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Prologue et suite [Saga Guardians]


Invité Kuro
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Je vous posterai la suite du passage un peu plus tard.

 

Tu sais quoi? Je te bannis d'office si tu ne le fais pas... J'exige la suite et rapidement. J'ai lu ce "long passage" bien plus rapidement que le précédent et j'ai pourtant l'impression que je pourrais le réciter de mémoire et après une seule lecture. Donc c'est qu'il est très fluide, bien écrit et sans lourdeur. A mois que ce ne soit moi qui ai une bonne mémoire... C'est vraiment bien écrit.

 

(a part le " Encore des gonzesses qui se prennent pour des durs… Et c’est qu’elles n’ont pas l’air vilaines en plus…" qui aurait peut-être été mieux comme ceci: "Encore des gonzesse qui se prennent pour des dures... Et c'est qu'elles sont pas vilaine, en plus...")

 

Donc, j'exige la suite.

 

edit miss uchiwa: et je plussoie rhavin: la suite, tout de suiite ! [brandit sa hache de guerre]

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Voilà un nouveau passage. À partir d'ici je pourrais mettre les chaps en entier car ils correspondent aux deux derniers du premier tome et il s'y passe des choses importantes ! ^^

 

Kiéra reprit forme humaine et, ayant mit toutes ses forces dans les combats et sa communion avec le Feu, s’évanouie en tombant de sa selle. Fraìne et Bakar coururent à elle et poussèrent des soupirs de soulagement en voyant qu’elle était seulement inconsciente. Ils décidèrent de ne pas la réveiller et Bakar la prit avec lui sur Gin. Ils rejoignirent rapidement les Mystiks et les habitants d’Esra. Ils installèrent la jeune Guardian dans l’un des chariots et tous s’accordèrent à dire qu’il valait mieux ne pas rester dans les environs. Les enfants et les personnes âgées montèrent dans les chariots et la caravane se mit en route. Les plus jeunes, surexcités, ne cessaient de parler de la lumière dorée qu’ils avaient vue au loin, redoublant d’imagination pour tenter d’expliquer ce qu’il s’était passé.

Ils avancèrent toute la nuit sous la pluie battante puis toute la journée du lendemain. Kiéra reprit ses esprits dans l’après-midi mais Fraìne refusa qu’elle descende du chariot avant qu’elle ait mangé. Lorsqu’une nouvelle nuit s’apprêta à tomber, ils s’arrêtèrent au pied d’une colline, en bordure d’une forêt. Les chariots furent placés en cercle et on alluma un grand feu au centre. Chaque famille possédait une tente et tous ne tardèrent pas à les rejoindre, exténués par ce voyage continu. Il ne resta bientôt plus que les Mystiks et les Guardians. Tous évitaient le sujet des combats de la veille préférant se questionner sur la façon dont chacun allait dépenser son salaire et les projets qu’ils avaient en tête. Ils restèrent là, à remonter le moral des blessés durant deux heures avant d’aller se coucher à leur tour. Morgàn attendit que le dernier de ses camarades s’en aille avant de se tourner vers Kiéra.

    « - Qui êtes-vous ? demanda-t-elle sur un ton glacial.

Kiéra se tourna à son tour vers elle en faisant mine de ne pas comprendre, ce qui rendit Morgàn encore plus furieuse. Elle serra ses poings sur ses genoux, ravala une grosse partie de la boule qui s’était formée dans sa gorge et continua sur un ton plus neutre.

    « - Ne te moque pas de moi. Hier j’ai fait demi-tour avec mon chariot pour voir si vous n’aviez pas besoin de mon aide et… Je vous ai vus !

    « - Qu’as-tu vu ? lui demanda Fraìne.

    « - Elle a lancé son cheval tout autour de la ville et… Les maisons se sont enflammées sur son passage. Lorsqu’elle s’est arrêtée, je l’ai vue se transformer en tigre et elle irradiait… Alors ça a comme… Explosé ! La ville a complètement été soufflée ! Elle ne peut pas être une Mystik, ni même un mage… Es-tu une créature des Dieux ou des Enfers ? Es-tu seulement humaine ?

Kiéra ne savait pas comment réagir. Elle se tourna vers ses amis mais aucun ne la regardait. Elle questionna ensuite Fraìne du regard mais rien n’était lisible dans ses yeux dorés. Kiéra soupira et se tourna vers Morgàn.

    « - Je suis tout ce qu’il y a de plus humaine. Je ne suis pas une créature des Enfers et je ne pense pas non plus être une créature de tes Dieux. Comme tu l’as dit je ne suis ni une Mystik, ni un mage… Voilà tout ce que je peux te répondre…

    « - Ce n’est pas suffisant !... L’autre hypothèse serait… Ce n’est qu’un conte pour enfants… Je n’aime pas ce genre de secrets. Plus vite on sera arrivés à destination et plus vite vous partirez… Ne m’adresse plus jamais la parole…

Morgàn se leva et partit vers sa tente sans un regard en arrière. Elhonàn se mit à bailler bruyamment en étirant ses membres et essuya les larmes qui perlèrent à ses yeux. Tous se levèrent pour aller se coucher, mais Fraìne demanda à Kiéra de rester un peu plus longtemps. Il devait lui parler.

    « - Tu as bien fait de ne rien lui dire. On ne pouvait pas savoir comment elle allait réagir…

    « - Mais existe-t-il au moins une personne, à part les autres Guardians, à qui je pourrais révéler mon identité ? Je ne veux pas me sentir seule à cause de çà…

    « - C’est une idée idiote… De toute façon, qui est mieux placé que les Guardians pour partager ton secret ? Ils te comprendront plus que quiconque…

Kiéra ne sembla pas convaincue. Elle frissonna et resserra sa cape. Quelque chose attira son attention dans l’ombre des arbres. Il lui semblait que quelque chose clochait mais elle ne réussissait pas à trouver quoi. Fraìne la vit froncer les sourcils, observant les arbres avec insistance. Lui aussi regarda la lisière du bois et son poil se hérissa immédiatement. Il chercha précipitamment à détourner l’attention de la jeune fille.

    « - En fait il existe bien quelques personnes qui acceptent et protègent ton secret…

    « - Qui ? demanda-t-elle piquée au vif.

    « - Des prêtres élémentaires… Des prêtres qui protègent les temples Guardians.

Kiéra baissa les yeux et se remémora sa rencontre avec le Maître Amakùré. Il avait été attentionné et respectueux avec elle. Il lui manquait. Elle se demanda s’il avait survécu à l’attaque des démons.

Un très léger bruit d’étoffe, presque imperceptible, la sortit de ses pensées. Elle s’était levée et regardait frénétiquement tout autour d’elle. Mais, ne voyant rien de particulier, elle se dit que la fatigue la faisait divaguer. Ca ne devait être qu’une personne s’étant tournée dans son sommeil. Fraìne n’ayant plus rien à lui dire, elle se rendit à sa tente où Syl s’était déjà endormie. Lorsqu’elle ouvrit le battant, le cri d’une femme déchira le silence.

Kiéra se retourna, sur le qui-vive, et courut dans la direction du cri. C’était la tente du patron des Mystiks. A l’intérieur, sa femme et lui avaient été égorgés, leurs corps baignant dans le sang. Kiéra en ressortit choquée, son estomac au bord des lèvres. Elle perçut un nouveau mouvement sur sa droite et cette fois écouta son instinct et courut après l’ombre. Lorsqu’ils passèrent près du feu, elle vit une silhouette totalement vêtue de noir, un sabre droit attaché en travers du dos. Il courait incroyablement vite et Kiéra risquait de bientôt se faire distancer dans la forêt vers laquelle ils se dirigeaient. Fraìne la voyant suivre l’assassin rugit son nom et la supplia de s’arrêter. Mais elle l’ignora et continua sa course.

Arrivé au premier arbre, l’assassin sauta pour atterrir sur une de ses branches et commença à s’enfoncer dans la forêt. Kiéra sortit ses kodachis et s’enfonça à son tour dans la forêt en slalomant entre les arbres. Elle n’avait pas fait quelques mètres qu’elle l’avait perdu. Malgré ses yeux d’Elfe elle ne distinguait rien. Alors elle ferma les yeux, se concentra et fit apparaître une flammèche devant elle. A peine l’avait-elle allumée qu’elle vit l’assassin, un masque rouge vif de démon comme ceux du théâtre japonais cachant son visage, courir à toute vitesse sur elle. Kiéra évita le coup de poing mais pas le balayage et se retrouva par terre. Elle roula plusieurs fois sur elle-même pour éviter des attaques et se retrouva acculée contre un arbre. L’assassin dégaina son sabre et s’apprêta à la décapiter. Kiéra tenta de lui lacérer une jambe mais il recula trop vite. Elle profita du mouvement pour se remettre debout et s’éloigner de lui.

à suivre ...

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Comment ?? mais tu n'as pas mis la suite directe !?

trahisoon !!

je le voulais, mwa, le combat... :P

 

m'enfin, c'est super...mais c'est encore plus frustrant de ne pouvoir que deviner ce qui s'est passé...raah, est-ce que tu te rends compte que j'ai failli exploser mon clavier, avec tout ça ??

passe encore que tu prennes ton temps...mais je refuse de ne pas avoir la totalité de ta merveilleuse histoire, là !!

 

miss uchiwa, qui pars chercher ses calmants...

 

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Ne t'inquiète pas, du combat suivra... Enfin du combat... Tu verras ! xD

 

Sinon j'ai du oublier de préciser un nouveau truc alors Mea Culpa

 

Fraìne est une panthère noire. C'était la créature enfermée dans la pièce moite où on été "téléportées" Kiéra et Sylviana au début. Il (c'est un mâle xD) mesure 1m50 au garrot, une belle bête hein ? Possède deux crocs en argent à la manière des tigres à dent de sabre et est doué de parole, mais vous aviez dû le remarquer.

Il a déjà sauvé Kiéra par deux fois et dit pouvoir l'aider, mais il reste très mystérieux avec elle sur ce qu'il est et ce qu'il sait. Il connaît Orca et ses peuples mieux que quiconque, c'est pourquoi il servira de guide au groupe.

 

Aller la suite peut-être demain si Miss Uchiwa est sage  :D

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Et au lieu d'un modérateur, tu en as deux qui te demandent, tu postes plus vite? Ou même trois? ou même quatre (parce que nul doute, qu'on va pas tarder à voir rapliquer Lucifer et Fenicks...)

 

Edit Fenicks : Aaaatchouuum!! ...(ceux qui ont quelques bribes de culture jap comprendront. ;))

Bon, si j'ai bien compris, je dois lire cette fic, parce que c'est bien? ok.

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Et au lieu d'un modérateur, tu en as deux qui te demandent, tu postes plus vite? Ou même trois? ou même quatre (parce que nul doute, qu'on va pas tarder à voir rapliquer Lucifer et Fenicks...)

 

Ouaiiiis toujours plus de monde et d'avis me ferait vraiment plaisir ! ^___^

 

Deux modos me demandent la suite ? Très bien, je ne puis m'y soustraire alors voici la suite !

 

Arrivé au premier arbre, l’assassin sauta pour atterrir sur une de ses branches et commença à s’enfoncer dans la forêt. Kiéra sortit ses kodachis et s’enfonça à son tour dans la forêt en slalomant entre les arbres. Elle n’avait pas fait quelques mètres qu’elle l’avait perdu. Malgré ses yeux d’Elfe elle ne distinguait rien. Alors elle ferma les yeux, se concentra et fit apparaître une flammèche devant elle. A peine l’avait-elle allumée qu’elle vit l’assassin, un masque rouge vif de démon comme ceux du théâtre japonais cachant son visage, courir à toute vitesse sur elle. Kiéra évita le coup de poing mais pas le balayage et se retrouva par terre. Elle roula plusieurs fois sur elle-même pour éviter ses attaques et se retrouva acculée contre un arbre. L’assassin dégaina son sabre et s’apprêta à la décapiter. Kiéra tenta de lui lacérer une jambe mais il recula trop vite. Elle profita du mouvement pour se remettre debout et s’éloigner de lui.

Il fut plus rapide qu’elle et recommença à attaquer. Kiéra sentit la peur la gagner, elle n’avait jamais vu quelqu’un se déplacer aussi vite. Il semblait être tout autour d’elle. Elle essaya de toujours rester en mouvement pour ne pas se retrouver une nouvelle fois contre un arbre, mais les attaques fusaient de toutes parts et elle ne parvenait à en contrer que trop peu. Il entaillait sa chair un peu partout, sans la blesser réellement, préférant jouer avec elle plutôt que de la tuer. Mais elle commençait à fatiguer, ne trouvant aucune ouverture pour lui rendre ses coups. Puis soudain, les attaques stoppèrent et l’assassin se tint debout et silencieux face à elle. Il rengaina lentement son sabre droit et porta une main à la sacoche qu’il portait à la taille, sortant de petites pointes ressemblant à des carreaux de flèches.

Il les lança toutes en même temps. Kiéra en repoussa deux avec son sabre mais les autres l’atteignirent, saignant son visage, ses bras et la dernière se fichant dans sa cuisse gauche. L’assassin se jeta de nouveau sur elle et lui fit lâcher ses armes. Il tourna sur lui-même et lui envoya un violent coup de talon en pleine tête qui l’assomma et la projeta à terre. Il se pencha au-dessus d’elle, l’attrapa fermement à la gorge, la traînant ainsi sur quelques mètres et la souleva pour la plaquer contre un arbre. Ses pieds ne touchaient plus le sol. Elle reprit alors connaissance et pour ne pas suffoquer, s’accrocha à la main qui la retenait, ses talons raclant le tronc d’arbre à la recherche d’un creux pour se hisser. L’autre bras de l’assassin s’éleva à l’horizontal, pointé vers elle. Les bouts de ses doigts étaient pourvus de petites pointes argentées qui la firent frissonner. Prise de panique, elle se transforma.

L’assassin dû lâcher prise, sauta en arrière et sortit de nouveau son sabre. La peur de Kiéra fit place à une colère farouche et elle se rua sur l’assassin sans réfléchir. Elle déchirait l’air de ses griffes, mais malgré la vitesse gagnée avec sa transformation, elle ne parvenait toujours pas à le toucher. L’assassin, qui commençait à s’ennuyer, décida de mettre fin à leur combat. Il passa derrière elle et d’un coup du tranchant de la main, la fit s’évanouir et redevenir humaine avant de tomber, inerte. Fraìne apparut à ce moment là. Il s’approcha de Kiéra, la retourna sur le dos et regarda si elle n’était pas trop blessée. Rassuré il s’assit près d’elle et s’adressa à l’assassin sur un ton amical :

    « - Tu ne la tueras pas n’est-ce pas ?

    « - Bien sur que non… Mais dis moi… Qui est-ce pour que Fraìne l’accompagne et lui serve de chaperon ?

    « - Cette fille est notre avenir à tous…

    « - Tu veux rire j’espère… Pas une seule fois elle n’a réussi à me toucher et je bougeais terriblement lentement… Elle est lente, ses mouvements sont désordonnés… Ne me dis pas que tu veux en faire une guerrière.

    « - Ce n’est pas de sa faute. Son maître d’armes ne connaissait rien à l’art véritable du combat. Je vais devoir la reprendre en mains…

    « - Et le plus tôt sera le mieux si tu ne veux pas qu’elle se fasse tuer.

    « - Malheureusement je ne pourrais pas le faire moi-même… Sous cette forme je n’arriverai à rien. Il faudrait que je trouve une personne de confiance et… J’ai une petite idée…

L’assassin s’accroupit près de Kiéra. Elle était un peu plus vieille qu’il ne l’avait crû et fit remarquer à Fraìne qu’elle en serait plus difficile à modeler. Fraìne fit mine de ne pas l’avoir entendu et hissa Kiéra sur son dos. Au moment où il se retourna pour ajouter quelque chose, il s’aperçut que l’assassin était déjà partit sans un bruit.

Fraìne mit plusieurs minutes à retrouver la sortie de la forêt. Il découvrit le campement dans un état de totale confusion. Tout le monde était sortit, la vue des corps décapités ayant fait naître la panique. Sylviana ne put s’empêcher de hurler le nom de son amie en voyant sa chemise constellée de tâches de sang. Comme la veille pour les Mystiks, son pouvoir fut d’une grande utilité. Kiéra se réveilla à cause de la douleur des plaies qui se firent lancinantes en se refermant.

Morgàn se mit à hurler pour se faire entendre de tous et ramener un semblant de cohésion. Les Mystiks se rassemblèrent autour d’elle. Les reproches fusèrent lorsqu’ils se souvinrent qu’aucun roulement pour la garde de nuit n’avait été mit en place. L’un d’eux demanda si l’assassin devait être poursuivit et tous acquiescèrent dans un élan de vengeance. Mais la voix de Fraìne s’éleva parmi eux.

    « - Vous n’arriverez à rien… Cet assassin était l’Oni !

Un frisson glacé parcourut tous les Mystiks, rendant leurs visages blêmes. Kiéra remercia Sylviana de l’avoir soignée et se remit sur ses pieds. Elle ne comprenait pas pourquoi tout le monde s’était tut, affichant une mine triste et résignée à ce malheur.

    « - Qu’est-ce qu’il vous arrive ? Qu’est-ce que ça peut faire qu’il s’appelle… L’Oni ? Ce n’est qu’un nom après tout…

    « - Mais d’où tu viens pour ne pas savoir çà ? Ce n’est pas n’importe quel nom ! s’exclama l’un des Mystiks. L’Oni est un véritable shinobi. C’est un assassin de l’empire des Elfes Noirs. Il est l’espion et l’assassin attitré de l’Empereur Noir lui-même. L’Oni sévit sur la totalité d’Orca depuis plus de dix ans. Personne n’a jamais réussi à l’attraper ou à le blesser. C’est le plus dangereux guerrier qui puisse être…

    « - C’est peut-être stupide comme question mais… D’où lui vient cette si terrible réputation ?

Tous les Mystiks la regardèrent maintenant de travers, tout comme les habitants d’Esra. Morgàn passa une main dans ses cheveux, inspira profondément et prit la parole :

    « - Il y a… Entre six et huit ans… Un complot s’est formé pour renverser le pouvoir impérial. Les dissidents se faisaient appeler les Corbeaux d’Ahriman. Ils étaient rassemblés dans une immense place forte de la frontière sud. L’assassin s’y était rendu pour collecter des informations. Mais arrivé là-bas, il aurait été prit d’une rage quasi animale et se fut un véritable carnage. A lui seul il aurait mutilé, torturé puis massacré la totalité des dissidents. C’est pourquoi il aurait été baptisé Oni qui veut dire démon. Il aurait subi un entraînement terrible étant enfant et en serait défiguré, depuis il porte le masque d’un démon pour se protéger. Il est le plus puissant et le plus insensible des guerriers qu’Orca n’est jamais porté.

    « - Le masque d’un démon à la peau rouge vif, comme le sang de ses victimes, murmura Kiéra pour elle-même. Mais il faut quand même le poursuivre, un tel crime ne peut pas rester impuni.

    « - Très bien mais ne compte pas sur l’un d’entre nous pour t’aider, déclara sèchement Morgàn.

    « - Je comptais y aller seule de toute façon. Mes amis continueront avec vous. Que je le retrouve ou pas je vous rejoindrai demain.

    « - Je t’accompagne, lui dit Fraìne sur un ton catégorique.

Kiéra sella Strìa et le fit partir au galop pour faire le tour du petit bois. Le camp fut vite démonté. Les Mystiks craignaient que les cris et l’agitation n’aient alerté de proches troupes de démons. Des nuages couvraient toujours les lunes. Kiéra fit donc apparaître de petites flammèches autour d’elle et Strìa pour éclairer les hautes herbes. Fraìne lui fit remarquer que de suivre l’assassin était une mauvaise idée, les shinobi étant entraînés à ne pas laisser de traces de leur passage. La jeune fille ne fit pas attention à ses paroles et continua de scruter le terrain. Alors elle vit de très légères traces de pas d’un animal massif. Il se tenait sur deux pattes et celles-ci comportaient quatre doigts, probablement une sorte d’iguane comme Gin. Ils ne pourraient pas aller très vite mais au moins ils avaient une piste.

    « - Que comptes-tu faire si tu le retrouves ?

    « - Je n’en sais rien…

    « - Si jamais il s’est déguisé, a réussi à se fondre dans la masse… Comment feras-tu pour le reconnaître ?

    « - Je n’en sais rien…

Fraìne, prit d’une violente colère se mit devant Strìa pour l’arrêter et se mit à rugir :

    « - Et que sais-tu donc ?... Ne réfléchis-tu jamais ? Avec cette attitude tu te feras tuer ! Toi ! Mais aussi tes amis ! Tous ceux qui te suivent et attendent beaucoup de ta quête tomberont avec toi.

à suivre ! =P

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Quoi ? Que vois-je ? Et oui ! Déjà la suite ! J'ai pas pu m'en empêcher !  :D

 

    « - Seulement moi je n’ai rien demandé !

    « - Mais c’est ainsi ! Tu ne peux rien y changer et dois faire avec… Tu ne peux pas faire demi-tour, tu t’es déjà engagée sur la route. Ne t’occupes pas de l’Oni, c’est un assassin qui a suivi les ordres de son maître, d’un Empereur… Il n’est qu’une arme.

    « - Je veux quand même voir où il est partit… Je veux l’empêcher de tuer quelqu’un d’autre…

    « - Tu ne pourras pas. Il dépasse plus que largement ton niveau actuel… Même si tu possèdes des pouvoirs… Je ne voulais pas te l’apprendre comme çà mais tu as été très mal entraînée et c’est un véritable miracle que tu sois encore en vie…

    « - Maître Jiang Wei m’a apprit tout ce que je sais et sans lui je n’aurai jamais pu maîtrisé mes pouvoirs !

    « - C’est ce qu’il t’a dit… Mais les Guardians sont des autodidactes… Bakar n’a jamais rencontré Jiang Wei mais il sait se transformer et je suis quasiment certain qu’il sait aussi manipuler la terre. Elhonàn est différent, il ne savait pas qu’il était un Guardian. Mais depuis que tu lui as expliqué comment trouver ses pouvoirs, il s’améliore de jours en jours, tout comme toi… Depuis quand arrives-tu à faire apparaître des flammes pour éclairer ton chemin sans te concentrer constamment ?

    « - A vrai dire, je ne m’en souviens pas…

    « - Moi je vais te le dire… C’est depuis ton passage à Esra. Tu es entrée en communion avec le Feu et a ainsi maîtrisé le deuxième niveau.

    « - Niveau ?

    « - J’ai lu autrefois qu’il existe cinq niveaux de contrôle de la magie… Mais je n’en connais que quatre. Les Mages et les Mystiks utilisent de la magie de premier niveau, la convocation et la transformation. Le second niveau est celui de la manipulation, ce que tu fais en ce moment avec les flammèches ou lorsque tu fais appel à des attributs de ta transformation tout en restant humaine. Le troisième est celui de la fusion où la transformation et la magie ne font qu’un et que le Guardian devient la magie même de son élément. Et enfin le quatrième niveau est celui de l’invocation de l’Esprit Elémentaire que le Maître Guardian ne possèderait pas. Il devrait en exister un cinquième mais vous le découvrirez certainement par vous-même.

    « - Et j’aurai déjà maîtrisé le deuxième niveau ?

Fraìne hocha positivement la tête. Il demanda à Kiéra si elle continuait de suivre l’Oni et celle-ci n’ayant pas changé d’avis, il la laissa passer et marcha à ses côtés. Les nuages étaient toujours présents au-dessus d’eux, mais par chance il ne plût pas et les traces de l’animal restèrent visibles. Ils continuèrent ainsi toute la nuit, Kiéra descendant parfois de Strìa pour retrouver la piste parmi de trop hautes herbes. Alors que l’aube pointait et donnait une lueur encore plus blafarde au brouillard qui commençait à les entourer, ils arrivèrent à une petite ville. Fraìne bâilla puis, après ce qui semblait être un rire, dit à Kiéra :

    « - Finalement nous aurions pu accompagner les habitants d’Esra… Cela serait revenu au même que de pourchasser ton ombre assassine.

    « - Pourquoi çà ?

    « - Je te souhaite la bienvenue à Camachùcàn, l’une des villes-piliers de la cité de Vétzal. C’est ici que vous deviez conduire les habitants d’Esra… D’ailleurs je crois bien qu’ils sont arrivés avant nous.

Comme Fraìne, Kiéra vit des chariots alignés devant l’une des plus grandes bâtisses de la rue principale. Elle descendit de cheval, attacha Strìa à l’un des chariots et entra dans le bâtiment. Fraìne la devança dans le hall et grimpa les marches de l’escalier quatre à quatre avant de passer par une porte entrouverte. Tout l’étage avait été réservé aux réfugiés d’Esra. Un notaire se tenait au milieu de la pièce et prenait le nom de toutes les familles et diverses informations avant de leur trouver de nouvelles habitations. Les démons devaient faire beaucoup de dégâts alentour pour que le notaire semble à ce point familier de cette situation. A l’entrée de la ville, Fraìne avait finalement convaincu Kiéra de ne pas poursuivre l’Oni plus loin. Elle trouva un lit vide près d’une fenêtre au fond du dortoir et à peine se fut-elle allongée qu’elle s’endormit.

 

Lorsque Kiéra se réveilla, la nuit était déjà tombée. Elle avait dormi toute la journée. Les rayons d’Ahianée jouaient sur son visage. Les yeux encore ensommeillés, elle se tourna sur le côté pour ne plus voir la lune verte, mais un sifflement à la fois vif et lointain attira son attention. Elle se leva de son lit et ouvrit la fenêtre sans bruit. Kiéra émit un long bâillement qui fit perler des larmes à ses yeux et étendit ses bras au-dessus d’elle. Le son lui parvint de nouveau, toujours aussi lointain mais plus doux.

    « - Du shakuachi, murmura Fraìne derrière elle.

Kiéra sursauta, elle n’avait pas entendu l’animal se glisser dans son ombre. Comme elle l’interrogeait du regard, Fraìne continua.

    « - Ce que l’on entend est la musique d’un shakuachi, une flûte traditionnelle très appréciée des Elfes Noirs.

    « - Des Elfes Noirs ?

    « - Oui. Et je connais très bien cet air là… C’est l’Oni qui l’a inventé… Il le joue très souvent. On dit qu’il joue cet air pour prévenir ses futures victimes de son arrivée mais…

    « - Non, je ne pense pas, le coupa Kiéra, chuchotant à son tour. C’est très doux, ça ne peut pas être une menace, ajouta-t-elle avant de sauter par la fenêtre, comme en transe.

Fraìne ne put la retenir. Dressé sur ses pattes postérieures, il vit Kiéra marcher calmement en direction de la musique. Elle parcourut nombre de rues endormies avant de s’arrêter près d’une écurie. La musique semblait provenir de son toit. Elle tourna tout autour avant de grimper le long d’une gouttière. Balayant du regard le toit plat, elle vit l’assassin dos à elle, assit sur le rebord opposé. Il ne semblait pas l’avoir sentie venir puisqu’il continuait de jouer. Kiéra frissonna, non à cause de la brise fraîche, mais parce que la musique lui transperçait le cœur.

Ce qu’elle avait prit pour une mélodie pleine de douceur était devenue une complainte de désespoir. C’était la première fois que de la musique lui faisait ressentir une telle émotion. Elle ne comprit pas pourquoi, mais sa vision se brouilla et elle sentit des larmes couler le long de ses joues. Son regard sur l’assassin, tout comme ses préjugés venaient de changer et elle fut prise de compassion. Elle se remémora les paroles de Morgàn et se dit qu’elle avait eu tort. L’assassin ne pouvait être dénué de sentiments pour jouer une musique si troublante.

La mélodie s’arrêta d’un seul coup au milieu d’une note. Kiéra essuya ses joues humides et regarda par-dessus le rebord. Cinq personnes, elles aussi de noir vêtues, se tenaient derrière l’assassin. Celui-ci rangea sa flûte et se releva pour faire face aux intrus. L’un d’eux s’approcha et dit :

    « - Cette fois tu as été trop loin Oni ! Le caravanier d’Esra était notre mission, tu n’avais pas à t’en mêler.

    « - Notre bien aimé Empereur vous a trouvé trop lents à la remplir. Je m’en suis occupé sur son ordre et celui de votre maître…

    « - Tu mens, jamais notre maître ne t’aurait accordé l’une de nos missions. Tu ne fais pas partie de notre clan. Tu t’es trop souvent amusé à nous humilier et ce soir nous te le ferons payer de ta vie !

 

Juste une petite anecdote comme çà en passant ! Le personnage de Morgàn a été inséré dans l'histoire après une rencontre dans un centre équestre où j'ai "travaillé". J'écrivait tranquille après un bon repas et une fille est venue me demander ce que je faisais. Quand je lui ai répondu que j'écrivai un livre, elle a trouvé çà génial et on s'est mises à en parler. Elle m'a demandé si elle pouvait apparaître dedans au-travers d'un personnage qu'elle s'était inventée : Morgàn. J'ai reprit sa description et l'ai finalement faite apparaître. Quand j'y repense je trouve çà amusant, et ça me rappelle les bons moments passés là-bas ! ^__^

 

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kyyaa ! Merciii !

c'est trop bien !

vraiment, j'adore ce passage !

mais pourquoi donc oni a-t-il tué ce couple de caravaniers ? et surtout pourquoi l'empereur désirait la mort de ces personnes ?

 

et...que c'est-il passé à esra ??

et...comment elle a rencontré ses compagnons, au juste ?(ça, je sais que tu le diras pas TT)

 

bon...bah à bientôt pour la suite...moi je vais casser du boulet, ça va me changer les idées^^

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    « - Nous ? demanda l’assassin sur un ton faussement amusé.

Il fit un pas en avant et disparut avant de réapparaître immédiatement à quelques pas du shinobi qui lui avait parlé. Kiéra remarqua que le sabre droit de l’assassin était sortit de son fourreau et dégoulinait de sang.

    « - Il me semble pourtant que nous ne sommes que deux… continua-t-il sur le même ton.

Du sang gicla des gorges des quatre autres hommes qui s’écroulèrent ensemble sur le sol, sans un bruit. Le dernier serra les poings et sortit son propre sabre. Il se mit en garde et dit :

    « - Je vais te faire payer leur mort… Traître…

    « - Que crois-tu pouvoir faire contre moi... Gamin ?

Le dernier shinobi hurla et fonça sur l’Oni. Tous deux disparurent. Kiéra pensa devenir folle mais elle vit de petites volutes de poussière s’élever sous des pas invisibles et de brefs éclats de lame dans les airs. Les deux assassins se déplaçaient à une vitesse telle que Kiéra ne parvenait pas à les suivre du regard. A rester ainsi pendue au rebord, les bras de la jeune fille commençaient à montrer quelques signes de fatigue. Remarquant une volière un peu plus à sa droite, elle se déplaça latéralement pour monter sur le toit et se cacher derrière. Il y avait une vingtaine d’oiseaux, tous effrayés par le combat des assassins. Toujours face à la lune Ahianée, Kiéra discernait parfois quelques ombres fugaces mais ses yeux ne pouvaient toujours pas les suivre. C’est alors qu’en un battement de paupière, ils réapparurent à quelques mètres d’elle.

Kiéra se cacha un peu plus dans l’ombre de la volière et tendit l’oreille. L’un des deux était essoufflé et quelque chose semblait goutter sur le toit. Le bruit était pratiquement imperceptible mais les oreilles d’Elfe de Kiéra ne lui mentaient pas. L’Oni était accroupit sur le rebord du toit, son sabre droit négligemment posé sur son épaule. Son masque, à demi éclairé par la lune verte était vraiment effrayant et il lui semblait que ses yeux dorés brillaient d’un éclat terne, comme si rien ne vivait dessous.

L’autre assassin lui tournait le dos, mais à voir son torse se gonfler à un rythme rapide, s’était lui qui était essoufflé. Son dos se voûta, ses bras pendant mollement le long de son corps. Sa main droite refermée sur son sabre tremblait et du sang gouttait de son bras gauche. Des deux il semblait le seul à avoir été blessé. L’Oni descendit calmement du rebord et approcha à pas lents de son adversaire. Sa voix s’éleva de nouveau, ne trahissant toujours aucune émotion :

    « - Reconnais ta défaite et mets-toi à genoux. Ainsi j’abrègerai tes souffrances…

    « - Cela te ferai infiniment plaisir n’est-ce pas Oni ? Mais jamais... Jamais je ne m’agenouillerai devant un démon. Saches que je n’en ai pas fini avec toi !

L’assassin se redressa et d’un mouvement circulaire du bras gauche, envoya du sang en direction de l’Oni. Craignant qu’il n’ait jeté des projectiles en même temps, ce dernier recula vivement.

Kiéra ne sut si ses yeux s’étaient habitués à leur vitesse ou s’ils se battaient plus lentement, mais même si elle ne parvenait pas à voir tous leurs mouvements, elle pouvait suivre tous leurs déplacements. L’assassin blessé passa dans le dos de l’Oni, et réussit à le surprendre, sa lame s’abattant sur sa tête. L’assassin tomba à genoux et Kiéra réprima de justesse un cri de surprise. Le shinobi contourna son adversaire à terre. Kiéra entendait quelque chose se fêler. L’Oni se releva alors lentement et son masque de démon fissuré tomba en morceaux à ses pieds. Une longue natte de cheveux bruns retenus auparavant par le masque retomba entre ses omoplates, tout comme la longue écharpe de soie rouge sang nouée autour de son cou.

Kiéra plissa les yeux pour discerner son visage mais le bas de celui-ci était caché par une étoffe noire remontée jusque sur son nez. Seuls ses yeux étaient à découverts. En voulant faire un pas en arrière pour se remettre dans l’ombre, le vêtement de Kiéra se coinça dans le loquet de la porte de la volière qui s’ouvrit, libérant les oiseaux. L’Oni tourna la tête mais l’autre assassin se jeta sur elle. Le Maître Guardian encaissa une dizaine de coups avant d’être repoussée contre le muret et bascula dans le vide. Mais le corps qui tomba fut celui de l’assassin qui se réceptionna sur ses pieds. Kiéra était suspendue, la tête en bas, l’Oni la retenant par l’une de ses chevilles.

    « - Tu ne perds rien pour attendre. Ta manie de sauver les innocents finira par te coûter la vie. Et je te jure que je ne manquerai pas de faire un rapport détailler au maître de ce que tu as fait ce soir !

A ces mots, l’assassin disparut. Voyant que le sang montait à la tête de Kiéra, l’Oni lui tendit son autre main qu’elle s’empressa d’attraper. Il lâcha alors sa cheville mais la tint toujours suspendue dans le vide et lui dit :

    « - Ta vie dépend de ta réponse… Dis moi ce que tu es venue faire sur ce toit.

La bouche de Kiéra s’ouvrait et se refermait pourtant elle ne parvenait à articuler aucun son. Même à moitié dissimulé, le visage du shinobi, éclairé doucement par la lune lui paraissait terriblement attirant. Il lui semblait ne plus voir que ses yeux, un regard pénétrant et dur contrasté par une couleur ambre chaude et douce. Une étrange sensation naquit alors en elle, un sentiment de tristesse et d’apaisement pareil aux yeux de l’Oni. Finalement celui-ci n’attendit pas la réponse de Kiéra et la remonta, la posant sur le rebord avec douceur.

    « - Je te reconnais… C’était toi dans la forêt l’autre soir.

    « - Oui, se contenta de répondre la jeune fille

    « - Comme tu es sous la protection de Fraìne, passe encore pour cette fois mais… Ne t’approches plus autant de moi ou je devrais te tuer.

L’Oni ramassa les morceaux de son masque et s’approcha de la volière. L’un des oiseaux s’était empêtré dans le grillage et n’avait pu s’envoler avec les autres. L’assassin l’en dégagea et le prit dans ses mains, le calmant à force de caresses et de chuchotements. Il écarta alors lentement les mains et l’oiseau s’envola dans un froissement de plumes. Au moment de partir, l’assassin se tourna une dernière fois vers Kiéra. Sentant son regard sur elle, Kiéra tourna la tête, quittant l’oiseau des yeux mais il avait déjà disparut. Sans s’en rendre compte, elle fredonnait la mélodie qu’avait jouée l’Oni et elle se souvint de ses yeux ambrés. Alors le cœur de Kiéra se serra d’une douleur dont elle ne voulut plus jamais se séparer.

 

Le lendemain matin, le soleil s’était levé depuis une bonne heure quand Syl vint la réveiller. Kiéra ne se rappelait pas être rentrée la veille. Toutes ses pensées étaient confuses, la seule chose dont elle se souvenait parfaitement étant la mélodie et les yeux de l’assassin. Elle se trouva alors stupide de penser à des choses pareilles et les chassa de son esprit.

Une fois prêts à partir, ils reçurent leur argent de Morgàn et achetèrent de nouvelles vivres. Bakar laissa quelques pièces au garçon d’écurie pour qu’il s’occupe de leurs montures le temps qu’ils se rendent à Vétzal. La brume qui était apparue au petit matin commençait à s’effilocher quand ils prirent enfin la route pour la cité des Griffons. Kiéra, qui jetait des coups d’œil fébriles autour d’eux, se décida finalement à poser une question.

    « - Dites… Vous n’auriez pas vu Fraìne ? Je ne l’ai pas vu en me réveillant ce matin… Je pensais… Qu’il continuerait à nous accompagner…

    « - Ne t’inquiètes pas, il va venir. Il m’a dit qu’il était à la recherche de quelqu’un… Il nous retrouvera à Vétzal, lui affirma Bakar.

    « - Au fait, commença Sylviana, la cité se trouve loin d’ici ? Pourquoi ne pas avoir emmené les chevaux ?

    « - Les Griffons n’ont pas d’écuries, il n’y a aucun endroit où nous aurions pu les laisser. Et la cité se trouve à environ quatre kilomètres vers l’ouest, c’est une cité balnéaire…  Ne fais pas cette tête là Elhonàn… Nous y serons dans quelques minutes…

    « - Tu viens de dire qu’elle se trouvait à quatre kilomètres d’ici et tu dis aussi qu’on y sera dans quelques minutes ? s’étonna Kiéra. J’aimerai bien voir çà !

Ils gravirent une petite colline et se mirent en bout de ce qui ressemblait à une longue file d’attente. A cause de la brume, Kiéra ne parvenait pas à voir ce qui se trouvait à l’autre extrémité. Voyant Bakar lui sourire avec confiance, elle se tourna vers Sylviana, haussa les épaules en signe d’incompréhension et se mit à attendre patiemment, se mettant parfois sur la pointe des pieds pour tenter d’apercevoir quelque chose.

 

Fraìne entra dans l’écurie, visiblement mécontent, et vint s’asseoir sur un tas de paille entre Strìa et Qùam. Comme il ne semblait pas faire attention aux deux équidés, ce fut Strìa qui lança la conversation.

    « - Alors il ne serait déjà plus dans cette ville ?

    « - Oui… Il est pire qu’un courant d’air… Au fait Strìa, dis moi ce que tu penses de Kiéra !

    « - Ah ! C’est une jeune fille bien singulière que ce Guardian. Elle est… Il est impossible de prévoir ce qu’elle va dire ou faire. Elle me paraît assez instable pour te dire la vérité. J’ai connu pas mal de personnes lunatiques mais elle, c’est autre chose. J’ai parfois l’impression de parler à deux personnes totalement différentes. Elle est comme possédée ou hantée par quelque chose. Et lorsque cette chose se réveille elle en devient effrayante. Je me demande si ça ne vient pas des voyages mentaux de Jiang pour la trouver…

    « - Ses voyages ? Il serait entré en contact avec l’âme de Kiéra ? demanda Fraìne sur un ton où commençait à poindre la colère. Oh non… Mais qu’est-ce que tu as encore fait Jiang ?…

    « - Vous pensez que ces voyages auraient pu l’alerter et qu’il…

    « - Bien entendu, le coupa Fraìne. Il ne louperait une occasion pareille pour rien aux Mondes… Je suis certain qu’il est la cause du comportement de Kiéra.

    « - Jiang pensait certainement bien faire, hasarda Qùam.

    « - Bien faire ? hurla alors le félin qui ne pouvait plus contenir sa rage. Bien faire ? Ce petit inconscient, ce misérable lâche nous a probablement tous condamnés et il aurait pensé bien faire ? Je me suis montré patient mais c’est terminé, jamais je ne pourrai lui pardonner cette erreur. Tant pis pour la promesse que j’avais faite, s’il croise de nouveau mon chemin, je n’hésiterai pas une seconde à le tuer !

Fraìne se releva et prit la direction de la porte mais Strìa l’interpella avant qu’il ne la passe.

    « - Maître Wei ! Nous avons confiance en vous. Nous savons que vous la protégerez de lui et… D’elle-même. Vous pouvez aussi compter sur nous…

    « - Je le sais bien mes amis, je le sais bien, murmura-t-il avant de sortir en courant.

Prochaine fois: le chapitre 13, dernier chapitre du tome 1

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Oups désolée ! ^^"

Oui ces deux chevaux: Strìa qui est la monture de Kiéra et Qùam la monture de Sylviana peuvent parler car ils font partie de la race des Pieds Légers, une race de chevaux doués de parole et les plus rapides au monde. Ils peuvent également marcher sur l'eau mais ça les vide de leur force..

Et oui les membres du groupe sont au courant, Kiéra et Strìa se fâchant souvent.

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Edit : Voici le début du chapitre 13 !

 

Chapitre 13

 

La file avançait à un rythme continu et petit à petit, Kiéra vit apparaître une immense forme sombre à travers la brume, prenant les contours d’une forêt et d’une petite maison. Les gens entraient par petits groupes à l’intérieur mais n’en ressortaient pas. Des cliquetis métalliques provenaient de l’intérieur et Kiéra était impatiente que leur tour arrive pour découvrir ce qu’il s’y passait. Il ne restait plus qu’une dizaine de personnes devant eux quand Fraìne les rejoint. Kiéra le trouvait soucieux mais n’en dit rien, ce fut à leur tour d’entrer.

Bakar donna quelques pièces à un homme presque aussi grand que lui. Il avait des cheveux verts mi-longs agrémentés de quelques plumes de même couleur à la naissance du cuir chevelu ainsi que des yeux dorés en amande. Kiéra avait beau regarder, il ne lui semblait pas lui voir d’oreilles. Quand il les invita à entrer puis se retourna, la jeune fille vit deux superbes ailes couleur fauve dans son dos. Elle en était bouche bée. Fraìne lui donna un petit coup de tête au niveau des reins pour la faire avancer et lui chuchota :

    « - Arrêtes de le dévisager comme çà tu vas le vexer… C’est un Griffon… C’est normal qu’il ait des ailes.

Kiéra n’en revenait pas, il fallu que Fraìne lui donne un coup de tête plus fort pour qu’elle suive les autres. Un autre Griffon les conduisit vers ce qui ressemblait à une cage à l’armature de pierre et aux parois de verre. Les pierres étaient taillées pour former des visages et des animaux aux traits géométriques. Il y avait une créature au buste de femme, au corps de serpent et aux ailes de vautour au plafond et un serpent à plumes au sol. Lorsqu’ils furent montés dedans, le Griffon s’éloigna et un trou se découpa dans le mur arrière de la maison. La cage s’accrocha à un filin translucide qui semblait fait de fumée et émit un cliquetis métallique que Kiéra avait entendu au-dehors, puis celle-ci se mit à bouger. Le filin s’élevant dans les airs, la cage avança et s’éleva à son tour avec lenteur. Une paroi de verre apparue derrière eux pour les empêcher de tomber. Ils avancèrent à travers la forêt et se retrouvèrent bientôt au-dessus des arbres. La brume continuait de s’effacer et ils purent profiter d’un extraordinaire panorama.

Derrière eux se trouvaient les plaines du Royaume des Hommes. Une fumée s’y élevait, blanchâtre, et Kiéra eut un pincement au cœur en se souvenant de la ville d’Esra et de l’incendie qu’elle y avait déclenché. Encore plus loin scintillait le fleuve alimentant la Cité d’Airain. Kiéra se retourna et vit à l’horizon un océan brillant de mille couleurs sous le ciel d’un bleu pur. Leur filin translucide rejoint un câble bien plus épais mais fait de la même matière étrange qui prenait une teinte irisée sous les rayons du soleil. Ils continuaient de monter et Kiéra eut le souffle coupé en voyant une immense plateforme faisant plusieurs kilomètres de diamètre voler dans les airs, au-dessus de l’océan. Elle aperçut d’autres câbles comme le leur partir de la plateforme et rejoindre la côte. Ils servaient d’ancre à la cité pour qu’elle ne soit pas ballottée par les vents et permettaient le voyage de centaines de nacelles pour le transport d’hommes ou de marchandises.

Sous la plateforme était visible un disque brillant d’une lueur verte pâle servant à faire léviter toute la cité. Disposant de la même technologie, des dizaines d’îles gravitaient autour de la cité. Bakar expliqua à Sylviana et Kiéra que ces îles étaient utilisées pour la culture des plantes ainsi que de tours de guet, certaines possédant des appareils très sophistiqués pour déceler les changements météorologiques et prévenir les tempêtes. Si l’une d’elle devait être trop dangereuse, les câbles amarrant la cité étaient rompus et la cité s’élevait au-dessus des nuages en attendant l’accalmie. Alors, des ancres disposées tout autour de la cité tombaient dans l’océan et redescendaient celle-ci à une hauteur moindre.

Tout comme leur cage, la plateforme était faite en pierres décorées d’immenses serpents à plumes se déroulant sur toute la circonférence de la cité, tenant dans leurs gueules ouvertes des ancres de dizaines de mètres de hauteur. La petite cage de verre passa au-dessus des animaux fabuleux et entra dans un large tube débouchant dans une salle ressemblant à une gare aux heures de pointe. Ils descendirent enfin. Sylviana, Kiéra et Elhonàn auraient voulu profiter un peu plus longtemps du voyage mais Bakar qui semblait avoir le vertige, souffla de soulagement en posant le pied sur la cité, son visage reprenant une teinte à peu près normale. Fraìne, lui, paraissait blasé, ce fut tout du moins ce que pensa Kiéra, trouvant quand même difficile de déceler des émotions sur cette gueule animale. Ils suivirent un flux impressionnant de visiteurs à travers la salle et passèrent une porte latérale pour découvrir enfin la cité volante.

Kiéra, Sylviana et Elhonàn n’en croyaient pas leurs yeux. La cité des Griffons était construite sur une succession de niveaux, pareille à une pyramide à degrés. Tout dans cette cité rappelait à Sylviana une ancienne culture d’Amérique centrale : les Olmeks. Fraìne expliqua à Sylviana et Kiéra que le premier étage, celui où ils se trouvaient, était celui de l’administration. Le second était celui des habitations Griffon, le troisième celui des commerçants et des artisans, le quatrième celui des auberges. Le cinquième, lui, n’était qu’un vaste jardin marquant la limite entre la cité et le Temple du Vent qui se trouvait au sixième et dernier étage. Il ressemblait d’ailleurs en tout point aux pyramides olmeks avec ses escaliers raides et son toit plat. Seule chose surprenante, une porte était creusée à la base de la pyramide pour accéder à son cœur. Une ombre passa sur le visage de Kiéra et, en levant plus haut la tête, elle vit un vaste cercle fragmenté léviter au-dessus de la ville en tournant lentement sur lui-même. Ces îles étaient recouvertes de serres où les Griffons cultivaient plusieurs sortes de fruits et de légumes pour ne pas être trop dépendants des peuples terrestres.

    « - J’ai une affaire urgente à régler, dit subitement Fraìne. Je vais faire un tour en ville, en attendant vous pourriez chercher une bonne auberge. On ne sait pas combien de temps on restera ici, les prêtres ne nous laisserons certainement pas entrer pour prendre les pierres comme si l’on faisait notre marché… Il va falloir pas mal discuter… Je vous retrouverai vers midi…

A ces mots, le grand félin noir partit au pas de course et tous suivirent Bakar. Ils grimpèrent l’escalier qui traversait tous les étages en ligne droite et s’arrêtèrent un temps devant les échoppes des artisans. Elhonàn s’acheta de nouveaux sacs de poudre, Kiéra se paya une petite dague et Syl ne put résister très longtemps à l’éclat d’un collier d’or et de jade qu’elle offrirait à sa mère une fois rentrée. Bakar s’était montré plus raisonnable et les avait devancé pour chercher une auberge comme le leur avait conseillé Fraìne. Ils marchèrent près d’une heure dans un dédale de petites rues étroites et trouvèrent enfin une auberge, un peu cher mais qui leur semblait plus honnêtes que d’autres. Ils y déposèrent leurs affaires et repartirent aux grands escaliers pour y attendre Fraìne. Ils s’assirent à une terrasse et commandèrent des boissons chaudes. Le soleil était à son zénith quand des cris retentirent.

    « - Gardes ! Gardes !... Que quelqu’un arrête cette sale gamine !

Une petite fille d’une dizaine d’années aux cheveux vert ébouriffés passa en trombe près des Guardians et après avoir fait un tour sur elle-même, se dirigea vers le temple en courant aussi vite qu’elle le put. Un homme au fort embonpoint passa à son tour près du petit groupe mais bouscula violemment Kiéra. Il se retourna et hurla à son attention :

    « - Pourriez pas faire attention petite garce ?

Tout d’abord hébétée, celle-ci ne réagit pas. Mais en voyant qu’il repartait à la poursuite de l’enfant, elle se prit d’une violente colère. Sylviana tenta de la retenir mais son amie repoussa son bras et courut au temple, Bakar, Sylviana et Elhonàn sur ses talons. Là-haut, la petite avait à moitié passé la lourde porte entrouverte quand l’homme l’agrippa au poignet. Alors elle hurla à l’intérieur du temple, demandant aide et asile aux prêtres. Kiéra allait sauter sur l’homme quand d’autres personnes la dépassèrent et empoignèrent celui-ci et la petite fille. Le premier hurlait qu’il trouvait inconcevable qu’on le malmène ainsi, tandis que la seconde se débattait comme une diablesse. Lorsque les gardes de la cité, dans leurs armures étincelantes obtinrent le calme, ils les lâchèrent. L’homme fit alors un bond en avant et gifla l’enfant de toutes ses forces.

    « - Comment osez-vous faire une chose pareille ? tonna une voix dans le dos de Bakar.

    « - Et vous qui êtes-vous pour vous mêler de ce qui ne vous regarde pas ?

    « - Rien ne vous permettait de lever la main sur cette enfant… lui répondit-on sur une voix plus calme mais toute aussi autoritaire.

    « - Je suis un aristocrate Wendigo. Mon rang me permet de faire tout ce qu’il me…

Le Wendigo s’arrêta subitement de parler et son visage, devenu violacé par l’effort de la course-poursuite, vira au blanc et sa mâchoire inférieure s’affaissa sous le choc. Un homme s’avança à pas lents et s’arrêta face à lui. Il portait un très large kimono de soie rouge brodé de noir et d’or. Dans son dos brillait un emblème tissé de fils d’or : un phénix. Les gardes Griffons eux-mêmes malgré leur imposante stature semblaient mal à l’aise devant lui.

    « - Si vous n’avez rien à dire, je crois messieurs, dit-il en s’adressant aux gardes, que vous pouvez laisser partir cette enfant…

Ils obtempérèrent et la fillette courut dans les bras d’un prêtre apparut à la porte du temple. Les gardes s’en allèrent à tire d’aile et le Wendigo tenta d’en faire de même.

    « - Je crois… commença l’homme pour rappeler le Wendigo, que vous devez des excuses à cette jeune fille et à moi…

Le Wendigo ravala péniblement la boule de rage coincée dans sa gorge et marmonna de vagues excuses à Kiéra. Alors il inclina profondément le buste face à l’homme qui s’était retourné et dit :

    « - Je vous prie de pardonner mon manque de respect, Maître Ambassadeur…

Une fois fait, il partit au pas de course. Kiéra ne parvenait à détacher son regard de cet ambassadeur. Sous son kimono de soie légère, il portait un hakama de lin rouge et une superposition de yukata de soies rouge et noir. Son visage était caché par des voiles noirs cousus sur son chapeau de vannerie. Il allait partir à son tour mais Fraìne arriva et se mit sur son chemin.

    « - Sais-tu que tu m’as fait courir ? Plus silencieux et insaisissable qu’une ombre, dit-il en riant. Cela faisait longtemps que nous ne nous étions vu, Maître Ambassadeur…

    « - Sûrement plus que tu ne le crois, Maître Fraìne !

Ils se parlaient et se comportaient l’un envers l’autre comme de vieilles connaissances. Personne n’ayant encore déjeuné, Fraìne proposa à l’Ambassadeur de manger avec eux. Le plus étonnant fut qu’Elhonàn ne semblait pas emballé par l’idée, jetant d’étranges regards torves et pleins de haine à l’Ambassadeur.

    « - Je vous présente l’Ambassadeur itinérant des Elfes Noirs, Maître Kamuì !  finit par dire Fraìne lorsqu’ils s’assirent à une terrasse.

L’Elfe Noir enleva son couvre-chef et les salua tous d’un signe de tête. Kiéra était étonnée, elle ne le pensait pas aussi jeune. Il ne devait pas avoir la trentaine. Il avait un visage fin aux traits réguliers et à la peau bronzée. Un trait au crayon noir sous ses yeux soulignait son regard profond et ses iris marron. Il avait de longs cheveux bruns soyeux, quelques mèches tombant devant ses yeux, le reste attaché en une queue de cheval basse. Ses joues, légèrement creusées sous les pommettes lui conféraient un air un peu dur mais que l’on oubliait en voyant le sourire franc qu’il adressait à Fraìne.

    « - Alors, maintenant tu peux me dire pourquoi tu me cherchais avec tant d’acharnement ?

    « - Eh bien… Je ne pensais pas en parler maintenant mais… Très bien… Je te demande, non j’insiste, pour que tu deviennes le maître d’armes de Kiéra !

L’ambassadeur resta stoïque et ne cilla même pas, tandis que Kiéra et Elhonàn recrachèrent leur soupe dans leurs assiettes.

    « - Elle possède énormément de lacunes qui lui seront fatales si on ne l’aide pas et toi seul peut les combler…

    « - Jamais ! hurla Elhonàn en sautant de sa chaise. Jamais un être tel que lui, un de ces traîtres, ne pourrait lui enseigner quoi que ce soit.

    « - Tu n’as pas ton mot à dire là-dessus Elhonàn, le coupa Fraìne.

    « - Parce que toi si peut-être ? Tu nous as rejoint il y a trois jours et on devrait obéir à tes ordres ? Qui es-tu pour prétendre nous diriger ?

    « - Je ne prétends pas être plus que je ne suis. Certaines choses m’empêchent de vous dire ce que je voudrai, mais tout ce que vous avez besoin de savoir, est que je fais tout mon possible pour que Kiéra parvienne à réussir sa quête avec le plus d’atouts en mains. Jiang a fait preuve de vanité et c’est Kiéra qui en paie le prix par son incompétence. La seule personne à ce jour qui pourrait nous venir en aide se trouve à côté de moi et…

    « - Et je refuse, dit calmement l’Elfe Noir.

Tous s’étaient tournés vers lui et Fraìne semblait totalement abattu. Il avait mit tous ses espoirs dans l’Elfe Noir et ce refus était comme une douche froide. L’Ambassadeur remit son chapeau de vannerie, se leva après les avoir salués et commença à partir. Fraìne qui n’en avait pas terminé lui coupa la route et reprit d’une voix forte.

    « - Je ne t’ai jamais rien demandé et je te rappelle que tu as toujours une dette envers moi. Si tu tiens réellement à la rembourser, prends cette jeune fille comme élève !

    « - Tu devrais savoir mieux que quiconque que je ne peux pas et rien de ce que tu pourras dire ne me fera changer d’avis… Au revoir mon ami…

Le digne Elfe Noir dépassa la panthère et disparut en se mêlant à la foule. Fraìne retourna s’asseoir aux côtés de Kiéra et personne ne parla plus jusqu’à la fin du repas.

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Et Kiéra, elle dit rien ?? Je la trouve un peu passive, mwa...

A près tout, elle est bien consciente de ses lacune...grrr, en plus, un mec qui ressemble furieusement à un certain Itachi...(rapport à son habit rouge et noir, le phénix dans le dot et le chapeau à voile^^)

 

En tout cas, on peut déjà remarquer un truc: alors que Sylviana garde l'espoir d'un jour retourner chez elle (rapport au collier qu'elle achète pour sa mère), Kiéra ne semble plus en avoir l'intention...peut-être une future cause de séparation ??

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Maintenant que Miss Uchiwa a répondu je peux vous mettre la fin.

Voici les dernières pages du tome 1. Lorsque je les ai couchées sur papier, je me suis dit : "ça y est ! Un tome de terminé !" C'était vraiment une sensation étrange, je m'en souviendrai toute ma vie !  :)

Bon c'est long, voir trop long mais je ne pouvais pas coupé pendant ce passage. :/

 

En début d’après-midi ils retournèrent au temple et demandèrent à accéder au sanctuaire caché mais les prêtres refusèrent, leur proposant de repasser le lendemain. Ne sachant que faire ensuite, ils déambulèrent sans but dans les rues de la cité. Ils rentrèrent très tôt à l’auberge, des nuages s’étant accumulés. Une averse tomba rapidement sur toute la région. Kiéra n’avait jamais vu la météo changer aussi vite. Pour ne pas mourir d’ennui, Sylviana et Kiéra apprirent à Elhonàn à jouer au morpion, aux dames et à divers jeux de cartes, tandis que Fraìne et Bakar dormaient. Après un repas frugal, ils s’endormirent d’un sommeil troublé par les assauts du vent de plus en plus violents contre les fenêtres.

  Ils furent réveillés en sursaut au son d’une alarme résonnant à travers toute la cité.

    « - Qu’est-ce que c’est que çà ? grogna Kiéra.

    « - Dépêchez-vous de rassembler vos affaires, il faut quitter la cité avant de se retrouver coincés ! hurla Fraìne.

    « - Coincés ? répéta Sylviana dans un bâillement.

    « - C’est l’alarme qui indique qu’une très forte tempête est en train de s’abattre sur nous. Les Griffons vont couper leurs amarres pour élever la cité au-dessus des nuages. Il faut qu’on s’en aille maintenant ou on peut rester coincés ici pendant plusieurs jours…

Ils ne se firent pas prier une seconde fois. Au-dehors, la force du vent s’était encore amplifiée et Sylviana manqua de se faire plaquer contre le mur. Ils se penchèrent en avant pour courir, mais l’averse était telle qu’ils ne voyaient plus distinctement au-delà d’un mètre. Kiéra suivit tant bien que mal l’énorme masse sombre du corps de Fraìne qui les guidait à travers le dédale de rues. Arrivés au premier étage, ils se retrouvèrent face à une foule grouillante d’hommes et de femmes hurlant leur peur et d’enfants en larmes.

    « - On arrive trop tard, ils ont déjà coupé les câbles.

Comme pour donner raison aux paroles de Bakar, il y eut un énorme grondement et la cité se mit à trembler en s’élevant. Un mauvais pressentiment qu’avait eu Kiéra en quittant l’auberge se fit réalité quand tous entendirent des cris inhumains provenir des nuages. Dans un mouvement incontrôlé, tous plaquèrent leurs mains sur leurs oreilles. De jeunes enfants se mirent à hurler et les caresses, les chuchotements de leurs parents ne suffisaient pas à les consoler. Il y eut une violente et très soudaine bourrasque qui plaqua tout le monde contre des murs. Quelques uns n’eurent pas cette chance et furent emportés au-delà des limites de la cité. La panique se fit plus intense en voyant les sombres nuages gonflés d’électricité se rapprocher de plus en plus.

Il y eu une accalmie dans les assauts du vent et Kiéra, aidée de ses camarades, mit les familles à l’abri dans les bâtiments administratifs pour éviter les accidents. Ils allaient eux-mêmes se mettre à l’abri quand Fraìne plaqua violemment Kiéra au sol et repoussa les autres. Une forme sombre passa moins d’un mètre au-dessus de la jeune fille avant de s’élever pour se cacher de nouveau dans les nuages.

    « - Qu’est-ce que c’était que cette chose ? demanda-t-elle à la panthère.

    « - Je n’en sais trop rien mais c’est gros et il semblerait que l’on soit sa cible.

Un long hurlement fit à nouveau vibrer l’air et les rafales reprirent avec plus de force. La cité entra alors dans l’épaisse couche de nuages gris. Elhonàn et Kiéra sentirent immédiatement le danger. A cause de l’électricité, l’air était instable et de petites étincelles apparaissaient parfois devant eux et pouvaient à tout moment se rassembler en un éclair. Ils se regroupèrent tous contre le mur d’une maison. Elhonàn s’occupa de repousser la moindre étincelle et Kiéra créa autour d’eux une sorte de champs invisible qui empêchait l’eau de passer.

La couche de nuages s’épaissit encore et la visibilité fut pratiquement réduite à néant. Les yeux illuminés des deux Guardians les faisaient ressembler à des spectres et Sylviana ne put réprimer un frisson. Kiéra handicapée par sa vue et trop concentrée par sa barrière contre l’eau ne vit pas arriver la forme sombre sur sa gauche. Elle la heurta de plein fouet et l’attrapa  avec une sorte de tentacule ou de queue, lisse et froide, qui s’enroula autour de sa taille. Elle fut soulevée puis envoyée sans ménagements une trentaine de mètres plus loin. La jeune fille s’écrasa contre le mur d’une maison, sa tête cognant brutalement la pierre. Elle se remit immédiatement debout mais dans l’opacité ambiante elle avait du mal à retrouver son équilibre.

Kiéra entendit un hurlement de Sylviana qui fut rapidement couvert par un nouveau cri inhumain. Elle maudit les nuages d’être aussi opaques et de la faire se perdre plus encore dans le dédale des rues. Il y eut de nouveau le silence et elle le trouva encore plus terrifiant. Le vent semblait être tombé d’un coup et les nuages s’effilochèrent. En réalité ils s’éclaircissaient. Un grondement sourd lui parvint de plus en plus vite et en se tournant vers sa source, elle fut frappée par un éclair. D’instinct, sa magie et son corps s’y étaient préparés mais le choc fut terrible. Son corps fumait et tremblait sous les assauts de picotements chauds parcourant toutes ses chairs. Sa bouche était sèche et elle avait l’impression d’être totalement engourdie.

Le point positif fut qu’elle oublia son mal de crâne et retrouva un peu plus son équilibre en se relevant.

Cette fois, grâce au silence, elle entendit un bruissement dans son dos et elle se baissa à temps pour éviter l’appendice froid de l’ombre. Celle-ci passa au-dessus d’elle et détruisit le mur d’une maison proche. Kiéra se mit à ramper dans les flaques d’eau et se colla au premier mur qu’elle rencontra. La douleur de son crâne revenait sourdement et son corps était toujours secoué de tremblements. Elle tentait de retrouver son calme quand une main l’agrippa  par le col et la souleva. Une autre main se plaqua sur sa bouche et elle se sentit soulevée dans les airs pour atterrir sur un toit. On la relâcha et elle entendit le mur où elle s’était adossée, voler en morceaux sous une nouvelle attaque de l’ombre. Elle n’eut pas le temps de dire un mot que son sauveur avait disparut.

Les nuages s’éclaircirent et Kiéra se tint prête. Le ciel reprit une teinte bleue et la cité passa au-dessus de la couche nuageuse. Le vent était faible mais terriblement froid. Les nuages disparurent et la cité entière fut de nouveau visible aux yeux de la jeune fille. Elle allait enfin pouvoir retrouver ses amis et surtout découvrir à quoi ressemblait son ennemi si agressif.

Autour d’elle plusieurs maisons avaient été détruites et elle pouvait voir des corps sous les ruines. La peur au ventre, elle sauta de toits en toits à la recherche de ses compagnons.

    « - Kiéra ! Par ici ! hurla l’apprenti shaman.

Son cœur fit un bond et elle sauta à bas de la maison. Ils se trouvaient tout près des ruines d’une autre maison. Ils étaient recouverts de poussière mais aucun n’était sérieusement blessé. En la voyant arriver, le visage de Sylviana devint blême. Avec sa démarche encore un peu gauche, mal assurée, Kiéra semblait sur le point de s’évanouir. De plus, du sang coulait le long de son visage, sur sa tempe gauche, depuis sa rencontre avec le mur. Sylviana courut vers elle mais s’arrêta en chemin au son de la nouvelle destruction d’une maison. Kiéra entendit clairement des battements d’ailes et une créature monstrueuse apparut au détour d’une rue pour leur foncer dessus.

Kiéra hoqueta d’étonnement mais se reprit vite pour lui envoyer un jet de flammes brûlantes. La créature l’évita et s’envola plus haut. Elle émit un long cri et battit frénétiquement des ailes vers eux. Une bourrasque se leva, risquant de les éjecter hors de la ville. Kiéra rassembla l’eau autour d’eux et éleva un très haut mur qu’elle givra aussitôt. Mais les rafales redoublèrent de force et la jeune fille sentit la glace craquer et se fendre. Des morceaux s’en détachèrent et fusèrent dans leur direction. Les petits glaçons les éraflèrent, les coupures n’étaient pas profondes mais Kiéra s’énerva en voyant le sang de ses amis couler.

Elle ferma alors les yeux et tout le monde sentit une émanation glacée. Une aura bleue très douce l’enveloppa. Tout autour d’elle, les flaques d’eau se transformaient en plaque de givre. Sa magie s’étendit de plus en plus et bientôt, même l’eau ruisselant sur les murs, se trouva glacée. Le quartier entier miroitait d’un éclat froid sous la lumière de l’aube qui pointait. Le mur qu’elle avait élevé s’épaissit et se renforça. Des pointes apparurent du côté de la créature et lorsque Kiéra ouvrit les yeux, celles-ci jaillirent pour se planter dans le corps de la créature volante qui poussa une longue plainte de douleur avant de tomber au sol. Kiéra fit disparaître le mur de glace qui se transforma en poussière scintillante et s’avança pour faire face à cet étrange ennemi.

La créature n’avait d’humain que son buste et sa figure féminine. Ses bras étaient supplantés par deux immenses ailes grises et ses jambes par une queue reptilienne d’une longueur incroyable. C’était cette queue qui l’avait séparée de ses amis et envoyée contre un mur. Lorsque la créature se remit droite, Kiéra se ravisa quand à son visage humain. Son nez était aplatit et fait de deux petites fentes verticales. Elle avait quatre yeux noirs en amande sans paupières et sa bouche se résumait à une fente sous son nez d’où dépassaient deux crochets inquiétants. Des tatouages tribaux étaient dessinés sur la peau pale de son crâne nu hérissé de cornes et de sa poitrine. La créature se pencha en avant et hurla à nouveau.

D’un mouvement de hanches, la queue fonça sur Kiéra. La jeune guerrière sauta facilement par-dessus, mais la créature cassa son mouvement et la queue la heurta dans les airs. Son souffle fut coupé et alors qu’elle retombait au sol, la queue passa dans son dos et l’y frappa violemment pour qu’elle s’écrase plus rapidement. Le choc fut rude mais pas autant que la créature l’avait espéré car Kiéra était parvenue à créer un tas de neige au dernier moment pour s’amortir. Alors que la créature allait de nouveau attaquer elle fut frappée de plein fouet par les éclairs d’Elhonàn.

    « - Hé, ma grosse, tu m’oublies ? lui hurla l’apprenti shaman.

La créature lui répondit de son cri décharné et malgré le givre glissant, fonça sur lui à une vitesse impressionnante. Elhonàn l’évita au dernier moment et Bakar fit apparaître un mur de pierre devant elle, mais la créature s’arrêta avant de le percuter. Elle s’envola de nouveau et se mit à tournoyer au-dessus d’eux comme un vautour. Elle plongea alors et arriva sur Sylviana. Fraìne la plaqua au sol et la créature dut remonter bredouille. Kiéra sentit qu’ils étaient en infériorité malgré leur nombre. La place où ils se trouvaient était vaste et dégagée, la créature pouvait voler et plonger sans que rien ne lui fasse obstacle. Elle était dans son élément. De plus, au sol ses mouvements étaient trop fluides. Kiéra devait lui enlever ses avantages et chercher à l’amener au sol.

Elle eut une idée mais ses forces seraient affaiblies.  Elle se concentra et l’aura glaciale réapparut. Elle situa clairement ses amis dans son esprit et dit en fermant les yeux :

    « - Surtout ne bougez pas ! Je vais tenter quelque chose, et quoi que vous voyiez, ne bougez surtout pas !

Lorsqu’elle eut confirmation que tout le monde l’avait entendue, elle plaqua ses mains au sol et dans un bruit de verre brisé, d’immenses stalactites de glaces sortirent des plaques de givre. L’un d’eux apparut très près de Sylviana et Fraìne mais ils gardèrent confiance et ne bougèrent pas. Ils ne furent pas touchés et en soufflèrent de soulagement. Hauts d’une vingtaine de mètres, large de cinq et seulement espacés de quatre, désormais la créature était obligée de serpenter entre eux pour attaquer les compagnons.

Ce qu’elle fit.

Mais Kiéra avait oublié que la créature possédait une force phénoménale. Elle slaloma entre les stalactites et repéra rapidement Bakar. Lui, ne l’avait pas remarquée. Elle le prit à revers et d’un seul mouvement de queue, elle détruisit trois stalactites et envoya Bakar contre une maison. D’énormes morceaux de glace lui retombèrent dessus et il s’évanouit. Sylviana cria de surprise autant que de peur et la créature la prit immédiatement pour cible. Kiéra courut dans sa direction mais elle savait qu’elle n’y arriverait pas à temps. Elle vit alors Elhonàn se placer devant Sylviana et créa une sphère électrique qui repoussa toutes les attaques de la créature. Arrivée à leur niveau, l’apprenti shaman lui dit :

    « - A part la repousser un peu, mes pouvoirs ne sont d’aucune utilité contre elle. On va se rapprocher de Bakar et je le protègerai avec ce bouclier. Je suis désolé mais tu vas devoir te débrouiller toute seule…

    « - D’accord mais… Où est partit Fraìne ?

    « - Je ne sais pas… Depuis que Bakar a été assommé je ne l’ai pas vu… Attention !

Kiéra, en cherchant Fraìne, avait relâché son attention sur la créature qui ne laissa pas échapper cette occasion. Son coup de queue détruisit une demi-douzaine de stalactites et Kiéra fut envoyée dans les airs. Ayant enfin la place de rouvrir ses ailes, la créature s’envola, rejoignant Kiéra et l’enserrant de nouveau dans sa queue. Cette fois elle l’emporta avec elle et se dirigea vers les limites de la cité. Pressentant le danger, la jeune fille tenta de se libérer de l’étreinte mais les écailles de la queue étaient épaisses et trop serrées pour tenter de blesser la chair se trouvant dessous. La créature s’arrêta au-dessus du mur de verre qui entourait la cité et alors qu’elle s’apprêtait à jeter sa proie quelque chose lui transperça l’aile. L’étreinte de la queue se desserra et Kiéra tomba dans le vide.

Chutant trop rapidement, Kiéra rata le bord du mur. Elle crut tomber du côté des nuages mais fut brutalement arrêtée par une main se refermant sur sa cheville, la suspendant tête en bas. Elle voyait les nuages illuminés d’éclairs au-dessous ainsi que les statues en relief des serpents à plumes sculptés sur les bords de la plateforme. Elle jeta alors un coup d’œil vers le haut mais ne vit que le bras et le dos de son sauveur. Celui-ci était couché sur le bord du mur et aux prises avec la créature qui tentait de le mordre. Alors qu’elle s’approchait encore, un sabre fusa et trancha la chair de sa poitrine d’où suinta un liquide argenté. D’un coup de queue rageur dans les côtes, elle fit tomber l’homme du mur. Alors que Kiéra s’apprêtait à rencontrer durement la roche, l’homme la prit dans ses bras et se posa sur la statue en une réception parfaitement maîtrisée.

Il déposa Kiéra et chercha immédiatement la créature des yeux. Malgré le chapeau et les bandes de soie qui cachaient son visage, Kiéra reconnut l’ambassadeur des Elfes Noirs. Elle se releva et l’approcha pour lui poser une question, quand il la repoussa contre le mur de verre en voyant la créature fondre sur eux en piqué. Son sabre jaillit une seconde fois et des plumes volèrent autour de lui. Ni Kiéra, ni la créature ne l’avaient vu bouger, pourtant le liquide argenté gouttait de sa lame. La créature avait été blessée mais pas assez profondément pour l’empêcher de voler. Elle repartit en chandelle et fit naître une nouvelle rafale qui arracha le chapeau de l’ambassadeur. Kiéra fut étonnée de lui voir un visage aussi calme et des yeux ne trahissant aucune émotion.

La créature reprit ses attaques mais aucune ne parvint à toucher l’Elfe.  A bout de patience, la créature fit exprès de s’écrouler sur la statue et sa queue émit le même son que le claquement qu’un fouet. L’ambassadeur para l’attaque mais Kiéra fut projetée au loin sans comprendre ce qu’il s’était passé. Elle tomba sur la queue de pierre d’un autre serpent à plumes et roula sur une dizaine de mètres. Elle s’agenouilla et sentit ses côtes la faire souffrir. Elle croisa ses bras sur sa poitrine et sa tête toucha la pierre froide, la mettant dans une position pathétique. Un mince filet de sang coula d’entre ses lèvres et entacha la pierre. L’Elfe Noir la retrouva ainsi quand la créature le devança.

Kiéra tenta de se remettre debout et à peine eut-elle levé la tête qu’elle vit une queue monstrueuse s’abattre sur elle. Elle partit trop loin en arrière et ses pieds ne touchèrent plus la roche. L’ambassadeur la rejoint le plus vite possible et sa main attrapa le fin poignet de la jeune fille. Malheureusement la pierre était humide et tous deux glissèrent dans le vide. L’Elfe Noir se rattrapa au dernier moment à une saillie mais leurs pieds battaient l’air. Il tourna son visage vers Kiéra et elle n’y lut toujours aucun sentiment. Pourtant une étrange impression la traversa.

L’Elfe Noir vit la main de Kiéra glisser doucement de la sienne. Il serra plus fort sa prise mais ses doigts s’échappaient des siens. Cette fois ses yeux trahirent un sentiment, la peur, bientôt remplacée par la rage contre soi. Leurs regards se croisèrent et tous deux surent que plus rien ne pourrait la sauver.

Kiéra ferma alors les yeux et chuta inexorablement vers l’océan.

J'espère que mon histoire vous aura plût ! ^__^

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Oui c'est cruel, mais il faut bien leur donner envie d'acheter la suite ! xD

Par contre vous, vous n'aurez pas besoin étant donné que j'ai déjà écrit une partie de la suite et que je peux vous la mettre sans que vous ayez besoin d'attendre !  :D

 

Si tu trouves que Kiéra en voit des vertes et des pas mures, qu'est-ce que ça sera par la suite ! mouahahahaha, je suis trop méchante avec mon "héroïne"

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Facinant...

 

Tu as réussi à titiller ma curiosité bien plus que je ne l'aurai cru. Maintenant je suis tout à fait pour le faire de lire la totalité de ton oeuvre, si tu voulais bien me l'envoyer.

 

Mon seul conseil, par rapport à tout ce qu'on a pu llire jusqu'ici, serait de reprendre certains chapitre, pour ne plus les écrire qu'en l'absence complète de ton personnage principal, histoire que l'histoire soit elle même encore plus étoffé, avec des developement d'intrigues pas forcément bien perceptibles pour le moment. Comme par exemple, lorsque Tolkien passe d'un groupe de personnage à l'autres, pour jouer avec le suspens, developper plus certains points obscure, mettre en place d'autres intrigues ou d'autres personnages... Exerecice difficile, je pense, mais qui rendrait ton roman très très attirant.

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Comme par exemple, lorsque Tolkien passe d'un groupe de personnage à l'autres, pour jouer avec le suspens, developper plus certains points obscure, mettre en place d'autres intrigues ou d'autres personnages... Exerecice difficile, je pense, mais qui rendrait ton roman très très attirant.

 

J'ai plusieurs passages de ce style dans le tome 2. Mon personnage principal, malgré qu'elle soit l'héroïne, n'est pas seule autour qui tourne l'histoire, je vais donc de plus en plus m'attarder sur d'autres personnes importantes. À mesure que l'intrigue se dévoilera j'y serai obligée de toute manière ! Et heureusement, je trouverai assez "chiant" sinon.  :D

_______________________________________________________________________________________

 

Edit : Voici le début du chapitre 1 ^__^

 

Elhonàn faiblissait dangereusement. La taille de son champ électrique protecteur avait déjà rétrécit et les éclairs qu’il envoyait contre la créature semblaient n’avoir toujours aucun effet. Syl soignait Bakar mais lui-même ne pouvait pas l’aider. Il avait vu la créature détruire des maisons et d’énormes stalactites d’un seul coup de queue, un mur de pierres ne les protègerait pas. Elhonàn pouvait se transformer en loup et emmener Syl sur son dos, mais ça ne ferait que l’épuiser encore plus et aucun bâtiment de la cité ne semblait assez résistant pour les abriter.

Et où était passée Kiéra ? Sa disparition commençait à l’inquiéter.

C’est ce moment là que Fraìne choisit pour réapparaître. Entouré du silence et de la grâce des félins, il sauta du toit où il se trouvait et atterrit dans le dos de la créature, plantant ses longs crocs d’argent dans la chair de sa nuque. Il n’eut pas le temps de la blesser gravement qu’elle l’entoura de sa queue et l’envoya au loin. Il retomba sur ses pattes en glissant, griffant la pierre pour se ralentir. Rejoignant Bakar, Elhonàn et Sylviana il s’arrêta net tout près d’eux.

    « - Où est Kiéra ? cria-t-il.

Elhonàn voulut lui répondre son ignorance mais, s’apercevant qu’il ne le regardait pas, il se retourna et vit un homme se tenant debout sur le faîte d’un toit. Celui-ci descendit calmement et dit :

    « - Elle est tombée dans le vide…

Par son empathie, Elhonàn sentit l’immense douleur qui enserra immédiatement le cœur de Sylviana. Les yeux écarquillés, ses mains portées à sa bouche tremblante, de lourdes larmes coulèrent le long de ses joues. Elle ânonna de la tête et s’avança maladroitement vers l’Elfe Noir. Elle courut alors à lui et le frappa à la poitrine de ses poings serrés en hurlant sa détresse. L’ambassadeur ne cilla pas et la laissa faire, sachant qu’aucun mot ne pourrait la réconforter. Sylviana s’écroula finalement au sol et il la contourna sans un mot pour rejoindre Fraìne.

    « - Tombée… répéta la panthère sous le choc. Qu’allons nous devenir ?…

Il leva la tête et regarda la créature ailée faire des cercles au-dessus d’eux. Depuis que l’Elfe Noir les avait rejoints la créature ne les avait plus attaqués. Il avait réussi à la toucher plusieurs fois et elle cherchait maintenant un moyen de les tuer sans approcher trop près de lui. Elle aperçut alors un éclat argenté, mais trop tard.

Quelque chose passa près d’elle et une lame se planta dans ses côtes.

 

*

 

Kiéra était désespérée. Elle avait tant de choses à accomplir et sa vie, sa destinée, étaient sur le point de s’achever brutalement. Dans sa chute, elle entra bientôt dans l’épaisse couche nuageuse secouée de soubresauts lumineux et vibrant sous le tonnerre. Des gouttes de pluie frappaient son visage et détrempèrent ses vêtements. Le vent froid la faisait pleurer. Elle tenta d’utiliser son pouvoir sur le vent pour se ralentir mais elle allait beaucoup trop vite. Le désespoir fit alors place à la colère.

Pourquoi elle, le Maître Guardian, était-elle si peu puissante ?

Ses pouvoirs étaient moindres que ceux des autres Guardians et elle qui devait devenir la plus puissante guerrière, avait parut pathétique et misérable face à l’Oni.

Cet assassin. Elle aurait voulut le revoir et comprendre. Comprendre pourquoi la tristesse qu’elle avait vue dans ses yeux l’avait tant ébranlée. De plus elle devait protéger Sylviana. Elle l’avait entraînée dans cette histoire et elle devait tout tenter pour se faire pardonner. Mais ce n’était pas tout, elle commençait à se sentir véritablement concernée par sa quête depuis sa rencontre avec le Maître Amakùré et la bataille au village d’Esra. Jamais plus elle ne voulait voir des personnes avec qui elle se battait, mourir sous ses yeux ou paraître aussi résignées à la mort. Au fond d’elle se trouvait une force incommensurable, attendue depuis des millénaires et elle devait la trouver pour protéger tous ceux qu’elle rencontrerait, même si elle devait y passer sa vie.

Alors un rêve lui revint en mémoire. Une éclipse et des ailes. A ce souvenir, un nouveau pouvoir vibra en elle. Tout son corps s’électrisa. Elle se mit en boule et la vitesse de sa chute augmenta.

Deux sphères lumineuses sortirent de ses omoplates en déchirant sa chair. Elle grandirent et éclatèrent pour laisser place à quatre immenses ossatures qui se couvrirent de chair puis de plumes d’un blanc immaculé. Le hurlement de Kiéra causé par cette cuisante douleur s’arrêta lorsque ses ailes furent totalement libérées.

Elle sortit enfin de la couche nuageuse et vit les flots de l’océan déchaîné se rapprocher dangereusement. Ses ailes battirent l’air avec force. Sa vitesse ralentit, mais pas encore assez lorsqu’elle vit soudain une vague s’élever, encore plus haute que les autres et fut engloutit.

Une vive lueur rougeâtre naquit au cœur des flots avant d’exploser, libérant le Maître Guardian qui remonta en chandelle à travers les gerbes d’une écume bouillonnante. Aussi déchaînée que les flots sous ses pieds, elle mourrait d’envie de se venger de la créature ailée. Sa crainte pour la vie de ses compagnons redoubla et elle hurla de rage. Gagnant bientôt en vitesse et en confiance, elle traversa l’épaisse couche nuageuse en quelques secondes. La cité fut alors en vue et Kiéra ne cacha plus son impatience.

Arrivée au-dessus de la ville, elle suspendit son vol dans le vide et chercha fébrilement la créature des yeux. La voyant faire des cercles au-dessus de ses amis, son sang ne fit qu’un tour et elle ne réfléchit pas plus longtemps. Sortant l’un de ses kodachis et s’élançant sur elle. La créature aperçut l’éclat de sa lame mais il était trop tard. Celle-ci se planta dans ses côtes et la repoussa. Kiéra ne la lâcha pas une seconde et tenta de lui assener de très nombreux coups mais l’effet de surprise passé, la créature parvenait toujours à esquiver ses attaques.

Les deux êtres ailés effectuaient un étrange ballet au-dessus de la cité. Malgré des battements d’ailes furieux et le bruit des lames des kodachis contre les épaisses écailles de la queue, aucune n’avait le dessus sur l’autre. La créature ailée envoya une forte rafale à Kiéra qui dégringola, mais elle reprit son vol à quelques centimètres de la plateforme et fusa dans les rues à une vitesse impressionnante, soulevant une poussière glacée sur son passage.

La créature la suivait comme son ombre et Kiéra jura entre ses dents. Changeant de direction au dernier moment pour éviter un bâtiment, elle espéra que son adversaire s’y heurterait mais il n’en fut rien. Anticipant son mouvement, elle rattrapa la jeune fille et la projeta au sol d’un nouveau coup de queue. Le choc fut brutal mais elle tendit immédiatement ses mains et une colonne de flammes rugissantes s’éleva. La créature due s’élever plus haut encore mais Kiéra apparut au cœur des flammes et abattit l’un de ses kodachis sur la chair tendre du cou. Loin de se laisser faire, son adversaire planta ses crocs dans le bras qui tenait l’arme. Elle hurla de douleur, mais profita qu’elles étaient aussi proches pour poser sa main sur son crâne.

De la glace apparut tout autour et commença à s’étendre sur le corps pâle. La créature la relâcha et, ivre de colère, la frappa de nouveau avec sa queue. La jeune fille fut secouée et percuta un toit. Profitant que la créature léchait son sang, elle s’attarda quelques instants, allongée pour reprendre son souffle. Elle entendit des pleurs provenir d’une pièce sous ses pieds et se rappela les familles qu’ils avaient cachées dans les bâtiments. Prise de panique elle battit des ailes et reprit son vol assez haut pour ne plus risquer d’impliquer d’innocents.

Elle remonta au-dessus des maisons et au moment où elle se jetait de nouveau sur la créature, une puissante onde de choc provenant du temple la repoussa. Elle prit toujours plus d’altitude et se tourna vers le solennel édifice. Un immense rayon de couleur vert pale partait du toit en ligne droite, pointant vers l’azur infini du ciel, des volutes de fumée scintillante s’enroulant autour de sa base. La créature ailée émit un long cri inhumain et se dirigea vers cette lumière. Celle-ci devint bientôt diffuse avant de disparaître dans un scintillement émeraude.

      « - Kiéra ! hurla Fraìne d’un toit voisin. Il faut absolument que nous nous rendions au temple !

La jeune fille acquiesça et vola à hauteur de la panthère qui courait et sautait de toit en toit en direction du centre de la cité. Terriblement inquiet, il avait demandé aux autres Guardians et à Sylviana de rester en arrière, l’Elfe Noir étant capable de les protéger en cas de danger. Cette suite d’évènements pouvait avoir de graves conséquences et le niveau de Kiéra était trop faible pour qu’il la laisse y aller seule.

    « - Qu’est-ce que c’était que cette lumière ? Pourquoi la créature a-t-elle arrêté de m’attaquer pour aller là-bas ?

    « - J’ai malheureusement un très mauvais pressentiment… Cette lumière est le signe de l’avènement d’un nouveau Guardian. Et cette créature… J’ai la nette impression qu’il s’agit de l’Esprit Elémentaire du Vent… C’est Ouragan !

    « - Ouragan ?... L’avènement d’un nouveau Guardian ? Alors c’est lui qui l’aurait lâché sur nous ?

    « - Non. L’Esprit Elémentaire nous a attaqué avant que l’avènement n’ait lieu… Seulement, l’Esprit aurait dû disparaître en même temps que la lumière… Le fait qu’il se soit dirigé vers le temple ne présage rien de bon…

Kiéra n’attendit pas d’en savoir plus. Elle remonta plus haut dans les airs avant de gagner en vitesse et de foncer sur le temple sans attendre Fraìne qui jura entre ses dents. Les grandes portes du temple étaient entrouvertes, elle passa entre elles à toute vitesse avant de se poser au milieu des prêtres hébétés.

L’intérieur du temple n’avait absolument rien à voir avec le temple d’Hokoroatsù. La salle où elle se trouvait était vaste et très haute de plafond. Trois rangées de colonnes de verre luisant d’une couleur verte, encerclaient le centre de la salle où flottait une sphère dorée. Autour de cet énorme noyau gravitaient des cercles du même métal, décorés de graduations, de dessins allégoriques et d’écritures inconnues, ainsi que d’autres sphères plus petites de métal ou de verre. Le long des grands murs de pierre, se lisait le récit d’une très ancienne légende en bas-relief.

La vie des précédents Guardians du Vent.

Kiéra regarda tout autour d’elle mais ne vit aucune porte, aucun passage pour accéder au sanctuaire caché.

    « - Où est le sanctuaire ? se mit-elle à crier en désespoir de cause. Dîtes moi où se trouve la salle des pierres ! Le Guardian est probablement en danger !

Tous les prêtres la regardaient comme s’ils se trouvaient face à une aliénée ou à un miracle. Ils n’avaient jamais vu une telle jeune fille avant. Aucune des races de ce monde ne possédait de cheveux bleus et quatre ailes d’un blanc immaculé. Certains crurent même qu’elle avait une origine divine. Le maître de leur ordre, situé à l’autre bout de la salle lui fit signe alors de le suivre. Il appuya sur un élément de la fresque derrière lui et un pan de mur s’ouvrit. Kiéra courut entre deux rangées de colonnes et le rejoignit. Mais, interloquée, elle s’arrêta devant le passage. Celui-ci donnait sur la ville, de l’autre côté du temple.

    « - Non il faut que j’aille au sanctuaire… Je suis le Maître Guardian et je dois trouver…

    « - Je le sais mon enfant, lui dit calmement le prêtre. Empruntez ces escaliers contre le mur et vous atteindrez le sanctuaire sacré…

Kiéra passa sous l’encadrement de pierre et se tourna vers le mur extérieur que lui montrait le prêtre. Il n’y avait aucun escalier à cet endroit. En voyant l’incompréhension sur le visage de Kiéra, le prêtre s’avança vers le mur, souleva un pan de la tunique blanche et verte qu’il portait et fit mine de lever un pied comme pour monter une marche. Et il s’appuya sur l’air.

En levant son autre pied il se retrouva suspendu à quelques dizaines de centimètre du sol. Quelque chose brillait sous ses pieds. Un rectangle de lumière verte translucide sortant du mur, soutenait son poids.

    « - Les Griffons qui ont construits ce temple utilisaient énormément la technologie Essnär… Cet escalier te mènera au Sanctuaire.

    « - Le… Le Sanctuaire se trouve sur le toit ? demanda Kiéra incrédule.

Le prêtre hocha de la tête.

    « - Montrez cet escalier à une panthère noire qui va arriver. Moi je n’en ai pas besoin !

Le prêtre acquiesça, s’inclina devant la jeune fille et retourna à l’intérieur du temple. Kiéra recula alors de quelques pas et ouvrit ses ailes pour s’envoler.

Le toit était vaste, plat et décoré d’un cercle où avait été gravé une fresque en forme de médaillon représentant un être androgyne ailé. Au centre du médaillon quelqu’un était étendu, inerte. L’Esprit Elémentaire du Vent avait disparu.

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Raaaah j'ai encore oublié que vous n'aviez pas tout eu...

Les esprits élémentaires représentent les éléments qui gouvernent les mondes. Tous les Guardians doivent les affronter pour prouver leur valeur et se faire reconnaître comme nouveau protecteur de l'élément.

Une lumière part de chaque sanctuaire lorsqu'un nouveau Guardian est désigné. Mais là tout s'est fait dans le désordre, ce qui inquiète Fraìne (et il y a de quoi, mais vous le verrez plus tard)

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Comme pour te donner raison Miss, voici la suite !

Je sais... Je suis cruelle avec mon héroïne...

 

Lorsque Kiéra revint, Sylviana ne put cacher son admiration. Elle lui sauta dans les bras, en larmes, se souvenant qu’elle avait crû l’avoir perdue pour toujours. Son amie sentit ses blessures la faire souffrir mais n’eut pas le courage de la repousser, ayant elle aussi crut ne jamais la revoir.

    « - Il faut vraiment que tu arrêtes de me faire des peurs pareilles… Dis-moi… Depuis quand est-ce que tu voles ? C’était magnifique… On aurait dit un ange, lui dit-elle les yeux brillant de larmes.

    « - Ou un gros poulet, renchérit Elhonàn avec un sourire narquois, cachant tant bien que mal son soulagement de la voir en vie.

    « - Attention que ce ne soit pas toi qui finisse rôti !

    « - Qui est-ce ? demanda Sylviana en voyant la fillette évanouie sur le dos Fraìne.

    « - Voici notre nouveau compagnon. Le Guardian du Vent…

    « - Elle est si jeune, murmura Sylviana.

L’ambassadeur des Elfes Noirs approcha à son tour et pour la première fois, Kiéra décela une lueur de rage dans ses yeux sombres. Il se planta devant Fraìne et Kiéra eut un mouvement de recul. L’Elfe Noir ouvrit la bouche mais Fraìne le coupa dans son élan en parlant à sa place.

    « - Oui tu as bien entendu, cette petite est le Guardian du Vent et non tu n’as pas rêvé… Ils possèdent tous des pouvoirs. Kamuì… La Prophétie est réelle et elle est en marche… C’est pourquoi j’ai besoin de toi !

Le visage de l’ambassadeur restait impassible, mais ses yeux trahissaient le trouble dans lequel cette nouvelle venait de plonger son esprit. Il connaissait la prophétie mais ne lui avait pas porté plus d’attention qu’aux autre légendes populaires. Il se tourna vers Kiéra et la dévisagea comme s’il la voyait pour la première fois.

    « - Et quel est son élément ? demanda-t-il sans la quitter des yeux.

    « - Tous, se contenta de répondre Fraìne.

L’ambassadeur baissa la tête et il sourit amèrement.

    « - Tu te moques de moi ? Tu veux que j’entraîne… Le Maître Guardian ?

    « - Moi je ne demande rien ! répliqua Kiéra avec force.

Mais ni Fraìne, ni l’ambassadeur ne faisait attention à elle. L’intense regard doré de la panthère était braqué sur l’Elfe Noir qui restait perdu dans ses pensées. Quand il en sortit, sa réponse fut claire.

    « - Très bien, je la prends comme élève…

Alors que la colère de Kiéra allait exploser, l’ambassadeur tendit son bras dans sa direction, l’index levé pour lui intimer le silence.

    « - Pour que Fraìne me demande un tel service c’est qu’il ne peut réellement pas faire autrement, alors écoute. En temps que Maître Guardian, tu te dois d’être une guerrière accomplie. Je te propose donc un duel. Gagne et je m’en vais. Perds… Et je deviens ton maître ! Il n’y aura que deux règles. La première, tu gagnes si tu parviens à me toucher ne serait-ce qu’une fois… La seconde, il t’est interdit d’utiliser ta magie. Je défie le guerrier et non pas le mage.

Fière, la jeune fille lui faisait face sans peur. En réalité, ce sentiment avait été supplanté par une intense colère. Elle ne comptait pas se laisser imposer les choix des autres, surtout lorsqu’ils la concernaient directement.

L’ambassadeur lui tourna le dos et s’éloigna du groupe pour s’arrêter un peu plus loin. Kiéra sortit ses kodachis, serrant fortement leur garde à s’en blanchir les articulations. Les dents serrées, elle le suivit et s’arrêta à bonne distance de lui. Sa respiration était encore sifflante à cause de son précédant combat et mes muscles hurlaient de douleur mais elle était décidée à ne pas se laisser dicter sa conduite. Sylviana eut à ce moment là un mauvais pressentiment. Elle allait arrêter son amie quand la mâchoire de Fraìne se referma sur son avant-bras avec force, mais prenant garde de ne pas la blesser.

    « - Arrêtes ! Laisse moi les arrêter, supplia-t-elle.

    « - Syl, intervint Bakar, ne te mêle pas de çà !... Je crois… Que ça sera sa première leçon… N’est-ce pas Fraìne ?

Les yeux de l’animal se tournèrent vers l’Homme sans lâcher sa prise. Bakar avait raison. Même si elle allait être sévère, Kiéra allait recevoir sa première leçon des mains d’un guerrier accompli.

L’ambassadeur se retourna, enleva son long kimono de soie rouge et mit lentement son avant-bras sur la garde de son sabre comme s’il allait s’ennuyer. Kiéra émit un cri et se lança sur lui.

Immédiatement, elle vit un éclair noir passer au niveau de ses pieds qui furent balayés, la faisant tomber en avant. Elle roula sur son épaule et se releva en s’appuyant sur son genou gauche. Elle ne voyait plus l’Elfe Noir mais sentit sa présence dans son dos. Elle fit volte-face et croisa ses lames devant elle pour se protéger mais il passa à travers de sa garde et la toucha au ventre en la soulevant de terre. Elle retomba lourdement aux pieds de Sylviana. Haletante, elle se remit à genoux et, tenant son ventre endolori, lança un regard sombre à l’Elfe Noir.

Ce qui le fit sourire.

Elle se releva gauchement et prit une profonde inspiration qui la fit grimacer, avant de se remettre en garde. L’Elfe Noir fit un léger pas de côté et Kiéra l’attaqua de nouveau. Ses kodachis déchirèrent l’air en sifflant mais ne rencontrèrent que le vent. Elle tourna sur elle-même en faisant décrire un large cercle à sa lame de droite. En voyant l’Elfe reculer, sa confiance en elle augmenta et ses coups se mirent à pleuvoir. Des éclairs argentés sifflaient autour de l’ambassadeur qui ne semblait que peu s’en soucier. Chaque fois, les lames de Kiéra semblaient le rater de peu, mais celui-ci maintenait en réalité toujours la même distance et ne risquait rien.

La sueur commençait à perler sur le front de Kiéra et la fatigue désordonnait ses mouvements. Un coup partit avec plus de férocité que les autres mais l’ambassadeur l’évita également. Il s’éloigna d’elle de quelques mètres et attendit. Ce manège durait depuis quelques minutes et les jambes de Kiéra, tremblantes, semblaient sur le point de lâcher, mais elle n’en laissait rien paraître et se redressa. Son deuxième kodachi, l’encombrant plus qu’autre chose, reprit place dans son fourreau. Elle avança son pied gauche et leva sa lame à hauteur de son œil. Elle prit une autre inspiration profonde, qui ressembla à un râle, et attaqua comme l’éclair. Au moment où elle étendit son bras, l’ambassadeur passa sur sa droite. La feinte de Kiéra avait fonctionné. L’arme pivota dans sa main et la garde s’abattit sur le visage de l’Elfe Noir.

Il sourit en voyant ce qu’elle tentait de faire. L’ambassadeur lui attrapa le poignet, passa sous elle et la projeta au loin.

    « - Tant que tu ne penseras qu’à me toucher tu n’arriveras à rien. Bats toi en guerrière ! Bats-toi comme si ta vie en dépendait. Bats-toi pour me tuer !

Toujours à terre, elle se mit sur ses coudes pour le regarder. Elle essuya la sueur et la poussière qui commençaient à coller ses paupières et lui dit d’une voix forte :

    « - Comment pourrais-je vouloir tuer un homme qui ne m’attaque pas ?

Fraìne frémit à ses paroles, elle allait trop loin. Un étrange sourire se dessina sur les lèvres de l’ambassadeur. Lorsqu’il rouvrit ses yeux sombres et que son regard croisa celui de la jeune fille, celle-ci fut secouée d’un frisson glacé. Elle se mit à genoux avec peine et une fois debout, la voix de l’Elfe Noir résonna de nouveau.

« - Très bien. Alors moi aussi j’attaquerai…

« - Kamuì, tu… commença Fraìne

A peine ces mots furent ils prononcés qu’il passa dans le dos de la jeune fille. Elle fit volte-face par sa droite mais fut brutalement accueillit par le pied de l’ambassadeur. Elle tituba sur quelques pas avant de sentir son poing frapper son menton avec force. Cette fois elle tomba à terre et tout autour d’elle ne fut plus que ténèbres. Ses forces l’abandonnaient mais elle refusait catégoriquement de se laisser faire. La voix de Sylviana bourdonnait dans sa tête et le sang battait à ses tempes. Elle voulut hurler mais plus aucun son ne sortait de sa gorge.

Elle se força encore à se relever et les ténèbres se dissipèrent. Son arme n’était plus dans sa main et elle la chercha d’un air hagard. Elle entendit encore la voix de Sylviana qui lui hurlait quelque chose, mais elle n’en comprenait pas le sens. Elle se retourna et le poing de l’ambassadeur s’écrasa dans son abdomen. Sylviana hurla tandis que Kiéra s’effondrait, inerte.

Son amie se débattit tellement que Fraìne dû la relâcher pour ne pas la blesser. Elle se jeta sur son Kiéra, les larmes inondant son visage.

    « - Vous êtes un monstre ! Arrêtez maintenant… Vous voyez bien qu’elle n’arrive pas à se défendre…

L’ambassadeur la regardait avec une intense sévérité mais la jeune fille refusait de bouger, faisant un rempart de son propre corps. Il s’approcha d’elle de quelques pas et elle couvrit encore plus son amie. Celle-ci, visage contre terre tremblait de tout son être mais elle essaya encore de se relever.

    « - Syl… Syl !... Mer… bredouilla-t-elle à mi-voix.

    « - Pas la peine de me remercier. Je t’en prie arrête de bouger et ne parle plus… Tu es dans un sale état…

Kiéra était maintenant à quatre pattes, serrant les dents avec rage. Elle refusait d’accepter une défaite aussi cuisante. Même ses défaites contre Bakar et l’Oni ne l’avaient pas mises dans un état pareil. Une boule s’était formée dans sa gorge mais elle parvenait tant bien que mal à retenir ses larmes. Ce fut poings et dents serrés qu’elle parvint de nouveau à articuler :

    « - Syl… Merde, pousse-toi !

Elle repoussa violemment son amie en se jetant sur l’Elfe Noir. Ses poings battaient l’air de plus en plus rapidement mais elle ne parvenait toujours pas à le toucher. Elle relança son poing droit, mais à peine eut-elle amorcé son mouvement qu’elle reçu une gifle qui l’assomma à moitié. La joue en feu, il lui semblait que la cité tanguait dangereusement. L’ambassadeur marcha jusque dans son dos avec calme et frappa à la base de sa nuque du tranchant de sa main et la jeune fille retomba à genoux.

Sylviana gémissait et le suppliait d’arrêter mais l’Elfe Noir l’ignorait superbement. Kiéra ne bougeait plus. Le regard éteint, le dos voûté, les bras ballants de chaque côté de son corps, elle ne semblait plus consciente du monde qui l’entourait. L’ambassadeur, les bras croisés, s’accroupit face à elle. Il plongea son regard dans le sien et souffla avec ennui.

    « - Je vais en avoir du travail avec toi… Tu ne vaux absolument rien…

Quelque chose brilla alors dans les yeux de la jeune fille. L’Elfe Noir recula d’un bond et évita la dague de peu. Il se mit alors à rire cruellement. Kiéra paraissait pitoyable. Exténuée, elle ne parvenait plus à empêcher son corps de trembler. Sa poitrine se soulevait régulièrement au rythme de sa respiration saccadée.

Le fait qu’elle ne soit pas encore évanouie tenait du miracle. Mais ce combat n’amusait plus l’ambassadeur. Il marcha d’un pas décidé vers elle. Kiéra se remit en garde mais ses mouvements étaient terriblement lents.

La nouvelle gifle qu’elle reçue claqua dans l’air comme un fouet et la douleur lui fit lâcher son arme. L’Elfe Noir l’attrapa à la gorge et la souleva de terre.

    « - Accepte ta défaite et je te relâche…

    « - Jamais, souffla-t-elle.

L’ambassadeur parut un instant désolé mais les nouvelles gifles et les coups qu’il lui infligea montraient le contraire. Sylviana, qui ne pouvait plus en supporter davantage était effondrée et pleurait face contre terre, les mains plaquées sur ses oreilles pour ne plus entendre le bruit des coups. Un filet de sang coulait entre les dents serrées de Kiéra et des larmes de rage autant que de désespoir inondaient ses joues. Elle resta pourtant inflexible lorsqu’il lui redemanda d’accepter sa défaite.

    « - Plutôt crever… Frappe moi autant que tu le voudras espèce d’enfoiré… Je n’admettrai jamais ma défaite !

Cette fois le coup l’atteignit avec une force inouïe. Il la relâcha enfin et en s’effondrant, Kiéra se mit à vomir son sang. Elle avait un mal fou à respirer. Chacun de ses hoquets s’accompagnait d’un gémissement de douleur et d’une nouvelle gerbe de sang. Lorsque les soubresauts de la jeune fille se firent moins violents il l’attrapa à la base de ses cheveux et la tira en arrière pour lui faire lever la tête.

    « - C’est terminé… Je te mets maintenant en garde. Ecoute bien car je ne le répèterai pas une seconde fois. Désormais je suis ton maître d’armes. Tu ne boiras, ne mangeras, ne dormiras, ni ne respireras tant que je ne t’en aurais pas donné l’autorisation. J’ai toute autorité sur toi et je t’ordonne de ne plus m’appeler que par le titre de : Maître. Appelle moi autrement, ne respecte pas l’un de mes ordres et je me garde le droit de te punir de la façon qu’il me plaira… Oublie tout ce que tu as pu apprendre auparavant, je vais refaire ton éducation à zéro. Mes paroles seront tes lois, tes seules vérités. Et cela commencera dès demain…

Ces mots terminés, il la laissa choir dans ses larmes et son sang avant de partir à pas lents vers Fraìne.

    « - Je m’occuperais d’elle… Je ne te demanderai qu’une seule chose : quoi que je fasse, ne te mêle pas de son entraînement !

Fraìne hocha positivement sa tête féline et Kamuì prit la fillette Griffon dans ses bras et demanda à Bakar de lui montrer à quelle auberge ils logeaient.

Comme plus un bruit ne se faisait entendre dans la cité, ses habitants sortirent peu à peu des maisons. Un cercle se forma bientôt autour de Kiéra, tenue dans les bras de Sylviana qui la berçait comme une enfant pour faire cesser leurs larmes silencieuses. Elhonàn qui n’avait plus prononcé un mot depuis le début du combat, s’approcha d’elles et posa sa main sur l’épaule de Sylviana. Il la repoussa délicatement et prit Kiéra dans ses bras avec une émouvante tendresse. Son amie essuya ses larmes et le suivit sur le chemin de l’auberge, murmurant à quel point elle trouvait Kamuì monstrueux.

Fraìne, assit seul au centre du cercle des curieux, regardait de ses yeux dorés, le sang mêlé de larmes qui entachait le sol de la cité. Son cœur était serré à cette vue et il murmura pour lui-même :

    « - C’est une solution extrême je le sais… Mais c’est pour son bien… Je le fais pour son bien…

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Voilà la suite. Une ou deux révélations mais le plus gros viendra plus tard.

 

La ville avait reprit une activité à peu près normale et il n’était pas loin de midi lorsque Kiéra reprit ses esprits. Elle était seule dans la chambre, allongée sur son lit. Elle se redressa et grimaça en sentant les courbatures dans tous ses membres. Malgré celles-ci, elle ne sentait plus aucune douleur dans son ventre et sa tête. Syl l’avait entièrement soignée. Elle entendit les voix de Bakar et Fraìne dans la chambre voisine et elle décida de se lever pour les rejoindre.

Ils n’étaient pas les seuls dans la pièce et, en ouvrant la porte, Kiéra remarqua immédiatement Kamuì assit à la table du fond. Son visage devint sombre et elle traversa la chambre sans un mot pour s’asseoir sur un lit aux côtés d’Elhonàn. Tout comme elle, le jeune Elfe Blanc ne supportait pas la présence de l’ambassadeur. Mais il prenait son mal en patience, absorbé par le récit de la petite Griffon assise au centre de la pièce, à même le sol. Seule Sylviana était absente.

La fillette finissait de raconter ce qu’il lui était arrivé sur le toit du temple et Fraìne prit la parole.

    « - Il n’y a donc aucun doute sur son identité… Si un Esprit Elémentaire l’a reconnue alors nous pouvons en faire de même… Nous allons donc reprendre la route…

    « - Ce fut rapide dîtes donc, déclara Bakar pour détendre l’atmosphère.

Mais le silence se fit plus pesant encore. Seule la petite Griffon ne semblait pas affectée par leur humeur et avait mit ses bras autour du cou de Fraìne pour enfouir sa tête dans son soyeux pelage noir. Le salut vint de Syl qui entra, le sourire aux lèvres, leur dire que la cité allait bientôt entamer sa descente. Fraìne en fut surprit mais la jeune fille leur expliqua que, Ouragan étant partie, la tempête sous leurs pieds avait immédiatement disparue et qu’il n’y avait plus de raison de rester aussi haut.

La cité commença à descendre au bout d’une heure, à un rythme très lent, pratiquement imperceptible et ne redevint stationnaire qu’en début de soirée. Seul Kamuì était sortit, prétextant un achat à faire, pour ne revenir qu’après dîner. Ils avaient décidé dans un commun accord de rester une dernière nuit à la cité pour ne pas avoir à chercher d’auberge à Camachùcàn. Etant ambassadeur, Kamuì avait droit à un logement plus luxueux et il y retourna, accompagné de la petite Ménoha, qui le suivait maintenant comme son ombre et dont il semblait tolérer la présence presque avec amusement.

Lorsqu’ils se retrouvèrent le lendemain matin, l’ambiance était plus que morose. Kiéra refusait de dire le moindre mot, toujours choquée par sa cuisante défaite. Tandis qu’ils attendaient leur tour pour redescendre sur la terre ferme, Kiéra s’était adossée au mur et ne prêtait pas attention à la discussion animée qui se tenait entre Kamuì et Fraìne. Le premier tentait de convaincre le second de changer le nom de Kiéra car celui-ci risquait de trop attirer l’attention, et cela faisait partie d’une coutume des Elfes Noirs.

Tout homme d’épée qui prenait un élève devait rebaptiser celui-ci pour lui imposer son autorité. Mais Fraìne s’y refusait catégoriquement, alors que lui-même n’avait pas été emballé à l’idée qu’elle se renomme ainsi.

Kamuì l’ignora et rejoint Kiéra. Même s’il devait être le seul à l’appeler par un autre nom, il lui fallait le faire. Il l’attrapa par le menton et la força à le regarder.

    « - En tant qu’élève d’Elfe Noir tu dois porter un nouveau nom. J’ai décidé de raccourcir le nom Muse D’Elue pour te baptiser Némé. M’as-tu compris ?

    « - Oui, grogna-t-elle en repoussant sa main avec dégoût.

Kamuì lui assena une gifle qui la fit valser. Il la rattrapa par le cou et la colla contre le mur.

    « - Oui qui ? tonna-t-il.

    « - Oui… Maître.

Il la relâcha et tous entrèrent dans la salle des départs. Ménoha se retourna une dernière fois pour faire face à cette ville qu’elle n’avait jamais quittée, avant de rejoindre les autres, un grand sourire impatient sur les lèvres. Etant orpheline, personne ne souciait de son départ mais elle, était surexcitée de se savoir si importante. Ils lui avaient appris sa destinée la veille et elle avait sautée de joie. Partir à l’aventure avec ces gens lui parut être comme un rêve devenant réalité. Elle se méfiait de la jeune fille aux cheveux bleus mais tous les autres lui semblaient très gentils, même l’Elfe Noir qui ne parlait pas beaucoup avait été très avenant avec elle. De plus, elle était rapidement devenue amie avec la panthère noire douée de parole et au poil si doux et si chaud.

Ils grimpèrent tous dans une seule nacelle. Durant la descente, Ménoha courut d’un bout à l’autre de la nacelle pour tenter de ne rien perdre du panorama. Elhonàn, Bakar, Fraìne et même Kamuì sourirent de ce jeu. Kiéra, assise dos à une paroi de verre ignorait superbement son manège, le trouvant ennuyeux. En réalité elle devait sentir que la petite ne lui faisait pas confiance et cela la rendait encore plus froide envers Ménoha.

De retour sur la terre ferme, ils se rendirent à Camachùcàn pour récupérer leurs montures. Sous l’impulsion de Fraìne ils avaient décidé de partir immédiatement à cause de ce qu’il s’était passé là-haut et afin d’éviter une éventuelle publicité. Gin, Qùam, Strìa et Chùa leur furent rendus et Kamuì les rejoints accompagné d’un énorme iguane adulte. Les montures préférées des Elfes Noirs.

Contrairement à Gin qui était plus clair, les écailles de cet iguane étaient d’un noir profond, tranchant avec celles, rouges, qui entouraient ses yeux, ses griffes et quelques cornes hérissant son crâne massif. Il portait une lourde armure aux armoiries de l’Empereur, un phénix d’or, qu’il semblait porter avec fierté.

Terriblement imposant il était pratiquement deux fois plus grand que Gin. Celui-ci devint d’ailleurs intenable, trépignant sur place à la vue de ce splendide congénère. Il émit même une sorte de gloussement en tendant ses mâchoires entrouvertes vers lui. Mais la monture de l’Elfe Noir le fixait d’un regard neutre.

Alors que Kiéra s’apprêtait à monter sur Strìa, Kamuì la retint par la cheville et l’obligea à redescendre.

    « - Il est hors de question que tu ais une monture tant que tu ne seras pas capable, ne serait-ce, que de me suivre à pied durant une journée…

Kiéra, perplexe, se tourna vers Fraìne qui ne prononça mot. L’Elfe Noir attrapa un sac qu’il jeta aux pieds de la jeune fille et qui atterrit dans un bruit métallique.

    « - Met çà ! Dès que tu seras prête nous nous mettrons en route. Fraìne m’a dit avoir une idée d’itinéraire alors ne le retarde pas.

La jeune fille serra les poings mais son nouveau maître d’arme lui lança un regard si sévère qu’elle baissa immédiatement les yeux. Elle s’accroupit et ouvrit le sac qu’il lui avait lancé. A l’intérieur se trouvaient de gros bracelets de plomb. La jeune fille souffla de découragements et commença à attacher les plus gros autour de ses chevilles. Elle se releva et attacha les derniers autour de ses poignets, grimaçant lorsqu’elle sentit ses mouvements se faire plus lents à cause du poids.

Kamuì, qui avait fini de vérifier les sangles de son iguane, retourna auprès de la jeune fille. Elle lui rendit son sac en détournant les yeux pour ne pas croiser son regard. Sans la quitter des yeux, Kamuì s’adressa à Fraìne :

    « - On se rejoint donc dans une semaine ?

    « - Oui, nous suivrons la côte tandis que vous couperez par les plaines.

    « - On se sépare ? s’exclama Elhonàn. Hors de question de laisser Kiéra à cet inconnu.

    « - Tu n’as pas à t’inquiéter… Je le connais depuis de très nombreuses années et je sais qu’il ne lui fera aucun mal…

    « - Toi tu le connais peut-être mais nous non. J’ai déjà du mal à te faire confiance, mais alors lui !

    « - Elhonàn… Si j’avais menti sur quoi que ce soit, je crois que tu aurais été le premier à le savoir !

L’apprenti shaman lançait un regard assassin à la panthère noire, mais Fraìne n’en était nullement impressionné. Elhonàn finit par s’avouer vaincu et retourna auprès de Chùa. Il croisa le regard de Kiéra, il était désolé de ne rien pouvoir faire pour l’aider mais la jeune fille lui sourit comme pour le remercier d’avoir tenté quelque chose.

Ce qui le rendit encore plus triste.

Mais le regard de l’apprenti shaman changea brusquement. Kiéra frissonna de cette montée de tension et se retourna pour voir ce qui provoquait une telle haine chez le jeune homme. Bien évidemment c’était l’Elfe Noir qui se tenait derrière elle.

Malgré que la guerre entre leurs deux races, qui n’en faisaient autrefois qu’une seule, se soit déroulée plusieurs millénaires auparavant, les hostilités se faisaient toujours sentir. Peut-être que se séparer ici valait mieux pour tout le monde car la cohabitation risquait d’être longue et difficile. Le moindre mot pouvait mettre le feu aux poudres alors Sylviana s’adressa à Fraìne :

    « - Il faudrait partir maintenant, non ? Plus vite on se séparera et plus vite on se retrouvera…

Fraìne approuva d’un signe de tête et se mit en route. Sylviana et Elhonàn montèrent à cheval et Bakar prit Ménoha avec lui sur Gin. Kiéra flatta l’encolure de Strìa et lui chuchota de suivre Sylviana. Tandis que ses compagnons partaient au nord en lui faisant des signes de la main, Kamuì attrapa les rênes de son iguane et se mit à trottiner en direction de l’est. Kiéra regarda s’éloigner ses amis encore quelques secondes avant d’emboîter le pas de son nouveau maître. Jiang Wei lui avait déjà fait suivre un entraînement semblable avec des poids et elle se dit que celui de l’Elfe Noir ne devrait pas être plus difficile. Mais c’était sans compter sur l’implacable sévérité de celui-ci.

 

    « - Peut-on vraiment lui faire confiance ? questionna Sylviana en tendant une assiette à Bakar.

Fraìne émit un long bâillement en ouvrant sa large gueule, et faisant frissonner Sylviana à la vue de ses impressionnantes canines d’argent. La panthère s’assit, poussant doucement Ménoha qui s’était allongée sur lui pour faire une sieste. Il planta son regard doré dans ses yeux et lui répondit avec une incroyable solennité.

    « - Kamuì est la seule personne sur Orca en qui j’ai une totale confiance. Il est le meilleur guerrier que je connaisse. Je sais qu’il reprendra bien Kiéra en mains…

    « - Un Elfe Noir… Il existe beaucoup d’excellents guerriers et il a fallu qu’on l’abandonne à… Ce genre d’homme. Les Elfes Noirs sont des êtres méprisables, des traîtres ! s’emporta Elhonàn. Pourquoi la lui avoir confiée ? Il va la corrompre.

    « - Je l’ai déjà dit ! gronda Fraìne. Kamuì est le meilleur guerrier que je connaisse et Kiéra à besoin de lui pour survivre. Lui seul y arrivera car il a été entraîné par le maître de l’Oni…

Elhonàn regardait maintenant la panthère avec des yeux ronds. Plus qu’un ambassadeur,  Kamuì devait être un redoutable assassin. L’un de ces guerriers de l’ombre, formés dès leur plus jeune âge aux actions les plus viles. Des guerriers dénués de sentiments cherchant toujours plus de puissance et de sang.

L’apprenti shaman fut prit de vertiges. Aux mains d’un individu pareil Kiéra risquait de mal tourner. Il avait sentit en elle des côtés terriblement sombres que l’assassin risquait de réveiller et d’attiser. Il se souvint du soir où il avait quitté le temple et qu’un puissant esprit avait prit possession de son corps et qu’il avait du l’assommer, ainsi que du soir de la fête des Hommes où elle avait failli mutiler l’un d’eux.

Prit de panique en imaginant ce qui pouvait arriver, Elhonàn courut jusqu’à Chùa pour retrouver Kiéra. Mais Fraìne lui sauta dessus et le plaqua au sol. L’apprenti shaman parvint à se retourner et ses yeux s’illuminèrent. Ses mains et ses avant-bras se couvrirent d’éclairs lorsqu’il voulut saisir la panthère à la gorge. Mais Fraìne bondit en arrière, l’échine hérissée et ses babines retroussées.

    « - Non Elhonàn… Arrête ! s’exclama Sylviana.

    « - Kiéra… Il ne faut pas la laisser seule avec cet homme…

    « - Mais…

    « - Elhonàn, coupa Fraìne, je te demande de me faire confiance. Je sais pourquoi tu t’inquiètes mais je te l’ai dit… Elle est entre de bonnes mains.

    « - Non tu ne sais pas ! Kiéra est… Kiéra est…

Elhonàn ne savait pas comment l’expliquer. Il lança un regard étrange à Sylviana qui ne le remarqua pas. Il ne voulait pas l’inquiéter mais il devait convaincre Fraìne de retourner chercher Kiéra. Comme s’il avait lu dans les yeux de l’apprenti shaman, il revint vers lui lentement et lui dit avec calme :

    « - Elhonàn, je puis te jurer qu’elle ne risque rien. Kamuì saura la contrer. Je lui en ai parlé. Ne t’inquiètes plus, il protègera Kiéra…

 

 

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Oups, j'allais oublier de commenter la release...

 

bon, bah...j'aurais bien voulu en savoir plus sur elhonan, histoire de mieux comprendre son animosité envers kamui:

est-ce que la séparation 'elfe blanc' et 'elfe noir' correspond uniquement à un problème politique, ou, est-ce qu'ils ont un mode de vie, une apparence extérieure foncièrement différentes, comme chez les elfes de Tolkien ?

 

sinon...je sais p pourquoi, l'entrainement de Kiéra me fait furieusement penser à Kill Bill...

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