulle part.

    « - Quitte ce monde il ne te servirai à rien de te battre contre nous pour le reconquérir. Traître à tes amis et à ta cause tu es haïe de tous. A quoi te servirai une victoire si c’est pour la fêter seule ?

Les poings de l’inconnu se serrèrent. Il passa derrière l’ombre à une vitesse incroyable et leva sa jambe droite pour lui assener un coup de pied. Mais l’ombre avait anticipé son mouvement. Tout aussi rapidement il se retourna, dévia sa jambe et lança son poing vers le visage de l’inconnu. Celui-ci tourna sur lui-même pour suivre le mouvement de sa jambe déviée et refit face à l’ombre. Il croisa ses bras et para le poing de l’ombre en enserrant son poignet. Ils restèrent ainsi quelques secondes avant que l’ombre ne reparle.

    « - Tu ne rachèteras pas ton âme en te battant ainsi…

L’inconnu souffla longuement avant de partir d’un petit rire sans joie, dédaigneux. Il répondit d’une voix féminine :

    « - Je ne cherche pas à racheter mon âme… Je veux me sentir exister. Seuls le combat et le sang m’apportent ce sentiment… Et puis j’avais juré sur le sang d’une enfant que je vous tuerai tous. Vous les Seigneurs démoniaques… Les pantins des Dieux… Je vous exterminerai tous ! Varunas !

L’individu libéra le bras du Varuna et sauta en arrière. Deux autres ombres entrèrent dans le cercle et sautèrent sur l’intrus. Celui-ci se baissa et tourna sur lui-même. Kiéra ne su ce qu’il avait fait mais les Varunas se retrouvèrent à terre et l’individu avait disparu. Il se trouvait dans les airs. Il sortit deux sabres de son dos et trancha les têtes de ses adversaires en retombant lestement au sol. D’autres Varunas entrèrent dans le cercle lumineux mais ils ne réussissaient pas à rivaliser avec la vitesse de l’individu en noir.

Ses lames argentées étincelaient d’un éclat irréel à travers les gerbes de sang qu’elles créaient. Un Varuna profita que l’intrus tranchait le bras d’un camarade pour l’attraper par derrière. Il enserra ses bras et son torse de toutes ses forces. Mais celui-ci prit appui sur le corps d’un autre Varuna. En le poussant vers le haut il parvint à se sortir de l’étau. Il tendit ses mains et les posa sur le sol en pliant légèrement les bras avant de repousser l’asphalte. Il attrapa la tête du Varuna qui l’avait retenu avec ses cuisses et contracta ses muscles. Le Varuna se mit à suffoquer. L’individu se redressa et d’un mouvement ample coupa la tête et les cornes. Le corps inerte retomba au sol et d’une simple roulade l’intrus se remit debout.

Les bras tendus en arrière, ses sabres devenant une partie de lui-même il passa en entre tous les Varuna le temps d’un battement de paupière. Lorsqu’il s’arrêta on aurait pu croire qu’il n’avait pas bouger si ce n’était que la fumée tournait étrangement autour de lui et que les Varuna autour de lui tombèrent sans vie dans la seconde qui suivie. Le plus grand des Varuna s’approcha de nouveau de lui. L’intrus dit avec amusement :

    « - Je crois que je commençais à rouiller… Merci beaucoup…

    « - Navré de te décevoir mais il en faudra bien plus pour nous battre…

A ces mots, des Varunas se formèrent dans toutes les ombres de la ville. Certains descendirent le long des immeubles, des ruelles étroites, de magasins abandonnés, leurs yeux de braise illuminant les ténèbres. Kiéra avait été impressionnée par la façon de se battre de l’intrus mais elle se demandait s’il ferait le poids contre ce qui se transformait en une armée.

    « - Je n’en attendais pas moins de vous…

L’inconnu planta un sabre dans l’asphalte dans lequel il se ficha comme dans du beurre. Il leva sa main libre et enleva sa cape de cuir. Celle-ci tomba au sol dans un léger froissement. Tout autour, les Varuna émirent une sorte de grondement de rage à la vue de son visage. Kiéra se mit elle-même à suffoquer en voyant ce visage. Ce si rapide combattant était bien elle-même. Naharo sourit en remarquant la réaction de sa sœur. Kiéra était surexcitée elle espérait très rapidement devenir aussi puissante.

Seulement la Kiéra du reflet différait d’elle-même. Malgré la cicatrice, ses cheveux étaient plus longs et traînaient sur le sol. Ils étaient également colorés d’un dégradé noir et argent. Ce qui l’étonnait le plus était la couleur de ses yeux, ils semblaient avoir une teinte rouge sang.

    « - Ne m’en voulez pas mais il va falloir que je fasse un peu de vide…

    « - Ne sois pas si arrogante Néméllië ! Que crois-tu pouvoir faire seule contre une armée ?

    « - Et toi tu sembles oublier que je suis votre Fléau…

Certains des Varunas tremblèrent. Leur chef émit un grondement et tous reprirent confiance. L’assaut recommença. La Kiéra du miroir faisait montre d’une maîtrise du combat que celle coincée dans le dôme enviait ardemment. Pourtant quelque chose l’effrayait chez ce double. La lueur dans son regard lui semblait inhumaine et enragée.

Elle remarqua alors que le combat de son double malgré sa beauté tenait plus de la boucherie. Même seule, les dégâts qu’elle causait aux Varunas étaient énormes tandis qu’elle ne comptait que quelques éraflures. Elle se taillait un chemin de sang et de mort pour atteindre leur chef. A chaque nouvelle gerbe de sang, la démence semblait éclairer un peu plus ses yeux.

Elle sauta pardessus un groupe de Varuna particulièrement virulents et atterrit entre six autres qu’elle tua d’un tour sur elle-même. Elle chercha leur chef et le vit s’envoler sur le toit d’un immeuble de quatre étages. Elle se baissa et courut entre les Varuna sans les toucher pour aller plus vite. Arrivée à l’immeuble elle sauta et se remit à courir à la verticale, le long du mur. Elle effectua un nouveau saut et elle se trouvait sur le toit. Elle faisait face au chef, un sourire déjà victorieux sur les lèvres.

Le Varuna gronda et se trouva derrière la guerrière lui assenant un coup à la nuque. Kiéra esquiva et roula sur son épaule. Le Varuna suivit le mouvement et n’attendit pas qu’elle se relève pour lui abattre les coups d’une épée apparue sur son avant-bras. Kiéra ploya un peu sous leur force mais les arrêta tous. Au moment où le Varuna reprenait sa respiration, la jeune guerrière dévia l’épée et entra dans son périmètre pour lui enfoncer son sabre dans la gorge.

Il l’avait vu faire et d’un mouvement d’ailes il s’en éloigna. Elle courut à sa rencontre. D’un saut elle fut au-dessus de lui et une boule de flammes partit de ses mains. Le Varuna la balaya d’un geste banal et s’apprêta à attraper Kiéra mais elle n’était plus en l’air. Derrière lui, plaquée au sol elle avait rangé un sabre et l’autre se trouvait entre ses dents. Ses mains se mirent à irradier et elles se recouvrirent de flammes incandescentes. Le Varuna la repéra et en voyant son tour il en fit de même et ses mains s’enflammèrent d’une lueur bleu sombre.

Kiéra l’attaqua à mains nues sans craindre la résistance des plaques du corps du Varuna. De puissants chocs se faisaient entendre et les flammes des deux combattants semblaient protéger leurs poings. Kiéra en déviait beaucoup mais ceux qu’elle recevait à l’abdomen ou au visage faisaient de nombreux dégâts dans son corps. Un filet de sang coulait entre ses lèvres mais elle semblait au comble de la joie. Elle feinta un nouveau crochet du droit. Le Varuna se baissa pour esquiver mais il fut accueillit par le genou de Kiéra. Il partit en arrière et au lieu de tomber à terre la jeune fille passa sous lui et le fit décoller encore plus haut.

Elle déchaîna alors une pluie d’éclairs sur lui. La créture s’écroula sur le toit avec lourdeur, à moitié sonné et le corps fumant. Dans la rue, ses camarades hurlaient des encouragements mais aucun ne venait l’aider car ce n’était plus leur combat. Il regarda la jeune fille qui était accroupie à quelques mètres de lui. Elle souriait avec mépris. Elle croisa ses bras devant elle et le Varuna sentit que le combat allait devenir incontrôlable.

Kiéra apposa ses mains enflammées sur le toit et le béton se mit à craquer. Une lumière rouge apparue dans les fissures convergeant vers le Varuna. Il craint la suite et s’envola. Il y eu une puissante déflagration et l’immeuble s’écroula sur lui-même. A travers la fumée grisâtre se dessina une forme blanche et irradiée qui s’envola à la suite du Varuna. Celui-ci n’eut pas le temps de se mettre en garde et Kiéra lui coupa les cornes de droite.

Prit d’une rage meurtrière il empoigna la guerrière à la gorge et la lança contre le building voisin la faisant passer à travers la vitre et deux murs de béton.

Le ciel se couvrit de nuages et une forte averse commença à tomber. Le Varuna n’attendit pas longtemps son adversaire. Elle ressortit en trombe, portée par sa rage. Elle dégaina son deuxième sabre et attaqua avec une rapidité incroyable malgré les bourrasques et la pluie qui la repoussaient. Le Varuna commençait à faiblir. Elle se mit à la hauteur de sa tête et son talon s’écrasa sur le visage informe de celui-ci. Il partit de côté. Kiéra rangea ses sabres et lui assena un enchaînement de coups à mains nues qui eurent raison de la peau sur ses articulations. Du sang coula mais elle continua.

Elle passa alors sur son dos, fit un salto avant pour se donner de l’élan et abattit ses poings fermés sur le dos du Varuna avec une telle violence, qu’il dégringola et s’écrasa au sol en formant un cratère. Kiéra se posa, sa colère toujours vive. Son sang battait contre ses tempes. Elle essuya le liquide chaud à ses lèvres après en avoir craché le surplus, s’avançant alors à pas calme vers sa victime.

Le Varuna releva la tête et vit les orbites de la jeune fille devenues totalement noires. Ses cheveux bruns et argent se soulevèrent dans le vent, formant une froide auréole autour d’elle. Des flammes noires dansèrent sur son corps, l’irradiant d’une aura malsaine. Des Varunas se rassemblèrent autour d’eux. Elle sourit de cette aubaine concentrant sa magie. La tempête s’intensifia et les nuages semblaient tourner au-dessus du Maître Guardian. L’asphalte commença à se fissurer tout autour d’elle, atteignant jusqu’aux rues voisines. Quelques morceaux se détachèrent et restèrent en suspension un mètre dans les airs.

Une vague de chaleur suffocante enveloppa les Varunas. Des éclairs foudroyèrent la rue mais Kiéra fut protégée d’une sorte de champ de force. Elle se concentra plus intensément et son visage se déforma sous la tension. Ses veines ressortaient prêtes à exploser. Alors elle hurla, libérant par la même toute sa magie. L’explosion et son onde de choc détruisirent entièrement une douzaine de quartiers sur plusieurs kilomètres.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, Kiéra se trouvait dans un champ de ruines. Tout avait été soufflé et rien ne s’élevait plus au-dessus de quelques mètres. Kiéra était essoufflée. Contre toute attente on entendit des bruits de pas. Une dizaine de personnes se tenaient autour d’elle. Elle reconnut Syl et Elhonàn mais pas les autres. Son amie allait s’avancer mais un homme l’arrêta de son bras. Il s’avança à sa place et dit :

    « - Je suis désolé… Mais nous devons t’empêcher de faire plus de dégâts… Tu as été trop loin.

    « - Et toi Syl ? Serais-tu prête à me tuer ?

    « - Contrairement à lui je ne te demanderai pas de me pardonner. Je te hais…

Kiéra sourit mais son visage avait perdu son arrogance. Elle semblait même troublée par la présence de l’homme. Elle se redressa et irradia de nouveau. Alors des larmes de sang coulèrent le long de ses joues. Le reflet du miroir devint flou avant de redevenir noir.

 

Naharo afficha un sourire victorieux en voyant que la dernière scène avait profondément ébranlé sa sœur. Mais elle n’en avait pas encore finit avec elle. Il lui restait une dernière chose à lui montrer si la réponse qu’elle attendait se trouvait être négative.

    « - Cela t’a-t-il fait réfléchir soeurette ?

 

Edit : En relisant je me suis rendue compte que ma scène de "combat" manque encore de fluidité... Faut que je travaille mon style  :-X

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Le combat me semble très fluide au contraire. Un peu trop long mais très fluide.

 

Par contre, et là tu peux être fière, j'ai trouvé le premier passage superbement écrit (à un ou deux détails de langage prêt). On y sent juste ce qu'il faut d'intensité sans que les descriptions et les tournures de phrases soient trop lourdes ou trop longues. Pendant quelques minutes j'ai réellement eu l'impression de tenir un bouquin devant moi. Et ça, c'est énorme.

La déchéance de l'élue me fait vaguement penser à la guerre des étoiles, alors que la furie du combat me fait penser à gunnm. Alors je suppose que tu connais la guerre des étoiles, mais gunnm?

 

Si tu en as d'autres comme ceux-là, n'hésite surtout pas. C'est vraiment excellent.

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Par contre, et là tu peux être fière, j'ai trouvé le premier passage superbement écrit (à un ou deux détails de langage prêt). On y sent juste ce qu'il faut d'intensité sans que les descriptions et les tournures de phrases soient trop lourdes ou trop longues. Pendant quelques minutes j'ai réellement eu l'impression de tenir un bouquin devant moi. Et ça, c'est énorme.

 

Woaw ça c'est du compliment !  :'(

Marchiii

 

La déchéance de l'élue me fait vaguement penser à la guerre des étoiles, alors que la furie du combat me fait penser à gunnm. Alors je suppose que tu connais la guerre des étoiles, mais gunnm?

 

Oui je connais la Guerre des Etoiles, pas fan et très vague dans mes souvenirs, mais je connais ! xD

Par contre Gunnm, j'ai tenu un tome il n'y a pas longtemps mais je n'ai jamais lu, personne ne pouvait me le prêter  :-\

 

La prochaine fois je posterai l'arrivée d'un personnage très important. ^^

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Eh ben tu sais quoi ? je suis horriblement frustrée: déjà, le début promettait...mais avec cet extrait, j'étais totalement sous hypnose...

et frustrée de savoir que je n'aurais jamais le déroulement exact et entier du livre...!

 

Parceque là, avec un tel passage, on se demande vraiment ce qu'il va se passer: est-ce de l'intox ? la réalité, mais présentée de telle façon que notre héroïne n'a pas le beau rôle...ou bien carrément la réalité ?

Raah...frustrant, c'est bien le mot...

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Bon, un extrait un peu long et pas celui que je voulais mettre au départ. Mais il me semble important sur de nombreux points. Alors encore quelques précisions : Bakar est le nom d'un Chef de Clan de la race des Hommes et il est le Guardian de la Terre, se transformant en Grizzly. Ce dernier, Sylviana, Elhonàn et Kiéra se rendent à Vétzal qui protège le temple des Guardians du Vent. En cours de route il s'arrêtent dans une petite ville en espérant trouver du travail et gagner un peu d'argent.

 

 

Ce n’était pas du tout ce à quoi s’attendait Kiéra. Esra ressemblait à un petit bourg perdu. Elle ne savait si c’était à cause de la pluie, mais tout ce qui l’entourait semblait triste, misérable et délabré. Une haute palissade se dressa devant eux, ceinturant le centre du village. Plusieurs personnes encapuchonnées s’activaient à réparer un pan du mur particulièrement abîmé, tout comme la plupart des maisons qu’ils avaient vu jusque là. Ils franchirent une grande porte cloutée et dépassèrent quelques petites bâtisses avant d’arriver sur une place. Beaucoup de chariots s’étaient rassemblés au centre et des enfants couraient en va-et-vient de l’auberge aux chariots pour charger ceux-ci de nombreuses marchandises.

Un peu plus loin, des tentes de fortune. Des familles trempées jusqu’aux os s’étaient agglutinés devant la première. La seconde avait attiré moins de monde mais les quelques personnes qui attendaient interloquèrent Kiéra. Tous avaient des couleurs de cheveux tirant du jaune au orange en passant également par le violet.

    « - Ce sont des Mystiks, lui dit Bakar. Vous devriez aller réserver deux chambres, je vais voir s’il n’y aurait pas un petit boulot pour nous dans les parages.

Les trois compagnons descendirent de monture et s’exécutèrent. L’auberge semblait moins misérable que les autres bâtiments, mais à peine étaient-ils rentrés que leurs narines furent agressées par des relents de bière et de transpiration. Peu de monde se trouvait dans la pièce et les quelques buveurs ne semblaient pas dangereux. Sylviana s’approcha du comptoir et régla la note pour les deux chambres. Ils s’assirent au bar et commencèrent chacun leur potage en attendant Bakar. Celui-ci revint au bout de trois-quarts d’heure.

    « - J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle ! annonça-t-il d’emblée. La bonne est que je nous ai trouvé quelqu’un qui nous propose du travail. Il faudrait escorter une caravane qui se rend dans une ville tout près de Vétzal. La mauvaise c’est qu’il veut que nous fassions nos preuves ce soir lors de l’attaque des démons. Cela fait près de trois semaines qu’ils se font attaquer à peu près tous les quatre jours. C’est pour çà qu’ils ont préparé les chariots. Ils veulent mettre tous ceux qui ne combattent pas dans un lieu sûr.

    « - Et les Mystiks dehors sont là pour çà ?

    « - Exactement mais de nouveaux bras seraient les bienvenus. Qu’en pensez vous ? De toute façon il n’y aura rien de tel pour s’améliorer que d’aller sur le terrain, non ?

    « - Je suis d’accord, lui dit Kiéra.

Elle regarda ses deux autres compagnons. Ceux-ci hochèrent positivement la tête.

    « - Alors allons tous nous présenter ! s’exclama Bakar.

Kiéra et Syl avalèrent les dernières gorgées de leur potage et tous sortirent.

La pluie n’avait pas cessée. Leurs bottes s’enfonçaient lourdement dans la boue noire avant d’en sortir avec un bruit de succion. Une douce chaleur entoura Kiéra lorsqu’elle entra dans la tente. Deux braseros avaient été placés derrière un homme minuscule, assis à une table, écrivant avec effervescence sur une longue feuille de papier. Bakar se racla la gorge et l’homme leva la tête.

    « - Ah, voilà donc ceux dont tu m’as parlé. Avancez ! Enlevez vos capuchons que je vous vois…

Kiéra et Elhonàn s’avancèrent un peu plus et abaissèrent leur capuche.

    « - Une nouvelle Mystik ! s’exclama l’homme. Hors de question. Déjà que les femmes qui se disent guerrières sont insupportables, mais si en plus se sont des Mystiks, il faut les payer au moins autant que les hommes.

    « - Allons, allons Patron… Il n’y a rien de plus normal. Surtout si elles sont plus fortes qu’un de tes tas de bouseux, héla une voix derrière Kiéra.

Une jeune femme se tenait entre les deux battants de l’entrée. Elle enleva sa cape une fois rentrée et s’assit sur la table, les mains tendues vers un brasero. Elle ne devait pas mesurer plus d’un mètre cinquante et était vêtue tout de noir. Elle avait des cheveux de couleur mauve coupés très courts si ce n’était une tresse à la base de sa nuque et deux longues mèches encadrant son visage.

    « - Morgàn descends de ce bureau ! cracha le petit homme.

    « - Eh ben, t’auras jamais une seule parole aimable, souffla-t-elle en descendant de la table avant de se camper devant Kiéra. Enfin de nouvelles têtes. Je sens qu’on va s’amuser ce soir ! dit-elle en se frottant les mains.

    « - Je ne les ai pas encore engagés !

    « - Mais si, mais si… Tu sais que tu as besoin de bras de toute façon, tu n’as pas à faire la fine bouche. Il y a trop peu de gens qui s’arrêtent dans ce trou paumé et acceptent en plus de travailler pour toi !

Le visage de l’homme était rouge de colère mais la jeune Mystik avait raison. Il retrempa sa plume dans l’encre et se remit à griffonner sur sa feuille. Morgàn sourit et remit sa cape.

    « - Vos noms, grogna l’homme.

    « - Syl, Elhonàn et Bakar pour mes amis, énonça la Guardian.

    « - Et vous ? demanda-t-il sans relever la tête.

    « - Kiéra !

La main de l’homme marqua immédiatement une pause. La jeune Mystik regardait le Maître Guardian avec étonnement. L’homme attendit encore quelques secondes avant de coucher le nom sur le papier et l’atmosphère se détendit.

    « - Venez ! Je vais vous présenter aux autre pour qu’ils ne vous tuent pas par erreur ce soir ! s’exclama-t-elle dans un éclat de rire.

Tous remirent leur capuche et sortirent d’un même pas. Toutes les autres personnes engagées par l’homme s’étaient regroupées derrière la tente. Il n’y avait que des hommes. A l’arrivée de Morgàn, une lueur d’excitation brilla dans leurs yeux.

    « - Je vous amène des nouveaux. Voici Bakar, Elhonàn, Syl et…

    « - Tiens, tiens, coupa l’un des hommes. Encore des gonzesses qui se prennent pour des durs… Et c’est qu’elles n’ont pas l’air vilaines en plus…

L’homme se leva de son banc et se mit à tourner autour de Syl et Kiéra. Il s’approcha de cette dernière et sourit d’un air narquois à ses camarades. Il fit encore quelques pas autour d’elles et lança sa main pour mettre une claque sur ses fesses. Sentant le coup venir, Kiéra attrapa le bras de l’homme, passa rapidement dessous et le lui bloqua dans le dos.

    « - Fais moi plaisir… Réessaye encore une fois et je t’arrache le bras pour te frapper avec, lui susurra-t-elle calmement.

Morgàn explosa de rire et applaudit à la réaction qu’avait eu Kiéra. Celle-ci relâcha le bras de l’homme qui repartit, humilié, auprès des autres. Tous étaient véritablement déçus, ils avaient espérés pouvoir s’amuser un peu avec elle mais elle s’était révélée moins fragile que prévu. L’un d’eux racla bruyamment sa gorge avant de cracher une salive purulente et de dire à ses compagnons :

    « - Je vous avais prévenus. Les femmes Mystiks ressemblent toutes à notre Morgàn alors arrêtez de rêver et trouvez quelqu’un à votre portée…

Plusieurs lui lancèrent des regards noirs mais il ne semblait pas du tout s’en soucier. Morgàn, qui n’y tenait plus, attrapa la main de Kiéra et commença à la secouer fébrilement.

    « - Dis-moi, dis-moi… T’utilises quoi comme armes ? En quoi est-ce que tu te transformes ? Et comment ça se fait que tes cheveux soient bleus ? C’est la première fois que j’entends parler d’un Mystik avec des cheveux bleus…

    « - Eh bien… commença Kiéra décontenancée. Je… Je me bats avec deux kodachis, des lames courtes. Euh… Mes cheveux… Je ne sais pas pourquoi ils sont de cette couleur…

    « - Et en quoi tu te transformes ?

    « - En… Euh… Un très, très gros chat…

    « - Dis pas n’importe quoi… Les Mystiks ne se transforment qu’en insectes ou en lézards.

Voyant que Kiéra ne semblait pas se moquer d’elle, Morgàn se tourna vers Syl, Bakar et Elhonàn. Mais aucun d’eux ne démentit les paroles de leur amie.

    « - Alors prouves-le nous, dit-elle subitement.

Kiéra se sentit alors très mal à l’aise. Wei et Bakar lui-même l’avaient prévenue qu’elle ne passerait pas inaperçue, mais qu’elle devait cacher son identité autant que faire se peut. Car savoir qu’elle était le Maître Guardian risquait de déclencher trois réactions différentes : l’indifférence, l’admiration pouvant se transformer en fanatisme et la peur. Les deux dernières options pouvant compromettre sa quête. Kiéra se tourna vers Bakar à la recherche d’un conseil et celui-ci lui fit signe de ne pas se transformer.

    « - Je suis désolée, mais on a voyagé près d’une semaine et je suis exténuée. Je préfère économiser mes forces, surtout si les démons décident d’attaquer cette nuit… Je vais rentrer à l’auberge.

Elle les salua d’un signe de tête et tourna les talons. Les Mystiks attendirent qu’ils s’éloignent et l’un d’eux s’approcha de Morgàn, mettant son coude sur l’épaule de la jeune femme avec une désinvolture feinte.

    « -Je suis certain qu’elle a menti. Aucun Mystik ne peut se transformer en chat… Je parie que c’est une grosse blatte !...

Tout en parlant, la main de l’homme était passée dans le dos de Morgàn et avait entamé une lente caresse le long de sa colonne vertébrale. Lorsqu’elle arriva au niveau des reins, Morgàn l’attrapa et en le tirant, le fit basculer au-dessus d’elle et l’homme atterrit sur le dos, éclaboussant de boue tout ce qui se trouvait à portée. Tous les autres éclatèrent de rire. Sauf un.

Morgàn s’assit près de lui et passa son bras autour de ses épaules.

    « - Toujours aussi pensif… A quoi penses-tu encore ?

    « - Un Mystik ayant le pouvoir de se transformer en félin… murmura-t-il.

    « - Quoi ?

    « - Je n’ai jamais entendu parler que d’un seul Mystik pouvant prendre la forme d’un félin… Il était le meilleur, le plus puissant d’entre tous…

    « - Oh… Tu rabâches toujours tes vieux souvenirs ? Je te rappelle que cet Elfe est mort dans une attaque de démons il y a au moins dix ans… Il est mort !

    « - Personne n’a pu le prouver. Un tel guerrier ne meurt pas aussi facilement. A seulement douze ans plus personne ne lui arrivait à la cheville…

    « - Tu sais comme moi que c’est faux. Le meilleur guerrier d’Orca est… L’Oni… Il a beau être un assassin, tout le monde le reconnaît comme étant le plus grand guerrier.

    « - Détrompes-toi… Ils auraient déjà combattu l’un contre l’autre… Et ça c’est soldé par un match nul… Il était le seul au monde à se transformer en félin…

    « - Et où veux-tu en venir ? demanda Morgàn qui ne le comprenait toujours pas.

    « - Il est dit que les Mystiks ne se transformeront jamais qu’en insecte et en reptile… Mais lui avait été béni des Dieux et cette transformation était un don pour l’accomplissement d’une incroyable destinée… Si elle aussi est un félin, que peut-elle bien nous cacher…

    « - Tu parles d’une incroyable destinée… Je te rappelle qu’il est mort et à part sa force on n’entendait pas beaucoup parler d’exploits de sa part… Oh… Par contre je suis sur que je vais te surprendre… Ne le raconte pas aux autres surtout…

    « - Je m’attend au pire…

Elle l’ignora, maintenant le suspens quelques secondes, puis lui susurra à l’oreille :

    « - Son nom… est… Kiéra…

Le Mystik eu un sursaut et se remit debout, regardant Morgàn avec effroi. Celle-ci se réjouit de son petit effet. Lui, se tourna vers l’auberge mais le petit groupe avait déjà disparu à l’intérieur. Qui avait pu donner à cette jeune fille un nom aussi lourd de responsabilités ? Qui avait été assez cruel pour lui donner un nom maudit ? Le Mystik frissonna. Cette mystérieuse jeune fille allait connaître la plus abominable des morts ou la plus extraordinaire des gloires.

Ou peut-être les deux.

 

Je vous posterai la suite du passage un peu plus tard.

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Ca se passe après, ou avant l'épisode précédent ?

sinon, c'est toujours aussi superbement bien écrit...en fait, je dirait même que c'est mon passage préféré de tout ceux que tu as écrit pour cette histoire !

J'aime beaucoup ta description de l'endroit, la ptite note de réalisme avec le racisme sous jacent qu'on sent envers les mystic, les compagnons sympathique, la ptite bagarre...et les insinuations sur le nom de kiéra...

 

enfit, y' absolument tout ce que j'aime...et merveilleusement bien écrit en plus !

 

bref...vivement un autre extrait...(bien que je préfèrerais 1000 fois avoir le bouquin en entier ds les mains^^)

 

miss uchiwa, qui passe la serpillière pour virer toute la bave qu'elle a foutu par terre...

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ça se passe après le précédent extrait. Je les mettrai tous dans l'ordre chronologique.

 

Là je viens de relire le passage que je comptais mettre mais il ne sera pas réellement utile en vérité. Donc la prochaine fois je mettrais un passage un peu plus éloigné, je vais zapper la bataille dans la ville !  :D

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