Aller au contenu


Les ONIRISMES Fallacieux


Hyôga
 Share


Messages recommandés

Chapitre 14 – Mémoire d'outre-tombe

 

 

 

Ino ferma les yeux, sa main de démon fermement posée sur la tête de Lilie. Il eut soudainement l’impression d’être foudroyé sur place. Demeurant comme paralysé, le jeune prodige intensifia sa puissance magique afin d’entrer en contact avec l’esprit de Lilie ; car il s’agissait bel et bien de comprendre l’histoire de la jeune fille mais apparemment, ce n’était pas évidement et ce, même pour le plus grand devin que connaissait Ephinéa. Ino devait lutter avec différentes sources d’énergies internes à Lilie. Il devait trouver en quelques sortes la « bonne porte » sous peine d’être « expulsé ». Dans ce dernier cas, peu de devin survivait au choc spirituel. Ino ressentait une incommensurable pression émanant de l’âme de la frêle demoiselle. Le devin n’avait pas d’autre choix que de tenter sa chance, l’esprit de Lilie étant vraisemblablement trop complexe. Il formait comme une infinité d’univers (appelés Cosmos) ce qui effraya beaucoup Ino de prime abord. Se ressaisissant, il dirigea sa volonté vers ce qui semblait être une « étoile solitaire » ; traversant des « nébuleuses cérébrales » et autres « astres spirituels » du corps humain, Ino donna toute son énergie afin de « cryogéniser» l’étoile en question. Déjà à bout de souffle, il voyait bien que sa volonté n’avait pu immobiliser l’étoile que pour un court instant : il valait faire vite. De la volonté d’Ino naquirent huit bras à l’éclat aussi éblouissant qu’une planète naissante. Les huit membres s’agrippèrent à l’astre immuable ; de longues griffes d’argent sortirent de chacune des mains, transperçant par là-même la couche de glace. Ino sentait que l’étoile pouvait de nouveau s’embraser à tout moment, brisant alors la fine couche de glace. Une telle éventualité lui serait fatale mais il décida néanmoins d’entrer en contact avec l’âme de Lilie par le biais de cet astre incandescent. Les griffes d’argent parvinrent à atteindre le cœur de l’étoile : le contact était établi et il ne restait désormais à Ino qu’un infime moment afin de capter le plus d’informations. Mais devant l’afflux intense de souvenirs, de rêves, de cauchemars et de souhaits, la volonté d’Ino vacilla. Alors que le jeune devin risquait sa vie pour fournir à Lilie des réponses sur son passé, celle-ci demeurait inconsciente.

 

 

Alors qu’une lutte aussi violente que silencieuse se déroulait sous ses yeux, Silesius veillait sans broncher. Se sentant seul, Angelus décida de lancer une introspection afin de contacter ses semblables :

 

- Silesius, tu crois que nous avons bien fait d’aider cette fillette ?

 

- Je l’espère, répondit-il avant d’être coupé.

 

- Évidemment, lança Méthys : Dame Lilie est une Mushi, elle fait partie de ces êtres purs et saints qui possèdent les compétences requises pour répandre la paix sur notre monde.

 

- Rrrrrrr… Hummmm…

 

- Sekhmet ? demanda Angelus : Tu n’es pas d’accord ?

 

Silesius reprit les rênes de l’introspection :

 

- Il n’y a pas à tergiverser ! Nous avons pris une décision et elle est irrévocable. Lilie est un espoir oui, mais aussi une clef… une clef capable d’ouvrir de nombreuses porte… Notre tâche est de faire en sorte que la bonne soit ouverte.

 

Soudainement, le corps de Silesius tomba à terre, toussant très violemment. Silesius s’écria :

 

- Sekhmet ?! Qu’as-tu donc ?! Pourquoi vouloir prendre le dessus ?! Quoi ? Tu ressens un « atroce danger » ? Mais je peux vous invoquer tous afin que nous combattions ensemble si un danger approche… Pourquoi forces-tu le contrôle de « l’Être » ?

 

Silesius semblait terriblement souffrir. Son corps se tordait dans tous le sens à tel point que des plaies semblaient s’ouvrir sous les plissements de la chaire comme le démontraient les fines tâches de sang qui imbibaient le long manteau du mage. Silesius hurla alors :

 

- Sekhmet ! Aaaargh !!!

 

Le manteau glissa sur les épaules de Silesius… ou bien n’était-ce plus lui ? Une fois le tissu au sol, dans la pénombre du bâtiment pluriséculaire, le corps du mage se montrait enfin alors que Lilie et Ino s’affrontaient malgré eux par le biais de leur volonté. Ce que Silesius nommait « l’Être » était en réalité le corps qui contenait les différentes personnalités. Sous l’influence de Sekhmet, l’incarnation de la folie animale, le corps de Silesius était recouvert d’innombrables lésions, cicatrices et autres plaies à peine refermées. La peau demeurait tout juste tirée sur les os. Les bras et les jambes, ayant subi une forme de croissance individuelle accélérée, étaient bien plus longs qu’en temps normal. La « bête » ne semblait pas proportionnelle. Le visage, en revanche, demeurait recouvert par le masque de bronze de Silesius. Mais de cruels yeux brillaient au travers des ouvertures ophtalmiques. Ce que nous devions appeler désormais Sekhmet se retourna violemment en direction de Lilie et Ino, ne prononçant qu’un curieux râlement :

 

- Muuuushiiiiii…

 

*

* *

 

 

Au cœur d’un merveilleux jardin au sein duquel régnait quiétude et harmonie, Shin invita Khaleesi et Meiling à rentrer dans une petite bâtisse en pierre. L’hôte qui avait alors sauvé la vie des deux femmes referma la porte derrière lui et passa à nouveau devant les deux susnommées. La salle était petite. Un large tapis de couleur vert kaki recouvrait le sol. Il y avait beaucoup de poussière bien qu’aucun meuble ne s’y trouvait. Shin avança vers le centre de cette maisonnette quelque peu circulaire au plafond plutôt bas et s’arrêta devant une sorte de planche sur tréteaux. Là, il retira un drap blanc découvrant alors Kheldar qui se trouvait allongé. Shin prit alors la parole tout en sortant un magnifique sabre aux reflets d’émeraude de sous la planche qui servait de lit au Général comateux.

 

- J’ai trouvé un moyen de sauver Kheldar…

 

Totalement éberluées, Meiling et Khaleesi demandèrent de concert de quelle manière comptait-il s’y prendre, d’autant plus que le voir armé d’un sabre ne présageait rien de bien agréable.

 

- …grâce à votre ami ou plutôt son âme devrais-je dire.

 

- Quel ami ? s’empressa de demander la Générale à la chevelure d’argent.

 

- Hyôga Doranbâlt.

 

- Mais il est… mort… déclara Meiling.

 

- Mort ? Son corps n’est plus en effet et d’après vos récits Dame Khaleesi, vous êtes à l’origine de son immolation. Cependant, et je ne sais comment, il semblerait que votre ami ait eu la curieuse idée d’ingérer un fragment de Zyrconix, la variété la plus rare d’émeraude sur Ephinéa.

 

- Du Zyrconix ?! s’étonna Khaleesi : Mais cette pierre est habituellement utilisée pour forger les boucliers et les armures de la Garde Rapprochée de feu la Reine Hisui. C’est une matière que seule la Couronne de Fiore possède et nous autres Généraux ne possédons pas de telles toisons à cause de leur poids imposant… alors comment Hyôga a-t-il pu en obtenir ?

 

- Et surtout comment savez-vous que son âme se trouve dans ce fragment ? ajouta Meiling.

 

- Tant de questions, s’amusa Shin : c’est normal après tout. J’ignore comment il s’en est procuré et s’il connaissait les propriétés d’absorption du Zyrconix mais toujours est-il que l’ensemble de son circuit magique s’est retrouvé emmagasiné dans cette pierre. Par voie de conséquence, son âme et donc sa conscience se sont également faites absorbées.

 

- Et qu’avez-vous fait de cette pierre ? s’inquiéta Khaleesi.

 

- Voyez plutôt… Je l’ai forgée en un Zampakuto. A voir vos têtes, j’imagine que vous ne savez pas ce que c’est, n’est-ce pas ? Bien. Les Zampakuto sont des sabres dont la particularité est d’être habités par un esprit. C’est une très ancienne technique utilisée par les clans les plus vénérables des Shinigamis, des guerriers hors-paires, afin de conserver les âmes des défunts. On raconte qu’en se battant à leurs côtés, ces « mémoires d’outre-tombe » insufflaient à leur porteur une énergie surnaturelle. C’est ainsi que les Shinigami ont pu vaincre tant d’ennemis…

 

- Et qu’est-ce qu’on doit comprendre à cela ? interrogea Meiling, curieuse.

 

- Hyôga se trouve actuellement dans ce sabre et je n’ai besoin que d’un « Fourreau » afin qu’il puisse se réveiller.

 

- Un fourreau … ? Qu’entendez-vous par là ? s’intéressa Khaleesi.

 

- Et bien disons que sans corps, Hyôga ne peut plus vivre parmi nous et de cette façon, il ne possède plus sa magie organique… mais au cœur de son âme se trouve encore sa magie spirituelle et si l’une de vous deux sert de « Fourreau », vous pourrez non seulement entrer en résonance avec lui et lui parler mais également utiliser ses pouvoirs.

 

- Et vous appelez ça « sauver Hyôga » ?! s’énerva Meiling.

 

- D’une certaine manière oui. Hyôga pourra interagir par l’intermédiaire d’une tierce personne et vous protégera à jamais en matérialisant son pouvoir grâce à ce Zampakuto… Enfin, disons plutôt qu’il restera en vie tant qu’il aura un fourreau, un « hôte » si vous préférez.

 

- Que se passe-t-il si son hôte meurt ? demanda la Générale.

 

- Une nouvel hôte doit être trouvé dans les neuf heures suivantes auquel cas… le sabre se brisera et l’esprit de Hyôga disparaitra définitivement.

 

- Alors comme ça, si le Zampa-truc se casse, ç’en est fini de Hyôga ?! Autant le laisser reposer en paix dés maintenant, déclara avec colère Meiling.

 

- En effet, c’est une solution bien qu’en qualité de forgeron expert en Zampakuto, je peux vous affirmer que la lame est solide. De plus, Hyôga est le seul à pouvoir sauver Kheldar… Je vous laisse donc décider.

 

 

- Comment comptez-vous sauver Kheldar ? demanda Khaleesi.

 

- Si Hyôga à un hôte, il pourra alors entrer en contact avec lui. Mais ce n’est pas tout : il est possible, grâce à l’hôte, qu’un esprit de Zampakuto intègre momentanément le corps d’une autre personne. On appelle cela « l’Interférence » ; les Shinigamis employaient beaucoup cette technique afin d’entrainer leurs troupes par le biais de grands guerriers défunts.

 

- Et si je comprends bien, nous pourrions entrer en interférence avec l’âme de Kheldar ?

 

- Plus précisément, Hyôga le pourra mais il dépendra de l’énergie de son hôte. Kheldar est rongé de l’intérieur et il faut vaincre le Mal à la source… C’est du moins mon hypothèse.

 

- Votre exposé me semble logique et honnête mais j’ai encore une question : pourquoi faites-vous tout cela pour de simples inconnus ?

 

- Parce que je suis un forgeron et que tout travail mérite salaire, ironisa-t-il. Vous n’espérez tout de même pas vous en sortir « gratuitement » ?

 

Meiling semblait outrée tandis que Khaleesi réfléchissait. Elle pesait le pour et le contre. A ses yeux, Meiling était trop faible actuellement pour porter un tel fardeau. De plus, Khaleesi se sentait responsable de ses deux amis généraux. Ensuite, les paroles du Manga-Kami résonnaient en elle : une lutte féroce s’annonçait pour la sauvegarde d’Ephinéa et la perte de Kheldar et Hyôga n’était pas envisageable. Mais quand bien même, cela revenait à forcer Hyôga à reprendre les armes. Khaleesi était tiraillée entre son devoir et ses sentiments. Kheldar avait là le moyen d’être sauvé pour de bon pensait-elle. Que faire ? D’un regard décidé bien que triste, la jeune femme adressa une nouvelle question à Shin :

 

- Que désirez-vous une fois tout ceci terminé ?

 

- Nous en reparlerons…

 

- Et pourquoi ne pas le faire maintenant ?

 

- Vous savez, afin de devenir le maitre d’un Zampakuto, il faut se laisser transpercer par le sabre en question au niveau du plexus solaire qui abrite le « Noyau des Sentiments ». Le corps de l’Hôte entre alors en état de mort éminente durant laquelle il doit faire face à l’âme du Zampakuto. Ce n’est pas sans risque… de même que pour le sauvetage de Kheldar ! La personne qui deviendra le porteur du Zampakuto risquera sa vie par deux fois… vous comprenez pourquoi je préfère parler affaires une fois tout ceci terminé…

 

- Entendu… je comprends en effet mieux votre vision et je la respecte bien que je ne la partage pas, rétorqua sèchement Khaleesi avant de se tourner vers Meiling : Meiling, je veux que tu restes en retrait de tout ceci…

 

- Hein ? s’étonna le jeune fille avant d’être rattrapée par la réalité.

 

- J’ai pris ma décision, Shin. Ma sœur ne me pardonnerait jamais l’abandon de Hyôga et Kheldar…

 

- Très bien, veuillez vous assoir en tailleur s’il vous plait, je vais commencer la cérémonie de « Résonance »… Je n’en attendais pas moins d’une personne telle que vous Dame Khaleesi mais je vous le redemande une dernière fois, êtes-vous certaine de vouloir vous lancer dans cet imbroglio spirituel ? ironisa Shin.

 

- Vous doutez à présent ? lui répondit-elle tout en esquissant un sourire : Nous n’avons pas de temps à perdre. Meiling, une fois que j’aurai terminé avec eux, je m’occuperai de te trouver un nouveau foyer, à l’abri de ce conflit… je te le promets.

 

Meiling ne savait plus quoi penser… tout s’était passé si vite. La décision de Khaleesi l’effrayait tant qu’elle semblait elle-même tétanisée de peur. Tombant à genoux, les larmes aux yeux, elle baissa la tête et chuchota :

 

- Ne me laisse pas seule…

 

Shin s’avança vers Khaleesi, sabre au clair et le regard dur. Posant sa main gauche sur l’épaule droite de la générale alors assise au sol, il pointa la lame aux reflets d’émeraude en direction du « Noyau des Sentiments » de Khaleesi. Le coup fut violent bien qu’il n’y eut aucune effusion de sang. Meiling s’avança alors jusqu’à arriver derrière Shin, son bras gauche était métamorphosé en celui d’un Insecateur ce qui lui donnait l’apparence d’une lame légèrement incurvée ; à la grande surprise de Shin, Meiling apposa son bras-armé au niveau de la jugulaire de jeune homme tout en déclarant d’un ton froid et sanglotant :

 

- Il vaudrait mieux pour vous qu’elle se réveille…

 

*

* *

 

 

Iwa était un village à flanc de falaise réputé pour sa gastronomie essentiellement faite à base d’oiseaux. Il n’y avait aucune maison au sens propre, seulement une multitude de larges immeubles de trois à quatre étages dont la blancheur intense produisait un effet d’albédo prodigieux sous les éclats du soleil. C’est en ces lieux que Titania, Foene et désormais Khris se dirigeaient d’un pas soutenu. Foene portait le garçon sur ses épaules pour lui éviter de trop se fatiguer mais le jeune garnement ne cessait de jouer avec les cheveux de son porteur. Incarnant leur rôle de parents avec amusement, Titania et Foene avaient su trouver les mots pour mettre en confiance le petit garçon aux boucles d’or.

 

- Il n’est pas trop lourd à porter ? demanda Titania.

 

- Un peu si mais bon, il n’arrive plus à tenir le rythme de la marche… A le voir on dirait un adolescent mais à l’écouter, c’est un vrai gosse… Ah mais arrête de me tirer les cheveux, Khris ! Ca fait super mal au crâne !! se fâcha Foene.

 

- Hihihi mais cheveux Papou-Finou tout mouillés ! ricana l’enfant naïvement.

 

- Mouillés ? s’exclama-t-il : Mais il n’a pas plu depuis que nous t’avons rencontré !

 

- Il est entrain de te dire que tu as les cheveux gras… se moqua Titania tout en rigolant.

 

- Hein ?! Mais c’est méchant ça et puis je n’y peux rien si nous n’avons rien pour nous laver depuis plusieurs jours… répondit-il en faisant mine d’être vexé.

 

- Oui c’est vrai que pour toi, ça ne doit pas être évident mais moi… il me suffit de me rééquiper grâce à ma magie et hop, me voici propre !

 

- …en apparence seulement… remarqua Foene avec ironie.

 

Titania lui jeta un regard noir avant d’enchainer :

 

- Nous voici arrivé à Iwa ! Nous allons pouvoir nous détendre un peu et nous reposer dans une bonne auberge, lança-t-elle à bout de souffle.

 

Mais une surprise les attendait à l’entrée de la bourgade qui était gardée par quatre soldats lourdement armés. Ces derniers demandèrent aux trois voyageurs de s’arrêter un instant afin qu’ils les fouillent. Une telle perspective semblait inédite dans cette région. L’un des gardes s’approcha de Titania et lui demanda :

 

- Messieurs, dame. Quel est le motif de votre venue chez nous ?!

 

Le ton était inquisiteur et Titania, d’abord hésitante autant que décontenancée, répondit simplement :

 

- Salutations soldat, mon mari, notre fils et moi-même demandons asile en votre domaine afin de pouvoir manger et dormir un jour et une nuit. Nous repartirons dés l’aube.

 

A ces mots, Foene rougissait à tel point qu’un des soldats s’en aperçu et s’en amusa. Puis, le garde qui discutait avec Titania reprit la conversation :

 

- Entendu, vous deux, vous pouvez y aller…

 

 

Il indiquait alors uniquement Foene et Titania, laissant apparemment Khris en dehors de la sélection. Foene haussa le ton :

 

- Attendez, vous nous autorisez à entrer mais vous nous refusez notre… enfant ?

 

- Le Grand Prêtre refuse catégoriquement la présence d’enfants et d’adolescents dans la cité.

 

- Et pourquoi ça ?! s’exclama Foene Atalanopolis.

 

- Cela ne vous regarde pas. Si vous voulez entrer, ce sera sans ce gosse, bande d’étrangers ! cria le garde.

 

Nos trois visiteurs se retrouvèrent vite entourés par les quatre soldats. A bout de force et en compagnie de Khris, Foene comme Titania ne pouvaient rien faire dans la situation actuelle. Mais c’est alors que Khris fit un léger bisou sur la tête de celui qu’il considérait comme son père : Foene s’écroula tout à coup au sol ce qui fit reculer les gardes, surpris. Titania s’empressa d’aller auprès de Foene :

 

- Foene ? FOENE ?! Qu’est-ce qu’il y a, réponds-moi !!!

 

Khris s’approcha à quatre pattes de sa mère factice et lui déposa un doux baiser sur la joue gauche ; Titania tomba lourdement au sol. Puis l’adolescent se leva et fixa les quatre gardes. Ses yeux étaient révulsés. Il esquissa un sourire et prononça quelques mots d’une voix étrangement bien moins enfantine qu’à l’accoutumée :

 

- Vous n’aimez pas... vous ne pouvez pas comprendre…

 

- Qu’est-ce qui raconte le gamin ?! Encerclez-le !

 

- Vraiment… vous ne comprenez pas… Alea jacta est

 

*

* *

 

Alors que l’Immaculé pensait en avoir fini avec Erza et Max, il constata avec stupeur que les deux lascars demeuraient indemnes alors que le nuage poussière s’envolait. Max se trouvait devant Erza, vêtu d’une magnifique armure entièrement composée de sable. De nombreuses arabesques se dessinaient sur ces plates de poussières agglomérées. L’ironie du sort voulut que cette splendide armure incarnant certainement une noblesse oubliée fût intégralement faite d’innombrables grains de sables, communs et insignifiants. Max portait avec charisme cette tunique profane illustrant la force et l’éclat de la pluralité ; elle avait apparemment totalement absorbé le sort de foudre lancé par l’Immaculé. Ce dernier s’extasia :

 

- Je me doutais bien qu’un simple coup de Hado ne suffirait pas à vous vaincre mais vous voir ainsi vêtu, Maxalthar ! C’est une surprise.

 

Décontenancé d’entendre à nouveau ce nom, Max se força afin de rester le plus serein possible :

 

- Une armure peut faire toute la différence. La mienne se nomme Sand’s Empire et représente mon sort défensif le plus puissant. Après tout, vous êtes un Manga-Kami, nous devons nous y mettre à fond pour vous vaincre !

 

- Me vaincre ? La leçon du Purgatoire ne vous à pas suffit ? s’amusa l’Immaculé.

 

- Il a beaucoup profité de son armure comme je le fais actuellement. Vous en revanche, vous ne possédez rien de tel… un coup bien placé devrait suffire…

 

- Vous me semblez bien confiant… Vous gérez plutôt bien votre peur ! Les enseignements du Purgatoire auraient donc servis à quelque chose finalement…

 

Erza s’avança alors :

 

- Je vais être bref.

 

Un vent violent souffla alors. L’immaculé ricana un instant et lança une moquerie au rouquin :

 

- Impressionnant en effet. Mais votre exploit s’arrête là !

 

 

Levant sa main droite, paume face à Erza, il invoqua :

 

- Hado n°88 : Étroitesse du cerisier incandescent !

 

Un gigantesque souffle de feu aux reflets pourpres consuma instantanément Erza devant un Max hagard. Puis soudainement, ce qui semblait être un homme calciné se décomposa et ne laissa qu’un tas de sable.

 

- Un clone de sable ?! s’étonna l’Immaculé.

 

Montrant clairement un sourire moqueur, Max lança à gorge déployée tout en frappant le sol de sa paume droite :

 

- Infernal Sand’s Jail !

 

Le sol devint instantanément meuble et le Manga-Kami se retrouva tout à coup enseveli jusqu’au cou, son corps étant totalement bloqué sous la pression de la terre. Là, il s’aperçut qu’Erza en avait profité lors de sa première attaque de Nécromancie afin de prendre ses distances ; il se trouvait assez loin, à plusieurs mètres, armé d’un majestueux arc fait d’or et d’argent.

 

- Éclat de l’Aube, Nuances du Crépuscule. Acclame le domaine astral de tes radiances solaires et de tes larmes lunaires : Tsukiyomi !

 

A ces mots, Erza décocha une gigantesque flèche presque aussi imposante qu’un javelot. Celle-ci se dirigeait en direction de la tête de l’Immaculé, seule partie de son corps encore visible.

 

- Max, retire-toi ! braya l’archer.

 

Le magicien des sables eut tout juste le temps de s’effacer de la zone d’impact qu’une gigantesque colonne de lumière incandescente argentée s’éleva à l’endroit ou se trouvait le Manga-Kami. Rejoignant Erza, Max demanda essoufflé :

 

- On l’a eu tu crois ?

 

- Contrairement au Purgatoire, je pense qu’il a dû tout de même être blessé par notre attaque…

 

Une fois la colonne flamboyante éteinte, Erza et Max remarquèrent avec effroi qu’il n’y avait rien d’autre qu’un immense cratère à l’endroit de l’impact de la flèche. Aucune trace du Manga-Kami. Une voix chaleureuse retentit soudainement derrière eux :

 

- Un combo agréable à regarder, surtout d’aussi près… Bakudo n°1 : Étreinte.

 

Les deux compères furent ligotés par une étrange corde lumineuse et tombèrent face contre terre. L’Immaculé s’épousseta tranquillement. Il semblait n’avoir aucune blessure ; son vêtement aussi demeurait intact. Le Manga-Kami posa sa main droite sur la tête d’Erza puis sa gauche sur celle de Max avant de déclarer avec élégance :

 

- Une légère pression et votre nez s’enfoncera dans votre crâne, causant indubitablement votre mort… voilà qui me fera gagner du temps, assurément !

 

 

 

A suivre : Chapitre 15 – Pouvoirs antiques

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Réponses 229
  • Created
  • Dernière réponse

Top Posters In This Topic

C'est un très bon chapitre !

 

Il s'en passe des choses, alors que Lilie se fait une introspection mental par Ino, qui éprouve de la difficulté. Silesius lui pète un peu les plombs, la créature qui l'habite semble vouloir faire des siennes au Mushi, un danger rôde.

 

Du côté de Khaleesi and co, c'est un peu tendu, j'ai bien aimé la façon dont tu as intégré l'univers de Bleach et les Zampakuto. Je ne pense pas que la femme dragon mourra, en tout cas ça promet avec Hyoga en mode esprit de lame lol.

 

Quand à Foene et Titania c'est l'incompréhension, je savais que le petit était louche, mais pourquoi est ce maintenant qu'il montre sa vraie face ? Est il lié au prête du village ? En tout cas, à leur réveil nos deux héros seront fort surpris, sauf si ils auront tout oublié.

 

Max et Erza frappe avec leur attaque, ainsi que celle en duo qui était magistral, cependant face au Manga kami ça n'a servi à rien, le fossé est trop grand entre eux pour le moment. Un P.U leur feront du bien :-P.

 

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La fin de l'arc était pas mal, on a enfin vu (ou aperçut) les trois rebelles. Aizen (la mèche l'a trahie 8)) m'a par contre l'air moins fort que son ami en armure, même s'il reste immensément supérieur aux humains classiques.

 

Avec l'entrée en scène d'Ino (le pauvre est condamné à resté "d'argent" toute sa vie, il ne sera jamais d'or ^^) on a les 13 personnes disparues qui se trouvent être les pauvres compagnons de Lili. Avec ça les chances qu'ils soient aussi des Mushi diminuent grandement, reste à savoir pourquoi ils sont arrivés ici, et pourquoi à part Max, personne ne s'en souvienne (même lui n'en n'est pas sûr d'ailleurs).

 

Silesius qui nous fait une belle crise de schizophrénie en se parlant à lui-même m'a bien fait rire, mention à Sekhmet qui a un langage ... fourni. :D

 

Je savais que Hyôga allait revenir ! 8) Bon, ça va être une âme dans une épée que va devoir se trimbaler Khaleesi (si bien sûr tout se passe sans souci), mais c'est toujours mieux que rien. ;D

Reste à voir si tout va bien se passer dans le subconscient de Kheldar, et si l’entité maléfique va poser problème.

 

Khris ... est flippant ... Le bisou qui fait perdre connaissance, c'est juste cheaté ! :o Je sens que les gardes ne vont pas durer longtemps.

J'espère que Foene est Titania vont s'en tirer sans séquelle, ça serait vraiment une mort bête.

 

Enfin, Max et Erza qui lutte comme ils peuvent contre l'immaculé. Cette cochonnerie d'Aizen est vraiment surpuissante, un vrai dieu. A part l'intervention d'un autre Manga-Kami, je ne vois pas comment les deux vont s'en sortir ... Ils vont se faire enlever ?

 

Enfin, un truc qui m'a fait bien rire :

Emiya Kiritsugu était un vieil ami de la famille ; autrefois commissaire de Police, il était désormais à la retraite mais n’avait rien perdu pour autant de son flair d’inspecteur.

Imaginer LE Emiya Kiritsugu en vieux flic retraité m'a parut improbable. ;D

Par contre, je crois bien que c'est le premier personnage de manga qui apparaît dans le monde "réel". Est-ce juste un clin d’œil, ou bien ça va déboucher à quelque chose ...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 3 weeks later...

Bonjour à Toutes et Tous  :)

 

FELICITATIONS Hyôga pour cette histoire enchanteresse !!!!  8)  8)  8)

 

Je ne regrette pas d'avoir suivi ton conseil, il m'a juste fallu un peu de temps pour "avaler" (le terme est maladroit, disons dévorer) tous les chapitres publiés, mais ce fut avec le plus grand plaisir et une certaine impatience  ;)

 

Quel suspense !!! J'ai hâte de lire la suite  ;D

 

Domo arigato Hyôga-senpai

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

*prend une voix suave*

 

560923GuntherLove.jpg

 

Boooonsoiiiir....

 

Je suis désolé d'avoir délaissé le topic (oui, vous pouvez vous enlever cette fichue voix suave de la tête désormais...) mais ces dernières semaines ont été très compliquées pour moi, très lourdes et finalement, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour écrire. Je vous présente mes excuses pour cela.

 

Et de surcroit, je m'absente du forum pour un certain temps... Je reviendrai, bien entendu ! Et à ce moment, je peux vous dire que les ONIRISMES Fallacieux vont exploser de tous les côtés ! Vous pensiez avoir une théorie cool ? Vous pensiez avoir deviner la fin ou au moins quelques éléments du scénario ? Et ben voilà ! PAF ! Un nouveau rebondissement vous attend, un chapitre spécial qui ouvre une nouvelle voie !!!

 

C'est du teasing à mort que je vous fais là mais j'ai une bonne raison de le faire... le chapitre 15 n'arrivera pas avant un certain temps ^^

 

Je vous remercie de continuer à suivre cette aventure. Avec l'année de Master qui se profile pour moi, je vais pouvoir mieux agencer ma "vie" en quelque sorte et je sens que mon rythme d'écriture en profitera grandement. En même temps, il le faut, pour le bien de mes futurs projets et des Of aussi !

 

Alors voilà, je vous embrasse tous très fort (et oui même toi petit lecteur qui passe de temps en temps et qui ne comprend pas pourquoi je mets autant de temps à écrire ^^) et je vous souhaite de bonnes vacances ! On se revoit bientôt, c'est promis !

 

 

@Uriel :

 

Bonjour à Toutes et Tous  :)

 

FELICITATIONS Hyôga pour cette histoire enchanteresse !!!!  8)  8)  8)

 

Je ne regrette pas d'avoir suivi ton conseil, il m'a juste fallu un peu de temps pour "avaler" (le terme est maladroit, disons dévorer) tous les chapitres publiés, mais ce fut avec le plus grand plaisir et une certaine impatience  ;)

 

Quel suspense !!! J'ai hâte de lire la suite  ;D

 

Domo arigato Hyôga-senpai

 

Bonsoir Uriel !

Quelle plaisir de lire ton commentaire. Je ne savais pas où tu en étais et apparemment tu as vite tout rattrapé ! Bravo :)

Je suis heureux de constater que l'histoire te plait !

Je te remercie pour ton soutient, ça me fait très plaisur. J'espère que la suite te plaira tout autant ;)

 

PS : Je te confie les clefs du Sanctuaire durant mon absence. Tu peux faire des "teuf" avec les Gold, Silver et Bronze Saints mais attention à ne pas tout salir (surtout la moquette du palais popal), hein ;D

 

 

@Foene :

 

Salut mon p'tit Foene :D

 

La fin de l'arc était pas mal, on a enfin vu (ou aperçut) les trois rebelles. Aizen (la mèche l'a trahie 8)) m'a par contre l'air moins fort que son ami en armure, même s'il reste immensément supérieur aux humains classiques.

 

Les trois rebelles ? Tu es certain d'avoir bien vu les trois ? Hum...

 

Avec l'entrée en scène d'Ino (le pauvre est condamné à resté "d'argent" toute sa vie, il ne sera jamais d'or ^^) on a les 13 personnes disparues qui se trouvent être les pauvres compagnons de Lilie. Avec ça les chances qu'ils soient aussi des Mushi diminuent grandement, reste à savoir pourquoi ils sont arrivés ici, et pourquoi à part Max, personne ne s'en souvienne (même lui n'en n'est pas sûr d'ailleurs).

 

Laul, pauvre Ino, toujours d'Argent ^^ Mais bon ça va, son pouvoir reste sympa ! Il a un petit côté Ophiuchus d'ailleurs, non ? Chaque personnage va être développé comme il se doit, n'aie crainte !

 

Silesius qui nous fait une belle crise de schizophrénie en se parlant à lui-même m'a bien fait rire, mention à Sekhmet qui a un langage ... fourni. :D

 

Silesius ;D Première fois que Sekhmet "parle"... impressionnant n'est-ce pas ? 8) Quelles sont ses réelles motivations avec ces grognements...?

 

Je savais que Hyôga allait revenir ! 8) Bon, ça va être une âme dans une épée que va devoir se trimbaler Khaleesi (si bien sûr tout se passe sans souci), mais c'est toujours mieux que rien. ;D

Reste à voir si tout va bien se passer dans le subconscient de Kheldar, et si l’entité maléfique va poser problème.

 

En effet, le cas Hyôga/Khaleesi/Kheldar est assez particulier. De nombreux dangers les guettent !

 

Khris ... est flippant ... Le bisou qui fait perdre connaissance, c'est juste cheaté ! :o Je sens que les gardes ne vont pas durer longtemps.

J'espère que Foene est Titania vont s'en tirer sans séquelle, ça serait vraiment une mort bête.

 

Suspense !!! C'est un bisou particulier en effet ^^ Reste à en savoir plus sur ce curieux personnage... J'attends quelques théories de votre part au fil du temps mais je doute que quelqu'un trouve son identité avant que son passé ne soit révélé.

 

Enfin, Max et Erza qui lutte comme ils peuvent contre l'immaculé. Cette cochonnerie d'Aizen est vraiment surpuissante, un vrai dieu. A part l'intervention d'un autre Manga-Kami, je ne vois pas comment les deux vont s'en sortir ... Ils vont se faire enlever ?

 

Enlever ? Ce n'est pas mon genre... if you know what I mean... Réponse au prochain chapitre ! Là aussi, toutes les théories sont possibles.

 

Enfin, un truc qui m'a fait bien rire : Imaginer LE Emiya Kiritsugu en vieux flic retraité m'a parut improbable. ;D

Par contre, je crois bien que c'est le premier personnage de manga qui apparaît dans le monde "réel". Est-ce juste un clin d’œil, ou bien ça va déboucher à quelque chose ...

 

Tu verras bien 8) Tu auras ta réponse et j'espère qu'elle te fera sourire :D (et peut être même qu'elle te plaira ^^)

 

 

@Kyojin :

 

Bonsoir Kyojin-san :)

 

C'est un très bon chapitre !

 

Merki boukoup ;D

 

Il s'en passe des choses, alors que Lilie se fait une introspection mental par Ino, qui éprouve de la difficulté. Silesius lui pète un peu les plombs, la créature qui l'habite semble vouloir faire des siennes au Mushi, un danger rôde.

 

Mais d'où vient le danger ? Telle est la question... Silesius n'étant pas "seul"...

 

Du côté de Khaleesi and co, c'est un peu tendu, j'ai bien aimé la façon dont tu as intégré l'univers de Bleach et les Zampakuto. Je ne pense pas que la femme dragon mourra, en tout cas ça promet avec Hyoga en mode esprit de lame lol.

 

J'espère que tu apprécieras ces passages en hommage à Bleach. Étant un fan des premiers instants, j'ai beaucoup travaillé sur "comment intégrer l'univers de Kubo dans Ephinéa (j'ai trouvé bizarrement cela plus difficile que pour d'autres mangas)" et j'avoue que j'aime beaucoup ce qui se passe avec Shin. J'espère qu'il en sera de même pour toi et les autres lecteurs.

 

Quand à Foene et Titania c'est l'incompréhension, je savais que le petit était louche, mais pourquoi est ce maintenant qu'il montre sa vraie face ? Est il lié au prête du village ? En tout cas, à leur réveil nos deux héros seront fort surpris, sauf si ils auront tout oublié.

 

Des interrogations pertinentes et légitimes. Pour l'instant, en tant que lecteur, tu es dans la même position que Titania et Foene, non ? ;D

 

Max et Erza frappe avec leur attaque, ainsi que celle en duo qui était magistral, cependant face au Manga kami ça n'a servi à rien, le fossé est trop grand entre eux pour le moment. Un P.U leur feront du bien :-P.

 

L'hypothèse du PU... mais vu que je ne fais pas dans le "pouvoir de l'amitié" (à ton grand désespoir, je sais :-\ ), comment apparaitrait-il ? Mystère...

 


 

Encore merci à vous lecteurs anonymes, de passage et à vous mes chers commentateurs. Vos messages me boostent toujours autant ! J'espère que la suite vous plaira.

 

@ bientôt :)

 


 

PS : N'oubliez pas le sondage ! Votre avis m'intéresse ;)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

'hypothèse du PU... mais vu que je ne fais pas dans le "pouvoir de l'amitié" (à ton grand désespoir, je sais :-\ ), comment apparaitrait-il ? Mystère...

 

Le pouvoir de l'amitié est comme le soleil sur la peau d'un vampire pour moi, c'est à fuir :P. Quand je parle de P.U c'est bien plus tard pour eux, là je pense qu'ils vont prendre une belle raclée mais seront sauvés et ensuite auront un entrainement de OUF :P. Enfin j'attends de voir comment ça se fera 8).

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

PS :[/i] Je te confie les clefs du Sanctuaire durant mon absence. Tu peux faire des "teuf" avec les Gold, Silver et Bronze Saints mais attention à ne pas tout salir (surtout la moquette du palais popal), hein ;D

 

;D  BBQ sous les étoiles devant la statue de la déesse, piscine party chez le verseau, tournoi de pétanque dans la grande arène et sieste l'après-midi sur le trône popal

 

Pas d'inquiétude, je penserai à nettoyer, ranger et aspirer la moquette avant ton retour Senpai 8)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 3 weeks later...

Bonjour,

 

J'ai (encore rattrapé mon retard.

 

J'ai bien aimé la réflexion de Laly dans un précédent chapitre, c'est intriguant.

 

Ensuite dans les derniers chapitre, ben Kris est vraiment bizarre, le gars te fait un bisou et t'es dans les vapes ???

A voir comment ça évolue.

 

J'aime bien comment ça se profile du côté d'Erza et Max.

 

Silesius me fait rire  ;D

 

Hâte d'avoir la suite ! Bon boulot hyô'  ;)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 4 weeks later...

Chapitre 15 – Pouvoirs antiques

 

 

 

Erza et Max se trouvaient confrontés à la mort, une fois encore. Mais cette fois-ci, ils semblaient l’avoir cherchée ; ignorer leur promesse envers l’Almageste ne pouvait que leur apporter des ennuis. Sans la protection de ce dernier, que pouvaient-ils faire face à la puissance écrasante de l’Immaculé ? Rien, tout bonnement rien. Ils demeuraient là, impuissants, allongés au sol, face contre terre, sur le point de constater les conséquences de leur imprudence. Erza pensait à sa sœur, à la chance que l’Almageste leur avait offerte : muet comme jamais, il semblait prier jusqu’à ce qu’un sentiment étrange ne le rattrape : à qui adresser ses prières ? Ephinéa ne possédait ni dieux miséricordieux, ni divinités poliades. Il y avait le mythe de la Genèse contant la rencontre entre Father Sky et Mother Earth, mais les textes les plus anciens restaient très obscurs au-delà de cette légende créationniste. Erza réalisait que les Hommes d’Ephinéa n’avait aucune spiritualité ni réelle croyance : ils craignaient des forces proches de ce que nous pourrions qualifier de « divines » mais aucun sens n’était formellement conféré à leur existence, aucun message, rien. Connaissant le mythe dit de la Séparation faisant état de la lutte entre les Mushi (ceux qui possédaient la magie) et les Anaphores (ceux qui répétaient leur existence quotidiennement autour de leur foi), Erza se demandait pourquoi ces deux peuples pourtant identiques de par leurs origines, s’étaient scindés en deux groupes si distincts qu’on les nommait « races ». Pourquoi en arriver à de telles extrémités ? Le rouquin semblait accuser ses ascendants de son funeste destin et de sa misérable vie. Ne pouvant porter son courroux sur un être divin, il le faisait sur « ceux qui l’avaient précédé ». Regrets et chagrin, voilà ce que ressentait Erza von Héliwood dans une telle situation. Mais soudainement, la voix de Max le sortit de sa torpeur introspective ; son compagnon d’infortune s’adressait tant bien que mal à l’Immaculé :

 

- Pourquoi… Entre vous…

 

- Comment ? Un dernier mot peut-être ? s’amusa le Manga-Kami.

 

- Pourquoi vous séparer de… de… vos frères… ?

 

- Frères… ? Tu veux parler des autres Manga-Kami ?! Nous sommes des frères à tes yeux ? C’est une image amusante et plutôt pertinente d’un certain point de vue…

 

- Quel est votre but… ?

 

- Voyons, vous le savez déjà, n’est-ce pas ?

 

- Avant de mourir… je veux l’entendre de votre bouche !

 

Prenant un ton sobre et grave, l’Immaculé répondit alors :

 

- Les Ainés sont nos Messagers et nous les protégeons. La survie d’Ephinéa en dépend, l’harmonie de l’Univers également. Mais ces derniers temps, les Ainés sont victimes des Simulacres… alors nous autres, les « les dissidents », tentons de mettre un terme à cette existence dépravée et néfaste que sont les Simulacres.

 

- Les Simulacres ? Qu’est-ce que…

 

- Inutile pour vous d’en savoir plus… coupa l’Immaculé, toujours sérieux : Les Simulacres sont une abomination de la Nature. En cherchant à tuer les Ainés, vous ne faites qu’aggraver votre cas, menaçant délibérément Ephinéa.

 

- Ce n’est pas ce que nous a dit l’Almageste… vous voulez détruire Ephinéa d’après lui.

 

- Ah ? Décidément, ils ne comprennent rien… Ils ont déformé la réalité de nos actes afin de vous placer au cœur d’un conflit soi-disant manichéen… L’Almageste pensait certainement vous faciliter le choix en agissant ainsi.

 

- Mais si vos motivations sont louables, dites-nous ce que sont les « Simulacres » ! s’énerva Max alors qu’il ressentait une forte pression sur son crâne.

 

- Vous en savez assez désormais. Fermez-la et disparaissez !

 

Le coup final allait être porté lorsqu’une gigantesque émanation de chaleur fut projetée tout autour d’Erza, Max et leur assaillant. L’atmosphère devint lourde, presque suffocante. Les deux pauvres victimes ressentirent des vibrations au sol : quelqu’un marchait dans leur direction. Finalement, une voix rocailleuse résonna :

 

 

- Je vous conseille vivement de vous arrêtez là.

 

Relâchant la pression sur les deux crânes, l’Immaculé se tourna en direction de la voix et déclara :

 

- Oh et bien en voilà une surprise. Quel honneur de vous croiser…

 

- Cessez vos manières idiotes, pauvre imbécile.

 

Max et Erza n’en revenaient pas : un homme était en train de tenir tête à un Manga-Kami. L’invité mystérieux dont aucun de nos deux héros ne voyait le visage continua :

 

- Vous feriez mieux de nous laisser… à moins que vous ne désiriez croiser le fer… ?

 

- Vous savez pourtant que je déteste faire couler le sang…

 

- … Surtout lorsque cela vous est impossible. Maintenant, déguerpissez avant que je ne change d’avis sur la fin de notre entrevue.

 

L’Immaculé commença à partir le long du fleuve, en direction du Nord avant de se retourner :

 

- Vous avez tord de vous opposer et le moment viendra où vous réaliserez toute l’étendue de votre erreur !

 

Puis, le resplendissant Manga-Kami pourtant mis à mal par une simple présence apparemment dérangeante déclara à l’intention d’Erza et de Max :

 

- Plus vous chercherez à comprendre les vices de ce monde, plus votre fin sera douloureuse. Gardez cela en tête messieurs…

 

L’immaculé disparut en un éclair. Erza comme Max étaient totalement abasourdis devant un tel enchainement d’événements impromptus ; se retournant tout en se relevant, ils virent avec surprise l’homme qui leur avait sauvé la vie. Vêtu de quelques broderies de couleur ocre disposés à la manière d’un moine, l’homme paraissait extrêmement âgé et aussi maigre qu’un ascète. On ne comptait plus les rides sur son visage, laissant ainsi supposer un corps entièrement abimé par le temps. Chauve, une longue barbe grisâtre pendait sous le menton. Ses sourcils se raréfiaient mais ses yeux bleus paraissaient encore plein de vitalité. Avançant vers les jeunes hommes, il prit la parole tout sourire :

 

- Vous êtes Erza et Maxalthar, n’est-ce pas ?

 

Ils répondirent à l’affirmative.

 

- Je me disais bien que nous finirions par nous rencontrer.

 

- Vous nous connaissez ? interrogea Max.

 

- Vous et vos onze autres semblables, oui je vous connais… ou plutôt je dirais que j’ai conscience de votre « différence ».

 

- Mais de quoi parlez-vous et… qui êtes vous d’ailleurs ?! s’empressa Erza.

 

- Je veux parler des Treize Élus.

 

Erza et Max étaient totalement dubitatifs devant ce curieux vieil homme. Ils l’écoutèrent avec suspicion néanmoins.

 

- J’ignore quelle est la nature du conflit qui oppose les Manga-Kami entre eux mais une chose est certaine : vous êtes les Élus, les seuls capables de décider de l’avenir d’Ephinéa. Vous n’êtes pas dans votre milieu naturel, comprenez-le bien. Votre présence ici est fortuite et salvatrice à la fois. J’ai senti votre présence dés lors que vous êtes sortis du monstre marin qui vous avait recueilli plusieurs jours auparavant ; j’ai bien fait de suivre votre piste sans quoi, l’Immaculé vous aurait vraisemblablement occis. Vous devez vivre pour accomplir votre destiné !

 

- Mais qu’est-ce que vous racontez ? s’exclama Erza : Nous vous sommes très reconnaissant d’avoir agis de la sorte, nous vous devons la vie mais qu’est-ce qui vous a amené ici ?

 

- Vous faites parti d’un ensemble d’événements qui, tels des dominos, sont prévus pour s’enchainer. Je devais vous sauver afin de préserver la continuité de la Prophétie !

 

- La Prophétie ?

 

- Oui, ce que nous appelons également « L’Évanescence des Simulacres » ! Cette Prophétie veut que Treize esprits élus viennent d’un monde jumeau afin de préserver l’équilibre sur Ephinéa. Ce sont des sortes de « juges » dont vous faites partie, sans aucun doute. Les Manga-Kami, encrés dans leur querelle, tentent de noyer le poisson mais moi, je vous déclare là la vérité vraie !

 

- Vous dites que nous sommes… « différents » et que nous sommes issus d’un « autre monde » ? Mais c’est absurde, nous avons toujours vécu ici, sur Ephinéa ! s’impatienta Erza.

 

- Il y a des siècles de cela, la lutte entre les Mushi, adeptes de la magie, et les Anaphores, fervents croyants, a donné lieu à de nombreuses batailles. Au fil du temps, les conflits se sont apaisés et les deux peuples ont fini par nouer contact. Mushi et Anaphores vivaient ensembles et devinrent ce nous appelons des Kimera. Des êtres emprunts de magie et de croyance, de rêveries et de réalités. Cela n’a pas empêché les descendants des premiers Kimera à se battre comme leurs ancêtres, ce ne sont que des Hommes après tout, mais l’Équilibre était né. L’Ère des Façonneurs avait donné naissance à l’Ère de la Séparation, elle-même donnant vie à l’Ère des Communs dans laquelle nous vivons actuellement.

 

- Mais les Manga-Kami dissidents désirent exterminer des êtres nommés « Simulacres »… Y-a-t-il un lien avec les Kimera ? demanda Max.

 

- Non, les Kimera représentent l’humanité d’Ephinéa. Cependant, si je vous ai raconté cette histoire à leur propos, c’est pour que vous puissiez comprendre votre cas. Vous autres, Élus, n’êtes ni des Anaphores, ni des Mushi, ni des Kimera. Vous êtes en ce sens, « différents ». Vous êtes les Simulacres dont parlait le Manga-Kami.

 

- Mais qu’est-ce c’est que ces conneries, s’énerva Erza. Vous ne pensez tout de même pas que nous allons croire un si gros bobard !

 

- Et dites-moi mon jeune ami, croyiez-vous aux Manga-Kami avant de rencontrer le Purgatoire à Era ?

 

- Que ? Comment savez-vous que…

 

- Je ne suis pas omniscient mais je sais me renseigner, observer et assimiler.

 

- Mais en quoi serions-nous des Simulacres d’après vous ? demanda Max d’un ton plus réfléchi.

 

- C’est le nom donné aux êtres transcendants de votre espèce : votre esprit a hérité d’un corps, d’une personnalité et de souvenirs propres à un habitant d’Ephinéa mais ce même esprit est issu d’un autre monde, d’une autre époque. Vos impressions de déjà-vu et vos trous de mémoires chroniques sont des preuves irréfutables.

 

Max s’avança alors fébrilement et tenta de résumer la situation :

 

- Vous arrivez donc de nulle part, vous faites fuir un Manga-Kami par votre simple présence et vous nous expliquez ensuite qu’Erza et moi faisons partis d’un groupe de Treize Élus nommés « Simulacres » qui n’appartiennent qu’à moitié au Monde d’Ephinéa et possèdent un destin capable de décider de l’avenir de la planète… c’est bien cela ?

 

- En somme, oui ! répondit tout gentiment le vieil homme.

 

- VOUS FOUTEZ PAS DE NOUS !!! braya Max totalement désespéré.

 

L’ascète s’amusa d’une réaction aussi excessive avant de reprendre plus posément :

 

- Vous finirez par comprendre, n’ayez crainte. Mais dites-moi plutôt : l’Almageste vous a-t-il ordonné d’assassiner les Sept Ainés en préventions des agissements malveillants des trois Manga-Kami dissidents ?

 

- En effet… marmonna Erza. Mais avec ce qu’il vient de se passer, je pense que nous allons relativiser tout cela… C’est un réel problème qui se pose à nous : l’Immaculé nous a parlé au nom des Manga-Kami dissidents et l’Almageste au nom du reste de la troupe. C’est ce dernier qui nous a abordés en premier en nous sauvant la vie après la tentative de mort du Purgatoire. Il nous a imploré de tuer les Sept Ainés afin d’endiguer les agissements du groupe dissident mais l’Immaculé semblait pourtant vouloir notre mort afin de préserver les Ainés qui seraient justement nécessaire au bien d’Ephinéa. Les deux groupes souhaitent en apparence préserver l’Humanité mais les uns avec notre survie, les autres avec notre disparition. Cette histoire devient vraiment complexe…

 

- C’est pour cette raison que je tenais à tout pris à vous parler. Vos amis sont malheureusement déjà encrés dans leur destin mais vous, vous avez encore une chance de comprendre la vérité cachée derrière cette lutte entre Manga-Kami. J’ai donc beaucoup de choses à vous dire, des choses qui devront rester entre nous…

 

- Vous désirez donc sincèrement nous aider ?

 

- Évidemment !

 

- A ce propos, vous ne nous avez toujours pas dévoilé votre identité ! Qui êtes-vous au juste ? Un Manga-Kami ? demanda Max toujours aussi méfiant.

 

- Vu la réaction de l’Immaculé, cela me semble le plus plausible en effet, approuva Erza.

 

Le vieil homme paru très surpris par la question et répondit avec légèreté :

 

- Que nenni mes enfants ! Je suis Asura, le dernier des Sept Ainés.

 

*

* *

 

 

A son réveil, Khaleesi se trouvait sur une petite île au beau milieu d’un vaste océan. Secouée par cette « cérémonie » lors de laquelle elle s’était vue mourir, la jeune femme se leva tout en observant les alentours. Pas un nuage, le ciel étant alors d’un bleu noir aussi obscur qu’enivrant. Aucune étoile dans le ciel, rien d’autre qu’une teinte bleutée d’une profondeur infinie ; l’étendue maritime semblait du même acabit. S’approchant du rivage, Khaleesi remarqua que l’océan demeurait aussi calme que la voute céleste. L’ensemble formait ainsi une sorte de sphère de saphir dans laquelle l’élégante Générale s’était encastrée. L’île qui l’avait accueillie n’était qu’une plage de sable d’à peu près dix mètres carrés. Se retournant, Khaleesi remarqua la présence d’un puits : en s’en approchant, elle vit qu’il était sans fin. Une corde y descendait ; la jeune femme tira dessus mais elle semblait bloquée. Toutefois, Khaleesi fut étonnée de constater que l’objet de son intrigue venait directement de la mer. En effet, la corde solidement tressée sortait des flots, balayant le sable humide de l’îlot jusqu’à finalement plonger au cœur de ce trou insondable. Khaleesi tenta d’y crier de toutes ses forces mais la longueur de son écho ne lui donna aucune indication sur la profondeur de ce dernier si ce n’est qu’il était extrêmement profond. Suivant la corde, les pieds collant aux grains glacés du sable de la rive, la pauvre femme essaya de réfléchir le plus posément possible. Elle était venue afin de sauver son ami Hyôga en récupérant son âme perdue ; elle devait en faire son Zampakuto et c’était là son unique moyen de lui rendre un semblant d’existence. De plus, cette condition était nécessaire dans la réanimation de Kheldar. Tout reposait donc sur la jeune femme qui se trouvait au milieu de rien. Était-ce un monde vierge à l’instar d’une lame n’ayant aucun maitre d’arme ? Peut être qu’il s’agissait d’une sorte d’univers intérieur de Hyôga ou bien encore, le cœur de l’âme de ce dernier ?

 

Ne sachant quoi faire, Khaleesi empoigna la corde qui trainait par terre et analysa son façonnage. Le tressage était régulier donnant un aspect robuste à l’outil. Un outil robuste ; voilà ce qui percuta la réflexion de la Générale : a quoi pouvait bien servir cette corde ? Sans trop y penser, elle se mit tout bonnement à tirer dessus. Malgré le poids de l’eau, la corde venait sans trop de peine. Le leste semblait large et Khaleesi persista dans son effort laborieux. Loin d’être une partie de plaisir, cette activité était des plus rébarbatives. Elle tirait ; la corde venait. Elle tirait encore ; la corde venait toujours. Une légère brise l’accompagnait alors. Rien n’obstruait l’action de la jeune femme. Au bout de quelques mètres, Khaleesi prenait soin de jeter en arrière la corde récupérée afin d’avoir assez d’espace pour continuer son travail ahurissant. Le temps passait sans qu’elle ne sache s’il s’agissait de minutes ou si le terme d’heure était plus représentatif. S’arrêtant quelques secondes, elle remarqua à ce moment qu’il n’y avait plus la moindre brise de vent. Tirant une nouvelle fois, elle sentit de nouveau un léger souffle d’air frais sur son visage, comme une petite vague de douceur dans cet enfer humide. Se questionnant au sujet de ce phénomène étrange, Khaleesi se lança machinalement dans une marche des cents pas comme s’il lui était nécessaire de bouger pour aérer son cerveau.

 

C’est alors qu’elle trébucha sur quelque chose : levant les yeux, la bouche pleine de sable mouillé, elle constata avec effroi la masse de corde qu’elle avait accumulé. La petite île semblait entièrement noyée sous les flots noués de cette corde sans fin. Habituellement calme, la jeune femme s’énerva intensément, récupérant le plus de corde possible et le jetant dans le puits comme s’il s’agissait d’une benne à ordures. Après quelques minutes, l’île était « propre » et Khaleesi apaisée bien qu’épuisée. Mais tout ce cinéma l’intrigua : regardant au fond du trou dans lequel se trouvaient les mètres de corde jetés, elle ne put qu’admettre ce que ses yeux lui exposaient. Vide. Le puits était-il véritablement sans fin ? Les mètres de corde s’y trouvaient pourtant puisqu’en tirant dessus, Khaleesi les sentait remonter. Ce petit édifice servait-il à entreposer la corde sortie de mer ? Y descendre en rappel était dangereux puisqu’il n’y avait aucune accroche ; la femme générale décida dés lors de continuer son activité digne du mythe de Sisyphe. Tirant sa corde, la jeune femme faisait désormais attention à bien la lancer de temps à autres dans le petit puits. Lors de son effort, la légère brise ventée lui caressait de nouveau le visage. Khaleesi continua jusqu’à ce qu’elle aperçut à la limite de l’horizon un élément difficilement définissable ; force était de le constater, celui-ci tranchait avec le bleu marin environnant.

 

Redoublant de conviction dans son labeur, Khaleesi remarqua que l’étrangeté s’approchait de plus en plus d’elle : d’abord une tache blanche. Un objet pointu blanc… un sommet blanc ?! Non, tirant encore et toujours, la jeune femme devina l’indescriptible : une île toute entière composée d’une forêt encerclant un pic rocheux au sommet enneigé. Durant quelques instants, elle se demanda s’il était vraiment plausible de « tirer » une île puis préféra laisser de côté cette question. A bout de souffle, elle persistait sans faille comme si cette improbable vision la rassurait. Allait-elle passer d’une île à une autre ? Peut être et quand bien même, elle en était heureuse. Le simple fait de pouvoir éventuellement se perdre dans un environnement différent d’une plage déserte lui procurait un bien fou. La nouvelle île s’imposait de plus en plus à elle lorsqu’elle vit ce qui semblait être un petit feu de camp sur la plage qui lui faisait face. Mais c’est au moment de ses derniers efforts que Khaleesi nota une différence effarante : en exerçant sa force sur la corde, elle ne tirait pas la grande d’île désormais devant elle, son petit îlot de sable était finalement le seul à se mouvoir. Chaque mètre de corde la rapprochait de son objectif et non l’inverse. C’est également la raison pour laquelle elle sentait une légère brise uniquement lors de ses efforts : son corps exerçait comme une sorte de prise au vent.

 

 

L’île de Khaleesi vint se fondre au cœur d’une baie. Fatiguée, elle sortit lentement de cette atmosphère sableuse, humide et lourde aux odeurs maritimes. Elle se dirigea en direction de l’énigmatique feu de camp qu’elle avait aperçu. En chemin, la jeune femme se disait que tout cela était surréaliste mais avant de céder aux multiples questions que son esprit se posait et dont elle n’avait aucunement les réponses, elle se raisonna afin de garder en tête son objectif principal : sauver Hyôga d’une manière ou d’une autre. Après avoir parcouru plusieurs mètres, Khaleesi arriva non loin de la source unique de lumière de l’île. Il y avait quelqu’un d’assis juste à côté. Inspirant profondément, la Générale de Fiore termina son périple auprès de cet espoir incandescent. La vision qu’elle avait du mystérieux inconnu s’améliorait avec la distance diminuant entre eux deux. Il s’agissait d’un homme blond, cheveux court et d’une carrure somme toute assez simple ; étant de dos, Khaleesi reconnu le blason du Commandement de l’Escadron Nord de l’Armée Royale de Fiore qui se trouvait alors brodé sur une veste noire parsemée de motifs couleur vermeil notamment au niveau des épaules. Le symbole représentait une carapace noire ornée de six masses de couleur bleu-glace formant un hexagone tout autour. Une devise s’y trouvait inscrite en bas du vêtement : « Le Vent du Nord est notre Souffle ». Alors que Khaleesi peinait à se rendre réellement compte de la personne figurant devant elle, l’inconnu s’exprima d’une voix douce, presque évasive :

 

- Bonsoir…

 

Khaleesi ne put se résoudre à répondre. Ce fut trop difficile pour elle ; cette voix… c’était bien la sienne, celle de l’ami qui l’avait accueillie et élevée dix années auparavant. Elle devait son grade de Général de Fiore à son talent, mais l’opportunité de faire montre de ses capacités lui avait été offerte par cet homme-là.

 

- Viens t’assoir par là… cela fait longtemps que je n’ai pas discuté avec quelqu’un… une éternité me parait-il…

 

Khaleesi, toujours muette, avait désormais les larmes aux yeux. Le pas hésitant, elle s’avança aux côtés de jeune homme avant que celui-ci ne lui indique du doigt une place près du feu où elle sentirait la chaleur incandescente sans pour autant recevoir les mauvaises fumées. Assise en tailleur, la jeune femme osa enfin regarder son interlocuteur. Là, ses larmes finirent par couler à flots comme si le barrage que représentait son orgueil militaire venait de céder, toutes vannes ouvertes, à la pression des sentiments du cœur. Sa voix laissa éclater l’évidence qui s’offrait à ses yeux embués :

 

- C’est bien toi…

 

- Bonsoir Khaly, lança l’homme affectueusement.

 

- … Hyôga !

 

*

* *

 

 

Au sommet du Mont Star Hill, Silesius alors totalement incarné par Sekhmet semblait devenir fou. Son regard transperçait Lilie alors que celle-ci demeurait des plus apaisées. La situation contradictoire engendra dans l’esprit de la bête une série d’incompréhension :

 

- Aaaaaaaahhh… ROOAA !!!

 

Sekhmet avait senti quelque chose… ou quelqu’un. Ses griffes acérées sorties comme de longs couteaux extrêmement incisifs, l’animal bavait et venait même à trembler d’excitation lorsqu’il se tourna brusquement. Quelque chose se rapprochait… ou quelqu’un ? Sekhmet grognait en direction de la porte, sans bouger. On aurait dit une mère protégeant ses petits ; ses muscles se contractèrent puis, d’une voix râlante, Sekhmet déclara :

 

- Kamiii… KAMI !!!

 

La folle bête démoniaque s’était projetée l’instant d’après sur la porte, la pulvérisant au passage. L’hurlement n’avait aucunement dérangé la cérémonie qui avait alors lieu dans le bâtiment ; Lilie semblait toujours aussi reposée tandis qu’Ino souffrait tout en restant concentré sur sa « vision ». En position d’attaque sur les débris de la porte pourtant lourde et dense, Silesius sous les traits de Sekhmet scrutait de son regard félin un corps étendu au sol. C’était un homme ; il avait probablement été éjecté alors qu’il tentait d’entrer dans le bâtiment. Il se leva et exposa son allure à l’incarnation de la férocité véloce et sauvage : cheveux roux brossés en arrière, fine barbe mal rasée, le visage de ce curieux inconnu se démarquait par ses traits dur et prononcés. D’une peau cuivrée, son œil gauche était balafré d’une cicatrice à trois plaies paraissant douloureuses bien qu’anciennes. Son regard était fort, clair et déterminé. Son accoutrement, très particulier, se composait d’un pantalon très bouffant aux motifs vert kaki et jaunâtre sur lequel tombait une chemise blanche largement entrouverte exposant délibérément une musculature imposante au niveau du buste. Une ceinture en tissu couleur rouge écarlate semblait maintenir le bas tout en permettant à l’inconnu de porter un long sabre de cavalier au manche vert émeraude ornée d’une garde dorée et d’un fourreau bleu roi. Pour finir, un gigantesque manteau d’un noir profond trônait sur ses épaules. Regardant avec amusement Sekhmet, l’homme ramassa au sol un chapeau de paille arrondi et couvrit sa tête ; il fit cette action avec son bras droit bien qu’il semblait gaucher en raison du port de son arme à sa droite. Son manteau cachait tout son côté gauche. Ce curieux personnage se mit à sourire puis déclara jovialement :

 

- Et bien ! C’est ce que j’appelle un accueil, un vrai ! … Ou bien je ne m’y connais pas !

 

Sekhmet grognait avec hargne, fixant l’homme devant lui. Ce dernier indiqua la bête enragée de son index droit et lui demanda sans aucune animosité :

 

- Tu sais qui tu viens de frapper au moins ? Non ?!

 

Il ria alors à gorge déployée, énervant Sekhmet bien plus encore.

 

- Allons, Je suis…

 

L’inconnu commençait à se présenter lorsque le félin fou se retrouva en un éclair en l’air, au niveau de sa tête. Sekhmet lui asséna un violent coup de griffe descendant, écrasant alors l’homme au sol, la tête la première. Cette rocambolesque offensive provoqua une forte secousse tout en déployant un nuage de poussière opaque.

 

 

 

A suivre : Chapitre 16 – Équations avec inconnues

 

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Bon chapitre !

 

La team Erza et Max sont sauvés in extremis par le dernier des sept aînés, Asura un vieillard toujours aussi puissant 8). Ce dernier nous dévoile pas mal de révélations sur les projets des Kami et ça promet pour la suite.

 

Khaleesi quand elle semble être projeté dans un étrange rêve où elle fait preuve de volonté pour atteindre la dernière île, elle semble y rencontré Hyoga. Elle va arriver à le ramener à travers sa lame.

 

Quand à Silesius en mode bestiale, il semble faire face à un mystérieux individu, le seigneur des pirates ? Lol

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Un bon chapitre mon cher Hyö !

 

La team d'Erza était en difficulté, mais maintenant ils sont sauvés. Asura est fort :D

Khaleesi a l'air de faire un rêve, hâte de voir la suit! ^^

 

Pleins de révélations, de nouvelles question dans ce chapitre. J'espère ne pas trop attendre avant le prochain chapitre ;)

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Hey tous le monde !

 

@Kyojin :

Bon chapitre !

 

Merci Kyojin !

 

La team Erza et Max sont sauvés in extremis par le dernier des sept aînés, Asura un vieillard toujours aussi puissant 8). Ce dernier nous dévoile pas mal de révélations sur les projets des Kami et ça promet pour la suite.

 

Certains éléments vont commencer à prendre du sens. Erza et Max jouent un rôle assez important finalement, eux qui ont failli mourir dés le début >.<"

 

Khaleesi quand elle semble être projeté dans un étrange rêve où elle fait preuve de volonté pour atteindre la dernière île, elle semble y rencontré Hyoga. Elle va arriver à le ramener à travers sa lame.

 

Cela faisait un bout de temps que Hyôga n'avait pas eu une ligne de dialogue ^^ Depuis le milieu du Chapitre 6 :o

Je vois que tu proposes une éventualité mais cela va-t-il être aussi simple ? Mystère...

 

Quand à Silesius en mode bestiale, il semble faire face à un mystérieux individu, le seigneur des pirates ? Lol

 

Ahaha, en effet, certaines ressemblances parlent plus que d'autres en terme de clin d’œil, n'est-ce pas ?

 

 

@Titania :3

 

Un bon chapitre mon cher Hyö !

 

Merci ma chère Titouï !

 

La team d'Erza était en difficulté, mais maintenant ils sont sauvés. Asura est fort :D

 

Ils sont un peu des bras cassés Erza et Max ;D

 

Khaleesi a l'air de faire un rêve, hâte de voir la suit! ^^

 

Un "rêve" dont le réveil n'est pas si évident...

 

Pleins de révélations, de nouvelles question dans ce chapitre. J'espère ne pas trop attendre avant le prochain chapitre ;)

 

Pour être honnête, j'ai changé un peu de méthode de travail tout en essayant de mieux m'agencer afin que l'attente entre les chapitres soit (beaucoup =.=") moins longue. Ainsi, je le dis : le chapitre 16 est déjà prêt à être lu MAIS (car il y a un "mais"), je ne le publierai pas demain (lundi 1er septembre) mais plutôt le mardi 02 septembre !

 

Pourquoi ? Parce que ce 16ème chapitre viendra fêter le premier anniversaire de la publication des ONIRISMES Fallacieux sur le Forum ! Enjoy !!!

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

1 an de publication

;) Merci à vous tous.

 

Chapitre 16 – Équations avec inconnues

 

 

 

Sentant son ennemi encore en vie, Sekhmet impacta à plusieurs reprises le sol où se trouvait le pauvre homme. Chaque coup semblait si lourd qu’on aurait facilement pu croire à un glissement de terrain. Chaque secousse résonnait dans l’antre montagneux, le son se diffusant par écho de part et d’autres des parois rocheuses. Sekhmet ne haïssait pas son adversaire puisqu’elle ne le connaissait même pas. Réagissant uniquement à son instant, la bête féroce se déchainait sur ce qui semblait être une menace. L’homme en question n’avait pas eu le temps de se présenter. A ce moment du lynchage, il paraissait évident que Sekhmet ne répondait à aucune forme d’humanité ou plutôt à aucune forme de vie civilisée. Ses poings figuraient ses mots, ses hurlements ses paroles, son rythme cardiaque ses sentiments. A mesure que le vice se poursuivait, le nuage de poussière qui en émanait s’entachait d’un sang rouge écarlate. Pouvions-nous alors parler de violence ? Etait-il possible de trouver des mots à ce qui ressemblait à un massacre tout en étant infiniment plus inquiétant ?

 

*

 

Lilie demeuraient encore et toujours aussi apaisée, le teint de peau aussi frais qu’une douce aurore un lendemain de tempête. A ses côtés, Ino transpirait, suffoquait presque, tremblant alors comme une brindille sur le point d’être dégagée par un gigantesque coup de vent. Peu à peu, le corps du Dragonnier d’Acier se courba, se recroquevilla presque, sa main argenté délaissant le crâne de la jeune fille. Les bras ballant, touchant quasiment le sol, le garçon était à bout de souffle. Il laissa échapper quelques mots :

 

- J’ai trouvé vos maux ma Dame…

 

Ino commença à haleté ; son souffle raclait sa gorge et s’extirpait avec difficulté. Tombant à la renverse sur le dos, les quatre membres en étoile, le devin à la renommée brillante poussa un cri de soulagement. Lilie ouvrit alors enfin les yeux :

 

- Merci Ino, déclara-t-elle avec une étrange assurance.

 

Lorsqu’Ino s’occupait d’infiltrer les pensées de Lilie, celle-ci demeurait dans un état de léthargie qui ne lui permettait strictement aucun contact avec l’extérieur. Il s’agissait en somme d’un coma intentionnel ; mais personne ne pouvait alors savoir ce qu’il s’était passé durant ce court instant. Seule Lilie en avait conscience. Ino, surpris d’un remerciement à la fois sincère et terriblement simple, se questionnait au sujet de cette absence momentanée. Et comme si la jeune fille l’avait deviné, elle compléta les incohérences du devin de quelques mots rassurant mais cruellement mystérieux :

 

- J’ai pu la revoir, la petite fille de mon départ…

 

- La petite fille ? De quel départ ?! s’inquiétait Ino lorsque, d’un sourire radieux, Lilie lui rétorqua :

 

- Je veux parler d’une pauvre fillette qui m’avait parlée alors que je rejoignais Ephinéa… Je l’ai de nouveau aperçue grâce à toi, Ino. Sincèrement, merci.

 

Une vague intense de joie submergea le garçon à la main argentée : Lilie ne le remerciait pas comme on le fait pour un service rendu. Non, elle le remerciait de tout son cœur, diffusant par là-même cette impression chaleureuse qui hérisse ironiquement les cheveux. Une impression de chaud-froid que seuls les êtres redevables savent émettre et dont seules les personnes sincères et honnêtes sont capables de ressentir. Lilie tendait la main vers Ino afin de l’aider à se relever :

 

- Il faut à tout prix que je te parle de ce que j’ai vu mais c’est encore confus dans mon esprit, déclara-t-il.

 

- Pas de problème, prend ton temps. Je compte aussi partager mon expérience mais il serait préférable que Silesius soit avec nous.

 

Ce ne fut qu’à cet instant précis qu’ils remarquèrent l’absence de Silesius. Échangeant un rapide regard l’un à l’autre, le doute s’immisça en eux. Avançant en direction de la porte, l’éparpillement des nombreux débris de l’ouvrage pluriséculaire leur indiqua qu’il ne fallait en aucun cas s’attendre à une réjouissance de la part de leur ami disparu. Ino marcha d’un pas plus vif malgré son intense fatigue arrivant en premier en dehors du bâtiment. Là, il vit et comprit. Dans l’amas de poussière se tenait debout Sekhmet, recouvert de sang sur les avant-bras sans oublier de mentionner les innombrables giclées d’hémoglobine parsemant son corps.

 

 

- Silesius… Mais que s’est-il passé ?

 

Sekhmet se retourna fébrilement et avança d’un pas violent au rythme cadencé. Ino ne sut quoi faire, investi par l’effroi de la scène. Silesius, sous ses traits les plus violents, se trouva rapidement nez à nez face à son ami. Les yeux brillant de malice perçaient au travers du masque cuivré. Ino était tétanisé. Il n’avait jamais vu son maitre ainsi, dans un état aussi avancé de « personnalité dominante ».

 

C’est alors que Lilie arriva aux côtés d’Ino, le rassurant d’une simple caresse dans le dos. Elle tenait dans sa main gauche le long voile dont se servait Silesius afin de cacher son corps mutilé. Regardant la bête droit dans les yeux, elle tentait de comprendre ce qu’il s’était passé lorsque Sekhmet fit volte-face en une fraction de seconde. En position d’attaque, il s’apprêtait à retourner au lynchage lorsque Lilie lui posa avec attention le fameux manteau sur ses épaules toutes hérissées. Violemment adouci, les quelques mots de Lilie finirent d’endormir sa soif de bestialité :

 

- Il est temps de laisser Silesius en paix. Tu as assez profité, ne crois-tu pas Sekhmet ?

 

L’animal se coucha au sol. Ino n’en revenait pas. Par le toucher et sa voix, Lilie venait de calmer le Démon du Désert d’Ishval. Ino marmonna de stupeur :

 

- Depuis quand est-elle aussi enivrante… une telle force dans de simples gestes ! C’est comme si elle avait gagné soudainement en… maturité !

 

Lilie s’approcha du nuage de poussière qui commençait alors à se dissiper. Dans une brume encore opaque, une ombre se leva avec difficultés. La jeune fille stoppa net. Serrant les poings, elle comprit ce qu’il s’était passé. L’inconnu en question avait certainement tenté d’interrompre la cérémonie de divination entre Ino et elle, poussant Silesius à se défendre de toutes ses forces. S’agissait-il d’un Manga-Kami ?

 

- Solid Script : Ventus.

 

Une violente bourrasque balaya la nébuleuse grisâtre laissant ainsi apparaitre le curieux personnage. Lilie recula de plusieurs pas : l’homme avait les vêtements déchirés de toutes parts, sa chair pendait ci et là, son sang recouvrant le sol et ses os qui apparaissant entre quelques muscles atrophiés. Devant un tel spectacle, Lilie eu des vertiges. Voyant le visage de cet inconnu presque intégralement écorché, la jeune fille senti venir en elle l’envie de vomir. Et pour cause, la tête de la pauvre victime n’était reconnaissable que par la présence notable de quelques dents, d’une oreille vacillante et d’un morceau organique frétillant similaire aux restes d’une langue ; la partie allant de la mâchoire supérieure au haut du crâne était totalement enfoncée. Le damné semblait pourtant encore en vie ce qui effraya d’autant plus Lilie ; à tatillon, ce grossier cadavre tenta de maintenir son équilibre, levant son bras gauche en direction de son interlocutrice : seul ce qui semblaient être l’épaule gauche et un moignon montra un mouvement moindre. L’inconnu avait apparemment perdu son bras gauche auparavant, la blessure étant différente de celles recouvrant l’ensemble du corps. Il semblait vouloir dire quelque chose ; face à cette sinistre et absurde représentation de l’agonie d’un homme, Lilie sentait de douloureuses contractions à l’estomac.

 

- Lilie, tu n’as pas besoin de regarder… tenta de convaincre Ino avant de se faire couper la parole par l’intéressée :

 

- Je dois l’apaiser, sanglota-t-elle tout en essuyant son front transpirant.

 

Montrant ses deux paumes tendues vers le cadavre ambulant, elle concentra toute son énergie. Sans trop comprendre pourquoi, de nombreux souvenirs de son parcours au sein d’Ephinéa lui revinrent en mémoire, notamment son altercation avec le Purgatoire dans la prison d’Era. En ces temps, ses bracelets anti-magie l’avaient entravée dans son action ; elle chercha alors à se souvenir de ce sort inachevé qu’elle avait imaginé sur le moment, comme par magie dirions-nous. Son ennemi de l’époque s’était estimé chanceux de ne pas recevoir une telle énergie de plein fouet ce qui poussa Lilie à tester de nouveau cette technique. Elle devait être suffisamment puissante pour mettre un terme à ce spectacle funeste. Après un petit temps de réflexion, le nom de l’incantation lui revint ; satisfaite de pouvoir mettre un terme à ce désastre, elle se prépara tout en ayant une pensée pour le Purgatoire : était-ce lui, ce reste humain ? Préférant ne pas perdre trop de temps en sentimentalisme face à la douleur que devait ressentir l’inconnu, Lilie exécuta son arcane pour de bon :

 

- Solid Script : Atonium !

 

Une lueur émise par ses deux mains fut projetée vers l’âme en peine qui, à son tour, se mit à rayonner. D’un instant à l’autre, une gigantesque flamme blanche aux reflets bleus s’embrasa, s’élevant très haut dans le ciel. L’énergie était extrêmement dense, la chaleur intense et l’éclat tout aussi insupportable. Ino se couvrait les yeux, bien trop ébloui par l’attaque. Lilie vit ses yeux alors humide et son corps transpirant être invariablement asséchés en quelques secondes. Il s’agissait certainement de son plus puissant sort jusqu’à présent. Mais l’euphorie d’une telle démonstration retomba excessivement vite ; la jeune fille, le visage fermé, se retourna vers ses deux amis et lança un regard inquisiteur à Silesius qui avait alors retrouvé sa forme humaine. Tout juste conscient, il croisa le regard de cette dernière ce qui lui glaça le sang tandis que l’incommensurable langue de feu continuait de se consumer. Lilie avait décidé de mettre un terme à cette triste vie par charité, par pitié mais ce ne fut en aucun cas une volonté, encore moins une félicité. Était-ce un Manga-Kami ou non ? C’est l’âme outrageusement blessée qu’elle posa cette question à Silesius.

 

- Je… je l’ignore…

 

- Tu ne te souviens pas de ce qu’il s’est passé lorsque Sekhmet te dominait ? demanda-t-elle d’un ton se voulant compréhensif mais qui éveilla en Silesius un sentiment de culpabilité.

 

- Si, j’ai toutes les images en tête… seulement… seulement, Sekhmet n’a pas… Enfin, je n’ai pas laissé le temps à l’ennemi de se présenter…

 

- Pourquoi l’as-tu attaqué alors ? questionna Lilie, choquée.

 

- J’ai senti le mal et la cupidité en cet homme. Sekhmet à fait le reste…

 

- Silesius…

 

Lilie paraissait sincèrement meurtrie par la situation et s’approchait de Silesius lorsque soudainement, le sort Atonium alors encore en action explosa littéralement. Les trois compères furent tout bonnement surpris : cela ne semblait pas « naturel ». Une fois leur vue accommodé à lumière qui s’estompait peu à peu, ils n’eurent pas de mots pour décrire ce qui se passait sous leurs yeux :

 

 

- Cette énergie ! Quel délice, c’était divin !! Merci pour le repas…

 

Cette voix moqueuse venait de la bouche de l’homme sur qui Lilie venait de lancer le sort terriblement puissant. Voyant que ses deux camarades restaient de marbre, Ino s’avança en première ligne :

 

- Qui es-tu à la fin ?! N’es-tu pas mort il n’y a même pas cinq secondes ?

 

Riant bêtement et très fort, l’intéressé répondit avec sympathie :

 

- Voilà enfin quelqu’un de civilisé ! Les mots plutôt que les coups. Et pour te répondre, je n’étais pas sur le point de mourir…

 

- Vous vous foutez de nous ?

 

- Non, pas du tout ! Je n’ai tout simplement pas le droit de mourir.

 

Cette remarque sonnait comme irréaliste. Et pourtant, l’homme était revenu à lui dans le même état que lorsque Sekhmet l’avait affronté ; tout demeurait identique jusqu’à sa tenue, semblable en tout point et dans les moindres détails. Ino tenta de percer à jour ce curieux personnage :

 

- Vous n’aviez pas le droit ?

 

- Non, ma Loi m’interdit de mourir ce qui signifie que même à l’état de cendre ou pire encore, d’atomes, ma conscience demeurerait toujours apte à prendre des décisions.

 

- Mais… comment ? Comment est-ce possible ?! s’énerva Ino, perdant ses moyens.

 

Voyant l’incompréhension sur le visage de son dialoguiste, l’homme expliqua ce qu’il s’était passé en prenant un ton désabusé :

 

- Lorsque que je promulgue une loi avec le Bras de Maât, elle s’applique à ce que je suis et ce que je vois. Il ne peut y avoir que trois lois en même temps ce qui fait que j’en garde souvent une pour m’empêcher de rendre l’âme si je puis dire ! Je n’avais donc pas trop à l’esprit l’envie de lutter devant cette curieuse bête…

 

Ino se souvint alors du moment où l’homme devant lui avait levé son bras gauche en direction de Lilie et déclara :

 

- Votre bras manquant, le gauche… lorsque vous l’avez levé, qu’avez-vous fait ?

 

- Ah voilà une remarque pertinente ! J’ai en effet inscrit une autre loi : Toutes magies offensives, organiques ou spirituelles, sont désormais curatives ! Voilà pourquoi cet Atonium m’a procuré le plus grand des biens ! Ce fut de loin le soin le plus puissant que j’ai vu jusqu’à ce jour !

 

- Votre bras manquant est ce que vous nommez le Bras de Maât, n’est-ce pas ?

 

- Correct !

 

Lilie s’avança sans prévenir et demanda d’un ton inquisiteur, quoi que peu rassuré :

 

- Pourquoi répondre à nos questions et discuter avec nous de manière aussi détachée ?

 

- Parce que je déteste les combats tout d’abord, je préfère les mots. Ensuite, je dois vous prévenir que j’ai promulgué ma deuxième loi pendant que Sekhmet me regardait tout éparpillé au sol : Toute personne ne répondant pas sincèrement à une question, perdra l’usage de la parole à jamais.

 

Silesius, Ino et Lilie furent pris de frissons intenses après cette révélation. Au moment de l’écriture de cette loi, Ino venait tout juste de sortir du bâtiment. Ainsi, si jamais Silesius avait tenté de mentir à Lilie lorsqu’elle l’avait interrogé sur ses actes, ne serait-ce que par orgueil, il aurait perdu la parole et par conséquent serait devenu incapable d’utiliser toute forme de magie puisqu’elle requiert l’incantation de mots. Lilie ne savait plus quoi faire et s’empressa de poser une question, comme pour se donner le temps de réfléchir :

 

- Mais qui êtes-vous bon sang ?!

 

- Ah enfin, voici venue le moment de ma présentation… Je suis le Législateur, un Manga-Kami assurément !

 

Lilie était blême mais ne put réagit, le Législateur prenant désormais les rennes de la conversation :

 

- Si vous me le permettez, j’aimerai vous poser quelques questions au sujet de ce que vous venez de découvrir, très cher Ino de la Griffe d’Argent. Après tout, nous autres Manga-Kami ne sommes pas omniscients et Dame Lilie possède en elle des informations qui pourraient être très utiles aux projets de mon Seigneur…

 

*

* *

 

 

Titania ouvrit finalement les yeux ; elle se trouvait allongée dans un lit douillé. Se frottant les yeux puis s’étirant, elle découvrit la chambre dans laquelle son réveil avait lieu : les murs étaient tous intégralement blancs, donnant l’impression d’être recouvert d’enduits ou bien encore d’une formule aérée de plâtre. La pièce était arrondie sur les coins et les bords donnant l’aspect d’une structure voutée. Quelques meubles comportant des bibelots en tous genres, des petits tableaux accrochés aux murs ainsi que des bougies disséminées dans de nombreuses petites niches creusées à même les parois donnaient un cachet incomparable à l’architecture. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes que Titania remarqua la présence de Foene : il dormait dans un autre lit, juxtaposé au sien. La jeune femme se demandait ce qu’il s’était passé : elle se souvenait être en compagnie de Foene et faire face au blocage des gardes de la ville d’Iwa, ces derniers interdisant l’entrée de Khris. A ce moment là, Titania regarda aux alentours : le jeune adolescent ne s’y trouvait pas. Peu à peu et étonnamment sans trop s’exciter, Titania parvint à se remémorer les faits précédents son sommeil :

 

- Foene… Foene est tombé au sol… je me suis approché de lui et j’ai eu soudainement des vertiges… oui, c’est bien cela, des vertiges puis un souffle au cœur… Et là je me suis évanouie.

 

Le silence régnait dans cette salle immaculée et Titania ricana de s’entendre ainsi parler toute seule. Puis, posant la main sur son front, elle ne remarqua aucune température excessive. Aucune bouffée de chaleur non plus : que lui était-il arrivé ? Elle sortit de son lit doucement, ne sachant pas où elle se trouvait et s’approcha de Foene qui dormait comme un loir, étalé à la façon d’une crêpe sur ses draps. On les avait apparemment alités tout habillés. S’assurant que son compagnon d’infortune n’ait pas de fièvre et soit simplement endormi, la rouquine marcha à pas de loup vers la seule porte de la chambre. L’ouvrant délicatement en tirant le mécanisme de la poignée vers le bas, la jeune femme déboucha au cœur d’un petit salon comme semblaient l’indiquer la table basse en noyer, les quatre tabourets et la banquette disposés sur un tapis brun carré aux motifs variables bleutés. Une commode contenant de la vaisselle se trouvait sur le mur à gauche de Titania tandis qu’une fenêtre s’y opposait sur celui en face. Regardant devant elle, la jeune femme un peu perdue vit une nouvelle porte ouverte qui donnait sur une cuisine d’où venaient des voix et des bruits de casseroles. Une autre porte, plus à droite devait être l’entrée en raison de son épaisseur apparente et de son armature forgée. Titania réfléchissait encore à voix haute :

 

- On dirait une maison typique d’Iwa. Suis-je dans un de ces nombreux appartements tout blanc ? Oui, certainement…

 

Foene et elle avaient été accueillis par un habitant de la ville. Les voix issues de la cuisine étaient celle d’une femme et d’un adolescent, du moins c’est ce que Titania en avait déduit. Elle se dit alors qu’une personne malintentionnée ne se serait pas occupé d’eux de la sorte. Et cette voix, était-ce celle de Khris ? Dans le doute mais ne ressentant pas de danger particulier, la rouquine quelque peu désorientée décida d’entrer dans cette fameuse cuisine.

 

Le spectacle y fut prodigieusement agréable et chaleureux : Khris dégustait des petites sucreries, tout émerveillé à l’écoute des récits d’une femme d’à peu près la trentaine. Tout deux assis, elle lui racontait quelques légendes d’Iwa. Cette ville aux bâtiments immaculés était étroitement liée au destin du village caché du Minerai. En effet, le mystérieux village sous-terrain trouvait au sommet de sa pyramide hiérarchique un Conseil restreint de Sages dont les avis orientaient les décisions du Grand Prêtre, véritable patriarche politique et religieux. Ce titre élogieux se transmettait au sein d’un cercle privé de savant-croyants depuis des siècles. Incarnant l’ordre et la rigueur, le village caché du Minerai possédait des « alliés » prenant alors la forme d’un puissant réseau ; Iwa en faisait parti. Cette proximité entre les deux villages avait fait naitre de nombreuses légendes. Ainsi, Khris écoutait attentivement des histoires anciennes mettant en scène des guerriers aux pouvoirs surnaturels. Le jeune garçon semblait épanoui et éveillé ce qui étonna Titania. Elle ne l’avait jamais vu aussi attentif et causant : il posait sans cesse des questions sur les héros dont parlait sa narratrice. Mais voyant la présence de la jeune femme, la conteuse s’arrêta. Elle semblait inquiète, se leva et s’approcha de la rouquine :

 

 

- Vous vous êtes réveillée ! Comment vous sentez-vous ?

 

- Bien, enfin… je crois.

 

- Je me suis permise de m’occuper de votre enfant, Khris. Il est vraiment très charmant. Il m’a dit n'avoir que treize ans mais je le trouve déjà très mature pour son âge !

 

- Oh vous savez, il peut être parfois très enfantin ! s’amusa Titania avant de réaliser qu’elle venait d’apprendre l’âge de Khris par le biais d’une tiers personne.

 

- Oh mais c’est qu’il est très bavard, il m’a raconté votre rencontre, m’a expliqué combien il vous aimait…

 

- Il était pourtant si taciturne jusqu’à présent… murmura Titania. C’est étonnant qu’il se livre ainsi à vous… Enfin, ne le prenez pas mal, hein !

 

Titania se sentait étrangement rassurée devant l’évolution du comportement de Khris alors que celui-ci semblait se détacher d’elle et de Foene. Elle se rendit compte que ce garçon était vraiment rentré dans sa vie. Elle y tenait beaucoup à présent. Néanmoins, Titania se sentait un peu blessée dans son estime de voir Khris se confier à cette femme plutôt qu'à elle ; avait-elle obtenue des informations sur le passé de Khris ?

 

L’hôte proposa à Titania de s’assoir avec eux, la sortant ainsi de ses pensées, et lui demanda :

 

- Vous devez vous demander ce qu’il se passe ici, non ?

 

- Ah… euh… je vous avoue que oui…

 

Titania ne savait pas comment réagir devant cette inconnue. Celle-ci commença par se présenter : elle s’appelait Izumie Curtis. Assez grande et fine, brune aux longues tresses, elle portait une robe beige ; elle paraissait digne de confiance, son regard luisant de bienveillance tout en cachant une étrange douleur en elle. Titania la remercia de son hospitalité mais demanda néanmoins quelques explications : d’après l’hôte, elle rentrait en ville après avoir fait quelques courses alimentaires lorsqu’elle aperçut Khris en larme auprès de Foene et Titania. Il y avait du sang par terre, un peu partout. Quatre gardes se trouvaient étendus au sol, inertes, morts. A la vue de leurs uniformes violemment impactés par endroits, Izumie paniqua ; que s’était-il passé ? S’approchant du petit garçon en larme, elle lui demanda de la manière la plus futile et naïve qu’il eut été possible de faire s’il allait bien. « Khris, je m’appelle Khris et je veux protéger Papa et Maman… Je les aime ! ». Vérifiant le pouls de l’homme et de la femme que Khris désignait comme étant ses parents, Izumie rassura le garçon : ils étaient en vie mais avaient besoin de repos. Elle savait cependant que le jeune garçon n’aurait pas le droit de rentrer en ville depuis le nouveau décret promulgué par le Conseil restreint au nom du Grand Prêtre. Mais comment pouvait-elle fermer les yeux devant une telle offense à la dignité humaine ? Bravant l‘interdit, Izumie demanda au garçon s’il pouvait marcher seul ; acquiesçant, Khris se mit debout, sécha ses larmes et jeta un regard interrogé à la femme qui lui parlait. Izumie souleva Foene qui était le plus lourd et tenta de faire de même avec Titania lorsqu’elle s’écroula : c’était trop d’effort pour elle mais comment faire alors ? Avec le retour du Grand Prêtre, la ville demeurait bien moins charitable. Personne ne viendrait l’aider, pire encore les autorités pourraient l’accuser de fomenter une exaction envers le pouvoir. Elle sentit soudainement le corps de Titania se soulever seul : Khris, le regard déterminé, parvenait à légèrement porter sa « mère », du moins assez pour la tirer. Izumie n’en revenait pas, ce garçon paraissait si fragile et pourtant, il possédait une grande force en lui.

 

- Je n’habite pas très loin, dépêchons-nous ! hâta la jeune femme courageuse.

 

La nuit tombait alors et les rues étaient désertes. Une tension régnait sur l’atmosphère d’Iwa. Tandis que le petit groupe atteignait la maison d’Izumie, des gardes venaient à l’entrée de la porte Ouest afin de prendre la relève ; la nouvelle des quatre corps allait se répandre dans toute la ville, il fallait vite se cacher. Une fois en sécurité, Izumie installa au chaud dans les deux lits qu’elle possédait Titania et Foene, Khris n’ayant apparemment pas sommeil. Titania lui coupa soudainement la parole, la gorge nouée par ce récit :

 

- Pourquoi nous avoir aidés ? Vous risquez votre vie pour nous alors que nous ne sommes que des étrangers ?!

 

- Je n’ai malheureusement plus rien à perdre…

 

- Comment ?!

 

Le visage triste, elle regarda dans les yeux Titania. Au plus profond de son âme, une blessure encore ouverte la brûlait depuis longtemps. Elle s’expliqua par l’emploie de mots lourds mais terriblement sincères :

 

- J’ai perdu mon enfant il y a huit ans de cela… il s’appelait Emi et n’avait que trois ans. Il fut enlevé par une secte apparemment liée à des expériences visant à créer la « pierre des vœux réalisés », la pierre philosophale.

 

 

Titania en avait le sang glacé. Une secte qui enlevait des enfants ?! Elle demanda fébrilement à son interlocutrice :

 

- Mais vous n’aviez personne pour vous aider ?

 

- Cette secte est reliée au Grand Prêtre et à ses Conseillers, j’en suis certaine. Mon mari s’est plaint à eux mais a été condamné pour cela… Ils l’accusèrent d’avoir tué son propre enfant et de reporter la faute sur eux. Je ne sais même pas ce qu’il est devenu. Dés lors je restai seule ici à vivre en espérant pouvoir retrouver un sens à ma vie. Iwa me considère comme une pariât. Ici, soit vous suivez aveuglément ce Grand Prêtre pour le bien de la Communauté, soit on vous étouffe, on vous fait disparaitre ou bien pire. Ces démons se servent de la peur des gens et de leur foi véritable pour mener à bien leurs plans. « Grand Prêtre » qu’il se fait appeler… cet usurpateur vicieux est dangereux, il n’a rien d’un homme de foi, ni d’un sage et ne mérite aucunement ce titre élogieux !

 

- Cet homme est actuellement en ville ?

 

- Oui, j’ai entendu dire que lui et sa clique avaient fui leur « temple » au village caché du Minerai… la menace d’un assassin ou je ne sais quoi… Ils vivent reclus dans la Grande Maison, au centre-ville et ont déclarés que les enfants et adolescents n’avaient plus le droit de séjourner à Iwa. J’en ai la nausée rien que de parler de cette abjection…

 

- Mais pourquoi une telle décision ?

 

- Je l’ignore et en tant que mère, cela me rend folle… Après toutes ces persécutions, voilà qu’ils retournent leurs vestes de manière totalement absurde ! A quoi pensent-ils ?!

 

- Ce « Grand Prêtre » à l’air vraiment horrible… Mais qui est-il ? demanda d’un ton hésitant Titania.

 

- Une homme fou capable de voler l’âme de n’importe qui afin d’atteindre son but. Ceux qui le respectent en ont peur, ceux qui le combattent ne sont plus de ce monde pour en témoigner… Vous voulez son nom peut-être ? Il s’appelle Hohenheim von Héliwood.

 

- Von… Hé-li-wood.. ?!

 

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

*

* *

 

 

- Surchauffe !

 

Un gigantesque brasier avala les alentours sur 10 mètres, dévorant tout sur son passage. Meiling se trouvait alors métamorphosée en Chartor, une sorte de tortue de feu. Son adversaire n’était autre que Shin. Précédemment, la jeune fille avait délibérément menacé celui qui était sensé sauver Hyôga et Kheldar ; elle savait au fond d’elle-même que quelque chose n’allait pas, cet homme cachait ses réelles intentions. Une lutte féroce opposait désormais les deux combattants dans la jungle dense se trouvant juste à l’arrière de la maisonnette dans laquelle Khaleesi jouait sa vie au même instant. Shin clamait la légitime défense mais Meiling persistait : il y avait anguille sous roche. Malgré la terrible offensive de feu, l’apparente victime n’avait que quelques égratignures. Sa position d’attaque demeurait depuis le début de la rixe très passive. Meiling décida de surenchérir :

 

- Khaleesi se donne à fond pour sauver ses amis, je dois en faire de même… Cette fois-ci, c’est à mon tour de les défendre !

 

- Mais qu’est-ce que tu racontes ?! Je ne leur veux aucun mal ! braya Shin.

 

- Non, peut-être que tu ne désires pas leur faire du mal mais je lis clairement dans ton jeu Shin, tu as une idée derrière la tête !

 

Dés lors, Meiling se transforma en Kicklee, une espèce très rare particulièrement habile de leurs jambes. Ainsi, la jeune fille fonça sur Shin :

 

- Pied Sauté !!

 

Meiling envoya un violent coup de pied descendant que Shin eu du mal à parer. Tout deux forçaient en espérant que l’un d’eux ne cède. Le jeune homme implorait son adversaire de bien vouloir arrêter mais elle n’entendait pas se laisser avoir. Shin tentait indubitablement de les sauver alors pourquoi et comment Meiling pouvait-elle avoir des doutes à son sujet ? De plus, le comportement de la demoiselle enragée donnait au jeune homme une raison de se défendre et d’éventuellement la blesser. Meiling trouvait ainsi sa réserve d’autant plus suspicieuse. Elle voulait lui faire avouer quelque chose et il lui semblait nécessaire pour cela de pousser à bout son adversaire. Shin bloquait de toutes ses forces l’attaque de Meiling lorsque celle-ci eu une idée : se laissant faire, elle fut sauvagement repoussée en l’air. L’opposant pensait pouvoir souffler un peu mais c’était sans compter sur l’ingéniosité de la petite tête brûlée : les jambes d’un Kicklee sont élastiques et alors que Meiling voltigeait, son pied gauche s’enroula comme du caoutchouc autour des bras de Shin alors en croix. Ce dernier fut puissamment ramené vers elle qui en profita pour lui asséner un Ultimawashi, lui donnant alors une nouvelle trajectoire, plus en hauteur, ainsi qu’une impulsion plus forte augmentant en conséquence la vitesse de chute. Retombant vite au sol, Meiling prépara ce qu’elle imaginait être le coup final ; la jeune fille s’élança à la poursuite de Shin qui, se concentrant sur sa future chute afin de ne pas subir trop de dégâts, prêtait désormais moins attention à ce qu’il se passait au dessus de lui. Au contact du sol, le jeune homme roula sur plusieurs mètres. Se relevant aussi rapidement que désorienté, il ne put se défendre à temps : Meiling se trouvait juste au dessus de sa tête. Elle lança un Pied Voltige qui atteignit Shin en plein plexus solaire. Le souffle coupé, son corps vibrait de toutes parts tout en s’écroulant un peu plus loin.

 

 

L’élégante combattante se transforma alors en Métamorphe afin de prendre sa forme humaine habillée par le biais du Morphing ; elle avait trouvé un moyen intelligent de palier au problème de ses vêtements souvent déchirés ou laissés de côtés lors de ses métamorphoses. Cette technique usait un peu de son énergie magique mais elle pouvait au moins s’exprimer de manière plus compréhensible (et vêtue). S’accroupissant devant Shin, totalement brûlé au niveau du torse, elle demanda d’un ton inquisiteur :

 

- Dis-moi à présent ce que cache cette fausse charité, Shin !

 

L’intéressé esquissa un sourire particulier, celui qu’ont les joueurs de cartes lorsqu’ils parient gros et perdent aux portes du gain. Il répondit avec assurance :

 

- Ton pouvoir est décidément splendide. Tu en as de la chance…

 

 

 

A suivre : Chapitre 17 – 氷河 ou au cœur du Glacier

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Un long chapitre !

 

Lilie reviens de sa longue méditation interne, et semble plus sur d'elle et plus mâture.

 

Ça la change vraiment et la personne a qui ils font face semble bien charismatique, en plus d'avoir un pouvoir bien intéressant, ça le rend bien redoutable. J'ai hâte de voir la suite de leur confrontation.

 

Nous passons après à Titania qui a pu entre dans la ville d'Iwa avec le petit. La pauvre dame qui les accueilli a tout perdu à cause de la folie du prête. En tout cas beaucoup de questions se soulèvent et l'intrigue est en place.

 

Je me demande si Khris n'est pas un mangaKami sous l'apparence d'un enfant, voir peut être le voeux de tous les enfants torturés qui a pris vit et conscience pour tuer le grand prête :-P.

 

Quand à Meiling, elle croit dure comme que Shin à une arrière pensée, mais est ce que des doutes sont  véridique ?

 

J'attends la suite !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 weeks later...

Salutations !

 

Rassurez-vous (ou pas :P ), mes vieux démons de la publication mensuelle ne me reprennent pas, j'ai seulement pas mal de nouveautés et de gestions compliquées en ce moment dans mon existence estudiantine qui me contraignent à quelques priorités.

 

Le chapitre suivant viendra donc ce week-end ou au plus tard mercredi prochain. C'est un chapitre très spécial pour moi et si vous souhaitez en avoir un indice, je vous conseille de regarder avec un traducteur internet ce que signifient les kanji du titre !

 

@ très vite !

 


 

@Kyojin :

Un long chapitre !

 

Oui ^^ Cela se joue parfois à quelques caractères prêts mais lorsque je ne peux pas tout mettre en un post, je suis contraint de découper le chapitre ce qui peut parfois le rendre plus imposant qu'il n'est. Celui-ci fait 5064 mots pour être précis ^^

 

Lilie reviens de sa longue méditation interne, et semble plus sur d'elle et plus mâture.

 

Oui, l'évolution de Lilie est importante. La petite gamine change au fil des chapitres et c'est l'un des points essentiel des Of. Ce petit bout de femme renferme toujours des secrets...

 

Ça la change vraiment et la personne a qui ils font face semble bien charismatique, en plus d'avoir un pouvoir bien intéressant, ça le rend bien redoutable. J'ai hâte de voir la suite de leur confrontation.

 

... et c'est ce personnage très spécial, le Législateur, qui va donner un nouvel impact aux révélations émanant de la jeune fille (comme tu l'auras sans doute remarqué, grâce à son pouvoir très cérébral). Leur confrontation risque donc d'être plus intellectuelle que physique !

 

Nous passons après à Titania qui a pu entre dans la ville d'Iwa avec le petit. La pauvre dame qui les accueilli a tout perdu à cause de la folie du prête. En tout cas beaucoup de questions se soulèvent et l'intrigue est en place.

 

La suite avec Titania est très excitante :D C'est le côté un peu "dark" de la fic (pour le moment...).

 

Je me demande si Khris n'est pas un mangaKami sous l'apparence d'un enfant, voir peut être le voeux de tous les enfants torturés qui a pris vit et conscience pour tuer le grand prête :-P.

 

Je ne dirais qu'une chose : remarques très intéressantes. :-X

 

Quand à Meiling, elle croit dure comme que Shin à une arrière pensée, mais est ce que des doutes sont  véridique ?

 

"dur comme..." fer ? ;D En effet, tu poses la question de bon sens : n'a-t-elle pas péter un câble et surtout... ne va-t-elle pas tout faire saboter autour d'elle ?! Khaleesi est tout de même entre la vie et la mort avec Hyôga...

 

J'attends la suite !

 

Merci pour ton commentaire, ça me fait vraiment très plaisir :)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Chapitre 17 – 氷河 ou au cœur du Glacier

 

 

 

Khaleesi se remettait avec difficulté de ses émotions ; elle avait vu le corps de son ami être consumé devant ses yeux, le choc que lui procurait cette scène improbable n’en était donc que plus fort encore. En acceptant la requête de Shin, la jeune femme se doutait qu’elle rencontrerait Hyôga mais finalement, elle ne fut à aucun moment prête à affronter cette entrevue. Oui, il s’agissait d’un affrontement, celui de la foi de suffisance contre la véritable espérance en quelle chaque être humain place ses vœux les profonds. Elle remarqua que le garçon s’armait volontairement d’un sourire de façade, cachant alors la tristesse incommensurable qui l’habitait. Khaleesi inspira intensément, expira tel un long soupir et se décida enfin à s’adresser à Hyôga comme elle avait la coutume de le faire en temps normal :

 

- Je suis si heureuse de te retrouver, je n’y croyais plus !

 

La fixant du regard, Hyôga répondit d’une voix perturbée :

 

- Khaly… je ne suis pas sensé être ici, n’est-ce pas ? Je ne devrais pas pouvoir te parler, je devrais être… mort.

 

- C’est compliqué… Tu dois ton salut à cette pierre de jade, il s’agit d’un fragment de Zyrconix, une pierre très réceptive aux énergies magiques spirituelles.

 

- C’était le cadeau de la Princesse Hisui… je me suis senti m’éteindre à petit feu et j’ai alors décidé d’ingérer le fragment. Je ne sais pas pourquoi…

 

- C’est ainsi que ton circuit magique fut intégralement absorbé.

 

- Et je me suis retrouvé depuis sur cette île bizarre avec cette grosse montagne et cette vaste forêt. Tu sais Khaly, j’ai eu beaucoup de temps pour réfléchir…

 

- Dis-moi… je t’écoute Hyôga.

 

- Mon passé… il n’est pas toujours clair mais certains événements me sont revenus très distinctement. Dans ma solitude, j’ai entamé une introspection au sujet de nombreux souvenirs : des décisions, des mots, des sentiments et des rencontres.

 

- Il y a quelque chose que dont tu veux me parler ?

 

Inspirant profondément, le jeune homme répondit :

 

- J’aimais profondément la Princesse, d’un amour fort comme ceux qui ne cessent jamais, peu importent les conséquences.

 

Khaleesi était extrêmement troublée et demanda d’un ton hésitant :

 

- Était-elle au courant ?

 

- Oui et elle ne me l’a jamais reproché, au contraire. Ce fragment que je pensais être du jade et qui me permet de m’accrocher à la vie en ce moment-même m’avait été offert de ses mains lors de ma cérémonie d’entrée en fonction de Général de l’Armée de Fiore. Ce jour-là, le 5 juillet 790, j’ai compris dans ses magnifiques yeux verts qu’elle n’était pas contre mon sentiment mais qu’elle ne pouvait pas se permettre de le suivre… elle était une Princesse, une Reine en devenir et un monarque ne peut lier sa vie à une autre aussi impunément.

 

- Tu l’as toujours appelée « Princesse », même après son sacre, s’amusa Khaleesi.

 

- En effet, elle était ma Princesse… et le restera à jamais. N’est-ce pas Khaly ?

 

La jeune femme comprit alors ce que sous-entendait Hyôga : il avait deviné le triste sort de la Reine Hisui qui n’avait pas survécu à la destruction du Tribunal d’Era. L’ensemble de ses bijoux étaient pourtant composé de Zyrconix lui conférant une résistance accrue à une grande majorité de sorts, notamment au feu mais la puissance du Purgatoire l’avait emporté sur ces charmes magiques. Khaleesi tenta d’apaiser son ami :

 

- Elle t’a sauvé, d’une certaine manière.

 

- Mais suis-je vraiment « sauvé » comme tu le dis ? Regarde-moi je ne suis plus qu’une âme errante perdue dans les limbes d’un minerai aux reflets de jade. Je suis aux portes de la mort… mais celles-ci semblent rester closes à mon égard.

 

Le silence s’empara de la conversation entre les deux jeunes gens. Khaleesi ne savait tout simplement pas de quelle manière demander à Hyôga son aide afin de sauver Kheldar. Pire, elle se sentait coupable désormais : l’homme qui lui avait donné sa chance, elle n’était aucunement capable d’accéder à sa requête ultime. En toute honnêteté, Doranbâlt souhaitait rejoindre les étoiles parmi lesquelles sa chère princesse devait dormir paisiblement. Et pourtant, Khaly comme il l’appelait affectueusement devait tout faire pour sauver Kheldar, ce qui induisait immanquablement le maintient en vie de Hyôga. Mais comment expliquer cette triste réalité ? Et les Manga-Kami ? Quelle femme était-elle pour pousser son ami au sein d’un tel conflit ? La jeune femme se torturait l’esprit.

 

 

Elle et Hyôga se connaissaient depuis un certain temps. Khaleesi et sa sœur Roseliane venait d’une contrée nommée les Terres de la Brume Sanglante, un archipel connu pour son éducation militaire extrêmement stricte et excessivement sanglante. Les coups de fouets, de bâtons et de flagelles résonnaient dans ces « Institutions » également appelées  « Complexes Structurants ». Les deux sœurs avaient passé leurs premières années à Kiri, une des nombreuses îles, en compagnie de leurs parents, oncles, tantes et cousins. Les structures familiales regroupaient souvent toute une génération au sein d’un même habitat. De véritables clans se formaient et le prestige, la gloire et la puissance représentaient les buts de chacun d’entre eux. La société ne comportait pas d’échelons ; pour s’élever, il fallait se servir des autres. Faire d’un clan rival la marche sur laquelle vous baseriez votre nouveau grade. Telle était la logique des Brumes Sanglantes. Un caractère malsain régnait constamment sur ces terres éparses. Les matinées restaient le plus souvent dans une brume maritime suffocante ; les pluies, lourdes et violentes, étaient légions. Dans ce milieu hostile, chaque famille voyait dans l’avenir de leurs enfants leur propre futur. Une nouvelle génération compétente et solide, voilà l’objectif le plus saisissant. Ainsi, les garçons comme les filles vivaient leurs sept premières années au sein de ces écoles d’un nouveau genre. Trop jeunes pour se rebeller, ne comprenant rien d’autres que les ordres de leurs maitres et maitresses, les enfants suivaient le rythme ou bien compliquaient drastiquement leur vie. Ce fut le cas d’Ino, un jeune homme né au sein d’une famille grandissante : les Faris. Mais voilà, le jeune garçon alors âgé de seulement 5 ans refusait de se plier aux règles de la Brume. Il ne cherchait pas à faire valoir quelconques opinions mais seulement, l’enfant prodige désirait vivre simplement, dans l’allégresse. Il avait peur de la violence extrême de ces camps mais au lieu de courber l’échine comme la plupart ou bien de tenter de fuir comme d’autres, lui affrontait instinctivement la source de sa douleur. Déclaré « inapte », c’est-à-dire indigne de la société de la Brume, Ino fut banni. Sa famille, outragée et déclassée, le venda au plus offrant, effaçant toutes traces de lien entre la teigne et eux. Le jeune garçon grandit alors au sein de la famille la plus pauvre et la plus basse : les di Regni.

 

Il s’agissait de la famille de Khaleesi et Roseliane. Pourquoi une telle décision ? Les di Regni étaient le clan le plus nécessaire à la société de la Brume. En effet, n’importe quelle autre famille figurait au-dessus d’eux mais en cela, le clan des deux sœurs formait la base-même de la Brume. Grâce aux di Regni, aucune autre famille ne se sentait faible ; il y avait toujours pire, toujours plus bas, toujours plus risible, toujours plus méprisable. En adoptant Ino, Elymne di Regni, le patriarche et père des deux filles souhaitait faire prévaloir aux yeux de tous sa vision de la société. L’orphelin retrouva un toit, une famille et un avenir. Aucune des deux filles n’allaient aux Instituts ; restant ensembles tous les trois et suivant l’éducation d’Elymne et de sa femme Oktajia, Khaleesi, Roseliane et Ino grandirent dans un milieu propice dans une moindre mesure à l’épanouissement. Les années passèrent et un lien fort et vivifiant se développa entre eux. Liés par leur sang plutôt que dans le sang : telle était la vision d’Elymne. Âgés de 14 ans, les enfants di Regni partirent ensembles avec leurs parents : le patriarche projetait un coup magistral. Prenant la direction de l’Est, il leur fallait deux mois afin d’atteindre la contrée du Sereitei. Là-bas, ils comptaient s’acheter un titre de noblesse Shinigami et s’insérer au cœur d’une société dont les valeurs morales et les moyens pour y parvenir semblaient plus en accord avec les idéaux du couple di Regni. Mais pour obtenir ce titre, le clan le plus faible de la Brume allait tout simplement livrer leur archipel pluriséculaire aux mains des ennemis. Jamais aucun envahisseur n’était parvenu à vaincre les différents clans sanguinaires et encore moins à s’y installer. Les très nombreuses ressources minières et maritimes, sans oublier la position commerciale très enviable de l’archipel de la Brume, en tentait plus d’un. Elymne avait tout préparé : la famille Shinigami qui dirigeait alors le Sereitei était celle des Doranbâlt. Ils excellaient dans l’art du maniement et de la forge de Zampakuto. Leur longue lignée de guerriers était à l’origine de nombreuses écoles d’arts martiaux et d’escrime. Le Sereitei demeurait en paix depuis leur arrivée au pouvoir en 543 ; de par leur talent tactique et diplomatique, les Doranbâlt avaient réuni les différents clans sous une même bannière, élargissant au fil des générations le territoire commun.

 

 

Mais après plus de deux siècles de paix, en l’an 782, tout bascula. Le bateau des di Regni allait partir sans aucun incident ; après tout, qui se soucierait du clan le plus faible de la Brume ? Aucun à part celui des Faris. Ces derniers avaient rompu tout lien avec leur fils Ino mais gardait en secret un œil sur lui. Beaucoup parmi eux regrettaient de ne pas l’avoir tué mais un tel acte aurait jeté plus encore de discrédit sur l’honneur familial. Les Faris jalousaient de plus en plus le sort de leur banni : Ino vivait paisiblement, naïvement et s’épanouissait au sein de la famille considérée comme étant la plus pitoyable, lui qui se trouvait à l’origine de la honte du clan. Outrage et injustice ; voilà quel était le fond de la pensée commune à cette famille aux prétentions nombreuses. Ainsi, en espionnant Ino, les Faris avaient récupéré de nombreuses informations et connaissaient désormais les projets d’Elymne. Une occasion parfaite pour s’élever dans la société, pensait Harzack, le patriarche Faris. Mais tout cela se fit de manière bien plus sournoise que quiconque n’aurait pu le prévoir. Les Faris partir en voyage commercial, une couverture assurément qui leur permettait de quitter l’archipel sans éveiller le moindre soupçon, ce genre de déplacement étant commun. Leur destination réelle restait inconnue de tous. Les di Regni mirent au point leur alliance avec les Doranbâlt et le Sereitei pour lancer une offensive. C’est à cette époque que les adolescents Ino, Khaleesi et Roseliane rencontrèrent, bien que brièvement, le dénommé Hyôga Doranbâlt, dernier né d’une famille de neuf enfants et âgé de 14 ans également. Grandissant sous une rigueur politique, militaire et diplomatique absolue, le jeune garçon n’était cependant que dernier dans l’ordre successoral ce qui l’avait donc éloigné quelque peu du pouvoir. Le point positif à cela était qu’il avait ainsi développé des compétences en art et une forme de sociabilité rare au sein du puissant clan. Dans des conditions plus ou moins propices, le petit groupe de quatre s’apprivoisaient lentement mais surement. L’offensive fut décidée le 18 octobre 782 ; les enfants di Regni participèrent à l’opération bien que restant très largement en arrière, Elymne souhaitant leur montrer le fruit de leur dur labeur. Hyôga resta avec plusieurs de ses frères et sœurs afin de garder une présence non négligeable au sein du Sereitei. La frégate qui allait prendre par surprise les clans de la Brume sanguinaire accéléra son rythme de navigation grâce à un vent favorable. Une armada de quinze navires et de cent mille hommes, tous d’excellents bretteurs.

 

Après seulement 20 jours de progression sur les flots, l’attaque fut lancée dans la nuit du 7 au 8 novembre 782. Les nombreux clans Shinigamis s’engouffrèrent par groupes dans plusieurs ilots de l’archipel. Un corps d’élite accompagna le patriarche Aquirus Doranbâlt, père de Hyôga, sur l’île principale. Cette nuit-là, la brume rougissait d’une nuance écarlate peu élogieuse et vibrait sous les croisements de fer, lorsque que ce n’était pas de la chaire humaine. Les di Regni allaient régner sur le tant convoité archipel sous la tutelle du Sereitei, par l’intermédiaire des Doranbâlt. Ils pensaient sceller cette alliance grâce à leur titre nouvellement acquis de Shinigami mais ne purent finalement pas y aboutir. Croyant la bataille remportée, Elymne, sa femme Oktajia et Silaine, l’épouse Doranbâlt, débarquèrent sur l’îlot principal et découvrirent avec stupeur le corps d’Aquirus, décapité. Voyant Harzack Faris sortir des brumes rougeâtres, la tête du patriarche Doranbâlt à la main, ils pensèrent à un duel ayant mal terminé pour le Shinigami jusqu’à ce que retentissent de gigantesques et terribles explosions : la frégate du Sereitei brûlait intégralement. Les enfants ! hurla Oktajia avant d’être transpercée par un Zampakuto. Les yeux injectés de sang face à un tel spectacle et sous le coup de la colère la plus intense, Elymne comprit que les Faris l’avaient doublé. Il vit sa femme s’effondrer au sol, puis ce fut au tour de Silaine, égorgée dans ses sanglots. Au cœur du désastre, Elymne ne savait plus à quoi penser ; son corps ne réagissait plus, son esprit ne réfléchissait plus. Harzack Faris prit néanmoins la peine de lui expliquer qu’il avait été tenu au courant de ses plans en espionnant son banni de fils. Il fit alliance avec une faction séparatiste du Sereitei qui désirait voir imploser les terres des Shinigamis afin de les redistribuer entre eux. Le couperet tomba tel un rideau de fin sur une triste représentation.

 

Ainsi, l’archipel de la Brume sanguinaire fut le théâtre de la chute des Doranbâlt, de leurs plus proches alliés Shinigamis et de l’ensemble des clans insulaires mais surtout, cette triste nuit marqua le début de la suprématie des Faris dans la région de la Brume, accédant ainsi pleinement à leur vengeance sur la société. Le Sereitei fut disloqué en plusieurs zones d’influences.

 

Ino, Khaleesi et Roseliane avaient échappé in extremis à cette tuerie. Ils eurent la chance d’une certaine manière de subir un traumatisme leur causant irrémédiablement une amnésie partielle ; dérivant parmi les débris de bois et de poudre, ils échouèrent sur l’Ile de la Reine Morte sur laquelle ils débutèrent une nouvelle vie tant bien que mal. Ils ne se souvenaient plus de rien : leurs parents, leur histoire, cette nuit tragique. Plus rien à part leurs noms, prénoms et liens entre eux. Recommençant à zéro leurs vies, ils restèrent sur cette terre de désolation pendant six ans. Au gré des saisons, ils découvrirent la civilisation perdue de l’île volcanique et commencèrent à croire qu’ils étaient les derniers rescapés de celle-ci. Les débris de bois en masse sur les plages ainsi que leur souvenir mystérieux d’un bateau brûlant furent peu à peu assimilés à une tentative de fuite ratée de l’île. Les trois orphelins recréaient leur histoire sans même s’en apercevoir. Sur cette île de damnation se trouvaient des Fruits du Démon offrant un pouvoir incommensurable en échange d’une extrême douleur parfois-même mortelle. Risquant leur vie, les trois orphelins parvinrent à rejoindre le continent, Ino ayant obtenu la capacité de se métamorphoser en dragon. Cependant, l’ivresse de son pouvoir nouvellement acquis le rendit fou et il s’enfuit en direction du mont Star Hill ; les deux sœurs avancèrent plein Ouest pendant plusieurs mois avant d’atteindre une ville côtière, Madahine. Située à l’Est du Désert d’Ishval, cette petite bourgade très souvent ensoleillée permit à Khaleesi et Roseliane de donner un nouveau souffle à leur existence. Elles y vécurent deux ans.

 

Au Sereitei, à la suite de la rébellion des clans indépendantistes, l’état de guerre intestine était de mise. Les Doranbâlt étaient traqués jusqu’aux derniers. Hyôga put miraculeusement rejoindre le port de Karakura, sur la rive Est du continent de Gotei. Le Sereitei ne représentait qu’une moindre partie de cette gigantesque étendue continentale et grâce à la rigueur de son éducation ainsi que ses nombreuses excursions en terres inconnues, le jeune Doranbâlt était parvenu à échapper à ses assaillants. Arrivé au fameux port, il embarqua pour le Royaume de Fiore, grande puissance du Continent voisin, Ishval. La traversée de l’Océan de Nadiàa se fit sans écueil ; son entrée à l’étranger, promesse d’accalmie, se fit non loin de la capitale royale, au port de Hargeon. Là-bas, Hyôga rencontra l’indifférence, la précarité et la honte. Se cacher de certains, demander l’aumône à d’autres, chercher des petits boulots, survivre sans avoir recourt à la simplicité du vol dont l’efficacité était à double tranchant. Certains étaient pris, d’autre pas et d’autres encore le devenait, mais des jours, des mois et pour les plus chanceux des années plus tard. Ce monde-là, Hyôga ne le connaissait pas. Les années passèrent et le jeune homme mit sa détermination au service d’une guilde de pêcheurs, sept ans durant ; souvent en mer, son inquiétude grandissait d’autant plus que de l’autre côté de cette étendue océanique se trouvaient ses bourreaux. Néanmoins, il put gagner de fil en aiguille une somme suffisante pour améliorer son quotidien puis finalement se payer un voyage vers la capitale : là où il ne verrait plus la mer, pensait-il.

 

Ce fut par le train que son déplacement s’effectua. Après un arrêt à la ville de Magnolia, deux nouveaux voyageurs montèrent dans la voiture : s’asseyant en face de Hyôga, il s’agissait d’un homme et d’une femme tout deux roux. Le train s’ébranla puis s’élança sans arrêt jusqu’à la capitale ; d’un naturel taciturne, la jeune femme observait discrètement Doranbâlt, intriguée comme si elle savait qu’il était étranger au Royaume. Le jeune homme à ses côtés entama la conversation sans prendre de gants. Année 789, Hyôga venait de rencontrer Titania et Erza von Héliwood. Ces derniers, jumeaux, se rendaient à Crocus dans le but d’assister à la Cérémonie de Présentation de la Princesse Hisui. Voyant Hyôga intrigué, Titania coupa la parole à son frère et résuma les faits : veuf depuis plusieurs années, le Roi Toma Eden Fiore n’avait aucun descendant. Fait inédit dans la dynastie Florus, il avait décidé d’adopter une jeune fille et d’en faire officiellement et par les lois du Royaume son héritière légitime. L’élue n’était autre que la demoiselle Hisui sans que personne n’en sache davantage. La raison-même de ce choix restait tout autant inconnu. Des rumeurs tendaient à faire croire à la reconnaissance d’une fille bâtarde plutôt qu’une adoption. Arborant tant de mystères, la nouvelle divisait l’opinion publique : d’un côté, les plus modérés soulignaient l’intelligence de sa Majesté Toma et saluaient ce qu’ils considéraient comme étant un geste courageux emprunt d’une profonde noblesse de cœur. Les plus conservateurs criaient au sacrilège et prévoyaient déjà la chute de Fiore tombant aux mains des basses naissances.

 

 

Se liant d’amitié avec Erza et Titania durant le trajet, Hyôga décida de les suivre au cœur de la capitale afin d’assister à l’événement. Entre temps, Titania avait proposé à Hyôga de les accompagner à Fairy Tail après l’événement, une guilde dont l’activité permettrait au jeune homme de joindre les deux bouts. Mais alors que Doranbâlt pensait enfin avoir un peu d’emprise sur son destin, un facteur imprévu balaya ses certitudes : il vit pour la première fois de sa vie celle qui allait devenir la Princesse Hisui E. Fiore. Lorsque le Roi Toma la présenta, il ne précisa pas à quel prénom correspondait le mystérieux E ni de quelle famille la jeune demoiselle était issue mais alors que beaucoup de badauds s’interrogeaient sur cette question d’étiquette, l’intéressée semblait terriblement stressée. Le visage rougi, les yeux embués, elle tremblait de toutes parts et cherchait du regard de quoi détourner ne serait-ce qu’un instant son attention. C’est alors qu’elle et Hyôga se virent pour la première fois. Il semblait envouté par ses yeux de jade. Elle esquissa le plus naturellement au monde un sourire en toute simplicité. Passant de l’enfant apeurée à la princesse resplendissante sans s’en apercevoir, Hisui fut acclamée par la foule, son nom étant rapidement scandé dans toute la ville. Le lendemain, après avoir fait la fête et dormi dans une auberge de quartier, Erza et Titania proposèrent à Hyôga de rentrer à trois à Magnolia afin de lui présenter la guilde. Cependant, ce dernier déclina, précisant son souhait de rejoindre l’Armée Royale de Fiore. D’abord étonnés, le frère et la sœur décidèrent de lui donner un petit coup de pouce : ils rédigèrent chacun une lettre de recommandation à l’intention du Général Kheldar Lahart qui connaissait apparemment plutôt bien la guilde de Fairy Tail et plus particulièrement les jumeaux von Héliwood. Ces derniers ne côtoyaient Hyôga que depuis quelques jours en comptant le temps passé en train et pourtant, ils avaient sincèrement l’envie de l’aider, sans trop savoir pourquoi. Titania donna sa lettre et chuchota à Hyôga qu’il devrait devenir un fin bretteur pour monter le plus vite possible en grade ; tel était l’unique moyen d’approcher la Princesse Hisui et la rouquine perspicace avait deviné les intentions du jeune homme. Titania lui promit alors de l’entraîner plusieurs fois par semaines. A son tour, Erza rendit ce qui devait être une « lettre » de recommandation mais s’apparentait plus à un manuel dissertant sur la nécessité de renforcer l’Armée du Royaume en une trentaine de pages. Se saluant, ces jeunes gens savaient au fond d’eux qu’ils seraient amenés à se revoir souvent. Hyôga rentra ainsi dans l’armée Royale de Fiore sous les ordres du Général Kheldar. En seulement un an, le jeune Doranbâlt parvint à se hisser au rang de son mentor ; le lien étroit que Hyôga tissait avec la Princesse Hisui n’était pas anodin dans cette ascension hiérarchique prodigieuse. Mais quand bien même le jeune homme serait remarqué de la sorte, par un jeu de réseaux dont il ne cherchait même pas à en être l’investigateur, il était nécessaire de faire ses preuves au sein de l’institution militaire. Et ce fut en décembre 789 que l’opportunité se présenta.

 

 

 

A suivre : Chapitre 18 – Ascensions et Engagements

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Un bon chapitre !

 

Ce chapitre est centré sur Hyoga et son passé qui est fort intéressant, et dramatique, mais c'est ce qui l'a rendu comme il est actuellement. Et à travers son passé, on a celui des soeurs dragons, elles sont toutes originaires du village de sang Kiri lol.

 

J'attends la suite du passé de Hyoga.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Hello !

 

Merci @ Olgun et Kyojin pour vos messages ^^

 

@Kyojin :

Un bon chapitre !

 

Merki !

 

Ce chapitre est centré sur Hyoga et son passé qui est fort intéressant, et dramatique, mais c'est ce qui l'a rendu comme il est actuellement. Et à travers son passé, on a celui des soeurs dragons, elles sont toutes originaires du village de sang Kiri lol.

 

Content de voir que tu apprécies ces petites histoires autour de Hyôga. Mises bout à bout, elles permettront une meilleur compréhension de l'ensemble. Lorsque tu dis "sœurs dragons", seule Khaleesi est une Dragonnière, Roseliane possède une magie antithétique. Elle est une Annihilatrice plus précisément (Ino en parle au chapitre 13). Sinon, oui, petit clin d’œil à Kiri et son village de la Brume ;)

 

J'attends la suite du passé de Hyoga.

 

Bien reçu ^^ Et cette suite devrait arriver dans la fin de semaine ou au pire, j'éditerai ce message si un retard plus important se fait ressentir. Mine de rien, j'ai repris l'écriture fin Aout et en un mois à peu près, 3 chapitres ont été publiés ! Je vais essayer de conserver ce rythme (et pourquoi pas si possible de l'améliorer !).

 

 

@ bientôt pour le chapitre 18 !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Chapitres 15, 16 et 17 lus !

 

Commençons avec Erza et Max. Ils ont eu très chaud face à l'immaculé ! Franchement je ne vois pas comment on peut espérer vaincre un Manga Kami sans en être un ... ou un Ainé !!! Asura a un nom bien classe en tout cas. 8) Il amène de sacrés problèmes, puisqu'on ne sait plus du tout qui sont les bons et les mauvais Manga Kami. Même lui, on ne sait pas si c'est un bon ou un mauvais.

 

Skemeth est un vrai monstre. Il a pas laissé la moindre chance à Shank au Législateur. Heureusement que ce dernier est immortel et qu'il s'est laissé faire. Peut-être qu'il va apporter des réponses, en attendant on ne sait pas s'il est avec les 3 traîtres.

Au fait, Lili a pris de l'envergure avec Ino.

 

Foene est toujours HS ... :P

Titania et lui (et Kris ?) ont eu de la chance de tomber sur Izumi. Par contre, pas de bol, le méchant prêtre est membre de sa famille. Je pense que le petit groupe rencontrera Kelno et Kurogane, qui est surement l'assassine engagée pour tuer le prêtre.

Sinon pour Kris, je ne pense pas qu'il soit un Manga Kami (les autres ne le laisseraient pas seul avec un tel pouvoir). Par contre, je ne vois pas du tout ce qu'il peut bien être ...

 

Enfin, on a Khaly qui retrouve Hyôga. On apprend le passé assez triste de ce dernier , couplé à ceux des deux sœurs et d'Ino. Maintenant, reste à savoir si Hyôga reviendra et si Kheldar sera sauvé.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Bonsoir !

 

Oh :o Une Pendragon sauvage apparait ! ;D Ça fait un bail !

 

Chapitres 15, 16 et 17 lus !

 

Trois d'un coup ! Bien joué :)

 

Commençons avec Erza et Max. Ils ont eu très chaud face à l'immaculé ! Franchement je ne vois pas comment on peut espérer vaincre un Manga Kami sans en être un ... ou un Ainé !!! Asura a un nom bien classe en tout cas. 8) Il amène de sacrés problèmes, puisqu'on ne sait plus du tout qui sont les bons et les mauvais Manga Kami. Même lui, on ne sait pas si c'est un bon ou un mauvais.

 

Tu aimes bien Asura comme nom ?! ^^ Et par curiosité, il y a une raison ? En tout cas, oui, les Manga-Kami sont coriaces ! Et évidemment, la question de "qui peut-on croire/suivre" persiste... peut être plus encore ! Mouhaha !!!

 

Skemeth est un vrai monstre. Il a pas laissé la moindre chance à Shank au Législateur. Heureusement que ce dernier est immortel et qu'il s'est laissé faire. Peut-être qu'il va apporter des réponses, en attendant on ne sait pas s'il est avec les 3 traîtres.

Au fait, Lili a pris de l'envergure avec Ino.

 

Oh, tu as reconnu Shank en le Législateur ?! 9_9:D

Petite précision : il n'est pas immortel de base. C'est son sort très spécial qui le lui impose... une nuance qui a toute son importance...

 

Foene est toujours HS ... :P

 

Laul 8) T'inquiète pas !

 

Titania et lui (et Kris ?) ont eu de la chance de tomber sur Izumi.

 

Tiens, j'en profite pour signaler que Izumi est clin d’œil évident à FMA mais que je l'ai écrit Izumie, avec un "e" en fin de mot simplement parce que je voulais lui donner une marque féminine (le "i" final ne me plaisait pas... oui je suis bizarre ^^). C'est donc une faute "intentionnelle" si certains se demandaient.

 

Par contre, pas de bol, le méchant prêtre est membre de sa famille. Je pense que le petit groupe rencontrera Kelno et Kurogane, qui est surement l'assassine engagée pour tuer le prêtre.

 

En effet, dans l'introduction de Kelno, il était fait mention de cet homme. Pas mal de monde aurait des comptes à régler avec lui... La suite de la réaction de Titania pour bientôt ! J'attends avec impatience vos réactions à ce sujet !!!

 

Sinon pour Kris, je ne pense pas qu'il soit un Manga Kami (les autres ne le laisseraient pas seul avec un tel pouvoir). Par contre, je ne vois pas du tout ce qu'il peut bien être ...

 

Le mystère reste entier... la réponse pour... pas maintenant :P

 

Enfin, on a Khaly qui retrouve Hyôga. On apprend le passé assez triste de ce dernier , couplé à ceux des deux sœurs et d'Ino. Maintenant, reste à savoir si Hyôga reviendra et si Kheldar sera sauvé.

 

La suite de ce flashback assez spécial est en cours de rédaction... la suite pour bientôt donc !

Merci pour ton commentaire et ton soutient ! A très vite pour de nouvelles aventures :)

 

 



 

Petit retard dans le planning, décalage de mes publications. Le prochain chapitre est disponible !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 weeks later...

Chapitre 18 – Ascensions et Engagements

 

 

 

État major du Royaume de Fiore, capitale Crocus, le 2 novembre 789.

 

En ces temps-là, le pouvoir militaire était légué par le Roi Toma aux généraux Arcadios Blossom et Kheldar Lahart ; ces deux hommes conseillaient sa Majesté lors d’opérations belliqueuses et en assumaient toutes les responsabilités en cas de manquement ou d’échec. Si Kheldar était déjà bien connu pour ses relations courtoises envers les guildes du Royaume, il en était autrement de son frère d’arme, Arcadios. De nature taciturne, il s’agissait d’un homme grand et d’une carrure large. Sa musculature imposante se tassait au sein d’une armure grisâtre ; d’un visage au nez, pommettes et menton assez proéminents, possédant de petits yeux bruns et une chevelure noire ébouriffée, il était clair que cet homme ne brillait pas par son allure. Mais ce physique incarnait particulièrement bien son attitude : au diable les apparences, seuls les actes comptaient. Devant le comportement parfois extravagant de son collègue Lahart, Arcadios préférait agir dans l’ombre, conseillant son roi et organisant de nombreuses opérations de renseignement dans l’ombre. Toute sa vie se vouait au Royaume et à son peuple.

 

Aux côtés du Roi Toma, le général Blossom attendait le général Lahart pour une réunion exceptionnelle de l’État major. Présentant des signes de fébrilité, le roi s’impatientait :

 

- Lahart est en retard depuis maintenant 5 minutes…

 

Arcadios, ne portant pas dans son cœur le retardataire, exprima néanmoins une certaine réserve à son égard :

 

- Le général Lahart s’affaire très souvent aux gestions civiles et à la sécurité intérieure. Devant une telle masse de travail, il est fort probable que son emploi du temps soit difficilement gérable votre majesté…

 

- Est-ce là une raison ? Votre indulgence vous perdra Arcadios… Nous avions convenu un horaire précis soit 18h ! Que peut-il bien y avoir de plus urgent qu’une réunion d’État major ?!

 

Mais alors que le pauvre Arcadios recevait la colère du Roi à la place de l’intéressé, ce dernier finit par arriver. Poussant la lourde porte toute ornée de dorures sur bois d’ébène, Kheldar entra prestement. Voyant le visage déconfit du général Blossom et devant l’agitation du monarque, il comprit à quel niveau la ponctualité restait la politesse des rois. Droit comme un i, Kheldar se courba à plusieurs reprises tout en s’excusant. N’ayant aucune raison valable pouvant apaiser le Roi, le général alla s’assoir à la massive table ronde se trouvant au milieu de la salle. Sa Majesté, Arcadios et Kheldar étaient chacun disposés à une égale distance les uns des autres ; une carte du monde connu y était dépliée au centre.

 

On y distinguait précisément le Royaume de Fiore à l’Ouest du continent d’Ishval ainsi que l’immense étendue désertique susnommée. A l’Est de ce dernier, plusieurs pays se regardaient en chien de faïence depuis des lustres : limitrophe du désert d’Ishval, la République d’Amétris autour de laquelle vivaient de nombreuses cités-Etats. Plus à l’Est encore, d’immenses puissances siégeaient : les pays du Feu, de l’Eau, du Vent, de la Foudre et de la Terre. Depuis peu, ces nations construites autour de la vénération d’un élément et ne cessant de faire la guerre de siècles en siècle, avaient miraculeusement trouvé un terrain d’entente. De récentes offensives organisées par de terribles groupuscules séparatistes leurs avaient permis de joindre leur force dans le malheur. Dés lors, ces pays vivaient en fédération très fortement militarisée et se nommaient les Cinq Grandes Nations. Rapidement, ce conglomérat d’États avait engendré une émulation autour d’eux : de nombreux autres pays s’étaient joints à cette nouvelle forme d’alliance. Ensembles, ces nations reproduisaient à quelques détails près l’exacte formation d’un puissant et antique empire dont les légendes en avaient conservé le nom : Xerxès. Ainsi, le Nouvel empire de Xerxès reprenait ironiquement ses droits supranationaux sur des populations dont les très lointains aïeux avaient cherché par tous les moyens de combattre la suprématie. La différence résidait dans la pratique du pouvoir qui n’était pas accaparé par un seul groupe comme dans les temps immémoriaux mais réparti entre les différentes assemblées dirigeantes de chacune des nations.

 

Mais laissons-là la complexité de cette région cosmopolite pour s’attarder sur le principal : cette vaste étendue (presque la moitié du contient d’Ishval), autrefois inhospitalière de par la folie des hommes et la rudesse de la nature, parvenait enfin à conserver un semblant de paix ce qui n’était pas de trop pour les millions d’habitants y vivant. Mais seulement, ce renforcement solidaire avait fait fuir les restes d’organisations crapuleuses à l’origine des conflits répétés ; se réunissant et s’alliant à leur tour, ils se faisaient désormais appeler « Angra Mainyu » ce qui signifiait Tout le mal du monde. En pleine croissance, tapis dans l’ombre des cités-Etats du centre du continent d’Ishval, ce groupuscule préparait sa revanche sur le monde qui l’avait banni. Le réseau intelligent d’Arcadios avait permis à l’État-major de Fiore de connaitre un peu mieux leur mode de fonctionnement et surtout, leurs projets. Après avoir rappelé la situation géopolitique d’alors, le général Blossom présenta les informations obtenues au sujet de ces dangereux criminels :

 

- L’organisation Angra Mainyu a investi une majorité de cités-Etats ; si certaines sont totalement sous leur emprise, d’autres tentent encore de résister. D’après nos sources, il s’agit d’une phase de ravitaillement.

 

- Ils recouvrent leurs forces en quelques sortes… ajouta Kheldar.

 

- Tout à fait. Les forges sont prises d’assaut tout comme les entrepôts technologiques afin de produire des armes magiques de distances. Ils pourront ainsi frapper avec une force magique sans précédent ; les services médicaux sont également sous leur contrôle. Lentement mais surement, ils s’organisent.

 

- Après tout, voilà cinq ans que l’empire de Xerxès s’est refondé. En prime, il possède une nouvelle politique extérieure abandonnant toutes formes d’extension territoriale au profit d’une défense accrue des régions déjà sous contrôle, déclara sa Majesté Toma.

 

- En effet, en cinq années, l’organisation criminelle a également dû avoir le temps de murir son projet autant que sa rancœur. Ils ne pensaient pas qu’une telle alliance des Cinq Grandes Nations serait possible…

 

Arcadios reprit alors au sujet de leurs projets :

 

- Leur but principal est de créer la division afin de mieux régner. Ils ignorent toute forme étatique standard, pire, cela les effraie. Rester dans l’ombre et profiter de diverses situations avantageuses, voilà leur crédo. Mais afin d’arriver à une telle conclusion, ils doivent d’abord mettre en place un climat de doute et de méfiance.

 

- Ils comptent donc s’attaquer à Xerxès ?

 

- C’est ce qui semblait le plus plausible, alliant ainsi leur soif de vengeance à celle de pouvoir mais nos renseignement indiquent le contraire. Xerxès ne les intéressent pas pour le moment et peut-être même qu’ils comptent y chercher de potentiels alliés en cas de développement fructueux. Les Cinq Grandes Nations dirigent en majeure partie l’Empire au détriment des plus petits États membres ce qui laisse une éventuelle porte d’entrée pour l’organisation malfaisante.

 

- Mais si leur but n’est pas de déstabiliser Xerxès… commença le Roi.

 

- … c’est que leur première étape dans leur ascension concerne Amétris ou bien… Fiore ?! s’étonna Kheldar.

 

- C’est ce que nous pensons et nos informateurs nous rejoignent en ce sens. En fait, nous avons même un coup d’avance sur l’ennemi : plusieurs guildes de Fiore, douteuses mais tout de même légales, ont été contactées par Angra Mainyu dans le but d’étendre son réseau.

 

- Nos propres guildes ? s’exclama le Roi. Mais il faut les fermer immédiatement !

 

Mais Kheldar réagit à ces mots :

 

- Sauf votre respect Majesté, il serait préférable de jouer le jeu, n’est-ce pas Arcadios ?

 

- Tout à fait. Nous sommes certains de nos sources et Angra Mainyu n’est pas au courant sur ce point. C’est une chance ; fermer les guildes aux frontières de l’illégalité ne ferait que renforcer les agissements subversifs, je préconise donc de profiter de la situation.

 

- Mais comment comptez-vous vous y prendre général Blossom ?

 

- La guilde Black Stars aurait apparemment signé un contrat de commerce de matériaux catalyseurs, des lacrimas servant à la mise en place d’arsenal magique. Il serait ainsi très opportun d’immobiliser la guilde en question et d’envoyer des espions à la place des membres sensés s’occuper de la transaction…

 

Kheldar ajouta avec intérêt :

 

- En effet, en toute logique c’est une chance rare que nous avons là. Nous pourrons entrer en contact direct avec l’ennemi et retourner son propre arsenal contre lui. C’est l’occasion de donner un coup de pied dans la fourmilière et de démontrer ainsi notre suprématie.

 

- L’idée n’est pas mauvaise mais comment prendre l’identité de cette guilde ? demanda le Roi.

 

- La communication entre Black Stars s’est faite uniquement par messagerie codée. Tant que le protocole est respecté, Angra Mainyu ne se doutera de rien. Avec l’aide de nos ressources internes au Conseil de la Magie, nous avons mis la main sur leur système de cryptage. Nos espions pourront ainsi se faire passer pour des membres de Black Stars sans aucun problème.

 

- Quelle est la fenêtre d’opération général Blossom ?

 

- Notre équipe d’intervention au quartier général de Black Stars est près à agir. Nous pouvons donner l’ordre dés ce soir, dans la nuit du 2 au 3 novembre. Ensuite, nous finaliserons la commande avec Angra Mainyu afin d’obtenir un lieu de rendez-vous ; c’est là que nous enverrons nos espions.

 

- La date et le lieu de l’opération seront donc conformes au choix de l’organisation pour la transaction…

 

- Tout à fait.

 

Le Roi Toma semblait tout à coup perdu dans ses pensées, le regard vide. Kheldar s’empressa de le raisonner :

 

- Votre Majesté ? Votre décision ?

 

- Oui… excusez-moi… je… Quand je pense à la tentative avortée d’invasion de pirates sanguinaires au nord du pays en début d’année et la trahison de nos propres guildes à présent… je ne peux que nourrir un sentiment de crainte et de pessimisme à l’égard de mon propre royaume et de mon peuple…

 

- Mon Roi, commença Kheldar : vous devez vous ressaisir ! Regardez par vous-même, la jeune fille qui nous a permis d’intervenir à temps contre les invasions pirates en janvier dernier n’était même pas originaire de Fiore ! Et pourtant, elle a agi pour le bien du Royaume. N’ayez aucune crainte à l’égard de votre peuple, les Fiorins sont courageux et forts ! Ils ne se laisseront jamais abattre et sont mus par un sentiment d’entraide puissant ! Alors de grâce, tentez d’en faire de même mon Roi !

 

Se redressant sur sa chaise, le Roi Toma avait le regard de nouveau scintillant :

 

- Oui, vous avez raison ! Quel monarque suis-je pour douter de mon peuple ! Cette jeune fille qui nous a tous sauvé d’une potentielle mise à sac du Royaume est désormais ma fille adoptive et tout Fiore regorge à présent d’espoir et d’allégresse ne serait-ce qu’en la regardant ! Je suis à la fin de mon règne, je le sens… je le sais mais je dois me battre jusqu’au bout ! Messieurs Arcadios Blossom et Kheldar Lahart, je vous ordonne de lancer l’opération… Black Stars ! Vous avez carte blanche dans le choix de vos espions.

 

Les deux hommes, enorgueillis par les propos de leur Roi, acquiescèrent puis se levèrent de la table de réunion. L’entrevue tactique était close et chacun allait choisir neufs hommes de confiance et aux compétences satisfaisantes pour participer à cette périlleuse mais néanmoins remarquable mission d’infiltration.

 

 

Palais royal de Crocus, chambre de la Princesse Hisui, le 6 novembre 789.

 

 

Grâce à l’ingéniosité des espions du général Arcadios, Angra Mainyu avait mordu à l’hameçon. Le rendez-vous avait été donné le 1er décembre soit dans un peu moins d’un mois. La raison à un tel écart dans les dates était le désert d’Ishval : réputé impraticable et extrêmement dangereux, il enclavait Fiore à l’Ouest du continent. L’équipe de l’opération Black Stars devait ainsi prendre le bateau et longer les côtes par le sud afin d’attendre la destination choisie par l’organisation. Les nombreux courants ralentissaient alors la progression qui, par voie terrestre n’aurait pris qu’une semaine ; désormais, il fallait compter sur vingt jours de navigation. La couverture des dix-huit hommes d’élite ainsi que des deux généraux participant à l’opération n’était pas pour autant compromise. Tout se déroulait même comme prévu et c’est à quelques heures du départ que l’un des membres de la mission fut convoqué par la Princesse Hisui E. Fiore. Entrant dans la chambre de la belle couronnée, l’intéressé se présenta :

 

- Vous m’avez fait demandé Dame Hisui ?

 

Assise sur son lit, dos à l’invité, la jeune femme tourna délicatement la tête et dit avec apaisement :

 

- Pas plus de formalité… je vous attendais Hyôga.

 

Se levant avec grâce, la Princesse s’avança devant Hyôga. Tous les deux se fixèrent du regard puis, Hisui esquissa son doux sourire qui avait déclenché l’effervescence de la foule lors de sa présentation officielle. Hyôga semblait gêné, ne sachant pas comment réagir à une telle proximité. Elle décida alors de prendre les mains du jeune homme dans les siennes et de les serrer fort. Hyôga comprit ce que Hisui ressentait mais devant ce sourire rapidement devenu protocolaire, il devina également la réalité de la fonction princière. Elle implora Hyôga :

 

- Votre ascension est fulgurante… Déjà lieutenant, vos résultats à l’école militaire sont excellents et vos différentes missions ont été un succès sans conteste. Et pourtant, j’ai toujours peur de vous perdre… Vous êtes le seul à me comprendre et à m’apaiser…

 

- N’ayez crainte Hisui. Je compte bien revenir vous voir.

 

- Mais cette mission est périlleuse !

 

- Elles le sont toutes… Et comme toutes les missions passées, il n’y aura aucun problème, je vous le promets Princesse.

 

L’heure du départ approchait et après une petite conversation intime, Hyôga allait partir lorsque Hisui le retint :

 

- Attendez Hyôga ! J’ai un cadeau pour vous…

 

Elle sortit d’un coffre une magnifique rapière sur laquelle étaient forgées de nombreuses micro lames. Véritable œuvre d’art, cet objet de prestige n’en était pas moins extrêmement dangereux.

 

- Je l’ai faite forger pour vous, une épée unique. Votre style de combat correspond bien à ce type d’arme, n’est-ce pas ?

 

Touché par un tel présent, Hyôga remercia Hisui avec cependant une certaine retenue. Ainsi était faite leur relation : des hésitations, des sous-entendus et des retenues. Le concret représentait un danger à leurs yeux. Hisui attacha le nouveau fourreau à la taille du lieutenant prometteur qui ensuite y rentra la rapière. L’ensemble éblouissait de sa superbe. Mais le temps pressait et Hyôga due couper court aux adieux sentimentaux. Ouvrant la porte, sur le pas, le jeune homme sentit une étreinte chaleureuse. Une voix sanglotante retentit :

 

- J’aurais tant aimé nous rencontrer dans d’autres circonstances…

 

- Mais ce sont celles-là même qui nous ont rapprochées… Ne regardons pas ce qui aurait pu être mais plutôt ce que nous pouvons faire, d’accord Princesse ?

 

Hyôga s’en alla. Il était 22h précis. L’embarcation navigua en direction du sud, longeant la côte du désert d’Ishval jusqu’au lieu de rendez-vous : Madahine.

 

 

Rivage de Madahine, embarcation balisée des Black Stars, le 28 novembre 789.

 

 

Arcadios, Kheldar ainsi que leurs dix-huit soldats d’élites parmi lesquelles se trouvait Hyôga ajustaient les derniers préparatifs. La mission consistait à débuter la transaction entre Angra Mainyu et la guilde Black Stars ; seulement, au moment le plus opportun, l’organisation serait frappée en plein cœur. En effet, afin d’assurer la manœuvre, le chef du groupuscule y était présent accompagné de ses membres d’élites. Mundis était son nom sans que l’État major de Fiore n’en sache plus. Grâce à ces lacrimas, il pensait mettre au point un arsenal capable de prendre concrètement l’avantage sur Fiore et Amétris avant de pousser l’Empire de Xerxès à l’implosion. Le but de la mission royale consistait en l’état à neutraliser la branche principale de l’organisation et de capturer par la même occasion Mundis qui incarnait historiquement le pouvoir subversif d’Angra Mainyu ; sa capture demeurait essentielle afin de mieux cerner toute l’étendue du réseau de l’organisation. Stationné au large de Madahine, le navire des Black Stars attendait patiemment la nuit du 30 novembre au 1er décembre. La pression montait, le doute s’immisçait petit à petit. La présence de Mundis était une chance mais une crainte supplémentaire en raison de son importance. Arcadios réunissant l’équipe rappela le mode opératoire :

 

- Le général Kheldar Lahart et le lieutenant Hyôga Doranbâlt prendront cinq hommes avec eux. Je resterai avec les douze restants. Nous attendrons dans ce navire le moment d’agir ; je vous rappelle que le signal est le test d’une lacrima. Lorsqu’une seule d’entre elles est utilisée en réaction à de la magie, un flash bleuté se produit : nous interviendrons à ce moment précis en embuscade. Dans le cas où vous serriez sous terre, nous ressentirons les vibrations et nous agirons. Sachez enfin que les lacrimas possèdent un émetteur nous permettant de vous localiser. Nous serons ainsi capables de vous rejoindre en un rien de temps. Est-ce clair pour vous tous ?

 

L’approbation générale se fit dans le silence.

 

 

Port de Madahine, 00h01, le 1er décembre 789.

 

Kheldar, Hyôga, accompagnés des soldats d’élite Rodrigue, Emilio, Bossanova, Eickirt et Gujweil portant les précieuses lacrimas dans des malles brunes, sortaient du navire ; marchant d’un pas ferme, ils quittaient le port lorsqu’une jeune femme vêtue d’un long manteau bleu nuit la recouvrant de la tête aux pieds ne les accueille. Sortant de frêles petites mains de l’épais vêtement, elle les joignit l’une sur l’autre de manière à reproduire schématiquement une sphère ; se courbant, elle déclara d’une voix douce :

 

- Qu’êtes-vous venus chercher ?

 

S’avançant, Kheldar répondit sans l’once d’une hésitation :

 

- Un chaos dans lequel passer nos misérables vies.

 

- N’en valent-elles pas la peine ?

 

- Au contraire, c’est la raison qui nous y pousse.

 

- Que cherchez-vous ici-même alors ?

 

- Tout le mal du monde.

 

La jeune femme semblait apprécier ces échanges codés et découvrit son visage en retirant sa capuche. Chevelure blonde platine, des mèches tombaient sur son visage angélique ; petite bouche, yeux bleu en amende, légères tâches de rousseurs, nez finement relevé. Une cicatrice venait néanmoins salir ce doux tableau, sectionnant l’œil gauche qu’une demi-frange tentait de couvrir. Malgré une apparence juvénile, la curieuse femme devait avoir plus de trente-cinq ans. Souriant, elle demanda à l’équipe de la suivre dans « l’Antichambre ». Au cœur des sombres ruelles de Madahine, après de nombreux croisements, la jeune femme s’arrêta devant un mur de briques ocre. Elle y apposa sa main droite et attendit quelques secondes avant que le mur ne s’ouvre tel un sas.

 

- Suivez-moi…

 

Descendant un escalier aux marches hélicoïdales, le groupe arriva au sein d’une gigantesque salle souterraine. Plus d’une dizaine de soldats armés les observaient tandis qu’un homme s’avançait. La quarantaine, chevelure grisonnante, yeux perçants, il était grand et large de carrure. Vêtu d’un ensemble de plates cuivrées, il paraissait imposant. D’une voix rocailleuse, il se présenta :

 

- Messieurs les dignitaires de Black Stars, je suis Mundis. Nous vous souhaitons la bienvenue dans notre humble demeure. Je suis ravi de constater que vous n’êtes pas venus les mains vides… Procédons sans plus attendre à notre affaire !

 

Rodrigo et Gujweil posèrent puis ouvrèrent les cinq malles contenant toutes de puissantes lacrimas. Les yeux de Mundis brillaient de mille feux, il jubilait lorsque soudainement, il prit un air grave :

 

- Vous me certifiez que ces lacrimas sont les meilleures qu’il soit sur le marché ?

 

- Évidemment… s’impatienta Hyôga qui montrait une certaine tension.

 

- Évidemment, oui ! répéta Mundis.

 

Ce dernier explosa de rire et s’exprima entre deux gloussements :

 

- Évidemment que vous n’alliez pas me dire « Non, c’est de la merde » !

 

Reprenant son calme, il fixa Hyôga du regard :

 

- Ces lacrimas sont censée emmagasiner une prodigieuse quantité d’énergie, n’est-ce pas ? Bon… j’aimerais en tester une si vous n’y voyez pas d’inconvénients… ironisa-t-il.

 

- Certainement… acquiesça rapidement Kheldar.

 

Il s’approchait des malles lorsque Mundis lui attrapa le bras ; sifflotant en guise de réprobation, il s’amusa :

 

- C’est à moi de choisir… Monsieur… Comment déjà ?

 

- Kheldar Remnis, maitre de la guilde des Black Stars, répondit-il avec force et orgueil.

 

Ricanant de plus belle, Mundis sélectionna une pierre catalyseuse et la tendit vers Hyôga :

 

- Prenez-la jeune homme… Tenez-la fermement je vous prie !

 

 

La tension était à son paroxysme. Tous regardaient Hyôga qui risquait à présent sa vie.

 

- Monsieur Kheldar, allez-y… de toute votre force ! Montrez-nous la qualité de vos artefacts de prestige.

 

Les lacrimas étaient véridiques mais quand bien même, devoir attaquer son propre subordonné. De plus, ces lacrimas en état de minerai taillé ne garantissaient pas forcément la pleine protection du porteur. Mais gardant sa mission à l’esprit et voyant le regard déterminé de son lieutenant, le général s’exécuta :

 

- Magnétisme : Impact !

 

A quelques mètres de Hyôga, il donna un coup de poing dans le vide lorsque sa main solidement serrée commença à s’illuminer. Des éclairs crépitaient tout autour et soudainement un prodigieux son extrêmement bas retentit dans toute la salle. L’air ambiant semblait poussé avec une force extrême en direction de Hyôga qui s’accrochait à sa petite lacrima. Le choc allait être d’une violence incommensurable lorsque la pierre absorba toute l’énergie magique. L’artefact vibrait tellement que Hyôga le fit tomber par terre ; la salle toute entière semblait être secouée tandis qu’un flash bleu émanant du lacrima l’illuminait. L’attaque de Kheldar venait d’être annulée. Mundis applaudissait, les yeux écarquillés, tout sourire.

 

- Excellent ! J’aime !! Vous avez bien mérité votre contrepartie Monsieur Remnis. Amenez l’argent ! 500 000 pièces d’or, c’est bien ce qui était convenu ?

 

- En effet… On peut dire que vous avez les moyens, ironisa Kheldar.

 

- Allons allons, Angra Mainyu possède de nombreuses mines d’or. Nous en avons presque trop ! Et puis, avec cette transaction fructueuse, nous sommes désormais en mesure de trouver de nouvelles ressources… l’or ne sera bientôt plus qu’un métal comme les autres…

 

Une gigantesque caisse arriva devant Kheldar, portée par quatre hommes. Tombant lourdement au sol, Mundis la lui ouvrit : 500 000 pièces d’or sommeillaient là, devant ses yeux.

 

- Bien, notre transaction est close.

 

- Vous me paraissez pressé Monsieur Remnis… s’inquiéta faussement Mundis.

 

- Avec une telle somme d’argent, nous avons un avenir à construire à Fiore. Emilio, Bossanova, Eickirt et Gujweil ! Prenez la caisse et commencez à la charger dans le navire !

 

- Bien… je comprends votre engouement, déclara Mundis, suspicieux. Vous ne restez donc pas plus longtemps à Madahine ? Après un voyage si pénible, c’est bien dommage…

 

Tendant la main à Mundis, Kheldar mettait un terme à l’entrevue. Sortant avec Rodrigue et Hyôga, ils remarquèrent tout trois que l’équipe d’Arcadios n’était toujours pas en place. Inquiets, ils marchèrent d’un pas rapide jusqu’au port. Là, ils virent le groupe d’Emilio monter la lourde caisse à bord. Soudainement, ils entendirent des bruits d’épées derrière eux. Mundis et ses hommes se tenaient en face d’eux. La malheureuse surprise fut la suivante ; le chef d’Angra Mainyu prit la parole :

 

- Est-ce que « ceci » est à vous ? Il serait dommage de partir sans…

 

Indiquant les différents mâts de bateaux adjacents, Kheldar et ses deux frères d’arme regardèrent ce que Mundis pointait du doigt.

 

 

- Mais qu’est-ce que…

 

Kheldar n’en revenait pas. Les douze soldats d’Arcadios étaient pendus aux différents mâts, tous éventrés, leur sang imbibant le bois des navires. Tentant de garder la face, Kheldar paniquait tout même de plus en plus :

 

- Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Qui sont ces gens ?!

 

- Vous ne les reconnaissez pas ? Peut-être sont-il des anonymes pour vous alors voyons plutôt si « ceci » vous parle plus…

 

L’un des sbires de Mundis lança une petite bourse à Kheldar qui la réceptionna par réflexe. L’ouvrant, il eut un terrible choc. Tombant à genoux, il haletait, les yeux injectés de sang. Le petit sac roula au sol et en sortit plusieurs phalanges de doigts. Hyôga avait compris l’ampleur de la situation et décida d’abandonner sa couverture :

 

- Où est Arcadios ?! brailla-t-il.

 

- Dans votre navire… répondit gentiment Mundis. Il se trouve avec votre or désormais…

 

Mundis fit signe à l’un de ses soldats de briser une lacrima de couleur orange. Une gigantesque explosion embrasa totalement le bateau. Des flammes infernales enveloppaient l’embarcation qui se pulvérisait toujours plus à chaque souffle de feu. Kheldar semblait figé dans l’incompréhension la plus totale, Rodrigue tentant alors de lui faire reprendre ses esprits. Mundis fixa du regard un Hyôga déconfit et s’exprima avec fierté :

 

- Nous vous remercions pour votre cargaison de lacrimas catalyseuses, elles nous seront d’une grande utilité… Mais comme vous le voyez, nous en possédons d’autres sortes comme ces lacrimas résonantes que nous avions préalablement disposées avec votre or. Voyez-vous, en brisant un fragment, une fréquence est diffusée à plus de 100 mètres aux alentours et lorsque qu’elle entre en résonance avec d’autres fragments issus du même minerai, il est possible d’obtenir une réaction en chaine selon les matériaux environnant… l’or plaqué sur de fines capsules d’hydrogène est particulièrement probant comme vous pouvez le constater…

 

- Enfoiré ! Va au diable Mundis !!!

 

Hyôga s’apprêtait à bondir sur son ennemi, lame au clair lorsqu’il fut retenu par Kheldar. Celui-ci serrait si fort le bras de son lieutenant que les os grinçaient :

 

 

- Kheldar… qu’est-ce que tu fous… Arrête bon sang !

 

- Angra Mainyu… Angra… Angraaa… Aaaahhh !!!

 

En quelques secondes, le général Lahart projeta Hyôga au sol et déclencha une terrifiante vague d’énergie qui broya tous les soldats dans un certain périmètre. Mundis, Hyôga et Rodrigue se trouvaient comme au cœur du cyclone morbide. La chair, les morceaux d’armure, le sang tourbillonnaient lorsque Kheldar poussa un cri intensément grave repoussant alors ses pauvres victimes à des dizaines de mètres à la ronde. Fixant Mundis d’un regard glacial, il se jeta par la suite sur lui, le plaquant au sol. Kheldar l’étranglait avec un sang froid déconcertant. Hyôga ne savait pas quoi faire et resta inerte devant un spectacle si effrayant. Soudainement, Rodrigue bondit sur le général fou :

 

- Arrêtez Lahart ! Nous voulons Mundis en vie !!! Arrêtez, je vous dis, écoutez-moi !

 

Kheldar lâcha sa main droite, quelque secondes passèrent alors qu’on entendait Mundis gémir de douleur, suffocant quand, d’un instant à l’autre, Kheldar donna un coup direct dans l’estomac de Rodrigue. Une vibration se diffusa puis Hyôga constata l’effarant fait : tombant en arrière, dos contre terre, Rodrigue avait le bas du ventre entièrement déchiqueté, comme si une force invisible et impalpable avait exercé une prodigieuse pression circulaire.

 

- Rodrigue !

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Hyôga voulut s’approcher du soldat d’élite mais la vision de Kheldar le stoppa net. Celui-ci, ignorant son geste meurtrier, continuait sa strangulation. Le visage fermé, Hyôga tenta de raisonner son ami et mentor :

 

- Kheldar… j’ignore ce qu’il t’arrive mais je te laisse trois secondes pour te calmer…

 

Une…

 

- Kheldar !

 

Deux…

 

- Je t’en prie, réponds-moi quelque chose…

 

Trois…

 

Fixant le général en furie, il déclara tel un jugement rendu en cour magistrate :

 

- Ta folie ne fait qu’empirer les choses… Pardonne-moi mais je dois t’immobiliser… Phantom Edges : Oraison funèbre.

 

Hyôga fit apparaitre des centaines de lames translucides autour du général. D’un seul geste, elles allaient toutes s’abattre sur Kheldar mais ce dernier, sentant le danger et l’hésitation du jeune lieutenant cessa son étranglement, se leva doucement et se retourna lentement. Ses yeux étaient rouge écarlates et sa peau semblait se couvrir de marques noir similaires à des tatouages. Ce phénomène inconnu aux yeux de Hyôga le laissa perplexe. Kheldar était-il dans son état normal ? Etait-il sous l’emprise de quelqu’un ou de quelque chose ? Avec difficulté, Lahart déclara quelques mots :

 

- Il a tué nos frères… il tue des innocents… il fait le mal… je dois y mettre un terme…

 

- Kheldar… Tu empruntes le chemin que tu combats depuis tant d’années…

 

- Hyôga ? Tu… me… trahis ? Pourquoi ?!

 

Soudainement, Kheldar écarquilla les yeux et s’écroula au sol. A plat ventre, un couteau était planté dans son dos. Mundis venait de se relever, le souffle encore coupé. Regardant un Hyôga totalement perdu mais néanmoins en position de force, le chef d’Angra Mainyu implora Doranbâlt d’une voix tremblotante :

 

- Hyôga, c’est bien ça ? Votre ami devenait fou… vous l’avez vu par vous-même, non ? Je vous propose qu’on s’en tienne là… Vous trouverez des embarcations libres à l’Est du port et quant à moi… je vais me retirer… C’est équitable, non ?

 

- Vous fuyez ? répondit le lieutenant d’un ton colérique avant de poursuivre : Le grand Mundis aurait peur de mourir, peur de la mort ?

 

S’énervant de manière croissante, il continua :

 

- Après tous vos efforts pour répandre le chaos, vous demandez pitié ?!

 

- Je ne fais que vous donner une chance !

 

- Une chance ? Où voyez-vous de la chance ? Hein ?! Vous n’êtes qu’un larbin !

 

D’un claquement de doigt, Hyôga exécuta son attaque sur sa nouvelle cible alors même qu’il demandait à son mentor d’éviter un tel acte. Transpercé de toutes parts, Mundis s’écroula au sol, baignant dans son sang. Hyôga accouru vers Kheldar et lui retira la dague qu’il rangea à sa ceinture d’armes sur laquelle se trouvait déjà la rapière offerte par Hisui. Apposant ses deux mains sur la plaie béante de son ami, il lança comme une incantation :

 

- Phantom Edges : Liens du Sang

 

Hyôga devint soudainement blême de teint tandis que Kheldar semblait retrouver des forces, sa blessure se refermant. Cette technique permettait en effet de soigner une personne mais en contrepartie, le soigneur perdait une part de son propre sang ce qui l’affaiblissait beaucoup. Ceci fait, Doranbâlt fut rassurer de constater que Kheldar reprenait ses esprits ; les marques sur son corps disparaissaient et ses yeux redevenaient plus clairs bien que toujours rouge. Le jeune lieutenant, peu habitué à ce genre de missions, était totalement perdu. Il répétait à tout va : « On s’est fait avoir… on s’est fait avoir… ». Inspectant tout autour de lui comme pour trouver de l’aide, il vit au loin, dans des ruelles sombres, les cargaisons de lacrimas catalyseuses être attachées par des silhouettes à des chevaux ; ces dernières montèrent ensuite sur leur montures et décampèrent en vitesse. Une ombre semblait coordonner la fuite et, une fois seule, monta à son tour sur un destrier. Ni une ni deux, Hyôga comprit ce qu’il se passait : tout ce scénario n’était qu’une diversion servant à envoyer un message clair au Royaume de Fiore certainement jugé trop curieux ; cependant, l’opération demeurait tout aussi primordiale aux yeux d’Angra Mainyu. Hyôga se leva rapidement et lança :

 

- Phantom Edges : Credo des Noces Pourpres !

 

Par cette technique, Hyôga matérialisa un arc fantasmagorique duquel il décocha une flèche d’une pointe aux allures de glaive et rayonnant d’une lumière écarlate. Elle se planta dans le flan gauche de la monture de la mystérieusement personne qui tentait alors de fuir ; celle-ci s’écroula au sol.

 

- Mundis !

 

 

Hyôga en avait la certitude : le fuyard devait être le vrai Mundis, l’autre larbin demeurant certainement une couverture pour mener à bien les opérations. Malgré son état de santé pitoyable, le jeune Doranbâlt sprinta de toutes ses forces vers cette curieuse ombre qui, voyant son assaillant accourir, se releva succinctement et courut. Les deux personnages se lançaient dans une course poursuite à travers les rues de Madahine. Devant un tel chaos, les habitants restaient calfeutrés derrière leurs volets, solidement fermés. Sentant sa tension faiblir, Hyôga peinait à rattraper sa cible tandis que celle-ci parvenait à imposer une certaine distance entre eux. Enchainant les virages au cœur de ruelles sombres et nauséabondes, esquivant tant bien que mal les étalages délaissés et les obstacles en tous genres, Doranbâlt perdait de la distance malgré ses efforts. Le bruit des pas frappant le sol puis s’élevant aussitôt en l’air résonnaient seuls dans le calme nocturne. L’un poursuivait tandis que l’autre fuyait. L’un avait une rage effrayante, l’autre un contrôle de soi assourdissant. Le poursuivi connaissait bien la ville et enchainait ainsi les passages étroits et sinueux afin de fatiguer Hyôga. Mais pour ce dernier, une telle réaction ne signifiait qu’une chose : le véritable Mundis n’était pas capable de le battre, même dans son état actuel. Un cerveau plus qu’une brute donc. Cette réflexion donna à Doranbâlt encore plus d’énergie dans sa course et pourtant, il peinait de plus en plus à rattraper sa proie. Se sentant toujours plus faible, le lieutenant en déroute pensa à un ultime stratagème. Sa magie, d’origine organique, influait sur l’état des corps et des objets. Hyôga pouvait ainsi matérialiser des lames fantomatiques qui, sous l’effet de son propre sang contenant comme tout autre du fer, devenaient de véritables lames. Mais si cette technique fonctionnait sur des créations d’origine magique, elle l’était également sur son propre corps ; en effet, Hyôga avait la possibilité d’inverser le processus de sa magie. Ainsi, au lieu de matérialiser un objet grâce au fer contenu dans son sang, il pouvait momentanément rendre son corps translucide et lors d’une symbiose parfaite, rendre tout son être fantasmagorique. Hyôga pouvait devenir « fantomatique » mais cela ne durait dans les meilleures conditions que cinq à huit secondes maximum. Cet arcane secret lui servait à se sortir d’emprises incongrues ou encore d’éviter un coup fatal. Dans l’immédiat, Hyôga risquait la mort subite avec une telle technique et pourtant, il se dit que cela valait le coût. Laisser s’enfuir cet inconnu, que ce soit réellement Mundis ou non, garantissait la mise en place du plan d’Angra Mainyu et ça, Doranbâlt ne voulait même pas y penser. Voyant sa cible tourner à droite à un angle droit, Hyôga saisit sa chance :

 

- Phantom Edges : Tentation de Gygès !

 

Hyôga devint totalement invisible. Il se jeta au travers du mur d’une maison, pensant couper par l’hypoténuse alors que sa proie traversait par l’angle droit d’une rue. Un seconde, deux secondes… Hyôga se projeta hors du mur au moment même où son sort s’annulait. A un quart de seconde près, le jeune homme aurait fini emmuré vivant. Se trouvant désormais devant l’inconnu qu’il poursuivait, Doranbâlt profita de cette situation surprenante pour prendre l’avantage. Réunissant toutes ses forces, il décocha un crochet du droit en plein visage ; son adversaire s’écroula par terre et le lieutenant l’immobilisa. Retirant la capuche de sa cible, Hyôga s’aperçut stupéfait qu’il s’agissait de la femme qui les avait accueillis à l’entrée du port.

 

- Vous… ?!

 

Mais n’ayant plus aucune force, Hyôga ne parvint pas à maintenir au sol son adversaire qui reprit le dessus. Les rôles étaient alors inversés, le jeune homme se trouvant dos à terre, une lame sous le cou.

 

- Et oui, Mundis est une femme… vous semblez si étonné ! S’en est risible Monsieur le magicien. J’ignore comment vous avez fait votre tour de passe-passe mais votre numéro prend fin ici-même…

 

Dans un dernier élan d’espoir, Hyôga sortit le couteau qui avait été planté dans le dos de Kheldar et qu’il avait soigneusement conservé à sa ceinture. Chacun des deux combattants donna un violent coup. Mundis recula précipitamment : elle était plantée au niveau de la hanche gauche. Hyôga avait été touché au cou en revanche ; ayant esquivé de justesse une offensive qui aurait pu lui sectionner la jugulaire, il saignait tout de même et dans sa constitution actuelle, cette petite blessure demeurait potentiellement fatale. Voyant trouble, il se sentait partir. Mundis s’énervait devant ce qu’elle considérait comme étant un affront :

 

- Pauvre chien ! Comment oses-tu… Je vais t’étriper comme un porcin !

 

Hyôga voyait sa fin approcher lorsque qu’il sentit une vague de chaleur l’envahir. Une brulure intense semblait lui cautériser sa plaie au cou. Il entre-aperçut une femme assommer Mundis dans le dos.

 

- Qu’est-ce que c’est que ce bordel… marmonna-t-il, sombrant dans un lourd sommeil, proche du trépas.

 

 

Madahine, le 3 décembre 789.

 

 

Hyôga se réveilla dans une petite maisonnette en brique cuite. De nombreux bandages serraient ses plaies. A ses côtés se trouvait Kheldar apparemment en bonne santé.

 

- Hyôga ! Enfin tu te réveilles ! Comment te sens-tu ?

 

Ayant dormi plus de deux jours, Doranbâlt reprenait lentement ses esprits. Il comprit au fil de sa conversation avec Kheldar que ce dernier ne se souvenait absolument pas avoir tué Rodrigue ainsi que la garde rapprochée du substitut de Mundis. Deux femmes rentrèrent à leur tour dans la maisonnette : elles se présentèrent comme étant Roseliane et Khaleesi di Regni, des mercenaires. Hyôga semblait connaitre ces noms bien que le visage des deux demoiselles ne lui rappelait rien ; elles lui expliquèrent que la cité de Madahine ainsi que les villes voisines avaient retrouvé leur propre liberté avec l’évincement de la branche principale d’Angra Mainyu.

 

- Vous m’avez donc sauvé ? Et Mundis, qu’en avez-vous fait ?!

 

- Elle est en bonne garde, prête à être livrée au Royaume de Fiore, expliqua Khaleesi.

 

Kheldar précisa alors qu’Arcadios et le reste des membres de la mission avaient péri. Les obsèques s’étaient déroulées en catimini plus haut dans la montagne grâce aux concours des deux jeunes femmes. Les corps allaient être rapatriés à Fiore. Quant aux soldats d’Angra Mainyu, ils avaient bénéficié d’un enterrement digne.

 

- Tu te sens mieux Kheldar à ce propos ? s’inquiéta Hyôga.

 

- Je ne reviens toujours pas de ce qu’il s’est passé… j’ai l’impression d’avoir perdu connaissance pendant un long moment. Ecoute Hyôga, sans toi, notre mission aurait été un échec total.

 

- Comment ?! Parce que pour toi, ce n’est pas un échec ? Un général est mort ainsi que dix-sept hommes d’élites de Fiore ! Qu’avons-nous gagné ?

 

D’un ton résolument sobre, Lahart répondit :

 

- Nous avons rempli notre mission. Nous pouvons rentrer chez nous. Ce n’est ni un échec ni une réussite, simplement une configuration mitigée. Tu devrais prendre en considération cela lorsque tu seras général…

 

- Moi ? Général ? Mais tu te fous de moi, non ? J’ai tout foiré dans cette mission, j’ai perdu mon sang froid, je n’ai protégé personne et sans ces deux femmes, je serais mort et Mundis continuerait ses exactions ! Et tu ferais de moi un général ?

 

- Je te veux auprès de moi dans nos prochaines missions, je vais donc proposer ton dossier au Roi dés notre retour.

 

- Sans façon, je refuse !

 

- Ce n’est pas négociable. Je veux que tu deviennes un général d’armée, pas un héros. Rentres-toi cela dans le crâne.

 

Par la suite, Roseliane expliqua à Hyôga les clauses du contrat qu’elles avaient décidé avec Kheldar. En échange d’une embarcation et d’un équipage pour rentrer à Fiore avec la prisonnière Mundis, Lahart acceptait d’intégrer les deux jeunes femmes à l’Armée royale de Fiore.

 

- Roseliane et Khaleesi désirent débuter une nouvelle vie. L’armée de Fiore ne se préoccupe pas du passé de ses recrues, elles y trouveront donc leur place. Étant données leurs compétences de haut niveau, je ferai en sorte qu’elles bénéficient du meilleur enseignement qu’il soit… Et tu seras ainsi leur mentor Hyôga.

 

Doranbâlt restait muet, le regard vide. Sa vie était bouleversée. Il avait peur devant de tels changements. L’équipage embarqua le 5 décembre au matin. Ils arrivèrent à Crocus, la capitale de Fiore, le 28 du même mois. Depuis cette mission, la personnalité de Hyôga changea. Il devint quelqu’un de méfiant et de froid. Sa confiance se méritait et seuls Kheldar, Roseliane et Khaleesi semblaient l’avoir obtenue. Le 5 juillet 790, il fut nommé Général de l’Armée de Fiore. Avec Kheldar, ils créèrent deux zones d’influences, l’une au Nord, l’autre au Sud. Ce découpage administratif leur permettait de mieux gérer le Royaume et d’optimiser sa sécurité. Roseliane et Khaleesi suivirent l’enseignement du général Doranbâlt et devinrent générales à leur tour lors d’une cérémonie exceptionnelle le 18 septembre 795. Sous l’impulsion de la Princesse Hisui, nouvellement reine depuis son sacre et son entrée en fonction le 9 septembre de la même année, Fiore fut scindé en quatre divisions administratives. Le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest étaient les juridictions des « Quatre Généraux de Fiore » comme on les appelait. Cette mesure visait à renforcer la surveillance du pays alors qu’un mystérieux groupuscule semait de plus en plus de troubles sur son passage dans tout Ephinéa. La suprématie militaire de Fiore était néanmoins devenue sans conteste ce qui ne tarderait pas à attirer les foudres dudit groupe malveillant dont les membres, aussi peu soient-il, semblaient véritablement redoutables. Quant à Mundis, elle fut emprisonnée dans les bas-fonds du Tribunal d’Era et coopéra avec l’unité de Renseignement du Royaume. Angra Mainyu tomba rapidement en ruine. Mais la nouvelle menace qui ne cessait d’inquiéter l’État Major de Fiore possédait désormais un nom : les Manga-Kami.

 

*

 

 

Alors que Hyôga se plongeait dans les méandres de ses souvenirs, Khaleesi vint le sortir de sa torpeur nostalgique :

 

- Hyôga, si je suis ici, c’est pour une raison précise…

 

Étourdi, Doranbâlt se secoua la tête et demanda à Khaleesi de lui faire part de ce qui semblait tant la tracasser. La jeune femme lui expliqua alors que sa présence ici était le résultat d’un concours de circonstances. Après avoir été incarné en une pierre de jade (ou plus précisément un fragment de Zyrconix), Hyôga avait fait l’objet d’un travail prodigieux visant à le transformer en un Zampakuto de manière à ce que ses pouvoirs et ses compétences soient conservées. Cependant, il fallait un hôte afin de permettre à Hyôga de communiquer avec autrui et Khaleesi s’était volontairement proposée. Sa présence devant son ami était donc le seul moyen pour le sauver ou bien il finirait par disparaitre.

 

- Je connais bien ce genre de technique, s’amusa Hyôga puisque qu’il était justement né au sein du Gotei. Tu as donc trouvé un moyen de me maintenir en vie et tu souhaites devenir mon « Fourreau », n’est-ce pas ?

 

- En effet, je ne sais pas ce que tu en penses… c’est un peu cru de le dire ainsi mais…

 

- … c’est pourtant ton but. Tu pourrais ainsi entrer en résonance avec mon âme et tu hériterais de ma magie spirituelle puisque je n’ai plus de « corps ». Mais Khaly, explique-moi la situation… pourquoi as-tu tant besoin de moi ?

 

La jeune femme s’étira puis inspira profondément avant de dévoiler la triste vérité à Hyôga :

 

- Nous sommes au beau milieu d’une guerre intestine opposant trois Manga-Kami dissidents aux cinq autres ; le Purgatoire est allié à l’Immaculé et au Législateur. Leur but est de nous tuer…

 

- … Qui ça, « nous » ? coupa Hyôga.

 

- Je parle d’un certain nombre d’individus qui ont une mission assez particulière…

 

- Laquelle ?

 

- Nous devons ôter la vie à sept personnes ayant un lien avec les mythes de l’ancien temps, les Ainés.

 

- Les Ainés ? Mais ce n’est qu’une légende !

 

- Au même titre que les Manga-Kami et pourtant…

 

- Oui, en effet. Mais qui t’a donné un tel ordre ?

 

- L’Almageste, celui qui semble diriger les Manga-Kami non-dissidents…

 

- Quoi ?! Tu es au service d’un Manga-Kami ? Tu as bien vu ce qu’ils m’ont fait, et pas qu’à moi d’ailleurs ! Era, Hisui et bien avant, ce groupuscule ne cesse de répandre le mal et tu les écoutes ?!

 

- Hyôga ! Arrête !! Ce n’est pas chose aisée à comprendre, je le conçois mais soit attentif s’il te plait. J’ai été sauvée par un Manga-Kami, l’Indomptable et il m’a confié cette quête en échange de la protection des siens.

 

- Tu veux dire que des Manga-Kami te protègent contre d’autres Manga-Kami ? Cette dissidence n’est donc pas fallacieuse…

 

- Sans lui, Meiling et Kheldar seraient mort de leurs blessures et je n’aurais jamais eu l’occasion de te garder parmi nous.

 

- Comment ? Meiling et Kheldar ont eu des ennuis ?! Que s’est-il passé ?

 

Baissant la tête, Khaleesi hésita un court instant avant de se décider à dévoiler la vérité au sujet du général Lahart. Elle prit un ton grave et fixa Hyôga dans les yeux comme pour montrer sa détermination :

 

- Il a appris pour ta « disparition » et il a de nouveau développé les symptômes. Des tatouages noir, des yeux écarlates étincelants… Il prenait apparemment Meiling pour fautive… Il voulait la tuer… J’ai… Je suis intervenue et j’ai réussi à l’immobiliser tant bien que mal.

 

- Tu as fait ce qu’il y avait de plus juste Khaly, tu n’as pas à t’en vouloir, rassura Hyôga qui savait de quoi était capable son ami dans cet état. Et qu’en est-il maintenant ?

 

- Il est dans un coma profond dont il ne semble pas pouvoir sortir seul.

 

- Tu veux donc faire de moi ton Zampakuto afin que j’intervienne ensuite dans l’âme de Kheldar ?

 

- Oui, c’est bien cela Hyôga… répondit-elle, le visage rougi par la honte.

 

Le jeune homme se leva et regarda le ciel totalement noir qui leur servait de voile nocturne. Les larmes aux yeux, il déclara avec intensité :

 

- Vous avez tant souffert par ma faute… Si tu savais à quel point je me sens coupable ! Toi, Meiling et Kheldar, je tiens à vous accompagner. C’est une chance sans précédent que tu m’offres là Khaly et je compte bien la saisir afin de sauver ceux qui me sont chers.

 

- Hyôga, tu veux dire que…

 

- Ma décision est prise, Khaly ! Je vais faire honneur à mes ancêtres et à mes proches disparus en devenant ton bras armé ! Qu’importe si le sentiment qui m’habite est celui de la vengeance ou de l’ire, je vais sauver le destin de ceux qui en ont encore un.

 

 

A ces mots, Khaleesi souriait sans retenue. Était-ce par soulagement ou par apaisement ? Les deux peut-être ; quand bien même la culpabilité qui l’habitait demeurait immuable, elle n’en restait pas moins heureuse d’être submergée par cette vague d’optimisme et d’espoir.

Soudainement, le sol se mit à trembler violemment. Un séisme ou bien une éruption volcanique ? Non, rien de tout cela : le niveau de l’eau commençait à monter drastiquement et à une vitesse folle. En à peine quelque seconde, et alors que l’île était toujours agitée, Khaleesi et Hyôga avaient les chevilles dans la mer.

 

- Hyôga, c’est quoi ce truc ?

 

- Je ne sais pas Khaly mais nous ferions mieux de quitter la plage en vitesse si nous ne voulons pas finir noyé !

 

 

 

 

A suivre : Chapitre 19 – Les Sept péchés de l’Architecte

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Bon chapitre !

 

On en découvre un peu plus sur Hyoga et son passé au côté du Roi en tant que chevalier, ce Mundus était une vraie plaie et facteur de haine pour lui, Kelhdar était en quelque sorte ce qui pouvait le canalisé.

 

L'entente entre Hyoga et Khaleessi semble s'être apaisé mais un événement drastique vient chambouler tout ça. Je pense qu'on approche de la fin du voyage spirituel.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

 Share


×
×
  • Créer...