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Les ONIRISMES Fallacieux


Hyôga
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Chapitre 8 – Le Gardien, l’Esprit et la Sentinelle

 

 

 

Les cheveux balayés par un vent glacial, les pieds nus s’enfonçant dans un sable aussi solide que des cristaux de givre, Lilie descendait une dune parmi tant d’autres. Elle ne savait pas où aller et par manque de connaissances des étoiles dans le ciel obscur d’Ephinéa, la pauvre fillette se laissait porter par le hasard. Son souffle était froid ; elle grelottait, laissant ses dents s’entrechoquer violemment. Elle marchait encore et toujours, sans savoir depuis combien de temps. Après avoir grimpé au sommet d’une énième dune, elle vit comme un mouvement au loin ; à la fois effrayée et rassurée, elle courut avec difficulté vers « ce qu’elle avait aperçu ». Elle pensait alors qu’il pouvait s’agir d’un être vivant. Dans le cas d’un humain, il l’aiderait très certainement à sortir de cet enfer, dans le cas d’un animal, il lui servirait de nourriture se rassurait-elle. Elle finit son parcourt en marchant lentement, n’ayant plus de forces. Lilie s’imaginait plein de scénarios possibles et créait de nombreuses hypothèses. Arrivée sur place, il n’y avait rien. Rien de plus que du sable. Rien du tout. Se sentant profondément mal à l’aise, la jeune fille commença à verser quelques larmes avant de se pencher violemment, la tête en avant tout en se tenant le ventre. Là, elle ne put s’empêcher de cracher une salive sèche puis de régurgiter le peu qu’elle possédait dans son estomac. Tombant sur le côté, elle rampa sur quelques mètres puis se leva, non sans peine. Titubante, elle progressa entre les dunes cette fois-ci, regardant dans le vague. Son regard était plein de fatigue et de désespoir. Elle avait faim, elle avait soif, elle avait sommeil ; cependant, s’endormir en ces lieux lui assurerait une nuit sans réveil. Gardant alors ce peu de conscience, cette once d’instinct de survie, Lilie perpétua sans cesse ces mouvements lassants consistant à placer l’une de ses jambes devant l’autre et ainsi de suite tout en balayant le sable de ses pieds nus. Ces grains semblaient de plus en plus similaires à des poussières d’ossements, des cendres froides, des larmes de mourants asséchées par l’absence de vie aux confins de ces terres meurtries. Et Lilie avançait encore et toujours.

 

Les minutes défilèrent, ou peut-être étaient-ce des heures… En fin de compte, la solitaire condamnée s’arrêta net lorsqu’elle senti quelque chose d’humide à ses pieds. De l’eau, pensa-t-elle mais en y regardant de plus près, la vérité s’imposa. Il s’agissait du rejet gastrique de tout à l’heure. Aussi peu ragoutant que cela puisse paraitre, Lilie n’eut qu’une seule réaction, si forte qu’elle l’exprima à voix haute :

 

- je… fais… le tour ? articula-t-elle d’une bouche sableuse et asséchée comme jamais.

 

 

Lilie McGarden tournait apparemment en rond. Elle ne s’en était même pas rendu compte. Mais sans énergie, elle ne parvint même pas à avoir peur. Elle avança d’un pas machinal, comme lobotomisée. La nuit semblait éternelle, comme le châtiment de la douce demoiselle. Elle eut soudain un éclair de lucidité : il lui restait une faible quantité de magie qu’elle pouvait, grâce à ses compétences de Solid Script, transformer en eau potable. Joignant ses mains à la façon d’un récipient, elle lança :

 

- Solid Script : Aqua !

 

Son corps tout entier fut balayé par un immense éclair. Tremblante d’effroi, étalée au sol, la pauvre magicienne regarda ses mains : elle remarqua les deux bracelets anti-magie qui entouraient ses poignets. Même dans de telles conditions, son sort empirait, son destin s’acharnait. Elle laissa couler des larmes lourdes, le long de son visage. Étant allongée sur le côté, ces eaux lacrymales laissèrent échapper leurs sillons jusqu’au sol. Réagissant sauvagement, Lilie tenta de les retenir de ses mains pleines de poussières pour ensuite poser ses doigts dans sa bouche. Elle cherchait alors à s’hydrater, même avec ses larmes salées. Désormais accroupie, la damnée pensa au pire ; pourquoi ne pas en finir. Elle remarqua que les décharges électriques de ses liens n’étaient pas assez fortes pour venir à bout de son existence. Seule et désespérée, Lilie brassait de ses doigts le sable réfrigérant. Ses ongles gonflaient sous ces amas de particules sablonneuses, sa peau desséchée se craquelait par endroits. La jeune mage attendait que le sommeil la récupère, espérant alors être accueillie dans les bras de la Faucheuse plutôt que ceux de Morphée. C’est au moment où la demoiselle s’apprêtait à fermer les yeux qu’elle aperçut très distinctement un homme venir vers elle. Sclérosée par l’émotion, elle attendait là. L’homme, bien visible de par sa silhouette, avait son visage comme masqué d’un léger voile blanc. Lilie demanda fébrilement :

 

- Qui… Qui êtes-vous ?

 

Laissant apparaitre comme un sourire derrière son mystérieux tissu, l’inconnu répondit d’un ton paternel et chaleureux :

 

- C’est moi, Hyôga. Lilie, pourquoi abandonnes-tu ? Tu veux donc tant que cela me rejoindre ?

 

- Comment ? s’exclama-t-elle : Tu es… mort ?! Hyôga, non !!! Ce n’est pas vrai, c’est un mensonge !

 

- Et c’est pourtant la vérité ma chère Lilie… lança une voix familière.

 

En se levant brusquement et faisant volte-face, Lilie se trouva devant Erza et Max. Blême, les pupilles dilatées, la demoiselle recula avant de sangloter :

 

- Vous deux aussi ?! Non, c’est impossible, je n’y crois pas, je me fais des idées !!!

 

- Non, tu vois la vérité, déclara une nouvelle voix : Tu ne dois pas nous suivre Lilie, fuis-nous au contraire et vite !

 

Tournant la tête vers la gauche, la mage perdue vit avec effroi Kelnorim. Alors que chacun se rapprochait d’elle, Lilie utilisa ses minces forces pour courir le plus vite possible loin d’eux. Elle tenait du mieux qu’elle pouvait son rythme jusqu’au moment où elle se retourna pour vérifier leur présence ou non : elle trébucha alors et s’effondra par terre. Dévalant une dune, elle n’ouvrit les yeux que lorsque sa chute s’arrêta. Un jeune enfant se trouvait là, assis devant elle.

 

- Bonjour madame ! s’écria enjoué le garçonnet.

 

- Hein… que… quoi ? Qui es-tu ? s’étonna Lilie abasourdie et effarée.

 

- Moi, c’est Angelus, l’Esprit du Désert comme les gens m’appellent.

 

- Et tu me veux quoi au juste ?! demanda Lilie d’un ton frénétique.

 

- On entend ta détresse partout dans le désert alors je suis venu jouer un peu avec toi.

 

- Jouer ? Je m’imagine encore des trucs…

 

Lilie se frotta les yeux et regarda précisément l’enfant. Cheveux brun, yeux marron en amande, son visage était rond. Son regard doux illustrait sa naïveté. De petite taille, il était vêtu d’un long manteau couleur beige parsemé de quelques motifs rouge et orange. Déchiré vers le bas, ce qui s’apparentait à un grand voile enroulé autour du corps laissait seulement apparaitre deux pieds non chaussés. Le petit garçon regarda fixement Lilie et lui demanda ce qu’elle faisait ici. Elle lui répondit qu’elle avait certainement été victime d’un sort de téléportation de l’Homme en armure.

 

 

- Mais pourquoi je te parle d’ailleurs, tu n’es que le fruit de mon imagination, stipula Lilie avec dédain.

 

- Bien sur que non Madame ! Je suis Angelus !! insista l’enfant.

 

- Arrête de me tourmenter…

 

- Écoute Madame, si je suis ta pensée alors je devrais savoir ce que tu penses, non ? Alors on va jouer à cela : tu penses à un truc et j’essaye de le deviner.

 

- Bah ça risque d’être rapide…

 

- T’es donc d’accord pour dire que je ne suis pas ta pensée finalement ? interrogea l’enfant.

 

- Mais tu m’embêtes là, s’énerva Lilie, à bout de nerf. Vas-y, je pense à un truc alors dis-moi ce que c’est !

 

Après mûre réflexion, le garçon déclara que Lilie pensait à de l’eau. Il avait raison. La jeune fille entra en colère et demanda une nouvelle partie. L’enfant tenta à nouveau :

 

- Tu penses à… tes amis ? tenta l’Esprit du Désert.

 

- Non mais c’est normal après tout que tu saches à quoi je pense puisque je te donne la réponse en y pensant, grogna Lilie. Je suis seule, je vois des gens morts et je parle à moi-même…

 

- Oh mais ce que tu es ronchonne ! C’est évident que tu penses à ces choses là. Tu me laisses gagner…

 

Puis l’enfant ajouta avec énergie :

 

- Écoute Madame Lilie, on va jouer à un autre jeu ! Tu me poses une question personnelle sur toi et je réponds. Comme cela, tu verras que je ne suis pas ton esprit mais celui du désert, d’accord Madame ?

 

D’un air lassé mais pour le moins soupçonneux, Lilie s'exécuta et demanda quel était son âge. Soudainement, l’enfant déclara, déçu :

 

- Ah bah non en fait on peut pas jouer à ce jeu…

 

- Et pourquoi ? s’étonna Lilie.

 

- T’as mangé du sable alors maintenant, je sais tout sur toi et ton passé. Tu vas encore croire que je suis pas vrai, t’es méchante Madame !!

 

Tirant la langue, le petit garçon se tourna et s’assoie. Lilie s’approcha alors de lui et expliqua, intriguée, qu’elle le croirait à une condition :

 

- Si tu peux tout savoir sur moi alors peut être que tu connais certaines choses que moi-même je ne sais plus.

 

- Comment ça Madame ?

 

- Je ne me souviens plus du nom de mon père et de ma mère. Si tu es mon imagination alors tu inventeras certainement des noms qui n’éveilleront rien en moi mais si jamais tu parviens à trouver leurs vraies identités alors c’est que tu peux vraiment savoir tout sur moi grâce au sable que j’ai mangé ! Alors lance-toi.

 

- Tu me croiras alors ?

 

- Oui, qu’est-ce que je risque au pire…

 

- Alors ton papa, c’est Father-Sky et ta maman, elle s’appelle Mother-Earth !

 

- Quoi ?! Mais ça ne peut pas être ça !

 

- Ce sont les grains de sables qui me guident dans tes souvenirs, j’imagine rien moi, Madame !

 

- Non, non, non ! Ce ne sont pas des noms ça ! Et si je te redemande mon âge, tu vas me sortir un alexandrin ? s’exaspéra Lilie.

 

- Bah non, je te dirais ton chiffre… et d’ailleurs, tu as douze mille sept cent quarante deux ans. Roh, t’es vieille en fait !! Hihihi, t’es pas une Madame en vrai, t’es une Mémé !!

 

Devant ces éclats de rire, Lilie était dépitée. Et si cet enfant était vraiment l’Esprit du Désert et qu’il disait vrai ? Non, tout cela était faux pour la jeune fille. Elle tenta néanmoins une dernière question :

 

- Où… Où suis-je née ?

 

- Hum… Ah ! Tu es née sur le plateau de Midgar, en plein milieu du continent de Yuki !

 

- Mais c’est où ce truc ?

 

- Sur Ephinéa, mademoiselle McGarden, déclara une voix grave et fatiguée derrière la jeune fille.

 

Lilie se retourna en sursaut et aperçu un vieil homme vêtu d’une longue toge blanche. Effrayée, elle se leva et prit ses distances avec l’inconnu. Elle voulu demandé au petit enfant de venir auprès d’elle mais elle se rendit compte qu’il avait disparu. Son nouvel interlocuteur prit la parole d’un ton à glacer le sang :

 

 

- Je suis Méthys, le Gardien du Désert. Je juge le cœur des gens. Il est inutile de fuir, j’entends chacune des vibrations issues de vos pas sur le sable. Vous avez eu la chance de croiser Angelus mais en doutant de lui, vous avez échoué. A présent, je vais vous soumettre à l’Ordalie.

 

Il fit apparaitre un immense cimeterre dans ses mains particulièrement abimées. Son visage était tout ridé, une longue barbe blanche encadrant ce faciès rude. Une bouche masquée par des poils immaculés, de longs et épais sourcils, cet homme était très âgé. Ses petits yeux marron se dessinaient en amande.

 

- Vous comptez faire quoi au juste ? insista Lilie, peu rassurée.

 

Le vieil homme, d’un signe de la main gauche, tendant l’index et le majeur, engloutit Lilie jusqu’au bassin dans un monticule de sable. Ne pouvant plus bouger, ses bras étant également emprisonnés dans l’amas de poussière, la jeune fille ferma les yeux en voyant le gigantesque cimeterre s’approcher de sa gorge. La lame glaciale se posa sur elle au niveau de la veine jugulaire. Le Gardien déclara sans état d’âme :

 

- Je sens les battements de votre cœur, les remords de votre âme… vous avez causé beaucoup de peines en cherchant à réparer les erreurs du passé… vous êtes une femme immature malgré l’âge, naïve et stupide, manipulée par ses amis, sa famille… Mais je ressens le besoin de bien faire. Que souhaitez-vous « bien faire » mademoiselle ?

 

A ce moment précis, Lilie comprit que sa vie dépendait de sa réponse et, ouvrant les yeux, elle s’écria :

 

- Je veux… la paix !

 

Pourquoi avait-elle répondu cela ? Elle n’en savait rien non plus. Ce cadre morbide et prompt à recevoir les hymnes du néant n’avait finalement évoqué en elle que cela : la paix. Elle désirait être en paix, voir les gens autour d’elle en paix. Mais c’est alors que Méthys l’interrogea encore une fois :

 

- De quelle paix parlez-vous ? Une paix des cimetières ? Une paix onirique ? Une paix utopique ? Une paix naïve ? Une paix fallacieuse ?

 

Pensive, l’accusée répondit d’une voix douce :

 

- Je désire une paix… une paix de l’âme. Je veux être en paix avec moi-même…

 

Surpris, l’homme éleva son arme puis donna un coup sec et violent vers Lilie. Lui brisant ses liens anti-magie, il la libéra de l’emprise ensablée avant de préciser :

 

- Je vous laisse une chance, devant votre sagesse. Mais Angelus n’a pas reconnu votre valeur. Il vous faut donc un dernier avis pour éventuellement rencontrer notre Père.

 

- Votre « Père » ? Que me veut-il ?

 

- Lui ne vous veut rien, s’amusa le vieil homme. Mais vous en revanche, vous avez besoin de lui pour quitter ce lieu.

 

Montrant une étoile solitaire dans le ciel nocturne, il termina son propos paisiblement :

 

- Suivez cette lueur et vous trouverez Sekhmet, la Sentinelle du Désert aussi nommée la Puissante ou le Démon. Prouvez-lui votre force et elle vous conduira au Père.

 

- Attendez, je ne…

 

 

Mais avant qu’elle ne pu finir sa phrase, l’homme mystérieux s’était volatilisé. Lilie se dirigea, à bout de force, en direction de cette fameuse étoile. Elle désirait utiliser sa magie pour éventuellement se désaltérer un minimum et se réchauffer mais aux dires du vieil homme, il était préférable d’économiser ses capacités dans le cas où elle devrait affronter cette « Sekhmet ». Indubitablement, Lilie venait de retrouver espoir dans l’adversité. Elle voulait se battre, en découdre et finalement, elle voulait simplement vivre. Elle ne perdait pas de vue l’étoile précédemment indiquée et avançait d’un pas plus téméraire qu’à l’accoutumée lorsqu’elle se sentit observée, au bout de plusieurs mètres. S’arrêtant un instant, elle jeta un coup d’œil sur sa droite et remarqua avec effroi une personne au loin, à la posture sauvage. Parcourue de frissons, Lilie accéléra son rythme et avança de plus belle. Tout en continuant son périple, elle regarda encore une fois à sa droite : il n’y avait rien. Prise d’un mauvais pressentiment, elle ouvrit grand ses yeux dans la direction opposée. Ce qui ressemblait à un animal, dans une posture identique à celle observée précédemment, analysait Lilie au loin, du haut d’une dune. Plus apeurée que jamais, Lilie se mit à courir malgré ses moindres forces. Haletante, elle s’arrêta un instant pour reprendre son souffle. Là, la demoiselle en péril entendit comme un grognement ; se retournant délicatement et le plus lentement possible, Lilie aperçu à environs trois mètres d’elle un être vraisemblablement unique au monde. Son corps semblait être celui d’une femme maigre bien que musclée mais recouverte d’une fine fourrure de couleur sable ; son visage en revanche était celui d’une lionne aux crocs acérés. Les yeux de félin écarquillés, les griffes sorties, d’un souffle proche du râlement, cette chimère se préparait à attaquer. Lilie comprit rapidement que sous les traits de cette bête féroce se cachait celle que les légendes nommaient le Démon : Sekhmet !

 

- Solid Scri

 

 

La jeune mage n’eut aucunement le temps de prononcer son incantation que le monstre s’était jeté à sa gorge. Par instinct de survie, la jeune fille se baissa en une fraction de seconde. Elle sentit alors les griffes de la lionne enragée se planter dans son dos à défaut de ne pourvoir l’être forte heureusement à son cou. Lorsqu’elle sentit les pointes acérées se détacher de sa chaire, Lilie n’hésita pas une seule seconde :

 

- Solid Script : Aciarium (Acier) !

 

Elle recouvra ainsi totalement son bras droit d'acier et, se retournant le plus rapidement possible, attrapa in extremis la tête de la furie. Voyant les quatre membres acérés de la bête s’approcher immanquablement vers elle, Lilie garda son sang froid et invoqua le sort suivant :

 

- Solid Script : Flos Earinus (Fleur de Printemps) !

 

Le bras droit de la magicienne s’écailla puis l’ensemble de la structure d’acier forma un tourbillon de pétales tranchant comme des lames de rasoir en direction de l’ennemi ; ce dernier se trouvant à bout portant, il fut projeté six mètres en arrière, la poitrine violemment écorchée à vif. Mais la hyène ne comptait pas abandonner sa proie. En position de combat, elle sprinta sur Lilie qui forte heureusement, ne l’avait pas quittée des yeux. Elle enchaina alors deux techniques : la première, Solid Script : Ventus Vehemens (Vent violent), consista à créer un courant d’air ascendant assez puissant pour que la chimère s’élève en hauteur pour être ainsi sans défense. Lilie avait en effet senti la légèreté de la bête en recevant les premiers coups de griffes. Une fois l’animal au dessus de la jeune fille, cette dernière lança le sort Solid Script : Fulmen (Foudre) qui fit jaillir un puissant halo de plasma du bras gauche de Lilie en direction de Sekhmet, alors vulnérable. L’ennemi tomba à terre quelques mètres plus loin et resta au sol, inerte. C’est alors que Lilie, à bout de souffle, blessée et avec très peu d'énergie magique assista à un triste spectacle. Le monstre s’ouvrit en deux au niveau de ventre, la déchirure remontant jusqu’au cou. De cette brèche au sein de la chaire sortie la même bête. Comme une naissance sauvage et accélérée, Sekhmet venait de se régénérer. Un liquide visqueux dégoulinait de la créature alors qu’elle s’extirpait de son propre cadavre. Le regard de Lilie ne quittait pas une seule seconde cette outrageante représentation et vit ainsi le Démon du Désert se dresser sur ses pattes arrière. Des rangées de griffes sortirent de ses avant-bras, sa musculature gonfla subitement tout en laissant à l’animal une silhouette svelte. Effrayante au possible, Sekhmet avança lentement mais d’un pas assuré en direction de la pauvre Lilie ; cette dernière ne pouvait lancer qu’un seul petit sort avec le peu d’énergie magique qui lui restait. Elle repensa alors à tous les événements qu’elle avait vécu dans ce vaste chaos de sable ; son regard s’assombrit et les dents serrées, elle fixa son adversaire comme le ferait un animal sauvage. Sekhmet, désormais plus proche de sa proie bondit d’une vélocité impressionnante. Une grande majorité de ses griffes se plantèrent sur le haut du torse de Lilie, alors violemment projetée au sol. Le monstre n’avait plus qu’à se servir en dévorant la pauvre fillette. Lilie regarda Sekhmet dans les yeux, n’ont pas pour essayer la comprendre comme elle aurait fait en temps normal, mais bien pour la défier.

 

 

- Solid Script : Potens (Puissance)… murmura-t-elle à son ennemi.

 

Dés l’instant où elle acheva son incantation, Lilie fut parcourue de tout son être par un rayonnement puissant. Pour quelques secondes seulement, elle possédait une force extraordinaire ; elle agrippa Sekhmet de ses mains à la poigne désormais aussi forte qu’un géant et serra le plus intensément possible. Les griffes de l’animal, plantées en Lilie, l’empêchaient de s’extirper de l’emprise de la terrible magicienne qui insistait de plus belle dans sa strangulation. Il était alors complexe et osé de définir qui, parmi ces deux combattantes, figurait comme étant la plus sauvage. Lilie avait compris lors de la réincarnation de Sekhmet que le but de l’épreuve ne consistait pas à tuer mais à maitriser l’adversaire ; il ne fallait pas tomber dans la même folie que la chimère mais au contraire, être en paix avec soi-même, avoir confiance en ses capacités et ainsi éclairer l’obscure bête de la lumière de l’esprit. Ce qui, néanmoins, effraya Lilie au plus profond d’elle-même, fut ce sentiment de joie qu’elle ressentait en étranglant son adversaire : elle éprouvait des difficultés à contrôler sa force. Cependant, elle finit par relâcher son emprise lorsqu’elle sentit Sekhmet s’apaiser. Le Démon devint poussière d’or, indiquant sous un ciel aux reflets noir le chemin vers leur Père, le Maitre du désert.

 

 

Lilie remarqua que ses plaies s’étaient magiquement refermées tout en laissant des petites cicatrices, symbole de réussite de l’épreuve de Force du Désert d’Ishval. Avec beaucoup de gène, la demoiselle téméraire avança sur les traces de la nébuleuse dorée tout en repensant aux épreuves passées ; elle n’avait pas su prouver son courage en répondant aux questions de l’Enfant du Désert. Apeurée par l’inconnu, dubitative devant l’irrationnel, elle avait succombé à la facilité de l’ignorance. En revanche, sa droiture et sa sagesse d’Esprit ainsi que sa Force et son stratège avaient été acceptés par le Gardien Méthys et la Sentinelle Sekhmet. Après une marche encore longue mais pleine d’espoir, Lilie arriva devant un immense monolithe de couleur ocre. Soudainement, l’Enfant du Désert réapparu et lui agrippa la main ; il l’amena vers une petite cavité juchée au cœur du roc. Lilie se laissait désormais portée, n’ayant même plus la force de réagir. Une fois à l’intérieur, l’Esprit du Désert laissa sa place au Démon qui cette fois-ci resta devant la jeune fille, marchant sur ses pattes arrières et éclairant la sombre grotte d’une torche flamboyante. Ne disant mot, Lilie suivi son hôte jusqu’à arriver au pied d’un gigantesque portail composé de bronze et de basalte. Lourde et imposante, cette porte monumentale était ornée d’arabesques et de symboles illustrant la Trinité du Désert. La Force de l’Instinct, le Courage de la Candeur et la Sagesse de l’Expérience : se disposant en trois points triangulaires, au centre de trouvait un idéogramme Mushi que Lilie devina étonnamment d’elle-même. Il s’agissait du terme « Priant ». Sekhmet posa au sol la torche et se présenta devant la partie gauche de la lourde porte ; Méthys arriva alors mystérieusement et tout en demeurant curieusement muet, il resta devant la partie droite du monument. Là, les deux personnages du désert posèrent leurs mains sur le portail et on entendit le déclenchement d’un mécanisme. Le Démon et le Gardien partirent en fumée avant que ne s’ouvre avec lenteur et vacarme l’immense porte. Lilie récupéra la torche et avança alors que le portail continuait à s’ouvrir. Elle arriva au sein d’une immense salle uniquement éclairée par un léger halo de lumière issu du plafond. En effet, la salle était plutôt exigüe en surface mais possédait une hauteur impressionnante ; une ouverture au plafond donnait alors naissance à la seule source de lumière qui, en cette nuit particulièrement sombre ne se mesurait qu’à un simple trouble dans l’obscurité totale. Serrant sa torche, Lilie avança jusqu’à ce qu’elle entendit une voix des plus apaisantes :

 

 

- Mes félicitations, jeune fille…

 

- Qui… qui êtes-vous ? bégaya Lilie.

 

- Je suis le Priant du Désert, celui qui défend la paix entre l’Orient et l’Occident. Je suis celui qui effraye les Humains à l’Ouest du Désert comme à l’Est. Par la peur je fais régner l’ordre dans les civilisations. Mais toi, Lilie McGarden, toi qui est une menace pour Ephinéa, tu es tout de même parvenue jusqu’à moi, preuve de ton bon fond.

 

- Méthys m’a dit que je pourrais sortir de ce désert grâce à vous, est-ce vrai ? demanda timidement Lilie.

 

- C’est vrai, affirma-t-il.

 

- Alors que dois-je encore faire puisque vous me semblez évasif ?

 

- Parler. Nous devons parler afin d’être certain que tu aies les capacités pour changer le monde.

 

- Vous en doutez malgré que je sois présente devant vous… Et qui êtes vous au juste ?

 

- Nous sommes un mais nos esprits, parfois, se supplantent et il convient alors de prendre le temps de tous les écouter.

 

- Vous êtes schizophrène ou quoi ? interrogea Lilie, non sans une pointe de sarcasme.

 

Elle voulu éclairer de sa torche la direction d'où provenait la mystérieuse voix mais un violent souffle étouffa ironiquement la flamme. Tremblante comme une feuille, Lilie commença à balbutier :

 

- Non mais vous n’êtes pas drôle là ! J’ai faim, j’ai soif et j’ai besoin de me reposer…

 

- Patience, chaque chose en son temps. Informe-moi comme je l’entends et je t’offrirai toute mon aide. Je ne te veux pas plus de mal que les gens qui t’ont entourée jusqu’à présent.

 

- Mais bon sang, s’exaspéra la jeune fille en alerte, donnez-moi au moins un nom pour que je sache à qui je m’adresse !! Vous êtes un Manga-Kami, c’est cela ?!

 

- Je suis le Priant du Désert, je m’oppose aux belliqueux et aux fauteurs de troubles. Mon nom est Silesius Precari. Parlons un peu, ma chère Lilie McGarden… Parlons de vos erreurs passées… et évitons celles à venir !

 

 

 

Fin de l’Arc Premier. Nouvel Arc : Héritages

 

A suivre : Chapitre 9 - Revenants

 

 

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Très bon chapitre !

 

Tu as encore une fois bien joué, avec les descriptions et le désespoir qui régnait en Lilie. J'ai été transporté du début à la fin :). En faite tous les esprits qu'elle a affronté n'étaient que des épreuves pour prouver sa grande volonté et sa force, même si on a une bribre de révélations, enfin ils sont vrais, mais j'en doute pas. Le mystère reste toujours entier et le père ciel et terre mère sont étranges...

 

Lilie a sacrément bien tenu, elle n'est plus aussi fragile qu'avant, maintenant elle se bat comme une championne :-). Elle finit  par rencontrer le vrai lol maître du désert, qui devrait nous apporter bons nombres d'informations.

 

J'attends la suite.

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Très bon chapitre  8)

 

Les descriptions sont toujours aussi réussites, on se retrouve plongé dans la scène !

Chapitre concentrée uniquement sur Lilie, avec certaines révélations, elle ne fait pas son âge.

Il ne fait pas bon d'être une héroïne avec Hyôga  :-\

Reste à savoir si Lilie a eu des mirages ou si les persos très secondaires ont bien passés l'arme à gauche.

 

Tu m'as spoilé l'OST de Between Worlds  :-\

 

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Eh bien, on peut dire qu'il se sera fait attendre celui-là !

 

Un très bon chapitre, indubitablement. 8)

 

Les descriptions sont toujours très bonnes, qu'il s'agisse des paysages, des sentiments de Lilie ou des combats.

 

Mes Mon personnage est légèrement schizophrène. 9_9

 

Dès qu'on apprend que le gamin s'appellait Angelus, je savais que j'étais au moins trois. 8)

 

Il en fallait bien autant pour pallier l'hécatombe qui a frappé les personnages de cette fic'. :o

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Merci @ tous pour vos commentaires !

 

Sachez que vos messages participent sincèrement à me booster pour écrire la suite (disons que cela me fait aller plus vite... sauf lorsque j'ai des soucis ^^).

 

Je note que les descriptions et l'immersion vous ont plu. C'est un bon point pour moi :)Silesius, tu dois à présent être rassuré ^^ mais j'en connais un qui doit encore se demander "quand est-ce que j'arrive moi ?!"

 

@Kyojin :

Elle finit  par rencontrer le vrai lol maître du désert, qui devrait nous apporter bons nombres d'informations.

Disons qu'ils vont parler. Les révélations peuvent venir d'autre part...

 

@Kheldar :

Tu m'as spoilé l'OST de Between Worlds  :-\

Désolé mais ayant terminé le jeu, je ne pouvais que succomber à son OST magique 9_9

 

@Kelnorim :

Bien que je prenne ton commentaire avec humour :) et que je sois tout à fait d'accord pour recevoir des critiques tant qu'elles sont précises et argumentées, je dois bien t'avouer que ton post peut paraitre troublant/blessant au premier regard (l'écriture demande du temps et de la patience). Néanmoins, je t'invite à relire les chapitres 7 et 8 et tu remarqueras certainement quelque chose qui devrait "t'aiguiller". Je serais bien tenté de le faire moi-même en te dévoilant quelques trucs mais tu es assez grand pour patienter jusqu'au chapitre 9 ^^ (et ce serait un traitement de faveur que te spoiler 9_9 ).

 

Par contre si tu as des éléments précis que tu n'aimes pas, je suis tout ouï alors n'hésite pas à en parler mais donne moi plus de détails. J'ai par ailleurs déjà eu une jolie critique bien objective une fois par MP et elle m'a été fort utile donc n'hésitez pas à commenter !

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Oula, j'aurais du mettre un smiley, excuse moi si tu l'as mal pris ! Je voulais faire faire l'air faussement vexé, et c'est bien évidemment à visée humoristique ! :D Je ferai plus attention à l'avenir, j'ai du manquer de tact, comme ma visée était toute autre !

 

Je commenterai le chapitre un peu plus tard !

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mais j'en connais un qui doit encore se demander "quand est-ce que j'arrive moi ?!"

Ah bon ? Qui ça ? :D

 

Sérieusement, un bien bon chapitre. Bon, tu semble à moitié nous confirmer la mort de quarte gros personnages ... En fait, prend ton temps pour me faire venir, j'aimerais rester jusqu'à la fin. ;D Bon, il y a encore du doute pour les trois derniers (pas vu leurs morts), mais ça semble assez mal partit. Sans compter Hyôga qui est déjà à moitié enterré ...

 

Au final les esprits du déserts sont en fait un seul homme légèrement schizophrène ... J'aime ! :D Les passages sont très bien écrits, particulièrement celui où Lili se remet à marcher et voix le démon de plus en plus prêt. Et les musiques étaient (comme d'hab, excellente). On apprend aussi qu'elle est sacrément vieille. Est-ce à cause des nombreux voyages temporelles que son âge augmentent (si elle est téléportée cent ans plus tard, elle prend donc cent ans) ? Allez quadruple schizo, donne nous des infos !

 

Ah, et maintenant que l'arc est finit, j'attend de voir quel générique de FSN sera le prochain opening. :P

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Très bon chapitre, ça ma laissée toute oua (avec pleins de frisson partout). La description est vraiment bien et les OST toujours aussi bien adaptés au texte. J'attend la suite avec impatience!

 

Nouveaux dessins sur ma galerie => Kuro et Meiling  :) (http://forums.mangas-fr.com/index.php/topic,43083.msg1383698.html#new)

 

@Hyôhyô

tu pourrais me faire parvenir les description des personnages masculin vais essayée de mit mettre mais je promet rien >.<

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Re-bonsoir @ vous !

 

@Kelnorim :

Surtout, je précise que j'avais au final compris ta phrase avec humour mais en tombant d'un coup dessus, je dois avouer que le second degré ne m'est pas parvenu de suite ce qui m'a un peu troublé.

 

 

Ensuite, j'ajoute que je suis du genre à aimer toutes sortes de critiques donc, vous lecteurs membres et occasionnels, si vous avez des hypothèses, des suggestions, des avis plus ou moins agréables, des commentaires sur certains de mes choix et tout autre genre de réactions (quelles qu'elles soient), je vous encourage à les poster. Je ne veux surtout pas paraitre pour un pauvre type susceptible (ce n'est pas mon genre). J'ai juste été surpris sur le coup ^^ mais rien de bien méchant :)

 

Vos commentaires à chaque sortie de chapitre jusqu'à maintenant me touchent beaucoup. Vous avez les mots pour me donner envie d'y aller à 200%. Je vous remercie du fond du cœur pour votre soutient ! Vraiment.

 

Concernant le chapitre en lui-même, il me tenait particulièrement à cœur en raison de son thème : le désert. Oui, depuis tout jeune, j'aime énormément (le premier qui rit se prend un spoiler ^^) les déserts. Je trouve cet environnement magique et légendaire, une sorte de ruine du temps bien qu'il n'y ait rien, aucune implantation humaine (si ce n'est quelques passages d'humains au sein de certaines régions du globe). Avec ce chapitre donc, je souhaitais définir un désert imaginaire et j'ai pris plusieurs jours (et nuits surtout 9_9 ) à concrétiser cela par le biais des descriptions. Pour les musiques, je cherchais des OST faisant appel à l'imaginaire interne de chacun ce qui explique pourquoi vous n'avez pas eu de 'siques à la façon Aladin ^^ Je ne voulais pas des clichés.

 

Voilà pour le "derrière du comment" ^^

 

 

@Meiling :

Nice 8) Je t'enverrai les descriptions (tu as déjà en MP celles de Max, Erza, Hyôga et Kheldar normalement, non ? Je te ferrai parvenir les suivantes).

 

@Foene :

Sérieusement, un bien bon chapitre. Bon, tu semble à moitié nous confirmer la mort de quarte gros personnages ... En fait, prend ton temps pour me faire venir, j'aimerais rester jusqu'à la fin. ;D Bon, il y a encore du doute pour les trois derniers (pas vu leurs morts), mais ça semble assez mal partit. Sans compter Hyôga qui est déjà à moitié enterré ...

Indubitablement, il faut que j'avance dans l'écriture ^^ Les révélations d'Angelus sont-elles à prendre au sérieux... that is the question !

 

Ah, et maintenant que l'arc est finit, j'attend de voir quel générique de FSN sera le prochain opening. :P

Laul ! Te connaissant, tu aimeras... enfin j'espère :-X Par contre, il faudra mettre les basses à fond pour l'opening ^^

 


 

Je termine avec le Volume II des OST qui est disponible maintenant ^^

Oui, je rassemble tout simplement les derniers OST depuis le volume I tout en créant une petite pochette 8) Et si vous avez l’œil, vous verrez que la "track C" est une bonus :o Excellent, non ? :P

 

 

Allez, la suite très prochainement... avec du désert mais pas que !

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Un très bon chapitre

Tes scènes sont toujours aussi bien écrites j'était totalement ans l'histoire :), Angelus il me plait beaucoup et y'a toujours pas mal de mystère dans ta Fic et j'adore sa  8)!!! Bon courage et bonne continuations Hyôga-sensei avec ta fic ;D

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Arc 2 - Héritages / Interlude 1er : Ceux qui restent

 

196374Interlude1.jpg

 

 

Jeudi 04 avril 2013, banlieue de Kyoto. Il était 17h51, aucun bruit ne semblait s’échapper de ces nombreux petits pavillons d’un étage. Les minutes passèrent. Au bout de cette charmante rue venait d’arriver une jeune fille. Elle se dirigeait vers l'une de ces maisons alors que la nuit commençait à tomber sur l’ancienne capitale japonaise. Passant sous l’éclairage public qui venait de s’allumer, cette ravissante jeune femme s’illumina ; une chevelure mi-longue de couleur brune aux reflets bleu coiffait un visage angélique. De grands yeux marron se laissaient entourés de fins cils légèrement relevés tandis qu’un petit front surmontés de stigmates de la joie de vivre se trouvait caressé par les quelques mèches rebelles s’échappant du bandana rouge bordeaux que portait notre beauté. Ne dépassant pas le mètre soixante, d’un poids plume que nous ne divulguerons pas, la demoiselle était vêtue d’un leggings bleu marine allié d’une robe rayonnante aux couleurs du printemps, nuancée de verts à la fois doux et pétillants. Un léger décolleté mettant agréablement en valeur sa menue poitrine, la demoiselle avançait d’un pas assuré ; sortant d’un petit sac d’étudiante les clefs de son domicile, celle qui terminait une rude semaine à l’université des sciences humaines de la région ne pensait qu’à une chose : rentrer chez elle, se déchausser et profiter de son week-end de trois jours. Il était 18h13.

 

 

L’ange que nous venions de présenter portait le joli nom de Lally McGarden. Refermant la lourde porte d’entrée derrière elle, Lally sentit tout d’abord comme une odeur de roussi. Intriguée, elle flaira la source jusqu’à l’étage, passant devant un sac de cours laissé en contrebas des escaliers. Suivant son odorat, elle arriva dans la chambre de sa sœur jumelle, Lilie. Elle s’aperçut avec stupeur que l’ordinateur de la jeune fille était en train de bruler. Apeurée, elle appela sa sœur à gorge déployée. Sans réponse. Redescendant hâtivement à la cuisine, elle mouilla plusieurs serpillères puis étouffa le petit incendie électronique avant qu’il ne prenne des proportions désastreuses. Son affaire réglée, elle continua à chercher sa sœur mais sans succès. Lilie était introuvable. Bien que les deux sœurs prétendent être jumelles, il n’en était en réalité rien de tel. Elles avaient toutes deux été adoptées par leurs parents, originaires d’Écosse, qui ne pouvaient pas donner la vie selon les voies naturelles. Ce qui résonnait alors en eux comme un désastre s’était vite transformé en une immense joie lorsqu’ils parvinrent à adopter Lally.

 

Par la suite, ils entendirent l’histoire d’une jeune fille d’une dizaine d’années se réveillant d’un lourd coma et demeurant sans aucune famille : il s’agissait de Lilie que les McGarden adoptèrent également. Nous étions alors en juin 2004 et la toute jeune famille McGarden emménageait définitivement au japon à la suite d’une mutation professionnelle. Depuis, les deux sœurs ayant le même âge, elles s’étaient déclarées jumelles mais à l’évidence, Lally jouait le rôle de la grande sœur. Elles avaient grandi ensemble, aimées de leur père Connors et de leur mère Everlyne. Ainsi, affolée de ne pas trouver sa sœur alors que toutes ses affaires se trouvaient dans la maison, Lally courait à tout va à la recherche d’un indice. Se calmant un instant, elle prit son téléphone portable et composa le numéro de sa sœur. Une sonnerie retentit du fond du sac qui jonchait les premières marches de l’escalier. Lally avait peur, terriblement peur au point de ne même pas remarquer le message de ses parents expliquant la brûlure que s’était faite Connors en manipulant le four. Lally paniquait donc de ne pas voir ses parents lorsqu’elle remarqua que le cellulaire du domicile était décroché, se balançant par le fil. En s’en approchant, elle sentit une vive chaleur qui émanait du sol. Aucun son ne sortait du téléphone fixe ; elle le raccrocha et se pencha vers cette mystérieuse source d’énergie. Balayant le sol de sa main droite, elle ne remarqua rien de plus. Totalement décontenancée, Lally marcha de longues minutes durant. Épuisée, elle contacta sa mère par téléphone :

 

 

- Allô, maman ?! interrogea-t-elle d’une voix criarde.

 

- Oui ? Lally ? Qu’est-ce qu’il y a ? répondit sa mère d’un ton apaisant.

 

- Mais vous êtes où bon sang ?!

 

- Je suis à l’hôpital avec ton père… il s’est brûlé les mains avec le four. Mais j’ai pourtant laissé un mot à ta sœur.

 

- Mais c’est justement de ça que je veux vous parler, sanglota la jeune fille. Lilie… Lilie a disparu.

 

*

* *

 

Il était 20h12 lorsque les pompiers et la police arrivèrent sur place. Depuis une demi-heure maintenant, les parents des deux jeunes filles étaient rentrés chez eux et tentaient de trouver le moindre indice sur ce qu’il s’était passé. Une investigation s’était ouverte : la police récupérait notamment l’ordinateur de Lilie et tout ce qui pourrait être un indice probant. La famille fut interrogée et les pompiers déclarèrent que le danger d’un incendie était désormais écarté. La lune dominait le ciel nocturne de Kyoto et les McGarden se retrouvèrent rapidement seuls. Connors, assis à son bureau, se tenait la tête dans les mains tandis qu’Everlyne pleurait à chaudes larmes dans le salon. Lally, quant à elle, regardait la télévision dans sa chambre ; elle avait remarqué que le réseau internet était devenu totalement inopérant et allumant sa télévision sur la chaîne publique du pays, espérait se changer les idées avec une petite série. Mais rien à faire, les images défilaient encore dans sa tête et son esprit restait cloisonné à cette sensation d’abandon et de vide. Cependant, un « flash info » intercepta l’épisode en cours ce qui alerta Lally. Elle écouta alors attentivement, les yeux écarquillés :

 

- « Mesdames et messieurs, bonsoir. Pardonnez-nous d’interrompre vos programmes. Treize : c’est le nombre de victimes d’un phénomène aussi inédit qu’intriguant. Ces personnes ont été victimes d’une curieuse attaque que les experts nomment déjà une « répulsion électromagnétique ». Les victimes se trouvaient apparemment devant leur ordinateur ou leur Smartphone lorsque, d’après les témoins, un gigantesque flash bleu recouvra les environs. Ce phénomène s’est produit à l’instant, 21h34, heure locale. Plusieurs pays d’Europe, d’Afrique, d’Océanie, d’Amérique et d’Asie ont été touchés pour un total de treize cas comme nous vous le disions. Un cas a été recensé au Japon ; les autorités ne veulent pas communiquer plus d’informations et demandent, aussi fou que cela puisse paraitre, de s’éloigner le plus possible d’appareils électroniques à connexion internet. Nous n’hésiterons pas à intervenir de nouveaux si des déclarations sont faites à propos de ces treize comas mystérieux et pour le moins effrayant. Excusez-nous pour la gêne occasionnée. Reprise des programmes. »

 

Lally était effarée. Quels étaient ces cas de répulsions électromagnétiques ? La demoiselle descendit voir ses parents et expliqua l’invraisemblable histoire. Et si Lilie avait été victime de ce phénomène, pensa Connors. Lally rétorqua :

 

- Dans ce cas, j’aurais retrouvé Lilie. Là, il n’y avait rien ni personne.

 

- Tu ne penses tout de même pas que les autorités sont venues… balbutia Everlyne, sous le choc.

 

- Je l’ignore mais je compte bien comprendre ce qu’il se passe et retrouver notre Lilie, déclara avec ferveur Lally.

 

La petite famille finit par se coucher sans pour autant trouver le sommeil. Connors s’en voulait de ne pas avoir été présent tandis qu’Everlyne ne cessait de sangloter, n’ayant pas les mots pour exprimer sa peine. Seule dans son lit, Lally pensait à sœur, se demandant où elle pouvait bien se trouver :

 

- Je suis certaine que tu es vivante, Lilie. Je finirais par te trouver, je le jure. D’ici là, fait attention à toi…

 

 

A suivre : Chapitre 9 - Revenants

 

 

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Un bon chapitre.

 

On change carrément d'univers, dans ce chapitre. Voilà une révélation de taille, on découvre que Lille vient bien de notre monde et qu'elle a une soeur adoptive qui la recherche désespérément, en plus on remarque que ses origines sont toujours inconnu, vu qu'elle n'est pas une Mc Garden.

 

Cependant on sait que c'est un phénomène électromagnétique qui est à l'origine de sa disparition et de sa venue dans ce monde fantastique. Ma théorie n'était pas loin.

 

Bref j'attends la suite !

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Un changement de contexte inattendu, qui nous ramène au prologue de l'arc introductif avec son intrigue placée dans le monde réel.

 

Lilie habite donc Kyoto, a une soeur et a été adoptée comme cette dernière. Elle a passé un temps indéterminé dans le coma lorsqu'elle était petite, j'imagine que ce n'est pas anodin... Faisait-elle pendant son coma des "rêves" qui la transportaient dans un autre monde ? Cela expliquerait pourquoi elle est si âgée d'après Angelus, elle aurait vécu à Éphinéa pendant son temps de coma (en supposant que le temps passe beaucoup plus vite sur Éphinéa que sur terre). Le problème, c'est qu'elle était bien présente dans le monde réel pendant son coma, alors qu'actuellement elle en semble absente, ayant semble-t-il été physiquement transportée à Éphinéa... Bref, ce n'est qu'une hypothèse.

 

En tout cas, c'est bien intriguant tout ça. J'attends la suite avec impatience !

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Très bon chapitre on en apprend un peu plus sur la vie réel de Lillie et sur sa sœur, peu être va t elle jouer un rôle important dans la suite ^^

 

Je rejoint l'hypothèse d'Hello Kitty pour la possibilité des rêves durant le coma.

 

Vivement la suite ^^

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De bons chapitres!

 

Lillie était dans le coma jeune, ce qui d'après moi explique le fait qu'elle soit allée sur Ephinea (par rêves)

 

Elle à une soeur adoptive et des parents adoptifs.

 

Mon hypothèse:

12 autres cas, pourquoi pas les autres membres de FT tels qu'Erza, Hyo, Kelno, Kuro ou moi même?

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Bonjour @ tous !

 

Alors alors... surpris n'est-ce pas ?

 

J'avais cette idée d'Interlude depuis le début de l'histoire. Il s'agit comme vous l'aurez sans doute compris de présenter la suite des événements sur notre planète Terre. Vous comprendrez ainsi au fil des futurs "Interludes" ce qui arrive au nouveau personnage, Lally. C'est un récit en parallèle du principal dont les différentes parties seront distribuées aléatoirement. Vous ne saurez jamais à l'avance quand est-ce que nous reviendrons sur Lally.

 

Merci pour vos commentaires, c'est toujours aussi revigorant :) Je lis des hypothèses intéressantes... le futur chapitre devrait vous aiguillez un peu plus vers certaines idées. Concernant ce dernier, je n'ai malheureusement pas beaucoup de temps ces temps-ci pour écrire donc le Chapitre 9 se fera un peu plus désirer que d'habitude (mais je ne pense pas que l'attente sera aussi longue que pour le chapitre 8 ^^).

 

Je vous remercie sincèrement de votre soutien et je vous dis à très bientôt pour de nouvelles aventures... nouveaux et derniers persos... révélations croissantes... découvertes de certains Manga-Kami... l'Arc 2 - Héritages vous réserve un paquet d'avancées scénaristiques (tout en gardant une dose de mystère évidemment).

 

Les Interludes ont des OST mais pas d'OP/ED (je dis cela pour Foene surtout ^^) mais le prochain chapitre se composera bien entendu de la même façon que les précédents !

 

 

@ très vite :D

 

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  • 2 weeks later...

Chapitre 9 – Revenants

 

 

 

Au cœur de cette cavité obscure, une jeune femme faisait face à son mystérieux interlocuteur. Elle était exténuée. Abasourdie et presque en colère de son triste sort, une rage intense prenait place en son cœur meurtri. Serrant les poings, Lilie articula avec suffisance ces mots :

 

- Mes erreurs… hein ! Vous n’êtes pas un Manga-Kami, pour sûr mais vous êtes tout aussi chiant qu’eux. J’en ai bavé depuis ce foutu incident. Ma famille me manque, j’ai beau être entouré de personnages qui me semblent familiers, vous me les brisez menu, tous autant que vous êtes ! Je ne cesse de me réveiller dans des endroits pas possibles ; vous pensez quoi là ? Que je vais à nouveau pioncer, morte de fatigue ? Vous allez m’utiliser à vos fins ? Je n’aime pas vos manières et pour commencer, que diriez-vous de me montrer ce satané visage !!!! Solid Script : Solaris !

 

Toute la salle fut enveloppée d’une épaisse lumière chaude et apaisante. Cette magie lumineuse projetait dans l’air comme des flocons incandescents qui restaient accrochés aux parois tout autour de Lilie. Dés lors, la jeune magicienne découvrit un lieu qu’elle avait à peine pu apprivoiser de sa torche l’instant précédent ; des gravures géométriques parcouraient les murs, s’élevant en hauteur jusqu’à rejoindre la minuscule ouverture au plafond qui juchait à plusieurs mètres au-dessus de sa tête. Le sol marbré recouvrait toute la surface. Au milieu de ce caveau, un individu se présentait, droit, sans dire un mot. Sa silhouette était peu commune : il se recouvrait entièrement d’une épaisse toge allant des épaules aux pieds. Malgré l’apparence d’un épais tissu, le vêtement semblait fluide et léger. Cet acabit était similaire à ce que portaient les autochtones vivant près des limites interdites du désert d’Ishval et leur permettant de se protéger de la chaleur. Pour en revenir à notre inconnu du nom de Silesius, on ne distinguait ni ses jambes ni ses bras. Quant à sa tête, de longs et épais cheveux bouclés grisonnant tombaient jusqu’à ses épaules ; son visage se cachait sous un masque de fer aux reflets de cuivre. Ce dernier paraissait immuable et inquiétant. Outre la proéminence d’un nez, l’ensemble de la pièce semblait lisse et brillante. Une ouverture au niveau de la bouche incarnait l’absence totale d’émotion, qu’elle fut positive ou non. Dans le même genre de découpe, les yeux se dessinaient en amandes larges, dénués d’une quelconque forme d’expression : deux yeux rouges brillaient sous l’obscurité du masque funeste. Lilie demeurait sans voix, totalement couac. Silesius prit la parole paisiblement :

 

 

- Vous voilà rassurée ? Ma présence est formelle. Silesius Precari est l’identité de l’âme la plus dominante en moi mais pour autant, il serait impensable de négliger Angelus, Méthys, Sekhmet et l’Autre.

 

- L’Autre ? Je ne l’ai pas rencontré celui-là… s’inquiéta Lilie.

 

- N’ayez crainte, nous non plus. Nous connaissons sa présence mais il n’est jamais entré en contact avec nous.

 

Reprenant avec difficulté, comme essoufflé, il déclara :

 

- Je dois bien avouer que vous m’impressionnez.

 

- Il serait temps… grommela-t-elle.

 

- Écoute Mamie Lilie… commença Silesius avant d’être coupé.

 

- Angelus ?

 

- Roh, écoute-moi Mamie ! Bien sûr que c’est moi. Avec le sable que tu as avalé sans faire gaffe j’ai compris des choses sur toi mais je suis pas non plus un… comment on dit… tu sais quand on sait tout…

 

- Omniscient ? Clairvoyant ?

 

- Ah, c’est ça ! Je suis pas un « homme-nisciant » moi. Je peux juste entendre tes cellules et comprendre les « racines » de ton corps.

 

- Mais c’est absurde ! J’ai à peine dix-huit ans !! J’ai une famille sur Terre… et en plus je lis des histoires dans lesquelles figurent des gens que j’ai rencontrés ici ! Je ne vois pas comment je pourrais être aussi vieille !

 

- Lilie McGarden, déclara une voix grave, vous ne pouvez que croire ce que vous annonce Angelus. A l’évidence, vous existez depuis plusieurs millénaires.

 

- Méthys… ? Mais non ! Comment un humain pourrait vivre aussi longtemps ? C’est tout simplement impossible.

 

- Vous avez votre réponse, Lilie : vous n’êtes pas une humaine. Vous êtes une Mushi.

 

Lilie recula d’effroi. Elle n’en revenait pas. Cette nouvelle pourtant absurde de prime abord lui paraissait terriblement véridique. Elle serait une Mushi ? Il s’agissait du peuple de l’Origine expliqua Méthys ; cette population très puissante était parvenue à habiter toute la surface d’Ephinéa. Les Mushi maitrisaient les arcanes de la magie et de l’Ether, la source de toute chose vivante. Grâce à cette énergie incommensurables, ils créèrent un réseau de téléportation ce qui appuya leur domination sur la planète. Cependant, de génération en génération, les Mushi se reposèrent sur leur technologie, abandonnant leurs croyances et leurs rêves ; l’extrême majorité d’entre eux devinrent des Anaphores, c’est-à-dire des « répétitions » ou « remplaçants ». Une guerre éclata entre ceux qui possédaient la magie et ceux qui n’en connaissaient plus les arcanes. Les premiers se faisaient appeler les Utopistes. Les seconds se nommaient les Réalistes. Les Mushi accusaient leurs adversaires de n’être que des corps vides tandis que les Anaphores voyaient les Utopistes comme des déicides, des briseurs de spiritualité jouant aux apprentis-dieux. Lilie écoutait attentivement puis demanda :

 

- Sait-on ce qui s’est passé à la suite de cette guerre ?

 

- Les Mushi auraient remporté la victoire puisque nous manipulons tous la magie, nous autres Ephinéens ; et pourtant nous sommes tous des descendants d’Anaphores, à n’en point douter.

 

- A quoi voyez-vous cela ?

 

- Les Mushi sont supérieurs aux Anaphores en tout point. C’est une race bien plus proche des dieux que nous le sommes.

 

- Peut-être ont-ils fait la paix et ont vécu ensemble… le mélange des uns et des autres aurait donné naissance à ce que nous sommes ! tenta Lilie.

 

- Nous ? Vous êtes une Mushi, Dame Lilie. Votre sang n’a pas été souillé par celui des Anaphores. Regardez les capacités physiques et intellectuelles que vous possédez ! Elles sont prodigieuses et extraordinaires. Non, vraiment, la nature des habitants d’Ephinéa est actuellement un grand secret dont nous n’avons aucune réponse. En revanche…

 

Méthys reprit alors une voix posée et déclara d’un ton plus juvénile, digne d’un homme d’une trentaine d’année :

 

 

- …Angelus a découvert des choses intrigantes sur vous. Outre votre âge mythologique et la nature de votre existence, vous semblez liée d’une manière ou d’une autre à Father-Sky et Mother-Earth…

 

Lilie comprit que Méthys s’était de nouveau endormi pour laisser place à Silesius ; ce dernier soulevait de nombreuses interrogations dans le cœur de la jeune fille. Elle écoutait attentivement les propos de Precari : ceux qu’on nommait Father-Sky et Mother-Earth n’étaient autres que des figures mythologiques des temps immémoriaux. Ces deux êtres incarnaient l’Absolu par le biais du Chaos et de l’Harmonie. D’après les légendes les plus ésotériques, chacune des deux divinités possédait une part d’ombre et de lumière, ne pouvant trouver un équilibre qu’en restant à une certaine distance l’un à l’autre. Le ciel et la terre qu’ils incarnaient auraient alors donné naissance à l’atmosphère par leur tragique et non moins immuable séparation. Toutefois, ils ne cessèrent de s’observer et tombèrent amoureux. Ce sentiment donna vie à Ephinéa puis à l’ensemble des entités vivantes de ce monde. Parmi les nombreuses espèces créées, celle des Mushi était la plus faible, proche de l’extinction alors qu’elle venait de naitre. Father-Sky souffla un vent de Savoir et de Connaissances tandis que Mother-Earth fit germer des capacités physiques hors-normes à ces petits être chétifs. Dés lors, les Mushi devinrent les « Messagers des dieux », transmettant les sentiments des deux divinités originelles. Cependant, ceux qui étaient alors considérés comme des Anges tombèrent au cours des siècles suivant dans la noirceur de l’existence, découvrant les antagonismes à l’amitié, l’amour, la confiance, la joie… la vie. Ils métamorphosèrent leur réalité en des onirismes fallacieux. C’est à ce moment que certains Mushi souhaitèrent retourner aux fondamentaux de leur existence, abandonnant magie et technologie pour mieux se rapprocher de la spiritualité enfouie au fond de leur âme. Les Anaphores étaient nées ; ils étaient « ceux qui croyaient et vivaient dans le Réel », par opposition aux Mushi, « ceux qui imaginaient et créaient leur Réel ».

 

- Voyez-vous Lilie, notre monde est en perdition et je pense sincèrement que votre venue est un signe. Vous êtes jusqu’à maintenant l’unique Mushi que nous ayons rencontré et les textes les plus anciens ne mentionnent plus votre espèce depuis trop longtemps pour que les Hommes d’aujourd’hui, les Anaphores, s’en souviennent.

 

- Qu’attendez-vous de moi alors ? interrogea Lilie d’un ton résolu.

 

- J’ignore encore ce que vous pouvez faire mais c’est une certitude : vous êtes la clef de l’avenir. Cependant, je dois vous amenez à un ami… Je sens en vous un profond trouble issu du passé. Je n’ai jamais ressenti une telle damnation, votre cœur saigne abondamment mademoiselle McGarden.

 

- Que proposez-vous ? s’essouffla la jeune fille, éreintée bien que curieuse.

 

- Vous allez vous reposez en ces lieux puis nous irons à la rencontre de l’Homme à la Griffe d’Argent. Il s’agit d’un vieil ami qui sait lire mieux que quiconque dans le cœur des gens.

 

Lilie était blême, ses yeux se fermant sans qu’elle ne s’en aperçoive. Elle s’écroula, à bout de force, aux pieds de Silesius. Ce dernier sortit son bras droit de sa grande cape, également drapé, quelques bijoux ornant ses doigts. Il invoqua un sort magique :

 

- Haruspicine : Les Cœurs jumelés !

 

Une vague de chaleur rayonnante enveloppa Lilie. Elle semblait apaisée, se reposant. Son aventure ne faisait que commencer.

 

*

* *

 

Les planches de bois craquaient fortement à chacun de ses pas. Titania avait peur. Seule, n’ayant plus beaucoup de réserves magiques, la jeune femme avançait lentement dans la cale de cet étrange navire sur lequel elle s’était réveillée après l’attaque du Manga-Kami à l’armure de diamant. Entendant un grognement étrange, elle s’était décidée à découvrir d’où ce curieux bruit venait. Invoquant une fine épée dans sa main droite, Titania continuait son avancée. Bien qu’elle descende dans les sous-compartiments du bateau, elle remarqua que l’enchevêtrement des différentes embarcations abandonnées s’agglomérait à la manière d’une gigantesque forteresse flottante. Ce cimetière marin inquiétait Titania au point qu’elle sentait des gouttes de sueur glisser sur son front. La rouquine s’enfonçait dans ces terribles profondeurs jusqu’à ce qu’elle se retrouve devant un couloir au sein duquel étaient accrochées des torches allumées. A la fois étonnée et effrayée, Titania attrapa l’une d’elle et marcha encore, droit devant elle. Elle s’éclairait avec difficulté, chacun de ses souffles manquant d’éteindre la petite flamme. A l’évidence, elle n’était pas seule sur ce navire fantôme. Soudainement, un rire éclata. Le corps tout entier de la jeune femme s’hérissa ; elle n’osa pas prononcer un mot et continua son chemin en direction de ce rire désastreux. Elle arriva devant une porte entre-ouverte. Respirant profondément, Titania donna un coup de pied violent dans la porte pour qu’elle s’ouvre puis tendit son bras armé de sorte que l’inconnu présent dans la salle comprenne le message.

 

 

- Ahahahaha ! Aaaaaaaaah ahahaha !!! Hurla le mystérieux personnage. Encore vous ! A venir me hanter… Mais j’ai plus peur moi maintenant ! Ahahahaha !!! Vous voulez un verre ? J’ai encore plein de rhum !!

 

- C’est quoi ce bordel ?! s’exaspéra Titania qui, d’un certain point de vue, était rassurée de connaitre l’origine de ces bruits effrayants. Qui êtes vous ?!

 

L’individu grommela des choses incompréhensibles et, se levant lourdement de sa chaise, avança vers la rouquine. Une fois à la lumière des divers chandeliers posés ci et là dans la salle, Titania observa ce mystérieux homme. D’une grande taille, il était vêtu d’un large manteau vert foncé sous lequel se trouvait une chemise grisée par la saleté. Il portait un pantalon bleu marine délavé à cause du sel marin ainsi que des bottes brunes aux armatures solides. Un doute s’empara de Titania ; elle regarda intensément le visage de l’homme : d’une chevelure longue, légèrement bouclée et blanchâtre, l’inconnu semblait néanmoins jeune, n’ayant pas plus de trente ans. Une barbe grisâtre et mal taillée encadrait son visage plein de rudesse et d’usure. Il demeurait très certainement en ces lieux depuis un bon moment. Ses yeux marron luisaient de fatigue mêlée à la consommation d’alcool frelaté. Nos deux individus se regardaient lorsque Titania, les larmes aux yeux, déclara avec stupeur :

 

- Non, ce n’est pas vrai… c’est bien toi ? Foene ? Foene Atalanopolis, le grand archéologue ?!

 

- Hein ?! De quoi tu parles fantôme ?! braya l’homme.

 

- Mais Foene, c’est moi, Titania, la sœur jumelle d’Erza, ton ami ! Ne te souviens-tu pas des nombreux écrits prolifiques que vous rédigiez ensembles sur l’histoire de Fiore ?

 

- Er…za ? Maudite soit mon existence !! Hurla-t-il. Voir des fantômes anonymes pendant des années n’est pas facile à vivre mais rencontrer des spectres du passé, ça non, JAMAIS !

 

- Mais non Foene, je ne suis pas le fruit de ton imagination ! C’est vraiment moi, Titania von Héliwood ! tenta d’apaiser la jeune femme.

 

- Non, c’est faux ! Titania ne ressemble pas à cela, c’est une jeune fille, pas une femme… et Erza est mort noyé dans une expédition !

 

- Arrête donc de dire des sottises ! Cela fait au moins huit ans depuis que toi et lui êtes partis effectuer cette mission de rang triple-S ! J’ai grandi depuis et Erza n’est pas mort !

 

- Ah oui ?! Et où est-il alors ? insista l’ivrogne fou.

 

- Je… à vrai dire… je ne sais pas, je suis seule ici… Mais Foene, je suis tellement heureuse de te retrouver ! Erza sera fou de joie en te voyant ! s’enjoua-t-elle.

 

Des larmes coulaient du visage de Foene. Il n’y croyait pas et commença à crier sur Titania, la traitant de mensonge et de fantôme. Foene Atalanopolis était, il y a huit ans, un archéologue de renommée internationale qui offrait ses services aux plus offrants. Il s’était engagé auprès de la Couronne de Fiore afin de trouver des nouvelles traces du glorieux passé de l’illustre monarchie alors mise à mal par la fin de vie difficile du roi. Hisui n’endossait alors que le rôle de princesse et avait démarché Foene personnellement. Ce fut en ce cadre professionnel que l’archéologue avait rencontré Erza et Titania ; devenus amis, à tour de rôle ou parfois tous les trois, le trio partait en missions archéologiques aux quatre coins du globe. Lors d’une fouille périlleuse près de la Grande Limite, l’extrémité septentrionale d’Ephinéa, Erza et Foene avaient été attaqués par des pirates ; un mauvais coup avait assommé Erza tandis que Foene continuait à se battre. Au réveil du rouquin, il ne restait plus aucune trace de son ami.

 

 

Foene éclata d’une profonde rage et s’attaqua désespérément à Titania, prise au dépourvu. Sa technique de combat n’avait pas changé ; il manipulait la magie très rare de l’Élégie périlleuse. Cela consistait à invoquer le coup du sort. Ainsi, Foene se battait à l’aide de cartes et de dés. Il possédait un nombre incalculable de combinaisons qui, bien que puissantes la plus part du temps, pouvaient se montrer totalement inoffensives ou encore se retourner contre lui. La magie unique de Foene reposait sur la chance et le hasard. Par son jeu de carte, il lançait un sort dont il pouvait renforcer grandement la puissance en lançant une paire de dés. Cependant, faire moins de 6 réduisait considérablement la force de l’attaque. Le chiffre 2 retournait le sort contre lui tandis que le 12 portait l’offensive à son paroxysme. Ainsi, il se jeta sur Titania en prononçant l’incantation suivante, une carte de tarot à la main :

 

- Élégie périlleuse : Aléas du souvenir !

 

Tout en prononçant ces quelques mots, Foene lança une paire de dés. Le résultat fut 10. Le sort se transforma en véritable cataclysme ; de nombreux halos pourpres entourèrent la jeune fille désemparée qui cria :

 

- Foene, non ! Attends !!

 

Une gigantesque explosion ébranla une partie du navire ; des torrents d’eau entrèrent avec fracas dans la salle. La structure craquant de toute part, l’ensemble du navire coulait progressivement. Titania gisait au sol, soufflée par le sort de Foene et sans aucune énergie. Son assaillant, les pieds dans l’eau, la regarda sans dire un mot. La rouquine se noyait petit à petit, n’ayant plus la force de bouger. Ouvrant difficilement ses yeux, suffocant, Titania tendit la main vers celui qu’elle avait reconnu comme son ami. Un morceau de charpente s’effondra alors sur Foene, le projetant au sol. Coincé, il voyait le niveau de l’eau monter inlassablement. La température, excessivement basse, glaçait le sang des deux prisonniers des flots.

 

- C’est vraiment toi… Titania… ? balbutia Foene.

 

Il agrippa soudainement la poutre qui l’écrasait puis, la soulevant, sortit une carte de tarot :

 

- Élégie périlleuse : Hasard salvateur !!

 

La carte de tarot se mit à scintiller tandis que Foene arriva auprès de Titania, non sans difficultés. Il lui teint la main. La carte brillait de plus belle lorsque les deux compagnons se mirent également à miroiter. Ils furent comme transportés en un violant flash. Alors que Titania ouvrait les yeux, elle vit un immense navire couler au loin, emportant avec lui tout une frégate. Prise d’angoisse, elle serra naturellement la main qu’elle tenait et s’aperçut que Foene était à ses côtés.

 

- T’es pas un fantôme toi, déclara avec nonchalance Foene.

 

Tremblotante, Titania demanda ce qu’il avait fait ; il répondit calmement :

 

- J’ai utilisé l’une de mes dernières cartes de tarot, celle du Hasard salvateur. Cela permet de se transporter à une certaine distance. Les dés m’ont fourni une force de 8 sur 12, heureusement. Un peu moins et on se serait retrouvé au milieu de ces embarcations mais en plein dans l’eau…

 

- Mais comment se fait-il que je ne sois pas blessée ?

 

- Les Aléas du souvenir émettent une forte lumière qui finit par s’embraser, créant une explosion. Cependant, cette attaque dépend des sentiments de la cible vis-à-vis du lanceur : tu disais ne me vouloir aucun mal et comme tes mots étaient sincères, le sort t’a naturellement évitée, détruisant seulement les alentours.

 

 

- Foene… tu faisais exprès d’être éméché ? interrogea Titania d’un ton suspicieux.

 

- Oui, j’ai reçu la visite de plusieurs êtres très puissants depuis mon accident avec Erza… récemment un type est venu. Il avait une grosse armure en diamant…

 

- Un Manga-Kami ! s’étonna Titania.

 

- Ouais c’est ce qu’il disait… il voulait que je vienne avec lui pour sauver je sais pas qui… l’Architecte ou un truc comme ça. J’ai senti le mauvais plan alors je l’ai affronté comme ceux qui étaient venus avant lui. Mais bizarrement, il se défendait à peine et est parti d’un coup…

 

- Et tu m’as pris pour l’un des leurs ? Tu as cru qu’il utiliserait tes souvenirs pour te faire réagir ?

 

- Je… je suis navré Titania. Tu me vois comme je suis à présent, un moins que rien, vivant dans les déchets et les épaves issus des guerres entre la force militaire de la Marine et les Pirates… je suis pathétique… et j’ai failli de tuer en plus de cela. Pardonne-moi Titania.

 

- Mon pauvre Foene, nous avons besoin de revoir les bases de la sociabilité à zéro ! ironisa-t-elle.

 

Ils se serrèrent dans les bras mutuellement. Ils pleuraient de joie autant que de détresse. Ils ne savaient pas encore comment sortir de ce désastre maritime mais l’important pour l’heure était simplement de s’apaiser.

 

*

* *

 

Une jeune fille, assise sur un tronc d’arbre mort, cuisinait un petit plat avec des moyens rudimentaires. A côté d’elle figurait un homme brun au teint pâle, allongé au sol ; il s’agissait de Meiling et de Kheldar. Ce dernier semblait encore assommé lorsque que Meiling décida de faire une pause. Le silence pesant qui régnait au cœur de cette jungle glaçait le sang de la jeune fille. Elle s’en voulait terriblement d’avoir frappé Kheldar et abandonné Hyôga ; elle appréhendait plus qu’autre chose le réveil du Général d’Armée. Quelle allait être sa réaction ? Meiling se posait cette question alors qu’elle cherchait non loin de son petit campement des herbes aromatiques afin de terminer son ragout. Il fallait bien que Kheldar se réveil un jour, pensa-t-elle. Sa besogne faite, elle retourna auprès du feu, passant ainsi devant l’homme en sommeil.

 

 

La jeune demoiselle laissa alors tomber ses aromatiques, voyant que Kheldar n’était plus là. Reculant de quelques pas, elle rencontra de dos un obstacle :

 

- Outrage et trahison…

 

Meiling fit volte-face et se trouva nez-à-nez devant Kheldar. Malgré ses verres de lunette teintée, deux lueurs rubicondes scintillaient d’un éclat vif et perçant. De nombreuses veines apparaissaient sur son visage comme gonflées par un afflux anormal de sang. Meiling eut à peine le temps de réagir :

 

- Kheldar ! Je…

 

L’homme se montrant sous son plus triste visage empoigna la frêle jeune fille par la gorge. Il serrait de toutes ses forces, n’ayant qu’un but : mettre un terme au litige. Dans sa furie, celui qui semblait hors de contrôle, déclara d’une voix sombre et emplie de haine :

 

- Hyôga est mort par ta faute ! PAR TA FAUTE !!

 

- Arg… humm… Ah ! Arrête… Je t’en supplie… Je… je n’arrive pas à… respirer…

 

Des stigmates de couleur noir commencèrent à se développer sur la peau de Kheldar ; tout son corps fut bientôt parcouru par ces étranges dessins. Ses yeux rouges laissaient couler des larmes de sang. L’homme avisé qu’était Kheldar avait laissé sa place à un monstre de colère. Appuyant intensément sa strangulation, il annonça, les dents serrées :

 

- Tu dois périr, immondice…

 

Alors que Meiling suffoquait péniblement, laissant partir ses dernières forces, une gigantesque explosion retentit au loin, près de la rive qu’ils avaient tout juste quitté, moins de douze heures auparavant : cette incommensurable flamme venait du lieu où se trouvait la dépouille de Hyôga.

 

 

 

A suivre : Chapitre 10 – Âmes en peine

 

 

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Excellent chapitre! :)

 

On en sait plus sur Lilie. Elle est âgée de plusieurs millénaires et elle est une Mushi.

 

Après passage sur Foene et Moi.

Nous nous connaissons depuis plusieurs années, et enfin sortie de ce foutu bateau.

 

Meiling va-t-elle mourir? Kheldar est dans une colère noire...

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Un chapitre riche en information !

 

On en sait un peu plus sur Lilie et ses origines qui sont proches d'êtres surpuissant qui peuplaient le monde autrefois, et on dirait qu'on part dans une confrontation entre le monde réel et imaginaire...

 

Titania de son côté rencontre Foene lol et à première vue, il semble tous les deux se connaître. Et on a rapidement la raison, ce dernier est un célèbre archéologue ayant disparu depuis des années, il doit avoir beaucoup connaissances sur les Mushi lui :P et son pouvoir basé sur la chance est bien sympa.

 

Meiling de son côté a affaire à un Kheldar qui a pété les plombs, je suis sûr qu'il doit être sous l'emprise d'un pouvoir...

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Chapitres lus !

 

Pour la préface, ça nous permet de savoir que Lilie a toujours été sur terre puisqu'elle était dans le comas. Comas qui est forcément (allez, certain à 99%) lié à sa nature de Mushi et son passage dans les deux mondes. On sait aussi qu'un total de 13 (nombre symbolique ^^ 8)) personnes ont disparus, dont Lilie. La question est logiquement : qui sont les autres victimes ? Presque sûr que Max en est un (cf sa première rencontre avec Lilie et le fait qu'il soit, je crois, amnésique), et dans ce cas, pareil pour Erza, Titania, Hyôga ... Les 12 autres sont-ils aussi des Mushi ?

 

Pour le second chapitre, on en apprend un peu plus sur Silesius (le masque de fer, c'est la classe 8)). Curieux de voir l'Autre, qui rien qu'au nom, promet d'être du très lourd.

Ensuite on a le droit à la meilleure partie de toute ta fic avec l'apparition du meilleur personnage. 8) Maintenant que le sauveur est arrivé, les Manga-Kami n'ont qu'à bien ce tenir 8) (surtout si j'en ai fait fuir un alors qu'à dix, le groupe de Hyôga s'est fait massacrer 9_9) ! Par contre, je ne m'étais pas imaginé en ivrogne mais bon. :P Même le meilleur à des défauts. ;D J'aime bien ma magie (surtout les cartes de Tarot), qui est quand même vachement cheaté si j'ai de la chance. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense qu'à côté, je doit être  le poissard total. :P Au moins, Titania sort de ce bateau, et retrouve un allié sur qui compter.

Enfin, on a Kheldar qui se réveil est pète son câble. Pauvre Meilling, elle est presque forcée de laisser mourir Hyôga, et maintenant elle va se faire tuer par Kheldar. Il reste un petit espoir avec le feu de la fin, retour de Kelno ?

 

PS : Vu l'omniprésence des génériques de Fate/ dans tes openings/endings, je suis étonné de ne pas encore avoir vu l'ombre d'un servant dans l'histoire. :P

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Bonsoir @ vous :)

 

@Titouï :

:o Tu parviens à répondre avant Kyojin ! Good job 8)

Nous nous connaissons depuis plusieurs années, et enfin sortie de ce foutu bateau.

En effet, j'avais énoncé l'existence d'un ami archéologue dans le chapitre 3, te souviens-tu ? Héhé, tout est lié, bien plus que vous ne le pensez... Et sinon, oui, tu es enfin sortie du bateau... pour atterrir sur un autre bateau ^^ Bah oui, c'est un cimetière à navires donc vous êtes (toi et Foene) au beau milieu d'un océan ^^ Bon courage !

 

Meiling va-t-elle mourir? Kheldar est dans une colère noire...

Il ne me reste plus beaucoup de personnages en fait... bah tant pis, on verra bien 9_9 Le tiens a failli y passer par ailleurs ^^

 

 

@Kyojin :

Meiling de son côté a affaire à un Kheldar qui a pété les plombs, je suis sûr qu'il doit être sous l'emprise d'un pouvoir...

Mystère mais je dirai simplement que son histoire est loin d'être joyeuse...

 

Sinon, je vois que tu émets un piste entre le réel et l'imaginaire... Je compte sur toi pour poursuivre dans ce sens. Je ne dis pas que tu as raison mais disons que c'est une bonne piste ;) (cf. le titre de la fic')

 

 

@Foene :

Alors heureux ? ;D

On sait aussi qu'un total de 13 (nombre symbolique ^^ 8)) personnes ont disparus, dont Lilie. La question est logiquement : qui sont les autres victimes ? Presque sûr que Max en est un (cf sa première rencontre avec Lilie et le fait qu'il soit, je crois, amnésique), et dans ce cas, pareil pour Erza, Titania, Hyôga ... Les 12 autres sont-ils aussi des Mushi ?

Mouhahaha, la tragédie du chiffre maudit !! Plus d'informations au prochain Interlude... qui apparait aléatoirement je le rappelle !

 

Ensuite on a le droit à la meilleure partie de toute ta fic avec l'apparition du meilleur personnage. 8) Maintenant que le sauveur est arrivé, les Manga-Kami n'ont qu'à bien ce tenir 8) (surtout si j'en ai fait fuir un alors qu'à dix, le groupe de Hyôga s'est fait massacrer 9_9) !

Laul, comment tu te la pète 8) [dialectique d'jeuns inside]

Plus sérieusement, je préciserai que le Purgatoire (le Manga-Kami à l'armure de Diamant) n'a pas cherché à combattre Foene... M'enfin, comme d'habitude, wait and read ! Je n'omettrai aucun détail jusqu'à la fin de l'aventure... enfin normalement !

 

Concernant Meiling, c'est vrai qu'elle n'a vraiment mais alors vraiment pas de chance (contrairement à Foene, vous aviez compris l'opposition en lisant le chapitre ^^ ?). Mais bon, cette scoumoune ne date pas de la veille.

 

Tout cela me donne vraiment envie d'avancer pour que vous puissiez mieux apprécier les personnages ; en effet, leurs histoires personnelles les rendent plus attachants je trouve :)

 

PS : Concernant Fate, je précise que je ne peux pas faire des références à tous les mangas et je n'ai pas nécessairement choisi mes favoris (j'ai emprunté notamment l'univers de One Piece que je ne lis pourtant pas !).

 

 

@ bientôt pour la suite avec au chapitre 10, je vous l'avoue : de la nouveauté et de la révélation !

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  • 1 month later...

Chapitre 10 – Âmes en peine

 

 

 

Les ardentes flammes apercevables au loin semblaient lécher les cieux ; leur rougeoyant reflet brillait dans le regard fou de Kheldar qui, l’espace d’un instant, relâcha très légèrement sa poigne. Sentant là son unique chance de survie, Meiling posa sa main sur le visage de Kheldar et, transformant uniquement son bras en celui d’un Elekable, elle lui lança en pleine figure un gigantesque Tonnerre. L’assaillant hurla de douleur et tomba en arrière ; Meiling, titubante, eut tout juste le temps de reprendre ses esprits qu’elle entama une course effrénée en direction du gigantesque brasier. Elle revenait ainsi en arrière, sur les traces de Hyôga qui était censé être mort. Elle revoyait le visage paisible de Hyôga et sans raisons particulières se sentait rassurée à l’idée de le revoir. Elle savait bien que cela ne la protègerait pas de la folie de Kheldar mais peut être que lui montrer la vérité sans détour était un moyen de le ramener au calme ? Quoi qu’il en soit, Meiling courait en direction du brasier, inéluctablement. La jeune fille courait vite mais avec difficultés, ayant peine à retrouver son souffle ; au bout de quelques foulées, elle s’arrêta un instant pour récupérer. De lourds bruits de pas raisonnaient au sol. Des pas de plus en plus proches, de plus en plus véloces, de plus en plus effrayants : Kheldar, toujours en furie, peut être même bien plus qu’auparavant, poursuivait Meiling. Cette dernière, apeurée au possible, sentit une montée d’adrénaline en elle comme jamais et se mit à sprinter de toutes ses forces. Elle avait peur, horriblement peur. Elle se doutait que si Kheldar l’attrapait, elle ne pourrait pas résister une seconde fois. Dans sa course, Meiling prenait soin d’esquiver les nombreuses branches ainsi que les différents obstacles que lui offrait cette luxuriante végétation. La jeune fille arriva non loin d’une falaise ; là, elle vit avec stupéfaction le brasier en contrebas ainsi qu’un individu en surgir. Il lui avait fallut douze heures pour grimper jusque là en portant l’ami de Hyôga sur son dos. La descente serait plus aisée, pensa-t-elle.

 

- Juste les ailes devraient suffire… déclara la demoiselle.

 

De grandes et majestueuses ailes de Roucarnage s’extirpèrent de son dos, déchirant au niveau des omoplates le débardeur que lui avait confié la veille Kheldar. Meiling, ne possédant que peu de force magique après tous ses événements, s’élança de plus de quatre cent cinquante mètres et plana délicatement. La canopée de l’épaisse jungle se rapprochait alors de ce qui semblait être au loin un ange mais quelques dizaine de mètre avant que la jeune fille ne se prépare à traverser la cime des arbres afin d’atterrir dans les meilleurs conditions, elle vit une ombre grossir autour d’elle. Avant qu’elle ne comprenne quoi que ce soit, Meiling fut projetée très violemment au sol, s’écrasant dans un ruisseau. Sans défense, à terre, la pauvre jeune fille regarda son Némésis se jeter vers elle, la mort dans les yeux.

 

- Kheldar… j’ai voulu te protéger, chuchota Meiling.

 

La proie ferma les yeux pour ne pas assister à nouveau à cette strangulation lorsqu’elle sentit une brève explosion lui fouetter le visage ; elle ouvrit les yeux immédiatement et ressentit les suites d’une bourrasque. Kheldar, projeté au loin, grognait de douleur. Meiling s’aperçut alors qu’une personne s’approchait d’elle, posant délicatement sa main sur son front fiévreux. Une chaleur émanait de cette paume inconnue, une chaleur apaisante, rassurante mais surtout, revigorante. Surprise, Meiling interrogea l’inconnu :

 

- Hyôga ? C’est toi… ? Tu es revenu ?!

 

- Vous ne devriez pas trop parler, répondit une voix douce et calme. Vous ne vous êtes rien casser avec cette chute, c’est déjà un miracle. A présent, reposez-vous…

 

- Mais Kheldar, il va…

 

- Je m’en occupe, répondit l’étrange personne d’un ton sec.

 

Meiling s’était rendu compte que l’individu alors à ses côtés n’était pas Hyôga. Ce dernier n’était plus. En revanche, il lui était impossible de saisir l’identité de ce mystérieux invité. Le principal concerné s’avança vers Kheldar et se présentait donc de dos à Meiling : chevelure blonde aux reflets argentés, quasiment blanc immaculé. Coiffé en chignon, quelques mèches s’en échappaient tandis que la nuque de l’intéressé se délectait d’un décolleté dans le dos permettant à Meiling d’apercevoir une peau blanche et belle, parsemée de grains de beautés qui, dans de telles circonstances, portaient merveilleusement bien leur nom. Le vêtement en lui-même était en cuir brun, solide et épais, recouvrant uniquement le tronc. Un tissu sombre parcourait l’ensemble de l’habit, saisi par plusieurs points d’attache qui, face aux légers vents parcourant la jungle, était du plus bel effet, donnant véritablement l’impression à son porteur de flotter. Au niveau de la ceinture, de nombreuses lanières d’un ton de couleur plus proche du châtain clair s’enlaçaient les une aux autres formant ainsi une jupe tombant au niveau des genoux. D’aspect flexible et résistant, la structure entière donnait une prestance magistrale au personnage.

 

Kheldar, d’un cri de rage, se jeta sur son adversaire qui apparemment était toujours Meiling. Ignorant totalement son nouvel opposant, il hurla alors qu’il se trouvait en l’air, au-dessus de Meiling :

 

- Tu dois payer pour ton crime !!!

 

Un souffle de flamme se répandit autour de la bête féroce qu’était devenu Kheldar puis explosa en un instant, le projetant à nouveau au loin.

 

- Kheldar Lahart. Ce n’est pas très judicieux de m’esquiver ainsi, lança l’inconnu.

 

Kheldar resta alors au sol tandis que Meiling demandait d’une voix peu rassurée :

 

- Vous… vous le connaissez ?

 

- Évidemment, il est un Général d’Armée de Fiore comme moi.

 

- Comme vous ?!

 

 

Se tournant, l’inconnu s’approcha de Meiling et la porta pour la poser dans un endroit légèrement plus calme, entre deux Séquoias immenses. Alors qu’elle était transportée, notre maitresse des métamorphoses dévisagea son protecteur. C’était une femme ; yeux marrons foncée, presque noir, ses sourcils fins et blonds encadraient délicatement son doux visage. Quelques tâches de rousseurs parcouraient ses joues claires. Son nez pointu surplombait d’élégantes lèvres roses. Cette femme incarnait la délicatesse et pourtant, quelle ne fut pas la surprise de Meiling en découvrant l’identité de cette femme qui devait avoir un peu moins de trente ans.

 

- Je suis Khaleesi Di Regni, générale de l’escadron Est de l’Armée de Fiore.

 

Posant Meiling au sol, elle continua :

 

- Ma sœur et moi avons découvert le drame d’Era. La destruction du Tribunal de la Magie de Fiore, le décès de la Reine Hisui ainsi que votre disparition, toi et les autres. L’état d’urgence a été déclaré et la mission qui m’a été confiée fut de retrouver la trace de Hyôga et Kheldar grâce à nos liens magiques.

 

- Comment ? s’étonna Meiling.

 

- Les quatre généraux possèdent un système particulier de « réseau magique » leur permettant de communiquer plus aisément. C’est essentiel pour gérer les troupes. Je m’en suis servi pour détecter Hyôga puis l’État Majore m’a exceptionnellement autorisée à employer le sort de « Téléportation des Particules Magiques » ou TPM si vous voulez afin de retrouver Doranbâlt. C’est une technologie très dangereuse que nous n’utilisons qu’en cas d’extrême urgence ; à mon arrivée ici, j’ai vu Hyôga. Comme le veux la coutume à Fiore, j’ai voulu l’incinérer en utilisant ma magie de feu mais un élément à résisté et a provoqué une immense explosion.

 

- Hyôga... et la flamme au loin, c’était lui... Mais comment avez-vous fait pour survivre à une telle déflagration, demanda Meiling avec stupéfaction.

 

Une peau d’écailles noires recouvrit entièrement le corps du général qui déclara alors avec force :

 

- On me surnomme la Mère des Dragons en raison de ma magie particulièrement rare ; je suis une Dragonnière. J’ai du sang de dragon en moi qui me permet de me recouvrir d’écailles ou encore d’utiliser une magie de feu très puissante. L’explosion de tout à l’heure a totalement consumé mes vêtements d’apparat de général mais ceux que je porte toujours en-dessous sont ignifugés.

 

- Ouaaaaahhhhh… C’est énorme, s’écria la jeune fille.

 

Puis reprenant ses esprits, Meiling demanda :

 

- Et Hyôga… il est…

 

- Là.

 

A ces mots, Khaleesi lança à Meiling une curieuse pierre d’une couleur verte intense. La Dragonnière reprit :

 

- Cette pierre de jade est la raison pour laquelle mon brasier s’est déchainé bien au-delà de mes capacités. Je sens la présence de Hyôga à l’intérieur, ce qui m’intrigue beaucoup.

 

Regardant l’homme fou, elle termina :

 

Kheldar reprend connaissance. Je vais définitivement m’occuper de lui et le ramener à son état normal. Nous continuerons notre petite discussion tout à l’heure si vous n‘y voyez pas d’objections, ironisa-t-elle.

 

Kheldar hurla alors d’une voix qui ne semblait pas être la sienne :

 

- Tu veux le faire revenir ? Mais je suis la vraie nature de Kheldar !!! Jamais tu ne me vaincras.

 

- Cela mérite d’être tenté, ironisa la guerrière.

 

- Je vais te tuer pour mon plaisir personnel puis j’irai punir de mort cette immondice que tu caches !!!!!

 

Khaleesi Di Regni faisait désormais face à Kheldar Lahart, enragé. Les deux généraux s’apprêtaient à se lancer dans un combat féroce et sauvage.

 

*

* *

 

 

Quelque part, dans un lieu sombre.

 

- Je ne pense pas que l’Enfer ressemble à cela, c’est bien trop « contemporain ». Ou alors nous sommes dans une zone spécifique qui nous aurait été attribuée en raison de nos actes… Mais même là, je ne vois pas ce que nous faisons en ces lugubres lieux. Pour commencer, nous ne voyons rien ou très peu. Le sol, les murs et le plafond sont gluants, visqueux et mouvants. L’odeur est celle d’organismes en décomposition. Et enfin de compte, nous sommes encore en mesure de « ressentir » ce qui est, selon moi et mon opinion strictement personnelle, qui n’engage que ma personne et… par là je veux dire que ce que je m’apprête à délivrer comme jugement n’est que le fruit de ma propre réflexion…, je disais donc est la preuve que nous avons été avalé par un monstre marin. Qu’en penses-tu mon cher Max ?

 

- La ferme.

 

- Quoiiiii ? C’est là tout ce que tu trouves à me dire ?! Tu insultes ainsi l’homme qui t’accompagne depuis maintenant… Depuis combien de temps déjà…

 

- Erza ! Vraiment, arrête !! Je ne sais pas combien de temps se sont écoulé depuis notre arrivée sur cette saleté d’ile volcanique puis notre escapade maritime et enfin notre réveille dans une sorte de monstre qui apparemment n’a pas envie de nous digérer !!!! s’exclama Max.

 

- Mais je t’avais pourtant demandé de compter les secondes depuis notre réveille, te souviens-tu ? Le mot « coloscopie » se dit en une seconde ! En le répétant, tu devais nous permettre de garder une notion du temps mais je crains que ce ne soit trop tard à présent…

 

Erza et Max s’étaient réveillés dans le tube digestif d’un monstre marin qui, étonnamment, ne cherchait pas à les digérer. Ils transitaient alors sans savoir réellement depuis combien de temps ils se trouvaient là ni où exactement. Max, assis en tailleur au sol, réfléchissait tandis qu’Erza, loin d’être fatigué devant une telle épreuve, continuait son monologue frénétiquement :

 

- Oh Max ! Je viens d’y penser ! Peut être que le temps est passé bien plus vite que nous le pensons !! Imagine un peu : nous sortons de ce monstre et paf, nous irions à la rencontre d’une Titania vieillie par l’âge, d'une Wendy bien plus veille que nous deux ou encore d'une Lucy toute ridée… ce serait amusant. N’est-ce pas Max ?

 

Soufflant expressément fort, Max répondit :

 

- Erza, tu es en train de devenir fou. En restant ici, nous allons tous les deux sombrer dans la folie, j’en suis persuadé. Puis se levant et regardant son compère dans les yeux, il ajouta : Trouvons un moyen de sortir.

 

Les deux hommes commencèrent par élargir leur zone d’exploration en restant néanmoins groupé. Progressant vers ce qu’ils espéraient être le « bon sens », ils tentaient de deviner leur emplacement précis au sein de ce monstre. Cet événement inattendu les avait tout de même sauvé d’une mort certaine. Continuant encore, les pieds trainant dans une sorte de salive mélangée à de la bile, Erza et Max aperçurent au loin deux lumières pourpres. D’abord effrayés, ils avancèrent à tâtons. En les avalant, le monstre les avait comme épuisé de toute énergie magique. En s’approchant de ces curieuses sources de lumières, les deux jeunes aventuriers finirent par deviner qu’il s’agit d’une personne les fixant du regard. Ils stoppèrent immédiatement leur progression, attendant le moindre signe de la part de leur invité mystère. Ce dernier ne se fit pas attendre ; d’une voix grave, il se présenta :

 

- Mes salutations messieurs. Je vois d’ici votre crainte. Elle se lit sur mes yeux… Permettez-moi de me présenter, je suis l’Almageste, l’un des huit Manga-Kamis.

 

 

A ces mots, une lueur merveilleuse et radieuse enveloppa le corps de l’individu qui illumina dés lors l’ensemble de l’environnement. L’Almageste était d’une grande stature, portant un kimono rouge bordeaux foncé large ainsi qu’un long pagne d’ascète aux couleurs du diaphane. Il tenait un fin mais apparemment solide sceptre aux reflets d’un noir de jais élégamment profond ; son visage possédait des contours très carrés. Ses yeux couleur améthyste brillaient de mille feux. Leurs pupilles se dessinaient en six cercles concentriques donnant une impression terriblement hypnotique à celui ou celle qui y aventurerait son regard. Sa chevelure, d’un blanc immaculé, était extrêmement longue et volumineuse, une masse compacte de cheveux donnant alors l’aspect d’une crinière de lion au Manga-Kami. Il paraissait assez âgé. Devant un tel personnage, une telle prestance, Max prit la parole tout en sachant que chacun de ses mots seraient déterminants. En effet, ils étaient tout deux à bout de force et en face d’un être certainement aussi puissant que le Purgatoire, le Manga-Kami en armure de diamant.

 

- Un Manga-Kami… pourquoi ai-je l’impression que notre survie en ce curieux lieu est de votre concours ?

 

- Judicieux, jeune homme. Vous vous trouvez dans le ventre de Sanbi, l’une de mes nombreuses invocations. Il s’agit d’un monstre marin très craint des populations vivant près des coins d’eau, s’exclama l’Almageste.

 

- Vous nous avez donc sauvés après avoir tenté de nous tuer… ? interrogea Erza, brièvement.

 

- « On » a tenté de vous tuez, comme le reste de votre bande.

 

- Comment ça, « on » ? s’écria Max.

 

- Il me parait nécessaire de vous raconter les faits messieurs : trois Manga-Kamis nous ont trahis. Il s’agit du Purgatoire, de L’Immaculé et du Législateur. Nous autres, Manga-Kamis, sommes sensés protéger Ephinéa des menaces qui pèsent sur elle mais notre mission est complexe et fastidieuse. Notre quête d’un monde en paix dure depuis une éternité et il semblerait que trois d’entre nous aient décidés d’écraser la source de tout ce mal plutôt que le sauver.

 

- Vous voulez dire que…

 

- …Ephinéa sera bientôt détruite par trois êtres en pleine déchéance, incarnant le désespoir, la peur et la méfiance vis-à-vis du genre humain.

 

Erza demanda alors, tout en s’approchant :

 

- Qui nous dit que vous n’êtes pas avec eux ? Après tout, ils sont comme vos frères, non ? Et puis, qu’attendez-vous de nous ?! Il me semble que vous êtes bien plus en mesure de les remettre à leur place que nous.

 

L’Almageste baissa alors la tête et, d’une voix pesante, expliqua l’enjeu du problème :

 

- Nous autres Manga-Kamis sommes des entités spirituelles rattachées à Ephinéa. Nous ne pouvons interagir qu’avec les corps étrangers, c'est-à-dire les dangers qui menaceraient la planète. Nous ne pouvons rien faire les uns contre les autres.

 

- Mais dans ce cas, coupa Max, vos trois traitres ne devraient pas être un mesure de faire quoi que ce soit à Ephinéa s’ils ne peuvent acter que face à des dangers.

 

- Tout à fait, rétorqua le vieille homme, nous sommes une sorte de défense naturelle du monde et il nous est impossible de s’élever contre lui… et c’est justement pour cette raison que le Purgatoire, l’Immaculé et le Législateur ont délégué leur funeste objectif à des êtres puissants mais bien humains et par conséquent libres d’action.

 

- Et en quoi vous est-il impossible d’éradiquer ces humains s’ils menacent Ephinéa ? s’étonna Erza.

 

- Parce qu’ils sont les Ainés. Ce sont les plus sages, les plus puissants et les plus respectables lignées d’humains du monde. Au nombre de sept, on les nomme les Ainés parce qu’ils transmettent de génération en génération, d’ainé à ainé une force venue des Temps mythologiques. Pour faire simple, chacun d’entre eux est béni par Ephinéa, ils sont les derniers Mushi, le peuple des premiers hommes. Nous autres Manga-Kamis ne pouvons pas les affronter, ils font parti de l’Esprit de la Planète et nous ne pouvons qu’à peine les approcher.

 

- Mais pourquoi ont-ils accepté le délire des trois autres ?! s’énerva Max, impatient.

 

 

- Les Rouages du Destin, messieurs.

 

- Hum… je crois que le Purgatoire avait prononcé ces mots… se remémora Erza.

 

- Probablement, affirma l’Almageste. Chaque êtres vivant d’Ephinéa possède en lui des « rouages » qui règlent son destin, son existence, sa vie. Vous êtes tous libres de vos actes mais le but-même de votre présence dans ce monde est quant à lui, déjà défini.

 

- Et les trois Manga-Kamis auraient… modifié les Rouages des sept Ainés ? s’exclama Erza.

 

- En effet, les traitres sont en train de considérablement dérégler la destinée du monde. Les Ainés ne sont plus eux-mêmes, ils pensent agir selon leur devoir et il nous est impossible de les raisonner. Nous ne pouvions rien faire à ce propos… excepté choisir plusieurs destins assez forts et liés entre eux pour accomplir notre mission sacrée.

 

- Je crois comprendre que ça parle de nous là... Si je comprends bien, trois Manga-Kamis veulent notre peau tandis que les cinq autres cherchent à ce que nous vivions.

 

- Oui, vous devez vivre. Vous seuls pouvez rétablir les destins.

 

- Et comment ? demanda Erza, suspicieux.

 

- En tuant les Ainés.

 

Les deux jeunes gens n’en revenaient pas. Sauvés par un Manga-Kami, ils devaient à présent poursuivre sept inconnus afin de les assassiner et cela, pour le bien du monde. L’Almageste précisa alors que c’était le seul moyen d’endiguer le problème une bonne fois pour toutes. En effet, seuls les Ainés étaient capables d’accomplir un tel cataclysme ; leur disparition signifierait le retour de la paix. Les Manga-Kamis traitres n’auraient plus aucun moyen d’agir contre Ephinéa et, abandonnés par l’Esprit de la planète, ils disparaitraient.

 

- Mais j’ai une question si je puis me permettre, ironisa Max : si les Manga-Kami ne peuvent détruire que ce qui est une menace pour Ephinéa, comment ce fait-il que nous pouvons nous-mêmes être attaqués… nous voulons sauver Ephinéa, non ?

 

- Évidemment, vous voulez le bien d’Ephinéa mais cela a un prix. Le prix à payer est celui du sacrifice des Ainés et en cela, vous vous attaquez d’une certaine manière à l’intégrité de la planète au sein des Hommes.

 

- A vous entendre, nous aurions déjà accepté… grommela Erza.

 

- En effet, rien ne vous force à agir selon nos vœux, commença le puissant personnage d’un ton amical avant de continuer de manière bien plus sombre : cependant, vous ne pourrez plus bénéficier de notre protection si vous vous séparez de nous. Et je doute que les traitres ne prennent que quelques jours à se rendre compte que vous êtes en vie. Sous notre bienveillance, ils auront bien plus de mal à découvrir votre présence…

 

- Mais c’est du chantage !!! brailla Max, abasourdi par la tournure des événements.

 

Les deux amis se regardèrent dans le blanc des yeux avant de parlementer entre eux. Ils pesaient le pour et le contre, tentaient de découvrir une éventuelle supercherie ou encore de savoir s’ils n’étaient tout simplement pas en train de rêver puis, soudainement, l’Almageste s’approcha au plus près d’eux et demanda d’un ton inquisiteur :

 

- Votre décision, je vous prie, messieurs les Élus.

 

*

* *

 

 

Le soleil se levait sur des steppes densément vides, loin de toutes formes de civilisations. Une jeune femme se trouvait au sol. Il s’agissait de Kurogane no Feari, l’assassin envoyée par les Sages d’un village caché ne souhaitant aucunement la venu de l’alchimiste Kelnorim Haganeno. Lorsqu’elle ouvra enfin les yeux, elle ne comprit pas vraiment ce qu’il se passait. Une majestueuse aurore montrait les premiers signes d’un jour nouveau tandis que le sol se réchauffait petit à petit. La brunette tenta alors de se lever mais sentit une gène : elle était ligotée ! Ne perdant pas son sang froid, elle se retourna en roulant sur le coté et fit face à l’auteur de cette tragédie.

 

- Te voici enfin parmi nous, fillette…

 

L’interlocuteur n’était autre que Kelnorim lui-même. Serrant les poings, celle qu’on surnommait la Sombre Fée d’Acier demanda hâtivement :

 

- J’allais vous achever… qu’avez-vous fait ?!

 

- Curieux souvenir que tu me remémore là ! ironisa l’intéressé. Tu n’es pas très diplomate… mais tu as raison sur un point : tu allais me tuer.

 

- Comment vous en êtes vous sorti ? demanda sobrement la jeune fille.

 

- J’ai menti. Les gants que je portais me permettaient d’amplifier ma magie, transformant ainsi une flammèche en un véritable brasier.

 

- Ils ne créaient pas la flamme en elle-même alors…

 

- Cependant ils s’usent vite, surtout que je les ai depuis très longtemps. Je n’ai pu ainsi déclenché que deux explosions de tailles importantes avant que tu ne prennes le dessus sur moi.

 

- Mais qu’avez-vous fait alors ?! s’inquiéta l’assassin emmaillotée.

 

- J’ai déclenché une dernière étincelle au moment où tu étais le plus proche de moi, touchant ainsi ton visage. Je ne t'ai pas brulé mais coupé le souffle. Tu as suffoqué quelques secondes seulement mais ce fut suffisant pour que tu tombes dans les pommes.

 

- Pourquoi ne pas m’avoir achevée ? lança la Fée sombre sans aucun sentimentalisme.

 

- Pour deux raisons fillette : la première est que je ne peux pas me résoudre à tuer une enfant. La deuxième est que j’ai besoin de toi.

 

- De… moi… ?

 

Kelnorim montra alors la large plaie sanguinolente que lui avait faite Kurogane no Feari lors de leur entrevue musclée. Kelnorim perdait du sang, lentement mais surement. Ses heures étaient comptées. Il demanda alors à la jeune fille si elle pouvait l’amener dans son village pour qu’il soit soigné. Elle ne dit mot. Le trentenaire argumenta ensuite qu’il lui avait laissé la vie sauve, ce à quoi elle rétorqua sèchement :

 

- Je ne vous ai rien demandé.

 

- Mais moi je te le demande. Tu as échoué, ton contrat est toujours en vie et…

 

- …plus pour longtemps apparemment. Je ne sais pas si je suis vraiment perdante, lança-t-elle sarcastiquement.

 

- Et si je meure ici-même, que vas-tu faire dans cette zone hostile et aride, ligotée comme un saucisson ? Ne me dis pas que les assassins dans ton genre ont des personnes sur qui compter qui viendraient les sauver le cas échéant !

 

- Vous n’avez pas tord, répondit-elle, pensive.

 

Elle leva la tête et regarda le visage blême de Kelnorim. D’abord hésitante, elle se décida à agir après une longue réflexion.

 

- Libérez-moi et je vous aiderai.

 

Haganeno s’approcha alors de la jeune fille et, la regardant dans les yeux, desserra l’entrave. Peu prudent, Kelnorim offrait son futur aux mains de celle qui voulait le lui enlever. De la confiance ou du désespoir. Quel sentiment habitait Kelnorim ? Kurogane no Feari se leva et marcha vers une sorte de sac posé au sol dans lequel l’alchimiste avait rangé ses dagues ; elle récupéra son arsenal, ses affaires puis s’approcha de celui qui dépendait d’elle. Haganeno, à genoux, la regardait naïvement. Son souffle, lourd, résonnait telle une supplique. Elle se baissa à son niveau et lui glissa légèrement dans le creux de l’oreille :

 

- Merci.

 

- Que… !

 

Kurogane no Feari venait d’assommer l’alchimiste ; elle sortit sa plus petite dague et s’approcha de la plaie béante de l’homme.

 

- Je vous ai dit que je vous aiderai… mais pas comment.

 

 

 

A suivre : Chapitre 11 – Le village caché du Minerai

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Très bonne suite !

 

Il y a pas mal de choses dans ce chapitre !

 

Meiling qui se fait sauver in extremis par un nouveau personnage qui n'est autre qu'une femme général au nom de Khaleesi, GoT c'est quelque chose :P. Son pouvoir de Dragon est toujours bon à voir dans une œuvre, elle est sacrément forte. Hyoga je me demande bien ce qui se passe avec lui.

 

On revoit nos chers Max et Erza ça faisait longtemps dis donc, ces derniers se retrouvent dans le corps d'une invocation d'un manga kami. On a droit à pas mal de révélations et ce qui attend nos deux élus est une très grande quête. Qu'ils fassent le bon choix.

 

Kelnorim quand a lui a gagné son combat mais avec une blessure qui le tue à petit feu.  Il a donné sa confiance trop vite à la ninja assassin, mais je ne pense pas qu'elle le tuera pour autant.

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Oh, un nouveau chapitre des Of ! :D

 

Un bon chapitre qui quitte un peu le développement de l'intrigue autour de Lilie pour se focaliser de nouveau sur les autres personnages.

 

Kheldar semble avoir une seconde nature profondément violente en lui. Ça n'a pas l'air d'une seconde personnalité vu que malgré sa fureur le général ne perd pas le nord et garde son attention fixée sur Meiling pour ce qu'il croit qu'elle a fait, mais cela reste à confirmer. En tout cas, une chose est sûre : le bougre n'a aucun humour dans cet état.

 

Nous avons l'apparition d'un nouveau personnage, et non des moindres : une des quatre généraux de l'armée de Fiore. J'aime beaucoup sa description, elle a l'air tout à fait charmante. :-*

 

De son côté Kelnorim, même s'il a d'abord réussi à maîtriser son adversaire, est en fait gravement blessé et n'en aurait plus pour longtemps. Du coup il fait preuve de faiblesse et baisse sa garde face à la fillette qu'il a en face de lui. Le personnage reste fidèle à son modèle sur ce point.

 

Erza et Max se retrouve quant à eux devant un Manga-Kami qui leur fait des révélations inattendues (encore ! Je commence à être perdu >_<). Je ne sais pas s'il leur dit la vérité et s'il est digne de confiance, ou s'il les manipule en réalité. En effet, dans le chapitre 5 on a cette phrase :

 

La brèche se referma sur Titania, Erza, Max, Kheldar, Hyôga, Kelnorim et le petit Métamorphe. Faisant face aux ruines d’Era, le titan contempla son œuvre. A l’orée du bois entourant le Tribunal, sept personnes arrivèrent. Réunis devant le brasier monumental, les huit entamèrent une discussion puis disparurent en une fraction de seconde dans un éclaire de lumière.

 

Il s'agit probablement des huit Manga-Kami, qui ont donc des rapports les uns avec les autres malgré la trahison de trois d'entre eux dont parle Almageste. Donc soit Almageste manipule Erza et Max pour leur faire accomplir certaines choses, soit la trahison de certains d'entre eux et le fait que les Manga-Kami ne peuvent influer directement les uns sur les autres (si ce que dit Almageste est vrai) ne les empêchent pas de se rencontrer et de discuter. S'ils ne peuvent effectivement pas agir les uns sur les autres, alors on comprend qu'ils puissent se rencontrer même s'il y a des traîtres : après tout il n'y a pas de risque qu'une baston éclate. ;D

Mais la première hypothèse, celle de la manipulation d'Erza et Max par Almageste qui jouerait donc double jeu, est aussi pleinement valable. En effet, lorsque le Purgatoire a séparé l'équipe au chapitre 5 en téléportant ses membres à différents endroits, il a dit qu'il "mettait le destin en marche" ou quelque chose comme ça, ce qui laisserait penser qu'il avait un dessein bien précis pour les différents personnages en question. Dans ce cas Almageste pourrait en réalité être un allié du Purgatoire et essayer de diriger Erza et Max vers leur "destin".

 

Enfin, d'après ce que dit Almageste, les sept Aînés sont des Mushi. Or, d'après Silesius Precari, Lilie en est une. Serait-elle une des ces sept ? Ou alors les Aînés ne sont qu'un groupe parmi les rares Mushi encore existants et Lilie n'en ferait pas partie ? Dans le cas où Lilie en serait une, on comprendrait pourquoi le Purgatoire semble la suivre depuis longtemps sans vouloir lui faire directement de mal : il la guide sur le chemin qu'il lui a tracé pour parvenir à ses objectifs. Et dans ce cas, Almageste et le Purgatoire ne seraient pas alliés car le premier a en fait indirectement dit à Erza et Max qu'ils devaient tuer Lilie, ce qui irait bien sûr contre les plans du Purgatoire. Dans le cas où en revanche Lilie ne serait pas une des sept Aînés, Almageste et le Purgatoire pourraient être alliés, et l'on pourrait imaginer par exemple que le Purgatoire s'intéresse à Lilie, une Mushi, pour la faire combattre les Aînés qui sont d'autres Mushi. Dans cette hypothèse c'est en réalité par le meurtre des Aînés que le monde serait perdu plutôt que sauvé pour contrer une soi-disante trahison, et Almageste aurait en fait complètement menti à Erza et Max pour parvenir à ce but.

 

Bref, pour résumer, mon cerveau part dans tous les sens. >_< L'intrigue générale a l'air très travaillé et maîtrisé, bravo Hyôga ! :D

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